~ ~ l s e ede i nliaison de la Fédération Franqaise de Qpd#&oioZJis Au sommaire de ce numéro :
Page 2 : Vie de la Commission Page 3 : Fontaine de Cul Froid Page 6 : Jour noir .... Page 8 : Activités Spéléo Club de Dijon Page 9 : Gourneyras
Page 10 : S.S.F. - Marquage des blocs Page 12 : Aven de Peyrejal Page 16 : News de Jean Marc Lebel Page 27 : Stage I.D.F. 99 Page 28 : Modèle des étique8es de marquage
Et en suppll&ment, ne sudout pas surbller, votre inscription pour Ia grande rencontre de Pâques 2600 ài Dijon
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EDITORIAL Joëlle Locateili VIE DE LA COMMISSION
En cette fin d'année, il est difficile pour moi de tirer un bilan des actions de la commission plongée souterraine. Je dirai que je suis contente, et en même temps assez déçue : Déçue ? Simplement parce que les espoirs que j'avais en tellement de plongeurs se sont révélés sans justification. Toutes les aides qui devaient arriver, pour le management de cette commission n'ont pas existées, pas plus que les programmes de collaboration ... Contente, parce que se sont regroupés des plongeurs partageant les buts assignés par notre Fédération : « Prévention et enseignement. » Un groupe de travail sur I'enseignement a été constitué cet été, qui continue à fonctionner, et dont les résultats seront publiés après la réunion CIA du 23 janvier. II n'y a pas eu de stage national en 99, cela nous a permis de nous poser des questions, les bonnes questions, espérons-le. Nous aurions pu faire un « petit » stage, mais nous y avons renoncé, préférant une semaine pédagogique, où se sont retrouvés les cadres intéressés par le stage national de la FFS. II en est sorti un produit rajeuni, destiné à des plongeurs voulant aller plus loin que I'enseignement dispensés dans les stages régionaux. Un Dossier Instruction sur la plongée souterraine, destiné a I'Ecole Française de Spéléologie verra le jour dès janvier 2000, et une série de Cahiers E.F.S. est également en préparation, sur les différents thèmes d'enseignement. La prévention est toujours notre cheval de bataille, et l'investissement dans la mission SSF de gestion des plongées complexes en est la preuve. Nous œuvrerons aussi, pour notre liberté d'actions et notre liberté de plonger. Malheureusement les retombées médiatiques des accidents du type « les Vitarelles )) commencent à se faire sentir : par exemple, la municipalité de Bourg St Andéol qui délivrait des autorisations sans difficultés se fait maintenant tirer l'oreille, par crainte du coût des secours. Combien suivront? Déjà la fermeture de Fontaine de Vaucluse, Bief Goudard et tant d'autres nous montrent que chaque accident, même bénin, déclenche une interdiction, ou de longues négociations, souvent infructueuses. Est-ce que tout cela ne devrai pas nous faire réfléchir et aborder chaque plongée en responsable, que nous soyons leader d'une équipe, ou petit plongeur de l'ombre ? Notre pratique conditionne celle de tous, et forcément L'avenir de la notre ... Et si c'était notre grande réflexion de l'année 2000 ....
Composition du bureau de la Commission : Nelly BOUCHER - Présidente Adjointe Philippe MOYA - Secrétaire, en charge d'lnfo Plongée Bernard GIRAUD - Trésorier Christian LOCATELLI - Gestion des archives et d'lnfo plongée. Groupe de travail enseignement mis en place en août 99 - Gère I'enseignement F.F.S. - Prépare, en collaboration avec 1'E.F.S. Dossier instruction et cahiers E.F.S. La Commission plongée s'est dotée d'un nouvel analyseur oxygène - Le précédent ayant disparu suite à une plongée à Fontaine de Vaucluse Cet analyseur, sera à la disposition de tous les plongeurs en faisant la demande, moyennant un chèque de caution. Les modalités de prêt seront clairement définies lnfo plongée a pris du retard cette année, promis, nous ferons mieux l'année qui vient - Plus d'articles de fond - Plus de renseignements sur les activités de la commission - Plus de tout sur tout .... Les stages 2000 avec implication directe de la commission nationale :
Stage lnfernafional 29 juillet au 5 août 1 Cabrerets (Lot) Commission Plongée 1 Joëlle LOCATELLI 4, rue Claude Bernard 01 100 BELLIGNAT 04-74-73-42-43
Stage Régional Rhône Alpes
1 au 4 juin 1 Belleydoux (Ain) Commission Plongée 1 Joëlle LOCATELLI 4, rue Claude Bernard 01100 BELLIGNAT 04-74-73-42-43 Information sur la plongée aux mélanges 6 au 8 mai 1 Belleydoux (Ain) Commission Plongée 1 Joëlle LOCATELLI 4, rue Claude Bernard 01 100 BELLIGNAT 04-74-73-42-43 Les autres stages régionaux seront annoncés dans le prochain numéro.
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FONTAINE DE CUL FROID
Page 3 croisement et s'en retourne dans la purée de poix. JP PEDERGNANA échoue sur l'étroiture. Neuf jours plus tard, T BOUE plonge seul et ajoute 10 mêtres de plus à son précédent terminus. Longueur totale développée, environ 40 mêtres.
Depuis plus de nouvelle majeure, connue ! Cul Froid glisse dans l'oubli. ET MMNTENANT ? Site. (idyllique... !). La résurgence en contre bas de la route, s'ouvre aux pieds d'un talux rocheux et elle se déverse en cascades dans la rivière. La vasque, peu profonde (1.8 m), laisse échapper une eau claire et fraîche. Des écoulements mineurs se répartissent sur la droite de la vasque. Pour ceux qui préférent la pêche, elle regorge de sandres, de sillures et de brochets. A chacun son plaisir. Contexte Hydrogéologique. La Fontaine de Cul Froid s'inscrit dans le réseau de la " Roche Noire " où la rivière perd une partie de ses eaux et forme une rivière souterraine qui se termine par un siphon. Le débit de la perte est inférieure à celui de la résurgence. Donc un autre (ou d'autres) apport alimente le flux. La roche est composée de calcaire à silex de l'oxfordien moyen. Un systéme de failles axées Nord Sud se remarque au niveau des Rochers de la Dube. (constitués de calcaires récifaux de l'oxfordien supérieur). Une faille plus prononcée, sud-est nord-ouest, traverse le lit de la rivière à cent métres en amont de la résurgence. Une fracturation semble se superposer au parcours éventuel des eaux.
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" HISTORIQUE En 1967, Bertrand LEGER (et oui, encore lui !) plonge pour la première fois à Cu1 Froid. Il s'arrête à la seconde étroiture. En 1972, une coloration est effectuée dans la grotte de la Roche Noire où des pertes de 1'Anglin fonnent une rivière souterraine. (C LORENZ et le Spéléo Club Chatelleraudais) Trente trois heures plus tard les eaux de Cul Froid se teintaient de vert. Ca communique ! En 1987, la vasque s'est rebouchée et la tentative d'y replonger échoue. (P JOLIVET, T DELAGE, T BOUE). Arrêtez de lancer des cailloux dans l'eau ! ! ! ! En 1989, nouvel essai, nouvel échec.( SC Chatelleraudais) Un déblayage à la pelle mécanique, pas moins, est entrepris et l'étroiture d'entrée est enfin libérée. Tu m'étonnes. ! ! ! ! A l'automne, soit 22 ans après LEGER, T DELAGE en bi 9 litres décapelé, parvient non sans mal au terminus. Une semaine plus tard, trois plongeurs reviennent à l'assaut des deux étroitures. JP PEDERGNANA et T BOUE passent la première. T BOUE deblaie la seconde, la franchie et s'arrête 2 mètres plus loin sur un important dépos glaiseux, soit dans une touille monstrueuse. En décembre, JP PEDERGNANA et T BOUE s'en retournent dans les eaux glacées de l'Indre, à cette période. T BOUE franchit à nouveau la seconde étroiture, il avance de 10 mêtres environ, fixe son fil tant bien que mal, apperçoit un
14 juillet 1999, dix ans plus tard, délaissant les festivités et les lampions, première plongée dans la vasque. De nombreux rochers, petits et très gros, encombrent le passage. Des dalles de ciment se mêlent à ce foutoir minéral. Un nettoyage commence avec un bi 12 litres sur le dos, pas très confortable ! Il est possible d'entrevoir la continuité mais une colonne et les nombreux cailloux interdisent l'accés au conduit. La galerie et de forts dépôts de vase et d'argile sont visibles. Un courant marqué pousse le plongeur vers la surface, pas assez pour le décourager. Petite désobstruction. 15 aôut Temps pluvieux mais cceur heureux, nous revenons sur place. Deux plongées sont consacrées à désobstruer l'entrée, facilitées par l'utilisation d'un narguilé et d'un seau en métal. Ces quelques heures de travail ouvrent le passage. Sous une pluie battante, nous troquons la combinaison en néopréne contre une toîle, moins encombrante. Sanglage à l'anglaise, bi 7 litres en place, le plongeur accroche le fil et il se glisse dans l'étroiture, très étroite et très viscieuse. Ca racle de partout mais ça passe ! ! ! A l'époque, nous ne connaissons pas l'historique de la cavité et nous osons croire dans un élan d'optimisme naïf à la virginité des lieux. La galerie se prolonge, pas de fil en place. De la première ! Whaouuu ! Quel pied ! Des tonnes d'argile dégringolent du plafond. Moins drôle ! La progression prudente dans cette conduite intime s'impose. La visibilité est bonne tant que l'on avance. Derriére, c'est le brouillard total, la soupe à la bouillasse. Le retour s'avére des plus folichon..... Au bout de 10 mètres, on arrive dans une salle où une longue chevelure de fines racines se balance dans le courant. Du plus joli effet, elles ondulent langoureusement. Imaginez un retour sans visibilité, voir sans fil et la rencontre avec cet écheveau fillamenteux ! Deuxiéme surprise, un fil cassé et vieux, traîne au plafond. Plus de première. Mais le plaisir ne faiblit pas. La seconde étroiture se présente, toute aussi accueillante et chaleureuse. Encore là, des éboulis de blocs noirs encombrent l'accés. A priori pas ftanchissable. Sauf peut être pour un super cador, une grande pointure, un dieu de la plongée spéléo. Quoi pas pour nous ! La tête casquée s'enfonce le plus loin possible. Un fil bien tendu et tout aussi vieux s'en va et nargue le plongeur timide et prudent.
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Retour dans la crasse absolue. Ca cogne souvent, merci le casque. La joie innonde l'esprit. Après cette course de 60 mètres, cette modeste première suffit à nous enchanter. Bien que jugée impénétrable et stressante, cette petite résurgence à l'aspect féerique mais peu prometteur semble pourtant vouloir offrir un potentiel sous estimé. Nous sommes parvenus à dégager l'entrée des blocs superfius, d'une pente instable, d'une arche de pierre fissurée et d'une colonne sans pieds pendu en son milieu.
