Le journal
L’INDUS Le journal de l'APIEP
Dossier Le médicament vétérinaire dans l’industrie pharmaceutique
Points de vue Analyse critique de l’industrie pharmaceutique
Culture Les tests compagnons
News in brief
N° 13
Ecole des Mines d’Albi (MINES ALBI) Placée sous la tutelle du Ministère en charge de l’Industrie, Mines-Albi, école d’Ingénieurs généralistes de l’Institut Mines-Telecom forme des ingénieurs capables de manager des projets complexes, et disposant également d’une spécificité en génie des procédés des solides divisés. Elle propose notamment au niveau Master un domaine d’enseignement « Bio-Santé-Ingénierie » (BSI) recouvrant les options Pharma-Bio-Santé et Agro-Bio-Santé, et un domaine axé sur le Génie Industriel (GIPSI). Mines-Albi associe missions d’enseignement, de recherche, et de développement économique, menées dans un cadre régional, national et international. Active en recherche partenariale notamment avec les industries du médicament, grâce au centre RAPSODEE (UMR CNRS 5302) Mines-Albi est porteuse d’une plate-forme de galénique avancée (GALA), en relation avec plusieurs partenaires académiques de Midi-Pyrénées, labellisée par le pôle Cancer-Bio- Santé (CBS), et qui dispose aujourd’hui d’un plateau pilote pouvant accueillir des recherches partenariales menées conjointement avec des industriels du secteur pharmaceutique situés en région, en France comme à l’international.
Etudiants en pharmacie option industrie : Pour une année de plus, devenez Docteur en Pharmacie et Ingénieur généraliste! Développée pour répondre à un réel besoin de l’industrie pharmaceutique ou des services, elle apporte une double compétence et une vision globale du médicament. Double formation réalisée en deux ans, accessible par la voie de la formation initiale ou de l’apprentissage. L’admission est commune aux deux filières.
Les étudiants en pharmacie, filière industrie, ayant validé les 5 premières années d’études pharmaceutiques, peuvent se présenter en admission sur titres en 2e année à Mines-Albi. A l’issue des 2 années de formation par la voie étudiante ou la voie de l’alternance, ils obtiennent le diplôme d’ingénieur généraliste des mines d’Albi. Grâce à des conventions de partenariat établies avec la plupart des Universités françaises hébergeant des facultés de pharmacie, ces deux années permettent de valider la 6e année de pharmacie, et de soutenir le Doctorat dans la Faculté d’origine. La formation de pharmacien-ingénieur apporte la double compétence pharmacien (connaissance du médicament) et ingénieur (compétences technologiques fortes, capacités d’organisation) et permet, de manière non exhaustive, l’accès aux métiers de la logistique, de la production, de la qualité, ou encore de la R & D galénique. Les carrières sont évolutives et les salaires attrayants compensent largement l’investissement d’une année d’étude supplémentaire.
A Mines-Albi, la formation de Docteur en Pharmacie et Ingénieur est possible par la voie de la formation initiale sous statut étudiant ou sous statut apprenti
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Informations et inscriptions :2admissions@mines-albi.fr www://mines-albi.fr
L’INDUS N°13 > Sommaire
Sommaire septembre 2015 p. 5
Édito.
p. 4
Dossier :
Le médicament vétérinaire L'industrie du médicament vétérinaire La place du pharmacien dans l'industrie vétérinaire p. 8
Points du vue sur l’industrie pharmaceutique
p. 16
Analyse critique p. 14 Opportunités en France p. 15 Opportunités à l'international p. 16
Portraits p. 18 Culture Les tests compagnons
p. 20
p. 20
Innovations La thérapie génique
p. 22
Retours de stage Clément Piel p. 24 Camille Decaudin p. 25
News in Brief p. 26
p. 26
Tests S'entraîner au TAGE MAGE
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p. 28
p. 5
Édito
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DR.
Chères lectrices, chers lecteurs,
Depuis 1982, l’APIEP œuvre au moyen de ses différents projets dans l’objectif de créer ou de consolider les liens entre les étudiants en Pharmacie et le monde de l’Industrie Pharmaceutique.
C’est pourquoi, en cette année 2015, nous sommes fiers de vous annoncer la tenue de la 30e Édition du Forum de l’Industrie Pharmaceutique les 16 et 17 novembre prochains dans le Hall d’Honneur de la Faculté de Pharmacie à Châtenay-Malabry. Ce Forum a pour ambition de favoriser la rencontre des professionnels de l’Industrie Pharmaceutique mais aussi des Écoles, des Masters de notre Faculté, ainsi que des Sociétés de Recrutement, avec des étudiants désirant évoluer dans ce milieu.
De plus, nous avons toujours eu la volonté de mettre en avant l’accès des étudiants à l’information et à la formation, notamment par le biais de nos trois numéros annuels du Journal L'Indus que vous êtes de plus en plus nombreux à lire, ce dont nous vous remercions. Ainsi, pour faire perdurer cette détermination, notre Rédactrice en Chef de L’Indus, Estelle Barbat, a désiré supplémenter les traditionnels dossiers, articles, interviews, et retours de stages par une nouvelle rubrique : les Portraits. Cela permettra aux étudiants d’acquérir de nouvelles connaissances et de découvrir le large panel des métiers et parcours qu’offre l’Industrie Pharmaceutique. Dans un constant esprit d’innovation, vous trouverez à l’intérieur de cet Indus, une nouvelle rubrique permettant la préparation à l’examen du TAGE MAGE. Les Brèves ont également été remaniées : elles seront désormais rédigées intégralement en anglais. Enfin, nous tenons à remercier particulièrement nos partenaires sans qui nous n’aurions jamais pu réaliser ce projet. L’équipe de l’APIEP vous souhaite à toutes et à tous une excellente rentrée, en espérant vous revoir très bientôt lors de la 30e Édition du Forum de l’Industrie Pharmaceutique. Dans l'espoir que ce 13e Numéro de L’Indus fera votre bonheur, Syrine Kotti Présidente de l’APIEP
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Ours : L’INDUS
Numéro 13
de l’APIEP Septembre 2015 • Publication é Paris-Sud 11 ersit Faculté de Pharmacie - Univ enay-Malabry Chât 0 9229 • ent Clém 5, rue J-B. m • www.apiep.net e-mail : apiep.pharma@gmail.co lle Barbat Directrice de la publication : Este ents vétérinaires : Rédacteurs : Dossier Médicam d, Aurélien Chito, Oran re Estelle Barbat, Jean-Pier estin, Nicolas Leale-J Pasc itia Laet oît, Ben Carole ie pharmaceuustr l’ind sur souef • Points de vue Lebon, Sylvain eric Aym t, erne Dub e erin Cath tique : at, Frédéric Bassi • Gaudron • Portrait: Estelle Barb ns : Chloé Lahmi vatio Inno • nne Lala id Dav : Culture ille Decaudin • Cam Piel, ent • Retours de stage: Clém s : FNEGE Test • i icen Pern the Aga : brief News in jar Spol Couverture : Thomas Partenariats : Valentin Spohr aide, Merci aux relecteurs pour leur leur confiance pour res enai part nos tous ainsi qu'à ée. tout au long de l’ann es : Conception & réalisation graphiqu : 2114-7388 ISSN N° • ntin Que Nadine Gautier-
L’INDUS N°13 > Dossier : Le médicament vétérinaire
Les industries du médicament vétérinaire : Enjeux et marché par Estelle Barbat,
Bénéfices sanitaires et environnementaux Afin de répondre aux enjeux mondiaux actuels (maladies émergentes chez l’Homme dont 75 % sont d’origine animale, changements climatiques, augmentation de la population mondiale conduisant à une augmentation de la demande en protéine animale, ainsi que l’augmentation de la proximité de l’homme et de l’animal), les entreprises du médicament et réactif vétérinaires investissent 10 à 12 % de leur chiffre d’affaires dans la Recherche et le Développement, permettant ainsi une croissance de l’innovation (jusqu’à 6 % par an). Les domaines de recherche prioritaires sont : la recherche en galénique permettant notamment d’améliorer l’observance ou facilitant l’administration à l’animal afin d’améliorer le bien-être animal en réduisant son stress lors de ses soins ; la recherche vers une santé de plus en plus préventive, actuellement 50 % des dépenses en R&D concernent la vaccinologie ; ainsi que la recherche dans de nouveaux tests de diagnostique rapide. En prévenant et traitant les maladies à la source, le médicament vétérinaire participe à la sécurité sanitaire, ainsi que l’innocuité alimentaire
de la filière agro-alimentaire, en constante évolution, de part des besoins alimentaires croissants d’une population grandissante. De plus, ces médicaments vétérinaires, en limitant le nombre d’animaux nécessaires à la production de l’alimentation humaine permettent de réduire l’impact environnemental des productions agricoles (notamment dû aux émissions de carbone). En effet, les maladies animales contagieuses peuvent quant à elles avoir un impact économique néfaste, par la perte de produits d’origine animale. Ainsi, le médicament vétérinaire est l’un des outils clés du développement durable en conciliant santé publique, développement industriel et protection de l’environnement, tout en s’inscrivant dans le concept d’Une Santé (lien entre santé humaine, animale et environnementale).
La France comme leader du marché industriel vétérinaire 4 entreprises françaises dans les 10 premiers laboratoires mondiaux contribuent au rayonnement de la France sur le marché du médicament et réactif vétérinaires en matière de recherche et de développement : Merial (Sanofi), Virbac, Ceva et Vétoquinol.
