CLER INFOS RÉSEAU POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
Une feuille de route pour la prochaine décennie
Les Parcs naturels régionaux sur la voie de l’autonomie énergétique
Qu’elle est verte, ma vallée de Kaysersberg !
30 ans d’action pour la transition
#100
MAI-JUIN 2014
EDITO
Une feuille de route pour la prochaine décennie
Sommaire 2 édito 3-12 Dossier : 30 ans d’action pour la transition 14 Tribune 15-16 Actualités 17 Collectivités 18 vie du réseau 20 Agenda + Chiffres clés
Didier Lenoir, président d’honneur du CLER
© G.Maciel/CLER
CLER Infos, bimestriel édité par le CLER 2, rue Jules Ferry - Bât. B 93100 Montreuil info@cler.org www.cler.org
L
a fin de la crise pétrolière, survenue un an après la création du CLER, sonnait le glas des politiques nationales des EnR et de maîtrise de l’énergie qui l’avaient vu naître. Une petite minorité de collectivités, d’administrations, d’entreprises et d’intervenants passionnés poursuivit dans cette voie. Le CLER sut alors nouer avec eux des relations confiantes, sauvegarder ainsi une partie des acquis précédents et permettre quelques progrès en s’inspirant d’exemples européens. Au début de ce siècle, la création des Espaces Info Energie, la bonne réalisation du vaste programme européen PREDAC, piloté par le CLER, et la signature du Manifeste contre la précarité énergétique avec la Fondation Abbé Pierre, marquent la réussite de nos initiatives, obtenue grâce aux échanges permanents entre nos membres, à une participation constante du CA et au travail acharné d’une équipe en croissance rapide. Depuis lors, constamment invités à siéger aux débats sur l’énergie et l’environnement, nous avons dû fournir un effort continu de synthèse pour traduire au niveau national les propositions politiques issues de l’expérience locale de nos partenaires et de nos membres. Cela nous conduisit à mettre en valeur la notion d’organisation territoriale de l’énergie permettant une liaison organique entre urbain et rural, ce qui implique de délimiter des territoires dotés de compétences étendues, capables de s’administrer en s’appuyant sur la participation active des citoyens. Ces propositions, bien isolées lors du Grenelle, se retrouvent aujourd’hui au centre des débats sur la transition énergétique et sur la décentralisation. Il nous reste à faire entendre aux girondins de toutes sortes que notre avenir sur la planète dépendra, pour l’essentiel, du comportement de citoyens actifs, au sein d’une démocratie participative fondée sur la confiance et l’initiative. Voilà bien une feuille de route pour la prochaine décennie !
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Directeur de la publication : Raphaël Claustre Rédacteur en chef : Guillaume Maciel Gestion du dossier thématique : Christel Leca Ont participé à ce numéro : Jean-Louis Bal, Liliane Battais, Radhia Berdaoui, Fèriel Bissekri, Anne Bringault, Arnaud Brunel, Sandrine Buresi, Madeleine Charru, Raphaël Claustre, Serge Defaye, Sébastien Denis, Franck Dimitropoulos, Daniel Fauré, Anne-Julie Forestier, Daniele Franco, Bruno Gaiddon, Marc Jedlicza, Marie-Laure Lamy, Bertrand Lapostolet, Christel Leca, Bruno Lechevin, Bernard Lemoult, Didier Lenoir, Richard Loyen, Guillaume Maciel, Michel Maya, Marie Moisan, Emmanuelle Porcher, Emmanuel Poussard, Yannick Régnier, Anne-Claire Roturier, Gérard Savatier, Joël Vormus, Pierre Weick, Bouchra Zeroual. Création & réalisation graphique : Audrey Elbaz Imprimé sur papier recyclé avec des encres végétales Photo de couverture : © kerstiny - Fotolia.com et © la source de l’info - Fotolia.com N° ISSN : 1291-3065. Publié avec le soutien de l’ADEME et du MEDDE Le contenu de CLER Infos ne représente pas nécessairement l’opinion de l’ADEME et/ou du MEDDE
© G.Maciel/CLER
DOSSIER
30 ans d’action pour la transition Le CLER a 30 ans ! Cet anniversaire coïncidant avec le 100ème numéro de CLER Infos, nous avons décidé de retracer dans cette édition spéciale les éléments les plus marquants de l’histoire de notre réseau : ses combats, ses réussites, les espoirs - les désespoirs aussi ? - suscités par 30 ans d’actions au service de la transition énergétique. Cette histoire mouvementée, qui suit de près les aléas, les flux et reflux, les avancées et les reculs des politiques énergétiques, c’est aussi et avant tout celles des acteurs de terrain. Ces femmes et ces hommes qui depuis trois décennies, inlassablement, avec enthousiasme et ténacité, portent et incarnent le changement dans les territoires, partout en France. C’est donc aux acteurs d’hier et d’au-
jourd’hui, qui ont contribué et contribueront à bâtir le CLER et la transition, que nous avons donné la parole, leurs témoignages éclairant notre présent et esquissant ce que pourraient être les 30 prochaines années. Et parce qu’il est vivement recommandé de rêver pour continuer à avancer, à créer d’autres possibles, ce numéro revient sur le passé tout en s’autorisant des incursions dans l’avenir. Un futur que nous imaginons résolument positif, marqué par l’avénement effectif du changement de paradigme énergétique. 30 ans, c’est aussi l’épanouissement, l’accomplissement : tout le bien qu’il nous reste à souhaiter à notre réseau comme à la transition énergétique ! Bon anniversaire et bonne lecture à toutes et tous ! 3
DOSSIER
Se regouper pour échanger Liliane Battais, directrice du CLER de 1988 à 1998
1984
Une période féconde Daniel Fauré, premier président du CLER 15 novembre, le CLER, Comité de liaison Énergies renouvelables, est créé après une année de rencontres entre des associations œuvrant localement pour le développement des énergies renouvelables. « Je suis très attaché aux cultures locales », raconte Daniel Fauré. « Nous étions quelques associations régionales à trouver que nos échelles étaient peu prises en compte au niveau national. Alors nous avons décidé de regrouper nos efforts et avons installé notre siège à Lyon, chez Rhonalpénergies qui a bien voulu nous accueillir. Parmi nos premiers objectifs, la création d’un annuaire du solaire et l’organisation de la promotion de cette énergie, en lien avec l’AFME, ancien nom de l’ADEME, avec qui nous avons rapidement très efficacement travaillé, sous l’impulsion de son président de l’époque, Michel Rolland. C’était une période très féconde. »
En tant que présidente du CEDER, j’ai participé aux toutes premières réunions du CLER, à Lyon au début des années 80. Constatant que nous travaillions tous dans notre coin, nous avons décidé de nous regrouper pour échanger, éviter les contre-références et organiser un lobbying. Nous voulions aussi promouvoir les succès. Nous avons réalisé une étude sur les pratiques des autres pays européens en matière d’énergies renouvelables qui a permis d’élargir notre réseau et accessoirement de créer le premier poste que j’ai occupé, rapidement rejointe par notre premier objecteur de conscience, Christophe Bourgeois. Notre premier gros coup a été la diffusion d’un document confidentiel du GEM Energie* expliquant que la France devait poursuivre son effort nucléaire et amortir ses investissements dans ce domaine, améliorer son image en faisant un peu de renouvelables mais à coût très marginal. L’administration nous a dit que le document ne devait pas être diffusé aux députés européens... alors nous avons organisé une conférence de presse à Bruxelles ! Cela a conduit à la création d’un inter-groupe de soutien aux EnR au Parlement européen. Nous avons ensuite beaucoup travaillé avec le Préfet Claudius Brosse, chargé de redéfinir la politique énergétique. Au début il se moquait des EnR. Nous avons organisé un programme de visites France entière pour lui montrer des réalisations et lui permettre de rencontrer les entreprises et organismes de développement : il a été très surpris. Son rapport sur les EnR de 92 a conduit au premier Plan Bois énergie et à des actions sur le solaire. Nous l’avons si bien convaincu qu’il a contribué à créer le syndicat des EnR en 93.
* Groupement d’Étude et de Mobilisation», groupes de «spécialistes» au sein des ministères.