Bravo pour le prédécesseur qui a pu se faufiller dans ce trou de souris. A oui, pour bien situer le contexte psychologique des plongeurs, chaque mouvement noie la galerie dans d'épais nuages de touille. Les manos sont à peine lisibles. Le reste du temps et les deux autres plongées seront consacrées à élargir une fois encore l'accés à la suite. Les retours comme prévu, s'effectuent au fil. Comme nous l'aimons, ce bon gros fil tendu, blanc et solide. Les sorties dans la pénombre totale (les lampes sont pourtant allumées) sont sportives. L'étroiture d'entrée (et de sortie) oblige le plongeur a se contorsionner en Z pour pouvoir enfin regagner la surface. Les bequets se jettent sur les tuyeaux et autres fils, un régal. Nous aurons même droit aux applaudissements chaleureux de randonneurs intrigués. Le rouge monte aux joues, heureusement dissimulées par la cagoule. Qui a dit que les spéléos étaient les travailleurs de l'ombre ? 11 Septembre. Après avoir glanés des informations sur la résurgence, nous voila de retour. Bien décidés à aller voir de l'autre côté ce qui s'y passe. Deux objectifs sont fixés : le premier est d'aller le plus loin possible, tient c'est étonnant ! Le deuxième est de réduire, d'atomiser, d'éparpiller la première étroiture. Non mais ! Première plongée. C'est reparti, pieds en avant, cahin caha, ça passe. Le fil se déroule et nous suivons du coin de l'ceil l'ancienne cordelette, teinté par le temps.
La feue première étroiture laissera dans les souvenirs de ceux qui l'ont connue, un souvenir inoubliable. Bilan très positif. Mais les traditionnelles questions sur la suite affluent! Le mélange profondeur croissante1 étroiturel manque de visibilité, permettra t il de progresser encore longtemps? Enfin les avis divergent sur ce trou, qualifié injustement par certain de pire trou de chiotte jamais vu dans toute vie de spéléo et de plein de charme par les autres. Pour conclure et sans vouloir jouer les gros bras, ce joli petit trou de chiotte ne sera jamais une classique, jamais un siphon école, jamais un siphon à touristes, jamais une plongéee à prendre à la légére. Les plus alarmistes pourraient le qualifier de très dangereux, tout est relatif. Ou lui donner une notte de six sur une échelle de sept pour la qualité supérieure de sa touille. Ils n'auraient pas vrairnnet tort. Comme le disent nos mamans et nos femmes avant chaque départ : "fait bien attention à toi, mon petit". Cela a le don de nous énerver et pourtant, elles ont raisons. Bibliographie: Plein Gaz. Bulletin du CLAC.
Elle s'arrête en effet rapidement. Ca y est, à priori, on pointe. Dépucelage de première, il était temps. Le palpitant s'excite. La galerie s'élargie confortablement (4 x l), les talus d'argile aussi... Dix mètres plus loin, le sol se dérobe et un beau puit de 5 par 3 mètres s'ouvre sous nos yeux incrédules. Chaque amarage souléve des volutes de poussiére. Descendre, encore et encore. Arrêt à - 17, sur autonomie. Déjà !
Remerciements: Aux plongeurs qui ont ouverts la voie. A P WHORER pour son aide. A Mr TRTCOCHE pour ses informations. A Mr FRANCHEAU pour ses tuyeaux et ses bierres. A Mr et Mme COMTE pour le gîte.(beau papa et belle maman d'un plongeur). A nos épouses pour supporter nos abscences égoistes et répétées. A la FFESSM, pour le prêt du materiel. Et à la nature pour le prêt immense de ce terrain de jeux extraordinaire. Plongeurs ayant participés aux plongées: Philippe Whorer. Pierre-eric Deseigne. Compte rendu BULLES MANIAC. Septembre 1999.
Nous appercevons la suite, plus bas. Retour dans la mouise, compléte. Instruments totalement illisibles. Amour démesuré pour le fil blanc. Nous déséquipons l'ancien fil, c'est plus prudent, vu le contexte. Entre temps, l'étroiture d'entrée se vide rapidement des monceaux de cailloux inutiles...Cela devient de plus en plus présentable. Seconde plongée du week end. Un fil mètré et étiqueté est mis en place, le précédent sera enlevé au retour. Tant pis pour la visi, nous fonçons plein pôt vesr le puit. Bille en tête, nous dégringolons vers le terminus de la veille. Dépassé, nous atteignons le bas du puit vers 21 m. Cul de sac? Non, à gauche, plein ouest, une ouverture permet de continuer, toujours en pente, le plongeur se faufile à travers ce rétrécissement. Un virage à gauche, nous remet vers le sud, à nouveau. La galerie découpée de 2 x 3 m est constituée d'une jolie roche marron. Et toujours autant d'argile... A -25, la galerie débouche sur un deuxième puit. La pente s'enfonce, vision jusqu'à 32 métres environ. Ce sera pour une autre fois, hélas. Le temps du retour a sonné. Amarrage du fil, - 27, un dernier coup d'œil et demi tour.
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Suite de l'exploration de la résurgence. Avant dernier week end d'octobre, délaissant femme, enfants et copains je retourne une fois de plus dans l'Indre. Seul pour mener à bien la suite de l'étude sur le prolongement de cette cavité. Départ le samedi matin de bonheur, la voiture remplie par la quantité phénoménale de materiel. Vous connaissez ! Après un passage au marché local pour effectuer le plein de fiornage de chévre, je rejoins la vasque sous une pluie battante. La France entière est submergée par la pluie, les
INFO - P L O N G E E no 82 siphons sont en crues un peu partout et je m'appréte à vivre une désillusion certaine. La Creuse et 1'Anglin charient des flots marrons attestant des quantités d'eau importantes tombées ici depuis une semaine. Je range la voiture et descend le chemin, impatient de savoir! Tout va bien. Miracle ! Cul Froid ne bouge pas, débit régulier à peine plus prononcé qu'à l'habitude. Superbe ! Je sors le materiel et je m'équipe rapidement, entre deux averses. Je n'ai pas le temps de fermer ma combinaison et la pluie se remet à dégringoler. Que c'est chouette la plongée à l'automne. Je monte les détendeurs sur les 12 litres, sanglages à l'anglaise et mise à l'eau. Le fond de la vasque est recouvert d'une fine pellicule de vase, arrêtée par un barrage constntit par des inconnus avec une partie des blocs sortis de l'entrée. Des cailloux jettés par des promeneurs inconscients du travail épuisant, encombrent dèja l'accès à la galerie. Impatient d'en "découdre" avec Cul Froid, je purge le vêtement et je me faufile sous la voûte rocheuse. Rien n'a changé, je retrouve la vase et cette fois ci une visibilité douteuse.Pourquoi ? Est ce lié aux averses ? Non, juste au dessus de l'étroiture, une équipe de petits poissons besogneux fouillent le substrat en quête de je ne sais quelle nourriture ? Les cochons, je n'ai pas besoin de cela. Pieds en avant, je me glisse laborieusement à travers le rétrécissement. C'est parti, je dégringole dans le puit et file rapidement au dernier terminus. J'en profite quand même pour effectuer des relevés topographiques. Je retrouve enfin mon fil à -26 mètres. Je le raccorde au dévidoir et je glisse au dessus du talus d'argile. Je trouve facilement des arnarages. Pas toujours d'une solidité exemplaire. Ils cédent parfois sous la première traction de l'élastique. Roche assez friable ! Pose du fil et topo, telles sont les deux mamelles du plongeur spéléo. La galerie s'enfonce réguliérement et conserve des dimensions relativement confortables pour l'instant. (2 m x 3 m environ). Je m'arrête sur autonomie à -36 mètres dans une sorte de salle assez large où la suite est clairement visible sur la gauche, plein Est. Le dévidoir planté dans la vase, je coupe le fil et je m'en retourne à mes fromages de chèvres. Auparavent j'effectue des paliers dans l'étroiture, calé à 6 mètres et ensuite à 3 mètres aux côtés des petits
Page 5 poissons curieux. Ils me tiennent compagnie et s'approchent de plus en plus. Bien évidemment le retour jusque là s'est effectué dans la touille totale. Instruments illisibles dans l'étroiture. Après une overdose de fromage et une bonne nuit réparatrice je remets ça le lendemain matin. Chacun son cérémonial dominical. Je pars avec mes deux douze litres, toujours montés en latéral, plus un relais 6 litres. Il m'accompagne jusqu'à -23 mètres où je le dépose soigneusement (détendeur accroché et robinet fermé), mousquetonné au fil. Je continue la topo et retrouve mon dévidoir là où je l'avais oublié la veille, Je raboute le fils et continue mon avancée, je me trouve à 100 mètres de l'entrée. Au bout de 10 mètres environ, j'arrive aux pieds d'une pente d'argile. Elle se dresse rectiligne et m'invite à la survoler et non à la labourer. Ca remonte sec.! La faille se rétréci et semble finir en cul de sac (à merde de vase!). Je reviens sur mes palmes tout en continuant la remontée. Un nuage d'argile me dégringole dessus, décroché du plafond par les bulles. Cela confirme l'abscence de suite active de ce côté là. A 26 mètres une galerie part perpendiculairement vers le sud. Je m'y engouffre, direction le Sud. La promenade se termine, j'arrive sur mes limites d'air et à la fin du fil. Le dévidoir est vide. Je me trouve dans une salle assez vaste pour cette résurgence. Une galerie au diamètre nettement plus intime part sur la gauche, plein Est. Un superbe monticule d'argile occupe une bonne partie de l'entrée. Le courant est assez faible, il devrait peut être y avoir un autre conduit ? Suite au prochain épisode. Quelle série trépidante! C o r n e toujours, retour dans la touille magistrale. La plongée de l'après midi sera consacrée à la prospection plus appronfondie dans la premiére partie de la galerie, jusqu'au bas du puit. Pas de surprise (pas de départ!) J'en profite pour nettoyer l'étroiture des blocs inutiles et génant pour le passage. Bilan de cette exploration: 130 mètres de développement, point bas à 36 mètres et peut être une suite qui se présente soit par une galerie très intime ou par un autre départ manqué ???? Nous reviendrons! Octobre 1999.
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Page 6 Zeeper avec plaisir. Quelques poissons à la fin de la déco se demandant ce que ces deux fous font dans une eau si fioide !!! On sort avec le sourire, le tunnel des 57 est enfin trouvé !!!
Ceci est un petit texte de Jérôme Meynie, posté sur la liste de diffusion Aquanaut, avec son aimable autorisation. Mots-clés pour ceux qui veulent pas perdre leur temps: Trimix Aquazepp scooter Mine a ciel ouvert Loi de Murphy Eau à 5 degrés C'est beau la vie !
