Juillet - Août - Septembre 2014
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M A G A Z I N E
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A P E C C A M
BANQUES du Cameroun
CHALLENGE LE DÉFI DE LA BANCARISATION
LES ENJEUX DU SERVICE MINIMUM GARANTI
TRAFIC HARO SUR LA FAUSSE MONNAIE
MARCHÉ FINANCIER LES BONS POINTS DE LA BOURSE
OPINION MATHIEU MANDENG : FACILITER L’ACCÈS AU CRÉDIT
BOOSTER LES PME
PAR LE CRÉDIT-BAIL
BANQUES DU CAMEROUN
N°001 n
Juillet - Août - Septembre 2014 SOMMAIRE
ASSOCIATION PROFESSIONNELLE ETABLISSEMENTS DE CRÉDIT DU CAMEROUN (APECCAM) DES
YAOUNDÉ-CAMEROUN IMMEUBLE BICEC B.P : 133 Tél : +237 22 23 54 01 Fax : +237 22 23 54 02 E-mail : info@apeccam.com Web : www.apeccam.com Directeur de Publication MATHIEU MANDENG Rédacteur-en-Chef BÉNÉDICT BELIBI Coordonnateur de la Rédaction MARTIN-LUTHER NJANGA NJOH Secrétaire de Rédaction ANTOINE-FRANCIS EKANG Ont collaboré JULES ARMEL N’NANA MICHÉ GATHEU ALFRED NDENGUE BÉNÉDICT BELIBI ERIC DJOMDJEU ANTOINE-FRANCIS EKANG Publicité et Relations publiques E & PARTNERS Abonnements ALFRED NDENGUE Conception-Réalisation E & PARTNERS e.partners50@yahoo.com Tél : +237 99 73 73 76 +237 74 00 73 94 Imprimeur WYNDEHAM GRANGE LTD
FINANCEMENT
BOOSTER LES PME
PAR LE CRÉDIT-BAIL INVESTIR 6 Haro sur la fausse monnaie
20 Les PME et les financements bancaires
9 Sauver le coton camerounais
24 50 milliards de F.CFA pour les PME
CHALLENGE 10 Le défi de la bancarisation
OPINION 25 MATHIEU MANDENG : Faciliter l’accès au crédit
ENTRETIEN 13 LOUIS BANGA NTOLO : Difficile d’envisager l’avenir sans services bancaires GOUVERNANCE 16 Les enjeux du service minimum garanti ACTIVITÉ 18 L’essor du Mobile-Banking
PRODUIT BANCAIRE 35 Le compte d’épargne MARCHÉ FINANCIER 36 Les bons points de la bourse INSTITUTION 38 Zoom sur l’Apeccam 40 BRÈVES
3
EDITORIAL
UNE NOUVELLE STRATÉGIE DE COMMUNICATION
Par MATHIEU MANDENG
I
ls sont nombreux. Très nombreux même, ces Camerounais qui accusent les banques de ne pas assez financer l'économie de notre pays. Cette accusation, fondée sur des a priori, laisse transparaitre une évidence : le fonctionnement d'une banque, les mécanismes de crédit et les enjeux de la bancarisation, voire de la financiarisation sont peu compris par nos compatriotes. C'est l'occasion de rappeler que le cœur du métier de banquier est le crédit. Cependant, ce crédit a été de tout temps le point d'achoppement de notre industrie. En effet, une banque qui ne fait pas de crédits est appelée à disparaitre ; de même que celle qui fait des mauvais crédits. Mais entre les deux, il y a le métier. Il est par ailleurs important de noter qu'à coté du traditionnel crédit, les banques apportent de multiples autres solutions à nos économies. Entre autres, les solutions du commerce interna-
tional, les solutions de cash management, la gestion des risques, des taux d'intérêts de change, de marché, le conseil financier, etc. Evidement la vie et la survie d'une banque dépend essentiellement de sa capacité à sauvegarder l'épargne de ses clients. Et la moindre imprudence peut incidemment provoquer la faillite de la structure. Cette faillite, portée à un niveau systémique, peut entrainer une instabilité financière, voire économique et quelquefois politique. Ne pas savoir cette réalité peut pousser à des accusations en tous genres. La réponse à la question "A qui la faute ?" est moins substantielle. A l'APECCAM, nous pensons qu'en offrant des informations crédibles et porteuses de sens sur le fonctionnement des banques, les services proposés par les établissements de crédit, les mécanismes de crédit, les enjeux de la bancarisation et de la financiarisation, le champ des récriminations se réduira considérablement : voilà qui explique la naissance du magazine de l'APECCAM que nous avons égoïstement dénommé, "BANQUES DU CAMEROUN". Un magazine en couleur sur papier glacé à la fréquence trimestrielle. Un support qui participe naturellement de la nouvelle stratégie de communication de l'APECCAM. Il s'agit pour nous - au-delà des services clients que l’on trouve dans les banques et autres établissements financiers - d'étancher votre soif d'informations bancaires et financières. C'est donc à dessein que la première édition est consacrée à la bancarisation, à l'essor du MobileBanking, aux enjeux du service minimum garanti, à l'effervescence du marché financier de la zone CEMAC et évidemment à la problématique du financement des PME/PMI. Qui mieux que nous peut en parler ?
BANQUES DU CAMEROUN
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TRAFIC
HARO SUR LA FAUSSE MONNAIE Même sans données statistiques, il est évident que la circulation des faux billets de banque devient, au fil des temps, préoccupant au Cameroun. Les victimes privilégiées de ce trafic sont - outre les boutiques, débits de boissons, magasins et autres lieu de commerces - les établissements financiers. Si le phénomène n'est pas pris très au sérieux, il risque d'avoir un impact grave sur l'économie nationale.
L
e phénomène de fabrication et de distribution de la fausse monnaie prend de l'ampleur au Cameroun. Tous les jours, les auteurs de ce trafic inondent le territoire national avec des coupures contrefaites de 10 000, 5 000 et 2 000 F.CFA. Dans les grandes métropoles, il n'est pas rare que des chauffeurs de taxi, des callboxeuses, des Bayam-sellam débusquent des fausses coupures en faisant leurs comptes. L'on se rappelle que les forces de l'ordre avaient mis la main, il y a quelques années, sur les fausses coupures de 10.000 F.CFA d'une valeur de plus de 30 millions de F.CFA, alors que le faussaire tentait de réaliser une opération auprès d'une banque installée à Douala. Les victimes privilégiées de ce trafic sont outre les boutiques, débits de boissons, magasins et autres lieux de commerces - les établissements de crédit. "Si le phénomène n'est pas pris très au sérieux, il risque d'avoir un impact grave sur l'économie nationale", prévient un économiste.
Pour contrer la circulation de faux billets, la plupart des établissements de crédit ont acquis divers appareils performants de détection. Les progrès technologiques en la matière permettent de mettre en déroute les professionnels de la contrefaçon. Les personnels aussi bien de la Banque centrale que ceux des banques commerciales, qui manipulent de manière courante les coupures, sont formés à l'authentification des billets grâce à des méthodes simples, rapides et efficaces. Les signes de sécurité des billets ont été conçus de manière à ce que ceux-ci, tout comme les utilisateurs, les identifient rapidement.
RENFORCEMENT DES MÉCANISMES DE CONTRÔLE
Consciente de l'ampleur du phénomène et de son impact sur les économies de la zone, la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), l'institut d'émission, a pris la contrefaçon très au
sérieux. Depuis quelques temps, la Banque centrale effectue des recherches sur les billets de banque pour en élaborer de nouveaux dotés d'éléments de sécurité novateurs, qui sont à la fois faciles à vérifier et difficiles à contrefaire. Depuis la mise en circulation par la Banque centrale de nouvelles coupures de billets de 10 000 et 2 000 F.CFA, survenue il y a quelques années, le phénomène a connu des reculades importantes, en dépit des complicités dont bénéficient les faussaires. En outre, la BEAC entend, avec le concours des banques, s'équiper pour affronter les réseaux de trafiquants. En consolidant leurs moyens de contrôle, grâce notamment à l'acquisition de scanners de dernière génération, les banques essayent de parer au plus urgent. De leur côté, les grandes entreprises locales, autres victimes, tentent d'organiser la riposte en rompant avec la culture du règlement en espèces qui favorise le trafic. Dans l'administration, tous les salaires et autres factures dont le montant dépas-
se 50 000 F.CFA sont généralement payés par chèque ou par virement. "Un pays qui ne contrôle pas sa monnaie ne peut pas être crédible", fait remarquer un économiste international. Avec un taux de bancarisation estimé à 13.80%, il est clair que les banques installées au Cameroun contrôlent moins de 20% de la masse monétaire en circulation. Le segment le plus important est géré naturellement par le secteur informel qui brasse des liasses d'argent, ce qui favorise des pratiques comme la corruption, l'évasion fiscale et permet évidemment aux faussaires de faire des affaires.
APPEL À LA CONSCIENCE COLLECTIVE
Même sans données statistiques, l'on peut tout de même noter que le problème de circulation de faux billets devient, au fil des temps, préoccupant au point qu’il est devenu urgent pour les banques, de prendre des mesures pour enrayer ce
Ce que prévoit la loi
Dans son article 211, le code pénal camerounais punit sévèrement l'usage de la fausse monnaie.
(1) Est puni d'un emprisonnement à vie celui qui : a) Contrefait ou altère les monnaies de papier, d'or ou d'argent ayant cours dans la République ; b) Introduit sur le territoire de la République ces monnaies contrefaites ou altérées ; c) Emet ces monnaies contrefaites ou altérées.
(2)
S'il s'agit d'autres monnaies, nationales ou étrangères, ayant ou non cours, la peine est un emprisonnement de dix à vingt ans.
(3)
Si l'altération ne consiste qu'en la coloration des monnaies ayant ou non cours légal dans la République ou dans un pays étranger la peine est de six mois à cinq ans d'emprisonnement.
(4) En cas de monnaies reçues
pour bonnes mais remises en circulation après connaissance de leurs vices, la peine est de trois mois à de trois ans d'emprisonnement et l'amende de trois fois la valeur putative desdites monnaies.
phénomène, qui pourrait "être minimisé, ou complètement évité, si tous les usagers, les commerçants et autres manipulateurs des billets de banque vérifiaient soigneusement tous les billets reçus de leurs clients. Si plusieurs signes sont vérifiés avec attention, cela augmenterait les chances de détection des contrefaçons et les risques pris par celui qui cherche intentionnellement à écouler un billet contrefait." Reste que l'étendue du trafic provoque un vent de panique au sein de la population. Les vendeurs à la sauvette et autres petits commerçants préfèrent garder leurs marchandises que de les échanger contre de l'argent suspect.
Outre la menace qu'elle représente à l'intérieur du pays, la circulation à grande échelle de la fausse monnaie risque d'altérer l'image du Cameroun hors des frontières. D'où la nécessité de maintenir une vigilance de tous les instants, afin de faire échec aux faussaires. En vérifiant (tous) les billets de banque, on protège tout le monde. La vérification systématique des éléments de sécurité des billets de banque (qu'il s'agisse de petites ou de grosses coupures) permet aux caissiers d'intercepter les faux billets et d'empêcher que ceux-ci se retrouvent dans leurs tiroirs-caisses ou dans la monnaie qu'on vous remet. n
Que faire si un billet vous semble suspect ? La fabrication ou la mise en circulation de faux billets constitue un acte criminel et doit être signalée. Si, au cours d'une transaction, vous soupçonnez qu'on vous remet un faux billet : Évaluez d'abord la situation pour vous assurer que vous n'êtes pas en danger, puis suivez les étapes énumérées ci-après : Refusez le billet poliment et expliquez que vous soupçonnez qu'il s'agit d'un faux. Demandez un autre billet (que vous
vérifierez également). Conseillez à la personne de faire vérifier le billet suspect par le service de police local. Informez le service de police local qu'on a peut-être tenté d'écouler un faux billet. Restez courtois : n'oubliez pas que la personne en possession du billet peut être une victime innocente qui ignore que le billet est suspect.
suspect :
Si, après une transaction, vous soupçonnez qu'on vous a remis un billet
policiers et les procureurs à traduire
Faites vérifier le billet par votre service de police local. S'il s'avère authentique, il vous sera remis. Peu importe le scénario, la police doit être informée de la possibilité que des activités de contrefaçon soient en cours dans votre collectivité. Le fait de signaler rapidement les crimes liés à la contrefaçon aide les les faussaires en justice.
FINANCEMENT
SAUVER LE COTON CAMEROUNAIS L
a Société de Développement du Coton (Sodecoton) a bénéficié d'un prêt syndiqué de 35,5 milliards de F.CFA, octroyé par cinq banques locales, en vue du lancement de la campagne cotonnière 2014. Dans le même objectif, le gouvernement a conclu un accord de prêt d'un montant de 8,5 milliards de F.CFA, avec l'International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC), filiale du groupe de la Banque islamique de développement (BID). Les dirigeants de la société cotonnière annoncent que cet argent servira à lancer rapidement les opérations d'achat du coton auprès des producteurs ; éviter que les cotonculteurs, généralement en proie aux difficultés financières en cette période, vendent leur production vers le Nigéria. En janvier 2013, pour les mêmes besoins, la Sodecoton avait déjà bénéficié de la sollicitude de
cinq banques camerounaises, qui, sous la houlette de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), avaient mis à la disposition de l'entreprise agro-industrielle un crédit de 15 milliards de F.CFA. La Sodecoton, qui attend une production oscillant entre 240 et 250 000 tonnes au cours de la campagne actuelle, encadre officiellement près de 250 000 producteurs de coton dans la partie septentrionale du pays. Créée en 1974, la Société de Développement du Coton est une agro-industrie au capital de 5,4 milliards de FCFA (détenu à 59% par l'Etat du Cameroun, 30% par le Français Géocoton et 10% par SMIC, une société d'actionnaires privée). En 2012, l'entreprise avait réalisé un bénéfice de 5,6 milliards de F.CFA, contre 3,3, milliards de F.CFA l'année précédente. n
LE DÉFI DE LA BANCAR Quoiqu'en nette augmentation, le taux de bancarisation du Cameroun reste faible (13,80%). Conscients, les pouvoirs publics, la Banque centrale et les établissements de crédit ont entrepris plusieurs actions pour inverser la tendance.