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avec l'aide du Syndicat de l'Industrie du Médicament et réactif Véterinaires (SIMV)
Ce dynamisme repose principalement sur le segment des animaux de compagnie en raison de l’investissement croissant des Français dans le bien-être et la santé de leurs animaux (ce segment représente 39 % de parts de marché) ainsi que sur celui des animaux de rente, représentant plus de la moitié du marché. La diversité importante d’espèces animales oblige un repositionnement du modèle économique de l’industrie du médicament et réactif vétérinaire, par l’élaboration de dossiers de demandes d’AMM spécifiques à chacune d’elles, en particulier pour les animaux destinés à la consommation. L’importance des effectifs (que ce soit animaux de rente et animaux de compagnie), et le lien fort de ces industries avec les entreprises de santé humaine font de la France le 2e marché de santé animale au monde. Concernant la répartition thérapeutique de ce marché, on note une prédominance de la prévention des maladies infectieuses (par des vaccins, des antiparasitaires et des insecticides), sur l’utilisation de traitements curatifs tels qu’antibiotiques et produits topiques. En savoir plus : www.simv.org
L’INDUS N°13 > Dossier : Le médicament vétérinaire
Une réglementation et des risques propres à l'industrie du médicament vétérinaire « On entend par médicament vétérinaire, tout médicament destiné à l'animal tel que défini à l'article L. 5111-1 » (art. L. 5141-1 du Code de la santé publique). Le médicament vétérinaire n’est-il qu’un médicament à usage humain particulier destiné aux animaux ? Il est vrai que la quasi-totalité du droit relatif aux médicaments à usage humain, que ce soit au niveau européen ou national, s’applique au médicament vétérinaire. Toutefois il serait réducteur de penser cela car le médicament vétérinaire présente de nombreuses spécificités quant à sa présentation, aux risques liés à son utilisation ou encore quant à son économie. DR.
Par Jean-Pierre Orand Directeur de l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire
La principale particularité est certainement la multiplicité des espèces animales à traiter. Contrairement au médicament à usage humain où on peut être amené à différencier l’usage du médicament selon l’âge du patient, l’approche du médicament vétérinaire est beaucoup plus complexe car le dossier d’AMM doit présenter et prévoir des études spécifiques pour chaque grande catégorie d’animaux et définir des posologies spécifiques. La pharmacodynamie et la pharmacocinétique d’une molécule peuvent grandement varier d’une espèce à l’autre. En effet, les ruminants, les carnivores domestiques (chien et chat), les porcs, chevaux et volailles pour ne citer que les espèces dites majeures ont une physiologie très différente. De ce
fait, l’industriel attend un retour sur investissement pour rentabiliser toutes les études demandées. Cependant la France est un des états les plus agricoles dans l’Union Européenne et a une culture et une histoire agricoles très variées. Aussi il existe une grande diversité d’élevages : chèvres, moutons, poissons, lapins mais aussi cailles, perdrix, abeilles… Certaines espèces présentent des parti-
cularités non attendues, par exemple la cinétique d’élimination par le lait de certaines molécules d’antiparasitaires est deux fois plus lente chez la chèvre que chez la vache. Le vétérinaire, se trouvant souvent démuni face à l’arsenal thérapeutique disponible, prescrit un médicament à un animal dont l’espèce n’est pas une des espèces définies dans l’AMM. Il a donc recours à une prescription dite hors
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Un médicament pour une multitude d’espèces :
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L’INDUS N°13 > Dossier : Le médicament vétérinaire
AMM qui est encadrée par l’article L.5143-4 du code de la santé publique ou principe de la « cascade » qui décrit l’arbre décisionnel que doit suivre le prescripteur. La disponibilité de médicaments adaptés à la bonne espèce est un problème majeur en médecine vétérinaire. Des outils réglementaires d’allégement des dossiers et des taxes ont été développés pour stimuler le développement et l’innovation de médicaments spécifiques aux espèces mineures mais il faut reconnaître que cela n’amène pas les résultats escomptés. Les formes pharmaceutiques peuvent également être spécifiques à l’usage vétérinaire. À titre d’exemple on peut citer les bolus d’antiparasitaires ingérés par les ruminants qui se localisent dans le rumen et en se délitant libèrent sur une longue période des doses d’antiparasitaires, également les colliers antiparasitaires pour lutter contre les puces et tiques des chiens et chats sont des formes spécifiques de polymères renfermant des microbulles de principe actif ou encore les seringues intramammaires pour prévenir ou soigner les mammites. Le plus spécifique reste cependant l’aliment médicamenteux qui est un mélange homogène de médicament (le pré-mélange médicamenteux qui détient une AMM) avec une ration alimentaire. Cette voie d’administration reste le mode le plus sûr pour une bonne observance du traitement notamment pour les animaux élevés en hors-sol (porcs, volailles).
Des risques particuliers pris en compte pour la délivrance de l’AMM : L’AMM des médicaments vétérinaires est délivrée dès lors que la balance bénéfice/ risque est positive au regard des risques liés à la santé animale, la santé humaine et à l’environnement. Deux points principaux divergent ainsi du médicament à usage humain : •La protection de la santé humaine au titre du consommateur : L’administration de médicaments vétérinaires à des animaux producteurs de denrées peut entraîner la présence de résidus dans les denrées alimentaires (la viande, le poisson, le lait, les œufs et le miel) obtenues à partir de ces animaux traités. Il est donc nécessaire d’établir des seuils acceptables pour les substances contenues dans des médicaments vétérinaires pour toutes les denrées alimentaires d’origine animale. Un seuil réglementaire appelé limite maximale de résidus (LMR) est ainsi défini par décision communautaire, en tenant compte de la toxicité de la substance et de l’exposition possible du consommateur de denrées. Au-delà de ce seuil, la commercialisation de la denrée n'est pas autorisée. Dans chaque AMM, un temps d’attente est défini. Il représente le temps à observer entre la dernière administration du médicament et la mise à la consommation des denrées alimentaires issues des animaux traités de façon à ce que ces denrées alimentaires ne contiennent pas de résidus à des concentrations au-dessus des LMR.
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• Le risque pour l’environnement est pris en compte à part entière dans l’évaluation du dossier d’AMM qui comporte des études écotoxicologiques afin d’étudier l’impact du médicament ou de ses résidus sur l’environnement. C’est particulièrement sensible pour certains traitements dispensés en espace libre comme dans les piscicultures où les médicaments non absorbés par les poissons peuvent être éliminés dans les rivières ; autre exemple : l’épandage de lisiers d’animaux traités et contenant des résidus de médicaments. Ainsi, suite au constat d’impact important sur certains insectes (tels que les bousiers) jouant un rôle majeur dans l’équilibre écologique des prairies, l’ensemble des avermectines (substances antiparasitaires) a été réévalué. Ces études complémentaires représentent des coûts non négligeables en regard des bénéfices tirés et jouent un rôle de frein au développement et à l’innovation.
L’INDUS N°13 > Dossier : Le médicament vétérinaire
Dossiers d’actualité sur le médicament vétérinaire : •L’antibiorésistance est un problème de santé publique majeur concernant à la fois la santé humaine et la santé animale. Les bactéries et les gènes de résistance n’ont pas de barrière ni géographique ni d’espèce. Nombres d’entre elles sont commensales et/ou zoonotiques, cela illustre parfaitement le concept « One Health » « une santé unique » qui montre l’importance pour la santé humaine d’avoir des animaux en bonne santé. À l’image des mesures adoptées par le ministère de la santé en médecine humaine, le ministère en charge de l’agriculture a mis en place un plan de lutte contre la résistance aux antibiotiques en médecine vétérinaire : le plan Ecoantibio2017. Ce plan a pour vocation d’entreprendre des actions de formations, d’informations, de développement de bonnes pratiques d’usage des antibiotiques, de mise en place de plans de surveillance de la résistance et des ventes d’antibiotiques vétérinaires auprès de tous les acteurs impliqués depuis l’industrie jusqu’au propriétaire de l’animal. Ces actions ont porté leurs fruits. Chaque année l’Anses publie des rapports annuels relatifs à l’évolution des résistances et des ventes d’antibiotiques. Ainsi
selon le dernier rapport, les résultats de l’année 2013 confirment la diminution des volumes de ventes observée les années précédentes (- 46,7 % depuis 1999, - 34 % sur les 5 dernières années, - 10,6 % entre 2012 et 2013). • La révision réglementaire européenne : La Commission européenne a publié en septembre 2014 un projet de règlement remettant à plat la réglementation actuelle. C’est la première fois que la Commission donne l’opportunité de réviser la réglementation relative au médicament vétérinaire de façon totalement indépendante de celle du médicament à usage humain. Les spécificités et contraintes particulières du médicament vétérinaire, notamment économiques, vont pouvoir être prises en compte. L’objectif de cette révision est d’améliorer la disponibilité du médicament vétérinaire, de mieux lutter contre la résistance aux antibiotiques, de réduire les charges pour l’industrie, de stimuler l’innovation et la compétitivité et d’améliorer le marché unique européen. Cette réglementation aura des impacts tant sur l’industrie que sur les autorités compétentes et mobilise grandement l’ensemble des acteurs de la filière du médicament vétérinaire public et privé.
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Conclusion : Bien que représentant un secteur économique beaucoup plus restreint que celui du médicament à usage humain, l’industrie pharmaceutique vétérinaire française est très dynamique (1er marché au niveau européen) au niveau national, européen, mais surtout international. Beaucoup de similitudes existent avec le médicament à usage humain ne serait-ce que sur le niveau d’exigence et de sécurité demandés pour la qualité des médicaments vétérinaires. Toutefois, la diversité des espèces animales à traiter, le champ de la sécurité à assurer en santé publique au sens large (santé du consommateur, protection de l’utilisateur, santé animale et protection de l’environnement) rendent ce secteur captivant et très riche.
L’INDUS N°13 > Dossier : Le médicament vétérinaire
L’industrie vétérinaire : un choix pas bête pour les pharmaciens
DR.
Alors qu’en France un foyer sur deux possède un animal de compagnie et qu’on assiste au changement du statut de l’animal dans la société, le médicament vétérinaire est généralement peu connu des étudiants en pharmacie.
