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LONGÈRES CONTEMPORAINES EURE
Près de Louviers, les écoliers de la commune d’Heudebouville profitent depuis une année d’un nouveau groupe scolaire, exemplaire à plus d’un titre.
AAu milieu des champs normands, la toute récente école " Les coteaux fleuris " a été conçue pour respecter le site sur lequel elle est implantée et s’inscrire harmonieusement dans le paysage. Elle épouse les courbes de niveau naturelles de la parcelle, en léger dénivelé descendant vers un des méandres de la Seine, en contrebas. Les agences d’architecture parisiennes Hemaa et Hesters-Oyon ont choisi de s’inspirer du style des longères, ce traditionnel habitat rural de la région.
Les architectes ont imaginé des bâtiments reprenant les codes de ces habitations et les matériaux typiques du village : le bois des colombages des maisons pour les châssis vitrés et la charpente, l’ardoise en façades et toitures en écho à l’église et la mairie. Cinq modules ont été réalisés et accolés les uns aux autres ; ils sont séparés par le hall d’accueil, qui distribue la partie maternelle d’un côté et l’espace élémentaire en vis-à-vis. Leurs formes sont simples, rectangulaires et tout en longueur. Bien qu’imposante par son emprise au sol, l’opération réussit à s’incruster adroite - ment dans la petite commune. Les toitures à deux pans – dont certaines asymétriques – et les dimensions toutes différentes offrent un ensemble visuellement homogène et en même temps dynamique. Chaque unité présente une structure en portiques en Douglas lamellé-collé. Livrés en deux parties, ils ont été assemblés sur place. Ils sont identiques sur toute la longueur de chaque " maison ", mais leurs formes varient selon le type de toiture. Des murs en ossature bois viennent compléter le principe constructif. Un bardage à claires-voies en Douglas revêt certaines façades, en association à de l’ardoise épaisse aux fixations invisibles ; cette solution conjugue sécurité pour les enfants et esthétique. Des murs-rideaux largement vitrés maximisent la lumière naturelle dans les espaces éducatifs. Des brise-soleil en lames de bois ou des auvents les protègent des rayons solaires. Sur une surface totale de 1 600 m², chaque longère combine les usages et fonctions : salles de classes ( au nombre de 6 ), restauration, préaux, administration, salle de motricité, patio, chaufferie. Reflétant une forte volonté de réduction de son empreinte carbone, l’établissement scolaire est équipé de panneaux photovoltaïques et recourt à une pompe à chaleur air/air pour chauffer ses locaux. Il obtient le label Bâtiment à énergie positive ( Bepos ) et la certification E3C2. En outre, l’eau de pluie de l’ensemble du site est récupérée pour alimenter un bassin d’infiltration présent sur le terrain, à proximité d’un verger et d’une zone naturelle où la biodiversité s’épanouit librement. Le village de 800 habitants voyant sa population augmenter significativement depuis plusieurs années, les architectes ont pensé le projet pour qu’il puisse s’adapter à cette croissance démographique et à l’arrivée de nouveaux écoliers. Chacun des 5 modules est ainsi indépendant des autres et évolutif afin d’avoir la possibilité d’accueillir davantage d’élèves et de personnels enseignants, sans dénaturer le dessin architectural. Les réseaux techniques et dispositifs de sécurité ont également été anticipés en vue de répondre à l’accroissement des besoins futurs. Quant à l’ancienne école, elle a été rénovée et mixe les nouvelles destinations, comme une salle des associations, une garderie, une salle de sport, et, à terme, un centre communal de santé.
Livrés en deux parties, les portiques en Douglas lamellé-collé ont été assemblés sur place.
Les architectes ont imaginé des bâtiments reprenant les codes des habitations de la région et les matériaux typiques du village : le bois des colombages des maisons pour les châssis vitrés et la charpente, l’ardoise en façades et toitures en écho à l’église et la mairie.
Texte : Caroline Chopart – Photos : Sergio Grazia
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