Janvier 2005
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Bulletin de liaison de la Commission Plongée de la Fédération Française de Spéléologie Au sommaire de ce numéro : Page 30 : Projet Ardèche 2003 – Philippe Brunet Page 2 : Editorial – Bernard Giai –Checa. Page 33 : l’apport de la plongée souterraine à la société – Page 3 : un petit mot de celui qui …. Philippe Moya Ph. Brunet – B.G.C – J. Locatelli Vos explos – comptes rendus – récits : Informations fédérales : Page 4 : plongées dans le Lot et l’Aveyron – Philippe Page 35 : Organigramme de l’EFPS Bertochio Page 5 : synthèse TPS – Olivier Lanet Page 36 : date des prochains stages EFPS et stage SSF par Page 6 : TPS, matériel et technique - Benjamin Benjamin Page 7 : modifications d’un Nicolas – Jean Louis Mérelle Page 37 : Accident du Meyraguet – Brice Maestracci Page 9 : les plongées de Fredo et ses amis. Page 38 : Compte rendu du CT de l’ EFPS du 4 septembre Page 12 : Le CUNHAC – Francis Menu et Nelly Boucher 2004 Page 15 : Première à la Fontaine de Vaucluse : Le Prado – Page 40 : l’Olympiade 2000-2004 – Nelly Boucher Page 41 : Infos sur le nouvel arrêté <<mélanges>> Thomas Soulard Page 17 : source du Landeron – Stéphane Lips Page 42 : Le certificat médical en question – BGC Page 20 : Hommage à Gérard Méraville – association Cora Page 43 : liste des cadres EFPS en plongée souterraine Page 21 : à Gérard Méraville - Jean Claude Ligier Divers : Page 23 : réalisation de la première traversée du massif Page 44: Rencontre spéléo plongée – Joël Enndewell d’Arcy sur Cure – Philippe Radet (association Cora) _________________________________________________________________________________________
INFO – PLONGEE n° EDITORIAL : Ecrire l’éditorial de ce nouveau numéro d’Info Plongée n’a pas été sans difficultés. Le texte que vous avez sous les yeux est une troisième version. Quel ton donner à ces quelques lignes? En général le lecteur attend un billet d’humeur, une analyse de l’air du temps, une réflexion sur un sujet à la mode. Devais-je être polémique, agressif, conciliateur? Devais-je ignorer la situation actuelle de nos fédérations? Je ne le sais pas, mais entre nous, est ce que ça revêt une quelconque importance? L’objectif n’est-il pas uniquement de satisfaire nos lecteurs à travers nos aventures et nos récits d’explorations. Info-Plongée est un monument de la plongée souterraine, qui ne sera jamais égalé. C’est la référence de tous les spéléologues plongeurs désireux de s’informer et de partager leur passion. Notre ambition actuelle est de poursuivre sur ce chemin dans un esprit de rassemblement. Depuis ma récente élection le 16 Octobre 2004 à la présidence de la commission plongée FFS je ne cesse de repenser à tous les plongeurs que j’ai pu côtoyer durant mes années de pratique. Je me demande quels sont leurs attentes, leurs besoins et leurs ambitions ? Mes souvenirs me confortent dans l’idée d’une pratique commune et responsable. Nous avons tous nos états d’âmes, nos qualités et nos défauts, mais il faut savoir passer outre et positiver. Nos caractères et nos spécificités font notre richesse et nous éloigne un peu plus de l’uniformisation prônée par les adeptes de la philosophie DIR (« Do It Right »). Celle-ci est de plus en plus envahissante et nous n’avons pas les moyens d’y répondre en restant morcelés. des marseillais (et des varois). Les explorations de Coudoulières, de la Foux de la Vis en compagnie de Marc Douchet et Patrick Bolagno sont des souvenirs inoubliables. Je revoie la tête de Marc lorsque j’avais failli me faire happer par le renard du S3 de la grotte de Pâques à Collias ! Les plongées à la beaume de Néoules, « la plus belle grotte du monde », en compagnie de Marc Renaud et l’évent de Bez avec Michel Guis me reviennent à l’esprit dès que je plonge sans palmes et sans plombs. Les discussions techniques avec Richard Richard et Michel Philips sont enregistrées dans mon
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cerveau. Les expéditions en Dalmatie conduites par Claude Touloumdjian, diplomate hors pair avec les autochtones, me laissent des souvenirs ineffaçables. Durant plusieurs années j’ai participé à des stages, d’abord en tant que stagiaire (BSA avec Patrick Mugnier et Frank Vasseur, Lot avec Philippe Brunet) puis finalement je suis devenu responsable du stage international de Cabrerets cet été 2004. Dans ce descriptif non exhaustif je ne peux oublier les histoires à Lulu, les réunions lyonnaises de la commission avec Joëlle Locatelli et Nelly Boucher, les conseils éclairés de Philippe Moya, qui m’a suivi depuis mes débuts, la commission plongée du CDS06, dont je suis encore responsable : tant d’images. Tous ces plongeurs dont je viens de parler font partie d’un univers que l’on ne peut couper en deux. Personnellement je ne peux l’accepter. Nos souvenirs sont bifédéraux ! Etre président c’est avoir le désir d’aider et de rassembler. Alors oui, je le dis clairement : la commission plongée FFS est ouverte à tous et toutes. L’intérêt des plongeurs passe avant la politique des fédérations et les querelles personnelles. Nous allons faire de cette commission un endroit où l’on se sent bien. Rassembler passe par une phase d’organisation ou de réorganisation. Dans un Pour être totalement honnête avec vous j’avoue mon plaisir dans la pratique solitaire de l’activité et je reconnais volontiers que la commission est aussi pour moi un lien avec la réalité grâce aux nombreux contacts que je peux avoir. Il y a effectivement une contradiction entre cet esprit égoïste et le désir de fédérer autour de la commission. Mais ne sommes nous pas tous bâtis sur ce modèle antinomique? Oui-non, journuit : nous jonglons avec ces notions. FFESSMFFS : pourquoi ne pas vivre avec cette dualité? Pendant plusieurs années j’ai participé aux aventures et aux explorations de l’équipe esprit de sécurité, l’Ecole Française de Plongée Souterraine travaille activement sur les cursus de cadres et les secours. Mais aujourd’hui il est important de faire vivre ce qui est le ciment de notre communauté, Info-Plongée. Communiquer, c’est échanger, s’engueuler, discuter, c’est tout simplement vivre. Ne plus communiquer, c’est végéter, c’est mourir peu à peu et perdre toute reconnaissance. Un prochain rassemblement
INFO – PLONGEE n° dans le Lot de cave diving TDI instructors nous démontre l’utilité et l’intérêt évident d’une collaboration inter fédérale. A vouloir mutuellement s’isoler, on va se marginaliser. Il est temps de réagir en apprenant d’abord à se respecter et se comprendre. Pour conclure et rassurer les plongeurs FFS, la commission plongée défendra
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ardemment l’absence de brevets de pratique, le rôle du SSF dans les secours plongée, le bien fondé de nos techniques dans la pratique et l’enseignement, notre rôle majeur dans le développement de la plongée aux mélanges. C’est l’intérêt de tous les plongeurs.
Bonne année 2005 dans nos siphons Bonne lecture BGC Président Commission Plongée FFS
Un petit mot de celui qui met en page infoplongée. Il y a quelques années déjà, lors d’une réunion SSF à Thaïs animée par Benjamin, j’avais rencontré Joëlle à qui j’avais proposé de lui donner un coup de main, ce qu’elle avait accepté d’enthousiasme. Et c’est ainsi que petit à petit, un article par numéro puis deux, puis trois, j’ai fini par m’occuper entièrement de la mise en page et de l’impression de la maquette d’Info Plongée et ceci pendant quelques années. N’ayant aucune ambition personnelle, j’ai pensé il y a plus d’un an à céder ma place. Place aux jeunes ! me disais-je. Il y a plus d’un an je demandai donc, lors d’une réunion à Lyon, à être remplacé. Un volontaire s’était déclaré, j’étais content, la relève était là, mais malheureusement ce volontaire n’a jamais pu se mettre au travail, des
problèmes l’en ont empêché, et les mois passaient, passaient, je me suis donc décidé à re contacter Joëlle pour reprendre provisoirement notre journal et sortir de cette impasse. Je reprends donc le journal, dans mon esprit : en attendant de trouver un remplaçant, jeune de préférence, qui mette le feu par ses idées nouvelles. Donc n’hésitez pas, si vous avez envie de vous investir dans la vie fédérale en vous occupant de notre journal de liaison préféré, je vous attends avec impatience pour vous transmettre le flambeau et si besoin vous aider au départ. En lisant l’édito, un souvenir me revient, c’est à Bourg Saint Andéol, pendant le stage organisé par Patrick et Frank, où j’encadrai, que je l’ai rencontré Bernard (BGC) pour la première fois. Philippe Moya
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Petites plongées explos dans le lot et l'Aveyron de 2000 à 2002
Carole, MIQUEL Jean-Jacques, PETIT Carmen, ANDRIEU Alex, MILHAS Claude et 1 spéléo (?), et Céline Broggi (Darboun).
Par Philippe BERTOCHIO Spéléo-Club de GAP
20 juillet 2002 : nouvelle plongée au siphon aval de la rivière de Massar. Les recherches se font surtout à l'entrée de la salle où subsiste une dune de gravier au milieu de l'argile. La suite n’est pas découverte. L’eau disparaît peut-être par infiltration ou en laminoir immergé dans la partie Est de la salle. Plongeur : Philippe ; sherpas : G.S.Q. + C.D.S.46 : AUBER Lionel, AUSSET Frédéric, PETIT Carmen, HANNOYER Patrick, ZANON Bernard, BONNET Philippe et MILHAS Claude et BROGGI Céline (Darboun).
L'ensemble de ces plongées ont été organisées par Claude Milhas et assistés par les membres du G.S. Quercy de Cahors. 29 juillet 2000 : exploration post siphon du réseau amont de la rivière de Martiel - réseau de Massar (Aveyron). Nous avons parcouru le kilomètre de galerie déjà découvert par un premier plongeur (François BELUCHE). De retour, nous découvrons un shunt pour éviter un troisième siphon qui permettra à l'équipe du GSQ d'explorer la Ruée vers l'Ouest, 7350 mètres explorés post-siphon à ce jour. Plongeurs : Christian Kupiec et Philippe Bertochio, sherpas : (G.S.Q) ZANON Bernard, BOSCUS Jean Pierre, MILHAS Claude + 2 spéléos aveyronnais (?). 15 septembre 2001 : plongée du siphon 1 de la rivière de Massar (Aveyron). Siphon de 180 m de long pour une profondeur de 6 m maximum, direction générale 270°. Sortie dans un puits noyé d’une galerie déjà connue. Le siphon a traversé l’ensemble des galeries supérieures pour rejoindre le réseau principal. Plongeur : Philippe ; sherpas des G.S.Q. + C.D.S.46 : BONNET Philippe, PETIT Carmen, ANDRIEU Alex et MILHAS Claude, et du SCA Gap : KUPIEC Christian et BIGOT Jean-Yves. 27 au 29 octobre 2001: plongée du siphon aval de la rivière du Martiel (réseau Massar)(Aveyron). Siphon : 120 m de long pour 6 m de profondeur. Sortie dans une grande salle 20x10 qui n’a pas de continuation aérienne. La suite est certainement dans l’axe du siphon car le fond du lac de la salle est colmaté par l’argile. Plongeur : Philippe ; sherpas : G.S.Q. + C.D.S.46 : TREMOULET Joël, TREMOULET
24 juillet 2002 : plongée du siphon aval de la perte de Laramière (Lot). Le siphon est franchi après 40 de longueur pour 2,5 m de profondeur. Derrière, 40 m d’exondé se terminent sur un chaos infranchissable. Une petite possibilité d’escalade existe tout de même. Biologie : présence dans le siphon de tritons noirs, sangsues, dytiques, crapauds et niphargus. Plongeur : Philippe ; sherpas : BROGGI Céline (Darboun), Jean-Yves Bigot (SCA Gap), Claude Milhas (GSQ), NIGOU Gérard (GS ESPE12 Villefranche) et VALLIERE Jean-Jacques (GS ESPE12 Villefranche).
30 juillet 2002 : plongée du siphon amont de la grotte de FontClause (Aveyron). Etroiture à – 6m pour 15 m de développement. La suite est visible mais une étroiture de deux mètres de long interdit tout passage. Même les bouteilles en avant, certains béquets gênent le passage. Plongeur : Philippe ; sherpas : BROGGI Céline (Darboun) avec les spéléos du GS ESPE12 Villefranche : NIGOU Gérard, BOSCUS J.P. et MAZAR David.
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Synthèse TPS 2004 Suite à l’échec subi lors du secours au gouffre Cristal en mars 2003 avec les radios Nicola (Téléphonie Par le Sol) j’ai décidé d’entreprendre une campagne d’essais afin de cerner les limites d’utilisation de ces appareils. Trois essais TPS ont ainsi été réalisés en 2004 dans différentes cavités de Haute-Savoie, avec pour chacun des objectifs différents : Très peu d’essai radio Nicola ont été effectués sur la neige et les rares informations que nous ayons pu obtenir sont très négatives : cela n’a jamais marché ! Pour en avoir le cœur net, nous avons décidé de réaliser des essais au Gouffre Cristal (massif de Platé), le 17 avril 2004 alors qu’il y avait encore plus de 6m de neige au dessus de l’entrée. En outre, la configuration verticale de ce trou nous a permis de tester l’atténuation des ondes à travers différentes couches géologiques. En effet, une partie de l’énergie transportée par les ondes est perdue lors des changements de milieu : pour une distance donnée, une communication est de meilleure qualité si les deux postes se situent dans la même strate (les ondes suivent le pendage) et plus mauvaise si les ondes doivent traverser les couches perpendiculairement. Entre le poste de surface et celui du fond, les ondes ont successivement traversé la neige, le Priabonien et le Sénonien. Ce dernier étant réputé non propice à la propagation des ondes radio en raison de ses multiples states centimétriques. Ces essais ont été très concluants et nous avons ainsi pu réaliser des communications entre la surface, la salle de -100m et le bivouac à -280m tout à fait convenablement. La neige ne s’oppose donc pas à la propagation des ondes et le contact des antennes avec la neige n’est pas plus mauvais qu’avec la roche. De plus les postes sont suffisamment puissants pour traverser 280m de roche de mauvaise « qualité radio ». Cet essai, représentant les conditions les plus défavorables que nous puissions trouver sous terre nous garantis à l’avenir la possibilité de pouvoir établir une communication sur une distance au moins équivalente quelque soit la configuration de la cavité.
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Nous avons également souhaité déterminer la distance maximale d’utilisation dans la même couche géologique. Nous avons réalisé cet essai dans la rivière souterraine de la Diau (Parmelan) le 19 juin 2004. Cet essai a été perturbé par le dysfonctionnement de certains postes en milieu humide. Néanmoins nous avons pu vérifier qu’une communication pouvait être confortablement établie entre deux postes distants d’un kilomètre. Une distance de 1.5 km permet également de transmettre un message à condition de tendre l’oreille et en faisant occasionnellement répéter le correspondant. Les protocoles d’essais ont été facilités par l’installation d’un poste sur le plateau, situé de telle sorte qu’il soit à égale distance de tous les postes souterrains. Cela a permis de contacter chaque poste souterrain individuellement pour synchroniser les essais. Le dernier essai a eu lieu le samedi 27 novembre dans les grottes de Banges au Semnoz et a montré qu’il était possible de conditionner le système pour l’utiliser derrière un siphon, configuration où les communications sont des plus problématiques qu’il soit. Nous avons placé un poste à l’entrée de la grotte et un second au lac des touristes. Les plongeurs ont placé le troisième à l’extrémité de la galerie de l’Eden, soit à plus de 650m de distance, derrière 3 siphons successifs. Si les antennes se transportent sans précaution, le poste radio a été enfermé dans un sac étanche en latex, au fond d’un bidon étanche de 6 litres, qui a bien résisté aux 10m de profondeur des siphons. Ces essais ont permis à une petite demi douzaine de spéléo Haut-Savoyard de se former aux techniques de communications souterraines. Bien que de fonctionnement simple en apparence, nous avons constaté qu’il fallait beaucoup de rigueur et de pratique pour arriver installer les postes correctement. En particulier il est indispensable de préparer à l’avance le positionnement des antennes à partir d’un plan de la cavité et de respecter scrupuleusement les règles de placement des antennes. Beaucoup de sources d’erreurs ont été identifiées. Quand ce fut possible, nous avons essayé de les supprimer, comme par exemple en ajoutant un système permettant de visualiser
INFO – PLONGEE n° l’état d’usure des piles. En effet il est très difficile de se rendre compte quand elles sont vides, car comme c’est l’émission qui est plus consommatrice d’énergie que la réception, l’utilisateur ne se rend pas compte qu’il n’émet plus et pour lui les piles sont encore bonnes puisqu’il reçoit ! Les autres sources d’erreur ont fait l’objet d’une procédure d’utilisation que l’utilisateur devra parfaitement connaître et respecter. Avec ces essais, le SSF74 a maintenant la certitude que les communications peuvent avoir leur place dans la gestion d’un secours. Nous avons la garantie de couvrir une distance d’au moins 300m quelque soit la cavité, et savons que nous pouvons espérer plus d’un kilomètre dans certaines conditions favorable. Cependant si le SSF74 doit de nouveau utiliser ce type de communication dans l’urgence il est a craindre
MATÉRIEL ET TECHNIQUE ATTENTION ! Les TPS ou système NICOLA sont conditionnés dans une imperméable… ce qui ne veut pas dire étanche…
boîte
La particularité générale des spéléos-plongeurs de Côte d'Or est que nous sommes avant tout, des spéléos devenus des plongeurs par nécessité compte tenu de la configuration des siphons bourguignons. Donc, pas de plongées profondes et complexes, pas d'équipements très sophistiqués, pas de mélanges, mais plutôt des bouteilles de petite contenance "bien gonflées" à l'air, la chasse au poids et au volume en permanence et le souci de franchir en toute sécurité un siphon qui n'est après tout qu'un obstacle à la poursuite de nos explos. C'est dans cet état d'esprit que nous avons vu arriver sur le "marché" le système NICOLA ou TPS que nous avons immédiatement adopté dans la mesure ou il sécurisait parfaitement nos
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que nous n’obtenions pas résultats plus satisfaisant que lors du secours au Cristal car il n’y a pas suffisamment de sauveteurs formés. Il existe en Haute-Savoie des cavités pour les quelles il y a plus de 300m de roche à traverser. Dans ce cas c’est encore l’inconnu et il serait intéressant de poursuivre les essais en 2005 pour déterminer avec précision la distance maximale d’utilisation en traversant les couches perpendiculairement. Si celle limite est inférieur au kilomètre, ne serait-il pas plus intéressant de déplacer le poste en surface, non pas à la verticale du poste souterrain, mais décalé plus loin afin d’être dans la même couche ? Pour chercher des réponses à ces questions, je vous propose de vous joindre à nous pour mener à terme ces essais. Olivier LANET
investigations post-siphon sans ajouter beaucoup de poids à nos laborieux portages. De plus, notre projet de reprendre les explorations de la grotte du Neuvon (20kms uniquement post-siphon) nécessitant l'utilisation d'une balise de repérage, la complémentarité de ces deux appareils était évidente. Tout d'abord confiant dans sa protection par une boîte type "pélican" nous avons vite déchanté lorsque nous nous sommes aperçu que c'était plus une boîte imperméable qu'un conteneur étanche. A partir de cette constatation, qui nous a valu de noyer totalement et par deux fois nos TPS, nous avons pris la décision de revoir complètement leur conditionnement. Nous avons la chance de compter parmi nos membres un ingénieur électronicien de formation et de métier (JL.Mérelle) également adhérent à l'ADRASEC de Côte d'Or et qui, enthousiasmé par nos activités, a bien voulu d'une part, nous fabriquer une balise étanche, dont nous reparlerons sans doute dans un prochain article, et d'autre part consacrer son temps et son expérience aux modifications du TPS.
