Université de Carthage Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme 2015-2016 Page de garde Novembre 2015
LES ENJEUX DE L’HABITAT SOCIAL
Travail élaboré par Asma GHARBI Sous la direction de Alia SELLAMI
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Remerciements Je tiens à remercier ma famille, mes amis, ma directrice de mémoire et tous ceux qui m’ont aidée à faire ce travail.
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« L’architecture est la projection de mon corps »
Paul Valéry
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Sommaire Introduction 6 Problématique 7 Méthodologie 9 Plan de travail
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1. Entre logement social et logement rationnel
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1.1. Histoire de l’habitat social
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1.1.1. En Europe 13 1.1.2. L’après première guerre : Le logement rationnel comme solution
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1.1.3. L’après seconde guerre 15 1.1.4. Crise du logement social 1.1.5. Tableau récapitulatif
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1.2. Logement rationnel
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1.2.1. De Stijl (1917-1931) 18 1.2.1.1. La maison Schröder : Fluidité, lumière et flexibilité 18 1.2.1.2. Les maisons en rangées de J.J.P. Oud
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1.2.2. Ernst May (1886-1970) : Francfort sur le Main 22 1.2.2.1. Configuration urbaine et choix de l’axe héliothermique
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1.2.2.2. Industrialisation de la construction, le « système May »
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1.2.2.3. Entre « Wohnküche » et la « Cuisine laboratoire » 1.2.2.4. Le meuble intégré
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1.2.3. Le Corbusier
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1.2.3.1. Introduction 27 1.2.3.2. La cité radieuse
de Marseille (1959 et 1961)
1.2.4. Tableau récapitulatif
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1.2.5. Les réactions face au logement rationnel et au modernisme 34
2. Le logement social en Tunisie
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2.1. Logement rationnel en Tunisie : cas d’un immeuble à Menzeh 1 40 2.2. Cas d’un habitat spontané à Cité Ben Nasr
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2.3. Analyse d’une maison traditionnelle à la médina de Tunis : Dar Jallouli 56 2.4. Synthèse
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3. Projets de référence
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3.1. «Dragon court village» par Eureka Studio
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3.2. Vijayawada Garden Estate
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3.3. Alvenaria neighborhood, Lisbonne, portugal de Fala atelier 75 3.4. Community Area de Riken Yamamato
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4. Projet d’application
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4.1. Analyse du site
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4.2. Esquisse du projet
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Conclusion générale
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Bibliographie 91 Annexes 92
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Introduction En Tunisie le logement social correspond à un logement à prix abordable destiné à la classe moyenne. Il doit être validé et financé par l’Etat1. Le loyer de ce type de logement a un plafond fixé par les autorités publiques, inférieur au secteur privé de l’habitat. L’attribution et la gestion de ces logements sociaux sont assurées par un organisme étatique, la SPROLS2, selon une procédure contrôlée par le gouvernement. Le secteur de l’habitat social a toujours rencontré des problèmes et a été le sujet de débat dans plusieurs pays. L’Etat a mis en place des mesures pour éradiquer les logements rudimentaires et les remplacer par des habitations décentes. Il a créé la SNIT3 en 1957, le FOPROLOS4 en 1977 et la Banque de l’habitat en 1989, il a aussi promulgué les lois de la promotion immobilière en 1990 (voir annexes) et du FOPROLOS en 1993 pour financer la construction des logements sociaux. Ces actions ont permis de régler quelques problèmes d’habitat et ont amélioré les conditions de vie de la population. En parallèle, la Tunisie a établi un programme de réformes économiques qui avait pour objectifs de réhabiliter les mécanismes de marché, ouvrir son économie sur l’extérieur, développer l’initiative privée, atteindre de nouveaux paliers de croissance afin d’améliorer le niveau et les conditions de vie des Tunisiens5. Ces réformes ont changé le paysage économique du pays en améliorant l’indicateur du développement humain et ont induit au quasi triplement du revenu par personne qui était 1050 dinars en 1987 et devenait 2978 dinars en 20016. En dépit de ces actions la question de l’habitat social demeure un problème crucial.
1. D’après le directeur du département des études et de programmation de la SNIT dans une entrevue. 2. Société de Promotion des Logements Sociaux 3. Société Nationale Immobilière de Tunisie 4. FOPROLOS : fonds de promotion des logements sociaux 5. Management & Nouvelles Technologies – http://www.webmanagercenter.com/magazine/dossiers/2003/08/18/2557/le-secteur-de-l-habitat-en-tunisie consulté le 18-08-2003 6. Management & Nouvelles Technologies – http://www.webmanagercenter.com/magazine/dossiers/2003/08/18/2557/le-secteur-de-l-habitat-en-tunisie consulté le 18-08-2003
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Problématique En Tunisie la population urbaine croit à un rythme moyen de 3.5% par an et a atteint 66.64% en 20147, ce qui a augmenté la demande en logement dans les villes. De nos jours, plusieurs habitations dans les zones urbaines sont surpeuplées; le nombre moyen de personnes par chambre est supérieur à 2.5 et on estime que 25% de la population urbaine vit dans des habitations comprenant une ou deux pièces et que les ménages partageant le même logement représente 12% de la population8. Tout cela exerce une pression sur les villes qui essaient sans cesse de satisfaire les besoins en logement. L’offre en habitat ne correspond pas à la demande ni en quantité ni en qualité. La SNIT essaie toujours de construire des logements sociaux qui ne dépassent pas le plafond. Mais elle se trouve obligée de dépenser au-delà du budget parce que l’Etat n’assure pas la viabilisation des terrains destinés aux logements sociaux. Pour faire l’équilibre elle construit des logements de haut standing pour pouvoir offrir à la classe moyenne des logements à prix abordable. De ce fait, de nombreuses habitations ont été construites pendant les dernières décennies, mais un grand nombre d’entre elles ne sont pas occupées à cause de leurs coûts élevés, plusieurs personnes n’ont toujours pas accès à un logement décent faute de moyens financiers. De nos jours, la demande en logement social est importante. Faute de temps et de moyens, les sociétés étatiques s’orientent vers la production massive en introduisant des modèles prédéterminés et répétitifs. Même si elles ont adapté les modèles rationnels aux besoins des Tunisiens et aux conditions climatiques, les concepteurs ne prennent pas en considération les possibilités et les paramètres sociaux ou environnementaux qu’offre chaque site. Cette stratégie a entraîné une standardisation de la production. La disposition des unités d’habitations et leur configuration ne permettent pas d’avoir une qualité spatiale satisfaisante vis-à-vis des besoins et aspirations des utilisateurs. Les concepteurs proposent des solutions architecturales qui répondent à des normes destinées à un client 7. Perspective monde : http://perspective.usherbrooke.ca/ 8. Management & Nouvelles Technologies – http://www.webmanagercenter.com/magazine/dossiers/2003/08/18/2557/le-secteur-de-l-habitat-en-tunisie consulté le 18-08-2003
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standard et anonyme, auquel, de plus on n’accorde pas une grande liberté de manœuvre, ni des possibilités d’interventions suffisantes. Il ne peut intervenir qu’à l’intérieur et au niveau de l’aménagement. Il n’a pas le droit de choisir la nature de ses limites intérieures ou extérieures (paroi opaque ou translucide, petite fenêtre, baie vitrée…). Il se trouve obligé de vivre dans un espace normalisé et figé qui ne répond pas à ses besoins et à son mode de vie. L’enjeu consiste à produire un habitat social économique, dans des délais les plus courts possible, qui réponde aux besoins des occupants et leur offre une bonne qualité de vie Par ailleurs l’habitat urbain en Tunisie a connu une évolution importante depuis la maison médinale à patio qui a été une source d’inspiration pour la conception de quelques quartiers de relogement pendant la période de reconstruction et qui a été adaptée au contexte socio-culturel de cette période. A ce titre on peut en citer le quartier d’habitation des Andalous construit par Jean Le Couteur à Bizerte. Le modèle de logement rationnel moderne a également été adapté pour la construction d’immeubles dans plusieurs grandes villes du pays, comme dans le cas des immeubles d’El Menzah 1 à Tunis ou à Sousse. La Tunisie a connu, dès les années 30, l’apparition de quartiers spontanés à cause de l’exode rural. Dans ces quartiers, les habitants n’ont pas eu recours aux architectes, ils sont les concepteurs de leurs propres maisons. Ces habitations sont caractérisées par une franchise qui a attiré et intéressé plusieurs architectes, elles représentent une expression libre des attentes et du mode de vie de ses habitants. L’occupant qui est aussi le concepteur projette ses intentions dans l’espace et le rend plus personnalisé et plus adapté à son usage. Néanmoins ces logements ne respectent pas les réglementations et comportent souvent des erreurs de conception qui peuvent mettre en cause la qualité spatiale ou le confort thermique. Que peut-on tirer de cette mixité typologique et de la variété des modèles d’habitations? Comment peut-on répondre aux critères de l’habitat social et concevoir un logement peu coûteux qui répond aux besoins des occupants et leur offre une bonne qualité de vie dans un délai de temps restreint ?
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Méthodologie Dans ce mémoire nous avons entrepris un travail bibliographique sur le logement social dans le monde, nous avons étudié son histoire, son évolution et ses principes. Il nous est paru important de parler du logement rationnel vu son impact sur l’évolution des logements sociaux. Ainsi, nous avons cité et étudié quelques exemples comme les réalisations et les concepts d’Ernst May et la cité radieuse de Le Corbusier. Nous avons relevé les solutions adoptées pour ce type de logement, les concepts établis par les architectes, la configuration et la relation entre les différents espaces, la qualité spatiale des habitations, la relation des projets avec leur environnement, le choix de l’orientation, des ouvertures et des techniques de construction. Dans la deuxième partie, nous nous sommes intéressés à la question de l’habitat social en Tunisie. Nous nous sommes appuyés sur l’enquête faite par le ministère de l’équipement pour avoir une référence officielle quant aux statistiques. Nous avons entrepris une entrevue avec le directeur du département des études et de programmation de la SNIT pour comprendre les problèmes de l’habitat social en Tunisie. Dans cette partie nous avons analysé trois modèles d’habitation tunisiens : un immeuble qui est une application du modèle rationnel en Tunisie, la maison médinale qui a été une source d’inspiration pour plusieurs projets de reconstruction et l’habitat spontané qui représente une réponse libre et franche des intentions des occupants. Ces modèles nous paraissaient intéressants et pourraient nous aider dans la conception de notre projet. Le travail d’analyse a été fait par le biais de visites sur site et de prises de vue photographiques. Nous nous sommes aussi entretenus avec les habitants pour tenter de comprendre leur mode de vie. Nous avons étudié la configuration spatiale des habitations et les différentes relations entre les espaces (espaces de transition, espaces communs, espaces privés...). Dans ces projets nous avons aussi observé le comportement lumineux des espaces. Nous avons étudié l’apport de la lumière naturelle et la gestion de l’effet de chaleur. Nous avons relevé les dispositifs de ventilation et de protection solaire
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(moucharabiehs, loggia, brise-soleil …) et leur rôle dans la régulation thermique qui est un des paramètres fondamentaux du bien-être. Nous avons étudié le comportement des occupants et leurs interventions, dans les espaces communs comme les patios et les loggias, exprimant leurs intentions et leur mode de vie différencié. L’usage de ces espaces diffère d’un projet à un autre et d’une personne à une autre. Pour l’application de notre projet nous avons choisi un site que nous avons analysé par le biais de prises de vue séquentielles. Nous avons fait une brève présentation de la ville dans laquelle il s’inscrit. Nous avons étudié les limites et le voisinage par une analyse perceptuelle afin de pouvoir définir la relation du projet avec son voisinage. Dans ce mémoire nous avons essayé de proposer une solution architecturale qui réponde aux enjeux contradictoires que pose la réalisation d’un habitat social économique, répondant aux besoins des occupants et procurant de bonnes conditions de vie et une bonne qualité spatiale dans des délais de construction courts. .
