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Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux
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Exode Urbain Étudier et habiter à Montvalent Vallée de la Dordogne - Nord du Lot
Guillaume Larraufie Arthur Niez Professeur Projet de Fin D’étude : Olivier Brochet
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Table des Matières Introduction
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Le Quercy, Le Nord du Lot, la Vallée de la Dordogne
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Comment amorcer un Renouvellement dans les Bourgs de la Vallée ?
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Identifier la Querelle
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Résister à la Pression du Lotissement et à la Facilité du Mitage Urbain
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Quels Ingrédients
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Ce que la Vie Urbaine a produit de Meilleur
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Potentiel fort de Développement autour de la Vallée
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Accès et Armature Territoriale
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Enjeux Démographiques
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Mitage, Déplacements Quotidiens et Nouveaux Territoires Résidentiels
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Dynamique Économique et Développement
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Le Tourisme, ce qu’il Reste quand les Activités s’en Vont
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Premiers Pas
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Visiter le Lieu
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Le Bourg de Montvalent
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Une Méthode
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Une École de Cuisine à Montvalent
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Définir un Programme
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La Question du Programme
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Se Positionner Vis-à-Vis du Centre Bourg
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Première Approche : l’École de Cuisine
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Première Approche : Les Logements
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Première Approche : Le Restaurant Pédagogique
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Première Approche : La Question du Stationnement
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Le Site du Restaurant Pédagogique
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Le Site de l’École de Cuisine
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Le Site des Logements
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Intentions
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Réflexion sur la Transparence
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Le Projet
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Le Restaurant Pédagogique
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L’École de Cuisine
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Les Logements
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Remerciements
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Introduction
Eléments importants du paysage français, les bourgs, les hameaux et les petits villages fondent une part de l’identité de notre territoire. Nous les trouvons sur notre chemin en parcourant les routes du pays. Depuis loin, à l’horizon, ils sont souvent caractérisés par leur clocher, un point de repère qui symbolise aussi tout un milieu de vie. Ces lieux peu denses, très dispersés sur les terres, ont été des lieux de lien social fort et de culture. Ils sont l’image qui reste d’une vie qui est passée là. D’existence historique, ces “petites villes” se trouvent pourtant aujourd’hui en inadéquation avec les modes de vie contemporains et les exigences des habitants. Le tourisme les porte parfois mais elles vieillissent vite et perdent souvent de leur dynamisme. En effet, les jeunes couples partent travailler en ville et s’installent pour la plupart dans ces mêmes villes. Pourtant, ces “petites villes” véhiculent une image, une certaine façon de faire “la ville” au cœur d’environnements ruraux. Mais le fait est que, les activités se déplaçant vers les villes, ceux qui restent habiter dans les petits villages voient les commerces fermer et le dynamisme s’atténuer au fil de l’année. Au fur et à mesure que les centres bourgs se vident, leurs périphéries s’agrandissent, un étalement urbain souvent fait de pavillons qui grignotent petit à petit le territoire rural. 7
Les collectivités, les concepteurs de l’espace, les habitants peuvent s’interroger sur le devenir et la place de ces villages dans l’organisation de la société d’aujourd’hui. La variété des usages, les rythmes d’occupation et de fonctionnement spécifiques, la complexité des programmes ainsi que des problématiques multiples nécessitent d’envisager au sein de ces petits centres d’urbanité des interventions économiques, urbaines et architecturales. D’abord, comprendre quels sont les éléments qui ont contribué à opérer ce dépeuplement des petits villages, ensuite s’interroger sur le futur proche et à long terme. Il s’agit pour nous de questionner l’existant et de comprendre les enjeux qui caractérisent de manière générale ces villages ou ces bourgs au jour d’aujourd’hui. Quelle est l’offre ? L’objectif est de s’interroger sur le devenir de ces lieux de vie, leurs potentiels de développement et d’attractivité et les opportunités qui se présentent ou ce qu’il faut importer pour y parvenir. Dès lors, qu’est-ce que l’architecte peut apporter ?
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Une réflexion sur “comment amorcer un renouvellement ?” en abordant des questions relatives au contexte géographique et social, à la programmation, la réhabilitation, l’extension ou encore à l’aménagement des lieux. Il s’agit surtout de montrer ce qui est possible et qui n’existe pas encore. L’architecte doit s’interroger sur le mode de vie, ce qu’il offre et ce qui le rend attractif, et souvent dans ces villages, il s’agit d’en créer un nouveau. En nous posant les mêmes questions, nous devons prendre une position complètement différente du politique et montrer qu’il existe d’autres solutions d’aménagement du territoire et générer une nouvelle attractivité. Comment redynamiser? Comment être attractif? Comment résidentialiser les actifs?
Comment s’appuyer sur les potentiels du site? Comment singulariser l’identité de ces lieux? Comment compléter, ne pas s’étendre?
Il s’agit de proposer des méthodes d’intervention, des actes qui pourraient avoir du sens de manière générale sur ces bourgs. C’est un thème triste auquel l’architecte peut apporter un changement radical en modifiant l’offre, en modifiant un cadre de vie. Il s’agit aussi de savoir comment un projet peut insuffler dans un lieu une certaine économie, un dynamisme nouveau lié au changement du cadre de vie.
Territoire d’étude Le Nord du Lot - La vallée de la Dordogne
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Le Quercy, Le Nord du Lot, La Vallée de la Dordogne Situé au Nord du Lot, au croisement du Périgord, du Limousin et de la région Midi-Pyrénées, le territoire choisi pour notre étude est caractérisé par son histoire et sa culture, son économie, et par sa géographie symbolisée par la rivière Dordogne, lien fédérateur et catalyseur de la région. Le département du Lot, comme les départements ruraux de faible densité, se caractérise par le rôle crucial des bourgs structurants dans les échelles de proximité. Dans le Nord-du-Lot, on retrouve un maillage très particulier de « petites villes », des chefs-lieux de cantons ou de communes répartis sur le territoire de façon plutôt homogène, avec un pas d’une dizaine à une quinzaine de kilomètres. Ces lieux de vie centralisent la majeure partie de l’offre commerciale, des activités et des services. En effet, le territoire Nord du Lot n’accueille pas de véritable pôle urbain. On trouve des pôles d’importance locale, mais le Nord du Lot subit l’attraction de Brive en Corrèze ou dans une moindre mesure d’Aurillac dans le Cantal. Le Nord du Lot exprime donc un héritage paysan avec un territoire constellé de petits villages dont l’implantation et la répartition sont directement liées à l’occupation des terres pour l’agriculture. Le territoire de projet Nord-du-Lot, et notamment la Vallée de la Dordogne, correspond donc parfaitement à une étude qui se porte sur le rôle actuel et le devenir de ces petits bourgs. Ce réseau et l’organisation du territoire autour de ces lieux est une spécificité. A ce jour, malgré le faible taux de population de la zone, le Nord-du-Lot n’est pas un territoire enclavé. Nous verrons plus précisément que cette zone rurale est largement desservie en infrastructures de transport. L’autoroute A20 la traverse, ainsi qu’une ligne ferroviaire et, au-delà, l’aéro13
port de Brive-Souillac ouvert en 2010 la connecte au territoire français et à l’international. Le Nord-du-Lot est aussi caractérisé par la variété des paysages et la géographie de son territoire, ce qui constitue un véritable atout pour son économie et pour le tourisme: vallée de la Dordogne, Causses de Martel, bande vallonnée et fertile de la Limargue et pentes abruptes du Quercy. A cela s’ajoutent des sites touristiques remarquables (Rocamadour, gouffre de Padirac, ...), une qualité de vie appréciable et une gastronomie réputée.
Vallée de la Dordogne
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Comment Amorcer un Renouvellement dans les Bourgs de la Vallée? Le premier point sera de choisir un site, un bourg à l’image de ce que sont les villages du Nord-du-Lot, des lieux en perte de dynamisme, qui peinent à résidentialiser de nouvelles populations dans les centre des village. Ensuite nous tenterons d’établir un programme qui vise à intégrer l’économie du village et à redynamiser un petit centre urbain toute l’année. Il s’agira donc d’intervenir sur un volet économique, mais aussi sur les volets du tourisme, de la réappropriation par les locaux et de la transformation de l’espace public. De manière très générale, les questions que nous nous sommes posées tournent autour de ces points : comment être attractif à plus grande échelle? Comment résidentialiser des actifs dans le village? Comment s’appuyer sur les potentiels et les caractéristiques du lieu? Comment fonder une nouvelle identité autour d’un programme singulier? Mais à la question générale «comment amorcer un renouvellement dans les bourgs de la vallée?» , nous répondons aussi et surtout par des doutes. Tout d’abord, comment contrer l’angoisse des actifs quant au fait de se «retirer» si loin de la vie active, disons celle des villes. Comment proposer une alternative pour redonner un autre sens à la vie en campagne, autre que le rêve du pavillon sur une grande propriété. Il s’agit aussi de la crainte de ne pas reproduire ce qui à déjà été fait dans de nombreuses petites villes. Nous parlons ici de l’étalement urbain abusif notamment via le lotissement et de ses effets néfastes. Un problème que nous allons identifier maintenant.
