Synergie décembre 2012

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aohc.org OPINION

La transformation du système de santé passe par l’équité en santé

Le départ de Dalton McGuinty comme premier ministre apportera assurément du changement en Ontario. Mais ce qui restera constant, nous l’espérons, c’est l’engagement du gouvernement provincial à transformer notre système de santé fragmenté. Ce qu’il faut, c’est un changement révolutionnaire – exécuté de manière évolutionnaire. Et au premier rang parmi ces changements doit être l’intégration d’un souci d’équité dans toutes les nouvelles initiatives que les planificateurs du système déploieront cette année. Comme l’a précisé Qualité des services de santé Ontario dans son dernier rapport annuel : « Un des attributs fondamentaux d’un système de santé hautement performant est l’équité. L’injustice au sein du système peut augmenter la mortalité, les handicaps, la détresse et l’inconfort qui peuvent se révéler coûteux pour le système de santé tout en compromettant sa viabilité. »

Grands écarts en matière de santé

Ici en Ontario, nous faisons face à de grandes injustices en matière de santé… un fossé profond qui sépare les pauvres des riches, les immigrants de fraîche date et les groupes racialisés des résidents de longue date et de souche européenne, francophones et anglophones, et Autochtones et non-Autochtones. Cette division isole et désavantage aussi des clientèles comme les personnes lesbiennes, homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles pour ce qui est de l’accès aux soins essentiels.

Il faut agir sans tarder. Voici un aperçu des inégalités en santé actuelles en Ontario : • Les personnes à faible revenu sont quatre fois plus susceptibles de se déclarer en mauvaise ou en assez bonne santé que les personnes à revenus élevés. Les personnes qui ont un revenu moindre utilisent le système de santé deux fois plus que les Canadiens qui ont un revenu élevé. • Les résidents des régions nordiques perdent plus d’années de vie en raison d’une mort prématurée que la moyenne nationale. • Les femmes immigrantes trouvent plus difficile que les femmes nées au Canada d’avoir accès aux ressources dont elles ont besoin pour rester en bonne santé. • Les Autochtones ont, en moyenne, une espérance de vie inférieure, et des taux plus élevés de maladies chroniques graves comme le diabète, la maladie cardiaque, le cancer et l’asthme. suite page 2 ...

Info-Santé en cours Le 6 décembre, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée a annoncé 19 projets communautaires d’Info-Santé visant à « améliorer la coordination des soins des patients ayant d’importants besoins, comme les aînés et les personnes aux prises avec des problèmes de santé complexes. » Quatre centres de santé communautaire coordonneront les centres pionniers Info-Santé et un nombre important de membres de l’ACSO tissent des partenariats avec Info-Santé. Des précisions à ce sujet dans le prochain numéro.

À l’intérieur :

• Hausse du financement des centres autochtones • Semaine de la santé communautaire • Sensibiliser les députés à la santé buccodentaire • … et plus encore!


L’ÉQUITÉ EN SANTÉ

Des disparités en santé « persistantes, enracinées et sans merci » ... suite de la page 1 • Dans l’ensemble, les francophones se classent sous les autres Ontariens au plan de la santé; ils ont un taux plus élevé de maladie cardiaque et visitent moins souvent les établissements de santé. • Les Asiatiques du Sud, le plus important groupe racialisé en Ontario, présentent des taux de diabète de 11 à 14 %, par rapport à 5 ou 6 % pour les Ontariens non racialisés. • Les personnes lesbiennes, homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles présentent de plus grands risques sanitaires, de stress et de marginalisation sociale et de discrimination. Chacune de ces injustices est évitable.

