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P 2: Editorial ( C.Locatelli ) P 3: Les Tontons Hingueurs ( P.Bigeard ) P 4: Cui qui l'a dit... ( J.P.Stefanato ) P 6: Camp à St Antonin ( J.P.Stefanato) P 8: Réunion plongée aux mélanges ' ( J.P.Stefanato ) P l 1: Rencontre secours plongée ( J.Miche1 ) P12: Du nouveau dans le vêtement sec (L.Giordano) P12: SSF (F.Poggia ) P14: Chronologie d'un accident ( C.Locatelli ) P15: Galerie de la Décantation ( J.P.Baudu ) P15: Source du Diable ( L.Casati ) P17: Creux des Abîmes ( J.M.Lebe1) P17: Puits de la Brême ( J.M.Lebe1 ) P23: Exploration vers les Abysses ( A.Nouailhat ) P29: Feuille "accident" SSF P3 1: 12e Congrès UIS ( La Chaux de Fonds - Suisse )

Photo ci contre: La dernière découverte de Momo


EDITORIAL: Christian LOCATELLI. En cette fin d'année 96, riche en explorations de toutes sortes, permettez à notre équipe, reconduite pour quatre ans encore par le conseil fédéral d'octobre, de vous souhaiter des plongées fructueuses pour l'année à venir et de bonnes fêtes de fin d'année.. Tout n'est pas rose dans cet avenir immédiat qui voit poindre des problèmes de toutes sortes, risquant de réduire notre champ d'action. Des interdictions de plonger fleurissent ça et là, surtout pour les résurgences situées dans ou près des villes sous prétexte de sécurité ou de pollution de captage. Des organismes à but lucratif, exportés des USA, arrivent sur le marché européen pour vendre du tourisme spéléonautique avec des règles de sécurité inadaptées à notre milieu, ce qui engendre déjà à cours terme des accidents sérieux, du type de celui survenu récemment à Palinuro (Italie), où notre ami Luigi CASATI a ressorti la dernière victime "pièce par pièce". Je me garderais bien ici de parler des brevets CMAS de plongée souterraine, censés ne pas avoir d'échos dans notre pays ayant déjà des brevets d'enseignement. Ces brevets ont déjà fait l'écho de vives réactions dans les numéros précédents de notre bulletin, de la part de plongeurs spéléos WS. Vous lirez d'ailleurs dans les pages suivantes les explications de Jean Pierre STEFANATO qui donne son point de vue sur cette question, ainsi que le billet d'humeur de Philippe BIGEARD pour mettre une touche devpoésie" dans le débat. La position de la commission plongée FFS est toujours claire sur le sujet: nous ne souhaitons pas la création de diplômes de plongée souterraine, qui engendreraient de sérieuses contraintes pour notre activité. Les brevets d'enseignement existants nous ont déjà prouvé qu'ils étaient loin de supprimer les imperfections de celui-ci et qu'ils ont même confirmé de mauvaises démarches dans la transmission de notre savoir faire. Cette situation a par contre eu un coté bénéfique avec la création d'une commission interfédérale au sein de laquelle beaucoup de problèmes peuvent être évoqués et discutés, qui peut être un véritable échange entre plongeurs spéléos de différentes tendances, sur des sujets divers comme les plongées aux mélanges ou les secours.

Ceci sans oublier son rôle principal qui est d'unifier et de faire progresser les méthodes d'enseignement, ce que certains font avec brio. Tous ces problèmes n'empêchent pas les plongeurs spéléos de continuer à progresser dans leurs explorations, repoussant toujours les limites du possible. On peut se poser des questions sur les motivations qui poussent certains à dépasser toujours les limites de profondeur, mais le fait est que nous n'avons encore pas enregistré d'accident cette année provenant de cet état de fait, alors qu'il devient courant dans quelques équipes de passer allègrement la barre des 1OOm. Olivier ISLER, dont nous connaissons depuis longtemps les capacités hors pair, réalise la profondeur de 165m dans le Petit Goul , à Bourg St Andéol, le 26 mai 96, alors que son coéquipier Sylvain REDOUTAY atteint la cote -190m dans Fontaine de Vaucluse le 6 septembre, à la veille d'une opération Télénaute destinée à explorer le fond de cette résurgence. L'engin s'étant pris dans le fil de ce dernier, et le suivant chargé de le décoincer s'étant bloqué à son tour, c'est Pascal BERNABE assisté entre autre de Frédéric BADIER qui descendra le rechercher à la cote de 160m, puis de 120m la semaine suivante. Quant à Luigi CASATI, il a poussé une pointe dans la résurgence du Diable, au pied du Vercors, jusqu'à 560m à la profondeur de 137m. Dans un autre registre, Bernard GAUCHE réalise la première traversée La Finou - Gouffre de Padirac, les 6,7 et 8 septembre, aidé par une bonne équipe de copains. Il parcours 20 Kms en 3 jours, en traversant 22 siphons. Au-delà de l'exploit sportif, c'est la réussite d'un homme qui cache derrière sa modestie un tempérament hors du commun, et qui a sû motiver une solide équipe de soutien. Vous trouverez dans cet Info une B.D. humoristique, histoire de se dérider un peu; elle est réalisée par Alexis NOUAILHAT, illustrateur animalier et spéléo de Gap, qui a déjà illustré Spélunca NO35 en 89. Nous en profitons pour vous rappeler que vos dessins ou photos sont toujours les bienvenus pour illustrer ce bulletin, et aussi pour nous excuser auprès de ceux dont nous n'avons pas pû passer leur article dans ce numéro par manque de place; ce sera fait en février, c'est promis.


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LES TONTONS FLINGUEURS (ou les cousins des oncles d'Amérique)

Finie cette face maculée d'argile et cette candeur mâtinée d'inconscience, la bougresse s'est transformée en Lolita aguichante!

Au pieds de la belle c'est la cohue, le riche oncle d'Arménie, gardien de sa dote, et depuis toujours soucieux de son éducation veut la barder de diplômes. Cet autre oncle, photographe, qui après lui avoir fait son album de jeunesse à sa façon, se transforme en son "protecteur", révélant ses caches secrètes et son anatomie intime savamment voilée dans des revues au papier glacé pour voyeurs lubriques. Aussi le très sournois oncle Jules (Jules désigne aussi un accessoire de nuit utilisé avant l'usage des W.C., chercher l'autre synonyme...) si doué pour la faire briller dans les salons parisiens et autres shows masturbo-tek, promet de la sauver des barbares incultes, et ainsi l'épar ner des "poignées de graviers" et autres "guerres du feu", adulée par ses nouveaux fans "les fekkies" elles pourra enfin avoir l'avenir qu'elle mérite. Et encore cet oncle éloigné, restaurateur bucolique lui faisant déjà faire des passes avec des gogos déviants adeptes du "coïtus interuptus", utilisant la gastronom~elocale comme façade. Et n'oublions par les rédacteurs et autres marchands du temple, qui veulent la faire défiler dans leurs boutiques. Tout ce monde hulule en cœur: extirpons Cosette de l'enfer des Ténardiers, ces gaulois à peine sortis de la préhistoire, pendons les et divulguons les trésors amassés sous leur tas de carbure à l'insu de la petite! Que règne un nouvel ordre et une pensée unique! Mais Cosette ne comprend pas, et se souvient avec une grande tendresse de ceux que l'on veut faire passer pour les Ténardier. Emue elle se rappelle ses amis de la première heure, dont beaucoup sont morts pour avoir soutenu ses premiers pas, ou de l'avoir trop aimée. Certes, ils était pauvres, maladroits, mal attifés,voir canactériels et pour mieux s'occuper d'elle, s'engueulaient fréquemment; mais ils ont su l'aimer telle qu'elle était et ont donné sans

Et voilà qu'elle se découvre des oncles, qui lui veulent le plus grand bien, leurs sourires bienveillants cachant mal leur faciès cyanosés par le désir, car faute de n'avoir pas su voir sa vraie beauté, il n'ont d'yeux que pour les rondeurs affriolantes que sa nouvelle maturité vient de révéler, et sont prêt à l'inceste quelque en soit le prix à payer pour la belle et sa vraie famille. Je dédie cette prose à tous ceux qui grattent dans leurs trous de chiotte, topographient, qui humblement partagent leur joies simples entre amis, les anonymes, ceux qui ne sont plus là à qui l'on doit beaucoup et que l'on oublie pas, aux vreux spéléos alcooliques, aux poètes jurassiques, aux niphargus libidineux, et toute la faune trouvant sa pitance dans ces endroits sordides appelés grottes, cavernes ,gouf'fre, rectum et autre ... et aussi à mes collègues en proie au mirages de la gloire et de la reconnats-


