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AOÛT-SEPT·2016 HABITER / INTÉRIEUR
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Guide 2016 Produits d’intérieur
Classement Les 150 premières agences d’architecture d’intérieur
19/07/2016 09:29
Nº377 AOÛT-SEPT·2016
ARCHITECTURES
Nº377
Didier Fiúza Faustino
ÉDI TO
ARCHITECTURES
Dans ce numéro Habiter, nous avons souhaité mettre l’accent sur une nouvelle génération de maisons remarquables qui dénotent toutes d’une tendance commune. Après l’ostentatoire et le recours au luxe et au précieux, on assiste aujourd’hui à une certaine forme de rigorisme, si ce n’est d’épure, de pair avec l’utilisation de matériaux bruts ou presque. Le bois, le béton, la tôle sont sculptés, façonnés ou déployés pour mettre en œuvre des abris. Les maisons-représentation d’il y a quelques années font place à des maisons-cocon, voire, des maisons-bunker. Elles sont le lieu d’un repli sur soi, bien que connectées sur le monde. L’occasion également d’un retour aux éléments, plus qu’à la nature à proprement parler. De quoi témoignent ces architectures ? Peut-être de l’envie, si ce n’est le besoin, du simple plaisir d'habiter.. Le souhait de s’isoler et de s’éloigner du regard des autres. Ne plus faire la démonstration de ses capacités, mais profiter d’un lieu pour manger, dormir et contempler. Apprécier le temps, certainement, dans cette époque de vie accélérée.
ARCHITECTURES
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ÉVÈNEMENTS
Superstudio La grille comme stratégie d’Alien
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SOMMAIRE
LIVRES
Livres : Intérieur, intérieur… Une petite bibliothèque sur la notion d’espace domestique
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EXPOS Design Parade Toulon L’architecture d’intérieur en question
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EXPOS Laboratoire espace cerveau Gianni Colombo, Paul Sharits et les autres
20
EXPOS
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INTERVIEW
Vitra Schaudepot Herzog & de Meuron voient rouge
26
EXPOS Felice Varini S’amuser avec la rigueur corbuséenne
CREE
32
EXPOS
EXPOS
Duan Hanson Le besoin de domesticité
31
EXPOS
Constellation.S Des manières d’habiter le monde
8
Ora Ïto Designer et bien plus
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Accrochage Entre le plein et le vide… le spectateur
EXPOS
EXPOS MET ROOF - Cornelia Parker Quand Norman B. s'invite sur le toit du MET
EXPRESSIONS
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TRIBUNE
Vers l’entr’espace
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GRAND ENTRETIEN Bow-Wow ou la science du comportement
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INTERVIEW Quelques figures de l’intérieur Martinez Barat Lafore Architectes
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FLASH-BACK Le tout-confort télématique Archives
Couverture : Studio Quetzal, Immersed Office. Photographie : Lothaire Hucki, Villa Noailles, 2016 Prochain numéro : Anticipation
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PERSPECTIVES
Métissage pâtissier Architectes : DGT
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ESSAI « Les intérieurs et la fantasmagorie des choses »
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GRAND ANGLE Matières Grises Architectes : Pezo von Ellrichshausen
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Sans limites Architectes : Tato Architecte : Patrick Dillon
FOCUS
SOMMAIRE
96
102
GRAND ANGLE Le bon sauvage à Monterrey Architecte : Tatiana Bilbao
110
Leçon d'équilibre Architecte : PAX.ARQ
FOCUS
MATIÈRES RÉFLÉCHIES
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INTERVIEW 6 aménagements pour APC Architecte d'intérieur : Laurent Deroo
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CREE
De l'alu pour de l'or Architectes : OMA
134
RÉHABILITATION Une cabane chez Haussmann Architecte : AAVP
140
PROJET
142
LUMINANCE
144
INSTALLATION
146
BAIN
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ÉLÉMENTS
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ARCHILISTE
De la céramique partout Architectes : JMA
Constellation Architecte : Studio Joseph
VERSUS Mélange de genres Architectes : Z4Z4 Rafael Beneytez Duran Architecte : Robert mac Bride and Debbie Ryan
PROJET
PROJET
Le liège en état de grâce Artiste : Leonor Antunes
Milan dans le bain Salon Eurobagno
Solutions techniques
Archiliste Palmarès 2016 des Architectes d'intérieur
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Un dédale dans la ville Diplôme
Cette revue peut être utilisée dans le cadre de la formation permanente. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’éditeur et de l’auteur ou de leurs ayant droits ou cause, est illicite (article L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle). Toute copie doit avoir l’accord du Centre Français d’exploitation du droit de copie (CFC) 20 rue des Grands Augustins 75006 Paris. Tel. 01.44.07.47.70. © by MFTL SARL 2016 – Membre inscrit au CFC et Presse Pro.
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International competition for the first completed work by young architects worldwide. Six categories, six awards, 30.000 Euro prize fund. Information and entry rules at www.bauwelt.de/bauweltaward2017. Entry deadline: 30.9.2016
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évènements
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Superstudio La grille comme stratégie d’Alien
CREE
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
Auteur : Christophe Le Gac
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Happy birthday to you ! 50 ans ! Le groupe radical d’architectes florentins fêtera ses 50 ans en décembre prochain. L’histoire nous raconte que Superstudio a été fondé en 1966 par Adolfo Natalini (1941) et Cristiano Toraldo di Francia (1941) à l’occasion de l’exposition Superarchitettura (Jolly 2 art gallery - Pistoia). Ils furent rejoints entre 1970 et 1972 par Gian Piero Frassinelli (1939), Robert Magris (1935-2003), Alessandro Magris (1941-2010) et Alessandro Poli (1941). Avec les collectifs Archizoom, UFO, Gruppo 9999 et quelques individualités comme Gianni Pettena et Michele De Lucchi, ils ont incarné un vent de rébellion contre le modernisme finissant et les mégastructuralistes dont les idées étaient en pointe dans les années 60. Dans cette fameuse exposition fondatrice où ils étaient en compagnie de leurs collègues Archizoom, l’affiche était structurée par la phrase : « La superarchitecture est l’architecture de la superproduction, de la super consommation, de la super induction à la super consommation, du supermarché, de superman et du Super. » Tout un programme ! Non sans un humour acerbe et un décalage assumé, cette nouvelle génération toscane voulait régler son compte à l’industrialisation de la construction, au zoning en urbanisme, à l’uniformité généralisée, etc mais aussi au Pop Art, au nomadisme et aux rêveurs d’un monde libéré des contraintes matérielles grâce aux avancées technologiques. Le fait d’être italien explique en partie cette volonté critique. Comment ne pas vouloir tout renverser lorsqu’il vous est impossible, à la sortie de l’école, de construire ce que vous imaginez car autour de vous, le bâti historique conservé dans du formol est un rempart à toute prospective. Et pourtant des infrastructures routières par exemple sont réalisées et détruisent les abords des secteurs protégés. Alors, il reste la remise en cause des discours dominants par la mise en place d’un appareil critique à base de collages, posters, performances dans la rue, revues, expositions, et accessoirement des projets spéculatifs dans différentes échelles (design, architecture, urbanisme). La scénographie fût aussi un moyen d’expression très usité. Très actif pendant une dizaine d’années, Superstudio participa à de nombreuses expositions dont la fameuse Italy: the new domestic landscape au MoMA de New York en 1972.
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1 Superstudio, vue d’exposition, MAXXI, jusqu’au 4 septembre 2016. Photo courtesy CLG 2 Superstudio, Atti Fondamentali. Vita - Supersuperficie. Pulizie di primavera, 1971, litografia Courtesy Fondazione MAXXI 3 Superstudio, Bazaar, Giovannetti, 1969, divano componibile. Photo : C. Toraldo di Francia 4 Superstudio, Autoritratto, 1973, collage. Photo : C. Toraldo di Francia
CREE
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
5 Superstudio, Prototipi per mobili, Serie Misura, 1970. Panzano nel Chianti. Photo : C. Toraldo di Francia
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Investir le MAXXI Maintenant identifiés dans l’histoire officielle sous le nom « d’Architecture radicale », Superstudio et leurs compères trouvent place dans les institutions muséales. Le chemin fût long mais la reconnaissance d’une critique virulente du fonctionnalisme par une déclinaison exagérée de son dénominateur commun, la grille, a fini par payer. En cette période estivale, le MAXXI accueille la bande de Florentins. Sous la forme d’une rétrospective au titre explicite SUPERSTUDIO 50, le curateur - Gabriele Mastrigli - explique sa compréhension du groupe et le fil conducteur de l’exposition romaine : « Refusant une approche interdisciplinaire générique, le groupe propose l'adaptation d'une vision plus large et une refonte radicale de l’architecture et du design, en remplaçant l’imagerie traditionnelle et domestique par un univers d’objets étranges et des visions dystopiques. » Accueilli par le divan Bazaar, Giovannetti (1969), par sa forme ronde ce dernier sert d’articulation et dirige vers la grande cimaise, colonne vertébrale de l’exposition et écho volontaire à la grille tridimensionnelle blanche franchissant paysages naturels et urbains : Le Monument Continu (1969-1970). Sur ce mur rouge, de nombreux dessins, collages de projets des débuts font face, au sol, à une autre pièce maîtresse dans le parcours de Superstudio. Les Histogrammes, ou les Tombes des architectes (1969), composés de 30 diagrammes
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tridimensionnels, recouverts d’un laminé plastique sérigraphié. Modulaires, tels des legos basiques, ils peuvent s’associer à n’importe quelle échelle. « Cette grille sans fin dans laquelle chacun peut vivre (et mourir) sans se consumer physiquement ou spirituellement » est une charge séduisante contre le fonctionnalisme. Pas fous, les architectes de Superstudio ont décliné cette trame en mobilier Misura (1970) et Quarterna (1970). Après quelques marches, sur le dernier plateau de l’exposition, les films réalisés par l’équipe sont projetés sur un mur incliné. Un régal !
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
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L’avenir en question Une fois sortie du musée, une question vient à l’esprit : « Mais où sont les Superstudio d’aujourd’hui ? » Qui, dans les nouvelles générations sorties des "super " écoles d’architecture, prend à bras le corps le réel et toutes ses dérives. Les sujets ne manquent pas. Le corporate recouvre le monde tel Le Monument Continu, le mobilier générique envahit nos intérieurs, la crise du logement n’en finit pas et le pétrole coule toujours à flot. La modernité a eu lieu, pas la meilleure. Dans le documentaire de Julien Donada, Les visionnaires - une autre histoire de l’architecture (Petit à petit production, 2013), tous les empêcheurs de tourner en rond de l’architecture - Häusermann, Antti Lovag, Rottier, Cook, Greene, Hollein, Branzi, Pettena, Natalini… - reviennent sur leurs actes de bravoure contre la pensée dominante de l’acte de bâtir. Interrogé sur la notion d’architecte visionnaire, Michel Ragon s’adresse aux nouvelles générations d’architectes par la question suivante : « N’y a-t-il pas maintenant des gens qui travaillent aussi sur une architecture de l’avenir ? » Nous essayerons de répondre dans le prochain numéro de CREE placé sous le signe de l’anticipation et de la problématique : « Être architecte demain ».
Superstudio 50 Exposition jusqu’au 4 septembre 2016 MAXXI - Musée National des Arts du XXIe siècle Via Guido Reni, 4 A - 00196 Roma www.fondazionemaxxi.it Superstudio est au FRAC Languedoc-Roussillon : La ville au loin Exposition jusqu’au 3 septembre 2016 Dans le cadre de l’événement « La Ville au loin » organisé par le FRAC Centre-Val de Loire
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à Orléans, jusqu’au 18/09/2016 FRAC Languedoc-Roussillon 4 rue Rambaud – 34000 Montpellier www.fraclr.org
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Duan Hanson Le besoin de domesticité
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
Auteur : Christophe Le Gac
Si le groupe Superstudio accentuait les méfaits de la construction sur la vie quotidienne par son exagération et surtout par le manque d’architecture spécifique (cf p. 8), Duan Hanson (1935 - 1996) met en exergue le besoin vital en architecture pour les laissés-pour-compte et la classe moyenne déprimée. Son œuvre d’un hyperréalisme figuratif nous laisse sous le choc devant tant de désespoir. Chercher une étincelle de vie et de bonheur dans les yeux des femmes, des enfants et des hommes qui nous font face relève du défi. Dans le catalogue publié par The Serpentine Galleries (2015), l'artiste américain écrit : « Mon but est de permettre à ceux qui regardent mes œuvres de découvrir le monde tel qu’il est, et ainsi de chercher les moyens de l’améliorer, peut-être. » À la vue de la sculpture en résine synthétique, fibre de verre et peinture à huile Housewife (1970), il semble facile d’imaginer meilleure vie pour cette femme toute défraichie. Dans un double mouvement l’exposition monégasque accentue ce phénomène de morosité associé à un manque cruel d’architecture domestique. En effet le white cube, propre aux espaces d’art contemporain, et très bien fait ici dans la Villa Paloma, permet d’isoler les sculptures et offre à tout architecte en herbe, un espace de projection. Chacun peut se figurer un intérieur spécialement dessiné pour ses hôtes. D’ailleurs l’espoir pointe son bout de nez. Au fond de la pièce où la femme au foyer lit, un peintre s’astreint à recouvrir les murs d’un magenta au ton guilleret. Dans une autre salle, un homme et une femme, habillés en touriste middle class à l’américaine, assis sur un banc, donnent l’impression de déprimer. Le spectateur arrive derrière eux, les voit de dos et peut imaginer avec eux en suivant leur regard porté vers l’horizon, tout un nouveau monde à construire. Mesdames et messieurs les architectes, ils sont pour vous !
Duan Hanson Exposition jusqu’au 28 août 2016
CREE
NMNM Nouveau Musée National de Monaco Villa Paloma - 56 boulevard du Jardin Exotique 98000 Monaco www.nmnm.mc
1 Duane Hanson - NMNM - Villa Paloma Housewife, 1970 Résine synthétique, fibre de verre, peinture à l’huile, technique mixte, accessoires. Astrup Fearnley Collection, Oslo Photo NMNM/François Fernandez 2 Duane Hanson - NMNM - Villa Paloma Self-Portrait with Model,1979 Vinyle, peinture à l’huile, techniques mixtes, accessoires. The Estate of Duane Hanson Vues d’exposition. Photos NMNM/François Fernandez
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Design Parade Toulon L’architecture d’intérieur en question Auteur : Christophe Le Gac
1e Festival international d’architecture intérieur Du 30 juin au 2 juillet 2016 Expositions jusqu’au 11 septembre Plusieurs lieux dans la ville de Toulon
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
http://www.villanoailles-hyeres.com
CREE
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Depuis plus de dix ans, sur les hauteurs de Hyères, la Villa Noailles, menée avec maestria par son directeur Jean-Pierre Blanc et toute son équipe, offre un terrain de jeu des plus stimulants pour l’avant-garde de la mode (Festival Mode Photo fin avril) et celle du design d’objets (Design Parade fin juin). Chaque année, une judicieuse exposition d’architecture vient se glisser dans la programmation quand les températures baissent. Et maintenant est proposé un nouveau festival d’architecture d’intérieur. Sur les mêmes principes que son aîné, Design Parade Toulon organise un concours ouvert aux jeunes équipes dont les dix finalistes réalisent leurs aménagements dans un ancien hôtel particulier proche de l’Arsenal. Après la découverte de plusieurs propositions, rien de formidable ne se distinguait. Mais derrière une porte ouverte, un sol de tomettes peintes dans un bleu foncé sous-marin attirait l’attention. Une fois dans la pièce, une bibliothèque en bois clair guide les pas du visiteur et structure le volume. Attiré par un grand miroir biseauté et une peinture en dégradé, du bleu au blanc, du sol au plafond, vous vous retrouvez dans un autre espace plus intime. Y siègent en son centre un bureau et une assise. Recouvert en partie de contreplaqué souple, complètement lisse, l’originalité réside dans le dessin du bureau. Prolongement d’un lé de contreplaqué fixé à un pied, le plateau procure un sentiment de flottaison. Cela tombe bien, le thème du concours était la Méditerranée et ce projet a remporté le premier prix. Il a été conçu par le studio de design global Quetzal (Paris). Véritable microarchitecture, Immersed Office sort du lot, haut la main, grâce à la volonté de ses créateurs d’architecturer la pièce et non, simplement de poser ou accrocher des objets. De l’architecture d’intérieur, en somme, pas de la simple déco. Il est à noter, côté design d’objet, l’excellent diplôme de Gregory Granados (ESAD Toulon). « Flex » son projet de recherche, mélange de bois défibré à des élastomères qui accouche d’un bois flexible. Une paire de lunettes aux branches souples et une chaise adaptable au corps de son usager sont exposées à la galerie de l’école.
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La hauteur effectivement visible de la variante à encastrer de seulement 22 mm mérite une attention particulière. Cinq caractéristiques de rayonnement coordonnées pour des applications différentes garantissent un éclairage parfaitement adapté à vos besoins. La gamme Purelite est conçue par des architectes pour des architectes. www.regent.ch/purelite
2 Gregory Granados, invention et utilisation d’un bois souple pour paire de lunettes et chaise, 2016
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Laboratoire espace cerveau Gianni Colombo, Paul Sharits, et les autres Auteur : Christophe Le Gac
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
1 Gianni Colombo, Topoestesia - Trezone contigue (itinerario programmato), 1965-1970. Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. Courtesy Blaise Adilon
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Depuis le processus de Bologne en 1999 (déclaration finale en 2010) et la mise en place de l’Espace européen de l’enseignement supérieur, les écoles d’art et par extension les centres d’art, se sont vus dans l’obligation de faire de la "recherche". Malmené depuis des années, le monde académique n’attendait pas après une injonction ministérielle pour faire de la recherche avec les écoles d’art, les centres d’art ou les musées. La notion de « recherche » est tellement ouverte. Les artistes expérimentent depuis toujours. L’art conceptuel, surnommé l’art des philosophes, démontre à qui ne l’aurait pas encore intégré, combien la recherche est dans l’ADN de toute pratique artistique. Il faut reconnaître que ces nouvelles règles auront permis aux écoles et aux lieux de diffusion de stimuler leurs tutelles, tout au moins, d’incorporer cette dimension comme élément de valorisation. En 2009, à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, Ann Veronica Janssens et Nathalie Ergino lancent le « Laboratoire espace cerveau ». L’artiste belge est connue pour ses espaces immersifs, cotonneux, dans lesquels les corps humains deviennent des matières diffuses et évanescentes. Il était logique de démarrer le programme « espace cerveau » autour des relations entre la perception, le corps, l’espace, la phénoménologie et les sciences cognitives. De son côté, la directrice du I-AC, avait conçu les expositions MaisonsCerveaux (1995) et Subréel (2002), un signe. 9 stations se sont déroulées depuis le lancement sous la forme d’une journée d’étude, d’une conférence, d’une œuvre à l’étude et d’une documentation spécifique. À l’arrivée, une exposition de restitution/valorisation des recherches permet aux spectateurs de se confronter aux expérimentations physiques (les œuvres) et spéculatives (la documentation autour de la thématique abordée). Sous forme de bilan et avant d’attaquer un nouveau cycle de stations, l’exposition, Retour sur Gianni Colombo… plonge le visiteur dans un dédale d’espaces physiques dématérialisés par la lumière et des fils extensibles tendus continuellement en mouvement car motorisés. À noter : Dans le prochain numéro, nous reviendrons plus en détail sur le travail de Gianni Colombo. Cet architecte-artiste milanais (1937 - 1993) a su anticiper notre avenir binaire avec trois bouts de ficelle et une ampoule. Remarquable !
Laboratoire espace cerveau Retour sur Gianni Colombo & Paul Sharits En amorce de la station (1)0
CREE
Jusqu’au 14 août 2016 Institut d’Art Contemporain 11 rue Docteur Dolard 69100 Villeurbanne www.i-ac.eu/laboratoireespacecerveau
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Vitra Schaudepot Herzog & de Meuron voient rouge
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
Auteur : Christophe Le Gac
1 Vue extérieur du Vitra Schaudepot conçu par les architectes bâlois Herzog & de Meuron, chaque pierre a été taillée à la main, et non posée en plaquette. Courtesy SCD
de la porte d’entrée, la finition de l’appareillage étonne. Il n’est pas question ici de plaquettes mais de briques découpées à la main. Si à distance, tout semble lisse, de près, l’aspérité de chaque brique multiplie les variations visuelles. Une fois le pas de la porte franchi, un autre monde se donne à voir. Tout est blanc ou presque, les tubes fluorescents courent à nu le long de la double pente intérieure faisant office de plafond. Cette neutralité très "galerie d’art" a pour vertu de mettre en avant les différents meubles installés les uns à côté des autres sur des structures métalliques. De belles surprises attendent le visiteur, notamment la première chaise de Philippe Starck. Elle est structurée par un tube en inox qui se retourne en partie basse pour former le siège et en partie haute pour le dossier. Un détail : le siège et le dossier sont composés chacun de cinq disques en fonte pour haltères. IKEA ferait bien de s’inspirer de Vitra pour aménager ses hangars, à mille lieux du Schaudepot. Ah ! Si seulement la norme grand public était celle de Vitra ! Vitra Schaudepot Vitra Campus Charles-Eames-Strasse 2 79576 Weil am Rhein www.vitra.com
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CREE
Véritable « Weissenhof-siedlung » implanté à Weil am Rhein, en Allemagne, près de Bâle, depuis les années 1980, le Vitra Campus s’enrichit régulièrement de petits chefs-d’œuvre de l’architecture mondiale. Le dernier né, qui accueille une partie de la collection de meubles du Vitra Design Museum, a été conçu par les voisins suisses Herzog & de Meuron. Le bâtiment est implanté entre la caserne des pompiers (1993), de feu Zaha Hadid et les bureaux de l’usine. Pas facile de s’implanter dans un tel contexte. Le choix de la brique rouge comme élément unificateur, des emmarchements aux murs, en passant par le parvis, donne au Schaudepot le statut de projet urbain. D’un côté, il devient un trait d’union avec la Factory Building d’Alvaro Siza (1994), à deux pas, et de l’autre, il réussit à tenir tête à l’expressionnisme tout en béton brut de la caserne. Sa forme stylisée évoque une grande demeure à deux pentes et inspire le respect malgré sa taille modeste. L’unique ouverture placée au centre de la façade sud et l’uniformité du matériau choisi renforcent ce sentiment. À l’approche
Silvia Spitaleri, Polytechnic School - University of Palermo (Industrial Design Laboratory III, Degree in Industrial Design)
BOLOGNA, 26 - 30 SEPTEMBRE 2016 promu par CONFINDUSTRIA CERAMICA
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CERAMICA CONFINDUSTRIA organisé par
en collaboration avec
secrétariat opérationnel
Promos srl
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Ora Ïto Designer et bien plus…
CREE
ÉVÈNEMENTS : INTERVIEW
Entretien avec : Ora ïto Auteur : Christophe Le Gac Texte retranscrit par : Emma Nubel
Comme entré par effraction dans le monde du design, le designer Ora ïto, de son vrai nom Ito Morabito, a récemment provoqué commentaires acerbes et polémiques. Beaucoup le considèrent comme un imposteur, il est « l’enfant terrible du design. » Cependant à l’orée de ses 40 ans, il accumule les projets et les réussites. Il reçoit, par exemple, l’oscar du meilleur design pour sa bouteille d’Heineken en 2002 ; est couronné en 2004 d’un Red Dot Design Award pour sa lampe ONE LINE qu’il dessine d’un seul trait et devient chevalier des Arts et des Lettres en 2011. Et pour enfoncer le clou, une bouteille de bière, un flacon de parfum, une chaise, un fauteuil, une lampe et un candélabre rentrent dans les collections du Centre Pompidou. Après avoir quitté prématurément ses études de design, il lance sa carrière à 19 ans, en proposant des objets imaginaires de grandes marques comme un sac à dos Vuitton ou une mallette Apple. Sacré coup de pub, les gens cherchent partout ces faux objets. De plus, passionné par le Corbusier depuis tout petit, il acquiert en 2012 le toit de la Cité Radieuse comme on achèterait une sculpture. C’est le MaMo qui voit le jour et se transforme rapidement en centre d’art en 2013. Nous avons voulu nous entretenir avec ce designer touche-à-tout, auteur de la notion de « simplexité », autour de questions volontairement éloignées des polémiques passées. CREE Pouvez-vous nous rappeler votre concept de « simplexité » ? Ora ïto C’est tout d’abord une manière très courte de répondre à la question: « C’est quoi ton style ? » La « simplexité » marie la simplicité et la complexité. C’est une philosophie. Cela consiste à amener de la matière là où il y’en a besoin, et pas plus. Il faut diminuer au maximum l’approvisionnement des matières. Je trouve que c’est beaucoup plus dur de faire quelque chose de simple que de compliqué. Lorsque c’est compliqué, c’est qu’il n’y a
pas d’idée assez forte et on doit les empiler les unes sur les autres. La simplicité, c’est dans le geste. J’aime quand les choses sont fluides et qu’on ne sent pas l’effort. Par exemple, la danseuse : on ne voit pas les années d’efforts qu’il y a derrière chaque mouvement, cela paraît très simple mais en fait c’est très complexe. CREE De quel héritage vous sentez-vous redevable, si tel est le cas ? Oï Faisant partie de cette génération née dans la modernité, je dirai qu’on ne peut pas évoluer sans avoir eu des influences très fortes, que ce soit des artistes, des architectes ou des designers. Ainsi, le premier contact que j’ai eu avec l’architecture c’était enfant, lorsque j’ai découvert la maison sur la cascade de Franck Lloyd Wright. J’étais impressionné par son équilibre et son intégration parfaite dans la nature, son terrain, ses courbes et ses matériaux approvisionnés localement. Cette maison, avec ce tel porte-à-faux, m’obsède encore aujourd’hui et fait partie de ma philosophie. Etant né à Marseille avec la cité Radieuse, il y a aussi Le Corbusier. C’est un nom qui revient d’office sur la table. Sa collection de meubles LC est sûrement la plus vendue dans le monde et la plus intemporelle. Il y aussi l’architecte et designer Niemeyer, que je regrette grandement de n’avoir jamais rencontré. Chez Niemeyer il a quelque chose de très fort par ses courbes, sa sensualité, son rapport à l’environnement ; il est presque dans l’ordre du symbole. Chacune de ses architectures est une sculpture, un objet. Après, il y a Mies van der Rohe qui complète ce quatuor. Je suis aussi passionné par toute la vague d’art minimal. Au départ c’est Tony Smith qui rassemble mes idées plastiques de minimalisme et d’infini avec un côté très modulaire dans son œuvre. Sol Lewitt m’a aussi énormément marqué, son travail sur le volume m’impressionne. Forcément il y a aussi Donald Judd. Henri Moore et Calder
sont un peu plus libres. Il y a de la poésie tout en restant formel. Comme Niemeyer, il y a un rapport sublime avec la matière et les formes. Henri Moore a inventé le design organique et a tout dit de façon extraordinaire par rapport aux formes. En cinéma, Scorsese et Kubrick sont de mon époque, et ça m’a même traversé l’esprit de devenir réalisateur. CREE Est-ce que le design c’est de la création ? Oï Si ce n’est pas de la création, c’est quoi ? La dimension fonctionnelle ne l’emporte pas sur la dimension créative. Cela avance ensemble tout en prenant des formes différentes d’expression. Il y a l’ergonomie du produit, l’influence de la matière et la fonction de l’objet. Ainsi, si on réfléchit à une chaise, ce sera différent par rapport au mode de production. Et puis les chaises ont différentes fonctions ; on peut, par exemple, les empiler les unes sur les autres, réfléchir à l’assise avec des accoudoirs ou non. Mais il y a tout de même une vraie création, sinon on ferait tous la même chaise. CREE Et alors justement, quel est votre rapport au dessin ? Oï J’adore dessiner. C’est la base de tout. Avec un simple croquis on explique beaucoup de choses. Je dessine avec tout. Parfois tu répètes le même dessin et tu te demandes pourquoi tu ne vas pas le faire. Certains de mes dessins m’inspirent pour d’autres projets même s’ils n’ont rien à voir. Je passe beaucoup d’une chose à une autre. En conception je gagne un temps fou avec le dessin numérique et l’imprimante 3D. Les petites maquettes, on peut les regarder dans tous les sens, les mettre en situation et prendre des photos tout en ayant l’impression qu’elles sont à échelle 1. En revanche je ne redessine jamais à partir de ces petites maquettes car c’est déjà très défini.
Courtesy Ora Ito © Ellen Von Unwerth
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ÉVÈNEMENTS : INTERVIEW
1 House of Legend, 2001 Pour l’album « 10 000 Hz Legend », AIR Editeur : AIR, Virgin Records Courtesy : Ora Ito Studio
CREE Comment définissez-vous la recherche et quelle est sa dimension dans votre pratique ? Oï C’est une recherche assez pragmatique, d’actions successives. S’ensuit une réflexion sur la gestuelle reliée directement à l’objet mais également à son déplacement autour. L’objet influence le comportement : comment on va l’utiliser, l’appréhender, tourner autour s’il est carré ou rond. La recherche vient de différentes manières. Quand j’avais travaillé sur une bouteille d’eau ronde, j’avais passé beaucoup de temps sur le terrain à réfléchir à la consommation et la forme. Mais pour Cassina, je travaille sur une chaise et mes recherches s’appuient sur le savoirfaire de la marque. J’essaye de pousser au maximum leurs capacités, les outils et leurs technologies. On est presque entre l’industriel et l’artisanat. CREE Quelle place accordez-vous à l’esthétique dans vos projets ? Est-ce un résultat ou une priorité ? Oï J’accorde beaucoup d’importance à l’esthétique mais surtout au détail. Ce n’est pas qu’un détail, c’est le design. Cela montre que ce n’est pas du travail bâclé mais quelque chose d’élégant qui
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est fait avec beaucoup de méthodologie et de précision. Et la matière a presque autant d’importance que la forme. C’est toujours plus beau un objet en marbre qu’en plastique. CREE Où commence et s’arrête le design ? Oï Quelque part, on est tributaire de son inspiration, donc ce n’est jamais vraiment fini. Je trouve que c’est le moment le plus difficile. J’aime les longs processus et j’ai beaucoup de mal à travailler dans la vitesse. Avoir du temps pour oublier un projet et revenir dessus, voilà ce qu’il me faut. CREE Quel est le contexte et quels sont les enjeux et perspectives du MaMo ? Oï Mon but premier n’était pas de créer un centre d’art mais d’acheter cette architecture comme on achète une sculpture, un tableau ou un meuble. C’est l’amour du lieu, ce qu’on pouvait y faire et les projections que j’y ai faites qui ont fait que j’ai construit ce projet à partir de rien. Cela a été une aventure de fou, j’ai rencontré Buren, Dan Graham et des gens qui m’ont fait gagner dix ans dans ma vie. Cette dimension de l’échange avec l’artiste a changé ma vie.
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Felice Varini S’amuser avec la rigueur corbuséenne Auteur : Christophe Le Gac
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
1 Felice Varini, Triangles percés, Marseille, 2016. Exposition « A ciel ouvert », MAMO - Centre d’Art de la Cité Radieuse, Marseille. Photo : André Morin
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Après Xavier Veilhan, dans le but de prendre la mesure du lieu, Daniel Buren afin de le maîtriser, Dan Graham dans l’optique de le démultiplier, le designer propriétaire du MaMo (pour Marseille Modulor) Ora ïto a invité Felice Varini à s’emparer du toit corbuséen. Connu pour son travail sur l’utilisation de la perspective italienne, son œuvre interroge le génie du lieu dans lequel il intervient. Le toit de l’unité d’habitation de Marseille relève du défi pour l’artiste tessinois. Même si c’était une première pour lui de monter sur le toit de La maison du fada, le Parisien d’adoption, a mis en place son protocole habituel. D’abord il déambule dans les différentes espaces du lieu, repère tel ou tel matériau, se documente sur son histoire. Ensuite il utilise son corps et la hauteur de ses yeux comme étalon pour déterminer le (ou les) points de vue. À Marseille, trois points de vue ont été choisis. Tels des meubles, plusieurs volumes architectoniques peuplent le toit. Pensées à l’échelle de la vue panoramique sur la métropole, les microarchitectures ne rendent pas la tâche facile. Avec discernement Felice Varini a opté pour trois « points de lecture ». Celui aux bandes jaunes se place sur la terrasse devant la façade principale du gymnase. L’autre aux aplats rouges est à l’opposé, côté école et bassin. Le troisième se situe à l’intérieur du gymnase et entremêle le jaune et le rouge. Juste après avoir fermé la porte qui donne sur le toit-terrasse et avoir effectué un 360° degré, aspiré par la lumière qui l’entoure, le visiteur essaie immédiatement de trouver l’emplacement idéal pour comprendre et lire la peinture murale « parfaite ». Cette quête de compréhension et de pureté absolue du point de vue est certainement à mettre sur le compte de notre aliénation volontaire à la perspective albertienne. Tout le travail de Varini aspire à détruire cette convention. Il souhaite nous emmener ailleurs, dans la multitude, la fragmentation, pas dans l’unique ni la pureté.