Prescription requise

Étant donné le consensus croissant au sujet des impératifs moraux et économiques de la promotion de l’équité en santé, il est inquiétant de voir que le nouveau Plan d’action en matière de santé du gouvernement provincial n’en fait que peu de cas. Au cours des discussions à diverses tables de politique avec le ministère de la Santé et des Soins de longue durée (MSSLD) et les Réseaux locaux d’intégration des soins de santé (RLISS), nous entendons dire que les nouvelles initiatives de soins primaires ne seront pas « prescriptives ». Mais voilà où cela devient préoccupant : les disparités en santé sont persistantes, indélogeables et implacables. À moins d’avoir recours à une approche proactive et prescriptive, on pourrait facilement aboutir à un nouveau système qui fournit toujours un accès inéquitable. Encore une fois, les plus vulnérables seront laissés pour compte. Il est donc essentiel que le MSSLD et les RLISS intègrent des considérations d’équité à leurs plans de soins primaires avant d’en amorcer le déploiement.

Le bon outil est à portée de main

Heureusement, le ministère dispose d’un outil puissant tout prêt pour l’aider à planifier l’équité. Créé en 2011 par une importante équipe de conseillers internes et externes, l’outil d’évaluation de l’impact sur l’équité en matière de santé (EIES) est conçu pour aider les décideurs à déceler les impacts évitables de nouvelles initiatives sur les groupes vulnérables ou marginalisés. Si des impacts négatifs sont décelés, l’outil fournit un processus d’élaboration de stratégies visant à les atténuer. Cette année, nous tenons pour acquis que le décembre 2012

gouvernement provincial et les RLISS appliqueront rigoureusement l’EIES dans le déroulement de leurs nouvelles initiatives de transformation de notre système de santé. Par exemple, en ce qui concerne les nouveaux réseaux de soins primaires en cours d’élaboration, il est essentiel de s’assurer que les régions et les populations qui souffrent de disparités et d’injustices ont un accès accru aux services d’équipes interprofessionnelles de soins primaires prêtes et habilitées à s’occuper de leurs besoins complexes. D’abord et avant tout, nous avons besoin d’équipes interprofessionnelles : • ayant la compétence nécessaire pour mettre au point des services qui s’adressent aux personnes vivant dans la pauvreté; • outillées pour les nombreux facteurs de stress auxquels font face les nouveaux venus au Canada et les groupes racialisés; et • qui suscitent la participation de membres de la collectivité à l’élaboration et à l’exécution de programmes qui s’attaquent aux causes premières de la maladie et des blessures.

Baliser les besoins

Il faut effectuer le balisage et l’analyse détaillés des besoins de la population à l’échelle provinciale pour évaluer où ces types de services doivent être offerts. Le gouvernement provincial devra faire preuve de vigilance afin d’assurer l’exercice d’une approche cohérente dans chacun des 14 RLISS. L’ACSO entend faciliter cette initiative. Dans le prochain numéro de Synergie, nous vous présenterons un rapport qui révélera quelles régions de la province ont le besoin le plus urgent de services de soins interprofessionnels primaires conçus pour les populations dont la santé est le plus à risque. C’est sur ce genre de données probantes que repose la conviction de l’ACSO que l’équité en santé forme partie intégrante des soins de santé primaire.

Adrianna Tetley, directrice générale Association des centres de santé de l’Ontario

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Financement des centres autochtones : un pas en avant essentiel Les 10 Centres autochtones d’accès aux soins de santé (CAASS) de la province ont reçu de bonnes nouvelles en septembre, lorsqu’ils ont appris que leur financement de base était bonifié d’environ trois pour cent. Par cette initiative, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée cherche à remédier aux inégalités de longue date dans le financement de base subies par les CAASS. Les fonds sont affectés à l’amélioration de l’état de santé des populations Autochtones; à l’élargissement de l’accès aux services de santé mentale et de toxicomanie; à la fourniture des services de médecins; et à assurer l’accès aux services de soins primaires. Les CAASS diffèrent selon leurs priorités de financement en fonction des besoins de leur collectivité. Mais ils partagent des objectifs communs : la rémunération équitable de leur personnel, des lacunes à combler dans le soutien aux programmes et la dotation en personnel des services; et les progrès vers l’adoption d’un nouveau dossier médical électronique et vers l’accréditation. Il y a deux ans, les CAASS, qui relevaient de la Stratégie de ressourcement pour le mieux-être des Autochtones, sont passés sous l’égide du ministère de la Santé et des Soins de longue durée, et cela a eu une incidence considérable sur leur viabilité. Pour citer la directrice générale de l’ACSO, Adrianna Tetley, « Cette hausse permanente du financement est une étape importante vers l’atteinte de l’équité, mais ce n’est qu’un premier pas