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Çui là qui l'a dit, c'est lui qu'y est (d'a bord) (PStefanato -juillet 1996) Ca faisait un moment que le clavier m'en démangeait puis, coup sur coup le dernier Sifon et le dernier M o m'ont fait craquer. Comme en plus on a reporté notre expé à Thouriès pour cause de crue (de C02) ça me laisse un peu de temps pour écrire. Ne vous attendez à rien de sanglant, juste rargumentation laborieuse de quelqu'un qui essaie de se forger une opinion à partir de ce qu'il sait et de ce qu'il croit. Pour le sensationnel, voir les commentaires acerbes (ou croates, bien sûr) qui ne manqueront pas d'accompagner cet article. Les propos qui suivent n'ont aucun caractère officiel : je ne parle qu'en mon nom. En fait je suis globalement d'accord avec l'exposé de Joëlle mais je ne comprends pas comment elle en arrive à ces conclusions. Reprenons depuis le début. 1 - LES STANDARDS C.M.A.S. :historique :

Bref rappel : la CMAS est la confédération qui regroupe l'ensemble (ou presque) des fédérations nationales de plongée. La FFESSM y est donc naturellement affiliée (c'est même un membre fondateur). Pour les fédés de spéléo l'organisme équivalent s'appelle I'UIS. Un des rôles de la CMAS est d'harmoniser l'enseignement de la plongée et les brevets nationaux (équivalences CMAS) de rilaiiière à ce qu'un brevet français soit reconnu ailleurs et réciproquement. Cette volonté d'harmonisation s'est aussi portée sur la plongée souterraine, en particulier lorsque la commission plongée souterraine était présidée par Miledge Murphy (US). Ce dernier a proposé (dans les années 1985) des standards de plongée souterraine qui prévoient 4 niveaux de dficulté dans les siphons, 4 niveaux de plongeur et 4 niveaux de cadre, une notion d'assistance basée sur la plongée couple etc. .. (no comment). Ces brevets ont maltieusement été approuvés par le comité technique de la CMAS et sont donc en vigueur depuis. Qu'est-ce que ça change pour nous ? Dans l'immédiat rien, puisque les Fédés ne sont pas tenues de se mettre en conformité avec ces

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standards. Par contre un pays qui estimerait avoir besoin de standards pourrait se référer à ceux de la CMAS. 2 - LES S T A N I ) m S C.M.A.S. : position de la C U de janvier 1996 :

Depuis 1992 le président de la commission CMAS plongée souterraine est fiançais (notre maître et quelque, Claude Touloudjian, pour ceux qui auraient loupé quelques épisodes). Il est bien entendu dépité devant l'inanité des standards CMAS actuels et leur inadéquation à la plongée souterraine telle qu'on la pratique majoritairement dans le monde, à part en Floride et autres zones colonisées. Ses arguments étant SufGsamment étayés il a obtenu carte blanche du comité technique de la CMAS pour proposer de nouveaux standards plus réalistes. Dans un souci de concertation la CIA, organisme représentatif des moniteurs de plongée souterraine des deux Fédés (FFS et FFESSM), a été consultée et a proposé, après un vote majoritaire la motion décrite dans le précédent Info-Plongée. Cette motion proposait de limiter la réglementation au "cavern-diving" (il est symptomtique de ne pas avoir nommé ça "plongée en vasque") et de se borner, pour la pratique non commerciale de la plongée souterraine, aux recommandations adoptées par la même CIA ce qui me convenait tout à fait. 3 - LES STANDARDS C.M.A.S. : position de la Commission FFESSM d e plongée souterraine (AG de mars 1996) :

Touloum nous explique lors de cette AG que le comité technique de la CMAS exige des standards permettant la délivrance de brevets, en particulier sous la pression de pays qui souhaitent exploiter leurs ressources touristiques spéléo-subaquatiques (afknées ou potentielles). Se sentant en porte à faux entre la CMAS et les plongeurs spéléos fiançais ils nous soumet sa démission de la présidence de la commission CMAS de plongée souterraine. Cette démission reviendrait à entériner de fait les standards CMAS actuels sans possibilité de revenir dessus à court terme. Devant ce dilemme (et cet ultimatum cruel) j'ai personnellement choisi de transiger en acceptant que la FFESSM propose pour la


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CMAS des standards qui préserveraient au mieux la liberté de pratiquer en dehors des structures commerciales. C'est cette position que j'ai clairement expliquée lors de cette AG où j'ai effectivement fini par me facher tout rouge quand on m'a accusé de mauvaise foi. 4 - LES BREVETS (mourir du cancer ? impossible, je suis contre - Pierre Desproges)

Quelques réflexions en vrac :

- Je suis bien entendu d'accord pour retarder le plus possible toute restriction à la pratiuue non commerciale de la plongée souterraine en France. Mais je ne souhaite pas prendre le risque de subir un jour par négligence une réglementation aberrante. Or si l'adnupiistration fiançaise s'est pour l'instant contentée des règles de sécurité que nous avons produites, il faut bien reconnaître que la notion d'autonomie en plongée souterraine sur laquelle elles sont construites n'y est jamais clairement définie. Il y a fort à parier que nous serons un jour amenés à le faire. - Les lecteurs attentatifs auront remarqué que j'ai exclu à trois reprises la plongée commerciale : en effet si cette forme de pratique devait s'implanter (je devrais dire s'officialiser) en France, il est fort improbable qu'elle échappe longtemps à toute réglementation. C'est donc à nous, pratiquants bénévoles, d'être vigilants voire d'anticiper si nécessaire.

- Les brevets de spéléo gênent-ils vraiment les spéléos ? Les brevets de plongée gênent-ils vraiment les plongeurs ? Je constate plutôt que ces brevets ont contribué à augmenter les niveaux techniques en ce sens qu'ils représentent une référence et un moyen d'apprendre.

- Comment peut-on supporter d'être moniteur de plongée souterraine et en même temps nier toute référence à des niveaux de plongeurs ? Un plongeur novice, un plongeur initié, un plongeur perfectionné sont des niveaux objectivables par la participation aux deux niveaux de stages couramment admis. Pouvons-nous en toute conscience leur proposer les mêmes conditions de plongée ?

- Citer l'affluence touristique comme une conséquence des brevets paraît bizarre : c'est au contraire parce qu'il y a aHuence (donc risque

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accru) que des brevets nous seront imposés. Plutôt que de gaspiller de l'énergie en disputes entre pro et anti nous ferions peut-être mieux de nous intéresser à ceux qui vendent de la plongée souterraine en France : ils ont tout intérêt à ce que cet engouement se développe et ils s'adressent à un public de plongeurs subas qui sont fiiands de brevets et autres amulettes.

- La meilleure preuve que je ne cherche pas à me valoriser par des diplômes c'est que : 1 je n'ai aucun diplôme de spéléo, 2 - il reste encore un ou deux diplômes de plongée que je n'ai pas passés.

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5 - LA FERMETURE DES SITES :

- La majorité des sites qui sont fermés sont des captages. Pour les quelques autres, ce ne sont pas les brevets qui font fermer les vasques, c'est l'ignorance (celle des propriétaires et celle des plongeurs). Sur quels critères un propriétaire peut-il se baser pour autoriser ou pas quelqu'un à plonger ? La présentation d'un Ausweiss signé par une commission plongée n'équivaut-elle pas à un brevet qui tairait honteusement son nom ? - Le meilleur moyen d'agir contre les structures commerciales ne serait-il pas de proposer nousmêmes le même service ? Si des instructeurs nord-américains sont venus dans le Lot, ce n'est ni pour le Cahors ni pour le cabécou (encore que) mais pour vendre des brevets à des touristes allemands qui pourront ensuite plonger en Floride ou au Yucatan sans stage préliminaire. Nous critiquons cet envahissement saisonnier au parfùm colonisateur des touristes étrangers qui déplacent leurs propres structures commerciales pour plonger chez nous. Mais comment réagirions-nous si l'un d'entre nous décidait de monter une structure commerciale capable de drainer cette demande ? Après tout ce n'est pas forcément incompatible avec la libre pratique de la plongée souterraine. Peut-être même aurions nous tous à y gagner, à condition de gérer le phénomène au lieu de le subir. 6 - LES CHEVALIERS :

J'aime bien la chronique du Nyphargus. Sa conclusion est tragiquement réaliste mais en ce qui me concerne je ne vois guère d'autres solutions que celles que j'évoque ici. Par contre je suis sûr que les chevaliers ne disparaîtront pas : ils continueront à nous faire rêver mais ils


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concluront de plus en plus souvent le récit de leurs exploits par la liste de leurs mécènes et pourvoyeurs. Ils rempliront pour la plongée le rôle des pilotes de FI pour la voiture, alimentant par leurs hauts faits le fond de commerce de ceux qui ont pignon sur vasques. Peut-être auront-ils d'ailleurs eux-mêmes pignon sur vasque, associant ainsi passion et gagne-pain (entre nous, ça vous fait pas un peu envie ?). Après avoir débuté ma carrière militante à la FFS je suis allé voir comment ça se passait à la FFESSM, malgré la publicité qui lui était (déjà) faite dans 1'Info Plongée de l'époque. J'y ai découvert des possibilités d'expression, moyennant le respect d'une éthique de la plongée souterraine basée sur l'enrichissement collectifplutôt que sur le profit individuel. Yen vois qui ricanent dans la salle : ils feraient bien d'avoir un regard plus critique sur leur chapelle. A propos de la FFESSM, les licenciés de la région Rhône-Alpes Bourgogne Auvergne devraient demander à leur déléguée FFESSM (c'est Joëlle, vous ne le saviez pas ?) pourquoi elle a refusé de présenter une demande de subvention et a déchiré le rapport d'activité de sa région plutôt que de le remettre au secrétaire

FFESSM COMITE ATLANTIQUE-SUD FFS COMITES POITOU-CHARENTES ET AQUITAINE CAMP A ST ANTONIN NOBLE VAL DU 8 AU 15 JUILLET 1995

1 - PARTICIPANTS : Cyril Belon, Didier Bonis, Jean-Claude Collette, Bernard Gauche, Eric Hagège, Eric Morin, Jean-Pierre Stefanato, Gilles Jollit (du 8 au I l ) , Laurent Rouchette (du 12 au 15), David Nau (le 9).