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Identifier la Querelle Nous percevons le résultat du développement des villes par le lotissement et l’étalement urbain comme un véritable embarras. Un embarras qui va gêner leur développement futur : Faudra-t-il outrepasser le lotissement pour développer le centre des villes ? Faudra-t-il sauter par-dessus cet objet qui est sur le chemin ? Faudra-t-il détruire pour recommencer ? Nous considérons le lotissement comme une forme de désurbanisation, ce n’est déjà plus la ville. Un lotissement est souvent un lieu détaché de la ville, spatialement et socialement. Il est le résultat d’une demande forte et d’actions promotionnelles qui ont eu lieu sur le territoire. Et cette forme de non-ville, en se situant aux abords des centres, gêne considérablement un possible développement. Ce que l’on ne veut pas reproduire et ce que nous rejetons c’est donc ça :
L’exemple du village de Vayrac
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Ou encore un développement tel que celui-ci :
L’exemple de Carcassonne
Aujourd’hui, nous avons un devoir de regard sur l’existant pour de possibles transformations, mais aussi un devoir d’anticipation quant au développement d’autres lieux. Nous sommes motivés par l’idée qu’il est possible pour les villes et les maires de trouver des formes de développement plus riches, plus compactes, sans perdre leur attractivité et leur population. Pour nous, il est possible de contrer la pression de l’étalement urbain, du grignotage des terres et de l’isolement du lotissement en proposant des formes de développement qui possèdent un réel esprit public et qui ont le souci d’appartenir à la ville. En identifiant la demande et en élaborant une offre plus logique, nous pensons en effet qu’il est possible de maîtriser le développement des petites villes de manière à limiter l’étalement urbain et les effets néfastes que nous lui connaissons. Nous croyons en effet que la compacité ne rime pas avec une réduction de la qualité de vie et que l’étalement et la désurbanisation ne profitent à personne, ni à la ville, ni aux habitants. 19
Lotissement aux abords de Pinsac 63 logements // 210 000m2 Environ 150 habitants (2,5 habs par logements) Soit 1400m2 de terrain consonmmé par habitant
Il s’agit pour nous de continuer à comprendre les éléments qui rentrent en jeu dans notre cas: les raisons de la présence du lotissement, l’inexistance des espaces de partage, le coût de ce type de situation... Nous tenterons aussi d’identifier ce qui rend les maires impuissants face à la pression du lotissement avec par exemple la peur de perdre des populations qui cherchent à s’installer en pavillon et qui vont pouvoir le faire dans la commune voisine, le cas échéant. D’autre part, il s’agit aussi de comprendre le rejet de la mitoyenneté, du logement collectif, de l’espace extérieur partagé, et avec lui la question du logement isolé. Il s’agira donc pour nous de proposer, en terme de développement, une alternative au lotissement, à la zac ou à l’éco-quartier... Nos équipements devrons avoir une implantation logique dans le développement du site, ils doivent être les éléments qui régulent et dynamisent le lieu. D’autre part, en changeant l’offre de logement et l’offre de mode de vie, on peut contribuer à limiter l’étalement urbain et trouver des solutions pour faire perdurer la vie dans les centres bourgs. Il s’agit, en terme de logement, de créer une vraie valeur immobilière, un bien qui a une valeur affective et financière et qui va se transmettre. Nous verrons quels peuvent être les intérêts de tous avec la création d’un environnement de haute qualité architecturale. 20
Conceptualiser le logement: quelles attentes pour un logement dans ces bourgs? - Recherche de prestations collectives - Prix concurrentiels - Apports de biens publics
Accessibilité
Jardin
Calme
Vue
Proposer une mitoyenneté non invasive
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Quel type d’habitat ?
Résister à la Pression du Lotissement et à la Facilité du Mitage Urbain L’un des enjeux majeurs d’une intervention en milieu rural est d’éviter l’étalement du pavillonnaire sous forme de lotissements. En effet, de nombreux bourgs ont adopté cette solution en France et les dégâts que ce mode d’évolution implique se font actuellement ressentir. La préservation du territoire est devenue une problématique non plus uniquement réservée aux grandes agglomérations mais aussi aux plus petites échelles urbaines. Lorsqu’en 1990 Françoise Dubost publiait son article (« Le lotissement, implant urbain en milieu rural ? », Études rurales, 118-119 | 1990, 177196), il faisait déjà état de la transformation brutale des abords de villages par les lotissements. Selon elle ce changement a été plus brutal encore que le mitage pavillonnaire dénoncé dans les années 1970s. Le lotissement témoigne avant tout de la transformation d’une grande partie de l’espace rural français en espace résidentiel, le lotissement est aussi le lieu de fixation privilégié des nouveaux ruraux originaires des villes. Le lotissement est une opération foncière. Lotir un terrain, c’est le découper en lots puis procéder à la vente des lots. Les premières applications ont été faites dans les centres urbains à Paris et cela depuis le XVIIème siècle. Néanmoins, c’est sous la forme pavillonnaire que le lotissement s’est développé ensuite, dans les faubourgs puis dans les banlieues, si bien que le lien entre lotissement et habitat individuel s’établit aujourd’hui de façon quasi automatique. Le lotissement pavillonnaire est le mode principal de colonisation de la campagne par la ville. Avec la promotion des néo-villages dans les années 1970s et grâce à la politique d’aide au logement social (privilégiant, en 1974, la maison individuelle), la construction pavillonnaire est devenue la nouvelle forme de croissance urbaine. 22
En 2011 Sophie Fabrégat, journaliste environnementale, publie un article («La France plus urbaine que jamais», ActuEnvironnement, 25/08/2011) traitant de l’urbanisation croissante du territoire français avec un constat alarmant : les petites unités urbaines sont responsables de plus de la moitié de la croissance urbaine alors que seulement 16 % de la population urbaine y vit. Le développement par le lotissement est en grande partie à imputer aux grands groupes de Distribution (Auchan, Carrefour…) qui s’installent volontairement en périphérie des agglomérations, profitant d’un foncier très peu onéreux. Ces groupes sont spécialistes de la “stimulation” des maires pour obtenir la constructibilité des terrains. Ensuite leur stratégie est d’aspirer les consommateurs des centres villes en attendant que les lotissements viennent boucher les trous du maillage routier. Tout est fait pour décentraliser l’activité commerciale, ce qui contribue à ruiner les petits commerçants des centres bourgs et explique en partie l’absence de plus en plus fréquente d’activités commerciales dans les villages. Les bourgs redoutent également le départ des institutions publiques s’ils ne proposent pas une offre de logement peu onéreuse qui garantit un renouvellement de leur population. Le mécanisme est simple : pour lutter contre l’exode rural, pour éviter la fermeture de l’école du village par exemple, la commune fait construire un lotissement, qui amène de nouveaux arrivants. Mais les enfants scolarisés grandissent et s’en vont. Il faut créer un second lotissement pour attirer de nouvelles familles. C’est la fuite en avant. Les campagnes sont devenues des dortoirs. Le mitage du paysage est renforcé par la spéculation foncière. Difficile pour le maire d’une petite commune de refuser à des voisins agriculteurs la constructibilité sachant que le prix du terrain à lotir est alors multiplié par dix ou vingt. Et voilà comment la France consomme pour son « urbanisation » deux fois plus de terres agricoles que l’Allemagne : « Il faut en finir avec la politique urbaine coordonnée au niveau de la commune, ce n’est pas la bonne échelle », Frédéric Bonnet (architecte-conseil de l’Etat en Haute-Vienne). Thierry Paquot (Désastres urbains, les villes meurent aussi, Editions la Découverte, 5/02/2015) met également en cause le rôle trop important que jouent les maires des communes dans la délivrance du permis 23
de construire. En 1983, les lois de décentralisation donnent tout pouvoir aux maires en matière de permis de construire « et la catastrophe commence, estime Thierry Paquot. La plupart des élus sont totalement incompétents en matière d’urbanisme, et de plus ont un goût exécrable ». Ils se reposent sur les promoteurs pour produire du clés en main. « L’habitat se banalise et conduit à cette France moche qui nie totalement l’esprit des lieux. » Selon Jeanne Sézanne («La France dévorée par l’étalement urbain», Reporterre, 22/05/2013) deux mécanismes seraient responsables du gaspillage des terres agricoles et donc de l’artificialisation forcenée des terres par la création de parkings, centres commerciaux, autoroutes et autres lotissements. Le premier mécanisme fait des ravages. Il s’agit de l’absence d’analyse critique et de vérification des chiffres d’emplois et de richesse promis sur un territoire par les projets d’urbanisme requérant le permis de construire et d’aménager. En d’autres termes les maires se voient proposer des dizaines de projets d’urbanisation qui promettent emplois et activité économique. De petits projets sur des territoires ruraux parfois en déshérence (lotissement de pavillons ou petite zone d’activité) ou de très grands projets comme Disneyland Paris. Qui vérifie concrètement, qui compte, qui qualifie les emplois réellement acquis au territoire après la mise en service de l’aménagement ? Personne. Jamais. Le deuxième mécanisme est la capacité décisionnelle exclusive du maire dans les projets de construction sur le territoire. Le maire et son conseil portent la compétence de développement économique de leur territoire et ne savent souvent pas faire autrement qu’offrir du foncier à la construction pour répondre à cette obligation. Par ailleurs, la nature même de la fonction de maire le pousse à chercher la réélection, mandat après mandat parfois sur des décennies. Se faire réélire, c’est faire plaisir, accorder aux citoyens, où à certains d’entre eux, ce qu’ils désirent. Accorder à l’entrepreneur de BTP local le lotissement d’une zone, accorder la constructibilité de son terrain à l’agriculteur qui prend sa retraite et veut compléter ses revenus, c’est mettre toutes les chances de son côté pour une réélection.
