Art Rock : de 1983 à nos jours

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Octobre 1983. La ville de Saint-Brieuc, Côtes-du-Nord, s’apprête à découvrir un festival

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d’un tout nouveau genre :

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Art Rock. Musique, danse, théâtre, expositions, clips vidéo… l’événement s’affiche pluridisciplinaire, et résolument rock. Nul ne sait encore que l’aventure Festival de Quessoy. Juin 1978. Le festival par lequel tout commence, qui réunit près de 10 000 spectateurs. Une affiche que partagent Imago, Erik Marchand, Christy Moore, La Mirlitantouille, Yann-Fañch Kemener ou encore Dan Ar Braz.

ne fait que commencer. Pour l’instant, il s’agit encore du pari un peu fou de Jean-Michel Boinet et Marie Lostys, entourés d’une bande de copains, passionnés de musique et bien décidés à faire

Luther Allison, bluesman

bouger les lignes.

américain, accueilli en concert à Saint-Brieuc en 1979. Lui et sa musique reflètent les origines du festival Art Rock.

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« Art Rock est né de la passion pour la musique et les artistes,

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nnées d’effervescence, les années 80 voient de nouveaux courants musicaux émerger partout dans le monde. En France, l’apparition des premières radios libres marque le début de la libération des ondes. La jeunesse peut ainsi découvrir de nouvelles musiques : new wave, disco, soul, funk, rap, world, jazz-rock, punk, heavy metal, reggae et rock… tandis que l’arrivée des premiers ordinateurs permet aux artistes d’expérimenter de nouveaux sons. Tous les champs de la culture sont touchés par ce vent de créativité.

mais aussi d’une volonté

de les faire découvrir au plus grand nombre ».

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« Mais les artistes étaient tous un peu “enfermés” dans leur genre artistique. Nous, on allait à des concerts, mais aussi voir des spectacles de danse, des pièces de théâtre, des expos. On se disait : il y a une vraie énergie rock dans toutes ces propositions. On voulait faire le lien entre toutes, en programmant les artistes les plus novateurs qui soient », explique Marie Lostys. La première édition d’Art Rock a lieu du 24 octobre au 5 novembre 1983. Sur le programme, une promesse : « Le Rock a un look. Nous avons treize jours pour le montrer, vous avez treize jours pour le voir. » Installé à la salle de Robien et au Centre d’action culturelle (devenu la scène nationale La Passerelle) dans ce cœur de ville qu’il ne quittera plus, le festival trouve son public. Philippe Herpin, Jo Sevilor et ses Royal Cônes et The Boosters assurent la partie concerts, tandis que les photographies de Gino Maccarinelli, Philippe Beaunis et Corinne Berthelot, ainsi que le copy art de Pierre Fablet sont exposés. Cette première édition voit également naître le « Festival international du clip et de la vidéo musicale », qui durera jusqu’en 1989.

Ci-contre :

Affiche d’Art Rock 1983,

Le Petit Théâtre à l’italienne de

réalisée par KAKO.

Saint-Brieuc, inauguré en 1884.

Un personnage qui regarde

Un lieu historique, au sein du

dans tous les sens pour

CAC (devenu La Passerelle),

marquer, déjà, la personnalité

aussi décalé que magique, pour

du festival pluridisciplinaire.

Tout au long des années 80, d’édition en édition, le festival grandit et s’ouvre aux artistes d’envergure nationale et internationale. On y croise Björk avec son groupe The Sugarcubes, Alain Bashung, la Mano Negra, Louis Bertignac… Pluridisciplinaire par essence, les arts plastiques et la danse y prennent toute leur importance. La signature Art Rock, c’est aussi la grande place laissée aux arts de la rue. Le public briochin découvre, ébahi, les spectacles de Royal de Luxe et de La Fura dels Baus. Pour Jean-Michel Boinet, « finalement, le projet artistique qu’on a mis en place en 1983 est encore le même, 37 ans plus tard ».

accueillir des performances et concerts rock.

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Lux Urbain. 1984. Stéphane Le Mercier, chanteur-poète du groupe. Maïakovski, de et par Complot Bronswick. 1984. Le groupe rennais propose un concert-spectacle new wave, écrit et mis en scène en hommage au poète russe. Pages suivantes : Tohu Bohu. 1984. Gogo No Eiko. 1986.

Concert performance au Petit

Funk new wave par le groupe

Théâtre du CAC par le groupe

briochin : Florent Chesnais (cla-

créé par Daniel Paboeuf et Pierre

vier), Jean-Philippe Rot (chant),

Fablet. Sous les caméras du réa-

Didier Martin (batterie), Fred

lisateur Jean-Louis Le Tacon, un

Guillot (guitare), Mathias Perrono

mur est construit par le comédien

(basse).