2 - DEROULEMENT DU CAMP :

- Le 8 : plongée de mise au point au Ressel, puis installation à Cadène, gîte 4 étoiles, sympathiquement mis à notre disposition par Jacques Sabatié, du CDS 82. - Le 9 : équipement de Thouriès et début du portage (3 bouteilles).

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Pb

(c'était pourtant avant qu'on parle des brevets). Et en plus, à la FFESSM, y'a de l'ambiance! En ce qui me concerne j'ai choisi de hancer en partie les expés de ma région en récupérant quelques subventions plutôt que de me soumettre uniquement aux caprices capitalistiques des sponsors. Il est notable qu'au niveau régional le rattachement à deux fédés fonctionne généralement bien (stages et expés communs, sans distinction d'appartenance) alors que les relations nationales sont parfois si houleuses. E h il est à rappeler aussi qu'un travail administratif important est fourni par les membres de la Commission FFESSM : parmi les résultats les plus récents on peut citer les règles de sécurité en plongée souterraine (amendées et validées par la CIA de janvier 96), les recommandations concernant la pratique de la plongéee souterraine (dont une première version a été proposée à la CL4 de janvier), le cycle de réflexion sur la plongée aux mélanges (initié par la CIA sur une proposition de la M S S M ) , les brevets de cadres (proposés par la FFESSM, d'abord rejetés par la FFS puis validés conjointement). Et en plus de tout ça on arrive quand même à plonger (en vasque, il est vrai...).

- Le 10 : suite du portage à Thouriès, visite de Poulso-Guero, de la Source Bleue et plongée

à la grotte de la Mangrove. - Le 11 : plongées à St Symphorien, au Fourfoul de Malpérié, à St Géry. - Le 12 : plongée de pointe à Thouriès. - Le 13 : plongée de topographie à Thouriès et déséquipement. Le 14 : plongées à la Source Bleue et au Gourp de Féneyrols. - Le 15 : pliage du camp.

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3 - PLONGEES A THOURIES : Le 12 l'épreuve commence par la séance d'habillage à l'entrée de la grotte, alors que le soleil des matins de juillet darde ses rayons etc... Suivent les cent mètres du siphon d'entrée puis les 380 mètres de galerie parcourus en essayant de ne pas trop transpirer dans les fourrures polaires et de ne pas percer le néoprène de la combinaison étanche. Les ressauts à escalader succèdent aux biefs avant d'arriver à "l'embarcadère" ou


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on rechausse les palmes. La galerie d'abord large se rétrécit progressivement, le plafond se rapproche de I'eau pendant que le bruit s'amplifie. Le casque racle le plafond puis la galerie s'ouvre sur un lac où une cascade de trois mètres éclabousse en grondant. C'est la dernière épreuve avant la vasque du siphon terminal.

Le coursier m'attend; j'easy ride jusqu'au premier relais. A peine reparti je constate que j'ai perdu ma montre; heureusement Cyril m'a prêté la sienne (ça s'appelle la double sécurité). J'atteins le premier palier à -40 après 57 minutes de plongée, à 500 mètres de la sortie. Plus que cinq heures de décompression!

Enfin à 11 heures 30, les copains me voient disparaître dans le siphon 2, harnaché d'un scaphandre dorsal composé de trois bouteilles de 20 litres contenant du mélange ternaire et de I'air. Pour faire bonne mesure je rajoute deux bouteilles latérales de 15 litres contenant du mélange suroxygéné et de l'air. Je palme une cinquantaine de mètres avant de rejoindre le propulseur Aquazepp déposé par Gilles.

A -9 Eric Morin me rend visite et ressort quelques flacons vides ou inutiles. A -6 c'est au tour de I'autre Eric (Hagège) de venir me distraire. Celui-ci, plus sournois, s'est muni d'un instrument de torture cérébrale sous la forme d'un cahier de rébus et autres mots fléchés niveau CE1-CE2. Au bout de cinq heures d'immersion et dans une visibilité ambiante plutôt intime ces futilités me laissent perplexe mais il insiste le bougre! A tel point que je suis contraint d'arrêter l'oxygène pur, qui gêne ma concentration, pour terminer à I'air un jeu des 7 erreurs.

Vingt minutes plus tard j'abandonne le 15 litres de surox à -40 avant de reprendre ma chevauchée. Après un point bas à -57 la galerie remonte à -47; c'est là que je pose la deuxième bouteille de 15 litres, à 800 m de la vasque du siphon. J'attaque ensuite la galerie de -60 que j'avais explorée I'an dernier à la palme. Un décrochage en baïonnette m'oblige à prendre deux virages en épingle à cheveux qui, à -60 à I'air, sur un Zepp bien lancé, font assez video-game. Au bout de 35 minutes d'immersion je gare mon coursier dans le sens de la sortie, à -63 au bord du puits qui constituait mon terminus de I'an dernier, à 975 m de l'entrée. Je respire maintenant le mélange à base d'hélium qui me permettra d'avoir l'esprit clair pour amarrer mon fil-guide et explorer la suite. Je sonde dans le puits en m'efforçant de mémoriser le maximum de détails de ce paysage que je suis le premier à visiter. J'atteins le fond à -75. La galerie se poursuit, toujours vers l'Ouest, mais la roche est nettement plus corrodée avec des festons noirs. Je parcours 70 mètres à l'horizontale avec un point bas à -76,5 à plus d'un kilomètre de la surface connue (on se plaît à espérer que l'autre surface soit plus proche). Je regarde la suite constituée d'un dédoublement de la galerie qui semble descendre encore un peu, pour autant que je puisse en juger sur les cinq mètres de visibilité dont je dispose. Je rembobine quelques mètres pour trouver un bon amarrage au fil et quitte à regret cet endroit sympathique après avoir prélevé un échantillon de roche.

Et puis la dernière minute de déco s'affiche sur le chrono et on se rapproche de la surface presque à regret. J'ai même l'impression de déranger : mes petits camarades qui ont rejoint les deux consignés d'office se livrent à un concours de sauts des plus fun dans la vasque d'où j'émerge. Ils ont tôt fait de me déséquiper et de reconditionner le matériel qui doit ressortir. Ils sont déjà informés de l'essentiel de ma plongée par les messages échangés pendant la décompression. Je leur livre quelques impressions supplémentaires avant de m'acheminer lentement vers la sortie. Le jeudi 13 nous accompagnons Bernard à Thouriès où nous attend Daniel, un des pompiers plongeurs rencontrés la veille, qui est venu voir notre équipement. II semble un peu surpris de nous voir allumer les frontales à acétylène juste avant la mise à I'eau. Bernard plonge en utilisant deux bouteilles de 20 litres acheminées le jour-même et les gaz restant de la plongée de la veille. Ce ma tériel lui permettra de dérouler 270 mètres de fil entre l'extrémité du fil métré à 450 mètres et le début du fil déroulé en première en 1994. 11 poursuit ensuite jusqu'au point haut de -47 et effectue les relevés topographiques au retour. Le siphon terminal de Thouriès est donc cartographié sur 750 mètres. Nous savons maintenant que le terminus actuel est à 1040 mètres de l'entrée


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de ce siphon. Ces 300 mètres de topo aurons coûté 4 h 30 de plongée à Bernard. Nous sortons le soir-même l'ensemble du matériel. Cyril avec les 35 kg du Zepp sur le dos évoque Rocketman mais pas question pour lui de s'envoler, au contraire. Plusieurs aller-retours sont nécessaires jusqu'au siphon 1, puis dans le siphon dont la visibilité n'est plus qu'un lointain souvenir.

II est important de souligner l'indispensable travail d'équipe réalise par tous les paFticipants ainsi que la très bonne ambiance qui a dominé ce camp. II faut dire que la

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qualité de l'hébergement mis à notre disposition par Jacques Sabatié y a beaucoup contribué. Et vous savez quoi? On envisage d'y retourner l'an prochain : deux plongées de pointe et un équipement complété par une enceinte de décompression devrait nous permettre de progresser encore dans cette magnifique galerie noyée de Thouriès. Affaire à suivre ! Note de l'auteur : En fait de suite le camp de juillet 96 a été reporté pour cause de gaz carbonique (ta mère?).