Pourtant le champ du médicament vétérinaire est aussi vaste que celui du médicament humain et les métiers que peuvent y exercer les pharmaciens sont tout aussi nombreux, variés et passionnants. L’industrie du médicament vétérinaire est particulièrement florissante en France
avec 829 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013 ce qui en fait le premier pays en matière de recherche et de développement de médicaments et de réactifs en Europe. Elle représente 6 600 salariés et le plus grand arsenal thérapeutique (2 700 AMM). Pour vous faire découvrir ce
champ méconnu de l’industrie pharmaceutique, nous avons interrogé 4 pharmaciens du Groupe Dômes Pharma, groupe pharmaceutique indépendant présent en santé animale et humaine depuis plus de 70 ans, au sujet de leur métier, de ses spécificités et ses débouchés.
Aurélien Chito
Carole Benoît
Responsable Affaires Médicales (Ph. Délégué – PRI) Laboratoires Auvex (Biocanina)
Direction Pôle Pharmaceutique — Pharmacien Responsable Laboratoires TVM
Laetitia Pascal-Jestin
Nicolas Lesouef
Responsable Qualité (Ph. Délégué – PRI) Laboratoires Auvex (Biocanina)
Information médicale pharmacovigilance (P.D.I — P.R.I) Laboratoires Auvex (Biocanina)
À quelles fonctions un pharmacien peut-il prétendre dans l’industrie pharmaceutique vétérinaire ? « Les métiers sont quasiment les mêmes que dans l’industrie pharmaceutique humaine ».
Les pharmaciens sont très présents dans tous les domaines d’activité des entreprises du médicament : « L'avantage du diplôme de pharmacien, c'est qu'il permet d'accéder à des postes très variés, que ce soit
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dans l'industrie pharmaceutique vétérinaire ou ailleurs, dans des domaines tels que la production, la qualité, les affaires réglementaires, la pharmacovigilance, le marketing, le contrôle de la publicité,
L’INDUS N°13 > Dossier : Le médicament vétérinaire
Existe-t-il des spécificités à l’industrie du médicament vétérinaire ? Bien que la réglementation vétérinaire ait été plus longue à se mettre en place, aujourd’hui le niveau est très similaire : « Nous devons respecter la réglementation du Code de Santé Publique et nos règles de travail sont dictées par les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) ». Les marchés sont soumis aux mêmes règles : « Les textes de lois sont soit identiques, soit fortement inspirés les uns des autres et les règlements à venir ne feront que rapprocher encore plus les 2 domaines. » Malgré cela, il existe certaines spécificités du médicament vétérinaire : • Des interlocuteurs différents : au-delà de la diffé-
rence vétérinaire/médecin, les autorités de tutelle sont différentes puisqu’il existe une agence du médicament propre aux produits vétérinaires (ANSES-ANMV au lieu d’ANSM). Les clients des industries vétérinaires diffèrent également puisqu’ils se divisent en 3 catégories : les prescripteurs que sont les vétérinaires, également dispensateurs, les pharmaciens d’officine dispensateurs de médicaments, et les consommateurs qui peuvent acheter directement des produits de conseils. • Une organisation différente : L’industrie pharmaceutique vétérinaire est généralement organisée par « espèce cible » alors que l’humaine est souvent divisée par gammes, ou type de produit : « En vétérinaire, il n’y a pas qu’une espèce cible et les différentes espèces montrent de très grandes disparités (souris/éléphant ) ce qui complexifie le développement des produits. De plus, lorsque des études de tolérance sont faites, elles le sont pour assurer d’une part la sécurité de l’animal traité mais également celle de la personne qui administrera le produit. »
Enfin, lorsque les produits sont destinés à des animaux dont la viande ou les produits issus de ces animaux (lait, œuf…) sont consommables, il faut définir un temps d’attente avant de pouvoir consommer les produits. • La spécificité du médicament vétérinaire : « Les médicaments destinés aux animaux de compagnie doivent être adaptés à la prise qui peut se révéler difficile chez certains chats par exemple et doivent proposer des solutions innovantes en terme de galénique ou de composés réputés appétents. » • La pharmacovigilance : « Elle ne se conçoit pas de la même manière en industrie vétérinaire tout simplement parce que les cibles des médicaments sont des animaux et les critères d’appréciation et d’évaluation des effets indésirables sont différents. » Pensez-vous qu’il y ait de l’avenir pour les jeunes professionnels de santé qui aimeraient se lancer dans ce secteur ? « Il y a autant d’avenir qu’en santé humaine, l’offre est simplement proportionnelle
Infographie © SIMV simv.org
la recherche & développement, etc. ». « Les pharmaciens jouent un rôle majeur et central et occupent des postes clés dans ces entreprises. Certaines activités sont obligatoirement réalisées par des pharmaciens inscrits à l’Ordre des Pharmaciens, telles que la libération de lots après la production. Ceux-ci engagent une lourde responsabilité et doivent mobiliser toutes les compétences acquises lors de leur formation ». Le pharmacien peut même évoluer vers des postes à hautes responsabilités après avoir fait ses preuves, tels que des postes dans la direction (Directeur Général, Président Directeur Général). « Les exemples sont légions autant dans le milieu industriel vétérinaire que dans le milieu industriel humain. ».
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L’INDUS N°13 > Dossier : Le médicament vétérinaire
au marché, c’est-à-dire beaucoup plus restreinte qu’en humaine ». « Les pharmaciens seront toujours accueillis à bras ouverts par les industries du médicament vétérinaire car les pharmaciens sont par définition les spécialistes du médicament et que le médicament est le cœur de métier des entreprises pharmaceutiques ». « Ses connaissances larges en matière de Sciences de la Vie lui permettent de se démarquer des autres professionnels de santé (médecins, vétérinaires) pour s’intégrer plus facilement dans l’univers de l’industrie du médicament. » « Le pharmacien, de par ses études de 6 ans voire plus (lorsque l’on prépare l’internat de pharmacie spécialisée dans l’industrie du médicament, cela passe à 9 ans d’études) spécialisées autour du médicament sous tous ses aspects (galénique, droit, biologie, cas clinique, chimie, biologie, etc.) sera toujours présent pour répondre aux problématiques que rencontrent les professionnels de l’industrie pharmaceutique et restera, selon moi, un acteur incontournable de ce milieu professionnel ». Le médicament vétérinaire a longtemps été considéré comme « moins noble » que le médicament humain. Qu’en est-il aujourd’hui ? « Le médicament vétérinaire est tout aussi important que le médicament humain car il contribue au bien-être animal, cause qui prend une place de plus en plus prépondérante dans nos sociétés ». Depuis quelques années, on assiste à une prise de conscience collective du lien
entre santé humaine, santé animale et gestion de l’environnement. Ce concept connu sous l’appellation « Une Santé » met en évidence la nécessité d’une approche cohérente et globale de la santé :
«
Médicaments humains et vétérinaires ont un même but : prendre soin de la santé de ceux à qui ils sont destinés. Traiter les animaux a une conséquence directe sur la santé des Hommes car cela permet de réduire le risque que l’Homme soit contaminé par des maladies contagieuses transmissibles de l’animal à l’Homme.
»
« C’est une distinction qui n’a pas de raison d’être. Les deux métiers sont vraiment similaires, nous avons une portée en terme de santé publique qui est différente, moins directe mais aussi (voire plus) importante, en particulier pour les laboratoires qui exploitent des médicaments destinés aux animaux de rente dont la finalité est d’être consommés ». Et la réduction de la consommation d’antibiotiques y est tout autant d’actualité qu’en santé humaine. « C’est une industrie dynamique, qui ne se contente pas de coller aux exigences de l’industrie humaine et qui est même parfois plus
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exigeante ou avant-gardiste. Exemples : les exigences en terme de limite de détection (analyse physico-chimique), les tests de limite de résidu (dans les viandes), l’écotoxicité est bien plus pointue en vétérinaire ». Autre exemple : « Les médicaments vétérinaires ont débuté le marquage du Datamatrix (sorte de QR code remplaçant le code-barre) en 2008 alors que l’humaine ne s’y est intéressée qu’en 2011 ». Au niveau de la recherche, le médicament vétérinaire est tout aussi pointu et a évolué au cours des dernières années pour « sortir des domaines thérapeutiques antiparasitaire et antibiotique et aborder des pathologies plus complexes, dégénératives et cancéreuses notamment. ».
Infographie Š SIMV simv.org
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ANIMAL HEALTH HUMAN HEALTH
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www.domespharma.com
L’INDUS N°13 > Points de vue sur l’Industrie Pharmaceutique
L’industrie pharmaceutique : un secteur stratégique, innovant, au service de la santé Par le Pr Catherine Dubernet : Responsable de l’orientation Industrie / Recherche des études de Pharmacie, Vice-Doyen Vie étudiante et Vie du campus, Faculté de pharmacie, Université Paris-Sud
La parution récente, le 7 juillet dernier par le LEEM, du bilan économique des entreprises du médicament, est une parfaite opportunité pour faire le point sur le contexte actuel de l’industrie pharmaceutique à l’attention des jeunes étudiants qui intègrent nos filières. La
santé de cette industrie est-
elle bonne ?