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Felice Varini, A ciel ouvert MaMo, Centre d’art de la Cité Radieuse 280 Boulevard Michelet 13008 Marseille https://mamo.fr
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Accrochage Entre le plein et le vide… le spectateur Auteur : Christophe Le Gac
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ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
1 Absalon, Proposition d’objets quotidiens, 1990. Pinault Collection.© Florian Kleinefenn, Courtesy the artist and Galerie Chantal Crousel, Paris 2 Goshka Macuga, Of what is, that it is; of what is not, that it is not 1, 2012. Pinault Collection. Installation view at Punta della Dogana, 2016 © Palazzo Grassi, ph: Fulvio Orsenigo. © Goshka Macuga by SIAE 2016
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Lors de pérégrinations vénitiennes, un sentiment de lassitude advient toujours à un moment donné. Après plusieurs heures à déambuler dans les ruelles de Venise, où tant de choses flattent les yeux, immanquablement un besoin de souffler se fait sentir. Si vous vous trouvez à côté de la basilique Santa Maria della Salute, le mieux est de passer la porte vitrée de la Punta della Dogana. Une fois à l’intérieur, un sentiment de quiétude et une fraicheur vous envahissent. Cet immense lieu d’exposition, magnifiquement réhabilité en 2009 par l’architecte japonais Tadao Ando, héberge de grandes expositions thématiques constituées à partir du fonds exhaustif de la collection Pinault. Avec le Palazzo Grassi, siège de la fondation et lieu d’exposition, François Pinault dispose de deux spots d’art contemporain en plein cœur de Venise (bientôt un troisième à Paris, Bourse du commerce). Chaque saison est rythmée, les années impaires, par la Biennale d’art contemporain, et par la Biennale d’architecture, les années paires. En cette année 2016, l’exposition qui retient l’attention s’appelle Accrochage, tout simplement.
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L’œuvre, le visiteur, l’espace A priori un peu facile, ce titre d’une lapalissade confondante s’affiche sur le mur d’entrée. L’ambiance grise, du sol au plafond du premier espace du musée, apaise. Tout de suite, le regard se porte sur une forme qui ressemble vaguement à une femme recouverte d’un tissu sur la tête. Est-ce un écho politico-religieux ? Pas sûr. L’artiste Guillaume Leblon explique dans la notice avoir été guidé par deux sources. La première est une femme sous la pluie, recouverte d’un manteau, traversant une rue à Vancouver. La seconde, plus historique et liée à l’art, montre Giacometti dans la même situation, sous l’objectif de CartierBesson à Paris, en 1961. L’œuvre s’appelle Le Manteau d’Alberto (2015). Elle est faite de marbre vert Anasol et se réfère évidemment aux multiples sculptures de vierges disposées dans les églises vénitiennes. Cette pièce inaugurale introduit finement le propos de Caroline Bourgeois, commissaire de l’exposition : « (…) ces créations ont en commun une simplicité et une ouverture qui ont pour effet d’élargir la place de l’autre, c’est-à-dire celle du spectateur ou de la spectatrice. » Elle poursuit « (…) avec Accrochage, dont le titre - générique, neutre, comme en retrait - laisse place aux œuvres et semble n’indiquer rien d’autre que : “Regardez” ». Dans un contexte culturel comme celui de Venise où la majorité des touristes ne sont pas des amateurs d’art, la volonté affichée de la curatrice de faire simple mais pas stupide, trouve tout son sens. Dans sa gestion des relations entre l’œuvre, le visiteur et l’espace, Caroline
Bourgeois utilise l’apport non négligeable du Minimal Art. S’il y a bien une chose à retenir de ce mouvement de la seconde avant-garde artistique du XXe siècle, c’est la réflexion sur les relations entre le corps du spectateur, l’œuvre à disposition, posée-là et soi-disant autonome, et le lieu d’exposition en lui-même. Sans l’un ou l’autre, il n’y a pas d’art ! Ici toutes les conditions sont réunies. Un peu plus loin, dans une grande salle, à la charpente présente et au sol béton puissant et lisse, deux tapisseries monumentales se font face. L’artiste Goshka Macuga a repris deux images que tout oppose. D’un côté, à Kaboul, avec au premier plan Afghans et Occidentaux, des ruines sous la neige figurent le désastre dans le Moyen-Orient. De l’autre, le gratin de l’art contemporain à la Documenta (13) de Kassel vernit son édition 2012. Indéniablement lorsque l’on vient de visiter Reporting from the Front d’Aravena, cette confrontation nous interpelle. Au premier étage, Absalon, avec son vocabulaire, poursuit cette relation extrinsèque avec le thème de la Biennale d’architecture 2016. (cf CREE 376, p. 16)
poilue pour son âge. L’espace d’un instant la tromperie joue à plein. A regarder cet être vivant déambuler dans un environnement chaotique, abandonné, post-apocalytique, les paroles de Jacques Derrida résonnent. « La “question-de-l’animalité” (…) représente aussi la limite sur laquelle s’enlèvent et se déterminent toutes les autres grandes questions, et tous les concepts destinés à cerner le “propre de l’homme”, l’essence et l’avenir de l’humanité, l’éthique, la politique, le droit, les “droits de l’homme”, le “crime contre l’humanité”, le “génocide”, etc. » (1) Une fois sorti de la salle de projection, cette problématique vous habite encore longtemps. Le film se nomme (Untitled) Human Mask (2014). Il est dû à l’artiste Pierre Huyghe. Depuis longtemps il travaille cette relation homme / animal, être vivant / matière inerte. Pour la petite histoire, le singe acteur du film travaille comme serveur dans un restaurant tokyoïte et la YouTube sphère l’a rendu célèbre. D’autres œuvres ponctuent cet immense vaisseau amiral. Le mieux est de s’y rendre !
Les yeux, le corps, l’espace Redescendu au rez-de-chaussée par l’escalier le long de la mezzanine, un bruit court le long des parois. Tout doucement guidé par ce son indescriptible, entre bruits de casseroles qui tombent, grognements mi-homme, mi-animal, une salle obscure se profile. Dans tes tons froids verdâtres, ce qui ressemble à une jeune fille détonne car elle se gratte le nez avec une main bien
1.
De quoi demain… Dialogue avec Elisabeth Roudinesco (Fayard / Galilée, 2001 ; Flammarion, « Champs » n°542, 2003), p 105 à p. 127.
Accrochage Jusqu’au 20 novembre 2016 Punta della Dogana Fondation Pinault, Venezia www.palazzograssi.it
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Constellation.S Des manières d’habiter le monde Auteur : Sophie Trelcat
1 Halley VI Antarctic Research Station, Hugh Broughton Architects. Courtesy James Morris ; Andy Alsop. Habitat de l’extrême
ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
2 Vertical Gym, Caracas. Urban Think Tank. Courtesy Iwan Baan ; Daniel Schwartz pour UTT.Gymnases en kit au milieu du bidonville
Constellation.S Exposition jusqu’au 25 septembre Publication à paraître fin 2016 arc en rêve centre d’architecture Entrepôt 7 rue Ferrère - Bordeaux www.arcenrêve.com
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L’exposition constellation.s du centre d’architecture arc en rêve explore les nouvelles manières d’habiter. L’événement multiforme présente des situations de postures de résilience dans notre société actuelle. Face aux entrepôts d’arc en rêve et du CAPC, le visiteur est accueilli par une épaisse muraille de cannes de Provence en pots qui préfigure le projet Beyond Entropy Angola, présenté en détail à l'intérieur. Menée par Paula Nascimento et Stefano Rabolli Pansera, cette recherche appliquée aux bidonvilles de Luanda, envisage de nouveaux modèles d’urbanisme en Afrique. Implantée dans les interstices de bidonvilles ou dans les égouts à ciel ouvert, la canne de Provence possède les propriétés de purifier l’eau, d’absorber fortement le CO2 ou encore d’être utilisée comme biomasse. L’espace commun devient une ressource partagée, susceptible de résoudre des problèmes sanitaires et de créer de nouvelles économies informelles et… controversées. A Luanda, les lobbys chinois d’assainissement auront eu raison de cette solution bon marché et écologique. Beyond entropy Angola est l’une des 42 contributions installées sous la grande nef. Très différentes dans leur approche, toutes sont néanmoins en prise directe avec les grandes migrations et l’urgence écologique. Faisant partie des grands événements organisés tous les 5 ans par arc en rêve, constellation.s s’étoffe d’un riche programme de conférences et de rencontres avec par exemple, le philosophe Peter Sloderdijk. Les écrits sont également de mise avec un lexique rédigé par le géographe Michel Lussault (co-commissaire avec Francine Fort et Michel Jacques) qui apporte des clefs de lecture, en précisant le sens de mots essentiels, pour comprendre les nouvelles manière d’habiter le monde car « Habiter, ce n’est pas seulement résider quelque part ; c’est aussi se mouvoir et se connecter ». Du point de vue de l’architecture, il s’agit de montrer que celle-ci ne peut plus se penser en dehors des notions de climat, d’économie, d’écologie, d’incertitude, etc., développées à travers des recherches inédites. Notons celle de l’agence hongkongaise Rufwork qui réinvente la ruralité en Chine, par des bâtiments édifiés au moyen de matériaux recyclés comme des briques provenant de maisons anciennes démolies comme pour l’école de Tongjiang. Sous nos latitudes, on retrouve les équipes connues de Lacaton & Vassal, Patrick Bouchain ou Bourbouze et Graindorge, présentant de remarquables projets de logements dans lesquels l’architecture offre une bouffée d’optimisme. Alors que cette thématique d’habiter le monde domine l’actualité, l’événement bordelais s’impose déjà par son esprit prospectif et le sérieux travail de commissariat qui évite l’écueil du trop-plein d’images et de discours déjà largement répandu.
Photo : JEFPROD
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L’ É N E R G I E E S T N O T R E A V E N I R . É C O N O M I S O N S L A !
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Livres : Intérieur, intérieur… Une petite bibliothèque sur la notion d’espace domestique
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ÉVÈNEMENTS : LIVRES
Auteur : Christophe Le Gac
Toute personne ayant fait des études d’architecture ou d’urbanisme se doit d’avoir lu L’urbanisme, utopies et réalités, une anthologie de Françoise Choay (Seuil, 1965). Cet ouvrage rassemble des textes des plus grands penseurs sur l’urbanisme et dans l’introduction, l’auteure - professeure d’université - y développe sa thèse sur l’humain dont les choix doivent être guidés par le désir et non par un modèle fondé sur les infrastructures techniques et la gestion du foncier ; modèle devenu trop souvent la règle en urbanisme depuis la révolution industrielle. Si le livre de Choay est devenu un classique, L’idée de confort, une anthologie - Du zazen au tourisme spatial devrait en constituer le pendant pour le design. L’avenir nous le dira. Pourquoi ? Les deux auteurs / « curateurs » - Tony Côme et Juliette Pollet - introduisent leur ouvrage en relatant une performance d’Allan Kaprow. En juin 1975, dans la Galeria Vandrès, à Madrid, sept couples, à tour de rôles, essaient de vivre dans un espace nommé Comfort Zones. Tout se joue dans un espace minimum, entre deux corps et des objets intermédiaires. « Ici, une chaise,
une porte, une lampe, un téléphone, etc., s’imposent comme autant d’esquives, de filtres ou de frontières à défendre. Ces objets du quotidien mettent en perspective diverses stratégies d’évitement ou, au contraire, permettent à de délicats rapprochements d’opérer sans friction ». L’idée de confort ou d’inconfort dépend de l’utilisation d’objets dessinés pour l’aisance du corps humain. Ici, se rejoignent les deux anthologies : le corps au centre de tout. Une des originalités de cette anthologie découle des fonctions des deux directeurs de l’ouvrage. Tony Côme promulgue des cours dans une école d’art et de design (Rennes) et Juliette Pollet s’occupe de la collection design au CNAP et organise des expositions à partir de ce fonds, partout en France et dans le monde. Partir d’une performance artistique pour raconter une histoire théorique du design sous l’angle du confort en est un signe. Ensuite, il faut signaler que cet opus se veut un prolongement écrit de l’exposition Zones de confort (Galerie Poirel, Nancy, du 21/11/2015 au 17/04/2016) dont le commissariat fut assuré par Juliette Pollet. L’autre intérêt de cette compilation, et non des moindres, tient dans la sélection des textes. Le sommaire
aide à comprendre la logique sous-jacente de toute cette entreprise. Divisé en quatre parties - définitions, généalogie, territoires, fabrique -, la normalisation, la critique, la prospective, les grands récits modernes, l’humour post-moderne et notre devenir spatial trouvent leur place dans une maquette au graphisme clair et lisible, le tout agrémenté par quelques illustrations judicieusement choisies. A noter, l’illustration ci-dessus de Ugo La Pietra (lire page 54 dans ce numéro, le texte originellement publié dans Architecture intérieure - CREE, n°94, 1983) simule par le dessin nos intérieurs envahis par les écrans et le numérique. A lire absolument, la petite nouvelle de Dunne & Raby - La tyrannie du confort -, qui est digne de devenir le scénario d’un futur épisode de la série Black Mirror, dédiée à cette thématique. L’idée de confort, une anthologie Du zazen au tourisme spatial Sous la direction de Tony Côme et Juliette Pollet Editions B42 (avec la participation du CNAP) ISBN : 978-2-917855-73-7 156 x 240 mm à la française, 272 p., 25 euros http://editions-b42.com
I N T E R N AT I O N A L F I N E C R A F T & C R E AT I O N B I E N N I A L
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P H O T O � D A P H N É � C O R R E G A N � © � G I L L E S � L E I M D O R F E R � • � D E S I G N � B Y � W W W� L A M A N U FA C T U R E � N E T
BIENNALE INTERNATIONALE MÉTIERS D’ART & CRÉATION
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ÉVÈNEMENTS : LIVRES CREE
D’abord, un peu d’histoire. Dans Rob Mallet-Stevens. Itinéraires : Paris - Bruxelles - Hyères (2016), pour la première fois toute la correspondance entre Charles de Noailles et l’architecte est publiée et analysée, une manière d’éclairer la naissance de la Villa Noailles. Depuis plus de dix ans s’y tient Design Parade (2016). Le catalogue de cette année comporte deux volumes car JeanPierre Blanc, son directeur, a lancé le 1er festival d’architecture d’intérieur dans la ville voisine, Toulon. L’élastique qui noue les deux volumes est bien vu, et très efficace (cf couverture ci-dessus). Sur cette notion d’espace domestique, plusieurs ouvrages permettent de s’en faire sa propre idée. Dans Histoire de l’habitat idéal. De l’Orient vers l’Occident (éditions le félin poche, 2016), le géographe Augustin Berque
dresse un bilan des relations entre la société urbaine et le rêve de nature de celle-ci et ne manque pas d’ironiser sur le statut du 4X4 comme meilleur solution d’habitacle pour pratiquer la « nature ». Georges Teyssot s’intéresse aux relations entre le monde extérieur et nos intérieurs. Son ouvrage Une topologie du quotidien (PPUR, 2016) est une véritable histoire de l’architecture à partir de la question du seuil. L’architecte Thomas Batzenschlager décrit et dessine les différents espaces intérieurs dans lesquels il vécut lors de ses nombreux voyages. Dans son ouvrage, L’habitant temporaire. Petit atlas des mondes intérieurs (Lemieux, 2015), une vue en plan, une perspective champ et une autre, contrechamp, ponctuent chaque récit. Penser, dessiner, construire. Wittgenstein & l’architecture (L’éclat, 2007) se focalise sur
l’aphorisme : penser ce que l’on va construire et construire ce que l’on pense. La maison viennoise de la sœur du philosophe en constitue le terrain de jeu. En écho aux expositions respectives de Gianni Colombo à Villeurbanne (Voir p. 18) et celle de Superstudio à Rome (p. 8), les ouvrages monographiques de ces architectes-artistes sont indispensables. Leur lecture offre des souvenirs visuels des expositions et ouvrent de nombreuses perspectives d’analyses. Dream Machine Brion Gysin (2010) vient compléter cette vision psychédélique du quotidien sur-réel. Pour finir, un roman de Jonas Karlsson (Actes Sud, 2016) - La pièce - raconte la vie quotidienne, au bureau, d’un personnage des plus ordinaires mais qui se révèle au fur et à mesure totalement décalé.
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MET ROOF - Cornelia Parker Quand Norman B. s'invite sur le toit du MET
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ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS
Entretien avec : Béatrice Galilee Commissaire du « Met Roof » Auteur : Christophe Le Gac Traduction : Emma Nubel
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Christophe Le Gac Pouvez-vous nous parler du contexte, des défis et opportunités de l’exposition du projet «MET ROOF» ? Béatrice Galilee L’exposition « Transitional Object : PsychoBarn » est une installation in situ dans le jardin Iris et Gerald B. Cantor qui se trouve sur le toit du Metropolitan Museum of Art de New York. C’est en soi un contexte incroyable. Il n’y a pas que le musée en dessous et son immense collection qui contient tellement dœuvres des 5000 dernières années, il y a aussi l’emplacement du musée dans Central Park et les vues au loin, vers l’horizon de Manhattan. Les défis étaient les suivants : il ne fallait pas être intimidé par tout cela et il fallait créer quelque chose qui pourrait embellir les vues tout en les accompagnant. On devait également être conscient du côté dramatique du site et jouer avec.
CLG : Pourquoi choisir l’artiste Cornelia Parker ? Quelle était sa proposition ? BG Cornelia Parker est une des artistes contemporaines les plus fascinantes. J’étais intéressée par sa relation aux objets trouvés, à sa fascination pour les stéréotypes et la culture populaire et son engagement pour que l’architecture soit une image. Elle a proposé d’étudier les stéréotypes architecturaux américains. Ella a voulu transformer la « grange rouge » - image idyllique du monde rural et production saine - pour en faire quelque chose de complètement différent. L’artiste a choisi la façade du manoir des Bates extraite du film Psychose d’Alfred Hitchcock en 1960 car ce type d’architecture est devenu l’incarnation de la maison hantée que l’on retrouve de manière récurrente dans la culture populaire américaine. Le décor du film en lui-même est tiré d’une peinture
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ÉVÈNEMENTS : EXPOSITIONS CREE
1 et 2 Installation view of The Roof Garden Commission: Cornelia Parker, Transitional Object (PsychoBarn) at The Metropolitan Museum of Art, 2016. © Hyla Skopitz, The Photograph Studio, The Metropolitan Museum of Art. Copyright 2016.
d’Edward Hopper, House by the Railroad (1925), qui est en fait inspirée d’un manoir dans le nord de New York. Le nom du projet de Cornelia Parker est « Transitional Object: PsychoBarn » qui fait référence en même temps à la fusion des deux idées et à leur interchangeabilité en tant qu’images : une innocente, une sinistre. CLG Comment le travail de l’artiste britannique Cornelia Parker révèle t-il la dimension cachée de l’insécurité dans l’architecture domestique de tout foyer ? BG En fabriquant une version de la maison familiale des Bates, tirée du film Psychose, à partir de matériaux provenant d’une ancienne grange qui fonctionnait, Parker présente délibérément une image complexe. Un des aspects fascinants de ce projet est le fait qu’il montre le pouvoir qu’a l’architecture de générer des émotions contradictoires. Une maison devrait être
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une manifestation matérielle de l’idée d’un chez-soi, c’est à dire synonyme de dorlotement de protection de la vie et de grande sécurité.. Pourtant, même quand ce concept immatériel est violé ou perdu, les murs, le toit et les fenêtres restent inchangés. L’investigation de ce phénomène, par l’historien en architecture Anthony Vidler, dissèque les histoires sociales et culturelles autour des effets psychologiques déroutants : un effroi ou une peur déconcertante face à l’esthétique de l’architecture domestique de ce genre de maison du XIXe siècle. Il note avec intérêt que la description de Das Unheimliche de Freud est traduite comme «(l’inquiétante) étrangeté». L’attente naturelle que l’architecture domestique sera un espace protégé et sécurisé perpétue le sentiment d’inconfort lorsque la maison est tout sauf cela. En prenant une forme de maison, ou ce qui apparaît comme telle, le travail de Parker évoque ce sentiment particulier.
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expressions
Designer, chercheur, enseignante à l’ESBA d’Angers et à l’école Camondo - Paris
Auteur : Carola Moujan
Vers l’entr’espace 1
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1 Pulse Room (2009), installation interactive de Rafael Lozano-Hemmer. Le dispositif enregistre puis restitue les battements du cœur des participants à travers les pulsations lumineuses des 300 ampoules qui remplissent la salle. Photo : Rafael Lozano-Hemmer/ Creative Commons 2 Dîner entre amis avec OculusRift. Photo : Janus Sandsgaard/Creative Commons
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EXPRESSIONS : TRIBUNE
3 21 balançoires (2011), installation musicale collaborative du studio montréalais Daily Tous les Jours. Photo : Olivier Blouin
Autrefois enfermés à l’intérieur des écrans, les dispositifs numériques pénètrent aujourd’hui le cœur même de notre quotidien. Informatique ubiquitaire, objets connectés, réalité « virtuelle », « mixte », « augmentée » ou « alternée »… transforment en profondeur l’expérience spatiale. Pourtant, la portée de cette rupture est encore mal comprise, soit parce que l’on confond enjeu esthétique et exploit technique, soit parce que l’on peine à dépasser les catégories classiques de la fonction, du contenu et de l’interface. On accepte sans questionnement qu’augmenter numériquement un espace revient à lui associer un contenu, une fonctionnalité, un comportement à travers une interface. Or, quel que soit l'intérêt pratique, ludique ou documentaire de ces contenus, un angle mort demeure ; car avec leurs alertes, renseignements et récits, avec leur présence matérielle aussi, ces dispositifs mécanisent bien souvent nos corps et monopolisent notre attention, nous éloignant de l’hic et nunc de l’expérience du lieu. Face à ce constat, les positions des designers se polarisent entre fascination et technophobie, alors que les enjeux sont colossaux et qu’il est urgent de produire des alternatives. Comment en sommes-nous arrivés là ? Une partie du problème est due au vocabulaire en usage, dualiste et technocentré, qui nous entraîne à penser en termes de composantes plutôt que de spatialité. Inapte à penser l’expérience sensible dans sa globalité, cette
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approche produit une somme colossale de termes et de néologismes sans jamais toucher le cœur du problème, car elle met l’accent sur les propriétés statiques des parties, considérées indépendamment de tout contexte, suggérant que ce « plus » recherché est pour ainsi dire « contenu » dans la technique, le récit, le jeu ou la fonction. Or, la possibilité d’augmenter l’expérience spatiale repose sur des stratégies, dynamiques par nature, d’intensification, de surgissement, de métamorphose, de détournement, qui prennent appui sur des qualités déjà présentes à l’état latent dans un espace ou une situation donnée. Lorsqu’elles sont mises en œuvre, ces stratégies produisent, non plus de « l'espace augmenté » - expression qui suggère une forme de superposition, de juxtaposition après-coup - mais de l’entr’espace, expérience d’une multiplicité de dimensions spatio-temporelles coexistant dans une perception intégrée de réalité. « Ce n’est pas l’objet qui est perçu, mais le monde », disait Simondon de l’expérience esthétique, « polarisé de telle façon que la situation fasse sens ». C’est pourquoi le vocabulaire technocentré ne permet de poser correctement les enjeux, puisqu’il ne suffit pas de placer un dispositif technique, ou des images, sons et vidéos dans l’espace, pour qu’il y ait entr’espace. Le terme ne fait pas référence à un objet défini à partir de ses propriétés matérielles ou techniques, mais à une qualité spatiale singulière, perceptible à la fois dans le tout et dans les parties, qui est de l’ordre de l’événement, émergeant spontanément au sein des champs de tension qui constituent le fond de la situation. Lorsqu’elle est bien présente, les différentes composantes - environnement, écrans, images, applications, objets, interfaces et interactions - sont perçues de façon intégrée, sous la forme d’un ensemble spatial cohérent que l’on peut habiter (physiquement ou affectivement). L’exemple de l’électricité pourrait ici servir de repère : qui parlerait d’« interface » pour signifier une prise, une lampe ou un
interrupteur ? Car penser « interface » revient à se forger l’image mentale d’une entité aux bords nets permettant de naviguer entre couches hétérogènes juxtaposées et à concevoir des dispositifs en acceptant implicitement qu’il existe effectivement deux mondes, l’un tangible et l’autre numérique, physiquement distincts, alors qu’il suffit de regarder autour de soi pour réaliser qu’une telle séparation est illusoire. À la place de la juxtaposition (ou même de l’hybridation), on devrait réfléchir en termes d’intrication - notion de mécanique quantique qui décrit des mélanges dans lesquels les qualités des parties, bien que préservées, deviennent indiscernables, car en fusionnant, une entité nouvelle est créée. Contrairement à l’interface, l’entr’espace n’est ni numérique, ni tangible, ni hybride ni mixte : sa condition est cyborg. À la manière d’un champ de forces, le concept décrit une expérience singulière qui ne provient pas des composantes, mais des relations complexes entre elles. Comme l’a formulé avec justesse Moholy-Nagy, « ces relations produisent une qualité nouvelle, dont le nom est “design” ».
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EXPRESSIONS : LE GRAND ENTRETIEN CREE
Entretien avec : Atelier Bow How Auteur : Marie-Hélène Fabre et Christophe Le Gac Retranscription : Bérénice Serra
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Bow-Wow ou la science du comportement Yoshiharu Tsukamoto et Momoyo Kajima nous font découvrir leur univers de pensée, à la croisée de l’ethnographie, de la typo-morphologie et d’une conception plus technique de l’architecture. Nourris de maîtres japonais dont ils se sont émancipés, et occidentaux dont ils ont assimilé le savoir, ils ont construit peu à peu leur « science du comportement » (behaviorology) pour une architecture sensible à l’autre et son environnement, en rupture avec la logique purement industrielle et machiniste du XXe siècle.
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Wow
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EXPRESSIONS : LE GRAND ENTRETIEN CREE
CREE Pour commencer cet interview, pouvez-vous nous rappeler d’où vient le nom de votre agence « Atelier Bow-Wow » ? Yoshiharu Tsukamoto C’est très simple, parce que nous aimons les chiens ! Lorsque nous avons commencé à travailler ensemble, Momoyo trouva un chien sous un prunier qu’elle appela « Ume » ce qui signifie « prune » en japonais. Ses parents lui ont demandé la permission de la garder et, à partir de ce moment, la vie de la famille de Momoyo s’est transformée autour de ce chien. Son père, qui est un homme très créatif et sensible au langage expressif des enfants, commença à appeler son chien « Umesan » comme on le fait pour une personne ; « san » est un suffixe honorifique utilisé en japonais pour une formulation polie, comme lorsqu’on utilise Monsieur ou Madame en Français. Cependant, il réalisa que le suffixe « san » pour un chien n’était pas approprié. Il décida donc de changer « san » en « wan » parce qu’en japonais, « wan-wan » est l’onomatopée pour l’aboiement d’un chien. Donc « Ume » fut appelé « Ume-wan ». Puis, le père de Momomyo commença à appeler tout le monde avec le suffixe « wan » : sa femme, sa fille et même moi, « Tsuka-wan ». Nous étions devenus une famille de chien en quelque sorte ! Donc, lorsque nous avons commencé notre pratique ensemble, Momoyo et moi, nous avons décidé que notre nom aussi aurait ce suffixe « wan ». Puis lorsque l’occasion s’est présentée de publier notre travail dans un magazine bilingue japonais/anglais, nous avons décidé de nous appeler Atelier Bow-Wow. Atelier parce qu’à cette époque, les petites agences d’architecture utilisaient ce mot - sans doute un reste des Beaux-Arts et de Le Corbusier - et « Bow-wow » parce que c’est l’équivalent anglais de « wan-wan ». CREE Cette anecdote renvoie d’une certaine façon à la notion de comportement, importante dans votre travail. YT Ce mot comportement (behavior) est arrivé très tard dans notre pratique. Nous ne l’utilisions pas du tout avant de publier ce livre Behaviorology en 20101. A cette époque, il nous a semblé que ce mot « comportement » pouvait expliquer des intérêts significatifs dans notre livre concernant la conception architecturale, la recherche et l’organisation d’expositions. Bien que ces choses soient très différentes, nous avons trouvé que la notion de comportement était une entrée commune. Nous avons donc été plus conscients de cette notion. Momoyo Kajima Bien que nous n’ayons pas toujours utilisé ce mot, nous avons constamment essayé de comprendre le sens d’une forme ou d’une composition architecturale. Non pas un sens figé, mais des relations entre plusieurs significations. Si l’on prend une fenêtre par exemple, quel effet a-t-elle sur les gens ou, plus exactement, quelles sont les interactions qu’elle provoque entre l’architecture et les gens, l’air, la lumière, etc. ? Je pense que, dans notre pratique de l’architecture, nous accordons beaucoup d’importance à ces relations entre plusieurs sens.
YT Oui, nous sommes très intéressés depuis le début de notre pratique par la narration. Comment l’architecture peut être narrative ? Dans les narrations constructives, les relations entre les acteurs qui adoptent différents comportements sont toujours importantes. Nous n’avons pas utilisé le mot comportement en tant que tel mais nous avons travaillé avec cette question du comportement depuis le début. CREE Ma deuxième question porte sur votre inscription dans l’architecture japonaise et votre rapport de filiation à la génération précédente d’architectes japonais. YT Nous avons été très influencés par le professeur Sakamoto qui a été notre enseignant à Tokyo Tech. Il a dessiné des maisons très intéressantes dans les années 1960 et exerce toujours. Par Sakamoto, nous avons étudié Shinohara qui nous a influencé également. J’ai été son étudiant à Tokyo Tech lors de sa dernière année d’enseignement. Sakamoto a lui aussi été l’élève de Shinohara qui a eu une aura sur la plupart des étudiants de l’école. Par conséquent, le discours sur l’architecture s’organisait autour de son travail. On peut ainsi prendre la mesure de notre travail, de celui d’architectes comme Kikutake, Maki, Isozaki, Tange selon les axes établis par Shinohara, dans une perspective historique. Toutefois, notre contexte de travail est assez différent de celui des générations précédentes, ce qui a eu un impact sur notre méthode de conception en ce qui concerne la sensibilité et l’esthétique. Nous avons beaucoup appris des générations précédentes mais, dans le même temps, nous avons essayé de nous libérer de ce cercle d’influence. Nous avons pris conscience de ce qui nous distinguait en termes de conditions économiques et sociales. MK Entre 1991 et 1993, le Japon a été atteint par l’éclatement d’une grande bulle économique. En 1991, lorsque j’ai été diplômée en architecture, l’économie japonaise était au plus haut. Il était très facile de trouver du travail. MK Sejima et Kuma, par exemple, se sont installés à cette époque, bien qu’ils étaient jeunes car le contexte économique le permettait. Quand nous avons commencé notre carrière, les choses avaient changé, la bulle avait éclaté. J’étais inquiète, je n’avais pas beaucoup de travail mais j’ai compris que c’était lié à la fin d’une période. Pendant 10 ans, le Japon a eu beaucoup de temps pour repenser à ce que nous avions et ce que nous aurions dû faire ; nous-même en avons profité pour penser à ce que nous essayions de faire. Pendant nos études et avec les autres étudiants, nous avons regardé le passé à travers des recherches historiques par exemple. Il y avait beaucoup de recherches sur la ville, mais les villes autour de Tokyo n’étaient pas respectées par les architectes. Les chercheurs en architecture n’avaient aucune considération pour les constructions japonaises ordinaires qu’ils trouvaient sans intérêt comparé aux magnifiques bâtiments européens.
Toutes photos courtesy Atelier Bow-Wow
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YT Il y avait beaucoup de discussion sur la ville mais qui se résumaient toujours à une vision de Tokyo comme ville du chaos. C’était une sorte de seconde nature à laquelle on ne pouvait toucher. Même Shinohara a tenu ce genre de propos. Itsuko Hasegawa a écrit également que Tokyo était la seconde nature des hommes d’aujourd’hui au Japon. Mais tout cela était de la rhétorique. Il n’y avait pas d’explication sur le pourquoi de cette situation. Je n’ai rien contre la rhétorique mais cela crée une sorte d’impasse qui empêche de comprendre ce qui se cache derrière le paysage urbain hétérogène de Tokyo. MK C’est pour cela que la clarification, l’explication permettant de comprendre pourquoi un bâtiment est comme cela a été au centre de notre travail et de notre recherche. YT J’aimerais revenir quelques instants sur la relation avec les générations précédentes. Bien sûr nous avons eu des liens avec les architectes japonais d’avant, mais nous avons été aussi beaucoup influencés par des architectes européens comme Rem Koolhaas. J’ai étudié un an en France en 1987, dans l’atelier de Ciriani à l’école d’architecture de Belleville. Cela a eu beaucoup d’influence sur moi. Nous avons étudié la théorie d’Aldo Rossi, de Venturi, d’Alexander… Leurs théories et écrits sur la ville et l’architecture ont été des bases très
importantes pour notre pensée. Donc il ne s’agit pas seulement de l’influence de l’architecture japonaise. Sans Delirious New York, par exemple, nous n’aurions jamais commencé notre étude sur Tokyo. Architecture without architects de Bernard Rudofsky2 a été une sorte de bible pendant ma deuxième ou troisième année d’études. Je me réfère toujours à ces architectures vernaculaires. Made in Tokyo est une sorte d’étude sur l’architecture moderne vernaculaire de la mégalopole Tokyo3. Son lien à Delirious New York est très fort, mais aussi à la façon de penser de Shinohara. Ce dernier, pour qui la ville était une chose déjà finie, dépassée, a essayé d’appliquer la théorie mathématique du chaos pour comprendre Tokyo. Seulement, il n’a pas poussé cette idée, il a simplement montré une entrée possible. Pour lui, l’architecture résidentielle était une sorte de négation de cette situation urbaine. Il y avait un lien très intéressant dans sa pensée entre la ville et la maison. Tout cela a eu le plus d’influence pour Atelier Bow-Wow. MK Dans les années 1980, la génération postmoderne a produit également beaucoup de livres de théorie de l’architecture. Terunobu Fujimori par exemple est un professeur à l’Université de Tokyo, architecte et historien, qui a écrit un très bon livre sur l’architecture moderne ou pré-moderne de l’époque Meiji. Il a aussi écrit sur la typologie intéressante des « billboard buildings » (kanban kenchiku)4, ces maisons dont l’apparence avaient été européanisées5. J’ai lu cet ouvrage pendant mes études et j’ai compris son importance. Dans les années 1980, ces maisons allaient être détruites à cause des nouveaux développements urbains liés à la bulle économique. Il y a eu également le professeur Hidenobu Jinnai. Il s’agit d’un autre historien qui a étudié à Venise. Sa principale recherche a porté sur la relation au front de mer de Venise et Tokyo. YT C’est lui qui a introduit le concept de typologie en architecture au Japon. Toutefois, même si les architectes japonais comprenaient ce concept, ils n’arrivaient pas à faire le lien entre la typologie architecturale et l’espace urbain au Japon, à l’appliquer à leur pratique. Seul Sakamoto a pu le faire. Son travail était basé sur une compréhension typologique de l’architecture et sur l’originalité des architectes et des "créateurs" uniques. Il était très talentueux, mais très discret à la fois. Nous avons énormément appris de lui. CREE Toutes ces recherches sur la ville et l’architecture ont donc compté pour vous. Quelle est votre relation à la recherche ? Pensez-vous que vous faites vous-même de la recherche ? YT En fait, un autre travail très important de Fujimori est celui mené avec son ami et artiste Genpei Akasegawa pour l’enquête Rojo6. Ils ont trouvé et pris des objets étranges dans la ville qui n’avaient plus de fonction. Des sortes de fragments de vieux bâtiments existants ou disparus. Ils en ont fait des photos et les ont décrits. C’était presque une façon comique et humoristique de représenter la ville.
