Discours de François Hollande à Aulnay-sous-Bois Samedi 7 Avril 2012 Reconstitution d’AulnayAssociations avec l’équipe du candidat
Mes chers amis, chers amis d’Aulnay, merci Gérard pour ton accueil. Je vous salue tous, d’Aulnay, de la Seine-Saint-Denis, et au-delà de vous tous ces habitants des quartiers populaires qui espèrent, qui attendent, qui exigent le changement. Je reviens d’un parcours qui m’a conduit en 48 heures de Vaulx-en-Velin à Aulnay ici, ce soir, en passant par Clichy-sous-Bois, Trappes, Aubervilliers, ce qu’on appelle la « banlieue » et qui est tout simplement la France ! La France qui veut vivre dignement, la France qui veut vivre fièrement, la France que vous représentez. Je veux rendre hommage à ces hommes et à ces femmes que j’ai rencontrés au cours de ces derniers jours. Je revois ces mères courageuses avec qui j’ai échangé aux Ulis, dans l’Essonne, et qui luttent chaque jour pour rester debout alors même qu’elles n’arrivent plus à payer leur loyer, à assurer le repas de leurs enfants, et qui malgré tout se battent et combattent pour permettre à leurs fils et à leurs filles de vivre mieux qu’elles. Hommage à ces femmes qui tiennent les familles ! Elles aussi attendent le changement, une vie meilleure, une vie plus douce, une vie plus juste. J’ai vu des hommes et des femmes qui habitent des logements indignes et qui attendent aussi la reconnaissance et la dignité. J’ai rencontré pendant ces derniers jours des jeunes pleins d’énergie qui réussissent leurs études, qui créent des entreprises, qui exercent des responsabilités et qui démontrent que nos villes, nos quartiers permettent à la France de se relever. Mais j’ai aussi vu des jeunes qui, après des parcours d’excellence, ne trouvent pas l’emploi qui correspond à leur diplôme et qui se désespèrent, qui se découragent et qui se mettent aussi à attendre le changement. J’ai vu aussi à Creil et ici, à Aulnay, des hommes, des femmes qui travaillent chez Peugeot et qui espèrent que demain, leur emploi sera préservé. Je veux leur dire toute notre solidarité aujourd’hui, ici. Nos amis de Peugeot sont là, je les salue ! Je les rencontrerai après la réunion publique pour voir comment, avec eux, accompagner leur lutte. Mes chers amis, nous partageons la même force, la même envie, la même volonté, tous ensemble, celle du changement. Nous avons la même ambition, le rêve français, ce rêve qui veut que chaque régénération passe le flambeau du progrès à la suivante. Ce rêve qui fait que les enfants vivent mieux que leurs parents. C’est ce rêve-là que nous devons de nouveau insuffler dans tout le pays. Vous m’avez donné un mandat, un devoir, une tâche, un impératif, une obligation. Vous m’avez demandé de faire de cette élection présidentielle une victoire. Nous sommes là aujourd’hui, à quinze jours du premier tour, devant cette responsabilité — la mienne mais aussi la vôtre — de concourir de toutes nos forces à la recherche de cette victoire pour nous, pour nos idées, pour nos quartiers, pour nos villes, pour nos enfants et pour la France !
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Je sais qu’il y en a encore qui doutent, qui s’interrogent. Ne les blâmez pas ! Il reste quinze jours pour les convaincre d’aller voter. Parce qu’il y en a, en haut lieu, qui n’ont qu’une seule préoccupation, un seul souci, une seule espérance : et si seulement les jeunes des quartiers ne venaient pas voter pour l’élection présidentielle ! Si seulement les catégories populaires, celles qui souffrent d’une politique injuste, pouvaient se détourner, par découragement, du scrutin ! Alors, ce moment-là, la Droite pourrait de nouveau penser prolonger son mandat. Le voulez-vous ? (Non !) C’est la mission que je vous confie : allez partout autour de vous, allez convaincre, allez chercher tous ces électeurs qui ont le droit de changer leur destin et le nôtre, et qui ont donc le droit de l’exercer pour le changement que nous appelons. Alors, ils nous diront : « Mais de quel changement parlez-vous, que peut-on espérer ? ». Il y a eu tant de promesses, il y a cinq ans, du candidat qui fut élu, tant de désillusions, tant de déceptions, tant de trahisons. Pourquoi, ils nous interrogent, faudrait-il nous croire nous, quand lui a tout manqué, et d’abord manqué à ses promesses ? Je suis conscient que la parole politique a été abîmée, a été abaissée. Je veux convaincre ces électeurs que le changement c’est maintenant, et que le changement c’est possible ! Le changement d’abord pour le logement. Comment peut-on accepter encore aujourd’hui que tant de femmes, d’hommes, cherchent un toit et ne le trouvent pas ? Comment admettre autant de logements indécents, insalubres ? Comment peut-on accepter que des familles