au (dé)tour de la vigie touche pas À ma zone !
Guillaume Farbos & Antoine Steck PFE | ENSA de Strasbourg | 17.09.2013
AU (DÉ)TOUR DE LA VIGIE TOUCHE PAS À MA ZONE !
AU (DÉ)TOUR DE LA VIGIE TOUCHE PAS À MA ZONE ! Préparer et transformer le territoire avec les acteurs Groupe de l’atelier de PFE Métropole & Architecture
Guillaume Farbos & Antoine Steck Étudiants de l’ENSA de Strasbourg guillaume.farbos@gmail.com steckantoine@gmail.com
Anne Jauréguiberry
Enseignante - directrice d’études
Cristiana Mazzoni
Enseignante - Responsable de l’atelier MA
17 septembre 2013
Soutenance de Projet de Fin d’Études
SOMMAIRE Touche pas à ma zone - Introduction
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I. Analyse paradoxale
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II. Approche prospective
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- Problématique - Terrain d’études - Activité - Accessibilité - Matérialité
III. Au (dé)tour de La Vigie - Préserver et préparer
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IV. Projets d’architecture
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Réactivité urbaine - Conclusion
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Bibliographie
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- Concept - Programme - Complémentarités & altérités - - - - - - - - -
1 | Passage culturel 2 | Frange paysagère 3 | Diffuseur actif 4 | Parking Evénementiel 5 | Passerelle intermodale Faire évoluer un espace générique en un lieu situé Vision 2050 Territoire créatif Processus à réaction Vers une autre lecture de la ville et l’expérimentation de nouvelles gouvernances
Annexe 1 : Recherches & Rendu intermédiaire du 28/03/2013 Annexe 2 : Recherches & Rendu intermédiaire du 23/05/2013 Annexe 3 : Recherches & Rendu final du 17/09/2013
EntrĂŠe Sud de la CommunautĂŠ Urbaine de Strasbourg
TOUCHE PAS À MA ZONE - INTRODUCTION ! Les zones commerciales se sont installées au niveau des nœuds des infrastructures routières à proximité des villes dans les années soixante-dix. Entre la production de masse et la consommation de masse, la grande distribution s’est développée en réponse à l’émergence de la classe moyenne pendant les « 30 glorieuses » qui avait alors accès à tous leurs besoins basiques au même endroit grâce à la voiture. Ces zones commerciales sont sorties de terre entre la ville et la campagne, principalement sur des terres agricoles suite au remembrement. Elles ont depuis aspiré une grande partie de l’activité commerciale des faubourgs et des villages proches de l’agglomération. La périphérie de la Communauté Urbaine de Strasbourg concentre aujourd’hui 40% de l’offre commerciale (contre 60% en général en France). La société et l’économie ont depuis bien changé et le modèle de la grande distribution est en perte de vitesse. Nous assistons à une révolution du modèle : celle du «sur-mesure» de masse, de l’ère du numérique et du développement durable. La diversité des circuits d’approvisionnement, le coût de l’énergie pour les transports, le vieillissement de la population et la segmentation en réseaux d’individus, ont contraint les groupes de la grande distribution à repenser leur stratégie. Ironiquement, ils réinvestissent dans le commerce de proximité là où ils l’avaient détruit. D’autre part, ils développent le e-commerce et le « drive ». Les grands groupes maintiennent toutefois la logique d’hypermarché, mais en prenant à partie les architectes pour rendre attractif l’environnement et en complétant leur offre avec du loisir et du shopping de galerie. Cette nouvelle stratégie ne remet malheureusement pas en cause les logiques internes. La majorité des emplois restent précaires et la logique d’intervention territoriale suit la tradition du zoning. Les centres commerciaux se situent aujourd’hui à l’entrée des métropoles françaises et représentent une réserve foncière intéressante, une attractivité économique, des possibilités de renouvellement sur des réseaux existants et un bassin d’emploi important. Ces atouts offrent de nombreuses possibilités de transformations essentielles dans notre époque où la croissance est en berne et où les objectifs d’urbanisation et de modernisation du commerce demandent davantage de mixité, de densité et d’économie d’espace.
