« STRESS » ET SOINS PAR LES PLANTES ©FOTOLIA
BEATRICE CONSTANTIN-MORA ART-THERAPEUTE ANALYTIQU E-DORDOGNE. CERTIFICAT PROFESSIONNEL DE CONSEIL EN PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES NIVEAU 1 ORGANISME DE FORMATION : HIPPOCRATUS ANNEE 2015
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SOMMAIRE Sommaire……………………………………………………………………………………………….. Introduction……………………………………………………………………………………………. I.
LE STRESS……………………………………………………………………………...…………..
p2 p3 p5
1-Définition et histoire de la notion de stress……………………………………...……………… p5 2- La notion d’homéostasie…………………………………………………………………………... p6 3- La notion d’adaptation..................................................................................................................... p7
a-
Le Syndrome Général d’Adaptation (SGA)………………………………...…….
4- Période contemporaine…………………………………………………………………………….. II.
p9 p11
L’APPORT DE LA PHYTO-AROMATHERAPIE AUPRES DES PATIENTS p12
EN SITUATION DE STRESS ......................................................................................
1- Les avantages du phyto-médicament sur les molécules chimiques………………………... p13 2- Les propriétés du drainage………………………………………………………………………... p14 a- Conseils phytothérapiques pour le drainage du foie …………………………………… p15 III.
CONSEILS EN PHYTOTHERAPIE …………………………………………………………… p19
1- Les Troubles du sommeil………………………………………………………………………… p20 2- La Nervosité-L’Anxiété…………………………………………………………………………… p21 3- Les Troubles intestinaux et gastriques……………….………………………………………… p22 4- L’utilisation des plantes adaptogènes …………………………………………………………. p23 a. Qu’est-ce qu’une plante adaptogène ?........................................................................... p23 5- Ressourcer le système immunitaire………………………….…………………………………. p24 CONCLUSION………………………………………………………………………………………… p26 Sources………………………………………………………………………………………………….. p27
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INTRODUCTION
Souvent accusé d’être la cause principale du mal-être principal de nos sociétés occidentales, « le stress », mot court, qui sonne bien est aussi très banalisé dans le discours courant. A tel point qu’on ne saurait plus distinguer s’il est la cause d’un mal-être d’un individu ou un effet plus profond d’évènements qui ont préparé un terrain propice pour qu’il s’installe de façon chronique. Ce terme témoignerait-il de la réalité psychique de nos contemporains ? Autrement dit, souffrons-nous d’un manque d’adaptation ou d’une suradaptation sociale, exigeant de nous que nous devenions un surhomme ou une hyperfemme ? La notion de stress est difficile à cerner. Paradoxale. Si une dose de stress est nécessaire pour s’adapter suffisamment à notre environnement, des situations de stress qui se répètent ou un choc traumatique qui ouvrent une brèche dans notre système de perception entraînent des changements métaboliques qui se répercutent sur notre système organique et psychique.
En tant que thérapeute, je reçois des personnes en souffrance psychique. Le plus souvent, avant qu’elles prennent la décision de consulter, le corps s’est déjà chargé de signifier un mal-être que les mots étaient impuissants à traduire ou impossible à dire. Dans ma pratique, le corps n’est pas séparé de l’esprit et le terme « stress » est couramment employé par les patients pour aborder leur situation.
Ma pratique va donc consister à entendre et comprendre le rapport que le patient entretient avec l’objet de sa souffrance et à rechercher les moyens pour qu’il l’exprime, le mette en forme par la parole ou avec des outils de médiation (peinture, argile, poésie…). L’approche thérapeutique ne consistant pas à faire taire le symptôme mais plutôt à entendre ce qui s’exprime par son intermédiaire.
J’ai choisi cette formation pour me doter de ressources visant à accompagner le patient en thérapie. Autrement dit, je n’envisage pas de soigner des pathologies, mais plutôt d’orienter mes conseils vers le soulagement des maux qui accompagnent des situations de stress.
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En écrivant ce document (non exhaustif), j’ai cherché à témoigner de mes recherches pour comprendre ce que recouvre le terme de stress et à présenter la façon dont j’envisage l’utilisation des plantes dans le cadre thérapeutique que je propose.
Ainsi, la première partie sera consacrée au mot « stress » et à ce qu’il recouvre en terme de définitions et de mécanismes. La seconde partie sera consacrée à l’utilisation de la phyto-aromathérapie auprès des personnes en situation de stress, et j’aborderai particulièrement la question du drainage du foie ; organe souvent mis à contribution quand les émotions se déchaînent. La dernière partie sera axée sur les conseils phytothérapiques concernant trois grands effets du stress sur le sommeil, la nervosité et les troubles intestinaux.
Je dédie ce texte à mes patients, pour les encourager à compléter leur travail thérapeutique en se tournant vers la médecine phytothérapique ou homéopathique afin de soulager les effets du stress et reprendre la liberté d’être pleinement sujets d’eux-mêmes.
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I-
LE STRESS
1-DEFINITION ET HISTOIRE DE LA NOTION DE STRESS
« État réactionnel de l'organisme soumis à une agression brusque. (De l'anglais stress, effort intense.) Le terme de stress fut introduit en 1936 par le physiologiste canadien Hans Selye ».1
« On peut définir le stress comme l’agression de l’organisme par un agent physique, psychique, émotionnel entraînant un déséquilibre qui doit être compensé par un travail d’adaptation. Ce travail d’adaptation comprend trois phases : la réaction d’alarme, la résistance, puis l’épuisement. »2
Le mot « stress » vient du latin « stringere » qui signifie « rendre raide », « serrer », ou « presser ». Cette racine latine est reprise en vieux français sous la forme « estrece »3 qui signifie « étroitesse, oppression ». Ensuite la langue anglaise forme le mot (destress), employé en mécanique et en physique, au sens de « force, poids, tension, charge ou effort ».