Pipo entre le public et le groupe pendant le concert. Un spectateur finit par se révolter et, suivi par le reste du public, démolit le mur. La performance a donné lieu à un clip vidéo. Création Art Rock.

Jo Sevilor et ses Royal Cônes. 1987.

Marc Seberg. 1985.

Un groupe emblématique

Après la dissolution de Marquis

de Saint-Brieuc et sa région

de Sade en 1981, deux de ses

qui revisitait le rock des fifties

anciens membres, Philippe Pascal

avec humour. Mon Teppaz

et Gilles Rettel (Anzia), créent le

est naze est l'un de leurs tubes.

groupe Marc Seberg. De gauche

Avec : René Boizard (basse),

à droite : Pierre Corneau, Philippe

Pierre Boizard (clavier), Alain

Pascal, Pierre Thomas, Anzia.

Richard (invité), Philippe Becker

Aux claviers : Pascale Le Berre.

(batterie), Jean-Yves Borey

Spectacle-concert élégant

(guitare).

et éthéré mis en scène par Hervé Lelardoux.

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La saga Royal de Luxe De souvenir de festivalier, Art Rock est immanquablement lié aux spectacles de Royal

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éjantées, poétiques, décalées, insolites… les qualificatifs ne manquent pas pour parler des incroyables productions de la troupe, aujourd’hui nantaise. C’est en 1986 que débute l’histoire (d’amour) entre le festival et Royal de Luxe. Le public découvre alors La Demi-finale de Waterclash. Installé dans une baignoire roulante équipée d’une douche, un chef d'orchestre fend la foule pour diriger un combat de chevaliers montés sur des cuvettes de WC. Le ton est donné. S’ensuit une débauche de batailles, de vaisselle cassée, de guitare rock et d’inondation, sans jamais perdre l’humour caractéristique de Royal de Luxe.

de Luxe, la compagnie de théâtre

de rue fondée en 1979 par Jean-Luc Courcoult.

Comment un tel spectacle a pu s’emparer de Saint-Brieuc ? « Un jour, un agent de théâtre, André Gintzburger, nous contacte pour nous parler d’un spectacle qui a lieu à Paris et qu’il faut absolument voir », se souvient Jean-Michel Boinet. « C’était La Demi-finale de Waterclash. Nous avons été littéralement scotchés. » Wild Rose invite alors la compagnie à Art Rock. « Elle recevait surtout des propositions de festivals de théâtre. Nous, nous étions un festival de rock, et c’est ce qui a séduit Jean-Luc Courcoult. »

La Véritable histoire de France. 1990. La campagne de Russie de Napoléon.

Le spectacle a lieu place de la Résistance à Saint-Brieuc, en plein cœur de ville. Il est gratuit. « Pour nous, c’était important d’investir la rue, d’ouvrir le festival au spectacle gratuit et à un plus large public. » Cinq machines à laver, une ambulance, 3 000 assiettes, un camion-citerne… la troupe, alors installée à Toulouse, demande à Wild Rose de réunir le matériel nécessaire à la représentation. « Autant de moyens déployés pour un spectacle gratuit : une bonne école pour apprendre à maîtriser l’économie du spectacle. »

La Véritable histoire de France. 1990. Les grandes découvertes. La Véritable histoire de France. 1990. L’Inquisition.

Roman Photo. 1987.

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La venue à Art Rock de la compagnie Royal de Luxe, qui commence à se faire un nom, contribue à donner au festival une nouvelle dimension. Un nouveau public, plus large que celui de la Bretagne, s’intéresse à cette manifestation singulière. L’année 1986 n’est que la première d’une longue collaboration et d’une amitié solide entre le festival et la compagnie, qui y présente en avant-première plusieurs de ses créations.

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« Nous, on allait à des concerts, mais aussi voir des spectacles de danse, des pièces de théâtre, des expos. On se disait : il y a une vraie énergie rock dans toutes ces propositions. » Marie Lostys, cofondatrice du festival Art Rock

New Demons, par la compagnie La La La Human Steps. 1988. De la danse contemporaine très physique, chorégraphiée par Édouard Lock et portée par l’emblématique danseuse canadienne Louise Lecavalier. Pages suivantes : GoGo Ballerina, par The Karole Armitage Ballet. 1989. Immense chorégraphe internationale, la New-Yorkaise Karole Armitage assure la première partie d’Alain Bashung à Art Rock. Sur une musique de Jimi Hendrix, avec des costumes dessinés par David Salle, grand peintre américain, le spectacle est résolument rock.