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Plan de travail Ce mémoire est composé d’une partie introductive dans laquelle nous avons présenté notre objet d’étude, posé la problématique et présenté notre méthodologie. Une première partie a été consacrée à l’histoire de l’habitat social dans le monde et en Europe. Dans cette partie nous avons parlé du logement rationnel comme étant une solution pour les problèmes rencontrés dans le secteur de l’habitat et nous avons évoqué quelques projets de ce type de logement. Nous avons parlé des réalisations du groupe De Stijl (la maison Schröder et les maisons en rangées de J.J.P. Oud), et des concepts et projets d’Ernst May (Francfort-surle-Main) et de Le Corbusier dans le cas de la cité radieuse de Marseille. Nous avons aussi mentionné les réactions face à ce type de logement. La deuxième partie a été consacrée au logement social en Tunisie. Dans cette partie du mémoire nous avons étudié trois modèles d’habitation tunisiens. Au début nous avons étudié l’immeuble « Le Zodiaque » d’El Menzeh, après nous avons analysé un habitat spontané à la cité Ben Nasr et on a terminé par l’étude d’une maison médinale traditionnelle. Par la suite, nous avons fait une synthèse de ces cas d’études et montré leur utilités dans le conception du projet. Dans la troisième partie nous avons défini quatre projets de référence. Le premier, « Dragon court village », a été conçu par Eureka Studio en 2013 et se trouve à Aichi au Japon. Le deuxième, s’appelle « Vijayawada Garden Estate », a été conçu par Penda en 2015 et se situe en Inde. Le troisième est le quartier Alvenaria à Lisbonne, il a été conçu par Fala atelier en Juin 2013. Le quatrième projet, « Community Area » est un concept étudié et présenté par Riken Yamamato. La quatrième partie concerne le projet d’application. Dans cette partie nous avons analysé le site dans lequel notre projet va être réalisé. A la fin nous avons fait une esquisse et présenté nos intentions spatiales du projet.
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1.  Entre
logement social et logement
rationnel
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1.1. Histoire de l’habitat social La révolution industrielle (XVIIIème et XIXème siècles) a fait basculer la société européenne à dominante agraire vers une société marchande et industrielle. Ce qui a conduit à un exode rural massif vers la ville. Il en a résulté une ville surdensifiée et insalubre. Pour satisfaire un besoin croissant en logement social répondant aux nouvelles normes d’hygiène et d’équipements, certains entrepreneurs ont pris l’initiative d’édifier à proximité de leurs usines des habitations destinées à loger les ouvriers qu’ils employaient, d’autres ont imaginé de véritables cités ouvrières. Les autorités ont eu des réponses diversifiées selon les pays.
1.1.1. En Europe La question du logement a été résolue plus efficacement par les pays européens. Les municipalités britanniques ont réalisé des cités jardins qui était une nouvelle manière de voir la ville. Ce concept est apparu en 1898 et a été théorisé par l’urbaniste britannique Ebenezer Howard dans son livre To-morrow : A Peaceful Path to Realm Refrom (Demain, une vraie réforme par une voie pacifique), où il a critiqué la concentration importante des villes industrielles et le système capitaliste. La cité-jardin devait avoir une ceinture agricole et une densité faible (30 logements par hectare) et des équipements publics au centre de la ville (les parcs, les galeries commerciales et les lieux culturel). A Vienne, une ceinture de logements ouvriers a été construite pendant la période de « Vienne la rouge ». L’administration socialiste viennoise a engagé un programme de construction de logements sociaux regroupés en grandes unités
1. La cité-jardin Letchworth en Angleterre (www. letchworth.com.)
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architecturales homogènes et pourvues de nombreux services, comme le Karl Marx Hof. Cet ensemble de logements sociaux se situe dans le quartier de Heiligenstadt à Vienne et a été réalisé entre 1927 et 1930 par Karl Ehn. Le vaste bloc de béton a une longueur d’un kilomètre, comprend 1380 appartements et trois cours intérieures et une vaste place. Il accueille plusieurs fonctions : terrains de jeu, crèche, buanderies, dispensaire, magasin, PTT. On peut citer aussi les 60 000 logements que les architectes autrichiens Hoffmann, Holzmeister et Frank ont construits et la création d’une périphérie de vastes quartiers de petits immeubles collectifs à Amsterdam et à Rotterdam. En France, ils ont construit la ceinture d’HBM9 à la place des fortifications et entre 1931 et 1940, les architectes Bassompierre, De Rutte et Sirvin ont réalisé la cité-jardin de la Butte rouge à Châtenay-Malabry. Au début des années 1930, la cité de la Muette à Drancy a été construite suite à la demande d’Henri Sellier10 par Eugène Beaudouin et Marcel Lods. Ces architectes ont utilisé des techniques industrielles et des matériaux standardisés pour la construction de cette cité. Elle avait comme objectif d’offrir de bonnes conditions de vie pour un grand nombre d’habitants et comprend les commerces et les services nécessaires. )
1.1.2. L’après première guerre : Le logement rationnel comme solution Pendant la première guerre mondiale, de nombreuses villes ont été bombardées et détruites. Plusieurs personnes se trouvaient sans abri ou dans des logements surpeuplés ou insalubres ; sans alimentation d’eau, sans baignoires ou douches et même sans WC intérieurs. Pendant ce temps même, le phénomène d’exode rural s’intensifiait et les villes continuaient de se densifier. Ce qui eut un impact direct sur les conditions de logement dans les villes, les habitations devenaient de plus en plus surpeuplées et aboutit à la crise du logement. Les architectes étaient confrontés à des contraintes d’économie et de délai. De ce fait les gouvernements ont essayé de traiter la question en encourageant le 9. HBM : habitations bon marché 10. Fondateur et administrateur de l’un des premiers offices publics d’habitation à loyer modéré (HLM)
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secteur privé de l’habitat, l’industrialisation de la construction et la standardisation des éléments de second œuvre. Ils ont aussi lancé des concours de logements sociaux pour une construction rapide et moins chère. Par conséquent, les architectes modernes, se sont orientés vers la construction industrielle pour pouvoir répondre au besoin urgent de reconstruction. Ils ont réalisé des habitations économiques pour le plus grand nombre d’occupants. Cette stratégie a augmenté la production des logements, a baissé le coût de construction et a réduit les délais d’exécution. Ainsi, les architectes ont commencé à construire des ensembles de logements sociaux rationnels. Le concept de la cuisine laboratoire est apparu à l’initiative de l’architecte autrichienne Margarete Schütte-Lihotzky à Francfort pour le projet de reconstruction de 15 000 «logements minimums» conduit par d’Ernst May. Les architectes ont essayé de faire évoluer les formes de logement social, ils ont pris en considération la disposition des immeubles et la relation qui les unissait. Le logement social est devenu un élément intégré dans la ville, ayant sa propre ambiance et son propre espace.
2. Grand ensemble Britz - Hufeisensiedlung (forme de fer à cheval) de Bruno Taut © Deutsche Wohnen AG
1.1.3. L’après seconde guerre Après la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 qui stipule le droit au bien-être et exige l’accès à un logement décent, chaque pays se trouve obligé d’assurer à tous ses citoyens des conditions d’un tel logement. En Allemagne, une charte de la nouvelle construction standardisée a été lancée en 1950, en prévoyant la construction de 500 000 logements par an (deux tiers en location) et 15
à partir de 1953, l’Angleterre a commencé à réaliser 300 000 logements par an en employant des techniques de standardisation des second-œuvres.
1.1.4. Crise du logement social A partir des années 70, les grands ensembles d’immeubles ont été critiqués parce qu’ils échouaient à offrir des conditions pour développer une vie sociale convenable, les habitants se trouvant de plus en plus isolés les uns des autres. Pendant cette période, le logement social s’est principalement développé dans les régions industrielles et dans les grandes métropoles. Peu à peu, il est devenu inaccessible à la catégorie la plus démunie à laquelle il était en principe destiné. Pour résoudre ce problème, les pays européens ont décidé d’aider toutes les familles dont le loyer dépassait 30% de leur revenu. La réhabilitation des centres anciens de villes, occupés à l’origine par des locataires démunis ont vu leur valeur locative augmenter considérablement, de telle sorte qu’ils sont devenus à leur tour inaccessibles à leur population d’origine .
1.1.5. Tableau récapitulatif Période
Conditions
Conséquences
Post-industrielle
• Production massive des usines • Création de nombreux emplois • Augmentation de la population urbaine • Loyers élevés
• Création des cités ouvrières • Logements économiques • HBM : habitations bon marché • Habitations surpeuplés et insalubres • Diminution du taux de natalité • Augmentation de la mortalité infantile
Fin XIX ème siècle
• Concentration importante • Apparition du concept de la cides villes industrielles té-jardin • Pollution • Agitation sociale
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Période L’après
Conditions première • Destruction des villes
• Besoin urgent de reconstruction guerre : • Taux d’exode rural important le logement rationnel • Nombreuses personnes sans abri • Logements surpeuplés et incomme solution salubres
Conséquences • Industrialisation de la construction • Standardisation des éléments de second œuvre • Habitations économiques pour le plus grand nombre • Augmentation de la production des logements • Réduction du coût de construction • Réduction du délai d’exécution • Construction des grands ensembles • Rationalisation de l’espace intérieur • Apparition du concept de la cuisine laboratoire
Années 70 : Crise du • Construction limitée des • Aide de l’Etat logement
social
grands ensembles • Réhabilitation des quartiers an• Critique des grands en- ciens sembles : ne pouvaient pas • Augmentation des loyers développer une vie sociale convenable ou intéressante • Le logement social a perdu son caractère
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1.2. Logement rationnel Le logement rationnel était la solution préconisée pour la conception des logements sociaux. Ce type de logement a pour principe d’économiser l’espace, les matériaux et de restreindre les délais de construction tout en assurant un minimum de confort aux occupants. Il a été adopté et développé par plusieurs architectes comme Ernst May, Mies Van der Rohe, Walter Gropius, De Stijl et Le Corbusier.
1.2.1. De Stijl (1917-1931) 1.2.1.1. La maison Schröder : Fluidité, lumière et flexibilité Cette maison a été conçue par Gerrit Rielvield et a été construite en 1924. Elle représente l’exemple emblématique du néoplasticisme. Dans cette propriété, Mme Schröder a voulu exprimer un mode de vie où une femme moderne peut vivre d’une manière indépendante. La maison Schröder est située dans la banlieue de la cité Utrecht au centre des Pays-Bas. Cette maison construite en béton préfabriqué, en acier et en verre se trouve dans un quartier bourgeois composé de constructions en briques néoclassiques. Dans cette conception, Rietveld a saisi l’occasion d’utiliser les concepts du mouvement De Stijl, basés sur l’abstraction et le purisme. Le volume cubique de la maison est fragmenté, dématérialisé et réassemblé en éléments primaires, les lignes et les plans entrecoupés créent une transparence qui dévoile l’intérieur. Les surfaces, les lignes orthogonales et les couleurs de la façade et de l’intérieur rappellent les compositions de Piet Mondrian. On remarque la présence de po-
3. Maison Schröder architecturalmoleskine.blogspot.com
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teaux métalliques apparents. Cette structure apparente supporte les éléments constructifs de la maison (terrasses et balcons) tout en leur procurant une certaine liberté. La maison comprend deux niveaux reliés par un escalier central. Le rez-de-chaussée comprend l’espace privé où se trouvent les chambres. Pour concrétiser les intentions de la propriétaire, l’architecte a créé un espace ouvert où la lumière inonde l’intérieur, il a placé des plans verticaux et des poteaux métalliques définissant l’espace sans fermer les angles droits. Il a aussi placé de larges fenêtres qui s’étendent sur toute la hauteur d’un étage, ce qui procure une grande luminosité et une continuité visuelle entre l’espace intérieur de la maison et l’extérieur. La maison Rietveld est connue pour sa flexibilité, particulièrement dans le deuxième niveau. On peut étendre les chambres comme on peut les diviser en déployant des panneaux amovibles, ce qui permet de changer l’intérieur selon l’activité, l’éclairage et l’intimité demandés. Ce concept a été inspiré de l’architecture traditionnelle japonaise. La maison Schröder reste une référence jusqu’à nos jours. Elle a influencé plusieurs travaux contemporains grâce à sa flexibilité, sa transparence et sa fluidité. La maison Schröder n’a jamais été une production industrialisée, elle est plutôt une production unique pensée et conçue à part entière.
4. La maison Schroder et ses parois amovibles (architecturalmoleskine.blogspot.com)
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1.2.1.2. Les maisons en rangées de J.J.P. Oud Jacobus Johannes Pieter Oud (février 1890 – avril 1963) est un architecte néerlandais qui faisait partie du mouvement De Stijl. Il a été invité à concevoir et construire des maisons dans l’exposition de Weissenhof (la cité de la cour blanche) à Stuttgart en 1927 avec la participation d’autres architectes comme Walter Gropius, Le Corbusier, Ludwig Mies van der Rohe et Bruno Taut. Cette exposition avait pour objectif de construire des maisons pour ouvriers et de permettre à ces architectes de développer des modèles d’habitations rationnelles tout en employant de nouvelles techniques de construction (assemblage d’éléments préfabriqués). Les maisons ont deux accès, le premier se trouve au côté nord (la rue) et le deuxième au côté sud (jardin). Les maisons en bande sont orientées suivant l’axe nord-sud, de ce fait les ouvertures se trouvent soit sur la façade nord soit sur la façade sud qui comporte plus d’ouvertures afin d’avoir plus de lumière naturelle de ce côté.