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L e but de ce récit est de poser des questions, de tenter des réponses, de vous distraire, et de se demander pourquoi on passe pas nos dimanches devant la télé comme tout le monde ! Ça se passe au nord du Pays de Galles, dans une ancienne mine d'ardoise à ciel ouvert, regorgeant de tunnels, galeries etc ... terrain de jeu favoris des anglais (spéléo, tek, Trimix, Nitrox, épaves, bla-bla-bla) en hiver !!! (vous excuserez l'orthographe et la grammaire, mais a force de vivre en Angleterre, j'en perds mon français)
SAMEDI JOUR BLANC: Plongée avec mon vieux pote anglais Gary, but investiguer la falaise N-S de Dorothea Quarry, entre 80m et 57m. Trimix (Heliair)13/38 et déco 40 et 80% (plus 99% au cas ou) avec temps de plongée total de 2h30 du au froid (5 degrés) et au jour qui tombe (3h de I'aprem) trop vite !Ballade à 80m, mais un peu touilleux, rien de fantastique, quelques A/R avec le Zepp en restant à distance pas trop éloignée de Gary et ses modestes palmes, RAS a 70 et 60, on se met donc a la recherche du tunnel des 57, que je trouve rapidement grâce au Zepp et y ramène Gary (qui s'accroche à mes palmes). Tunnel d'une 4Oaine de mètres, pas aussi charmeur que le Ressel, mais une certaine beauté, un fil d'Ariane (> 1 cm) y a été posé auparavant au plafond, et aide à trouver la sortie "en boite a lettre". Remonté en déco sur des ruines d'habitation, et a 21m rebellotte: un tunnel d'une l5aines de mètres, pour y
DIMANCHE JOUR NOIR: Jour pluvieux se transformant en déluge, Gary pas trop bien dans son assiette (ou plutôt LUI peu trop dedans la vielle !) décide de ne pas plonger, mais m'aide à descendre le Zepp et les bouteilles déco au bord de l'eau.
J'ai le moral et suis en pleine forme (malgré la pluie, j'aime pas être mouillé !). But: le tunnel des 85m qui sort près d'une maison et rentre dans le tunnel des 105m par la face Sud. J'ai exploré l'entrée Nord aussi a 105 il y a quelques semaines, en vain, après une 20aine de mètres, éboulis et touille. Aujourd'hui Trimix 10152 (2x151 a 250b), déco 21% (151), 40% (101), 99% (91), un temps de plongée de 3h, Gary en surface équipé, deux 9 litres d'02, et des bailout (table au cas où ! merci GAP ! !!) Descente à l'air vers le bord du plateau des 40m le long de la falaise, avec manque de bol, plein de plongeurs remuant la touille, je n'y traîne donc pas trop, je passe au Trimix vers 45m, et entame ma descente le long de la falaise, quand soudainement le Zepp n'avance plus mais continu à faire du bruit. Pas de rebord pour se poser, je m'équilibre, me désarçonne du Zepp, observe: saloperie de caillou coincé dans l'hélice par l'arrière ???je l'enlève et remonte sur le Zepp, en me demandant si monsieur Murphy ne serait pas en train de me chatouiller ? 60m même topo, mais bruit plus étrange, je vois un rebord le long de la falaise, décide d'y palmer, après trois coups de palme, je perds la palme droite (c'est ce c.. . de Gary qui me l'avait attaché), au même moment je m'aperçois que le rebord est encombré de vieux câbles, trop tard je suis dedans . .. je ferme mes yeux, expire, regarde mes manos (250 et 200 de Trimix) et pense à mon ami Fred Pinna citant messire Bibige "résoudre une chose à la fois". Je me rends compte que c'est tout d'abord la sous-cutale (Dive Rite, demandez le prix a Claudie) du transpac II
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qui s'est détaché et est allé se coincer dans l'hélice du Zepp, je la coupe avec mon sécateur (BHV 35FF) et la sort de l'hélice. Je sors le Zepp des câbles, perd mon équilibre (en mono palme) tombe de la falaise vers 65m tout en m'kquilibrant avec la stab, trop c'est trop l'heure du retour a sonné, la palme perdue gît sûrement sur le plateau des 90m plus bas, j'irai la chercher un autre jour !!! et je sais pas pourquoi j'ai l'impression que se n'ai que le début des emmerdes ! !! Arrivé en vain sur le plateau des 40, je remonte sur le Zepp, repasse à l'air et continu ma remonté, passe au 30% a 27m, et reblocage du Zepp !!! (commence a me gonfler Murphy !!!) cette fois c'est le détendeur du 151 d'air qui est dans l'hélice, j'en rigole en me demandant qu'elle va être la prochaine emmerde? Mon étanche qui va prendre l'eau ? mes 6 lampes en pannes ? je commence a me poser des questions. Eh ben a 6m c'est la sangle du masque qui lâche ... sabotage me direz vous ??? non Loi de Murphy ! ! ! il me reste à enlever ce put.. . de casque (je le crochète, merci Fred !) attraper derrière mon masque de secours, et remettre tout ce bordel. Sortie d'eau, épuisé psychiquement, Gary qui se marre à n'en plus finir, et moi ? heureux d'être en vie (même sous cette saloperie de pluie).
Questions et tentatives de réponses:
- Si vous la sentez pas, la faite pas !! ! - A la première emmerde, remontez (même si vous vous êtes tapé 4h de route, et 80 kg d'équipement a crapahuter !) . .. Murphy n'est pas si loin !
- Evitez les sous cutales foireuses, de type clip plastique, un bond mousqueton (au moins le bruit sera reconnaissable dans l'hélice ! ! !)
- Scotchez vos palmes (même s'il pleut, et qu'il fait froid, et que le scotch est oublié dans la bagnole à 100m de là ! ! !)
- Qui dit redondance, dit plongée avec une troisième palme accroché au dos ?
- Regardez où vous mettez vos pieds, au fait les sécateurs ça coupe pas le gros câble ! -
Bloquez les détendeurs après utilisation, vive la chambre à air, même si pas facile avec gros doigts des gants (semi peu étanche !!!)
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Vérifiez ces put.. . de sangle de masque avant la plongée, et au fait c'est pas facile de virer le casque dans 5 degrés !
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... et
si vous avez l'adresse de Murphy envoyez moi son adresse, j'irai bien lui mettre une grosse tète !! !
Bonne semaine à tous sur cette douce planète bleue.
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Liste du matériel de plongée et de spél6oIogie volé entre le 01/09/1999 et le 04/09/1999 à la (Pierre Laureau, 3 rue Vercingétorix - 21000 grotte de Neuvon (Plombières-les-Dijon 21) Dijon) Pour tous renseignements complémentaires, Grotte du canal (Plombières les Dijon 21) contacter : Cette émergence temporaire s'ouvre en bordure Pierre Laureau : 03.80.38.16.32 du canal de Bourgogne. En 1985, le S.C.Dijon François Dieudonné :06.85.25.12.55 avait franchi un premier siphon en décapelé 4 sacs spéléo rouges (dont trois de marque (lOm, -4m) et atteint une petite cloche d'air. TSA) : deux marqués SCD, un marqué CDS21, Durant le mois de janvier 1998, le canal étant un non marqué. asséché artificiellement ,le niveau d'eau baissa 2 bouteilles de plongées 9 litres jaunes de de deux mètres dans la grotte. Nous avons pu marque SPIRO dont les numéros sont les inspecter ce siphon limpide dans sa totalité suivants : AY77A1919 et AY77A1920, avec (arrêt sur trémie). Cependant, au fond du plan robinets DIN, réépreuve du 10/05/1998, d'eau, nous avons pu localiser l'arrivée d'eau . 2 bouteilles de plongée de 3,6 litres, type Elle provient d'une étroite fissure semblant ARS, blanches et noires avec robinets DIN, s'élargir en profondeur (environ -5m). A revoir 2 détendeurs POSEIDON, CYCLON 5000, après désobstruction. dont un porte le numéro 3950-802161, avec 2 Plongeur: P.Laureau. Porteur: S.Marte1. manomètres flexibles et sorties DIN, 1 détendeur SPIRO, SUPRA XR2, avec Source de la Goutteuse (St Boil 71) manomètre flexible et sortie DIN, Durant le deuxième pompage de cette 1 détendeur SCUBA, MARK 4, avec émergence (29 et 30 août 1998), organisé par manomètre flexible et sortie DIN, et tuyau les spéléos de Saône et Loire, cette jolie rivière rouge, souterraine habituellement siphonnante dans sa 1 phare de plongée de marque SUUNTO, de quasi-totalité, se trouvait dénoyée jusqu'à 435 couleur verte (35W), mètres de l'entrée. 1 lampe jaune de marque SUNLIGHT S U avec 4 accus cadmium-nickel, Grâce à trois plongées nous avons poursuivi la 2 paires de palmes MARES PLANA, non progression dans l'amont de ce réseau aux chaussantes, une bleue et une blanche, origines énigmatiques. Après un court S1 (10 2 masques de plongée, m, -3m), nous avons topographié dans des 1 pince Wolf OBN, conditions pénibles (on respire très mal), 310 10 kg de plomb en éléments ronds et carrés de mètres de beaux conduits où serpente la rivière. 500g et de 1 kg, 1 échelle spéléo de 10m, de marque Ensuite deux nouveaux siphons bas et argileux P.ALLAIN, inox, de 20 et 25 m redonnent sur une zone émergée. 1 corde de 12 m dynamique, diamètre lOmm, La galerie se poursuit alors sur au moins quatre 1 baudrier spéléo de marque TSA, ou cinq cent mètres, sans l'ombre d'un 1 maillon demi-rond, obstacle.., .Affaire à suivre. . 1 longe, TotaI de la découverte post-siphon: 700 mètres. 11 mousquetons en alliage léger, Développement total de la grotte: 1300 mètres. 1 shunt de marque PETZL, marqué : P.LAUREAU, Plongeurs:B.Kubiak, Y.Letrange (Musaraigne), 1 compas de topographie étanche de marque N,Pouillot, P.Laureau. MORIN, jaune, La Peute Fosse (Ecot la Combe -52) 1 carnet de topographie de marque TSA, 1 double décamètre de couleur rouge, Fin de la topographie derrière le minuscule 2 pochettes à matériel spéléo rouges, siphon amont. Le développement total de la 1 marteau d'escalade PETZL, grotte atteint 1330 mètres dont 35 mètres 1 tamponnoir PETZL, noyés. 1 clé plate de treize, 5 spits, plaquettes et maillons rapides, 2 anneaux de sangle, 2 sac étanches avec carbure et nourritures diverses, -2 paires de chaussons en néoprène, 1 dévidoir de plongée.