S
elon les résultats d'une enquête 2011 de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), il ressort que le taux de bancarisation de la zone CEMAC a progressé d'environ 1.3 point entre 2010 et 2011, passant de 7.63% en 2010 à 8.93% en 2011. Au Cameroun, il [le taux de bancarisation] est passé de 10.99% en 2010 à 13.80 en 2011, soit une progression de 2.8 points. Ces comptes (2 621 955 au total, à fin 2011) sont domiciliés dans les 13 banques installées au pays. Même si le Cameroun se situe parmi les meilleurs de la zone, son taux de bancarisation du pays ne reflète pas le dynamisme dans la progression de son réseau bancaire. Selon les statistiques de la BEAC, l'ensemble des banques compte déjà pas moins de 355 agences y compris les points banques. Une forte expansion qui contraste avec son rang dans le classement sous-régional : 2ème derrière le Gabon (20.68%). Plusieurs facteurs expliquent cette nonchalance
C’est quoi, la bancarisation ? n La bancarisation représente le pourcentage de la population ayant accès au service bancaire. Une population bancarisée à 70% signifie que les 30% restants n'ont pas accès au service bancaire. C'est donc une caractéristique qui traduit du développement d'un pays. Plus un pays est développé, plus il sera bancarisé. La France, par exemple, est très bancarisée (99%) alors que l'Inde ne l'est que très faiblement. Une personne peut ne pas être bancarisée pour plusieurs raisons. Elle peut tout simplement l'avoir refusé, certaines personnes préférant garder leur argent chez elles. Cela peut être dû à un manque de confiance envers la banque. L'autre raison, sûrement la plus plausible, est que les banques refusent de prendre pour clients des ménages très pauvres qui représentent un risque trop important, ou tout simplement qui n'ont pas assez d'argent pour ouvrir un compte.
RISATION à la bancarisation : le faible niveau de revenu des populations, les difficultés d'accès aux services bancaires, la méfiance de la population vis-à-vis des instruments de paiement scripturaux, la méconnaissance du système bancaire et de ses pratiques. A cela pourrait s'ajouter la disposition de nombreux Camerounais à rester dans l'informel pour ne pas supporter les obligations fiscales.
ACTIONS CONCRÈTES
En revanche, plusieurs actions sont entreprises pour inverser la tendance. " Les défis à relever sont essentiellement au nombre de trois : la proximité, l'image et notamment la confiance. Il y a enfin le coût des services bancaires et bien sûr la nature sous-terraine de l'économie. Et c'est précisément sur ces facteurs déterminants que l'APECCAM agit en partenariat avec l'Etat et la Banque centrale pour faire évoluer le taux de bancarisation.” Conséquence positive, le taux de bancarisation est
passé de 7% dans les années 2000 à 10.99% en 2010 ; et aujourd'hui à 13.80%. Concrètement, les banques ont orienté leurs actions vers l'expansion du réseau d'agences bancaires. En partenariat avec le ministère des Finances, l'Apeccam a œuvré pour l'instauration du service minimum garanti, entré en vigueur en juillet 2011. Il s'agit d'un bouquet de 15 services bancaires gratuits pour les particuliers. L'objectif étant naturellement de rendre le coût des services bancaires plus abordable pour les particuliers et encourager ceux-ci à ouvrir les comptes dans les banques pour leurs transactions financières. Parmi les actions menées, il y a également la mise en place du Fonds de garantie des dépôts en Afrique centrale (Fogadac) depuis 4 ans. Il s'agit d'un fond alimenté par les cotisations annuelles des banques de la CEMAC, 48 à ce jour. Cette cotisation est assise sur 0.20% des dépôts bruts (0.15%, les deux premières années) et 0.05% des créances en souffrance nettes des provisions, avec un minimum de cotisation de 30 millions, destiné à indemniser les épargnants à hauteur de 5 millions de F.CFA en cas de détresse de leur banque. Un dispositif destiné à protéger les petits épargnants et à les encourager à ouvrir les comptes et à y déposer leur épargne. Dans le registre des initiatives en cours contribuant à accroitre le taux de bancarisation, il y a, entre autre, la mise en place de la monétique régionale avec le projet du Groupement interbancaire et monétique en Afrique centrale (GIMAC). Il
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CHALLENGE
s'agit d'une carte bancaire commune au six pays de la zone CEMAC, qui permet à son détenteur d'effectuer un certain nombre d'opérations bancaires à n'importe quel guichet automatique de banque GAB de la CEMAC.
OBSTACLE
Il y a cependant un biais systématique pouvant freiner le développement de la bancarisation : c'est la nature sous-terraine de notre économie dont les statistiques (fin 2010) révèlent que 90% de la population travaille dans le secteur informel, 53% dans le secteur informel agricole et 37% dans le secteur informel non agricole. Seuls 10% de la population active travaillent dans le secteur formel, 6% dans la fonction publique et 4% dans le secteur formel privé. D'où l'importance des autres instruments de financiarisation, à défaut de bancarisation des populations que sont les institutions de microfinance et le Mobile-Banking annoncé comme "la banque de demain en Afrique, où le taux de pénétration du téléphone mobile est en augmentation croissante. " Une opportunité saisie par Orange et MTN Cameroun dont les produits OrangeMoney et MTN-Money sont déjà à la disposition de leurs clients. Ceux-ci peuvent gratuitement ouvrir un compte Mobile-Money sans avoir besoin de posséder un compte bancaire. Le produit permet aux clients de réaliser des opérations et des transactions bancaires courantes en toute sécurité. En plus des services classiques, il y a les services financiers, qui comprennent par exemple des solutions d'épargne ou d'assurance via le téléphone mobile. Elément très important pour améliorer l'accès aux services financiers, la microfinance permet aux personnes ayant de faibles revenus et aux PME/PMI d'avoir accès à des ressources pour créer des activités génératrices de revenus et d'emplois. Partenaires de la
microfinance, les banques ont engagé des démarches actives en faveur des personnes les plus fragiles, de manière collective et individuelle, avec pour objectif d'assurer l'accès aux services bancaires adaptés à chacun. En 2014, l'offre de services bancaires s'est multipliée, les produits se sont diversifiés pour répondre aux besoins de chaque client. Ce dynamisme des établissements de crédit fait décoller le marché bancaire camerounais. La multiplication de points de vente équipés de distributeurs automatiques de billets et de guichets automatiques de banques facilite la vie quotidienne des clients. Les grandes métropoles telles Douala et Yaoundé sont inondées de grandes agences bancaires ultramodernes. Les services et produits offerts se sont nettement améliorés et diversifiés ces dernières années. Les banques et autres établissements financiers entendent s'investir davantage dans le développement de sociétés mixtes spécialisées dans le leasing, l'affacturage, le crédit bail, le capital risque, le financement du haut bilan, ainsi que le marché des capitaux. Elaborant des stratégies de niche, les banques camerounaises se sont concentrées sur les activités les plus rentables comme le financement infrastructurel et le marché financier. A mai 2013, l'activité de crédit a connu une embellie particulière. Globalement, les banques ont accordé 2 044,2 milliards de FCFA de crédits (16% du PIB) soit une augmentation considérable de 6,7% par rapport à la même période de l'année précédente. On notera également une augmentation remarquable des dépôts de 10,5%, passant de 2 578 milliards de FCFA à 2 849,7 milliards de FCFA (22% du PIB) entre mai 2012 et 2013. Des chiffres qui incitent au développement d'une véritable infrastructure financière au Cameroun.n
BANCARISATION EN ZONE CEMAC 2010-2011 NOMBRE D’HABITANTS
2010
2011
NOMBRE DE PERSONNES
DÉCOTE DE 2%
NOMBRE DE PERSONNES
NOMBRE
PHYSIQUES TITULAIRES D’UN
RELATIVE AU NOMBRE
PHYSIQUES TITULAIRES
DE GUICHETS
COMPTE DANS UNE OU PLU-
DE PERSONNES AYANT
D’UN COMPTE BANCAIRE
BANCAIRES
SIEURS BANQUES
UN COMPTE DANS
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TAUX DE BANCARISATION DENSITÉ BANCAIRE (RAPPORT ENTRE LE NOMBRE (NOMBRE D’HABITANTS DE PERSONNES TITULAIRES PAR GUICHET BANCAIRE) D’UN COMPTE
DEUX OU PLUSIEURS
BANCAIRE ET LE NOMBRE
BANQUES
TOTAL DE LA POPULATION)
2010
2011
2010
2011
CAMEROUN 18 500 000 19 000 000 2 074 820 2 675 464 41 496
53 509
GABON CONGO
1 700 000 1 730 000 310 734 3 700 000 3 750 000 238 788
365 114 328 954
6 215 4 776
7 302 6 579
304 519 234 012
357 812 322 375
TCHAD
8 700 000 11 180 000 149 162
2010 2011
2010
2011
2010
355
10.99%
13.80%
60 897
53 521
80 108
100 121
17.91% 6.32%
20.68% 8.60%
21 625 34 722
17 300 30 992
2 033 324 2 621 955 312
2011
166 492
2 983
3 330
146 179
163 162
32
46
1.68%
1.46%
349 375 243 043
GUINNÉE E 1 500 000 1 566 000 92 255
111 093
1 845
2 222
90 410
108 871
13
14
6.03%
6.95%
120 462 111 857
RCA
4 400 000 4 500 000 132 386
156 317
2 648
3 126
129 738
153 191
18
19
2.95%
3.40%
250 000 236 842
TOTAL
38 500 000 41 726 000 2 998 145 3 803 434 59 963
76 069
2 938 182 3 727 365 563
655
7.63%
8.93%
74 114
SOURCES: Toutes les banques de la zone CEMAC TAUX DE BANCARISATION = Nombre de personnes titulaires d’un compte bancaire / Nombre d’habitants DENSITÉ BANCAIRE = Nombre d’habitants / Nombre de guichets bancaires.
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DIFFICILE D'ENVISAGER
L’ AVENIR SANS SERVICES BANCAIRES Louis Banga Ntolo est le Directeur général adjoint de la Société générale Cameroun, l’une des plus grandes banques du pays. Ce professionnel aguerri explique les difficultés liées à la bancarisation au Cameroun et explore les pistes permettant d'augmenter le taux de bancarisation. Comment résumez-vous la bancarisation ?
La bancarisation c'est le fait d'avoir un compte dans une banque. C'est aussi la possibilité de pouvoir accéder à tous les services bancaires qui y sont associés.
Et la bi-bancarisation ?
C'est un concept que l'ONG "Epargne Sans Frontières" a créé, dans le cadre de sa recherche sur les transferts d'argents des migrants, pour parler d'une situation où une personne peut avoir un lieu de résidence qui est différent de son lieu de naissance, et avoir un compte dans le lieu de résidence et un autre compte dans le pays d'origine. C'est aussi avoir un compte bancaire à deux endroits dans deux banques différentes ou alors dans deux banques différentes dans un même pays ou dans deux pays différents.
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Comment faire pour augmenter le taux de bancarisation ?
Il faut aider toutes les personnes exclues du système bancaire d'entrer dans ce que l'on appelle "l'inclusion financière". Il faut savoir qu'une personne qui n'a pas accès à des services bancaires de base, peut difficilement envisager son avenir. Les banques pourraient respecter le droit au compte, et le service bancaire minimum garanti, mais il y a d'autres paramètres qui rendent ce respect difficile, notamment la réglementation sur KYC et la difficulté d'entretenir pour des personnes à faibles revenus et à revenus irréguliers, des comptes bancaires sur le court, moyen ou long terme. Les autorités monétaires doivent être sensibilisées sur le sujet et envisager des évolutions réglementaires incitant les banques à "inclure financièrement" cette catégorie de population.
Que pensez-vous des acteurs de l'informel, qui se positionnent comme de sérieux concurrents des banques ?
On ne les considère pas comme des concurrents. Ils se sont installés naturellement, comme plus proches du peuple. Ils ne sont pas dans un secteur régulé, avec les mêmes critères et réglementations qui s'appliquent aux banques. C'est un secteur qui est reconnu être dans le social, dans l'informel et qui peut travailler avec les gens qui n'ont pas besoin de justifier leurs revenus parce que leurs activités ne sont pas contrôlées. Ces acteurs-là bénéficient généralement de la visite de ceux qui ont des petits projets et qui savent que la banque est trop lointaine, trop lourde et trop chère pour eux. Ce secteur informel contribue à la financiarisation des populations, et bénéficie logiquement par sa simplification, et l'accès direct, voire automatique aux crédits, d'un réel attrait des populations.
Est-ce que l'inclusion financière telle que vous la spécifiez rentre dans cette logique-là ?
veau'' dans le jargon. En 2003, le terme avait été enrôlé par les Nations-unies et est devenue un objectif de développement autant que les OMD. L'inclusion financière est un objectif de développement, qui suggère d'élargir et de permettre au plus grand nombre des populations d'avoir accès aux services et produits bancaires afin que le taux de bancarisation soit plus élevé. La constance du taux de bancarisation en Afrique sub-saharienne étant d'à peine 10%, l'inclusion devient un réel objectif. Si nous essayons d'atteindre les 20, voire 40% et pourquoi pas 80% de la population bancarisée, la problématique de l'inclusion financière devient alors un challenge pour le développement. Mais cela ne peut pas se faire automatiquement, il faudrait que le concept et la démarche soient accompagnés par les pouvoirs publics.