1 Atelier Bow-Wow, Split Machiya, 2010 2 Atelier Bow-Wow, House Garden, 2015 3 Atelier Bow-Wow, Four Boxes Gallery, Skive, Denmark, 2009 4 Atelier Bow-Wow, House Tower, 2006 5 Atelier Bow-Wow, Urban Forest, 2015 6 Atelier Bow-Wow, Sway House, 2008
Nous avons adoré cette recherche, mais nous avons également pensé que ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait intégrer à la pratique de conception de par la trop forte dimension nostalgique. Cela nous a toutefois appris à regarder les choses sans importance de la ville. Et avant le travail d’investigation Rojo, il y a eu celui mené par l’ethnographe et architecte Wajirō Kon qui a fait de nombreuses études sur Tokyo des années 1920 aux années 1960, ainsi que dans des zones rurales en faisant des croquis ravissants. Kon est une figure de l’enquête de terrain ; il est à l’origine de l’intérêt des architectes pour l’ethnographie. Nous, Atelier Bow-Wow faisons partie d’une nouvelle génération d’architectes inscrite dans cette généalogie. Mais nous venons aussi de Tokyo Tech qui est dans une approche plus formelle, comme celle de Shinohara, Taniguchi, Seike. Ils ont essayé de travailler au point de frottement entre la société moderne, la dimension ethnographique de l’architecture et l’aspect logique de la vie moderne ; d’intégrer à la fois les nouvelles conditions d’industrialisation de la société. Notre école s’est concentrée sur la façon dont la compréhension ethnographique peut transformer la pratique de conception. Pour l’Atelier Bow-Wow, il s’agit d’aller vers des intérêts ethnographiques. Nous avons commencé à appeler notre travail behaviorology parce que c’est plus proche des gens, de la nature, de l’objet lui-même. Une autre forme d’architecture et d’espace produit par la relation entre les différents comportements, qu’il s’agisse d’une maison ou d’un espace public. MK Je pense que la maison est une typologie très importante au Japon. Après la Deuxième Guerre Mondiale, beaucoup de maisons ont été détruites ; alors, le gouvernement qui n’avait pas les moyens de construire des logements sociaux a mis en place un système de prêt pour encourager les gens à construire leur maison. Cela a eu un fort impact également sur la profession d’architecte car, au Japon, le permis de construire d’une maison doit être signé par un architecte. Et dans ce système de prêt le recours à un architecte était obligatoire. CREE Compte tenu de tout ce dont vous venez de parler, l’influence de l’ethnographie, le rapport à la forme également, l’espace sensible en quelque sorte, pouvez-vous développer votre propos sur l’importance du dessin et de la création dans votre travail ? MK Dans les années 1980, nous étions très intéressés par toutes ces recherches sur le sens. Il s’agissait de recherches écrites, évidemment, mais qui comportaient également de beaux dessins et diagrammes. Je crois que cela fait partie du rôle de l’architecte de représenter et rendre visible des situations spécifiques. Je suis très curieuse en ce qui concerne la production et le développement de nouveaux dessins. Les livres sont aussi très importants, notamment dans la construction d’une narration, de même que les images. Dans Made in Tokyo, nous avons associé photographies et dessins
axonométriques. Les photographies ne pouvaient pas tout montrer. Les dessins permettaient de donner des informations complémentaires, ainsi que les surnoms que nous avions choisi pour désigner chaque maison. Ces surnoms étaient une façon de retranscrire la dimension vernaculaire de ces architectures mais aussi de qualifier la dimension typologique. Le budget du livre était limité, c’est pourquoi les dessins sont en noir et blanc. Cependant, nous l’avons édité avec l’idée de donner à voir une anatomie graphique de Tokyo. À cette époque, il y avait beaucoup d’architectes, comme Sejima par exemple, qui faisait des dessins très simples, épurés, servant ensuite de modèle pour la construction. Cette tendance de l’architecture nous rendait soucieux. L’architecture est composée de différentes phases et niveaux de détails, et de nombreuses relations. Nous souhaitions rendre compte dans nos dessins de cette richesse. Nous pensons que c’est très important de raisonner ainsi pour l’éducation des étudiants et pour les architectes aussi. Produire des images qui sont source de connaissance sur l’architecture. Et puis nous avons eu cette exposition à la Biennale de Venise dans le pavillon italien, l’Arsenale. Nous avons montré uniquement des maquettes de coupes au 1/20e ou au 1/30e. Cependant, tous les détails étaient disponibles dans le catalogue. L’étape suivante a été le dessin à la main et ce que nous avons appelé le Dessin public. Il s’agissait d’une sorte de workshop où un dessin était réalisé par plusieurs personnes. YT C’était un dessin collectif avec 10 à 20 personnes. Ce dessin s’appelle public parce qu’il s’agit presque toujours d’espace public. Chaque personne a son propre rôle. Certaines personnes dessinent des arbres, d’autres des voitures, d’autres encore des bâtiments, des gens, etc. C’est une façon de reproduire le processus d’appropriation de l’espace public dans la réalité par le dessin. L’espace public n’est dessiné par personne. C’est le résultat d’une collaboration ou de la combinaison de différents acteurs sur un même lieu qui veulent s’en approprier une partie et sont obligés de négocier entre eux. S’ils trouvent un bon compromis, équilibré, alors ils produisent un espace où les gens aiment rester. Nous avons essayé de reproduire ce processus avec ce dessin au crayon, d’une dimension d’environ 1,2 mètres par 3,6 mètres. Le résultat est un dessin très détaillé, assez impressionnant en fait. Je me réfère toujours pour en parler aux gravures de Piranese car nous avons complètement emprunté sa façon de faire pour légender le dessin, à sa base, ainsi qu’à l’intérieur du dessin. CREE Pour finir, j’aimerais aborder deux points. Tout d’abord, votre relation avec l’Europe et la France. YT J’ai étudié en France ainsi qu’en Suisse, un an, en tant qu’élève-chercheur. Cela s’est fait dans le cadre d’un programme d’échange avec mon école et des écoles européennes. De ces expériences, j’ai appris comment penser l’architecture avec la ville.
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Cette vision est totalement absente de la pensée des architectes japonais des générations précédentes. Un bâtiment est un objet autonome qui a son propre monde ; il n’y a pas vraiment de respect de la relation entre l’architecture et la ville, notamment du fait de la transformation rapide qu'a connu le Japon après la Seconde Guerre Mondiale. Bien sûr, les Métabolistes, dans les années 1960, ont essayé avec leur manifeste de faire la ville autrement, par l’architecture, avec une imagination monomaniaque gigantesque. Mais cela n’a pas réellement réussi. Au Japon, les maisons individuelles7 parsèment le paysage et ne constituent pas de façade urbaine. Les architectes ont abandonné cette relation entre la typologie et la morphologie. Nous, à l’Atelier Bow-Wow, essayons de réintroduire ces idées au Japon. C’est peut-être cela l’impact de notre expérience européenne. Parce que nous pensons que ce type de paysage urbain est stable et ne transmet aucune valeur contemporaine. Peut-être que les gens qui vivent en France sont stressés ou frustrés de ce paysage urbain fixe ! Mais c’est une des grandes force de l’être humain ; l’animal ne peut pas faire cela. Le paysage urbain est le résultat de la contribution d’individus différents. C’est un grand accomplissement des hommes. Au Japon, les machiya, c’est-à-dire les maisons de villes, sont des maisons d’une très belle typologie et morphologie. Il y en a beaucoup à Kyoto ou Kurasawa, dans les quartiers anciens. Elles produisent un très beau paysage urbain et ont été conçues de façon très intelligente, tenant compte de différents aspects : la nature de l’occupation, la vie sociale, etc. Nous voulons faire revivre et revitaliser cette typologie. Après 8 à 9 années d’efforts, à concevoir des nouvelles machiya, je crois que maintenant beaucoup d’architectes de la jeune génération s’intéressent vraiment à cette typologie. CREE Enfin, nous aimerions que vous nous parliez de la Biennale de Venise inaugurée en juin. Qu’en avez-vous pensé ? YT Nous sommes très contents de cette Biennale évidemment parce que le Pavillon japonais a eu une mention spéciale du jury et aussi parce que nous sommes très proches de beaucoup de jeunes architectes qui y sont exposés. CREE Des étudiants ? YT Oui, certains sont de mes anciens étudiants. Ces jeunes architectes essaient de montrer une nouvelle architecture japonaise. Ce n’est pas facile, mais ils prennent des voies intéressantes, pas seulement pour le Japon, mais aussi pour les autres pays. Cela me fait très plaisir. Quant à l’exposition montée par Alejandro Aravena, elle est très informative et je l’aime beaucoup. L’exposition du Pavillon japonais porte sur les enjeux pour réduire ou casser les barrières entre les ressources locales et la population, qui résultent de l’industrialisation de la société au 20e siècle. Je crois que c’est très intéressant pour les architectes de travailler sur cela
et d’être conscients de cette situation. Beaucoup de projets tentent de résoudre ces problèmes et j’apprécie le lien fait entre ces projets qui sont critiques envers le 20e siècle. Je crois que beaucoup de projets partagent le même point de vue critique vis-à-vis de l’industrialisation. C’est difficile car les architectes sont du côté de l’industrie et nous sommes des professionnels qui travaillons avec le processus d’industrialisation de la société. Mais maintenant, nous réalisons que ce n’est plus quelque chose qui rend les gens heureux. Un architecte est quelqu’un qui comprend l’état complexe de l’industrialisation à travers l’ingénierie, la science, l’économie, le droit et la politique. Il a lui-même affaire à ces domaines. Il ne peut pas être l’interprète de ce qui ce passe à l’endroit où nous nous trouvons, comme un ethnographe. Mais il peut - et nous pouvons - être des activistes qui se battent contre ces situations. Dans ce sens, la biennale de Venise montre une direction importante que les architectes aujourd’hui devraient prendre. CREE Qu’en est-il de l’esthétique ? YT L’esthétique de la biennale ? Où se trouve-t-elle ? Du côté des gens. Les architectes veulent croire que l’esthétique est de leur côté, professionnel, mais l’esthétique est aussi du côté de la population. Il s’agit en fait d’un grand revirement. Alors qu’est-ce que l’esthétique lorsqu’elle est du côté de la population ? Nous devons songer à cette question. CREE Dans le comportement ? YT Le comportement, oui. Si une petite construction est construite par les mains des gens avec de la bonne volonté et qu’elle est vraiment utilisée et aimée par les gens, qu’elle permet à plusieurs générations du voisinage de se rencontrer, alors cette relation est magnifique. Cela devient de l’esthétique. C’est une esthétique relationnelle plus qu’une esthétique visuelle. CREE Donc nous n’avons plus besoin d’architecte. YT Si, nous en avons besoin car il y a des barrières à détruire, celles qui ont été érigées tout au long du 20e siècle avec l’industrialisation. Nous avons besoin de la société, le monde a besoin de quelqu’un qui peut remédier à cela. La conception et le dessin8, sont des outils puissants pour questionner le monde et le transformer.
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Tsukamoto Y., Kaijima M., Fujimori T., Nango Y., Washida M., Walker E. The Architectures of Atelier Bow-Wow: Behaviorology. New York : Rizzoli, 2010. Catalogue de l’exposition éponyme qui eu lieu au Museum of Modern Art (MoMA) de New York, de novembre 1964 à mai 1965. Kaijima M., Momoyo J.,Tsukamoto Y., Made in Tokyo. Tokyo: Kajima Institute, 2001. Fujimori T., Masuda A. Kanban kenchiku. Tokyo : Sanseidō, 1988. Il s’agissait de masquer l’avant toit notamment et de créer des frontons en reprenant des codes de l’architecture occidentale européenne. Akasegawa G., Fujimori T., Minami S, eds. Rojō kansatsugaku nyūmon. Tokyo: Chikuma Shōbō. 1986. Qui ne sont jamais mitoyennes, ndlr Dans le sens anglais du mot design, ndlr
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Entretien avec : Sébastien Barat Martinez et Benjamin Lafore Auteur : Christophe Le Gac
D’abord sous l’enseigne La Ville Rayée (avec David Apheceix) et maintenant sous le nom Martinez Barat Lafore Architectes, ces deux jeunes architectes franciliens se sont fait remarquer lors de la XIVe Biennale d’architecture de Venise de 2014 - celle de Rem Koolhaas ! Le catalogue contenait une longue analyse sur la notion d’intérieur en fonction du type d’habitat (abbaye, cabane, ferme, squat… appartement) et du statut d’occupation (colocataire, propriétaire, résident). Une campagne photographique très frontale de Maxime Delvaux accompagnait cette étude typologique. A partir de cette matière, Martinez Barat Lafore scénographièrent un pavillon belge tout en finesse et en détails. Un autre trait marquant de leur démarche tient dans la création, de l'ex revue face b. Sébastien Martinez Barat et Benjamin Lafore s’ancrent à merveille dans l’hybride XXIe siècle.
Courtesy Natacha Nikouline
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EXPRESSIONS : INTERVIEW
Quelques figures de l’intérieur
Tous visuels courtesy La Ville Rayée (Apheceix, Martinez Barat, Lafore) / Stéphane Ruchaud
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EXPRESSIONS : INTERVIEW
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CREE Quel(s) lien(s) l’architecture entretient-elle avec la création ? Martinez Barat Lafore Plus qu’un acte de création, l’architecture nous semble être l’acte d’interprétation d’une situation toujours singulière. Penser une architecture ne consiste pas à tordre une réalité à des désirs préétablis mais à comprendre, sélectionner et formuler une situation. En amont de toute mise en forme, l’observation inaugure le projet. Il y a toujours un existant, il y a toujours des circonstances qu’il s’agit avant tout de comprendre et de hiérarchiser pour établir un projet. Il faut prendre position face à une réalité observée. Nous nous retrouvons dans la définition que donne Andrea Branzi dans les Animaux domestiques : « Le projet n’est plus un instrument pour changer le monde, pour le transformer en quelque chose de diffèrent (…), le projet s’ajoute au monde, augmente les choix possibles et crée de nouvelles alternatives ». CREE Quelle dimension occupe la recherche dans votre pratique ? MBL La recherche fait intégralement partie de notre pratique, elle conduit les projets. La recherche s’éprouve et se développe dans chacun de nos projets. De manière plus évidente, certains projets de recherches prennent la forme de publications (telle que la revue face b que nous avons dirigés avec Aurélien Gillier de 2007 à 2011), plus récemment, d’enseignements et de commissariats d’expositions, à la Biennale de Venise ou à la Villa Noailles. Pour le projet Intérieurs. Notes et Figures que nous avons présenté au Pavillon Belge à Venise en 2014, nous avons étudié les paysages domestiques issus des processus de transformation des logements par les habitants. Nous avons visité et photographié plus de 300 habitations réparties sur l’ensemble du territoire belge. De cette observation, nous avons établi et nommé des figures architecturales. Par la suite nous avons transformé le pavillon lui-même en appliquant ces leçons. Ces analyses ont alimentés en retour nos propres projets, parfois même de manière rétrospective. Cette étude nous a permis notamment de saisir, de comprendre certaines attitudes dans nos projets de rénovations. Au-delà de prospections théoriques, ces recherches sont indissociables de nos productions architecturales. Elles sont in fine utilisées comme ressources pour produire, comprendre et justifier des formes architecturales. L’intuition ne suffit pas, ce sont ces recherches, ces observations et leurs formulations qui nous guident en définitive lorsque nous décidons de démolir des cloisons, de construire des murs.
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1, 2 et 3 Francs-Tireurs, logement et atelier d’artiste, La Courneuve (93), 2014. 4 Grandi Bianchi, galerie Balice-Hertling, Paris (75), 2011.
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EXPRESSIONS : INTERVIEW CREE
CREE Quelle place accordez-vous à l’esthétique dans vos projets ? MBL Notre pratique se place en deçà d’enjeux esthétiques. Elle vise à qualifier des situations et à établir des rapports entre des groupes d’objets et d’individus. Pour nous, l’architecture consiste en l’organisation plus ou moins spontanée d’éléments sur un support plus ou moins déterminé. L’esthétique n’apparaît que dans le résultat du processus de conception. Pour chaque projet, nous essayons d’établir une logique propre, qui découle de l’observation de situations. Nous militons pour une architecture explicite. Une architecture qui par sa forme forte expose les choix qui ont conduit à son élaboration. Une architecture qui s’ajoute au monde en manifestant ce qu’elle autorise et ce qu’elle n’offre pas. C’est le sens de l’étude De l’architecture brève et explicite que nous mènerons à la Villa Kujoyama au Japon de juin à octobre 2016. Nous y développerons une gamme de fabriques de jardin, une manière d’effectuer une recherche sur des formes fortes et des situations singulières à travers un langage réduit. CREE Quel territoire d’exercice constitue l’Europe au sein de votre agence ? MBL Nous sommes basés dans le Grand Paris à Ivry-sur-Seine, nos projets architecturaux se situent principalement en France, tandis que nos projets de recherches s’étendent au territoire européen. Nous collaborons régulièrement avec des artistes et des architectes basés à Bruxelles, ainsi qu'avec des institutions culturelles et des galeries d’art basées à Londres, Berlin, Moscou ou Venise. À l’instar de la résidence que nous allons faire au Japon, nous essayons de ne pas nous limiter à un territoire, nous allons où nous mènent les projets.
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Auteur : Ugo La Pietra
Le tout-confort télématique
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EXPRESSIONS : FLASH BACK
Publié dans Architecture Intérieure - CREE n° 194, avril-mai 1983. Édité dans L'idée de confort, une anthologie, éditions B42, Paris, 2016
L’introduction dans la maison d’un computer, d’un circuit vidéo, d’un télé-téléphone, se passe aujourd’hui par collage et superposition, sans conflit apparent d’utilisation spatiale. Après Mac Luhan et en trois dimensions, Ugo La Pietra démontre comment les instruments télématiques perturbent insidieusement et irréversiblement l’ordre ancien. Voici une version humoristique de l’appartement du futur conçu par Ugo la Pietra, à l’occasion de la dernière foire de Milan, et dans lequel est mis en scène l’essentiel de la panoplie télématique aujourd’hui sur le marché.
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EXPRESSIONS : FLASH BACK CREE
Fauteuil, canapé deux places, ou trois places, luminaire d’angle, petite table au centre, tout est là, figé, pour exprimer le rituel d’une conversation, comme si on allait prendre le thé. « Faire salon », est une pratique en voie de disparition, ébranlée depuis vingt ans par l’introduction de la télévision. La famille se retrouve encore assise dans les fauteuils, mais c’est pour regarder la « télé ». C’est pratiquement toujours le chef de famille qui se trouve privilégié et a droit au fauteuil le mieux placé, devant le moniteur. Les autres, un peu tordus, penchés, étirés, sont chaque jour à la recherche d’un compromis entre l’ancienne place du canapé installé dans une logique « radiophonique ou radiocentrique », et l’exigence d’une nouvelle orthogonalité divan-télé. Avec un ou plusieurs terminaux, l’usage de l’espace est différent : une nouvelle typologie environnementale fait son apparition. L’espace, dès lors, se caractérise par les fonctions qui y prennent place : information (terminal relié à plusieurs banques de données), loisirs (jeux électroniques), mémoire familiale (enregistrement d’images et d’événements se rapportant à l’histoire de la famille), travail (connection avec les centres de traitement), activité culturelle (théâtre, film...), etc... Et le vieux salon ? Il restera probablement comme il est, à l’image d’un lieu qui n’est plus « habité », mais conservé en souvenir du rituel.
Un autre espace, le « séjour-terminal », prendra place, à côté du vieux. La coiffeuse de grand-mère demeurera-t-elle, telle quelle, ou sera-t-elle transformée en système de caméra-télé en circuit fermé, renvoyant notre image sur plusieurs moniteurs ? En tout état de cause, ces choses existent et doivent modifier notre comportement domestique. L’appartement télématique qui a été réalisé pour la Foire de Milan était une façon de commencer à explorer ces nouvelles pratiques et de revoir des instruments « compromis » ou « contaminés ». Naturellement, ce n’est pas facile de montrer de nouveaux comportements avec des instruments ou des objets décoratifs « revus et corrigés ». L’attitude projectuelle a donc consisté avant tout à mettre l’emphase sur certains éléments et à leur apporter, avec une bonne dose d’ironie, des modifications probables. Le lit conjugal se compose de deux parties, séparées ou réunies, selon le type d’usage : c’est le lieu où l’on peut rester très intimement pour regarder l’image télévisuelle, ensemble, ou individuellement. Manger signifie peut-être encore être ensemble, en mangeant... Voilà pourquoi la forme de la table du dîner a changé, ce qui souligne la déformation du rituel ancien ; changée encore la table de jeu, avec son tapis vert, puisque les parties d’échec se jouent à la télévision !
Tous les objets présentés dans cette maison télématique n’exprimaient pas les solutions formelles ou fonctionnelles d’un nouveau rituel, mais mettaient l’accent sur les nouvelles possibilités de conditionnement créées par la télématique, l’informatique et la technologie avancée. L’exposition avait donc été conçue pour ré-aménager des typologies d’environnement traditionnel (le salon, la salle à manger, les chambres, la salle de bains, la salle de jeux et la cuisine). Le visiteur faisait immédiatement la liaison avec la réalité de l’appartement dans lequel il vit quotidiennement, mais il pouvait aussi remarquer des objets « révisés », et des signes indiquant des modifications plus ou moins profondes. Il n’y avait pratiquement pas de couleurs afin d’exalter la mise en scène des terminaux. Les meubles étaient contaminés par la technologie et les décorations aux murs imitaient les patterns des jeux vidéo. Autant d’images exaspérantes, inquiétantes, divertissantes, avec lesquelles il faudra tôt ou tard compter, autant de situations qui modifieront les vieilles hiérarchies, l’usage de la mémoire, et les rituels que nous avons conservés jusqu’à maintenant...
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Auteur : Georges Teyssot
« Les intérieurs et la fantasmagorie des choses »
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PERSPECTIVES : ESSAI
Extrait de : Georges Teyssot, Fantasmagories du mobilier, in Id., Walter Benjamin. Les maisons oniriques, série : Philosophie (Paris : Hermann, 2013), Chapitre II, pp. 53-111.
1 et 2 Dessins de la série “Otakuism, the era of database animals” par Samuel Esses
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« Des divans profonds comme des tombeaux. »
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PERSPECTIVES : ESSAI
Charles Baudelaire, « La Mort des Amants. »
Walter Benjamin s’est inspiré de la célèbre remarque de Rémy de Gourmont : « Ce fut la première originalité des Goncourt de créer de l’histoire avec les détritus mêmes de l’histoire. » L’œuvre des Frères Goncourt était sans doute une source d’inspiration, lorsqu’ils énonçaient que « [l]’anecdote est l’indiscrétion de l’histoire. C’est Clio à son petit lever. » En 1852, dans une note de leur Journal, ils annonçaient un programme d’étude : « Le lit où l’homme naît, se reproduit et meurt : quelque chose à faire là-dessus, un jour. » Et Benjamin de renchérir : « Les constructions de l’histoire sont comparables à des ordres militaires qui tourmentent et casernent la vraie vie. À l’inverse, l’anecdote est comme une révolte dans la rue. » Pareil à un événement, comme une irruption intempestive, celle-ci « rend les choses spatialement plus proches. » À la recherche de ce qui constitue le mobilier baudelairien, il faut accumuler des choses éphémères. Loin de dessiner une large fresque, ces menus détails devront conserver leur nature fragmentaire. D’ailleurs, tout s’amenuise dans la ville du XIXe siècle, car, comme l’écrit Honoré de Balzac dans les Illusions perdues (1836 - 1843), l’espace vient à manquer: « L’emplacement nécessaire aux bibliothèques sera une question de plus en plus difficile à résoudre à une époque où le rapetissement général des choses et des hommes atteint tout jusqu’à leurs habitations. » Et Benjamin de commenter : « Il existe peut-être une corrélation entre le rétrécissement de l’espace habitable et l’élaboration croissante de l’intérieur. » S’il existe bien des meubles baudelairiens, il en existe aussi qui sont de nature balzacienne, capable de révéler leur aspect comique : « Aussi de tous les déménagements, les plus grotesques de Paris sont-ils ceux des Administrations – remarque Balzac dans "Les Employés" (1838-1845) –. Jamais le génie d’Hoffmann, ce chantre de l’impossible, n’a rien inventé de plus fantastique. On ne se rend pas compte de ce qui passe dans les charrettes. Les cartons baillent en laissant une traînée de poussière dans les rues. Les tables montrant leurs quatre fers en l’air, les fauteuils rongés, les incroyables ustensiles avec lesquels on administre la France, ont des physionomies effrayantes. C’est à la fois quelque chose qui tient aux affaires de théâtre et aux machines des saltimbanques. » Une telle approche de l’histoire informe l’ensemble du projet de Paris, capitale du XIXe siècle, Le livre des passages (Das Passagen-Werk), de Benjamin. En assimilant l’histoire aux techniques du collage dans l’art, il se propose de recycler la notion de montage, emprunté aux Surréalistes : « La méthode de ce travail : le montage littéraire. Je n’ai rien à dire. Seulement à montrer. Je ne vais
rien dérober de précieux ni m’approprier des formules spirituelles. Mais les guenilles [die Lumpen], le rebut [den Abfall] [...]. » Collectionneur de haillons et amateur de déchets, il recueille les fragments d’une histoire singulière, en commençant par en faire un inventaire méthodique : « La première étape [...] consistera à reprendre dans l’histoire le principe du montage. C’est à dire à édifier les grandes constructions à partir de très petits éléments confectionnés avec précision et netteté. Elle consistera même à découvrir dans l’analyse du petit moment singulier le cristal de l’événement total. » Le montage et l’assemblage des débris conduisent à une esthétisation du fragment, un procédé qui, depuis l’époque romantique, a établi le fondement du projet moderne. L’assemblage sert à révéler les modes de l’historicité de chaque fragment recueilli. « L’horreur du Domicile » Le réservoir apparemment chaotique de faits historiques est reconstitué, non pas dans le tableau immobile d’une période passée, appréhendée au travers de monographies d’artistes et d’architectes, ni par une approche "typologique" des édifices (notion que Siegfried Giedion désignait sous le terme de Bautyp), mais comme une région spatio-temporelle, comme une vaste zone intermédiaire où les beaux-arts, la sociologie et la politique n’ont pas encore acquis de formes distinctes. Pour Benjamin, le travail historique doit tendre vers une phase de « condensation croissante de la réalité » qui se déclenche comme un précipité chimique et se révèle comme dans un instantané. Dès lors, « tout événement passé (en son temps) peut acquérir un plus haut degré d’actualité (Aktualität) que celui qu’il avait au moment où il a eu lieu. Ce passé acquiert les caractères d’une actualité plus haute grâce à l’image par laquelle et sous laquelle il est compris. » Dans les années 1923-25, Benjamin développera un procédé littéraire, celui des « images de pensées » (les Denkbilder), un petit tableau en prose, associant un titre évocateur, une image visuelle qui est décrite, avec une idée qui y est liée. L’idée de Denkbild lui serait venue des études menées sur l’emblème baroque, lequel peut présenter une structure en trois parties, comportant d’abord une image ou icône (res picta) ; puis, le lemme (inscriptio) ou sentence qui coiffe ou habite l’image, une inscription parfois allégorique; enfin, l’épigramme (suscriptio) placée en-dessous, qui est une suite de vers, ou un bref commentaire. Benjamin retrouve la technique de l’allégorie baroque dans la poésie de Baudelaire : « l’allégorie baroque ne voit le cadavre que de l’extérieur ; Baudelaire se
le représente de l’intérieur. » Pour Benjamin, seul le poète de la mélancolie et de l’allégorie voit en toute lucidité le vertige du monde moderne et devine son destin probable : une société rigidifiée dans les derniers spasmes de son agonie, suivi d’un amoncellement de cadavres. Ce que Benjamin découvre également dans l’œuvre du poète, c’est sa passion pour les images. Dans son journal intime (Mon cœur mis à nu), Baudelaire écrivait : « Glorifier le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion). » Ces réflexions sont parallèles à celles des "nouveaux" historiens et illustrent une démarche qui renonce à la révérence attachée aux grands noms, pour se fixer sur les faits et leur répétition. Fouillant dans les "poubelles", l’historien abandonne les vieilles idoles, « les idoles politique, chronologique et individuelle », et se propose d’approcher de nouveaux objets, tels que l’horizon de la civilisation matérielle et technologique, la foule des inconnus, les effets de répétition à l’intérieur de longues séries, les rythmes du quotidien. Les sources d’une histoire des habitations, ces architectures du quotidien, sont vastes et de nature hybrides. Les matériaux en sont hétérogènes, car, à l’histoire de l’art et de l’architecture, il est nécessaire d’intégrer de nombreux aspects liés au goût, à la culture, à l’esthétique, aux techniques. L’histoire de la maison – pour employer un terme traditionnel –, comme d’ailleurs celle de la ville, s’installe aisément dans la longue durée. Aujourd’hui, tout est maison, dans la mesure où il est possible d’habiter un divan, un lit, une chambre, un hangar, un véhicule, ou même un écran. Parce que tout ce qui fait maison (logis, demeure, logement, habitation), doit aussi faire écran. Ce n’est qu’un paradoxe apparent qu’au sein d’une telle démarche la prise en compte de la longue durée coïncide avec l’immersion dans une forêt de détails. En 1983, lors d’un colloque dédié à l’Histoire de l’espace privé, Norbert Elias faisait remarquer que nous sommes confrontés à une abondance de sujets de recherche. Dès lors, un risque apparait qui peut aboutir à la dissémination des objets d’études. Elias avertissait : « Lorsque nous abandonnons les voies de l’histoire traditionnelle – politique, économique, sociale –, nous n’apercevons plus l’unité. [...] il faut peut-être se demander : où est l’unité ? ». Confronté à la multitude de détails, l’historien proposait que ceux-ci soient comme concentrés dans un récipient exigu, ou bien distillés dans une « coquille de noix » (in a nutshell). Par exemple, cette coquille métaphorique pouvait se concrétiser dans la « chambre privée. » Aujourd’hui, on peut mentionner de nouveaux champs, comme l’histoire de l’appartement du XVIIe jusqu’au XXe siècle; ou bien celle des chambres à coucher, des cabinets d’étude, des alcôves, des boudoirs, ou des cabinets de toilette, intimes et privés. En remontant jusqu’au pamphlet de Virginia Woolf, Une chambre à soi (1929). Pour ce qui est du boudoir, Benjamin donnera la transcription de l’un de ses rêves érotiques, inspiré en partie de souvenirs de jeunesse, mais aussi par sa lecture des ouvrages de Mercier de Compiègne, auteur et éditeur de contes et poèmes érotiques, dont il cite Manuel des boudoirs ou Essais érotiques sur les Demoiselles d’Athènes (1789), et dont il extrait cette devise : « Forcer les filles de profession de tenir leurs portes ouvertes ; la sentinelle
se promènerait dans les corridors. » Ce qui confirme l’intérêt que Benjamin révélait pour le "type" humain de la travailleuse du sexe, au bas de l’échelle dans le système d’exploitation, mais exposait aussi une passion pour les portes ouvertes, les fenêtres vitrées, les enfilades transparentes : tous les dispositifs assurant la surveillance de chaque instant de la vie, même les plus intimes. Il s’ensuit que l’histoire de l’habitation et des modes culturels de l’habiter se développerait sur deux registres opératoires, contradictoires seulement en apparence : d’une part, l’accumulation de détails disséminés, sortes de monades prises dans la longue durée; d’autre part, une opération de filtrage et de resserrement de cette pluralité au passage de la dimension restreinte, celle précisément des espaces domestiques, micro-espaces à développement lent. Tout se passerait comme si la multitude des micro-évènements, la série des habitudes individuelles et sociales, répétée au cours du temps, martelait l’espace par chocs répétés, créant ainsi les environs de la vie quotidienne, littéralement un environnement. Il se dessinerait la possibilité de définir les espaces de l’habitat par l’action répété des habitudes dans le temps, ce qui d’ailleurs invoque les sens ancien et moderne du terme latin Habitus (Gr., hexis), que ce soit en médecine, en philosophie et en sociologie. Le terme a été utilisé par Norbert Elias pour définir une empreinte de type social laissée sur les individus par les institutions; et l’on connaît l’usage qu’en feront Marcel Mauss et Pierre Bourdieu. On sait aussi que Benjamin fut aussi le premier traducteur de Marcel Proust en allemand, et combien cette source fut importante pour la définition du concept de la demeure. Alain notait qu’une maison traditionnelle se développait en un certain sens « par le dedans ». Les XIXe et XXe siècles - remarquait Benjamin - ont cherché plus que tout autre l’habitation (das Wohnen). La difficulté qui se présente est la suivante : « [D]’une part, il faut voir l’élément très ancien, éternel peut-être : le reflet du séjour de l’être humain dans le sein maternel; d’autre part, abstraction faite de ce thème préhistorique, il faut considérer l’habitation sous sa forme la plus extrême comme un mode d’existence du XIXe siècle. » Déjà le XVIIIe siècle avait innové avec l’alcôve, le boudoir, les rideaux, la table de toilette et le bidet. Le XIXe siècle invente les étuis, les enveloppes, les tapis, les couvertures et les housses. Comme l’ont remarqué Dolf Sternberger, Sigfried Giedion et Mario Praz, à la suite de Benjamin, c’est le siècle des coussins, des poufs et de la passementerie : « Les étuis, les housses, les gaines qui recouvraient le mobilier bourgeois du [XIXe siècle] étaient autant de dispositifs pour recueillir et conserver des traces. » Dans la Philosophie de l’argent (1900), Georg Simmel notait que l’époque Biedermeier était marquée par cette ambiance particulière de la Stimmung (All., accord, harmonie), là où régnaient la calme quiétude des atmosphères et la simple élégance des objets, comme cela transparait dans les œuvres de Georg Friedrich Kersting, de Johann Erdmann Hummel, ou d’Octave Tassaert. Mais déjà, dans les Confessions d’un enfant du siècle (1836), Alfred de Musset se trouvait confronté à des intérieurs « où se trouvent rassemblés et confondus
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Quelle est la signification des projets d’architecture dessinés à partir d’éléments archétypaux et réinterprétés de façon contemporaine ? Telle est une des questions soulevée par la Casa Tobogan et la Cloud House, deux lieux de résidence pour des familles, dont les formes audacieuses et les techniques constructives qui les sous-tendent se prêtent à des interprétations multiples. Implantée dans une zone résidentielle de la banlieue madrilène, la Casa Tobogan, tire son nom d’un terrain d’implantation en pente et elle répond aux multiples souhaits d’une famille composée d’un couple et ses trois enfants. Non conventionnelle et ayant connu l’expérience des grands voyages, la famille désirait une habitation à même d’incarner les divers scénarios de leur vie domestique, de représenter leurs déplacements dans le monde entier et de traduire leur désir de vivre dans un jardin. Toutes ces demandes ont été réifiées par les architectes de l’agence Z4Z4AAA à travers deux maisons juxtaposées et séparées par un vide de la hauteur d’un niveau. Mettant en scène de manière visible les déplacements entre les deux parties d’habitation, cet espace central quasi vide mais pourtant majeur, assure le lien de l’ensemble, il sert d’entrée et de parking et il remplit également le rôle de régulateur thermique.