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1989
Les premiers permanents du CLER Serge Defaye, CIBE En septembre de cette année-là, le CLER a décidé de monter en puissance en se dotant de permanents, dans un contexte particulièrement difficile, entre restructuration d’une AFME (future ADEME) qui licenciait 200 personnes et contre-choc pétrolier. L’équipe d’alors ne comptait qu’une déléguée générale, Liliane Battais, qui travaillait depuis son studio, en compagnie d’un objecteur de conscience. Le voyage d’étude que nous avons organisé en Autriche (Basse-Autriche, Styrie) en 1992 a ouvert beaucoup de champs en France sur l’approche territoriale de l’énergie, les coopératives, les réseaux de chaleur, y compris en milieu rural. Et à partir de cette même année, nous avons pu travailler plus efficacement avec l’AFME et la Commission européenne. Il y a des militants professionnels ; nous avons choisi d’être des professionnels militants !
DOSSIER
1993 Déjà la précarité Franck Dimitropoulos, directeur de BCE, a effectué une recherche sur l’histoire de cette notion, très récente. Dès février 1989, le CLER propose un programme nommé « L’insertion par des activités liées au chauffage et à l’amélioration des logements : bilan de l’aide au chauffage, diagnostics énergétiques et créations d’activités sur le logement et les espaces boisés ». On ne parlait pas encore de lutte contre la précarité énergétique. « Dans les années 1980, avec la mise en place des dispositifs sociaux, comme le RMI, on en était aux balbutiements de la prise en compte des difficultés des ménages à se chauffer. Avec la signature des conventions EDF pour aider les familles à payer leur facture, on s’est rendu compte avec inquiétude de l’ampleur de ces difficultés. C’est ainsi qu’en Bretagne, comme en témoigne ce document du CLER, on cherchait à remplacer le chauffage électrique, trop cher, par du chauffage au bois. Les acteurs se sont ensuite multipliés pour mener ce que l’on a appelé, dans la décennie suivante, la lutte contre l’exclusion par la maîtrise de l’énergie. »
1991
Création de l’ADEME
1992
© Kim Depret
Sommet de la Terre à Rio Cette même année, le CLER crée le réseau Inforse, de promotion de la transition énergétique au niveau européen.
Etoffer la culture commune des acteurs de l’énergie Sébastien Denis, fondateur et directeur d’eQuiNeo, membre du Conseil d’administration du CLER depuis 2007 et secrétaire du bureau. A son assemblée générale du 25 septembre 1992, le CLER ouvre l’adhésion aux entreprises en créant un collège qui leur est dédié. Elles sont aujourd’hui 65 à y participer. « Depuis sa création, le CLER joue un rôle important de sensibilisation des décideurs locaux et nationaux quant aux enjeux de la transition énergétique. Au fil du temps, les volets socioéconomiques de cette transition ont amené le CLER a renforcer son expertise et ses collaborations. Cela s’est traduit d’une part par une étude plus approfondie de ces sujets par l’association et d’autre part par un intérêt accru des entreprises aux actions du CLER jusqu’à voir le collège entreprise se créer et se développer fortement. Nous avons ainsi le plaisir d’accueillir des entreprises de toutes tailles et notamment assez petites, celles qui font la transition au plus près de l’usager. La diversité des acteurs au sein du CLER (associations, collectivités, syndicats, entreprises, organismes de formation, EIE, ALE…) est fondamentale car elle permet une sensibilité croissante des uns aux enjeux et aux préoccupations des autres. La culture commune s’est très étoffée et a permis de renforcer et de professionnaliser l’action militante du CLER »
Un goût de déjà vu « Le bateau coule, la situation n’a jamais été aussi mauvaise. Si l’on ne fait rien, il n’y aura bientôt plus de filière solaire en France. » Liliane Battais, déléguée générale du CLER, citée dans Le Monde du 7 décembre 1993.
1996
Un élément clé d’animation du réseau Richard Loyen, délégué général d’Enerplan Le premier numéro de CLER Infos paraît en octobre 1995. Au sommaire : les Rencontres CLER-ADEME, un bilan à dix ans du programme « 40 maisons photovoltaïques »… Seize pages pour faire la liaison entre les adhérents. Richard Loyen était à l’époque objecteur de conscience documentaliste au CLER. « Il y avait un réel besoin d’informer les membres du CLER sur l’actualité nationale et européenne des énergies renouvelables et de retours d’expériences sur les actions menées en France », raconte-t-il. Le bulletin précédent « Au CLER de la Une » avait cessé de paraître depuis quelques temps. Et il fallait faire le lien entre les adhérents, acteurs associatifs pour la plupart, impliqués localement comme pionniers de la transition énergétique. CLER Infos fut et reste un élément clé d’animation du réseau, avec une visée plus professionnelle et « sérieuse » que son prédécesseur ».
Couverture du CLER Infos n°9/10, octobre 1997-mai 1998, par Kim DEPRET
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DOSSIER
1997
Informer les particuliers Gérard Savatier, président du CLER de 1986 à 1990, puis de 1998 à 2002 En mars, le CLER conçoit un cadre pour un réseau des Points Info Energie (PIE), dont certains, se souvient Gérard Savatier, avaient été créés dès le début des années 1980, comme l’Asder (Savoie). « À l’Asder, nous avions rédigé une charte qui stipulait la neutralité et l’objectivité, ainsi que le suivi des contacts, dès notre création en 1980. Les quelques PIE qui existaient à l’époque reposaient sur le travail de bénévoles avec de rares subventions départementales ou régionales. Nous avons voulu faire prendre en charge ce travail de promotion des ENR par l’Ademe et cela s’est débloqué en 1998, avec l’assurance de la création de 200 PIE ! Ce travail d’information est fondamental, mais il faut aller chercher les « clients », par des campagnes de communication, car ils ne viennent pas d’eux-mêmes aux permanences ! Aujourd’hui, la promotion des ENR est réalisée au téléphone par des entreprises à but commercial… Il faudrait orienter le travail des Espaces Info Energie vers la défense des consommateurs ». Gérard Savatier vient d’être réélu conseiller municipal de Saint-Romain d’Urfé (Loire).
1998
1999
ProfessionLes collectivités nalisation dans le réseau, croissante une grande Emmanuel Poussard, objecteur puis salarié au CLER de 1999 à force 2004 Michel Maya, maire de Tramayes et adhérent depuis 2009 Lors de son assemblée générale du 27 mars, le CLER crée le collège des collectivités territoriales. Michel Maya revient sur cette originalité du CLER : réunir des acteurs et des territoires variés. « Cette diversité est riche d’enseignements, contrairement au fait de rester entre élus et de regarder les événements avec notre filtre, qui est très administratif. Rencontrer des mondes différents ouvre des perspectives. Même si les industriels ont moins de contraintes qu’une collectivité, on peut s’inspirer de leurs pratiques, c’est une richesse. Personnellement, je trouve très intéressant de rencontrer des responsables d’autres secteurs, mais aussi d’autres régions. C’est important que l’association soit nationale et qu’elle nous ouvre aussi sur des pratiques internationales. Je trouve dans le CLER une énorme banque de contacts que je n’avais pas avant d’adhérer et une possibilité de dialoguer et d’échanger librement avec une grande variété d’acteurs. C’est une force. »
Arrivé en 1999, j’ai été le dernier objecteur de conscience du CLER. Nous concentrions beaucoup de notre activité sur la mise en place des Points info énergie et l’emploi. Cette période est assez emblématique de la professionnalisation du secteur. Nous partions d’un réseau surtout constitué « d’objos », d’emplois aidés et de rares postes dans les collectivités et bureaux d’études. Il n’existait pas de formations, peu d’offres d’emploi. En 4 ans au CLER, j’ai vu une transformation majeure. Personne alors ne comprenait nos sujets, la plupart des gens ignorait jusqu’au terme « énergies renouvelables ». Les conditions de travail étaient parfois dures. J’ai démarré avec la mission d’écrire un projet européen sans ordinateur ! Le cadre était instable (3 directeurs et 3 présidents en quelques mois...) et l’atmosphère pouvait être électrique avec de fortes personnalités très engagées. Mais c’était une période intense ; une ambiance et des AG qui me laissent de très bons souvenirs. J’ai tout de même pu mettre en place ce projet européen (PREDAC). Il a contribué à renforcer le réseau, et amené le CLER à travailler dès 2001 sur des sujets majeurs et nouveaux en France comme l’investissement citoyen.
2000
Création des EIE par l’ADEME et le CLER
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DOSSIER
2001
Lancement du projet européen PREDAC écrit et coordonné par le CLER : investissement citoyen, emploi et formation dans les EnR, performance énergétique des bâtiments...