5. Schéma de l’auteur
6. Les maisons en rangées (architetturainsostenibile.wordpress.com)
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Les maisons en rangées de Jocabus Johannes Pieter Oud : l’exposition de Weissenhof
L’espace jour se trouve au RDC et l’espace nuit se trouve à l’étage afin d’assurer un certain confort et l’espace de transition (escalier) se trouve presque au centre de la maison. L’architecte a placé deux ouvertures zénithales dans la maison, la première a été placée pour éclairer l’escalier qui mène au premier étage. et la deuxième pour éclairer la cave. Les espaces de vie de la maison sont essentiellement orientés sud afin d’avoir une bonne qualité d’air et de lumière et le salon s’ouvre directement sur le jardin individuel par une porte et une fenêtre en bande. La maison suit une hiérarchie linéaire afin d’assurer une certaine intimité, de ce fait à l’entrée on trouve l’espace qui demande moins d’intimité (le salon). Cette pièce n’est pas en relation directe avec la cuisine qu’on ne peut atteindre qu’en passant par la salle à manger.
7. Planche analytique de l’auteur
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1.2.2. Ernst May (1886-1970) : Francfort sur le Main Ernst May a été hautement primé pour ses projets de logements. Entre 1925 et 1930, il a administré le programme de reconstruction des villes endommagées par la première guerre mondiale, en particulier la ville de Francfort. Il a construit des logements à grande échelle qui ont fourni aux familles ouvrières une bonne qualité de vie à bon prix. A part son talent pour la planification, Ernst May avait une excellente capacité à résoudre les problèmes sociaux et climatiques à l’aide des approches scientifiques et rationnelles. Ses réalisations étaient basées sur des principes réalistes visant une vie saine. Même dans ses logements conçus pour les familles ouvrières, il a cherché à leur procurer un bon niveau de vie, ce qui a été très efficace et fonctionnel, comme il a favorisé le concept « Usage public » à celui de « Usage privatif ».
1.2.2.1. Configuration urbaine et choix de l’axe héliothermique Dans son schéma célèbre, concernant les quartiers de Francfort, l’architecte a présenté l’évolution de la forme urbaine et l’influence de la course du soleil. Il a placé des rangées parallèles répétitives suivant l’axe nord-sud afin de procurer un ensoleillement et une ventilation suffisants. Ces rangées permettent aux habitations d’être en relation directes avec l’espace urbain et les circulations deviennent toutes identiques.
8. Vue aérienne du règlement Westhausen. Source: Institut pour l'histoire urbaine de Francfort (http://www.kultur-frankfurt.de)
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9. Evolution de la forme urbaine présentée par Ernst May -Théorie de l’architecture III Professeur Bruno Marchand
R. Pommer a affirmé dans « le spectacle de Siedlungen » que « le Zeilenbau (construction en rangées) privilégiait les rangées parallèles de maisons strictement alignées selon un axe nord-sud, à l’angle droit avec les voies d’accès principales, indépendamment de la topographie, de façon à assurer à tous le maximum de soleil, d’air et de tranquillité, […] Les successions de rangées parallèles, sur d’immenses ilôts, étaient moins chères à construire et à équiper en voies d’accès et en services publics »
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Malgré toute cette rationalisation, certains ont jugé que cette orthodoxie a induit à l’abstraction de l’espace, ce qui a éliminé toute relation entre le bâti, les espaces extérieurs et le paysage. L’axe héliothermique selon lequel Ernst May a orienté ses constructions a été critiqué par plusieurs architectes et urbanistes, parce qu’il accentue la quantité de lumière naturelle ce qui crée un inconfort thermique.12
1.2.2.2. Industrialisation de la construction, le « système May » Afin de réduire le coût de construction, les architectes modernes ont cherché à rationaliser les plans et l’aménagement des pièces. Ceci les a poussés à adopter des techniques de construction industrielles à la place des techniques traditionnelles et artisanales. De ce fait, pour sa construction à Francfort, Ernst May a employé des panneaux en béton fabriqués dans une usine13. L’emploi de ces pan11. R. Pommer, « Le spectacle des Siedlungen de Weimar » in Années 20, Centre Canadien d’Architecture, Lieu, 19xx, pp. 282-283 Cité par B. Marchand «Théorie de l’architecture III », EPFL ENAC- IA -LTH2, Mai 2005. 12. « Controverses autour de l’axe héliothermique : l’apport de la simulation physique à l’analyse des théories urbaines » par Amina Harzallah, Daniel Siret, Eric Monin et Julien Bouyer. 13. Ernst May : « l’établissement de standards pour les pièces de construction les plus usuelles est tout aussi important que la création méthodique d’un type unique de plans, parce qu’il en découle une sensible économie du travail, de dessein et d’administration, et surtout parce qu’il
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neaux dans la construction en masse des logements était l’initiative d’Ernst May : « système May ». Il a réussi à introduire la préfabrication dans la construction et a encouragé la standardisation de la construction afin de procurer des habitations bon marché tout en assurant un bon niveau de vie.
1.2.2.3. Entre « Wohnküche » et la « Cuisine laboratoire » Ernst May s’est aussi intéressé au problème de la cuisine qui devenait une préoccupation des architectes modernes. Ils ont délaissé la cuisine rurale (Wohnküche) dans laquelle on pouvait préparer les repas et manger pour la remplacer par la cuisine laboratoire destinée seulement à la préparation des repas, et ceci afin d’assurer le confort et de séparer l’espace de « vie » de l’espace de « travail ». Cette pièce était de dimensions limitées et a été disposée latéralement par rapport au séjour et à la salle à manger14.
10. Les maisons zig-zag d’Ernst May à Francfort 1926 © friendsofsdarch permet aux exploitations professionnelles de se pourvoir de stocks, ce qui fait baisser le prix de ces éléments » E. May, “La politique de l’habitation à Francfort sur-le-Main” in L’Architecte, janvier 1930, p. 11 14. « C’est dans la cuisine-salle à manger que nous trouvons le point capital du plan. On construisait autrefois […], des cuisines habitables, en mettant dans un coin […] un fourneau : la buée s’échappant, non seulement imprégnait toute la pièce d’humidité, mais la rendait aussi peu confortable que possible. Il fut donc procédé […], à un perfectionnement qui consistait à enfermer la partie ménagère dans une niche où les vapeurs se trouvaient aussitôt absorbées […]. Mais cette solution ne présentant aussi qu’un compromis, nous sommes allés plus loin : nous avons mis un mur devant la partie devant être habitée et la niche de cuisine et avons ainsi obtenu une petite cuisine où l’on peut travailler, et une pièce habitable totalement séparées. » E. May, “La politique de l’habitation à Francfort sur-le-Main” in L’Architecte, janvier 1930, p. 11.
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Suite à cette réflexion, pour le projet du Nouveau-Francfort en 1926, Ernst May a fait appel à l’architecte autrichienne G.Schutte-Lihotzy pour concevoir une cuisine fonctionnelle, que l’on a désignée plus tard par cuisine de Francfort. Cette pièce « pourvue d’installations qui permettent l’exploitation rationnelle de l’espace limité dont on dispose. L’agencement de chaque élément est fondé sur une rationalisation de l’usage de la cuisine »15. Afin d’atteindre ce niveau de rationalisation, l’architecte autrichienne a suivi le principe d’économie du parcours.
1.2.2.4. Le meuble intégré Dans le cas du logement rationnel, l’ameublement détermine les dimensions minimales des pièces. Les éléments d’aménagement standardisés (tables, lits…) deviennent les principes de mesure de l’espace domestique. L’optimisation de l’espace peut être aussi assurée par un ameublement amovible et intégré16.
15. R. Pommer, « Le spectacle des Siedlungen de Weimar » in Années 20, Centre Canadien d’Architecture, Lieu, 19xx, pp. 282-283 Cité par B. Marchand «Théorie de l’architecture III », EPFL ENAC- IA -LTH2, Mai 2005. …. 16. « Le petit salon sera transformé en chambre à coucher en manœuvrant une simple poignée pour faire apparaitre ou disparaitre les lits. Les tables dans la chambre à coucher sont toutes pliantes ; les lits d’enfants non pliants sont superposés. » (E. May, « La politique de l’habitation à Francfort-sur-le-Main », L’Architecte, 25 1930, p. 8).
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11. L’évolution de « Wohnküche » en « cuisine laboratoire »
12. La cuisine de Francfort de Margarete Schütte-Lihotzky avec son aménagement et ses éléments encastrés
13. Ferdinand Kramer, logement minimum à la Siedlung Praunheim (quartier à Francfort-surle-main), aménagement du séjour-chambre à coucher, lits en position de nuit et de jour ( EPFL Laboratoire de théorie et d’histoire II Bruno Marchand,)
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1.2.3. Le Corbusier 1.2.3.1. Introduction On a choisi Le Corbusier comme exemple pour ses réalisations et ses concepts pertinents en matière d’habitat social. Ses projets et ses idées ont marqué l’architecture moderne et ont influencé le cours du XXème siècle. Malgré sa réflexion mathématique pour l’architecture, Le Corbusier n’a pas exclu le mode de vie des occupants ou le cadre de vie urbain dans lequel les projets s’implantent. Les principes de Le Corbusier sont définis par la simplicité de ses formes et par son organisation rigoureuse « Là où naît l’ordre, naît le bien-être »17. Cet architecte est connu pour son utilisation du système poteau-dalle qu’on appelle système « Dom-ino »18.
1.2.3.2. La cité radieuse de Marseille (1959 et 1961) La cité radieuse est un ensemble de logements conçu par Le Corbusier. L’objectif de construction de cette nouvelle cité était de répondre au manque de logements sociaux après la seconde guerre mondiale. Dans cette construction Le Corbusier a employé le système
14. Cité radieuse (letreizeblog.wordpress.com)
Domino, où il a conçu une cité-jardin verticale19 au lieu d’une cité horizontale étendue en optimisant l’occupation du sol. L’immeuble repose sur un sol artificiel supporté par des portiques en béton armé. Dans son discours inaugural de la Cité 15.
Rue intérieure(ombres-et-sentiments.forumactif.com)
17. Le Corbusier 18. Système dom-ino : Les dalles superposées sont supportées par des poteaux fins suivant une trame régulière, ce qui libère les façades et l’espace intérieur de la structure et crée le principe du plan libre. 19. La cité radieuse a été aussi appelée « village vertical ».
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radieuse, Le Corbusier a déclaré que la cité était « faite pour des hommes, faite à l’échelle humaine, dans la robustesse des techniques modernes, manifestant la splendeur nouvelle du béton brut, pour mettre les ressources sensationnelles de l’époque au service du foyer ». Connue sous le nom de « la maison du fada », la cité radieuse comporte des logements de types différents, y compris un hôtel de 18 chambres. Elle comprend aussi des locaux commerciaux occupant tout un étage, une bibliothèque et un club cinéma. Sur le toit-terrasse on trouve un gymnase, une école maternelle, une piste d’athlétisme, une piscine et un auditorium en plein air ; l’immeuble est principalement destiné au logement, mais aussi à d’autres activités. A l’intérieur de l’immeuble, Le Corbusier a placé des couloirs larges desservis par des ascenseurs. Ces « rues intérieures » où les occupants peuvent se rencontrer et échanger leur quotidien permettent l’accès aux logis. Le Corbusier a employé des techniques de construction et des procédés d’industrialisation permettant l’assemblage et le montage à sec. Les dimensions utilisées par l’architecte sont définies par le Modulor20 comme unité de mesure; la cité radieuse est conçue pour l’homme, pour lui permettre d’habiter, de travailler, de se reposer, de se cultiver, et de faire ses courses, en somme de vivre. Les appartements: Le Corbusier a essayé de répondre aux besoins de tous types d’occupants, de l’appartement destiné à une seule personne à l’appartement destiné aux familles. Plusieurs unités d’habitation se prolongent de la façade est à la façade ouest; l’appartement est en profondeur, il s’ouvre sur les deux extrémités de l’immeuble par une loggia qui assure une relation directe avec l’extérieur. Le grand axe longitudinal est orienté nord-sud pour avoir plus de lumière naturelle. Les appartements sont conçus comme des maisons individuelles, ils peuvent s’étendre sur deux niveaux, ont une terrasse et une baie vitrée qui s’ouvre sur des parcs. C’est ce qu’on appelle « appartement-villa ».
20. Système de proportions architecturales fondé sur le nombre d‘or, breveté en 1945 par Le Corbusier (dictionnaire Larousse)
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16. Schéma de l’auteur
Type B Ce type d’appartement comprend une seule pièce principale, qui peut être la chambre et la salle de séjour en même temps tout en incluant la cuisine. Cette pièce s’ouvre sur une terrasse. Ce type d’appartement est idéalpour une personne vivant seule.