et nous encourageons la ministre à compléter la démarche. » Cette équité jouit du soutien de tous les membres de l’Association des centres de santé communautaire de l’Ontario, a-telle ajouté. Adrianna Tetley fait allusion à l’appui unanime des membres de l’ACSO, exprimé dans une lettre adressée l’an dernier à la ministre de la Santé Deb Matthews, à la priorité absolue que doit accorder l’ACSO au financement équitable des CAASS, avant les besoins des autres membres. À titre de co-présidente du cercle des CAASS, Pamela Williamson, directrice générale du Centre de santé communautaire Noojmowin Teg sur l’île de Manitoulin, a remercié ses collègues de l’ACSO de leur « appui indéfectible ». Les leaders et les clients des CAASS, ainsi que de nombreux organismes des Premières Nations, ont pris part au lobbying pour ce financement, rappelle-t-elle, mais elle tient à « souligner l’apport de l’Association et de ses membres pour leur rôle remarquable. » Elle salue également l’engagement de la ministre Matthews envers la santé communautaire et la reconnaissance des besoins en matière de santé des collectivités des Premières Nations et des Autochtones.

Les CSC subissent les répercussions des compressions fédérales dans les soins de santé des réfugiés Quatre mois après que des modifications ont été apportées par le gouvernement canadien au Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI), les centres de santé communautaire (CSC) en constatent les effets sur le terrain. Les compressions dans l’assurance maladie des réfugiés ont suscité de grandes préoccupations chez de nombreux professionnels de la santé, y compris les médecins qui soignent les réfugiés, les hôpitaux, les cliniques spécialisées, les sagesfemmes et les organismes de santé publique. Les CSC ont une affectation budgétaire prioritaire pour les décembre 2012

personnes sans statut et non assurées. Un certain nombre de CSC dans la région du Grand Toronto rapportent des pressions accrues sur ces fonds alors qu’ils voient davantage de patients qui étaient autrefois couverts par le PFSI. Beaucoup de médecins rémunérés à l’acte ne voient plus de réfugiés en raison du temps exigé pour l’administration et du fardeau de déterminer s’ils sont couverts par l’assurance maladie selon les nouvelles règles. Au lieu de cela, les réfugiés sont envoyés aux CSC. À mesure que les fonds consacrés aux personnes non assurées baissent, les CSC peuvent exiger un financement supplémentaire

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afin de s’assurer que les réfugiés qui ne sont plus appuyés par le PFSI ne se voient pas refuser les soins dont ils ont besoin.

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SANTÉ BUCCODENTAIRE

« Pourquoi suis-je aux prises avec de la douleur et l’infection? » Une étude récente de Santé publique Ontario a constaté que 20 pour cent de la population de l’Ontario ne rend pas visite à un dentiste parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Des milliers de personnes souffrent donc de douleur et d’infection découlant de problèmes de santé buccodentaire. Les personnes à faible revenu présentent un risque élevé de maladie buccodentaire et n’ont souvent pas d’assurance. Bon nombre d’entre elles n’ont d’autre choix que de se rendre aux urgences de leur hôpital pour obtenir des calmants, mais aucun traitement dentaire ne leur sera offert. En 2006, 26 000 personnes en Ontario ont consulté les urgences des hôpitaux pour des problèmes dentaires. Les problèmes de santé buccodentaire affectent la santé et le bien-être global de l’individu. La recherche a montré des liens entre les problèmes de santé buccodentaire et le diabète, la maladie cardiovasculaire, la pneumonie et l’Alzheimer. Des dents manquantes ou cariées affectent l’amour-propre et peuvent rendre difficile la recherche d’emploi. Les programmes publics de santé buccodentaire en Ontario forment une mosaïque fragmentée – certains couvrent les enfants de familles à faible revenu, les clients de l’aide sociale, et un programme fédéral rembourse les soins des Autochtones, mais aucun ne couvre les adultes et les aînés à faible revenu non assurés.