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The Woodentops. 1987. Rolo McGinty, guitariste chanteur de ce groupe de rock britannique, fait danser frénétiquement le public du Grand Théâtre du CAC. Pages suivantes : Les Tambours du Burundi. 1987. Le festival s’ouvre aux musiques du monde.

« À Saint-Brieuc, dans les années 80, c’était difficile de trouver où écouter de la musique. Le Centre d’action culturelle était le seul à présenter des spectacles et des concerts. Avec Art Rock, nous inventions un événement artistique pluridisciplinaire, original et festif, mêlant têtes d’affiche et découvertes. » Jean-Michel Boinet, fondateur et directeur d’Art Rock de 1983 à 2018.

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L’épopée La Fura dels Baus : du spectacle au corps à corps Q

uand Jean-Michel Boinet et Marie Lostys découvrent La Fura dels Baus au début des années 80 au festival Sigma de Bordeaux, c’est une révélation. « Ils cassaient les codes. Leur propos artistique était une synthèse d’Art Rock ». Créée en 1979 à Barcelone par neuf comédiens-metteurs en scène, la compagnie La Fura dels Baus propose des spectacles s’appuyant sur une complète désinhibition des comédiens et la provocation du public, dans lesquels les spectateurs sont forcés de participer ou d’éviter les événements sauvages qui s’y déroulent. Les performances ont souvent lieu dans des endroits non conventionnels (hangars, sites industriels, etc.). « La Fura, c’est une forme particulière de théâtre engagé, aux limites de la cruauté pour mieux la dénoncer, commente JeanMichel Boinet. Et en même temps, il y a un certain côté jouissif qui nous interpelle. Les acteurs sont mis à rude épreuve. C’est une compagnie qui a indéniablement apporté une contribution au théâtre d’avant-garde. » Entre 1983 et 2018, La Fura dels Baus a présenté neuf spectacles à Art Rock. Suz O Suz en 1987, Tier Mon en 1988, Noun en 1992, MTM en 1995, ØBS en 2000, XXX en 2003, Imperium en 2007, La Mémoire du Cri en 2013 et Manes en 2018. Le lien particulier qui unit Art Rock et La Fura dels Baus tient donc à une relation de confiance qui dure dans le temps. « La présence de la compagnie a été un élément important du développement d’Art Rock, qui est quasiment le seul festival à l’accueillir de façon pérenne, quel que soit leur mode de représentation. Ça a pris comme une traînée de poudre, car ce sont des spectacles rares, qu’on venait voir de loin. » Ainsi, en 1988, Wild Rose participe à la création du spectacle Tier Mon, qui reçoit un accueil triomphal. En 2003, XXX est présenté au public d’Art Rock. Cette adaptation de Justine, roman subversif du Marquis de Sade, fait polémique. « Le spectacle a été interdit dans beaucoup de pays. La liberté que l’on avait à Saint-Brieuc était fabuleuse. Avec La Fura, le rejet fait partie du spectacle. La compagnie est souvent venue à Saint-Brieuc. Cela a créé une connivence avec le public d’Art Rock, qui décode désormais bien ces spectacles étranges et perturbants. »

« Personne n’avait jamais été aussi loin. »

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Suz O Suz. 1987. Même les comédiens sont mis à rude épreuve.

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Le festival des années clip

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De 1983 à 1989, Art Rock organise, le Festival international du clip et de la vidéo musicale. Une idée originale et un événement qui s’inscrit dans son temps.

Festival international du clip et de la vidéo musicale. 1983 à 1989. 1 - Les vidéos en compétition sont diffusées par fibre optique dans plusieurs restaurants et bars de la ville. Au bar du CAC se déroulent les projections et les délibérations. 2 - Le journaliste Philippe Tuffigo présente un best of de son émission rock Mégamix sur FR3 Bretagne.

S

i la musique et l’image sont depuis les années 60 associées pour promouvoir les artistes, les années 80 voient l’avènement du clip musical : diffusion de masse sur les écrans de télévision et démarche artistique de plus en plus poussée. À Art Rock, une sélection de réalisations de vidéos musicales du monde entier est présentée aux festivaliers. Ces créations vidéos, souvent inédites en France, sont sélectionnées pour leur créativité et leur originalité. Le public et un jury de professionnels votent pour les meilleures réalisations qui sont primées à l’issue du festival.

Chaque année, un gros travail de collectage est effectué. « On a envoyé des invitations aux réalisateurs du monde entier. En parallèle, on a fait le tour des maisons de disques. Elles nous prêtaient les cassettes pour les copier. On devait les rendre deux heures après, se souvient Marie Lostys. On a également contacté les ambassades de France. Nous avons reçu quelques perles d’Inde, d'Haïti, du monde arabe et beaucoup d’underground de Berlin. C’est ainsi qu’on a diffusé le clip de Fishbone bien avant que le groupe ne se produise en France. » Les clips, une centaine, sont diffusés au Centre d’action culturelle (CAC) et dans plusieurs bars et restaurants de Saint-Brieuc. Les aléas techniques des débuts ne freinent pas l’équipe de Wild Rose qui n’hésite pas à faire installer, à travers la ville, de la fibre optique importée d’Italie (introuvable en France à l’époque).