Directive EnR : Une route chaotique Jean-Louis Bal, président du Syndicat des Energies Renouvelables La Directive Européenne 2001/77 qui prévoit 21 % de la consommation intérieure brute d’électricité en France au 31 décembre 2010, est promulguée. « La France partait d’une part de l’électricité renouvelable de 15,5 % (essentiellement hydraulique) en 1997, année de référence : gagner 5,5 points en 9 ans ne semblait pas une tâche insurmontable. C’est aussi l’année du premier arrêté tarifaire d’achat de l’énergie éolienne. Les autres filières renouvelables allaient bientôt recevoir, elles aussi, leur tarif d’achat. Mais, du rêve à la réalité, la route est chaotique. Fin 2012, deux ans après l’échéance, la part des EnR dans l’électricité française n’est toujours que de 16,7 % : 1,2 point gagné en 15 ans ! Tout n’est pourtant pas négatif. 8 143 MW d’éolien et 4 330 MW de photovoltaïque ont été mis en fonctionnement, mais avec un rythme annuel tellement variable que peu d’industriels ont osé investir. Depuis 2001, les réglementations se sont empilées dans l’éolien, le stop and go a été la règle dans le photovoltaïque. Avec la nouvelle directive 2009/28 qui fixe un objectif global de 23 % d’EnR pour tous les usages de l’énergie (électricité, transport, chaleur) à l’horizon 2020, c’est une nouvelle opportunité qui s’offre à la France. La tendance actuelle est plutôt de 17 à 18 % en 2020, mais nous attendons du gouvernement et de sa future loi de Transition Energétique la volonté politique et les mesures énergiques qui nous remettrons sur la bonne trajectoire, avec création d’emplois, réduction des émissions de CO2 et du déficit de la balance commerciale. »
2003 2002
Le toit bleu : un événement national Bruno Gaiddon, responsable du Pôle Réseaux et Planification à Hespul, se souvient. Les 220 m2 de panneaux photovoltaïques installés sur le toit du siège du CLER, qui appartient à l’OPHLM de Montreuil, sont connectés au réseau : une installation qui restera la plus importante d’Île-de-France pendant près de six ans. Montée sans tarif d’achat, avec 85 % de taux de subvention, l’installation a finalement bénéficié d’un tarif à 15 c€/kWh. « Aujourd’hui, la taille de l’installation peut prêter à sourire, mais c’était la plus grande d’Île-de-France et il n’y en avait pas à Paris. Il y avait une grande émulation autour de ce projet qui a fédéré beaucoup de monde, à une époque où le gouvernement commençait tout juste à s’intéresser au photovoltaïque raccordé au réseau. Inscrite au sein d’un projet européen, l’installation a gagné une dimension nationale, faisant même se déplacer un ministre lors de l’inauguration : Yves Cochet. »
le CLER s’implique dans le premier débat sur l’énergie Arnaud Brunel, directeur du CLER de 2001 à 2007 Le CLER et l’ensemble des acteurs du réseau étaient en croissance. L’équipe a ainsi pu se développer pour atteindre huit personnes au moment du débat national sur l’énergie lancé en 2003 par Nicole Fontaine. Le CLER et ses adhérents ont été très présents dans ce débat, tant au niveau local que régional ou national pour défendre l’impérieuse nécessité d’un « changement de cap », qui sera ensuite le titre du livre écrit en 2007 par Didier Lenoir, alors président du CLER. Le réseau s’est attaché à démontrer, à partir d’exemples concrets, qu’il existait en matière de maîtrise de l’énergie et de production via les énergies renouvelables des solutions techniquement éprouvées et économiquement viables à court et moyen terme sous réserve d’un cadre juridique stable et d’orientations ambitieuses pour permettre les investissements. On peut aujourd’hui affirmer que suite à ce débat, la France n’a pas été capable de se doter d’un cadre et de mener des orientations indispensables pour lutter contre la précarité énergétique croissante et diminuer notre dépendance aux importations de combustibles fossiles et fissiles.
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DOSSIER
2003
Le CLER et l’investissement citoyen Dès 2003, le CLER organise une conférence sur l’investissement citoyen dans les énergies renouvelables grâce au projet PREDAC, rapidement suivie de deux publications recueillant des expériences européennes. Nous étions loin du soutien unanime actuel qui entoure le principe de l’investissement local, certains financeurs avaient alors interdit la diffusion d’une plaquette sans coller auparavant une étiquette destinée à cacher cette phrase que nous ne renierions pourtant pas aujourd’hui : « Drainer les flux économiques hors du territoire où ils ont été créés, non seulement ôte la majeure partie de la valeur ajoutée au niveau local, mais de plus ces grandes firmes causent souvent une réaction d’opposition locale en raison de leurs méthodes agressives pour réaliser des projets dans les zones rurales, où elles peuvent faire figure d’« envahisseurs ».
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2005
Décloisonner les acteurs Sandrine Buresi, directrice du Gefosat Le CLER, la Fondation Abbé Pierre, le Secours catholique et plusieurs organisations signent « Habitat, précarité sociale et énergie : un manifeste pour agir, des acteurs pour agir ». C’est l’acte fondateur de la lutte contre la précarité énergétique en France et du Réseau des acteurs de la lutte contre la pauvreté et la précarité énergétique dans le logement (Rappel) lancé avec l’ADEME. Sandrine Buresi a fait partie des administrateurs du CLER alertés par Philippe Bouchardeau (Adil 26) sur l’absence de prise en compte de ces questions au niveau politique. « Aucun des textes de loi en préparation en 2005, sur l’énergie (loi POPE), le logement, le social, n’abordait la question. Il fallait décloisonner les acteurs du social, de l’habitat et de l’énergie, les rassembler. Ce n’était pas facile, nous étions peu nombreux, mais le manifeste fut un véritable déclencheur. On n’imagine pas qu’il y a dix ans, la précarité énergétique, ça ne parlait à personne. Aujourd’hui, il n’est pas un article consacré à l’énergie qui n’aborde ces questions sociales. »
2006
Un passeur d’enjeux Bertrand Lapostolet, Fondation Abbé Pierre Depuis le manifeste de 2005, la Fondation Abbé Pierre et le CLER travaillent main dans la main, créant un pont entre les mondes de l’habitat et du social et de l’énergie et de l’environnement. Une collaboration dont Bertrand Lapostolet, responsable de programme à la Fondation, tire un bilan plus que positif. « Les années 2005 /2006 constituent un moment charnière : c’est le début d’un travail commun sur un sujet éminemment transversal, la précarité énergétique. Le CLER a été une passerelle, un passeur d’enjeux entre nos deux mondes. Il nous a permis, à nous, acteurs du social et du logement, de prendre en compte la question environnementale et énergétique et, de l’autre côté, au monde de l’énergie, d’intégrer les enjeux sociaux. Cela s’est traduit, depuis 2005, très concrètement par la création du RAPPEL, qui nous nourrit en créant un lien avec des acteurs avec lesquels on ne travaillait pas précédemment. En 2009, le travail avec le CLER a été prépondérant pour le rapport sur la précarité énergétique dans le cadre du Grenelle. Plus récemment, nous avons contribué ensemble à la réflexion sur la 3e période des certificats d’économies d’énergie. Le CLER a adhéré à notre cahier d’acteurs commun pour le Débat sur la transition énergétique et a permis d’y associer des partenaires avec qui on n’avait encore jamais discuté il y a quatre ans ! Dans toutes ces démarches, le CLER a été un acteur pivot incontournable. »
2007
adoption en mars des 3 x 20 pour 2020
Energie, changeons de cap ! Didier Lenoir, président du CLER de 2002 à 2008 En 2003, le débat sur les énergies a montré que le CLER et les ONG débordaient de bonnes idées et disposaient d’un socle de pratiques de terrain intéressantes mais qu’il manquait un lien entre ces bases et les propositions politiques nationales. C’est pourquoi j’ai proposé de rédiger un livre présentant les tenants et aboutissants d’une politique alternative, conçue aussi bien localement que nationalement, avec des échanges constants entre trois niveaux indissociables : l’agglomération étendue aux territoires ruraux qui en dépendant, la région et la nation. Un retour au territoire où tous les citoyens maîtrisant leur énergie, cessent d’être des sujets* pour devenir des acteurs, encouragés par un Etat au rôle éminent d’impulsion et de solidarité. « Energie, changeons de cap » ! , qui met l’accent sur les jeux d’acteurs, assorti de propositions, fut édité lors du Grenelle de l’environnement où le CLER joua un rôle très actif. Nous avons pu, lors des groupes de travail, exposer des idées développées dans l’ouvrage...et constater malheureusement que l’organisation territoriale de l’énergie n’intéressait guère. Sept ans et une alternance politique plus tard, on commence à parler sérieusement de décentralisation. À nous de faire aboutir nos idées !