COMMISSION INTERF'EDERALE D'AGIXEMENT Déléguée FFS Joëlle LOCATELLI 4 rue Claude Bernard 0 1810 BELLIGNAT

Délégué FFESSM JP STEFANATO 244 Avenue de Limoges 79000 NIORT

Niort le 2 avril 1996. COMPTE-RENDU DE LA REUNION DE REFLEXION SUR LA PLONGEE SOUTERRAINE PROFONDE AUX MELANGES LYON 13 ET 14 AVRIL 1996 1 - LISTE DES PARTICIPANTS : Le samedi : Christian THOMAS, Marc DOUCHET, Patrick BOLAGNO, Frédéric BADIER, Jean-Pierre STEFANATO, Hubert FOUCART, Pascal BERNABE, Benoît POINARD, Claude T O U L O U M D M , Joëlie LOCATELLI, B r n o MAURICE, Pierre LICHERON, Gilles FROMENT, Philippe BIGEARD, Ludovic GIORDANO.

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- Le dimanche

: les mêmes moins Patrick

BOLAGNO et Marc DOUCHET, plus JeanPierre IMBERT et Christian LOCATELLI. 2 - BUT DE LA DEMARCHE : La démarche initialisée par cette réunion vise à produire des recommandations concernant la pratique de la plongée souterraine avec utilisation de mélanges à base d'hélium. Ces recommandations devront pouvoir être

diffùsées dans un but de prévention des accidents par une information fiable, définissant les contours d'un risque qui pourrait dès lors être consenti (ou pas) puisque connu. En cours de réunion nous avons réalisé combien ce but était ambitieux : en effet chaque propos publié est susceptible de transformer en cadre réglementaire le simple cadre référentiel que nous visons dans cette discipline encore fortement expérimentale. Nous nous contenterons donc dans un premier temps d'un simple état des lieux des pratiques les plus répandues. 3-RECENSEMENT DES ACCIDENTS : La mesure du risque passe par un recensement des incidents et accidents survenus, ramenés aux nombres de plongées effectuées ces 10 dernières années en Europe. Une évaluation à la louche estime ce risque entre 0.5 et 2 % d'accidents majeurs, ce qui devrait donner à réfléchir. En fait nous n'avons aucune idée précise du niveau de risque encouru : le seul moyen pour y parvenir serait la constitution d'une banque de données répertoriant précisément les plongées effectuées


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(caractéristiques détaillées) et les incidents ou accidents subis. Hubert Foucart et Pascal Bernabé nous proposent dans ce but une enquête à diEùser largement et à leur retourner (formulairejoint).

4-LES INDICATIONS DE LA PLONGEE A L'HELKJRI : La notion d'engagement (profondeur-tempsdaculté) est souvent citée comme décisive. Ahsi tous les participants plongent à l'air à plus de 60 IQ mais la plupart préfèrent utiliser l'hélium dès 50 m quand les conditions de plongée se compliquent (distance importante, travail précis à effectuer, conditions &ciles). Or nous savons tous qu'une plongée "simple" à 60 m peut rapidement se compliquer. 5-LA GICLETTE : - Buts de la giclette : - utiliser les tables à l'air, - mélange simple à réaliser, - économique. - Limites : - % d'He limité à 15%, - pas d'inconvénient à réaliser un mélange héli-air (pas de manipulation d'oxygène), - profondeur limitée par la Pp02 et par la narcose. - Décompression : "enrichir" la table air utilisée

- remontée lente (entre 5 et 10 mlmn),

- paliers anticipés (2 à 3 paliers de plus, selon la table), - utilisation de l'oxygène sous forme de nitrox ou pur, - effectuer à l'oxygène les paliers de 6 et 3 m donnés pour l'air (sauf tables prévues pour l'oxygène). - Inconvénients : - pas toujours plus court que les tables Doris, - limites vite atteintes (narcose, essoufiement ou hyperoxie).

6-CHOIX DES TABLES : : Ces tables ne sont pas publiques : elles appartiennent désormais à la Comex. Une recherche effectuée par la Commission Midi-Pyrénées de la FFESSM a

- Tables DORIS

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révélé qu'il circule plusieurs versions de ces tables donnant des temps de déco notablement différents pour une même plongée. Ces tables sont d'une conception assez ancienne où l'azote et l'hélium était considérés comme un seul gaz. Elles ont été calculées à la main puis adaptées e q érimentalement. JP lmbert les considère comme fiables dans la zone 70 à 80 m où ont été réalisées le plus grand nombre de plongées. Au delà de 100 m il estime leur taux d'échec entre 15 et 20 %, avec risque de développer un neurologique sous l'eau (entre 40 et 20 m).

- Tables TANTD

: Elles ont été développées

dans un cadre récréatif. On ne sait rien de leur mode de validation, ni de leur gamme tempsprofondeur.

- Tables Héliox du Ministère du Travail : Elles sont supposées fiables mais leur utilisation est économiquement d8icile à envisager.

- Logiciels : Leur mode de calcul est dérivé des tables BÜWmm. On déplore le manque de recul sur leur utilisation. Chaque plongée calculée n'est validée que par l'utilisateur. Ils peuvent servir d'élément de comparaison pour d'autres procédures de décompression (par exemple adaptations des tables Doris au profil d'un siphon). Il serait tout de même intéressant de savoir si certains d'entre eux sont dangereux (attention à ceux qui permettent l'utilisation de gaz "exotiques"). En conclusion : Faute de mieux nous continuons à utiliser les Doris pour lesquelles JP h b e r t prodigue les recommandations suivantes

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- Pp02 fond de l'ordre de 1,4 à 1,5 bar, - éviter de passer trop profond du trimix au nitrox (pas en dessous de 40 à 50 m), non seulement pour des questions de narcose, mais aussi parce que l'azote s'élimine moins facilement que l'hélium, - boire abondamment pendant la déco (1 litreheure).

7-REFLEXION SUR LES SECOURS EN CAS DtACCLI>ENTNEUROLOGIQUE : - Traitement sur place : L'intervention doit être rapide et efficace : kits médicaux Comex,


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oxygéno- thérapie et liquide (boisson ou transfusion). Le problème de la réimmersion ou du maintien en immersion est évoqué : tables australiennes 30 à 60 mn à -9 à l'oxygène pur puis remontée de 12 m par mètre. L'utilisation des cloches immergées pourxait permettre une première médicalisation.

- Evacuation : Doit combiner conf'ort et rapidité. Quant au circuit d'alerte il doit prendre en compte le caisson disponible le plus proche ainsi que le médecin compétent : une mise en préalerte est souhaitable lors de plongées particulièrement expO sées. Utilité des caissons monoplaces de transport : malgré des risques réglementaires ces moyens mobiles de recompression seraient très utiles. Se pose le problème de leur prix et de la disponibilité de ceux qui existent (voir modèle italien, copie du SOS en moins cher). - Médicalisation

: Les accidents au trimix doivent être traités à I'héliox (une bulle d'hélium traitée au nitrox grossit).

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En conclusion : Eviter la banalisation de certaines plongées (interventions, portages).

8-OXYGENE : - Pp02 couramment utilisées : Un tour de table dégage les tendances suivantes : - 1,6 bar en progression (plus d'oxy que les Doris), entre 1,6 et 1,8 bar aux paliers nitrox, palier à 12 m en cloche à l'oxy, ou dans l'eau au surox (sans forcément majorer le temps), palier à 9 m (avec ou sans cloche), - surox le plus tôt possible (à la place du mélange fond).

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- -02 recommandées :

- au fond : 1,4 à 1,5 bar, - aux paliers : 1,6 bar.

A noter la publication récente au JO de tables à la giclette destinées aux corailleurs. Ces tables prévoient une déco à l'oxygène à 12 m dans l'eau.

- Etude de Keneth Donald : Ch Thomas nous fait un résumé de son article sur la neurotoxicité

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de l'oxygène d'après les études de K Donald. Il en ressort que statistiquement le taux d'accident neuro en immersion croit nettement au delà de 1,6 bar. A 1,9 bar ou peut éventuellement prendre en compte un facteur temps. La convulsion hyperoxique se traduit par une inconscience de 5 à 10 mn suivie d'un état de choc de plusieurs heures rendant illusoire l'intervention d'un plongeur d'assistance ou l'utilisation d'un masque facial. Au sec le seuil toxique est nettement plus élevé. De plus la sensibilité est très variable non seulement d'un individu à l'autre mais encore pour un même individu dans le temps ce qui rend inutiles les tests en caisson à 18 m. On peut donc supposer que la déco en cloche est moins risquée de ce point de vue que la déco en immersion. L'utilisation dans ce cas d'un déverseur rejetant à l'extérieur l'oxygène expiré est recommandé pour éviter une élévation trop importante du taux d'oxygène dans la cloche (risque d'explosion ?).

- Remarque : nous n'avons pour l'instant pas eu connaissance d'accident lors de paliers à l'oxygène à 12 m ou à 9 m en plongée souterraine.

9-PREPARATION DES MELANGES : Dégraissage : Les méthodes décrites consistent à l'emploi d'un détergent (Baltane ou Altène 21 ou dégraissant alimentaire) ou d'un solvant (tichloroéthane ou trichloréthylène) suivi de plusieurs rinçages et d'un séchage par ventilation à l'air (tube plongeur au fond de la bouteille). Les petites pièces peuvent être traitées au détergent dans des bacs à ultrasons.