Type CI L’accès se fait au niveau supérieur où on trouve la cuisine et le salon. Le vide donnant sur le niveau inférieur permet d’avoir une façade vitrée sur deux niveaux avec un apport de lumière optimal pour toutes les pièces de l’appartement. Un escalier droit nous emmène vers le premier niveau qui comprend les sanitaires et la chambre à coucher qui s’ouvre aussi sur une terrasse.
17. Les typologies de la cité radieuse (Planche analytique de l’auteur- schémas de l’auteur - photos: trottineur.canalblog.com)
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Type EI
Ce type d’appartement s’étend aussi sur deux niveaux. Au niveau inférieur on trouve un espace ouvert comprenant la cuisine et le salon qui s’ouvre sur une terrasse. L’escalier qui se trouve dans cet espace nous permet l’accès au niveau supérieur où on trouve les chambres et les sanitaires. Une de ces chambres a un vide sur le salon et les deux autres ont une terrasse.
Type GIS Cet appartement a deux niveaux. Au premieron trouve un espace ouvert comprenant la cuisine, le salon et la terrasse. L’escalier nous permet l’accès au deuxième niveau comprenant cinq chambres à coucher, dont quatre sont individuelles.
18. Les typologies de la cité radieuse (Planche analytique de l’auteurschémas de l’auteur-photos: artplastoc.blogspot.com)
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L’appartement est composé de deux niveaux. Le niveau inférieur se prolonge de la façade est à la façade ouest et s’ouvre sur une terrasse de chaque côté. Le vide entre le niveau inférieur (espace nuit) et le niveau supérieur (espace jour) assure leur continuité tout en offrant un apport de lumière naturelle important à travers la baie vitrée sur les deux niveaux. Afin de préserver l’intimité des parents, l’architecte a prévu un meuble divisant la chambre en deux espaces de niveau d’intimité différent. Entre les deux chambres d’enfants se trouve une paroi amovible permettant la communication entre les pièces. Croquis de l’auteur 19. Planche schématique de l’auteur
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L’architecte a orienté l’immeuble suivant l’axe héliothermique afin d’assurer un apport maximal de lumière naturelle à travers les façaces vitrées est et ouest,ceci en négligeant le climat méditérranéen de Marseille et ses températures élevées. Cette orientation a causé un certain inconfort thermique au niveau des appartements. 20. Planche schématique de l’auteur
Cette cité a eu plusieurs critiques de la part des architectes, de la presse et de la part des médecins, qui l’ont jugée insalubre et qui ont affirmé qu’elle pouvait accentuer le risque de tuberculose pour ses occupants. On lui a reproché son coût élevé et une «société pour l’esthétique de la France» a même voulu arrêter les travaux. Au début, La Cité a été conçue pour abriter des prolétaires relogés du Vieux-Port ou des employés et des agents de maitrise. Mais, après son achèvement, la cité est devenue une copropriété privée, les appartements ont été vendus et elle a par la suite perdu son caractère social. Aujourd’hui, plusieurs services collectifs de la Cité Radieuse ont disparu, il ne reste que deux boutiques, même la salle de sport qui se trouve sur le toit-terrasse est devenue une propriété privée et 249 appartements et 52 studios sont habités. 32
Selon Yona Friedman : « les cités radieuses de Le Corbusier […] sont pratiquement des villes satellites condensées […] : les logis ne sont pas isolés les uns des autres comme des villes satellites, mais les habitants voisinent, […]sans avoir de contacts. […]Pourquoi habitent-ils ensemble ? Aucun lien ne peut les réunir et ils se côtoient sans se connaitre, négligeant les boutiques et les terrains de jeux à leur disposition dans les immeubles. D’autre part, les parcs entourant les bâtiments […] ; s’ils sont apaisants pour les nerfs, ils ne sont pas une garantie de vie saine et ils éloignent les habitants de leur véritable aspiration : les distractions de la ville. Les promenades à travers les parcs n’amènent à la longue que l’ennui et les névroses. […] Passer chaque jour dans un parc en sortant et en rentrant chez soi n’est pas forcément agréable. Dans les grandes villes, les parcs ne sont fréquentés que pendant la belle saison. Pourquoi obliger les gens à les traverser chaque jour ? » 21
1.2.4. Tableau récapitulatif De STIJL
ERNST MAY (1886-1970)
LE CORBUSIER (1887-1965)
• Maison Schröder (1924) - Béton préfabriqué - Acier+verre - Abstraction + purisme - Transparence ; dévoiler l’intérieur - Structure apparente - Flexibilité de l’espace intérieur (parois amovibles) - Espace intérieur ouvert • Les maisons en rangées : - Modèles d’habitation rationnels - Matériaux préfabriqués - Jardin individuel - Ouverture zénithale
• Administration du programme de reconstruction des villes endommagées par la 1ère GM • Résolution des problèmes sociaux et climatiques par des approches scientifiques et rationnelles • Evolution de la forme urbaine + influence de la course du soleil - principe des cités-jardins - rangées répétitives et parallèles - constructions moins chères et plus rapides • Techniques de construction industrielles >> introduire la préfabrication dans la construction • Cuisine intégrée • Meubles intégrés
• Concept de « l’unité d’habitation » • Réflexion mathématique • Prendre en considération le mode de vie des occupants et le cadre de vie urbain • Système « Dom-ino » • Exprimer les 4 fonctions : habiter, travailler, se cultiver, circuler • Industrialisation et standardisation de la construction • Cités-jardins verticales • Cité radieuse (1959-1961) - Système « dom-ino » - Cité-jardin verticale - Sol artificiel (portiques en BA) - Echelle humaine ; Modulor - Multiplicité des fonctions - Axe longitudinal orienté nord-sud - Appartement-villa sur deux niveaux+ terrasse - Industrialisation+ montage à sec
21. UTOPIES ET AVANT-GARDES article : HISTOIRE DES UTOPIES ET DES AVANT-GARDES EN ARCHITECTURE ET URBANISME DE 1770 À 1970: RÉALITÉS ET IMPOSTURES : http://utopies.skynetblogs.be/ tag/cite+radieuse
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1.2.5. Les réactions face au logement rationnel et au modernisme Comme toute autre réflexion, le logement rationnel a eu des critiques et des partisans. Malgré les tentatives incessantes des Modernes pour résoudre les problèmes de logement de l’après-guerre et pour améliorer le niveau de vie de la société, plusieurs projets ont été critiqués, abandonnés ou reconvertis parce qu’ils ne répondaient plus aux besoins de la société. Pendant le IXe CIAM22 en 1953 (ayant pour thème « l’habitat pour le plus grand nombre »), le jeune architecte Roland Simounet travaillant pour le groupe CIAM d’Alger, a eu l’occasion de présenter son travail sur le bidonville algérois de Mahieddine sur lequel il va se baser pour concevoir un quartier de relogement. Simounet a considéré ce cadre social dense et varié comme une composante indispensable de conception23. Ceci l’a amené à étudier et à présenter plusieurs exemples d’habitations présents dans le quartier, tout en révélant la mixité et la complexité du contexte architectural.
21. CIAM 9, Grille du Groupe CIAM Alger, croquis FLC R212/141-1 , 1954 (De l’habitat au logement : Thèmes, procédés et formes dans la poétique architecturale de Roland Simounet)
22. CIAM: congrès international d’architecture moderne 23. Roland Simounet au CIAM IX :« L’étude du bidonville non apparut évident. [...] Étant le plus jeune et le plus disponible, j’étais tout désigné pour travailler sur le terrain. A cette époque, évidemment, nous étions un peu rédempteurs, mes aînés imprégnés de conceptions hygiénistes étaient impatients de découvrir les résultats de l’enquête. Je me glissais donc dans ce monde inconnu et réputé hostile. [...] A mon grand étonnamment, je découvrais un habitat spontané, ingénieux, économe de moyens. Des espaces maîtrisés, un respect de l’ancrage et de la végétation. Une vie de quartier organisée, une solidarité saisissante. »
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Pendant ce CIAM, un groupe de jeunes architectes a cherché à sensibiliser ses prédécesseurs sur le besoin de s’interroger sur les principes de la Charte d’Athènes et de les adapter à leur situation actuelle. Ces architectes (appelés Team X par la suite) ont organisé le CIAM X en 1956, dans lequel ils ont remis en question les principes et les conceptions de Le Corbusier, la réunion suivante a définitivement mis fin au CIAM. Suite à ces réactions, une réflexion a fait jour sous le nom du « régionalisme critique » qui reproche « l’indifférence » du modernisme face au contexte social et environnemental et a été présenté pour la première fois par Alexander Tzonis et Liane Lefaivre. Cette approche exige la prise en considération de la réalité et des conditions dans lesquelles l’architecture va s’inscrire. Les Modernes ont été critiqués pour avoir construit pour un client abstrait et anonyme ; certains pensent qu’ils se plaçaient dans une vision universelle et standard exigée par les normes biologiques dans une époque influencée par l’hygiénisme. C’est à ce moment qu’apparaît également le concept de la « cellule » qui évoque une vision moléculaire de l’unité d’habitation, considérée comme un élément indépendant, ce qui a créé une architecture monotone, industrielle et standard pour un Homme standard, isolé de son entourage comme l’a souligné l’architecte et le sociologue Daniel Pinson à propos des principes modernistes24. Parmi les critiques du mouvement moderne on peut également citer l’exemple de l’architecte égyptien Hassan Fathy,. Ses réalisations ont été une réponse directe et franche aux productions industrielles modernes. Parmi les plus connues on peut citer le village de Gourna réalisé entre 1946 et 1952. L’utilisation des matériaux locaux comme la brique de terre se voulait une réponse contre la bureaucratie convaincue de la supériorité du béton et des matériaux modernes. Les réalisations de Hassan Fathy ont un caractère anthropologique, que ce soit dans la conception du plan, le choix des formes ou des composants du village, cet architecte a tenu compte du contexte socio-économique de la population tout en 24. « L’espace habité n’est plus pensé comme un cadre de vie riche et complexe, où s’ordonnent dans la continuité et la distinction, des éléments liés les uns aux autres, dans des rapports de hiérarchie clairs, subordonnant le domestique au public et au communautaire, le logement à la rue, à la place et à l’hôtel de ville» Daniel Pinson, Architecture et modernité publié en 1997.
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utilisant des matériaux locaux et économiques. Il a mis en oeuvre plusieurs dispositifs de ventilation traditionnels comme le « malkaf » et le « moucharabieh » afin d’assurer le confort thermique. Le patio était toujours présent dans les conceptions de Hassan Fathy, comme composante fondamentale de la maison traditionnelle, tout en étant un lieu de regroupement de la famille et un élément de confort climatique. Mais son expérience avait aussi ses limites, ses constructions avaient fréquemment besoin d’entretien et devenaient inhabitables après une certaine période.
22. - Le centre du village de Gourna (whc.unesco.org)
23. Malqaf : dispositif de ventilation développé par Hassan Fathy (www.webpages. uidaho.edu)
Les sociologues ont aussi remis en cause les principes du modernisme concernant le logement rationnel, comme Henri Raymond qui a montré les structures anthropologiques orientant l’usage de l’habitation. Il a expliqué comment les occupants essaient désespérément de développer l’intérieur puisqu’ils n’ont aucun pouvoir sur l’extérieur et comment les architectes modernes ont acquis du pouvoir et ont imposé leur esthétique et leurs logiques aux occupants des logements pour le plus grand nombre. Il a montré que les pratiques de l’espace dépassaient les exigences du confort technique et que les occupants avaient besoin de plus. Dans le mouvement moderne la perception visuelle a occupé une place prépondérante au dépend des autres sens sonore, olfactif ou kinesthésique. Ce qui nous laisse penser que le corps sensible a été négligé dans l’espace moderne malgré les tentatives d’adaptation des espaces à l’échelle humaine. « Ce corps fait d’intelligence et de sensibilité est mis à distance de l’architecture comme l’œil est à distance du paysage pictural qu’il contemple »25. Le corps est moins 25.
Architecture et modernité de Daniel Pinson publié en 1997
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conçu comme un corps qui évolue, qui change de positions et qui interagit avec l’espace et les éléments qui l’entourent, que réduit à un élément indépendant et inerte.