La réponse est positive, même si des signaux d’alerte encouragent à la vigilance, compte tenu de l’importance stratégique de ce secteur pour le pays : recul du chiffre d’affaires des médicaments en ville, excédent commercial en baisse alors que l’industrie du médicament est considérée comme une locomotive des exportations françaises, par exemple. Pour expliquer ces tendances, le rapport du LEEM souligne l’impact des génériques dont le taux de pénétration a atteint plus de 82 % dans le répertoire conventionnel, ce qui engendre des baisses de prix, tirant le marché vers le bas. Dans le même temps, les mesures protectionnistes prises par de nombreux pays émergents, de même que l’incitation à la production locale, réduisent le marché à l’export. Le faible nombre des nouvelles molécules autorisées en Europe et qui seront produites en France (8 sur un total de 130) peut laisser penser que l’industrie pharmaceutique française s’est intéressée trop tardivement aux innovations
thérapeutiques, ce qui l’amène à importer de plus en plus de médicaments biologiques par exemple. Ces éléments moroses sont à mettre en regard de la question de l’emploi, avec une dynamique de recrutement qui reste positive, et qui le sera d’autant plus que la politique encouragera la production de génériques et la bioproduction en France. Ces dernières années montrent en effet une évolution positive des emplois en production et en R&D notamment, ce qui doit être extrêmement motivant pour nos jeunes. Le tissu industriel évolue. Bien que ces dernières années aient été avant tout celles d’une concentration progressive du secteur pharmaceutique, il serait faux de penser que l’emploi ne se situe plus que dans les grands groupes. Dans le même temps en effet, les politiques de partenariats externes (CRO, façonnage), notamment dans le secteur de la recherche, avec des partenariats public/ privé, ont permis de déplacer une partie de l’emploi vers de plus petites structures « high tech », demandeuses de maind’œuvre très qualifiée, comme en atteste l’évolution des effectifs de la catégorie « cadres » de l’industrie du médicament. À ces effectifs, il faut ajouter ceux des structures publiques de recherche qui travaillent dans le domaine de l’innovation thérapeutique si l’on veut avoir une vision réelle de l’em-
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ploi dans ce secteur. Comme le souligne très bien le rapport du LEEM, nous observons un cercle vertueux de l’innovation, les petites entreprises ayant besoin des grandes pour grandir, et les grandes ayant besoin des petites pour innover. L’innovation est en effet une carte à jouer. L’arrivée prévisible des biosimilaires permettra de faciliter la prise en charge des thérapies innovantes en réduisant les coûts de santé correspondants. La médecine est de plus en plus « personnalisée », les molécules actives ne devenant qu’une partie d’un ensemble plus complexe incluant dispositif médical, biomarqueur compagnon et programme de suivi par exemple. La médecine est de plus en plus « précise » et s’attache à cibler des mécanismes moléculaires très sophistiqués, comme en atteste la croissance soutenue des médicaments orphelins. Anticorps, thérapie cellulaire, oncologie, infectiologie, neurologie, sont quelques mots clés des thérapies d’avenir. À cela s’ajoute le développement de services, en synergie avec l’essor du digital, que ces services s’adressent directement au patient qui devient acteur de la prise en charge de sa pathologie, ou qu’ils s’adressent aux professionnels de santé qui se voient ainsi accompagnés dans leurs décisions, leur formation, etc. En un mot, de formidables challenges à relever !
L’INDUS N°13 > Points de vue sur l’Industrie Pharmaceutique
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Les perspectives pour l’industrie pharmaceutique en Fance : point de vue d’un jeune diplômé en 2015 Je souhaite commencer cet article sur une vision résolument optimiste : l’emploi existe pour les jeunes pharmaciens dans l’industrie pharmaceutique, en France. Cependant, les domaines qui embauchent ne sont pas ceux qui embauchaient il y a 20 ans et il est très difficile de prédire s’ils seront ceux de l’embauche dans 10 ans. Cependant, je pense que nous pouvons tirer un certain nombre de constats qui ouvrent des pistes d’orientation pour nos jeunes diplômés pharmaciens. Par Aymeric Lebon
Un business model fondé de plus en plus sur la croissance externe et l’interconnexion entre la pharma et les autres Industries de santé. De plus en plus de laboratoires ont pris la décision stratégique d’orienter une partie de leur développement à l’externe, en concluant des partenariats avec de jeunes entreprises innovantes (pour les partenariats privé/privé). J’en prends pour exemple, au moment où je rédige cet article, l’accord passé dans l'immunothérapie des cancers entre la biotech française Innate Pharma et AstraZeneca et entré en vigueur le 7 juillet. Alors, que cela signifie-t-il pour les jeunes ? Que l’emploi n’est plus focalisé uniquement sur les grands groupes pharmaceutiques, mais qu’il se déplace sur les start-up et PME capables de générer de l’innovation. Cela sera particulièrement vrai pour des postes en développement,
qualité ou réglementaire, mais aussi business développement et stratégie d’accès au marché. Ce constat s’enrichit de l’intérêt grandissant de la pharmacie pour les autres industries de santé et en particulier le dispositif médical (DM) et la cosmétologie. Ainsi, l’annonce de Novartis en juillet 2014 concernant un projet de lentilles de contacts « intelligentes » permettant de suivre la glycémie du porteur démontre un souhait d’une orientation plus marquée vers le monde du DM. Le développement de plus en plus de DM combinés à un médicament est une gigantesque porte ouverte aux pharmaciens pour peu que ces derniers soient capables de concilier ces deux mondes et leurs approches complémentaires bien que différentes. Enfin, un élément qui bouleverse déjà la dynamique
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de l’emploi en France et qui semble s’inscrire comme une tendance à moyen terme (a minima), est l’essor du digital. Toutes les industries de santé et une grande majorité des secteurs de ces industries sont concernées par cette transformation digitale. Il constitue une nouvelle manière de créer du lien entre le laboratoire et les patients, mais aussi, un nouveau moyen de prendre en charge, comprendre et aider à traiter les pathologies, avec bien souvent, des enjeux de santé publique. Là encore, les jeunes pharmaciens sachant relier les dogmes de la pharma à l’innovation digitale semblent être promis à une belle carrière.
L’INDUS N°13 > Points de vue
Un contexte réglementaire mouvant et imprévisible
pragmatiques pour les mettre en œuvre, est un profil très recherché.
D’une manière beaucoup moins sexy mais tout aussi efficace, les évolutions réglementaires sont autant de sources pour la création d’embauche pour nos jeunes pharmaciens. Dans un environnement dans lequel le législateur tend à répondre aux inquiétudes de la population en matière de santé par de nouvelles lois, le pharmacien et sa maîtrise de la réglementation et de ses évolutions, capable d’apporter des solutions
L’externalisation des activités « non-business » Pour conclure ce tour d’horizon des tendances de l’embauche des jeunes pharmaciens en France, il convient de ne pas oublier les sociétés prestataires de services : conseils, mise à disposition de ressources qualité, CRO, etc. Afin d’améliorer les résultats financiers et d’accroître leur
flexibilité en matière de ressource humaine, nombre d’entreprises font aujourd’hui appel à ces sociétés prestataires de services. Souvent ignorés par les pharmaciens principalement pour des raisons de salaires n’atteignant pas le niveau ceux des grands groupes, ils n’en restent pas moins des viviers exceptionnels d’expériences et d’embauche. Ajoutons qu’ils permettent aux jeunes diplômés de mettre un premier pied dans un laboratoire, même en temps que ressource externe. Il ne vous restera alors plus qu’à faire vos preuves !
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Où sont les emplois de demain pour les jeunes pharmaciens industriels ? Même si une majorité d’emplois pour les pharmaciens industriels à l’international était jusqu’à peu, réservée à la deuxième partie de carrière (Direction Marketing, Ventes ou Direction Générale), les choses ont changé depuis 5 à 10 ans grâce à l’émergence des facteurs suivants : Stage et/ou V.I.E à l’étranger, double diplôme, meilleure maîtrise des langues étrangères des jeunes pharmaciens, plus grande mobilité parfois dès les études (programme Erasmus ou d’échanges universitaires…) liés à la formation même sans parler de l’émergence de nouvelles PME/ Sociétés qui veulent s’internationaliser « à bon compte ». Par Sylvain Gaudron, Directeur Zone Afrique/Dtom Servier - Directeur zone Europe méridionale à partir du 1er octobre 2015
Qu’est-ce-que ces facteurs ont changé ? Tout d’abord, la possibilité pour les laboratoires pharmaceutiques de « tester » motivation et adaptation du jeune pharmacien industriel dans une filiale étrangère pour
les groupes français (ex : Sanofi, Servier, Pierre Fabre, Ipsen) ou les grosses PME du médicament (Biocodex, Bouchara-Recordati, Boiron, Stallergenes…) ; ceci est vrai aussi dans les domaines parapharmaceutiques (phyto-
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thérapie, cosmétique…) et les biotech installées/prévoyant de s’installer à l’étranger (française, canadienne, belge, suisse…) qu’elles soient indépendantes (rare) ou liées à un groupe pharmaceutique (Novartis, Roche, Sanofi…).
L’INDUS N°13 > Points de vue
En effet, un stage (compter 6 mois minimum) ou un V.I.E.. (comme Chef de Produit junior ou Assistant des Chefs de Produit locaux…) vont donner la possibilité au jeune pharmacien de montrer sa capacité de travail (seul ou en équipe), son ouverture d’esprit/curiosité, sa capacité à « apporter des solutions »…, sachant que le simple fait de partir à l’étranger démontre déjà des qualités (sens du défi, maturité personnelle et indépendance vis-à-vis de la famille). Indéniablement, le V.I.E. a en particulier beaucoup accéléré les carrières à l’étranger des jeunes pharmaciens industriels. Après un an, prolongeable une seconde année (mieux !), la société connaîtra très bien son expatrié et aura deux choix : le garder en place (probablement en « contrat local ») ou le rapatrier dans sa pépinière de jeunes talents au Marketing ou autre Département. Dans le pire des cas, si la société ne peut garder ce jeune professionnel (pas de création de poste ou diminution d’effectif…), ce dernier n’aura aucun mal à se revendre ailleurs ayant à 26/28 ans fait la preuve de qualités très recherchées. Enfin qui jugera du travail réalisé et des qualités ci-dessus ? Tout d’abord le hiérarchique direct mais aussi et surtout le (la) patron(ne) de filiale car il est toujours demandé à ce(tte) dernier(e) de veiller de près au V.I.E. (un « investis-
sement de la Maison Mère », « un jeune talent »). De plus, le (la) DG de filiale est souvent très content(e) d’avoir un compatriote avec qui échanger dans la langue de Molière. En effet, si les postes de V.I.E. concernent plutôt les fonctions commerciales (marketing, ventes, études tactiques ou marché), il y a aussi quelques V.I.E. pour la production/distribution. En conclusion, si un jeune pharmacien se voit offrir un stage à l’étranger (rare car cher et hasardeux pour la société), qu’il (elle) s’empresse d’accepter après avoir vérifié sa capacité à vivre seul(e) à l’étranger. Si l’offre est un V.I.E.., elle qui sera toujours précédée de 3 à 6 mois, voire plus, de formation au Siège, ce qui est encore mieux car c’est à peu près sûrement le début d’une carrière ou du moins d’un passage
de quelques années à l’international, l’un comme l’autre marquant sensiblement la carrière de l’intéressé(e). Dernier point : on peut estimer que l’Industrie Pharmaceutique en France propose une trentaine de stages chaque année à l’étranger (réservés aux enfants du personnel considéré parfois à tort comme plus sûrs ou à des jeunes aux recommandations solides) et environ 75 postes de V.I.E. (Sanofi, Servier, P. Fabre…) Donc à vous de jouer !