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des meubles de tous les temps et de tous les pays » et déplorait cette nouvelle tendance : « Notre siècle n’a point de formes. Nous n’avons donné le cachet de notre temps ni à nos maisons, ni à nos jardins, ni à quoi que ce soit. [...] Aussi les appartements des riches sont des cabinets de curiosités : l’antique, le gothique, le goût de la Renaissance, celui de Louis XIII, tout est pêle-mêle. Enfin nous avons de tous les siècles, hors du nôtre, chose qui n’a jamais été vue à une autre époque; l’éclectisme est notre goût; nous prenons tout ce que nous trouvons, ceci pour sa beauté, cela pour sa commodité, telle autre chose pour son antiquité, telle autre pour sa laideur même; en sorte que nous ne vivons que de débris, comme si la fin du monde était proche. » Toujours dans la Philosophie de l’argent, Simmel poursuivait en remarquant que l’essor de l’art industriel et du gout éclectique aura eu des effets délétères : « La pluralité des objets très spécifiquement façonnés à elle seule rend déjà difficile le rapport étroit [...] aux objets singuliers [...]. Ce fait s’exprime dans les plaintes des ménagères, déplorant que l’entretien de leur intérieur exige d’elles un service fétichiste. » En outre, « le changement de mode interrompt entre le sujet et l’objet [tout] processus d’enracinement [...]. En troisième lieu [vient] [...] la pluralité des styles que nous offrent les objets quotidiennement visibles. » Par exemple, ces appartements sont des antres sombres, saturés d’objets, qui se révèlent dans l’Intérieur parisien (1877), une huile de Mihály Munkácsy. Dans un texte publié à propos de l’Exposition de Paris en 1855, Ernest Renan compare les expositions universelles aux grandes fêtes grecques et aux jeux Olympiques, et il croit que c’est la poésie qui fait défaut aux premières : « Notre siècle ne va ni vers le bien ni vers le mal ; il va vers la médiocrité. » Le philosophe continue : « les progrès de l’art [sont loin d’être] parallèles à ceux que fait une nation dans le goût du confortable. » Il ajoute : « il est permis de dire sans paradoxe que les temps et les pays où le confortable est devenu le principal attrait du public ont été les moins doués sous le rapport de l’art [...]. La commodité exclut le style. » Et de noter la supériorité inégalée de l’industrie anglaise en terme d’ustensiles de ménage. Pour lui, il est incontestable que « le progrès de l’industrie n’est nullement, dans l’histoire, parallèle à celui de l’art. » Citées par Benjamin, les opinions de Renan et de Simmel expriment bien un état de malaise ressenti face à l’objet industriel, devenu un bien durable et échangeable, une marchandise universelle. Le XXe siècle advenu, les contemporains de Benjamin ne fréquentent plus un monde traditionnel, où les habitants laissent des traces, mais un milieu où, par souci d’éthique autant que politique, il faut effacer ses traces. D’ailleurs, c’est Rainer Maria Rilke, dans Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910), qui faisait noter combien les traces laissées par les anciens habitants étaient fétides et répugnantes : « Maisons ? Mais pour être précis, c’étaient des maisons qui n’étaient plus là. Des maisons qu’on avait démolies du haut en bas. [...] On voyait, aux différents étages, des murs de chambres où les tentures collaient encore; et, ça et là, l’attache du plancher ou du plafond. Auprès des murs des chambres, tout au long de la paroi, subsistait encore un espace gris blanc par où s’insinuait, en des
spirales vermiculaires et qui semblaient servir à quelque répugnante digestion, le conduit découvert et rouillé de la descente des cabinets. Les tuyaux de gaz avaient laissé sur les bords des plafonds des sillons gris et poussiéreux qui se repliaient ça et là, brusquement, et s’enfonçaient dans des trous noirs. Mais le plus inoubliable, c’était encore les murs eux mêmes. Avec quelque brutalité qu’on l’eût piétinée, on n’avait pu déloger la vie opiniâtre de ces chambres. Elle y était encore; elle se retenait aux clous qu’on avait négligé d’enlever; elle prenait appui sur un étroit morceau de plancher; elle s’était blottie sous ces encoignures où se formait encore un petit peu d’intimité. On la distinguait dans les couleurs que d’année en année elle avait changées, le bleu en vert chanci, le vert en gris, et le jaune en un blanc fatigué et rance. Mais on la retrouvait aussi aux places restées plus fraîches, derrière les glaces, les tableaux et les armoires; [...] Et, de ces murs, jadis bleus, verts ou jaunes, qu’encadraient les reliefs des cloisons transversales abattues, émanait l’haleine de cette vie, une haleine opiniâtre, paresseuse et épaisse, qu’aucun vent n’avait encore dissipée. » Pour Benjamin, le XXe siècle avait surgi « avec son goût pour la porosité, la transparence, la pleine lumière et l’air libre, [lequel] a mis fin à la façon ancienne d’habiter. » Qu’ils s’agissent de Blocks of flats victoriens, d’appartements haussmanniens, de Mietskasernen berlinoises, d’hôtels meublés parisiens, de Cités françaises, d’HBM (habitations à bon marché) en France, de Siedlungen allemandes, de Tenement blocks newyorkais, jusqu’aux actuelles HLM (habitations à loyers modérés), en s’articulant comme de grands "organismes", ces constructions alvéolaires deviennent des sortes d’immenses boîtiers où chaque habitant trouve sa place, sa case, ses meubles, selon sa classe, son origine, son sexe, son âge. Pour citer de nouveau la Philosophie de l’argent (1900), Simmel distingue entre l’argent, d’une part, et, de l’autre, tous les autres biens de consommation: seul l’argent est à l’abri de la déception qui menace toute possession. Cet effet d’éloignement des objets s’explique par le fort potentiel de déception en ce qui concerne les biens durables. Comme l’explique l’économiste Albert Hirschman, notre vie quotidienne est réglée par un équilibre instable entre des nécessités liées au confort et des stimulations provoquant des plaisirs. Face aux choses, notre déception naît du fait que les biens durables, meublant nos habitations, apportent un équilibre entre plaisir et confort, inclinant vers le confort, au détriment du plaisir. Topologie de l’habiter Selon Benjamin, la tâche de l’historien consiste à faire émerger les faits historiques engloutis, alors que ceux-ci ont perdu leur usage d’origine. Dans Le Livre des Passages (Das Passagen-Werk), ces épaves " historiques" sont considérées dans le moment où elles tombent en désuétude, lorsqu’elles aspirent même à disparaître par anéantissement, dévastation ou simple négligence. En d’autres termes, il se concentre sur les moments de transition, quand les phénomènes semblent se dissoudre comme des images éphémères sombrant dans l’oubli. Prenant son inspiration dans la notion proustienne de mémoire involontaire, Benjamin compare l’activité de l’historien à ce qu’il advient à la conscience au moment d’émerger du sommeil, alors qu’elle est placée dans une condition de seuil :
« La nouvelle méthode dialectique de la science historique se présente comme l’art de voir le présent comme un monde éveillé auquel ce rêve que nous appelons l’autrefois se rapporte en vérité. Refaire l’autrefois dans le ressouvenir [die Erinnerung] du rêve ! Ainsi, ressouvenir et réveil sont très étroitement liés. Le réveil, en effet, est la révolution copernicienne, dialectique de la remémoration [das Eingedenken]. » L’histoire peut ainsi devenir un travail de ressouvenir (die Erinnerung), mais seulement dans la mesure où son mécanisme demeure similaire à celui du réveil : « Ce que Proust veut dire avec le déplacement expérimental des meubles dans le demi-sommeil du matin […], ce n’est rien d’autre que ce que nous devons établir ici, au plan de l’histoire, et collectivement. » En fait, Benjamin se réfère explicitement à l’opposition, développée par le psychanalyste autrichien Theodor Reik en 1935, entre mémoire (das Gedächtnis) et ressouvenir (die Erinnerung). Reik avait remarqué: « La mémoire a pour fonction de protéger les impressions, le ressouvenir vise à les désintégrer. La mémoire est essentiellement conservatrice, le ressouvenir est destructeur. » S’agissant d’un passage, le fait de se réveiller d’un rêve instaure à la fois une rupture et une continuité. Cette transition entre les états de rêve et de veille est au centre de la pensée de Benjamin : « Il y a un savoir-non-encore-conscient de l’Autrefois (das Gewesene), un savoir dont l’avancement a, en fait, la structure du réveil. » Dans de nombreux textes de Benjamin, les appartements du XIXe et du XXe siècle se présentent apparemment comme des étuis formant des sortes de carapaces protectrices. Au cours de cette période, s’est donc imposé le "logement " avec toutes les variétés de sens incluses dans la notion d’habitation (das Wohnen) : « La forme originaire de toute habitation, c’est la vie non dans une maison mais dans un boîtier (das Gehäuse). Celui-ci porte l’empreinte de celui qui l’occupe. Dans le cas tout à fait extrême, l’appartement devient un boîtier. Le XIXe siècle a cherché plus que tout autre l’habitation. Il a considéré l’appartement comme un étui pour l’homme; il a si profondément encastré celui-ci dans l’appartement, avec tous accessoires, que l’on croirait voir l’intérieur d’une boîte à compas dans laquelle l’instrument est logé avec toutes ses pièces enfoncées dans profondes cavités de velours le plus souvent violet. » Or faudrait-il conserver ces traces, entretenir pieusement ces empreintes ? Sûrement pas, car Benjamin, lecteur attentif du Manuel pour habitant des villes de son ami Bertolt Brecht, se souvient du refrain qui en scande les strophes: « Efface tes traces ! ». Devant cette accumulation de marques, il faudra inaugurer un instrument salutaire, qui est celui du « caractère destructeur » : « Le caractère destructeur est l’ennemi de l’homme en étui. Ce dernier cherche le confort, dont la coquille est la trace tapissée de velours qu’il a imprimée sur le monde. » Par conséquent, de tels écrins protégeant l’habitant doivent être considérés dans la possibilité d’une transformation topologique de l’intérieur en un extérieur, lorsque la surface des gaines se mue en enveloppes. De prime abord, ce pur intérieur (das Interieur, dans le texte de Benjamin) apparait comme une capsule défensive; toutefois, ce même espace tend à être exposé, et donc projeté vers l’extérieur, comme le sont des marchandises
dans une vitrine ou des objets de collection dans un musée. Ce qui était intériorité bourgeoise, un domaine où régnaient le calme, la sécurité et l’intimité, un lieu endormi ou somnolent, dont l’assoupissement et l’atmosphère font référence aux diverses significations de la notion de confort (die Gemütlichkeit), cet intérieur se réveille soudainement pour se renverser en un dehors: « L’intérieur se porte vers l’extérieur, comme si le bourgeois était à ce point assuré de son indéfectible aisance qu’il dédaignait la façade, pour déclarer: ma demeure, en quelque endroit que vous la coupiez, est façade. » Cette remarque permet d’interpréter l’intérieur dans une situation de miroir, comme si l’intérieur et l’extérieur se reflétaient réciproquement. Une telle dualité spéculaire peut être représentée par le regard, celui du Peintre de la vie moderne, pour reprendre le titre de l’ouvrage que Charles Baudelaire consacre à Constantin Guys, ce « kaléidoscope doué de conscience », dont l’art est capable de faire percevoir le chatoiement de la foule bigarrée, « comme dans un immense réservoir d’électricité. » Pour un tel peintre, sensible aux vibrations de la grande ville et capable de capter « l’étonnante harmonie de la vie dans les capitales […] », il faut « être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi […]. » Le soir venu, « c’est l’heure bizarre et douteuse où les rideaux du ciel se ferment, où les cités s’allument. Le gaz fait tache sur la pourpre du couchant. » Pour Baudelaire, la cité est un immense intérieur, dont on peut clore les rideaux et allumer les luminaires pour la soirée. Dès lors, passé le crépuscule, il y a bien une incursion de l’extériorité métropolitaine, qui envahit les espaces internes, ce qui entraîne deux effets concomitants : l’intérieur se métamorphose en une façade, tandis que le passant se mue en un voyeur. « Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. » Pour le poète de la "modernité" à l’affut de la « beauté particulière du mal », la fenêtre entraperçue doit être appréhendée à la nuit tombée et de l’extérieur. À ce propos, Benjamin remarquait: « Pourquoi le regard qu’on jette à travers des fenêtres inconnues tombe-t-il toujours sur une famille en train de déjeuner ou sur un homme seul, assis à table sous la suspension, et occupé à des choses mystérieusement futiles ? Un tel regard est la cellule germinale de l’œuvre de Kafka. » Dans sa troublante extériorité, la fenêtre encadre l’existence anonyme et solitaire du citadin et offre une image poétique de ses souffrances muettes, une « allégorie » de sa solitude mélancolique. Fin de la partie 1, la suite dans CREE 378.
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Auteur : Sophie Trelcat
Matières grises Crée en 2002, l’agence Pezo von Ellrichshausen travaille aux confins de l’art et de l’architecture. Œuvrant à part égale dans les deux disciplines et sans distinction, ou presque, elle a produit une collection de maisons comptant parmi les plus originales et remarquables de notre époque. Leur signature unique échappe à tout enfermement dans un style ainsi qu’aux dictats de la technologie.
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Tous visuels courtesy Pezo von Ellrichshausen
CREE
PERSPECTIVES : GRAND ANGLE
Pezo von Ellrichshausen architectes
CREE
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PERSPECTIVES : GRAND ANGLE 80 / 81
Édifiée en 2005 sur la péninsule de Coliumo au Chili, la casa Poli est en apparence un simple bloc de béton brut, percé de manière aléatoire. Mis en scène par une accroche spectaculaire à la falaise, ses cadrages révèlent la profondeur de la mer et n’ont rien à envier à ceux de la villa Malaparte, que filmait divinement Jean-Luc Godard dans Le mépris. Maison d’été et occasionnellement centre culturel, la particularité de la Casa Poli est de contenir tous les éléments de service tels que la cuisine, les salles de bains, les rangements et les escaliers dans un espace périphérique épais d’un mètre ceinturant la construction. Cette idée originale permet de laisser libre le reste de l’habitation comme le volume en triple hauteur et les autres pièces connectées les unes aux autres sans qu'il leur soit attribuée une fonction précise. Ce paysage tellurique, façonné par les forces naturelles semble avoir lui-même transformé des phénomènes locaux en expérience construite. Il n’en est rien. De la même manière, il ne faut lire ici aucun retour à un régionalisme critique, ni à la quelconque apparition d’une école chilienne, alors qu’avait disparu l’architecture d’auteur sous la dictature de Pinochet de 1973 à 1989. Depuis presque quinze années, Mauricio Pezo et Sofia von Ellrichshausen - diplômés respectivement de l’université de Santiago au Chili en 1998 et de celle de Buenos Aires en Argentine en 2002 - ont une production à l’esthétique personnelle très affirmée, loin de toute tendance.
1, 2, 3 et 4 Nida house, Navidad, Chile, 2016
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PERSPECTIVES : GRAND ANGLE
Guna house, San Pedro, Chile, 2014
Une construction mentale Basés sur des géométries simples, leurs projets dégagent spontanément des valeurs de durabilité. « Nous sommes intéressés par ce point de croisement, unique et délicat, entre l’intensité et l’invention, entre le fait d’être porteur de sens et aussi de sens commun » explique Mauricio Pezo. Ayant toujours œuvré conjointement dans les domaines de l’art et de l’architecture, la recherche spatiale est pour le duo d’abord une construction intellectuelle. Ils assument toutefois une différenciation entre ces deux pratiques : « dans le cas d’un travail d’architecture, nous devons affronter une problématique donnée, dans le cas d’un travail artistique, cette dernière est une invention autonome. Ce qui nous fascine, c’est d’explorer les possibilités de transfert de cette définition d’une discipline à l’autre » précise Sofia von Ellrichshausen et « c’est dans cette contradiction que résident le pouvoir de l’architecture considérée du point de vue artistique et le potentiel de l’art, envisagé comme architectonique » ajoute Mauricio Pezo.
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PERSPECTIVES : GRAND ANGLE CREE
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Dans un contexte urbain résidentiel, à San Pedro au Chili (2002), la casa Gago destinée à un couple avec deux enfants prend également la forme d’un simple parallélépipède au plan carré, percé irrégulièrement. Car, pour les architectes, la façade doit s’adapter à l’organisation intérieure ; de plus, ils se sont affranchis de toute dépendance à un système constructif, davantage perçu comme une libération et totalement au service de l’expression spatiale. Ici, les pièces de la maison sont distribuées de manière directe depuis un de leur angle, coupé par le passage d’un escalier hélicoïdal central. Fait de grossier béton peint en blanc, laissant apparaître les agrégats, cet élément porteur traverse la maison de haut en bas, sans palier. Les pièces se succèdent au fil de la montée, affichant des hauteurs sous plafond variables, et se situent par conséquent à des niveaux différents. Il en résulte un système sophistiqué de mise en relation des espaces entre eux, tandis que l’emprise libérée sur la parcelle est en soi une critique des massives maisons bourgeoises alentours, dévoreuses d’espace. Cette idée de la connexion inclue dans un tout est récurrente chez Pezo von Ellrichshausen. De même, ils explorent de multiples manières des systèmes de trames orthogonales. Ainsi de la casa Meri (2014) à
La Florida, proche de Santiago, dans laquelle se juxtaposent deux rangées de cinq pièces sans couloir de distribution. Seuls des blocs de mobilier intégrés pour les salles de bains et la cuisine indiquent les possibilités d’investissement des lieux. Cette question de la distribution dénote un versant particulièrement élaboré dans la casa Cien (2011) à Concepcion, où vit et travaille le couple chilo-argentin. Prenant la forme d’un T inversé, réalisée en béton rugueux évoquant la roche marine, elle accueille deux escaliers qui desservent indépendamment les fonctions atelier/bureau, en partie basse et haute de la construction et celles domestiques, au milieu. La toiture terrasse accessible s’envisage, à l’instar de tous les projets, comme une pièce supplémentaire à ciel ouvert. À Cretas, en Espagne, la casa Solo (2013) est une enfilade selon un anneau carré de pièces totalement ouvertes qui s’ouvrent comme des balcons sur un vide central accueillant une piscine. L’ensemble surplombe un champs d’oliviers. La casa Guna (2014) édifiée, Pointe Llacolén au Chili, sur un terrain en pente en bordure d’un lagon, compense le manque d’espace horizontal par un plateau central
à l’air libre, formé par le dessus du socle de l’habitation. Cette fois, un couloir placé en première couronne autour de cette salle extérieure distribue l’ensemble des pièces, en porte-à-faux sur sa base de béton sombre. Pour ces deux maisons, le principe structurel est le même : les murs du patio carré, s’étendent sur leurs 4 côtés. Ils constituent alors des poutres Vierendeel depuis lesquelles le périmètre habitable est suspendu. Dans leur toute dernière livraison, la casa Nida (2016) à Navidad, la suspension est poussée à son paroxysme avec une géométrie exactement contraire à la gravité : les deux plateaux des niveaux supérieurs s’élargissent par rapport à celui posé au sol. Ainsi son dernier niveau, sans appui au sol visible depuis l’intérieur, se perçoit comme en totale lévitation avec la canopée pour vis-à-vis. Au fil des réalisations, la force de réflexion des architectes semble intarissable tant chaque projet donne lieu à une invention typologique, à même d’introduire de nouvelles manières de vivre. « Nous ne venons pas voir une œuvre d’art, mais le monde selon l’œuvre d’art » écrivait Merleau Ponty à propos de Cézanne. Cette citation du philosophe trouve sa transposition parfaite dans les constructions de Pezo von Ellrichshausen.
7 et 8 Poli house, Coliumo, Chile, 2005
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PERSPECTIVES : FOCUS CREE Toutes photos courtesy Tato architects / Ken’ichi Suzuki
Auteur : Sophie Trelcat
Maison Rokko Kobe Tato architectes
Sans limites Implantée sur les hauteurs du mont Rokko à Kobe au Japon et surplombant l’immensité du port, la maison dessinée par Yo Shimada, directeur de l’agence Tato, explore les relations de l’architecture à son environnement. D’aspect fragile, elle prend la forme d’une boite transparente sur laquelle est posée une grange en tôle ondulée. Le terrain d’accueil du projet a nécessité une construction entièrement manuelle…
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PERSPECTIVES : FOCUS CREE
Comment l’architecture peut-elle intervenir dans des paysages d’exception ? Telle semble être la question partagée par les auteurs des maisons Rokko et SaLo, ancrées dans des sites – urbain et sauvage - aux qualités totalement opposées. Implantée sur un terrain particulièrement pentu surplombant le port de Kobe, la maison Rokko, dessinée par Yo Shimada, directeur et fondateur de l’agence Tato en 1997, répond à la commande d’un célibataire de quarante ans. Celui-ci souhaitait pour son habitation une partie publique où il puisse bricoler sur ses vélos, accueillir ses amis et jouer de la musique - et une autre, privée et séparée. La demande était simple mais il souhaitait un lieu qui ne soit pas "trop dessiné".
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PERSPECTIVES : FOCUS CREE
Brainstorming Ayant séjourné longuement et de nombreuses fois sur le site, à toutes les heures de la journée, une question préoccupait Yo Shimada : « comment une architecture peut-elle ne pas impacter trop fortement un paysage tout en exploitant des vues magnifiques ? ». Par ailleurs se posaient des questions logistiques et techniques majeures : le terrain pentu, long et étroit, rendait impossible l’accès aux engins. Tout devait être réalisé manuellement, y compris le terrassement. La maison est un simple assemblage simple de pièces détachées ne dépassant pas 100 kg chacune, apportées puis montées sur place par les ouvriers eux-mêmes. S’inspirant des granges à grain d’Ukraine, des queenslanders australiennes, ces maisons sur pilotis ceinturées par une véranda extérieure, mais aussi des réservoirs surélevés photographiés par Bernd et Hilla Becher, la maison se résume à une construction métallique avec un toit à deux pentes – une silhouette répandue dans le quartier -, posée sur une boite entièrement vitrée. Ces trois références sont revendiquées par Yo Shimada, en particulier celle de la queenslander qu’il a déjà utilisée dans d’autres projets mais en la réadaptant et la réinterprétant à chaque fois.
Gracile beauté La légèreté de la maison, structurée par un squelette métallique fait de profilés en H de 100 x 100 mm, lui confère une beauté fragile notamment par la présence de vides qui sont autant de mises en danger : il en va ainsi des fines plaques métalliques de l’escalier à clairevoie et du garde-corps ceinturant l’étage, simple barre en acier galvanisé. À travers ce projet, Yo Shimada a le sentiment d’être parvenu à faire face à la particularité de cet environnement scénique où l’architecture et les différentes manières d’habiter décelables sur le territoire s’entremêlent…
Maître d'œuvre : Tato architects/ Yo Shimada Maîtrise d'ouvrage Privée Surface du terrain : 295.31m2 RDC : 56.00m2 Total surface habitable : 94.50m2 Livraison : 2011
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PERSPECTIVES : FOCUS CREE
… Édifiée sur la Pointe San Lorenzo au Panama, la SaLo house met à profit le panorama sans jamais encombrer son territoire d’insertion. Bien au contraire, la construction, ouverte et naturellement enchâssée dans la forêt tropicale, permet de recréer un écosystème détruit par l’agriculture. L’architecte Patrick Dillon, auteur et propriétaire de la maison souhaite en faire un cas d’école environnemental.
Maison SaLo Panama Ensitu Patrick Dillon architecte
Toutes photos courtesy Fernando Alda
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PERSPECTIVES : FOCUS CREE
L’esprit du lieu La maison SaLo édifiée sur le plus vieux rocher du Panama, datant de 71 millions d’années, sur la pointe San Lorenzo est une histoire au long cours. Après avoir aimé habiter dans une mansarde parisienne, l’architecte et propriétaire des lieux, Patrick Dillon s’était mis à rêver à un lieu sans limites. Architecte dans la ville de Panama, au sein de l’agence Ensitu, Patrick Dillon travaillait en 1997 à la construction d’un pont sur une rivière. Il passait ses week-ends à surfer à côté de Santa Catalina, une commune proche. Face à la beauté du paysage naturel, il imagina qu’il pourrait y trouver un terrain pour bâtir sa maison. Cinq années furent nécessaires pour l’acquisition d’une parcelle dont la beauté sauvage avait pour corollaire un accès difficile. Conçue en osmose totale avec l’environnement et les conditions du site, la maison destinée à une famille, est réalisée avec des matériaux disponibles sur place ; agrégats de pierre et de sable pour fabriquer les sols en béton et surtout, chutes de matériaux issus de la construction du pont menée par Patrick Dillon. Tout a été transporté par bateau et apporté à dos d’homme ou à l’aide de chevaux. D’une superficie de
250 m2, la maison prend la forme d’une large pièce commune rectangulaire. Ouvert sur ses 4 côtés, cet espace peut être transformé et protégé par des cloisons coulissantes en plaques de fibres de verre ondulée, glissant sur des rails métalliques qui en délimitent le pourtour. Une gigantesque toiture en tôle ondulée, semblable à des ailes d’oiseaux déployées dans le paysage protège l’espace domestique. Ce dernier est prolongé sur ses côtés par de larges decks en promontoires vertigineux sur le terrain, rendant perceptible l’épreuve du vide. Ces terrasses sont réalisées en bois provenant de la démolition de maisons alentours. Renaissance d’un écosystème De forme courbe, la toiture récupère l’eau de pluie dans une citerne… faisant par ailleurs office de piscine. Et c’est ici l’aspect clef de la construction : celui de contribuer à reconstituer un écosystème qui a été mis à mal par une agriculture destructrice. Stimulées par la présence de l’eau, de nouvelles plantations et arbres ont pris racine et plusieurs espèces animales en voie d’extinction s’y sont installées. Des panneaux solaires chargent des batteries pour l’éclairage et le fonctionnement
des équipements électroniques comme les ordinateurs. « La nature a poussé de manière gracieuse, tout comme le devrait l’architecture » en concluait Patrick Dillon. L’expérience lui a donné l’envie d’exploiter le site pour promouvoir des méthodes de construction durables. Il souhaite y convier des étudiants, architectes et scientifiques, de même que la population locale pour des échanges réciproques. Fitzcarraldo de l’architecture Malgré toutes leurs différences, ces deux projets menés à bien et brillamment, grâce à l’opiniâtreté de leurs auteurs, sortes de Fitzcarraldo modernes de l’architecture, convergent vers un idéal commun : celui de s’implanter de manière juste dans un territoire tout en traitant un programme domestique et en assurant une continuité de l’histoire de l’architecture. Poussant à l’extrême le projet moderne de dématérialisation, toutes deux éprouvent le vide et nous rappellent en cela la fragilité de la vie.
Maître d'œuvre et maître d'ouvrage : Ensitu Patrick Dillon Superficie : 250 m2 Livraison : 2015
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Casa Tobogan Madrid Z4Z4 AAA Rafael Beneytez Duran architecte
CREE
PERSPECTIVES : VERSUS
Mélange de genres Cloud House Fitzroy North Robert mac Bride and Debbie Ryan architectes Réalisées dans des zones géographiques aux antipodes, la Casa Tobogan dans la banlieue de Madrid (Espagne) et la Cloud House, à côté de Melbourne (Australie), sont deux maisons familiales déclinant la forme hautement symbolique du cercle. Toutes deux sont des exemples d’habitations hybrides proposant plusieurs univers au sein d’une même entité.
Visuels courtesy John Gollings photograph
Visuels courtesy Z4Z4 AAA / ImagenSubliminal (Miguel de Guzmán - Rocío Romero)
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PERSPECTIVES : VERSUS 98 / 99
Casa Tobogan Maître d’œuvre : Z4Z4 AAA, Rafael Beneytez Duran Eclairage : Ilumisa, Rafael Beneytez, Víctor Cano (z4z4) Paysagiste : Martín Toimil (Land30) Superficie : 512 m2 Livraison : 2015
Quelle est la signification des projets d’architecture dessinés à partir d’éléments archétypaux et réinterprétés de façon contemporaine ? Telle est une des questions soulevée par la Casa Tobogan et la Cloud House, deux lieux de résidence pour des familles, dont les formes audacieuses et les techniques constructives qui les sous-tendent se prêtent à des interprétations multiples. Implantée dans une zone résidentielle de la banlieue madrilène, la Casa Tobogan tire son nom de son terrain d’implantation en pente et répond aux multiples souhaits d’une famille composée d’un couple avec trois enfants. Non conventionnelle et ayant connu l’expérience des grands voyages, la famille désirait une habitation à même d’incarner les divers scénarios de leur vie domestique, de représenter leurs déplacements dans le monde entier et de traduire leur désir de vivre dans un jardin. Toutes ces demandes ont été prises en compte par les architectes de l’agence Z4Z4AAA à travers deux maisons juxtaposées et séparées par un vide de la hauteur d’un niveau. Mettant en scène de manière visible les déplacements entre les deux parties d’habitation, cet espace central quasi vide mais pourtant majeur, assure le lien de l’ensemble ; il sert d’entrée et de parking tout en jouant le rôle de régulateur thermique.
Underground La partie basse de la résidence est encaissée dans le sol et elle est constituée de deux boîtes de béton parallèles dont les grands côtés sont des parois de verre. Séparés par un patio, ces volumes sont cadrés par deux jardins aux atmosphères opposées : au sud, une grande pelouse face à la piscine symbolise le bien-être. Au nord, les roches et la végétation sauvage, évoquent les jardins en friche et renvoient éventuellement aux parts plus sombres de chaque être humain. Contenant les espaces de séjours collectifs et la cuisine, ce niveau accueille les activités les plus quotidiennes. Au-dessus, en lévitation sur ses pattes d’acier, la partie privée toute en légèreté, adopte une forme et une matérialité totalement différentes. Son plan est fait de trois larges cercles dont l’enchainement des uns avec les autres rappelle un mécanisme d’horloge.