Que font les membres de l’ACSO pour résoudre ce problème?

Fourniture de services : Trente-quatre centres de santé communautaire, une équipe de santé familiale communautaire et un centre autochtone d’accès aux soins de santé offrent des soins de santé buccodentaire aux personnes et aux familles à faible revenu dans leur communauté. Plusieurs de ces centres ont installé de nouvelles suites décembre 2012

santé buccodentaire aux adultes qui n’ont pas les moyens de se payer des soins d’urgence. Les membres de l’ACSO sont des partenaires actifs de cette campagne – ils rencontreront des parlementaires provinciaux cet automne afin de leur remettre les cartes postales et ils invitent tous les parties à intégrer dans leur plateforme électorale l’engagement envers les programmes de santé buccodentaire pour les adultes à faible revenu. Voici les actions à envisager.

Des cartes postales signées sur la santé buccodentaire réclamant des programmes améliorés de soutien pour les adultes ont été remises récemment à la députée provinciale Laurie Scott, au centre. Dans l’ordre habituel : Loretta Fernandes-Heaslip, du Centre de santé communautaire de Brock, Anna Rusak, de l’Unité sanitaire, Jennifer Gill et Ryan Alexander, tous les deux des soins communautaires du Centre de santé communautaire de la ville de Kawartha Lakes, les lui remettant.

dentaires grâce au programme Beaux sourires Ontario lancé en 2010. Le personnel constate que plus de 80 pour cent de leurs clients qui ont des problèmes de santé buccodentaire souffrent de maladies chroniques – et ils sont alors aiguillés vers d’autres cliniciens ou programmes à l’intérieur du centre afin d’améliorer leur santé. La plupart des membres de l’ACSO collaborent avec les unités locales de santé publique sur les questions de soins de santé buccodentaire. Soutien pour éliminer les obstacles aux soins de santé buccodentaires : Cet été plus de 50 000 personnes de la province ont signé des cartes postales dans le cadre de la campagne de l’Alliance sur la santé buccodentaire de l’Ontario réclamant l’élargissement des programmes de L’ASSOCIATION DES CENTRES DE SANTÉ DE L’ONTARIO

Promotion d’une politique de santé publique : L’ACSO s’est jointe à d’autres intervenants en santé buccodentaire dans un nouveau rapport intitulé Conserver une longueur d’avance : un programme de santé buccodentaire public unifié pour l’Ontario? Publié en octobre, le rapport réclame que le gouvernement de l’Ontario remplace le patchwork actuel des programmes par un programme unifié plus efficace. Dans le rapport, Adrianna Tetley, directrice générale de l’ACSO, fait remarquer que les CSC et les CAASS sont bien placés pour jouer un rôle plus important dans l’exécution d’un programme plus cohérent qui s’adresse aux personnes dans le besoin, compte tenu de leurs capacités et de leur expérience du travail auprès des populations marginalisées.

Pour moi, c’est une des aberrations de la politique publique canadienne. Le régime public couvre entièrement les soins de la gorge, de la langue et des lèvres, mais ceux des dents et des gencives en sont exclus. - Armine Yalnizyan, Centre canadien de politiques alternatives