3 - 1984. Daidy Davis-Boyer, dite « Mamy Scopitone » est l’invitée du Festival international du clip et de la vidéo musicale. Impresario de spectacles, elle est reconnue pour avoir réalisé, dans les années 60, des centaines de scopitones, l’ancêtre du clip vidéo.

Plus tard, une « Télévision Art Rock » est lancée en collaboration avec La Frite Équatoriale, un journal de bande dessinée déjanté créé par de jeunes briochins et les techniciens audiovisuels du CAC. On y découvre des interviews d’artistes réalisées dès leur sortie de scène, de courts sketchs humoristiques, des reportages micro-trottoirs, etc. Le festival international du clip et de la vidéo musicale a également produit ses propres vidéos, telles les réalisations de Jean-Louis Le Tacon avec Tohu Bohu, et de Dominik Barbier avec Bernard Szajner, elles-mêmes primées à plusieurs reprises dans d’autres festivals.

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4 - Marie Lostys et Jean-Michel Boinet, créateurs d’Art Rock, lors d’une interview sur « Télévision Art Rock ».

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Miles Davis. 1990.

Pages suivantes :

Le trompettiste de jazz américain,

Public Enemy. 1990.

décédé en septembre 1991, donne

Le groupe de rap originaire

à Art Rock l'un de ses derniers

de Long Island, formé autour

concerts en France, devant

de Chuck D et Flavor Flav,

une salle de Robien comble.

est au sommet de sa gloire,

Le musicien de légende, réputé

avec son album Fear of a Black

pour toujours jouer dos au public,

Planet. Le groupe, fervent

livre à Saint-Brieuc, un concert

défenseur des droits des citoyens

« face public » exceptionnel,

noirs, effraie par ses prises

dans la veine jazz-funk des

de position controversées

derniers albums du trompettiste.

et ses propos virulents. Le 27 octobre, soir du concert,

Ce soir-là, Miles Davis

Saint-Brieuc ressemble à une ville

est accompagné du bassiste

morte. La plupart des commerces

Richard Patterson.

ferment leurs portes par crainte de débordements.

Au saxophone, Kenny Garrett, qui reviendra en solo à Art Rock

Le concert a lieu à guichets

en 1995.

fermés. Le percussionniste sénégalais Doudou N'diaye Rose assure la première partie. Tout un symbole pour le groupe qui prône un retour à ses origines africaines.

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Etta James. 1992. Concert exceptionnel par une légende du rhythm and blues et de la soul. Pages suivantes : Clarence Gatemouth Brown. 1995. Multi-instrumentiste (harmonica, violon, guitares, mandoline), le chanteur à la voix profonde a fortement influencé le monde du blues. Coco Robicheaux. 1996. Le blues de la Nouvelle-Orléans.

The Lounge Lizards featuring John Lurie. 1992. John Lurie, issu du milieu underground new-yorkais et leader du groupe, propose un concert de jazz innovant et contemporain.

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Blur, Morphine et Urban Dance Squad

Une des grandes soirées d'Art Rock

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rt Rock, c'est aussi programmer des artistes au moment où ils sont en pleine lumière et où le public les attend avec frénésie. Des musiciens au succès international sont ainsi invités. Des héritiers de la musique pop, qui diffusent leur propre style. À l'image de Morcheeba qui débarque de Londres avec ses sonorités trip hop, rock ou soul. Ou encore The Divine Comedy, groupe de pop anglaise qui y glisse des accents symphoniques et lyriques. « La pop anglaise, c'est une musique qui transcende tous les publics ! » En 1994, Blur, Morphine et Urban Dance Squad partagent un même plateau. « Quand tu organises un festival, tu es fier d'avoir un groupe comme Blur ! En 94, leur chanson Girls and Boys cartonnait. Ils sont arrivés avec un semi-remorque de matériel plein à craquer. C'était une autre dimension », se souvient le directeur du festival.