INFO – PLONGEE n° L'objectif était de le rendre totalement étanche, de le simplifier dans son utilisation et de le concevoir pour un usage "musclé" en milieu hostile… Après avoir remis à neuf nos TPS noyés…c'est ce qu'il a fait, et qu'il vous présente dans les quelques lignes ci-après. Grâce au SSF national nous avons pu nous doter de plusieurs TPS qui font partie du lot de matériel civière-plongée. A terme, ces TPS rendus étanches seront disponibles pour un usage secours post-siphon. Benjamin J. MICHEL Modification d’un appareil TPS Nicola pour utilisation en milieu aquatique ou boueux et immersion totale dans un siphon de 10/12m maxi de profondeur
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un voyant étanche, un haut parleur et micro étanche. La face avant est elle-même étanche. Il suffit d’un bout de doigt propre pour manipuler les commandes. Préambule Suite aux récents incidents ayant conduit à la mise hors service d’appareils TPS Nicola due en particulier à l’entrée d’eau à l’intérieur, nous avons étudié puis testé la modification d’un appareil. Il faut savoir que les boîtiers de protection jaune utilisés habituellement pour les TPS Nicola constituent une bonne protection mécanique. L’étanchéité est acceptable en milieu humide mais est totalement inefficace en passage de siphon. Nous avons aussi constaté que l’appareil n’est pas facile à utiliser en milieu
Par Jean-Louis Mérelle (SSF 21 / ADRASEC 21) But Augmenter l'étanchéité de l'appareil, rendre son utilisation plus simple et plus sûre Principe Pour ce faire, nous avons logé dans un tube PVC étanche, l’appareil, le micro et l’alimentation. Nous avons ramené sur une extrémité du tube et à l’intérieur, 3 commandes étanches :
boueux, en particulier pour connecter l’alimentation et l’utilisation du micro à cordon spirale. Ainsi avons-nous : - Un interrupteur de mise sous tension, étanche. - Un interrupteur pour deux niveaux de volume du haut parleur étanche (fort ou faible). - Un bouton poussoir pour parler, étanche. - Un voyant contrôlant la mise sous tension, étanche. - Le haut parleur étanche à membrane mylar (sous la plaque) et le micro avec bouchon d’étanchéité imperdable. - Les deux prises de connexion de l’antenne
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éventuelle alimentation de secours (une batterie 12 V au plomb par exemple) Pour les voyants absents, nous nous sommes aperçu qu’ils n’étaient pas indispensables car peu utilisés en pratique. La sélection du milieu Sec/Normal/Humide a été laissée sur "Normal" qui correspond la plupart du temps au bon réglage.
L’ensemble de ces éléments étanches étant protégés par le bouchon d’étanchéité du tube PVC. Nous nous sommes passé de tous les voyants du TPS Nicola, du bouton de volume, ainsi que de son bouton de sélection du milieu Sec/Normal/Humide. L’autonomie de l’alimentation interne réalisée au moyen d’accumulateur NiMh est d’environ 6 à 9h (suivant utilisation). A l’arrière de l’appareil, les connexions prévues pour recharger les accus permettent de connecter une
Cette modification de TPS est un prototype pouvant être encore amélioré. Il est possible de se passer du micro avec le bouchon d’étanchéité en disposant la capsule microphonique derrière la membrane du haut parleur. L’étanchéité du bord de la face avant est réalisée au moyen de joint silicone. Un joint caoutchouc avec serrage serait encore plus efficace On peut aussi augmenter l'étanchéité en utilisant du PVC haute pression ou un autre matériau (alu, inox, etc…) Mais le coût et le poids seront plus importants. Dimensions : 260 mm x 115 mm (210 x 165 x 90 mm pour le boîtier jaune) Poids : 1,6 kg (1,5 kg pour le modèle original) Coût de la modification : environ 100 euros (pièces uniquement) Fournitures : "Radiospares" et magasins de bricolage
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Plongées de Freddo et de ses amis :
SCIALET DU SATYRE Forêt de LENTE – Bouvante – Drôme Le Scialet du Satyre est un affluent supposé de la célèbre résurgence du Cholet, situé au sud du vercors. Il a été exploré par le G.S.C. de SaintMarcellin. C’est un gouffre constitué d’une succession de petits puits ponctués de rétrécissements élargis à l’explosif. On débouche à –120 sur une joile petite rivière. Elle est longue d’une cinquantaine de mètres et bute sur siphon amont et aval. - En 1980 à l’aval, Joël Favre franchit 5 siphons : S1 (15m –3), S2 (2m –1), S 3 (25m, -4), S4 (10m –3), S5 (10m –2). Il prolonge en compagnie de Maurice Chiron : S6 (15m –3), S7 (20m –3), S8 (15m –3), S9 reconnu sur 80m. - En 1985, je franchis à l’aide du GSC de St Marcellin le S9 (145m –15), S10 (5m –1), S11 (25m –4) et m’arrête dans le S12 à 155 de l’entrée. Profondeur du Gouffre –155. - En 1989 Cédric Clary plonge le S12 (170 –14), le S13 (25m –4). Après la désobstruction d’une coulée de calcite, il s’arrête sur le S14. - En 2002, Laurent Tarazona et David Bianzani rééquipent la cavité et les siphons. Un ennui mécanique les empêche de plonger le siphon terminal. - Les 17 et 18 mai 2003, avec Laurent Tarazona, nous franchissons le S14 (25m –5), et le S15 (35m –5). En aval la rivière s’engouffre dans une diaclase oblique qui débouche sur une belle cascade. Nous poursuivons la rivière, enfin du gros… Non, la galerie se rétréci à nouveau. Nous observons des traces de mises en charge de plus en plus importantes. Arrêt sur S16 plongeable à la cote –190. Nous avons réalisé 200m de première au total. Un kilomètre nous sépare du premier siphon. L’exploration a duré 18h30 dont 11h30 postsiphon. Nos charges, prêtes le jour de la pointe devant le S1, étaient constituées pour chacun de 2 bouteilles de 4l et de 2 bouteilles de 6l ; sans oublier évidemment les cordes, amarrages et autres… Pour ces deux années de préparation et d’exploration, nous tenons à remercier tous ceux
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qui nous ont aidés : Robert Alonso, Fred Bedon, David Bianzani, Christophe Ferry, Assia Liotard, Bernard Lips, Xavier Méniscus, Nicolas Mottet, Audric Poggia, Stéphane Roussel, , Michel Tarze, Eric Tarazona, , Laurent Ylla. AVEN DES MOUSTIQUES Commune de Cipières (Alpes Maritimes) Situé sur le plateau de Calern, ce gouffre rejoint la rivière souterraine du « Grand aven des Baoudillouns » (-445), cavité majeure du massif. Par cette entrée, en 1982, j’ai reconnu le siphon terminal sur 105mètres (point bas -17) jusqu’à la base d’un important toboggan de gravier franchissable uniquement les bouteilles le long du corps. - La technique « à l’anglaise » s’est généralisée, les années sont passées, et la découverte de l’«Aven des Moustiques » (-330) exploré et élargi par des clubs locaux, a relancé l’intérêt de reprendre l’exploration de l’aval de la rivière principale. - Jean-Claude Marie, qui a découvert une bonne partie du réseau et établi une synthèse, a contribué à l’organisation des deux plongées entreprises en 2001. - Les galeries découvertes dans le siphon terminal développent 275m (-28), mais malheureusement ne débouchent sur aucune suite « spéléo ». - Ce réseau labyrinthique noyé s’étend en failles diaclases orientées Nord-Est, larges par endroit, et ponctuées de cloches importantes mais sans suite. Des conduites forcées, au sol jonché de bancs de gravier, permettent d’aller d’un croisement de faille à un autre. - Le cheminement n’est pas rapide en raison d’importantes écailles de roche en place, et de nombreux décrochements de galerie. La dernière diaclase plonge vers l’est, et débouche à –28 mètres au sein d’une large salle circulaire. Le seul départ est encore une fois un toboggan de gravier en forme de laminoir remontant… - La visibilité est excellente, mais seulement par endroit. - La dernière plongée a été effectuée avec 2 bouteilles de 6 litres à l’anglaise et un relais de 6 litres. - Les sorties ont duré entre 15 et 19 heures. Je me serai retrouvé bien seul sans :
INFO – PLONGEE n° - en 1982 : J.-M. Consul, P.-H. Crozon, Marc Margaillan. - en 2001 : du C.A.F. de Nice (ACN Martel) : L.Guillon, M. Lochey, A. Pacaud, J.-C. Marie. de l’A.S.B.T.P. : R. Carlin, B. Kling, A. Mathon. du G.S.Vence : C. Heilles. du S.C. Grospierres : T. Rique. des Vosgiens : E. Berry et F. Oriel. des provençaux : A. et A. Wadel, Magalie Margaillan et Paul Courbon qui, à plus de 66 ans a toujours l’éternel enthousiasme. et enfin, mon fils Audric. Merci à eux. Grotte de Préoux Montagne du Bugey – Synclinal du Valromey – Ain - Cette cavité typique de l’Ain développe plusieurs kilomètres. Le point bas du réseau est à –75. Deux entrées permettent d’effectuer une traversée. - Une partie inférieure constituée de ravissantes conduites forcées bute sur un siphon. Dans les années 90, Christian Locatelli le franchit (70m – 4) et s’arrête sur un ressaut au pied duquel il aperçoit le départ d’un second siphon. Fin 2000, je l’explore (45 –3) et m’arrête au pied d’une très étroite diaclase haute de 6m, après l'élargissement de la sortie du siphon. La suite pourrait être à cet endroit car je n’ai pas trouvé de passage évident lors du retour. Sortie organisée par le Groupe Spéléo d’Hauteville-Lompnes avec : P. Dubreuil, D. Gritti, B. Hugon, T. Monges, G. Pesenti, R . Serena.
JONCTION TROU DU CŒUR - GROTTE ROCHE-CHALVE Commune de Méaudre – Massif du Vercors. Isère. - La grotte de Roche-Chalve. Elle est connue depuis longtemps et offre une belle galerie déclive, au calcaire clair, ponctué de larges ressauts. Elle rejoint une rivière au débit assez faible, à –155. - En 1974 le siphon amont a été plongé par Patrik Dupille et Bertrand Léger sur 15m jusqu’à –7, où il devient impénétrable. Je l’ai vérifié
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également. Puis ils explorent le siphon aval sur 25m après franchissement de deux étroitures. En 1992 Guy André prolonge l’exploration jusqu’à 70 mètres –12. En 1995 Cédric Clary poursuit jusqu’à 115 mètres –34. En juillet 2002, je m’arrête sur un petit laminoir remontant à –20. Point bas –36. - Le Trou du Cœur. C’est à la fin de l’année 2000 que ce gouffre prend de l’ampleur grâce à l’A.D.C. de Méaudre. En effet la famille Caullireau creuse un boyau ensablé à –50 et explore jusqu’à –460 l’une des plus belles rivières souterraines du Vercors. Ils croisent à –170 l’affluent de Roche-Chalve qui bute en amont sur un beau siphon. - Fin 2001, ils m’invitent à l’explorer. En deux plongées je descend péniblement jusqu’à –10, au sein d’un étroit laminoir très pentu, dans lequel les graviers et l’argile glissent. Mais c’est le même type de conduit dans lequel je m’étais arrêté à –20, dans Roche-Chalve. - Le 28 juillet 2002, je réalise la jonction en descendant le laminoir dans la douleur aussi bien physique avec une côte fêlée suite à une chute, que psychologique au regard de cette plongée technique où pour avancer il faut déplacer avec les pieds les amas de gravier et d’argile. - Cette traversée créé un nouveau réseau qui développe les dix kilomètres pour 460 mètres de profondeur. Le siphon long de 150 mètres, point bas –36, n’est franchissable qu’à l’anglaise tant à l’amont qu’à l’aval. - En septembre 2002 je plonge le siphon le plus en amont de l’ensemble du réseau côté RocheChalve, mais je bute rapidement sur une étroiture infranchissable. Je remercie tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette jonction, en particulier tous les membres de l’A.D.C. de Méaudre dont la famille Caullireau maître d’œuvre de toutes ces plongées.
LA FONTAINE DE NÎMES – GARD Exploration du réseau nord. - Il est composé de : S1 = 1165m –43, S2 = 20m –3, S3 = 65m –10, S4 = 15m –4, S5 = 15m –3. Le S6 situé à environ 1900m de la vasque d’entrée a été plongé sur une quinzaine de mètres
INFO – PLONGEE n° en 1980. Arrêt sur étroiture à franchir avec des bouteilles plus petites. Lors de cette exploration que j’avais entreprise en solo depuis l’entrée (réf : IP n° 31) il me restait, au-delà du S1, un bi dix litres dorsal avec lequel je respirais entre les siphons à cause d’une forte concentration de CO2. En effet, lors de l’exploration précédente avec Bertrand Léger, dans l’enthousiasme de la première, nous n’avions pas réfléchi à un grave danger inhérent à la présence de ce gaz. Lors du retour à –40, la pression partielle du dioxyde de carbone dans nos organismes pouvait entraîner une brutale syncope au CO2, sans signe précurseur et irréversible. C’était aussi la première fois qu’une exploration spéléo était réalisée au delà d’un siphon de cette envergure. - Au printemps 2002, avec Laurent Tarazona, notre objectif est de franchir le S6 à l’anglaise. Trois plongées de préparation sont nécessaires pour vérifier l’état du fil du S1 et transporter le matériel de la pointe. Pour franchir le S1, nous prenons chacun un bi 18l, deux relais de 10l et un propulseur. Malgré la panne inopinée du mien, nous franchissons le S1 sans encombre. 30 mètres de nage entre les blocs nous amènent au S2. Derrière, nous avons changé nos bi 18l pour un bi 4l et un relais 3l mélangé à 70% d’oxy pour respirer entre les siphons. Au-delà du S3 une jolie galerie d’abord fossile puis active nous amène au S4, et après un conduit étroit, au S5 et enfin au S6. Nous passons difficilement l’étroiture terminale, mais la suite est infranchissable. En aval du S6, dans une vaste salle fossile, nous cherchons à shunter le siphon terminal, mais, comme 22 ans auparavant, le constat est aussi décevant. Après 8h30 d’explo nous retrouvons la magnifique vasque d’entrée. - Remerciements : l’Association Fontaine de Nîmes et ses membres pour leur soutien et portages. Serge Gilly pour les démarches auprès de la municipalité, sa disponibilité, son aide et sa bonne humeur. Christophe Lajoux et AnneSophie Kesseler, Baby et Jacky Soret, Nicolas Chauvin, Françoise et Audric Poggia, pour les portages et les plongées de reconnaissance.