Je vous propose de vous attarder un instant sur les mots et leur étymologie : «Etroitesse» 4 Caractère de ce qui est étroit, qui manque de largeur. En particulier, en anatomie : Dimension insuffisante d'un orifice, d'une cavité naturelle Caractère de ce qui (contenant, lieu, etc.) est (trop) petit, exigu; petitesse. Sur le plan métaphorique ou au figuratif, en parlant de choses abstraites : Caractère de ce qui est limité, mesquin. Au XIIe siècle, des traces retrouvées de «estreitece » signifieraient « angoisse » « Oppression »5. Empruntée au latin « oppressio », elle signifie : «action de presser; destruction, action d'étouffer (les lois, la liberté); action violente contre quelqu'un, quelque chose». Le verbe qui lui fait suite est « opprimer ». Au XII è siècle, « l’oppression » au pluriel évoque des «violences, dommages faits à quelqu'un». Au singulier, elle désigne une «tâche http://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/stress/16296 http://www.senat.fr, Rapport d’information fait au nom de la commission des affaires sociales par la mission d’information sur le mal-être au travail, par Mr G. Dériot, sénateur. 2010. 3 http://www.lemonde.fr 4 http://www.cnrtl.fr 5 http://www.cnrtl.fr 1 2
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accablante». Dans la première moitié du XIIIe siècle, elle signifie «contrainte». Au XVe siècle : le « fait d'accabler par la violence, état de celui qui est accablé». Au XVIIe siècle, il s’agit d’une «gêne respiratoire». Mais elle est tout d'abord utilisée en physique métallurgique avec la loi de Hooke qui stipule qu'une force extérieure (load) agissant sur un corps, provoque une tension de ce corps (stress) qui peut se déformer (strain)9. La contrainte excessive exercée sur un matériau qui devient de ce fait fatigué, déformé, cassé, rend toute tentative de retourner à l’état d’origine vaine, puisque le matériau est beaucoup plus vulnérable qu’il ne l’était auparavant.
Au XVIIIe siècle, « oppression » signifie «angoisse psychique».
Nous voyons déjà là, à travers le détour de la construction mots que les manifestations physiques et psychiques du « stress » sont en prise directe avec l’évolution humaine et sociale.
2- LA NOTION D’HOMEOSTASIE Hippocrate, en reprenant la théorie pythagoricienne des humeurs, prétend que toute « dyscrasie » ou rupture de l'équilibre normal est la cause de maladie. Il pose ainsi les bases de la notion d'homéostasie. « La médecine ancienne, occidentale ou arabe, repose sur la théorie des Humeurs, telle qu’elle apparaît chez Hippocrate (460-370 av. J.-C.), et chez Galien (131-201 apr. J.-C.). Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que cette doctrine cède la place à la médecine moderne. Les quatre éléments principiels qui sont à l’origine du monde, le Feu, l’Air, l’Eau et la Terre, doté chacun de deux qualités propres, sont présents dans le corps humain sous forme d’Humeurs. Le Feu, sec et chaud, est transmis par la bile jaune secrétée par le foie. L’Air, chaud et humide, est porté par le sang. L’Eau, humide et froide, correspond au phlegme (ou lymphe), et se rapporte au cerveau. Les qualités de la Terre, froide et sèche, sont communiquées par la bile noire (atrabile), issue de la rate. La santé du corps et de l’âme résulte de l’équilibre de ces Humeurs. La prédominance de l’une d’entre elles détermine le tempérament. Un homme est dit : « bilieux, sanguin, flegmatique, atrabilaire » 1.
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« L'homéostasie désigne la capacité d'un système à conserver son milieu intérieur en équilibre. Tous les mécanismes corporels entrent dans l'homéostasie : le rythme cardiaque, la respiration, la miction, la sudation, la digestion, la température corporelle, la composition du sang... Tous ces phénomènes naturels permettent l'équilibre de l'ensemble de l'organisme et son fonctionnement normal. Les hormones sécrétées par les différentes glandes du corps humain ainsi qu'une partie du système nerveux appelé système nerveux végétatif ou autonome sont les éléments majeurs de ces phénomènes de régulation »1.
C’est au XIXe siècle (1866) que le physiologiste Claude Bernard observe et décrit le concept d’homéostasie, sans toutefois le nommer comme tel. Il montre que lorsque la stabilité du milieu intérieur est perturbée, il y a une vulnérabilité à la maladie.
Mais, c’est Walter Bradford Cannon6, qui crée le nom d’homéostasie, en 1932 à partir du grec « stasis » : « stabilité, action de se tenir debout » et « homoios » : « similaire ». Il prouve par une série d’expériences sur l’animal que lorsque l'organisme est soumis à une violente émotion comme la peur ou la fureur, la production d’adrénaline augmente7. Cannon associe les processus homéostatiques de maintien de la vie et phénomène du stress, ceci sur leur base d'une production d'adrénaline par la médullosurrénale.
Pour Cannon le stress est complémentaire l'homéostasie, car il permet de minimiser les dégâts engendrés dans l'organisme. C'est une réaction d'urgence à court terme qui favorise la fuite ou la lutte, c'est-à-dire l'évitement de la situation pathogène. Et en ce sens, le stress est fondamental à l'adaptation d'un organisme.
Mais il est aussi, d’une certaine façon,
pathogène car il peut être aussi la conséquence de processus homéostatiques sollicités jusqu'aux limites de leurs marges d'adaptation fonctionnelle. Ainsi, à long terme, l'organisme est fragilisé et il ne pourra pas reprendre sa capacité de régulation d'origine.
3- LA NOTION D’ADAPTATION L’endocrinologue Hans Selye, publie en 1956 « The stress of life » (Le Stress de la vie). Il y décrit le mécanisme du syndrome d'adaptation, c'est-à-dire l’ensemble des modifications qui permettent à un organisme de supporter les conséquences d’un traumatisme naturel ou opératoire. C’est la double-perception d’un état contradictoire entre une demande 6 7
Physiologiste américain (1871-1945), Walter Bradford Cannon, “The Wisdom of the Body” W.W. Norton & Company, inc. 1932
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d’adaptation à un moment donné et la capacité à y faire face. C’est une dépense d'énergie, qui peut stimuler comme inhiber l’action et le psychisme voire traumatiser le sujet.
Selye a développé le concept de « Eustress », qui s’oppose au « distress ». Il a ensuite rajouté la notion de « a-stress », désignant un état privatif de stress (pouvant être obtenu notamment par le biais de la méditation) dont les effets bénéfiques pour la santé sont expérimentés en médecine. Souvent traduit par « bon » ou « mauvais » stress, il n’est pourtant rien de cela, car la nécessité d’adaptation de l’individu est rendu nécessaire par l’environnement. On peut en revanche parler de « stress aigu » et de « stress chronique »
L’état de stress aigu correspond aux réactions de notre organisme quand nous faisons face à une menace ou un enjeu ponctuel (prise de parole en public, changement de poste, situation inattendue…). Quand la situation prend fin, les symptômes de stress s’arrêtent peu après.
L’état de stress chronique est une réponse de notre corps à une situation de stress qui s’installe dans la durée : par exemple, quand tous les jours au travail, nous avons l’impression que ce que l’on nous demande excède nos capacités. Le stress chronique a toujours des effets néfastes sur la santé.
