Jean-François SCHMIT architectes

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apprendre learning 16 2 C r è c h e s F é l i x-Fa u r e e t d e l’E s p é r a n c e

F e l i x-Fa u r e a n d E s p é r a n c e day n u r s e r ie s

170 E n t r e tie n av e c A n n e Hida lg o

in t e r vie w wit h A n n e Hida lg o

172 Éc o é c o l e s é l é m e n ta ir e e t m at e r n e l l e Ec o p r i m a ry a n d n u r s e ry s c h o o l s 1 8 0 Éc o l e p o ly va l e n t e d e o nz e c l a s s e s E l e v e n-c l a s s r o o m c o m bin e d s c h o o l 1 8 6 C it é s c o l a ir e m i x t e É d o u a r d-B r a n ly S e c o n da ry a n d hig h s c h o o l c o m p l e x 1 9 4 C o l l è g e G a m b e t ta G a m b e t ta s e c o n da ry s c h o o l 2 0 0 C o l l è g e J u l e s-R oy

J u l e s-R oy s e c o n da ry s c h o o l

2 1 2 Éc o l e m at e r n e l l e d e c in q c l a s s e s

Fiv e-c l a s s r o o m n u r s e ry s c h o o l

2 16 Éc o l e m at e r n e l l e e t at e l ie r s m u nic ipa u x N u r s e ry s c h o o l a n d m u nic ipa l w o r ks h o p s

2 2 8 R e n c o n t r e av e c J e a n-F r a n ç ois Sc h m it M e e tin g wit h J e a n-F r a n ç ois Sc h m it 24 4 R e g a r d s u r l’At e l ie r J e a n-F r a n ç ois Sc h m it P h oto r e p o rta g e o n th e J e a n-Fr a n ç ois Sc h mit

a r c hit e c t u r a l p r ac tic e

2 5 8 c r é dit s c r e dit s





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/ Tr ava iller

/ J e a n-F r a n ç ois Sc h m it

CENTRE DE MAINTENANCE POUR GROS PORTEURS DE CARGOLUX Lieu

aéroport de Findel, Luxembourg D at e

2009 M a î t r e d ’o u v r a g e

Cargolux Pa r t e n a i r e s

Ingénierie Studio – SNC L avalin (BET fluides et process) RFR (BET structure et façade) Responsables de proje t

Jean-Luc Dupanloup avec Guido Montecchio S u r fa c e

34 000 m²


Double-page précédente. Previous double-page spread

Façade nord avec une des deux baies ouverte. North facade with one of the two doors open.

En haut. Top

En bas. Bottom

Façade est : «On peut comparer Cargolux à un grand coléoptère». East facade: “Cargolux can be compared to a large beetle”.

Intérieur de la halle depuis la plateforme haute. Interior of the hall from the upper platform.


20

/ w o r k in g

/ C ARGOLUX WIDE-BODY AIR C RA F T MAINTENAN C E C ENTRE

En haut. Top

En bas. Bottom

Plan du 1er ĂŠtage. Plan of 1st floor.

Coupe transversale. Transverse cross-section.


Ci-dessus. Above

Un avion en cours de maintenance. An aircraft undergoing maintenance.


Ci-dessus. Above

La lumière naturelle Êclaire toute la halle. The entire hall is illuminated with natural light.



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/ w o r k in g

/ AIR F RAN C E C ARGO TERMINAL

Les interventions de Jean-François Schmit sur la zone de fret d’Air France à Roissy s’étendent sur plusieurs années et couvrent plusieurs types de mission. De l’urbanisme à l’architecture de petits édicules aux fonctions diverses, de la réhabilitation de bâtiments à la construction neuve, la surface totale des projets réalisés représente 132 000 m². Le premier projet, commencé en 1997, est le plus vaste en superficie. Il s’agit du prolongement de la halle de fret, livrée dix ans auparavant. Jean-François Schmit a repris en le simplifiant le système d’auvents de style high-tech conçu par l’architecte Bianchi, instaurant une continuité entre l’existant et le nouveau tout en modérant la luminosité. Trop forte dans l’ancien bâtiment, elle perturbait les capteurs optiques des robots assurant le placement des palettes. L’extension est constituée d’un système de voûtes métalliques en berceau dont les dimensions suivent l’arc inférieur de la toiture existante en textile formée par une série de doubles courbures. D’autres projets sont plus modestes, tels les édicules qui contrôlent l’accès au site ou des postes de surveillance, facilement reconnaissables à leurs formes géométriques simples et leurs couleurs vives. En partie nord du site, Jean-François Schmit s’est occupé de la réhabilitation du restaurant du personnel. L’édifice émerge facilement d’un environnement parfois chaotique grâce à la grande toile blanche qui couvre sa façade principale. Un signal qui abrite un passage à couvert et vient unifier un bâtiment disparate, profondément réorganisé : la volumétrie déstructurée de l’édifice existant a été épurée par l’emploi d’un revêtement en bois complétant l’architecture textile.