En résumé: • Redynamisation de l’emploi vers de plus petites structures « high-tech », start-up ou PME = croissance externe. • Cercle vertueux de l’innovation comprenant petites et grandes entreprises (les thérapies d’avenir inclueront Anticorps, Thérapie celullaire, oncologie, infectiologie, neurologie). • Essor du digital dans le lien crée entre le laboratoire et le patient. • Évolution du contexte réglementaire, source d’emplois. • Émergence des stages et/ou V.I.E. à l’étranger. • Bénéfices importants des stages à l’étranger permettant de tester motivation, adaptation, curiosité et maturité personnelle de l’étudiant • Le V.I.E, comme accélérateur de carrière, même s’il n’est pas suivi d’une proposition de poste de l’entreprise.
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L’INDUS N°13 > Portrait
Portrait Frédéric Bassi Directeur Exécutif Affaires Pharmaceutiques et Réglementaires / Pharmacien Responsable Bristol-Myers Squibb DR.
Par Estelle Barbat
Études : • Diplôme d'État de Docteur en Pharmacie de l'Université de Nantes : Obtention de la thèse en février 1984 • 3e Cycle de l'école de Commerce Audencia (école supérieure de commerce de Nantes) pendant 1 an : Management et Marketing (9 mois de cours et 3 mois de stage, une vingtaine d'étudiants dans cette année dont seulement 3 pharmaciens ; ce cycle était effectué principalement par des ingénieurs ou architectes) Expériences précédentes : • 1987 Upjohn (2 ans) Laboratoire commercialisant notamment Xanax ou Solumedrol, qui fusionnera avec Pharmacia, puis cette fusion sera absorbée par Pfizer. - visiteur médical pendant 1 an - département des études de marché pendant 1 an Missions : Vérifier et analyser les positionnements des médicaments les uns par rapport aux autres sur le marché. • 1989 Bayer Pharma France (18 ans) - Études de marché et études stratégiques et économiques pendant 5 ans - Responsable des Affaires Economiques, Accords et licences de la partie Santé pendant 5 ans - Responsable adjoint au laboratoire de contrôle qualité et assurance qualité à l'usine de Sens pendant 14 mois - Pharmacien Responsable et Directeur des Affaires Economiques, Légales et Pharmaceutiques pendant 5 ans « Rester une période suffisante à un même poste est important pour acquérir une capacité optimale pour répondre aux attentes du poste. Néanmoins pour sortir de sa zone de confort, il faut accepter de prendre de nouveaux challenge pour se développer différemment si l'entreprise le propose. Il peut s'agir d'une gamme de produit différent ou bien d'un métier différent, … »
• 2006 Alexion (3 ans) - Directeur Europe des Affaires Pharmaceutiques de l'entreprise de biotechnologie américaine Alexion - Pharmacien Responsable Intérimaire de la filiale France Missions : Obtenir les AMM d'un produit pour une maladie orpheline, des ATU, mettre en place l'organisation pharmaceutique européenne et le circuit de distribution du produit en Europe • Octobre 2008 Bristol-Myers Squibb France - Pharmacien Responsable de toutes les opérations pharmaceutiques de Bristol-Myers Squibb en France - Directeur des affaires pharmaceutiques et réglementaires, pour tous les produits (OTC, de prescriptions, réservés à l'hôpital,...), qu'ils soient chimiques, biopharmaceutiques ou immuno-oncologiques Missions : Veiller à l'application du Code de la Santé Publique - Mettre en place et superviser une information pharmaceutique et réglementaire par la mise en place d'un système qualité - Gérer une équipe d'une vingtaine de personnes (dont la moitié sont des pharmaciens) pour organiser la revue des dossiers d'AMM et des variations pour soumissions et autorisations par les autorités - Valider tous les documents à destination des professionnels de santé ou du grand public, et des documents en interne de formation - Prendre les décisions concernant le suivi des lots mis sur le marché, et ce y compris lors des ruptures d'approvisionnement jusqu'aux décisions de rappel de lot. • Autres fonctions : 2009 : Élu à l'Ordre National des Pharmaciens au Conseil Central de la Section B (pharmaciens industriels) 2015 : Président de la Section B de l'Ordre National des Pharmaciens Missions : Défendre l'indépendance et la déontologie des pharmaciens dans leurs actes et décisions. Juger en disciplinaire les fautes déontologiques de ses pairs - Apporter soutien et conseils à nos pairs.
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L’INDUS N°13 > Portrait
ue vous ont apporté vos précédentes expéQ riences pour votre poste actuel ? « J'ai eu la chance d'occuper des postes très variés, qui m'ont permis d'acquérir une approche pragmatique par une bonne compréhension non seulement des codes, lois et règlements mais aussi du commercial et du business, utiles à mes prises de décision. Quand on me parle de marketing, de parts de marché, je sais à quoi cela correspond. »
• l a troisième concerne la relation avec les professionnels de santé : en effet, depuis le milieu des années 90 sont apparues la loi anti-cadeau, la loi « transparence » obligeant les entreprises du médicament à assurer et garantir une totale transparence dans leur relation avec les professionnels de santé, et la mise en place des obligations de déclarations concernant tout ce qui peut être lié à des liens d'intérêt pouvant déboucher sur des conflits d'intérêt pouvant avoir un impact sur les décisions des commissions officielles. • e nfin, on constate une complexification administrative, puisqu'à l'époque, seule l'Agence du Médicament était décisionnaire. Aujourd'hui, non seulement nous avons les autorités européennes qui permettent une harmonisation des décisions à l'échelon européen pour ce qui concerne les autorisations de mise sur le marché mais aussi en France, la Haute Autorité de Santé qui, par l'intermédiaire de la Commission de Transparence, donne son avis concernant (par exemple) la place du médicament dans la stratégie thérapeutique et le Comité Économique des Produits de Santé qui participe à la fixation du prix du médicament. Au sein des entreprises, toutes ces évolutions ont entraîné des modifications dans les structures. La partie sur la Transparence et les prix était prise en charge par les départements des affaires pharmaceutiques, tandis qu'aujourd'hui, la majorité des laboratoires possède un département dédié à ces dossiers qui doivent se faire en coordination avec les Affaires Pharmaceutiques et donc un mode de fonctionnement plus transversal et matriciel. »
uelles sont les qualités requises Q pour ce poste ? « Curiosité, pragmatisme, sérénité : certaines décisions ne sont pas faciles à prendre, en tant que Pharmacien Responsable, on peut être amené à se retrouver seul, et l'on est parfois obligé de refuser certaines choses ; il faut pouvoir le faire et expliquer pourquoi, tout en gardant comme seul objectif l'intérêt pour le patient et la santé publique. »
e regard que vous portiez sur l'industrie L pharmaceutique à votre entrée en études de pharmacie a-t-il changé aujourd'hui ? Dans quelles mesures ? « En 30 ans, l'industrie pharmaceutique a beaucoup changé, notamment d'un point de vue économique, celui-ci devenu très important voire prédominant. On peut noter 4 révolutions principales, qui ont fait évoluer l'industrie pharmaceutique, et dont l'impact économique est certain : • la première concerne le type de produit : il y a 30 ans, on ne trouvait pas de produits tels que les anticorps monoclonaux, les produits des biothérapies,… Aujourd'hui, une partie non négligeable, voire majoritaire des révolutions thérapeutiques est liée à ce type de produit : l'immuno-oncologie dans le traitement de certains cancers est un exemple. • la deuxième concerne la production : avant, tout était classique, à base de produits chimiques (ou à bases de plantes) ; maintenant, les entreprises en biopharmacie utilisent des bioréacteurs et des cellules murines pour extraire les anticorps monoclonaux. C'est grâce à cette évolution de la production que l'on voit apparaître des produits hautement spécifiques.
En conclusion toutes ces révolutions ont permis de faire apparaître des traitements révolutionnaires ; aujourd’hui on traite la Leucémie Myéloïde Chronique et les patients traités ont une espérance de vie similaire à celle des patients non atteints par cette maladie. Grâce à la trithérapie, les patients VIH positifs mènent une vie « normale » sans parler des évolutions dans le domaine des vaccins (éradication de certaines pathologies) ou dans le domaine des hépatites C, et d’autres révolutions thérapeutiques sont à venir avec le développement de l’immuno-oncologie, des thérapies ciblées ou des thérapies géniques.
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L’INDUS N°13 > Culture
Les tests compagnons, un pas de plus vers la médecine personnalisée Le diagnostic est présent depuis l’antiquité. Déjà, Galien, au iie siècle, utilisait ces techniques : les traitements étaient alors proposés en fonction d’une part de l’étiologie de la maladie et d’autre part des signes observés. Cependant aujourd’hui, les techniques de diagnostic ont considérablement évolué et se sont largement automatisées et standardisées. DR.