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RESURGENCE DE GOULE-NOIRE Vercors – Isère - Cette résurgence, au débit des plus important dans le Vercors, est située dans les gorges de la Bourne en amont du village de Rencurel. - En 1955, des tentatives de plongée eurent lieu par « le clan des Tritons » de Lyon. - En 1973, le S1 (60m –12) est franchi par le F.L.T. de Grenoble qui explore la cavité jusqu’au S2. - En 1979, avec Patrick Penez et Fred Vergier, nous plongions le S2 (60m –4) et le S3 (70m – 14). Arrêt à la cote +80environ au sommet d’une large faille bouchée par une trémie. A travers un bloc nous apercevions une vaste salle déclive. Patrick et Fred ouvrirent le passage à l'explosif. - En 1984, durant une exploration solitaire, je rééquipais les siphons, franchissais le S4 (120m –5) et remontais l’actif, un réseau supérieur et parallèle, sur près de 500 m au total. Arrêt sur siphons dans chaque réseau, dont siphon ensablé. - En octobre 85, aidé par Didier Fleury et Patrick Guilhermet (réf : IP n°50) je plongeais le S5 sur 220m –17, arrêt sur manque d’air. - En janvier 2002, Gabriel Hude franchit le S5 (330m –17) aidé par David Bianzani, Xavier Meniscus, Stéphane Roussel et Laurent Ylla du groupe de Valence « Les fils d’Ariane » (réf : IP n°87 et Spéléo n°40). Gabriel Hude poursuivit l’exploration en plongeant un court siphon et s’arrêta sur un ressaut glaiseux. - En février 2003 avec Laurent Tarazona nous avons constaté avec regret, durant une exploration de plus de quinze heures, que la sortie du S5 n’était pas la suite logique mais un regard sur une faille de faible volume. La décantation dépose d’importantes quantités de boue que nous ne trouvons nulle part ailleurs dans le réseau. Cette faille échoue sur un regard siphonnant petit et argileux. Des cloches de ce type doivent être nombreuses, sur plus de 8kms de siphons qui doivent s’étaler jusqu’au « Trou Qui Souffle ». - La visibilité médiocre ne nous permit pas de chercher la suite qui doit se trouver dans le S5 au niveau d’une importante trémie située dans la zone des 250m. Pourtant nous disposions chacun en air pour le S1, un mono 3 litres - le S2 et S3, un mono 4 - le S4, un mono 3litres – le S5, un mono 10 litres et un et un bi 6 litres dorsal. - La réalisation de cette dernière exploration, ainsi que la plongée précédente de préparation,
INFO – PLONGEE n° n’auraient pu aboutir sans l’engagement réel et l’aide précieux des plongeurs suivants, que je tiens à remercier : Pascal Clec’h (SGCAF) Michel Guis (CRPS)
Siphon « LE CUNHAC » Lot Commission Plongée Souterraine du (Eure)
CDS 27
Par Francis MENU et Nelly BOUCHER Le 14 juillet 1993, de passage dans le Lot, Eric LAPAUZE-TROUDE ( Bee) et Christophe
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Christophe Hémery (FLT) Christophe Lefoulon (SGCAF) Jean-Claude Pinna (FLT).
DERONNE (Chris) rencontrent M. CUNHAC, un spéléo de MONTBRUN, 79 ans, qui leur fait part de ses observations, qui amèneraient l’hypothèse d’une résurgence au fond du lit du Lot à l’aplomb du « saut de la Mounine ». Le 23 juillet 1993, Bee prospecte en apnée la zone pressentie et au moment d’abandonner découvre et balise l’entrée du siphon.
Premières explorations : Camp d’Avril 1994
"Quand M. CUNHAC, raconte à BEE, ... qu'une source... se cache dans le lit du Lot..."
INFO – PLONGEE n° 19/04/1994 : - Le niveau du Lot a fortement augmenté. Frédo tente de le traverser dans l’axe du siphon, mais le courant très important l’emmène plusieurs centaines de mètres en aval. Bee confirme l’essai avec une traversée sportive en amont et tire une main courante de corde, sangles et cordelettes de la rive à l’îlot sur 90m. Cette installation facilitera les nombreux passages des plongeurs. - Bee et Frédo amarrent le fil d’Ariane à l’îlot et passent entre les arbres immergés pour retrouver l’entrée du siphon A l’entrée, ils découvrent une barque en acier noyée à – 8 m. - Chris et Francis forcent le violent courant d’entrée (profondeur - 11m). Francis équipe le conduit sur 20 m (hauteur 2 m environ, par 3 m de large) et Chris jusqu’à 50 m (profondeur -10 m) avec une visibilité inférieure à un mètre. - Grenouille et Laurent reprennent l’exploration dans les mêmes conditions, à tâtons, sur un développement de 100 m (profondeur - 7m). 21/04/1994 : - Bee et Frédo rééquipent en corde spéléo la traversée du Lot et en cordelette de l’îlot à l’entrée du siphon. Ils poursuivent la découverte jusqu’à 130 m (profondeur -5m) toujours avec une visibilité quasi- nulle. - Chris et Francis cheminent dans le réseau, qui remonte (profondeur - 4m) et atteignent les 220 m de développement. Au retour Francis relève les profondeurs et les longueurs pendant que Chris prospecte la zone des 100 m, le bruit des bulles lui laissant espérer une salle. - Grenouille et Laurent prennent ensuite le relais et explorent jusqu’à la côte 240 m (profondeur 13m). - Nous profitons du passage de M. CUNHAC pour baptiser, avec son accord et de son vivant, le siphon à son nom « LE CUNHAC ».
Suite des explorations : Camp d’Août 1994 22/08/1994 : - Le fil à l’entrée du siphon, posé en avril, a été emmené par les crues. La corde de traversée du Lot n’est plus nécessaire étant donné le bas niveau des eaux devenues calmes. Chris suit l’ancien fil en paroi de droite. Francis rééquipe en paroi gauche jusqu’à la côte 160 m, suivi de Grenouille. La visibilité de 2 à 3 m, est meilleure
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qu’en avril. Francis retrouve le touret de Laurent perdu à 160 m de l’entrée en avril dernier ! 23/08/1994 : - Chris et Francis équipent à gauche jusqu’à 200 m, le conduit étant parallèle, les deux fils se trouvent reliés par Grenouille. Après avoir cherché un moment la suite, ils constatent que les côtes 220 m et 240 m sont confondues car superposées de quelques mètres. Les plongeurs étaient revenus sur leurs pas en avril, sans s’en rendre compte ! La suite et l’eau plus claire se trouvent en dessous du nuage de touille. Grande banquette entre –25 m et –30 m (diamètre de 5m environ), une remontée jusqu’à – 23 m à la côte 270 m et on arrive en haut d’un puits de grande taille. Chris et Francis descendent jusqu’à -35 m (développement 290 m). Au retour Chris déséquipe l’ancien fil. 24/08/1994 : - Chris réalise la topo-vidéo sur 270 m de développement tandis que Francis prospecte les plafonds. Il attend en haut du puits avec la vidéo que Chris réapparaisse après avoir été à 340 m (point bas à – 48 m). 25/08/1994 : - Nelly et Chris prospectent à – 48 m dans la zone terminale ( à 340 m) qui présente un conduit assez large et une visibilité assez laiteuse, mais un boyau sans suite à droite, des essais à gauche... Rien ne passe... - Grenouille et Francis prospectent la plate-forme à 240 m de l’entrée ( - 23 m), mais un important talus de glaise les arrête . Francis prospecte la zone en haut du puits sans succès. 26/08/1994 : - Nelly et Grenouille complètent les relevés topo (largeurs et hauteurs) jusqu’à 240 m de développement. - Christ et Francis ont préparé un nouveau touret de fil, pour équiper au plafond du puits terminal pentu à 45°, espérant ainsi gagner quelques mètres précieux à cette profondeur. Francis stoppe à – 44 m ( un peu narcosé) et remonte attendre sur la margelle à –23m. Chris fouille le terminus à 360 m (qui remonte à – 41 m) sans trouver de passage évident. Palier à – 6 m en pleine eau et à – 3 m sur le tronc d’arbre de sortie. C’était la dernière plongée prévue de la semaine. Les deux plongeurs enlèvent donc le fil entre l’îlot et la barque . Emouvante poignée de main aquatique en cette fin de semaine riche…
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INFO – PLONGEE n° 27/08/1994 : - Bee, l’inventeur du siphon, rejoint le groupe pour voir où en sont les explorations … - Nelly et Chris ne résistent pas à l’envie de retourner prospecter la zone terminale à 360 m de l’entrée. A 270 m, ils raccordent un fil annexe au principal. Dévidoir en main pour Nelly et caméra « au poing » pour lever la topo– vidéo en parallèle pour Chris, ils suivent le plancher à – 30 m. Nelly heurte le talus de glaise et dégage une turbidité intense soudaine… Sortie du nuage, elle retrouve la limpidité extrême un moment perdue. Les watts de la caméra inondent à nouveau le conduit de lumière. Nelly s’arrête à - 46 mètres (un peu narcosée) et remonte dans la zone des – 30m ; tandis que Chris fini de lever la topo vidéo de cette zone. Puis, c’est le retour, la barque de l’entrée et la lumière opaque du Lot les accueillent à -8 m. Cela devient presque un bonheur de faire les paliers de - 6 m et – 3 m dans les eaux chaudes du Lot. Au palier, les regards contents de cette très belle exploration se croisent… Soutien logistique de surface
Première à Fontaine de Vaucluse : plongée dans le Prado Suite à la redécouverte de mai 2003 ave mon copain Eric Trilles de la fameuse entrée du Prado ( mentionnée par Cousteau dans les années 50 ) nos amis Ekke et Ralf plongent cette partie du réseau l’été qui suit jusqu’à – 110 mètres. L’arrêt se faisant alors devant un puits énorme. Pour Ekke et Ralf, ce réseau dont l’entrée se situe vers – 50, bifurque rapidement dans une direction différente du réseau principal de la Fontaine de Vaucluse. Cela fait rêver tout spéléologue qui se respecte et l’idée de faire de la première dans un réseau exploré depuis plus de cent , nous enchante. Je reste néanmoins discret sur le sujet car j’ai une autre vision des choses. Je décide donc de m’aventurer à mon tour dans ce tunnel
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- Camp d’avril 1994: Pascale VIOLLET, Emmanuel GOST, Simon MENU - Camp d’août 1994 : Pascale VIOLLET, Eric LAPAUSE -TROUDE, Simon MENU Plongeurs BREN (LES ANDELYS - 27) : Frédéric BERTOLI (Grenouille), Christophe DERONNE (Chris), Eric LAPAUSE -TROUDE (Bee), Laurent POUGET. GSMJCE (EVREUX- 27): Nelly BOUCHER. GS Morannes (LE VAUDREUIL - 27) : Frédéric GOST(Frédo), Francis MENU
En 1997, nous avons transmis l’information à des plongeurs qui souhaitaient pousser plus loin l’exploration dans le CUNHAC. Nous serions intéressés de savoir quelles ont été leurs découvertes. D’avance merci.
Contacts francismenu@hotmail.com nellyboucher@aol.com
noir mais attirant au moins jusqu’à la même profondeur. Le plaisir et les sensations de cette future plongée sont renforcées par mon opinion différente quant au lien avec le réseau principal. Après une longue préparation sur ordinateurs ( Abyss et Vr3 )la logistique doit être peaufinée et la mise en place de la ligne de décompression se fait sans problème particulier. Nous avons finalement programmé une plongée à – 130 mètres pour vérifier les différentes hypothèses. Pour cela nous décidons de descendre le Spélénaute ( rov de la SSFV ) jusqu’à – 130 mètres dans le conduit principal, au sommet du grand puits, se terminant quand même 180 mètres au dessous. Roland, Eddie et Alain placent l’engin en quelques heures dans un recoin en stand by jusqu’à la plongée du lendemain. C’est naturellement Raymond Fradin qui manœuvre l’ombilical du Spélénaute, son
INFO – PLONGEE n° immense expérience au bout des doigts. Tous les membres du club sont là et sans cet esprit d’équipe rien ne serait possible. Lionel et Eric descendent des blocs relais de trimix 21/35 vers les 60 mètres de profondeur. Roland et son frère, le grand schmoldu, se chargent des blocs d’O2 et de Nx 50, placés respectivement à -6 et -21 mètres. Notre apprentissage de la plongée profonde aux mélanges, magnifiquement dispensé par nos copains allemands Ekke Ralf et Bernd, entre ici dans une nouvelle dimension. Malheureusement, Bernd n’est plus là pour nous suivre, il a disparu tragiquement au cours d’une plongée spéléo dans un réseau du sud de l’Allemagne. Nous pensons souvent à lui qui aimait tant notre belle Fontaine. Suite aux orages de cette fin d’été, nous sommes contraints de repousser la plongée de deux jours. Le niveau est monté tout de même de quelques mètres et les bouteilles relais ne sont plus à la bonne profondeur. Je décide de plonger quand même le lendemain et de déplacer les blocs au fur et à mesure, en essayant de ne pas trop consommer du « divin mélange ». Le départ se fait le 14 août au matin sous l’œil tendu de toute l’équipe et un rien envieux de Lionel ( et toc ! ) Je suis très concentré et après un dernier signe de la main comme d’habitude je m’enfonce lentement sous l’eau. La visibilité n’est pas terrible jusqu’à 21 mètres mais au sommet de la « cathédrale » la grande visi est de nouveau là. En route vers le Prado. Phil ne m’a pas quitté et au passage, il filme tranquillement ma descente. Je bifurque vers la droite pour entrer dans le Prado et marque un nouvel arrêt vers les 60 mètres pour changer de gaz. Je commence à respirer du trimix 10/70, si léger mais si froid. J’en profite pour repositionner les blocs correctement pour le retour et la décompression. Un dernier regard vers Phil et nous nous saluons. Je me retourne et continue ma descente, seul, dans cet entonnoir qui forme l’entrée du Prado. La galerie est maintenant bien nette autour de moi et j’arrive rapidement au terminus de mes copains. Je jette un coup d’œil
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et retrouve facilement la grande lèvre qui ressemble tant à un gour. Je m’avance jusqu’à elle et bascule doucement vers ce grand puits décrit par mes prédécesseurs. Un regard sur mes instruments et je comprends qu’il ne me reste que peu de temps, de ce précieux temps qui file si vite à cette profondeur. Je plane doucement au dessus de cet immensité vide et noire que mes deux lampes hid ne percent que très légèrement. Un léger frisson me parcourt. J’ai pris un peu d’eau en manipulant les blocs de décompression tout à l’heure, mais pas assez pour renoncer. Je passe une dernière grosse écaille de ce rocher si particulier, travaillé par les eaux et là je découvre quelques mètres plus bas le petit robot rouge, tout feux allumés, sagement parqué sur une vire. Sa présence me réconforte et me signifie aussi que j’avais raison. Les deux branches font partie d’un seul et même réseau. Le temps qui m’était imparti est épuisé et je dois repartir vers le haut, vers mon enfant qui m’attend et tous mes amis. Une petite pression sur l’inflateur et la remontée s’amorce. Les paliers profonds me sembleront interminables et bien que celui à l’O2 soit le plus long, il passera sensiblement plus facilement. Ceci sera dû en grande partie à la présence du « grand schmoldu » qui ne cessera de m’apporter des compotes, des barres énergétiques et du bon thé à la menthe sucré et chaud. J’apprécierai aussi mon chauffage électrique qui grâce aux prises étanches fonctionnera douillettement jusqu’au bout de mes blocs accus de lampes. La sortie sera un peu difficile car j’avais les jambes engourdies par l’immobililté et le froid. Par sécurité, quelques dizaines de minutes à l’O2 me remettront rapidement en pleine forme. Je remercie tous les copains de la SSFV pour leur aide, et tout particulièrement la Municipalité de Fontaine de Vaucluse pour le soutien matériel et les autorisations dérogatoires de plonger. Compte rendu du 18/08/04 Pour la SSFV Thomas SOULARD
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dénoyée. Arrêt sur autonomie, avec la galerie qui continue… Affaire à suivre.
Source du Landeron Commune de La Cluse Par Stéphane LIPS Accès La source s’ouvre au pied du versant sud du vallon partant de La Cluse et parallèle au lac de Nantua. De La Cluse, il faut remonter le bief du Landeron jusqu’au terminus de la route où on peut se garer à côté d’une usine. On arrive à la bâtisse abritant la source en longeant le ruisseau sur 200 m puis en le traversant pour rejoindre sa rive droite. Historique 1994 : Désobstruction de gros blocs à l’entrée et plongée de Roger Moretti sur 30 mètres ? Galerie de 5x2 m de haut avec concrétions et Niphargus. 1995 : Vendredi 14 avril : Ph. Buiré, Ph. et E. Place, Ch. Locatelli (SDNO). R. Moretti et 4 spéléos du SC Nantua. Philippe plonge à 19 h, avec un bi-sept litres dorsal et son vêtement sec Spiro. Il passe facilement l’étroiture d’entrée et, du coup, laisse le 7 litres qu’il avait pris en sécurité. Derrière, c’est grand ; il tire 250 m de fil pour une plongée de 45 min, à une profondeur de 10 m. C’est beau pour une première. La galerie est magnifique aux dires de son découvreur, variée dans ses proportions et sa direction. Elle est parfois encombrée de gros blocs et comporte des concrétions, attestant d’une longue période
Samedi 29 avril : Ph. Buiré, M.Beltrami, Ch. Locatelli, G. Melero (SDNO). R. Le Pennec (ASSC). R. Moretti et Cie (SC Nantua). Nous partons du parking de l’usine vers 14 h, avec la troupe des porteurs du SC Nantua. Arrivés près de la source, nous nous équipons. Philippe doit faire la pointe (le matin, nous avons métré le fil jusqu’à 420 m), Lulu et Marc doivent faire la topo et Bébert suit en touriste. Dès son entrée dans l’eau, Philippe s’aperçoit qu’il ne passe plus, un rocher de bonne taille est tombé depuis la dernière fois ! Lulu tente de le dégager avec une grosse barre qui traîne là, sans succès. Un autre rocher bascule dessus à chaque fois. Nous finissons par réussir à le redresser en le tirant avec une corde depuis l’extérieur. Philippe plonge en vêtement sec avec un bi-sept litres et un sept litres en relais. L’eau est trouble et il ne dépasse son terminus que de quelques mètres. Arrêt sur talus de glaise. Il fait 40 m dans une galerie latérale supérieure, qui pince à son tour. Il fait demi-tour et rentre. Derrière lui, les trois autres ne vont pas très loin. Encore une source qui se défend ! 2003 : Samedi 1er novembre : Piout, P’tit Lips et Chacha décident de repérer l’entrée mais ils sont pris par la nuit et malgré les explications de Laurent Mestre ils abandonnent les recherches. Dimanche 2 novembre : Le matin, Piout et P’tit Lips retournent à la recherche de la source, avec succès cette fois-ci. P’tit Lips fait une plongée de reconnaissance sur les vingt premiers mètres pour inspecter l’état des strates. La décision est prise de faire une plongée l’après-midi même. La visibilité est faible mais le fil est toujours en place bien qu’il faille rabouter quelques morceaux de fils cassés. Ils atteignent le terminus du Teigneux à 240 m de l’entrée, où la galerie principale bute sur une dune de sable. Ils fouillent la galerie tout en repérant d’éventuels départs. Dimanche 9 novembre : Piout et P’tit Lips aidés de la Cha’s Family et de Lulu retournent à la source pour fouiller le fond.