Je rajouterai le syndrome de stress post-traumatique : « Tout d’abord, la personne a vécu, a été témoin ou a été confronté à un évènement ou à des événements durant lesquels son intégrité physique ou celle d’autrui a pu être réellement ou potentiellement menacée à cause de blessures graves ou de risques de blessures ou de mort. La personne réagit à cet évènement par un sentiment de peur intense, d’horreur ou d’impuissance. Parmi les événements pouvant engendrer un traumatisme susceptible de provoquer un trouble de stress post-traumatique, mentionnons : les catastrophes naturelles (inondation, tornade, tremblement de terre…), les accidents graves (avion, voiture, explosion, incendie…) et ceux causés délibérément (agression, vol à main armée, viol, prise d’otages, guerre…), la mort subite d’un être cher, une maladie potentiellement mortelle ou encore des menaces de mort. »8
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http://www.fmm-mif.ca
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a- Le Syndrome Général d’Adaptation (SGA) En avril et mai 1948, dans une série de conférences au Collège de France, puis en juin 1950, à l’Hôpital Laennec, Hans Selye définit « Le syndrome général d’adaptation » (SGA). Selon lui, il s’agissait d’une réaction générale d’alarme correspondant à un effort de l’organisme pour s’adapter à de nouvelles conditions. Le stress est l’interaction entre une force et la résistance de l’organisme à cette force. C’est le complexe agression-réaction.
Cet ensemble de réactions, qu’il appela Syndrome Général d’Adaptation, correspond à l’aspect physiologique, humoral et endocrinien de la réaction de ce complexe d’agressionréaction.. Hans Selye le divise en trois phases distinctes qui se manifestent surtout quand l’organisme est soumis à un agent stressant – ou stresseur – continu.
REACTION D’ALARME OU “PHASE DE CHOC »
Lorsque nous sommes soumis à un événement ou une situation stressante, notre corps est confronté à un choc auquel notre organisme n’a pas eu le temps de s’adapter. Il va tout faire pour s'adapter à cette situation. La réaction d’alarme commence tout d’abord par un choc, un état de surprise dû à l’agression, et qui altère l’équilibre fonctionnel. C'est une réaction d'urgence à court terme qui favorise l'évitement de la situation pathogène. La réponse endocrinienne et neurovégétative de cette phase, est appelée « réponse sympathique ou hypothalamosympathico-adrénergique » Lors de cette première phase d'alerte, un maximum d'énergie est mis à la disposition de l'organisme pour qu'il puisse réagir vite et bien à la situation. Une décharge d'adrénaline9, commandée par le cerveau, entraîne une accélération du rythme cardiaque et facilite la libération de sucre par le foie. Les muscles disposent alors de toutes les ressources nécessaires (oxygène et sucre) pour se mettre rapidement en action. Parallèlement, la mémoire,
la
réflexion
et
la
vision
sont
améliorées10.
PHASE DE RESISTANCE
Cette deuxième phase constitue l’ensemble des réactions non spécifiques provoquées par une situation ou un évènement stressant qui persiste et auquel l’organisme s’est adapté 9
hormone sécrétée par les glandes surrénales, situées au-dessus des reins
10http://www.lemonde.fr/revision-du-bac/annales-bac/francais-premiere/connaitre-son-stress-pour-mieux-l-
apprivoiser_coach-dos07.html#jmE7TEmD1PXIVtiY.99
9
au cours de la première phase. Il va essayer de rassembler des ressources pour trouver un nouvel équilibre. Le corps sollicite de nouvelles ressources énergétiques pour combattre les inflammations possibles et cherche à rétablir son équilibre. Pour cela, il sécrète des hormones comme le cortisol, qui stimule la libération de glucose dans le sang, ou l'endorphine, aux vertus apaisantes. PHASE D’EPUISEMENT, MALADIES DE L’ADAPTATION
Si la situation de stress se prolonge, l'organisme se fatigue et ne peut plus fournir l’effort qui lui est demandé. Le système immunitaire s’affaiblit et le rend plus vulnérable aux agressions externes. Lorsque l'individu fait face à une situation stressante, son comportement ainsi que sa perception de l’environnement sont modifiés. Des maladies peuvent apparaître, telles que l’hypertension, les ulcères, un infarctus, de l’asthme, de l’eczéma, ainsi que des perturbations psychiques, fatigue chronique, burn-out, dépression… Le Syndrome Général d’Adaptation trouve des limites physiologiques qui font que l’organisme ne peut pas aller au-delà de ses forces. Chaque individu réagit différemment face au stress qui est une valeur très relative et tient compte de nombreux facteurs, lesquels lorsqu’ils se combinent forme un capital d’adaptabilité plus ou moins important et durable. Le système immunitaire est grandement affecté lors du déclenchement du syndrome général d’adaptation. La réponse immunitaire se fragilise et répond moins à bien à la défense de l’organisme face aux agressions externes.
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4- PERIODE CONTEMPORAINE Vers la prise en compte de l’environnement et des émotions dans le vécu du stress. Actuellement, le stress est le seul concept médical, admis par la communauté scientifique, qui fait un pont entre le psychisme et les maladies somatiques via les réactions neuro-hormonales.
Le Professeur J. L. Dupond, Chef du Service de Médecine Interne du CHU de Besançon, est l’un des pionniers français qui a mis en exergue le rôle du stress.
Dès 1987, il écrit que « la médecine moderne a rassemblé en quelques années suffisamment d’arguments cliniques, biochimiques, neurophysiologiques et immunologiques pour accorder à l’ « immunopsychopathologie » le droit de naître… » Le Professeur Dupond, s’appuyant sur de multiples travaux internationaux, cherche à attirer l’attention du monde médical sur l’action du stress. Il montre son influence sur l’équilibre immunitaire, et son intervention dans certains processus d’immuno-suppression, expliquant la survenue de diverses infections, dans les allergies ou dans certaines maladies autoimmunes, voire dans les cancers.
L’adaptation de l’organisme à l’environnement extérieur est en effet sous le contrôle de trois systèmes d’intégration qui assurent l’homéostasie interne : ce sont les systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire. Le premier permet la transmission de signaux de type électrique modulés grâce à des neuromédiateurs ; le second utilise des messagers moléculaires ou « hormones » qui circulent et transmettent une information spécifique à distance ; le troisième transmet des messages grâce à des cellules qui circulent dans l’organisme et produisent localement des molécules actives, les « cytokines » et les anticorps.