Blur vient tout juste de sortir

Pages suivantes :

son 3e album, Parklife, dont

Morphine. 1994.

le titre Girls and Boys est en tête

Groupe américain des années 90,

des charts.

créé par le chanteur et bassiste

Avec lui, le groupe britannique

Mark Sandman. Du rock épuré

affirme sa notoriété internationale,

aux textes travaillés.

notamment face à son rival Oasis qui sort son propre album simul-

Urban Dance Squad. 1994.

tanément. Le leader du groupe,

Un rock puissant et très engagé,

Damon Albarn, reviendra à Saint-

à la limite du rap, par le groupe

Brieuc en 2019 avec The Good,

hollandais dans la veine

The Bad and The Queen.

de Rage Against The Machine ou des Red Hot Chili Peppers. Morcheeba. 1998. Skye Edwards, chanteuse du

Dans les années 90, Art Rock passe à la vitesse supérieure en programmant plusieurs groupes de forte notoriété par soirée. De La Passerelle (scène nationale), les concerts migrent vers la grande salle de Robien. Au bout de quelques années, notamment pour Blur, le site de Robien est agrandi d'un espace de convivialité, déjà appelé « le village », prémices de celui qu'il y aurait plus tard en centre-ville.

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groupe de trip hop Morcheeba. Une voix unique, sur des sonorités pop, électro, funk, blues et jazz. Big Calm, deuxième album du groupe sorti en 1998, est un succès planétaire.

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La force créatrice des nouvelles images Art Futura Show

Eggy, de Yoichiro Kawaguchi. 1991.

De 1990 à 1994, puis à nouveau à partir de 2001, Art Rock collabore avec Art Futura, festival espagnol de la culture et de la créativité numérique. Ce programme de films d'animation et images de synthèse de dernière génération présente les œuvres d'artistes du monde entier : le meilleur de la 3D, de la réalité virtuelle, des effets spéciaux, du timelapse, ou encore du design interactif...

A Volume of Two-Dimensional Julia Sets, de Daniel J. Sandin. 1991. Ghost in the Shell, de Nobumichi Asai. 2017. 30 Seconds, de Matt Frodsham. 2017.

Imagina De 1994 à 2000, Art Rock s'associe au festival français Imagina, dédié aux images de synthèse et organisé par l'Institut national de l'audiovisuel (INA) dans le cadre du Festival de télévision de Monte-Carlo. Le public d'Art Rock découvre la liberté créatrice que permettent les nouvelles technologies au travers des productions de réalisateurs du monde entier. Bunny, de Chris Wedge. 1999. Chiropteres Virtuels, de Denis Pontonnier. 1999. D'après le naufrage, d'Alain Escalle. 1994. Rolling Stones. 1996. Transparence, de Bruno Simon et Jean-Pierre Huguet pour Renault. 1996. Geri's Game, de Jan Pinkava pour Pixar. 1998. 108

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L'art de la transgression

Período Villa-Villa, par De La Guarda. 1996. Les cousins argentins de La Fura dels Baus. Un univers onirique

Engagés, innovants, transgressifs, déroutants… les spectacles qui se produisent à Art Rock dans les années 90 sont de véritables performances qui abolissent les frontières entre théâtre, danse, musique, acrobatie et arts numériques.

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artout dans le monde, la décennie 90 voit entrer dans les théâtres un nouveau genre de spectacles : les performances. Dès 1991, sont programmés à Art Rock des artistes qui ne s'interdisent rien en termes de création et brisent les codes du spectacle traditionnel. Mais surtout, ils cultivent l'art de la transgression. De La Guarda, Carles Santos, Marcel·lí Antúnez Roca, François-Michel Pesenti, Guy Alloucherie et Eric Lacascade, Renaud Cojo, Igor et Lily Dromesko… autant de metteurs en scène programmés à Art Rock entre 1990 et 2000, dont les spectacles ont fait grand bruit lors de leurs sorties. « Si on a choisi d'inviter ces artistes, c'est notamment parce qu'ils étaient transgressifs, avoue Jean-Michel Boinet. On cherchait la provocation, le choc et même le scandale. Car tout cela remue et crée des émotions nouvelles chez le spectateur. »

et percutant, mêlant musique et théâtre, où l'espace de jeu des acteurs se confond souvent avec celui du public. Rarement accueillie en Europe, la venue de la compagnie crée un véritable événement. Le spectacle s'ouvre avec une toile de papier suspendue, sur laquelle des objets apparaissent en transparence. La toile se perce… Le spectacle commence.