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Problématique Rattrapés par la périurbanisation des villes françaises, un enjeu essentiel est de définir l’entrée de la Métropole dans un contexte politique et démographique où il est demandé de limiter l’expansion de la ville et où la population ne devrait plus croître comme lors du « papy-boom ». Afin de se renouveler sur elles-mêmes, ces « zones » doivent moderniser leurs pratiques commerciales et intégrer une mixité fonctionnelle et sociale. Dans un espace fragmenté et développé en réponse à l’usage de la voiture, et qui semble être « ici et ailleurs » (Mangin, 2004), il est primordial de lire différemment le territoire et notamment ses entre-deux. La question retenue ici pour orienter la réflexion est : comment préserver, préparer et faire évoluer une zone commerciale périphérique générique en un lieu de vie situé ?
Terrain d’études Afin d’explorer cette question, nous avons choisi d’étudier le centre commercial de «La Vigie» qui se trouve à l’entrée sud de la Communauté Urbaine de Strasbourg à côté d’un nœud autoroutier (A35-N83) qui le relie à l’Allemagne, au port autonome de Strasbourg et au centre de la ville. Cet espace nous a interpellés car il est très fragmenté, car il semble fonctionner à différentes vitesses, entre deux époques, et par le fait qu’il est difficile de se situer dans le territoire quand on est à l’intérieur de « la zone ».
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LINGOLSHEIM
OSTWALD
LINGOLSHEIM
OSTWALD
« Il existe un curieux paradoxe : quand je m’accepte tel que je suis, alors je peux changer » (Sénèque, 1er Siècle) Echantillon ‘‘zone froide’’ : Densité brute approchée = 41 logements/ha
LINGOLSHEIM
OSTWALD
Echantillon ‘‘zone chaude’’ : Densité brute approchée = 44 logements/ha Echantillon tissu pavillonnaire Ostwald : ILLKIRCH - GRAFFENSTADEN Densité brute = 30 logements/ha
GEISPOLSHEIM
ILLKIRCH - GRAFFENSTADEN
GEISPOLSHEIM
Ostwald > Vigie
Centre ville > Vigie
Erstein > Vigie
39’
2h15’
4h44’
11’
36’
1h16’
15’
35’
45’
6’
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ILLKIRCH - GRAFFENSTADEN
SPOLSHEIM
%
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Bâti
Bois Résidu Asphalte Voirie Champ Jardin
I. ANALYSE PARADOXALE Activité Paradoxalement, bien que cette zone d’ «activités» soit connotée en lieu monofonctionnel, elle présente une certaine diversité de pratiques et d’usages à l’intérieur comme à l’extérieur des «boîtes» de commerce et d’industrie. Il n’y a certes pas d’habitats dans la zone, mais les villages des trois bancs communaux qui la composent sont très proches, le continuum urbain de l’agglomération arrivant par Illkirch. La densité brute approchée souvent décriée est légèrement supérieure à celle des quartiers pavillonnaires avoisinants (env. 40 log/ha). Les espaces extérieurs qui semblent hors de portée par la distance que met l’usage de la voiture dans les pratiques sont en réalité propices à de nombreux usages qui ne seraient pas ou peu possibles dans les cités dortoirs ou le centre-ville.
Accessibilité Cet espace semble inaccessible sans la voiture, alors qu’il existe un embryon de réseaux de mobilités à ajuster. La gare de Graffenstaden, à 5 minutes à pied du centre commercial de La Vigie et 5 minutes à vélo du centre commercial de Leclerc, n’est qu’à 7 minutes de train de la gare centrale de Strasbourg. Les pistes cyclables existent en tronçons. Il manque peu d’investissement pour unifier la zone et la raccrocher à la piste des forts, à la gare et aux villages. Les circuits de transport en commun accentuent les fragmentations en raccrochant chaque zone séparément à la ville. Il ne manquerait que deux stations de bus pour faire le lien entre les deux « locomotives ».