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II-
L’APPORT DE LA PHYTO-AROMATHERAPIE AUPRES DES PATIENTS EN SITUATION DE STRESS 1- LES AVANTAGES DU PHYTO-MEDICAMENT SUR LES MOLECULES CHIMIQUES
Phytothérapie provient du grec « phyton » qui signifie plante et « therapein » qui signifie « soigner ». C’est « l’usage des plantes médicinales dans un but thérapeutique. »11 Son utilisation par rapport aux traitements médicaux « classiques » respecte toujours deux particularités : Utiliser le totum végétal (c'est-à-dire en respectant au maximum l’intégrité du végétal) plutôt qu’un de ses principes actifs isolés. Agir sur l’organisme malade de manière globale et physiologique, sans s’opposer brutalement à un symptôme. Ainsi, l’attitude privilégiée est de stimuler les réactions normales de défenses qui permettent le retour à l’état de bonne santé, sans se substituer à l’organisme dans sa lutte contre la maladie. La phytothérapie : privilégie la ré-équilibration durable de l’organisme plutôt que l’effet immédiat. fait partie du champ de la santé et se différencie des compléments alimentaires. ne cherche pas à effacer le symptôme, à le faire taire, mais plutôt à agir en synergie avec le sujet. est une alternative intéressante aux molécules chimiques, benzodiazépines et leurs effets dévastateurs sur les émotions, le psychisme. Le stress n’a pas les mêmes effets sur chacun. A chacun son stress et ses ressources pour y faire face. Confrontés à de l’insupportable, à la douleur psychique et physique, la molécule chimique est nécessaire quand elle est une solution d’urgence. Mais pour autant, elle ne soigne pas et comporte des risques d’accoutumance.
Je rencontre des patients qui ont un suivi médical à base d’anxiolytiques et d’antidépresseurs. Certains suivent les prescriptions et au cours de la thérapie, quand ils sentent qu’ils vont mieux, ils évoquent le souhait de se passer du produit. Je les invite à en parler avec le médecin qui les suit pour diminuer le traitement progressivement. 11
Cours Hippocratus « Les thérapies à base de plantes », 3è partie, cycle 1
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Mais je suis confrontée à d’autres patients, plutôt impatients d’en finir avec des traitements dont ils se plaignent en invoquant l’effet de dépendance et la disparition des émotions, ou du désir sexuel. Ici, clairement, des patients s’automédiquent, pris entre le désir de reconquérir leur liberté et la difficulté de faire face aux effets secondaire du manque de produit.
Ce produit, pris dans une situation d’urgence ou en l’absence d’information voire d’éducation sur d’autres médecines, vient à manquer au sujet qui se trouve démuni dans son corps et perdu dans son désir de guérir. Situation augmentant le sentiment d’impuissance et les risques de rechutes ou de prises de produit incontrôlée.
Cette formation trouve sa place dans ma pratique, non pour me substituer à un traitement médical, mais tout d’abord pour trouver les mots afin d’encourager ces patients à se tourner vers une forme de médecine (homéopathie ou phytothérapie).
Cela dit, la phytothérapie, comme toutes les approches naturelles, sera moins efficace si le « terrain » n’est pas équilibré, c’est-à-dire si l’organisme fonctionne mal, si le patient présente trop de carence ou un encrassement de ses cellules. Avant tout traitement de fond, il est nécessaire de passer par une phase de drainage. RECOMMANDATIONS : Les plantes et conseils sont présentés dans ce document à titre indicatif. Leur usage n’est pas conseillé sans l’avis d’un professionnel formé à la phyto-aromathérapie. Si vous prenez régulièrement des anxiolytiques chimiques, les traitements naturels mettront plus de temps à vous soulager, mais le feront de façon plus douce et durable, sans accoutumance. Il n’est pas conseillé d’arrêter brutalement un traitement antidépresseur pour le remplacer par des plantes. En revanche, vous pouvez commencer, avec un suivi médical, à utiliser certaines plantes. Il en va de même pour les remèdes et plantes spécifiques au drainage. Leur utilisation se fait au cas par cas avec l’accompagnement d’un spécialiste. En effet, la phytothérapie que l’on a tendance à classer dans les médecines douces n’est pas sans risques. Certaines plantes travaillent en synergie, d’autres annulent les effets des plantes entre elles ou ceux des traitements médicaux pris pour des pathologies spécifiques. Certaines plantes peuvent être irritantes pour la peau ou le système digestif, photosensibilisantes ou toxiques même à faibles doses. 13
2- LES PROPRIETES DU DRAINAGE Le stress encrasse l’organisme, pollue notre terrain et le rend moins apte à nous défendre contre les maladies. Le terrain c’est « l’aptitude que présente un individu à contracter une maladie ou à favoriser son évolution »12. Il peut aussi se définir comme : « un ensemble de prédisposition d’un individu qui peuvent être héréditaires ou acquises à la faveur des modifications de l’environnement, du mode de vie, des maladies antérieurs, voire même et surtout des problèmes sociaux et affectifs. »13 Il fait intervenir tous les mécanismes de régulation de l’organisme, l’homéostasie. Cette régulation se fait par l’intermédiaire du système neurovégétatif qui comporte 2 composantes : le sympathique et le le parasympathique. Ils fonctionnent en antagonisme : ce que l’un accélère, l’autre le ralentit, ce que l’un stimule, l’autre le freine. La pathologie résulte de la rupture de l’équilibre.
Avant tout traitement curatif, il est préférable de passer par un traitement favorisant le drainage d’un ou de plusieurs émonctoires ce qui permet de rééquilibrer notre organisme et par conséquent notre psychisme.
Le drainage
« consiste à stimuler un organe dont le fonctionnement défectueux ou la
sollicitation prolongée, entrave l’élimination des substances toxiques produites par l’organisme ou à stimuler ce même organe lorsque les toxines sont introduites dans l’organisme ». Le but du drainage est de :
Détoxifier l’organisme Accélérer la fonction d’élimination des émonctoires Maintenir ou rétablir le bon état de marche des émonctoires. Il est utilisé soit: AVANT le traitement principal. Il accélère l’élimination des résidus métaboliques vers les principaux émonctoires PENDANT le traitement principal. Les plantes viennent compléter celles utilisées dans le traitement principal. 12 13
Dictionnaire Grand Larousse de la langue française Cours Hippocratus « Les thérapies à bases de plantes », 3è partie, Cycle 1
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Les
plantes
dépuratives14,
aussi
appelées
altératives,
tonifient
les
canaux
d’élimination du corps. Assailli par l’ingestion constante de toxines, le foie, la peau, les reins et le système lymphatique sont souvent les premiers à se fatiguer. Lorsque la personne semble montrer des signes de congestion et de ralentissement des organes d’élimination, les dépuratives s’impose. Les classiques se concentrent sur le foie, avec toujours un effet diurétique plus ou moins important. Certaines feront un meilleur travail au niveau de la peau, ou du système lymphatique.