Et la banque dans tout ça ?
La banque, qui évolue dans un secteur complètement régulé, ne fait que ce qu'on lui demande de faire. Elle a un agrément de l'autorité monétaire. Nous sommes un intermédiaire à qui la puissance publique dit : "vous êtes garant du patrimoine que vous aura confié un client. Nous vous donnons l'agrément de pouvoir utiliser ce patrimoine. Mais vous devez le lui rendre chaque fois qu'il en fait la demande." La banque fait ce que la puissance publique peut lui demander de faire. Donc, si l'on crée un terreau favorable pour permettre à la banque de pouvoir s'orienter vers l'inclusion financière, elle le fera. De toute façon, l'inclusion financière entre dans la stratégie de banque, le maillage territorial (ouvertures des agences) en étant une illustration. Mais lorsque les pesanteurs existent, l'économie n'arrive pas à décoller. Même si le concept est là, la banque peut toujours attendre, car, il n'y a pas le minimum pour permettre aux familles et aux personnes de pouvoir accéder à des produits bancaires.
L'inclusion financière est un autre concept ''nou-
“Il faut aider toutes les personnes exclues du système bancaire d'entrer dans ce que l'on appelle l'inclusion financière.”
LES ENJEUX DU SERVICE MINIMUM En matière de prestations, les banques camerounaises ne sont guère blâmables, depuis l'institution du service bancaire minimum garanti par le gouvernement. La mesure vise l'augmentation du taux de bancarisation autant qu'elle provoque un manque à gagner considérable pour les banques.
J
anvier 2011. Le ministère des Finances signe un arrêté portant institution du service bancaire minimum garanti. Un package d'une quinzaine d'éléments, allant de l'ouverture des comptes à la délivrance du relevé du compte mensuel, en passant par la délivrance des chéquiers, le paiement par chèque, la délivrance des livres d'épargne, qui devraient désormais se faire sans prélèvements de frais par les banques. Le gouvernement, à travers cette mesure, donne la possibilité aux particuliers de mener des opérations bancaires en toute sérénité. La mesure vise, en outre, à "alléger le poids que représente la possession d'un compte en banque pour les
Camerounais qui voudraient épargner." Par conséquent, "tout établissement de crédit est tenu d'offrir sans frais le minimum des prestations dont bénéficie à titre gratuit tout consommateur", indique l'arrêté ministériel. Objectif principal : relever le taux de bancarisation, aujourd'hui estimé à 13,80%.
PLUS-VALUE ET MANQUE À GAGNER
L'arrivée du Service bancaire minimum garanti a-t-elle changé quelque chose ? Certainement. Puisque de mai 2012 à mai 2013, les dépôts cumulés sont passés de 2 578 milliards de F.CFA à 2 849,7 milliards de F.CFA. Soit une variation en volume de 271,7 milliards de F.CFA et une augmen-
LE SERVICE BANCAIRE MINIMUM GARANTI COMPREND : 1. L'ouverture des comptes 2. La délivrance du relevé de l'identité bancaire 3. La délivrance des chéquiers 4. La délivrance au guichet des formulaires de retrait d'espèces au profit du titulaire d'un compte 5. La délivrance des livrets d'épargne 6. Le paiement par carte bancaire auprès d'un commerce au Cameroun 7. La consultation du compte sur place 8. La délivrance d'attestation de non-redevance 9. Le paiement par chèques 10. Le versement d'espèces dans les agences d'une même banque 11. Le retrait d'espèces sur la même place bancaire 12. Le virement de compte à compte dans une même banque 13. Le retrait de billets dans les guichets automatiques bancaires de la banque du porteur de la carte 14. Le changement d'adresse 15. La délivrance du relevé de compte mensuel
tation en valeur de 10,5%. Les services de qualité et à moindre coût proposés par les banques sont pour beaucoup dans cette performance. A l'inverse, l'institution du service minimum a créé un manque à gagner considérable pour les banques. Rien qu'en 2011, la BICEC a perdu 281,4 millions de F.CFA. Dans le même temps, NFC-Bank chiffre son manque à gagner à 242,7 millions de F.CFA. A la Banque atlantique le manque à gagner se chiffre à 192,2 millions de F.CFA. 150 millions de F.CFA à la Société générale, 145,2 millions de F.CFA à Ecobank et 77,7 millions de F.CFA à Afriland First bank. Standard Chartered Bank, BGFI Bank, SCBAttijariwafa et CITIBANK, bien que concernées par l'institution du service minimum garanti, ne se plaignent pas. Des banques financièrement pénalisées par le Service minimum garanti, en revanche, ont réaménagé leurs grilles tarifaires, avec notamment la facturation de certains services encore gratuits comme l'annulation des ordres de virement, l'utilisation des chèques de guichet, la consultation de solde au guichet, les services express sur les opérations courantes et la correction des relevés d'identité bancaire (RIB) erronés ou incomplets.n
L’ESSOR DU M-BANKING En partenariat avec des banques camerounaises, notamment Afriland First Bank, Ecobank, Bicec et Express Union, un établissement de microfinance, MTN et Orange, deux piliers de la téléphonie mobile au Cameroun ont lancé le Mobile-Banking. Un concept qui permet de réaliser des transactions bancaires à travers un téléphone portable.
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ars 2014. Le groupe de télécommunication sud-africain MTN International et le groupe bancaire panafricain Ecobank annoncent le lancement d'une offre commune de MobileBanking dans 12 pays africains dont le Cameroun. Le partenariat entre les deux groupes africains permet aux usagers de leurs filiales camerounaises, abonnés au service MTN Mobile-Money et clients d'Ecobank d'effectuer des opérations de retraits de fonds aux distributeurs automatiques de la banque. Les clients des deux entreprises bénéficieront également de la possibilité de transférer de l'argent entre leurs comptes MTN Mobile-Money et Ecobank. "MTN est particulièrement ravi de cet accord qui s'inscrit parfaitement dans nos efforts continus d'améliorer l'accès aux services financiers pour nos clients", commente Pieter Verkade, directeur commercial du groupe MTN. "Ce déploiement démontre notre
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engagement à faire de la banque à distance une réalité. Notre empreinte panafricaine nous permettra aussi d'être à la pointe du développement d'un marché transfrontalier de services bancaires par téléphone en Afrique", déclare, Patrick Akinwuntan, directeur exécutif du groupe Ecobank chargé du Domestic Banking. Avant la conclusion de ce nouvel accord, le groupe MTN International - au 31 décembre 2013 - revendiquait déjà 14,8 millions d'utilisateurs pour le Mobile Money. Une augmentation de 57,3% par rapport à l'année précédente. MTN n'est pas le seul mordu du concept. L'opérateur français de téléphonie mobile, Orange a lui-aussi signé un accord avec Western Union,"pionnière dans le transfert international d'argent à des utilisateurs de mobiles partout dans le monde", rappelle Gregg Marshall, Directeur des Services Mobiles Monde de Western Union. Et d'ajouter : "Nous développons une large gamme de services de transfert qui permettent au destinataire de recevoir de l'argent immédiatement. En offrant à nos clients la possibilité de constituer une épargne, de régler leurs factures, de gérer leur entreprise ou de recevoir de l'argent en provenance de l'étranger, nous jouons un rôle constructif dans le développement économique et social des pays tout en fidélisant notre clientèle. " Les services de paiement mobile, proposés par Western Union, offrent, en effet, des services bancaires économiques et sécurisés à des populations à faibles revenus, qui vivent souvent dans des régions rurales ou difficiles d'accès. Selon la Banque mondiale, les pays de la zone Afrique, Moyen-Orient et l'Asie (AMEA) où opère le groupe Western Union reçoivent chaque année plus de 25 milliards de transferts. Avec Mobile-Money, il est possible, par SMS, de faire des achats, régler ses factures d'électricité, d'eau ou de vérifier le solde de son compte. Une véritable opportunité de développement pour le Cameroun et pour les opérateurs. "Orange Money est une composante très importante de notre développement de nos activités sur les marchés émergents", commente Marc Rennard, Directeur exécutif d'Orange en charge des pays de la zone AMEA. Le M-Banking, dont l'essor est perceptible aujourd'hui, est présent au Cameroun depuis bientôt quatre ans. Il s'agit pour les responsables de MTN et Orange
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Cameroun d'un service innovant de paiement mobile, spécialement conçu pour répondre aux besoins des clients. A travers ce nouveau concept, le client peut désormais, au-delà des appels et des SMS, effectuer diverses opérations bancaires. En partenariat avec les banques camerounaises, notamment Afriland First Bank, Ecobank, Bicec et Express Union, un établissement de microfinance, les deux piliers de la téléphonie mobile ont augmenté leur base de clients, lesquels ont également la possibilité d'effectuer et/ou de recevoir des transferts internationaux. Aujourd'hui, la demande des consommateurs devient de plus en plus forte. "En 2008 et 2010, le microcrédit aux ménages a progressé de moins de 25 % par an. Faute de relais physique, les banques disposent dorénavant d'une bonne alternative avec les transactions par téléphone mobile", reconnaît un cadre à la Société générale.n
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LES PME ET LES FINANCEMENTS
BANCAIRES Moteur de la croissance et du développement, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) camerounaises peinent à obtenir des lignes de crédit auprès des banques, accusées de surliquidité. Les établissements de crédits, ont-ils tourné le dos à leur mission sociétale, qui consiste à aider les entreprises à s'établir et à se développer ? Sinon, que reproche-t-on aux PME/PMI ?
A
u Cameroun, les PME jouent un rôle prépondérant dans l'économie nationale, comme en témoignent les statistiques du ministère de l'Emploi: en 2010, les PME ont réalisé 15% du chiffre d'affaires total du pays et employé 48,7% des effectifs, tandis que les grandes entreprises, qui dégagent 84,6% du chiffre d'affaires global du secteur productif du Cameroun, n'emploient que 51,3% des travailleurs. Malheureusement, la plupart des PME camerounaises peinent à obtenir une ligne de crédit auprès des banques. Une réalité vécue par Jean Diwouta, ingénieur en agro-industrie. En 1994, ce jeune camerounais, la trentaine révolue, nourrit l'ambition de créer une petite unité de fabrication de polyéthylène à Douala. Le coût global de l'investissement se chiffre à près de 10 millions de F.CFA. Avec 4,5 millions de F.CFA de fonds propres, il sollicite un crédit auprès d'une banque de la place. Le jeune promoteur, qui espère obtenir un important soutien financier de la banque, est désagréablement surpris par la réponse du banquier : "Projet bancable, mais peu sûr." Autre jeune camerounais, Etienne Ajifack, connait
la même difficulté. Promoteur de Impact Media, une agence de Communication basée à Douala, proposant aux entreprises un service d'accompagnement dans le domaine de la communication institutionnelle et des relations publiques. "Impact Média est, par ailleurs, éditeur d'un hebdomadaire d'informations sportives qui ne parvient plus à tenir le coup, faute de financement. Les banques refusent de nous accompagner. Elles nous demandent des garanties [comme une hypothèque immobilière ou un titre foncier, ndlr] dont une PME ne dispose pas. Même l'obtention d'un simple découvert bancaire est difficile", se plaint-il. Directeur général de la Standard Chartered Bank et par ailleurs président de l'Association professionnelle des établissements de crédits du Cameroun APECCAM), Mathieu Mandeng corrobore : "A moins d'être de mauvaise foi, on ne peut pas nier le fait que la PME/PMI camerounaise peine à trouver les financements nécessaires à sa création et à son développement. Même si ce problème n'est pas propre au Cameroun, il se pose avec plus d'acuité chez nous."
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DÉFAUT DE MISE À JOUR
Accusées de toutes parts, les banques ont des arguments pour se défendre : elles ne prêtent pas sans contrepartie. Pour octroyer une ligne de crédit, la banque a besoin de garantie consistante. "Ce que la plupart des PME n'arrivent pas à présenter, déplore un banquier. Or, on ne peut pas prêter de l'argent sans espérer un remboursement. Surtout qu'il s'agit de l'argent des épargnants." De plus, les petites entreprises camerounaises peinent à se mettre à jour. En présentant leur dossier de demande de crédit à la banque, la plupart des promoteurs ignorent le marché dans lequel ils voudraient s'investir. Beaucoup sont même ignorants de l'environnement juridique en vigueur. Et ce n'est pas tout. Toutes les PME/PMI ou presque sont gérées par leurs promoteurs, lesquels détiennent tous les pouvoirs de décision. A ces insuffisances s'ajoute l'absence d'une comptabilité fiable et régulière permettant d'apprécier la rentabilité de l'entreprise. Ce qui crée très souvent une confusion entre les caisses de l'entreprise et celles du promoteur. Conséquence : Sur cinq PME/PMI qui naissent aujourd'hui, au moins trois meurent avant d'avoir établi leur premier bilan.