Matérialité Pour finir, l’environnement extérieur de la zone paraît morne et secondaire, alors qu’il possède une variété de potentiels à activer. Il présente même une diversité de matiér es plus importante que dans les espaces résidentiels aux alentours. La responsabilité sur les entre-deux de la zone n’est pas toujours évidente car ces « délaissés » ne sont pas clairement identifiés et entretenus. Cependant, en les ignorant, les exploitants ont créé des lieux à valoriser. La matérialité des zones est souvent réduite à son architecture de tôle et ses parkings peu soignés. On admet même volontiers qu’il manque un peu de « nature », mais en regardant autour, on s’aperçoit qu’elle est très présente. À La Vigie, le territoire possède en effet de nombreux atouts paysagers importants comme le plan d’eau de La Hardt, le fort Lefebvre, la forêt d’Illkirch, les trames bleues et vertes, etc...
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Pôle commercial métropolitain
Centre urbain innovant
Ville au fil de l’eau
Ville privée
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II. APPROCHE PROSPECTIVE Afin de nous projeter sur le devenir de ce territoire, nous avons tout d’abord développé quatre hypothèses sur l’avenir commercial de la zone, à l’horizon 2050. Chacune explicite le rôle des acteurs qu’ils soient publics, privés, associatifs ou citoyens tout en questionnant l’équilibre «centre-ville / Vigie». Ces hypothèses, expliquées ci-après, nous ont permis de réfléchir à l’action à mener aujourd’hui aux vues des possibilités futures dans une époque d’incertitude et de révolution urbaine et commerciale. Elles n’ont pas vocation à être exactes, elles sont volontairement caricaturales, mais visent à mettre en avant des enjeux et une vision politique. - Pôle commercial métropolitain : La Vigie devient une nouvelle entrée de ville intermodale portée par la Communauté Urbaine de Strasbourg. Connecté au centreville et à Illkirch, ce pôle devient une plate-forme de transport mutualisé pour les travailleurs et les habitants ainsi qu’un centre de commerces et de services. - Centre urbain innovant : La Vigie devient un centre commercial, agricole et énergétique innovant qui tire parti des atouts du site (La colonie, agriculture intensive et urbaine, poste électrique, eau, etc.) pour développer une recherche et un savoir-faire à forte valeur ajoutée. Le commerce se veut la vitrine de se dynamisme et tire profit des activités récréatives potentielles du territoire (lac Achard, Fort Lefebvre, rivières) pour diversifier son offre et être autonome par rapport à l’activité commerciale du centre. - Ville au fil de l’eau : Les investissements sont frileux et le développement de la zone ne bénéficie pas d’une stratégie claire et portée politiquement. Des projets voient le jour en fonction des opportunités foncières et de la demande des habitants de l’agglomération. Illkirch pourrait ainsi se doter d’un centre de loisirs et d’habitat savec son lac Achard. Geispolsheim développerait un parc urbain à thème «Châteaux commerciaux» qui garderait la trace d’une activité commerciale révolue et utiliserait les corridors de protection écologique. Enfin, Ostwald lancerait la construction de quartiers mixtes de promotion pour logements et artisanat. - Ville privée : Les exploitants et propriétaires fonciers privés de la zone se constituent en assemblée d’investisseurs privés et développent leurs projets, grand mall commercial et de loisir, gated communities, maisons de retraite, domaine du lac et parcs récréatifs à thèmes. Le long des limites dures constituées autour de ces forteresses urbaines se développe un agrégat d’habitats précaires. Nous avons dégagé les enjeux suivants : Introduire le temps de la lenteur à La Vigie, changer l’image du lieu et exprimer la centralité dans un espace éclaté. Selon ces principes, dans le cadre des études préliminaires de l’élaboration du PLU communautaire de la CUS pour 2016, nous avons simulé un concours d’idées dont la commande est : Comment faire de l’espace extérieur de «La Vigie» un espace public de qualité qui prépare les transformations à venir?