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Quels Ingrédients ? Comment contrer l’angoisse de se retirer, le sentiment de passer à côté de quelque chose, voire de sa vie ? Pourquoi des gens (à fortiori des jeunes gens) viendraient sciemment à Montvalent pour une année ou deux sans avoir envie d’en partir tout de suite ? Comment contrer l’ennui ? Contrairement à la vie en ville, la vie à Montvalent ne possède pas les mêmes qualités ou défauts au cours de l’année. L’hiver est rude en ce qui concerne le dynamisme urbain, tandis qu’en été, des touristes occasionnels succèdent aux marcheurs. La première chose à considérer lorsque l’on s’installe dans un lieu comme Montvalent, et que l’on souhaite y implanter une nouvelle population de façon durable est d’éviter l’ennui ou le sentiment d’ennui. Nous recherchons l’excitation constamment dans notre vie et pendant cette période là nous sommes en panne de plaisir et de motivation. Quoi faire alors ? Le plus simple est souvent le moins bon. Allumer une cigarette, boire un verre, manger un bonbon, allumer la télé, la radio, regarder pour la centième fois sa boîte de courriel sur Internet etc. Le but de tout cela est de fuir cet instant, éviter cette sensation peu plaisante de ne savoir pas quoi faire, de ne pas trouver assez d’énergie pour se lancer dans un projet motivant, de ne pas trouver dans son environnement de choses suffisamment excitantes à entreprendre. Comme dans les phobies, l’évitement renforce l’évitement. Ce qui revient à dire, que moins nous savons gérer les situations d’ennui, plus nous allons les redouter, les fuir, et faire n’importe quoi pour les éviter. Plus grave encore, nous allons anticiper la peur de nous ennuyer. Tout cela peut nous faire rentrer dans une spirale de l’ennui qui pourrait suivre par un profond malaise, mal de vivre et forte volonté de quitter le lieu, en l’occurrence Montvalent. C’est pourquoi, même s’il conduit aussi à 26
la création, l’ennui est un facteur important qui peut compromettre la réussite d’un projet. La retraite est souvent associée à la vie à la campagne. Certaines personnes y voient une manière de se couper du monde. Or c’est précisément cet aspect qui peut rebuter la population actuelle, hautement éduquée, dont l’une des peurs est d’avoir le sentiment de rater l’essentiel, de passer à côté de sa vie. L’enjeu peut être de privilégier une différente approche. En outre, faire valoir le caractère exclusif d’un lieu peut faire naître le sentiment que ce sont les autres qui ratent une expérience. L’exclusivité empêche la comparaison dans une certaine mesure, surtout la comparaison négative. Au final, le but est d’éviter le proverbe qui dit que « l’herbe est toujours plus verte chez le voisin ». L’un des enjeux d’un projet à Montvalent susceptible d’attirer durablement une population du XXIème siècle est de permettre d’instaurer un degré de chaos. Il sera sûrement nécessaire de casser l’ambiance parfois monacale qui règne dans les bourgs de petite importance, et qui résulte d’un sur-respect du voisinage/ de la peur du jugement négatif/… A l’image d’une cour d’école, il faut permettre aux gens de chahuter, d’être d’une certaine manière un peu plus libre. En effet, la ville permet certains excès que la campagne ne permet pas, par peur des représailles. L’isolement que l’on ressent dans les bourgs en campagne provient souvent du sentiment d’être déconnecté du monde. Pour changer la donne, il faut faire en sorte de connecter les habitants au reste du monde, d’intégrer le bourg, par une activité ou un dispositif aux multiples activités qui ont lieu dans le reste du monde. En outre, être vu est également très important. On peut ressentir l’isolement par le simple fait de se trouver dans un lieu qui ne possède que peu ou pas de reconnaissance plus large que son simple périmètre régional. Un lieu d’une certaine manière délaissé accentuera le sentiment d’isolement et de passer à côté de la « vraie vie ». Pour ne pas sombrer dans l’oubli ou pire, dans la banalisation, Montvalent nécessite d’être reconnu pour quelque chose, de posséder une identité distincte, identifiable et qui intéresse. 27
Ce que la Vie Urbaine a Produit de Meilleur Le Mouvement : La ville est constamment en mouvement, elle produit du mouvement au sens littéral comme au sens figuré. Depuis sa fenêtre on observe toujours quelqu’un ou quelque chose en mouvement, une personne ou un véhicule (tram/bus/voiture/piétons/cyclistes). La ville produit du mouvement en évoluant, en bâtissant, en rénovant, en se réinventant. Le mouvement est quelque chose que l’on peut contempler en étant soi même statique, c’est un tableau vivant, qui souffre rarement de monotonie, on peut rester des heures à contempler les flux. Le mouvement rassure, il donne le sentiment de se trouver à la bonne place, « là où ça bouge ». C’est une notion que l’on associe directement à la vie. Dans l’imaginaire collectif la vie n’est jamais inerte, figée, muséifiée, elle bouge, elle pousse, grandit, évolue. Le Bruit : Le bruit est l’un des éléments qui rythment la vie de la ville. Par le bruit on est capable d’identifier différents temps de la ville. Les bruits du matin ne sont pas les mêmes que ceux de la journée ou ceux du soir. De plus même si l’on distingue des similitudes d’un jour à l’autre, les particularités de la vie en ville et son imprévisibilité donnent un caractère unique à la piste sonore journalière. Les camions de livraison, les devantures qui s’ouvrent, les piétons, les voitures, les sirènes, les klaxons, le brouhaha des cafés, des bars, les rires et les cris, les éboueurs et les camions de nettoyage sont autant d’ambiances sonores qui s’alternent au long de la journée. La Pluralité des Genres : La ville contient par définition de la mixité urbaine. En effet, la ville est la combinaison de gens d’horizons très différents qui se concentrent en un même lieu, la ville, dans le but d’élever leur condition de vie. En cela, ils contribuent tous en un bien commun, la fabrication de la ville elle-même.
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La Maîtrise (des distances/ de l’espace/ des éléments) : La ville c’est la nature domptée, la nature à laquelle on a appliqué un certain nombre de règles et de principes afin d’habiter. Par cet aspect, l’urbanité rassure ses habitants. A la différence d’un paysage qui peut être insaisissable, tout dans la ville est mesuré, quantifié, optimisé pour l’Homme. Ces règles (comme la maîtrise des flux et des circulations) dirigent la vie des hommes et sont garantes d’un ordre que nous affectionnons en tant que citadin. La Disponibilité (la maîtrise du temps) : La ville c’est la proximité, la concentration des activités commerciales et des services, à portée de la main. L’Homme moderne, surtout depuis que les moyens de communications ont considérablement évolué, n’apprécie que peu d’attendre pour l’assouvir ses envies. Dès lors, d’aucun préfèrera l’habitat en ville, par simple précaution d’être servi et/ou dépanné rapidement, même si l’utilisation de la voiture depuis des bourgs de moindre importance peut écourter les distances. Avec la disparition progressive des services en campagne (de santé notamment) cette problématique de l’accessibilité a pris beaucoup d’importance. La Rencontre : En ville s’offre à nous la possibilité de fréquenter des inconnus. Paradoxalement, c’est en ville, au milieu du vacarme urbain et de la concentration habitante que l’on peut évoluer dans l’anonymat le plus total. Dans les campagnes, tout le monde connaît tout le monde, nous possédons beaucoup moins de libertés d’action qu’en ville. De fait, dans les bourgs, la tendance à l’isolement peut être une réponse à une proximité habitante trop envahissante.
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Potentiel Fort de Développement autour de la Vallée La rivière Dordogne est un axe de développement historique. En effet, depuis le Xème siècle elle est utilisée comme voie de commerces. Concernant le territoire Nord-du-Lot, la Dordogne a été une voie de communication et de transport importante pour le commerce du sel et de la noix. Les bateaux chargés de sel et halés par les bœufs, remontaient le fleuve jusqu’au port de Sal (au XIIème siècle), puis jusqu’à Souillac pour qu’ensuite les cargaisons soient conduites à Martel, véritable carrefour de routes antiques et donc lieu important de commerce. Au XIXème siècle, un nouveau dynamisme se créé autour du commerce des fromages d’Auvergne, des châtaignes et du merrain (planches de chêne pour la tonnellerie), les gabarriers remontent le sel de Libourne, le poisson séché, les épices et le vin. Au milieu du XIXème siècle, le secteur Nord-du-Lot connaît son apogée démographique. Martel comptait par exemple plus de 3 000 habitants (aujourd’hui environ 1600 habitants). La ligne de chemin de fer Bordeaux-Aurillac en 1889 condamne le trafic fluvial. Mais cela permettra aux trufficulteurs de martel de faire fortune entre les deux guerres et de construire les grandes maisons bourgeoises aux toits d’ardoise du Causse qui témoignent de cette période de prospérité des campagnes. Le réseau ferré sera complété par le réseau routier, et la logique d’axe de pénétration Nord-Sud devient prioritaire par rapport à celle jusque-là utilisée, Est-Ouest. Nous proposons une lecture qui cherche à voir de nouveau la rivière comme un catalyseur et le lieu d’un possible développement économique qui s’appuierait sur les valeurs et les potentiels du territoire aujourd’hui : ce qu’il reste de l’activité, le tourisme, le développement des services ou encore des éléments culturels comme la gastronomie. Nous pensons 30
que les caractéristiques géographiques du lieu peuvent être l’atout majeur quant à la constitution d’un programme de développement. Le tout étant, au travers d’une activité singulière, d’avoir un ensemble cohérent et attractif le long de cet axe identitaire. Il s’agit d’être attractif pour le tourisme d’une part, mais surtout de développer une attractivité potentielle pour les actifs. Nous pensons que cela passe d’abord par un renouvellement de l’offre de logements le long de la Dordogne.
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Accès et Armature Territoriale Nous l’avons évoqué, le territoire Nord-du-Lot est une maille rurale faite de “petites villes”. Ce schéma d’organisation spatiale des territoires ruraux est plutôt commun en France où il n’y a plus que très peu d’espaces inhabités. Sa raison historique est l’agriculture et la mise en valeur des terres. Aujourd’hui, il est le résultat d’une histoire passée et ses raisons d’être actuelles sont plutôt de faible envergure : l’agriculture et l’industrie ont changé, les transports aussi. Il s’agit aujourd’hui d’un réseau de bourgs qui ont chacun leurs caractéristiques de taille et d’économie et qui sont répartis sur le territoire de manière assez homogène. Ils centralisent une majeure partie de ce qu’il reste de l’activité dans les zones rurales, et irriguent l’arrière-pays via leurs commerces et services. On distingue dans notre zone d’intérêt quatre pôles moyens d’activités (3500 à 4500habs): Souillac, Gramat, Saint-Céré et Biars. La première aire urbaine d’importance et qui possède une influence importante sur la zone est Brive. De fait, son influence se retrouve sur le plan de l’économie et sur le plan de la démographie. En effet, l’aire urbaine de Brive et autres pôles moyens attirent les familles qui cherchent à s’installer. Elles y trouvent le dynamisme de la ville, des services adaptés, des écoles, etc … tout en restant relativement proche de leur travail (ex : Brive-Souillac = 25minutes) C’est à ce moment que l’on peut lire la double influence de la traversée de la zone Nord-du-Lot par l’autoroute A20 (Paris-Limoges-Brive-Toulouse). D’un côté celle-ci dynamise évidemment le territoire, permet que celui-ci ne soit pas enclavé, facilite le tourisme, etc… De l’autre, elle contribue aussi à l’éloignement des services, des activités et donc des populations. 34
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L’un des autres éléments majeurs dans l’accessibilité au territoire Norddu-Lot est plutôt récent. Il s’agit de l’aéroport Brive-Vallée de la Dordogne ouvert en 2010 qui fait communiquer la région avec l’ensemble du territoire français comme avec l’international (notamment l’Angleterre). Cette infrastructure est un réel atout dans le développement du tourisme et d’autant plus dans notre secteur d’étude de la Vallée de la Dordogne. La fréquentation de l’aéroport a doublé en comparaison avec l’aéroport précédent, situé au cœur de la ville de Brive. Celui a été construit dans un souci de désenclavement de la zone et dans un effort commun de développement entre la Corrèze, le Lot et la Dordogne. D’autre part, cela a également favorisé l’émergence d’un réseau de résidences secondaires, habitées donc pendant une courte période de l’année et qui entraîne forcement des modifications démographiques sur le territoire. En termes d’infrastructures et d’accessibilité, le territoire Nord-du-Lot peut compter, malgré son éloignement apparent, sur un réseau important de routes secondaires de qualité. Le rôle à petite échelle de réseau de chemin de fer n’est pas non plus négligeable. En termes de fonctionnement de l’armature territoriale, ce que nous notons personnellement est l’influence des bourgs les uns sur les autres. Ils ne sont pas indépendant, ils partagent les services, les équipements et les habitants vont et viennent entre les bourgs pour toutes les raisons possibles et imaginables, de manière assez rapide. Cela nous conforte dans l’idée que vouloir tout résoudre et intervenir sur le territoire de manière globale serait un non-sens. L’idée étant de choisir un site précis dans un village précis, nous émettons l’hypothèse que dans le cas d’une intervention réelle, le chantier serait connu de tous et que s’il s’avèrait que le projet fonctionne bien, son influence sur les autres villages serait immédiate.