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GESTION DE L’INFORMATION

L’ACSO facilite le déploiement rapide du DME Un an après la signature d’un contrat pour l’adoption du dossier médical électronique (DME) de pointe, il est déjà implanté dans une douzaine des 86 centres membres prévus, les occasions d’apprentissage ne manquent pas, et l’équipe de l’ACSO consacrée à ce projet s’active afin de respecter la date limite de 2014. Une douzaine de centres de santé communautaire (CSC) et de cliniques dirigées par du personnel infirmier praticien régies par la communauté ont déployé le nouveau DME, Nightingale On Demand, mis au point par Nightingale Informatix Corporation. Dix Centres autochtones d’accès aux soins de santé de la province adopteront eux aussi le DME. Il s’agit d’une très vaste entreprise qui couvre de nombreux membres de l’ACSO, deux langues et les points de départ différents pour les centres. Certains utilisent encore des dossiers sur papier et un énorme travail de numérisation est en cours pour assurer le transfert de l’information (ou la « migration des données »). D’autres centres sont entièrement informatisés depuis des années et ils sont en train d’épurer leurs données informatiques avant la migration. Une tâche de coordination assez complexe. « L’étape de la migration des données est extrêmement complexe, mais nous disposons d’une équipe chevronnée et nous veillerons à ce que le transfert de toutes les données critiques se fasse sans heurt. Pendant et après le transfert des données, les centres pourront continuer de fournir des soins à leurs clients », assure Nolan Yearwood, gestionnaire du DME à l’ACSO. Tout au long du processus échelonné sur deux ans, l’amélioration de la qualité demeure un facteur essentiel. Lors d’une décembre 2012

prévention de la maladie et en développement communautaire • Comprend des plateformes d’aide à la décision

Avantages

Pat Chilton, directeur général du Centre de santé communautaire Misiway Milopemahtesewin à Timmins, reçoit le 24 octobre une plaque de Michelle Hurtubise soulignant le fait que le centre a été le premier à adopter le DME lors de son déploiement par l’ACSO

récente rencontre des directeurs généraux de plusieurs centres engagés dans cette initiative, les pionniers ont partagé leur expérience acquise avec ceux qui attendent leur tour. « Notre personnel avait très hâte de mettre en œuvre le DME. Certains avaient déjà de l’expérience avec le DME, mais la plupart n’en avaient pas… nous sommes optimistes et positifs au sujet de notre nouvel outil », précise Ron Ballantyne, directeur général du CSC de Brock qui est déjà en ligne.

Au sujet du DME :

• Interface bilingue • Certifié par un groupe de médecins d’OntarioMD • Utilise un ASP, ou modèle de fournisseur de services logiciels, pour réduire les coûts de logiciels et de soutien technique • Les attributs comprennent le système de terminologie clinique ENCODE-FM et l’ajout de catégories de groupes de développement personnel en

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• Sécurité améliorée de la clientèle par la réduction de notes manuscrites; amélioration de la qualité des soins grâce à des alertes/rappels automatisés. • L’accès facile pour des fournisseurs de soins à de nouvelles offres de cybersanté comme l’accès électronique aux rapports de l’hôpital; partage de données avec d’autres fournisseurs de soins. • Plus de données sur les clients saisies et gérées selon des normes reconnues; amélioration de la qualité des données au fil du temps; baisse des coûts du système de santé.

Les rapports ERMS Lorsqu’il est question de données, il est essentiel de déterminer quels chiffres sont fiables afin d’établir ce que Rod Burns, le directeur de l’informatique, appelle « la source de vérité ». En octobre, au début du 2e trimestre de l’exercice, les CSC ont pu inaugurer BIRT, leur nouvelle source de vérité, pour produire leurs rapports ERMS (Entente de responsabilisation multisectorielle). La solution BIRT est un outil de veille commerciale et de production de rapports mis au point par Connex Ontario, un OSBL partenaire de l’ACSO. Il servira de nouvelle source de données pour les centres de santé communautaire et il peut soumettre des données qui serviront à la préparation de rapports et d’analyses. 5


FÉLICITATIONS

L’Ordre du Canada est décerné à la fondatrice de Passeport pour ma réussite En septembre, Carolyn Acker est devenue membre de l’Ordre du Canada « pour avoir contribué à l’accroissement de l’accès à l’éducation de milliers d’étudiants défavorisés à l’échelle du Canada. » Alors directrice général du Centre de santé communautaire Regent Park, Carolyn Acker a fondé Passeport pour ma réussite, un programme novateur qui aide les jeunes de quartiers à faible revenu à décrocher leur diplôme d’études secondaires et leur facilite la transition vers l’éducation postsecondaire. Carolyn siège toujours au conseil d’administration de Passeport pour ma réussite en tant que fondatrice. Les centres de santé communautaire demeurent un partenaire naturel du programme et, avec des dizaines d’autres initiatives communautaires, s’associent au programme au centre d’origine, le CSC Regent Park, de même qu’à ceux de Hamilton-Nord, Kitchener, Pinecrest-Queensway, Unison et Rexdale.