Par David Lalanne
Le diagnostic, quelle situation ? On distingue le diagnostic in vivo (imagerie) du diagnostic in vitro (analyse des fluides biologiques) : il est important de remarquer que le diagnostic représente 70 % de la décision médicale mais ne constitue seulement que 2 % des dépenses globales de santé 1. En termes de budget, notons que les interactions médicamenteuses sont la 5e cause de mortalité 2 et sont responsables d’une dépense de 100 milliards de dollars par an 3. Enfin, les essais cliniques, regroupant des patients sélectionnés selon certains critères, ne reflètent pas le quotidien des patients et leurs comportements de façon totalement fidèle en conditions de vie réelle. Ainsi, on remarque que certains médicaments deviennent inefficaces dans 70 % des cas 4 (problèmes d'observance, de prescription hors AMM, de reconstitution du médicament). Les thérapies ciblées, permettant de sélectionner des marqueurs spécifiques
dans le but d’être plus performant, consituteraient donc une solution pour réaliser des traitements plus sûrs avec un développement moins coûteux.
Comment définir ce que sont les tests compagnons ? Un test compagnon est un test diagnostic permettant de sélectionner les patients qui vont répondre le mieux à un traitement spécifique donné (ou thérapie ciblée). Il est intéressant de noter que plus de la moitié des 20 plus importantes entreprises de l'industrie pharmaceutique investissent de nos jours dans les tests compagnons, et qu'environ 130 entreprises (ingénierie, biotech) proposent des services pour ces tests.
Quels sont les différents acteurs, et leurs rôles respectifs, participant à l’essor de ces tests compagnons ? En premier lieu, il y a les industries pharmaceutiques
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qui développent les produits de santé et qui se veulent toujours plus au service de la santé des patients tout en essayant de dégager une marge intéressante. Ensuite, on trouve les laboratoires, hôpitaux, centres d’essais cliniques qui font le test à proprement parler et qui souhaitent une sensibilité et spécificité optimale pour répondre au mieux à la pathologie d’un point de vue médical. Puis, des domaines tels que la R&D et la production sont les premiers impliqués dans une fabrication à moindre coût de ces tests, tout en garantissant une reproductibilité et une qualité irréprochable. Enfin, on trouve les payeurs, à savoir les médecins, qui vont orienter les patients vers ces tests et donc vers le traitement spécifique associé, d’où l’intérêt pour les industries d’être très pertinentes sur les associations tests/traitement. Les assurances et le patient sont bien évidemment impliqués dans la sphère de ces tests compagnons.
L’INDUS N°13 > Culture
La FDA demande un lancement simultané du médicament et de son test compagnon mais l’EMEA demande, quant à elle, que le test soit lancé en amont du développement du médicament afin de pouvoir sélectionner à l’avance les patients potentiellement éligibles au traitement. Concernant le test, le temps de résultat doit être court mais garantir une certaine spécificité et qualité.
Quelles plateformes pour ces tests ? Les plateformes support de ces tests sont essentielles car chacune donne un résultat particulier pour un substrat donné. Ainsi, il est important de bien choisir sa plateforme en fonction des tests que l’on veut effectuer. Ces plateformes sont nombreuses, adaptées aux différentes structures de santé et on en distingue 2 types : • les plateformes décentralisées dites « point of care » : le résultat est rapide (15 minutes), pour une indication donnée, facile d’accès et de qualité acceptable, peu onéreuses. Ex : lecteur de glycémie • les plateformes centralisées dites « plateaux techniques » : le résultat est plus long (1 heure à 3 jours), plus de 200 tests sont réalisables, mais elles nécessitent du personnel qualifié, permettant une qualité spécifique et reproductible, plus chères. Ex : automates de mesure en laboratoire
Il est intéressant de noter ici l'initiative de l'entreprise française H4D, s'inscrivant dans une démarche de médecine personnalisée, proposant une continuité et une proximité dans l’accès aux soins pour des patients habitant dans des lieux isolés (dans les campus universitaires par exemple) grâce une cabine de santé futuriste et automatisée capable de prendre la mesure de paramètres clés tels que la tension artérielle, le rythme cardiaque, la pO2, l'IMC, la température mais aussi proposant la visioconférence avec médecin, les fonctions ECG, stéthoscope et fibre optique pour examen ORL comme cutané. Retrouver des tests compagnons dans quelques années sur de telles solutions ne semble pas inimaginable.
en test compagnon) ou encore les maladies du SNC (Parkinson, Alzheimer) pour lesquelles la demande est croissante. Un des objectifs à la fois actuels et futurs de l’industrie pharmaceutique est la connexion de ces plateformes afin d’obtenir en phase IV de développement du médicament, de plus amples informations sur le patient et ainsi développer et améliorer le test compagnon, et pourquoi pas dans d’autres indications. L’idée serait donc de sélectionner quelques centres de santé dans lesquels implanter ces plateformes centralisées afin d’y accueillir les patients tout en ne faisant pas d’ombre aux laboratoires d’analyses médicales. Sources : 1. Brian B. Spear, Margo
Des modèles commerciaux pharmaceutiques en pleine évolution
Heath-Chiozzi, Jeffrey Huff, « Clinical Triends in Molecular Medicine » Volume 7, Issue 5, 1 May 2001, pages 201-204
La tendance des modèles commerciaux pharmaceutiques est en effet de ne pas destiner les traitements à une population trop large, mais à des « niches » de populations pour lesquelles on sait que le traitement va être efficace. Les échecs en thérapeutique coûtant très chers aux laboratoires, ceux-ci se tournent donc vers cette médecine de niche pour laquelle ils sont plus pertinents, plus efficaces et donc plus rentables. Ils mettent donc en place des traitements plus spécifiques pour s’orienter vers une vraie médecine personnalisée. Ainsi, la stratification des patients par les tests compagnons serait intéressante pour certains traitements tels que l’oncologie (principal domaine avec des besoins
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2. Lesko LJ, Zineh I. « DNA, drugs and chariots: on a decade of pharmacogenomics at the US FDA » 3. Davies EC, Green CF, Taylor S, « Adverse drug reactions in hospital in-patients: a prospective analysis of 2695 patient-episodes » 4. Creeden J. Building bridges to the future of medicine: recommendations for boosting development of novel and companion diagnostics.
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Que demandent les autorités de santé vis-à-vis de ces tests compagnons ?
L’INDUS N°13 > Innovations
La thérapie génique : interview Anne Galy Pharmacien, DR1 Inserm, Directrice de l’Unité mixte de recherche UMR_S951 « Integrare » à Généthon, Directrice du programme thérapeutique sur les maladies sanguines et du système immunitaire à Généthon. DR.
Par Chloé Lahmi
ur quels principes est fondée la thérapie S génique ? Il s’agit d’une nouvelle approche thérapeutique, qui se base sur l’utilisation de gènes ou de séquences nucléotidiques, pour traiter une maladie. C’est un domaine assez vaste qui s’adresse au monde des biothérapies (sur des produits de thérapie cellulaire ou de thérapie génique), à la pharmacologie classique ou encore destinée aux vaccins. Il existe une grande palette d’approche de thérapie génique qui se décline sous plusieurs formes pharmaceutiques. On distingue les médicaments administrés in vivo (comme un médicament classique), dans ce cas on peut s’intéresser à des oligonucléotides qui sont modifiés pour les rendre stables. On peut également injecter des vecteurs viraux recombinants qui permettent de faire du transfert de gène (ex. : traitement des cécités d’origine génétique par des vecteurs viraux adéno-associés). Il existe une autre forme associée à de la thérapie cellulaire qui se réalise ex vivo, par modification génétique des cellules au laboratoire (par exemple la modification des cellules souches hématopoïétiques pour traiter des déficits immunitaires, ou l’ingénierie des lymphocytes T et les rendre efficaces contre le cancer).
quelle(s) fin(s) cette méthode est-elle utiÀ lisée, pour quelles pathologies ? De nombreuses pathologies sont concernées par la thérapie génique : comme les maladies génétiques rares, les cancers, les maladies cardio-vasculaires etc. On distingue malgré tout deux secteurs avec des avancées spectaculaires : les maladies rares monogéniques et les cancers. En effet, au travers des maladies rares on commence à développer des approches qui vont ensuite concerner des maladies plus fréquentes dans différents domaines. Par exemple, à partir d’approches utilisées avec succès sur des bébés bulles (syndrome de déficit immunitaire), on a les outils pour envisager des approches similaires pour des maladies plus fréquentes comme la drépanocytose. L’intérêt de l’innovation thérapeutique pour les maladies monogéniques rares est énorme car il y a un besoin médical qui n’est pas pourvu. Par ailleurs, certaines maladies modèles fournissent des pistes thérapeutiques évidentes. Pour les cancers, il y a la possibilité de faire de l’ingénierie des lymphocytes T pour aller détruire les cellules tumorales (par le biais d’un transfert de gènes dans les lymphocytes T). Les essais montrent des résultats très encourageants, c’est donc une piste qu’il faut développer.