24. Immeuble Nemausus (www.jeannouvel.com)
25. Immeuble Nemausus (ensanancy.typepad.com)
Par conséquent l’espace architectural n’est pas conçu comme espace vécu. En dépit de ces réactions, plusieurs architectes ont été influencés par la réflexion moderne et rationnelle et ont reproduit ses principes dans plusieurs de leurs projets. On peut citer l’exemple de Nemausus 1 de Jean Nouvel (1985-1987) qui présente plusieurs similitudes avec la cité radieuse de Le Corbusier (immeuble surélevé sur des pilotis, la coursive, les terrasses … ) En dépit de l’intérêt de la réflexion du mouvement moderne quant au logement rationnel pour tous, on ne peut nier les dérives auxquelles elle a conduit dans certains cas, dans la mesure où plusieurs architectes ont reproduit ces modèles rationnels aveuglément sans pour autant les développer et les adapter aux besoins actuels de la population. Les principes modernes en matière d’habitat ont été transposés d’une génération à une autre sans regard critique, ce qui a créé un décalage entre le contexte social et environnemental et le vécu architectural. Le logement rationnel doit s’adapter aux besoins différenciés selon le type d’utilisateur, le contexte géographique, sociologique et culturel. Le logement n’est plus seulement considéré comme un abri où l’homme peut se protéger des intempéries, ou comme une fonction ou un ensemble d’actions qui sont strictement et abstraitement déterminés, mais plutôt comme un acte culturel et anthro-
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pologique donnant naissance à un espace où l’occupant peut vivre et interagir convenablement26. Certains architectes ont ainsi mis en cause les principes de la modernité, les ont remplacés par d’autres approches de conception et ont essayé d’adapter leurs intentions architecturales aux nouvelles conditions sociales, environnementales et économiques.
26. Une base de la charte de l’habitat du CIAM IX envisagée et produite par l’AS.CO.RAL :« L’habitation est un abri d’hommes. Elle existe parce que les hommes ont besoin de s’abriter, surtout pour protéger leur santé contre la pluie, le froid, le vent, mais, aussi pour assurer leur sécurité. [...]Abritant l’homme, le logis dresse des parois autour de l’homme. Ces parois forment un contenant. [...] L’homme s’abrite dans son logis pour y agir. Il s’abrite pour dormir, pour prendre ses repas et pour les préparer, pour se laver, pour se réunir aussi. [...] Toute une série d’activités à l’intérieur du logis que ce contenant peut faciliter ou compliquer, qu’il faut par conséquent qu’il facilite. » (DE L’HABITAT AU LOGEMENT : THÈMES, PROCÉDÉS ET FORMES DANS LA POÉTIQUE ARCHITECTURALE DE ROLAND SIMOUNET)
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2.  Le logement social en Tunisie
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2.1. Logement rationnel en Tunisie : cas d’un immeuble à Menzeh 1 Pendant la période de reconstruction en Tunisie, les architectes ont été appelés à concevoir des logements sociaux afin de répondre à la crise du logement. Ils ont adopté des modèles rationnels de logement et ils ont essayé de les adapter au contexte environnemental et social des Tunisiens. Parmi ces réalisations on peut citer les immeubles qui se trouvent à El Menzah 1, et plus particulièrement celui que nous allons étudier. Cet immeuble «Le Zodiauqe» se trouve près du stade olympique d’El Menzah et comprend 32 appartements identiques..
26. Plan de situation de l’immeuble
27. Photographie de l’immeuble (Photo de l’auteur)
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Les fonctions Dans ce quartier, on trouve essentiellement des logements et rarement des commerces. Les immeubles voisins sont construits pendant la même période, et suivent les mêmes principes de rationalisation que notre cas d’étude. Sur l’avenue Habib Bouguiba et face à la rue Hedi Khfecha on trouve un espace public qui fait partie de la cité olympique d’El Menzeh
Les perspectives
Figure a : L’espace extérieur de l’immeuble est aménagé en jardin mais qui n’est pas bien entretenu. Cette voie droite (rue Hedi Khfecha) permet une bonne visiblité de l’avenue Habib Bourguiba
28. Planche schématique de l’auteur
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figure c: Le quartier comprend plusieurs immeubles au niveau de la rue Hedi Khfecha dont la plupart sont visibles de ce point.
Figure b : Les loggias du niveau inférieur sont fermées pour des questions de sécurité engendrant la discontinuité de la façade.
Figure d: Rue du jeune foyer qui donne sur rue Jbal Rsas. Les voies sont généralement droites et permettent une bonne visibilité
Figure e: De ce point, la vue est dégagée, on peut voir le jardin qui se trouve face à l’autre immeuble à une centaine de mètres. On remarque la présence importante de végétation au niveau des logements et de l’espace public. 29. Voisinage de l’immeuble d’El Menzeh 1Planche schématique de l’auteur (photos de l’auteur)
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Vue en perspective de l’immeuble
30. Configuration spatiale des appartements (schéma de l’auteur)
L’immeuble est orienté suivant l’axe nord-est et sud-ouest, ainsi, la façade principale est orientée sud-est. Les appartements couvrent une surface de 113 m² chacun. L’accès se fait par une loggia de 1,50 m de largeur. Cette galerie répresente un espace de transition entre l’entrée et la salle commune de l’appartement, elle rappelle même la skifa des maisons médinales traditonnelles, cet esapce de transition ne peut être associé exclusivement ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. il correspond à un entre-deux qui dessine un parcours d’entrée. La loggia permet aux occupants d’être en relation directe avec l’extérieur tout en restant dans leur espace intime et privé. Les espaces de vie, qui sont les plus occupés (salon et deux chambres) se trouvent du côté sud-est assurant un confort thermique et un bon apport de lumière naturelle. L’espace privé (chambres et SDB) se trouve isolé de l’espace commun (salle commune et cuisine) préservant l’intimité des occupants.
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31. Ambiance intérieure de l’immeuble (Planche schématique de l’auteur)
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La loggia avec son brise-soleil procure de l’ombre devant l’appartement et assure par la suite un confort thermique aux occupants. Le mur extérieur de la façade sud-est a une épaisseur de 0.5m qui se caractérise par une importante inertie permettant une bonne régulation thermique hiver comme été. Les ouvertures des chambres et de la salle commune ne sont pas exposées directement au soleil et par conséquent les chambres ne sont ensoleillées que pendant une courte période de la journée. Les cages d’escalier sont directement ouvertes sur l’extérieur, ce qui permet une circulation d’air et un ensoleillement importants. La ventialtion de cet espace refroidit les parois des appartements, ce qui rend l’espace intérieur plus frais. Cette conception est efficace pendant la période chaude de l’année mais présente des inconvénients pendant l’hiver. 32. Apport de lumière naturelle (planche schématique de l’auteur)
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Grâce à ses lamelles verticales, le garde-corps permet l’infiltration des rayons solaires du matin procurant une bonne qualité de lumière. Le brise soleil filtre les rayons solaires de midi afin d’atténuer l’effet de chaleur.
33. Loggia : Les différents moments de la journée - Immeuble à Menzeh 1 (planche schématique de l’auteur)
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34. Vue panoramique - Immeuble à Menzeh 1 (Photomontage de l’auteur)
La façade principale sobre à l’origine laisse exprimer les différentes intentions et les tendances des occupants. Les interventions sont opérées esentiellement au niveau de la loggia. Quelques uns ont mis des bacs à fleurs, d’autres ont fermé la loggia afin d’étendre l’espace intérieur de l’appartement en particulier la salle commune, ou l’ont exploitée en tant qu’espace de détente en installant des banquettes. On remarque également que la loggia est utilisé pour étendre le linge. 35. Les différents usages des loggias- Immeuble à Menzeh 1 (planche schématique de l’auteur)
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2.2. Cas d’un habitat spontané à Cité Ben Nasr A partir de la deuxième moitié du XXe siècle les architectes commencèrent à prendre en considération les modes de vie des occupants dans la conception des logements. Pour certains d’entre eux, l’habitat spontané fut une source d’inspiration pour les architectes en tant que le fruit d’une architecture intuitive et libre. En la matière, l’expérience de Roland Simounet mentionnée précédemment fait figure d’exemple. Cet architecte a eu l’idée de réaliser un relevé du bidonville algérois de Mahieddine pour élaborer une cité de relogement pour les habitants de la région. Il a accordé une grande importance à la relation de la maison et de son occupant et à l’observation de l’existant. En référence à son travail nous avons entrepris pour notre part d’analyser une maison de cette catégorie situéee à la cité Ben Nasr à la Manouba.
36. Situation de la maison (Image google maps)
37. Perspective sur la façade principale (Croquis de l’auteur)
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38. Vue depuis le patio (Photo de l’auteur)
39. Vue depuis le patio (Photo de l’auteur)
40. Plan RDC maison à cité Ben Nasr, MANOUBA
Au début la maison se composait d’un seul niveau. Après quelques années, les propriétaires ont procédé à une extension afin de répondre à l’augmentation des membres de la famille. Par la suite ils ont ajouté un autre niveau pour avoir des pièces supplémentaires. Avant l’extension, le patio était un espace découvert, exposé directement aux facteurs extérieurs. Mais après la construction du deuxième niveau, le patio est en partie couvert. Cet espace se trouve par la suite entre l’intérieur et l’extérieur avec la présence d’ouvertures seulement sur la façade principale (à l’ouest). Les trois autres limites extérieures sont des murs mitoyens sans aucune relation avec le voisinage: la maison n’est pas en relation directe avec l’extérieur 50
41. Les différents usages du patio - maison à cité Ben Nasr, MANOUBA (Planche schématique de l’auteur- croquis de l’auteur)
Avec ses ouvertures sur l’extérieur, le pseudo-patio n’appartient ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Néanmoins, cet espace accueille plusieurs fonctions et plusieurs activités qui dépendent de l’heure dans la journée et des conditions climatiques. Les occupants l’utilisent essentiellement pour se réunir, accueillir les visiteurs, prendre les repas et regarder la télévision.
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42. Plan 1er étage - Maison à cité Ben Nasr, Manouba
43. Vue du premier étage (Photo de l’auteur)
44. Vue de l’escalier (croquis de l’auteur)
L’aire de circulation du premier étage peut être considérée comme une extension du patio. Le vide assure la continuité entre les deux niveaux. On retrouve quelques fonctions comme la cuisine et le salon.
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45. Coupes et dispostifs de ventilation - maison à cité Ben Nasr, MANOUBA (Planche schématique de l’auteur)
Les propriétaires ont installé leurs propres dispositifs de ventilation : des moucharabiehs au premier étage et des fenêtres dans le volume supérieur de la maison. Ces dispositifs filtrent les rayons solaires et assurent l’aération et l’ensoleillement du vide (patio) et par la suite des autres pièces de la maison. Ainsi, ces dispositifs assurent le confort thermique, mais seulement pendant l’été et le printemps. En hiver les pièces manquent d’ensoleillement et avec le froid le patio devient inexploitable
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46. Apport de lumière naturelle - maison à cité Ben Nasr, MANOUBA (Planche schématique de l’auteur)
Avant l’extension, le patio s’ouvrait directement sur l’extérieur. Les pièces étaient aérées et ensoleillées. Mais le patio ne pouvait pas être occupé pendant les pluies ou les périodes chaudes de la journée. Après l’extension et l’ajout du volume supérieur, les pièces ne s’ouvrent plus directement sur l’extérieur mais plutôt sur le patio qui est en partie couvert. Il devient l’espace le plus important et le plus occupé de la maison puisqu’il est à la fois à l’abri du soleil et de la pluie. Le volume supérieur (cage d’escalier) et l’aire de circulation du premier étage, qui aurait pu être moins large, ne permettent pas à la lumière naturelle d’atteindre le niveau inférieur. L’extension a réduit l’apport de lumière naturelle et le taux d’échange d’air. Les pièces ne sont plus ensoleillées surtout pendant l’hiver ce qui peut créer des problèmes de santé. Et ceci parce que la possibilité d’extension n’a pas été prise en considération dès la conception. 54
47. Axonométrie (schéma de l’auteur)
48. Coupe-perspective
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2.3. Analyse d’une maison traditionnelle à la médina de Tunis : Dar Jallouli Les ethnologues ont montré que les sociétés anciennes vivaient en autosuffisance et disposaient librement de leurs espaces de vie. L’appropriation de l’espace est l’un des moteurs essentiels de la culture domestique, il permet le passage de la nécessité fondamentale d’un abri au plaisir de l‘habiter. L’exposition « architectures sans architectes » en 1964 a montré la « sérénité de l’architecture vernaculaire et a invité à la comparer à « l’indigence architecturale des pays industrialisés ». Cette architecture traduit une certaine vérité fonctionnelle et constructive et était considérée comme une source d’inspiration pour plusieurs modernes, comme Le Corbusier qui a repris le Mzab algérien. Nous avons choisi cette maison parce qu’elle est encore occupée et a gardé la même fonction , elle sert toujours de résidence pour la famille Jallouli. Cette maison a été construite en 1705 par le Bey Hussein Ben Ali. En 1760, suite à la guerre entre la Tunisie et l’Algérie, Tunis a rencontré des problèmes financiers. Dans ces conditions le Bey Ali II Bey a demandé l’aide de Mahmoud Jallouli et lui a octroyé cette maison en échange. Au début la maison était de niveau R+1, le deuxième niveau a été construit en 1795, il était destiné aux hôtes du propriétaire Mahmoud Jallouli.