INSOLVABILITÉ
Malgré tout, des banques d'entreprise, encore appelées banques d'affaires, conscientes de leur rôle sociétal - qui consiste entre autres à aider les entreprises à s'établir et à se développer - prennent parfois le risque d'accorder des crédits à des PME/PMI, qui a priori présentent des garanties fiables. Malheureusement, elles [les banques] font face à "des promoteurs qui utilisent l'argent reçu à d'autres fins, mettant en difficulté le projet initial." Ce qui pousse les banquiers à être davantage prudents, réticents et même résistants. Toutefois, lorsqu'il arrive d'accorder un crédit à une PME/PMI, l'horizon le plus prisé est le court terme, qui au cours de ces deux dernières années, a représenté près de 74% du soutien bancaire à l'économie contre 24% environ pour le moyen terme et à peine 2% pour le long. Pourtant, "pour acquérir de nouveaux équipements, construire des unités de productions supplémentaires, faire grandir leurs structures en quelque sorte, les PME/PMI ont besoin de financement à
moyen ou à long terme avec des échéances de remboursement allant jusqu'à 25 mois. Malheureusement, nous n'avons pas accès à ce genre de crédit", déplore un entrepreneur. "Avant d'accuser les banques de ne pas financer les PME/PMI, il ne faut pas perdre de vue les problèmes qui ont conduit bon nombre d'établissements à la banqueroute : les crédits de complaisance en l'absence de toute garantie", réplique un cadre de banque. Et d'ajouter : "il n'est pas prudent pour un banquier d'utiliser les dépôts des clients exigibles à court terme pour financer des investissements à long terme." En tout état de cause, les PME/PMI camerounaises doivent montrer patte blanche. "Actuellement, ce n'est plus l'argent qui appelle l'argent, mais une signature. Si en plus d'avoir un projet pertinent et rentable, vous mettez en place une gestion rigoureuse et respectez scrupuleusement vos engagements, votre signature sera crédible et les financements dont vous avez besoin seront plus aisés à obtenir", conseille un expert financier.
RIEN N’EST PLUS BEAU QUE L’ESPRIT D’EQUIPE
DEVELOPPONS ENSEMBLE L’ESPRIT D’EQUIPE
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De gauche à droite : André Fotso, président du Gicam, Jamal Ahizoune, Dg de SCB-Bank et Alamine Ousmane Mey, ministre des Finances
UNE AFFAIRE DE TOUS Accusées d'être frileuses dans l'octroi de crédits aux PME, les banques ne peuvent pas seules résoudre le problème, qui interpelle aussi bien les organisations patronales que les pouvoirs publics.
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ême si les Petites et Moyennes Entreprises (PME) n'ont pas encore accès au marché financier, le secteur demeure pourvoyeur de richesses et constitue l'essentiel du tissu économique du Cameroun. Leur "exclusion" du marché financier trouve ses origines aussi bien dans leur structuration juridique, administrative et financière que dans les exigences essentielles de transparence, de bonne gouvernance et de disponibilité de l'information.
La réalité des problèmes que rencontrent les PME camerounaises concerne beaucoup plus la sous-capitalisation, la gestion des ressources et le management. Des manquements qui n'incitent guère les banques à les accompagner. En revanche, il est impératif pour les organisations patronales d'élaborer des stratégies de coaching pour permettre aux PME/PMI et même aux Très Petites Entreprises (TPE) de régler leurs problèmes. Dans la chaîne, les banques, elles, u
LA PME/PMI EN QUESTION La définition officielle de PME/PMI au Cameroun découle de la loi N°2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Ce texte propose des critères permettant de classer les entreprises dans les catégories "Très Petite Entreprise"(TPE), "Petite Entreprise" (PE), "Moyenne Entreprise"(ME). Selon ces critères, rentrent dans la catégorie PME, les entreprises ayant un effectif permanent inférieur ou égal à 100 individus et dont le chiffre d'affaires n'excède pas un milliard de FCFA. Cette catégorie d'entreprises représente aujourd'hui, selon les statistiques fournies par l'Institut National de la Statistique (INS), plus de 90% du tissu économique national camerounais, pour une participation dans le produit intérieur brut évaluée à 34%.
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doivent œuvrer pour une mise à disposition des ressources propres, une assistance dans l'élaboration des bilans des PME-partenaires, un accompagnement qualitatif pour améliorer leur management. Elles doivent également aider les PME à trouver des garanties pour qu'elles puissent diversifier leurs sources de financement. De ce point de vue, "il faut être imaginatif ", pense un économiste. Pour ce dernier, pour créer toutes ces mesures d'accompagnement, il faut absolument passer par la création d'un compartiment PME au niveau de la bourse. Encore en gestation, la banque des PME - si elle parvient à sortir des fonts baptismaux - aura pour cible les petites entreprises et petites industries. Reste qu'elle demeurera une banque qui, accordant des crédits, devra absolument se faire rembourser pour rester pérenne. Elle [la banque des PME] devra alors "se prémunir d'un plan d'action sérieux, avoir un personnel compétent et disposer d'outils de travail fiables, d'un système d'information fiable, d'un sys-
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tème de gouvernance transparent, qui intègre l'appréciation, le suivi et l'évaluation." Les pouvoirs publics - en dehors de l'ouverture de la banque des PME - doivent, par ailleurs, favoriser la création d'un fonds de garantie pour les petites et moyennes entreprises, qui en ce moment ont besoin de rassurer les banques pour un accompagnement. Reste que la création d'un fonds de garantie seule ne suffira pas. Il faudra surtout permettre à ces fonds d'être bien gérés. Pourquoi ne pas penser également à la création d'un comité de listing de sponsors susceptibles d'accompagner les PME dans l'amélioration de leur management et de leur qualité de l'information. Aussi nécessaire, la création des sociétés à capital-risques. Des entités de financement qui rentreraient dans le capital de certaines PME, et les aideraient à consolider leur ressources financières en allant prendre un peu sur le marché financier. Ces entités sortiraient du capital en vendant leurs parts au niveau de la bourse. n
50 milliards de F.CFA pour les PME
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n octobre 2013, le Fonds africain de garantie (African Guarantee Fund) a signé un protocole d'accord de 50 milliards de F.CFA pour le financement et l'accompagnement des petites et
moyennes industries (PMI). Le montant global du financement est de 200 millions de F.CFA et la mise en place de ces fonds est confiée à un pool de cinq banques locales : la Société générale du Cameroun, Afriland First Bank, BICEC, BGFI Cameroun et Ecobank Cameroun. African Guarantee Fund ambitionne de mettre en place un projet pilote de "financement à des conditions très avantageuses et à l'accompagnement des entreprises pour la réalisation de leurs investissements d'extension, de renouvellement ou de modernisation". Les PMI bénéficiaires des prêts devraient s'engager à rembourser dans une période comprise entre 18 mois et 5 ans, à un taux d'intérêt de 10 %, dont 2 % destinés au Fonds de garantie. Les promoteurs de ces PMI doivent impérativement adhérer au Golden club créé par le groupement inter patronal du Cameroun (GICAM). A côté du financement figure également un volet "accompagnement obligatoire portant notamment sur un programme de formation destiné aux entreprises bénéficiaires des financements."n
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FACILITER L’ACCÈS AU CRÉDIT Au Cameroun, comme dans plusieurs autres pays d'Afrique, la question de l'accès au crédit est d'une constance actualité. Las d'écouter les sempiternelles accusations des chefs d'entreprises auxquelles se joignent les reproches de quelques particuliers, Mathieu Mandeng, président de l'Apeccam et non moins AdministrateurDirecteur général de Standard Chartered BankCameroon, pense que le Cameroun a besoin d’instruments de facilitation de l'accès au crédit ; surtout dans un contexte d'accélération de la croissance, de création d'emploi et de lutte contre la pauvreté.
L
orsqu'elle s'adresse aux particuliers, et qu'elle est donc appelée banque de détail ou banque des particuliers, le rôle sociétal de la banque est d'aider les ménages à acquérir leur logement et à accroître leurs richesses. La proposition de valeur de cette branche de la banque est faite de comptes courants, comptes d'épargnes, de crédits à la consommation, crédits immobiliers, cartes de crédits, gestion de patrimoine, etc. L'indicateur de performance est le taux de bancarisation. Les défis à relever pour l'accroissement du taux de bancarisation sont essentiellement La proximité, le coût des services bancaires et l'image de marque ou le facteur confiance. Nous nous réjouissons qu'au Cameroun, après des années de stagnation ce taux, même s'il reste insuffisant, soit reparti à la hausse pour se situer à 13.80% à fin 2011 (représentant 2 621 955 personnes physiques titulaires d'un compte bancaire) grâce précisément :
A l'extension du réseau bancaire 355 agences bancaires à fin 2011, en y incluant naturellement les points banque, pour rapprocher la banque de ses clients ; ● L'application du décret ministériel portant création du service minimum garanti. Il s'agit d'un bouquet de 15 services délivrés gratuitement aux particuliers réduisant ainsi le coût d'accès aux services bancaires ; Il est à noter que les banques ont consenti à une réduction sensible de leur revenu pour offrir un certain nombre de services gratuitement aux particuliers et contribuer ainsi à accroître la bancarisation. ● La création il y a un peu plus de trois ans (après 10 années de gestation) du FOGADAC, le fond de Garantie des Dépôts en Afrique Centrale ; fonds destinés à indemniser les épargnants à concurrence de leur épargne et jusqu'à un maximum de 5 millions de F.CFA par épargnant et par banque en cas de faillite de l'établissement bancaire. En effet, les banques ont consenti à cet alourdis ●
“Le contexte camerounais étant marqué par la prépondérance des PME, se pose le problème de la mise en relation efficiente des agents économiques à besoins de financement et ceux à capacité de financement.”
sement de leurs charges d'exploitation de 0.20% des dépôts bruts (0.15% les deux premières années) et 0.05% des créances en souffrance nettes des provisions avec un minimum de cotisation de 30 millions, pour protéger particulièrement les petits épargnants. D'autres projets sont en cours et donc l'achèvement devrait également améliorer le taux de bancarisation et permettre à la banque de détail de remplir davantage sa mission sociétale, qui souvenez vous, est d'aider les ménages à acquérir leur logement et à accroitre leur richesse: d'où la naissance du Project GIMAC (Groupement Inter Monétique en Afrique Centrale), du projet de CIP (Centrale des Incidents de Paiements) de la Banque centrale et la reforme des matrices cadastrales. En effet, qu'il s'agisse de l'immobilier résidentiel, l'immobilier commercial ou de l'immobilier non bâti, la sécurité foncière est fondamentale pour le financement de l'immobilier et la croissance économique. Mais le biais systématique introduit par la nature fortement informelle de notre économie donc les dernières statistiques disponibles (à fin 2010 ont révélé que 90% de la population active travaillait dans le secteur informel - 53% dans le secteur informel agricole ; 37% dans le secteur informel non agricole) nous oblige à avoir une approche plus inclusive, d'où la notion de financiarisation qui inclus l'apport des autres canaux d'inclusion financière que sont la micro finance (près de 1 500 000 clients pour les plus de 509 établissements de micro
finance recensé à fin 2012) et le mobile Banking, voire tout simplement le mobile money, encore appelé "Branchless Banking".
ACCÈS AU CRÉDIT
Lorsqu'elle s'adresse aux entreprises et aux institutions et qu'elle s'appelle Banque d'entreprise et institutionnelle "Wholesale Banking". Son rôle sociétal est d'aider les entreprises à s'établir et à se développer, financer la croissance pour la création d'emplois et dans notre contexte, lutter contre la pauvreté. La proposition de valeur comprend les crédits (qu'ils soient à court, moyen ou long terme) bien sûr, mais également les financements du commerce international, la gestion des encaisses (cash management), les opérations de change au comptant et à terme, les crédits consortiums [prêts syndiqués], les financements structurés, les couvertures des risques de change, des taux, etc. L'indicateur de performance de cette proposition de valeur, c'est l'accès au crédit. Si on retient le classement Doing Business 2014, le Cameroun est 109ème sur 189 avec un coefficient de 2 sur un max de 6. Ceci nous emmène alors à trouver des solutions à l'épineux problème de l'accès au crédit, dans un contexte d'une relative abondante liquidité, même si elle est essentiellement à court terme (80%). Une situation bien inconfortable pour les banques contrairement à ce que l'on pourrait penser, car elle pose des problèmes
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de risques opérationnels et nécessite une vigilance accrue des autorités monétaires, compte tenu des risques inflationnistes qu'elle recèle potentiellement. En effet, l'apparent paradoxe de l'abondante liquidité à court terme du système bancaire dans notre économie montre clairement que l'amélioration du financement des PME/TPEs est à rechercher davantage dans l'accès à cette liquidité que dans sa disponibilité. Se pose alors, d'une part, le problème de l'amélioration de la qualité de la demande de crédit émanant surtout des PME/TPEs d'une part et de la quantité et la typologie de l'offre de crédit émanent des institutions financières, d'autre part. En effet, dans un contexte marqué par la prépondérance des petites et moyennes entreprises (plus de 94% des entreprises, nous dit-on), se pose le problème de la mise en relation efficiente, des agents économiques à besoins de financement et ceux à capacité de financement. Cette opération qui assure une mobilisation optimale des capitaux est souvent complétée, dans l'hypothèse d'un besoin en ressources considérable, par un recours aux capitaux extérieurs. Pour cela, tous les acteurs concernés se doivent de jouer leur rôle, Il s'agit principalement : des autorités monétaires et les établissements financiers, notamment dans le cadre de la régulation, de l'amélioration de la division des risques et de la transformation des échéances, mais aussi les organisations patronales et enfin l'Etat pour l'encadrement et la mise à niveau des PME/TPEs.
LES DÉFIS À RELEVER
Nous pensons qu'une amélioration sensible de l'offre de crédit à nos PME/TPEs passe par la résolution de deux problèmes majeurs :
I-L'information
sur le crédit ou sur les contreparties dans un contexte de forte asymétrie de l'information ; II-Les droits légaux notamment dans un contexte où s'est installée une culture de non remboursement des crédits.