entières s’entassent dans des pièces trop petites pour assurer le confort minimal ? Comment peut-on admettre encore, au début du XXIe siècle en France, qu’il y ait plus d’un million de personnes qui cherchent à accéder à un logement social ? Eh bien moi, je refuse que ce soit toujours dans les mêmes communes que l’on construise les logements sociaux, quand tant d’autres s’exonèrent de toute obligation en matière de construction de logements. Vous connaissez ces communes ! Vous connaissez les maires qui les dirigent ! Si au lendemain de ce beau dimanche du 6 mai vous m’avez confié la présidence de la République, je demanderai que dans ces communes, il y ait le respect de l’obligation de construire 25 % de logements sociaux. Je vous entends demander des HLM à Neuilly… Mais je connais le département, Neuillysur-Seine, pas Neuilly-sur-Marne ? Oui mais pas seulement dans cette banlieue-là, partout où il y a des communes qui accueillent des emplois, qui accueillent des services, qui accueillent des commerces, ces communes-là peuvent aussi accueillir les populations qui viennent travailler ! Dans la République que je veux, je refuse qu’il y ait du ghetto — du ghetto pour les riches et du ghetto pour les pauvres. Je veux de la mixité, je veux de l’échange, je veux du partage. Et la promesse républicaine que je vous adresse, c’est d’offrir un logement digne et abordable à chacun. Il y a cinq ans — certains étaient trop jeunes, ils ne peuvent pas s’en souvenir — le candidat qui fut élu et qui est aujourd’hui sortant avait promis… (Huées) Ce sont les Français qui vont bientôt lui adresser la lettre de licenciement, mais d’ici là il faut les convaincre, ce n’est pas fait, ce n’est pas acquis ! Revenons à ce qui s’est passé en 2007. Parce qu’en 2007, il fut élu. En 2007, il avait promis le droit opposable au logement, c’est-àdire la possibilité pour chacune, chacun qui, cherchant un logement, pouvait déposer un Document non-officiel – AulnayAssociations – Avril 2012
dossier pour obtenir un droit qui serait reconnu par les tribunaux et qui permettrait, le moment venu, d’avoir un logement… Les malheureux qui se sont engagés dans cette procédure n’en ont jamais trouvé la fin ! Le droit a été posé, mais jamais, en définitive, reconnu. Je veux ici affirmer des engagements que je tiendrai, pour les jeunes notamment. Je veux faire en sorte que chaque jeune puisse avoir un système de caution solidaire qui fasse qu’il ne sera pas obligé à l’avenir, pour obtenir un logement, de présenter une caution, un salaire, un contrat à durée indéterminée, bref des conditions qui l’excluent et qui font qu’à la précarité du travail s’ajoute la précarité de la résidence, la double peine. Nous ferons en sorte aussi que pour ces locataires, il n’y ait pas de loyer qui soit augmenté à chaque fois que le locataire change de logement. Donc, nous encadrerons les loyers dans les zones de tension, pour permettre à chacune et à chacun de pouvoir accéder à un logement. Nous créerons plus de logements, plus de logements sociaux. Tous les terrains de l’Etat — et il y en a de nombreux en Seine-Saint-Denis — seront mis à disposition des collectivités locales, pour construire. Ici, vous aimez vos villes, vous aimez vos quartiers, vous voulez leur rénovation et vous avez raison. Mais en même temps que l’on réhabilite des immeubles, que l’on abat des barres, que l’on construit d’autres tours ou d’autres résidences, on oublie les services publics, l’accompagnement, les associations, bref l’humain. Eh bien, nous rétablirons, nous réinstaurerons l’humain à côté du bâti. Parce que vous avez besoin de bureaux de poste, de commerces, de services publics, d’écoles. Vous avez besoin de ce qui vous permet de vivre, de vivre dignement ! Vous avez aussi besoin de transports. Vous ne pouvez pas vivre enclavés comme c’est le cas d’un certain nombre de quartiers. Sentiment d’être mis à l’écart, loin de tout, d’être à part. Eh bien, les transports seront améliorés, les transports seront sécurisés, et le prix des transports sera modulé en fonction du revenu, et pas simplement en fonction de la distance. Mes chers amis, je veux vous parler avec franchise : nous avons beaucoup à faire ensemble, et j’ai beaucoup à vous demander. Ce que je vous demande, c’est d’être des citoyens à part entière, c’est de ne jamais renoncer à vos projets, à vos rêves. Ici, il y a beaucoup de jeunes. La Seine-Saint-Denis est le département le plus jeune de France, soyez-en fiers ! Jeunesse de France, ayez de grands rêves, de grandes ambitions ! Poussez les murs, repoussez les limites, dépassez les barrières ! Aucune frontière ne sera opposée à votre propre réussite ! Le prochain président de la République aura pour mission de vous