2008 Eté : le baril frôle les 150 $
DOSSIER
2009
vote de la loi Grenelle I
2010
vote de la loi Grenelle II
Le concept des territoires à énergie positive émerge Madeleine Charru, directrice de Solagro En mai 2010, à Lyon, le CLER introduit pour la première fois le concept de territoire à énergie positive (TEPOS) lors de la conférence plénière de son assemblée générale, où interviennent des représentants de la Communauté de commune du Mené, du Pays Thouarsais et de la Biovallée. Dès septembre 2010, le CLER, à l’invitation de la Communauté de communes du Mené, participe à l’organisation des premières rencontres « Energie et territoires ruraux, vers des territoires à énergie positive » qui se dérouleront en juin 2011 dans le Mené. Premier événement d’un cycle de rencontres désormais tenues chaque année dans une collectivité différente, il a aussi marqué la naissance du réseau TEPOS des acteurs engagés désireux d’échanger et coopérer entre les rencontres. Animé par un salarié du CLER dés le démarrage, le réseau a été accueilli au sein du CLER en 2013 (AG de Cluny). Promis à un beau développement, le réseau reste administré par un conseil qui rassemble les fondateurs et pionniers garants de l’esprit initial.
2012
Les EnR, des énergies à nouveau dans le vent Julien Robillard, Enercoop 2012 a marqué une nouvelle étape dans le retour en grâce historique des EnR. Après les à-coup de l’ère Sarkozy, les prémisses du DNTE leurs redonnent une visibilité positive dans l’espace public. La route est encore longue pour que les EnR constituent à nouveau la matrice du système énergétique. Néanmoins, l’analyse des cinquante dernières années rappelle que la perception des EnR et celle des fossiles / fissiles ont évolué de manière opposée. Eisenhower a parlé d’ « atom for peace » ; une énergie nucléaire gratuite et infinie fut promue auprès du public, tandis que l’« atom for environment » et l’accident impossible soutinrent la prolifération des centrales. Mais le développement de l’EPR marqua la reconnaissance de l’éventualité d’un accident, tandis que l’actuel slogan « atom for climate » baigne dans l’accident inévitable rêvé gérable. À l’opposé, les EnR ont successivement balayé les stigmatisations d’énergies du passé ne pouvant pas fonctionner, devant rester marginales avec des coûts rédhibitoires et des impacts ingérables pour le système technique. Les charges actuelles quant à leur nuisance pour les acteurs historiques font du bruit mais sont marginales sur le fond. Les EnR sont reconnues indispensables par un système qui s’adaptera suivant cette citation de Gandhi : « D’abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez ».
* Voir également Sujets ou citoyens ? Éléments pour un livre gris de l’énergie en France par Didier Lenoir Marc Jedliczka.
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DOSSIER
2012 Un rapport de forces exacerbé Le nouveau gouvernement ouvre un grand débat qui mettra sur les rails la transition énergétique. Ou pas. Récit et analyse de Marc Jedliczka, directeur général d’Hespul. « Nous nous sommes trouvés dans ce débat face à des forces conservatrices beaucoup plus préparées que pour le Grenelle, où nous avions bénéficié de l’effet de surprise, car nos adversaires ne croyaient pas au processus. En 2012, nous avons dû faire face à des lobbies arcboutés sur des positions archaïques, qui ont préféré déclarer forfait lorsqu’ils ont senti qu’ils étaient en train de perdre sur le fond. Depuis, le rapport de force est très dur et l’on est revenu à des discours d’avant-Grenelle : la crise, la compétitivité, les « ça coûte trop cher », etc. Autant d’arguments fallacieux pour refuser le débat sur la transition énergétique qui doit se situer sur le terrain du long terme. Une vraie note d’espoir : notre alliance complète et définitive avec les collectivités locales, qui représentent les territoires qui sont eux-mêmes au centre de la transition. Quant au CLER, il a gagné, avec le Grenelle puis le Débat, une reconnaissance institutionnelle réelle, vis-à-vis de toutes les parties prenantes : ONG bien sûr, mais aussi collectivités locales, syndicats, entreprises, parlementaires, État. Grâce à son positionnement original, à l’interface entre la « société civile », les territoires et l’industrie, il est devenu l’ONG de référence sur l’énergie. »
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Hommage à Pierre Diaz Gérard Savatier, président du CLER de 1998 à 2002 L’année où le nouveau gouvernement ouvrait un grand débat qui devrait mettre notre pays sur les rails de la transition énergétique, Pierre Diaz, président du CLER de 1994 à 1998, nous quittait. J’ai eu la grande chance de participer au Conseil d’Administration sous sa présidence durant ces années très dures où les difficultés s’accumulaient pour les acteurs du développement des énergies renouvelables. Dix ans après Tchernobyl, aucune leçon n’avait été tirée, en France, car le fameux nuage s’était « arrêté à la frontière », et la prise de conscience aussi. Je venais aux réunions du CLER pour apprendre, pour écouter Pierre expliquer comment se décidait (se décide encore ?) la politique énergétique française, dans ce pays si particulier. Et nous élaborions une stratégie des « petits pas », du concret. J’ai le souvenir, par exemple, d’un dossier « super technique » destiné à intégrer le solaire thermique dans la réglementation. Je n’oublierai jamais la voix de Pierre, son humour, son flegme, sa passion quand il racontait les projets sur lesquels il travaillait. Peu à peu, l’horizon s’est éclairci, l’Ademe a connu son renouveau grâce notamment à Pierre Radanne. Nous avons concrétisé ce que Pierre Diaz avait initié, notamment le réseau des Espaces-Info-Energie. Que soit salué ici tout ce que Pierre a apporté aux autres au cours de sa vie professionnelle et citoyenne, en France et hors de nos frontières.
Un réseau majeur pour la transition énergétique En septembre 2012, le CLER devient Réseau pour la transition énergétique par vote des adhérents Bruno Lechevin, président de l’ADEME, témoigne de l’image du CLER aujourd’hui et de l’évolution que ce changement de nom illustre. « Les activités du CLER se sont élargies au fil des années pour couvrir tous les thèmes des changements indispensables en matière d’énergie : maîtrise de la consommation d’énergie, lutte contre la précarité énergétique, développement des énergies renouvelables… A l’heure où notre pays a ouvert un large débat pour répondre aux enjeux énergétiques et environnementaux de demain, le CLER est devenu un réseau majeur pour la transition énergétique. Cette nouvelle approche inscrit pleinement l’identité de votre réseau dans ce mouvement vers un nouveau modèle énergétique. Mais notre collaboration va au-delà de cette vision partagée d’une société post-carbone : le CLER assure un travail de terrain au cœur des territoires, informe le public grâce au réseau des « Espaces info énergie », favorise le retour d’expériences dans un esprit de solidarité. C’est cette volonté commune de construire une coopération active et durable entre les territoires qui fédère notre action. Des expériences concrètes montrent d’ailleurs que cette transition est déjà à l’œuvre dans un nombre croissant de territoires. » « Contribuer au CLER, c’est faire le choix d’un engagement équilibré, c’est rejoindre un réseau où l’on reçoit autant que l’on donne », rappelle quant à elle Marie-Laure Lamy, directrice d’Aloen.