49. Plan de situation
50. Entrée de «Dar Jallouli» depuis le Sabbat de la rue du riche (Photo de l’auteur)
56
51. Plan rez de chaussée
L’accès de cette maison se fait par la Driba. Après on parcourt la Skifa pour atteindre le patio autour duquel s’organisent les pièces de la maison. Les rezde-chaussée a été construit en pierre pour une bonne isolation thermique et en enduit de chaux pour assurer une bonne étanchéité. Le rez-de-chaussée comprend plusieurs chambres à «qbu»,comprenant deux « maqsuras ». La demeure comprend plusieurs escaliers, chacun menant à une partie de la maison. Actuellement, le premier étage et le deuxième étage sont habités. Le RDC est en cours de restauration.
52. Entrée de «Dar Jallouli» depuis le Sabbat de la rue du riche (Photo de l’auteur)
57
A l’entrée on trouve la « driba » qui est un espace de transition sombre et vaste(fig.n°1). On tourne à gauche pour monter l’escalier qui mène aux étages supérieurs où on trouve les habitations. Au premier niveau on trouve deux portes, la première, fermée, permet l’accès à l’habitation du premier étage et la deuxième s’ouvre sur l’escalier qui mène au deuxième niveau. 53. Le parcours d’un visiteur de l’entrée au premier étage (Planche schématique de l’auteur)
58
A mi-niveau de l'escalier, entre le premier et le deuxième étage, se trouve un palier de transition donnant l’accès à un autre escalier descendant vers une autre partie du premier niveau.
54. Le parcours d’un visiteur du premier étage au mi-niveau (Planche schématique de l’auteur)
59
Il m’a fallu passer par trois escaliers pour atteindre ce niveau. Un étranger non accompagné pourrait s’y perdre: une sorte de labyrinthe. Les escaliers sont de directions différentes. Au palier du deuxième étage on trouve deux portes menant respectivement vers la cuisine et l’habitation. L’ouverture qui se trouve en haut du palier permet l’ensoleillement de cet espace. La cuisine se trouve à gauche et à droite on trouve un espace de transition (hall de réception) permettant l’accès au salon et aux chambres. Cet espace cache la vue de l’espace intérieur. 55. Le parcours d’un visiteur du mi-niveau au deuxième étage et à la pièce principale (Planche schématique de l’auteur)
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Dans ce niveau, la configuration spatiale du RDC a été reprise, on remarque la présence d’un espace de transition jouant le rôle de « skifa », et le salon autour duquel s’articulent les autres pièces rappelle le patio. Quand on est au salon on peut voir les pièces qui l’entourent mais sans pouvoir observer l’intérieur grâce au contraste de lumière; la pièce centrale est plus ensoleillée et plus illuminée que les chambres. 56. Deuxième étage Maison tradtionnelle : Dar Jallouli (Planche schématique de l’auteur)
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57. Visibilité et apport de lumière naturelle (Planche schématique de l’auteur)
A l’entrée près de l’escalier on ne peut voir qu’une petite partie de la pièce commune grâce aux entrées décalées. On remarque la présence d’un mur épais empêchant la visibilité de l’intérieur de la chambre en face de l’entrée. Au salon, en haut, les ouvertures permettent la pénétration de la lumière et des rayons solaires des deux côtés est et ouest. 62
Pour descendre à la chambre en T au premier étage il fallait atteindre le mi-niveau et prendre un autre escalier de direction différente. La chambre à «qbu» sert d’espace de détente ou de rassemblement pour les occupants. 58. Le parcours d’un visiteur du deuxième étage à la chambre à qbu (chambre en T) au premier niveau (Planche schématique de l’auteur)
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Le premier niveau comprend une chambre à « qbu » qu’on appelle aussi chambre en T. Cette chambre s’ouvre directement sur le « darbuz » ou galerie, fermé par des fenêtres pour préserver l’intimité des occupants. Cette partie de la maison est appelée la maison des seigneurs. Dar Jallouli surplombe deux « sabbats », un se trouve dans la rue du riche au niveau de l’entrée et l’autre dans la rue des plaideurs. 59. Chambre en T et darbuz du deuxième étage (Planche schématique de l’auteur)
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2.4. Synthèse Dans l’immeuble d’El Menzah, les architectes ont employé un modèle rationnel de logement et l’ont adapté au contexte socio-culturel. Ils ont créé une loggia au niveau de l’entrée. Cet entre-deux représente un espace de transition, permettant le passage de l‘espace commun à l’appartement. Au niveau de la loggia, un brise-soleil en lamelles horizontales a été placé. Cet élément procure plus d’ombre et atténue l’effet de chaleur. Le garde-corps en lamelles permet l’infiltration des rayons solaires, essentiellement du matin. Le mur de la façade principale est construit en moellons. Les cages d’escaliers sont ouvertes et permettent la circulation de l’air. Tout cela assure un confort thermique. La loggia a subi plusieurs interventions, elle a permis aux occupants d’exprimer leurs besoins différents en l’adaptant selon l’usage. Dans le cas de la maison située à la cité Ben Nasr, on a relevé que les besoins des occupants changent et qu’on doit prévoir les possibilités de modification ou d’extension de l’habitation pour ne pas toucher à la qualité spatiale. Le pseudo-patio est un espace très important dans cette maison, c’est un espace de vie et de circulation, il accueille plusieurs activités quotidiennes. Il est l’espace le plus occupé de la maison et il est à la fois à l’abri du soleil et de la pluie. Les propriétaires de cette maison ont placé leurs propres dispositifs de ventilation comme les moucharabiehs et les fenêtres qui se trouvent dans le volume supérieur pour assurer le confort thermique. La maison médinale Dar Jallouli suit la même configuration dans ses espaces : un espace de transition menant à un patio ou un espace central autour duquel s’organisent les chambres. La présence des espaces de transition dans la maison est très importante, on les trouve à l’entrée et aux paliers après chaque escalier pour annoncer le début d’un autre espace. Dans cette maison, les propriétaires ont insisté sur la préservation de l’intimité, ce qui était assuré par les entrées décalées, les épaisseurs des murs, le contraste de lumière (le patio est plus lumineux que les chambres) et les fenêtres qui se trouvent au premier étage. L’habitation est divisée en plusieurs parties (maison des seigneurs, zone destinée aux domes-
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tiques…) et les propriétaires ont placé des escaliers partout dans la maison, chacun menant à une partie de la demeure. Ces escaliers ne suivent pas un seul tracé et créent un parcours labyrinthique. Ces différentes directions procurent une richesse spatiale contrairement au parcours systématique. En Tunisie les logements sont généralement construits en pierre, dans le cas de la maison médinale, ou en béton armé et briques suivant le système poteau-poutre dans le cas de l’immeuble et de l’habitat spontané à la cité Ben Nasr. Ces constructions sont éphémères et ne sont pas recyclables ; leurs matériaux de construction ne peuvent pas être réutilisés lors des démolitions. La pierre est un matériau rare et coûteux, le béton armé et la brique sont des matériaux énergivores, ils demandent beaucoup d’énergie pour leur production et augmentent les déchets du chantier. Egalement, ces techniques de construction limitent ou rendent difficile les possibilités de modifications et d’extensions de l’espace qui sont souvent nécessaires. Dans notre projet, nous allons prendre en considération ces possibilités et les rendre faciles et rapides. Nous allons donner une plus grande liberté de manipulation aux habitants pour adapter les logements à leurs besoins. Nous allons essayer d’atténuer les déchets de chantiers pour des raisons écologiques. Nous allons employer un matériau abondant, léger, facile à manœuvrer et améliorant les qualités de confort de l’espace (phonique/thermique) ainsi que les performances énergétiques. Pour répondre à tous ces critères nous allons opter pour des techniques de construction préfabriquée, alliant une rapidité d’exécution, un coût économique, un comportement écologique et des variantes d’extension. Pour la construction des logements sociaux, les concepteurs emploient des modèles prédéterminés comme le « L2 » qui couvre une surface de 45m², et cela a été très efficace et a facilité la conception et la réalisation des projets. Dans notre projet, le système modulaire sera la base afin d’assurer la rapidité de conception et de réalisation. Nous essaierons aussi de valoriser le terrain et de le densifier vu son coût élevé.
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Dans notre projet, le confort thermique sera un de nos objectifs fondamentaux, nous essaierons de le garantir avec plusieurs dispositifs. Nous allons créer des espaces de vie communs qui ne suivent pas une organisation systématique, rassemblant les différents occupants du projet et assurant une qualité spatiale riche et de bonnes conditions de vie communautaire tout en préservant leur vie privée.
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3. Projets de référence Dans cette partie nous avons choisi un projet qui propose une qualité spatiale intéressante. Un autre propose une solution de construction pertinente et accorde une liberté aux occupants. L’autre se base sur un système modulaire et offre une flexibilité des espaces. Le dernier projet favorise la sociabilité et la vie communautaire.
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3.1. «Dragon court village» par Eureka Studio Les logements de « Dragon court village » se trouvent à Aichi au Japon. Ils ont été conçus par Eureka en 2013. Ce « village » a été construit sur un site exposé aux catastrophes naturelles (inondations, séismes). Eureka cherche à établir une relation entre la vie communautaire et la vie solitaire tout en procurant un espace de vie confortable à ses occupants.
60. Dragon court village (© ookura hideki)
L’ensemble comprend neuf propriétés individuelles dont chacune possède deux places au parking. Au rez-de-chaussée on trouve des espaces fermés appelés annexes sur lesquels se posent les différentes entités. On trouve entre les habitations des plateformes qui peuvent être complétement couvertes ou en plein air, tout dépend de leurs emplacements. Ces espaces semi-extérieurs jouent le rôle de porche ou de patio servant comme espace de transition ou comme espace commun où les occupants peuvent se rencontrer et se réunir. Ces vides créés au rez-de-chaussée stimulent la circulation d’air frais et procurent de l’ombre en saison chaude.
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61. La stimulation de l’air (Schéma de l’auteur)
62. Dragon court village - porche (© ookura hideki)
63. Dragon court village - annexes (© ookura hideki)
Plateforme jouant le rôle d’un espace
«Annexe» dans laquelle se rencontrent
de transition: porche
les occupants de cet ensemble résidentiel
Les vides entre les entités créent une alternance d’ombre et de lumière procurant des espaces de vie à l’abri du soleil.
64. Dragon court village - circulation (© ookura hideki)
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65. Dragon court village - façade (©ookura hideki)
Les façades extérieures sont en planches de bois assurant la filtration de la lumière naturelle tout en gardant l’intimité des occupants. 66. Dragon court village - espace intermédiaire (©ookura hideki)
67. Dragon court village - terrasse (©ookura hideki)
Les habitations ont de petites terrasses qui s’ouvrent sur les vides intermédiares, la façade en face est généralement sans ouvetures afin de préserver l’ntimité des occupant;
68. Dragon court village - structure (©ookura hideki)
La trame en bois assure le maintien de ces habitations tout en procurant une liberté aux espaces.
69. Coupe perspective de «Dragon court village» (©Eureka Studio)
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3.2. Vijayawada Garden Estate Le projet est une “tour” (immeuble grande hauteur) résidentielle se situant à Vijayawada en Inde, conçue par PENDA pour « Pooja crafted homes » en 2015 et va être construite en 2016. Ce groupe d’architectes cherchent à innover les modèles conventionnels de logements en impliquant les futurs occupants dans l’aménagement de leur appartement. Dans une ère de production massive et de conformisme, ils cherchent à exploiter les techniques modernes de construction pour accorder un
70. Perspective (©penda)
minimum d’individualisme et de flexibilité pour les occupants de cette tour. Pour atteindre un certain niveau de flexibilité, les architectes ont conçu le projet en plusieurs parties ; la structure, les parois verticales et horizontales, l’infrastructure, les balcons et les plantes sont indépendants les uns des autres. Suivant un système modulaire la structure est le seul élément figé dans cette construction. La grille qui résulte de cette structure peut être complétée par la suite par des éléments préfabriqués que le propriétaire peut choisir à partir d’un catalogue. Ces éléments préfabriqués consistent en des murs intérieurs ou des façades ou des bacs à fleurs qu’on peut suspendre sur la structure. Un système de récupération des eaux pluviales est installé au toit et les réutilisent pour arroser les plantes. 71. Maquette (©penda)
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Première étape: Après avoir placé la structure les concepteurs appellent les futurs occupants pour choisir le traitement de leurs limites à partir d’un catalogue. Ils peuvent opter pour une paroi opaque, un mur à fenêtre, ou une baie vitrée.
Deuxième étape: Après avoir choisi les limites des façades, les occupants choisissent le traitement des balcons et l’emplacement des grilles.