Les dépuratives principales : Pissenlit (TARAXACUM OFFICINALE ), la racine pour le foie principalement, la feuille pour son effet diurétique
Bardane (ARCTIUM LAPPA, A. MINOR), la racine ou la graine, la feuille en tonique amer
Fumeterre (FUMARIA OFFICINALIS ), avec une action marquée sur l’axe hépatobiliaire
Tilleul (TILIA PLATYPHYLLOS ), aubier, foie et reins Romarin (ROSMARINUS OFFICINALIS), foie et reins Ortie (URTICA DIOICA, U. URENS), élimination des déchets au niveau des articulations
a- Conseils phytothérapiques pour le drainage du foie Comme il est souvent rappelé au cours de la formation, « l’important, c’est la dose ». « Tout est poison, rien n’est poison, seule la dose compte », la dose bienfaisante étant de surcroit fonction de la physiologie de l’usager. »15 C’est pour cette raison que j’ai choisi de ne pas indiquer de posologie générale, (sauf certaines), pour aborder uniquement les plantes que je conseillerai en fonction : du poids, de l’âge, et des antécédents médicaux du patient pour que la posologie soit adaptée. Le drainage du foie n’est pas à débuter en cas de grossesse ou de pathologie lésionnelle de cet organe, par exemple dans le cas de la cirrhose.
14 15
http://www.altheaprovence.com/blog/vertus-des-plantes-medicinales Dr Jean Valnet, « La phytothérapie, se soigner par les plantes » Edition Le livre de poche, p 615
15
Le foie joue un rôle fondamental dans notre organisme : il permet l'assimilation des sucres, des protéines et des graisses. il synthétise des protéines à partir des acides aminés, du cholestérol et des sels biliaires qui constituent la bile indispensable à l’absorption des graisses. il « détoxique » la plupart des « poisons » absorbés par l’alimentation, dont les médicaments, qu’il transforme en composés non toxiques. Il assure avec les reins l’élimination des déchets produits par notre métabolisme. Ce rôle est si important qu'il est le seul organe qui soit capable de se régénérer (chaque moitié du foie peut se régénérer en un foie complet).
Quelques courtes définitions de procédés de fabrication et d’utilisation : L’infusion : pour les végétaux dont la partie utilisée est considérée comme délicate : fleurs, inflorescences, feuilles. Ne pas faire bouillir la plante ou partie de la plante, mettre les fleurs, dans l’eau à température ambiante et arrêter avant l’ébullition, afin d’éviter un choc thermique. Laisser infuser de 2 à 15 minutes. Les proportions de plantes pour 1 l d’eau vont de 2% à 5%, par ex, 3% = 30g de produit dans 1 litre d’eau.
La Décoction : Elle sera privilégiée pour toutes les parties de plantes dures :écorces, parties souterraines, la plupart des fruits et certaines feuilles. On les met dans l’eau et on porte à ébullition pendant 5 à 15 minutes. Leur concentration varie de 2% à 7% et plus. Pour l’infusion et la décoction, pendant des affections sérieuses et afin de favoriser l’élimination des émonctoires, il faut boire environ 3l d’eau par jour.
Infusions : Infusion de citron16 (Citrus limon L. Burm) Indication : stimuler la sécrétion de bile pour drainer le foie de tous des déchets accumulés pendant l’hiver. Posologie : mettre 3 citrons bio dans une casserole d’eau froide, sans les couper, et porter à ébullition durant 3 minutes. Laisser refroidir, sortir les citrons et presser les jus. Ajouter le jus à l’eau de cuisson et boire à jeun le matin et entre les repas.
Des feuilles séchées de romarin (Rosmarinus officinalis L.) Indication : augmenter la sécrétion de bile, ce qui va décrasser le foie et relancer son action de filtrage. Posologie : pendant 15 minutes faire infuser 15g de feuilles séchées de romarin dans un litre d’eau. Filtrer et boire plusieurs tasses dans la journée. 16
http://www.medisite.fr/digestion-8-astuces-pour-nettoyer-son-foie.368842.49.html
16
Quelques racines de pissenlit17 (Taraxacum dens leonis). Indication : action “cholérétique” du pissenlit qui stimule la production de bile et élimine les déchets qui empêchent le foie de filtrer les toxines dans le sang et de digérer les graisses. Posologie : en décoction, 1 à 4g de racines séchées de pissenlit dans 150ml d’eau bouillante, trois fois par jour.
De l’huile d’olive extra-vierge (Olea europea L.) Indication : elle est purgative, nettoie, stimule le système hépatique et soulage l’organisme des troubles du foie. Posologie : émulsionner 1 cuillère à soupe l’huile d’olive extra-vierge avec 1 cuillère à soupe de jus de citron. Boire la préparation à jeun pendant 5 jours.
Des feuilles d’artichaut (Cynara scolymus L) Indication : il stimule la production de bile et aide ainsi à éliminer les toxines du foie. Effets protecteurs contre l’hépatite. Déconseillé en cas d’obstruction des voies biliaires. Posologie : pendant 15 minutes, faire infuser 10 à 50 g de fe uilles d’artichaut pour respectivement ½ à 1 litre d’eau. Boire toute la journée à la fin des repas.
Des extraits de chardon-marie (Silybum marianum L.) Indication : il a un effet hépato-protecteur. Il stimule la production biliaire et favoriser ainsi l’élimination des déchets stockés dans le foie. La plante est de plus galactogène et antidépressive.18Posologie : mélanger 2,5g d’extrait de chardon-marie (en gélule ou sous forme liquide) avec ¼ de litre d’eau. Boire trois fois par jour avant chaque repas.
Utilisation des huiles essentielles : Les huiles essentielles peuvent s'utiliser à l'état pur dans un diffuseur (15 minutes maximum à renouveler), par voie cutanée, mélangée à des huiles végétales ou par voie orale (dans une cuillère de miel, un comprimé neutre.) Certaines sont irritantes pour la peau et les muqueuses (Thym à thymol, Sarriette, Cannelle de Chine...) et ne peuvent s'utiliser que diluées en massage. Les huiles essentielles d'agrumes sont photosensibilisantes (ne pas les appliquer avant exposition au soleil); beaucoup sont contre-indiquées chez la femme enceinte ou chez les jeunes enfants.
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http://www.floramedicina.com/profondeur-du-pissenlit http://www.wikiphyto.org/wiki/Chardon-Marie
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Huiles essentielles19 : Huile essentielle de Carotte (Daucus carota L) (semence). Adultes uniquement sauf femmes enceintes. Indication : insuffisance hépatique et rénale. Posologie : 1 goutte, 3 fois/jour dans une cuillère de miel.
Huile essentielle de Céleri (Apium graveolens L.) (semence). Indication : augmenter l'appétit, en cas d'anorexie, d'haleine fétide, de congestion hépatique, de flatulences. Posologie : 2 gouttes/jour dans une cuillère à café de miel, pendant 10 jours.
Huile essentielle de Lédon du Groënland (rameau feuillé). Indication : souvent prescrite dans l'intoxication hépatique et néphrétique, dans les hépatites, après un traitement médicamenteux lourd pour le foie, ou un problème hépatique lié au stress, ou pour donner un coup de fouet après ou pendant un traitement. Posologie: 1 goutte 2 fois/jour, dans une cuillère à café d'huile d'olive, par cure d'une semaine ou 10 jours/mois, pendant plusieurs mois. En cas de chimiothérapie, prendre 2 gouttes 3 fois/jour dans une cuillère à café d'huile d'olive, en massage, un jour/2 ou un jour/3 pendant plusieurs semaines.