Lumières vives En octobre, l’Association des équipes de santé familiale de l’Ontario a décerné son Prix pour l’accès et la qualité à Marina Hodgson, directrice générale de l’Équipe de santé familiale de Kawartha Nord, qui est membre de l’ACSO. Marina Hodgson a remporté le prix « Bright Lights » pour sa collaboration avec l’équipe au cours des quatre dernières années, passant d’un centre qui sert 900 patients aux centres de Fenelon Falls et de Bobcaygeon qui offrent des soins primaires à une clientèle de plus de 5 500 personnes dans une vaste région rurale où 19 % de la population se compose d’aînés, souvent à faible revenu et moins mobiles que la moyenne provinciale. Concurrençant 554 autres participants, Soins de santé primaire et communautaire – Lanark, Leeds et Grenville (SSPC) de Brockville, un membre de l’ACSO, a remporté au mois de novembre le prix William H. Donner d’une somme de 20 000 $, soulignant l’excellence dans la prestation des services sociaux décerné à l’organisme qui a connu la meilleure performance dans l’ensemble. Et pour la cinquième fois, SSPC a remporté le prix pour les services aux aînés, assorti d’un prix de 5 000 $. SSPC est en train de mettre sur pied un centre d’excellence en santé et en bien-être dans les soins de santé primaire et communautaire à Brockville, au coût de 9,5 millions de dollars, qui devrait ouvrir ses portes dès l’été prochain.

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Carolyn Acker, au centre, avec une étudiante et une diplômée du programme Passeport pour ma réussite

Récipiendaires de la médaille du Jubilé

Les directeurs généraux de quatre centres de santé communautaire ont reçu la médaille du Jubilé de diamant de la Reine soulignant leur contribution à leur communauté : • Michael Birmingham, CSC de Carlington • Denise Brooks, CSC du centre-ville de Hamilton • Marcel Castonguay, Centre de santé communautaire Hamilton/Niagara • Jocelyne Maxwell, Centre de santé communautaire du Témiskaming D’autres récipiendaires liés aux membres de l’ACSO que nous connaissons : • Amber Morley, 23 ans, directrice de l’Assemblée jeunesse d’EtobicokeSud qui a ses locaux au CSC Lamp à Mississauga. Voir l’article • Merton Baird, membre du Comité consultatif des aînés au Centre de santé communautaire Four Villages à Toronto; et • Marg Hennig, reconnue pour ses nombreux rôles dans la communauté, y compris comme bénévole au Centre de santé communautaire du centre-ville de Kitchener