Troisième étape: Les habitants choisissent ici l’emplacement des pots de fleurs suivant leurs besoins et leurs intentions.
Résultat final: La façade de l’immeuble est riche et exprime les différentes intentions des occupants.
«By choosing their own elements, we offer the homeowners a tool to become the designers of their individual apartment» a dit un des architectes de Penda
72. Système modulaire et traitement des façades (Photographies de Penda)
73
.
Un pare-soleil naturel
Les plantes vont s’appuyer sur les grilles des façades. La façade garnie en végétation représente une inter-
Une séparation visuelle
face entre l’intérieur et l’extérieur. Les plantes créent
de l’ombre et per-
mettent d’améliorer l’ambiance intérieure et procure un confort thermique. Procure de l’air frais
La tour comprend des couloirs ouverts permettant la circulation de l’air et offre une ventilation naturelle à tous les
Limite naturelle entre les appartements
appartements, ce qui réduit le nombre de climatiseurs
73. Rôle des plantes dans le projet (schémas et vues en 3D de Penda)
74
3.3. Alvenaria neighborhood, Lisbonne, portugal de Fala atelier Le projet du quartier Alvenaria a été conçu par le studio portugais, Fala atelier, dans le cadre de sa participation à un concours d’habitat social en Juin 2013. Les architectes voulaient trouver une nouvelle identité et faire revivre le quartier. Le projet offre une intervention capable de résoudre les différences socioéconomiques du site tout en créant un sens de communauté. Pour intervenir dans ce quartier, les architectes se sont inspirés de leur propre expérience au Nakagin Capsule Towen au Japon. Le concept se base sur des modules cubiques de 2.55 m définissant les superficies avec des variations multiples qui permettent des extensions et des modifications futures. A l’intérieur, chaque résident doit définir son propre micro-univers. La matérialisation du projet reposait sur une structure métallique préfabriquée. A l’extérieur, les zones blanches serviraient comme une plateforme pour des activités communautaires.
74. Perspective du quartier Alvenaria (www.falaatelier.com)
75
Pour créer une nouvelle identité au quartier, les architectes ont défini un module avec des variations et des multiplications qui permettent aux habitations une évolution de manière itérative. Par opposition à une solution statique, ce module de cube d’eau de 2,55 m définit les règles de base pour l’organisation de l’intérieur, tout en offrant la flexibilité nécessaire pour plusieurs typologies possibles. Chaque chambre répondrait directement aux souhaits des résidents et la capacité dynamique de mutation transformerait le quartier en une plate-forme mobile. Les balcons donnant sur la rue et les petits espaces de verdure donneraient de la couleur au paysage.
75. Un espace de rassemblement extérieur (www. falaatelier.com)
77. Une des typologies d’habitations (www.falaatelier.com)
76. L’utiliation des modules pour la conception des espaces intérieurs (www.falaatelier.com)
78. Les différentes typologies utilisées pour la conception de ces logements (www.falaatelier.com)
76
3.4. Community Area de Riken Yamamato Le “Community area” est un sujet de recherche de Riken Yamamato & Field Shop qui proposent une réflexion générale sur les communautés citadines et suburbaines. L’architecte avait la conviction que la famille nucléaire n’est plus l’unité sur laquelle se base les logements sociaux. Le système « une maison = une famille » a été créé lors de la première guerre mondiale en Europe. Chaque maison abrite une seule famille mais avec la densité importante des villes, ceci était devenu impossible pour quelques personnes de la classe ouvrière qui ont dû partager le même logement avec des étrangers.
79. Axonométrie de Community Area (Riken Yamamoto & Field Shop)
Il exprime le besoin urgent d’un système alternatif remplaçant cette réflexion. Il plaide pour un environnement qui favorise la diversité des modes de vie, de la composition des ménages et des fonctions. Il a intégré dans sa conception tout genre de fonctions à petite échelle comme des boutiques, des restaurants, des bureaux, une garderie et des salons communs. Tous ces espaces sont empilés et 77
offrent une grande variété d’espaces clos et ouverts et une flexibilité d’utilisation. La vie des occupants sera plus tournée vers l’extérieur, pas en tant que partie d’une famille nucléaire mais plutôt d’une communauté plus grande et plus riche par sa diversité.
81. Maquette (http://koreisha.nl)
80. Schéma explicatif de Community Area (Riken Yamamoto & Field Shop)
82. Perspective de Community Area(Takeru Kamoi, via Riken Yamamoto & Field Shop)
83. Schéma explicatif de Community Area (Riken Yamamoto & Field Shop)
78
4. Projet d’application
79
4.1. Analyse du site
Bizerte Kalaat Andalous
Méditerranée
Raoued Sidi Thabet
Soukra
Mnihla
Ariana ville
Manouba Tadhamon
Tunis
Plan de la ville Ariana (schéma de l’auteur) La ville se trouve à la périphérie nord de Tunis, la capitale. Cette ville a subi plusieures séries d’extensions, compte 97 687 habitants (en 2004) et couvre 18 000 hectares Ariana ville est la partie la plus ancienne, elle comprend la médina et les premières tentatives d’urbanisation.
84. Mosquée Sidi Amar (Photo de l’auteur)
85. Ruelle (Photo de l’auteur)
80
La situation du terrain: Ariana ville
3
4
Ariana ville
Médina
1 2
Axes
Situation du terrain
L’ancienne ville est diviseé par plusieurs grands axes: l’avenue Tayeb Mhiri(1), l’avenue Habib Bourguiba (2), l’avenue Mohamed Salah Belhaj (3) et l’avenue Mustapha Hjaiej (4) Le terrain se trouve au croisement de l’avenue Mustapha Hjaiej et de l’avenue Mohamed Salah Belhaj, et se trouve à proximité de la médina de Ariana.
86. Photo du terrain (Photo de l’auteur)
87. Voisinage du terrain (Photo de l’auteur)
81
88. Cité résidentielle voisine (Photo de l’auteur)
Cité résidentielle construite vers les années 1970 par la SNIT. Les immeubles sont de niveau R+4 et les façades sont simples et épurées.
Menzeh
Cimetière
Terrain
90. Voisinage du terrain (Photo de l’auteur)
89. Accessibilité (schéma de l’auteur) Le terrain est accessible des quatre cotés (des voiries ) Il se trouve à proximité du cimétière Sidi Jbeli Mosquée
Cité résidentielle
La médina
91. Voisinage du terrain (Schéma de l’auteur)
92. Aperçu du terrain (photo de l’auteur)
82
le terrain se trouve sur le croisement des deux avenues (av.Mohamed Salah Belhaj et av. Mustapha L’avenue Mohamed Salah Belhaj est caractérisée par une activité commerciale importante
Hjaiej) liant l’ancien tissu et la nouvelle ville (menzeh+ariana jdida )
Avenue Mustapha Hjaiej menant au noeud
Terminus taxi collectif
Cette activité provoque un dynamisme et un bruit importants
Constructions de fonction résidentielle de niveau R+1: Le RDC est destiné au
com-
merce
Avenue Mohamed Salah Belhaj: activité commerciale au RDC et résidentielle aux étages
Villas de niveau R+2 avec balcons aux étages
le cimetière sidi Jbeli
Le terrain se trouve à proximité du cimetière de Ariana : cimetière Sidi Jbeli qui se trouve sur une colline.
93. Vues séquentielles (Schéma de l’auteur)
83
Résidentielle
Lieu de culte
Administrative L’activité commerciale est très importante surtout
Commerciale
Educative
Services
RDC commercial + étages résidentiels
au niveau de l’ancien tissu de la ville comme elle se trouve tout au long de l’av. Mohamed Salah Belhaj et la fonction résidentielle domine le nouveau tissu
94. Planche fonctionnelle (Schéma de l’auteur)
Le terrain est utilisé comme parking, arrêt de taxis et de camions de déménagement.
Présence de garages de mécanique
Constructions de fonction résidentielle de niveau : R+2
Le RDC est destiné au commerce
Cité résidentielle dominant le paysage, : Présence importante de logements.
95. Vues séquentielles (Schéma de l’auteur)
84
85
Je peux tout voir d’ici, même la mosquée Sidi Ammar, et la plupart des constructions sont de niveaux R+2
Ces habitants ont créé des espaces verts
On ne trouve plus où parquer nos voitures, les ateliers des mécaniciens occupent tout l’espace!
Séquence 1
Avenue Mustapha Hjaiej
Ce terrain est occupé par des voitures, les camions de transport et les taxis collectifs.
Ces arbres marquent la limite entre la rue et la cité résidentielle.
Séquence 2
98. Coupe A-A Séquence 2 (schéma de l’auteur)
Ah! S’il y avait un peu de verdure dans ce quartier!
97. Coupe A-A séquence1
Je me demande si les habitants de ce quartier se plaignent du bruit
96. Coupe A-A (ouest)
86
100. Coupe B-B Séquence 3 (schéma de l’auteur)
J’aimerais bien me déplacer sans craindre d’être heurté par un véhicule
99. Coupe B-B (est)
D’ici je peux voir la colline du cimetère Sidi Jbeli
rue .
Séquence 3
rue
On ne trouve plus où marcher, les voitures sont partout, même sur les trottoirs.
87
102. Coupe C-C Séquence 4 ( schéma de l’auteur)
Ici il y a un peu d’ombre, on peut s’y abriter pour avoir un peu de fraicheur
101. Coupe C-C (sud)
Séquence 4
4.2. Esquisse du projet Placer des rues intérieures (passerelles) traversant le terrain afin d’ancrer le projet dans le tissu urbain; il ne sera pas un ensemble indépendant de son voisinage Le choix d’une trame orientée sud-est et nord-ouest pour avoir plus d’ouvertures sur le côté sud-est Le choix d’un système modulaire Utiliser des techniques de construction préfabriquées et des matériaux légers et démontables ( par expl :placo-plâtre) Essayer de valoriser le terrain Créer des espaces intermédiares semi-extérieurs pour encourager le rassemblement et la rencontre des occupants Créer un programme riche et polyvalent: bibliothèque, café ... Donner une flexibilité aux espaces Donner aux occupants la liberté de choisir la nature de leur limites
103. Plan schématique
104. Le projet dans le site
105. Vue axonométrique du projet
88
106. Vue en perspective du projet (schéma de l’auteur)
107. Vue en perspective du projet (schéma de l’auteur)
108. Vue en perspective du projet depuis la passerelle (schéma de l’auteur)
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Conclusion générale L’architecture a pour objectif de répondre aux intentions spatiales de l’occupant, elle est une réponse directe et concrète aux exigences et aspirations de l’homme, elle reflète ses besoins et ses attitudes. L’espace conçu peut être considéré comme une extension du corps et de l’esprit humain, les projetant dans une autre dimension: l’espace architectural ou urbain. Dans ce projet, grâce aux études effectuées, nous avons essayé de trouver une réponse architecturale répondant à nos intentions spatiales. Nous avons fait l’analyse de trois modèles d’habitations tunisiens (immeuble rationnel, maison médinale, habitat spontané) afin de mieux comprendre les besoins des occupants et de trouver une solution architecturale pertinente. Dans ce travail nous avons évoqué le besoin d’un espace flexible, nous avons pris en considération l’évolution des besoins des occupants qui dépendent du climat, du nombre des occupants, des activités ou du niveau de vie. L’habitat social que nous avons conçu procure aux occupants un degré de liberté d’intervention par le biais de matériaux légers et préfabriqués diminuant les déchets de chantiers. Dans ce projet, nous avons essayé de garantir un confort thermique et d’améliorer les performances énergétiques des espaces. Nous avons essayé de créer des conditions spatiales garantissant une bonne qualité de vie communautaire.