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Matériaux compatibles avec l'owaène : Lubrifiants : Voltalec pas très performant à remplacer par Krytox de Dupont de Nemours (voir JP Imbert). Les joints (en particulier haute pression) doivent être compatibles avec l'oxygène.

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Remplissaye des bouteilles : Pour l'oxygène seule la méthode par transvasement est économiquement applicable. La mise en pression doit être la plus lente possible pour éviter les points chauds. Des anti-retour sont recommandés sur les flexibles de transvasement.


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Les mesures défuiitives de pression sont effectuées après refi.oidissement des gaz. Lors de la constitution des trimix une mesure du taux d'oxygène est recommandée sur le mélange intermédiaire (après ajout de l'hélium).

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10-ACTIONS A MENER : - Procédures de transvasement : H Foucart et Ch Dequein.

- Banque de données plongées : H Foucart et P Beruabé.

- Filtration de l'air : Pour le gonflage complémentaire des bouteilles de nitrox (et pour le gonflage des bouteilles dégraissées en général) l'utilisation d'un filtre supplémentaire est recommandé. Cette sécurité a pour but de minimiser le risque d'introduction d'un brouillard d'liuile dans l'oxygène ou le dépôt d'hile sur les partois des bouteilles dégraissées. Un autre moyen de minimiser ce risque consiste à tamponner l'oxygène par transvasement d'air à partir d'une bouteille pleine avant de terminer le godlage au compresseur. - Marquage des bouteilles : La définition de nomes de marquage des récipients est envisagée : couleurs, indications de la composition, profondeur d'utilisation... Par contre la création éventuelle de normes de robinets spécifiques est très mal perçue.

- Cahier des cliarges cloche souple : H Foucart et JP Stefanato.

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Kit de sécurité et d'oxygénothérapie : en parler à B Gauche.

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Marquage des bouteilles : JP h b e i t et F Badier.

- Agrément

des plongées (très) profondes : la question est posée à propos d'une demande de subventionnement par la FFESSM d'une plongée à 180 m, qui reviendrait de fait à cautionner ce type de plongée alors qu'aucune garantie de sécurité n'existe.

- Prochaine réunion : fixée aux 23 et 24 novembre à Toulouse (sera c o n h é e ultérieurement).

RENCONTRE " SECOURS PLONGEE" DE LECCO (ITALIE DU NORD) Obiectif: - Présenter la civière étanche. - Faire utiliser cette "BarrelIa" par nos collègues plongeurs italiens. - Recueillir des critiques pour améliorer notre prototype. Organisée efficacement par Luigi CASATI , en présence de Paolo VERICO (responsable National du Soccorso Spéléologico), de Livio RUSSO (médecin), et d'une douzaine de plongeurs venus de toute l'Italie, les différents exercices se sont déroulés dans le lac de Como, par une profondeur de 10115m, les 9 et 10 novembre 1996. Il résulte de ces plongées, que des modifications sur l'équilibrage, l'encliquetage des gants, et le masque facial de la victime peuvent être envisagés. Il se confirme également que l'acquisition de matériel de communication, pour les accompagnateurs et le blessé, est tout à fait indispensable pour des raisons de sécurité évidentes. A l'issue de ce week-end, il a été décidé de tenir au courant le "coordinatore de la commissione spéléo subacquea" des prochains développements de notre prototype et de maintenir un contact régulier avec les plongeurs italiens. Christian LOCATELLI ( Président de la Commission Plongée Souterraine de la FFS) participait à cette rencontre, montrant ainsi son intérêt pour nos travaux. Jacques MICHEL L'équipe de Dijonnais tient à remercier particulièrement Luigi CASATI et sa compagne Béatrice DELL'OKO, pour l'accueil chaleureux dont elle a été l'objet ...


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LE VETEMENT SEC Suite à la réunion sur la plongée souterraine profonde aux mélanges les 13 et 14 avril 96, s'est posé, parmi beaucoup d'autre, le problème d'une éventuelle rupture de fermeture éclair. L'issue fatale dans les triinutes qui suivent la rupture parait évidente à tous les plongeurs ! Réflexion sur le problème...O et pourquoi pas une double fermeture (superposées) ? Nous savons tous que la double sécurité...çà marche !.. Pai donc soumis le projet à Pascale et Eric, du magasin Topstar à Pessac, qui se sont très vite intéressés au nouvel aspect technique de ma requête. Soucieux de satisfaire du mieux possible aux exigences du plongeur, et conscients de l'importance de cette évolution en matière de sécurité, ils

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ont soumis mon projet à l'usine de fabrication de Cestas. Deux semaines plus tard j'ai été cherché mon TP7 triple maiile extérieure (bien plus solide), munis d'une double fermeture éclair. Surcoût de l'opération : le prix de la fermeture éclair. à l'usage : la première fermeture est délicate à fermer, superposition oblige. - Testée sur deux plongées profondes avec de longs paliers (-115 et - 132) aisance parfaite dans les mouvements, et surtout tranquillité d'esprit. - Le Néoprène triple maille extérieure, a repris toute son épaisseur; à suivre... Pour tout renseignement : TOPSTAR, 43 avenue Jean Jaurès 33600 PESSAC 2Z 05 56 45 42 09.

Ludovic Giordano

TROUVE - TROUVE - TROUVE - TROUVE - TROUVE - TROUVE - TROUVE

Une montre de plongée dans le Goul de la Tannerie (Bourg Saint-Andéol) Je la rendrai à celui qui me la décrira avec précision. Philippe MOYA T2 04 75 46 62 36

- C.P.I.R. : Prochainement un questionnaire sera envoyé à chaque "Correspondant Plongée Inter Régions", afin de faire l'analyse des actions entreprises par chacun d'entre eux. Je vous rappelle qu'ils sont chargés de

seconder les C.T.D., et d'induire une dynamique entre les plongeurs afin de réaliser des secours efficaces. - L'idée de créer ces postes est venue de Benjamin et moi-même au cours d'un exercice "civière-plongée" au printemps 95 en Ardèche. Au comité directeur de l'automne suivant le S.S.F. m'écoutait d'une oreille attentive à ce sujet. J'élaborais donc le cahier des charges pour la réunion de Dijon des l e r et 2 avril 95, au cours de laquelle un appel de candidature fut lancé, afin de composer une liste de C.P.I.R., se répartissant sur tout le territoire.


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EXERCICE SPELEO SECOURS REGIONAL POST SIPHON 26 et 27 octobre 1996 AVENDESPEYSSE Commune de Bidon 07 ORGANISATEURS : Le SSF de l'Ardèche, avec la participation de la Région C et de l'équipe de plongeurs de Dijon animée par Jacques Michel (chargé de mission par le SSF pour la réalisation d'une civière utilisable en siphon). Contacts : - Patrice Martel 75 65 08 99 - Frédo Poggia 76 24 43 85 - Christian Dodelin 79 63 83 30 OBJECTIFS : Le prototype "3" civière siphon est prêt et conditionné pour être transporté et mis en place en fond de gouffre. Cette civiere sera donc testée en situation réelle dans un siphon à -170, à 2h30 de l'entrée, afin de vérifier les problèmes liés à son transport, sa mise en oeuvre en fond de gouffre et son reconditionnement pour la sortir de la cavité. La sortie d'une victime du siphon sera poursuivie par une évacuation classique en civiere TSA par le gouffre. Les spéléos rhônaipins sont sollicités pour assurer le portage de la partie plongée, l'équipement du gouffre, l'évacuation classique dans les galeries et puits et le déséquipement de la cavité. Ce sera l'occasion de tester également le dispositif d'appel de renforts interdépartementaux et inter-zones par les canaux officiels.

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peuvent être beaucoup plus larges que celles du cahier des charges. Lors de diverses démonstrations et manipulations, l'approbation de l'assistance a été unanime. Au Ressel, des essais furent effectués par diverses équipes. Malheureusement, la résurgence étant trouble, la plongée n'a pas pu être aussi efficace que nous l'aurions souhaité. - Au cours de la réunion débat du soir, on y a surtout éclairci et expliqué les relations et interconnexions entre les intervenants d'un spéléo secours plongée : C.T.D, S.S.F. National, C.P. I.R, plongeurs. Différents thèmes furent aussi abordés : - Types d'intervention - Recensement et listing des plongeurs et des cavités (départemental et régional) - liaisons avec les pouvoirs publics - Relations avec les médias - Localisation et maintenance du matériel secours-plongée - Fiches de secours et protocole de réquisition - Assurances - Déplacements - Prévention et formation La matinée du dimanche a été consacrée à de nouveaux échanges plus basés sur les techniques de plongée : - désobstruction - explosifs - démellage recherche d'un plongeur communication(s) - transport en siphon - lestage containers - médicalisation - soins - etc...

- C'est dans les rencontres de ce type, que chacun trouvera la place qui lui revient, augmentant en cela la qualité des sauvetages spéléo plongée.