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« Dans un espace fragmenté et segmenté, l’ «entre-deux» est le liant qui non seulement rassemble et distingue, mais accueille et accompagne les possibilités et les conditions du changement. » (Ph.Bonnin, 2005)
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III. AU (DÉ)TOUR DE LA VIGIE - PRÉSERVER ET PRÉPARER Concept Le centre d’un cercle s’exprime par un point central ou indirectement par le périmètre. Dans un territoire où la centralité est éclatée, elle s’exprime par une boucle reliant différentes intensités. C’est en tournant autour de l’infrastructure, qui porte le flux le plus important, que l’on révèle une centralité alternative qui fait le lien entre les différentes entités que sont les locomotives, le lac Achard, la gare, etc... et qui ensemble participent à mettre en exergue les parcours piétons qui maillent durablement la zone. C’est par cette échelle de mobilité que l’on réinsère des espaces conçus pour la voiture dans un environnement situé. Quand la boucle est bouclée, elle croise également d’autres parcours en des points d’échanges intermodaux et inter-pratiques que l’on nommera intensités. Dans le cas de La Vigie, nous avons déterminé 5 lieux comme 5 intensités qui concentrent des enjeux et des potentialités dans la lecture et le développement du territoire. Nous mettons donc en place une boucle de mobilité douce dans les entre-deux. Celleci pourra alors rassembler des morceaux de territoire fragmenté par le biais des 5 intensités. Ces dernières permettent l’expression des pratiques de détournement et le développement d’activités complémentaires aux exploitants de la zone.
Programme - Complémentarités & Altérités Nous construisons une strate supplémentaire pour donner une place au piéton et au temps de la lenteur. Pour faire de l’espace extérieur un espace public de qualité, nous adaptons les espaces au niveau des intensités pour définir différents niveaux d’appropriation. Ces espaces sont traversables facilement tout en invitant à la pause. Ils activent des synergies territoriales qui participent au désenclavement et à l’intégration du territoire dans son environnement à grande échelle, que ce soit par les mobilités ou par le grand paysage. Ainsi, chaque lieu reçoit un projet d’architecture dont le programme répond aux spécificités de son environnement direct, ce qui renforce son identité. Ils expriment des pratiques préexistantes ou pouvant exister, et apportent une complémentarité aux activités qui exploitent déjà la zone. Le dispositif que nous proposons permet de définir les lieux stratégiques sur lesquels s’appuyer pour faire le lien entre les espaces et les pratiques qui se tournent le dos. Par le biais de l’architecture, nous permettons une médiation territoriale. L’étape suivante, pour renforcer cette construction, est la mise en place d’un concours d’architecture qui sollicite les architectes locaux pour matérialiser les 5 projets dont le programme a été élaboré par nos soins et que nous allons vous présenter.
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IV. PROJETS D’ARCHITECTURE Les projets d’architecture, comme évoqués précédemment, répondent à trois échelles territoriales. Ils activent des synergies à l’échelle métropolitaine. Ils permettent de traverser, ralentir et se rencontrer à l’échelle de la boucle et ils révèlent des lieux qui font levier dans la valorisation et la médiation territoriale. Les 5 projets permettent de recréer des continuités paysagères, en liant 2 trames vertes et bleues à Lingolsheim, Ostwald et Illkirch et en y associant des laboratoires de biodiversité ainsi que des champs Amap. Avec l’ajout de 3 stations de bus, un nouveau cadencement des trains, quelques aménagements pour les cyclistes et les cheminements piétons, ainsi qu’avec la nouvelle gare de Graffenstaden, il sera possible de mailler la zone. Elle pourra fonctionner de façon autonome tout en étant reliée parfaitement au réseau de tram de Strasbourg et le nouveau réseau cyclable verra l’ajout de 2 forts à la « piste des forts ».
1 | Passage Culturel Le projet prend place à l’arrière des boîtes commerciales le long de la voie ferrée qui relie la gare de Graffenstaden à celle de Geispolsheim. Il atteint son intensité maximale sous le pont de l’Autoroute A35, passage obligatoire pour le train, la voiture, le cycliste et le piéton. Ce lieu fait ainsi le lien entre les deux locomotives et semble être un entonnoir qui concentre tous les enjeux de la mobilité du site. Dans ce magnifique volume, un musée suspendu permettra d’exprimer les arts graphiques associés aux murs d’expression naturels que sont les ponts. Des résidences d’artiste et les voies désaffectées traitées en espace public sur le thème de l’art et du ferroviaire viendront compléter le programme.
2| Frange Paysagère La pépinière d’entreprises du centre commercial E. Leclerc et le village de Geispolsheim-gare sont séparés par une frange non-construite due à la présence des pylônes électriques et à l’étang de pêche. Limite à la fois de l’un et de l’autre, bien qu’ils lui tournent le dos, la frange doit être traitée comme laboratoire de biodiversité pour créer des continuités entre le village et la zone commerciale, valorisant ainsi le patrimoine écologique et agricole. Elle permet simultanément d’apporter un espace de détente pour les habitants comme pour les employés et les consommateurs de la zone. Cette nouvelle dynamique créée dans l’entre-deux, permet de relier les entités autonomes et guident leur développement futur.