Jean-François Schmit’s work in the Air France cargo zone at Roissy covers several years and several types of assignment. From urban planning to the architecture of small kiosks with a variety of functions, from the rehabilitation of buildings to new construction, the total area of projects performed amounts to 132,000 m². The first project, commenced in 1997, is the largest in area. This is the extension of the cargo shed, which had been built ten years before. Jean-François Schmit took up and simplified the system of high-tech style canopies designed by Bianchi, establishing a continuity between the existing and the new while moderating the level of illumination. Too bright in the old building, it interfered with the optical sensors of the pallet-handling robots. The extension consists of a system of metal barrel vaults whose geometry follows the lower arc of the existing textile roof formed by a series of reverse sweeps. Other projects are more modest, such as the kiosks that control access to the site or the security posts, easily recognisable by their simple geometric form and bright colours. In the northern part of the site, Jean-François Schmit handled the rehabilitation of the staff restaurant. The building stands out from sometimes chaotic surroundings by virtue of the large white awning covering the main facade, a signpost that provides a covered walkway and unifies a disparate, extensively reorganised building. The unstructured volume of the existing building was refined by the use of timber cladding complementing the textile architecture.


En haut. Top

En bas. Bottom

ExtĂŠrieur du restaurant du personnel. Outside of the staff restaurant.

IntĂŠrieur du restaurant du personnel. Inside of the staff restaurant.


80

/ w o r k in g

/ TELE C OMMUNIC ATIONS NETWORK C ONSTRU C TION C ENTRE

Le projet fait partie d’une série d’opérations réalisée pour le compte de la Poste et de l’opérateur, alors national, de télécommunication. Situé sur une ancienne friche industrielle, le long de voies de chemin de fer, le centre de construction des lignes téléphoniques de Nevers regroupe dans un même bâtiment un programme multiple : un centre administratif, un fichier informatique des lignes, des salles de dessin, une salle de vidéoconférence, un magasin central des pièces détachées, ainsi qu’un service pour les équipes d’entretien et un appartement de fonction. La parcelle est découpée dans le prolongement d’un faisceau ferroviaire. Le glissement des corps de bâtiment autour du parvis, du patio, des cours techniques arrière et du jardin avant, évoque le mouvement créé par le décalage entre les trains stationnés sur les voies parallèles adjacentes. L’architectonique de Nevers présente une organisation caractéristique de bien des bâtiments de Jean-François Schmit : massif et ancré dans le sol au rezde-chaussée, le bâtiment se fait aérien au sommet, l’idée de légèreté s’incarnant dans la couverture. Trouvant un écho dans l’œuvre de Prouvé, la toiture dessinée par Jean-François Schmit relève plus du domaine de la carrosserie que de l’univers du bâtiment. Son unité élémentaire est une longue pièce pliée en forme de virgule, posée de manière à laisser rentrer abondamment la lumière à l’intérieur des espaces de bureau. Dans la zone de parking, cette pièce devient verticale et se transforme en façade.

The project is part of a series of operations conducted for the French postal administration and, then state-owned, telecommunications operator. Located on a former brownfield site alongside the railway tracks, the Nevers telecommunications network construction centre brings together in a single building a multi-faceted programme: an administrative centre, a computer database of lines, draughting rooms, a video-conferencing room, a central parts store, as well as a facility for maintenance teams and a company apartment. The plot is located at the end of a fan of railway sidings. The marshalling of the buildings around the forecourt, the patio, the rear service yards and the garden at the front evokes the movement created by the offset between the trains stabled on the adjacent parallel tracks. The architectonics of the Nevers development exhibits a layout that is characteristic of many of Jean-François Schmit’s buildings: with its solid lower level firmly rooted in the ground, at its crest the building becomes ethereal, the notion of lightness being embodied in the roof. Echoing the work of Prouvé, the roof designed by Jean-François Schmit owes more to the realm of coachwork than the world of construction. Its basic component is a long sheet bent into the shape of a comma, installed so as to allow an abundance of light through into the office spaces. In the parking area, this sheet becomes vertical and is transformed into the facade.