Activités du Spéléo-club de Dijon
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Emergence de Gourneyras. Début janvier 1983, plongeant à l'air j'avais atteint le point 720 m, dans un cul de sac faisant suite à un grand puits. Dans les années 90, le GEPS reprit l'exploration et découvrit la suite, en profondeur. En été 1995, Marc DOUCHET portait le terminus à 1100 m (-90). Avec mon ami Reinhard BUCHALY nous avons fait le pari de continuer l'exploration sur week-ends, la source ayant la bonne réputation d'être le plus souvent plongeable. Ce fut un échec. Première déconvenue : en octobre 1998 où un gros orage durant les quinze jours précédant notre venue fit descendre la visibilité aux alentours de 3 m. Exclu dans ces conditions d'aller rééquiper en câble la "zone sensible" (à environ 680 m) comme prévu initialement. Rebelote le 19 décembre. Reinhard plonge avec son HALCYON accompagné de 4 bouteilles secours, moi avec le RI 2000 version légère (les blocs de 20 1 sont remplacés par des 12 1). Avec une visibilité d'une dizaine de m, nous ne sommes pas de trop à 2 pour fouiller le point crucial. Zigzaguant entre les blocs, sans l'aide d'aucune trace de vieux fil, la continuation est finalement trouvée. Il est à remarquer que, une fois découvert, le passage n'offre plus aucune difficulté, sa section minimale étant certainement de 4 m2 ou plus. Résultat au-delà de nos espérances : 550 m de câble sont posés, le reste est équipé en fil de 4 mm. Le terminus de Marc DOUCHET est même légèrement dépassé (point atteint : -94 m).
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Durée totale de l'immersion : 6h 52' (temps fond 89'). 20 février 1999, seconde immersion, car la source s'est à nouveau éclaircie après les pluies du Nouvel An. Nous prévoyons une plongée de 9 h 30' au maximum, n'ayant pas encore prévu de cloche aux paliers. Reinhard accroche le fil à -94. 1 5 à 20 m plus loin, le siphon file à l'horizontale. Profondeur -1 04. Se suis Reinhard en parallèle pour éclairer la galerie. Trop peu de temps ! 30 m au-delà, mon collègue pose précipitamment le dévidoir, me faisant savoir qu'il a un sérieux problème. S'attache le fil et le rejoins, pensant pouvoir lui être d'une quelconque aide, si nécessaire. A - 65, tout rentre dans l'ordre. Durée de la plongée : 6h 45'. A la sortie, Reinhard nous explique qu'un important débit continu a subitement entravé le fonctionnement de son recycleur. Nullement démoralisés par ce revers, nous comptons sur Pâques, l'Ascension et d'autres occasions encore pour remettre ça. Nous prévoyons de plus, au vu du portage et pour augmenter l'efficacité de revenir aux bonnes vieilles plongées en solitaire "à l'Européenne". Beau rêve que tout cela. Fin mars, un temps calamiteux s'installe dans la région (crues rarement vues de mémoire d'observateur) pour plusieurs mois, annihilant toutes nos espérances. Vraiment dommage, car nous pouvions espérer flirter, voir dépasser les 2 km (au cas où la profondeur n'augmenterait pas), au lieu des misérables 1150-1160 m atteints. Cela d'autant plus qu'un système aussi original qu'efficace de double propulseur avait été conçu pour l'occasion. L'organisation fut en tous ponts remarquable et nos remerciements chaleureux vont à Claude KUREY, Daniel DUMAS, Fernand, Michel et tous les autres valeureux porteurs qui nous ont assistés durant ces opérations. Olivier Isler
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INFO PLONGEE No82 UTILISATION Numérotation Dans case « opération » sera notés l'opération ou la plongée en cours, le signe # permet de différencier d'une éventuelle autre numérotation précédente, seule une numérotation GLOBALE de tous les blocs intervenants est fiable et efficace.Nitrox Seul le % d'O2 analysé sera noté, : N 40 pour un nitrox 40% d'02. Trimix Le % 0 2 analysé sera toujours noté en premier, suivra le % He, exemple : T 18140 pour un trimix 18% 02,42% N2,40% He. Air et Oxygène pur II est souhaitable de marquer les blocs air avec les étiquettes correspondantes dès que d'autre gaz cohabitent, ainsi il n'y plus de doute , sinon on ne peut pas avoir la certitude qu'un bloc non marqué ne contienne pas un autre gaz que de l'air. Pour I'oxy pur l'étiquettes OXY servira aussi pour les tampons, qui doivent également être numérotés. Argon Les blocs argon doivent être impérativement marqués, de plus avec la mention «non respirable », et doivent être formellement rincés avant réutilisation avec de l'air.
Voir en dernière page exemple d'étiquette
DIFFUSION Comme il n'exisfe pas de standard de marquage actuellement, la mission vous recommande de le diffuser le plus largement possible autour de vous, c'est pour cela qu'il a été décidé de ne pas le personnaliser (par de marquage SSF, ou Fédé dessus) pour qu'il puisse être adopté par un maximum d'acteurs (fédés, organismes Tek, etc). Il est mis d'emblée dans le (( domaine public pour éviter qu'il ne soit ''récupéré" par un quelconque individu ou organisme. VENTESIPRIX Tarif et conditionnement Vente à prix coûtant par la commission plongée FFS. Etiquettes GAZ, No,sauf Argon : par lot de 20 à 30 F le lot. Etiquettes Argon : par lot de 10 à 30 F le lot Participation au fraislenvoi : 30 F Ou et qui ? Pour vos commandes : Bigeard Philippe 24, rue Dumenge 69 004 LYON Tel : 04 78 29 53 41 Règlement a l'ordre de : Commission plongée souterraine FFS Si vous désirez une facture : précisez le nom et l'adresse de facturation, la commission vous l'enverra.
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AVEN DE PEYREJAL
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Saint André de Cruzières Ardèche (Jean Pierre BAUDU - CDS 42, Commission plongée souterraine) HISTORIQUE : Au 19ème siècle : J. de Malbosc atteint le premier siphon. lg50 : la branche de de 1 'évent et s 'arrête devant un siphon. 1962 : R. Lacroux tente la première plongée et progresse de 10 mètres. 18/08/1970 : Lacroux et Ichkanian franchissent le S1 (40m, -7) et explorent 1500 mètres de galerie. 197011971 : Le G.R.P.S. relève 2200 mètres de topographie. 197111972 : Le G.R.P.S. et le G.S.V. réalisent 1 'escalade de la cheminée (+38 m) située juste après le S 1. Dans la même année, le réseau Mathieu et quelques galeries dans la zone A sont reconnues. Le développement passe à 5 130mètres. 1973 : Les Lyonnais explorent trois nouveaux siphons dans la branche de gauche. La jonction avec Sauvas semble réalisable. Seuls 50 à 200 mètres inconnus les séparent. 1974 : Le G.R.P.S. porte le développement à 6500 mètres. 1978 : J.M. Chauvet et A. Piédois franchissent le siphon Boissel (50 m, -6) et ajoutent 235 mètres. Ils s 'arrêtent sur un siphon et dans une escalade. 1978 : D. Benard, P. Denis et J. Jolivet plongent dans la branche de droite, à 1 'entrée de 1 'évent (Slbis : 5m ; 40 m de galerie ; S2bis : 30m). Après désobstruction du S2bis, ils réalisent la jonction au niveau du S 1. 1980 : J.M. Chauvet et J.P. Montagné replongent la branche de gauche et rajoutent 50 mètres au terminus du G.R.P.S. 21/02/1983 : La même équipe rajoute 40m et bute sur un colmatage de galets. 25/06/1995 : R. Brahic, T. Gineste et F. Vasseur plongent le siphon de 45 mètres et découvrent 180 mètres de galerie. 22/02/1997 : J.P. Baudu réalise une escalade d 'environ 40 mètres derrière le siphon Boissel, s 'arrêtant tout près de la surface. 02/03/1997 :L 'association CELADON explore
les deux siphons de la galerie du lac de 1'orage. Exploration du 22/02/99 Le but de cette exploration était de plonger le dernier siphon vierge du réseau. Cette aventure faisait suite à un travail effectué dans 1'aven de Carle avec lequel je pouvais espérer une jonction. Depuis les explorations de J.M. Chauvet, la salle du siphon Boissel s 'est métamorphosée. Les talus de glaise se sont déplacés, voire ont disparu. Une escalade de 4 mètres m 'incitait à prendre un coéquipier. Hélas, une fois de plus, je me retrouve seul pour faire lexploraoon post-siphon. Nous formons une solide équipe de 10. Nous avons 7 kits, c'est un portage tranquille. Catherine équipe. Après une progression un peu lente (nous sommes en week-end), nous nous retrouvons tous devant le siphon du shunt. Je pars avec un bi 10 litres et un kit bien plein (échelle de 10 mètres, corde dynamique, coinceurs, trousse à spits, petit remontant...) Je garde mon baudrier avec ces agrès sur moi. Mes camarades m'installent une échelle pour descendre dans le siphon. A cet endroit, le réseau est spacieux. La galerie mesure 4 à 5 mètres de large, par 2 à 3 mètres de haut. L 'eau est laiteuse. Les 85 mètres de siphon sont rapidement franchis. J 'enchaîne dans le couloir blanc (superbe) et passe le siphon Boissel (également laiteux). Dans la grande salle, je déballe le matériel et allume 3 bougies (c'est plus intime). L 'escalade se trouve tout près du siphon Boissel. Je jauge les 4 mètres de dénivelé. Les parois sont couvertes de glaise comme dans toute la salle. J 'émets des réserves sur la possibilité de passer en libre mais tente 1 'exercice. Le départ est en dévers. 11 fait suite à une pente très raide. L 'adhérence est le seul moyen de réussir mais le peu de prises se détruisent à rnon passage. Enfin, la sortie se fait par un effet de ventouse sur la combinaison. Je m 'étonne de me trouver en haut et en plus entier. Un superbe béquet rocheux attend 1 'échelle que j 'avais emportée. Je suis en avancc sur mon temps. Le premier travail est de monter les bouteilles, je ne peux pas les hisser d'en haut, je fais des aller-retours. Une pente douce descend au siphon. Il n 'est qu 'à 20 mètres. Il paraît laiteux mais de belles dimensions. J 'installe une échelle. Enfin 1 'eau, petite séancedans de nettoyage (la glaise dans a pénétré
Terminus J.P. BAUDU (2250 m)
Topo. :
J.P. BAUDU R. BRAHIC M. CHABAUD R. DIVOL T. GINESTE 6.LORENTE F. VASSEUA
Siphon (30m;-2m)
Terminus F.VASSEUR (2280 m)
DEVELOPPEMENT Pl Terminus J.P. BAUDU (escalade proche de la surface)
Siphon bis (60m;-5m)
Siphon du shunt
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PLAN D'ENSEMBLE
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Rbseau Mathieu
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LAC I'OK
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EVENT DE PEYREJAL RESEAU MATHIEU Saint-André de Cruzières
- Ardèche
Dessin :J.P. BAUDU d'après la synthèse de F. VASSEUR Terminus G. LORENTE
TOPO. 08/99
SENTE : 1930 rn
Entrée naturelle à 1750m
Terminus F.VASSEUW