L'INFORMATION SUR LE CRÉDIT
La disponibilité de l'information sur le crédit est généralement admise comme un facteur crucial du développement et du maintien d'un système financier efficace. Les emprunteurs ont naturellement tendance à cacher les informations négatives sur leurs habitudes de paiement. C'est, en fait, l'absence d'un système d'in-
formations sur le crédit qui accroît très sensiblement le risque de crédit et emmène les établissements de crédit dans le meilleur des cas à accroître sensiblement le taux d'intérêt (matérialisation de la prime de risque) et dans le pire des cas à rationner le crédit. Nous nous réjouissons du projet en cours de création de la plateforme publique ; FIBANE/CAS EMF/CIP de collecte et de diffusion de l'information sur le crédit, mais plus encore par l'avancement du projet de création des bureaux d'information crédit, donc le projet de loi à l'élaboration - duquel l'APECCAM a pris une part très active sous le leadership de la SFI, du ministre des Finances, président du Conseil national de crédit (CNC) - est bientôt prêt et n'attend que l'adoption. Les bureaux d'information crédit nous permettront essentiellement d'octroyer le crédit plus facilement à ceux qui le méritent en évitant "le tous pourris" due à l'absence d'information.
LES DROITS LÉGAUX
Il s'agit de développer les voies et moyens d'améliorer sensiblement le recouvrement des créances. Les meilleurs pratiques consacrent habituellement trois choses : i)La réalisation extra judiciaire des sûretés, ii) l'existence d'une description générale des sûretés et
“Une amélioration sensible de l'offre de crédit à nos PME/TPE passe par la résolution de deux problèmes majeurs : La mise en place d’un système d'information sur le crédit; et le renforcement et le respect systématique des droits légaux ”
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l'existence d'un registre unique des sûretés. Nous nous réjouissons que la réforme OHADA de 2012 ait introduit le Pacte commissoire, (ce qui explique d'ailleurs l'amélioration du rang du Cameroun et d'autres pays membre de l'OHADA sur ce critère). Nous regrettons cependant qu'elle l'ait limité aux sûretés réelles. En effet, il aurait fallu inclure les sûretés personnelles, comme c'est le cas dans d'autres pays. Certain pays d'Afrique de l'Ouest (qui ne s'y sont pas trompés) ont d'ailleurs entrepris d'améliorer le dispositif. Mais toute loi, aussi bien soit-elle, n'est réellement efficace que si elle est appliquée, et dans les meilleurs délais. Mais notre pays a mal à l'exécution des contrats (le deuxième plus mauvais score dans le Doing Business 2014 ; 175/189) or c'est bien connu, Justice delayed, Justice denied. Nous en appelons donc à l'application diligente de ce dispositif. Une rapide simulation a démontré que si ces reformes étaient entreprises et que le Cameroun avait le coefficient maximum de 6, notre rang dans le classement Doing Business sur l'octroi des crédits passerait de 109 sur 189 pays actuellement (pour un coefficient de 2/6) à 42 sur 189 pays. Nous militions, par ailleurs, pour la pénalisation du crédit, endentez de la faillite frauduleuse, comme cela se passe ailleurs, pour tordre le cou à la culture de non remboursement des crédits qui s'est installée dans notre pays et qui fait tant de mal à notre économie, car il y a rupture de confiance. Je voudrais rappeler à quel point le crédit est important pour toute économie qui se veut émergente, les crédits bancaires, bien sûr, mais également les crédits interentreprises, en d'autres termes, le respect des engagements pris. Pour y arriver, il faut en plus de l'éducation, que force revienne à la loi - The rule of law… Au-delà de ces deux aspects (Taux de bancarisation et Amélioration de l'accès au crédit bancaire) qui
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boosteraient incontestablement l'offre de crédit bancaire, il nous semble impératif que notre pays développe une véritable infrastructure financière. En effet, on ne peut pas demander aux banques donc la plupart ne sont d'ailleurs que des banques commerciales de tout faire. Il est bien évident qu'un contexte financier dans lequel les banques commerciales, gèrent 85% des actifs et des passifs financiers, comme c'est le cas dans notre pays, est fortement déséquilibré.
II - LES FINANCEMENTS ALTERNATIFS Nous avons besoin de développer une véritable infrastructure financière ; et ceci passe par le développement des financements alternatifs à coté des financements bancaires, et notamment:
- Le crédit bail, une forme de financement des équipe-
ments plus souple. Nous nous réjouissons de ce que l'Etat ait décidé de donner un coup de pousse à cet outil par la mise en place du projet pilote de modernisation de l'outil de production par le crédit bail, avec une dotation de 5 milliards de F.CFA sur deux ans. - L'affacturage, cette forme de mobilisation des créances qui offre sur la base de simples factures commerciales, une combinaison de trois services : Le crédit, l'assurance crédit et le recouvrement des créances et dont les textes sont en cours d'élaboration ; - Le capital risque/capital développement, si crucial pour le financement de la création d'entreprise. En effet, pour financer une entreprise, la politique de crédit d'une banque commerciale qui se respecte exige trois années d'exercices et naturellement les états financiers qui vont avec en plus des états prévisionnels. Or une entreprise en création n'a, par définition, pas
N’est pas impératif de développer une véritable infrastructure financière pour soutenir durablement les PME ?
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d'historique d'exploitation et ne peut donc présenter à l'appui de sa demande de financement que les états prévisionnels, ce qui la disqualifie de fait des financements de la banque commerciale. Nous nous réjouissons que le texte sur les sociétés de capital-risque/capital-développement soit actuellement à l'étude également. - Les contrats de partenariat ; Compte tenue de l'ampleur des besoins de financement de nos projets d'infrastructure notamment ;
- La finance islamique ; - Les sociétés de garanties, grâce à un savant partage des
risques avec les banques commerciales, et donc du rehaussement du crédit à l'entreprise qui en découle, ces sociétés permettent de faciliter l'accès au crédit à des entreprises qui autrement n'y auraient pas eu accès. -Le marché des capitaux, aussi bien à court, c'est-à-dire le marché monétaire, qu'à moyen et long terme, c'està-dire le marché financier. Nous pouvons noter pour le déplorer le lent développement de notre bourse des valeurs avec à peine trois actions et trois obligations quottées. -Les institutions de financement spécialisé (Banque des PME, Banque agricole, Banque de l'Habitat - CFC : Certains besoins de financement, par leur nature, leur durée, leur complexité, requièrent des solutions financières spécifiques. L'agriculture, par exemple, présente des aléas qui sont généralement mal maîtrisés par la banque commerciale classique. En effet, selon qu'il s'agit de financer le développement des exploitations, le machinisme agricole ou les stocks d'entrants ou de produits finis, l'expertise n'est pas la même. Il nous semble cependant extrêmement important de rappeler que ces institutions, qui sont bien souvent étatiques, ne peuvent véritablement prospérer et remplir leur rôle que si elles sont gérées selon les règles de l'art et notamment en respectant les règles univer-
Des initiatives individuelles et collectives devraient contribuer à accroître l'accès au financement de nos PME/TPEs.
selles de bonne gouvernance que sont la responsabilité, l'obligation de rendre compte, la transparence, l'équité, l'indépendance et bien sûr l'intégrité. Cela va peut être sans dire, mais ca va mieux en le disant, si nous voulons éviter les errements du passé qui ont conduit de beaux outils de financement des PME/PMI et du développement comme le Fogape, le Fonader, le Crédit agricole, la BCE à disparaître de notre paysage financier. En attendant, les 13 banques camerounaises, rendues globalement solides par les restructurations des années 90 et une meilleure gouvernance, ont octroyé 2 315 milliards de F.CFA de crédits au 31 décembre 2013 (soit 18% du PIB et un accroissement de 22% par rapport à l'année dernière 1 904 milliards) et géraient 3 055 milliards de dépôts (soit 23% du PIB) représentant un accroissement de 15% par rapport à l'année dernière 2 651 milliards), sans compter la contribution des trois établissements publics à caractère bancaire et bien sûr les cinq établissements financiers. On peut simplement noter, pour le déplorer, la faible part de ces crédits, (à peine 12%) qui va aux PME/TPEs. Tout ceci est la traduction d'une plus grande vulnérabilité de nos PME/TPEs qui constituent pourtant plus de 94% de nos entreprises. Quelques belles initiatives individuelles et collectives enregistrées récemment, devraient contribuer à accroître l'accès au financement de nos PME/TPEs. C'était notamment le cas du projet de financement d’accompagnement des PME/TPEs signé entre le Gicam, un groupe de cinq banques camerounaises (Société générale, Bicec, Afriland First Bank, EcoBank et BGFI) et le Fonds de Garanti en Afrique Centrale (African Guarantee Fund). u
L'accès au crédit n'est pas le seul défi relevé par les PME/TPE dans leur développement.
Il s'agit d'une syndication de 50 milliards de F.CFA mise en place pour octroyer des crédits d'investissement à des PMI/PME membres du Gicam. Quelques mois plus tôt, une convention avait été signée entre l'AFD et SCB-Attijariwafa dans le cadre du dispositif d'Accompagnement du risque de financement de l'Investissement privé en zone d'intervention (ARIZ) et de l'Agence française de développement (AFD). Il s'agit d'un concept qui concrètement permet à l'AFD de couvrir 50% des crédits que des banques locales accordent à des petites et moyennes entreprises (TPE), une espèce de partage des risques en quelque sorte. Cette convention cadre, qui porte sur une enveloppe de 5 millions d'euros (3.2 milliards de F.CFA), va donc permettre au dispositif ARIZ de garantir 50% des crédits que cette banque accordera sur deux ans, aux PME/TPE camerounaises. Ce sera un total de 6.4milliards de F.CFA de crédits à octroyer à des requérants et qui viennent s'ajouter aux deux précédentes conventions, portant à 53.8 milliards de F.CFA le total du soutien à un peu plus d'un millier de PME/TPE. En somme, il est clair que la facilitation de l'accès au crédit par l'offre de crédit, des actions sur le taux de bancarisation, l'accroissement de prêts bancaires et plus généralement le développement d'une véritable l'infrastructure financière.
CONTRAINTES DES PME/TPES
Il est cependant important de rappeler que l'accès au crédit n'est pas le seul défi relevé par les PME/TPE dans leur développement. L'instabilité économique, la fiscalité, la corruption, l'information, l'état de la concurrence, l'environnement légal et règlementaire, la formation, l'accès au foncier, l'accès aux permis et licences, les règles commerciales et la douane sont aussi souvent cités par les PME/TPE comme leurs principales contraintes aux côtés de l'accès au financement. Ceci interpelle donc non seulement les banques, mais également les pouvoirs publics et bien sûr les organisations patronales, comme nous l'avons dit plus haut. Ce qui démontre à loisir que les défis que posent les problèmes de financement de notre économie ne peuvent être relevés de façon isolée. Nous pensons plus généralement qu'il ne peut y avoir des avancées significatives que si les solutions
aux problèmes de financement s'inscrivent dans un cadre plus global des reformes nécessaires pour relever les défis auxquels notre économie est confrontée; il s'agit notamment : ● Des incitations à l'investissement certes, (désormais en voie de résolution par la loi du 18 avril 2013 et le décret d'application du 19 novembre 2013) mais surtout ; ● De la bonne gouvernance et le parti-pris de l'action ; c'est-à-dire les notions de responsabilité, d'obligation de rendre compte, d'indépendance, - pas de conflit d'intérêt - de transparence, d'équité et d'intégrité, ce qui aura comme corollaire : - L'amélioration de l'exécution, cette exécution qui nous fait si souvent défaut, une exécution religieuse, une exécution disciplinée, - Mais aussi la lutte contre la corruption, ce cancer qui mine notre économie et ruine nos espoirs d'émergence ; ● Des infrastructures de toute sorte ; les routes, des ponts, les ports, les aéroports, l'énergie ; ● L'amélioration de l'environnement des affaires et donc l'obtention des prêts n'est que l'un des dix critères, et encore, c'est le meilleur rang après le raccordement à l'électricité ; (Il y a aussi, faut-il le rappeler, la création d'entreprises ; l'octroi de permis de construire, le transfert de propriété, la protection des investisseurs, le paiement des impôts, le commerce transfrontalier, l'exécution des contrats, le règlement de l'insolvabilité) ● La taille des marchés, je veux parler de l'intégration régionale, la Cemac est le bloc économique le moins intégré, à peine 1 à 2% du PIB de la région selon les rapports. C'est seulement en faisant ces réformes que nous pourrons collectivement relever le défi de la croissance forte et inclusive, créatrice d'emploi et réductrice de pauvreté. C'est seulement de cette manière que nous pourrons transformer l'immense potentiel de notre pays en réelles opportunités, permettant aux individus et aux entreprises d'avoir des succès stories, il s'agit de redonner une dimension onirique, je veux dire de rêve à notre jeunesse, gage de notre survie collective…n
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FINANCEMENT
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INVESTIR
BOOSTER LES PME
PAR LE CRÉDIT-BAIL Le crédit-bail représente pour le financement des entreprises en général, et des PME en particulier, une véritable alternative au crédit bancaire classique.