90
Bibliographie http://www.webmanagercenter.com/
http://perspective.usherbrooke.ca/
http://promoteur-tunisien.com/ http://www.marseille-citeradieuse.org/ http://lagrette.free.fr/ http://projets-architecte-urbanisme.fr/ http://lamachineahabiter.com/ http://utopies.skynetblogs.be/ http://www.larousse.fr www.universalis.fr www.mikulas.ch (L’actualité du rationalisme conférence d’Alberto Sartoris EPFL, 6 novembre 1985) https://libraryarchitecture.wikispaces.com HISTOIRE DES ARTS (œuvre n° 4/5 en histoire-géographie, M. Prévost) utopiadystopiawwi.wordpress.com www.designventurer.com www.cotemaison.fr MY ARCHITECTURAL MOLESKINE®: GERRIT RIETVELD: SCHRÖDER HOUSE - architecturalmoleskine. blogspot.comwhc.unesco.org artplastoc.blogspot.co http://www.union-habitat.org/ www.cairn.info : vendredi 11 septembre 2009, par AITEC par Anne Querrien R. Pommer, « Le spectacle des Siedlungen de Weimar » in Années 20, Centre Canadien d’Architecture, Lieu, 19xx, pp. 282-283 Cité par B. Marchand «Théorie de l’architecture III », EPFL ENAC- IA -LTH2, Mai 2005. « Controverses autour de l’axe héliothermique : l’apport de la simulation physique à l’analyse des théories urbaines » par Amina Harzallah, Daniel Siret, Eric Monin et Julien Bouyer E. May, “La politique de l’habitation à Francfort sur-le-Main” L’Architecte, janvier 1930, p. 11 EPFL (école polytechnique fédérale de Lausanne) Cours de Théorie de l’architecture III du Professeur Bruno Marchand EPFL Laboratoire de théorie et d’histoire II Bruno Marchand UTOPIES ET AVANT-GARDES article : HISTOIRE DES UTOPIES ET DES AVANT-GARDES EN ARCHITECTURE ET URBANISME DE 1770 À 1970: RÉALITÉS ET IMPOSTURES : http://utopies.skynetblogs.be/tag/ cite+radieuse De l’habitat au logement : Thèmes, procédés et formes dans la poétique architecturale de Roland Simounet) http://www.designboom.com/ http://www.archdaily.com/ http://www.dezeen.com/ http://www.home-of-penda.com/ http://www.falaatelier.com/ http://koreisha.nl) Architectue D’ajourd’hui N°20 : Tunisie architecture et modernité de Daniel Pinson
91
Annexes Les lois de la promotion immobilière : LOI N° 90-17 DU 26 FÉVRIER 1990 PORTANT SUR LA REFONTE DE LA LÉGISLATION RELATIVE À LA PROMOTION IMMOBILIÈRE •
Art 9 : La vente d’un immeuble dans le cadre d’un projet immobilier avant
sa réalisation, ne peut être effectuée que par un promoteur immobilier tel que défini dans l’article premier de la présente loi, une promesse de vente fixera les droits et obligations des parties. •
Art. 10 : La promesse de vente doit comporter l’origine de la propriété du
terrain, le N° du titre foncier, s’il y a lieu et la date de décision d’approbation du lotissement pour les terrains à aménager ou la date et le N° de l’arrêté autorisant la construction en ce qui concerne la vente d’immeubles à construire. •
Art. 11 : La promesse de vente doit également préciser :
a.
La description du bien promis à la vente
b.
Le prix et les modalités de paiement.
c.
Le délai de livraison
d.
La formule de révision du prix
e.
Les pénalités de retard.
f.
La Garantie de bonne exécution des travaux.
Les modes de calcul des pénalités de retard et les conditions dans lesquelles la formule de révision du prix peut intervenir seront fixés dans le cahier des charges générales de la promotion immobilière prévu à l’article 25 de la présente loi •
Art. 12 : Le promoteur ne peut exiger ni accepter aucun versement, aucun
dépot, aucune souscription, aucun effet de commerce, avant la signature de la promesse de vente dans les conditions prévues à l’article 10 de la présente loi. Toutefois et uniquement après signature de la promesse de vente, des avances peuvent être consenties par l’acquéreur et doivent dans ce cas donner lieu à la délivrance d’une caution bancaire par le promoteur immobilier en faveur de l’acquéreur dans les conditions prévues par le cahier des charges. •
Art. 13 : Au cas ou deux échances successives du paiement du prix de la
chose promise à la vente telles que définies dans l’acte de promesse de vente,
92
ne sont pas respectées par l’acquéreur, le promoteur immobilier peut considérer le contrat comme nul à condition qu’une mise en demeure par voie d’huissier notaire soit restée infructueuse pendant une période de deux mois. •
Art. 14 : Préalablement à la délivrance de l’immeuble promis à la vente,
dans les délais prévus par la promesse de vente, le promoteur immobilier doit signifier à l’acquéreur copie du procès verbal de recolement et du permis d’occuper dressés par les services municipaux ou tout autre corps habilité à délivrer ces documents, du certificat de conformité et de bonne exécution des travaux, établi par l’architecte ou le bureau d’études ou le bureau de contrôle chargé du suivi du projet. •
Art. 15 : Le transfert de propriété a lieu à la date du parfait paiement du
prix définitif de l’immeuble promis à la vente. Le contrat de vente définitif doit être établi dans un délai maximum d’un mois à partir de cette date. Source : Journal Officiel de la République Tunisienne du 06 Mars 1990
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Table des figures
1. Photo de couverture- photographie de l’auteur 1. La cité-jardin Letchworth en Angleterre (www.letchworth.com.) 13 2. Grand ensemble Britz - Hufeisensiedlung (forme de fer à cheval) de Bruno Taut © Deutsche Wohnen AG 15 3. Maison Schröder architecturalmoleskine.blogspot.com 18 4. La maison Schroder et ses parois amovibles (architecturalmoleskine.blogspot.com) 19 6. Les maisons en rangées (architetturainsostenibile.wordpress.com) 20 5. Schéma de l’auteur 20 7. Planche analytique de l’auteur 21 8. Vue aérienne du règlement Westhausen. Source: Institut pour l'histoire urbaine de Francfort (http://www.kultur-frankfurt.de) 22 9. Evolution de la forme urbaine présentée par Ernst May -Théorie de l’architecture III Professeur Bruno Marchand 23 10. Les maisons zig-zag d’Ernst May à Francfort 1926 © friendsofsdarch 24 12. La cuisine de Francfort de Margarete Schütte-Lihotzky avec son aménagement et ses éléments encastrés 26 13. Ferdinand Kramer, logement minimum à la Siedlung Praunheim (quartier à Francfort-surle-main), aménagement du séjour-chambre à coucher, lits en position de nuit et de jour ( EPFL Laboratoire de théorie et d’histoire II Bruno Marchand,) 26 11. L’évolution de « Wohnküche » en « cuisine laboratoire » 26 14. Cité radieuse (letreizeblog.wordpress.com) 27 15. Rue intérieure(ombres-et-sentiments.forumactif.com) 27 17. Les typologies de la cité radieuse (Planche analytique de l’auteur- schémas de l’auteur photos: trottineur.canalblog.com) 29 16. Schéma de l’auteur 29 18. Les typologies de la cité radieuse (Planche analytique de l’auteur- schémas de l’auteur-photos: artplastoc.blogspot.com) 30 19. Planche schématique de l’auteur 31 20. Planche schématique de l’auteur 32 21. CIAM 9, Grille du Groupe CIAM Alger, croquis FLC R2-12/141-1 , 1954 (De l’habitat au logement : Thèmes, procédés et formes dans la poétique architecturale de Roland Simounet) 34 22. - Le centre du village de Gourna (whc.unesco.org) 36 23. Malqaf : dispositif de ventilation développé par Hassan Fathy (www.webpages.uidaho.edu) 36 24. Immeuble Nemausus (www.jeannouvel.com) 37 25. Immeuble Nemausus (ensanancy.typepad.com) 37 27. Photographie de l’immeuble (Photo de l’auteur) 40 26. Plan de situation de l’immeuble 40 28. Planche schématique de l’auteur 41 29. Voisinage de l’immeuble d’El Menzeh 1Planche schématique de l’auteur (photos de l’auteur) 42 30. Configuration spatiale des appartements (schéma de l’auteur) 43 31. Ambiance intérieure de l’immeuble (Planche schématique de l’auteur) 44 32. Apport de lumière naturelle (planche schématique de l’auteur) 45 33. Loggia : Les différents moments de la journée - Immeuble à Menzeh 1 (planche schématique de l’auteur) 46 34. Vue panoramique - Immeuble à Menzeh 1 (Photomontage de l’auteur) 47 35. Les différents usages des loggias- Immeuble à Menzeh 1 (planche schématique de l’auteur) 48 36. Situation de la maison (Image google maps) 49 37. Perspective sur la façade principale (Croquis de l’auteur) 49 38. Vue depuis le patio (Photo de l’auteur) 50 40. Plan RDC maison à cité Ben Nasr, MANOUBA 50 39. Vue depuis le patio (Photo de l’auteur) 50 41. Les différents usages du patio - maison à cité Ben Nasr, MANOUBA (Planche schématique de l’auteur- croquis de l’auteur) 51 42. Plan 1er étage - Maison à cité Ben Nasr, Manouba 52
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43. Vue du premier étage (Photo de l’auteur) 52 44. Vue de l’escalier (croquis de l’auteur) 52 45. Coupes et dispostifs de ventilation - maison à cité Ben Nasr, MANOUBA (Planche schématique de l’auteur) 53 46. Apport de lumière naturelle - maison à cité Ben Nasr, MANOUBA (Planche schématique de l’auteur) 54 47. Axonométrie (schéma de l’auteur) 55 48. Coupe-perspective (schéma de l’auteur) 55 49. Plan de situation 56 50. Entrée de «Dar Jallouli» depuis le Sabbat de la rue du riche (Photo de l’auteur) 56 51. Plan rez de chaussée 57 52. Entrée de «Dar Jallouli» depuis le Sabbat de la rue du riche (Photo de l’auteur) 57 53. Le parcours d’un visiteur de l’entrée au premier étage (Planche schématique de l’auteur) 58 54. Le parcours d’un visiteur du premier étage au mi-niveau (Planche schématique de l’auteur) 59 55. Le parcours d’un visiteur du mi-niveau au deuxième étage et à la pièce principale (Planche schématique de l’auteur) 60 56. Deuxième étage Maison tradtionnelle : Dar Jallouli (Planche schématique de l’auteur) 61 57. Visibilité et apport de lumière naturelle (Planche schématique de l’auteur) 62 58. Le parcours d’un visiteur du deuxième étage à la chambre à qbu (chambre en T) au premier niveau (Planche schématique de l’auteur) 63 59. Chambre en T et darbuz du deuxième étage (Planche schématique de l’auteur) 64 60. Dragon court village (© ookura hideki) 69 61. La stimulation de l’air (Schéma de l’auteur) 70 62. Dragon court village - porche (© ookura hideki) 70 64. Dragon court village - circulation (© ookura hideki) 70 63. Dragon court village - annexes (© ookura hideki) 70 65. Dragon court village - façade (©ookura hideki) 71 67. Dragon court village - terrasse (©ookura hideki) 71 69. Coupe perspective de «Dragon court village» (©Eureka Studio) 71 66. Dragon court village - espace intermédiaire (©ookura hideki) 71 68. Dragon court village - structure (©ookura hideki) 71 71. Maquette (©penda) 72 70. Perspective (©penda) 72 72. Système modulaire et traitement des façades (Photographies de Penda) 73 73. Rôle des plantes dans le projet (schémas et vues en 3D de Penda) 74 74. Perspective du quartier Alvenaria (www.falaatelier.com) 75 75. Un espace de rassemblement extérieur (www.falaatelier.com) 76 77. Une des typologies d’habitations (www.falaatelier.com) 76 76. L’utiliation des modules pour la conception des espaces intérieurs (www.falaatelier.com) 76 78. Les différentes typologies utilisées pour la conception de ces logements (www.falaatelier. com) 76 79. Axonométrie de Community Area (Riken Yamamoto & Field Shop) 77 81. Maquette (http://koreisha.nl) 78 82. Perspective de Community Area(Takeru Kamoi, via Riken Yamamoto & Field Shop) 78 80. Schéma explicatif de Community Area (Riken Yamamoto & Field Shop) 78 83. Schéma explicatif de Community Area (Riken Yamamoto & Field Shop) 78 84. Mosquée Sidi Amar (Photo de l’auteur) 80 85. Ruelle (Photo de l’auteur) 80 86. Photo du terrain (Photo de l’auteur) 81 87. Voisinage du terrain (Photo de l’auteur) 81 88. Cité résidentielle voisine (Photo de l’auteur) 82 90. Voisinage du terrain (Photo de l’auteur) 82 92. Aperçu du terrain (photo de l’auteur) 89. Accessibilité (schéma de l’auteur) 91. Voisinage du terrain (Schéma de l’auteur) 93. Vues séquentielles (Schéma de l’auteur) 94. Planche fonctionnelle (Schéma de l’auteur)
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95. Vues séquentielles (Schéma de l’auteur) 96. Coupe A-A (ouest) 97. Coupe A-A séquence1 98. Coupe A-A Séquence 2 (schéma de l’auteur) 99. Coupe B-B (est) 100. Coupe B-B Séquence 3 (schéma de l’auteur) 101. Coupe C-C (sud) 102. Coupe C-C Séquence 4 ( schéma de l’auteur) 104. Le projet dans le site 105. Vue axonométrique du projet 103. Plan schématique 108. Vue en perspective du projet depuis la passerelle (schéma de l’auteur) 106. Vue en perspective du projet (schéma de l’auteur) 107. Vue en perspective du projet (schéma de l’auteur)
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