Si ces formes de théâtre sont, trente ans plus tard, acceptées et comprises, elles sont à l'époque complètement nouvelles. « Ce sont les débuts de tous ces metteurs en scène. Ils innovaient complètement. Personne n'avait encore vu ce genre de choses. L'histoire nous a donné raison, car nombreux sont ceux qui ont fait une grande carrière par la suite. » Toutes ces performances explorent de nouveaux modes d'expression, brouillent les pistes, à la manière du musicien Carles Santos dans ses pièces Tramuntana Tremens, La Grenya de Pasqual Picanya ou La Pantera Imperial. Musique, danse, théâtre, nouvelles technologies, arts plastiques… tout est sujet à expérimentation. Pour dénicher ces nouveaux talents, le festival Art Rock se nourrit notamment de l'effervescente scène barcelonaise des années 90, berceau de la compagnie La Fura dels Baus. Dans ses choix artistiques, Art Rock s'impose une seule règle : la qualité. « D'accord pour l'attitude rock, mais pas à n'importe quel prix. Il ne s'agit pas de faire peur pour faire peur, ou de provoquer juste pour le plaisir. Ces spectacles véhiculent tous des messages forts, engagés, qui ont du sens, avec souvent beaucoup de poésie. » À l'exemple de François-Michel Pesenti, metteur en scène de Helter Skelter, engagé auprès des acteurs sociaux à Marseille et dont les textes brutaux bousculent les spectateurs. Autre moment remarquable, Les œufs du Mal, défilé de mode conçu par la créatrice russe Svetlana Petrova, est joué en 1992. « Les costumes étaient extrêmement sexualisés. C'était très perturbant à voir. Les gens étaient interloqués. Et en même temps, tout cela provoquait des questionnements sur notre identité, et plus largement sur notre société. »

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Les Innocents. 1993. Emmené par son leader J.P. Nataf, le groupe distille une « pop anglaise chantée en français ».

Les Têtes Raides. 1996. Des textes engagés et poétiques, une musique réconciliant rock et accordéon, aux légères influences

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Casse-Pipe. 1992.

punk… Les Têtes Raides : un groupe

Chanson noire, réaliste et engagée, avec un souci littéraire

incontournable avec son chanteur-

particulier. Entre bal populaire, tango et cabaret dans une

accordéoniste Christian Olivier.

atmosphère résolument rock. Louis-Pierre Guinard (chant),

Le groupe revient en 2006 sur

Philippe Onfray (accordéon), Tonio Marinescu (batterie),

la Grande Scène dans le cadre

Christophe Menguy (guitare), Daniel Paboeuf (saxophone),

de la carte blanche donnée au label

Gil Riot (guitare).

Tôt ou Tard.

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Les Pires. 1990 et 1994. Un rock indé proche des fest-noz tziganes et des bals de noces manouches. Avec Jean-Pierre

Les premiers pas du « Off » d'Art Rock

Le Cornoux (claviers, chant), Sylvain Larrière (violon), Yannick Jory (saxophone), Gaby Kerdoncuff (trompette) et Dominique Molard (percussions).

Prémices de ce que sera Artbist'rock (Art Rock dans les bistrots), plusieurs musiciens s'emparent de l'énergie que le festival insuffle sur la ville pour proposer des concerts en « off ».

Les Mézues. 1998. Un quintet pop lyrique et iconoclaste. Avec Christophe Ecobichon (chant), Jacques-Yves Lafontaine

Artistes d'ici Les artistes bretons ont toujours eu une place importante dans la programmation d'Art Rock. Dans les années 90, Les Pires, Marlu, Casse-Pipe, Les Mézues ou Tobo et les Flammes font partie de ces musiciens emblématiques qu'Art Rock suit de près. « Évidemment, le lien avec ces artistes allait au-delà de la musique. Beaucoup sont devenus des amis. Mais c'est d'abord parce qu'ils étaient bons qu'ils étaient programmés. On les accompagnait aussi, un peu à la manière des SMAC, les Scènes de Musiques Actuelles », explique Jean-Michel Boinet. Des groupes programmés dans les années 90, certains ont fait un bout de chemin, d'autres ont connu un succès plus éphémère. Mais tous, au moment de leur venue à Art Rock, étaient au sommet de leur art.

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(claviers), Raphaëlle Garnier

Transpolis. 1994.

(trompette, chant),

Le groupe, formé autour

Laurent Hérry (batterie)

de Gilles Le Guen, organise

et Marc Mithouard (basse).

lui-même son concert à la Maison du peuple. Un des

Tobo et les Flammes. 1991.

premiers « Off » d'Art Rock.

Les débuts du groupe composé notamment de Boris Seznec

Concert au Piano Bleu.

(claviers), Yann Penn (claviers)

Années 80.

et Jean-Yves Borey (guitare).

Le Briochin René Boizard (à droite) et le guitariste Martin

Marlu. 1998.

jouent « en off » au bar Le Piano

Un chanteur-poète

Bleu, sous le regard de Lionel Le

aux textes noirs, osés

Gruiec (en arrière-plan), bénévole

et superbement écrits.

de la première heure.

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Pellen Celtic Procession. 1998. Du jazz celtique par l'excellent guitariste Jacques Pellen et ses invités. De gauche à droite : Kristen Noguès (harpe), Frédéric Guichen (accordéon), David Pasquet (bombarde), Jean-Charles Guichen (guitare) et Jacques Pellen.