P
arlez de la banque à un promoteur de PME, celui-ci grattera la tête, détournera son regard et vous dira que les banques sont la source des difficultés que rencontrent les petites et moyennes entreprises au Cameroun. Cette accusation, peut-être déraisonnable, dénote tout simplement l'ambigüité des relations qui existent entre les établissements de crédit et les PME, moteur du développement économique du Cameroun. Au quotidien, les banques sont accusées de ne pas assez soutenir financièrement leurs partenaires des PMEs. Pourtant la structure des crédits accordés par les banques montre clairement l'appui des banques dans l'activité économique du pays. Tenez ! De mai 2012 à mai 2013, les banques camerounaises ont enregistré des dépôts de 2 849,7 milliards F.CFA et accordé 2 044,2 milliards de F.CFA. Au rang des emprunteurs figurent aussi les PMEs et les TPEs. A l'analyse des statistiques sur les crédits aux petites et moyennes entreprises, le court terme (63,8%) devance largement le long terme, qui reste en deçà de 3% du total des crédits accordés aux entreprises du secteur privé non financier. Cette tendance n'est pas spécifique au Cameroun. Elle concerne aussi les autres pays de la zone Franc, où, bien souvent, la surliquidité des banques est encore plus prononcée. Pour une meilleure appropriation de ce mécanisme de financement, le président de la République a promulgué, en décembre 2010, une loi portant organisation du crédit-bail au Cameroun. Bien avant, le marché du crédit-bail au Cameroun ne représentait que 8% des crédits à l’économie. En dépit d’une baisse des financements
accordés, en 2009, ce marché a progressé de 250% en 4 ans; et les établissements de crédit offrant ce type de financement sont passés de 2 en 2002 à 5 en 2009. Jusque-là, le marché ne représentait que 47 milliards F.CFA, soit seulement 42% du marché potentiel. Depuis 2011, le marché du crédit-bail connait un réel frémissement. On l’estime aujourd’hui à plus de 70 milliards F.CFA. Une véritable aubaine pour les PMEs camerounaises qui ont désormais un moyen de financer leurs activités. En fait, le crédit-bail, contrairement au crédit classique, est un outil de financement à moyen terme avec une moyenne minimum de trois ans de crédit et accessible aussi bien auprès des banques classiques que des sociétés de crédit-bail, indépendantes des établissements de micro-finance. "Le crédit-bail est un instrument à travers lequel les institutions financières sont en mesure de financer l'acquisition d'une grande variété d'immobilisations en offrant des produits, des services et des modes de prestation innovants", insiste Henri Rabarijohn, de la Société financière internationale (SFI).
LE CRÉDIT-BAIL EN QUESTION
Selon la loi, le crédit-bail est une "Opération de crédit destinée au financement de l'acquisition ou de l'utilisation des biens meubles ou immeubles à usage professionnel. Il consiste en la location des biens d'équipement, de matériel d'outillage ou de biens immobiliers à usage professionnel, spécialement achetés ou construits, en vue de cette location, par des entreprises qui en demeurent propriétaires. Ces opérations de location, quelle que soit leur dénomination, donnent au locataire la
faculté d'acquérir, tout ou partie des biens loués, moyennant un prix convenu, tenant compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de loyers." Le crédit-bail vu sur cet angle, son “appropriation pourrait concourir, selon Essimi Menyé, ancien ministre des Finances, à réduire les importations dans un certain nombre d'activités. Un avantage pour le pays, qui gagnera non seulement en termes de création d'emplois et de ressources fiscales, mais également en termes de positionnement des produits locaux labélisés 'made in Cameroon'".
UN FINANCEMENT SUR MESURE POUR LES PROFESSIONNELS
Plus de doute. Avec le crédit-bail, vous avez la possibilité de financer à 100 % vos biens d'équipement tels que : les véhicules, les engins de chantiers et forestiers, les groupes électrogènes, les chariots élévateurs, le parc informatique, les photocopieurs… Autrement dit, l'apport personnel souvent n'est pas indispensable (sauf risque particulier). Vous disposez donc d'un moyen de développement totalement neutre pour votre trésorerie, tout en n'ayant pas à avancer la TVA. Le crédit-bail c'est également un traitement et une mise en place rapide de votre dossier ; et sous certaines conditions, des procédures allégées au niveau des prises de garantie. L'essor du crédit-bail au Cameroun passera forcément par la construction d'un environnement favorable à son épanouissement notamment au plan culturel, juridique, fiscal, réglementaire, et une meilleure fluidité des échanges entre les acteurs de la branche. Son implémentation est le fruit d'une franche collaboration entre les banques, les établissements financiers, la Société financière internationale (IFC), les organismes consulaires à l'instar de la Chambre de Commerce, des Industries, des Mines et de l'Artisanat (CCIMA), et d'autres associations.n
MÉCANISME DU CRÉDIT-BAIL Le crédit-bail est un instrument de financement qui met en relation trois acteurs : - UN ÉTABLISSEMENT DE CRÉDIT dont le rôle est essentiellement le financement de l'investissement, - UN LOCATAIRE qui à la prérogative du choix de l'équipement et qui jouit du bien acquis en leasing dans le cadre de son activité de production, - UN FOURNISSEUR D'ÉQUIPEMENT qui livre le matériel. Dans cette relation, l'entreprise locataire est donc utilisatrice du bien sans en être propriétaire, en contrepartie. Elle s'engage contractuellement à payer des traites durant la totalité de la période du leasing. Elle peut le devenir en levant l'option d'achat en fin de contrat de crédit-bail. Il est clair que le crédit-bail n'est pas un prêt. Il repose sur le principe que "les actifs sous forme d'installation industrielle sont sources de bénéfices à travers leurs utilisations plutôt que la seule propriété". Sur le plan technique, le leasing évolue avec notamment de nouveaux produits dérivés à l'instar de la Location avec option d'achat (LOA), la Location longue durée (LLD), le Lease-back…
CRÉDIT-BAIL, LOCATION FINANCIÈRE ET LEASING Le crédit bail, la location financière (ou leasing) et la location longue durée permettent de financer les
achats et les ventes de biens mobiliers et immobiliers avec des paiements par mensualités ou par trimestre.
AVANTAGES - Ces solutions de financement permettent d'obtenir un règlement comptant tout en faisant bénéficier son client d'un règlement par loyer. - Facilitent les ventes en proposant un système de financement lié. - Facilitent les achats en limitant les grosses sorties de trésorerie dues à l'achat comptant de biens d'équipements et matériels. - Préservent la trésorerie de l'entreprise et son BFR - La négociation commerciale se base sur un loyer adapté au budget du client et non plus un prix. - Les loyers sont des charges déductibles pour l'entreprise. La TVA est portée sur les loyers et non plus sur la valeur globale de l'investissement.
FONCTIONNEMENT Le fournisseur vend le matériel à une société financière via un contrat de crédit-bail ou de location financière. La société financière va ensuite recevoir les loyers du client utilisateur. La durée des loyers est négociable. Pour du matériel et des biens mobiliers, la durée va être généralement de 12 à 60 mois. Pour un crédit-bail immobilier, la durée va plutôt être entre 10 à 20 ans.
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PIERRE KAM Président de Cameroon Leasing Association
LE MARCHÉ AVOISINE 80 MILLIARDS F.CFA Cameroon Leasing Association (CAMLEASE) est l’association qui regroupe tous les établissements financiers offrant du crédit-bail au Cameroun. Son président, Pierre Kam, ci-devant Directeur général de Africa Leasing Company explique l’activité, présente son potentiel et dessine l’avenir du secteur au Cameroun. En décembre 2010, le président de la République a promulgué une loi portant organisation du crédit-bail au Cameroun. Plus de trois ans après, comment se porte le marché ? Quel peut être son potentiel actuel. Pour quel volume d'exploitation ?
Je tiens d'abord à souligner que même si elles ne concernaient que des niches, les premières opérations de créditbail au Cameroun remontent à plus de 40 ans. Par contre la loi spécifique au crédit-bail a effectivement été promulguée en décembre 2010 et l'opérationnalisation du dispositif pilote d'appui à la modernisation de l'outil de production par le crédit-bail date de 2012. Au cours des trois années écoulées, c'est-à-dire de 2011 à 2013, le marché réel du crédit-bail est passé de 50 à 70 milliards F.CFA ; soit une augmentation de 40%. A cela on peut ajouter des produits dérivés comme la Location longue durée (LLD) offerts par des institutions spécialisées pour près de 10 milliards F.CFA. Selon les experts de la Société financière internationale [membre du groupe Banque mondiale et principal partenaire de CAMLEASE, ndlr] le potentiel de ce marché en zone CEMAC est de 400 milliards F.CFA, dont près de 200 milliards F.CFA pour le Cameroun. Dans la plupart des pays développés, le taux de pénétration du crédit-bail représente en moyenne
20% des encours de crédits bancaires ; ce taux est de 3.4% dans notre économie. [Au Cameroun, les encours de crédits bancaires étaient de 2300 milliards F.CFA en décembre 2013, ndlr]. Par ailleurs, il importe de souligner que dans l'optique de promouvoir le crédit-bail comme instrument privilégié de financement des PMEs, la SFI nous a accompagné dans la formation de plus de 2000 acteurs (financiers, équipementiers, entrepreneurs ; auxiliaires de justice…) et se propose avec d'autres bailleurs de fonds de trouver des solutions à l'épineux problème de Funding (ressources financières longues) auquel font face les établissements de crédit-bail.
Le crédit-bail est présenté comme une alternative au financement des PME/PMI dont la difficulté d'accès au crédit par les banques classiques est réelle. Mais dans quelles conditions ces petites et moyennes entreprises/industries peuvent-elles être éligibles ? Et quels avantages réels peuvent-elles avoir à recourir à ce mode de financement ?
Le crédit-bail est d'abord une forme de crédit susceptible d'intéresser toutes les entreprises en quête de financement et notamment de financement de leurs investissements.
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Concernant particulièrement les PME, il y a lieu de souligner que le gouvernement, à travers le ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire et le ministère des Finances a élaboré avec Camlease, un dispositif pilote qui prévoit des conditions souples d'accès au crédit-bail, notamment avec des taux inférieurs ou égal à 10%, une durée pouvant aller jusqu'à 7 ans et un volet accompagnement. Dans ce cadre, les PMEs bénéficiaires doivent suivre une formation sur les outils fondamentaux de gestion basée sur le module "Business Edge" de la SFI. Et des experts veillent à ce que leur système comptable soit efficient. Il n'est pas inutile de rappeler que le déficit managérial est l'une des principales causes d'échec des projets. Pour intégrer ce programme du dispositif pilote, il suffit pour la PME que son activité relève de l'un des secteurs prioritaires ci-après : industrie, tourisme, transport, agriculture, BTP, transformation de bois.
Le crédit-bail offre des produits divers (location financière, location à longue durée, crédit-bail immobilier, leaseback, etc.). Comment peut-on maîtriser ces différents modes ? Quels sont leurs avantages et inconvénients ? Ce qui importe de retenir à ce stade, c'est que le crédit-bail développe des produits dérivés pour s'adapter aux besoins spécifiques des entreprises. Ces modes sont donc complémentaires et devraient être utilisés en fonction des objectifs poursuivis par le crédit-preneur à un moment donné. Ainsi, quelques préoccupations courantes concernent l'externalisation de la fonction logistique, l'optimisation fiscale, l'accroissement des capacités de production, une simple suppléance d'équipement. En location financière, l'offre de service est plus réduite qu'en location opérationnelle encore appelée location longue durée où le client reçoit un "full service" comprenant les assurances, les entretiens, le remplacement, le suivi
permanent, etc. Le crédit-bail immobilier concerne la construction ou l'exploitation d'un bâtiment à usage commercial avec des règles bien précises. Il peut permettre par exemple aux agents économiques de professions libérales (médecins, notaires, experts-consultants pour ne citer que ceux-là) de devenir propriétaires de leurs immeubles professionnels. Le lease-back, quant à lui, vise à suppléer les besoins de trésorerie d'une entreprise à partir des actifs solides qu'elle disposerait en propriété.
A l'état actuel des choses, pouvez-vous dessiner l'avenir du crédit-bail au Cameroun ?
L'avenir du crédit-bail est prometteur au Cameroun, si on s'en tient à la progression des données du marché tel qu'évoqué plus haut, au dynamisme des acteurs et au fait que le Cameroun peut sur ce segment servir de locomotive pour la sous-région CEMAC. Toutefois, pour que cet instrument donne la pleine mesure de sa contribution à l'émergence de notre pays (création de richesses et d'emplois) nous devons intensifier les chantiers de construction des quatre piliers classiques du créditbail. A ce niveau, la composante fiscale avec notamment le remboursement de crédit de TVA fait encore défaut. En revanche, nous devons poursuivre la recherche du Funding, c'est-à-dire trouver des financements longs avec des conditions souples pour soutenir le haut du bilan des entreprises. A ce jour, le volet réglementaire ainsi que celui relatif à la régulation sont déjà en place. Nous poursuivons la campagne d'information et de formation des acteurs. En définitive, tous les acteurs économiques et principalement les PME/PMI doivent utiliser le crédit-bail comme principal outil de croissance de leurs activités.n
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PRODUIT BANCAIRE
SERVICE
Dans le cadre de leurs prestations, les banques proposent des gammes de produits et services adaptés aux besoins de leurs clientèles. Entre autres, le Compte d’épargne et le Bon de caisse. Qu’est-ce qu’un Compte d’épargne ? Qu’est-ce qu’un Bon de caisse ? Quels en sont les avantages ? n Parfois appelé Compte sur Livret, le compte d'Epargne est encore matérialisé dans certaines institutions par un livret détenu par l'épargnant où sont notés les dépôts, retraits et soldes. Le compte d'Epargne est un dépôt d'argent à vue rapportant un intérêt (généralement annuel). Le compte d'Epargne est alimenté soit par des versements soit par des virements. L'épargnant peut disposer de son argent à tout moment. Les intérêts sont calculés au cours de l'année par quinzaine de jours (dont deux fois par mois : le 16 du mois et le 1er du mois suivant) et sont portés au solde du compte le 31 décembre. Au-delà 10 millions de F.CFA, les intérêts sont soumis à l'Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM) ; d'où la nécessité, à partir de ce montant, de faire plutôt un Bon de caisse (BDC)
LES AVANTAGES :
Les comptes d'Epargne permettent la capitalisation des intérêts : les intérêts d'une année civile s'ajoutent, en effet, au solde du compte, au début de l'année suivante. L'épargnant a la possibilité de rentrer en possession de son argent à tout moment.