Un profil de nuage Com me son nom l’indique, la Clou d House à Fitzroy North, une commune à 4 km de Melbourne, utilise l’association de plusieurs cercles pour former un nuage, perceptible en volume. De taille nettement plus modeste, la construction de plan rectangulaire est l’extension d’une maison classique edwardienne du début du siècle dernier. Depuis la rue, rien ne laisse présager la surprise provoquée par le nouvel édifice planté à l’arrière dans le jardin. Le propriétaire ne souhaitait pas perturber le caractère historique du quartier ni celui de la maison d’origine. Remis à neuf, l’intérieur de cette dernière est simplement repeint en blanc. Seul, le sol du couloir, recouvert d’une moquette pop aux motifs
fleuris vivement colorés, perceptible dès l'ouverture de la porte, annonce une habitation peu commune. Atmosphère pop Un premier volume carré, contenant la cuisine, prolonge la maison historique. Traité comme un gigantesque mobilier, cet élément en bois peint en rouge vif est le pivot de l’ensemble. En effet, il assure la jonction avec le nuage qui accueille la grande pièce principale de la maison. Cette dernière est donc constituée de trois séquences successives débouchant sur un deck semi couvert face à la piscine. Ce volume dont la structure allie l’acier et le bois est habillé intérieurement de longues lattes en gommier, un bois australien de construction particulièrement dur. Le matériau recouvre de manière continue le sol, les murs et les plafonds arrondis du nuage ce qui lui apporte son aspect unitaire. Du point de vue structurel, le volume reprend le système constructif classique d’une voûte en berceau. À l’extérieur, il est habillé de tôle ondulée. Depuis la rue jusqu’à la piscine, l’habitation propose donc des univers différenciés et chaleureux. Des déambulations dans la longueur sont possibles depuis les espaces intérieurs ou en empruntant les chemins extérieurs de chaque côté de la maison. Pour la famille commanditaire du projet, le nuage est un symbole protecteur et de convivialité et la place centrale accordée à la cuisine est autant d’invitation à recevoir et partager. Proposant des univers typés et des modes de vie adaptés à chaque famille, les deux réalisations montrent combien l’univers privé de la maison rend possible l’expérimentation formelle et que cette dernière fait sens. L’une verse dans le postmoderne, l’autre effleure le postmodernisme, mais toutes deux sont pétries d’humour, un trait faisant parfois cruellement défaut dans le domaine de l’architecture.
Photos courtesy Z4Z4 AAA / John Gollings
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PERSPECTIVES : VERSUS CREE
Des interprétations Les interprétations sont multiples : les cercles en engrenage semblent s'animer d'un mouvement perpétuel. Ils peuvent aussi bien être associés à l’esprit de nomadisme, évoquant la yourte ou le chapiteau. Ils s’affichent alors en opposition vis-à-vis des volumes rectangulaires du rez-de-chaussée, lesquels imposent par leur forme des directions cardinales et des repères. De même, cette figure ronde évoque encore l’idée de rassemblement ou de la convivialité. Traité de manière évanescente voire céleste, avec ses habillages de verre, de métal ondulant perforé et d’acier inox miroir, ce niveau flottant dévoile clairement sa structure d’acier portée par les dalles et poteaux de béton de l’étage enfoui. Pour les architectes, il s’agissait à travers cette réalisation de questionner la logique porteuse en architecture, de manière justement à éviter d’envisager la gravité comme une forme d’architecture. Dans la Casa Tobogan, la structure et la recherche de la légèreté deviennent une matière à penser sans jamais perdre de vue une organisation domestique singulière à organiser en parallèle.
Cloud house Maître d’œuvre : Robert McBride and Debbie Ryan Superficie de l’extension : 70 m2 Superficie totale : 220 m2 Livraison : 2012
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Le bon sauvage à Monterrey
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PERSPECTIVES : GRAND ANGLE
Auteur : Sophie Trelcat
Casa del Bosque San Pedro Garza García Tatiana Bilbao architecte
Tous visuels courtesy Tatania Bilbao © Rory Gardiner
Implantée dans une zone de forêt tropicale, dense et pentue, en périphérie de la grande ville de Monterrey au Mexique, la Casa del Bosque envisage le programme domestique d’une façon pour le moins singulière : éclatée en trois volumes indépendants dispersés sur le terrain, l’habitation est une confrontation permanente entre l’état sauvage et celui civilisé.
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PERSPECTIVES : GRAND ANGLE
Storytelling, le livre de Christian Salmon publié en 2008, montrait combien l’époque aime les histoires. L’architecture, rompue à la communication, n’a pas échappé au syndrome : faire acte d’architecture c’est « raconter une histoire ». Cela fait sens à condition de viser au delà de la seule démarche marketing. La Casa del Bosque, dessinée par l’architecte Tatiana Bilbao, est un exemple probant des possibilités narratives de l’architecture. Le site du projet se trouve en pleine forêt tropicale ; c’est cependant une zone résidentielle, toute proche de la ville de Monterrey, dans le centre ouest du Mexique. Corps à corps avec le site De caractère sauvage, la végétation forme une épaisse couche d’arbres et de bosquets. La cliente souhaitait faire bâtir sur ce vaste terrain montagneux, une maison de week-end pour sa famille. Sa demande était concise : faire coexister le projet avec le site. Tatiana Bilbao, qui s’est fait remarquer en France en obtenant le Global Award for Sustainable Architecture en 2014, mène une recherche permanente sur une architecture à même d’ouvrir de nouveaux développements économiques et culturels et de questionner le capitalisme global. Missionnée sur le projet, elle a proposé une fragmentation des fonctions domestiques au sein de trois différents volumes, occupant chacun une partie du site. Malgré la dispersion, une rigueur et une unité d’ensemble sont perceptibles dans l’implantation. Un périmètre carré virtuel en constitue le cadre et les éléments bâtis en occupent trois angles. Ces dispositions accueillent respectivement les parties collectives avec séjour et cuisine, puis deux autres privées, avec la chambre des parents et celle des enfants ou des amis.
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Le bon sauvage Proposant une pratique de l’espace domestique hors du commun et surtout proche de la nature, le passage de l’une à l’autre des parties de la maison se fait en passant dans la forêt. Ainsi les habitants passent en permanence de l’état sauvage à celui civilisé, hyper connecté, bénéficiant de toutes les commodités dans les zones de domesticité protégées. La prise en compte du site est totale : les choix d’implantation dans les parties les moins plantées ont été déterminés de manière à épargner la végétation. De même, les matériaux employés se fondent totalement avec la nature sans jamais sombrer dans un quelconque mimétisme.
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PERSPECTIVES : GRAND ANGLE CREE
Une maison caméléon La zone consacrée à l’espace social est placée au niveau le plus plat du terrain. C’est un simple volume avec une toiture à deux pentes. Structurée de métal, cette première maison a la particularité d’être habillée d’une paroi de verre double dont la partie extérieure est en miroir. Dans le site, ce matériau simple produit un effet démultiplié : de jour les reflets des arbres dans les miroirs la font disparaître, tel un caméléon prenant la couleur de son support, et seule apparaît la plate-forme de la terrasse d’accès en terre rouge. La nuit, la maison éclairée, irradie comme un feu dans la forêt. De grandes portes ouvrent largement le séjour sur le terre-plein, comme une invitation à la contemplation depuis le canapé ; l’habitation devient un pavillon d’observation de la forêt tropicale. Habitat troglodyte En contrebas, les deux chambres et salles de bains, sont contenues dans un parallélépipède qui est, par contraste, enfoui dans la pente. Réalisée en terre rouge, un matériau traditionnel des pays tropicaux, elle prend, par sa texture et son implantation, l’allure
d’un habitat troglodyte. Les espaces dans la pente sont mis à profit pour des rangements. Quant au troisième volume, qui sera la prochaine étape du projet, il sera surélevé sur pilotis. Concernant les deux réalisations achevées, le travail sur la matière est très présent : la tuile en terre cuite dite Canal, traditionnelle au Mexique, est utilisée mais son profil en accent circonflexe a été spécialement dessiné pour la maison. De plus, déclinée de manières différentes, elle en explore les diverses possibilités structurelles. Dans l’habitation des enfants, les tuiles, protégées par un vernis mat contre l’humidité, habillent les murs des salles de bains. Traversées par des tiges métalliques structurelles, puis assemblées avec du béton, elles deviennent murs porteurs. Dans l’espace collectif, elles adoptent un statut ornemental et sont montées en claustras, plus ou moins ouverts, pour séparer sans occulter la lumière et pour laisser l’air circuler. À l’extérieur, elles stabilisent les terrasses. Dans chacune des configurations, leurs creux sont remplis d’une couche de terre, prélevée sur le site, plus ou moins profonde qui en constitue la finition extérieure visible.
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PERSPECTIVES : GRAND ANGLE
Maîtrise d’ouvrage : Privée Maître d’œuvre : Tatiana Bilbao, Mexico Superficie totale : 480 m2 Livraison : 2016, en cours
Un ascétisme volontaire Dans les chambres, des contreplaqués bruts recouvrent les plafonds. La réunion de ces matières et le traitement des détails traduisent un ascétisme volontaire bien que le dessin et la mise en œuvre particulière de chaque élément relèvent d’un luxe raffiné. Architecte remarquée à la dernière biennale de Chicago par un projet d’habitat abordable à 7500 euros, Tatiana Bilbao témoignait de ce même souci du détail soigné et du plan élaboré. À Monterrey, la Casa del Bosque résout à merveille l’équation nature et culture. Cette réalisation montre par ailleurs que des idées fortes sur l’architecture peuvent se formaliser à l’aide de géométries très simples. En l’occurrence, le travail d’analyse topographique poussée favorise la simplicité des volumes et l’architecture est servie par l'extraordinaire exploitation des matériaux. Un choix d’évidence.
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Leçon d’équilibre
Collage architectural et fonctionnel adoptant une écriture brutaliste coordonnée à l’atmosphère urbaine Paulista, le projet de l’agence PAX.ARQ oppose à de multiples contraintes un énigmatique voile de béton incliné ; un élément qui transforme le bâtiment en sculpture contemporaine industrielle.
Tous visuels courtesy Pax.ARQ ©Bruno Candiotto
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PERSPECTIVES : FOCUS
Auteur : Amélie Luquain
LA CASA OFICINA São Paulo PAX.ARQ architecte
PERSPECTIVES : FOCUS
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Campant hardiment sur un coin de rue du quartier de Pinheiros à São Paulo (Brésil), ce bâtiment aux allures minimalistes déployant une composition géométrique tendue a été conçu pour la société Tecnomec, une entreprise qui enseigne et pratique la mécanique automobile. Occupant un terrain de 260 m2, l’édifice répartit différentes fonctions sur trois niveaux : un garage automobile au rezde-chaussée, comportant une partie lavage et une salle de dynamomètre pour l’essai des véhicules. S’y superpose une école privée au premier étage, qui comprend salle de classe, service, et bureau d’accueil. Enfin, on retrouve au dernier niveau l’appartement du propriétaire du garage et de l’école, dans un programme mixte qui réinvente, de fait, la notion de travail à domicile ; à moins qu’il ne réactualise la typologie classique du logement au-dessus du garage. Chaque niveau se singularise par sa matérialité et sa volumétrie, habillé du bas vers le haut par des persiennes en aluminium, du béton banché ou des caillebotis. Associés aux balustrades en plaques d’aluminium, les matériaux dessinent une peau monochrome grise et neutre. L’approche minimaliste se prolonge à l’intérieur, où les carreaux de sol gris lumineux se juxtaposent habilement au bois chaud de l’escalier droit, parfois découvert, parfois enserré entre deux murs de béton.
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Maître d'ouvrage : Tecnomec Maître d'œuvre : PAX.ARQ Structure : Telecki Arquitetura de Projetos Paysagiste : Marcel Steiner Installations (Electricité, Climatisation, Fluides) : Grau Engenharia Maçonnerie : SBN Engenharia Construções e Acabamentos
Consultant pour les sols : Apoio Assessoria e Projetos de Fundações Menuiseries métalliques : Montart Esquadrias Metálicas Acoustique : SPR Divisórias Articuladas Lumière : Reka Surface du terrain : 260m2 Livraison : 2015
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PERSPECTIVES : FOCUS CREE
Élément capable Le béton est un élément essentiel du projet, non seulement parce qu’il est utilisé en structure mais surtout parce qu’il forme un voile incliné en façade ouest. Conférant une identité forte au projet, cet "élément capable" est façonné par ce que Lina Bo Bardi appelle les substances, c’est-à-dire les matériaux que sont notamment l’air et la lumière, et remplit différentes fonctions. D’une part, son pan incliné crée une limite visuelle entre les domaines publics et privés, tout en protégeant la salle de classe de la lumière directe forte. D’autre part, il favorise la ventilation naturelle, générant une circulation d’air entre l’arrière de la parcelle et la rue. Enfin, il protège aussi de la pollution sonore, atténuant les bruits de la circulation. Plutôt que de se fondre dans le contexte - un quartier en devenir à l’emplacement d’une forêt de pins dense -, l’ensemble compose un point focal sculptural. Redents, renfoncements et creux modèlent la volumétrie de la construction. Par endroit, la façade se place en retrait, libérant des terrasses extérieures, à d’autres, elle est en porte-à-faux, abritant un espace urbain qui favorise les rencontres. Manifestation primitive de ce qu’une construction peut dire, la Casa Oficina, sous ses dehors brutalistes, accueille « l’imprévisibilité de l’occupation humaine, permettant la subversion des conceptions initiales du projet » ; un sujet cher aux architectes.
Photos courtesy Repossi / Cyrille Weiner
matières réfléchies
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6 aménagements pour APC Laurent Deroo architecte
Entretien avec : Laurent Deroo Auteur : Olivier Namias
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Schüco DR
FIGURE DISCRÈTE DE LA SCÈNE ARCHITECTURALE, LAURENT DEROO A RÉALISÉ EN 15 ANS DE NOMBREUSES BOUTIQUES POUR LA MARQUE APC. CETTE COLLABORATION AU LONG COURS LUI A PERMIS DE DEVELOPPER UNE APPROCHE PROJECTUELLE ORIGINALE, QU’IL A APPLIQUÉE À D’AUTRES PROGRAMMES. L’ARCHITECTE, QUI FUT DANS UNE PREMIÈRE VIE DÉCORATEUR DE CINÉMA, REVIENT SUR SON TRAVAIL DANS L’ARCHITECTURE COMMERCIALE ET LES RESSORTS PARTICULIER QUI LE SOUS-TENDENT.
© Taiyo Watanabe
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : INTERVIEW
ÉLÉGANCE FRUGALE
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1, 2, 3, 4 et 5 APC Melrose Place, Los Angeles
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Tous visuels ©Taiyo Watanabe
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : INTERVIEW
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CREE Vous avez travaillé dix ans dans la conception de décors pour le cinéma et depuis 2000 vous êtes revenu à l’architecture et à la conception d’appartements, de maisons, mais surtout de boutiques. Voyez-vous des liens entre ces deux univers, ou sont-ils totalement séparés ? Laurent Deroo Je conçois mes projets de boutiques comme un architecte, non comme un décorateur de cinéma ou un designer, même si mon expérience du cinéma transparaît toujours. Dans le fond, quelle est la finalité d’un décor de film ? C’est de raconter quelque chose des personnages, traduire des caractères et des ambiances en mettant des éléments en perspective, avec pour outils, le choix des textures, des couleurs, des transparences ou des embrasures qui masquent ou découvrent des parties de l’espace montré... Autant de notions que je mets au service du projet d’architecture, au travers de séquences de mouvement, de travellings, de plongées et contre-plongées, et ce, dès le premier croquis. J’essaye de m’imaginer à la place du client, de comprendre comment il parcourrait un lieu, comment il en sortirait. Je suis très soucieux d’éliminer les configurations en cul-de-sac, trop souvent présentes dans l’architecture commerciale, car j’estime qu’elles vont à l’encontre de la fluidité de l'espace et des corps. Je veux faire en sorte que l’on ne découvre pas tous les aspects d'un lieu au premier coup d’œil. J’ai tendance à fractionner les boutiques en séquences, ce qui m’a conduit à recourir aux contrastes : contrastes de matériaux, de volumes, de luminosité, une stratégie toujours efficace lorsque cherche à basculer d’une séquence à une autre, somme toute une forme assez proche du montage cinématographique.
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Pour ma part, l’imperfection m’attire beaucoup. Pour revenir au cinéma, j’ai toujours trouvé un grand intérêt aux envers du décor, aux structures bois des châssis, qui lorsqu’elles sont bien réalisées, deviennent beaucoup plus parlantes que le décor lui-même. J’ai transposé ça très tôt dans mon travail d’architece dans plusieurs projets de boutiques APC, à Harajuku, au Japon, Séoul, etc. Montrer le dos, l’ossature, donne l’opportunité d’une matérialité.
6 APC Harajuku, Tokyo 7 APC Paris Royale 8 APC Sydney
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : INTERVIEW
CREE Les décors de cinéma comportent une dimension factice, de simulacre, qui a pu être critiquée par Koolhaas. Comment passe-t-on du faux, du temporaire, à l’univers plus pérenne de l’architecture, où aucun accessoiriste ne viendra réparer la patère qui se décroche, la porte malmenée par un usager ? L.D. J’ai surtout collaboré avec des réalisateurs qui avaient des démarches d’auteurs, recherchant des univers esthétiques singuliers. La question n’était pas de savoir si telle tasse ou décors seraient jolis à l’image mais plutôt si la sensation exprimée par l’espace ou l’objet correspondait à l’atmosphère de la séquence. J’évoluais avec une approche un peu abstraite et peu exploitée du décor comme personnage, tenant plus de l’art contemporain que du parc d’attractions, de la reconstitution historique et ses faux boulons ou l’imitation de rouille très valorisés dans le cinéma français, qui s’intéresse très peu à la représentation de l’espace dès qu’elle ne touche pas à la reconstitution historique.
© Courtesy LDA
© Terence Chin
© Olivier Placet
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CREE Pourriez-vous développer cette notion ? L.D. Cette problématique de la matérialité ne concerne pas que l’aménagement de mes projets de boutiques. Elle me paraît centrale dans la question des projets et des façades contemporaines, dont la peau peut parfois être considérée comme des décors. Pour redonner de la substance à ces parois qui tendent vers l’évanescence et l’immatérialité, on rapporte des éléments , des double ou triple peaux, censés réintroduire une certaine forme de matérialité, alors que celle-ci réside intrinséquement dans ce qui est en arrière-plan, dans ce qui porte, ce qui soutient, dans la texture de ce qui n’est pas considéré comme noble. C’est une idée difficile à transmettre, que d’envisager que la matérialité puisse résider dans les choses non nobles, dans la présence physique des éléments. Plus on interpose de filtres entre nous et les choses, plus on s’en éloigne. Dans mes projets, je cherche à éviter les artifices en restant ambitieux sur la présence des choses, des espaces, des matières. C’est une façon d’exprimer des valeurs et des qualités morales à travers le projet, une manière de s’inscrire dans un mouvement de remise en question de l’immatérialité qu’on perçoit aussi à travers mon intérêt pour les matériaux massifs et donc, durables.
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CREE Le soin apporté à vos projets semble à mille lieues de cette “scénographie de l’imperfection” que vous revendiquez. L.D. Je ne me situe pas dans l’esthétique du bricolage et cela ne m’empêche pas de voir partout des imperfections dans mes projets livrés ! Mon abécédaire projectuel est très réduit. Je conçois les objets et les espaces en les pliant, en les assemblant, en les rapprochant les uns des autres à travers des registres d’opposition : le minéral et le bois, le lourd et le léger, le rugueux et le lisse, etc. Ces dichotomies peuvent paraître très basiques, elles sont opérantes dans un contexte où la qualité de réalisation et les savoir-faire sont de plus en plus faibles. Faire un assemblage de bois aujourd’hui est un véritable enjeu : il faut trouver le menuisier qui saura l’exécuter sans basculer dans le maniérisme de l’artisanat d’art. Les artisans d’art conservent un savoir-faire mais gardent des a priori esthétiques liés à une culture de la reproduction, du faux, et s’intéressent rarement à nos demandes d’assemblages contemporains mais très bien exécutés. Trouver l’interlocuteur correspondant à votre niveau d’exigence sans verser dans la pièce unique ou l’œuvre d’art étant très compliqué, j’ai choisi de me concentrer sur des éléments basiques que l’on met vraiment en scène. Puisqu’on met de
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : INTERVIEW
l’énergie dans une fabrication - un plafond, une paroi, un présentoir - autant la montrer : c’est en cela que je qualifie mon approche de low cost. J’essaye de mesurer l’énergie que l’on va déployer, de choisir les endroits où l’on met la matière grise, où l’on met du travail d’artisan ou de constructeur... C’est cette matérialité là que j’expose - sans verser dans le constructivisme année 80 - ni le culte du high tech du boulon. Lorsque l’on développe une mécanique particulière pour un portant, ce n’est pas seulement pour magnifier un assemblage mais avant tout pour transformer de espace. CREE Peut-on vraiment, au sujet de votre travail avec APC, parler d’une démarche low cost ? L.D Que ce soit au cinéma ou avec APC, j’ai toujours commencé avec de tous petits budgets, ce qui m’a conduit à développer un grand intérêt pour l’économie du projet. Pour APC, les budgets et les ambitions ont grandi avec le client. Les budgets sont devenus plus confortables tout en restant très en dessous de ce qui se fait ailleurs dans la mode, où l’on assiste à une surenchère des coûts. Des entités comme LVMH ou Kering, pour ne citer qu'elles, mobilisent des budgets auxquels je n’accéderai jamais. Il faut que je propose une autre philosophie de l’architecture commerciale et j’ai eu la chance de pouvoir la développer avec un interlocuteur comme Jean Touitou d’APC, pour lequel j’ai aussi réalisé plusieurs projets à vocation résidentielle et tertiaire. Avec APC, j’ai eu la chance qu’on me demande progressivement de participer à l’évolution de l’identité de la marque, de remplir un rôle de directeur artistique dépassant largement les problématiques esthétiques ou fonctionnelles sur la disposition d’étagères ou de portants.
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9 à 13 APC Downtown Los Angeles
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Photos © Taiyo Watanabe
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CREE Qu’est-ce qu’a permis de développer cette relation privilégiée avec ce client, pour lequel vous avez réalisé près de 80 projets ? L.D. D’abord la confiance réciproque sur la durée. Ensuite mon travail pour APC va à rebours des usages en vigueur dans l’architecture commerciale. D’abord, je suis impliqué dans le projet dès le choix d'une boutique, d'un emplacement et je peux même donner un avis négatif sur l’achat d’un local dans lequel je sens que l’on n’arrivera pas à exprimer l’identité de la marque par l’architecture. Ensuite, nous n’avons décidé très tôt qu’il n’y aurait pas de concept, ce qui revenait à se tirer une balle dans le pied à chaque nouveau projet mais à permis de faire évoluer progressivement l’identité architectecturale de la marque, sans heurt. Au niveau de la temporalité, vous évoquiez des temps de chantier de deux mois, je demande pour ma part à ce qu’on me laisse trois mois d’études, ce qui est beaucoup pour une simple boutique, certains projets plus ambitieux demandant plus de temps. Nous tenons à ne pas étirer le temps de conception, par souci pour notre commanditaire qui doit aussi diffuser des collections et doit donc faire face à des enjeux financiers. Nous savons aussi qu’un projet qui s’éternise finit souvent par s’enliser : nous en avons fait l’expérience avec plusieurs projets de maisons individuelles. Si nous avons pu développer des relations avec d’autres clients sur ces bases temporalité minimale, recherche conjointe d’identité etc. -, il faut bien reconnaître que dans ce secteur, cette collaboration est contre-modèle.
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14, 15 et 16 APC Séoul
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Un ouvrage en préparation retrace la collaboration de Laurent Deroo avec APC APC & LAURENT DEROO ARCHITECTE, 2000-2015. Auteur et édition : Laurent Deroo Architecte. Distribution: libraires d'architecture et boutiques APC, disponible partir d'octobre 2016
CREE comment adaptez-vous cette démarche très particulière au service de clients privés, et de projets de maisons, d’appartement ? Quelles sont les similitudes et les divergences ? L.D. J’essaye d’abord de travailler avec des gens qui ont les mêmes attentes : je les interroge, sur leur goût, j’essaye de cerner leur personnalité, leur sensibilité... Dans les projets commerciaux comme dans les projets privés, je développe une stratégie que je définirai comme une stratégie de la friche : je pense qu’il faut laisser des terrains neutres et poser des choses très fortes pour laisser des parties en friche - pas sans travaux mais en friche d’appropriation -, laissant une certaine liberté au maître d’ouvrage. Plutôt que de réaliser une architecture totale, s’occupant de dessiner l’espace à 360° dans ses moindres détails - une attitude que je trouve aussi oppressante qu’ingérable d’un point de vue de l’économie du projet - je préfère concentrer mes efforts sur quelques points précis qui me semblent cruciaux. Cette démarche fonctionne aussi bien pour les boutiques que pour les projets privés. Elle produit, entre des pôles très définis et le reste de l’espace, des mises en tension que je trouve très fertiles. Cela permet de passer d’un monologue esthétique de l’aménagement à un dialogue du projet et des usages. Je n’aime pas l’architecture du monologue !
Photos © Courtesy APC&ALAND
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Boutique Repossi Place Vendôme, Paris OMA architectes
DE L’ALU POUR L’OR
Photos courtesy Repossi / Cyrille Weiner
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : PROJET
Auteur : Olivier Namias
Petit joaillier parmi les géants de la place Vendôme, Repossi, maison fondée en 1920 à Turin et monégasque depuis 1979, a choisi de se distinguer par une boutique horsnorme, compensant par le décor ce qu’elle ne peut offrir en taille. Le lieu de dimensions réduites a été repensé par l’OMA, qui livre ici son deuxième commerce parisien après le restaurant le dauphin dans le XIe art. Point commun entre ces deux établissements aux vocations bien distinctes, l’importance des moyens déployés - marbre sur panneaux nid d’abeille pour le cétacé gourmand, aluminium et verre miroir pour les structures diamantés. La joaillerie s’articule sur trois niveaux totalisant 90 m2 : un rez-de-chaussée vitrine, un sous-sol, et un étage, un peu plus étendu, reprenant la surface d’anciens bureaux. A chaque étage correspond un rythme d’achat : rapide en RDC, plus posé en étage, et lent au soussol, ou le client doit pouvoir faire son choix en toute tranquillité. Colonne vertébrale du lieu, l’escalier occupe les deux tiers du rez-de-chaussée dont la surface ne doit pas excéder les 30 m2. L’élément est si imposant qu’OMA en a fait le pivot d’une sorte de spectacle : les murs de cages sont recouverts d’un lambris aluminium, qui s’avèrent en fait n’être que la face visible d’un système mobile similaire à celui des panneaux d’affichage publicitaire « trivision ». La paroi peut présenter trois aspect, l’un comprenant des petits présentoirs, l’autre un verre miroir, le dernier devant pouvoir servir d’écran. Il est possible de ne pivoter les lames que de 90° pour obtenir un effet de parois en relief, au reflets démultipliés. L’aluminium et le verre miroir règnent sur l’espace, effaçant presque des présentoirs volontairement discrets. Au sol, Koolhaas a réemployé la mousse d’aluminium utilisée à la fondation Prada, en en bouchant les anfractuosités avec une sorte d’injection plastique. A l’étage, le sol et plafonds sont en aluminium brossés. Quant aux miroirs, ils sont plus un instrument de texture qu’un dispositif d’élargissement spatial : nous ne sommes pas à l’American Bar d’Adolf Loos, ou ils sont utilisés pour donner une impression de grandeur dans un espace minuscule. Teintés dans des couleurs unis ou dégradées, ils laissent planer un doute quant à la matérialité de l’ensemble, déjà chargé de reflets en pagailles.
Repossi, 6 place Vendôme, Paris Maîtrise d’ouvrage : repossi Maîtrise d’œuvre : OMA - Ippolito Pestellini Laparelli/chef de projet Francesco Moncada. Architecte associés : DATA architectes
BET Structure : Batiserf BET Fluides : Louis Choulet Panneaux Trivision : Goppion. Présentoirs fixes : Sice-Previt. Conception des miroirs : Sabine Marcelis Studio.
Les présentoirs ont été dessinés par OMA, le mobilier courant est signé Donald Judd, une passion de Gaia Repossi, directrice de la marque, dont les études aux Beaux-Arts ont éveillé cette sensibilité qui l’a conduite à engager Koolhaas. Le Pritzker aurait emprunté un peu de ce minimalisme à l’artiste américain, l’aménagement parfois extrême de la boutique n’en aurait pas souffert, tant reste l’impression qu’il était possible d’en dire autant avec moins de moyens.
Toraya Paris DGT architectes
MÉTISSAGE PÂTISSIER
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : PROJET
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Auteur : Olivier Namias
TORAYA EST DEPUIS QUATRE SIÈCLES UN MAÎTRE INCONTESTÉ DU WAGASHI, PÂTISSERIE TRADITIONNELLE JAPONAISE. LE NOUVEL AMÉNAGEMENT DE SA BOUTIQUE PARISIENNE VEUT TRANSCRIRE EN ESPACE LE RAFFINEMENT SUBTIL DE CET ART CULINAIRE. LE PROJET SUIT LA PHILOSOPHIE DE SON MAÎTRE D’OUVRAGE, ET RÉALISE LUI AUSSI « UNE ARCHITECTURE JAPONAISE AVEC DES INGRÉDIENTS FRANÇAIS ».
Tous visuels courtesy Takuji Shimmura
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : PROJET
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à cette délicatesse, refléter le raffinement des wagashi. Il devait aussi, à l’image de son maître d’ouvrage, utiliser des matériaux locaux pour réaliser un espace japonais. Cette contrainte se traduit par l’emploi de chêne scié dans l’arrière-salle, d’enduit et de mobilier, tous réalisés par des entreprises françaises.
Fournisseur officiel de la cour impériale depuis le 16e siècle, Toraya a ouvert sa première pâtisserie à Kyoto avant d’essaimer dans tout l’archipel, où il possède aujourd’hui 80 points de vente. Hors du Japon, il n’y a qu’à Paris que l’on trouve une boutique à son enseigne, rue Saint-Florentin, entre La Concorde et la place Vendôme. La pâtisserie-salon de thé a ouvert en 1980. Une architecte japonaise avait réalisé le premier aménagement du lieu, complètement transformé par Sylvain Dubuisson en 1997. L'actuel propriétaire voulait rénover son commerce pour fêter ses 35 ans de présence parisienne. Plusieurs architectes furent consultés, dont l’agence DGT, qui compte parmi ses trois associés un architecte japonais, Tsuyoshi Tane.
DGT fut retenue par le maître d’ouvrage, désireux de travailler avec un interlocuteur à même de comprendre les subtilités de la culture nippone. Subtilités qui s’expriment aussi dans sa pâtisserie. Déconcertante pour un Français, la pâtisserie japonaise ou wagashi joue sur les formes, les textures, les couleurs, autant - sinon plus - que sur le goût. À chaque saison correspond un type de pâtisserie, nommée d'après une image poétique, comme « célébration à la lumière de la lune », une manière de flatter l’ouïe dans un art culinaire qui entend s’adresser aux cinq sens. Toraya propose à ses clients différents types de wagashi, des créations récentes ou puisées dans une bibliothèque de plus d’un millier de recettes. Le projet de DGT voulait faire écho
Design global Si le qualificatif de pâtisserie appliqué à l’architecture renvoie généralement aux objets chargés et prend une connotation péjorative, ici, la pâtisserie architecturale rime avec minimalisme. Les parois ont été passées à l'enduit blanc et le sol en travertin clair est calepiné à la façon d’un parquet. Toutes les intersections entre parties verticales et horizontales sont raccordées par des angles arrondis, une façon d’adoucir les confrontations et fondre les surfaces en un tout. L’enduit présente de très légères variations de texture, laissant percevoir une matière plus riche que ne l’aurait apporté un revêtement complètement lisse et net. L’aménagement maintient un difficile équilibre entre continuité et légère hétérogénéité des surfaces : l’entreprise chargée d’appliquer l’enduit a cherché à masquer les joints apparaissant inévitablement sur les parois et nécessitant plusieurs jours de travail pour être recouverts. L’enduit a ensuite été protégé par un vernis mat indécelable. L’éclairage est intégré dans un plafond suspendu terminé latéralement par deux gorges lumineuses. Celles-ci dissimulent des ouvertures pour l’évacuation de la chaleur produite par les spot LED, évitant ainsi l’insertion d’une climatisation qui aurait contraint à diminuer une hauteur sous-plafond déjà réduite pour ce type de programme. La façade ouvre directement sur la salle, reliant le salon de thé à la rue sans le filtre d’une vitrine d’exposition. Déclinaison des thèmes de la fusion et de l’arrondi, un verre courbe crée un renfoncement pour la porte d’entrée. Les architectes ont également dessiné le mobilier : le plateau des tables imite une des grandes spécialités de Toraya, le yokan au chocolat. Il est composé d’une base en bois teinté au haricot rouge, un des ingrédients de base des wagashi, puis recouvert d’une résine qui lui donne sa brillance. Les chaises ont aussi été dessinées spécialement pour le magasin. Une des tables occupe la moitié de la salle, proposant aux clients venus déjeuner de s’assoir en compagnie d’autres convives, et éventuellement, de lier connaissance. Un design global, alliant aménagement, savoirfaire artisanal, rencontre des cultures et changement des usages.
Maître d’ouvrage : Toraya Maîtrise d’oeuvre : Dgt, Dorell.ghotmeh. tane/ Architects, Paris Surface : 125 m² Livraison : 2015 Construction : A.R.T.I.S
2 appartements Paris AAVP architecte
UNE CABANE CHEZ HAUSSMANN
LA RESTRUCTURATION DE DEUX APPARTEMENTS AU CENTRE DU PARIS HISTORIQUE DONNE À L’AGENCE D’ARCHITECTURE VINCENT PARREIRA L’OCCASION DE TRAVAILLER À LA PETITE ÉCHELLE DANS UN CONTEXTE EXCEPTIONNEL.