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Enjeux Démographiques En s’intéressant au territoire Nord-du-Lot, aux analyses qui existent sur celui-ci, aux statistiques qui en ressortent, on se rend compte que des enjeux démographiques majeurs sont visibles directement une fois sur site: - Vieillissement de la population. - Il existe une croissance démographique dans le Lot existante mais en déclin, et d’autant plus dans les zones rurales. En effet, la population lotoise augmente quand les villages donnent l’impression de se vider petit à petit. Ce sont les villes, plus attrayantes, qui génèrent des chiffres positifs. - Une non résidentialisation des actifs, des villages vides ou dortoirs. Ici, on remarque qu’en effet les jeunes couples vont avoir tendance à migrer vers la ville ou vers d’autres départements. On remarque ensuite un double sens de circulation. Parfois, l’activité est en ville, et les gens vivent dans les zones plus reculées, souvent pour accéder à une maison de type pavillon. C’est une certaine population qui vit là mais qui est plus ou moins détachée de la vie des centres bourgs. D’un autre côté, même si l’activité se situe dans des zones plus rurales, les gens habitent en ville. Cela est dû au caractère attrayant des villes, les services et équipements qu’elles proposent, leur animation, l’offre de logement, etc… La traduction des enjeux par les comités d’analyse consiste souvent en une proposition plutôt juste : il s’agit d’“investir dans des équipements et services susceptibles d’attirer davantage de jeunes ménages : garde d’enfants, offre culturelle et sportive notamment.” L’intérêt étant de ramener une offre de services qui permette aux familles souhaitant vivre dans « l’arrière-pays » de pouvoir vivre convenablement en évitant des déplacements trop nombreux. 38
Développer les services à la population, les activités touristiques, anticiper une possible hausse de la population, contrer le vieillissement, nécessité d’attirer de nouveaux actifs, niveau de revenu des ménages relativement élevé (plus élevé que dans l’espace rural de Midi-Pyrénées), autant de facteurs qui militent pour que s’amplifie le développement des services à la population. Nous proposerons de chercher à enrichir cette proposition générale visà-vis des équipements publics. Il s’agit en effet d’avoir un réel impact au niveau de l’intégration : apporter une plus-value, voir requalifier l’identité d’un bourg au travers d’une nouvelle activité ou du développement d’une activité existante, dans un but d’attractivité. Attirer des actifs devient donc vital, il s’agit de redynamiser économiquement le secteur par les activités et les équipements publics qui accompagneront une nouvelle offre de logements. Nous émettons l’idée que de nouvelles populations actives, plus jeunes, voulant s’installer dans ce lieux, permettront aussi de pallier au vieillissement de la population.
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Mitage, Déplacements Quotidiens et Nouveaux Territoires Résidentiels
Le territoire Nord-du-Lot continue d’attirer des populations. Ce dynamisme démographique entraîne les nouveaux arrivants à faire des choix notamment concernant les nouveaux territoires résidentiels de la zone. Des apports de population font donc émerger de nouveaux territoires résidentiels. Des pôles en bénéficient. Globalement, les populations se dirigent vers Souillac, Brive, Gramat et Saint-Céré. Dans le même temps, certains villages voient apparaître un taux de vacance plus important. Un des effets majeurs de ces apports est l’étalement urbain, via les constructions de lotissements dans les périphéries de centre bourgs pour répondre à la demande des nouveaux arrivants. Cela entraîne donc aussi des déplacements quotidiens toujours plus longs, des frais pour les municipalités et les contribuables toujours plus élevés et une consommation du territoire importante. Ces mouvements quotidiens importants pour les habitants qui vont chercher les plus grandes villes, faute de services et de dynamisme dans les bourgs peuvent être nuancés d’autres parts. L’organisation polycentrique du territoire permet aux habitants qui peuvent se déplacer d’accéder relativement « facilement » à leur lieu de travail ainsi qu’aux équipements et services dont ils ont besoin. Il s’agit donc de proposer des modèles de développement pour maîtriser le phénomène de mitage de l’habitat en renforçant la fonction d’accueil des centres bourgs et des petites villes. Les objectifs à l’avenir seront donc de proposer de nouveaux modes de développement, ou bien de compléter l’existant, de densifier pour limiter les investissements publics et limiter le grignotage des espaces naturels 40
Il est intéressant d’étudier le profil des « nouveaux arrivants »; pour la plupart, des couples de la région qui s’installent pour des raisons de proximité. Mais un cas est plus relevant pour nous : Parmi les nouveaux arrivants, beaucoup de couples anglais ou hollandais. Ces couples, pour la plupart encore actifs, fondent ici parfois leur résidence principale, mais dans la plupart des cas, une résidence secondaire qu’ils n’occupent qu’une part de l’année. Cela entraîne dès lors, dans les villages de faibles populations, des variations démographiques annuelles très importantes (ex Montvalent : 350 habitants l’hiver, 500 habitants l’été). Les villages se vident parfois et ne se redynamisent que pendant l’été...
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Dynamique Économique et Développement En terme de dynamique économique, le territoire est marqué par l’attraction commerciale de Brive, de Gramat, de Souillac avec comme effet de déplacer l’activité historique des villages jusqu’à la ville, les petits commerces en priorité. En effet, les activités tertiaires sont localisées par exemple à 70 % dans les pôles. Globalement, le rythme de développement du secteur tertiaire est soutenu. L’activité des pôles attire même des actifs qui résident hors du territoire et qui viennent y travailler Au total, en 2006, le territoire comptait 17 600 emplois pour 18 800 actifs, dont 82% des actifs occupés du Nord-du-Lot occupent un emploi dans le territoire. La présence du groupe Andros, et de son siège, ainsi que de la Mécanic Vallée contribuent à ce dynamisme, en majeure partie dans le secteur industriel local. Les activités industrielles, notamment agroalimentaire, métallurgie et mécanique, sont deux fois plus présentes que dans le rural en Midi-Pyrénées et affirment donc un caractère industriel dans le territoire. D’autre part, bien qu’ayant perdu la moitié de ses emplois en 30 ans, l’agriculture reste encore très présente, avec 1 700 emplois.
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Le Tourisme, ce qu’il Reste quand les Activités s’en Vont Le tourisme est un vrai thème de débat et de développement potentiel dans ce territoire Nord-du-Lot. Ce secteur représente dans l’imaginaire collectif l’un des derniers potentiels de développement économique. Le paysage et le patrimoine étant singuliers, les collectivités vont se retourner vers ce qu’elles considèrent comme des atouts. Mais le tourisme dans la zone est nuancé : les patrimoines bâti et paysager existent et sont mis en valeur mais ils restent néanmoins figés. L’effet de cela est une certaine “rocamadourisation” (terme employé en référence au village de Rocamadour), c’est-à-dire des villages extrêmement beaux et animés pendant la saison, mais des villages « décors » sans habitant pendant 8 mois de l’année. Les variations démographiques sont souvent extrêmement importantes. Sur site, l’effet est flagrant, ces lieux parfois extraordinaires perdent toute leur force et l’on peut traverser ou même visiter des villages totalement inanimés, comme laissés à l’abandon. Lorsque l’on connait ces deux situations qui s’alternent depuis des années, on ne peut que souligner le problème et en tant qu’étudiants en architecture, essayer de comprendre les raisons de celui-ci. Le tourisme génère environ 5% de l’emploi de la Zone Nord-du-Lot, mais tel qu’il est aujourd’hui, ce secteur ne produit que peu d’activité annexe et donc de perspectives de développement. Il s’agit d’un stade plus ou moins figé sur lequel nous pourrons aussi réfléchir concernant le projet. Il faut en effet penser en terme d’offre d’activités touristiques diverses, mais aussi en terme d’offre d’hébergement et de capacité d’accueil. Aujourd’hui, on peut voir sur la carte que l’offre de la zone Nord-du-Lot ne rivalise pas avec celle du voisin Sarladais avec pourtant un patrimoine de qualité similaire. Agrandir la capacité d’accueil touristique pourrait permettre au Lot de confirmer sa place de destination touristique. Le 43
Nord-du-Lot, en tant que porte d’entrée vers les hauts-lieux touristiques du territoire, doit pouvoir accueillir et retenir davantage de touristes. D’autres opportunités de développement sont apparentes, notamment concernant des activités naissantes liées au relief, à la géographie du lieu, à la présence de l’eau, aux sous-sols… Le fait est que le Lot continue d’attirer les touristes qui viennent ici goûter au côté rural du Quercy. Cet attrait touristique touche des visiteurs français mais aussi et surtout des gens venus de Grande-Bretagne, de Hollande, et des pays du Nord de l’Europe. L’aéroport et l’autoroute favorisent cette arrivée en masse de populations au début des beaux jours.