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PUITS DE LA BRÊME Maisières Notre Dame (Doubs) : acte II Quatre plongées en Juillet 1998 ont porté le développement à 960 mètres pour une dénivellation totale de quarante deux mètres. La topographie, ou plutôt le cheminement fil d'Ariane, est levé jusqu'à 450 mètres. En effet, la visibilité au puits de la Brême a toujours été limitée à deux à trois mètres au mieux : la section de la galerie, que l'on suppose importante, n'a donc jamais pu être observée.. . C'est .la principale difficulté des plongées à la Brême : la progression se fait à l'aveuglette avec pour seul guide le compas et, notamment dans le premier siphon, les dépôts au sol. Le Puits de la Brême est une cheminée d'équilibre sur l'important système qui draine un bassin évalué à 150 km2 : le système Brême-Maine-Ecoutot. Les gouffres parmi les plus profonds du département : Leubot, Vieille Herbe, Gros Bourbier, Paradis, Lachenau.. . y sont rattachés. J'apporte ici quelques compléments dont m'a fait part P. Laureau par rapport à l'historique des
surface, le passage n'est plus qu'une longue fente où la largeur n'est confortable qu'en un seul endroit. Nous mettons un bon moment à le trouver dans une eau peu claire. Dessous cela s'élérgit : descente jusqu'à 30 m. sous la surface, large replat de blocs arrondis. Dans une eau devenue presque opaque, nous ne trouvons pas la suite. A revoir. C.B. » «Le trou M, bulletin du groupe spéléo de Laussane, n012,p.26, 1977. Ce groupe très organisé et méthodique avait exploré avec succès la branche Nord-Ouest du Lizon souterrain à la même époque. - G.S. Magma en 1976 et 1977 (R. Cordier, P. Reilé) - S.C. Paris en avril 1978 (F. Le Guen) - Groupe Lémanique de Plongée Souterraine (C.Foetish, Ph. Schneider) le 18 sept. 1978 : « Après deux semaines sans pluie, le niveau d'eau se trouve 15 m. en dessous du niveau de crue et l'eau semble claire. La visibilité atteint 2 m. à l'aller. Rapidement le fond de galets est atteint à -25.. Là nous cherchons les deux galeries de 6 x 5m. décrites par Urlacher dans Spélunca. Malgré un excellent éclairage (1 x 50W. , 1 x 30W.) nous ne voyons rien qui permette de continuer. Au sud l'évasement se termine en cul de sac (dépôt de sable). Vers le Nord Ch. Pense avoir vu une continuation mais il n'est pas sûr, et moi je n'ai rien vu à part un départ d'environ 35 cm. de haut. ))
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explorations de l'article de 1996 : Info-Plongée n074 pp 17-21, J.M. Lebel, 1996. De nombreuses tentatives de pénétrations ont été effectuées : au moins 6 tentatives de 1967 à 1978 : - G.S. Doubs 1967 - Groupe Lémanique de Plongée Souterraine (Brandt, Isler, Magnin.. .) en 1976. « [..] Nous trouvons l'eau environ 5m. en dessous du niveau maximum, 10 m. sous la
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S.C. Dijon (P. Degouve, P. Laureau) et G. Grimme à l'automne 1985 et avec des conditions de sécheresse exceptionnelle, visibilité de 10 mètres Cje rêve !) : « Entre - 18 m et - 20 m, nous avons débouché dans un conduit horizontal relativement bas de plafond (1 m environ) dont le sol est parsemé de grandes dalles plates tombées de la voûte. Il n'y a plus au sol d'amoncellements de galets et de graviers qui
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INFO PLONGEE No 82 sont, semble-t-il, cantonnés au cône d'entrée par la force de l'eau (preuve s'il en est que nous sommes dans la partie amont de la cavité). Cette zone horizontale parait assez large (plusieurs mètres voire même dix mètres). L'eau se trouble très vite. Autant dire qu'à chaque plongée, nous ne disposons que d'un laps de temps très court pour observer les lieux. Equipés d'un phare de 150 W et de plusieurs de 50 W, nous n'avons rien vu d'évident au Sud. Nous avons progressé d'une trentaine de mètres horizontalement, en direction du Nord, dans le même type de conduit assez bas et encombré de dalles. nous avons butté dans un secteur de fissures et diaclases étroites. La suite de la galerie pourrait se situer dans cette zone. En revenant, nous avons tendu un fil longeant la paroi Est pour finalement déboucher à la base du puits d'entrée, sans déceler d'autres départs. LA CRUE DU 25 DECEMBRE 1995 La région d'Ornans a connu durant les fêtes de Noël 1995, une crue d'une intensité exceptionnelle comme l'on en rencontre seulement deux à trois fois par siècle. Par chance, nous avons pu admirer le puits de la Brème quelques heures après le sommet de la crue. La puissance des flots et le débit étaient époustouflants. La vision d'un tel spectacle est un moment rare. Nous avons noté quelques repères dans le lit de la rivière et quelques mois plus tard nous avons calculé la section du chenal occupée par les eaux : soit 56 m2. Malgré la vitesse du courant difficilement estimable, nous pensons que le débit avoisinait trente mètres cubes par seconde ». @édit, P. Laureau) La suite se situe en fait au sommet de la «paroi » Ouest de la galerie mentionnée, directement à l'Ouest de la base du puits d'entrée. Retour en 1996 : je l'avais découverte en franchissant un peu au hasard un passage étroit entre des blocs. Ensuite, une vision plus globale de la zone m'avait permis de découvrir plusieurs passages confortables au plafond de cette zone, au dessus d'immenses blocs effondrés que l'on pouvait effectivement prendre pour une paroi. Merci la chance ! (certaines mauvaises langues m'ont même suggéré de surveiller ma chère et tendre.. .). N'ai-je pas même entendu un ami plongeur, qui avait lui aussi fouillé la Brême, suggérer l'intéressante explication d'une « ouverture » naturelle du passage entre sa tentative et la mienne.. . Dans le même ordre d'idée, Pascal REILE se souviens que leurs plongées (G.S. MAGMA) avaient été « largement contestées (env. 60 m dans l'amont, impossible.. . Bla Bla) H. A la différence des cavités karstiques, il semble bien que la nature humaine, même revêtue de néoprène, reste identique à elle-même ?
Page 18 Les dernières explorations de 1996 butaient à 340 mètres de l'entrée dans une diaclase sans suite (Cf. Spélunca, septembre 1996, n063 p 7 et InfoPlongée, 1996, na 74 p17-19 « Le Puits de la Brême », J.M. LEBEL). Le 4 juillet, je rééquipe la zone d'entrée à l'aide d'une corde dans le puits et de fil d'Ariane jusqu'à 90 mètres où je retrouve mon fil de 96 (on a retrouvé celui de l'entrée proprement enroulé sur des branchages à -15 m, témoignage de la violence des crues). Jean-Séb reconnaît les lieux jusqu'à 3 10 mètres. Sa conclusion : c'est GLAUQUE, mais le fil a tenu. Plongée de 55 mn dont 15 de paliers. Le lendemain je rejoins le terminus en diaclase de 1996 à 340 mètres. Je prends soin de rester en l'air et scrute les parages : "tiens un passage entre de gros blocs, moi qu'en cherche un ! ". Sur une vingtaine de mètres je zigzague un peu entre des blocs (?) puis je déroule en essayant de garder un cap nordlnord-est. Le sol est de nouveau constitué de graviers et d'argile. Il semblerait que j'ai repris le "conduit". Arrêt à 450 mètres sur tiers. Retour en topographiant. Le courant est sensible dans la zone des 340-350 m. Plongée de lh38 dont 27 rnn de paliers. J'annonce la bonne nouvelle à Jean-Séb qui dispose d'un bon stock d'air pour poursuivre: 2 x 201 + relais 101. Malheureusement, on fait descendre 1/2m3 de gravats instables en pataugeant pour sa mise à l'eau. Résultat : visibilité nulle dans le puits, corde emmêlée. Bref rien ne va, Jean-Séb ne la "sens" plus et remonte bientôt. Il ne peste même pas ... j'aimerais être aussi philosophe. Le 12 juillet, Claude, Laurent et moi essayons de composer un scaphandre plutôt hétéroclite: 2 x 18 1 + 1 x 7 1 + 1 x 4 1. Je profite de l'aller pour poser de larges étiquettes de distance tous les cinquante mètres, les anciennes nécessitant des conversions fastidieuses. Poursuite de l'explo de 450 à 630 m, deux passages où j'ai dû chercher un peu mais ça semble remonter en moyenne ... hum ! Plongée de lh45 sans paliers (surox 35%). On remet ça le 14 juillet. Départ sur relais 12 litres laissé à 330 m, puis relais 7 1 laissé à 530 m. Audelà de 630 mètres, la remontée se confirme et à 700 mètres pile, je "crève la surface" comme-ydisent. Une vaste salle creusée sur une faille. Une sorte de quai formé par un gros bloc hors de l'eau. Je dépose mon attirail. pas fâché de me dégourdir les jambes. Hélas, j'ai été un peu rapide en besogne, il n'y a pas de suite exondée. Au bout de la salle d'une trentaine de mètres, la suite ne paraît pas très engageante. A ce moment je me demande si je ne suis pas sorti trop tôt et décide de revoir la fin du S 1. je repasse un quart d'heure dans la fin du
INFO PLONGEE No 82 SI à scruter et vérifier le cap : tout colle. Je n'ai plus qu'à tenter la fin de la salle. Elle se poursuit par une diaclase plongeante. A -10 m, on repart à l'horizontal. Arrêt à 60 mètres dans le S2 sur tiers. Plongée de 2h41 rnn dont 30 mn dans la salle exondée (pas de paliers : surox 30%). Le 19 juillet, Isa, Claude et moi préparons un tri-12 1 et un relais 18 1. Le siphon 1 de 700 m est franchi à l'aide du relais. La visibilité est correcte pour l'endroit : deux mètres, mis à part toujours la même zone de 150 à 200 mètres où j'ai TOUJOURS trouvé une visibilité de 50 cm à 1 mètre maximum y compris à l'aller ... bizarre ? Le S.2 semble moins vaste, sol de roche brute cupulée et non plus de gravats mêlés d'argile. Passages dans de vastes blocs, pas toujours évidents. A 800 mètres je bute sur une vaste diaclase transversale plongeante. Je tente de poursuivre au mieux vers le nord-est, mais à 850 m je dois réenrouler sur dix mètres dans un enchevêtrement de blocs où la touille se lève vite. Après un nouvel échec depuis un "carrefour" précédent, je n'ai plus qu'à revenir à la diaclase et poursuivre vers son extrémité nord. Je progresse dans une galerie pas très nette : blocs. diaclases. corrosion intense, mais plus le lit d'argile au sol qui servait. avec le cap, de fil conducteur dans le S 1. A 900 mètres, le sol se dérobe, paroi et plafond également. Je me laisse couler en avançant et récupère le sol à -25 m, la descente se poursuit sans parois ni plafond en vue. Arrêt à -32 m sur autonomie, vaguement déçu que ce S.2 se montre aussi peu coopératif et retour paisible aidé par le courant. Plongée de 3 h dont 35 mn dans la salle exondée (sans paliers au surox 28%). J'ajoute quelques précisions de P. Reilé : le conduit amont découvert se situe dans l'étage du Bathonnien avec un pendage de 10". Il se dirige semble-t-il vers le Puits Noir, émergence fossile profonde de 40 mètres et actuellement rebouchée. Participants : C. Bastien (CLRS), J.S.Ghirardi (S.C.Paris), I.,T. & J.M. Lebel (CLRS), L. Osvald (USAN) I'LONGEES SIJR LE SYSTERlE D'OSSELLE La reprise des plongées dans un petit gouffre à l'amont de la célèbre grotte touristique d'Oselle a été fructueuse : derrière cent cinquante mètres de siphon, cent mètres de vaste galerie parcourue par une belle rivière ont été parcourus pour buter sur un nouveau siphon plongé sur 100 mètres. On se dirige vers l'aval en direction d'aselle, dont on est encore à environ 400m en ligne droite.