Toutes photos courtesy Vincent Parreira / Luc Boegly
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : RÉHABILITATION
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Auteur : Olivier Namias
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : RÉHABILITATION CREE
Malgré ses déterminismes formels et constructifs, le bâti haussmannien se montre d’une plasticité remarquable, supportant des changements d’usages à répétition, parfois, il est vrai, au prix de lourdes interventions. Dispositif central du Paris d’Haussmann, le quartier Opéra-Madeleine s’est transformé sans changer de visage : ainsi, le 17 du boulevard des Capucines est occupé par un vaste programme de bureau dernier cri. Quelque numéros plus loin, l’atelier d’architecture Vincent Parreira vient de convertir un atelier de photographie du XIXe siècle en logements. Si les locaux ont une surface bien plus modeste que le géant tertiaire voisin, les travaux restent conséquents. Deux membres d’une fratrie sont les maîtres d’ouvrage de ces deux appartements contigus partageant une même écriture architecturale pour une occupation temporaire. On accède à ces logements prestigieux par l’escalier de service et le couloir menant aux chambres autrefois réservés aux domestiques, autre signe de bouleversement des usages et des hiérarchies des circuits de distribution si chers à la bourgeoisie du Second Empire. Chaque appartement est en duplex, les chambres et salles de bains occupent le niveau bas, l’espace de réception comprenant salon et cuisine étant placé au niveau supérieur, sous la verrière de l’ancien atelier de photographe. Le niveau supérieur est traversant dans les deux appartements. Deux visages du panorama parisien s’y révèlent : côté salon, le prestige et les ors de l’Opéra, l’ordonnancement des façades du Grand Hôtel. Côté cuisine, l’envers du décor avec le paysage chaotique des toitures encombrées de tous les éléments de service nécessaire au fonctionnement de cette scénographie urbaine, blocs de climatisations, escalier de secours, trappes de désenfumage...
Verrière structurelle Une partie importante du projet a été consacrée à la reconstruction de cet ouvrage, représentant des efforts de conception, de suivi et un budget comparable à celui d’une maison individuelle, explique Vincent Parreira. La nouvelle verrière reprend le gabarit exact de celle construite en 1899, respectant l’emplacement des parties vitrées en façade et en toiture. En dépit de cette continuité de gabarit, il a fallu convaincre l’architecte des bâtiments de France du bien-fondé du projet qui entendait développer une écriture très contemporaine, et non reproduire une structure plus traditionnelle. Des doubles vitrages anti-effraction faiblement émissifs et faiblement réfléchissants ont été insérés dans des profilés métalliques. Avec l’avancée des travaux sont apparus les aléas propres à tout chantier de réhabilitation. L’atelier avait subi un incendie et des fuites d’eau qui avaient dégradé la structure du plancher, reprise avec la verrière dont la
structure fait aussi office de charpente et façade. Dans ce contexte, le coût des travaux s’évalue en fonction de différents paramètres qui vont bien au-delà de la fourniture d’éléments de construction et leur assemblage : entrent en compte l’accessibilité du chantier, la pose d’échafaudages et la protection des ouvrages existants, le délai nécessaire à l’obtention des permis de travaux dans un contexte de secteur sauvegardé et l’intervention en milieu occupé comportant bureaux et boutiques. Et tout cela dans un budget travaux supérieur à la moyenne certes, mais pas pour autant illimité, souligne Parreira. Le chantier a été réalisé par deux entreprises principales, une entreprise générale qui a pu sélectionner ses sous-traitants, et un serrurier en charge de la partie verrière. Cette configuration a permis de s’assurer de la qualité du gros œuvre et du second œuvre aux détails très soignés, un point du projet ou s’expriment des positions sur l’habiter.
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : RÉHABILITATION CREE
Transparences C’est surtout dans l’un des appartements, destinés à un occupant unique ou un couple, que ces propositions sont le plus abouties. Dégagé des questions d’intimités ou d’accès aux services posées par la présence de plusieurs occupants autonomes et indépendants, Parreira a pu prendre une certaine liberté dans le partitionnement, réalisé en verre transparent ou en miroir sans tain. L’utilisation de vitrages évite de recloisonner une petite surface, ou agrandit l’espace en cachant le désordre d’une salle de bain. « La chambre est placée derrière une cloison de verre transparent. L’intimité n’est pas créée par un mur, elle est restituée par un voilage qui laisse deviner des ombres. Quant au bloc miroir, un clin d’œil lointain à la Galerie des Glaces, il génère une ambiguïté : on ne sait plus si c’est un
mur de verre, un placard… et on n’imagine pas un instant qu’il dissimule… une douche. Il y a un jeu un peu théâtral d’apparition/ disparition et la volonté de toujours pouvoir saisir l’ensemble de l’espace ». L’escalier existant a été conservé et traité comme un objet particulier, décalé par sa matérialité constructive d’une autre époque. Il relie un étage aussi ouvert que le rez-dechaussée est intime. Dans son salon, l’habitant est placé en vitrine, projetée dans l’espace urbain, et pourrait avoir le sentiment d’être aussi l’objet d’un spectacle, ou de faire partie d’un de ces films policiers qui se terminent plus souvent qu’à leur tour sur l’océan de zinc et d’ardoise des toits parisiens, Frantic, Fantomas et autre Peur sur la ville... Le choix de ne pas mettre de rideau ou de store est délibéré et se justifie par une particularité du vis-à-vis ;
en face se trouve un grand hôtel de luxe dont la clientèle n’est que de passage et reste peu dans sa chambre. L’intégration des éléments de mobilier - placard, banquette fixe courant le long de la façade vitrée pouvant servir d’assise ou d’étagère libère la pièce de tout élément superflu, ce qui met en valeur des éléments exceptionnels : rideau de cuir séparant la cuisine du salon, ou inserts, également en cuir, formant assises devant les parties ouvrantes de la verrière et, au final, le contexte. « Assis sur le banc, tu es complètement emporté par le ciel » résume Parreira, pour décrire son projet, lointain descendant de l’appartement Bisteigui, doté par Le Corbusier d’une pièce qui avait le ciel en guise de toiture.
Maître d’ouvrage : Privée Maître d’œuvre : AAVP - Atelier d’architecture Vincent Parreira Surfaces : Appart 1 : stp 89 m2 Appart 2 : stp 79 m2 Entreprise coordonatrice et pilotage : Barthelemy rénovation (75) Verrière/châssis/banc : Ets Dessenne (02) Miroiterie/serrurerie : Montmartre miroiterie concept (75)
Electricité : Touhelec (93) Plomberie : Philippe Brun, Paris Menuiserie bois : Philippe Buns Menuiserie (78) Couverture zinc : Ets. IFTC (93) Assise et rideau cuir : Silva Créations (61) Store : Roussel Stores (75) Climatisation/Chauffage Aquastyl (75)
La Villa Montebar Medeglia, Suisse JMA architectes
DE LA CÉRAMIQUE PARTOUT PERCHÉE SUR LES HAUTEURS DE MEDEGLIA, AU CŒUR DES ALPES SUISSES, DANS LE CANTON DU TESSIN, LA VILLA MONTEBAR DONNE TOUTE SA MESURE GRÂCE À L’UNIQUE MATÉRIAU QUI LA RECOUVRE, UN CARREAU DE GRÈS CÉRAME GRIS ANTHRACITE.
Tous visuels courtesy JMA Architects / Jacopo Mascheroni
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : PROJET CREE
Auteur : Christophe Le Gac
Maître d'œuvre : JMA, Milan, Italie Ingénieur structure: Messi & Associati, Suisse Structure préfabriquée : Rihter, Ljubno ob Savinji - Slovenie Façades : Geos Italy, Italie Murs rideaux & fenêtres : Casma Involucri Edilizi, Italie
Le PLU oblige toute personne désirant construire de faire corps avec l’environnement, impose la toiture à deux pentes et la couleur gris foncé. Ces contraintes, l’architecte milanais Jacopo Mascheroni les transforme en données créatives. Dans un paysage boisé et avec toutes ces exigences, il fallait répondre par une forme monolithique, ramassée sur elle-même et ouverte en même temps sur un panoramique plein sud, la meilleure vue possible sur la montagne d’en face. À l’importance donnée à l’écriture très sobre du volume - une espèce de parallélépipède biseauté sur certains angles - répond une légèreté des contours de liaison entre façade et sol. Vue de l’entrée, entre chien et loup, lorsque les LED sont allumées et les
Carrelage : Grès cérame de Casalgrande Éclairage : Oty Light, Italie Surface : 200 m2 Livraison : 2015
fenêtres fermées, la villa ressemble à un vaisseau militaire furtif, prêt au décollage. À l’inverse, en contre-plongée du vallon, la sixième façade est complètement vitrée. L’intérieur de la maison s’offre en ombres chinoises et invite à venir se reposer sur la LC4 de Charlotte Perriand and co., ou de déguster un verre de Colle d’Avra (merlot tessinois) sur la terrasse, assis dans l’une des Eames Plastic Armchair DAR. La belle vie ! De l’extérieur, la meilleure façon de décrire la villa serait de parler d’une coque composée de carreaux de grès cérame gris foncé. D’habitude, le carrelage est cantonné à l'intérieur, cuisine voire salon et les pièces d’eau. Ici, l’inverse a été privilégié. Les carreaux de sol en grès cérame
jouent le rôle de toitures et de murs. Et les planches de bois traditionnellement utilisées pour l’essentage des chalets, recouvrent les planchers. Véritable manifeste sur la recherche autour de la céramique, la Villa Montebar excelle en trouvailles de toutes sortes. La taille des carreaux sur mesure permet un ajustement parfait des volets pliants sur les façades renforçant l’aspect monolithique de la maison lorsqu’ils sont fermés. L’unité globale demeure l’atout majeur de maison où il doit faire bon vivre.
Le 27 mai dernier, pendant la Biennale de Venise, cette demeure a reçu le 1e Prix - section bâtiments résidentiels, dans le cadre de la dixième édition du Grand Prix Casalgrande Padana 2012-2015.
Courtesy Eduard Hueber
CREE
MATIÈRES RÉFLÉCHIES : LUMINANCE 142 / 143
CONSTELLATION Auteur : Olivier Namias
La rénovation du musée de la Ville de New York s’était achevée en laissant un vide dans le hall du bâtiment historique, que la directrice jugeait triste. Pour animer cet espace néo-classique, le studio Joseph a proposé l’installation d’un luminaire aux allures de sculpture cinétique baptisé Starlight. Une multitude de points lumineux disposés sur une grille tridimensionnelle reconstitue un cercle. La forme se décompose lorsque l’on s’en approche, formant des figures moirées, des réseaux diagonales, pour se recomposer lorsque l’on s’en éloigne à nouveau. Ce luminaire contemporain évoque l’engagement de la ville de New York dans la vie moderne. Il fait un usage original de la LED, disposée en nuage de 10486 points montés sur 219 câbles lestés par un poids à 2,60 mètres du sol. 4,8 km de câbles ont été utilisés pour recréer un volume virtuel parallélépipédique de 7 x 4,5 x 1 m. Ils servent également d’alimentation électrique. Chaque point lumineux est constitué de deux LED montées directement sur
un circuit imprimé individuel, l’une éclairant vers le haut, l’autre vers le bas. Elles ne sont équipées d’aucune optique, la canalisation du flux lumineux étant jugée trop complexe eu égard à la quantité de sources, elle-même déterminée par le budget du projet, qui atteignait tout de même la coquette somme de 100 000 US$. Refusant de céder à la mode des LED colorées, les concepteurs ont tenu à utiliser des sources blanches statiques. En outre, aucun programme ne vient animer le cercle virtuel, l’éteindre ou l’animer par partie. C’est le visiteur, lors de sa montée des marches, qui met en mouvement cette constellation intérieure : une rigueur qui donne sa force à l’installation.
Starlight Maîtrise d’ouvrage : Museum of the City of New York Maitrise d’oeuvre : Studio Joseph, architecte Conception lumière : Chris Cooper Consommation : 1131 W pour 71304 lumen
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Auteur : Françoise Marchenoir
CREE
MATIÈRES RÉFLÉCHIES : INSTALLATION
LE LIÈGE EN ÉTAT DE GRÂCE
Maître d’ouvrage : CAPC de Bordeaux, avec le soutien du Château Haut-Bailly. Directrice du musée et commissaire de l’exposition : María Inés Rodríguez Liège du sol : Série CorkComfort de Wicanders (groupe Amorim rivestimentos)
La nef central du CAPC (Bordeaux) accueillait cet hiver la première exposition monographique, Le plan flexible, de Leonor Antunes, artiste portugaise qui a investi l’espace de manière magistrale. S’emparant du lieu à bras le corps, Leonor Antunes a voulu « …métamorphoser l’espace du CAPC, d’une échelle imposante vers une autre, à dimension plus humaine, dans laquelle les visiteurs pourraient s’incarner, grâce à la proximité avec les œuvres». Avec une grâce arachnéenne, elle a tissé un lien entre l’histoire, le modernisme et la création artisanale de son pays natal, le Portugal, mettant en scène liège, laiton et corde dans une chorégraphie captivante. Plan flexible Empruntant le titre de son installation à Anni Albers, The Pliable Plane, Leonor Antunes a déployé sur toute la largeur de la nef un rideau de maille de laiton, telle une sculpture souple dont l’éclat doré trouve un écho dans le sol en liège incrusté de laiton, disposé selon les motifs textiles d’Anni Albers. En s’appropriant l’essence du lieu, l'Entrepôt Lainé, bâti en 1822 et symbole de la prospérité coloniale de Bordeaux, l’artiste a repris des pans vécus d’histoire, utilisant l’architecture de cette "cathédrale" païenne pour tendre son filet doré, là où, autrefois, une toile de jute courait d’une travée à l’autre pour tamiser la lumière trop crue. Leonor Antunes à même repris le système de support, une seule corde qui zigzague pour soutenir son filet de laiton au maillage souple et dont la longueur est égale à la largeur de la nef. « Je suis fascinée par les notions de proportion, d’élargissement, de gravité, de poids et de changement. Mon travail est très classique d’une certaine façon. Je pense souvent à la sculpture, en particulier à la sculpture classique et à la matière, ainsi qu’au fait de retirer et d’ajouter de la matière. » Échelle et proportion maîtrisées au sol également, par les motifs exprimés à partir de bandes de laiton, incrustées à fleur dans le parquet flottant en liège qui couvre le sol de l’espace central. La magie opère par la reproduction à grande échelle, sur 1500 m2, du motif qui vibre sous la lumière, selon le niveau d’où on l’aperçoit, au ras du sol ou depuis les coursives. Le liège, spécialité portugaise mondialement répandue et reconnue, fait partie du registre culturel et familial de Leonor Antunes, née en 1972. Apprécié pour ses qualités d’isolation acoustiques et thermiques, son esthétique chaleureuse, il est remis ici à l’honneur par une de ses plus talentueuses ambassadrices.
Leonor Antunes expose ses œuvres au Tensta Konsthall de Stockholm jusqu’au 25 septembre 2016, au San Francisco Museum of Modern Art jusqu’en octobre 2016, et au Museo Tamayo, Mexico en 2017.
Photos D.R.
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Auteur : Françoise Marchenoir
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CREE
MATIÈRES RÉFLÉCHIES : BAIN
TUBES Origami Design Alberto Meda
MILAN DANS SON BAIN DÉSORMAIS INSÉPARABLE DU SALON DU MEUBLE, EUROBAGNO, LE SALON DÉDIÉ AU BAIN CONFIRME LES TENDANCES AMORCÉES EN 2014. PAS DE RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE MAIS PLUTÔT DES AMÉLIORATIONS ET EXTENSIONS DE GAMMES, AVEC LA QUALITÉ POUR OBJECTIF. Quelques touches de couleurs ici et là semblent confirmer que le marché en reprend (des couleurs) - lentement - au rythme de la relance de la construction. En revanche, celui de la prescription et notamment en rénovation, tous horizons confondus, du logement étudiant à l’Ehpad en passant par l’hôtellerie
moyen et haut de gamme pousse les fabricants à orienter leur recherche vers une accessibilité design et confort, non stigmatisante. Les matériaux continuent sur leur lancée ; la céramique joue la finesse, l'acier se colore et les composites s'envolent, nous réservant encore quelques belles surprises.
À la fois paravent et radiateur et sècheserviettes, il déploie ses 3 parties articulées pour chauffer l’espace. Plug and play, haute efficacité, en aluminium extrudé recyclable, il existe posé en free standing ou mural. H 100 x l 33 cm (par vantail), 200 W et H 160 x l 36 cm (800 W).
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VITRA Time and Moment Sertan Özbudun
Le bain : un monde toujours en évolution dans lequel des industriels audacieux encouragent la réflexion et la prospection faisant voler en éclat l’image figée du bain d’antan. Avec le temps comme mesure étalon, VitrA (groupe Eczacibasi) a mené une sorte de think tank sur le thème Bath Time Good Time, explorant le champ temporel de l’espace bain. Les résultats étaient exposés dans une galerie d’art de Brera à Milan. Sous la direction d’Erdem Akan, le directeur artistique de VitrA, 8 projets ont été imaginés et réalisés par l’équipe design de VitrA et des designers internationaux : Sezgin Aksu, Jozeph Forakis, Diego Grandi, Setsu & Shinobu Ito, Sertan Özbudun, Terri Pecora and Mario Trimarchi. 8 thématiques consultables sur www.bathtimegoodtime.com
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INBANI Origin Design by Seung-Yong Song
Créée par un designer et sculpteur coréen, cette ligne «originelle» réinterprète le geste du potier guidant ses pièces. Celle-ci en ceramilux (résine de synthèse) au toucher poli, évoque par ses proportions équilibrées la forme et l’usage des pièces artisanales. Vasque sur pied ou à poser sur un meuble en bois massif avec baignoires assorties.
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LAUFEN Val Design Konstantin Grcic
Adepte des lignes simples, le designer enrichit sa collection de modèles muraux associé à un meuble suspendu à tiroir. Mettant en avant le SaphirKeramic ® (céramique enrichie de Corindon permettant des bords fins et un rayon de courbure de 2 mm. La tablette arrière ajoute à sa fonctionnalité. De L 45/55/60/65 x 42 x H 11,5 cm; à partir de 350 € ht. Meuble en placage chêne avec profil bizeauté en L 90 et 120 x P 43 x H 50 cm. Env. 2300 € en 120 cm. Chez David B.
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EVER Link Design Diego Cisi
MATIÈRES RÉFLÉCHIES : BAIN
Système linéaire à composer associant, plan, vasque en Cristalplant® et module coiffeuse avec abattant de même format (L 60 x l 45 x H 16 cm). Une barre de soutien (charge maxi 120 kg) fait office de sèche-serviettes et se retourne sur le côté. Existe en chêne ou ébène de Macassar.
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NOVELLO Oblon Design Stefano Cavazzana CEA Coll. Giotto
La ligne des boîtes à bento japonaises empilables a inspiré le profil oblong des meubles, vasques, nombreux accessoires polyvalents, miroirs, etc. Vasque en Teknorit (65 x 38 cm) composée de 3 parties amovibles ; un bassin, un anneau et un plateau interchangeable et personnalisable en jouant sur les couleurs. Receveur et panneaux muraux en Teknorit.
La technologie s’allie à l’acier inox (AISI 316L) et signe un style dépouillé. Sur 3 collections (Giotto, Ziqq et Bar), les robinets se parent des manettes en bois. Chêne, teck, noyer US, wengé. Robinetterie murale ou sur gorge.
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CREE
ALAPE Folio Design Gerhard Busalt
Telle une feuille pliée autour du meuble, la structure en acier vitrifié de 3 mm, incorporant le plan vasque enserre le meuble. Vasque centrée ou décalée sur le grand modèle, sans trop-plein avec bonde émaillée assortie. 5 couleurs de façades satinées et denses (aubergine, pierre de lune, terre ombragée, gris fossile et blanc). L 80, 100 et 125 x P 45 ou 50 cm selon la robinetterie murale ou sur gorge.
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AGAPE Ell Design Benedini Associati avec André Jost
Une épure de plan de toilette en marbre (blanc ou noir) ou Corian® dont la surface striée matérialise la zone d’écoulement de l’eau. Un cm d’épaisseur à l’avant pour 4 cm au droit du mur, il peut atteindre 3 m de long. Version suspendue ou à poser il se conjugue aux meubles FaltXL et XXL.
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EX.T Plateau Design Sebastian Herkner
Toute la collection de vasques à poser ou sur pied et baignoires se caractérise par un plateau latéral ; fonctionnel et décalé, il évoque l’ombre portée qui s’étire avec la lumière. Fabriquées en Italie, les lignes sont élaborées en collaboration avec le studio danois Norm Architects et reposent sur le savoir-faire matériaux (ici un solid surface) d’ateliers artisanaux exigeants. Miroirs et lampes vienent compléter cette ligne.
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : BAIN
ROCA L90-C Mitigeur compact, sans tirette associé au vidage clic-clac. Écologique, il s’ouvre sur l’eau froide «cold start». Soft turn et traitement «evershine» pour une brillance durable de la finition chromée. H 17,2 cm. 357 €.
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Un profil carré surmonté d’un joystick éffilé souligne son caractère. 3 tailles pour le mitigeur et une gamme complète. Cartouche Joystick la plus aboutie de la marque et fixation brevetée assurant jusqu’à 200 000 cycles. À partir de 380 €.
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GROHE Eurocube
Design Matteo Thun & Antonio Rodriguez Ce mélangeur arbore des manettes colorées dont la couleur produit un effet d’optique dans le corps en méthacrylate. Bicolore ou unie, sa couleur vive évoque la fluidité de l’eau.
RITMONIO Haptic Ligne complète en acier ou nickel brossé rapproche le poli de l’acier et la rudesse du béton brut. Traité il ne se tâche pas mais va se patiner à l’usage. Réalisée à la main, cette pièce avec ses petits défauts atteste par là son authenticité.
13 CISAL Vita Design Karim Rachid Une finition peu courante pour ce modèle qui arbore des couleurs métallisées intenses comme un noir titane, un bleu marine, un nickel poli ou un rouge ruby ou plus sages en noir et blanc mat. Une ligne organique évoquant un arbre stylisé.
16 TRES Cuadro Mitigeur spectaculaire à bec cascade ouvert (ou fermé) équipé d’un système breveté de limitation de débit intégré dans sa cartouche pour un plus grand confort d’usage.
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CIELO Le pietre
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Ce lavabo très pures en solid surface s’adjoint une tablette en bois (livré avec 2 tablettes chêne et wengé) à droite ou à gauche, encastrée dans la masse du cube. Il se décline en double de part et d’autre du plan qui fait pont. L 76 x P 45 x H 30 cm (tablette incluse). À partir de 750 €.
Une collection céramique unique par son rendu imitant à s’y méprendre les pierres naturelles. Réalisée par une marque virtuose qui explore de nouvelles frontières. L’aspect saisissant du marbre de Carrare ou Marquina, de la pierre grise, de la Brèche noire ou brune exalte le savoir-faire manuel et artistique encouragé par Cielo. Ces textures sont disponibles sur les ligne Shui Comfort et Le Giare.
ARTELINEA Dama
KRAMER Calabria
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Ce meuble met en avant le procédé Dualite de ce spécialiste du verre en assemblant deux plaques de verre dont l'épaisseur totale fait 8 mm. Ce procédé de stratification à chaud sous vide scelle les deux plaques de verre par une membrane EVA. Le cristal securit en est renforcé au-delà de l'association de couleurs et finitions (brillante ou satinée). Le mobilier en bois et les pieds confèrent une allure sixties. Accessoires, étagères, miroirs assortis. Existe en plusieurs couleurs.
MATIÈRES RÉFLÉCHIES : BAIN
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BETTE Haute couture Design Tesseraux + Partner.
Inédite cette baignoire en acier vitrifié s’habille de vert ou rose et s’enveloppe de tissu outdoor technique étanche et facile d’entretien (de JAB) en vert pistache ou rose assorti. Par un spécialiste de l’acier vitrifié garanti 30 ans, ses bords n'excèdent pas 8 mm. Vidage central Bette Sensory conseillé (avec capteur intégré qui stoppe le remplissage à un niveau donné). Option : antidérapant PRO. Disponible fin 2016.
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THG Saint Germain Un héritage industriel pour cette ligne complète de bain. Mélangeur à manettes à croisillon ou droite. Nombreuses finitions par ce fabricant 100% français auréolée du Label EPV. Finition nickel vieilli. 906 €
23 STOCCO Iks Full Ligne rigoureuse pour ce meuble suspendu qui offre plusieurs choix de façade et plan ; la vasque est intégrée dans le plan en HPL et Fenix (matériau résistant fritté). La façade est en bois naturel chêne rouvre, noyer, finition vintage et thermotraité. L 90/105/120/140/180 x P 51,5 x, H34/50 cm.
DURAVIT New Darling L cube
Spécialiste de la céramique, Duravit a développé un procédé unique au monde liant la céramique du plan de toilette au meuble placé en dessous. C-bonded, nom de cette technologie confère au meuble vasque une fluidité visuelle unique réduisant le plan de toilette à une arête précise. Brevetée DuraCeram®, La céramique affiche une résistance renforcée aux chocs et une longévité accrue. Son entretien en est facilité (elle est utilisée pour les éviers de cuisine). C-bonded existe sur les lignes Darling new combinées aux meubles L-Cube.
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REXA Hammam Design Monica Graffeo
S’inspirant des rituels du hammam, cette collection mise sur la sensualité mais aussi la modularité de l’espace. Les éléments, receveur, baignoire, meuble coffre sructurent la pièce en fonction de cloisons habillées d’argile aux tons doux dans lesquelles s’encastre la robinetterie, voire des étagères… Le Corian® de la vasque et la baignoire, repose sur un socle en marbre.
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NEOLITH The Size
Cette surface compacte frittée (cf.p 160) en panneaux décline des finitions mate, brillante, structurée dans des effets bluffants. Plusieurs formats panneaux de 3,20 x 1,50 m et en dalles carrées et rectangulaires. Au mur et sol "marbre" Esturario. Ce matériau est auréolé de prix : Red Dot, Product Design 2015. Prix Bronze A’ Design Award 2016 et prix Architizer A+ Popular Choice Award 2016.
14 MODÈLES DE RECEVEURS EN ACIER ÉMAILLÉ 3,5 MM 44 DIMENSIONS 34 COULEURS MATES ET BRILLANTES 5 SOLUTIONS D’INSTALLATION
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HANSGROHE Talis Phoenix Design
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La technologie Select, mise au point par la marque pour la douche s’étend aux mitigeurx de lavabo. Le bouton presseur remplace le levier et s’utilise facilement du coude, du bras libérant la main savonneuse. Mécanique, ce bouton développé à partir une cartouche spéciale délivre 5L/min (Ecosmart) d’eau aérée par un mousseur. La température se présélectionne sur le bouton. 3 hauteurs. Talis Select S, 189€. .
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KALDEWEI Scona
Efficacité et élégance d’une bonde en acier émaillé assortie au matériau des receveurs, baignoires et vasques de cette marque spécialiste de l’acier émaillé, garanti 30 ans. Pour la douche le modèle KA 90 s’intègre à fleur du receveur extraplat Scona et se décline dans toute la gamme de couleurs mate. Les vasques assorties aux baignoires de la marque intègrent elles aussi une bonde émaillée avec push lash pour les modèles sans trop-plein.
AXOR Waterdreams 2016
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Fidèle à son image d’industriels innovant et visionnaire, la marque Axor (Hansgrohe) a proposé à 5 designers de réaliser leur propre modèle à partir de la U-base, "socle" du modèle Vortex (Philippe Starck) lancé en 2014. Sous l’égide de Philippe Grohe, directeur général de la branche Design de la marque d’Axor, ces créations ont été dévoilées à Milan en avril. Utilisant des matériaux naturels tels le bois, le marbre, le laiton, l’argile, chaque designers a exploré les limites de sa créativité avec une totale liberté quant au matériaux et à la forme obtenus. Ces morceaux de poésie aquatique non dépourvus de technologies embarquées nous permettent de rêver à un monde meilleur. https://www.axor-design.com/en-int/
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MATIÈRES RÉFLÉCHIES : ÉLÉMENTS
SOLUTIONS TECHNIQUES
La boîte dans la boîte Spécialisée dans la fabrication de boîtes aux lettres depuis 1872, la société Decayeux a fait appel à Jean Nouvel pour repenser cet élément aussi fondamental qu’encombrant, ne trouvant sa place qu’avec plus ou moins de bonheur. Le systèmeTranscript imaginé par Nouvel a pour module de base une boîte fermée par une façade aluminium striée en relief. Ces horizontales
Évacuation invisible Pièce de grès cérame pour piscine à débordement offrant une évacuation d’eau quasi invisible. Installée sur le complexe caniveau-margelle S9 du fabricant, la pièce s’installe sans colle. Dépourvue de perforation, elle se confond avec les carreaux scellés. L’évacuation des eaux s’effectue par des orifices latéraux très discrets analogues à des joints creux. Ils disposent d’une capacité de débit suffisante pour écouler correctement le trop-plein des bassins. La face vue des carreaux est légèrement convexe,
Pierre 2.0
CREE
définissent une suite d’interstices dans lesquelles viennent s’insérer les noms, écrits dans une police en relief également définie par Nouvel. Les groupes de boîtes sont placés dans un doublage reprenant le même motif, l’ensemble venant reconstituer un "mur de noms", selon les mots de son concepteur. Des accessoires autorisent l’application du revêtement à l’ensemble du hall : profil d’angle rentrant et
Matériau de surface compact, cette "nouvelle pierre" est issue d’un procédé de frittage breveté, assimilable aux mécanismes de formation des roches métamorphiques. Un mix composé principalement de matières premières minérales (argiles, feldspaths, silice et oxydes minéraux naturels) est exposé à des conditions de pression et de température élevées (1200 °C) le plaçant juste en dessous de son point de fusion. Développé par la société The Size en 2010, ce process confère des propriétés physiques et mécaniques remarquables en terme de compacité, de résistance aux rayures, à l’abrasion, ainsi qu’en terme de durabilité. Non poreux, ses caractéristiques
chromatiques sont inaltérables et il est recyclable. Il peut s’appliquer partout, au sol ou au mur, en intérieur comme en extérieur. L’emploi d’un procédé de design numérique (NDD - Neolith numérique design) permet d’enrichir constamment les gammes qui offrent désormais, outre les finitions polies brillantes, des finitions adoucies (soft), bouchardées, ou imitant une large gamme de matériaux avec un réalisme trompeur : béton, acier corten, bois, pierre bleue du Hainaut… Les épaisseurs se déclinent en 3, 6 et 12 mm selon les séries. Dimension dalles/panneaux (cm) : 150x70, 75x75, 30x30/320x150, 150x150. Neoltih/The size
sortant, porte d’ascenseur, mais aussi boîte à colis, poubelle, niche à extincteur, prise, interrupteur, miroir. L’ouverture des boîtes peut s’effectuer par badge. La composition des barrettes nominatives s’effectue directement sur le site internet du fabricant, qui s’occupe également de leur livraison. Disponible dans huit anodisations- clair ou foncé, ocre, noir, rouge, bleu, etc. Transcript/Decayeux
de façon à retenir l’eau côté bassin et faciliter son écoulement côté plage. Une céramique de la même gamme permet la réalisation de margelle courbe : présentant une surface striée, elle est beaucoup plus visible, gagnant en flexibilité ce qu’elle abandonne en discrétion. Dimensions : 24,5 x 49, 8 x 2,2 mm. Compatible avec les nombreuses références carrelages du fabricant. Convient aux projets privés comme aux projets publics. Flex et Compact/Rosa Gres
On peut être discret et très efficace !
Mais il faut quand même le faire savoir
Le département Editions de
présente
Les ‘’Minigraphies’’ Concentré de Monographies d’Architectes
Nº376 JUIN-JUILLET·2016
ARCHITECTURES
Venise 2016 Des nouvelles du front Zander & Roth Co-construction berlinoise Rotor Déconstruction Le réemploi comme stratégie Bernard Khoury Temporalités & résistance
M 01307 - 376 - F: 24,00 E - RD
3’:HIKLNA=\WYUUX:?k@d@h@q@a";
résistances
CRÉATIONS RECHERCHES ESTHÉTIQUES EUROPÉENNES
Création : stellarossa 01 39 13 08 64 - Illustrations : ingimage
Toutes vos références et votre savoir-faire dans un ouvrage promotionnel Ces ouvrages sont destinés à toutes les agences d’architecture et d’architecture d’intérieur qui souhaitent se faire connaître de façon valorisante et professionnelle auprès des donneurs d’ordres et décideurs en architecture. Rédigées par des journalistes spécialisés en architecture, ces monographies d’architecte permettent de présenter les dirigeants de l’agence, le team, les portfolio des réalisations et projets référents (ON, OFF, ON AIR), mais aussi la philosophie de l’agence, les domaines d’intervention, etc. En Français ou Bilingue Français/Anglais, - Pagination entre 64 pages et 132 pages Format : 280 X 210 - Tirage : 2000 exemplaires - Possibilité de diffusion en librairies Délais courts et prix très attractifs. Les ‘’Minigraphies’’, le meilleur support de vos références Plus d’information : JG Media - Jack Guédé 06 16 56 64 10 - jack.guede@jgmedia.fr
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FOCUS SUR L’ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR
ARCHILISTE : PALMARÈS 2016
Entretien avec : Linda Ijalva Chargée des relations publiques et intersyndicales à l’UNAID (Union nationale des architectes d’intérieurs, designers). Auteur : Olivier Namias
RÉALISÉE AVEC ARCHILISTE, CETTE ÉTUDE PRÉSENTE LES 150 PREMIÈRES STRUCTURES DU SECTEUR, CLASSÉES PAR CHIFFRE D’AFFAIRE 2015. UN CRITÈRE QUI NE PRÉSAGE PAS DE LA QUALITÉ DE LEUR TRAVAIL, MAIS FOURNIT UNE INDICATION SUR LE VOLUME D’ACTIVITÉ, L’ORGANISATION DE LA PROFESSION ET SES CHAMPS D’ACTION. EN INTRODUCTION, LINDA IJALVA REVIENT SUR LES SPÉCIFICITÉS DE CETTE PROFESSION TROP MÉCONNUE.