Rencontre Spéléo Secours Plongée

- La deuxième rencontre Spéléo-SecoursPlongée s'est déroulée à Tour de Faure dans le Lot, en novembre dernier. - Une quarantaine de personnes se sont rendues à l'invitation du S.S.F. dont 3 C.T.N, 14 C.T.D, 4 C.P.I.R, 21 plongeurs et l'équipe de Dijonnais emmenée par J. Michel. Les plongeurs venaient des départements : 12, 16, 19, 24, 31, 33,46,64, 79, 81, 82. L'intérêt a été très vif chez les participants dès le début de la présentation de la civière et du sac étanche. II s'est avéré que ces applications en secours,

Idée Prévention : Les plongeurs que nous sommes, sont bien moins sédentaires que les spéléos traditionnels. Aussi il serait souhaitable que chaque équipe possède dans son véhicule l'annuaire des CTD de tous les départements. - II suffit de la demander à son propre CTD pour se la procurer

Bonnes plongées ! Frédo POGGIA


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CHRONOLOGIE D'UN ACCIDENT Cet accident, qui s'est passé en 96 dans un site connu, nous montre toute une accumulation de problèmes qui conduisent à une issue fatale, c'est un exemple à méditer. Les plongeurs sont deux "niveau IV" FFESSM, dont l'un plonge souvent en résurgence. La çavité possède deux étroitures sévères à partir de -30m. Ce jour là, deux de leurs coéquipiers vont équiper en fil d'ariane non assez tendu jusqu'à la chatière, et déposer des bi couplés à -3 et -6m. Le premier plonge'', équipé d'un 2x1" dorsal et d'un 'OL et d'un 12L en dépose un autre 12L alu à -12m, et retend le fil. Vraisemblablement, il dépose son 12L, sur lequel il a respiré jusqu'ici, près de l'étroiture. Le second plongeur est d'un 2X12L en dorsal et d'un 121, et d'un 9L en ventral. Le plongeur 1 décapelle tous ses blocs et franchit l'étroiture en respirant sur le IOL ventral. Il passe palmes en avant, en tirant le bi et le mono avec la main droite, et déroule le fil de la main gauche, qu'il fixe après l'étroiture. Le ~longeur2 déca~el'et'us ses blocs 1' Pr'mière étroiture, respire sur le 12L ventral et passe tête la première en poussant ses blocs. Il dépose le 12L entre les 2 étroitures, fixé au fil. Visibilité d'environ 2m, après 13mn de plongée. Le plongeur 1 franchit la seconde étroiture palmes en avant, vérifie la stabilité de l'éboulis et pousse les cailloux en arrière; le plongeur 2 lui passe son 2 x 12L et respire sur son mono 9L. Derrière, tous deux recapellent et laissent leurs blocs monos sur le fil d'ariane. Au pied du talus de glaise qui fait suite se trouvent 3 fils d'ariane, dont une corde de 10mm, qui remontent vers la paroi rocheuse. Pour ne pas les croiser, le plongeur 1 décide de longer le mur d'argile en déroulant son propre fil. A -6m, les restent sur à Peu près 3m, les plongeurs observent les fossiles... Les des du plongeur jndiquent 12' bars et 80 bars Pour le plongeur 2; Prennent la décision de faire demi-tour. ( A notre avis, les tiers étaient déjà bien mangés! NDLR) Le plongeur 2 redescend le premier, pas très vite; le plongeur qui le Par fois, en enroulant le fil, s'installe et attend. La visibilité est très réduite. En bas, le plongeur 1 attend 5 à lOmn que '7

l'autre décapelle et passe l'étroiture. Mais ce dernier s'agite et crie, il se relève et le premier l'imite. Ils découvrent une poche d'air d'environ lm3, la hauteur d'eau est d'environ 1m20. Le plongeur 2 explique alors qu'il a ses 2 manos à O ( ceux du premier indiquent encore 70 bars dans chaque bloc) et qu'il n'y a pas d'air dans le mono 9L qu'il avait déposé (et fermé? NDLR). Par ailleurs, le fil d'ariane s'est emmêlé dans son casque quand il relevé. Le plongeur 1 démêle le fil et récupère le mono 9L. Tous deux se partagent les détendeurs du bi du plongeur 1. Le plongeur 2 constate une fuite à la ,..binetterie du mono et essaye en vain de Il s'agite de plus en plus et commence à paniquer, il se débat en essayant d'enlever son gilet. Le plongeur 1 l'aide et le bi tombe; déséquilibré, il lache le mono 9L. Il tente de calmer son coéquipier, mais ce dernier vide le détendeur du bi qu'il respire. Tous deux respirent alors dans la cloche et sur la bouteille restante. Lorsqu'il n'y a plus d'air, le plongeur 1 largue son gilet avec le bi. En criant, il demande à son collègue de se calmer. Avec sa palme, il recherche son bloc de déposé à l'avoir trouvé, contr6bars), il le montre à son voisin lé sa pression qui se calme un peu. II lui donne le détendeur et fois rapidement tandis que le celui-ci respire ne respire quluneseulefois. fait 86mn que la plongée à commençe; ils sont dans la cloche depuis 26mn. Tous deux s'immergent ensemble en échangeant le détendeur. Le plongeur 1 passe l'étroiture le premier et essaye de tirer le second; mais après débattu, ce devient inerte. Le plongeur 1 reprend le détendeur, il ne reste qu'une goulée d'air. Il lache le plongeur 2 et continue en apnée; en bout d'apnée ( picotements dans la nuque et les talons), il retrouve le premier bloc de 12L du plongeur 2 entre les deux étroitures. 11 respire plusieurs fois, largue avait gardé, et la prele bloc de 10L mière étroiture tête et bloc en avant. A 30m, avec une meilleure visibilité, il retrouve le bloc laissé avec 150 Il hésite, puis décide de ne pas retourner vers le plongeur 2 qu'il a laissé inerte, et tente de remonter doucement en tirant sur le fil dtafiane. 11 fait les paliers de 12,9,et 6m, donne l'alerte par l'intermédiaire d'un plongeur qui vient à sa rencontre, et sort sans faire les 55mn de paliers à


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3m, ce qui lui vaudra un séjour en caisson hy-

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Le Spéléo-Secours sortira le corps du plongeur 2 resté derrière la deuxième étroiture, ainsi que le matériel des victimes.

EXPLORATIONS GALERIE DE LA DECANTATION Réseau de la Cotepatière S t André de Cruzières (07) Le 13/07/96, Catherine m'aide à porter le matérie1 ( bi 7 L) jusqu'au siphon De Joly. Je pose mon fil et part pour rééquiper ce siphon. Après 3m de progression, j'aperçois une cheminée sur la gauche. Je continue dans le réseau principal. Au retour, je retrouve le passage à tâtons dans la touille. Je m'y engage et sort rapidement. Après un petit ressaut, je laisse mes bouteilles pour continuer en rampant sur une dizaine de mètres. La galerie s'agrandit et aboutit dans un lac qui devient siphonnant.

Le 19/07/96, avec Patrick, nous retournons plonger le SI (7m), puis portons le matériel jusqu'au S2. La galerie est tapissée de glaise, ce qui nous oblige à attacher notre fil à des plombs. Nous plongeons le S2 (10m) pour déSOURCE DU DIABLE Pont en Royans (LuigiCasati1J.J. Bolanz) Explo précédentes : 1968: Robert Jean (Roy) et Guy Sevenier 330m / -50.1976: Frederic Poggia arrêt -74, 1981 arrêt -81. 1994: J.L. camus, environ 440 m, -87.1995: ~ è T~~~ sur 350 du ~2 par ~ . ~ ~J.L.d camus, F.Vasseur.

Jean Pierre BAUDU

boucher dans une salle où nous trouvons un S3 (40m). Après ce siphon, nous atteignons une galerie de plus en plus glaiseuse. Il nous faut progresser à plat ventre pour atteindre le S4. Je plonge dans du chocolat liquide. Après une courte descente, l'eau s'éclaircit. Je me trouve dans une faille verticale dont le fond est à 6m, la suite du réseau est impénétrable. Le retour s'effectue dans une forte touille ( visibilité 5cm maxi) et dans des galeries exondées gazées. SI: 7m - 60m de galerie glaiseuse - S2: 10m S3: 40rn - 30m de galerie très glaiseuse - S4: 15m, - 6m - Total: 160m de nouvelle galerie dont 70m noyés. Participants: Portage: Catherine Baudu (Cesame). Plongeurs: Patrick Serret (Cocalière), Jean PierreBaudu ( Cesame).