Page 19 Néanmoins, il reste à faire pour retrouver les 16 kilomètres de développement annoncés par le guide, lors d'un visite touristique.. .(sourire !) O
CREUX DE PECHE (OU DE POUGE) VTLLARS-ST-GEORGES (DOUBS)
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Ce petit gouffre du Doubs se termine par un lac à niveau variable à la cote -28 m, plongé par le G.S.D. en 1983 sur 20 mètres, puis par le S.C.Dijon en 1988 sur 80 m (-10 m) avec arrêt sur cloche d'air et suite non trouvée. Une petite visite le 30 novembre nous avait convaincus de l'intérêt d'y tenter de nouvelles plongées : les coupoles de détente et les autres formes de corrosion typique observées dans la galerie horizontale de bonnes dimensions conduisant au lac, faisaient immanquablement penser à une portion de collecteur fossile. (D. Biloque, JM. Lebel, L. Osvald). L'accès au lac au moyen d'une échelle "d'électron" et équipé du matériel de plongée (2x41) est acrobatique. Je me laisse couler en suivant le fil d'ariane en place, d'aspect plutôt décati. La mise à l'eau a envoyé par le fond de sombres nuages d'argile, bref conditions idéales... vers moins dix mètres, le fil part à l'horizontal dans un passage bas. Plusieurs passages resserrés puis on file dans une galerie plus confortable. Le courant est fort sensible, c'est un aval. Le terminus des dijonnais est vite rejoint : une vaste diaclase formant cloche. L'eau doit bien en sortir, mais par où ? Il faudra trois tours de diaclase et dix minutes pour dénicher enfin un passage rétréci où le courant est de nouveau sensible. Je déroule mon fil sur soixante mètres sans problème autre que le brouillard. Mais il va falloir faire demi-tour car mes tiers sont dépassés... et tout à coup sans m'en apercevoir, j'ai la tête hors de l'eau siphon franchi ! et ce bruit de rivière ? Je balance mon attirail sur une berge argileuse et commence à pavoiser comme une patronne de bar-tabac dans la rivière qui, cette fois à n'en plus douter, est celle d1Osselle. Cent mètres de vaste galerie où coule la rivière aux berges argileuses butent sur un nouveau siphon. Temps aller/retour depuis la vasque : 2 heures. 22.2.98 - C Bastien (CLRS), J.M.. Lebel (CLRS), L. Osvald (Usan). Le ler mars, l'équipe "familiale" remet ça : mais il a plu, l'eau est trouble, le courant trop violent. J'abandonne à mi-parcours dans l'exondé avant le 3.3. Palmage plus que soutenu nécessaire au retour pour refranchir les siphons 2 et 1. I.. J.M. et T Lebel.
N O PLONGEE No 82 passionnées se sont relayées pour dévoiler les dessous affriolants du plateau karstique d' Arbecey. L'exploration du Trou du Deujeau était arrêtée depuis les années 80 (SHAG) derrière les trois siphons avals, sur « trémie instable B. Cependant, un clan d'irréductibles : I'ASHVS, s'acharnait depuis plus de dix ans sur ce plateau d'kbecey. D'inlassables désobstructions en plongées délicates, ce club cherchait à joindre un supposé collecteur important dont la résurgence se trouve à la Baume de Scey-sur-Saône (Cf. [Il). Ce furent notamment les séances de désobstruction au gouffre de la Guaine, aux pertes du moulin de la Forge, les plongées à la Baume de Scey (Cf. [2j) et ... au Deujeau. Là, les siphons avals furent replongés par les trois plongeurs du club. Mais une étroiture argileuse dans le deuxième siphon, où le fil d'ariane continuait pourtant, se refusait à céder. Damien raconte : « J'effectuerai 2 plongées avec Sébastien Normand sans pousser très loin, mais en ayant quelques poussées d'adrénaline. Doublant le fil S.H.A.G. dans le S 2, ce dernier étant entièrement enterré sous l'argile, je le suis en le dégageant. Le nuage argileux provoqué par cette petite opération me rend la progression "cauchemardesque" (c'est ma 3""" plongée). A
Page 21 tâton, les 2 fils bien en main, je butte contre paroi. Une dizaine de mètres a dû être parcouru. Le fi1 continue mais le passage ne semble pas dépasser les 10 cm de haut. Ma main libre continue à fouiller, l'autre est "scotchée" aux fils. C'est pas possible, il n y a pas de suite ! Le retour se fera sans problème; 2 fils détendus, une palme "fleurtant grossièrement" avec ceux-ci, une cloche providentielle (il y en a 3 dans ce siphon de 20 m), "relax Max, faut repartir". Je retrouve Séba dans la vasque d'entrée, je lui raconte mes déboires et lui fait part de mes pensées morbides... Plus tard, Séba et Sylvain Redoutey tenteront à nouveau de forcer le passage, bouteilles en avant, mais les conditions devenues rapidement exécrables ne permettront pas de trouver le passage ». (D. G. le 05.09.98) Qu'à celà ne tienne, les taupes de I'ASHVS se mirent à désobstruer un infame boyau susceptible de shunter les siphons un et deux. C'est à ce moment que je fis la connaissance de Damien, devant la vasque de la Baume de Scey, où je souhaitais tenter ma chance (Cf [3]). Il réussit peu après à me convaincre d'aller retenter à mon tour les siphons du Deujeau, à coups d'arguments karstiques et d'autres à base de houblons variés et d'appellations plus ou moins contrôlées.. . Echec comme tout le monde en avril 98, la visibilité est exécrable. Même à l'anglaise,
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I'étroiture m'enserre comme un étau, impossible de suivre le fil plus avant. Damien m'y traîne une nouvelle fois en mai. Cette fois, les conditions sont bonnes : la visibilité à l'étiage est passée à deux mètres. Du coup j'ai le temps de bien voir le rétrécissement. En fait le fil ne passe pas bien dans l'axe du laminoir où le passage est le plus large. Comme j'ai doublé le fil depuis le départ du S2, je peux, en déroulant, tirer sur l'ancien sans risque pour viser le bon passage. Le bassin encore dans I'étroiture, j'ai le temps de viser la suite et de préparer l'amarrage suivant, avant l'extinction des feux, car vautré dans l'argile, çà ne tarde pas ... Quelques mètres plus loin j'émerge du siphon deux. Coup de chapeau rétrospectif à la SHAG. « Il faut encore se traîner à quatre pattes sur 200 m environ avant de rencontrer le siphon trois, ponctuel. En face de moi, la fameuse trémie, je dépose mon attirail pour l'inspecter de plus près. Je m'avance dans les blocs en suivant le ruisseau, je baisse peut-être un peu la tête et ... je me retrouve de l'autre coté. La galerie se poursuit sans histoire, confortable comme la partie bien connue du Deujeau. Je cavale, retenant involontairement mon souffle sur deux à trois cent mètres. Et soudain, j'y crois pas : elle est là ... la rivière souterraine, le collecteur dlArbecey ! Me reviens en mémoire ce que m'a expliqué Damien la veille, penchés que nous étions s u les cartes et les topos. 11 m'avait décris ce que je constate: la rivière du Deujeau n'est qu'un modeste affluent d'un vaste collecteur drainant les pertes du Moulin de la Forge et résurgeant à la Baume de Scey à huit kilomètres. J'ai débouché du ruisseau dans une vaste galerie: l'amont siphonne rapidement. Vers l'aval, je gambade maintenant dans la rivière sur environ six cent mètres et dans un bien-être plus sûr qu'au milieu d'un supermarché. Arrêt sur ... autonomie en éclairage ! Le soir, je devrai encore faire le récit à Damien et Robin une bonne demi-douzaine de fois, entrecoupé des détonations de bouchons de Crémant de Bourgogne. Et puis Ia nuit viendra, que je devrai néanmoins passer en volume constant afin de prévenir tout débordement d'affection virile ... ». (J.M.L. le 23.05.98)
Pour la suite post-siphon, Damien refusant catégoriquement de remettre les palmes dans la (( bauge »,je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps pour trouver le compagnon idéal, capable de se vautrer dans l'étroiture argileuse avec délice, plongeur off-tech par excellence, j'ai nommé : le STEFF Guignard, à qui je laisse la parole.