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Capacité d’acceuil
(camping, hotels, auberges, résidences secondaires)
3 500 1 000
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Premiers Pas Notre premier pas, a été de développer deux sens d’analyse : L’analyse du territoire pour amorcer un projet. Il s’agit de l’analyse « classique » qui vise à étudier les données du territoire pour en surligner les besoins potentiels. Il s’agit d’analyser les accès, l’économie, les enjeux démographiques, de recenser les équipements, de s’intéresser aux politiques actuelles de logements, la question du tourisme, etc… Le projet comme processus d’analyse : Un autre angle d’analyse a été d’interroger le programme pour comprendre son interaction avec le territoire. Pour chaque type de programme (musée, usine de production, sport, spectacle, culture, hôtellerie, restauration, écoles, etc… ) nous voulions comprendre quelles seraient les possibilités, et surtout quels seraient les effets, anticiper les possibles réponses du territoire face à chaque programme. Le projet « alternatif » : Il s’agit de se situer dans la veine du projet alternatif, comme un judoka, de retourner la situation à notre avantage pour créer une nouvelle situation, attractive et originale. L’intérêt du projet situé ici serait de montre ce qui serait possible mais qui n’existe pas encore. Changer l’offre de mode de vie dans le but de limiter l’étalement urbain, et trouver des solutions au cœur des bourgs. Nous pourrons ensuite augmenter l’effet via des équipements de service mais aussi des équipements « étrangers ». En effet, l’étrange donnera de la valeur au lieu, un attrait tout particulier pour vouloir habiter là plutôt que dans un pavillon au cœur d’un lotissement.
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Visiter le Lieu Au cours de voyages précédents, nous avions déjà potentiellement identifié la vallée de la Dordogne comme site potentiel d’une réflexion sur le développement rural français. Les bourgs qui la composent possèdent plus ou moins les mêmes caractéristiques. Des centres bourgs anciens semblent figés dans le temps, destinés à la contemplation béate des touristes étrangers, petit à petit désertés de leurs habitants au profit d’un développement pavillonnaire diffus et en expansion aux portes du bourg. C’est l’impact de cet étalement pavillonnaire qui constitue la plus grande différence entre les bourgs. En effet, certains maires semblent avoir résisté mieux que d’autres au mitage urbain et à la pression des lotisseurs. Ces communes-là prennent le risque de retarder, voire de stopper leur développement dans un souci de préservation du patrimoine naturel et bâti. De fait, ces bourgs-là sont davantage sujets à la désertification habitante. Leur retard les rend moins attractifs aux yeux de jeunes ménages. Ils bénéficient d’un budget moindre du fait de leur faible population et bien souvent, cette perte de dynamisme s’accompagne d’un retrait de certains services publics comme l’école ou la poste. A ce déclin général s‘ajoute généralement le départ des commerces de proximité type boulangerie, café, épicerie qui ne trouvent plus dans ces bourgs une population suffisante afin de s’assurer un revenu. Au final, ces petits bourgs se retrouvent confrontés à une mort lente, sans réel renouvellement de leur population, et ceci jusqu’à ce que la municipalité craque et laisse saccager son territoire par du lotissement, faute d’une réelle alternative. C’est avec ces connaissances préalables que nous avons entamé une visite du territoire de la vallée de la Dordogne. A la recherche du site idéal, nous avons parcouru tous les bourgs autour de la Dordogne sur une bande de 25km, de Vayrac à Souillac. L’un des objectifs du projet étant de proposer une alternative au lotissement, nous souhaitions trouver un 48
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bourg dont le territoire ne serait pas trop vérolé par le pavillonnaire diffus, ce qui élimine toutes les agglomérations dépassant les 1000 habitants. Sur place nous avons constaté que des villages comme Pinsac ou Saint-Sozy se trouvaient très marqués par l’extension du pavillonnaire, brouillant leurs limites territoriales et ne facilitant ni leur lecture, ni leur visite. Nous avons également pu découvrir des bourgs, devenus « lieudits », arrivés au bout du processus de désertification et de non-renouvellement de leur population. Ils sont pour la plupart dépouillés de tout équipement public et ne disposent d’un budget communal que grâce à leur présence au sein de la communauté de commune Causses et vallée de la Dordogne. Nous nous sommes finalement arrêtés sur un bourg situé entre ces 2 extrêmes, Montvalent. Dans ce village, peu de pavillons hormis sur la partie la plus haute du territoire. Ce bourg de 350 habitants à l’année présente des caractéristiques géographiques très intéressantes. Situées en haut d’un promontoire naturel qui domine la Dordogne, les constructions se déroulent le long de la départementale D840 qui serpente, offrant de nombreux points de vues sur la vallée. Nous avions conscience, lors de la visite, de la nécessité de concevoir un projet d’une certaine puissance iconique. Dès lors, le lieu dans lequel il s’installe doit lui permettre de rayonner visuellement et géographiquement. L’une des particularités de Montvalent est de posséder tous ses bâtiments publics au même endroit. Ainsi, la mairie, l’église, l’ancienne tour de garde de même qu’une place convertie en parking sont situées au sommet du promontoire, face à la vallée, coupées par la D840. Le bourg a perdu son école récemment (1989) ainsi que son marché mais dispose encore d’un café restaurant ouvert toute l’année. La mairie a su préserver le territoire communal, notamment en ce qui concerne le bourg ancien, malgré l’absence d’un PLU. De plus le solde budgétaire de Montvalent est positif, les charges de fonctionnement étant inférieures aux produits de fonctionnement. L’économie du bourg provient essentiellement du tourisme d’étape, les visiteurs s’arrêtant au village afin de profiter de la vue et du patrimoine bâti. En effet, Montvalent se trouve sur l’une des routes qui relie Martel à Rocamadour, 2 sites d’exception. De plus, cette route fait partie du réseau des chemins de Saint Jacques de Compostelle, ce qui contribue à augmenter le nombre de visiteurs du bourg en été.
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Cette exposition est une opportunité pour un projet cherchant à faire modèle, car même si peu de personnes vivent à Montvalent, beaucoup de visiteurs la traversent ou l’aperçoivent depuis la Dordogne lors de balades en canoë. La présence de la rivière emblématique aux pieds du village renforce l’intérêt porté au site, même si Montvalent ne possède pas encore d’accès direct entre son centre bourg et les bords de la Dordogne. A la présence de l’Eau s’ajoute celle d’un autre élément, l’Air qui caractérise le promontoire du village. Son altitude (entre 95 et 322m) l’expose à des vents puissants favorables à la pratique des sports de vol comme le deltaplane ou le parapente.
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Le Bourg de Montvalent
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Le bourg de Montvalent se situe en Haut Quercy à l’extrème nord de la région Midi-Pyrénées, au coeur de la vallée de la Dordogne lotoise. Un paysage contrasté entre les méandres de la vallée fertile et l’aridité des causses boisés de chênes. Situé sur la route D840 entre Martel et Gramat, le petit village, ancienne forteresse médiévale, a été construit sur un promontoire rocheux dominant la vallée. On le reconnaît de loin grâce à l’émergence de sa tour de garde et de l’église Saint-Cristophe (XIIème siècle). Une fois dans le village, on découvre avant tout un panorama superbe sur la vallée de la Dordogne et sur le cirque de Montvalent. Une position stratégique qui offre une grande richesse spatiale. Le village est constitué principalement d’un agglomérat de bâtisses historiques, d’une rue bien constituée, et de maisons disposées dans la pente du cirque. Au pied de ces falaises calcaires, on retrouve les trois résurgences de la célèbre rivière souterraine de Padirac, les fontaines vauclusiennes de Saint-Georges, du Lombard et de la Finou. Il s’agit d’un endroit idéal pour les activités dans la nature: à pied, à vélo ou en véhicule, le paysage valloné offre ses richesses. On peut aussi y exercer le parapente, ou descendre en kayak les eaux d’une des plus belles rievières d’Europe. Ce site, en plus des paysages et particularités naturelles, possèdent des pièces historiques et architecturales de qualité. Le bourg de Montvalent est situé dans une petite commune essentiellement agricole. On y cultive les noix, on y cherche les truffes et on y élève chèvres et moutons. L’une des principales caractéristiques du village est qu’il est une étape d’un des chemins de pélerinage descendant du Limousin pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle via Rocamadour, un axe majeur. Jusqu’à la moitié du 20ème siécle, il y avait encore une école, une gare, des foires dans ce villages. Aujourd’hui, l’exode rural a plus ou moins condamné le village à fermer son école, sa gare et ses commerces... Il reste aujourd’hui 350 habitants l’hiver, et environ 500 l’été. Mais on peut y voir les randonneurs et les pélerins défiler dans les ruelles de ce village en pleine rénovation, reconnu comme l’un des plus beaux de la région.