CREE
CREE Vous représentez l’UNAID, aujourd’hui principal syndicat professionnel des architectes d’intérieur. Peut-on tracer les contours de cette profession ? Linda Ijalva Contrairement aux architectes, aux avocats ou aux médecins, la profession d’architecte d’intérieur n’est pas réglementée. N’importe qui peut se déclarer architecte d’intérieur et ouvrir son agence et intervenir dans le secteur - que l’on soit décorateur, marchand de meubles ou autres -, ce qui serait impossible dans les métiers cités précédemment. Une profession non réglementée, certes, mais reconnue par la force des choses : tout le monde parle d’architecture intérieure, même dans les médias, et des écoles sérieuses enseignent le métier. CREE Quelle différence faites-vous entre un architecte d’intérieur et un décorateur, profession à laquelle on vous assimile souvent ? L.I. Le décorateur travaille sur un lieu donné, il va habiller un espace sans en modifier les partitions,
les cloisonnements et les ouvertures. L’architecte d’intérieur va plus loin et transforme l’espace. Personnellement, il m’est arrivé d’intervenir dans des hôtels particuliers de réaliser un projet impliquant d’abattre des cloisons, de percer des murs porteurs et d’effondrer des planchers, en m’entourant bien sûr de BET. On voit qu’entre la personne qui va faire de l’habillage, choisir des rideaux, des lampes et des canapés, et celle qui va restructurer radicalement l’espace, l’ambition - et la portée de l’intervention - n’est pas la même. Dans ce dernier cas, il s’agit bien d’architecture. Il n’est, bien sûr, pas exclu qu’à la demande de son client, un architecte d’intérieur prenne en charge le projet jusque dans ses aspects décoratifs, mais son métier porte sur le changement des espaces, et il peut même construire une maison tant qu’il reste en deçà du seuil légal des 150 m2. CREE Quels sont les principaux problèmes posés par la non-réglementation de la profession ? L.I. Le principal problème vient des personnes
s’intitulant architectes d’intérieur sans même posséder les assurances obligatoires, à savoir l’assurance personnelle civile et la garantie décennale, avec tous les risques que cela implique pour le maître d’ouvrage. De ce point de vue, je reproche beaucoup au législateur de laisser le maître d’ouvrage sans aucune protection. La réglementation protégerait d’abord le client : si le métier était réglementé, il n’aurait affaire qu’à des personnes assurées travaillant selon une méthodologie précise, au lieu de ça il se retrouve face à une myriade d’individus n’offrant aucune garantie quant à leur professionnalisme. La formation d’architecte d’intérieur réclame quatre à cinq années d’études : ce n’est quand même pas rien ! Il y a tout un suive et une technicité qu’il faut maîtriser ! CREE Que propose votre l’UNAID face à ce contexte chaotique ? L.I. Syndicat patronal représenté sur toute la France et à l’étranger, l’UNAID à mis au point un référentiel métier(1), expliquant comment doit travailler l’architecte d’intérieur, quelles sont les phases de projets qu’il doit suivre et son rôle dans ce trio que forme le commanditaire, le concepteur et l’entreprise qui réalise le chantier. Ce document comporte une phrase très importante que je vous cite in extenso : « l’architecte d’intérieur construit à partir de l’intérieur, un cadre de vie, de travail, d’accueil ; il écoute, conçoit et organise tout ce qui concourt au bien-être et au plaisir quotidien, dans des lieux fonctionnels aux ambiances harmonieuses; artiste, technicien, gestionnaire, il est l’interlocuteur unique des projets depuis les plus simples aux plus ambitieux. » Le référentiel spécifie explicitement qu’il est assuré en conséquence pour couvrir sa responsabilité civile et décennale. CREE Cela ne dit pas qui a la compétence réelle d’architecte d’intérieur. À l’instar du CFAI (Conseil français des architectes d’intérieur), vous avez mis en place une certification. À qui s’adresse-t-elle, et comment s’obtient-elle ? L.I. La population qui cherche à obtenir notre certification est diverse : elle provient pour partie des écoles qui ont depuis quelques années mis en place des cycles d’architecture intérieure, ou de personnes qui arrivent d’autres horizons, comme des écoles d’architecture, et des professionnels qui se sont formés sur le tas. Lorsque vous devenez membre du syndicat, vous devez présenter deux dossiers complets de projet à une commission qui va s’assurer que votre façon de travailler correspond bien à la méthodologie suivie par les architectes d’intérieur. Pour les jeunes qui sortent des écoles, et n’ont pas encore de réalisations à leur actif, nous avons mis en place un club de capacitaires. Un parrain les aidera pendant deux ou trois ans, jusqu’au moment où ils auront les compétences suffisantes pour passer devant la commission, où nous certifierons leur compétence comme architecte d’intérieur. CREE Combien comptez-vous de certifiés aujourd’hui ? Quel est le panorama de la profession d’architecte d’intérieur,
la composition des agences, leur domaine d’intervention, leur place dans les marchés privés et publics ? L.I. Nous avons certifié près de 500 architectes, tous ne sont plus nécessairement membre de l’UNAID. Nous avons fait de la présentation annuelle des assurances civiles et décennales un impératif pour adhérer à notre syndicat, et souvent par laxisme, faute de retourner les documents demandés, certains s’en retrouvent exclus. D’autres peuvent partir à l’étranger, devenir salariés, changer de métier : nous les perdons de vue. Selon Archiliste, qui fait un peu référence en la matière, il y aurait environ 2800 architectes d’intérieur en France. En ont-ils tous les compétences ? C’est difficile à dire. Au niveau des agences, nous n’avons pas une vue très précise : on va trouver des structures comportant 40 personnes, dont tous les membres ne seront pas architectes ; vous aurez aussi des métiers supports, assistants, comptables, etc. D’autres agences ne tournent qu’avec 4/5 personnes, un certain nombre d’architectes d’intérieur travaillent seuls à domicile. Le panorama est varié, il se diversifie encore plus dès lors que l’on prend en compte les architectes d’intérieur travaillant dans les agences d’architectures, chez les agenceurs... Pour ce qui est des projets, ils interviennent dans de nombreux domaines : hôtellerie, restauration, boutiques, privés, bureaux, même ci ce secteur tant à être repris par les space planners... En ce qui concerne la commande publique, nous avions proposé que les équipes de maîtrise d’œuvre répondant à des marchés publics intègrent des architectes d’intérieur, mais cette suggestion n’a pas été retenue dans la version finale de la loi LCAP. Quant à la commande, elle est forte en région parisienne, Rhône-Alpes et Aquitaine. CREE Architecture, urbanisme, paysage, design, architecture d’intérieur... La tendance de ces domaines à déborder de leur champ d’action original est grande aujourd’hui : on voit les paysagistes et les architectes se mettre à l’urbanisme, les designers faire des boutiques. Dans ce contexte mouvant, où situez-vous la place des architectes d’intérieur aujourd’hui ? L.I. A la leur ! Nous avons de très bonnes écoles, nous avons une autre vision, une autre conception de l’espace, partant de l’intérieur, nous pouvons trouver une vraie complémentarité avec l’architecte, qui voit d’abord les choses de l’extérieur, ce qui est normal puisqu’il doit inscrire son bâtiment dans un paysage. Ne serait-ce qu’à en juger par la demande, toujours forte, de personnes désirant modifier un intérieur réalisé par un architecte, l’architecte d’intérieur à toujours sa raison d’être. Mais peut-être que ce qui déplaît, c’est finalement que nous portions nous aussi le mot « architecte » dans notre raison professionnelle ! 1.
Téléchargeable sur le site de l’UNAID http://www.unaid.fr/uploads/4/1/9/3/41935973/referentiel_2015.pdf
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ARCHILISTE : PALMARÈS 2016 CREE
AGENCE
ADRESSE
CP
VILLE
CA2015*
1
Decoration Jacques Garcia
212 Rue De Rivoli
75 001
Paris
10 475
2
Rdai Renee Dumas
13 Rue Du Mail
75 002
Paris
9 137
3
Ubik (Starck)
1 Avenue Paul Doumer
75 016
Paris
9 123
4
Sacma
15 Rue Vercors Zi La Chauvetiere
42 000
St Etienne
8 729
5
Galerie Joseph Karam
61 Avenue Raymond Poincare
75 116
Paris
7 760
6
Pierre-Yves Rochon S.a.s.
9 Avenue Matignon
75 008
Paris
5 691
7
Deniot
39 Rue De Verneuil
75 007
Paris
3 594
8
Opus Certum (Ste)
39 Rue Faidherbe
75 011
Paris
3 486
9
Gilles Et Boissier
10 Rue Portalis
75 008
Paris
3 442
10
4 Bi Et Associes
41 Avenue Montaigne
75 008
Paris
3 268
11
Axel Schoenert Architectes
20 Avenue De L’opéra
75 001
Paris
3 215
12
IMH
5 Rue Las Cases
75 007
Paris
3 213
13
Global Office Conseil En Aménage
47 Rue Voltaire
92 300
Levallois Perret
3 166
14
Western Design
34 Rue Pasquier
75 008
Paris
3 154
15
Sercq
313 Avenue Marcel Merieux
69 530
Brignais
2 943
16
Synthese
Rue De L Artisanat
73 190
Challes Les Eaux
2 918
17
Cartron
216 Rue Des Moulins
94 120
Fontenay Sous Bois
2 870
18
Studio Marc Hertrich Et Nicolas Adnet
5 Passage Pivert
75 011
Paris
2 710
19
Sybille De Margerie Design
9 Rue Emile Allez
75 017
Paris
2 630
20
Bonnefille Roulier
5 Rue Breguet
75 011
Paris
2 533
21
Patrick Jouin Et Jouin Manku
8 Passage De La Bonne Graine
75 011
Paris
2 524
22
An Archi Design
114 Rue Amelot
75 011
Paris
2 226
23
Sarah Lavoine
9 Rue Saint Roch
75 001
Paris
2 169
24
Arcane Concept
99 Quai De La Marne
94 345
Joinville Le Pont
2 135
25
Dumas
18 Rue Du Pre Aux Clercs
75 007
Paris
1 870
26
Ste 3 D Design
25 Avenue Leon Jouhaux
92 160
Antony
1 806
27
Iseppi
21, Rue Du Fbg Saint-Antoine
75 011
Paris
1 771
28
Studio E Motions
1 Rue Vignoble
68 440
Habsheim
1 707
29
A.r.t. Realisations
97 Rue Pierre Poli
92 130
Issy Les Moulineaux
1 650
30
Versions
15 Rue Colbert
78 000
Versailles
1 621
31
J.c.t.
40 Rue Francois 1 Er
75 008
Paris
1 599
32
Studio Kompa
15 Rue Jean Marie Poulmarch
94 200
Ivry Sur Seine
1 590
33
Degw France
43 Rue Bobillot
75 013
Paris
1 500
34
Francois Le Grix Decor
15 Rue Lamennais
75 008
Paris
1 493
35
Zaoui
6 Rue Mathurines
91 080
Courcouronnes
1 438
36
Trace Et Associes
3 Rue Keravel
29 200
Brest
1 426
37
Nombre D’or
39 Avenue Reille
75 014
Paris
1 418
38
Lignes A.s.m.
20 Rue Octavie
69 100
Villeurbanne
1 409
39
Archinetdesign
34 Rue Scheffer
75 016
Paris
1 365
40
Inter Art Etudes
8 Rue Halevy
75 009
Paris
1 340
41
Inex
11 Avenue Du Dauphiné
13 600
La Ciotat
1 297
42
Mansio
10 Rue De Saint Senoch
75 017
Paris
1 289
43
H.dais
3 Rue Florian
6 400
Cannes
1 285
44
Cazagnes
Chemin Du Journans
1 170
Cessy
1 259
45
Simon
47 B Rue Du Bouvreuil
76 000
Rouen
1 250
46
Filloux
Residence Beaupre
97 233
Schoelcher
1 203
47
Sarl C Imaginering Agence Costa
15 Rue Du Louvre
75 001
Paris
1 166
48
Archivolte
247 Rue Eglise
46 090
Mercues
1 159
49
Octopus
27 Rue Des Combes
69 250
Curis Au Mont D'Or
1 144 * (en milliers d'euros)
50
Studio Naco
66 Boulevard Diderot
75 012
Paris
1 094
51
Avant Seine
4 Place De L Odeon
75 006
Paris
1 091
52
Archibald
11 Villa Gaudelet
75 011
Paris
1 080
53
Stil Sarl
2 Avenue De Brogny
74 000
Annecy
1 079
54
Jeff Van Dick
10 Rue D Uzes
75 002
Paris
1 073
55
Billaud
Rue Benjamin Franklin
85 000
La Roche Sur Yon
1 005
56
7 Lieues
10 Rue D’hauteville
75 010
Paris
995
57
Arte Charpentier & Associes
8 Rue Du Sentier
75 002
Paris
968
58
Sarl Aya
Lot A 4
69 330
Meyzieu
959
59
Kerylos Interieurs
9 Rue Beautreillis
75 004
Paris
934
60
M.c.h
15 Rue Danielle Casanova
75 001
Paris
925
61
Carrere
55 Rue Espagne
64 200
Biarritz
859
62
Sotraco
14 Cours Raymond Poincare
54 200
Toul
848
63
Structure Realisateur D’espaces
124 Rue Fournet
14 100
Lisieux
847
64
Bvconcepts
8 Rue Gassendi
75 014
Paris
835
65
Le Manoir
63 Rue De La Republique
89 100
Sens
832
66
Tanit Architecture D’interieur
3 Passage Perreur
75 020
Paris
814
67
2B3d
170 Avenue De Saint Amand
18 000
Bourges
813
68
Kiblind Corporation
27 Rue Bouteille
69 001
Lyon
786
69
Cabinet Millet Chabeur
11 Rue Des Arquebusiers
75 003
Paris
768
70
Bouchaud Architectes
24 Rue Richard Lenoir
75 011
Paris
720
71
T Studio Design Et Developpement
Pres Viviers
74 410
Duingt
709
72
Larvor
12 Rue Mace
6 400
Cannes
687
73
Cadypso
251 Espace Trois Fontaines
38 140
Rives
669
74
Houal
4 Lieu Dit La Garde
35 230
Noyal Chatillon Sur Seiche
669
75
Foeillet Oeil Et Volume
14 Rue Royale
74 000
Annecy
663
76
Etat Des Lieux
5 Rue De L Hotel De Ville
13 200
Arles
661
77
Areb Arcadie Espace Bbliotheque
2 Rue Charles Lamoureux
33 000
Bordeaux
651
78
Espace Design
Res Lot Des Accates
13 011
Marseille
645
79
Catugier
1 B Rue Des Potiers
31 000
Toulouse
623
80
Marchand
Le Parc Des Rastines No 7
6 600
Antibes Juan Les Pins
614
81
Mercier
15 Avenue Jean Jaures
78 230
Le Pecq
605
82
Lienhardt
15 Place Chamaillard
77 930
Chailly En Biere
599
83
J.m.d. Decoration
5 Rue Voltaire
34 000
Montpellier
586
84
Fourreau
7, Rue Du Lycée
64 200
Biarritz
585
85
Etincelle
26 Cite Trevise
75 009
Paris
584
86
Boiffils
44, Rue D’assas
75 006
Paris
582
87
Shirine Design
111 Avenue Victor Hugo
75 116
Paris
570
88
De Ambroggio Lafanechere
8 Cour Du Chene Vert
75 012
Paris
568
89
Lieu Dit
15 Passage Saint Sebastien
75 011
Paris
564
90
Ls Projets
8 Route De Chateaurenard
45 230
St Maurice Sur Aveyron
558
91
Id-Wad
64 Rue Taitbout
75 009
Paris
542
92
Murail Architectures
8 Quai Magellan
44 000
Nantes
542
93
Inside-Massimo Sappatura
9 Boulevard Carnot
6 000
Nice
532
94
Double G
83 Rue Saint Honore
75 001
Paris
528
95
Xi Design
79 Rue De Seine
75 006
Paris
517
96
Bulles
22 Quai Saint Antoine
69 002
Lyon
515
97
Zen + Dco
176 Rue Du Temple
75 003
Paris
509
98
AER
38 Rue Madeleine Michelis
92 200
Neuilly Sur Seine
502
99
Richard
5 Rue De Charonne
75 011
Paris
501
166 / 167
ARCHILISTE : PALMARÈS 2016 CREE
100 Agencements Michel Colombel
5, Rue De L’avenir
14 123
Ifs
501
101 Feasson
42, Rue De La Republique
42 400
Saint-Chamond
492
102 Paoli Anakis
114 Rue Amelot
75 011
Paris
490
103 Interieur D Architectes Fabrice
21 Rue Johannes Carret
69 009
Lyon
490
104 Ca And Co
8 Rue Du Jour
75 001
Paris
487
105 Atelier Gil Architecture
5 Rue Hotel De Ville
65 100
Lourdes
480
106 Tdr
7 Place De La Gare De La Varenne
94 210
La Varenne St Hilaire
479
107 I D Architecture Interieure
11 Rue Scaliero
6 300
Nice
471
108 Hd Amenagement
77 Allee De La Robertsau
67 000
Strasbourg
467
109 Architecte Ergonome/Ethologue
2 Bis Rue De Marmande
33 800
Bordeaux
452
110 Gbrh
5 Rue De Saintonge
75 003
Paris
441
111 Sarl Smile
859 Rte De La Cote Des Chavants
74 310
Les Houches
435
112 Sahuc Et Katchoura
25 Rue Michel Le Comte
75 003
Paris
434
113 Eurl Krempp
32 Rue Le Peletier
75 009
Paris
431
114 European Design Office Edo
88 Rue De Courcelles
75 008
Paris
423
115 L Atelier
5 Rue De La Lime
49 600
Beaupreau
421
116 Sar Rousseaumotte
2 Rue Benjamin Franklin
85 000
La Roche Sur Yon
418
117 Buttazzoni Et Associes
214 Rue Rivoli
75 001
Paris
412
118 Pruilh Maison Et Décoration
4 Place Gambetta
33 000
Bordeaux
407
119 Conceptu El
Parc De Broceliande
35 763
St Gregoire Cedex
406
120 Atelier D Architecture & Design
3 Rue Merciere
39 200
Saint Claude
399
121 C-Interieur
1 Rue Charles Cavasseur
2 760
Holnon
398
122 A I Design
420 Chemin Des Mattes
13 600
La Ciotat
394
123 Ligne D’intérieur
32 Rue Gustave Eiffel
74 600
Seynod
391
124 Archy Concept
Port Marina Baie Des Anges
6 270
Villeneuve Loubet
391
125 J L C
11 Boulevard Jean Jaures
45 000
Orleans
389
126 Alkmdesign
5 Boulevard Douville
35 400
Saint Malo
385
127 Adam & Partners
12 Rue Du Pre Paillard
74 940
Annecy Le Vieux
373
128 I D E O
28 Rue Beaurepaire
75 010
Paris
371
129 Pravda Arkitect
22 Rue Capucines
75 002
Paris
371
130 Dai One
78 Avenue Du Chalet
93 360
Neuilly Plaisance
365
131 Architectural Deco
46 Rue De Naples
75 008
Paris
365
132 Interiors Of Life
12 Avenue De Madrid
92 200
Neuilly Sur Seine
364
133 Dorique
36 Rue Gambetta
92 100
Boulogne Billancourt
358
134 Sarl Cossée De Maulde
30 Rue Caumartin
59 000
Lille
349
135 Arc
31 Rue Jean Mace
29 200
Brest
343
136 Art Project
791 Route Nationale
74 120
Megeve
340
137 Atmosphere Architecture
15 Rue Pernety
75 014
Paris
325
138 Design D Azur
156 Route Du Villard
74 410
St Jorioz
319
139 Alidade Architecture Interieure
1 Boulevard Du Midi
61 800
Tinchebray
319
140 Villa M
20 Boulevard Du Montparnasse
75 015
Paris
318
141 A.i.a. Olivier Ros
44-46 Avenue De Flandre
59 700
Marcq En Baroeul
317
142 Saulnier Jean-Marc
5 Rue De La Faulque
7 300
Glun
317
143 99 Interieurs
99 Rue Jouffroy D Abbans
75 017
Paris
316
144 Agence Mc
1 Grande Rue Des Feuillants
69 001
Lyon
313
145 Rbba Associes
3 Rue Claire
69 009
Lyon
311
146 Agena (Sarl)
1 Rue Four St Jacques
66 000
Perpignan
310
147 Beuneiche
2 B Chemin Des Coteaux
14 123
Fleury Sur Orne
309
148 Agence Blanchet D’Istria
41 Rue Violet
75 015
Paris
308
ARCHISTYLE INTERIEURS D’ARCHITECTURES FABRICE BOLENOR Groupe SUD Architectes 27 rue Joannes Carret 69009 LYON T. 04.78.64.07.07 www.fabrice-bolenor.com Lyon-Paris-Varsovie Date de création : 1997 Créée en 1997 par Fabrice Bolenor, l’agence Intérieurs d’Architectures a su, au fil des années s’imposer comme un acteur qui compte dans le paysage du design d’intérieur en région Rhône-Alpes puis en France. Avec des références emblématiques, Fabrice Bolenor et Sandrine Moulière rejoignent le groupe SUD Architectes en 2011 pour créer le pôle SUD Design et diversifier ainsi leurs domaines d’expertises, notamment à l’international.
Quelques références : Fabrice Bolenor
Sandrine Moulière
Siège social Groupe SEB, siège social ATS Packaging, siège social 6ème Sens Immobilier, C Gastronomie, Caverne du Pont d’Arc, Centre commercial Espace Saint-Georges, Restaurant Pôl Développement (Groupe Bocuse), Restaurant Christian Têtedoie...
Siège ATS
E. Saillet
Siège Groupe SEB
B com Brasserie
G. Aymard
Caverne du Pont d’Arc
G. Perret
Si l’architecture tente d’exprimer l’identité d’un lieu dans la cité, le design intérieur vise quant à lui à créer une émotion et une expérience. Bureaux, restaurants, concepts-stores, logements, boutiques, espaces d’accueil du public… Qu’il s’agisse de bâtiments neufs ou anciens, les projets soumis à notre équipe sont multiples et leurs enjeux complexes : identification des usages, réflexion sur les flux, gestion des espaces, space-planning, scénarisation, scénographie de la lumière, choix des matériaux, des teintes et signalétique identitaire. À chaque étape, Sandrine Moulière & Fabrice Bolenor prennent le temps du décryptage et de l’investigation afin de proposer un concept répondant à l’activité première du lieu et respectant son histoire et de sa destinée.
E. Saillet
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Fabricant leader européen de panneaux stratifiés décoratifs haute pression (HPL), Abet Laminati lance la nouvelle finition POLARIS, extra mate et anti-traces de doigts. Les caractéristiques techniques innovantes de ce nouveau matériau en font l’allié incontournable des Architectes d’Intérieur et Designers pour leurs projets d’ameublement et d’agencement. Le stratifié Polaris est un matériau extrêmement opaque sans aucun reflet apparent. Le traitement de surface innovant garantit une excellente résistance aux frottements, aux abrasions et aux rayures. La surface hygiénique et facile à nettoyer octroie à ce produit de très bonnes propriétés antibactériennes et le rend apte au contact alimentaire. La gamme de décors est composée de 10 couleurs unies.
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Recherche et design, pour que vos projets restent uniques François Siebert , ADD spécialiste du bois , parquets, placages après 11ans d’activités à acquis de nombreuses références en partenariat avec les architectes, les designers et les décorateurs. Interlocuteur privilégié des concepteurs pour choisir au mieux les matières en termes de qualité de technique, d’esthétique et de budget… je propose une gamme très large et unique en matière d’essences et de finitions. je suis capables de fabriquer des produits sur mesure à la demande pour des projets uniques. Parquets en feuillus Européens massifs ou contrecollés, lames larges et extra-larges avec des finitions huilées ou vernis… Essences exotiques courantes et rares nous fabriquons des parquets en ébène de macassar massif, mais également des parquets en galuchat. Nous créons des produits pour les architectes exemple inclusion de corian® dans un chêne fumé ou sur un teck birman massif … J’étudie les demandes projet par projet et propose les meilleurs produits afin d’être certain de satisfaire nos partenaires architecte. J’ai travaillé sur tous les derniers grands hôtels de luxe Parisien mais également sur de nombreux projets privés avec cette même volonté de trouver le produit idéal. Nous nous plaçons à tous niveau de prix mais en respectant toujours une qualité de fabrication minimum. Les beaux projets n’étant pas toujours les plus chers. Ayant une formation d’architecte je comprends parfaitement l’esprit de mes interlocuteurs et c’est un plaisir de participer à mon niveau en quelques sortes à leurs projets. Pour plus d’informations, retrouvez-moi sur : • Houzz : http://www.houzz.fr/pro/fsiebert/addarchitecture-design-decoration • Archilovers : http://www.archilovers.com/add-siebert • Homify : https://www.homify.fr/experts/239230/add
Architecte : Eric Gizard
Créateur de plafonds & murs tendus Décoration / Acoustic Cinéma Eden ,
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Spécialiste des revêtements techniques pour murs et plafonds et solutions acoustiques, la société ALYOS® propose toute une gamme de systèmes décoratifs innovants conforme aux normes pour habiller les intérieurs. Soucieux du confort et du bien-être, ALYOS® intègre au besoin des solutions acoustiques dans ses systèmes et propose également des baffles et écrans acoustiques sur mesure. Ceux-ci garantissent une absorption optimale des bruits et de l’écho, ainsi qu’une forte réduction des temps de réverbération. Véritables solutions déco et techniques, les systèmes ALYOS® s’adaptent aux pièces humides ainsi qu’à toutes les formes architecturales et permettent d’intégrer les éléments techniques nécessaires. ALYOS® propose de nombreuses collections pour habiller les intérieurs issues de la créativité du studio ALYOS® et de ses collaborations régulières avec des artistes. Tous les revêtements ALYOS®, classic ou acoustic, s’impriment à l’envie, pour éveiller un plafond ou réhausser un mur. A.D E.H.P.
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Bibliothèque,
Salle Gramont, Conservatoire J-B Lully, Puteaux (92)
© photos sur cette page : Dominique Giannelli
Salle des choeurs, Conservatoire J-B Lully,
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Malters (Suisse)
La lumière sur mesure
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© HA Segalen
Ambiance Lumière est fabricant de solutions d’éclairage depuis 1979. Travaillant en collaboration avec les architectes et les concepteurs lumière pour répondre à des projets aussi bien décoratifs que fonctionnels. Nous accompagnons nos interlocuteurs pour trouver ensemble le produit idéal, que ce soit dans notre gamme de produits ou bien conçu sur mesure. Nous proposons des solutions techniques et esthétiques répondant à la créativité des concepteurs pour des effets de lumière uniques !
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Sonorisation d’installations Fixes AUDIO-TECHNICA 11, Rue des Pyramides 75001 PARIS Tél. +33 1 43 72 82 82 info@audio-technica.fr
Audio-Technica, société Japonaise créé il y a plus de 50 ans, est spécialisée dans le développement et la fabrication de microphones, casques, systèmes de conférence. Exigeante sur la qualité et la fiabilité de ses produits, la marque est utilisée dans les salles de spectacles, palais des congrès, salles de conseil et autres lieux où l’intelligibilité audio est essentielle. Pour compléter sa gamme Audio-Technica distribue en France la marque Belge d’enceintes et produits électroniques Apart. Spécialiste des petites et moyennes installations fixes, de la boutique de mode tendance à l’hôtel de luxe en passant par le restaurant élégant et le bar d’ambiance, Apart a mis au point des solutions novatrices combinant fiabilité, discrétion et robustesse pour une intégration facile et naturelle. Audio-Technica en partenariat avec les installateurs et intégrateurs français propose une gamme de produits et des conseils pour vous accompagner dans la réalisation de vos projets. Toute l’équipe d’Audio-Technica est à la disposition de ses utilisateurs pour organiser des démonstrations et tests.
Créateur français de sols textiles DARE YOUR
BALSAN MOQUETTE Corbilly – D14 36330 Arthon Tél. +33 (0)2 54 29 16 00 www.balsan.com
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Balsan, fabricant français, est implanté dans l’Indre, dans un cadre préservé avec deux sites industriels parfaitement intégrés dans leur environnement naturel. Balsan propose une gamme complète de revêtements de sols textiles de qualité, avec 2000 références, en grandes largeurs et en dalles, et développe des solutions esthétiques et fonctionnelles, à destination de ses 3 principaux marchés : Office, Hotel et Home, en France et à l’export.
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SHOWROOM PARIS : 99 Rue de la Verrerie - 75004 Paris Tél. 01 43 70 49 32 showroomparis@balsan.com
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Ecrans professionnels pour les designers BENQ 381, avenue du Général de Gaulle 92140 Clamart Tél. 01 70 37 17 00 www.benq.fr
BenQ présente sa gamme d’écrans professionnels dédiée aux designers et architectes. Des images authentiques et parfaites pour tous les professionnels et les passionnés. Bénéficiez d’une haute authenticité des couleurs et de hautes résolutions (4K2K). Avec des finitions de qualité pour une utilisation polyvalente. Montage vidéo, imagerie numérique et modélisation 3D ne leurs font pas peur. Ces écrans professionnels sont complets et reconnues sur le marché professionnel de la CAO/FAO, de l’animation, du montage vidéo et des arts graphiques. Les produits phares de cette gamme : le BL2420PT (24’/full HD), BL2710PT (27’/WQHD), BL2420U (24’/UHD 4K ), BL2711U (27’/UHD 4K ) et BL3201PT (32’/UHD 4K). (Dalle IPS 100% sRGB et modes exclusifs CAO/FAO, animation, anti scintillement, faible lumière bleue, écran ajustable, contraste natif de 1000:1, affichage fluide avec un temps de réponse rapide, connecteurs DVI, HDMI, DisplayPort et MiniDisplayport, haut-parleurs et possibilité de fixation murale (VESA 100 x 100 mm). Ils sont conçus par des professionnels, pour les professionnels méticuleux et soucieux du détail capable désormais de travailler avec une précision parfaite et atteindre une productivité plus élevée.
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C-Vegetal est une entreprise spécialisée dans l’aménagement végétal d’espace indoor. L’utilisation de feuillage et de plantes stabilisées nous permet de créer des scénographies végétales originales tout en vous libérant des contraintes et de l’entretien . Passionné de design et en recherche permanente d’innovation notre seul but est de transmettre au travers de nos réalisations notre créativité et la passion de notre métier Hall d’accueil, espace de reception, salle de réunion, bureau, C-végetal réalise des décors et des ambiances plus agréables pour vos visiteurs et vos collaborateurs en vous donnant une veritable identité végetale. Rien n’est impossible, sublimer un volume, créer une ambiance ou faire en sorte de ne pas laisser indiffèrent vos visiteurs.
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Véritable vecteur d’images dans les bureaux, les CHAT BOARD® peuvent être également réalisés sur mesure en dimensions, couleurs et avec impressions de photos ou autres logos. Ils se déclinent également en Vestiaires, Tables, Tablettes, en verres mats ou avec écran de projection. Les CHAT BOARD® sont réalisés à la main au Danemark, dans le plus pur esprit de qualité et de Design Scandinave.
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Photo ci-dessus :
En haut : Intelcia, Technopark - Casablanca, (Maroc) - Réalisation : Art Tech Innovation En bas : Salon Equip’Hôtel, espace tendance (France) Conception & photos : Cabinet Elizabeth Leriche Réalisation : Clipso
Photo ci-dessous : Musee de demain Rio de Janeiro (Brésil) Architecte : Santiago Calatrava Valls (Zurich – Suisse) Installateur : Diarco Produtos Arquitetonicos (Brésil)
Shopping Mall Groupe AZRAILI (Israel) Architecte : Avner Sher architects (Cadres acoustiques) Réalisation : ART COVER
Système d’évacuation d’eau DallFlex Zentrix
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Les pivots de porte Fritsjurgens par Euxos EUXOS Tél. +33 (0)1 41 83 24 00 information@euxos.com www.euxos.com
EUXOS vous propose le système de porte pivotante le plus innovant du moment, intégralement installé dans la porte, ce système avantageux en termes de coûts et de temps, permet de nombreuses créations. Nos pivots de porte sont utilisés dans les bâtiments commerciaux comme les résidences privées. Alliant design et technique, ils supportent jusqu’à 500kg. Il existe 3 systèmes. Le SystèmeOne «libre», sans aide à la fermeture ni blocage, le Système3 avec blocage à 0°, 90°, 180° et 270°, fermeture de la porte entre 1° et 45° et ouverture entre 46° et 90° et le Système4 avec fermeture et possibilité de réglage de la vitesse. Spécialiste en équipement d’intérieur architectural, EUXOS représente en France, les marques les plus emblématiques du design à la qualité éprouvée. Travaillant en étroite collaboration avec les acteurs de la prescription du bâtiment, EUXOS propose un large éventail de solutions esthétiques et techniques tout en apportant conseil et assistance dans la mise en oeuvre de ses produits
Revêtements de sol FORBO FLOORING SYSTEMS 63 rue Gosset BP 62717 51055 Reims Cedex Tél. 03 26 77 30 30 contact-fr@forbo.com www.forbo-flooring.fr
LEADER DES SOLUTIONS SOL NON COLLÉ Acteur majeur du revêtement de sol souple au niveau international et N°1 mondial sur le marché du linoléum et des sols textiles floqués, Forbo Flooring Systems propose une large palette de revêtements de sol et de solutions décoratives, adaptée aux marchés Santé, Education, Habitat, Bureaux, Commerces, Hôtellerie & Loisirs, Industrie.