LE BON DE CAISSE
En souscrivant un Bon de Caisse, vous prêtez de l'argent à l'émetteur (Banque) de ce titre. De ce fait, l'émetteur a une dette envers vous, qu'il remboursera, intérêts compris, au terme de votre placement. Le Bon de caisse est donc un compte bloqué rémunéré vous permettant de bloquer votre argent pendant une durée de placement convenue à l'avance, en contrepartie du versement d'intérêts (négociés) en précomptés ou post comptés. -PRÉCOMPTÉS, c'est-à-dire calculés et payés au moment de l'opération -POST COMPTÉS, c'est-à-dire calculés et payés à l'échéance. En cas de retrait des capitaux avant l'échéance initialement
prévue, il sera appliqué une pénalité. La durée minimale de placement est de trois mois et le montant minimum de 5 millions de FCFA. A la différence du compte d'Epargne, les intérêts sont exonérés de toutes taxes quel que soit le montant bloqué. Il existe : Le Bon de caisse nominatif : Il porte votre nom et ne sera payé qu'à vous-même ; Le Bon de caisse au porteur : anonyme, car ne porte pas votre nom.
LES AVANTAGES : Vous choisissez librement la durée de votre placement avec un minimum de trois mois ; Vous avez la possibilité de nantir votre Bon de caisse pour obtenir un crédit ; Vous avez la possibilité de garder votre anonymat en optant pour les Bons de caisse anonymes.
LE DÉPÔT À TERME Le Dépôt à terme est destiné essentiellement aux personnes morales (les entreprises) pour le placement contre rémunération de leurs excédents de trésorerie. Ce sont des comptes à terme rémunérés dont les taux sont négociés d'accord parties. Les intérêts sont soumis à l'Impôt sur le revenu des capitaux mobiliers (IRCM) : 16,5 %
LES AVANTAGES : L'entreprise se constitue une épargne rémunérée Des réserves sont mises de côté pour les moments difficiles ou pour mieux contrôler sa trésorerie.
CEMAC
LES BONS POINTS
DE LA BOURSE
De 2006 à 2013, le marché financier de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a mobilisé plus de 1000 milliards F.CFA dans le cadre de l'emprunt obligataire. Cette levée de fonds augure, certes, un avenir économique radieux pour la sous-région, mais n'occulte pas pour autant le sempiternel problème du rapprochement des deux places boursières de cette partie du continent.
A
u regard des statistiques récentes, le marché financier de l'Afrique centrale - opérationnel depuis 2006 pour le Cameroun et 2008 pour la sous-région - se porte passablement bien. Pour les sept dernières années, la Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale (BVMAC) et la Douala Stock Exchange (DSX) ont pu organiser une levée de fonds de 1000 milliards F.CFA; soit une moyenne de plus de 140 milliards de F.CFA par an. "Ce qui n'est pas une mauvaise statistique dans un marché émergent qui démarre", se réjouit Alexandre Gandou, expert financier. Cette levée de fonds est le fruit de l'activité du compartiment "Obligataire" qui, de manière générale,
aura été plus actif, augurant ainsi de bonnes perspectives économiques pour la zone CEMAC. Outre des opérations par appel public à l'épargne, lancées à la BVMAC par le Gabon (81.5 milliards de FCFA en 2007 et 268,7 milliards de F.CFA en 2013), le Cameroun (200 milliards de F.CFA en 2010 et 80 milliards en 2013) et le Tchad (100 milliards de F.CFA, en 2011 et 85 milliards de F.CFA en 2013), le marché obligataire s'est distingué par le "Prix-Import 7% 2009-2014" d'un montant de 500 millions de FCFA. A cela s'ajoutent des opérations par placement privé engagées par la Banque gabonaise de développement (10 milliards de F.CFA) et la BGFI BANK (40 milliards de F.CFA). Ce qui amène Moustapha Mahamat, conseiller du Premier ministre
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MARCHÉ FINANCIER
tchadien à considérer "le marché financier de l'Afrique Centrale comme un levier moderne et efficace du financement de développement, mais surtout un véritable vecteur d'intégration économique par le décloisonnement de l'épargne intérieur au sein de la zone CEMAC." Même si la Commission de surveillance des marchés financiers de l'Afrique centrale (Cosumaf) reconnaît que "le marché obligataire connaît un réel frémissement", elle avoue également que "le caractère irrégulier du rythme des émissions constitue une entrave à l'émergence d'un marché dynamique et performant". Surtout qu’il n'existe pas encore d'émetteurs de référence qui offrent aux investisseurs une quantité régulière de titres susceptibles de favoriser la formation d'une courbe de rendement de référence. Or, la bourse doit être crédible. Et sa crédibilité, comme pour toute entreprise, passe forcément par sa capacité financière. La BVMAC et la DSX, par conséquent, doivent disposer d'importants fonds propres pour assurer et développer leurs plateformes.
L'INDOLENCE DU COMPARTIMENT "ACTION"
Si le compartiment "Obligataire" parait à tout le moins dynamique, le compartiment “Action", par contre, peine à décoller. Ça s'explique : la BVMAC, depuis sa création, en 2008, a enregistré sa première cotation en novembre 2013 avec l'ouverture du capital (30%) de SIAT Gabon sur le marché financier. A cela s'ajoute l'indolence de la bourse de Douala qui ne compte que trois émissions. Le tout pour un montant global d'environ 18.5 milliards de F.CFA mobilisés notamment dans le cadre des opérations d'offres publiques de vente partielle des actions de la Société nationale d'Investissement du Cameroun (SNI), dans le capital de la Société des Eaux minérales du Cameroun (SEMC), filiale camerounaise du groupe (français) Castel et la Société agricole et forestière du Cameroun (Safacam), l'une des principales sociétés agro-industrielles du pays.
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Les capitaux mobilisés provenaient également d'une augmentation de capital de la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) du groupe Bolloré. On annonce pour bientôt quatre lignes d'obligations à la DSX : les emprunts de la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC), de la Société financière internationale (SFI), et deux de l'Etat du Cameroun (2010 et 2013). Une bouffée d'oxygène pour le marché financier camerounais, qui pourrait bientôt accueillir quatre entreprises parapubliques : la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), le Port autonome de Douala (PAD), la Cameroon Telecommunications (CAMTEL), et la Cameroon Water Utilities (CAMWATER).
LE DÉFI DE LA CULTURE BOURSIÈRE
Même s'il faut saluer la démarche de l'Etat du Cameroun, il faut par ailleurs reconnaitre que la culture boursière est une nécessité pour l'avenir des économies régionales. La mise en place des marchés financiers en Afrique centrale devrait s'accompagner par une forte sensibilisation des entreprises des grands secteurs. Il ne se fait pas tard. Il est temps d’apprendre aux grandes entreprises que le marché financier est le meilleur endroit où l'on peut lever des fonds et financer ses ambitions de croissance. La Cosumaf et la Commission des marchés financiers du Cameroun (CMF) ne peuvent pas seules relever un tel défi. Il faut l'implication des pouvoirs publics, des banques et de tous les acteurs du marché. Pour autant que le défi de la culture boursière soit aussi important que la levée de fonds. L'autre défi à relever concerne l'assainissement de l'environnement des affaires. Chaque Etat de la CEMAC devra donc travailler en vue d'améliorer sa position dans le classement Doing Business. Ce n'est qu'à ce prix que l'Afrique centrale pourra avoir une bourse des valeurs dynamique. n
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INSTITUTION
PRESENTATION DE L'APECCAM L'Association Professionnelle des Etablissements de Crédit du Cameroun (APECCAM) a été instituée par l’ordonnance N°85/002 du 31/08/1985 relative à l’activité des établissements de crédit au Cameroun. Mais sa création effective n’a eu lieu que pendant son assemblée plénière consultative tenue à Douala le 23/11/1990. BUREAU EXÉCUTIF L'APECCAM a un bureau exécutif élu, pour un mandat de deux ans, par l'Assemblée générale le 21 Juin 2012. Celui-ci est composé de : PRÉSIDENT : 1ER VICE-PRÉSIDENT : 2ÈME VICE-PRÉSIDENT : TRÉSORIER : CAIRE AUX COMPTES : MEMBRES :
MATHIEU MANDENG, (A-DG STANDARD CHARTERED BANK-CAMEROON) JEAN PAUL MISSI (DG CRÉDIT FONCIER DU CAMEROUN) HICHAM DAOUK (DG ALIOS-FINANCES) YAOU AÏSSATOU (DG SOCIÉTÉ NATIONALE D'INVESTISSEMENT) JEAN-PHILIPPE GUILLAUME (DG SOCIÉTÉ GÉNÉRALE-CAMEROUN) ALPHONSE NAFACK (DG AFRILAND FIRST BANK) DOMINIQUE IPPOLITO (DG SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE D'EQUIPEMENT)
L'APECCAM a un Secrétaire général permanent, BÉNÉDICT BELIBI g LES 21 ADHÉRENTS, RÉPARTIS EN TROIS GROUPES BANQUES
ORGANISMES PUBLICS A CARACTERE BANCAIRE
Afriland First Bank (DG, Alphonse Nafack) Banque Atlantique Cameroun (DG, Samuel Kotto) Bicec (DG, Pierre Mahe) Bgfibank Cameroun (DG, Edgar Anon) SCB-Cameroun (DG, Jamal Ahizoune) CITIBANK (DG, Akintayo Dada) Commercial Bank Cameroon (AP, Martin Njanga Njoh) Ecobank-Cameroun (DG, Moustapha Fall) NFC BANK (DG, Julius MANJO) Société générale Cameroun (DG, Jean-Philippe Guillaume) Standard Chartered Bank (DG, Mathieu Mandeng) U.B.C/Oceanic (DG, Victor Noumoue) United Bank for Africa (DG, Georges Wega)
Crédit Foncier Cameroun (DG, Jean Paul Missi) CAMPOST (DG, Hervé Beril) SNI (DG, Aïssatou Yaou) SRC (DG, Marie Rose Messi)
ETABLISSEMENTS FINANCIERS Africa Leasing Company: (DG, Pierre Kam) Alios-Finance (DG, Hicham Daouk) Société Camerounaise d'Equipement (DG, Dominique Ippolito) PRO-PME (DG, Luc Leguerrier)
ETAT DES LIEUX L'APECCAM, force de propositions, recherchée pour son expertise, tant par les pouvoirs publics que par les autorités monétaires (BEAC, COBAC) et des partenaires extérieurs, siège dans divers comités dont elle est membre. il s’agit de : Comité national de Suivi de la Réforme Comité de suivi du CIESP Prime Minister's Investment Council. Conseil Appui au Contrat de Partenariat Conseil de Régulation et de Compétitivité Comité de Suivi des Saisies-Attributions Comité de Mise en Œuvre du Plan d'Action Justice Comité de Mise en Œuvre du Traité OHADA Comité de Compétitivité Comité de Facilitation du Trafic Comité de Bonne Gouvernance Conseil National de Crédit Conseil National de la Statistique Cameroon Business Forum
PLAN STRATÉGIQUE Le plan stratégique de l'Association depuis 2013, repose sur la vision du Cameroun de devenir un pays émergent à l'horizon 2035. Aussi, l’Apeccam aura-t-elle trois priorités : Financement de l'Economie ; Valeur ajoutée aux membres ; Communication. 1.FINANCEMENT DE L'ECONOMIE. Deux métiers caractérisent le secteur bancaire : la banque de détails et la banque d'entreprises et d'institutionnels. La banque de détail sert à financer les particuliers pour les acquisitions immobilières et l'accroissement du patrimoine. Pour bien remplir ces deux fonctions, il est nécessaire d'accroitre le taux de bancarisation qui est actuellement estimé à 13,80%. Qui dit taux de bancarisation, dit banque de proximité ; et qui dit banque de proximité, dit canaux de transactions (paiements/règlements, encaissement, etc.). Le Cameroun compte un réseau bancaire d'environ 355 agences. Un texte sur le Service bancaire minimum garanti entré en vigueur le 1er juillet 2011. Le GIMAC qui pourrait à terme opérer l'interbancarité et l'interopérabilité des cartes. La banque des entreprises et d'institutionnels a pour rôle sociétal le financement de la création et du développement des entreprises et des institutions, c'est-à-dire l'alimentation de la croissance pour la création d'emplois. Pour les besoins de clarté de notre approche et contrairement à une segmentation qui généralement rattache le secteur des PME dans la banque des particuliers, notamment dans les grandes banques internationales, nous considérons qu'au Cameroun, l'accès au financement des PME ou plus généralement de l'entreprise locale est le principal problème qui se pose à la banque d'entreprise et institutionnelle. En effet, notre tissu économique est essentiellement constitué de PME. S'agissant donc de ce segment, l'Association a des propositions à faire pour améliorer l'accès au financement des PME : -Création d'un observatoire du financement ou plus généralement de l'accompagnement de la PME; -Adoption d'un cadre juridique qui pourrait s'inspirer de la "
MATHIEU MANDENG
Lender and Borrower act " du Ghana dans le sillage de la législation Ohada. Celle-ci a vocation à résoudre l'épineux problème du recouvrement des créances qui fait tant de mal aux banques et qui justifie en grande partie leur frilosité à prêter au PME. -Création des crédits Bureaux, etc. 2.VALEUR AJOUTÉE AUX MEMBRES Chaque membre de l’APECCAM doit trouver un intérêt à participer au développement et à la consolidation de l’Association. Aussi, faudrait-il définir des facteurs de motivation. 3.COMMUNICATION Face à un tir groupé des universitaires, des gouvernements, des hommes politiques, de l'opinion publique, des operateurs économiques non bancaires, tous accusant les banques de toutes sortes de maux, l'APECCAM ne peut continuer à afficher un silence coupable. La communication financière étant, par ailleurs, à double tranchant, on ne peut se permettre d'improviser. Il devient dès lors nécessaire de réfléchir à une véritable stratégie de communication de l'APECCAM. Les aspects à considérer pouvant inclure, sans être exhaustifs, un site web (www.apeccam.com) ; une publication à une fréquence à définir, des conférences de presse, des conférences dans des écoles et universités, l'éducation financière, les journées portes ouvertes, voire la semaine des banques etc. Aussi, pour une meilleure opérationnalisation de ce plan stratégique, quatre commissions de 5 à 7 membres pour réfléchir aux thèmes ci-dessus évoqués sont-elles à mettre en œuvre. MISSIONS L'Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun, conformément aux textes constitutifs, a pour missions : n Représenter les intérêts collectifs de ses membres, n
Informer ses adhérents et le public,
n
Etudier toute question d'intérêt commun,
n
Organiser et gérer les services d'intérêt commun.