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Amélioration de la qualité : au-delà de la liste de contrôle Améliorer les soins de santé et l’expérience des patients et réduire les temps d’attente ne sont que quelques-unes des raisons pour lesquelles l’amélioration de la qualité est devenue un mot d’ordre aussi décisif pour les soins de santé en Ontario. L’amélioration de la qualité est devenue un engagement pour les membres de l’ACSO il y a déjà cinq ans. Et grâce au travail préliminaire, nos centres de soins primaires régis par la communauté étaient en bonne posture avant la modification des exigences provinciales. Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée et Qualité des services de santé Ontario ont entrepris des travaux en vue d’étendre la stratégie qui émane de la Loi sur l’excellence des soins pour tous (LEST) de 2010 au secteur des soins primaires de la province, qui englobe les membres de l’ACSO. Cet effort commencera par l’élaboration de plans d’amélioration de la qualité. L’objectif de ce travail consiste à s’assurer que l’engagement et l’approche sont cohérents pour ce qui est de rehausser la qualité des soins offerts aux gens de l’Ontario. Les centres de santé communautaire ont une longueur d’avance dans la conformité aux principales attentes de la loi. Un récent sondage sur l’évaluation de la maturité a indiqué que 77 % des centres se sont dotés d’un comité de qualité, 69 % ont des plans d’amélioration de la qualité, 94 % font des sondages auprès des clients et des intervenants, 87 % font des sondages sur la satisfaction du personnel, 77 % ont un procédé de relations avec la clientèle et 80 % ont une déclaration de valeurs. Les Centres autochtones d’accès aux soins de santé ainsi que les équipes de santé familiale régies par la communauté et les cliniques dirigées par du personnel infirmier praticien ne sont pas aussi avancés dans cette démarche, mais ils se préparent également à répondre à des exigences d’amélioration de la qualité. C’est donc dire que la conformité à la LEST ne posera pas de problème, estime la conseillère Lorri Zagar. Mais les membres de l’ACSO n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Leur intention est d’adopter véritablement l’esprit d’amélioration de la qualité et Lorri Zagar et ses collègues collaborent avec les centres membres de l’ACSO pour aller « au-delà de la liste de contrôle » des exigences pour améliorer les soins et l’accessibilité. « Pour les organismes qui réussissent véritablement à améliorer la qualité, l’AQ (amélioration de la qualité) n’est pas un simple ajout, précise-t-elle, mais elle s’intègre à l’ensemble des activités de résolution de problèmes au jour le jour ». Lorri Zagar estime que les centres de santé communautaire ont fait des progrès qui se comptent en décembre 2012

« années-lumière » à ce chapitre au cours des cinq années depuis que l’AQ est devenue une priorité, et que les organisations ne sont peut-être pas encore conscientes de la quantité de savoir qu’elles ont accumulé. Il est maintenant temps de partager ce savoir sur la qualité, poursuit Lorri Zagar. Elle cite l’exemple des services de santé communautaire de Rideau qui, dans le cadre de leur projet « Better Health », ont organisé des visites médicales de groupe à Smith Falls et à Merrickville pour améliorer l’accès aux soins de leur collectivité. Ce projet fournit de précieux enseignements dont d’autres centres peuvent s’inspirer, croit Lorri Zagar, en particulier ceux qui cherchent à augmenter la taille de leur pratique (le nombre de patients vus par un médecin ou un groupe de médecins/fournisseur de soins). Dans une perspective plus large, elle déclare que : « Se conformer à la LEST et entreprendre une démarche d’amélioration de la qualité permet aux CSC de s’harmoniser avec les priorités des RLISS et de satisfaire les objectifs du Plan des soins de santé primaires du ministère de la Santé et des Soins de longue durée. Pardessus tout, instaurer une culture de qualité dans tout ce que font les CSC leur permet de poursuivre leur travail formidable pour le compte des clients dans le milieu de la santé où les organisations évoluent aujourd’hui. »

Formation ciblée

L’ACSO coordonnera la formation à la gouvernance sur l’amélioration de la qualité pour 295 centres de soins primaires, y compris nos centres membres et des équipes de santé familiale et des cliniques dirigées par du personnel infirmier praticien. L’ACSO établit un partenariat avec l’Association des équipes de santé familiale de l’Ontario et l’Institut canadien pour la sécurité des patients afin d’adapter la formation que ces derniers ont offerte aux hôpitaux en 2011. Entre janvier et avril, sept ateliers seront présentés un peu partout dans la province aux présidents de conseils d’administration (CA), responsables de la qualité au sein des CA et directeurs généraux. On organisera la participation aux ateliers de manière à refléter environ la moitié des centres disponibles de chaque modèle de soins primaires. Un nombre restreint de places sera offert, selon le principe premier arrivé, premier servi. Il est très probable que l’ACSO offre une formation sur la gouvernance similaire dans nos centres membres qui ne pourront assister aux sept premiers ateliers.

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SEMAINE DE LA SANTÉ COMMUNAUTAIRE

Deb Matthews, ministre de la Santé et des Soins de longue durée, a lancé la Semaine de la santé communautaire le 1er octobre à la législature provinciale avec des membres de quatre centres de santé communautaire : Rexdale, Scarborough, Access Alliance et Regent Park.