En haut. Top

Au milieu. Middle

En bas. Bottom

Terrasse du premier ĂŠtage accessible depuis les bureaux. First-floor terrace accessible from the offices.

Patio du rez-de-chaussĂŠe. Ground-floor patio.

Espace de bureau. Office space.


88

/ Tr ava iller

/ J e a n-F r a n ç ois Sc h m it

CENTRE DE CONSERVATION DES ARCHIVES DE L’INA Lieu

ESSARTS-LE-ROI, FRANCE D at e

2002 M a î t r e d ’o u v r a g e

INSTITUT NATIONAL DE L’AUDIOVISUEL Pa r t e n a i r e

GEC Ingénierie Resp onsable de proje t

Régine Pellegrini S u r fa c e

2 100 m²


Ci-dessus. Above

Façade en «origami». “Origami” facade.


104

/ h a biter

/ J e a n-F r a n ç ois Sc h m it

QUATRE ATELIERSLOGEMENTS D’ARTISTE ET LOCAUX D’ACTIVITÉ Lieu

vill a d’Alésia à Paris 14 e , Fr ance D at e

1994 M a î t r e d ’o u v r a g e

RIVP Resp onsable de proje t

Christophe Massin S u r fa c e

800 m²


Double-page précédente. Previous double-page spread

Vue depuis le porche vers le square. View from the porch towards the square.

Ci-dessus. Above

Les ateliers-logements préservés de la rue. Workshop-apartments sheltered from the street.


154

/ livin g

/ UNIVERSITY HALL O F RESIDEN C E AND C ANTEEN

Toiture végétalisée type Toundra Acrotère 53,30

Bâtiment D

Terrasse accessible dalles sur plôts

entrée livraisons

37,87

Acrotère 53,30

acrotère 53,30

Terrasse accessible dalles sur plôts

sortie livraisons

entrée restaurant

Acrotère 53,30

entrée restaurant et résidence

36,40

Terrasse accessible dalles sur plôts

37,13

Terrasse accessible dalles sur plôts

36,86 33,50

accès parking Toiture végétalisée 50,24

Acrotère 47,30

Toiture végétalisée type Toundra

Terrasse accessible dalles sur plôts

Bâtiment B Toiture végétalisée type Toundra

En haut. Top

En bas. Bottom

Coupe-perspective. Cutaway view.

Plan de masse. Layout drawing.


Ci-dessus. Above

Une chambre. A room.


15 6

/ h a biter

/ RÉSIDEN C E ET RESTAURANT UNIVERSITAIRES

is

En haut. Top

En bas. Bottom

Plans du restaurant et du 1er étage. Plan of restaurant and plan of 1st floor.

Façades nord-ouest sur le campus et sud-est sur la rue Guynemer. Northwest facade looking onto the campus and south-east facade on Rue Guynemer.


Ci-dessus. Above

Terrasses et maisonnettes de la rĂŠsidence. Residence terraces and maisonettes.




peinture, la menuiserie, un peu d’électricité. Ça a duré un certain temps, jusqu’au jour où une de nos clientes s’est avérée être la directrice du Centre de création industrielle (CCI). Son mari travaillait chez Piano et m’a proposé de m’aider à rentrer dans l’agence parisienne qui était tombée un peu en sommeil depuis Beaubourg ; Renzo cherchait à la relancer. Comment était l’agence à l’époque et qu’y as-tu fait ? Piano finissait le concours de reconver-

sion des usines Schlumberger à Montrouge. Il y avait à l’époque trois anciens de Beaubourg – Nori Okabe, Bernard Plattner et Mike Dowd – et trois jeunes – un Américain, Tom Hartman, un Suisse, Christian Süsstrunck, et moi. J’étais le seul Français : Piano avait une grande méfiance envers les Français qui lui parais­saient trop jouer les artistes ! Or à l’époque, il ne s’agissait pas de dire que l’on faisait de l’art, ni même de l’architecture : on construisait ! J’ai vite travaillé sur le projet de Schlumberger, une commande énorme de 180 000 m², dessiné «en temps réel». Piano venait de gagner la consultation mais les travaux avaient déjà commencé ! Il fallait tenter d’influer sur les travaux en cours et simultanément développer le projet. C’est à la même époque que tu développes tes premiers projets ? Je suis resté chez Piano six

ans comme salarié mais j’avais pris la décision de quitter l’agence dès la cinquième année, même s’il y avait une très bonne entente entre lui, les anciens et moi. Je ne me voyais pas travailler éternellement à l’agence. Piano m’a demandé de rester un an supplémentaire et, en contrepartie, il me donnait mon premier chantier en libéral, la reconstruction de locaux d’entretien pour la Ville de Paris. C’était une marque de confiance de sa part. Une autre raison qui a motivé mon départ est que j’avais été retenu sur la deuxième phase du concours pour le musée des Télécommunications à Pleumeur-Bodou | A | , projet que je développais parallèlement à mon travail pour Piano. J’ai été lauréat de la consultation mais, pour des raisons d’ordre politique, la commande a finalement été confiée à un confrère J e a nF r a n ç ois local…