Page 22 «Nous cavalons donc hardi petit roule ma poule, les galeries font 4x4, 5x5, 6x6, 7x7, 8x8, 9x9, 10x10, euh..., c'est tout. Enfin, c'est déjà pas mal : le déca chauffe. Nous suivons la galerie, jusqu'au carrefour X (prenez des notes, je ne répéterai pas), où nous prenons alors tout droit, délaissant une galerie Z apparemment fossile, dont l'arrivée est située à quelques 3 mètres au-dessus de la rivière. Nous pensions alors, pauvres naïfs, qu'il ne s'agissait que d'un affluent. La suite nous prouva que non. (suspens). Nous poursuivons, jusqu'au carrefour Y cette fois. A gauche, dans ce que nous appellerons la galerie W, s'engouffrent les flots tumultueux de la rivière, que vient grossir un affluent K en rive droite, que nous remontons. Et tout d'un coup, le choc, brutal, douloureux, jusque dans le décamètre : tout d'un coup, c'est la fin, un obstacle insurmontable, sournois, inhumain, démesuré, au point 79 (notez, notez) : sur la gauche, un siphon aval, sur la droite, un R.E.S.S.A.U.T d'au moins, sans mentir, ni la faire à la marseillaise, mille à mille cinq cent mi-llimètres. D'un commun accord avec nous-mêmes, nous faisons demi-tour devant la suite de cette galerie K, et allons promener nos chaussons néo à droite dans la galerie W (galerie qui était à gauche avant qu'on se retourne, souvenez-vous en). La galerie devient tourmentée jusque dans ses nodules, ça se découpe, ça se cupule dans tous les coins, ça doit pas rigoler tous les jours, quoi. Et puis ça se termine comme dans tous les mauvais romans pour spéléonaute dépourvu de ses bouteilles : s.i.p,h.o.n, pas très large, d'ailleurs. Et ça pue un peu. [. . .] En repassant devant la galerie Z, histoire de, nous allons nous y dégourdir les guiboles, et nous arrêtons dans la salle du bar-tabac (dans le désordre : 10 x 15 x 20). (S.G. le 31.05.98)
En une nouvelle sortie de 12 heures, on poursuivra l'exploration et la topographie de la galerie semi-fossile. Elle nous révélera des galeries d'une ampleur exceptionnelle pour la région et un concrétionnement qui ne l'est pas moins.. . arrêt sur éboulement à 4 km de l'entrée. Et puis, selon la tradition, tout se termine par un banquet aux étoiles : ((La température va regrimper en flèche un peu plus tard, après mise en perce du fût, annonçant le début de libations incertaines mais nécessaires à la reconstitution (pas vrai Laurent ?). Les enfants nous servirent un joli feu d'artifice où le but du jeu était d'incendier les tentes, la maison, voire quelques véhicules... un vrai délice. Malgré beaucoup d'application, ni le SAMU, ni le SMUR, ni nos braves corps constitués de pompiers et gendarmes
INFO PLONGEE No 82 ne furent de notre sympathique soirée. 20.06.98)
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(J.M.L. le
Les extraits entre guillemets sont extraits d'un article paru dans « Sous Le Plancher )) n013, 1998 : « L a rivière souterraine du Deujeau : accès au système hydrologique d' Arbecey-Scey ! !! Hypothèse vérifiée.. .)) D. & J.P. Grandcolas, J.M. Lebel, S. Guignard. J'ai relaté pour info-PLONGEE ce qui avait directement trait aux plongées. Dans l'article complet, les spéléos non palmés racontent aussi.. . c'est pas triste ! Rectificatif: au sommaire du bon de commande du « Sous Le Plancher )) en question, il est écrit que ((l'équipe de I'ASHVS accède au collecteur tant convoité ». Soyons clair : (( l'équipe de I'ASHVS » n'a accédé pour le moment à rien du tout : Il s'agit d'explos interclubs sous l'égide de la LIgue SPEléologique Lorraine (commission plongée LISPEL) et de 1'ASHVS. Les seuls qui ont vus pour l'instant et topographié le collecteur sont : J.M. Lebel du CLRS et S. Guignard du S.C. MONGERON, qui n'ont pas encore la carte du parti ASHVS.. . qu'on laisse à César ses affaires ! (Note POUR La Rédaction :c'est pour de rire, on n'estpas vraimentfâchés !) Les travaux se poursuivent depuis, pour tenter d'éviter la plongée des siphons avals : - La désobstruction du boyau Argiland a créée un nouveau siphon temporaire ! - Plusieurs plongées ont été réalisées pour jonctiomer à la voix par le boyau shunt (réussi), pour désobstruer au-dessus du S3 (échec) puis équiper ce dernier d'une corde afin de le franchir en apnée (réussie). - Repérage de cheminées derrière les siphons. L'escalade de l'une a permis de découvrir des RACINES ! Elles ont conduit à la découverte de 50 mètres de petit conduit. - Enfin, un nouveau gouffre a été découvert (minuscule orifice bouché au départ), ouvert puis désobstrué pour l'instant de -12 à -20 mètres, d'un développement d'une cinquantaine de mètres et bien situé. - La pose d'une balise (mise au point par Denis Motte) derrière les siphons a permis de recaler la topographie en surface. A cette occasion vingt mètres de petit méandre ont été explorés à partir de la rivière du Chaland. Ce méandre pourrait constituer l'aval du gouffre précédent.. . Participants 1998 : - Association Spéléologiquedes Hauts du Val de Saône : P. Clot, A. et L. Galmiche, D. Grandcolas,
R. Jeandel, J. Masclin, S. Normand, F. Ponçot et P. Tard. - Union Spéléo de l'Agglomération Nancéenne : Denis Drumetz et Laurent Osvald. - Cercle Lorrain de Recherches Spéléologique : Jean-Marc Lebel. - Groupe Spéléo Montgeron : Stéphane Guignard. - Clan des Tritons : Jean-Philippe Grandcolas. - Spéléo Club de Vesoul : Bernard Détouillon. Depuis, d'autres spéléos issus notamment du S.C. Vesoul sont venus participer aux travaux, en particuliers pour les portages et désobstructions : T. Vircondelet dit « la tanière », J.M. Josso, J.N. Latroye, T. Gilles dit « la limande >),A. Galmiche (ASHVS), C. Bastien, D. Jacquemin (CLRS). . . que ceux que j'aurais oublié n'hésitent pas à m'enduire d'insultes. [ l ] Sous le Plancher n011,1996, Le plateau karstique d'ArbeceylScey, Grandcolas. [2] Sous le Plancher no 9, 1994, Résurgence de la Baume, Grandcolas, Moine, Redoutey. [3] Info-Plongée n078, 1998 ,p27, Résurgence de la Baume, Lebel.
I ENCORE UN RETOUR DE BAL TRAGIQUE ! II Ou comment une simple plongée de (( tourisme » prend une tournure singulière .... En vacances familiales en Ardèche, je projette une plongée de pure visite à l'évent de la Guigonne. Je connais le site pour y avoir plongé en bi 10 litres, jusqu'à -31 dans le siphon 4, quelques années auparavant. Prétextant une sympathique promenade dans les gorges, j'en profite pour me charger d'un bi 12 litres et Isabelle d'un très léger sherpa ('je t'assure) contenant un relais 7 litres et de quoi équiper les deux ressauts de 6 et 3 mètres donnant accès au premier siphon à une cinquantaine de mètres de l'entrée. Ainsi le lendemain je n'ai plus qu'à descendre les détendeurs, la combinaison étanche et le petit matériel de plongée. Isabelle et mon fils Thomas m'accompagnent. Ils ont prévus une ballade dans les gorges avec rendez-vous fixé trois heures minimum après mon départ. J'entre dans la cavité prêt à plonger à 13h10 (les trois bouteilles ont été préalablement préparées et descendues à l'eau, dont le niveau est à 2'50 mètres sous le rebord du deuxième ressaut). Les deux premiers siphons s'enchaînent pour une longueur
INFO PLONGEE No 82 de 170 mètres à faible profondeur (point bas à -9 mètres). J'émerge en 9 minutes et franchis l'exondé pour atteindre la vasque vauclusienne du troisième siphon. Je note que j'y arrive très essouflé : la progression se fait (( à quatre pattes )) puis debout mais je ne suis pas excessivement chargé : bi 12 1 et relais 7 1, alors est-ce à attribuer à un excès de CO2 ou à une insuffisance d'oxygène dûe à une mise en dépression de l'espace exondé ? (*) Je franchis rapidement le troisième siphon de 130 mètres à faible profondeur (-4 mètres). Une quarantaine de mètres d'exondés me conduisent, encore une fois très essoufflé, à la vasque du siphon quatre, située à 400 mètres de celle du SI. J'abandonne le relais 7 litres que j'ai utilisé jusquelà et qui est vidé à 40%. Je m'enfonce dans le siphon quatre, équipé d'une sécurisante corde spéléo. Elle n'est plus amarrée à partir de -10 et fait des boucles. Je la retend et l'amarre à un fil d'Ariane existant, à -20 environ. La descente se poursuit par crans successifs pour atteindre rapidement -25 et se stabilise sur une quarantaine de mètres. Un nouveau ressaut conduit à -30 stabilisée sur une quarantaine de mètres encore. Enfin un dernier cran conduit à -40, profondeur que je conserve sur une quarantaine de mètres. Là, le fil est cassé, je rééquipe sur 10 mètres avant de retrouver l'ancien fil auquel je raboute. J'ai pris mes tiers et entame le retour : j'ai parcouru environ deux cent mètres dans le S4 et y suis depuis 30 minutes. Je parviens au premier palier de 9 mètres indiqué par l'Aladin pro à 50 minutes du départ dans le S4. J'ai freiné ma remontée par deux fois, averti par l'alarme sonore de remontée trop rapide. Cette plongée me semble assez modeste pour que je ne prenne pas la peine de jeter un coup d'œil aux tables et m'en remette à l'ordinateur. (*) Des mises en pression ou en dépression des zones exondées avaient déjà été décrites par F. Le Guen lors des explos de 1978 à 1980. A noter que F. Le guen avait eu de sérieux problèmes en 1978 lors d'une pointe, qu'il attribuait à une teneur en vapeur d'huile au gonflage de ses bouteilles. En 1979, il mentionne des difficultés respiratoires et un réchaud qui refuse de brûler en sifflant, anomalies qu'il attribue à un déficit en oxygène consécutif à une forte dépression. La même année, P. Penez et J.C. Chouquet sont victimes d'une embolie au retour d'une longue plongée dans le S4, attribuée à une dépression dans la cloche correspondant à 4000 m d'altitude. (actes du colloque sur la plongée souterraine et les sciences spéléologiques de Tonnerre et Chablis 30-3 1 octobre 1982 - Mémoires du S. C. Paris no 1O).