2013
Le CLER dépasse les 200 membres ; en décembre il est habilité à siéger dans les instances nationales
DOSSIER Pour les permanents de 2014, le Cler c’est :
2014
La Suède passe le seuil symbolique de 50 % de sources renouvelables dans son mix énergétique final
2015
Adoption d’une très ambitieuse loi de transition énergétique
2024
Tandis que le CLER fête ses 40 ans, la part des EnR dans le mix électrique français atteint 34 % ; celle du nucléaire passe sous la barre des 50 %
2044
La transition énergétique, un succès ! Anne-Claire ROTURIER, directrice du CREAQ En 2044, à 6 ans de l’aboutissement de l’ambitieux Plan de Transition Energétique européen lancé après l’élection présidentielle française de 2017, le CLER fédère un réseau de 6 000 acteurs en France, et 10 000 en Europe. Suite au renouveau démocratique de 2022, les élus, renforcés par la concertation citoyenne établie depuis 2017, ont mis en place des comités de suivi et d’évaluation des politiques publiques. Instance consultative prioritaire pour
la mise en œuvre et l’évaluation des programmes énergétiques français et européens, le CLER rassemble entrepreneurs, chercheurs, contributeurs citoyens, juristes, économistes, enseignants et artistes. Administré en partie par des seniors toujours jeunes, le réseau CLER veille également à la représentation des intérêts de l’eau et de l’air. La mise en place de la carte carbone individuelle a permis dès 2016 le financement du développement d’alternatives énergétiques (les Alternatibas sont devenus des Alternatives durables) et la fin des inégalités énergétiques sociales. Les citoyens sous-consommateurs d’énergie étant dotés de crédits de la Real Bank of Carbon, la carte carbone individuelle a ainsi marqué la fin des situations de précarité énergétique. Grâce à la démocratie contributive qui s’est généralisée en Europe par l’utilisation du numérique, les avancées sociales, technologiques et réglementaires ont permis entre 2017 et 2022 d’instituer le droit de et à l’environnement, et de rendre opérationnelle la transition énergétique sociétale : développement des énergies renouvelables, en grande partie par la finance participative, amélioration de la qualité de l’habitat, accès aux transports collectifs, télétravail partiel. Les changements climatiques parfaitement modélisés grâce aux technologies numériques,
favorisent la fiabilité des prévisions des météorologues et l’adéquation en temps réel de production et stockage des énergies renouvelables et des denrées alimentaires aux besoins des usagers. Ainsi, depuis 20 ans, les énergies collectives et individuelles sont raisonnées et rationalisées. La production collective d’énergie renouvelable régulée par les calculs numériques sert à alimenter les réseaux de transports multimodaux (train, avion, tram, bus… moyens de transports identiques à ceux du XXe siècle !). Les usages énergétiques des particuliers ont pour leur part été métamorphosés depuis que la chaleur émise par les corps humains est récupérée via des bracelets / ceintures / semelles de chaussures, pour être transformée en énergie pour les usages individuels quotidiens. En Europe, l’eau potable provient en partie de la récupération et de la transformation de l’humidité de l’air. En 2044, la transition énergétique est enfin un succès. Il reste toutefois à terminer la résorption des traces de la consommation frénétique des 100 dernières années : extraction et réemploi des continents de déchets accumulés à la surface de la Terre et dans les océans. D’après les prévisions réactualisées par le CLER en 2034, les 30 prochaines années devraient y suffire.
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DOSSIER
En 2044, le soleil se couche toujours à l’ouest ! Camille Ortiz-Dominguez Ancienne directrice (2039-2043) du Forum régional pour la démocratie citoyenne en région LoireBretagne, présidente du CLER* En ce 20 août 2044, à Hoëdic, le soleil s’éclipse derrière l’océan, juste entre Belle île et Houat. Le vent d’est se prépare à souffler vigoureusement, après cette 10ème journée de canicule. A la Trinquette, on reprend un dernier verre avant d’aller dîner, comme toujours, comme avant ... ou presque. Un léger bruit lointain ajoute à la brise naissante. Il rappelle la présence de plusieurs éoliennes installées en 2026 sur des plateaux rocheux, au sud-ouest de l’île. « Au début, explique Ivona Le Fur, maire de l’île, la présence de ses mats ailés sur l’île a fait débat. Et puis on s’y est habitué, on n’y fait plus attention. Nous allons d’ailleurs passer à la nouvelle génération d’éoliennes l’an prochain. Nous avons créé des coopératives pour investir dans ce projet, et pas uniquement financièrement ! Avec le triplement du prix de l’électricité en 20 ans, nous ne le regrettons pas. Nous avons également installé une unité de production d’hydrogène qui alimente la flotte des bateaux de pêcheurs ainsi que les bateaux qui nous relient au continent ».
Les quelques véhicules de l’île fonctionnent à l’électricité éolienne et photovoltaïque (de dernière génération avec plus de 45% de rendement). Tout ce qui n’est pas consommé ici va sur le continent. On aperçoit au loin les champs d’éoliennes sur Belle-Île et Houat où, du coté du passage du Béniguet, plusieurs hydroliennes ont été installées.
Voir et subir pour enfin agir ! Tout a vraiment commencé en août 2018, avec la longue sécheresse en Afrique de l’est qui a fait 500 000 morts et 5 millions de migrants. Un an après, une mousson particulièrement violente en Asie a rendu inutilisables 25% des terres arables du Bengladesh. « Ce qui nous a le plus marqué, c’est le cyclone IRA sur New-York, en octobre 2020, ravageant un cinquième de la ville », se souvient l’édile. Cet électrochoc a ouvert sur l’accord international de 2021 à Dacca, au Bengladesh, fixant pour la plupart des pays développés, un objectif de réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2060. Il a fallu attendre 2028, avec la sortie du 7ème rapport du GIEC, pour que la production de sables bitumineux soit interdite. Les phénomènes climatiques devenaient de plus en plus nombreux et violents, les sécheresses conduisaient à de nombreux conflits armés, à l’exode de populations, à des milliers de morts. Comme si ça ne suffisait pas,
*Auteur issu de l’imagination d’un prospectiviste anonyme.
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la communauté internationale venait d’annoncer une baisse de la production mondiale de pétrole, d’environ 2% par an, à compter du début des années 2020. « On en avait bien entendu parler, mais comme personne ne s’y préparait, on pensait que ce n’était pas pour tout de suite, renchérit Ivona Le Fur, avant de poursuivre, la situation était en fait la même pour les ressources minérales, on allait manquer d’argent, de palladium, d’or, de zinc, d’étain, de plomb… Ça on ne le savait pas ! » Depuis lors, réduire les consommations d’énergie, de ressources minérales et les émissions de GES est devenu une priorité absolue pour les gouvernements : isolation obligatoire des bâtiments, utilisation « régulée » de la voiture, diminution de l’alimentation carnée, réduction drastique des produits phytosanitaires, passage aux LED pour l’éclairage, réduction du transport routier et aérien au bénéfice du rail et du fluvial, économie circulaire et collaborative… toute la société était à changer.
Faire sans nous, c’est faire contre nous ! Pour agir au plus près des territoires, la Région Loire-Bretagne (issue de la fusion en 2017 des 2 régions Bretagne et Pays de la Loire) a déployé tous les outils administratifs, juridiques et financiers de la loi de décentralisation de 2019. « Quel foutoir, se rappelle la maire, à l’époque je travaillais sur Nantes et
DOSSIER
© G.Maciel/CLER
Nous avons gagné en sagesse, mais tout reste fragile
il y avait sans arrêt des manifestations, de plus en plus violentes. L’élection présidentielle de 2022 avait pourtant créé de l’espoir, on allait paraît-il changer de modèle de développement. On a tous vite déchanté. Sous prétexte de vouloir faire vite, ils ont fait sans les gens. Et comme on dit chez nous, faire sans nous c’est faire contre nous. La révolte populaire a été si forte et violente que le président de la République a dû démissionner, 3 ans après son élection ». Dans ce contexte d’agitation populaire, comme dans de nombreux pays, la candidate du parti populiste a gagné l’élection présidentielle de 2025, avec 52 % d’abstention. En 2029, après quatre ans de chaos, la VI ème République était née, avec des institutions novatrices. « J’avoue qu’aujourd’hui, près de 20 ans après, ça ne fonctionne pas trop mal : jamais les citoyens n’ont été associés d’aussi près aux prises de décision. Mais ça n’a pas été facile ! » souligne la maire.
Le nucléaire n’y a pas survécu En France, l’autorisation donnée à EDF en 2019 de poursuivre l’exploitation de plusieurs réacteurs jusqu’à 2040, a été accueillie avec soulagement par tous, sauf par les écologistes. Mais en 2024, les 25 jours de canicules ont réduit considérablement la production de 19 réacteurs. La température d’eau de refroidissement rejetée dans les fleuves était beaucoup trop élevée. Le phénomène s’est reproduit à l’été 2030, et en moyenne tous les 5 ans désormais. Le coup de grâce a été donné au nucléaire en 2027 en Bulgarie. Le tremblement de terre de magnitude 7,5 a touché violemment la centrale nucléaire de Kozlodouï, avec de fortes émissions radioactives dans le Danube et dans l’atmosphère. Sous la pression de son opinion publique et d’un grand nombre de pays européens dont l’Allemagne, la France décidait en 2030 de sortir totalement du nucléaire.