L'âme celte

Dans les années 90, une vague bretonne et celtique se répand sur la France, vingt ans après la première qui révéla, entre autres, Alan Stivell, Tri Yann ou Gilles Servat. Le public découvre de nouveaux artistes qui modernisent considérablement, voire radicalement, la musique traditionnelle : Denez Prigent, Merzhin ou encore Matmatah. Entre guitares électriques et influences rock, c'est ce renouveau qui intéresse le festival Art Rock.

Armens. 1999. Fondé en 1995 par six musiciens lorientais, Armens s'inspire de la tradition celte et distille un rock mélodique.

Matmatah. 1999. Matmatah s'inspire de la musique traditionnelle bretonne pour en faire une musique rock celtique qui plaît à un public jeune. Pour la première fois à Art Rock, la Grande Scène fait le plein,

Arkàn. 1998.

bien au-delà de toute prévision.

Formé par Pascal Lamour (« l'électro-shaman »),

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Denez Prigent. 1999.

Eric Trochu et Mourad

Plusieurs fois invité du festival, Denez Prigent

Aït Abdelmalek, Arkàn

vient en 1999 avec son groupe.

introduit des sonorités

Il fait le pari d'accompagner son chant en breton

électroniques à la musique

par de la musique électronique. Et ça fonctionne.

traditionnelle bretonne.

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4-Log Volapük, par la compagnie Système Castafiore. 1993. La belle Marcia Barcellos et le croustillant Karl Biscuit proposent un ballet en relief. À déguster le nez chaussé de lunettes stéréoscopiques.

Kiosk, par Les Bateleurs de Bakouo. 1995. Le costume de Woudi, le danseur, est équipé de bandes velcro et de capteurs sonores qui lui permettent de danser à la verticale sur un mur et de déclencher des sons.

Danses inventives

Un dispositif conçu par Philippe Guillotel, costumier de génie, rencontré sur une création de Philippe Decouflé.

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Plein les yeux Clom Party, de Joël Hubaut. 2001. Pour Art Rock 2001, Joël Hubaut, artiste contemporain français adepte du mixage, invite la

Exposition Geneviève Gauckler.

population briochine à lui confier

2004.

divers objets roses. Il en crée

Geneviève Gauckler s'illustre

une exposition présentée

dans de nombreux domaines :

à La Passerelle : le Clom Rose.

publicité, web design, graphisme, illustration, vidéo...

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En parallèle du Clom Rose,

Elle crée un visuel original

Joël Hubaut réalise, en secret,

pour l'affiche d'Art Rock 2004.

une photo noir et blanc de l'équipe

Une sélection de ses œuvres

d'Art Rock : le Clom Noir.

est présentée à La Passerelle.

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2004 : carte blanche à Miossec

Miossec. 2004.

Christophe Miossec, auteur-compositeur-interprète, originaire de Brest. « Mon premier contact avec l'association Wild Rose date d'avant la première édition d'Art Rock. Vers 1981 ou 1982, je suis venu jouer avec le groupe Printemps Noir, en première partie des Nus. Pour nous, c'était gigantesque. J'avais 17 ans. C'était un gros concert. On était une bande de copains de quartier de Brest et d'un coup, c'était la grande aventure. D'autant plus qu'on était ados.

I

nviter Miossec à participer à une carte blanche d'Art Rock était presque une évidence. Comment ne pas solliciter celui qui était déjà programmé par Wild Rose à Saint-Brieuc avant même la création du festival (cf. page 6) ? Puis, en 1995, invité du festival, il présentait son premier album, Boire, sur la scène de La Passerelle, qu'il partageait avec Kenny Garrett, Clarence « Gatemouth » Brown et Sinclair. En 2004, c'est en « invité d'honneur » que le chanteur brestois revient à Art Rock. Il se prête naturellement au jeu de cette nouvelle expérience qu'est la carte blanche et invite ses amis Jane Birkin, Yann Tiersen, Didier Squiban, Kristen Noguès, Jacques Pellen ou encore Daniel Darc et Alain Bashung. Des Bretons, beaucoup, pour une carte blanche aux allures de réunion de famille.

Par la suite, je suis venu régulièrement en tant que festivalier à Art Rock. C'est un festival artistiquement très large, qui ne se limite pas à la musique. J'y ai pris des claques énormes. Notamment avec La Fura dels Baus. Ils venaient à Art Rock alors qu'ils n'étaient connus que de peu de personnes. C'était avant-gardiste. Et ils jouaient à Saint-Brieuc, la porte juste à côté de chez moi... Un autre truc de dingue que j'ai vu à Art Rock, c'est Rhys Chatham (1988). Un fou furieux de New York qui avait fait un concert avec plusieurs guitares électriques. Je me souviens d'un spectateur mettant le pied sur la scène pour faire le malin et Rhys Chatham lui a mis une droite. Ce n'était pas cool, mais quand même un peu jouissif.