Page 24 Modeste quant aux données brutes de la plongée elle-même, mais surtout par rapport aux conditions beaucoup plus délicates : de température, de turbidité de portage ... donc de stress, que j'ai l'habitude de rencontrer en Franche-Comté où je plonge habituellement. Je mentionne un petit détail qui peut avoir une petite influence: mon pénilex à sauté )) lorsque j'ai voulu uriner au palier, ce qui fait que je me suis envoyé une bonne rasade d'eau froide sur le ventre. Au palier de trois mètres, mon «mal de ventre )) avec lequel je vis depuis un an plus ou moins régulièrement et non diagnostiqué, réapparaît. Suffisamment normalement pour que je ne m'en inquiète pas. Mais l'intensité de la douleur se fait de plus en plus sentir et lorsque j'émerge, à 67 minutes, la douleur est vive. La sortie de l'eau avec le bi dorsal me demande un bon effort, la « marche )) est haute. Je m'assois pour souffler et je commence à me sentir assez mal. A tel point que je défais fébrilement la ceinture de mon bi et la ceinture de lestage. Je cherche mon air, j'ai mal au ventre et maintenant je commence à me demander dans un dialogue intérieur si je ne suis pas en train de « calancher », Fiévreusement, je déclampe les direct-systems, les détendeurs et dépose le bibouteille. Les pensées se bousculent dans ma tête, je me demande si je ne m'asphyxie par mauvaise composition de l'air de cette partie exondée : COz, ou manque d'oxygène et prends donc un détendeur en bouche. Ne semble guère améliorer la situation. Je me couche sur le côté pour ne pas tomber dans les pommes. Je ne sais plus à quel moment je me rends compte que je n'ai plus de perception dans les jambes. Aucune douleur, mais plus de jambes. Pour tenter de calmer mon mal de ventre, ou peut-être tout simplement pour essayer de me raccrocher à quelque chose, je me tortille pour atteindre mon masque de secours contenant un tube de crème de marron, accroché au scaphandre. Je le mange couché sur le côté. Avec une certaine lucidité, mon état a du s'améliorer à ce moment, je suis capable de voir la situation à un peu plus long terme (tandis qu'avant je ne faisais que lutter pour ne pas sombrer). Je pense à mon état de faiblesse, mes jambes bloquées - donc pas moyen de fuir- et au temps sans doute limité que je pourrai tenir dans cette cloche ou l'air semble mal respirable. De plus j'ai bien conscience qu'il s'agit sans doute d'un accident de décompression sévère qui peut empirer. Pour couronner le tout la météo a prévu de fortes précipitations pour le lendemain. Impression d'être fait comme un rat, c'est l'horreur. J'envisage de sortir mon carnet pour écrire un mot à ma femme et à mon gamin, mais ne peux me résoudre à accomplir le geste, çà serait m'avouer que je suis cuit. Je refuse, je veux sortir et les revoir DEHORS. Je me remet assis pour voir si je peux reprendre le
NF0 PLONGEE No 82 bi au dos, mais n'en ai pas la force. Je ne sens pas mes jambes mais arrive à les commander à peu près. Par instinct de conservation de type fuite en avant plus que par tentative raisonnée, j'abandonne le relais là et me traîne à quatre pattes vers la sortie en traînant mon bi-bouteille dans l'eau. Au fur et à mesure que j'avance, je reprends du poil de la bête et lorsque j'atteins l'eau plus profonde, j'ai repris un peu confiance : j'ai un bi-12 à 150 bars, c'est beaucoup plus qu'il n'en faut pour ressortir, même en me tirant par les mains et quitte à ramper dans les exondés. A la fin du bassin, juste avant de plonger, je vois à encore plus long terme maintenant, signe d'un net rétablissement : il faudra que j'appelle un copain pour venir rechercher le relais (c'est à toi, Fred, que j'ai pensé tout de suite). Çà m'emmerde, je me sens mieux et en plongée une bouteille supplémentaire ne me gênera pas : je retourne donc la chercher. Je ne peux toujours pas palmer dans le bassin mais j'arrive à avancer en poussant des pieds au fond. Je note que l'Aladin et le profondimètre affichent 0.5 mètres de profondeur « dehors ». La cloche serait donc en surpression, il n'y aurait donc pas d'insuffisance en O2 par pression partielle insuffisante ? En chaussant les palmes au départ du retour dans le S3, je n'ai absolument aucune perception aux pieds alors que j'arrive à plier mes jambes sans trop de difficultés pour les enfiler. Apparemment, seule la perception à été touchée, pas la commande. Je suis tout de même encore assez inquiet en démarrant sous l'eau. Je n'arrive pas à palmer, aussi je continue à pousser d'une palme sur l'autre sur le sol et me tractant sur les aspérités. Dieu merci les siphons à franchir sont trks clairs peu profond, vraiment très faciles.. . A la sortie du S3 çà va beaucoup mieux, j'arrive à marcher sans trop de problème en traînant le relais. Dans les deux premiers siphons je me met à palmer doucement, j'ai quelques débuts de crampes parfois mais dans l'ensemble, tout semble fonctionner à nouveau correctement. A tel point que je prends la peine de hisser le relais et de démonter les détendeurs pour sortir un sherpa de petit matériel de la cavité. Je retrouve Isabelle, un peu inquiète, et Thomas à l'entrée de la cavité à 18 heures. Je lui fait part de ma mésaventure mais me sens si bien maintenant (physiquement, car nerveusement je suis en ruine), que je lui propose d'aller rechercher le reste du matériel pour le remonter comme prévu (dénivelléd'environ 200 mètres). Elle m'en dissuade, on ne remonte que le sherpa et la combinaison étanche. Arrivé au gîte, mis à part une bonne fatigue je n'ai que quelques fourmillements légers dans les pieds. Par acquis de conscience, je respire de l'oxygène au détendeur pendant un quart d'heure. La nuit se passe correctement et c'est au
Page 25 réveil seulement que j'ai à nouveau perdu une grande sensibilité dans les pieds surtout, les jambes et les fesses. J'ai quelques difficultés à marcher normalement, par manque de perception. Je garde le lit la matinée. Je ressens une sensation de brûlure de la peau, très semblable à un coup de soleil », sur la poitrine et sous les bras. L'après-midi nous redescendons chercher le reste du matériel dans la cavité. Je suis obligé de faire des balanciers pour remonter les bouteilles car j'ai les jambes toujours en coton. Deux jours plus tard, j'ai quasiment récupéré : seules subsistent quelques petits fourmillement et de légers défauts de perception des membres inférieurs m'empêchant de courir vite par exemple. J'écris ces lignes une semaine plus tard, les symptômes ont disparus. J'ai essayé de retranscrire le plus fidèlement ce qui s'est passé, autant qu'il le soit possible car dans une telle situation le jugement et la mémoire fonctionnent de façon altérée. Il semble d'ailleurs évident, comme je l'ai fait remarquer, que le terme dans lequel on peut se projeter soit un bonne indicateur pour juger de l'état moral effectif dans lequel on se trouve : une vision à très court terme (réflexes de survie) indique le plus grave, à long terme (conséquences, suites de l'accident) un état nettement amélioré. Cette indication peut s'avérer utile pour prendre des décisions ou faire des choix dans une situation critique et pour éviter le comportement (( fuite en avant ». Je ne me prononce évidemment pas sur l'aspect médical relatif aux symptômes décris : - apparition au palier de -3 rn du « mal de ventre » : très vif à la sortie de l'eau puis s'atténuant pour s'évanouir en !4 heure environ. Est-il indépendant (aérophagie entraînant une distension de l'estomac à la remontée), lié ou cause du même mal chronique dont je souffre hors plongée depuis un an, non diagnostiqué ? - absence de la perception des membres inférieurs peu après la sortie du S4 flambes engourdies, sans aucune sensibilité). Réapparue progressivement en % d'heure. Symptôme quasiment disparu après lh30, seuls subsistent de légers fourmillement aux pieds. Cette paresthésie réapparaît de façon très atténuée le lendemain matin pour disparaître en plusieurs jours. Pas de troubles sphinctériens ni de douleur « coup de poignard )) lombaire qui accompagne paraît-il souvent, le symptôme de paralysie consécutif à un accident de type neurologique. Il semble que je n'aurais manifesté que les troubles
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sensitifs lié à un neurologique originaire du système nerveux central. L 'engourdissement (tendance à « tomber dans les pommes » ) ressenti quelques minutes après la sortie du S4 pourrait être lié à la même atteinte que décrite juste avant. Durée d'environ % d'heure ? (mon échelle de temps est très floue à ce moment). Hyper-ventilation : liée à une mauvaise décompression ou indépendante (air mal respirable dans la cloche), voir facteur aggravant ou même déclenchant, de la mauvaise décompression ? Sensations de brûlure (( coup de soleil » de la peau, à la poitrine et sous les bras le lendemain matin.
J'ai bien effectué les paliers de décompression donnés par I'ordinateur de plongée (Aladin-pro nitrox de 1997) correctement paramétré. Peut-on pour autant parler d'accident immérité ? Dans notre monde de la plongée spéléo, on sait bien que les paramètres d'une telle plongée, compte tenu de l'accès, des conditions particulières, du profil.. . sont loin d'être « carrés » et que les paliers ordinateurs sont « légers ». Pour ma part, il me semble que les conditions particulières dans l'exondé (CO2 ou autre gaz, dépression/surpression ?) cumulées au fait de « tirer un peu trop sur la bête » (en faisant seulement les paliers ordinateurs, sans oxy) sont à l'origine de l'incident. Par excès de confiance, je le répète : j'étais parti pour une plongée ballade. Je la considérais comme bien en deçà de plongées à décompression plus lourdes et en conditions délicates, où là je ne lésine pas sur la déco (oxygène/surox à tous les étages ! majoration des paliers profonds, surtout à I'ordinateur).
Page 26 J'entend déjà les « pourquoi-t'as-pas », les « t'aurais-dû » (cousins proches des « ya-ka 1 yfaudrait »). Les choses ne sont pas aussi claires dans la réalité que dans un compte-rendu rédigé à froid avec le recul. Mon attitude à la sortie, en constatant que les troubles avaient disparus, a été de me minimiser inconsciemment l'incident (tellement heureux d'être dehors !) ainsi qu'à Isabelle, pour éviter de l'alarmer. Du coup, elle-même n'en a pas pris la mesure et n'a pas eu l'idée de me suggérer le « caisson ». Un plongeur averti aurait sans doute décelé chez moi la nécessité d'approfondir la question. Mais j'arrête là tout de suite : allez demander à un montagnard pourquoi il peut avoir envie de se « faire » un sommet en solitaire.. . (réponse :pour ne pas être em ... par les voisins) Et puis, le souvenir d'un « bend » traité au caisson par un éminent professeur, était-il inscris sournoisement au fond de ma mémoire ? Le bonhomme m'avait d'abord envoyé pendant plus de deux heures ses internes-étudiants binocleux. Lorsque je leur parlais bendlaccident de décompression, me demandaient si j'avais encore mal aux oreilles ! Ensuite le ponte lui-même m'avait sérieusement gonflé par un discours FLICFESSM, bouché à l'émeri : « les paliers, c'est simple : temps, point-bas, paliers lus dans la table, sinon rapport à la fédération ». Ouf! j'étais à l'autre.. . je n'ai rien contre la maréchaussée et tout ce qui y ressemble, mais j'aime autant en être assez éloigné ... Pour toute remarque ou suggestion (et plutôt que de cancanner) s'adresser au service consommateur : J.M. Lebel 7 r du G1 Clinchant 54000 Nancy.
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Aux stagiaires du stage perfectionnement Iie de France d'avril 1999 Depuis plus de dix ans maintenant, des plongeurs expérimentés consacrent une partie de leurs loisirs à l'enseignement bénévole de la plongée souterraine. Près de 300 plongeurs ont pu se perfectionner grâce à ces stages organisés par le COSF. Le bénévolat qui sous tend ces stages est basé sur i'idée de partage, l'échange entre tous les participants. Cette idée un peu désuète est pourtant fondamentale. Nous souhaitons au-delà de la technique vous transmet* une certaine éthique de la plongée souterraine. Cette année, au cours du stage de Claude Lefèvre et Frédéric Caen dans le Lot, des vols répétés de matériels et de valeurs ont été commis à l'encontre des autres stagiaires et de notre hôte Denis Sablé. Ces vols se sont produits à notre insu dès le début du stage et se sont poursuivis jusqu'au dernier jour, alors qu'une partie des stagiaires était déjà repartie. Liste du matériel disparu : - 5 clés plates Facom coudées 75 degrés, un tour de cou et 200 francs. - 1 dévidoir Dive Rite bleu, et un masque Beuchat. - 1 sécateur noir Mares, 1 compas topo hémisphérique, 1 dévidoir "parisien" en plastique blanc et quelques mousquetons. Ce type d'action est inadmissible, nous ne pouvons le tolérer. Au-delà de la valeur de certains objets, parfois faible, il s'agit d'un détournement inacceptable. Nous souhaitons que ce matériel retrouve rapidement ses propriétaires, (via la commission par exemple) afin que ce fâcheux épisode soit rapidement oublié. Dans le cas contraire, il est évident qu'il est inutile pour l'auteur de ces larcins d'espérer participer à des explorations collectives ou à d'autres stages. Frédéric Caen Philippe Brunet Moniteur fédéral de plongée souterraine Président de la commission Responsable du stage Plongée souterraine du Comité Spéléologique d'Ile de France
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Fédération Française de Spéléologie