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L’INDUS N°13 > Innovations
uel est l'avenir des biothérapies innoQ vantes, vont-elles devenir essentielles et pourquoi ? C’est un secteur nouveau mais qui commence réellement à se construire, à se consolider. Une biothérapie génique est complexe à développer par rapport à un médicament classique, il y a peu de recul au niveau de l’industrie, relativement peu de professionnels bien formés dans toutes les filières. Il existe actuellement beaucoup de travaux pour simplifier, rendre économiquement viable ce type d’approche. La biothérapie c’est souvent un produit unique personnalisé pour un patient et peut coûter très cher. Cependant les prix peuvent chuter, s’il y a un certain intérêt dans le domaine (exemple du séquençage humain). De nombreux bénéfices existent dans l’utilisation d’une biothérapie : une efficacité très ciblée, pas de toxicité, un effet très durable dans le temps. Par exemple, dans le cas de la thérapie génique hématopoïétique les enfants sont traités en une fois pour un résultat attendu sur de longues périodes, a priori, à vie. Le développement d’une biothérapie est donc plus complexe au départ que celle d’un médicament classique mais cette approche présente de nombreux avantages et parfois, ce sont les seules solutions thérapeutiques qu’il est possible d’envisager. es thérapies, notamment l'utilisation des C gènes, sont-elles acceptables d'un point de vue éthique et quels sont les risques d'une telle méthode ? Ces thérapies sont très encadrées d’un point de vue éthique et réglementaire. Nous utilisons des séquences de gènes humains qui sont dénuées de danger, comme « gène médicament ». Leurs propriétés sont vérifiées au laboratoire et il est indispensable d’obtenir une série d’agréments permettant de faire ces essais de thérapie génique chez l’Homme. Le Haut Conseil de Biotechnologie vérifie que la classification des produits est bien conforme d’un point de vue du risque et du danger et que les procédures de production et de confinement sont acceptables. Rappelons, que nous utilisons des éléments sécurisés pour les vecteurs. Les séquences de gènes ne diffusent pas à l’extérieur du corps du patient. On parle de thérapie somatique, ces séquences ne seront
pas transmises dans la lignée germinale de la personne qui sera traitée. Les Comités de Protection des Personnes vont vérifier l’analyse bénéfices/risques et les aspects éthiques pour la mise en œuvre du traitement et ses conséquences sur le patient. Tout essai clinique doit respecter les principes éthiques nationaux (loi de bioéthique en France) et internationaux notamment la déclaration d’Helsinki qui demande à ce que tout essai thérapeutique soit réalisé avec le consentement éclairé des personnes participantes. Cette étape visant à obtenir le consentement du patient se déroule sur de longues périodes de discussions entre le médecin, le patient et sa famille. e pharmacien a-t-il un rôle à jouer dans ce L domaine ? Les pharmaciens peuvent jouer un rôle très important à toute phase de la chaîne du développement de thérapies géniques. Dans les phases initiales en R&D, il peut être un chercheur s’intéressant au développement de nouveaux concepts médicamenteux et cherchant à obtenir des preuves de principe de l’efficacité de ceux-ci dans divers modèles. C’est de la recherche appliquée avec une finalité thérapeutique. Le pharmacien est très présent dans les phases de développement : études de la pharmacodynamique et de la tolérance, aspects réglementaires ou réalisation du contrôle de qualité, assurance qualité, biodistribution. Enfin sur les phases d’industrialisation, le pharmacien joue un rôle majeur dans un établissement pharmaceutique ou dans une structure hospitalière. La chaîne du développement du médicament innovant est très riche. Le pharmacien est un atout du fait de sa formation très polyvalente et de sa compréhension du développement du médicament. Il est indispensable de savoir travailler de manière transversale dans ce domaine émergent.
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L’INDUS N°13 > Retours de stages
Retours de stages
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Clément Piel et Camille Decaudin, étudiants en Pharmacie à Paris-Sud, nous rapportent leurs différentes expériences de stages, l'un en épidémiologie et l'autre en cancérologie.
Clément Piel Lors de sa 6e année Industrie en 2014-2015, il a effectué à l’Université de Bordeaux le Master 2 de l’ISPED en Épidémiologie d’intervention. Dans ce cadre, il a réalisé un stage de recherche en épidémiologie au sein de l’équipe Environnement et Santé du centre Inserm U897. Contexte scientifique : Les données épidémiologiques internationales attestent d’une plus grande fréquence de tumeurs cérébrales chez les travailleurs agricoles. Une hypothèse privilégiée pour expliquer ce constat est le rôle de l’exposition aux pesticides.
Néanmoins, à ce jour, très peu d’études ont pu explorer avec précision le lien entre la survenue de tumeurs cérébrales et l’exposition professionnelle à des activités agricoles précises et/ou à des pesticides spécifiques. Ainsi, l’objectif de mon travail était d’étudier le risque de survenue des deux principaux types histologiques de tumeurs cérébrales (gliomes et méningiomes) en fonction de l’exposition professionnelle à différentes activités agricoles, à partir des données de la cohorte AGRICAN. Cette dernière constitue au niveau mondial l’une des plus grandes études sur la santé des agriculteurs. Initiée en 2005, elle porte sur plus de 180 000 professionnels en lien avec le secteur agricole répartis dans 12 départements français. Lors de l’inclusion, un questionnaire rempli par les participants a permis de reconstituer leur calendrier professionnel complet et ainsi, leurs éventuelles expositions à 12 activités de culture et à 5 activités d’élevage. Depuis, un suivi régulier des sujets de l’étude a permis de relever l’information sur la survenue d’une tumeur cérébrale ou du décès.
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Résultats : Suite à l’élaboration du plan d’analyse et à sa soumission aux chercheurs de l’équipe,
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l’exploitation des données a permis de mettre en évidence un lien entre l’exposition professionnelle à certaines activités agricoles et la survenue de tumeurs cérébrales, en particulier pour les méningiomes.
»
De plus, les augmentations de risque observées étaient généralement plus importantes chez les sujets qui avaient réalisé des traitements pesticides au cours de leur vie professionnelle. Ces résultats vont dans le sens de notre hypothèse suggérant que certains pesticides pourraient être des facteurs de risque de tumeurs cérébrales. Cependant, il reste nécessaire d’affiner la mesure de l’exposition à ces substances afin de préciser ces premiers résultats.
Perspectives : Ce travail apporte des connaissances nouvelles sur la santé des agriculteurs français et a permis, pour la première fois, d’étudier séparément les deux principaux types histologiques de tumeurs cérébrales dans une étude de cohorte prospective. Il fera l’objet d’une publication sous forme d’un article scientifique qui est en cours de rédaction. Cette expérience a été à la fois enrichissante et passionnante. Aussi, je poursuis mes recherches sur cette thématique par une thèse de doctorat en épidémiologie. L’objectif principal de ma thèse est d’étudier les effets des expositions professionnelles à certaines familles chimiques de pesticides sur le risque de tumeurs cérébrales. Ce travail sera tout d’abord réalisé au niveau national à partir des données de la cohorte AGRICAN puis au niveau international grâce au consortium AGRICOH qui regroupe 28 cohortes agricoles réparties dans 12 pays sur les 5 continents.
DR.
L’INDUS N°13 > Retours de stages
Camille Decaudin, étudiante en 6e année de Pharmacie à la Faculté de Châtenay-Malabry, Stage de 6 mois, Département Oncologie, Sanofi. Durant mon stage chez Sanofi, j’ai été en charge d’un projet de recherche en cancérologie. La réalisation de Knock-Out (KO) de gènes d’intérêts (leur invalidation), par jonction d’extrémités non homologue (NHEJ) et recombinaison homologue (HDR) ; et la modulation de l’expression de gènes d’intérêts, ont fait l’objet de mon stage. Concrètement, je passe les 80 % de mon temps en laboratoire, et le reste du temps à travailler sur mes résultats. Le but étant de faire avancer les choses, c'est-à-dire, plus que dresser un état des lieux, proposer des solutions concrètes et parfois formuler des réponses. Pour faire de la recherche, il faut être très motivé, être prêt à passer de (très) longues heures sur un point extrêmement précis pour en extraire quelque
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chose, avec le lot de passion mais aussi de frustration qui peut venir avec. Une des astuces est de se rendre compte le plus rapidement possible qu’on ne sait strictement rien de son sujet, ou très peu. Il ne faut donc s’imposer aucune limite dans la recherche bibliographique en amont. Pourquoi avoir choisi le domaine de la cancérologie ? Car c’est une spécialité en pleine transformation, de plus en plus complexe. Il faut se mettre à jour en permanence donc on ne s’ennuie jamais. Si j’avais des conseils à donner aux futurs étudiants chercheurs, je dirai premièrement qu’il faut avoir un goût pour la biologie, la recherche et donc de la curiosité. Deuxièmement, savoir s'organiser est sûrement l'un des facteurs clés de la réussite : la préparation des expériences, vos recherches personnelles et les activités de recherche "périphériques" (conférences, séminaires, activités de votre département de recherche, etc.) prennent un temps conséquent. Dernièrement : la mobilité et l'anglais. La recherche demande souvent quelques sacrifices notamment le fait de se déplacer, en effet, il est à peu près impossible de faire toute sa carrière au même endroit. N'hésitez pas à aller faire au moins un stage à l'étranger, l'expérience sera enrichissante et vous permettra souvent de développer vos connaissances en langues. Ne dédaignez pas l'anglais qui est obligatoire au quotidien.
News in brief…
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The law was ratified on Tuesday, June 30th : from now on, all children have to be vaccinated before going to kindergarten, except in case of allergies or health risk. This decision was taken by the Governor of California and comes as a response to an epidemic wave of measles, affecting 159 people in the US. Some American parents refused to vaccinate their children and mentioned the possible link between vaccination and autism. These accusations have been refuted by science: vaccination protects children against several dangerous infectious diseases. Even though this measure is supported by the Republicans and the Democrats, some people also oppose it, such as actor Jim Carrey who qualifies the new law as “fascist”. La Croix, July, 2nd 2015
A new diagnosis Roche, the world leader in diagnosis, would like to detect cancers with a blood test and not with a biopsy anymore. The tumor DNA will be detected thanks to sequencing techniques. This method could be interesting when the tumor is in a hard place to get to or when there is not much tissue. Moreover, this is a less invasive, less expensive and less painful method; it could be useful for the initial diagnosis and also during the patients’ follow-up, notably to adapt the treatment and prevent relapses. http://www.lesechos.fr/ Industry – Pharmacy July, 8th 2015
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California: vaccination is now compulsory for children
Fighting melanoma
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The heatwave point The ANSM has published a clarification about the right use of medicaments during the heatwave. Indeed, some molecules can exacerbate health conditions and lead, for instance, to dehydration or heat stroke. For example, diuretics, which are prescribed to the elderly, can lead to dehydration and then to an overdose of some other medicaments. Neuroleptics can prevent the body from evacuating its internal heat, which can trigger heat stroke. To fight side effects, people need to drink a lot and must keep their medication in a cool place. Le Figaro, July, 1st 2015
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This type of cancer is one of the most aggressive and deadly cancers. The mix of targeted therapies appears to be a new treatment, even when the stage of the cancer is advanced. The goal of these targeted therapies is to obstruct the tumors’ growth mechanisms by blocking these molecules. Roche has combined two of melanoma inhibitors: BRAF Zelboraf and MEK Cotellic, to possibly extend life duration from 7 months to 13,7 months. However, these therapies are expensive and there is no miracle cure: prevention and sun protection are crucial. http://www.latribune.fr/ Industry - Pharmacy, July, 2nd 2015
by Agathe Perniceni
A link between statins and agressivity?