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L’ancienneté de l’occupation humaine aux environs de Montvalent est attestée par le nombre important de dolmens ainsi que par la présence d’un abri fortifié surplombant la Dordogne à quelques kilomètres du village. L’histoire de Montvalent ne débute pas précisément sur le site actuel. La vie se constituait principalement en contrebas du village actuel. Ce site ancien s’appelait Brassac et était le siège d’une viguerie très importante. Brassac était au Moyen Age le chef-lieu de la vicomté du même nom. On trouve encore trace des ruines d’une église appartenant au site de Brassac, construite «en petits blocs unis par un ciment presque semblable à celui des Romains. Non loin se trouvent des fondations et des briques romaines qui indiqueraient l’emplacement d’une ancienne ville. A peu de distance de l’église, on voit les restes de murs bien soignés qui seraient ceux d’un vaste château», explique l’historien J.A. Delpon en 1831. Cela donne une bonne idée de l’ancienneté du patrimoine historique local. Brassac était admirablement bien situé en bordure de Dordogne. Le castrum contrôlait à la fois un port sur la rivière ainsi que le chemin allant sur Rocamadour, important lieu de pèlerinage après 1166 et plus tard au XIVème siècle. En 1054, l’évèque de Cahors reçoit l’hommage de Bosc, vicomte de StCirq-Lapopie pour les lieux de Brassac et Montvalent. En 1190, à l’insu de l’évèque de Cahors, Guillaume vicomte de Calvignac vend à Raymond II de Turenne le vicomté de Brassac qui comprend les châteaux de Brassac et Montvalent. Bon gré mal gré, l’évèque de Cahors reconnait le vicomte de Turenne vassal de ces terres. Peu à peu le siège du pouvoir va se déplacer vers le castrum de Montisvalentis. On retrouve encore une mention Brassac au XVIème siècle. Puis, une dernière mention de l’église de Brassac en 1600. Cela tend à prouver que le site de Brassac a été progressivement abandonné après les ravages de la guerre de Cent Ans et les guerres de religion au profit d’un site plus aisément défendable. C’est donc peu à peu que s’est construit une partie du site que nous connaissons aujourd’hui. Au cours de la guerre de Cent Ans, le pays est ravagé par les anglais et les 58
Grandes Compagnies. La forteresse fut occupée pendant quelques années par une garnison anglo-gasconne comme base pour lancer des raids dans les villages environnants. Le prieur de l’hôpital de Rocamadour écrit en 1363 que “la guerre dure depuis quinze ans et qu’à cause de cela, et de la mortalité, la province est dénuée d’habitants, les terres sans culture et les revenus réduits à rien.”. En 1372, Malgré le traité de Brétigny, qui met fin pour un temps à la guerre de cent ans, le Quercy est ravagé par les Grandes Compagnies. A cette période, les remparts de Montvalent tombent en ruine. Grégoire XI fait remettre aux habitants de Montvalent une importante somme “pour la réparation ou la reconstruction desdit remparts”. Malgré ce don, les Grandes Compagnies au courant du mauvais état de la place s’en emparèrent à la fin de 1372 ou en début de l’année suivante. Montvalent restera occupé jusqu’en 1379, date à laquelle le village est racheté par le Comte d’Armagnac, mais cela ne fait pas revenir les habitants. Dans un écrit de 1405, le village est présenté comme désert. La guerre de Cent Ans terminée, Montvalent redevient un bourg important grâce à son port sur la Dordogne. Au XVème siècle, près de 300 passages journaliers sont comptabilisés lors des grands pèlerinages de Rocamadour. Pour subvenir aux besoins des pèlerins malades ou blessés, un hôpital est crée dans le village. Le village se dote aussi d’une halle et d’une place du Mercadial. Mais à nouveau, le Quercy est emporté dans la tourmente, les guerres de religion. Le vicomte de Turenne rejoint le parti protestant et l’implante dans tous ses fiefs dont Montvalent. Jusqu’à l’avènement d’Henri IV, le haut-Quercy sera la proie des chevauchées des chefs de guerre, tant catholiques que protestants. Ainsi en 1588, le seigneur de la Sarladie, restitue le château de Montvalent au vicomte de Turenne, château dont il s’était emparé quelques années auparavant. A partir de 1738, suite à la vente de la vicomté de Turenne au roi de France, l’histoire de Montvalent s’inscrit dans celle du Royaume. En 1834, la commune de Montvalent est distraite du canton de Gramat et rattachée à celui de Martel. En 1880, la commune comptait 806 montvalentais. 59
Montvalent (Lot, Midi-Pyrénées) - Canton de Martel - Communauté de communes Causses et vallée de la Dordogne
“Le haut Quercy” - 350 habitants l’hiver // 500 habitants l’été - Autoroute A20 : 15 minutes - Gare SNCF de Floirac : 5 minutes - Aéroport Brive-Vallée de la Dordogne : 25 minutes -Village traversé par la D840 en Martel et Gramat.
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Une Méthode Concernant l’intervention dans le bourg de Montvalent, il s’agit pour nous, plutôt que de présenter un projet figé, de proposer une méthode, une facon d’appréhender un tel territoire. L’une des clés de cette méthode est pour nous la volonté d’intéragir différemment sur trois échelles distinctes. L’idée est donc de donner des pistes pour aider à la lecture et à l’intervention sur ce genre de village. On voit dès lors apparaître trois échelles d’interventions qui donnent lieu dans notre travail à une méthode plutôt générique qui pourrait aussi trouver du sens autre part qu’à Montvalent. - Une échelle qui correspond au développement d’une activité au coeur du bourg. Un travail sur l’espace public, sur la dynamique économique et sociale. - Un travail à plus grande échelle sur la question du logement. Il s’agit de proposer une offre nouvelle de logement : Un projet alternatif, qui montre que l’on peut se développer autrement que par le lotissement Il faut interagir avec l’existant mais aussi y télescoper des programmes singuliers : l’étranger va donner de la valeur au lieu. - Une autre échelle, plus large, dans la nature, complémentaire et qui stipule la réussite des 2 précédentes interventions. On parle ici de compléter le programme principal en sublimant l’espace naturel. Il s’agit ici de révéler et de donner à connaître le territoire.
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Une École de Cuisine à Montvalent Notre proposition programmatique est une École de cuisine, support d’un développement qu’il conviendra d’étudier et de soutenir. Nous pensons qu’une école de cuisine associée à des programmes complémentaires, a vocation à être le moteur d’un développement économique, démographique et touristique. D’autre part, l’école est pour nous le prétexte du développement du bourg que nous tenterons de dessiner grâce à une opération de logements et des programmes annexes à l’école. Concernant nos trois échelle d’interventions, nous retrouverons donc l’école de cuisine et son restaurant pédagogique comme l’implantation d’une activité au coeur du bourg, du logement réversible à une échelle plus large, et enfin pour l’échelle plus vaste tournée vers l’espace naturel, nous retrouverons des annexes de l’école à savoir une auberge et des ateliers secondaires, que nous ne développerons pas formellement.
École de cuisine & Restaurant pédagogique École de cuisine : Capacité de 40-60 Étudiants : (2 à 4 classes) / Formation intensive & Reconversion
Restaurant pédagogique : Environ 30 Couverts / Économie - Tourisme - Formation
- La gastronomie, une des caractéristiques forte du territoire - Une activité économique dans le village, pas seulement un équipement - Une adaptation au tourisme avec le restaurant - Une réelle raison pour venir s’installer ici une ou plusieurs années - Un facteur identitaire pour le village, une nouvelle attractivité 68
Logements - Nouvelle population // nouvelles manières d’habiter - Il s’agit de logements notamment destinés aux étudiants, mais on peut imaginer que ceux-ci pourraient être récupérés par des familles ou qu’ils pourraient être loués l’été. Cette proposition tentera de créer une vraie valeur immobilière, un bien transmissible dans un cadre singulier, un habitat de haute qualité architecturale - Instaurer un dynamisme autour d’une nouvelle population avec par exemple pour les étudiants, de grandes colocations, des studios, des équipements collectifs. - Une alternative au lotissement , une offre nouvelle : l’intervention aura pour but de montrer un développement possible autrement que par la multiplication de pavillons qui conduit à l’étalement urbain que nous dénonçons. - Quelles attentes pour un logement à Montvalent ? -Compact et attractif, proposer une mitoyenneté non invasive -Accessibilité, Jardin, Calme, Vue -Prix concurrentiels, Apports de biens publics, Recherche de prestations collectives
Programmes annexes de l’école Auberge : la dépendance peut permettre d’accueillir des chefs, des intervenants ou des stagiaires pendant un court séjour à Montvalent. Elle peut aussi être utilisée pour le tourisme et être une source de revenus pour l’école et pour le village. (accueil marcheurs notamment) Ateliers secondaires : Atelier noix/ Atelier truffes. Les ateliers ont pour but d’intégrer l’école à son environnement, de faire correspondre l’enseignement au lieu dans lequel il est dipensé. - Ces interventions ont pour but de donner à découvrir l’espace naturel et d’utiliser les spécificités du territoire pour l’enseignement de la cuisine au sein de l’école. 69
Définir un Programme Il s’agit ensuite pour nous de définir et de quantifier le programme des activités dont nous parlons grâce notamment à des références de programmes similaires.
École de cuisine
Total : 850m2 850 x 1,2 = 1020 m2 Accueil / Hall : 30m2 Amphithéâtre : 120m2 Caféteria / exams : 60m2 Informatique : 40m2 Vestiaires : 30m2 Salles froide : 20m2 répartis
Ateliers (x4) : 80m2 Salles de classes (x2) : 30m2 Bureaux / admin : 80m2 Toilettes : 60m2 répartis Réserves : 20m2 répartis Déchets : 10m2
Hotel & Catering School / Souto de Moura - Correia / Portalegre, Portugal
Culinary School / Gracia studi / Tijuana, Mexique
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Restaurant pédagogique Total : 220m2 220 x 1,2 = 264 m2 Accueil / Attente : 20m2 Salle principale : 70m2 Bureaux (x2) : 10m2 Toilettes : 20m2 Déchets : 5m2
Bar : 10m2 Cuisine : 40m2 Vestiaires : 20m2 Réserves : 15m2
Yojisan / Dan Brunn Architecture / Beverly Hills, USA
Mestizo Restaurant / Smiljan Radic / Santiago, Chili
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Logements Total : 1150m2
Pour 40 Habitants : (+ aménagement extérieur l’été) 5 logements de 4 personnes : 100m2 5 logements de 3 personnes : 70m2 5 logements de 2 personnes : 40m2 5 logements de 1 personne : 20m2
Cut paw paw house / Andrew Maynard Architects / Seddon, Australia
Kingo Houses / Jørn Utzon / Helsingør, Danemark
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Programmes annexes Auberge Capacité de 10 personnes Total : 215m2 215 x 1,2 = 258 m2 Hall : 10m2 Salon : 30m2 Bureau : 10m2 Rangement + Réserves : 5m2 Cuisine / SàM : 15m2 Toilettes : 5m2 Chambres (x10) : 14m2
Yim Huai Khwang Hostel / Supermachine Studio / Bangkok, Thailand
Hostel training center / Zoka zola Architecture / Chine
Ateliers secondaires Deux ateliers de 50m2 , Total : 1150m2 Deux lieux autour de la truffe / autour de la noix. Situés au coeur des chênes truffiers, ou des noyers, au bord de la Dordogne, au pied de la fontaine Saint-Georges...
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La Question du Programme “ Questionner le programme afin de juger sa pertinence sur le territoire “ Est-il juste de proposer une école de cuisine comme élément fondateur du renouvellement d’un bourg dans le Nord du Lot ? Nous concevons cette proposition comme un prétexte pour travailler sur un développement potentiel du bourg. Pour autant, il est pour nous nécessaire d’établir un programme sensé et qui pourrait dans la réalité être une proposition viable et pertinente.