Aujourd’hui, il semble que la communauté internationale ait compris, que nous ayons compris. La démocratie citoyenne s’est répandue dans la plupart des pays, y compris en Chine depuis la révolution Fuxi en 2032. « Désormais, nous faisons très attention à ce que nous consommons, et nous produisons au plus près des lieux de consommation, qu’il s’agisse d’énergie, d’alimentation, de biens divers que nous réparons et mutualisons » explique la maire. Sur le continent, le gaz naturel consommé n’est presque plus fossile, les déplacements interurbains se font majoritairement en train et les courtes distances en voiture électrique ou GNV non fossile. Des films photovoltaïques organiques très performants équipent la plupart des habitations désormais isolées thermiquement. Les systèmes communicants optimisent l’ensemble de la production, la consommation et le stockage d’énergie électrique. Le lien social n’a jamais été aussi fort, la culture, la solidarité, le bien vivre ensemble n’ont jamais été aussi partagés comme objectif et aussi accessible. Mais les difficultés restent nombreuses, et l’arrivée de milliers de réfugiés climatiques sur le territoire reste un défi majeur. « Hoëdic prendra sa part », conclut Ivana Le Fur. Nous sommes le 20 août 2044, le vent souffle et les hoëdicais dorment paisiblement, comme avant … ou presque.
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tribune
Les Parcs naturels régionaux s’engagent sur la voie de l’autonomie énergétique Pierre Weick, directeur de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France
En outre, les Parcs mobilisent et soutiennent sur leurs territoires, comme par exemple dans le Luberon, la création d’agences locales de la transition énergétique. Ils mettent à disposition leur ingénierie, leurs techniciens spécialisés, pour animer et mettre en œuvre des actions originales et innovantes. Dans le cadre de leur mission d’éducation et de sensibilisation des publics, ils participent aussi à l’évolution du comportement des citoyens pour engager leurs territoires vers une économie plus sobre et respectueuse des ressources.
Vers le 100% EnR Le réseau des 48 Parcs couvre 15 % du territoire national et plus de 3,7 millions de personnes y résident. C’est un réseau riche de ressources et d’expériences dans le domaine de la transition énergétique.
L
es Parcs se sont engagés depuis de très nombreuses années sur les questions d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. L’originalité de leur démarche réside dans une approche à la fois territoriale et transversale, dans les méthodes et les concepts innovants qu’ils mettent en œuvre. Le changement climatique et l’énergie sont au cœur de leurs préoccupations et de leurs chartes. Les Parcs occupent une place déterminante sur leurs territoires via une approche locale au plus près des préoccupations des citoyens. Ils se positionnent comme des « assembliers » des politiques publiques, notamment dans les domaines de la transition énergétique.
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Précurseurs des Plans climat énergie territoriaux (PCET), leurs expériences sont nombreuses : • développement des diagnostics énergétiques sur les bâtiments publics et privés, en lien avec les organismes spécialisés locaux ; • intégration de la dimension « énergie » dans les conseils apportés aux communes dans l’élaboration de leurs Plans locaux d’urbanisme ; • accompagnement des démarches valorisant les éco-matériaux dans la construction ou la réhabilitation des bâtiments en favorisant les circuits courts ; • appui technique des démarches d’éco quartiers ; • engagement dans le mix énergétique, filières bois énergie, solaires et éoliennes
Aujourd’hui le réseau des 48 Parcs s’est lancé un nouveau défi : atteindre l’autonomie énergétique à l’horizon 2030. Cette ambition collective doit permettre de valoriser et d’amplifier les très nombreuses actions et expériences conduites par les collectivités, les associations, les partenaires et les groupes de citoyens qui s’engagent sur la voie de la transition énergétique. L’autonomie énergétique d’un territoire implique nécessairement un équilibre entre consommation globale d’énergie et production d’EnR locales. Tendre vers cet équilibre en y associant une qualité des projets et un véritable ancrage territorial économique et social de ces initiatives, c’est l’ambition affichée par les parcs pour les quinze années à venir. Pour réussir ce défi, il est indispensable de valoriser l’ensemble des initiatives et projets. Ils’agit aussi de capitaliser les stratégies et actions conduites à travers les PCET et les engagements TEPOS initiés grâce au CLER.
© G.Maciel pour CLER
dans le respect des paysages qui font leur richesse ; • des démarches innovantes telles que les centrales villageoises photovoltaïques sont imaginées et mises en place sur leurs territoires ; • l’éco-mobilité fait l’objet de multiples actions et expériences en lien avec les collectivités et les habitants.
ACTUALITÉS
international
Objectif 2020 atteint pour l’Estonie, la Suède et la Bulgarie !. Eurostat a récemment publié les statistiques 2012. L’Estonie avait dépassé son objectif dès 2011 et produit désormais 25,8 % de son énergie à partir de sources renouvelables, contre 17,5 % en 2005, année de référence de la directive EnR. Elle a été rejointe par la Bulgarie qui est passée de 9,5% à 16,3 % et surtout la Suède qui vient de franchir un seuil symbolique en atteignant 51 % ! En moyenne européenne, les progrès sont notables (passage de 8,7 à 14,1 %) mais loin d’être suffisants pour nous mettre sur la voie de l’atteinte de nos objectifs. Il en va de même en France : en passant de 9,5 à 13,4 % notre pays se trouve depuis 2011 sous la moyenne européenne. Il nous faudra un mouvement fort pour atteindre notre objectif de 23 %
international
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La transition énergétique en Europe
Comprendre les lois ALUR, MAPtAM, ESS et leurs implications sur la transition énergétique Le CLER vient de publier, à destination de ses adhérents, des notes résumant le contenu de ces lois et projets de lois pour ce qui concerne l’énergie. Elles vous ont été envoyées. Si vous ne les avez pas reçues, n’hésitez pas à nous les demander.
La Commission européenne organise ses journées européennes de l’énergie durable (European Sustainable Energy Week) du 1er au 30 juin 2014. Pour participer à ces journées, en organisant un événement sur votre territoire, le CLER vous aide à communiquer sur la carte interactive mise à la disposition de tous. Près de 3 500 installations référencées à ce jour et 16 000 en Europe. Cette carte est disponible depuis http://www.cler.org/-La-Transition-Energetique-Chez-vous-
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actus/ appels à France
Marché de capacité : du nouveau, oui mais... Alors que la rédaction du projet de loi sur la transition énergétique piétine, d’autres sujets avancent, pas toujours pour le meilleur. Ainsi en va-t-il du marché de capacité électrique. L’objectif est d’ajouter une rémunération en puissance (MW) à celle de production (MWh) pour que l’équilibre offre-demande soit bien assuré, malgré leurs variations. Certains équipements sont en effet difficiles à rentabiliser par la vente de leur production car ils ne fonctionnent que quelques centaines d’heures par an, mais sont susceptibles de rendre un service au système électrique en se déclenchant en cas de pic de demande ou de baisse de production électrique. D’aucuns attribuent ce besoin de capacité de réserve à la variabilité de certaines EnR. Ce n’est évidemment pas à cet aléa sur la production, encore bien limité en France, que doit répondre le marché de capacité, mais à la variation sur la demande, principalement due
au chauffage électrique. RTE, dans son dernier bilan, continue de nous alerter : la sensibilité à la température de la consommation d’électricité atteint à présent 2 400 MW par degré Celsius en hiver, en hausse de 30 % en 10 ans. En 2013, la puissance de pointe atteignait 93 GW, c’est-à-dire 3,5 fois plus que la consommation minimale de l’année. Ce ratio consommation maximale / minimale a aussi augmenté de 30 % en 10 ans. Le dispositif vise à imposer aux fournisseurs d’électricité de se doter d’un certain volume de capacité garantie qui sera fixé par décret. Cette capacité garantie leur sera fournie par des exploitants de centrales électriques ou de capacité d’effacement qui s’engagent à avoir de la capacité disponible en fonction de la tension du système électrique, comme au temps de l’EJP. Un marché sera destiné à régler les écarts entre : • les capacités garanties que doivent
Appels à...
Projets Bâtiments et quartiers de qualité énergétique et environnementale en NPDC Dans le cadre du PREBAT (Programme de Recherche et d’Expérimentation sur le BATiment), le Conseil Régional Nord-Pas de Calais, l’ADEME, et la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, renouvellent le présent appel à projets auprès des maîtres d’ouvrage publics et privés de la construction et de l’aménagement. Le but : constituer et diffuser des références techniques sur la qualité énergétique et environnementale des bâtiments et des quartiers. Pour l’année 2014, l’appel à projets a pour but d’accompagner exclusivement les projets de réhabilitation de qualité énergétique et environnementale de bâtiments existants. A ce volet bâtiment, s’adosse l’accompagnement à la dynamique d’émergence d’éco-quartiers, sur des réalisations de renouvellement et de développement urbain. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 30 juin 2014. Contacts : Marielle DHAINAUT - marielle.dhainaut@ademe.fr Emmanuel Teys - emmanuel.teys@ademe.fr
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présenter les fournisseurs et celles dont ils disposent ; • les capacités certifiées déclarées par les exploitants et celles qui ont été effectivement disponibles. Lors des périodes de tension, le marché laisse place à une pénalité réglementée. Les consommateurs pourront valoriser leur flexibilité comme cela se faisait sur de l’EJP / Tempo. Le coût estimé à 1,4 €/MWh par ménage. Reste que dispositif, très complexe, devra être surveillé de près dans la mesure où il pourrait être à nouveau un encouragement au chauffage électrique ou un nouveau bâton dans les roues des renouvelables.