Ci-dessous : Marmoleum click révolutionne le linoléum Alternative naturelle aux sols durs avec son parement en Marmoleum 2,5 mm contenant 97 % de matières premières renouvelables, Marmoleum click résiste au fort trafic des commerces, bureaux, parties communes, circulations… Sa large palette de couleurs se décline en formats 30 x 30, 30 x 60 et 30 x 90 cm pour des calepinages à l’envi !
Sarlon trafic 15 dB et 19 dB, le choix entre acoustique maximale et poinçonnement minimal L’alliance entre esthétique et performances techniques optimales pour ce sol PVC acoustique U3 / U4. Une collection entièrement renouvelée de 104 références avec une construction 15 dB exclusive.
Flotex vision, la signature ultra design Sol textile floqué U3 / U3s combinant : hygiène, facilité d’entretien, résistance, confort et sécurité, décliné en 96 nouvelles références toujours plus tendances. Idéal pour les espaces de loisirs, hôtels, restaurants, bureaux, EHPAD et enseignement.
Le feu a changé définitivement FOCUS 3, impasse Claque Patin 34380 Viols-le-fort Tél. 04 67 55 01 93 Fax. 04 67 55 77 77 www.focus-creation.com
Cubifocus
Focus,une large gamme de foyers fonctionnant au bois avec des modèles alliant innovation, technique et recherche esthétique La marque Focus ne cesse d’innover pour proposer bien plus que de simples appareils de chauffage. Ainsi, les modèles Slimfocus, Cubifocus, Domofocus et Emifocus-hublot concrétisent une volonté de sublimer le feu et de privilégier la convivialité grâce à des foyers présentant à la fois une esthétique soigneusement étudiée et des exigences techniques permettant de répondre aux réglementations les plus strictes. Slimfocus à double flux
Emifo
cus-h
ublot
Domofocus
GEGGUS® 22 rue de Barr 67000 Strasbourg Tél. +33 (0)3 88 14 10 70 info@geggus.fr www.geggus.fr
Tapis d’entrée Classe Premium
Solutions et systèmes de Guidage visuel et tactile Le fabricant GEGGUS complète sa gamme de tapis d’entrée grand trafic avec des solutions de guidage visuel et tactile. Sans obstacle sur le tapis, ces systèmes réalisées : • grâce aux différentes finitions de la gamme, (reps, brosses, caoutchouc,….) • grâce aux nombreux coloris reps proposés, • grâce aux nouveaux profilés phosphorescents rechargeables en énergie luimineuse, permettent un passage en toute autonomie (malvoyants ) et en toute sécurité ,même dans l’obscurité, en cas de panne brutale d’électricité. Posés en sens inverse du sens de passage, ces profilés sont de véritables repères visuel et tactile. Exemples d’utilisation : grands magasins, maisons de retraite, hôpitaux, immeubles de logements, de bureaux,….
Historique Depuis sa création, il y a plus de 60 ans, la société Geggus E·M·S s’est forgée une réputation de qualité et d’innovation dans la conception et la fabrication sur mesure de Tapis d’Entrée Grand Trafic à structure aluminium. L’usine Geggus, qui emploie près de 60 personnes, est située en Allemagne, à côté de Karlsruhe, à 100 km de Strasbourg, où se trouve la filiale pour la France. La forte réputation de la société, qui se place aujourd’hui parmi les Leaders dans son domaine, repose avant tout sur la qualité des matériaux utilisés, sur le soin, la précision et la régularité apportés à la fabrication avec recherche constante de la satisfaction du client.
Tous les modèles TOP CLEAN répondent aux normes d’accessibilité Handicapés
Rideaux techniques ISOTISS 56470 Saint-Philibert France Tél. 02 97 57 44 27 isotiss@orange.fr
Architectes: Atelier Kempe Thill , Architects & Planners & FRES architectes. MO : Siemp / Solutions Isotiss: textile Isocolor couleur champagne.
« La Tour bois le prêtre » …. était couleur Argent* « Rue Binet » ....................... est couleur Or** Et si la prochaine couleur était la votre *** Pour ce projet Rue Binet à Paris (18ème), Nous avons produit une couleur spécifique afin de s’accorder à la vêture de verre et d’aluminium anodisé champagne. Ces voilages thermiques offrent un écran de discrétion parfaitement intégré au dessin orignal. Un rail ininterrompu anodisé champagne supporte cette protection textile aux nuances changeantes tout au long de la journée.
Notre métier : écouter, proposer, confectionner, installer. Gamme ISO.COLOR (vertical ou horizontal). * textile alu anodisé naturel, ** textile alu anodisé champagne, *** votre couleur : à partir de 700 m².
Solutions bois LAUDESCHER Tél. 02 33 42 09 52 Fax. 02 33 42 15 69 info@laudescher.com www.processbois.com
Des solutions architecturales bois, éco-conçues, destinées à l’enveloppe du bâtiment La marque LAUDESCHER Industrie porte dans son ADN créativité et innovation. Elle a su réunir les qualités traditionnelles du bois aux technologies les plus avancées de la construction pour définir des produits aux formes géométriques évolutives ouvertes à toutes les audaces des concepteurs et qui constituent une véritable anticipation sur les enjeux complexes de la construction contemporaine. Marque qui donne la priorité à la technologie, LAUDESCHER Industrie exerce une vigilance de qualité à tous les stades de la production. Quel que soit la destination des produits, conformité et performances sont passées au crible de critères d’excellence. Tous les produits des gammes intérieures sont éco-conçus et font l’objet de tests répondant aux normes : réaction au feu, acoustique, résistance à l’humidité, FDES, COV.
Systèmes coulissants design KELLER S.A. 38-40, route de Wilwerdange LU-9911 Troisvierges Tél. +352 97 80 21-1 Fax. +352 97 80 23 www.kellerag.com www.minimal-windows.com
KELLER GLASSHOUSE® Pour le propriétaire, il était important d’avoir une approche globale. D’un côté, la sphère privée devait être sauvegardée, mais de l’autre côté, la vue devait permettre de mettre en valeur les magnifiques paysages du site - le jardin est en effet structuré par des arbres d’une beauté exceptionnelle. L’extension habitable vitrée GLASSHOUSE® de la société KELLER SA forme le cœur de la villa et semble s’avancer avec légèreté dans la verdure. La transition fluide entre l’intérieur et l’extérieur prédomine tout en délimitant l’extension de l’espace de vie et la terrasse aménagée avec piscine. La véranda permet ainsi de magnifiques perspectives vers le jardin. Les larges baies vitrées du système coulissant minimal windows® de KELLER utilisées sur les deux côtés de la construction vitrée GLASSHOUSE® permettent d’avoir une vue totalement dégagée sur le jardin paysagé. La véranda KELLER GLASSHOUSE® dévoile ainsi les qualités cachées du jardin et met en scène la maison et le jardin de manière à former une unité conceptuelle. Un espace ouvert aux contours clairs a été ainsi créé pouvant servir de trait d’union ou d’élément de séparation lors p.ex. de fêtes privées et professionnelles. Les très larges ouvertures sont équipées de profilés de châssis à peine visibles ce qui donne à la construction un aspect global encore plus marquant. On a la sensation d’une intimité totale tout en gardant un sentiment de simplicité, de naturel et d’ouverture. L’une des plus grandes exigences du maître d’œuvre était d’avoir une transition continue entre les différents matériaux au sol et d’avoir une qualité très élevée en matière d’enveloppe isolante. Le système de profilés pour cette véranda se compose de profilés design équipés d’une isolation thermique et qui se caractérisent également essentiellement par leur largeur apparente très fine. La solution du coin extérieur qui s’ouvre totalement est une particularité unique en son genre. Le résultat est une grande pièce à vivre, adossée à la maison proprement dite, très claire et disposant de fenêtres coulissantes larges à hauteur de pièce. L’aménagement intérieur est moderne, bien pensé et agréable, ce qui permet à ses habitants et visiteurs de se sentir bien. Grâce au design innovant, cette véranda est un espace où chacun peut s’imaginer vivre.
Lumières précieuses et élégance prestigieuse
Le Solid-Surface
sous toutes ses formes KERROCK France ZA Quadraparc Rue Robert Fulton - BP 10206 62804 Liévin cedex Tél. 03 21 45 79 99 info@kerrock-france.fr www.kerrock.fr
PANNEAUX, VASQUES, CUVES ET PLUS ENCORE… Le solid-surface Kerrock offre des possibilités de créations infinies et une résistance exceptionnelle. Dans le résidentiel et les espaces professionnels, Kerrock sublimera vos projets. Équilibre d’esthétique et de performance, novateur et durable, Kerrock laisse libre cours à votre imagination. Le programme complet de panneaux, de vasques et cuves permet des projets 100% Kerrock, mais également le mariage parfait avec d’autres matériaux. Pour plus d’informations, visitez : www.kerrock.fr
Quelle que soit votre idée nous la réalisons
Aménageur d’espaces tertiaires Le Bureau Contemporain Za - Les portes de la forêt 23 Allée du clos des Charmes-Collégien 77615 Marne-la-Vallée Cedex3 Tél. 01 60 35 45 45 clients@lbc.eu www.bureau-contemporain.com Notre métier, concevoir, développer, livrer et garantir du mobilier de bureau et de collectivité. Des professionnels sont à votre écoute pour trouver des réponses adaptées à vos projets. LBC affiche une expérience de plus de 30 ans. Notre bureau d’études, nos équipes commerciales et logistiques, sont parfaitement coordonnés afin d’assurer la prise en charge intégrale de tous vos projets. Nous assurons l’entièreté du service de proximité, de l’analyse du besoin à la prestation logistique sur mesure. Nous sommes spécialisés dans la réalisation de projets sur mesure afin de répondre aux besoins des grands groupes (Audit du site, space planning, concept, réalisation de prototypes, accompagnement tout au long du projet). Nous disposons d’un vaste choix de mobilier sur 600 m2 de show-room essentiellement dédiés à notre partenaire exclusif FAMO. Vous y serez accueillis et conseillés par des professionnels de l’aménagement. LBC est une entreprise responsable et engagée dans une démarche RSE depuis 2012.
Distributeur France OLTREMATERIA info@materia.eu.com
Un nouveau concept d’habitat
Show room 20 rue Barla 06300 Nice Tél. (+33) 04 93 19 37 62
« Les Surfaces du Bien-Être » Fondé sur le respect de l’environnement, les revêtements Oltremateria sont uniques et s’imposent au fil du temps comme une solution écodurable, véritable alternative au béton ciré et à la résine. A la base, l’Ecomalta est un mortier écologique, sans ciment et sans résine d’epoxy, à base de quartz, pour garantir une extrême résistance et élasticité.
Des effets de texture qui se démultiplient, se matérialisent et se déclinent en 5 collections et en couleur, pour rénover ou créer de nouvelles ambiances contemporaines et design. Né comme revêtement de sols et de murs, intérieurs et extérieurs, le système Oltremateria inspire aujourd’hui l’industrie du mobilier et du sanitaire.
Notre équipe est à votre disposition pour étudier vos projets de construction ou de rénovation et pour vous présenter, au delà de la matière, des éléments de décoration et d’ameublement en bois et en corian.
Logiciel CAO 3D PaletteCAD 12, rue Binsfeld 9912 Troisvierges Tél. +352 28 56 87 80-1 info@palettecadv3d.com www.palettecadv3d.com
Un logiciel CAO 3D qui fait revivre l’architecture d’intérieur Le logiciel Palette CAD recouvre les différents corps de métier de l’aménagement intérieur. Il représente une véritable simplification du travail pour les architectes d’intérieur et les bureaux d’études. À tout moment, les textures des objets peuvent être modifiées. Lors des entretiens avec vos clients, vous avez la possibilité de réagir de manière flexible à leurs envies. Vous souhaitez montrer votre croquis sous plusieurs angles de vues ? Une visite virtuelle à 360° est possible en un clic. Dans la bibliothèque, vous trouverez une vaste gamme d’objets ainsi que différentes listes de fabricants. Vous ne trouvez pas l’objet dont vous avez besoin ? construisez-le par vous-même ou téléchargez-le ! Avec Palette CAD vous ne serez jamais limité, laissez libre cours à votre imagination. Vous pouvez réaliser des plans à l’échelle, ajouter les dimensions librement, des commentaires, intégrer des images… C’est à vous de jouer !
Fixation du verre et de l’acier PAULI FRANCE 725, Chemin Joseph Roumanille 13320 Bouc-Bel-Air Tél. +33 (0)4 42 58 18 13
Pauli France Sarl installée dans le sud de la France à Bouc-Bel-Air est spécialiste dans le domaine de la fixation du verre et de l’acier inoxydable. La société est la filiale Française du groupe Allemand Pauli+Sohn Gmbh qui compte environ 250 salariés. Pauli se positionne comme l’étalon de la qualité, du design et de la sécurité. C’est pour cela que la production se fait et demeurera en Allemagne. Depuis 30 ans, l’emploi de matériaux de haute qualité, leur usinage minutieux et un contrôle qualité rigoureux sont garants de la qualité supérieure des 5 000 produits proposés. L’offre de produit large accompagne les clients tout au long de leur projet de construction ou de rénovation. En allant des balustrades aux marquises, des portes coulissantes aux salles de bains, l’équipe Pauli France composée de 5 personnes est à leur écoute afin de les accompagner et les conseiller. Grâce aux formations, Pauli France vous offre ses connaissances dans les domaines du verre et des fixations chez vous ou dans les locaux de Bouc-Bel-Air.
PRESTO 7 rue Racine 92542 Montrouge Tél. 01 46 12 34 56 serviceclient@presto.fr www.presto.fr
Des innovations De nouveaux designs
La maîtrise de la consommation d’eau constitue un enjeu environnemental et économique pour les établissements recevant du public. Pour y répondre, le groupe Presto a imaginé des robinetteries innovantes et pour tous les publics.
PRESTO NEO® DUO Le robinet souple à double temporisation Ce robinet autorise un déclenchement souple par un nouveau geste, « le check », rendant son utilisation très facile pour les enfants, les personnes âgées ou à mobilité réduite.
PRESTO NEO® Un classique de la robinetterie temporisée revisité VERSION INOX
Simple sur plage
TÉLÉCHARGEZ NOS OBJETS BIM SUR
BIM
PRESTO ENRICHIT SA BIBLIOTHÈQUE D’OBJETS « INTELLIGENTS » ET CONFIRME SA PLACE DE PARTENAIRE INCONTOURNABLE AUPRÈS DES PROFESSIONNELS DU BÂTIMENT DISPONIBILITÉ Un grand nombre de robinetteries pour lavabo, douche, urinoir et chasse PRESTO® déjà en ligne sur le site BIMobject® SIMPLICITÉ Visualisez notre vidéo de démonstration sur la page YouTube du Groupe Presto ou sur www.prestodatashare.com
Cloisons modulaires de bureaux FAÇONNEZ VOTRE ESPACE
QOVANS Rue de l’industrie 14700 Falaise Tél. 02 31 40 44 04 www.qovans.com
QOVANS® est un acteur majeur dans la création, la fabrication et la mise en œuvre de solutions et de systèmes de cloisonnements pour les aménagements des espaces tertiaires, industriels et ERP. Notre savoir-faire, notre politique d’Innovation et notre réactivité nous repositionnent aujourd’hui comme un leader de tendances sur nos marchés.
Les filiales du Groupe QOVANS® Qovans Industrie : crée, conçoit et fabrique des systèmes des cloisons amovibles et de cabines sanitaires pour les aménagements d’espaces pour le tertiaire et l’industrie. Notre site industriel de 30 000m² nous permet d’intégrer les ateliers de production : • Fabrication de parements • Thermolaquage • Usinage et fabrication de cloisons monoblocs • Usinage des profilés aluminium • Usinage de panneaux compact Qovans Services : certifiée QUALIBAT, réalise la pose de l’ensemble des systèmes fabriqués par le groupe ainsi que les prestations de faux plafonds, cloisons sèches, planchers techniques et tous les autres ouvrages complémentaires dans le cadre de macro-lots.
Cloisons amovibles SAB DIFFUSION Z.A. Croix Saint-Mathieu 28320 Gallardon - France Tél. + 33 (0)2 37 31 17 32 Fax. + 33 (0)2 37 31 15 94 adv@sabdiffusion.com
SAB Diffusion® fait partie des leaders européens de la conception et fabrication de cloisons amovibles.Ses produits sont prescrits et commercialisés sur le plan national et international. Son succès repose sur le concept inédit de la «Fusion des Gammes» qui permet une totale compatibilité des différents modèles de cloisons. Cette innovation majeure favorise la créativité des projets d’aménagement en s’adaptant à tout type de configuration et d’environnement et permet une réelle souplesse d’exploitation des sites.
Sa gamme dispose d’un haut niveau de performances en termes acoustique, technique, environnemental et sécuritaire dans le total respect des normes en vigueur. SAB Diffusion® accompagne les prescripteurs et ses clients dans l’ingénierie du projet en leur proposant un panel de services adaptés à chaque étape, de leur conception à leur réalisation. Plus qu’un industriel, un partenaire ! Découvrez l’univers SAB Diffusion® sur www.sabdiffusion.com et rejoignez-nous !
Votre style Votre cuisine SieMatic info@siematic.de www.siematic.com
SieMatic UR
BAN
SieMatic est une marque qui a gagné une réputation internationale pour son design d’exception et le haut niveau de fonctionnalité de ses produits. Depuis sa création en 1929, SieMatic s’est consacré à la quête de la perfection et à l’élaboration des solutions les plus exclusives. Pour la grande majorité d’entre nous et ce à travers le monde entier, la cuisine reste le lieu privilégié et le plus sollicité de l’habitat : c’est l’endroit où le goût individuel peut être satisfait, même dans l’aménagement et le design. Pour répondre aux aspirations de nos clients, nous voulons faire plus que créer des cuisines haut-de-gamme : en travaillant avec vous,
SieMatic CLASSIC
nos spécialistes SieMatic créent des espaces à vivre d’une élégance intemporelle, dans lesquels chacun a la liberté d’y exprimer sa personnalité propre. Ceci est possible grâce aux trois univers de style SieMatic : entre PURE, URBAN et CLASSIC, les grandes tendances internationales du design trouvent leur place. Grâce aux collections de styles SieMatic, aménagez votre intérieur selon l’atmosphère qui vous ressemble ! Venez nous rencontrer : http://www.siematic.com/nc/fr/meta/recherche-de-revendeur.html
L’aménagement personnalisé de votre cuisine SieMatic PURE
Mobilier design SILVERA 58, avenue Kléber 75116 Paris Tél. 01 53 65 78 78 contact@silvera.fr www.silvera.fr
TOGUNA – PearsonLloyd
Depuis plus de 25 ans, SILVERA est spécialiste du mobilier design et de l’aménagement de bureaux, d’espaces tertiaires et de l’habitat en France et à l’International. SILVERA est le partenaire mobilier des architectes et architectes d’intérieur, aussi bien pour les espaces de travail et les zones de détente que pour les restaurants, l’hôtellerie, les médiathèques et les amphithéâtres. SILVERA garantit compétences et qualité des prestations, depuis l’assistance dans le choix des produits jusqu’à leur installation grâce à une équipe de spécialistes de l’aménagement de bureaux et des collectivités. SILVERA œuvre pour le bien-être au travail, convaincu qu’un aménagement mobilier réussi améliore l’efficacité, diminue l’absentéisme et le stress. Au cœur du showroom de Kléber, un espace d’exposition présente bureaux, rangements, postes de travail, salles de conférence et de réunion, ainsi que les nouvelles tendances pour l’open-space et les espaces spécifiques. Fauteuil CHILL-OUT High – Gordon Guillaumier
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Nieme
© Andrea Ferrari
Biblio
Oscar hèque
Bureau PRISMA - Sylvain Carlet & Isern Serra
Chaise Catifa 46- Lievore Altherr Molina
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Collection prestige pour salle de bain VOLA - SOPHA INDUSTRIES 44 Rue Blanche 75009 Paris Tél. 01 42 81 25 85 sopha@sopha.fr www.sopha.fr
Depuis plus d’un demi siècle, VOLA a inventé une image du bien-être, de la beauté et du rituel de l’eau. Après la nouvelle collection VOLA Round Series d’accessoires encastrés et de douches, les chauffe-serviettes électriques ou à eau, les gammes free-standing hyper minimales, nos gammes s’élargissent pour répondre à tous les besoins de l’aménagement de la salle de bain, pour chantiers privés et publics. Une nouvelle collection SPA VOLA innove dans ce domaine par l’utilisation de flux à vertus thérapeutiques. Nos 7 nouvelles finitions Exclusive Colour Series pour projets exclusifs (or pâle, or sombre, cuivre, cuivre brossé, chrome noir, chrome brossé noir, noir brillant intense), s’imposent comme un must absolu dans le luxe mondial pour projets de prestige, s’ajoutant à nos chromes, laiton, inox et nos 14 couleurs RAL de nos collections classiques.
VOLA, un design intemporel qui répond à chaque projet
Rubinetterie Stella Spa Via Brunelli Maioni 44, Borgomanero (NO) Tél. +39 0321 473351 export@rubinetteriestella.it www.rubinetteriestella.it
Collection Roma, depuis 1926
DISTEL - DISTRIBUTEUR ET SAV 32 Avenue Denfert Rochereau 94210 La Varenne Saint Hilaire Tél. +33 (0)1 42 83 66 54 info@robinetteriestella.com
COLLECTION ROMA, ICÔNE DES SALLES DE BAIN DEPUIS 1926 Roma, collection phare de Stella, est reconnue comme une icone dans le domaine du design de la salle de bains. Imitée depuis longtemps par de nombreux fabricants, Roma reste encore et toujours l’indépassable original. C’est durant ces 90 dernières années, que l’utilisateur final, en choisissant Roma, mais surtout en transmettant ce choix de génération en génération, a forgé le succès incomparable de cette série historique.
Automatismes, accessoires et sanitaires inox
SUPRATECH 2, rue des Cyprés 37240 Bossée Tél. 02 47 92 23 31 Fax. 02 47 92 84 71 info@autosanit.com www.autosanit.com
WC automatique HYGISEAT pour une hygiène optimale des sanitaires SIMPLE, FIABLE, ROBUSTE • Fonctionne par détection, évitant toute transmission de germes par les mains • Rotation du siège : lavage, désinfection et séchage pour l’hygiène de l’assise • Chasse d’eau automatique – Cycle de 12 secondes • Existe au sol ou suspendu, blanc, couleurs ou inox • Alimentation 230/12V par transformateur externe
Option SaniAir Système efficace, sans filtre, d’aspiration des odeurs désagréables directement à la source dans la cuvette, pour les évacuer dans la canalisation des eaux usées. Meilleure hygiène : réduit l’humidité ambiante et l’effet aérosol de chasse d’eau propageant les bactéries. Economique : assure une ventilation des toilettes et préserve la chaleur habituellement perdue par les systèmes d’aspiration au plafond. Sans entretien, ni consommables.
Les clients ou le personnel apprécieront l’attention portée à leur bien-être !
HYGISEAT suspendu inox rallongé
Solution hygiène pour site exposé au vandalisme • WC automatique hygiénique HYGISEAT inox • Lavabo mural inox 3en1 encastré ou en applique Lavabo combinant l’essentiel pour le lavage des mains : eau, savon et séchage. Fonctionnement sans contact, par détection infrarouge, pour éviter toute transmission de germes. Maximum d’utilité dans un minimum d’espace. • Porte-rouleau inox encastré, recharge par l’avant ou par l’arrière en gaine technique
Ligne robinetterie électronique eau et savon, hygiène maximum et design minimaliste La robinetterie électronique permet un lavage sans toucher le robinet : l’eau coule tant que les mains sont dans l’aire de détection. Avec un design parfaitement assorti aux robinets, Supratech propose une large gamme de distributeurs de savon automatiques = combinaison parfaite pour un environnement sans germes et automatisé des espaces sanitaires.
HYGIENE – ECONOMIES MAXIMUM – CONFORT D’UTILISATION • Réduction drastique de la consommation de savon. • Fournit la « juste dose » de savon quand nécessaire, à l’approche des mains, avec fermeture automatique sans écoulement. • Effet moussant ajustable, sur les versions à savon mousse • Sans contact physique : la transmission des germes est bloquée • Pompe péristaltique ; savon passe dans un tuyau sans contact avec la pompe, évitant contamination et refoulement. • La fabrication anti-vandale en laiton permet l’installation sur site exposé.
Nouveau : robinetterie automatique verticale à intégrer
Sanitaires Inox Vaste gamme de WC, urinoirs, lavabos, fontaines et accessoires en inox… Un choix évident de matériau pour sa longévité exceptionnelle, sa faible maintenance, ses qualités d’hygiène (surface lisse bactériostatique) et une meilleure protection de l’environnement. Notre savoir-faire permet de nombreuses adaptations à vos mesures : l’inox ouvre des perspectives créatives qui rendent unique chaque projet ! Fontaine à boire hauteurs adultes, enfants et PMR
Lavabo vidage invisible jusqu’à 5 m
WC inox avec réservoir OPTIMA
Lavabo circulaire = solution gain de place ! Disponible hauteurs école, maternelle…
Revêtements de sol LIQUID ELEMENTS (DIVISION STONHARD) Immeuble le Newton C 7 Mail B.Thimonnier 77185 Lognes le Mandinet Tél. + 33 (0)1 60 06 44 19 www.liquidelements.fr www.stonhard.fr
Liquid Elements est la division «Haut de gamme» de Stonhard Elle a été lancée afin d’offrir de nouvelles perspectives dans le domaine des revêtements de sol pour les théâtres, les bureaux, les restaurants, les magasins, les espaces d’exposition, les maisons privées, les écoles, ... Liquid Elements propose une gamme de sols en résine synthétique qui se distingue par les qualités suivantes: absence de joint, ergonomique, acoustique, durable, résistant aux rayures et aux UV. Nous avons développé un produit unique, baptisé Xtreme, qui peut être utilisée dans tous nos systèmes. L’Xtreme est un revêtement
polyuréthane coulé brillant ou mat, d’une qualité sans égal. Les résines utilisées sont aussi transparentes que l’eau et donnent une impression de grande profondeur. Des pigments très spéciaux, des additifs inattendus et des techniques d’installation inédites produisent un résultat spectaculaire. Vous pouvez également décider d’inclure de petits objets, des photos, etc. Tous les designs, assortiments de couleurs et motifs sont possibles. Inspirez-vous !
TECSOM 2Bis, Avenue François Sommer BP 60065 08206 Sedan Cedex Tél. +33 (0)811 140 004 (Numéro vert) Tél. +33 (0)324 298 309 (Numéro vert) service.clients@tecsom.com customer.service@tecsom.com
Revêtement de sols textiles Tecsom Evo lution
Tecsom est aujourd’hui l’unique fabricant 100% français de revêtements de sol textiles en rouleaux et en dalles. Composées de fils 100% Polyamide teintés dans la masse et d’un envers PVC recyclé, les dalles Tecsom représentent un gage de qualité et vous garantissent une stabilité et tenue de vie incomparable. L’intégralité des collections sont au format standard 50x50cm mais peuvent également être proposées, sur demandes spéciales, en formats spécifiques. L’envers PVC, unique en Europe garantit la meilleure stabilité dimensionnelle du marché. Cette stabilité permet une tenue de produit irréprochable, l’invisibilité des joints et une facilité de pose et d’entretien incomparable. Les collections sont classées UPEC et bénéficient toutes d’un classement feu BflS1. Tecsom, fabricant français de revêtements de sol textiles, dispose aujourd’hui du plus grand stock d’Europe de produits en dalles et en rouleaux. Aujourd’hui reconnu pour sa réactivité, Tecsom assure une livraison en 24/48h sur l’Ile de France et 72h sur les régions. Tecsom Evolution m Tecso
Tecsom Microtec +
a & Prim Prima
Ligné
Tecsom 3630 Supreme
Escalier suspendu TREPPENMEISTER www.treppenmeister.fr
Escaliers Design et suspendus Depuis 40 ans, Treppenmeister propose un système unique de création et de fabrication d’escaliers qui englobe un Centre de Recherche et Développement basé en Allemagne, et un réseau de fabricants répartis aux quatre coins de l’Europe, dont près de 40 en France et 90 en Europe. Pour le client, c’est une double garantie : les dernières technologies de pointe, associées à une fabrication artisanale et locale. Sur-mesure, sécurité, design, confort : ce sont les maître-mots de la société Treppenmeister. Treppenmeister inventeur, leader et référent en matière d’escalier suspendu Ce système a révolutionné l’aménagement intérieur au milieu des années 60, rompant avec la tradition de l’escalier imposant et massif. Aujourd’hui, c’est une véritable tendance déco : l’escalier suspendu a la cote ! Une fiabilité certifiée Treppenmeister a été le premier fabricant d’escaliers à obtenir, en 2005, l’Agrément Technique Européen (norme CE).
Revêtements pour murs et plafonds
VITRULAN Textile Glass Bernecker Str.8 95509 Marktschorgast, Allemagne www.systexx.fr Eric Olivier - Directeur des Ventes Tél. 06 71 76 94 52 e.olivier@vitrulan.com
Fabricant allemand et leader européen des revêtements muraux textile de type « toile verre », Vitrulan s’affranchit des motifs classiques historiques pour proposer une gamme au design innovant et aux fonctionnalités nouvelles. Leurs performances mécaniques en font le choix N°1 des ERP, pour leur comportement au feu (B,s1-d0), leurs très faibles émissions dans l’air (A+), leur résistance à l’abrasion et aux chocs et leur capacité d’armature des cloisons (anti-fissuration). Respirant et sans allergène (label Confiance Textile le plus strict), ils respectent la santé des occupants et s’intègrent à la démarche HQE. Leur pose rapide sans encollage du mur assure une finition sans bullage et des joints quasi-invisibles, déclinée aux couleurs de chaque projet. SYSTEXX by Vitrulan, la marque de l’innovation dans les revêtements muraux Issue de la volonté de Vitrulan d’offrir des revêtements innovants de qualité, SYSTEXX by Vitrulan incarne l’alliance de la technique, de l’esthétique et de fonctionnalités nouvelles : design contemporain (plus de 30 motifs), affichage magnétique, mur tableau blanc, tissage de logo sur mesure, revêtement acoustique, rénovation sans préparation et dernière innovation, revêtement assainissant capteur de formaldéhydes. Plus de 20 millions de m² sont posés chaque année dans les secteurs de la santé, l’hôtellerie, le tertiaire et les bâtiments publics, en neuf et en rénovation. Disponible dans le réseau de distribution de peintures professionnelles, SYSTEXX by Vitrulan est soutenue par une équipe de prescripteurs, de l’accompagnement au choix du revêtement au démarrage du chantier.
Plus d’informations, fiches techniques, brochures, échantillons et CCTP sur www.systexx.fr
Aller de l’avant dans la continuité
WILKHAHN 58 rue de Paradis 75010 Paris Tél. +33 (0)1 44 23 76 70 www.wilkhahn.fr info@wilkhahn.fr
En matière de mobilier, Wilkhahn personnifie dans le monde entier le ‘Design made in Germany’, avec des solutions d’aménagement des environnements tertiaires et des espaces conférence qui sont autant de références pour toute la profession. Depuis 60 ans, Wilkhahn est fidèle à trois principes : valeur d’usage optimisée, esthétique pérenne et qualité durable. Wilkhahn se distingue en outre par son implication dans le domaine social et le développement durable. Interagir. Veiller. Rester curieux. Nous n’avons jamais cru à la forme pure : créer des meubles ou agencer des espaces, c’est agencer l’environnement et les relations mêmes entre les individus. Aussi l’esthétique a-t-elle toujours eu pour nous une dimension éthique.
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Ce numéro comprend un encart jeté de 4 pages
Dépôt légal : 3e trimestre 2016
UN DÉDALE DE CAMPS : LA VILLE DIVISÉE Auteur : Bozar Ben Zeev Unité de Diplôme 8, AA school Traduction : Emma Nubel
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DIPLÔME CREE
Ce projet de diplôme explore les champs de la biopolitique et de l’architecture qui eux-mêmes se chevauchent dans la notion de campement. Les camps se présentent sous diverses formes et sont multi-facettes. Cependant ils sont tous fondés sur le même principe : un espace d’exclusion délimité et contrôlé. Ce projet a pour but d’expérimenter et de réarticuler ces zones d’exclusion qui sont en train d’émerger dans les villes contemporaines. Il souligne et dévoile le campement comme étant la forme principale de production spatiale dans la ville moderne. La vision d’une ville nouvelle est proposée grâce à des
expérimentations sur des modèles de classifications types de ce phénomène : parc d’attraction, centre commercial ou encore le quartier résidentiel sécurisé. La ville va devenir un paysage divisé par des frontières urbaines entre quartiers prisés enclavés et aux alentours des quartiers qui vont se marginaliser progressivement. Ce sera un endroit où les résidants ne seront plus dans le continuum de l’espace urbain mais vivront quotidiennement dans des systèmes socioéconomiques et spatiaux complètement séparés. La ville comme un dédale de camps est une anticipation de la cité du 21e siècle : un endroit d’inégalités et d’exclusion.