Semaine de la santé communautaire 2012 Célébrer le local

Journée de la santé dentaire au CSC de Woodstock et de la région décembre 2012

Chigamik envahit les rues à Midland

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Un réseau complet de CSC de plus en plus recherché Les leaders d’opinion un peu partout dans la province endossent la récente recommandation de l’Indice canadien du mieux-être (ICMÊ) selon laquelle beaucoup plus de personnes devraient avoir accès aux services complets et coordonnés fournis par les centres de santé communautaire de l’Ontario. « L’ICMÊ vise tout à fait juste avec sa recommandation d’un réseau complet de CSC. Un réseau complet sera bénéfique pour la santé à long terme des personnes de l’Ontario et renforcera notre système de santé dans son ensemble », estime Bill MacLeod, le chef de la direction du Réseau local d’intégration des services de santé de Mississauga Halton. Il poursuit en affirmant que son RLISS « souhaite fortement établir un réseau de CSC afin de répondre aux besoins considérables dans cette région. » D’autres dirigeants du milieu de la santé étaient d’accord avec le rapport de l’ICMÊ, son deuxième rapport annuel, qui a indiqué qu’un tel réseau de CSC assurerait « un meilleur départ pour les enfants, moins de visites à l’hôpital évitables, une meilleure prévention et une meilleure gestion de la maladie mentale et des maladies chroniques complexes, et de meilleures chances pour les aînés de vieillir à la maison. » Selon Alex Munter, le chef de la direction du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, « les CSC sont très efficaces pour ce qui est d’atténuer les pressions qui s’exercent sur les hôpitaux et d’aider les membres de la collectivité à avoir un accès plus facile aux services dont ils ont besoin pour rester en bonne santé. » Doris Grinspun de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario (AIAO) a des commentaires tout aussi élogieux. « Les CSC, ainsi que d’autres modèles interprofessionnels comme les cliniques dirigées par du personnel infirmier praticien et les équipes de santé familiale, sont la clé de l’amélioration de la santé et du bien-être. » La chef de la direction de l’AIAO signale également un nouveau

rapport de son association qui recommande d’étendre l’accès aux équipes interprofessionnelles et de leur confier le mandat de la coordination des soins et de la circulation des patients à l’intérieur du système. En attendant, les collectivités de l’Ontario qui exercent des pressions auprès du gouvernement provincial et sur leur RLISS pour l’accès aux services des CSC espèrent que la recommandation de l’ICMÊ suscitera une réponse rapide à leurs demandes… À la suite de la publication du rapport de l’ICMÊ, le maire Frank Scarpitti a salué les efforts des membres de la collectivité en vue d’ouvrir un CSC à Markham, en affirmant que sa ville bénéficierait considérablement de « disposer de services de santé et de mieux-être sur mesure, bien adaptés aux besoins culturels et linguistiques ». Dans un article du Toronto Star écrit par la Dre Naila Butt de MarkhamRichmond Hill, la dirigeante communautaire affirme : « Adrianna Tetley de l’ACSO (à gauche), avec des taux échange avec la Dre Naila Butt, directrice de maladie générale du Réseau des services sociaux. chronique et de dépression en hausse, en particulier dans les communautés de nouveaux arrivants, nous avons désespérément besoin de l’approche globale des CSC. » La recommandation de l’ICMÊ d’élargir l’accès aux CSC était l’une de plusieurs formulées dans son deuxième rapport annuel visant à améliorer le bien-être des Canadiens, qui a diminué depuis l’année dernière. Pour consulter le texte intégral du rapport, veuillez consulter le site : ciw.ca.

Le premier ministre démissionnaire Dalton McGuinty, en visite au Centre de santé communautaire de Vaughan a dit au personnel l’été dernier : « Vous nous faites faire des économies. » Le CSC de Vaughan se concentre sur les services aux jeunes, aux aînés et aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. La promotion de la santé et la programmation communautaire comptent parmi ses forces. décembre 2012

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