Utilisation des Ressources - Nous nous appuyons sur la renommée gastronomique de la région (Le Lot compte en 2015 cinq restaurants étoilés dont trois se situent dans la vallée de la Dordogne) - S’appuyer sur les savoir faire locaux et sur une identité gastronomique régionale, qui compte certaines spécificités comme la truffe, la noix, le safran, le Rocamadour, le vin, et surtout une culture des marchés et des bonnes tables. - Donner de l’attractivité à la zone aux yeux des jeunes étudiants de la région et d’autres académies (ex: oenologues formés dans la région bordelaise/ cuisiniers formés dans la région lotoise) - Malgré la distance apparente du village de Montvalent, nous nous reposons sur des infrastructures routières de qualités ainsi que des voies de communication proches. 74
Impact Économique - Créer une activité rentable de multiples manières. Nous pouvons penser d’abord au financement des études, mais surtout à l’activité du restaurant pédagogique qui pourrait fonctionner toute l’année. On peut également imaginer un certain commerce gastronomique ou des activités culinaires. On peut enfin imaginer que l’auberge ou les logements étudiants puissent devenir une offre touristique particulière l’été dans un village en panne d’offre de logements touristiques.
Impact Touristique - Nous misons donc sur un impact touristique via une offre de programmes complémentaires (restaurant pédagogique de l’école/ auberge/ activités et loisirs/ activités touristiques...) - Nous pouvons aussi imaginer un certain tourisme lié à une renommée de ce type d’établissement. Nous croyons en la capacité de l’architecture de transformer le cadre existant de manière à le rendre plus propice à l’accueil du tourisme.
Impact Local - Toute une économie s’installe au sein d’un bourg et aura tendance, si elle fonctionne bien, à créer un effet multiplicateur. Nous pouvons imaginer l’émergence de commerces de proximité liés à la présence d’une nouvelle population sur le lieu. - Une création de logement, une occupation des logements vacants. - Nous croyons à un réel changement identitaire : il s’agit de passer du bourg dortoir à un village dynamique auquel l’activité gastronomique et l’aménagement spatial ont rendu un certain prestige.
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Temporalité Le Bourg de Montvalent, à l’image des villages de la vallée, est marqué par un double rythme au cours de l’année : - L’été, le village est au coeur d’une activité intense liée au tourisme dans la vallée. - Le reste de l’année, le village tourne au ralenti, c’est un village dortoir. Il s’agissait donc pour nous de proposer une activité qui fonctionne avec ces deux temps.
- Nous misons sur une activité scolaire 9 à 10 mois de l’année, et sur un dynamisme diurne et nocturne ( école & restauration/auberge) qui répondra aussi au passsage souvent rapide des visiteurs du village. - En intégrant une nouvelle population au coeur du village et en créant un dynamisme autour d’une activité tout au long de l’année. Il s’agira donc de faire en sorte que cette école de cuisine, pièce maîtresse de l’intervention soit aussi un lieu appropriable par les habitants. Elle devra être apte à proposer des lieux qui pourraient être une salle polyvalente, une salle de représentation, des ateliers communaux, etc... - Une activité qui tient aussi compte du tourisme estival et de ses apports en les intégrant au processus de tourisme culianire via le restautant, des ateliers culinaires de découverte, des ateliers de dégustation,... mais aussi en proposant une reconversion des ses logements et de son auberge pour une offre touristique nouvelle.
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Les deux temps du village
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Se Positionner Vis-à-Vis du Centre Bourg Il est nécessaire pour nous d’appuyer la lisibilité de l’intervention dans le site. Cela passe par une relation de fonctionnement entre les éléments mais surtout par la hiérarchisation des interventions.
- Se positionner “à la suite de...”
Nous proposons un développement le long de l’axe routier. Il s’agit d’une intervention qui est à la fois une greffe à l’existant et un développement qui suit l’empreinte du modèle historique. On y trouve l’école de cuisine qui borde la route et du logement.
- Intégration d’une activité forte au coeur du bourg Dans le même temps, une activité économique est implantée en plein coeur du bourg, au milieu des monuments historiques. Le restaurant pédagogique vient se greffer à ces derniers. L’idée est aussi d’offrir un espace public comme il n’en existe pas dans le bourg, une petite place qui serai aussi un belvédère sur la vallée.
- Deux entités dépendantes et dynamiques Ainsi, nous créons une relation de fonctionnement entre deux entités positionnée stratégiquement vis-à-vis du bourg. Ces lieux entretiennent une relation visuelle et les nouveaux édifices contribuent aussi à la création d’une nouvelle image. Le bourg se pare d’une nouvelle activité identitaire, une image de marque qui a vocation à ouvrir le village sur le monde tout en confortant la capacité d’acceuil du village.
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Établir un pronostic: - Une situation d’entre-deux se crée La relation de fonctionnement entre l’école, les logements et le restaurant va entretenir un certain mouvement et créer un dynamisme tout au long du bourg. Nous estimons qu’un effet multiplicateur va apparaître dans les ruelles du village, que la placette va prendre vie, que le mouvement va créer une situation urbaine singulière dans un milieu rural.
- Une entité “entière”, qui ne s’étend pas Dans le même temps, nous cherchons à contribuer à un développement compact. Il s’agit pour nous de proposer un modèle attractif qui réponde aux attentes du monde rural tout en rejettant l’étalement. 79
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Première Approche : L’École de Cuisine - Nous proposons une école tournée vers le village et la vallée - Un bâtiment qui se place à la suite de l’urbanisation du village, qui marque une entrée et qui impulse une nouvelle dynamique - Un volume adaptable, capable d’accueillir de multiples usages, complémentaires ou non de l’école ou dédiés à la vie collective du village
Attitude vis-à-vis de l’Existant Libre / Connecté / Déconnecté / Disparition
Nivellement
Niveau de la RN
Terrasses / Escaliers
À Niveau / En Surplomb
Intégration Paysagère Mur de soutènement habité / Opportunités de relief
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Première Approche : Les Logements - Des petits groupes de logements qui donnent du sens au vide laissé par l’urbanisation diffuse opérée par le pavillonnaire. - Une déclinaison du privé au public avec l’introduction d’équipements partagés et de biens communs - Des logements destinés aux étudiants de l’école, dans un premier temps mais qui se veulent adaptables aux évolutions de la population et du bourg lui même
Parking
Mitoyenneté
Non invasive / Espaces partagés / Espaces privés /
Dissimulé / Groupé / Partagé /
Construction Imaginer un système simple / Modulable / Matériaux locaux
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Première Approche : Le Restaurant Pédagogique - Nous voulons d’abord que l’installation du restaurant pédagogique participe à la création d’une vraie place de centre urbain. Au coeur du bourg, en lien avec les bâtiments d’intérêt historique (tour de garde, église). - L’idée est ensuite de permettre enfin au village de se tourner vers sa vallée, et notamment à travers cette place. Nous voulons profiter de la topographie, créer un cadrage révélateur d’une identité. - Il faudra ensuite traiter la question du stationnement supprimé - Implanter une autre activité ? commerces, café ? - Place : 400m2 Restaurant: 350m2 Autre commerce ? : 100m2
Ouverture d’une place vers la vallée
Un dialogue visuel avec l’école
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Première Approche : La Question du Stationnement - Un parking lié à l’école : Environ 25 places, il s’agit aussi d’un équipement d’entrée de bourg. - Les parkings des logements sont un lieu de rencontre pour les habitants. Il est nécessaire de leur donner une valeur architecturale, ce n’est pas seulement un plateau de stationnement. - Un petit espace de stationnement intermédiaire : 5 places - Un parking pour l’entrée du village au Nord: lié directement au centre et au restaurant, il remplace le parking existant : il y avait une douzaine de places informelles, nous misons sur une quinzaine de places.
Des stationnements communs, lieux partagés
La question du parking “du centre”
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Le Site du Restaurant Pédagogique Nous avons choisi d’instaurer une activité économique au coeur du village. En effet nous choisissons un site central, situé entre l’église, l’ancienne tour de garde de Montvalent, entre la marie et la demeure qui domine la vallée. Ce lieu borde le passage de la D840 et offre donc une visibilité optimale. Il est aussi situé au bord du promontoire qui surplomble le paysage, et pourrait être un excellent belvédère. Pourtant aujourd’hui, le site choisi est un espace plutôt clos où prend place un parking informel et où la marie a installé des toilettes publiques et un local poubelles. Nous avons ici la sensation d’être dans une véritable arrière cour délaissée alors que c’est exactement le lieu où choisissent de s’arrêter les touristes et les gens de passage. Il s’agit en quelque sorte du lieu qui accueille le visiteur. A première vue il nous a donc semblé évident que l’installation d’une nouvelle activité dans ce lieu participerait à sa requalification. Il s’agit de traiter ce lieu à sa juste valeur, celle d’un espace central, d’un belvédère, d’un vide qui possède toutes les caractéristiques d’une place de village que Montvalent ne possède pas.
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Le Site de l’École de Cuisine Depuis le centre du village, en se tournant son regard vers l’Est, il est possible d’apercevoir le prochain site qui concerne l’école de cuisine. Ce terrain se situe en fait à la fin du village , il en marque la sortie ou l’entrée depuis le Sud. Il borde lui aussi la route départementale qui traverse le village ce qui offre une bonne visibilité et ce qui va permettre, dans le cadre d’un projet d’architecture, de caractériser et de singulariser l’entrée du village. Ce lieu est caractérisé tout d’abord par un paysage de terrasses et de murs de soutènement auquel nous sommes particulièrement attachés car il exprime pour nous “l’art de bâtir” dans la pente et qu’il offre certaines qualités spatiales quant à l’appréhension d’un tel territoire. Il est ensuite fortement marqué par la courbe que forme la route pour s’adapter à la topographie. Nous verrons dans quelle mesure celle-ci accompagne le projet. Sur la parcelle qui nous concerne se trouve actuellement une construction abandonnée. Cette construction n’est pas d’une grande qualité architecturale et il semble que sa taille imposante ne participe pas à la mise en valeur d’une image de qualité du village. Cette parcelle et cette construction jouissent pourtant de la meilleur vue du site, c’est à dire qu’elles se situent sur un promontoir d’où l’on apercoit en premier plan le centre du village de Montvalent, puis dans un second plan la vallée et la Dordogne, et enfin en arrière plan le reste de la vallée.