INFO – PLONGEE n° Ils tirent le fil au niveau du terminus en s’engageant dans une faille remontante. Malheureusement, une vingtaine de mètres plus loin, une étroiture bloque la suite. Piout s’y engage sans succès. Dimanche 27 novembre : Piout et P’tit Lips, aidés de Christophe et de la Cha’s Family s’engagent une troisième fois dans la source pour commencer la topo. Mais la combinaison étanche de P’tit Lips prend l’eau et il fait demi-tour au bout de 70 m de topo pour cause d’hypothermie approchante. Chose surprenante, la source travaille en perte : le ruisseau s’engage dans les éboulis peu avant l’entrée du siphon et un faible courant « aspirant » est visible dans le siphon. Samedi 6 décembre : Les mêmes relèvent 130 m de topo avant de faire demi-tour sur limite d’air. Samedi 13 décembre : Piout et P’tit Lips, toujours soutenus par la Cha’s Family, finissent la topo et fouillent l’ensemble du siphon. P’tit Lips tente de passer l’étroiture terminale et Piout fouille la dune de sable, mais tout semble impénétrable. Serait-ce la fin des explos pour le moment ? Seul l’avenir nous le dira… Description L’entrée de la source est protégée par une bâtisse de béton, peut-être construite en vue d’un éventuel captage. Le début du siphon est encombré de gros blocs qui proviennent des strates qui se détachent sous l’action de leur poids en périodes de basses eaux. Un gros travail
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de désobstruction et d’étayement a été nécessaire pour franchir l’entrée et, encore actuellement, il faut rester vigilant au moment de se mettre à l’eau. On progresse dans les vingt premiers mètres entre une dalle effondrée et un plafond parfaitement plat où on apprécie le sanglage à l’anglaise. La suite est plus spacieuse avec une largeur de 3 m en moyenne pour une hauteur variant entre 1 et 1,5 m. On arrive dans une petite salle à 60 m de l’entrée avant de franchir une étroiture somme toute confortable pour peu que l’on soit à l’anglaise. A 100 m de l’entrée, la configuration de la cavité change : on se retrouve dans une belle conduite forcée de 1,5 m de diamètre légèrement surcreusée. Une fine couche de glaise est alors présente sur les parois et la visibilité au retour est quasi nulle. On traverse un puits avant de se retrouver dans une galerie au sol de galets. Un court laminoir amène au terminus de la cavité à 240 m de l’entrée. En face, la galerie bute sur une dune de glaise et, à droite, un méandre remontant bute au bout d’une quinzaine de mètres sur une étroiture elliptique infranchissable. Le faible courant doit sûrement provenir de cette arrivée, même s’il n’est guère sensible tout au long de la cavité. Conclusion Le Landeron nous avait fait espérer une belle explo en siphon et post-siphon de par la taille confortable de ses galeries et sa faible profondeur, mais cette étroiture terminale ne nous laisse que peu de chance de découvrir la suite. Un décolmatage de la dune de glaise est cependant toujours possible suite à une crue et ça doit valoir le coup de vérifier de temps en temps son évolution au cas où…
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INFO – PLONGEE n° En hommage au spéléologue Gérard Méraville (1927-2000), inventeur des gravures préhistoriques de la Grotte du Cheval d’Arcysur-Cure.
Le rêve réalisé Voilà plus d’un demi-siècle que les spéléologues imaginaient pouvoir un jour parcourir de part en part le massif d’Arcy-sur-Cure, réalisant ainsi la traversée du plateau par le trajet souterrain des eaux de la Cure. Depuis 1945, lorsque le Groupe Spéléologique Préhistorique Parat de Gérard Méraville découvrait la grotte de Barbe-Bleue et explorait la rivière des Deux-Cours, puis en 1969 avec le Groupe Spéléologique Yonne-Vercors où, pour la première fois, des plongeurs parcouraient les nouvelles galeries du Réseau de Pêcheroche et celles du Moulinot, tous pensaient à cette « traversée intégrale » du plateau calcaire. Tous ont ainsi petit à petit contribué à rendre possible cette formidable aventure spéléologique qui vient d’avoir lieu. Le samedi 18 novembre 2000 à 20h 25, Arnold Haïd et Philippe Radet pénètrent dans la résurgence du Moulinot, située sur la face nord du méandre de la Cure. À 23h 30 ils ressortent par la galerie du Lac Mort de la Grotte des Fées, côté sud, après avoir franchi 8 siphons dont la « diaclase de liaison » et parcouru plus d'un kilomètre de galeries dans la Rivière du Moulinot et le Réseau de Pêcheroche. Pour la première fois des hommes ont traversé le méandre de la Cure en remontant le cours de la rivière souterraine qui court-circuite le trajet aérien de la rivière. Cette journée du 18 novembre 2000 marque donc un point capital dans l’histoire de l’exploration spéléologique des grottes d’Arcysur-Cure. Mais afin de mieux en comprendre toute l’importance, il est bon, croyons-nous, de revenir sur le déroulement de cette journée mémorable 1. 1
- Cette date correspond au deuxième anniversaire de la disparition de notre compagnon et ami Pierre Guilloré, inventeur des peintures de la Grande Grotte d’Arcy-surCure. Cette traversée du massif constitue donc un hommage de tous ses compagnons spéléologues.
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Grâce au propriétaire des grottes d’Arcy, Monsieur Gabriel de La Varende, les vannes de la résurgence du Moulinot sont ouvertes depuis une semaine, et le niveau des eaux s’est abaissé de près d’un mètre. Après une préparation du matériel et des hommes au siège de l’Association Cora à Saint-Moré, toute l’équipe se rend à la résurgence du Moulinot. Nous sommes au nombre de six : Philippe et Arnold les plongeurs, Gilles et Christophe qui doivent les rejoindre à partir du Réseau de Pêcheroche pour aider la manœuvre du retour, Jean Claude et Dominique assurant l’équipe de surface chargée de l’alerte (au cas où…). Après le départ des deux plongeurs à 20h 30, les quatre équipiers se rendent directement à l’entrée de la Grotte des Fées où se trouve la tête du Réseau de Pêcheroche. Gilles et Christophe s’équipent aussitôt pour franchir le siphon de la Récompense afin d’aller le plus loin possible à la rencontre de Philippe et d’Arnold. Pendant ce temps, les deux plongeurs découvrent la Rivière de Pêcheroche totalement modifiée, la baisse du niveau des eaux ayant transformé les galeries noyées en cloaques boueux malaisés à parcourir pour des spéléologues équipés pour la plongée ! Par mesure de sécurité des bouteilles d’air de rechange avaient également été déposées en deux endroits stratégiques lors de précédentes expéditions. C'est donc lourdement chargés que les deux hommes parviennent à la plus importante difficulté du parcours. Philippe connaît les lieux puisqu’il a déjà franchi l’obstacle quelques semaines plus tôt. Il s’agit d’une étroite diaclase verticale dont le fond est côté à – 8m 60 (en hautes eaux), il est impossible de passer entre les deux parois rocheuses, la seule voie est donc le fond boueux, avec une visibilité nulle, où une étroite lucarne donne accès à la suite de la galerie. Mais immédiatement après cet obstacle, l’eau redevient subitement limpide et la surface est juste au-dessus. Philippe laisse passer Arnold en premier, puisqu’il ne connaît pas la diaclase, mais grâce au fil d’Ariane posé précédemment, la voie est pour ainsi dire tracée. Philippe suit quelques minutes plus tard et les deux plongeurs se retrouvent dans la Salle de La Moria, entrevue par les plongeurs du Groupe Spéléologique Yonne et Vercors il y a plus de trente ans ! En rive droite (vers le Sud) ils remarquent le départ
INFO – PLONGEE n° d’une galerie fossile à trois mètres au-dessus de l’eau. Il s’agit peut-être d’un des prolongements inconnus des grottes préhistoriques dont les entrées sont situées sur la face sud du massif (Grottes du Trilobite, du Cheval, etc…), du travail d’exploration pour l’avenir ! Il reste encore un siphon avant de retrouver le Réseau de Pêcheroche où doivent, en principe, les attendre Gilles et Christophe : le siphon de l’Illusion, long de 18 mètres. Arnold le franchit en premier suivi de Philippe. Il est maintenant 22 heures et la fatigue prend soudain le dessus sur l’enthousiasme qui avait suivi le passage de la « diaclase verticale ». La progression continue vers le Sud, c’est-à-dire vers la Grotte des Fées, et toujours pas de collègues en vue ! Le redoutable « Perce Combine » une longue et étroite galerie hérissée de lames coupantes où il faut progresser à quatre pattes est atteint. Mais c’est aussi le moment de se débarrasser du lourd équipement (bouteilles, dévidoir, etc…), pour lui faire franchir cet obstacle par un va-et-vient épuisant. Soudain un coup de bélier résonne dans la galerie, les deux plongeurs se regardent…Que se
Gérard Méraville Gérard Méraville débute la spéléologie juste après la Libération, à l’époque où il travaille dans les carrières de Palotte qui abritaient, alors, l’usine souterraine d’aviation. En 1945, il fonde le Groupe Spéléologique et Préhistorique Parat (du nom du célèbre curé archéologue explorateur des grottes d’Arcy) et, sous son impulsion, les découvertes se succèdent dans la Grotte des Fées d’Arcy-sur-Cure (Rivière des Deux-Cours, Salle Casteret, etc…), et dans une nouvelle cavité qu’il découvre : la Grotte de Barbe-Bleue, située juste sous le château du Chastenay. L’année suivante, c’est l’apothéose : Gérard, en compagnie de deux compagnons, trouve le prolongement de la Grotte du Cheval fouillée par l’abbé Parat au début du siècle dernier, et découvre les premières gravures préhistoriques connues dans le nord de la France.! Mais il gardera toujours un regard méfiant sur le monde archéologique, celui là même qui l’avait traîné devant les tribunaux en
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passe-t-il ? L’eau remonte ? …Mais une lueur apparaît, il s’agit en fait des deux équipiers qui ont mis très longtemps à franchir le siphon de la Récompense dont le niveau était supérieur aux dernières observations. Les retrouvailles, de part et d’autre du Perce Combine, sont très chaleureuses mais… dans une eau à 9 degrés ! Il est 22 heures 50 et il faudra 40 minutes pour passer le matériel et les hommes de l’autre côté des dents acérées de cet obstacle qui porte si bien son nom ! La suite est vite parcourue, et sitôt passé le siphon de la Récompense, l’air froid extérieur se fait sentir. Heureusement, dehors un grand feu attend les plongeurs, autour duquel, tout en se déséquipant, ils racontent leur aventure Association Cora, Février 2001 d’après un texte de Philippe Radet. Le récit de cette aventure Gérard Méraville, fondateur du Groupe Spéléologique et Préhistorique Parat et premier explorateur des rivières souterraines d’Arcy, n’aura pas eu la joie de l’entendre, il nous a quitté le 26 novembre dernier.
guise de récompense pour la découverte d’une grotte ornée 2 14 août 1954, son frère Marc avec son compagnon Christian Boblin se noient dans la Grotte de Barbe Bleue à la suite d’une crue subite de la Cure. Gérard se détourne alors petit à petit des grottes de la Cure au profit des vastes cavernes du Vercors. En 1961, la venue de jeunes au sein du G.S.P.P. va relancer les recherches et travaux dans les grottes des bords de la Cure pour plusieurs années. A Arcy, où de nouvelles galeries sont découvertes dans la Grotte des Fées (Salle de Pâques, Réseau Pesquet), à Saint-Moré également avec la Grotte des Pêcheurs caverne où de nouveau l’archéologie est au rendez-vous.
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- Un demi-siècle plus tard, le monde archéologique n’a pas réservé un accueil très différent à la découverte de Pierre Guilloré. - Association Cora – 1999 : Les peintures préhistoriques de la Grande Grotte d’Arcy-sur-Cure, 10 ans après la découverte Bulletin de la Société des Sciences de l’Yonne, t. 129, p. 273-287
INFO – PLONGEE n° A partir de 1968, Gérard se tiendra éloigné des grottes d’Arcy-sur-Cure, pour se consacrer uniquement au Vercors où son opiniâtreté va faire des merveilles. De nombreux gouffres et cavernes sont découverts et explorés, mais c’est la reprise d’une ancienne exploration, le Trou de l’Aïgue, qui va lui permettre de réaliser, grâce à sa persévérance, une splendide traversée intégrale (de la résurgence à la doline sur le plateau). Le Groupe Spéléologique des Hauts-de-Seine, qu’il anime depuis les années 70, va également explorer les grands gouffres d’Espagne dans les Monts Cantabriques. Malgré sa maladie qu’il le ronge depuis des années, Gérard continuera à pratiquer la spéléologie jusqu’au bout de ses forces. En 1996, à l’occasion du cinquantenaire de la découverte des gravures de la Grotte du Cheval, Gérard sera enfin mis à l’honneur sur le terrain d’Arcy. Grâce au propriétaire des grottes, une visite de la Grotte du Cheval sera organisée spécialement pour lui ainsi qu’une cérémonie officielle à Saint-Moré 3 Gérard était un homme discret, efficace et généreux, mais également un homme rayonnant sa passion pour le monde souterrain auquel il a consacré plus de 55 années de sa vie. C’était surtout un magnifique formateur de spéléologues. A son contact des dizaines de
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- Groupe Spéléologique et Préhistorique Parat et Association Cora - 1996 : Cinquantenaire de la découverte de la Grotte du Cheval à Arcy-sur-Cure (Yonne). Bulletin de la Société des Sciences de l'Yonne, t. 127, p.199-214
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spéléologues se sont révélés, et parmi ceux-ci certains se sont plus spécialement attachés aux grottes d’Arcy-sur-Cure et de Saint-Moré. Nous sommes de ceux-là, à l’Association Cora, et nous voyons avec l’exploit de Philippe Radet et d’Arnold Haïd que le relais est transmis : La passion de Gérard Méraville pour les rivières souterraines d’Arcy-sur-Cure a trouvé de nouveaux héritiers. Paix à toi Gérard. Février 2001, Jean Claude Liger Gérard dans la Grotte du Cheval en 1996 (cliché Cora), Carte du massif avec report des grottes (cliché Cora)
INFO – PLONGEE n°
REALISATION DE LA PREMIERE PERCEE HYDROGEOLOGIQUE DU MASSIF CORALIEN D’ARCY SUR CURE Traversée réalisée par ARNOLD HAID : SPELEO CLUB AUBOIS, CDS10 (FFS) SUBA TROYES (FFESSM) et PHILIPPE RADET : SPELEO CLUB AUBOIS, CDS10 (FFS). PROFONDIS (FFESSM). Assistés de : GILLES SOUCHET et DOMINIQUE, JEANCLAUDE LIGER et CHRISTOPHE PETITJEAN (SPELEO CLUB AUBOIS, CDS10). Tous sont membres de l’Association CORA (Spéléos archéos du Massif d’Arcy sur Cure). La date du 18 novembre 2000 est enfin arrivée et en accord avec Monsieur le Comte G. DE LAVARENDE, les vannes du Moulinot sont ouvertes comme prévu. Depuis le 13 novembre, le niveau s’est abaissé de 1.20m environ. Nous sommes au presbytère de Saint Moré, chez notre cher Jean Claude où nous nous préparons. La météo est au rendez-vous, il ne pleut pas depuis trois jours. Il est 19h00. Une ambiance de grand moment règne. Le calme et l’excitation à la fois sont pourtant bien présents. Nous sommes au nombre de six dans le gîte. Tout a été prévu pour que l’opération soit optimum malgré une équipe légère en effectifs. Arnold et moi plongerons pour effectuer la traversée. Gilles et Christophe nous rejoindrons par la sortie (réseau des canards) afin de nous assister au portage des bouteilles. Jean Claude et Dominique assureront l’équipe de surface, chargée de l’alerte (au cas où…) et au soutien logistique. Malheureusement tous les éclaireurs de la reconnaissance de février ne sont pas là. Philippe Savantré et Emmanuel Lebret manquent à
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l’appel car retenus ailleurs (nous avions peu de marge dans la date). Pendant que les véhicules nous déposent au Moulinot, nous effectuons une dernière révision du matériel, un dernier coup d’œil sur la topographie et surtout une remémoration de la procédure que nous emploierons en cas d’échec. Nous voici arrivés à la grille de cette source dans laquelle pas moins de 10 plongées m’ont été nécessaires pour reéquiper, mémoriser le réseau avec ses 6 siphons et cette étroiture dans la glaise rendant toute visibilité nulle. En effet la dernière tentative de traversée remonte à 1969. En raison de l’abaissement de la vasque, la mise à l’eau se fait délicatement (ce qui ne m’empêche pas de m’ôter un sérieux morceau de viande sur un doigt). Notre préparation est minutieuse, nous ajustons une dernière fois nos équipements personnels. Il est 20h20. Nono me jette un dernier regard, me donne une poignée de main et disparaît dans le S40. 20h25 - A mon tour, je me glisse dans le réseau. Nos équipiers nous regardent partir avec, je le devine, une certaine angoisse. Ils doivent maintenant rejoindre le réseau des canards, là où ils sont supposés nous voir arriver. Nous ignorons tous si cette percée sera réalisée et surtout en combien de temps et dans quelles conditions elle se fera. Du fait de la baisse du niveau d’eau, les siphons ne ressemblent plus a rien sauf à de véritables et infâmes galeries de boue liquide. La salle de l’effondrement en sortie du S39 est méconnaissable. Le bloc de sécurité déposé sur la dalle tombée du plafond au siècle dernier est toujours posé là, attendant patiemment notre passage depuis 1mois et demi. Déjà les difficultés apparaissent car seuls quelques courts siphons restent et il nous faut traîner nos bouteilles. De ce fait, la progression se fait très lentement. Nous sommes obligés de ramper, de nous tirer dans la boue en nous déplaçant à quatre pattes. Je suis derrière Arnold et j’entends sa respiration se faire de plus en plus irrégulière. Ses blocs tapent, raclent les rochers découverts des salles et siphons mis à nu. Cela fait 40mn que nous sommes partis et retrouvons enfin la deuxième bouteille de sécurité au départ du 6ème siphons qui est celui qui mène à cette
INFO – PLONGEE n° étroiture sévère et dangereuse au point bas de la cavité à –8.60m. A cet endroit le niveau de l’eau ne s’est abaissé que de 0,80m, preuve qu’un autre réseau vient alimenter cette partie où un courant se fait toujours ressentir. L’eau y est beaucoup plus claire mais l’erreur n’est pas permise. Deuxième bobo de la sortie, Nono se déboîte le genou en cognant la roche mais courageusement le remet aussitôt. Cet événement est fort heureusement sans incidence et le genou n’en garde aucune séquelle. Reprenant le fil de la traversée, notre compère fait une dernière révision de l’endroit et
de la manière dont il doit s’engager. En effet, il n’a jamais franchi cette difficulté au Moulinot. Il sait que le fil d’Ariane est bien placé, mais sans aucune visibilité, l’affaire n’est pas évidente. Le temps de récupérer et de réajuster une dernière fois notre matériel, je regarde Arnold disparaître devant moi dans le S35 qui doit nous mener à la sortie du siphon de la Moria. Il est parti depuis 5mn et ne le voyant pas réapparaître, à mon tour je décide de suivre le fil guide dans cette touille. Effectivement, Arnold est passé et la voie est libre. La grande difficulté de ce passage est la dimension (L=0,50m ; H=0,40m ; l=0,60m) mais