232

Sc h m it rencontre

Un échec qui fait partie du parcours quasi normal des architectes. Cependant, peu de temps après, tu rebondis et tu te trouves dans «les 40 architectes de moins de quarante ans»… Je me suis vite rendu compte que le statut d’«ancien

de chez Piano» n’était pas forcément un atout aux yeux des maîtres d’ouvrage qui imaginent que tu es cher ou qui estiment tu ne seras pas capable de te débrouiller de projets de moins de 10 000 m² ! En activant mes contacts, et aussi en réparation de l’expérience malheureuse de Pleumeur-Bodou, j’ai pu construire trois bureaux de Poste à Gravigny, SaintGermain-lès-Corbeil, Châteaudun et le bâtiment des


| A |

(Industrial Design Centre). Her husband worked for Piano and offered to help me get into the Paris practice, which had become somewhat dormant since Beaubourg; Renzo was looking to reactivate it. What was the practice like at the time and what did you do there? Piano was completing the competition for the redevelopment of the Schlumberger factories in Montrouge. At the time there were three Beaubourg veterans – Nori Okabe, Bernard Plattner and Mike Dowd – and three young people – an American, Tom Hartman, a Swiss, Christian Süsstrunck, and me. I was the only Frenchman: At the time, Piano greatly mistrusted the French, who seemed to him to act too much like prima donnas! At the time, there was no question of saying that we were creating art, or even architecture: we were building! Very soon, I was working on the Schlumberger project, a huge 180,000 m² contract, designed “in real time”. Piano had just won the assignment but work had already begun! We had to try to influence the work in progress and at the same time develop the project. It was at the same time that you were developing your first projects? I stayed with Piano for six years as an employee, but I had taken the decision to leave the practice in the fifth year, even if there was a very good understanding between him, the veterans and me. I didn’t see myself working at the practice for ever. Piano asked me to stay for another year and in return he gave me my first independent project, the reconstruction of maintenance premises for the City of Paris. It was an expression of confidence on his part. Another reason behind my departure is that I had been selected in the second phase of the competition for the Museum of Telecommunications at Pleumeur-Bodou | A |, a project that I was developing in parallel with my work for Piano. I was the winner of the competition but, for political reasons, the contract was finally awarded to a local colleague…




Jean-François Schmit aime se confronter à toutes les échelles de bâtiment et aux programmes les plus divers, qu’ils relèvent de la maîtrise d’ouvrage publique ou privée : des espaces de travail, telle une halle de maintenance d’avion sur un site aéroportuaire, à des ateliers-logements sur une petite parcelle parisienne ou encore une cité scolaire en milieu périurbain et une école entièrement réhabilitée. Ces bâtiments se nourrissent les uns les autres jusqu’à former un continuum. La clarté des espaces, leur générosité et leur convivialité, le souci d’insertion urbaine en respect profond de l’environnement d’accueil font partie des constantes de cette architecture, contemporaine sans être ni élitiste ni esthétisante, une architecture qui s’adresse avant tout à l’usager. Une sélection de vingt-huit réalisations, construites entre 1985 et 2012, nous fait découvrir cette œuvre plurielle.

Jean-François Schmit likes to engage in all scales of building and the most diverse projects, for both public and private sector clients: from workplaces, such as an aircraft maintenance hangar on an airport site, to artists’ workshop-apartments on a small Parisian plot or a school complex on the urban periphery and an entirely rehabilitated school. These buildings cross-fertilise each other until they form a continuum. The brightness of the volumes, their spaciousness and attractiveness, the concern for integration into the urban framework with deep-rooted respect for the host environment are among the constants of this architecture, contemporary without being elitist or affectedly aesthetic, an architecture that primarily relates to the user. A selection of twenty-eight projects, built between 1985 and 2012, introduces us to this multi-faceted opus.

Tr availler  Habiter Apprendre

Working  Living Learning

L’auteur : Olivier Namias est architecte et journaliste d’architecture.

The author: Olivier Namias is an architect and architectural journalist.


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