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3| Diffuseur Actif Sur la nationale N83, une bretelle de décélération permet uniquement d’accéder au parking du centre commercial E. Leclerc. De plus, de sa forme dynamique partent de nombreux chemins dans la forêt. En bordure se trouvent des campements de pêcheurs qui utilisent la partie du lac attenante car elle est la seule à autoriser la pêche nocturne dans l’agglomération. Comme point de départ, liaison pivot et espace de décélération très lent, la dérive et le détournement trouvent ici toute leur place. Dans la continuité de l’offre proposée par le lac Achard, un nouveau skatepark vient compléter le service de loisir. Un point haut permettra également de profiter des atouts paysagers ainsi que d’amener un élément de repère.
4 | Parking Événementiel Espace sous-utilisé, la deuxième partie du parking du centre commercial de La Vigie offre une superficie bétonnée intéressante pour apporter un programme en lien avec des appropriations préexistantes en lien avec la voiture (apprentissage de la conduite, mécanique et lavage, circuits pour engins téléguidés, espaces de détente) et un programme pour compléter l’offre commerciale (cinéma-drive, scène pour concerts et évènements, buvette et toilettes). La noue qui sépare en contrebas le parking du talus de l’autoroute peut servir de base au déploiement du projet et abriter un cheminement vert. De l’autre côté du talus et sur les bords du lac se propage symboliquement cette intention pour faire de lien avec la base nautique, faire prendre conscience de la proximité des espaces, prolonger à l’aide de pontons et de boîtes flottantes pouvant accueillir des box insonorisés dans l’eau pour la musique.
5 | Passerelle Intermodale La gare de La Vigie est située à 6 minutes du centre-ville de Strasbourg. Outre les plus de 10000 emplois aux alentours et d’innombrables consommateurs, qu’ elle concerne, elle a le potentiel d’orienter une partie des travailleurs de Strasbourg sur le Tram A de Illkirch pour alléger le trafic métropolitain. Cependant, elle ne dispose d’aucun espace pour l’achat des tickets ou de dispositifs d’information sur les trajets et les modes de déplacement. En la raccordant au réseau CTS, elle aspire à devenir une véritable plate-forme d’entrée de ville. Des activités en lien aux modes de déplacement alternatifs (covoiturage, location de véhicules, vélocation, etc.) peuvent accentuer un caractère intermodal essentiel et la mise aux normes handicapés garantir un accès pour tous. Des espaces de vente en lien à l’agriculture locale, une poste et un point de retrait de courses télépayées peuvent amener des services complémentaires aux usagers. Une passerelle utilisable à toute heure fera le lien entre les deux côtés de la voie ferrée pour raccrocher la zone industrielle à la dynamique globale. Enfin, un restaurant en belvédère permettra de tirer parti du seul point haut du territoire.
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RÉACTIVITÉ URBAINE – CONCLUSION Réactivité : «Aptitude d’une structure vivante à répondre à tout changement physique ou chimique (température, oxygénation, etc.) par une réaction, généralement favorable à sa survie et à son développement». (Larousse)
Faire évoluer un espace générique en un lieu situé - Vision 2050 Les projets développés permettent une nouvelle appropriation du territoire, changent l’image connotée de La Vigie, et activent des possibilités de mutation conscientes des défis de notre époque. Nous avons imaginé le devenir de la boucle à l’horizon 2050 pour illustrer les renouvellements, les amplifications ou les diminutions qui peuvent avoir lieu et montrer que les conditions du changement viennent de l’impulsion donnée au départ. La vigie ne sera plus un espace générique comme il en existe partout ailleurs, mais sera armé pour évoluer de façon autonome et tirer parti de ses potentialités pour en faire une entité singulière et rayonnante.