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une bande rocheuse nous oblige à nous casser en deux dès la sortie dans la glaise et rend impossible la mémorisation de la morphologie. A mon tour, je me sens libéré (comme d’un accouchement). Le fil remonte très brusquement, et dans une eau devenue subitement claire je devine la main de Nono tendue en ma direction pour me rassurer de sa présence. Dès notre sortie de cet enfer, la concentration laisse la place à la joie, à nos commentaires et impressions sur cette première partie de notre percée qui, semble-t-il, est en bonne voie. Arnold découvre pour la première
fois ces galeries dont les plafonds sont très bien concrétionnés et, comme moi lors de ma première visite, aperçoit un superbe départ aérien en rive droite. D’après J.C Liger, il pourrait être en relation avec la Grotte du cheval, ce qui nous mènerait ainsi au terminus de la galerie ornée de peintures rupestres. Je pense que nous allons, dans un futur proche, y consacrer quelques efforts. L’acéto est mise en route. Les galeries ruissellent de partout. Nous progressons l’un à coté de l’autre comme pour nous rassurer et arrivons
INFO – PLONGEE n° devant le S34 (siphon de l’Illusion). Tiens, il n’est pas équipé en fil d’Ariane. Nono trouve un becquet et part rechercher la sortie du siphon. Une fois de plus ne le voyant pas revenir sur ses palmes, je suis le fil et ressort après 18m de plongée. Il est maintenant 22h00 et la fatigue se fais ressentir de nouveau, mais le moral est très bon. Mais où en sont Gilles et Jeannot (alias Christophe) ? Ont-il passé le S32 de la Récompense ? Nous reprenons le chemin des galeries et découvrons un collecteur spacieux orné de concrétions de bonnes tailles qui semblent vierges. Notre progression se fait de plus en plus lente. Les jambes sont lourdes et les bouteilles quand même imposantes (J’en profite par ailleurs pour remercier Rodolphe Castex et Christophe Lorichon pour le prêt de leurs blocs.) Le Perce- combine est là devant nous, de plus en plus étroit, les lames d’érosion de plus en plus coupantes et la fatigue de plus en plus pesante. Arrive enfin le moment de nous séparer de notre équipement, ce qui se fait très méthodiquement pour ne pas semer de matériel dans la rivière (çà ne repousse pas ). Un coup de bélier vient perturber notre quiétude. Que se passe-t-il ? L’eau remonte ? La rivière de Pêche-Roche continue sa vidange ? Nous ne faisons plus de bruit et nous nous
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regardons avec un air inquiet. Une lueur apparaît. Ca y est, Gilles et Christophe sont de l’autre côté de Perce-combine, là devant nous, avec des blocs sur le dos. Avec des blocs… eh oui, notre Jeannot a franchi pour l’occasion son premier siphon de 3m .(3m d’accord mais 3m quand même dans la touille complète). En effet, alors que le Moulinot n’a jamais été aussi bas, le niveau du siphon de la Récompense (S32) est plus haut qu’en février et par sécurité, nos deux porteurs ont préféré emmener de l’air avec eux. Ils ont bien fait car les voûtes mouillantes siphonnent presque. La joie est là sur les visages et dans un raffut du diable car tout résonne, nous essayons chacun de notre coté d’échanger nos premières impressions. Mais, le Perce-combine est toujours là et pas encore franchi. Il est 22h50, les retrouvailles sont faites et le calme est revenu. Il nous faut 40mn pour passer le matériel et les hommes de l’autre coté des dents du Percecombine, mais nos équipiers sont là pour réceptionner. Cet endroit délicat a été fidèle à sa tradition avec des genoux écorchés, une combinaison et une sur-combinaison déchiquetées, mais la douleur laisse la place à la joie de se retrouver enfin. Il est 23h30. Le restant du portage est, si on peux dire, simple mais la fatigue est bien présente. Les muscles ont
INFO – PLONGEE n° du mal à suivre et le froid fait sa première apparition. Il nous reste à plonger le S32 de la Récompense qui nous mène dans le réseau des canards. Le souffle d’air de la sortie se fait de plus en plus glacial. Jean-Claude et Dominique nous attendent avec le sourire aux lèvres et nous invitent autour d’un feu préparé pour l’occasion non loin de là, à l’entrée du réseau des Fées.Une bonne bière bien fraîche, une cigarette, les commentaires vont bon train. La 1ère percée hydrogéologique du massif coralien d’Arcy sur Cure vient d’être réalisée entre la source du Moulinot et le réseau des canards en 4h00 et une distance de 1200m environ jonchée de 8 siphons. Matériel utilisé : blocs a l’anglaise 2x7,5 litres +blocs de sécurité 2x4 litres en sortie du S39 et du S36, éclairage acétylène et électrique 2x 20w. Les blocs de sécurité ont été récupérés par Arnold quelques jours après, assisté d’Eric Marais. Merci à Eric pour son courage et son dévouement. Deux photos de notre sorties ont été faites par Jean-Claude. La buée et la mise au point font que ce sont les seules, et c’est pourquoi je les ai jointes à cet article qui, j’espère, aura retenus votre attention. PHILIPPE RADET - LE 12.12.00
Plongées dans la source du Moulinot à Arcy-sur-Cure (89) Par Philippe Radet Spéléo Club Aubois Association CORA Carte IGN : 2721W Vermenton 5.6 X :707.40 Y :289.45 Z :122m JUIN, JUILLET, AOUT, SEPTEMBRE 2000 : Nono ( Arnold Haid ) étant absent pour raison familiale c’est seul que je décide pour mon plaisir de reprendre le réseau du Moulinot. De Troyes, dont je suis originaire, je pars en direction du quartier général, je veux parler de l’ancien presbytère de St Moré, non loin d’Arcysur-cure, tout particulièrement pour y rencontrer, notre ami spéléo et archéologue J.C Liger, qui
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avec Gilles Souchet sont, j’en suis certain, les spécialistes incontestables depuis bien des années du réseau. Eh oui, un archéologue spéléo et un hydrogéologue également spéléo ne peuvent que m’apporter d’excellents conseils quant à la morphologie, la karstologie et bien d’autres renseignements sur l’hydrologie de cette source non plongée, depuis les dernières explorations de 1985 par M.Chocat et A.Couturaud. Après un rapide coup d’œil à la topo et un long verre de vin du petit père J.C, je me rends de nuit devant la source, elle est claire, il est 21h30. Ce récit n’a pas pour but de reprendre ce qui a déjà été fait par les prédécesseurs, mais tout simplement de conter une série de plongées souterraines, qui dans un futur très proche vont permettre à deux spéléo-plongeurs de serrer la main à leurs copains et amis de l’autre côté des 6 siphons et de réaliser ainsi la première percée hydrogéologique de la rivière de Pêche-roche du massif d ‘Arcy-sur-Cure. Deux plongées ont été effectuées en juin, 2 en juillet, 2 en août, 2 en septembre. Equipé d’un bi 2x9L et d’un dévidoir garni de 300m de fil décamétré, je me dirige vers la source après plusieurs aller- retour dans le pré pour des raisons de portage de matériel. Le barrage permet une approche et une mise à l’eau aisée. Des poissons de taille respectable ne chercheront pas à m’accompagner dans ma progression, préférant la clarté de la vasque d’entrée. Après avoir mis mon fil d’Ariane en place sur le piquet métallique dès le départ de mon immersion, je commence ma 1ère reconnaissance et rééquipement. Le S 40 est long de 70m et profond de –2.5m, la visibilité est de 2m environ. En rive gauche, une belle banquette de glaise suit de manière régulière la roche partiellement découpée par l’érosion. Le plafond est très marqué par des coups de gouges, des petites cloches d’air sont visibles. Il nous amène à la salle de l’Effondrement avec, comme son nom l’indique, un énorme bloc de roche (3x1.5x1 environ) tombé du plafond à la fin du siècle dernier. Le S 39 : 105m par –1.5m est ``tapissé’’ dans la partie centrale du sol, par des graviers solidifiés
INFO – PLONGEE n° entre eux, phénomène du à la vidange du réseau il y a quelques années. De belles concrétions sont visibles dans la partie amont de la salle menant au départ du S38. Le S38 : est la copie conforme du S 39 avec un développement de 95m par –2m : des cloches agrémentent le trajet ainsi que des départs colmatés ça et là. Des stalactites sont présentes également dès la sortie du siphon. Un échantillon a été prélevé pour faire une datation. Le S37 pour reprendre les termes de A.Couturaud est plus une voûte rasante qu’un siphon à l’état pur ; un vide d’air de 10cm environ, délimite le plafond de l’eau. Son développement est de 10m et sa profondeur de 1m. C’est le plus court. Il permet d’accéder à une salle qui, sur la rive gauche, nous laisse entrevoir quelques beaux départs, malheureusement rapidement impénétrables. Une coloration depuis cet endroit a été effectuée en juin 2000 (voir ci-dessous). Des petites concrétions sont toujours présentes pour le plus grand plaisir des yeux, même derrière un masque de plongée. Le S36 change complètement : la visibilité devient rapidement bonne sur 2 à 3m, l’eau paraît presque claire et plonge doucement sur un tapis de sable jusqu’au point bas d’une diaclase étroite que je pense infranchissable. 14 OCTOBRE 2000 Une série de 5 plongées sera nécessaire pour trouver un passage, non pas par la diaclase, mais bel et bien par le point bas de –8.5m , dans une lucarne de 0.8x0.4m de haut et ce dans une couche de glaise égale à la moitié de la hauteur de ce trou qui s’est avéré être le bon passage. Après quelques hésitations, équipé d’un 2x7.5 à l’anglaise, je m’introduis et ressors de l’autre coté de la barrière rocheuse, et trouve un becquet qui fera parfaitement l’affaire puisque dessus je retrouve le vieux fil des anciennes explorations. Fin de plongée, il reste maintenant à refranchir la lucarne dans l’autre sens, avec une visibilité qui s’est totalement annulée à cause de mon passage dans cette partie très très chargée de glaise. C’est avec un grand soupir que je ressors des siphons avec un seul regret : il ne me reste que 40m pour sortir de l’autre côté mais je préfère la sécurité.
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20 OCTOBRE 2000 Une semaine plus tard, une nouvelle plongée en solitaire me permet de franchir tous les siphons de la rivière du Moulinot et de remonter jusqu'à l’aval du siphon de la Moria (S 35) en 50 minutes. 10 plongées de 1h à 2h ont été nécessaires pour mémoriser les galeries. Si la visibilité est correcte à l’aller, au retour par contre, elle est totalement nulle, au mieux 20cm. Une série de diapositives des siphons, des salles, et de la diaclase a été faite pour le plaisir et l’information de tous ceux qui ne pourront jamais y accéder. La coloration effectuée en juin 2000 depuis l’aval du S37 500 g de fluorescéine sont déversés à 19h30. La coloration réapparaît à 22h30 dans la vasque de la source du Moulinot, distante de 350m. La vitesse du traceur est donc de : 350 / 180 = 1.9 m/mn. Des retrouvailles avec les spéléos et la traversée hydrogéologique avec Arnold Haid dans son intégralité, sont maintenant programmées. Il ne reste, me semble t-il, qu’une seule inconnue : combien faudra t-il prévoir de bouteilles de champagne ? Merci à : Jean-Claude et Gilles pour leur savoir, et des remerciements tout particulièrement à mon Nono qui, par manque de temps, n’a pas réussi à plonger dans le Moulinot autant qu’il l’aurait voulu. Mais ce n’est que partie remise : Les Goulettes ne sont pas bien loin. Remerciements à la Ligue Spéleo Champagne Ardenne FFS Région K ainsi qu’au Comité Est de Plongée Souterraine FFESSM PHILIPPE RADET
le 23.10.2000
Rapport des nouvelles découvertes faisant suite à la première percée hydrogéologie du massif d’Arcy sur Cure (par Arnold Haid et Philippe Radet) Nous sommes le 19 janvier 2001 et comme pour ne pas changer nous nous dirigeons vers le presbytère de St Moré, chez Jean-Claude Liger
INFO – PLONGEE n° qui nous attend de pied fermes. Notre déplacement sera de courte durée puisque pour des raisons familiales nous sommes tous les deux contraints de rentrer sur Troyes le samedi midi. La Cure est basse et l’abaissement du niveau des grottes est très encourageant malgré une météo à tendance pluvieuse. La pige de niveau à l’entrée de la grotte des Fées nous indique –102cm. Nous sommes équipés de blocs 7.5l, car 2 siphons et une longue voûte mouillante nous obligent à une séance de plongée et bien sûr de portage. Notre objectif est de se rendre et d’explorer, dans
la grande salle de la Moria, les deux départs aériens que j’avais repérés lors de mes premières incursions de l’autre coté des 6 siphons formant la rivière de Pèche-roche du Moulinot. Il est 16h30, et sommes prêt a affronter de nouveau, mais en sens inverse, le réseau qui depuis un certain temps nous semble quand même familier. Comme d’habitude nous butons sur le cours S32 de la Récompense, ce qui nous oblige à nous transformer en plongeurs, puis aussitôt la longue voûte mouillante pas suffisamment basse pour nous permettre une progression à l’air libre. Le redoutable Percecombine S34 et ses 60m de réseau bas avec ses
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lames d’érosion sont toujours aussi éprouvants ; c’est la difficulté majeure de ce secteur. Nous arrivons à Notre Dame des plongeurs où une grande salle au plafond de 20m surplombe la rivière souterraine. Un réseau supérieur très bien concrétioné reçoit la visite de Nono, mais fera dans le futur l’objet d’une attention toute particulière. Le portage touche à sa fin. Il nous reste seulement le S35 de L’illusion et nous pourrons enfin, de l’autre coté, nous débarrasser de notre imposant matériel de progression. La visibilité nulle nous oblige à quelques contorsions
aquatiques pour trouver le passage dans ce siphon. Une fois de plus, il va nous mettre sur la dernière ligne droite avant de pouvoir réaliser notre objectif. Blocs fermés, dévidoirs de sécurité et autres quincailleries encombrantes sont abandonnées sur une banquette de glaise. Les deux départs aériens sont devant nous à 3m au-dessus du niveau de l’eau. Avec amitié, Nono me donne le privilège de fouler cette galerie vierge. Un talus de glaise collante, dans la partie droite de la salle, limite le bas et le plancher du réseau supérieur. A ma grande surprise, d’imposantes
INFO – PLONGEE n° stalagmites se dressent devant moi. Le plafond est tapissé de fistuleuses et quelques excentriques qui me font rêver laissent place à l’espoir et la joie de cette envoûtante progression. Arnold suit mes traces et se rend à son tour devant ces majestueuses et blanches concrétions d’une rare pureté. A mon grand étonnement la galerie continue. Dans ma tête, la possibilité future de jonctionner avec le terminus de la grotte du Cheval m’excite. Rampant comme une chenille, j’aperçois 2 colonnes dont une de bonne dimension (80cm de diamètre sur 1.30m de haut environ et l’autre 40cm de diamètre pour la même hauteur). Les concrétions jonchant le sol m’obligent à me déplacer avec une infime précaution pour ne pas les détruire. L’orientation de cette galerie suit la parallèle de celle menant vers le siphon de la Moria, à savoir plein sud , mais 20m plus loin bifurque sur la droite. Le plafond se fait de plus en plus bas, la progression de plus en plus difficile et nous met malheureusement a l’évidence : Nous ne pourrons certainement jamais continuer l’exploration de cette galerie fossile. Nono, tout comme moi, reste bouche bée et la joie se lit également sur son visage fatigué par notre progression d’approche. Environ 60m de galeries nouvelles viennent d’être découvertes dans cette branche aux dimensions confortables et inespérées : h : 1.30 ; l : 3m. Une faille au plafond de la grande salle nous guide dans la partie gauche vers la seconde galerie. Son orientation, elle aussi, est parallèle à la rivière souterraine dans le sens amont, c’est-àdire plein nord . Un talus de glaise identique oblige à une petite escalade. Jusqu’au plancher de la galerie, la morphologie est différente. La largeur est la même mais la hauteur n’excède pas les 60cm.Une faille dans la partie supérieure droite permet une progression un peu plus aisée. Cela serait impossible par la gauche. Là aussi, une multitude de stalagmites jonche le sol et le plafond est également tapissé sur des surfaces importantes. La progression est difficile, mais dans cette galerie il n’y a pas de colonne comme dans sa sœur de la branche nord. Après 60m également de découverte, nous sommes à nouveau contraints de faire demi-tour. Mais l’espoir de progresser dans cette partie nous semble envisageable dans le futur. Dimensions : L 60m ; H 0.40m dans la partie gauche et 0.60m dans celle de droite. Une rapide topo et un lavage
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de notre matériel nous ramène vers le retour. Nous sommes en panne de montre et estimons qu’il est 19h30. En conclusion : Deux galeries supérieures découvertes dans la grande salle de la Moria représentent 120m de développement. Celle du sud est probablement en relation avec la grotte du Cheval et ses peintures rupestres. Mais il semble que dans son terminus actuel il est impossible de progresser. Il est évident qu’une nouvelle tentative devra le confirmer. Sur l’ensemble des grottes du Massif d’Arcy sur Cure, seule la Grande Grotte possède de semblables colonnes aussi blanches et aussi pures. Les nouvelles découvertes sont de dimensions plus modestes mais d’une pure beauté. La branche nord nous laisse des espoirs de progression. Elle n’a rien à envier à sa grande sœur, malgré ses dimensions plus réduites, et nous offre un véritable festival pour les yeux. Une topo complète va devoir être réalisée et si les photos ne sont pas bonnes, une nouvelle série de nouveaux clichés seront pris pour le plaisir de tous. Philippe Radet, le 21.01.2001
INFO – PLONGEE n°
Projet Ardèche 2003
GROTTE DE SAINT MARCEL / BIDON, ARDÈCHE RESUME En 10 ans d'exploration de cette grotte mythique, les plongeurs spéléo du projetnational Saint Marcel coordonné par Philippe Brunet ont exploré et topographié dansle réseau de Saint Marcel plus de 16 km, dont 13 km d’un seul tenant, de galeries noyées ou post siphon qui forment le réseau 5 ou réseau noyé c’est à dire l’actif actuel de Saint Marcel. Ce réseau actif est aujourd’hui d’un seul tenant et se raccorde aux réseaux 1, 2 et 3 en plusieurs points, le réseau de Saint Marcel grandit de 6 km en 2003 pour atteindre 46 km. Saint Marcel qui attend encore plusieurs jonctions proches, est le plus grand système de type "karst de plateau", français. Au nord, à l’est et à l’ouest, les siphons se poursuivent souvent à des profondeurs dépassant les 60 mètres. La découverte de galeries parcourues par de l’eau chaude permettent d’espérer de nouvelles jonctions avec des pertes de l’ardèche. Les explorations sont toujours en cours, un article de synthèse est en préparation pourl’automne.Ces plongées ont été permises par l’aide de 87 spéléos environ, dont un noyau d’une vingtaine de fidèles indispensables pour les portages lointains, par l’hospitalité d’Annie Flahaut dont la maison est envahie par notre matériel et notre présence, et par l’aide financière du CG du 94 et du CDS 94.