Huile essentielle de Menthe poivrée (Mentha x piperita L) (sommité fleurie). Indication : fatigues hépato-pancréatiques. Posologie : prendre 1 goutte 2 fois / jour sur un comprimé neutre.
Huile essentielle de Basilic (Ocimum basilicum L) (partie aérienne). Indication : elle est préconisée dans les congestions hépatiques, les spasmes digestifs, les nausées, l’aérophagie, les flatulences. Posologie : 3 gouttes en massage après les repas.
Huile essentielle d'Estragon (Artemisia dracunculus) (partie aérienne) Indication : en cas de dyspepsies, de spasmes, de flatulences. Posologie : mélanger 1 goutte d'huile essentielle de Basilic, et 1 goutte d'huile essentielle d’Estragon dans une demi-cuillère à café d'huile végétale de noisette. Masser la zone douloureuse, et renouveler selon le besoin 19
Mémoire consultable sur le site Hippocratus. Auteur : Sophie Corbel – Pharmacien avril 2012
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III CONSEILS EN PHYTOTHERAPIE Ils concernent : LES TROUBLES DU SOMMEIL LA NERVOSITE- L’ANXIETE LES TROUBLES GASTRIQUES et INTESTINAUX
1- LES TROUBLES DU SOMMEIL L’Astragale (Astragalus membranaceus) Cette plante chinoise tonique vient en aide aux personnes soumises à un stress continu. Elle favorise un sommeil réparateur et le fonctionnement optimal du système immunitaire. Elle convient bien aux adolescents et aux adultes, en particulier aux gens qui ont tendance à toujours être malades. On prend la racine en décoction. Éviter en état grippal ou fiévreux.
La Scutellaire (Scutellaria lateriflora) Tonique nerveux par excellence, elle atténue la douleur et calme les spasmes. Elle excelle dans les cas où le stress provoque des troubles de la concentration ou de la mémoire, de l’insomnie ou de l’hypertension. Elle est l’alliée des femmes souffrant d’irritabilité et de crampes prémenstruelles, ainsi que de toute personne en sevrage, que ce soit de sucre, d’alcool, de café, de tabac ou de drogue20.
La Camomille allemande (Matricaria chamomilla L.) Hypnotique d'activité modeste, anxiolytique sans effet anticonvulsivant ni myorelaxant21, la camomille allemande favorise l’équilibre et l’harmonie. Ses fleurs tonifient et dynamisent autant le système digestif que les systèmes nerveux et reproducteur. La camomille une alliée quotidienne pour les personnes aux prises avec des indigestions, des ulcères, des maladies inflammatoires des intestins, du stress, de l’insomnie et des problèmes menstruels. Elle convient aux enfants qui percent leurs dents ainsi qu’aux personnes qui font de la fièvre. On fait une infusion courte, qu’on peut boire ou ajouter au bain pour apaiser les nerfs ou les inflammations de la peau.
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http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=scutellaire_ps http://www.wikiphyto.org/wiki/Matricaire
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La Passiflore (Passiflora incarnata) La passiflore a un effet régulateur sur le système nerveux et lutte contre l’anxiété. Elle interagit avec les récepteurs aux opioïdes et elle libère des endorphines. Ces molécules procurent une sensation de bien-être, comme après une séance de sport par exemple. Deux actions qui en font un excellent anxiolytique. La passiflore aide à trouver le sommeil. En calmant le système nerveux et en facilitant la libération d’endorphines, elle permet aux muscles de se détendre. Le maltol contribuerait à ce relâchement musculaire, clé de l’endormissement. Faire infuser 20g de plante pendant 10 minutes. Prendre 3 tasses par jour dont 1 au coucher. Ou 500 mg de nebulisat en gélule, 3 fois par jour. (L. Girre). Lorsqu’on associe passiflore et valériane, le sommeil est plus profond. La passiflore diminue la nervosité. Quand elle est favorisée par un état d’hypersensibilité aux émotions, aux bruits, aux odeurs, associer la passiflore à l’huile essentielle de mandarine est bénéfique. Versez quelques gouttes sur un mouchoir, puis respirez quelques minutes. Ce mélange peut être diffusé dans l’air ambiant, mais pas plus de quinze minutes d’affilée.
La Valériane (Valeriana officinalis) Appelée « Arbre à chats » ou « valium végétal », elle traite les troubles du sommeil, l'anxiété et l'agitation nerveuse. Ses propriétés sont donc calmantes et sédatives. La valériane permet d’atténuer l’irritabilité nerveuse, les troubles cardiaques d’origine nerveuse et les crampes. Egalement utilisée en cas de dépression, de fatigue, de surmenage intellectuel ou d’insomnie chronique, la valériane raccourcit le temps d’endormissement et améliore la qualité du sommeil. La plante enfin, est parfois utilisée dans le cadre des programmes de sevrage tabagique. La Valériane peut être utilisée par voie orale ou en usage externe. en usage interne : pour lutter contre la nervosité, le stress : o
2 gélules 3 fois par jour
o
Valériane séchée : infuser 2 à 3 gr, pendant quelques minutes dans une tasse d'eau bouillante. 1 à 5 tasses par jour
en usage interne : pour aider au sommeil : o
2 gélules le soir au coucher
o
Valériane séchée : infuser 2 à 3 gr, pendant quelques minutes dans une tasse d'eau bouillante. 1 tasse, 30 minutes avant de se coucher 20
en usage externe : Il est possible de profiter des bienfaits de la valériane dans un bain chaud. Infuser 100gr de racines dans 2 litres d'eau bouillante et ajouter à l'eau du bain. L'avantage de la valériane est qu’elle ne provoque aucun effet de somnolence ni de sommeil artificiel ni d’accoutumance. La valériane est fréquemment employée en association avec d’autres plantes : mélisse, houblon, aubépine, passiflore,…
2- LA NERVOSITE-L’ANXIETE L’Avoine (Avena sativa) Plante particulièrement nutritive pour le système nerveux, l’avoine convient aux personnes tendues ou apathiques qu’elles soient enfants ou adultes. Elle favorise la concentration, le sommeil et la capacité d’évoluer sainement dans un univers survolté. L’avoine offre un bon soutien pendant la grossesse, en cas de carence alimentaire ou de sevrage. Préparez une infusion avec les parties aériennes vertes. Cette infusion peut aussi être ajoutée au bain en cas de démangeaisons.
