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VICTOR VASARELY

Le cinétisme de Vasarely : une abstraction en constante mutation Vasarely’s kineticism: an ever-changing abstraction

« Porté par les ondes, je fuis en avant, tantôt vers les atomes, tantôt vers les galaxies1 » : le songe cosmique de Vasarely, au-delà de sa portée hallucinée et poétique, témoigne bien de sa volonté d’échapper aux limites matérielles de l’œuvre d’art pour atteindre l’incommensurable. Animé par ce projet utopiste, qui correspond plus concrètement au désir de mettre l’art à la portée de tous en l’incorporant à l’architecture et à l’urbanisme, Vasarely est devenu dans les années 1970 l’un des artistes les plus connus de son temps. Après cette période de grande popularité, soutenue par la politique esthétique moderniste du président Georges Pompidou, l’art de Vasarely et la vision optimiste du monde qui le sous-tend, tout comme le mouvement de l’art cinétique auquel il s’apparente, ne correspondant plus à l’évolution de la société, est devenu moins en vogue. Cependant, depuis les années 2000, à la faveur de certaines expositions comme L’œil moteur, art optique et cinétique, 1950-1975 (2005, musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg), Dynamo. Un siècle de lumière et de mouvement dans l'art. 1913-2013 (2013, Grand Palais, Paris) et surtout, la rétrospective Vasarely, le partage des formes organisée en 2019 par le Centre Georges Pompidou-Musée National d’Art Moderne, l’art cinétique et ses artistes, Vasarely en particulier, ont été remis à l’honneur. Ainsi, celui qui fut surnommé « Le Pape de l’Op2 » lors de la fameuse exposition The Responsive Eye (1965, MoMA, New York), est désormais considéré comme l’un des artistes français majeurs de la deuxième moitié du XXe siècle. Le corpus d’œuvres réunies dans l’exposition de la Galerie A.R. Fleury, Victor Vasarely, une autre dimension, permet d’avoir un bel aperçu du talent de Vasarely, qui marqua en profondeur les années 1960 et 1970 par ses abstractions cinétiques aux effets d’optique spectaculaires.

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“Carried by the waves, I flee forward, sometimes towards the atom, sometimes towards the galaxies.”1 Beyond its hallucinated and poetic scope, Vasarely’s cosmic dream clearly attests to his desire to escape the material limits of the artwork to reach the unfathomable. In the 1970s, driven by this utopian project, which more concretely corresponded to the desire to make art accessible to everyone by incorporating it into architecture and urban planning, Vasarely became one of the best known artists of his time. After this period of great popularity, encouraged by the modernist aesthetic policy of President Georges Pompidou, Vasarely’s art and the optimistic vision of the world that founded it, as well as the kinetic art movement to which it was related, became less fashionable, no longer corresponding to the evolution of society. However, since the 2000s, exhibitions such as L’œil moteur, art optique et cinétique, 1950-1975 (2005, Strasbourg Museum of Modern and Contemporary Art), Dynamo. Un siècle de lumière et de mouvement dans l'art. 1913-2013 (2013, Grand Palais, Paris) and, above all, the retrospective entitled Vasarely, le partage des forms, organised in 2019 by the Centre Georges Pompidou-Musée National d'Art Moderne, have put kinetic art and its artists, and Vasarely in particular, back in the spotlight. The artist, who was nicknamed “The Pope of Op”2 at the famous exhibition The Responsive Eye (1965, MoMA, New York), is now considered to have been one of the major French artists of the second half of the twentieth century. The works gathered together in the exhibition at Galerie A&R Fleury, Victor Vasarely, une autre dimension, give us a good insight into the talent of Vasarely, who profoundly marked the 1960s and 1970s with his kinetic abstractions and spectacular optical effects.

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