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rivière de Bidon à partir duréseau 3 et du réseau A permettent de réaliser un réseau noyé d'un seul tenant composé de la rivière de Bidon, de ses deux affluents karstiques : la rivière Saint Marcel et la rivière du Solvay, et d'une perte, la rivière de la Cadière. Une 4 ème jonction donne un nouvel accès naturel au réseau de Saint Marcel : la Grotte Deloly. Les explorations du projet St Marcel se sont déroulées sur des WE souventprolongés, en
mai ; juillet, août, septembre et novembre. Le projet Saint Marcel faisait partie des explorations retenues en 2003 au niveau national par la Commission Nationale de Plongée Souterraine de la FFESSM et approuvées par l’AG FFESSM de mars 2003. Elle devait recevoir à ce titre une aide financière de la FFESSM, malheureusement cet engagement n’a pas été tenu et la somme prévue n’a pas été versée.
PRINCIPAUX RESULTATS 2003 Les explorations de l'été 2003 à Saint Marcel d'Ardèche ont été très fructueuses avec 4 km de nouvelles galeries qui portent le développement de la cavité à 46 km. Le réseau 5, quête mythique du Spéléo Groupe Forez est concrétisé. Les explorations se sont poursuivies à partir du « P70 » et du réseau de la faille situés à l'ouest du réseau de Saint Marcel. 3 jonctions effectuées dans la
La Grotte Deloly : une nouvelle entrée pour Saint Marcel Le 9 mai 2003, la grotte Deloly a été jonctionnée avec le réseau 3 de la grotte de
INFO – PLONGEE n° Saint Marcel d’Ardèche par Philippe Brunet du groupe spéléo AVENS. Ceci forme la deuxième entrée naturelle du réseau. La grotte Deloly s’ouvre à environ 200 mètres et 30 mètres en contrebas de l’entrée naturelle de la grotte de Saint Marcel (Bidon 07700 Ardèche) et 10 mètres au dessus de la rivière. Cette résurgence temporaire coule lors des
crues de l’Ardèche ou de fortes pluies sur le plateau. La jonction se fait après 1700 mètres de progression dont 1000 mètres de plongée pour une profondeur maximum de 25mètres, en 4 siphons. Le collecteur atteint, débute au bas d’une cheminée exondée de 55 mètres aboutissant au réseau 3. Cette plongée est compliquée par les départs de siphon débutant systématiquement en pleine eau en bas de puits exondés, par la turbidité de l’eau qui provient en partie de l’Ardèche et par l’absence de point d’attache du fil d’Ariane, la voûte étant formée de vastes cupules de corrosion et le sol d’une vase onctueuse. La rivière de Bidon Le P70 est situé dans le réseau 3. Son accès se fait après 3 kilomètres de galeries dont un ramping de 400 mètres. Le puits proprement dit, (série de puits totalisant un dénivelé de près de 70 m) débouche à l’une des extrémités d’une rivière exondée de 110 m de longueur . Celle-ci donne accès à des siphons
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aval (415 m, -35 m) et amont (1000 m, - 65). L'accès délicat (distance, « ramping » et puits d’accès) et la mise à l'eau à partir d'un ressaut glaiseux situé 7 m au dessus de la rivière, compliquent l'exploration. L’Ardèche vient jusque là, les déchets plastiquesen témoignent, emballage échoués 8 m au dessus de la rivière. La préparation se fait sur le dernier palier du puits en pataugeant dans un cloaque légèrement putride. La crue de septembre 2002 n’a rien changé. En fait ici, l’eau n’est pas montée de plus de 13 m. La dernière descente sur corde, palmes aux pieds abouti dans la rivière, large de 8 mètres. L’eau est plus profonde que d’habitude. La crue a chassé lavase de cette portion exondée. La jonction avec la perte de l’Ardèche est à l’amont, la jonction avec la grotte Deloly 200 m plus loin vers l’aval. L’amont donc, vers l’ouest débute paisiblement par une rivière haute de 4 à 8 m, large de 8mètres, bordée de talus argileux. Après 100 mètres de succion, un puits rocheux tranche dans cet univers mou. Il descend d’un jet jusqu’à – 18 mètres. Puis le conduit se redresse et débute une remonté lente. Le conduit est vaste, de section circulaire avec par endroit une zone de lames horizontales bien marquées à mi hauteur. A 207 m, pour – 16 mètres, une belle arche fracturée barre la rivière fournissant un amarrage remarquable. A 300 m environ, la galerie tourne vers le Nord. Encore 200 m et la rivière passe sous le P80. 450 m plus auNord encore et c’est le puits du réseau de la faille qui est atteint. Les 2 jonctions faites, l’une à partir du P70, l’autre à partir du réseau A puis du réseau de la faille, permettent de suivred’un seul tenant la superbe rivière de Bidon. Cette rivière est l’alimentation pérenne duréseau et le réceptacle de toutes les crues du plateau.Revenant au P20 du départ, une galerie au Nord Ouest très envasée donne au bout de 200m dans une très vaste et très boueuse rivière exondée. L’origine de la
INFO – PLONGEE n° pollution du réseauest là, c’est l’affluent de l’Ardèche. Encore 200 m et la rivière replonge dans un véritableaquarium. Tous les poissons qui se sont aventurés sous terre par les pertes de la Cadièresont arrivés là. Car nous sommes maintenant, après un virage en épingle à cheveux vers leSud et 250 m de conduits noyés très sales, proches des pertes de la Cadière.
Le réseau "Philippe"un nouveau réseau exondé a été découvert : le réseau "Philippe" se développe au Nord et à l'Ouest du système de Saint Marcel, au delà des terminus des réseaux 3 et 4. Ce nouveau réseau est atteint à partir du"P70" dans le réseau 3 et aprèsavoir franchi un siphon de 300 menviron (profondeur -20 m). Les cheminées omniprésentes et les courants d'air laissent espérer des liaisons avec les galeries sus jacentes de Saint Marcel. Le réseau "Philippe" comprendaujourd'hui 3 branches. La galerie des lamines vient du nord et à une section moyenne de 8m par 8 m, la galerie du Tambour vers l'ouest ne fait que 6 m par 6 m, enfin, la galerie "des captures" vers le Sud oscille entre 2 x 2 et 3 x 4 m de section. Les paléo écoulements des trois galeries sont conformes à l'actuel et se dirigent des plateaux vers la rivière de Bidon (collecteur noyé principal pérenne de 8 m x 6 m, se jetant dans l'Ardèche). L'extrémité de la galerie des captures s'écoule elle, vers les pertes de la Cadière situées en bordure de l'Ardèche, 2 km en amont de l'entrée naturelle du réseau. Le passé tumultueux des galeries est attesté par d'imposants remplissages d'argile de couleurs variées, surcreusés puis recouverts à nouveau. Le passage se réduit parfois auseul chenal de voûte visible au sommet de presque toutes les galeries. Lesconcrétionnements sont rares, presque uniquement représentés par des
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planchers stalagmitiques. Presque toutes les galeries se poursuivent, seul le temps ayant limité les explorations. Les arrêts actuels se font sur des cheminées ou des puits, parfois sur des passages étroits à poursuivre. L'exploration vers celle ci représente 800 m depuis la confluence avec la rivière de Bidon. La jonction avec les pertes reste à faire.
REMERCIEMENTS Nous remercions Annie Flahaut pour son soutien constant et son accueil ainsi que le mairede Saint Marcel, celui de Bidon et les gestionnaires de la réserve. Merci aussi à AVENS dont l’aide financière est essentielle pour pouvoir réaliser notre projet, Les explorations de 2003 ont existé grâce à une équipe composée de Philippe Imbert, Frédéric Bonacossa, Philippe Brunet, Rémi Boisson, Gilles Carmine et Denis Langlois. Aidés par Frédéric Roux, Marc Faverjon, Ludovic Mocochain, Jean Yves Bigot, Michel Bozon, Christophe Laporte et Lubin Chantrelle. contact : ph.brunet@free.fr Photos : Gilles Carmine Merci à tous. Responsable des explorations Philippe Brunet, 21 rue Louis Fablet, club : AVENS Ivry sur seine
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L’apport de la plongée souterraine à la société. Par Philippe Brunet, Bernard Giai-Checa et Joëlle Locatelli La plongée souterraine est une discipline récente. Elle est apparue après guerre lorsque les pionniers (GRS, Taillez, Cousteau, de Lavaur, Lombard,…) empruntèrent les tous premiers scaphandres pour s’engager réellement dans les zones d’entrée de quelques siphons comme à la Fontaine Saint Georges (1948 à 1951), parfois profondément comme à la fontaine de Vaucluse ou aux Chartreux. L’adolescence de la plongée souterraine durent jusqu’aux années 60 avec des expérimentations audacieuses et constructives (Michel Letrône,…) qui donnèrent quelques belles découvertes avec des moyens limités et beaucoup de courage. 60 ans plus tard, au début du 3 ème millénaire, la plongée souterraine est devenue une discipline accomplie qui utilise, parfois en précurseur, toutes les possibilités techniques de son époque. C’est aussi un formidable laboratoire où s’expérimentent les nouvelles techniques de la plongée loisir de demain, avec par exemple, l’utilisation de mélanges respiratoires synthétiques adaptés ou des recycleurs. La plongée souterraine est aujourd’hui adulte. Pourtant, certains s’interrogent toujours sur son rôle pour la société ?. Cette question peut sembler paradoxale tant la plongée souterraine fait partie de la spéléologie. La question équivaut à peu prêt à s’interroger sur l’importance d’un membre dans le corps humain. La plongée souterraine fait partie de la spéléologie et est indissociable de celle ci puisque son essence même est l’exploration et l’étude d’une grotte. Il s’agit d’une simple technique (comme la marche, l’escalade artificielle, , le canotage ou la remontée aux bloqueurs) permettant de s’affranchir d’un obstacle spécifique : le verrou liquide. La vraie question serait donc « quel est l’apport de la spéléologie à la société ? ». Nous allons tenter de répondre pour l’apport de la plongée souterraine en distinguant l’apport au pratiquant, celui à la collectivité spéléologique avant de traiter de l’apport plus général à notre société.
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L’apport de la plongée souterraine au plongeur, La plongée souterraine est tout à la fois une activité d’équipe et une réalisation solitaire. Activité d’équipe car il est rare de pouvoir explorer un siphon sans se faire aider par de nombreux porteurs spéléologues. Ceux ci devront attendre dans le froid et l’humidité que le plongeur revienne d’un endroit où ils n’iront jamais. La difficulté (parfois) du portage, la frustration, l’angoisse de l’attente du retour du plongeur déciment les bonnes volontés. Le plongeur souterrain doit donc être capable d’animer et de motiver une équipe de spéléologues pour poursuivre ses explorations. Loin des portages tarifés de la haute montagne, il s’agit là de nouer de véritables relations de confiance, d’estime et d’amitié qui seules assureront la durée. Dans l’eau, au contraire, le plongeur devient solitaire. Il faut alors se détacher des contingences matérielles pour se consacrer à l’instant présent, celui de l’exploration. Pourtant, l’attention aux autres doit rester en arrière plan afin d’éviter des retours tardifs, générateurs d’inquiétude et de démotivation. La plongée souterraine est avant tout une discipline qui demande des qualités d’autonomie, de l’esprit d’initiative et la soif de découverte. Il faut allier à un moral sans faille une endurance certaine. Nous constatons que 30 % des élus FFS sont issus des 5 % de plongeurs souterrains. La plongée souterraine est tout à la fois un exutoire puissant aux stress de la vie professionnelle (entre autre) actuelle et un formidable moyen de se construire et de s’accomplir. L’apport de la plongée souterraine à la spéléo, L’objectif de toute exploration spéléologique est de découvrir le collecteur ou la rivière souterraine qui est à l’origine du creusement du réseau. Ce Graal donne de grandes satisfactions tant il est agréable de parcourir rapidement un conduit actif souvent de grandes dimensions qui permet de découvrir une partie importante du réseau et donne accès à des affluents prometteurs. Pourtant, la déception et le purgatoire ne sont jamais très éloignés de ce paradis. Le plafond de la rivière s’abaisse souvent pour aboutir à un lac terminal où tous les espoirs se noient. Le siphon est tout à la fois l’annonce
INFO – PLONGEE n° d’un développement futur et la fermeture du passage. Parfois, plus bas et plus loin, une résurgence témoigne des kilomètres de galeries qui restent à découvrir derrière ce bouchon liquide. La plongée souterraine trouve là son utilité première. Technique efficace d’exploration, elle permet la poursuite de l’étude du réseau et la topographie de la galerie. La sortie dans une partie exondée post siphon permet parfois de shunter celui ci et de permettre après quelques désobstructions à l’ensemble des explorateurs de poursuivre leur travail. Le réseau du Verneau dans le Doubs, exploré dans les années 70 sous la conduite de Yves Aucan (SHAG) en donne un exemple superbe. Il s’agit du plus long réseau mondial exploré post siphon, qui atteint 30 km de développement pour 387 m de dénivelé Aujourd’hui, la traversée est possible de la tête du réseau jusqu’à la résurgence pour tous les spéléologues. En Ardèche les explorations d’AVENS, autours de Philippe Brunet dans la grotte de Saint Marcel à partir de 1994 ont livré plus de 15 km de rivières souterraines. L’apparition de ce réseau noyé longtemps supposé, a relancé l’intérêt pour l’exploration du réseau qui est passé en 10 ans de 27km à 47 km topographiés. Aujourd’hui, l’exploration post siphon livre quelques unes des plus belles découvertes spéléologiques en France et à l’étranger. Avec la désobstruction et l’escalade elle permet de poursuivre près de chez nous des explorations prometteuses. L’apport de la plongée souterraine à la société L’apport à la société tient déjà dans les deux points précédents. C’est un moyen puissant de formation personnelle qui déteint sur la vie de tous les jours. Au-delà, l’apport est très réel et quantifiable. Le 17 ème siècle fut le siècle des grandes découvertes. Les riches pays européens consacrèrent tous des sommes importantes aux explorations lointaines. Les aventuriers, heureux ou malheureux recevaient souvent tous les honneurs. Cette quête de territoires vierges et de connaissance s’est aujourd’hui reportée vers l’espace On y retrouve la même passion, les mêmes enjeux. Cette quête, c’est aussi plus modestement celle des explorateurs spéléonautes au tréfonds de la planète. Coup de palme après
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coup de palme, ils dessinent du bleu de leur lampe des espaces nouveaux qui agrandissent notre territoire. La France grandit et cela profite à tous. L’observation des zones de conflits et des pays en guerre montre une corrélation totale avec les zones où l’eau potable manque. L’eau est l’un des enjeux de notre époque. Nous ne pouvons nous en passer et pire en consommons de plus en plus. Bien sur, ce que nous consommons ici n’est pas ce qui manque là. Pour autant, les déséquilibres apparaissent actuellement en France lors de sécheresses récurrentes, 25 à 40 % de la population française consomme une eau potable issue de sources captées. Dans les zones karstiques, ces ressources sont d’autant plus intéressantes qu’elles sont présentent toutes l’années, en particulier l’été quand les rivières de surface baissent et que les populations du Sud s’enflent des estivants. Mais, si les sources issues de nappes alluviales sont bien connues et relativement faciles à préserver, la connaissance des sources karstiques est balbutiante. Le prélèvement de l’eau doit parfois se faire en profondeur (Bourg st Andéol , Ardèche ; Montpellier, Hérault, ..), la protection du périmètre sensible doit parfois se faire à grande distance du point de prélèvement, contrairement aux règles édictées pour les sources alluviales. La plongée spéléo, permet seule, cette étude. De l’implantation des pompes au meilleur emplacement, à leur entretien courant, de l’étude initiale de la source à sa topographie détaillée et plus généralement de la connaissance du siphon initial à celui du système, le plongeur spéléo reste l’intervenant indispensable. Les plongées s’étirent sur de nombreuses heures, interdisant l’emport de multitudes de bouteilles. Les recycleurs réservés jusqu’ici à des usages confidentiels (militaires,…) se sont diversifiés, adaptés et leur usage s’est développé . Les rivières s’enfoncent toujours plus profondément vers le centre de la terre obligeant à respirer des cocktails exotiques puis à tester des procédures de décompressions alternatives afin de ressortir dans des temps acceptables et dans un état compatible avec l’effort restant à fournir pour quitter la cavité. Ce laboratoire a déjà eu des retombées vers la plongée récréative. Les prototypes spéléos sont actuellement
INFO – PLONGEE n° manufacturés. Là encore, les pionniers font progresser la société. Ce travail patient de connaissance enrichit la collectivité. Pourtant la récompense du plongeur qui y consacre son temps, son argent et ses amis est souvent l’interdiction de revenir, actée pour plus de certitude par une grille efficace. Pour conclure, nous pouvons considérer les apports directement mesurables de la plongée souterraine à la société. Nous constatons qu’ils sont un prolongement de ceux de la spéléologie à la société, avec quand même une spécificité bien
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particulière, grâce aux expérimentations que nous sommes amenés à faire pour poursuivre l’étude de rivières toujours plus profondes et lointaines. Le milieu extrême engendre des réponses de même nature. La plongée spéléo quoique peu représentée à travers le monde reste un formidable outil d’observation et de compréhension de l’humanité. Les protées de Croatie ou les cheveux préhistoriques préservés derrière un siphon proche de Cassis nous récompensent parfois au-delà de nos rêves des efforts que nous effectuons pour assouvir notre passion.