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Sur invitation de J.L.Camus, première reconnaissance de Luigi le 02-05-96 jusqu'au précédent terminus, la plongée de pointe est annulée à cause d'une crue. Du 7/08 au 14/08/96 : une premiere pointe de Luigi permet de rajouter 60 m de fil, arrêt à - 114 , la galerie continue à descendre par crans à 45 degrés. Une seconde pointe de Luigi, quatre jours plus tard porte le terminus à - 137111 , 60 de fil déroulé, arrêt sur une portion plate de 20 m, ça redescend derrière, demi-tour sur autonomie. Plongée de 480 minutes, les paliers ont été effectués sans cloche (argon dans le vêtement), le S2 du Diable mesure maintenant environ

560 m, pour une profondeur de 137 m, dont 230 en dessous de - 50. Une technique inédite à été mise au point pour améliorer le rendement du portage des relais, il ~ , suffit pour celà, avant le retour des plongeurs, d'obstruer la sortie du siphon avec des bouteilles, ainsi 20 blocs passèrent le S I en un temps record! A noter la tentative infructueuse de J.L.Camus de faire la jonction entre la buse de captage et les robinets de pont-en-Royans. Participants : Luigi Casati (le plus beau des italiens), J.J. Bolanz (le Kaizer), J.L. Camus, Marc Cottin, Marc Staticelli (le Stat.), Zdenek Zencak (double Z), Bertrand Tixier (super Cosette), Philippe Bigeard (Bibige). Merci à JO Favre-Novel et Yves Perret pour la corde de la tyrolienne qui nous a permis d'évacuer l'infâme tas de maténe1 en préservant notre dos déjà mis à rude épreuve pendant les portages.


GROTTE DU DIABLE ST EULALIE EN ROYANS (DROME) Croquis L.CASATI1996 RedessintS en A4 par C.Locatelli ( hauteurs amplifiĂŠes)

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e des Grands Goulets

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Captage d'eau pour Pont en Royans


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Le Creux des Abîmes Andelarre - Haute Saône (882,44 - 293,32 - 302m.)

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1 I

C'est un regard sur un ruisseau souterrain dont l'aval est en relation avec la Font de Baigne, distante de 3,32 km., comme l'a montré une coloration du S.C. Vezoul de 1944. L'amont pourrait être alimenté par les entonnoir-perte d'hdelarre (une coloration du S.C. Vezoul en 1978 à la perte des égouts est ressortie à la Font de Baignes) et dlAndelarrot ? Le creux des abAmesse présente comme une vaste doline de sous-tirage de vingt mètres de diamètre au milieu de la vallée sèche Andelarrelhdelarrot au Nord et Mailley au sud. Au fond de la doline un passage étroit donne au sommet d'un puits en diiclase. Au fond, un nouveau pa;sage étroit permet d'accéder au ruisseau à -27m Une trentaine de mètres de galerie 2x2m conduisent au siphon amont. Celui-ci pourrait avoir été plongé car une tige métallique est fichée juste au départ du siphon, amarrage idéal pour un fil d'Ariane ? Vers l'aval, la galerie s'abaisse au bout d'une vingtaine de mètres, pour se transformer ensuite en voûte mouillante étroite. Une visite en février 96 nous avait permis de franchir la voûte mouillante aval, moyennant une courte apnée. Derrière le conduit finit par se relever pour buter un peu plus loin sur un siphon. Nous sommes de retour le 30 mars. Le siphon aval est une diaclase de deux mètres de large qui plonge à trois ou quatre mètres (la visibilité nulle ne permet pas de

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lire les instruments). Une fouille en aveugle aussi complète que possible des deux côté de la diaclase n'a donné aucun résultat. La longueur est d'environ cinq mètres. Au bout on sort la tête dans une cloche sans suite. La visibilité dans le siphon amont est nettement meilleure : quarante centimètres...Au bout d'une vingtaine de mètres, on sort dans une cloche. La suite se trouve en rive gauche sous la forme d'un laminoir qui devient impénétrable à - 3 mètres. D. DRUMETZ - J.M. LEBEL - L. OSVALD 1 Corn Plongée de la LISPEL ;S. GUIGNARD 1CDS 25.

Font de Baignes Baignes - Haute-Saône (879,17 - 293,84 - 220m.)

Quatre plongées de re-désobstruction de l'entrée et de recherche en 95 et 96 ont permis de trouver la continuation de cette cavité à 420 m. de l'entrée sous la forme d'un lamiuoir de 50 cm. se développant à -22m Le développement est porté à 445 mètres. Exploration en cours. J.M. Lebel

Le Puits de la Brême Maissière Notre Dame - Doubs (886,98 - 242,42 - 330m.)

Les bonnes conditions météorologiques de ce mois d'avril ont permis de découvrir et d'explorer une vaste galerie noyée, faisant passer le développement connu de cette cavité de 55 à 340 mètres. A l'étiage, le puits se présente comme un goufEi-e ovale de 10 mètres par 20 environ aux parois verticales très érodées. Un talus d'éboulis et de blocs quatre à cinq mètres en contrebas plonge sous la surface de l'eau. Selon le niveau des eaux, le goufie peut fonctionner en perte partielle de la rivière de surface la Brême ou au contraire l'alimenter avec un débit pouvant atteindre 15m3Is. Le spectacle de ces flots sombres vomis par


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spasmes dans ce cirque sauvage est alors très impressionnant. Il s'agit d'me cheminée d'équilibre sur le réseau hydrologique drainant le plateau d'OmansrValdahon et de Montrond, dont le bassin d'alimentation est évalué à au moins 150 km2 (dix fois celui du Verneau). Le goufie du Paradis et le réseau du Leubot notamment sont rattachés à ce réseau. Les résurgences principales en sont la source du Maine et de 1' Ecoutot distantes de plus de 6

descendit à - 22 dans une diaclase de 0,5 x 2 m. [5]. Le G.S. l'vlagma avait exploré en 1976 un petit conduit à -23 m. et, en 1980, parcourt 40 mètres dans m e galerie amont [6. Ce 13 avril 96 le niveau était très bas pour la saison puisqu'un arbre mort a été nécessaire pour atteindre l'eau située environ 6 ou 7 mètres par rapport au bord du gouf3-e. Six mètres sous la surface on atteint la lèvre de la diaclase1 x 8 m. que l'on

km. du puits de la Brême [l][2]. Plus précisément, le système Brême-Maine (qui draine le plateau d'0rmansrValdahon) possède une difiluence vers I'Ecoutot (qui draine le plateau de Montrond), sans que l'inverse soit vrai [3]. Le G.S.D. a débuté les explorations en 1967. La description mentionne un puits en diaclase de 6 x 4 m. jusqu'à -30, s'évasant ensuite pour déboucher sur deux galeries à 35 m dont la principale a été parcourue sur m e quinzaine de mètres jusqu'à -40 [4]. Elle est assez éloignée de celle de Francis Le Guen en 1978, qui en deux plongées

descend jusqu'à -2 l m Celle-ci s'élargit en salle. La visibilité est mauvaise (1,5 m. environ). C'est donc au petit bonheur que l'on poursuit la descente dans un éboulis de pierres et de gros blocs polis jusqu'à -27 m., à une quinzaine de mètres du pied de la diaclase d'entrée. On survole ensuite de massifs blocs anguleux sans voir ni plafonds ni parois. Ayant suivi une direction NordIOuest, je maintiens ce cap. A une cinquantaine de mètres de l'entrée apparaît une diaclase haute et étroite, sans doute vue par F. Le Guen à son terminus. Un peu en dessous et à droite un passage bas sous de



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gros blocs se présente, l'éclairage n'accroche rien derrière. L'étroiture franchie on remonte le long d'une grosse dalle pour se trouver sur ce qui semble être un énorme bloc décoilé du plafond. Ni paroi, ni plafond en vue, on poursuis au compas vers le Nordouest jusqu'à 90 mètres de l'entrée, en £in d'autonomie en air. Plongée de 48 mu. dont 20 mu. de paliers. Retour le lendemain en 2 x 12 1. à l'anglaise, une 4 1; d'oxygène laissée à -6 m; et un relais de 7 1. déposé à l'étroiture à 50 mètres. La poursuite est plus une navigation aux instruments qu'une progression : on ne voit plafond ou paroi que lorsque l'on bute dedans comme cela se produit à 140 m. (je ne manque pas i'occasion alors de m'emmêler une palme dans le fil, d'où de magnifiques arabesques acrobatiques au milieu de nuages d'argile - dire qu'il fait 27' à l'ombre des terrasses ombragées où coulent des fontaines de pastis et de bière fraîche). La profondeur oscille entre 2 1 et 25 m. depuis l'étroiture. Vers 150 mètres la galerie -quelle galerie ?- présente moins de blocs effondrés, on a l'impression d'être sur un sol véritable (galets, argile). Arrêt à 215 mètres sur autonomie en air. Plongée de lhl lmn. dont 20 m. de paliers à l'oxygène. On y revient le 19 avril muni de deux relais 7 l., qui devront être passés en deux fois à l'étroiture. Le premier est laissé à 140 mètres, le deuxième au terminus après être retombé sur mon fil en une première tentative de progression. Je bute encore une fois dans une paroi pour trouver enfin la bonne direction par un passage rétréci entre la paroi et un gros bloc (?). Butant dans un cul de sac à 340 mètres, le fil est réenroulé jusqu'au point 330 m. Plongée de lh32 dont 20 mu. de paliers à l'O2. Le 22 avril on prend les même, le même matériel et on échoue de nouveau : sur un vague changement de direction à 260 m. une tentative est faite pour retomber sur le fil déjà en place. An terminus à 330 m. O, rayonne pour retomber sur le fil, et re-buter sur le même cul de sac. A ce moment, une fùite sérieuse au deuxième étage d'un détendeur me contraint à rentrer sans tarder. La bouteille sera vide à la sortie, et le