Territoire créatif Dans un territoire créatif, au sens inspiré du concept d’économie créative de Cohendet (2010), le «middleground» est le lieu qui catalyse l’échange entre l’ «underground», communautés assez informelles et inventives, et l’ «upperground», tissu d’organisations formelles capables de conduire l’exploitation des nouvelles idées et de les porter éventuellement jusqu’à l’innovation. À la Vigie, ce concept peut être appliqué par le biais des entre-deux où l’architecture garantie le dialogue entre les pratiques préexistantes et nouvelles et les institutions publiques et privées (propriétaires fonciers et exploitants). Cette démarche a pour but de préparer les transformations à venir d’un espace générique grâce à un dispositif d’orientations d’aménagement concerté.
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1946 : Commissariat Général du plan
1967 : Communauté urbaine de Strasbourg
1982 : Acte I de la décentralisation
2000 : loi SRU
2010 : Grenelle II
2016 : PLU Communautaire
2013 : Démarche prospective
2020 : Livraison des projets
+ Entre-deux et Pratiques
La ville moléculaire actuelle (et tendancielle)
Prépararation et transformation des zones périphériques
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2025 : Fin de la période du PLU Communautaire
+ Orientations d'aménagement et de programmation
Retour sur expérience
Contamination des processus dans le «vide»
Processus à réaction La démarche prospective que nous proposons permet de mettre le doigt sur les lieuxleviers à disposition et sur les programmes à leur associer dans une architecture en fonction des pratiques qui composent l’environnement. Dans le cadre de l‘élaboration du PLU (Plan Local d’Urbanisme), il est possible d’ajouter un volet sur les pratiques et la gouvernance dans les orientations d’aménagement et de programmation. Autrement qu’une ZAC avec une maîtrise d’ouvrage unique que serait la Communauté Urbaine de Strasbourg, nous proposons de mettre en place un concours concernant les architectes locaux pour la réalisation des projets et d’inclure dans le « 1% culturel » des actions artistiques annuelles par le biais des écoles d’art et des programmations d’évènements de la ville. Le financement des projets sera porté par les investisseurs privés en échange d’une promotion sur le devenir créatif de la zone, de la plus-value apportée par l’attention portée sur le territoire, de l’intérêt suscité par l’éventuelle publication du processus. La réaction provoquée dans le territoire apportera une créativité et des transformations innovantes. Un retour sur expérience 5 ans après la livraison des projets d’architecture permettra de réunir toutes les parties concernées et de tirer des premiers enseignements.
Vers une autre lecture de la ville et l’expérimentation de nouvelles gouvernances Aujourd’hui, le secteur de la grande distribution promeut l’innovation architecturale pour moderniser les pratiques de consommation. L’enjeu ne se situe plus simplement au niveau du produit mais dans l’offre programmatique et spatiale. Les projets phares actuels et à venir (BIG-Europa city, Virga&Parreira-Atoll) contribuent à masquer ainsi avec un coup de baguette magique et un peu de principes écologiques des ambitions axées exclusivement sur le profit. Cette tendance amplifie en réalité les phénomènes de zoning et de ségrégation sociale et spatiale des territoires. Dans ce contexte, il est important d’expérimenter de nouvelles formes de gouvernance, de préparer les territoires au changement, afin de lire et de faire la ville autrement.
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BIBLIOGRAPHIE Ouvrages - EHMANN, S. Going Public : Public Architecture, Urbanism and Interventions. Die Gestalten Verlag. 2012 - KOOLHAAS, Rem. Junkspace. The Mit Press. Cambridge, 2002 - MANGIN, David. La ville franchisée – formes et structures de la ville contemporaine. Editions de la villette. Paris, 2004 - VENTURI, Robert. et SCOTT BROWN, Denise. Learning from Las Vegas. The Mit Press. Cambridge, 1972
Articles - BRYGO, Julien. « Nous sommes les Karl Marx de l’immobilier commercial ». Le Monde diplomatique, Paris 2013 - FOUCHER, Yoann. Quel avenir pour les zones d’activités commerciales ? . Urbanews, 2013
Video - MOATI, Philippe. La Révolution commerciale a dékà commencé. Xerfi canal, 2012 - DELEPINE, Benoit , Le Grand soir, 2012
Annexe I Recherche Rendu 28 mars 2013
Annexe II Recherche Rendu 23 mai 2013
Annexe III Recherche Rendu 17 septembre 2013
Guillaume Farbos
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