INFORMATIONS FEDERALES :
Fédération Française de Spéléologie DIRECTION NATIONALE DE L’E.F.P.S. efps@ffspeleo.fr
Président : Giai-Checa Bernard Tél : 04 92 28 01 30 – 06 13 79 62 90 599, chemin du Puits du Plan 06370 MOUANS-SARTOUX bernard.giai-checa@ffspeleo.fr president@efps.ffspeleo.fr
Membres : Moya Philippe
(Réalisation d’Info-Plongée)
Tél : 04 75 46 62 36 – 06 80 64 77 40 Chemin de Bressac 26780 ALLAN philippe.moya@wanado.fr
Présidente Adjointe : Locatelli Joëlle
Locatelli Christian (Gestion des archives)
Tél : 03 84 42 46 12 – 06 80 08 16 74 29, route de Saint-Claude 39360 CHASSAL joelle.locatelli@wanadoo.fr
Tél : 04 74 77 16 01 – 06 81 32 86 66 94, rue Michelet 01100 OYONNAX christian.locatelli@free.fr
Secrétaire : Boucher Nelly
Correspondante au CD FFS: Molas Delphine
Tél : 02 32 28 17 38 – 06 14 82 85 38 16, Résidence de la Mare aux Chevaux – Fumeçon 27930 GUICHAINVILLE nellyboucher@aol.com
Tél : 08 71 70 15 06 – 06 07 83 26 88 67, avenue Jean Jaurès 92140 CLAMART delphine.molas@ffspeleo.fr
Trésorier : Maurice Bruno Tél : 04 74 90 77 05 Hameau de Peyrieu 38460 DIZIMIEU bruno.maurice38@wanadoo.fr
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Les prochaine stages : Stage International 31 juillet au 7 août 2005 / LOT EFPS / Joëlle LOCATELLI 29, route de Saint Claude 39360 CHASSAL 03 84 42 46 12 / 06 80 08 16 74 joelle.locatelli@wanadoo.fr
Perfectionnement 5 au 8 mai 2005 / Ardèche CSR A / Philippe BRUNET 21, rue Louis Fablet 94200 IVRY SUR SEINE 01 46 72 03 62 ph.brunet@free.fr
Initiation 23 et 24 avril 2005 / Côte d’Or CSR A / Christophe DEPIN 35, rue Michelet 92370 CHAVILLE 08 70 30 37 44 / 06 64 01 79 40 cdepin@free.fr
Perfectionnement 5 au 8 mai 2005 / Ain - Jura CSR C / Joëlle LOCATELLI 29, route de Saint Claude 39360 CHASSAL 03 84 42 46 12 / 06 80 08 16 74 joelle.locatelli@wanadoo.fr
Initiation 11 et 12 juin 2005 / Côte d’Or CSR A / Christophe DEPIN 35, rue Michelet 92370 CHAVILLE 08 70 30 37 44 / 06 64 01 79 40 cdepin@free.fr
Rassemblement 16/17 avril : Bourg Saint Andéol Thème : secours et sécurité CSR C / Jean-Pierre BAUDU 4, allée du Serpolet 42000 SAINT-ETIENNE 04 77 79 10 40 / 06 11 40 63 57 jean-pierre.baudu3@fnac.net
Initiation 5 au 8 mai 2005 / Ain - Jura CSR J / Nelly BOUCHER 16, résidence de la mare aux chevaux – Fumeçon 27930 GUICHAINVILLE 02 32 28 17 38 / 06 14 82 85 38 nellyboucher@aol.com
Formation de cadres 28 juillet au 7 août 2005 / Lot EFPS / Nelly BOUCHER 16, résidence de la mare aux chevaux – Fumeçon 27930 GUICHAINVILLE 02 32 28 17 38 / 06 14 82 85 38 nellyboucher@aol.com
Stages toujours : le SSF communique : Du 15 au 18 septembre 2005 le SSF organise un stage secours plongée. La direction de ce stage, organisé en Côte d'Or, est confiée à J.Benjamin Michel. Ce premier stage secours-plongée organisé par le SSF national à pour objectif et ambition : -D'aborder le statut de la réquisition des équipes spécialisées et donc des plongeurs. -De définir précisément le rôle du CT vis à vis de l'intervention des plongeurs. -D'élaborer le schéma d'organisation d'une intervention faisant appel à des plongeurs. -De traiter du positionnement des plongeurs dans l'organisation d'une intervention réelle.
-De définir l'aspect prévisionnel des secours plongée. -De préparer l'avenir et donc le contenu de ce type de stage ainsi que notre collaboration avec la commission plongée de la FFS. Au delà des aspects administratifs abordés dans ce stage nous prévoyons des plongées, des simulations sur le terrain, et des confrontations de matériel destinés aux secours. Le nombre des stagiaires approximativement à 15.
est
limité
Une information plus détaillée et les modalités d'inscription paraîtrons dans les prochains n°
INFO – PLONGEE n° d'info Plongée et d'info SSF dans le courant du premier trimestre 2005. Dans la mesure où nous sommes preneurs des attentes dans ce domaine et que nous n'en
ACCIDENT de la résurgence du MEYRAGUET, Brice Maestracci nous communique : Le 19 novembre 2003 survenait le double accident mortel dans la résurgence de Meyraguet, sur la commune de Lacave-46-. Les deux plongeurs étaient retrouvés décédé peu après la sortie du 1er siphon (60m, -6m) au niveau d’une grande cloche d’air de plus de 20 mètres de long pour 3 mètres de haut. Afin de découvrir les causes de cet accident, des prélèvements d’air ont été effectués dans la cloche de l’inter siphon par les plongeurs-spéléo de la gendarmerie et analysés par le laboratoire d'analyses organiques "Quad-Lab" à Vert-LePetit (91). Avec l'accord du Procureur de la République de Cahors qui a instruit l'enquête, voici les résultats : Prélèvement du 20 novembre 2003 à 17h45 : N2 (azote) …. ……………... 86.8 % O2 (oxygène)………………. 8.8 % CO2 (gaz carbonique) …….. 0.97 % H2O - H2S - H2 - CO - CH4 inférieur à 0.0005 % pour chacun de ces gaz Prélèvement du 21 novembre 2003 à 11h45 : N2 (azote)………………….. 87.3 % O2 (oxygène)………………. 9.2 % CO2 (gaz carbonique)………1.01 %
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sommes qu'au stade de la réflexion et de la préparation, n'hésitez pas à contacter : Jmichel@pasteur-cerba.com
H2O - H2S - H2 - CO - CH4 inférieur à 0.0005 % pour chacun de ces gaz Dans l'eau du siphon il n'y avait pas de gaz en solution ou de produits organiques particuliers. D’après le laboratoire d’analyse, et en raison de la méthode de prélèvement : le taux d'oxygène était certainement légèrement inférieur à celui analysé (+- 1%), - la présence d’un peu d’eau dans les prélèvements explique que le total des gaz analysés est inférieur à 100%. Le faible taux d'oxygène explique à lui seul l'accident survenu aux deux malheureux plongeurs-spéléo alors qu’ils venaient de franchir en moins de 5 minutes le premier siphon (décès par hypoxie en quelques dizaines de secondes sans se rendre compte de se qui leurs arrivait !). Il est à noter que dans le cas d’accident similaire (décès dans une cloche), c’est la première fois que les causes ont pu être analysés avec précision grâce au prélèvement de ‘’l’air’’ de la cloche. Ces résultats ont déjà été diffusés sur différentes listes de diffusion internet. Ce message est destiné à être retransmis le plus largement possible afin qu'un accident de ce type ne se reproduise plus jamais !
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Compte rendu de la réunion de Conseil Technique de l’EFPS du 4 septembre 2004 Présents : Joëlle LOCATELLI – Présidente EFPS Nelly Boucher – Présidente adjointe EFPS Région Normandie Bernard GIAI-CHECA – Secrétaire EFPS Département Alpes-Maritimes Philippe IMBERT Région Ile de France Gilles JOLIT Région Poitou-Charentes Jacques MICHEL Région Bourgogne Jean pierre BAUDU Région Rhône Apes Frédéric ROUX Région Auvergne Philippe MOYA Plongeur Absents excusés : Bruno MAURICE, Marc PERNET Ordre du jour : 1 – Point sur le rôle de la commission plongée 2 – Bilan des 4 années de mandat de la commission plongée 3 – Bilan des régions 4 – Avancement du dossier secours
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5 – Possibilité d’un avenir commun avec la FFESSM sur différents points : - Les explorations - Les secours - L’enseignement 6 – Les élections d’octobre 2004 7 - Questions diverses ______________ 1 – Point sur les rôles de la commission plongée souterraine - Lecture des missions de la commission plongée actées par le CD FFS 2000 : B. GIAI-CHECA A la lecture des objectifs de la commission plongée souterraine de la FFS, il apparaît que l’ensemble des points définis, ont été réalisés en majeure partie. Il convient cependant de réactualiser ce document, notamment pour ce qui concerne des modifications de fonctionnements devenus obsolètes. Les commissions CIA, Commission Mixte ou encore les CPIR, n’existent plus. Toutes ces missions ont été annulées, redistribuées ou sont en cours de réactualisation. 2 – Bilan de l’olympiade EFPS – 2000-2004 Nelly BOUCHER fait le bilan des 4 années de l’activité de la commission plongée souterraine de la FFS devenue Ecole Française de plongée Souterraine.
INFO – PLONGEE n° Cf- Annexe « Bilan de la commission plongée souterraine – Olympiade 2000 – 2004 » Quelques questions et réponses sont engagées à l’issue de l’exposé du bilan des 4 ans. Benjamin demande à ce que le Référentiel Enseignement soit diffusé plus largement auprès des plongeurs spéléos et soit mis sur le site internet. 3 – Bilans des régions : par les présidents des commissions plongée souterraine régionales • Région Bourgogne : Benjamin MICHEL La région regroupe 15 à 20 plongeurs. La formation et les stages ne sont pas leur « habitude ». La formation se fait beaucoup en auto-formation. Le groupe travaille essentiellement sur des techniques de type « fond de trou ». •
Région Rhône-Alpes : Jean- Pierre BAUDU La région propose un rassemblement qui réunirait les plongeurs pour parler de sécurité, de prévention et de secours. • Région Poitou-Charentes : Gilles JOLIT La région souhaite s’impliquer dans les stages et côtoie la FFESSM dans ses stages. • Région Normandie : Nelly BOUCHER La région composée de 2 à 3 siphons, regroupe 5 à 7 plongeurs, qui doivent souvent se rendre hors région pour faire de l’exploration. Le stage régional qui se réalise depuis une quinzaine d’années a dû être annulé en 2004, faute de stagiaires. • Région Ile de France : Philippe IMBERT La région n’a pas de siphons et s’exporte à l’étranger (Mexique …) Des stages initiation et perfectionnement se réalisent à la DOUIX de Châtillon, notamment. Ces stages sont souvent nourris par des plongeurs mer. • Région Auvergne : Frédéric ROUX La région reste une très petite région qui regroupe 50 spéléos et 4 plongeurs spéléos. • Département des Alpes Maritimes : Bernard GIAI-CHECA Aucune relation n’existe avec la FFESSM, l’objectif majeur reste le fond de trou, avec notamment deux grosses résurgences : la Mescla et la Grotte de Pâques. 3 – Avancement du dossier secours par Benjamin. MICHEL Les rencontres secours de Cuges (25/26 Avril 2004) ont permis de relancer la réflexion sur les secours en plongée. Le souhait est de reconstruire les listes secours plongée. Le CTD SSF est le
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vecteur utilisé pour recomposer une liste de plongeur. Rappels : - Les CPIR ont disparus. Un audit pour recenser les plongeurs est lancé pour les 15 septembre 2004. L’objectif est de recenser les plongeurs potentiels qui seraient des référents dans les départements et régions en matière de plongée, en cas d’accident. - Une seconde étape sera engagée auprès de ceux qui ont répondu. Un questionnaire leur sera transmis. - Une 3ème étape de « tri » sera engagée au vu de fiches élaborées suite au questionnaire. La question est posée de savoir quel dispositif serait engagé, si un accident venait à se produire aujourd’hui. Benjamin répond que le « réseau des plongeurs » existe de toute façon et reste la référence utilisée. 4 – Possibilité d’un avenir commun avec la FFESSM Un état des lieux est posé sur la possibilité d’un avenir commun avec la FFESSM. Il apparaît qu’aucune gène majeure n’existe vraiment d’être séparés. Etat des lieux en matière de plongée souterraine - L’exploration : Elle reste commune aux deux fédérations FFS et FFESSM - Les secours : Tous les plongeurs peuvent intervenir dans les opérations de secours - L’enseignement : Il ne permet pas que nous tombions en accord et reste un terrain difficile - La publication : Elle reste autorisée à condition que les logos ou les 2 labels (FFS et FFESSM) soient représentés et de taille équivalente. 5 – Les élections d’octobre 2004 L’équipe du bureau actuel EFPS souhaite continuer de travailler ensemble. Bernard GIAI CHECA fait part de son souhait de devenir président. L’équipe pourrait être ainsi : Joëlle LOCATELLI : Présidente adjointe ; Nelly BOUCHER : secrétaire et Bruno MAURICE, trésorier. Le projet de Bernard Giai-Checa est le suivant : l’exploration sera un axe central de la commission. Autour de ce thème s’articuleront l’enseignement (les nouveaux cursus, le référentiel, etc…), les secours (travail commun avec le SSF) et la communication (Info-Plongée, site internet, liste de diffusion, etc…). Rédigé par Nelly BOUCHER - PrésidenteAdjointe de l’EFPS – le 02 octobre 2004
INFO – PLONGEE n°
Commission plongée souterraine – Ecole Française de Plongée Souterraine Les grands traits de l’olympiade 2000-2004 Rédigé par Nelly BOUCHER – Présidente Adjointe Commission – mandat 2000-2004 Préambule Le bilan des 4 années de l’activité de la commission plongée souterraine de la FFS devenue Ecole Française de plongée Souterraine devrait nous amener la maturité pour continuer d’œuvrer sereinement dans notre activité en toute sécurité. Du Référentiel Enseignement à l’Ecole Française de Plongée Souterraine, vers un projet de commission mixte FFS-FFESSM C’est à l’aube de l’olympiade 2000-2004 en août 1999, que les Rencontres du Quercy sont initiées par la Commission Plongée Souterraine de la FFS, pour déclencher une réflexion sur l’enseignement de la plongée spéléologique. Ces rencontres apparaissent comme un point d’étape nécessaire à l’évolution de l’enseignement de la plongée spéléologique au sein de notre fédération et jettent ainsi les bases du Référentiel Enseignement. Finalisé en mars 2000, il sera déposé auprès du Ministère de la Jeunesse et des Sports en avril 2000 par le Président de la FFS, Pascal VAUTIER et la présidente de la Commission Plongée Souterraine, Joëlle LOCATELLI. Ce document devient la référence pour l’enseignement de la plongée spéléologique. Le compte rendu des Rencontres du Quercy ouvre également un chantier à plusieurs années de pistes d’évolution au titre de l’enseignement. En 2000, le Comité Directeur de la FFS souhaite que s’ouvre une Ecole Française de Plongée Souterraine – EFPS- afin qu’existe une cohérence entre toutes les structures d’enseignement de la FFS : l’ EFS - Ecole Française de Spéléologie- et l’EFC –Ecole Française de Canyon-. En ce début d’olympiade 2000-2004, une Commission Interfédérale d’Agrément (CIA) existe depuis 1991. La CIA avait alors posé les