« Un tel plateau, c'était de la science-fiction. »

À 18-19 ans, j'ai complètement arrêté la musique. J'ai recommencé à trente ans. Donc, en 1995, quand je joue à Art Rock pour mon premier album, Boire, c'est le miracle pour moi. Je retrouvais ce truc vécu à l'adolescence. Et puis, en 2004, Jean-Michel Boinet me propose une carte blanche. Alors il fallait la remplir. Mais je n'osais pas demander. On a l'impression d'être un peu culotté. On se demande pour qui on se prend.

Stars sur canapé. 2004. Yann Tiersen, Jane Birkin et Miossec. Une photo rare, qu'il a fallu « faire très vite », raconte Marie Lostys. « Ce fut un moment fugace. Aucun des trois ne voulait réellement poser. Mais la photo

Didier Squiban. 2004.

est vraiment réussie. »

Encore un Finistérien ! Pianiste de jazz, le musicien s'est également fait un nom sur les scènes classiques et celtiques. Il a notamment participé, à l'instar de Jacques Pellen, à l'aventure

C'est Art Rock qui a contacté les invités que je souhaitais solliciter. Jane Birkin, Yann Tiersen, Didier Squiban, Alain Bashung, Jacques Pellen, Daniel Darc... Un tel plateau, c'était de la science-fiction. Je n'ai jamais vécu ça, ni avant, ni après. J'ai eu d'autres cartes blanches dans ma carrière, mais avec autant d'artistes de ce niveau-là, jamais ! Alain Bashung jouait la veille. Qu'il décide de rester à Saint-Brieuc pour venir chanter sur ma carte blanche, pour moi, c'était complètement irréel. Tous ces invités étaient des gens que j'avais tellement écoutés.

de l'Héritage des Celtes Daniel Darc. 2004.

de Dan Ar Braz.

L'ex-chanteur de Taxi Girl,

188

figure emblématique de la scène

Jacques Pellen. 2004.

rock française, est un ami

Le guitariste brestois puise son

de Miossec. Il présente

inspiration dans ses racines

son nouvel album, Crèvecœur.

bretonnes et dans le jazz.

Jane Birkin venait en voisine aussi, puisqu'elle a une maison dans le Finistère. On se connaissait un peu car j'avais écrit un article dont j'étais content sur un de ses albums. J'avais déjà croisé Yann Tiersen, mais il y a une différence entre boire un coup ensemble et partager une scène. On a fait un disque ensemble après ça. »

189


Memorandum, par Dumb Type. 2002.

Super Night Shot, de Gob Squad. 2004.

Vivisector, de Klaus Obermaier

Collectif japonais de comédiens,

De la vidéo-performance pure.

et Chris Haring. 2004.

graphistes, vidéastes, architectes

Le tournage du film met en scène

La première française de ce spectacle

ou danseurs, Dumb Type fait partie

un lapin géant qui court dans les rues

incroyable mêlant danse, musique

des pionniers d'un nouvel art de la

de Saint-Brieuc parmi les piétons.

et vidéoprojection en direct sur les

scène fondamentalement pluridisci-

Une heure plus tard (le temps

danseurs, imaginé par les Autrichiens

plinaire. Memorandum mêle vidéo et

du montage), le film est présenté

Klaus Obermaier et Chris Haring.

danse contemporaine pour un spec-

au Petit Théâtre devant un public

tacle sur le thème de la mémoire.

surpris de se voir à l'écran.

Danses & performances 190

191


Publique, de Mathilde Monnier. 2005. Sur une musique rock de PJ Harvey, Publique interpelle sur la manière dont les deux sphères de la danse – publique et privée – se croisent. Une chorégraphie libre et jouissive présentée en extérieur au parc des Promenades.

Obsession - Un Chien A

Holistic Strata,

de Saburo Teshigawara. 2009.

de Hiroaki Umeda.

Art Rock fait à nouveau la part

2011.

belle à la création contempo-

Un spectacle

raine japonaise avec

envoûtant par le

la première d'Obsession

chorégraphe japonais

de Saburo Teshigawara.

qui revient pour la

Cette chorégraphie est

troisième fois à Art

inspirée du court métrage

Rock, après While

Un chien andalou, réalisé

Going to a Condition

par Luis Buñuel avec la colla-

en 2006 et Accumu-

boration de Salvador Dalí.

lated Layout en 2008.

192

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