Appels à...
Soutien négaWatt Sobriété, efficacité, énergies renouvelables : ce triptyque aujourd’hui repris jusque dans les discours présidentiels est la création collective de l’Association négaWatt, un groupe d’experts de l’énergie totalement indépendant constitué en 2001. Son objectif : montrer que la voie d’une véritable transition énergétique est possible, souhaitable et largement bénéficiaire pour l’économie et pour l’emploi. Prochaine étape : un site de décryptage sur l’énergie pour combattre les nombreuses idées reçues qui sont de véritables freins à la transition. Pour mener à bien ce projet et pour continuer à agir sans rien sacrifier de son indépendance, négaWatt lance un appel à soutien. Pour soutenir, rejoindre l’Association négaWatt ou faire un don : www.negawatt.org
collectivités et énergies
Qu’elle est verte, ma Vallée de Kaysersberg !
© CCVK
La communauté de communes de la Vallée de Kaysersberg (HautRhin) regroupe 10 communes (16 000 habitants), dont celle de Kaysersberg qui compte environ 2 800 habitants. La vallée s’est fixée comme objectif de devenir un pôle de référence européen pour le développement durable. Elle inscrit ses actions dans le cadre du Plan Climat adopté en 2011 à l’échelle du Grand Pays de Colmar.
Plateforme de stockage des plaquettes bois
L
es collectivités de la Vallée ont déployé de nombreuses installations d’énergies renouvelables : chaufferies bois alimentant un réseau de chaleur municipal, panneaux solaires thermiques et photovoltaïque, notamment sur le centre nautique et le camping, micro-centrales hydrauliques. L’action porte tout autant sur la maîtrise de l’énergie, via des économies sur les bâtiments communaux, et l’éclairage public, dont les illuminations du marché de Noël. Une thermographie aérienne a été réalisée en 2009 par la ville de Kaysersberg, et un diagnostic énergétique des bâtiments communaux en 2010. Le territoire se révèle particulièrement innovant en matière d’investissement
citoyen, avec le projet expérimental de co-financement par 47 habitants d’une centrale PV au Musée du Bois à Labaroche (8 KWc). L’association locale « énergies citoyennes de la Weiss » (ECW), créée en juillet 2004 à l’initiative de la communauté de communes, œuvre en faveur du financement citoyen des installations d’EnR. À l’invitation de Roger Bleu, président de la communauté de communes jusqu’en 2014, une participation citoyenne au projet éolien du Col du Bonhomme (5 éoliennes) est à l’étude, dans le cadre d’un montage où la collectivité serait majoritaire. Par ailleurs, la commune de Kaysersberg travaille sur un projet d’écoquartier de 12 logements en autopromotion.
La Vallée de Kaysersberg dynamise ces initiatives communales et citoyennes et porte des actions structurantes à son niveau. La communauté de communes a construit depuis 2009 une plateforme bois locale pour approvisionner l’ensemble des chaufferies communales et intercommunales avec des plaquettes de la vallée, valorisant une ressource locale. La filière bois mobilise 35 équivalent temps plein, dont une vingtaine de personnes via un établissement et service d’aide par le travail (ESAT). Elle met aussi à profit sa compétence de gestion des déchets. Depuis 2010, la collecte des biodéchets des gros producteurs est séparée. Cette ressource « de bout de chaîne » est valorisée dans une installation de méthanisation agricole située dans une vallée voisine. La collectivité a aussi participé à débloquer le dossier de la rénovation et remise en service de la station de pompage turbinage du Lac Blanc – Lac Noir. Cette station de 55 MW fait l’objet d’un investissement de 70 M€ par EDF et devrait être à nouveau opérationnelle vers 2018. Dans la vallée de Kaysersberg, comme dans une majorité de territoires, les bâtiments résidentiels sont le premier poste de consommation d’énergie. C’est pourquoi la Vallée a conçu et mis en place un guichet unique, dont l’objectif principal est de généraliser les rénovations globales très performantes des maisons d’avant 1975. Le guichet articule des dispositifs (nationaux, régionaux) existants et attribue des aides communautaires ciblées, conçues pour répondre à des objectifs complémentaires. Le programme de rénovation énergétique des logements a en effet une portée sociale en permettant, d’une part, aux plus défavorisés et aux « précaires énergétiques » d’accéder à une rénovation capable de limiter leurs charges durablement, et, d’autre part, de remettre sur le marché des locaux actuellement inhabités, contribuer ainsi à aider les jeunes à s’installer ou à rester sur les communes.
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VIE DU RÉSEAU
Les nouveaux adhérents 14 nouveaux adhérents viennent de rejoindre le réseau. Bienvenue à eux !
Collège A MPS AQUITAINE Artigues-Pres-Bordeaux (33)
L’association « Maison pour la Promotion Sociale », créée en 1966, a notamment une activité d’accueil, de formation professionnelle, d’insertion et de sensibilisation à la maîtrise de l’énergie. Depuis 2008, elle porte un EIE. Contact : M. RUBIN www.maisondelapromotionsociale.org WIND FOR FUTURE Bourgogne - Dijon-Longvic (21)
Créé en 2009, W4F regroupe les acteurs de la filière éolienne en Bourgogne et dans le Centre-Est de la France. Il offre un large éventail de sous-traitants et de partenaires sur le marché français et sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière. Contact : M. Emmanuel SCHUDDINCK www.windforfuture.com AVIAL - EIE Centre et Ouest Vosges Lorraine – Epinal (88)
Espace Info Energie créé en 2003 qui a pour objet l’utilisation rationnelle de l’énergie et la promotion des énergies durables. Contact : M.Pierre PELLEGRINI www.eie-lorraine.fr
Collège B AVENIR 4 Midi-Pyrénées – Aureilhan (65)
Structure dont l’objectif est d’apporter son expertise aux maîtres d’ouvrages en agissant en priorité sur la performance énergétique des bâtiments . Contact et créateur : M.Vincent PROVOT COMBRAILLES DURABLES SCIC Auvergne (63)
Association auvergnate de préfiguration créée en décembre 2008. SCIC depuis octobre 2010, elle a pour objectif l’appropriation citoyenne de l’énergie. Activité tournée vers l’exploitation de toits solaires et de parcs éoliens, sur bâtiments publics.
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Contacts : Isabelle LAGARDERE - Loïc LE QUILLEUC http://combraillesdurables.blogspot.fr/ ENERG’ÉTHIQUE Paca – Digne-Les-Bains (04)
Créée en octobre 2012 sous forme de SCIC, la coopérative Energ’éthique a 3 missions : développer localement la production d’EnR financée par des citoyens ; accompagner pour la maîtrise et la réduction de la consommation d’énergie ; organiser la solidarité énergétique et réduire les situations de précarité. Contact : Mme Swan FAVEAUD
Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD) Nord-Pas-De-Calais - Dunkerque (59)
La CUD, créée en octobre 1969, est un outil d’aménagement du territoire. Contact : M.Frédéric MABILLE www.dunkerquegrandlittoral.org Pays de l’Albigeois et des Bastides Midi-Pyrenees - Saint-Juery (81)
Le Pays d’Albigeois est une association intercommunale de 58 000 habitants qui va évoluer vers un syndicat mixte prochainement. Il a pour activités le conseil en énergie partagé, l’accompagnement des particuliers pour des économies d’énergie. Membre TEPOS. Contacts : M.Julien FRAT
Collège C
Pays Terres de Lorraine Lorraine - Colombey Les Belles (54)
IFECO Midi-Pyrenees - Montauban (82)
Le pays compte un conseiller en énergie partagé. Il a notamment pour activités la conduite d’une mission de sensibilisation des élus sur la transition énergétique, l’organisation d’un conseil de développement sur les enjeux énergétiques et la mise en place d’une action de préfiguration TEPOS sur le Pays. Membre TEPOS.