LES DIFFÉRENTS PRÉSIDENTS DE L’APECCAM NOV. 1990 : ETIENNE NTSAMA (BICIC) JUIN 1994 : ROBERT DURBEC (BICIC) JUIN 1995 : MICHEL TRICAUD (CLC) JUIN 1998 : MICHEL MIAILLE (SGBC) JUIN 1999 : MICHEL TORIELLI (BICEC) JUIN 2000 : MICHEL SAUVAGNAC (SGBC)
JUIN 2001 : CHARLES ROSNER (CLC) JUIN 2002 : JEAN-LOUIS CHAPUIS (CBC) JUIN 2004 : JEAN-PIERRE SCHIANO (BICEC) JUIN 2008 : FRANCIS DUBUS (CA-SCB) SEPT. 2010 : PASCAL REBILLARD (BICEC) JUIN 2012 : MATHIEU MANDENG (SCBC)
BANQUES DU CAMEROUN
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N°001 n
Juillet - Août - Sptembre 2014
EXPRESS
BRÈVES PAIEMENT EN LIGNE
PAYPAL DÉBARQUE AU CAMEROUN
Le géant américain du paiement électronique annonce son entrée dans dix nouveaux pays, dont le Nigeria, le Cameroun, la Côte d'Ivoire. Dans une première étape, les consommateurs nigérians, camerounais, ivoiriens et zimbabwéens ne seront autorisés qu'à virer des fonds vers les sites marchands agréés par Paypal. L'entreprise de paiement en ligne ne couvre pas encore les transactions Peer-to-Peer, qui permettent aux consommateurs d'envoyer de l'argent à d'autres personnes disposant d'un compte Paypal, d'une part. La filiale du groupe eBay n'a pas encore agréé, d'autre part, des marchands locaux. "PayPal a traversé une période de réinvention, pendant laquelle nous avons amélioré certains de nos services pour les rendre plus faciles à utiliser sur les téléphones mobiles, ce qui nous a permis de nous étendre à ces nouveaux marchés qui se développent rapidement", a déclaré le directeur de Paypal pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA), Rupert Keeley. Avec cette nouvelle extension de ses activités, Paypal compte désormais 148 millions d'utilisateurs actifs dans 203 pays et territoires à travers le monde.
BANQUE CAMEROUNAISE DES PME
AGNÈS NDOUME MANDENG PREMIER DIRECTEUR GÉNÉRAL Les premiers dirigeants de la Banque camerounaise des PME (BCPME) ont sont connus depuis le 5 juin 2014. Théodore Nkodo Foumena et Agnès Ndoumbé Mandeng (photo) ont été nommés respectivement Président du Conseil d'administration et Directeur général de cette banque publique au capital social de 10 milliards F.CFA. Jusqu'ici directeur de la Coopération monétaire et financière à la direction générale du Trésor du ministère des Finances, Mme Mandeng sera assistée d'Amadou Haman.
Cette nouvelle banque, autour de laquelle le FMI a recommandé au gouvernement camerounais une vigilance des plus accrues, devrait bénéficier de l'appui technique de la Banque européenne d'investissements (BEI).
BANQUE PRIVÉE
L'AFRIQUE DEVIENT LA CROISSANCE LA PLUS RAPIDE DU MONDE
Selon le cabinet de recherche britannique, New World Wealth, 160 000 individus fortunés (High net worth individuals) africains détiennent une fortune cumulée estimée à 660 milliards $. Sur cette somme faramineuse, environ 120 milliards $ seulement sont actuellement confiés à des gestionnaires de patrimoine. "L'Afrique enregistre la croissance la plus rapide à l'échelle mondiale dans le domaine de la banque privée", a déclaré Andrew Amoils, analyste senior chez New World Wealth. Et d'ajouter : "Nous estimons que le marché africain de la banque privée devrait croître de 8% par an au cours des 10 prochaines années". Ainsi, l'Afrique devient-elle la nouvelle frontière de la banque privée. L'Afrique du Sud est le principal hub de la banque privée du continent, avec des établissements spécialisés gérant quelque 50 milliards $ d'actifs comme Investec, Rand Merchant Bank, Sanlam et Barclays Africa. De nouveaux marchés très prometteurs dans le domaine de la banque privée émergent. Il s'agit notamment du Nigeria, du Kenya, de l'Angola et de la Tanzanie. Le Nigeria reste, cependant, le marché le plus prometteur. Ce vaste pays pétrolier, dont la population s'élève à 172 millions d'âmes, compte actuellement 16 680 personnes disposant d'une fortune cumulé de 138 milliards de dollars. Le nombre de ces personnes ayant chacun une fortune à investir d'au moins un million de dollars devrait augmenter de 7%, pour atteindre environ 18 401 en 2018.
BEAC
LA BIOMÉTRIE AU SECOURS DE LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
La Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) envisage de réformer la centrale des risques et incidents de payements, de
manière à pouvoir renforcer la traçabilité des comptes bancaires dans la zone CEMAC au moyen de la biométrie. La réforme, qui vise à renforcer le dispositif contre le blanchiment des capitaux existant dans la zone, pourrait être effective d'ici deux ans. Le dispositif nécessite l'implication de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), de la Banque centrale des Comores et de la Banque de France dans la "révision effective des textes législatifs et réglementaires en vigueur conformément aux recommandations formulées par le GAFI en février 2012, et de veiller à leur appropriation et leur application par les Etats". En revanche, la BEAC invite tous les autres acteurs du secteur financier du continent à "examiner les voies et moyens susceptibles de permettre au Groupe d'action contre le blanchiment en Afrique centrale (Gabac) d'accéder rapidement au statut d'organisme régional de type GAFI, et de veiller à l'installation effective des cellules de renseignements financiers dans tous les Etats".
RECAPITALISATION
AFREXIMBANK VA AUGMENTER SON CAPITAL DE 500 MILLIONS $
La Banque africaine d'Import-Export (Afreximbank) a annoncé, dans un communiqué publié le 10 juin, que ses actionnaires ont approuvé une augmentation de capital de 500 millions $, correspondant à 31,068 actions. Réunis lors d'une assemblée générale, les actionnaires de la banque ont également mandaté le conseil d'administration pour qu'il définisse les modalités de la réalisation de cette augmentation du capital. D'autre part, les actionnaires d'Afreximbank ont décidé de réinvestir leurs dividendes dans la recapitalisation de la banque. Ces dividendes s'élèvent à 20,5 millions $. Le président de la banque indique que ces décisions reflètent la "grande confiance" qu'accordent les actionnaires au conseil d'administration et à la direction de la banque. Jean-Louis Ekra a également annoncé que le total actif de la banque a atteint 4,4 milliards $ à la fin 2013, contre 3,7 milliards $ en 2012, soit une augmentation de 19% sur un an. Les fonds propres sont, quant à eux, passés de 178 millions $ en 1999 à 707 millions
BANQUES DU CAMEROUN
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BRÈVES $ en 2013. Créée en octobre 1993 pour financer le commerce intra et extra-africain, Afreximbank est détenue à hauteur de 63 % par 35 pays africains. Le capital restant est détenu par des groupes internationaux tels que Citibank et Standard Chartered Bank ainsi que des institutions venues de pays émergents, comme les banques d'import-export (Exim Bank), chinoise et indienne. Depuis 1994, Afreximbank a approuvé près de 30 milliards $ de facilités de crédit pour les entreprises africaines, dont environ 3,5 milliards $ en 2013.
MARCHÉ FINANCIER
LE TOP 10 DES BOURSES AFRICAINES
Le Johannesburg Stock Exchange reste la première bourse africaine en termes de capitalisation, avec 330,287 milliards $, selon un classement des dix plus grandes bourses africaines établi par la banque d'investissement, African Alliance. Nigerian Stock Exchange arrive en seconde position, avec 82,813 milliards $, selon ce classement qui se base sur des données arrêtées au 31 mai 2014. La bourse de Lagos est talonnée par l'Egyptian Exchange (63,716 milliards $), la Bourse des Valeurs de Casablanca (55, 446 milliards) et le Nairobi Stock Exchange (22,675 milliards). Viennent ensuite la Bourse régionale des valeurs mobilières de l'Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo), avec 11,203 milliards de dollars, la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (7,770 milliards $), le Stock Exchange of Mauritius (7,248 milliards), le Ghana Stock Exchange (6,085
milliards) et le Zimbabwe Stock Exchange (5,214 milliards). En termes de variation Year To Date (YTD), qui est la variation du principal indice de chaque place boursière depuis le début de l'année au 31 mai, l'Egyptian Exchange arrive en première position avec +21,5%, devant la Bourse de Casablanca (+4,2%) et le Nigerian Stock Exchange qui affiche une variation YTD de + 0,4%. En termes de rendement en dividende, depuis le début de l'année jusqu'à fin mai, la place casablancaise occupe le premier rang, avec un pourcentage de 4,2%, devant la Bourse de Johannesburg (2,85%), et la Bourse du Caire (2,34%).
vités principales du projet intégré de Mbalam à savoir (i) MineCo pour l'activité minière, (ii) RailCo pour l'activité ferroviaire, et (iii) PortCo pour l'activité portuaire. Cam Iron devra, sans contrepartie financière, restituer à l'Etat 100% des infrastructures ferroviaires et portuaires au terme de la durée des concessions de 25 ans. "Les revenus cumulés de l'Etat, en moyenne sur 25 ans seront de 300 milliards F.CFA avec un peu moins de revenus les 10 premières années (Phase I) et beaucoup plus de revenus les 15 années restantes (Phase II)".
MINES
Du 1er janvier au 30 avril 2014, la direction générale des douanes a réalisé des recettes d'un montant total de 221,9 milliards F.CFA ; soit une augmentation de 8 milliards F.CFA par rapport aux prévisions initiales (213,9 milliards F.CFA). Selon la DG des douanes (photo), cette performance est de 21% supérieure à l'enveloppe des recettes douanières collectées sur la même période en 2013 (182,7 milliards F.CFA). Pour rappel, depuis une dizaine d'année maintenant, les recettes douanières camerounaises sont en hausse constante, passant de 400 milliards F.CFA en 2007 à environ 600 milliards F.CFA en 2013, soit une augmentation 200 milliards de F.CFA en 7 ans. Etrangement, la moyenne mensuelle des exonérations de droits de douane concédées aux opérateurs économiques en activité au Cameroun est estimée à environ 15 milliards F.CFA depuis le début de cette année 2014, soit 28% des perceptions mensuelles. Pour le Directeur général, Minette Libom Li Likeng, "ces exonérations mettent à rude épreuve le principe de la libre concurrence entre opérateurs économiques tout comme i elles obèrent, de manière générale, les recettes de l'Etat.
STANDARD BANK FINANCERA L'EXPLOITATION DU FER MBALAM
DE
Première banque africaine avec une capitalisation boursière de 23 milliards USD (11500 milliards FCfa), Standard Bank s'est engagée à mobiliser les financements pour la réalisation du projet d'exploitation du fer de Mbalam. A cet effet, une convention a été signée, en juin 2014, entre les responsables de la banque, le gouvernement camerounais et la junior minière australienne Sundance. Selon Serge Yanic Nana, conseil financier du gouvernement dans le projet de Mbalam et par ailleurs Lead advisor du Cameroun, "Standard Bank va mobiliser le pool de tous les bailleurs internationaux qui participeront au projet". Dans l'étude de faisabilité définitive, il est indiqué que le projet aura besoin d'un financement total de 4,686 milliards de dollars (environ 2300 milliards F.CFA) dont 2,019 milliards $ (un peu plus de 1000 milliards F.CFA) pour la construction de la ligne ferroviaire. Le chef de file des conseils du Cameroun explique que Cam Iron, la filiale camerounaise de Sundance Ressources, s'engage à réaliser un investissement d'environ 1500 milliards F.CFA pour le chemin de fer et de 450 milliards F.CFA pour le terminal minéralier. La Convention minière de Mbalam signée en novembre 2012 entre Cam Iron S.A. et l'Etat du Cameroun prévoit la création de trois sociétés projet en charge des trois acti-
DOUANES CAMEROUNAISES
PLUS DE 220 MILLIARDS DE F.CFA DE RECETTES ENGRANGÉES EN 4 MOIS