deuxième détendeur se mettra à fuir de la même façon en arrivant au paliers à 6 m (ces détendeurs C...5000, étaient vieux de 5 plongées, les deuxièmes étages étaient tout simplement dévissés ! la POISSE ?). De guerre lasse, la plongée du 26 avril sera consacré à reconnaître la zone d'entrée au pied de la diaclase. Elle n'a pas permis de trouver une autre galerie (aval ?), mais par contre deux autres passages étroits dans les blocs conduisent à la galerie explorée précédemment. C'est alors que l'intuition que ces blocs pouvaient laisser un passage au dessus s'est confirmé : en montant à la verticale, un passage aisé existe entre le plafond et un immense bloc détaché de la voûte. Celui-ci est équipé sur le champ et l'étroiture déséquipée. Plongée de 1 h. dont 15 minutes de paliers. Grâce à ce nouveau passage, une plongée avec un confortable 2 x 18 1. dorsal est effectuée le 24 avril. Plusieurs tentatives à 200 m. et au terminus n'ont toujours pas permis de retrouver la clef pour l'instant...plongée de 1 h 6 m. dont 15 m. de paliers Oz. Et si cette vaste galerie conduisait au grand siphon du goufEe du Paradis. ..quelle traversée en perspective ! (le grand siphon, orienté vers le sud, se trouve à l'altitude 520184 = 336 m, le puits de la Brême est à 330

m 1.

J.M. Lebel / com Plongée de la LISPEL (seul pour cause d'absentéisme caractérisé : papier peint à poser, carrelage de la salle de bain, plèvre qui se décolle, pneu à changer, hémorroïdes, c'est trop loin...) [l]Inventaire des circulation souterraines reconnues par traçage en Franche-Comté CHAUVE et al. Annales scientifiques de l'université de Besançon - 1987. [2]La source de ltEcoutot . Le turbigot n08 Groupe claustrophile du plateau de Montrond - 1987. [3]Le point sur le plateau de Montrond . B. DECREUZE. Sous le plancher no10 - 1995. [4]Le puits de la Brême. Enfonçure n03 SHAG - 1977. [5]Info - Plongée no 18 p.6 1978. [6]Inventaire spéléologique du Doubs . Tome 3. G.I.P.E.K. 1996.


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INFO - PLONGEE No 74 -

P 22

$ GOULE de la TANNERIE

3 municipalité a récemment pris un arrêté W 4Lainterdisant les plongées dans les deux

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a Goules de Tourne.

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Cet arrêté vise plus à contrôler les plongées qu'à les interdire complètement. Pour obtenir l'autorisation exceptionnelle de plonger à Bourg Saint Andéol

Contacter Monsieur Défùdes adjoint au maire.

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47 : 04 75 54 85 00 4 11vous seraté1demandé $ d'envoyer une de# mande précisant les noms des personnes 4 Q

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qui plongeront, avec la photocopie de votre licence FFS. $ En espérant que les plongeurs respecteront ces règlaet éviteront des mesures plus draconiennes qui ne manqueraient pas de ? tomber en cas de "plongées sauvages" . ... Philippe MOYA *,

/moeursdu Spéléo Plongeur Un grand bravo a François, qui n'a pas ménagé sa peine, son temps, ni son argc:nt, tout en nous faisant profiter de son professionnalisrne et de son humour. Philippe MOYA -

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Après LES CAVERNES D'ALBION , l'Association de recherches et d'études hydrologiques du plateau d'Albion publie le second tome de : Hydrologie et spéléologie des territoires alimentant en eau la Fontaine de Vaucluse :

Sous la direction de Gérard GAUBERT et Benoit LE FALHER. Un ouvrage de 340 pages avec 93 figures, 16 cartes, 28 photos couleurs, 37 photos N&B, 6 illustrations, sous couverture cartonnée pelliculée. Au sommaire entre autre les plongées à la Fontaine de Vaucluse et les recherches hydrogéologiques réalisées sur la plus importante émergence de France. Commandes: G.Gaubert - AREHPA - Av.de Provence - 30650 - ROCHEFORT DU GARD.

Les auteurs sont Denis JEANT, BEES 2, et Nelly BOUCHER, notre initiatrice en plongée souterraine bien connue. Cet ouvrage, réalisé dans le format des "Code Vagnon", s'adresse aux cadres et aux plongeurs de tous niveaux ayant suivi une formation de secourisme adaptée à la plongée. Il regroupe 44 cas concrets, dont quelques uns appliqués à la plongée souterraine, et les grilles d'évaluation correspondantes pouvant servir de support dans les stages comportant une partie "secourisme". Renseignements: N.BOUCHER -1 1,Rue Robespierre- 27000 - EVREUX - Té1: 02 32 38 50 53




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ANNEE 1996 -

INFO - PLONGEE No 74

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P29

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Mias P jour FP!8.9Fi 03:96

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EN CAS D'ACCIDENT DE PLONGÉE SOGTTERR4INE OU POST-SIPHON Plongeur

Géoprnpliie

Pionnée

Nom, prtnom de la victime :

Heure dtbut de plonyke :

Rteurgence :

O

C)rotte :

O

c3oufrre :

O

Heure de l'accident

Age :

Rtf. topographiques com~uza;

Temps pour aller au siphon : Ville

- Altitude : I\:fatériel de plongée nkcessaire pour aller à

Club :

l'accident (dCpat de bouteilles) :

Equipe habituelle de plongée :

h.fatérie1 de la victinie - bouteilleil :

- Teiiipératurede l'eau - Distance de I'entrCc ai1 siphon (en mitres)

Exptrience de la plonyte :

- Autre accts h la sortie du siphon

- dttendeum :

(aniontlaval)

O oui

O non

Situation de la victinie

Noiii et prénom de la personne ayant rempli la fiche :

- Quelqu'un euprés d'elle : O oui O non

- Sortie du siphon :

- Blesde dzrritre siphon :

- Autre :

- Temps d'acclls

O oui O non O oui O non

Autres renseignements :

PROFIL DU OU DES SIPHONS :

inorphologie des galeries du o u des siphons - dimenrlion moyenne (hauteur et largeur) :

Nombre de siphons et distance entre les siphons Profondeur moyenne

- 6troiturea : O oui à quelle distance :

maxiinun

- tréniies :

O oui

O non

O non

quelle distance :

O oui O non distance depuig l'entree : visitilite O tonne O iiioyenne O nulle Ctat du fil : O bon O moyen O nul inarqwge du fil : O noeuds O étiquettes O les deux courant : O oui O non becquets : O oui O non sol tapisst! d'argile : O out O non cloches d'air

- labyrinthe : O oui à quelle distance :

O autre

- autres renseignements

O non


Exyeai tour

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S6P

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INFO - PLONCEE No74 O Z'OB3D6

22

13

46

Page

DÉCLENCHEMENT D'UN SECOURS

,37'oubIia pas qu'urt appel téléphonique B l'nutre bout de In Frntice e s t p h s vite fait que quelques kiiontdtres en voiture! Si vous êtes ttlnoin d'un accident spéléo, ou si vous êtes chargé de donner l'alerte, vous devrez connaître le numéro de téléphone de votre lieu d'appel. Après le déclencheinent de l'alerte, vous devrez rester prbs du t6lrYphone dans le cas où des renseigneinents coinpltintntaires seraient ntcessaires au Conseiller technique du SSF.

l

Numéro du téléphone d'où vous appelez : Adresse cie votre lieu d'appel : Date :

Heure de l'appel :

Nom du demandeur :

Qualité :

Nom de la cavité

Commune ou lieu-dit :

L'accès est-il évident :

1) Prévenez le conseiller technique dkparteinentûl du SSF (ou son adjoint) si vous disposez de ses coordonnSes. 2) .4défaut appelez la direction nationalz: du 5?ELi!O 5ECOU?5 F?diîCBiS

En cas d'accideiit: 59 28 71 00 OU

OPERATOR: 36 Cil 61 36 code 272318 puis 01 + No à rappeler

.

I

Ces personnes contacteront elles-mêmes l'administration compétente et organiseront le sauvetage.

3) Dans tous les cas, alertez la gendaimerie locale:

- Précisez le lieu, I'heuse, et la nature de t'accident constaté ou supposé. - Demandez la mise en oeuwe du "plan de secours spéléo" départemental

-

insistez en particulier pour que le conseiller technique dépaltemental spéléo-secours (ou un adjoint) soit alerté immédiatement Conseillez éventuellement à votre interlocuteur d'entrer en relation avec les setvices préfectoraux de ln Protection C,ivile, qui ont une meilleure connaissance des plans de secours.

-

St vous n'uvez plc ~ornrlrevous-mdn~ele consetlier techntytte &purtementut, des rI!f~c>ultds ou (les retards peuvent sicrveilir dans la mise et? oercilre dit satcvefage. De ce Juit, il est recornrnui~dé dkssoyer de joindre lu dlrectron dzi SSK gui pozirra coordonner f'opératron af prendre les contucts nécessaire.s.

3A3



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