Sanofi’s reorganization Olivier Brandicourt, the new CEO of Sanofi for the past 3 months, announced that in 2016, the laboratory will be composed of only five units (with three new ones) and but not of seven like it used to. One will be devoted to general medicine and developing markets (generic medicines, consumer health products). Another, “Genzyme”, will be devoted to specialized medicine for meds supposed to treat rare diseases. Finally, the third one will be dedicated to diabetes and cardiovascular diseases. Two of the former units will remain: Sanofi Pasteur, for vaccines, and Merial, for animal health products. L’Usine Nouvelle, July, 15th 2015
A professor from the Medicine School of San Diego (California) and her team just published the conclusion of their study about the effects of statins on aggressiveness. This 6-month double-blind trial studied 692 men and 324 menopausal women. Women over 45 who had taken statins noticed a peak of aggressiveness during these 6 months. Men who had taken statins observed a decrease of their aggressiveness. The effects of statins are different from one person to another and depend on the sex of the patient. Egora.fr, July, 4th 2015
Discovery on parasitic cancers Some cancers are due to an infection by a virus, a bacterium or a parasite. It is the case of Theileria, a protozoan transmitted by ticks which causes lymphomas. An oncoprotein, which can also be found in the human body and is overexpressed in numerous cancers, has a key role in the spread of tumorous cells. Some molecules such as juglone and buparvaquone can desactivate these oncoproteins and fight against the parasite. The mode of action of buparvaquone indicates an effect on energy generation and on the progressive vacuolation of the cytoplasm as the principal lesion. The surface membrane and the nuclear membrane remain apparently unaffected until the cytoplasmic disruption is very advanced. Le Figaro, July, 16th 2015
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After its anti-cancer bracelet, Google launches its “intelligent bracelet”, a medical monitoring tool. Its measures pulse, heartbeat, body temperature… It will enable doctors to automate the follow-up of their patients thanks to intelligent sensors which can detect various data about the carrier, and some others about his or her environment such as noise or light exposure. These real-time data can be analyzed by the firm. This new object could be the first step leading to non-laboratory clinical trials. http://www.fredzone.org/, June, 24th 2015 begeek.fr
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Google launches a connected health
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L’INDUS N°13 > Teste TAGE MAGE
S'entraîner au TAGE MAGE 1. Compréhension Interview d’un enseignant-chercheur en management (juin 2009) – « La crise n’est pas seulement celle de l’économie, mais aussi, selon vous, celle du comportement des managers, et donc de la façon dont on les a formés. » Pourquoi ? > Il nous faut comprendre pourquoi, notamment dans le secteur financier, managers et dirigeants d’entreprise ont été pris dans un processus d’aveuglement collectif qui a consisté à rejeter la majorité des signaux d’alerte, à railler ceux qui pensaient autrement, à écarter les porteurs de mauvaises nouvelles.
résultats sous forme d’études de cas. C’est pourquoi ces cas d’entreprise sont souvent standardisés, au risque des stéréotypes et des solutions toutes faites. » – Quel est le point commun entre les écoles de management et les entreprises ? > Ces deux types d’organisation… A. privilégient la formation et l’emploi de spécialistes peu formés à l’approche critique. B. tirent parti de leur double échec pour se réformer en profondeur. C. conjuguent leurs faiblesses sur le plan des techniques de management. D. se ressemblent beaucoup trop pour travailler efficacement ensemble. E. sont co-responsables de la crise actuelle, sur le plan économique, et surtout financier.
– En quoi les formations au management seraient-elles en partie responsables de cela ? > Les écoles de management sont, elles aussi, des organisations, et souffrent des mêmes symptômes que les entreprises. On y valorise surtout l’acquisition des outils du management (comptabilité, finance, marketing, communication, gestion des ressources humaines), ciblant des techniques spécialisées, le "comment" (faire plus vite, mieux, moins cher), au détriment d’une façon de penser plus largement les problèmes : le "pourquoi ?", qui permet aux étudiants de poser des questions inédites, provocantes et ainsi stimuler leur esprit critique. Les sciences humaines, entre autres, permettent ce questionnement essentiel, mais elles sont peu représentées dans les écoles.
2. Calcul Deux bouteilles contiennent de la vinaigrette qui est uniquement constituée d’huile et de vinaigre. La première a une contenance d’1 litre et sa vinaigrette est constituée de 20 % de vinaigre. La deuxième a une contenance d’1,5 litre et sa vinaigrette est constituée de 75 % d’huile. On mélange le contenu des deux bouteilles. Quel est le pourcentage de vinaigre contenu dans la nouvelle vinaigrette ? A. 18 % B. 20 % C. 23 % D. 25 % E. 28 %
– Comment s’explique ce processus ? > Prenons un aspect parmi beaucoup d’autres, à titre d’exemple. Les "études de cas" sont un des fondements de l’enseignement du management ; elles permettent d’être "au plus près du terrain", en étant élaborées directement à partir de situations observées en entreprise, et publiées si possible avec leur accord. Mais les situations décrites et proposées aux étudiants sont souvent lissées et consensuelles, car rares sont les entreprises qui permettent à des chercheurs d’enquêter sans entraves sur une crise, une erreur de management ou un scandale, puis de publier ensuite leurs
3. Raisonnement/Argumentation Il semble que les dernières réformes des régimes de retraite ne suffiront pas. L’allongement de l’espérance de vie et l’augmentation du nombre de retraités menacent gravement l’équilibre financier des régimes de retraite. Plusieurs options s’offrent aux
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L’INDUS N°13 > Teste TAGE MAGE
décideurs. On peut allonger la durée de cotisation ou pousser l’âge légal de la retraite à au moins 65 ans. On peut aussi augmenter les cotisations retraites ou encore baisser le montant des pensions. Enfin, on peut faire appel à l’emprunt pour combler le déficit des caisses de retraite mais la dette de la France est déjà beaucoup trop lourde.
notre fleuve grossit comme un oued, (…) les affluents des deux rives aient leurs hautes eaux en même temps. A. Malgré les … et sachant que … il suffit que B. Bien que l’on ait fait des … et alors que … pour peu que … C. En l’absence de … et bien que … à condition que … D. En considérant les … et en supposant que … de sorte que … E. Compte non tenu des … et en considérant que … afin que
Quelle est la proposition qui correspond le mieux à ce propos ? A. L’augmentation des cotisations retraite est la seule solution. B. La situation est si grave qu’il faut obligatoirement retarder l’âge de départ à la retraite et augmenter les cotisations. C. Il faut lancer un emprunt d’État pour sauver nos régimes de retraite. D. Diminuer le montant des retraites est une solution possible. E. La retraite est amenée à disparaître dans un avenir plus ou moins proche.
6. Logique Quelle suite de lettres devrait se trouver à la place du point d'interrogation ?
538
516
313 238 ? 212 329
134
369
A. 456 B. 121 C. 823 D. 257 E. 224
4. Conditions Minimales Vous cocherez : A. Si l’information (1) permet à elle seule de répondre à la question, et si l’information (2) à elle seule ne permet pas de répondre à la question. B. Si l’information (2) permet à elle seule de répondre à la question, et si l’information (1) à elle seule ne permet pas de répondre à la question. C. Si les deux informations (1) et (2) ensemble permettent de répondre à la question, et aucune séparément ne le peut. D. Si chaque information permet séparément de répondre à la question. E. Si les deux informations ensemble ne permettent pas de répondre à la question. Il y a 30 élèves dans la classe d’Halim. Combien y a-t-il de filles ? (1) Il y a deux tiers de filles. (2) Il y a dix filles de plus que de garçons.
Le TAGE MAGE est une marque déposée par la FNEGE.
Plus de questions sur : www.tagemage.fr
5. Expression Trouvez la formulation, la plus précise, la plus logique, la plus claire. > Question : (…) travaux d’aménagement, (…) la maîtrise des crues est à peu près générale,
Solutions : 1. A / 2. C / 3. D / 4. D / 5. B / 6. E
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*Les termes «Cycle Mastère Professionnel» désignent un titre de niveau I de fin d’études RNCP à Bac+4/5 - Code NSF 331 n, enregistré au RNCP par arrêté du 31 août 2011, JO du 7 septembre 2011
La découverte et la vie
1er groupe pharmaceutique indépendant français Plus de 21 400 collaborateurs Plus de 3 000 chercheurs y préparent
les médicaments du futur 25 % du chiffre d’affaires consacrés à la recherche et au développement en 2014 29 candidats médicaments actuellement en cours de recherche Une présence sur les 5 continents, dans 146 pays 92 % des médicaments Servier sont prescrits hors de France Un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros pour 2014
Au cœur de l’innovation, Servier croit en votre talent. Intégrant toutes les étapes de la vie du médicament, nous sommes à même de proposer des opportunités, que ce soit en recherche, développement préclinique ou clinique, affaires réglementaires, production, assurance qualité ou encore marketing France et International. Si vous avez le sens de l’engagement, de l’enthousiasme, l’envie d’aller de l’avant... parlons ensemble de votre projet !
Campus 15 HP 5015 IF
Pour en savoir plus, allez sur le site www.servier-campus.fr destiné aux étudiants et jeunes diplômés ou bien contactez Mario Squélard, mail.drh.campus@fr.netgrs.com
Servier - 50 rue Carnot - 92284 Suresnes Cedex