Institut de formation à l’éco-construction dispensant des formations professionnelles en bâtiment durable et efficacité énergétique. Contact : M. Mickaël MICMACHER www.ifeco.fr Pays du Beaujolais Vert Rhone-Alpes – Cublize (69)
Contact : M. Jean-Jacques RIHM
L’association Beaujolais Vert compte 2 EPCI : la CC de l’ouest Rhodanien et la CC du haut Beaujolais. Le Pays Beaujolais Vert conduit des projets de territoire. Son programme historique, Leader, a pour objectif de faire du territoire un écoterritoire en 2015. Depuis 2010, Leader a engendré d’autres dynamiques dont un PCET, qui a un nouvel objectif : TEPOS à horizon 2050. Membre TEPOS.
Communauté de Communes des Landes d’Armagnac Aquitaine - Roquefort (40)
Contact : M.Eric MALATRAY www.pays-beaujolais.com
SIPHEM (Syndicat mixte Interterritorial du Pays du Haut Entre Deux Mers) Aquitaine (33)
HEOL - ALEC Pays de Morlaix Bretagne – Morlaix (29)
L’Agence locale de l’énergie et du climat HEOL, créée en 2001, a pour objet l’utilisation rationnelle de l’énergie, la promotion des EnR et la protection de l’environnement. Contact : M. Bertrand MEAR www.heol-energies.org
Parmi les activités de la communauté de communes (10 605 habitants) : le diagnostic énergétique des communes du territoire et la sensibilisation sur la démarche TEPOS dans les écoles. Membre TEPOS. Contacts : M. David ZACCHELLO et Cécile Julliard - www.ccla40.fr
Le SIPHEM (47 701 habitants) est présent sur le volet « lutte contre la précarité énergétique » avec l’OPAHDD depuis 2009. Il compte 5 réseaux de chaleur biomasse grâce à l’animation maîtrise de l’énergie / EnR depuis 2003. Membre TEPOS. www.siphem.fr Contact : Jean-Marc FRAICHE
VIE DU RÉSEAU N o u v e l l e s d e s t e r r i t o i r e s . . . e n N o r d Pa s - d e - C a l a i s
Coopérative artisanale de construction La société CapVent fait partie d’une coopérative artisanale de construction de maisons individuelles : Alternative Ecologique Habitat, située à Quiestède (62). Elle réunit tout le panel des artisans qui dialoguent entre les divers lots lors de la construction. Parmi les chantiers en cours : une maison en isolation paille.
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Scénarios de sobriété énergétique
Quand Dieu se met au PV
Une SAEML au service de l’éolien
La mairie de Loos-en-Gohelle (62), a installé en juin 2011, en partenariat avec Enercoop Nord-Pas-de-Calais Picardie, 152 modules photovoltaïques d’une surface de 234 m² sur le toit de l’église de St Vaast. La centrale, d’une puissance totale de 35 kW produit 32 000 kWh par an. C’est l’une des actions menées depuis 20 ans par la commune en faveur de la transition énergétique. Une visite de Loos-enGohelle est programmée à l’occasion de l’Assemblée générale du CLER du 21 au 23 mai 2014. Nous espérons vous y voir !
En janvier 2014, à l’initiative de la communauté de commune du Caudresis-Catesis (Nord) et de la communauté de commune Sud Artois (Nord Pas-de-Calais), accompagnées notamment par Enercoop NPdC Picardie, une Société Anonyme d’Economie Mixte Locale a été créée à Caudry. Le but : établir une stratégie de maîtrise économique et d’aménagement du développement éolien sur les deux intercommunalités. La SAEML exploitera des parcs éoliens de 168 MW. Les premières éoliennes seront implantées dès 2015.
En lien avec le laboratoire TVES de Lille 1 et le Ceraps (Science Po Lille), l’association Virage-énergie Nord-Pas de Calais travaille depuis 2012 sur des « scénarios de sobriété énergétique et transformations sociétales ». Leurs résultats ont été publiés fin 2013. Ces scénarios prospectifs étudient les diverses actions de sobriété énergétique (changements de comportements, de représentations culturelles, ...) pour chiffrer les potentiels de réduction des consommations d’énergie, à partir des postulats suivants : pic pétrolier, effondrement de la biodiversité, pollutions, explosion des inégalités...Ces scénarios innovants associent les citoyens dans la réflexion. Ils sont les premiers à chiffrer, à l’échelle régionale, les réductions des consommations d’énergie, tout en s’intéressant très finement à la notion de sobriété énergétique. http://www.cler.org/-La-TransitionEnergetique-Chez-vousSans oublier l’AG du CLER à Lille du 21 au 23 mai 2014 !
L e s d é c i s i o n s d u CA d u 3 a v r i l 2 0 1 4 Les récentes lois et projets ont fait l’objet d’analyses pour diffusion dans le réseau. Le CA a aussi décidé de renforcer l’implication du CLER dans Energie Partagée et de la poursuivre au sein de la Coalition
pour l’Efficacité Energétique. Une action juridique dénonçant l’obsolescence de la RT existante devrait être lancée auprès de la Commission européenne. Le CA a également arrêté les comptes de l’asso-
ciation, affiné le programme de l’Assemblée générale et préparé l’organisation du futur CA qui sera renouvelé par moitié... Et si vous en faisiez partie ?
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des chiffres & des lettres Le coup de cœur de la documentaliste
CHI F F RES CLÉS
Données énergie et CO2 Prix du baril brut[1] : 105 $ (16/04/14)
Guide des matériaux isolants pour une isolation efficace et durable La réduction des consommations d’énergie dans le bâtiment est un enjeu majeur pour faire face à la raréfaction des ressources énergétiques fossiles et au problème du changement climatique. Pour répondre à ce défi, l’isolation des bâtiments est une nécessité et représente un moyen efficace et rentable.
Prix de la tonne de CO2[2] : 5,6 €/t CO2 (16/04/14) Prix du kWh cumac pour l’échange de CEE[3] : 0,32 c€ (mars 2014) Consommation d’énergie primaire (mars 2013 à février 2014) : 244 Mtep Facture énergétique française[4] : 65 Md€ (de février 2013 à janvier 2014) Consommation d’énergie finale en France[4] : 166 Mtep (2012) Taux d’indépendance énergétique final : - avec nucléaire 2012[5] : 35 % - sans nucléaire 2012[5] : 17 % Sources : [1] NYMEX ; [2] EUA EEX ; [3] www.emmy.fr ; [4] MEDDE–CGDD ; [5] Calcul CLER sur données MEDDE
Ce guide a pour objectif de vous éclairer sur les propriétés des différents produits d’isolation qu’ils soient biosourcés, minéraux ou synthétiques et de vous aider dans votre choix. Edité par energievie.info, mars 2014, 23 pages, gratuit Pour télécharger le guide : http://tinyurl.com/matisolants
A G ENDA
Mai – Juin 2014 AG – Rencontres annuelles du CLER 2014 Du 21 au 23 mai 2014 - A Lille (59) Le CLER fête ses 30 ans d’action. Nous vous attendons nombreux ! http://tinyurl.com/AGCLER2014
Salon CapUrba 2014 Les 20, 21 et 22 mai 2014 - A Lyon EurexpoPour sa troisième édition, le salon national CapUrba rassemblera experts et acteurs des projets urbains, du marché de l’aménagement, et des réseaux intelligents. http://www.capurba.com/lumibat/
Cycle défi climat : Quelles politiques climat énergie pour l’europe ? Le 12 juin 2014 - Au centre de conférences Pierre-Mendès France, à Paris (12°) Ce cycle de conférences, intitulé « Les politiques climatiques 2014 - 2030 », est organisé par l’Institut de formation de l’environnement (IFORE) et l’Institut de la gestion publique et du développement économique (IGPDE), en partenariat avec la Direction générale de l’Énergie et du Climat (DGEC) et la Chaire Économie du climat de l’université Paris Dauphine. Inscriptions et programme : http://tinyurl.com/o2ex7tg
Bulletin d’abonnement 1 an d’abonnement (6 n°) : 35 € France métropolitaine 40 € DOM-TOM et étranger 2 ans d’abonnement (12 n°) : 70 € France métropolitaine 80 € DOM-TOM et étranger Nom et prénom :
Congrès Smart Grids Paris 2014 Du 11 au 13 juin 2014 - A l’Espace Grande Arche, Paris La Défense. L’événement dédié aux réseaux énergétiques intelligents connaîtra sa 4ème édition en 2014. Plus de 3 000 participants, 70 exposants et environ 100 intervenants sont attendus durant cet événement dont le CLER est partenaire. Programme et inscriptions sur www.sgparis.fr
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