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premières bases d’un enseignement harmonisé liant les deux fédérations FFS – Fédération Française de Spéléologie et FFESSM – Fédération Française d’Etudes et de Sports SousMarins. Dix ans après, en février 2001, une réunion entre les représentants des fédérations FFS et FFESSM et les président et présidente des commissions plongée souterraine et les DTN Claude ROCHE, FFS et René CAVALLO, FFESSM, lance la réflexion sur la création d’une Commission Mixte qui remplacerait la CIA. Cette commission aurait pour but de renforcer les liens entre les deux fédérations. Son action s’étendrait non seulement à la gestion de l’enseignement mais à l’ensemble de la plongée souterraine. Un projet de convention est alors à l’ordre du jour, le DTN de la FFS en a la charge. Les stages régionaux s’organisent chaque année dans 5 à 6 régions de France. Ils permettent que soient diffusés dans les régions, le message de sécurité et de prévention. Le stage national de plongée souterraine de la FFS devenu international reste une référence pour l’enseignement de la plongée souterraine notamment auprès de l’étranger. En effet, chaque année, les plongeurs spéléos Polonais, Irlandais, Allemands, Hollandais, Monégasque… ont fréquenté nos stages. Par ailleurs, les accords bigouvernementaux ont permis notamment l’accueil des plongeurs Polonais et Bulgares. De même, des stages réalisés à la demande des pays étrangers ( Portugal 2000 et Irlande 2002 ) ont permis d’ exporter nos savoirs-faire et techniques à l’étranger. Enfin, à l’issue des différents échanges, des cadres étrangers (Polonais et Portugais) ont été formés initiateurs et sont venus à différentes reprises encadrer le stage international de plongée souterraine de la FFS à CABRERETS. La FFS – EFPS a aussi depuis de nombreuses années, répondu à la demande des corps constitués (pompiers et gendarmerie nationale…) en matière de formation plongée souterraine. Par ailleurs, le parrainage et l’évaluation des futurs cadres s’est réalisé chaque année au sein des stages initiation et perfectionnement. A l’issue des stages encadrés, il s’est fait sentir un besoin de formation à la pédagogie pour les nouveaux cadres. Une session de formation expérimentale initiée pendant le stage
INFO – PLONGEE n° international de plongée souterraine de CABRERETS en août 2002 a posé les premières bases d’un module à la pédagogie destinées à l’attention des cadres plongée souterraine. La CIA s’arrête l’E.F.P.S. – La Commission Plongée Souterraine continue ses travaux Depuis 1991, la CIA assurait la gestion conjointe de l’enseignement pour les Fédérations Françaises de Spéléologie et d’Etudes et de Sports Sous-Marins. La convention de la commission Mixte entre les fédérations FFS et FFESSM proposée à la signature fin 2002 n’aboutit pas. En janvier 2003, les plongeurs souterrains de la FFESSM refusent de se présenter à la réunion annuelle de la CIA qui valide les cadres. En avril 2003, une réunion avec les Présidents des deux fédérations et leurs représentants permet de mettre en exergue les dysfonctionnements pour tenter de trouver une solution de réconciliation. En mai 2003, les accords de la CIA sur l’enseignement sont dénoncés par la FFESSM au vu notamment de la détermination des plongeurs de la FFS à refuser les niveaux de plongeurs imposés par la FFESSM. L’ébauche d’une nouvelle architecture formation en plongée souterraine voit le jour dès juin 2003. Le Comité Directeur de la FFS l’entérine en octobre 2003. Le stage international de plongée souterraine de la FFS, d’août 2003, affine la réflexion et expérimente l’ Unité de Formation à la pédagogie en la diffusant auprès des candidats initiateurs. Le CD FFS vote en mars 2004, l’ouverture d’une unité de formation « SPS : Secourisme en Plongée Souterraine » qui permet de donner une
Information sur le nouvel arrêté « Mélanges » 1. Avant : la plongée souterraine est exclue du champ d’application des arrêtés « Plongée » Jusqu’à présent la plongée souterraine était totalement exclue du champ d’application des arrêtés régissant la plongée subaquatique dans les établissements APS (Activités Physiques et
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autonomie à l’EFPS en matière d’apprentissage au secourisme pour la plongée souterraine. L’EFPS met en place le premier recyclage en matière de secourisme-plongée à destination des cadres durant le stage international de plongée souterraine de CABRERETS en août 2004. Les autres unités de formation qui composent et complètent le nouveau cursus enseignement sont en cours de finalisation. En janvier 2004, la rencontres des trois écoles – EFS, Canyon et EFPS - initiée par le DTN de la FFS, permet un échange entre les écoles et une réflexion sur les cursus enseignement respectifs de chacun. Les rencontres secours de CUGES, les 25/26 Avril 2004, organisées par le SSF, permettent de lancer la réflexion sur les secours plongée et d’amorcer une refonte de leur organisation. Le souhait est de reconstruire les listes secours plongée. L’objectif est de recenser les plongeurs potentiels qui seraient des référents dans les départements et régions en matière de plongée souterraine. Les travaux sur la gestion des plongées complexes ont amené des règles de sécurité qui définissent l’utilisation des gaz. Le site internet EFPS initié début 2004 et en cours d’élaboration, verra le jour à fin 2004. Son objectif est de permettre une meilleure communication entre tous, notamment en matière d’information venant de la commission plongée souterraine et de L’EFPS. La revue des plongeurs spéléos « Infos plongée » s’est globalement maintenue même si elle a connu une baisse de son rythme de croisière cette année 2004.
Sportives), que ce soit en plongée autonome à l’air ou aux mélanges. L’article 17 de l’arrêté du 22 juin 1998 (relatif aux règles techniques et de sécurité dans les établissements organisant la pratique et l’enseignement des activités sportives et de loisir en plongée autonome à l’air) précise : « Les dispositions du présent arrêté ne sont pas applicables à l’apnée, à la plongée archéologique, souterraine, ainsi qu’aux parcours balisés d’entrainement et de compétition d’orientation subaquatique. »
INFO – PLONGEE n°
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L’article 29 de l’arrêté du 28 août 2000 (relatif aux règles techniques et de sécurité dans les établissements organisant la pratique et l’enseignement des activités sportives et de loisir en plongée autonome aux mélanges autres que l’air) précise : « Les dispositions du présent arrêté ne sont pas applicables aux plongées archéologique et souterraine. »
l’intermédiaire de l’article 27 : « Les dispositions du présent arrêté sont applicables à la plongée souterraine uniquement en ce qui concerne les qualifications requises pour l’utilisation de mélanges en plongée. Les dispositions du présent arrêté ne sont pas applicables à la plongée archéologique, qui dispose d’une règlementation spécifique. »
2. Aujourd’hui : la plongée souterraine est dans le champ d’application de la nouvelle version de l’arrêté « Mélanges »
Sans avoir été concerté par les auteurs de cet arrêté, nous avons pris connaissance des contradictions d’un tel état de faits. Délégataire du milieu souterrain et acteur majeur dans le développement de la plongée aux mélanges, nous avons ouvert un groupe de travail. Tous les plongeurs souterrains soucieux de leur avenir en matière de législation sont invités à nous rejoindre pour réfléchir et agir.
A l’heure actuelle l’article 17 de l’arrêté du 22 juin 1998 s’applique toujours. Par contre, le nouvel arrêté « Mélanges » du 9 juillet 2004 (relatif aux règles techniques et de sécurité dans les établissements organisant la pratique et l’enseignement des activités sportives et de loisir en plongée autonome aux mélanges autre que l’air) s’appliquerait aussi à la plongée souterraine par
Information sur le certificat de non contreindication à la pratique de la plongée souterraine La Commission Médicale FFS propose actuellement deux modèles de certificats médicaux. Ceux-ci sont destinés d’une part à la spéléologie et au canyoning et d’autre part à la plongée Spéléologique. Pourquoi cette distinction ? Tout simplement parce que les contraintes physiologiques dans notre activité sont le cumul de celles dues à la spéléologie et de celles dues à la plongée. Ces certificats sont accompagnés d’une notice explicative destinée à présenter l’activité au médecin qui signe le certificat. La commission médicale FFS conseille de fournir notice et modèle de certificat au médecin quelques jours avant l’examen. Cette notice fournit des informations sur le contenu de la visite médicale, sur les contreindications, sur la plongée et les médicaments, sur les principaux accidents et finalement sur les mélanges gazeux en plongée. Un second document sous forme de questionnaire rassemble les données nécessaires pour l’établissement de votre dossier médical de plongeur souterrain.
Concrètement comment s’y prendre pour obtenir ces documents puis ce certificat ? 1
- Quand et par qui ? / Le renouvellement de la licence :
Chaque année les clubs reçoivent les documents d’adhésion à la FFS. Ainsi pour l’année 2005 dans le document « Adhésion 2005 – Informations à destination des clubs » nous pouvons lire : Pour la plongée souterraine, la délivrance du certificat médical doit être annuelle. Les qualifications que doivent posséder les médecins amenés à réaliser cet examen sont : - Soit le certificat d’Etudes Spéciales ou la capacité de médecine hyperbare - Soit l’agrément de la Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins Il appartient au Président du club de recueillir les certificats médicaux mentionnés ci-dessus qui doivent être fournis au moment de la demande de licence et conservés au siège du club. ATTENTION : un médecin généraliste peut aussi délivrer ce certificat !!! (un oubli a été fait Initialement cette année et un addendum est
INFO – PLONGEE n° joint aux documents d’adhésion reçus par les clubs).
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- Quoi ? / Le modèle de certificat médical :
1. Informations pratiques : contactez la Commission Médicale FFS ou l’EFPS (efps@ffspeleo.fr).
Sur le site de la Commission Médicale FFS (http://perso.wanadoo.fr/comedffs) vous trouvez tous les documents cités en téléchargement.
2. Informations médicales : contactez la Commission Médicale FFS (sur le site de la FFS).
Pour information, on trouve aussi sur le site fédéral un modèle de certificat médical dans le mémento du dirigeant à l’adresse suivante : http://ffspeleo.fr/federation/textes/memento/ dans la rubrique : D. RECOMMANDATIONS POUR LA PRATIQUE DE LA SPÉLÉOLOGIE, DU CANYONISME ET DE LA PLONGÉE SOUTERRAINE.
3. Si vous n’avez rien compris, achetez un sous-marin.
2
Important : Le certificat médical annuel permet de connaître régulièrement son état de santé. Si vous appliquez la règle des inconnues, ça en fait une de moins… Ne négligez pas cette visite et choisissez un médecin connaissant parfaitement la physiologie et les pathologies de la plongée.
Si vous ne pouvez pas accéder au WEB, appelez nous directement : on vous transmettra tout ce dont vous avez besoin par courrier.
FEDERATION FRANCAISE DE SPELEOLOGIE ECOLE FRANCAISE DE PLONGEE SOUTERRAINE CADRES EN PLONGEE SOUTERRAINE AGREES JUSQU'AU 31 DECEMBRE 2006
INITIATEURS N°/Année de Nomination / Nom Prénom / Adresse / Validation en cours / Téléphone / Email FFS-i-1994-31 / 1994 / GLON Bernard / 28 rue du Président Kennedy 78800 HOUILLES / 2006 / 01 39 57 91 48 FFS-i-1998-45 / 1998 / PHILIPS Michel / Chemin de Roumagoua 13600 LA CIOTAT / 2006 / 04 42 08 06 04 / philips.michel@wanadoo.fr FFS-i-2002-62 / 2001 / IMBERT Philippe / 14, rue Elzevir 75003 PARIS / 2006 / 01 42 74 74 96 / la_philoche@yahoo.fr FFS-i-2003-702003 / LOCATELLI Renaud / 27 bis route de Marchon 01100 OYONNAX / 2006 / 04 74 77 28 01 - 06 71 91 40 84 / renaud.Locatelli@Free.fr
FFS-i-2003-71 / 2003 / MAESTRACCI Brice / 9, allée du bon gîte 40230 SAINT GEOURS DE MARENNE / 2006 / 06 87 43 90 58 / brice.maestracci@wanadoo.fr MONITEURS FFS-m-1991-04 / 1991 / BRUNET Philippe / 21 rue Louis Fablet 94200 IVRY SUR SEINE / 2006 / 01 46 72 03 62 / ph.brunet@free.fr FFS-m-1991-09 / 1991 / LOCATELLI Christian / 94 rue Michelet 01100 OYONNAX / 2006 / 04 74 77 16 01 / christian.locatelli@free.fr FFS-m-1991-10 / 1991 / LOCATELLI Joëlle / 29 route de Saint Claude 39360 CHASSAL / 2006 / 03 84 42 46 12 - 06 80 08 16 74 / joelle.locatelli@wanadoo.fr FFS-m-1991-11 / 1991 / MORIN Eric / 32 rue de la Croix Chauvin 79390 THENEZAY / 2006 / 05 49 63 11 45 FFS-m-1991-15 / 1991 / SABLE Denis / 91 rue Barrault 75013 PARIS / 2006 / 01 45 65 41 69 05 65 33 73 43 / idlp.province@wanadoo.fr FFS-m-1991-17 / 1991 / STATICELLI Marc / lieu dit la Rate 74150 MOYE / 2006 / 04 50 64 61 86 / marc.staticelli@wanadoo.fr
INFO – PLONGEE n°
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FFS-m-1994-26 / 1994 / CAEN Frédéric / 14 avenue Général Sarrail 78400 CHATOU / 2006 / 01 30 71 54 70 / FC.productions@wanadoo.fr
FFS-m-1998-381998 / DEPIN Christophe / 35 rue Michelet 92370 CHAVILLE / 2006 / 01 47 50 05 19 / sato.zone@yahoo.fr
FFS-m-1994-271994 / HAUTAVOINE JeanMichel / 201, avenue Léon Blum 63000 CLERMONT FERRAND / 2006 / 04 73 26 31 51 - 06 15 97 17 99 / jeanmichel.hautavoine@fr.bureauveritas.com
FFS-m-2001-422001 / JOLIT Gilles / 46 rue Montaigne 79000 NIORT / 2006 / 05 49 73 64 44 - 06 09 78 01 31 / cds79@wanadoo.fr - jolitg@wanadoo.fr FFS-m-2001-45 / 2001 / RADET Philippe / 9, rue Maurice Ravel – 10300 MACEY / 2006 / 06 87 73 62 58 / Phradet1@aol.com
FFS-m-1997-291997 / MOYA Philippe / Chemin de Bressac 26780 ALLAN / 2006 / 04 75 46 62 36 / philippe.moya@wanadoo.fr FFS-m-1997-321997 / BOUCHER Nelly / 16 résidence de la mare aux chevaux Fumeçon / 27930 GUICHAINVILLE / 2006 / 02 32 28 17 38 / Nellyboucher@aol.com FFS-m-1997-361997 / BELTRAMI Marc / Caquet 01130 ECHALLON / 2006 / 04 74 76 47 88 / mbeltrami@mbf-plastiques.fr FFS-m-1997-391997 / MESTRE Laurent / Chemin du Vieux Pavé 38121 REVENTIN VAUGRIS / 2006 / 04 74 15 90 04 /
FFS-m-2002-482002 / GILLY Serge / 9, rue de l'enclos Rey 30000 NIMES / 2006 / 04 66 21 30 06 / serge.gilly@wanadoo.fr FFS-m-2003-492003 / BROSSELIN Nicolas / 29 route de Saint Claude 39360 CHASSAL / 2006 / 03 84 42 46 12 - 06 85 37 52 63 / nicolas.brosselin@laposte.net FFS-m-2003-502003 / GIAI-CHECA Bernard / 599 chemin du Puits du Plan 06370 MOUANS SARTOUX / 2006 / 04 92 28 01 30 - 06 13 79 62 90 / bernard.giai-checa@wanadoo.fr
laurent.mestre@wanadoo.fr DIVERS :
RENCONTRE SPELEO PLONGEE : Bonjour a tous Grande première La première sortie informelle à la source de la douix, Commune de Chatillon sur seine (cote d’or) à lieu les 26 et 27 février 2005 Sont invités à nous retrouver tous les plongeur spéléo confirmés ayant une licence en cours de validité pour l’année 2005, qu’elle soit FFESSM ou FFS Nous ne le répèterons jamais assez, c’est une rencontre informelle, mais organisée, entre plongeurs. Toute personne, ne respectant pas les règles de sécurités spécifiques à la plongée souterraine ne seront pas autorisées à plonger (exemple mono bouteille /détendeur sans mano/lampes insuffisantes absence de casque etc.) Les plongeurs doivent être complètement autonomes (y compris pour le gonflage)
Les baptêmes ou initiations à la plongée spéléo sont parfaitement proscrits Il est obligatoire de respecter les exigences imposées par la mairie (arrêté préfectoral), délimitant parfaitement la notion des responsabilités de chacun (dossier joint) Nous vous espérons nombreux. Consultez notre page de réservation : http://www.orgaresa.com/organisation/index.php ?51 Téléchargez y les documents indispensables ou demandez les à : enndewell@wanadoo.fr . Inscrivez vous : • Sur le site : http://www.orgaresa.com/organisation/in dex.php?51 • Par mail : enndewell@wanadoo.fr Dans tous les cas, retournez moi par courrier (ou fax) la confirmation - décharge Joël Enndewell