Le Pavot de Californie (Escholtzia) Sédatif et analgésique doux et puissant à la fois. À petite dose, il diminue l’anxiété. À forte dose, il aide à dormir en cas de stress intense et donne un répit en cas de douleur importante, qu’elle vienne d’un mal de tête ou d’une rage de dents. Il convient aussi très bien aux enfants, chez qui il agit comme un tonique. On prend la teinture de la plante entière ou de sa fleur, mais on l’évite si on déjà abusé d’opiacées. De fortes doses diminuent les facultés intellectuelles.
Les plantes citées dans les troubles du sommeil traitent aussi l’anxiété et la nervosité.
3- LES TROUBLES GASTRIQUES ET INTESTINAUX Le Gingembre (Zingiber officinalis) Le rhizome est très utilisé pour dynamiser la digestion, particulièrement lorsqu’il y a gaz et ballonnements. Il est recommandé contre le mal des transports. Il soulage également les tensions et le stress. On l’utilise frais ou en poudre dans l’alimentation, en infusion, en décoction ou en teinture. 21
Le Pissenlit (Taraxacum officinalis) La racine du pissenlit active le foie et le pancréas tout en favorisant le péristaltisme.22 Elle est utile en cas d’indigestion, d’engorgement du foie, de mauvaise assimilation des aliments et de constipation. Elle aide aussi à équilibrer la glycémie. La feuille de pissenlit possède pour sa part des propriétés diurétiques. Riche en potassium, elle aide toute personne souffrant de rétention d’eau, d’hypertension ou de problèmes de peau. Elle convient aux enfants. La racine se consomme en décoction ou en teinture, tandis que les feuilles se prennent en infusions. Elles sont également délicieuses en salades.
Le Lin (Linum usitatissimum) La graine de lin est le laxatif doux le plus connu. Ses mucilages et ses fibres provoquent une évacuation efficace, sans provoquer de paresse intestinale à long terme. Faites tremper 1 cuillère à soupe de graines fraîchement moulues dans l’eau pendant une demi-heure et buvez le tout, une ou deux fois par jour.
Le Fenouil (Foeniculum vulgare) On peut utiliser le fenouil ponctuellement ou sur de longues périodes. Le fenouil est antispasmodique23. Il aide à lutter contre les spasmes, les douleurs de l'estomac et du côlon. Spasmolytique : il stimule la digestion, limite la formation des gaz intestinaux. Il est digestif et carminatif (c'est un aliment qui favorise l'expulsion des gaz intestinaux, tout en réduisant leur production). Autre avantage, il est diurétique (composé de 90 % d'eau). Il entraîne une augmentation du volume urinaire et il peut être utilisé pour traiter l'hypertension artérielle, l'insuffisance cardiaque, certains œdèmes et l’hyperkaliémie (trop de potassium dans le sang). Son usage permet de traiter les troubles digestifs, comme la dyspepsie, les flatulences, le manque d'appétit, l'aérophagie et de stimuler les muscles du côlon (péristaltisme). Graines. Prendre de 1 g à 2 g de graines séchées et broyées grossièrement, 3 fois par jour. Infusion. Infuser de 1 g à 3 g de graines séchées et broyées grossièrement dans 150 ml d'eau bouillante durant 5 à 10 minutes. Boire de 2 à 3 tasses par jour, entre les repas.
la contraction des muscles du système digestif pour faire avancer le bol alimentaire et plus tard évacuer les déchets. 22
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http://santebienetre.ek.la/le-fenouil-le-bienfaiteur-des-estomacs-a-soucis
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Le romarin (Rosmarinus officinalis) Le romarin a une action cholérétique, qui favorise la production de bile par le foie. Il est aussi un hépatoprotecteur. Il active les fonctions digestives et notamment le travail de la vésicule biliaire. Il contient de la choline qui agit comme régulateur des lipides, au niveau du foie, et favorise la digestion. Il est efficace contre les crampes et les spasmes digestifs ainsi que contre les ballonnements et les gaz intestinaux. De plus, il est diurétique, ce qui a pour effet d'augmenter le volume urinaire. Le romarin aide à mieux surmonter les états de fatigues, grippaux et les troubles ORL. Conseil : consommer une infusion de romarin le soir en cure de trois semaines tous les deux ou trois mois, selon votre hygiène et votre rythme de vie. L'huile essentielle de romarin ne doit pas être utilisée sur de longues périodes, mais uniquement en cure et avec l'avis d'une personne compétente, médecin, pharmacien, conseiller...
4- L’UTILISATION DES PLANTES ADAPTOGENES a. Qu’est-ce qu’une plante adaptogène24 ? Une plante est dite adaptatogène, quand elle qu’elle possède des propriétés régulatrices permettant à l’organisme de mieux s’adapter à son environnement. Les plantes adaptatogènes augmentent la résistance aux divers stress, sans produire d’effets secondaires connus.
Le Rhodiola (Rhodiola rosea) 25 Rhodiola rosea pousse principalement sur les plantes rocheuses de la Sibérie et des régions froides de l’Asie. Depuis longtemps la médecine traditionnelle populaire utilisait la racine de Rhodiola pour améliorer l’endurance physique, la productivité de travail, la résistance contre le mal d’altitude ainsi que contre la fatigue, les dépressions, l’anémie, l’impuissance, les infections et les troubles du système nerveux.26[2] La plante est « redécouverte » dans les années 40 par le médecin russe Nicolaï Lazarev. Staline lui avait donné pour mission de trouver les moyens d’accroître la résistance physique
Lire aussi http://www.floramedicina.com/plantes-medicinales-adaptogenes Extrait du mémoire « Etude d’une plante adaptatogène Rhodiola rosea l », d’Olivier Larive. http://www.hippocratus.com/metasite/web_site/1/contenu/public/pdf/memoires/avril2011/LARIVE_Rhodi ola_rosea.pdf 26 R.P. Brown, P.L. Gerbarg, Z. Ramazanov Rhodiola rosea , A Phytomedicinal Overview; HerbalGram 2002;56 : 40-52 (cité par l’auteur) 24 25
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et intellectuelle de la population russe. C’est ce médecin qui a classé cette catégorie de plantes sous le vocable d’adaptogène. Le Rhodiola aide la mémoire et la concentration. On peut prendre cette plante le matin ou en après-midi, pour augmenter son énergie durant la journée. Il a aussi une action spécifique au niveau du cœur et contribue à diminuer les effets néfastes du stress sur cet organe et à augmenter sa force. En faisant diminuer le taux de cortisol, Rhodiola rosea peut aider des patients ayant des syndromes dépressifs, une fatigue mentale et physique (secondaires à des problèmes d’ordre médicaux ou psychologiques), une perte de mémoire, des dysfonctions cognitives (ayant des causes variées). Elle est en outre immunostimulante.