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Le Site des Logements Il faut continuer dans le sens de la topographie pour trouver le site que nous réservons aux logements qui seront créés. Ce lieu surplombe en effet nos deux sites précédents et offre des vues très singulières sur le village et la vallée. On peut dès lors voir qu’une relation visuelle unira les éléments du projet entre eux. La zone à édifier concerne l’ensemble des parcelles vides entre la D840 et la route historique du village, à savoir la Rue de la Poutine. L’écartement des deux voies donne en effet naissance à un lieu normé, qui possède des limites et une identité. Il s’agit, en s’appropriant ce lieu, d’intervenir à la suite du développement historique du village, le long de l’axe routier. Le site est caractérisé par sa topographie donc, et plus précisément par les plateaux, les différentes pentes auxquelles se soumettent les parcelles, et le grand mur de soutènement qui contient la route du village située la plus à l’Est. C’est un site «cabossé», mais nous percevons cette donnée comme une singularité qui sera génératrice de richesses lors d’un projet de développement urbain. En multipliant les situations et les irrégularités, nous pensons que le site appelle à un projet qui lui fait écho et qui tient compte des particularités qui fonde son identité. Il s’agit aussi d’un lieu très boisé et c’est une caractéristique que nous nous attacherons à conserver. Enfin, il est important de dire que ce site est marqué par la présence de bâtisses existantes, occupées ou non, et avec lesquelles il conviendra de tisser un lien ou au contraire de pointer leur inadéquation avec le lieu.
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Intentions
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Place actuelle : 400m2 Nouvelle: 770m2 Terrain annexe: 250m2 Garage: 116m2 Emprise au sol : 250m2 Restaurant : environ 30 Couverts : (+ aménagement extérieur l’été) Économie - Tourisme - Formation Total : 220m2 220 x 1,2 = 264 m2 Accueil / Attente : 20m2 Bar : 10m2 Salle principale : 70m2 Cuisine : 40m2 Bureaux (x2) : 10m2 Vestiaires : 20m2 Toilettes : 20m2 Réserves : 15m2 Déchets: 5m2
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Usage public: Amphithéâtre = Salle polyvalente (Salle des fêtes - Salle de spectacle - Atelier communal (enfants) ) Tourisme culinaire : ateliers et activités pour adultes et enfants Les ateliers secondaires peuvent être des lieux de découverte, de dégustation etdonc de tourisme Capacité de 40-60 Étudiants : (2 à 4 classes) Formation intensive & Reconversion Total : 850m2 850 x 1,2 = 1020 m2 Accueil / Hall : 30m2 Ateliers (x4) : 80m2 Amphithéâtre : 120m2 Salles de classes (x2) : 30m2 Caféteria / exams : 60m2 Bureaux / admin : 80m2 Informatique : 40m2 Toilettes : 60m2 Vestiaires : 30m2 Réserves : 20m2 répartis Salles froide : 20m2 répartis Déchets : 10m2
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Terrain : 4660m2 environ (equipements publics compris) - La pente est la première caractéristique du nouveau quartier - Fonctionnement par agglutination - La vue et une bonne orientation recherchées de facon permanente - Introduction de nombreux accidents, une déambulation grisante dans de petits passages - Mitoyenneté non invasive, une disposition qui évite la promiscuité - Des jardins sur, à côté ou sous les maisons - Impact minimum des fondations - Profiter d’un mur de soutènement sur la route
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RĂŠflexion sur la Transparence
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Le Projet
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Plan massE final
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Le Restaurant PĂŠdagogique
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Une greffe pour requalifier le centre historique
Nous avons tout d’abord choisi de repositionner le stationnement (aujourd’hui sur la place) à l’entrée du village. Nous avons ensuite investi le garage privé attenant à la tour de garde ainsi que la parcelle en friche du côté opposé. Un passage est créé entre la nouvelle place du centre et cette parcelle au travers d’un des épais murs en ruine. Le projet du restaurant consiste ensuite en une réinterprétation de la forme de la bâtisse existante au travers d’une symétrie axée sur le mur de la ruine. Nous réutilisons sa forme et ses lignes, afin de dessiner une halle qui se prolonge jusqu’à la vallée. Ce lieu accueille la salle et la cuisine du restaurant. Le bar et les programmes complémentaires sont quant à eux logés dans l’ancienne bâtisse. 117
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Plan Rdc
A
C’
2
B’
4 5
C
5 7
6 8
3
1
B
A’
1 Accès / Bar 2 Salle restaurant 3 Terrasse extérieure 4 Cuisine 5 Réserves 6 Déchets 7 Vestiaires 8 Toilettes
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Plan R+1
9
10
12 11
9 Mezzanine 10 Table banquet 11 Bureau gestionnaire 12 Toilettes
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Coupe longitudinale AA’
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Double peau grille acier Étanchéité du toit Isolation e=15cm Bac acier collaborant /Pare-vapeur U métallique structure secondaire Revêtement intérieur bois Structure métallique verrière Poutre portique acier 43cmx15cm Lisse béton Couvertine métallique e=0,2cm
Mur de l’ancienne ruine Poteau acier 30cmx15cm Garde corps acier
Plancher collaborant Poutrelle acier 20cmx10cm
Poteau acier 12cmx12cm
Dallage de pierre Plancher collaborant Isolation e=20cm / Étanchéité Longrine Acier 35cmx12cm Semelle filante béton
Poutre acier 62cmx30cm
Massif de fondation béton
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Coupe transversale BB’
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Coupe transversale CC’
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L’École de Cuisine
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Une architecture de bord de route
L’école de cuisine se dessine au travers d’un socle en béton, tourné vers la vallée. On y trouve les programmes spécifiques liés aux ateliers de l’école. Cette dalle est le support d’une grande halle en acier, à vocation publique, laissant apercevoir le paysage ou même ce qu’il s’y déroule. Elément identitaire du projet, elle peut devenir une salle polyvalente, un ensemble d’ateliers etc… Enfin, cette architecture propose un nouvel espace public, un belvédère. Cet espace public est destiné à la pause mais aussi à des usages conviviaux au sein de l’école ou pour les logements qui le surplombent.
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PLAN RDC
A’ 1
5 4
2
B 6
B’ 3 7
C
C 8
1 2 3 4 5 6 7 8
A
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Accès / Jardin d’hiver Auditorium rétractable Salle polyvalente Accueil / Bar Toiletts Réserves Terrasse extérieure Barbecue public
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PLAN R+1 1
2
3
4 5
8
7 6
1 2 3 4 5 6 7 8
Salle de classe Informatique Toilettes Réserves Médiathèque Salle de réunion Bureaux administration Balcon extérieur
1 2 3 4 5
Réserves Vestiaires / Toilettes Atelier I Atelier II Atelier III
PLAN R-1
1
2
3
4
5
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Coupe longitudinale AA’
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Acrotère métallique
Étanchéité toiture Isolation e=20cm Plancher collaborant
Poutre acier double U Poutre acier 16cmx45cm Poteau acier 16cmx32cm
Structure secondaire Double peau
Revêtement sol int. Parquet bois e=2,5cm Structure secondaire Attache métallique
Plancher collaborant
Revêtement sol int. béton
Rupteur thermique IPN/isolation
Isolation e=8cm Poutre béton 70cmx20cm
Poutre béton 70cmx20cm
Revêtement sous-face bois
Revêtement sol ext. béton
Revêtement sol int. béton
Évacuation EP
Isolation e=8cm Dalle béton e=20cm
Drain ø 10cm
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Coupe tranversale BB’
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Coupe tranversale CC’
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Les Logements
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Construire dans la pente, une architecture de «vacances » L’idée a d’abord été de constituer un ensemble de terrasses qui deviendront des balcons et qui s’appuient sur les ressauts naturels du terrain. Se créé alors un langage de murs de soutènements et de jardins suspendus. Le quartier se caractérise par ses parcours dans l´espace public au travers d’un ensemble de venelles qui sillonnent le relief, de pauses dans les montées et d’équipements publics. La caractéristique importante des logements est leur destination à différents usages. Nous concevons ces habitats comme du logement étudiant convertible en habitat de vacances lors des congés d’été notamment. L’écriture de ces habitats est issue des transformations d’un module de base de 6mx6m qui évolue en fonction de son inscription dans la pente et de ses accès, tout en recherchant la meilleure exposition et les meilleures vues. Enfin, chaque logement se pare d’installations qui participent à une meilleure qualité de vie et à des usages conviviaux tournés vers l’extérieur à travers des terrasses jardins, des balcons, des escaliers extérieurs, des pergolas, etc... 139
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Plan coupe + 8,00m
B’
A
A’
B
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Plan coupe + 12,00m
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Tuiles de toiture 40cmx25cm Volige e= 3,5cm Pare pluie Chevrons 23cmx10cm Isolation e=23cm Lisse bois 20cmx6cm Liaison métallique en T Attaches métalliques Revêtement extérieur autoportant Pierre du Lot
Mur béton e=32cm Isolation extérieure e=15cm Pare-vapeur Rails métalliques Revêtement intérieur plâtre/bois Solives bois 23cmx10cm
Revêtement sol parquet e=2,5cm Poutre bois 23cmx10cm Réseaux intérieurs Revêtement sous-face plâtre
Support métallique du revêtement extérieur
Drain Ø 10cm
Semelle filante béton
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Coupe TRANSVERSALE AA’
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Coupe longitudinale BB’
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MAQUETTE DE SITE 1:2000
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MAQUETTE ÉCOLE / LOGEMENTS 1:200
MAQUETTE DU RESTAURANT 1:200
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Remerciements
Olivier Brochet John Brodeur Mathieu Follic Nos parents, Sylvie & Jean-Paul Larraufie Agnès & Manuel Blareau / Pascal Niez Joanne Perrot Margaux Gilleron Marion Caze Célia Belisle-Fabre Pierre-Yves Guyot Mairie de Montvalent et à tous ceux qui ont participé à l’évolution ce projet
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