Le Basilic sacré27 (Ocimum sanctum) Le Basilic Sacré est une plante utilisée dans l'Ayurveda, la médecine traditionnelle de l'Inde. Cette plante sacrée, qu'on nomme aussi Tulsi, favorise une santé optimale et une longue vie. Adaptogène, elle aide le corps à retrouver son équilibre dans les moments de stress. Elle est aussi antidépresseur et aide à améliorer la concentration. C’est une bonne alliée dans les cas d’épuisement.
5- PLANTES POUR RESSOURCER LE SYSTEME IMMUNITAIRE L’IMMUNITE est un domaine privilégié de la phytothérapie face aux affections virales, bactériennes, mycosiques et aux maladies auto-immunes de plus en plus actuelles.
L’Echinacée (Echinacea) L’échinacée28, utilisée en teinture mère, renforce nos défenses immunitaires. Elle augmente le nombre de globules blancs en circulation, et améliore leur force d’attaque (phagocytose). L’échinacée se révèle très efficace si votre système immunitaire est déficient, suite à un stress chronique, au manque de sommeil, à une alimentation déséquilibrée ou à un manque de vitamine D, entre autres. Si vous êtes dans ce cas-là (vous attrapez souvent froid), l’échinacée réduira la durée et l’intensité de l’infection. En revanche, si votre système immunitaire est satisfaisant, le rôle de l’échinacée restera plus marginal. Par conséquent, l’échinacée est particulièrement efficace pendant les infections, et moins en prévention.
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Lire aussi cet article sur le site d’Althéaprovence27 sur le Tulsi, autre nom du Basilic Sacré http://www.plantes-et-sante.fr/article/jardiner-plantes-pas-d-hiver-sans-echinacee.html
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On la prend alors à intervalle régulier, toutes les trois heures par exemple, à raison d’une cuillère à café de teinture mère dans un peu d’eau, sachant qu’on se limitera à cinq cuillères à café par jour. Vous commencerez dès les premiers symptômes et continuerez pendant toute la durée de l’infection. L’Agence européenne du médicament recommande d’en réserver l’usage aux adultes et aux enfants de plus de 12 ans. Dans ce cas, si l’enfant pèse entre 30 et 50kg, ne dépassez pas une demi-cuillère à café par prise. Au-delà de 50kg, une petite cuillère à café suffira.
Le Cassis (Ribes Nigrum) Il est un stimulant du système immunitaire, tonique général. Riches en anthocyanes, vitamine C et autre substances utiles pour le corps, le cassis est en mesure de renforcer le système immunitaire, soulager les problèmes respiratoires et produire des effets bénéfiques sur la circulation et la fragilité capillaire29.
L’Eglantier (Rosa canina) L’églantier possède des propriétés immunomodulatrices, anti-inflammatoires, antiallergiques, anti-oxydantes et tonifiantes, en fonction de la partie de la plante que l’on privilégie. Les baies sont extrêmement riches en vitamine C, ce qui en fait un allié du système immunitaire. En poudre, elles sont utilisées en tisane pour soulager les fatigues et donner de la vigueur à l’organisme, notamment chez les personnes âgées et fébriles. Les graines de l’églantier sont sédatives et traitent les palpitations, l’anxiété ainsi que l’insomnie. L’effet immunomodulateur permet à cette plante d’équilibrer le système immunitaire et de l’ajuster selon les besoins du moment. Son utilisation est préconisée en phase préventive contre les infections de l’hiver, mais aussi pendant la période de guérison afin d’accélérer le retour à l’état de santé. Rosa canina est toujours utilisée comme tonique pour reprendre des forces après une période de stress élevé, une longue convalescence ou lors du changement de saison. Elle s’avère également utile dans les cas de dépression légère, car elle ajuste les biorythmes, rendant efficace l’activité de jour ainsi qu’un sommeil reposant. La vitamine C présente dans les fruits étant sensible à la chaleur et au séchage, il est préférable d’utiliser Rosa canina en gemmothérapie ou sous forme d’extrait sec titré.
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http://www.mr-plantes.com/2014/05/cassis-ribes-nigrum-2
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CONCLUSION
En réalisant ce mémoire de fin de formation, j’ai voulu qu’il soit informatif et donne envie aux personnes qui le lisent d’être curieuses, d’aller se documenter, de demander conseil, de pousser la porte d’un phytothérapeute ou autre professionnel du soin avec les plantes et surtout de s’apercevoir que des plantes « toutes simples » sont à leur portée pour soulager des maux courants.
Ma pratique thérapeutique est basée sur la prise en compte de la sensorialité et des émotions. Il est donc naturel pour moi d’associer les propriétés, les parfums et les goûts des plantes, aux couleurs et textures de la peinture, de l’argile ou des pastels.
Actuellement, les patients savent qu’ils vont être accueillis avec une infusion, dans un espace où flotte une huile essentielle, choisie en fonction de la saison ou de la période. Elles sont une entrée en matière qui prépare à l’introspection.
Les infusions sont composées de produits simples du jardin, qui ont une action drainante et elles sont personnalisées pour chacun.
Par la suite, je vais peaufiner mes tisanes, ainsi que mon jardin aromatique. L’utilisation des plantes aromatiques n’est pas un argument commercial (je ne ferai pas payer mes conseils, ils sont inclus pendant les séances de thérapie, à la demande), mais un mode de vie que certaines connaissances apportées par la formation et poursuivies par les lectures et des expériences de terrain me permettent d’améliorer.
Et pour terminer sur une note d’humour, je peux dire que maintenant que j’ai mené ce document à son terme, malgré quelques nuits écourtées et un emploi du temps surchargé, je vais pouvoir profiter des bienfaits de cette recherche. !
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SOURCES www.altheaprovence.com www.cnrtl.fr Cours Hippocratus « Etude
d’une
plante
adaptatogène
Rhodiola
rosea
l »,
d’Olivier
Larive.
www.hippocratus.com www.floramedicina.com www.fmm-mif.ca Grand Dictionnaire Larousse de la langue française www.larousse.fr www.lemonde.fr www.medisite.fr www.mr-plantes.com/2014/05/cassis-ribes-nigrum-2 www.passeportsante.net www.plantes-et-sante.fr www.qantara-med.org santebienetre.ek.la www.senat.fr, Dr J. Valnet, « La phytothérapie, se soigner par les plantes » Edition Le livre de poche www.wikiphyto.org fr.wikipedia.org mais aussi… Les modifications du temps dans le stress : http://www.intelligence-complexite.org/nc/fr/documents/recherche-dundocument/doc/modifications-du-temps-dans-le-stress.html Faut-il réexaminer le concept de stress en psychologie ? http://www.intelligence-complexite.org/nc/fr/documents/recherche-dundocument/doc/faut-il-reexaminer-le-concept-de-stress-en-psychologie.html Métaphores et stress : http://www.intelligence-complexite.org/nc/fr/documents/recherche-dundocument/doc/metaphores-et-stress.html
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