faire réussir. Je créerai un grand ministère de l’éducation, de la jeunesse, de l’avenir, parce que je veux que dans toutes les villes, tous les quartiers de France, les enfants aient toutes les conditions pour arriver à l’accomplissement de leur destin. Il y aura pour l’école une lutte contre l’échec scolaire. Je ne peux pas admettre que 150 000 jeunes décrochent chaque année. Parce qu’ils décrochent non pas de l’école, mais de l’avenir ! La moitié de ces « décrocheurs » sont dans les quartiers populaires. C’est pour ces quartiers-là, et c’est pour lutter contre l’échec, que j’ai annoncé que je créerai 60 000 postes dans l’Education nationale. Je le Document non-officiel – AulnayAssociations – Avril 2012
ferai pour les enfants, pour leurs parents mais aussi pour la France tout entière. Parce que cette jeunesse est sa chance ! C’est la condition de son propre redressement. Je ne laisserai pas les filières pour les élèves les plus en difficulté être saccagées comme elles l’ont été depuis cinq ans, dix ans, ce qu’on appelle les RASED, ce qui servait justement au soutien des élèves les plus fragiles, les plus en difficulté. Je veux que les parents d’élèves puissent être associés encore davantage à l’éducation de leurs enfants. Je n’accepte pas qu’on pénalise des familles parce qu’elles ne parviennent plus à élever leurs entrants. Je veux au contraire qu’on les aide, qu’on les accompagne, qu’on les suive, qu’on forme les parents parfois démunis à être des parents, surtout pour ces mères qui ne maîtrisent pas la langue française et qui ne comprennent pas l’enjeu même de l’école et ce qu’elle exige d’accompagnement. Je veux une école de l’égalité. Je ne veux pas que ce soient les enfants des quartiers populaires qui aillent dans les mêmes filières, qui aillent dans l’apprentissage, dans la formation professionnelle parce que ce seraient des enfants des catégories populaires. Non, si ces enfants doivent aller dans les filières professionnelles, c’est parce que ces filières seront d’excellence. C’est qu’elles conduiront à des emplois, et ce n’est pas parce qu’on voudra les reléguer. Si l’éducation prioritaire a un sens — mettre davantage de moyens —, c’est bien ici en Seine-Saint-Denis que cette éducation prioritaire doit être rendue possible ! Je veux une nouvelle carte scolaire qui garantisse la mixité des quartiers, des recrutements, pour éviter, là encore, qu’on ait des collèges pour les plus favorisés et des collèges pour les plus modestes. Je veux aussi que dans tous les lycées de France, et donc les lycées de la Seine-SaintDenis, les meilleurs élèves puissent aller dans les grandes écoles de la République. Et de la même manière, je veux que les universités françaises soient ouvertes à tous les étudiants de France, ceux qui sont aujourd’hui découragés, qui ne peuvent pas, faute de moyens, poursuivre leurs études. C’est la raison pour laquelle, en fonction des moyens que nous aurons et que nos finances publiques nous autoriseront, nous créerons l’allocation d’études pour la formation, sous condition de ressources. Oui, j’ai une grande ambition pour la jeunesse et donc pour les quartiers que vous représentez. Aucun jeune, je dis bien aucun jeune de 16 à 18 ans ne sera laissé à luimême : soit il sera dans l’Education nationale, soit en formation, soit en apprentissage, soit en service civique. Et je ne veux qu’aucun jeune de 16 à 18 ans soit abandonné, relégué, oublié, écarté ! Je sais aussi que vous êtes, les jeunes ici présents, pleins d’engagement, pleins de fougue, non pas simplement pour nous permettre de gagner l’élection présidentielle – je vous en remercie –, mais pleins d’engagement, pleins de fougue, pleins d’enthousiasme, pleins de volonté pour votre pays, pour être utiles aux autres. Et c’est la raison pour laquelle j’encouragerai le service civique ! Tous ceux qui voudront participer à une belle cause pourront le faire, pour rendre service aux autres, pour animer des actions humanitaires, pour porter secours aux plus défavorisés, pour faire de l’accompagnement scolaire. Eh bien tous ceux, je l’ai dit, qui accepteront de donner leur temps dans un service civique auront Document non-officiel – AulnayAssociations – Avril 2012
une récompense au sens de ce dévouement qui leur sera consacré par la Nation, mais je ferai en sorte que chaque jeune en service civique puisse être aidé à passer son permis de conduire, avec un forfait qui lui sera attribué. Mon objectif, c’est 100 000 jeunes dans le service civique, à la fois pour rendre service à la Nation et pour vous rendre service ! Et je pense à l’emploi. Je sais que c’est la priorité. Je sais que c’est votre préoccupation, vous parents, vous jeunes et nous tous, conscients que c’est un gâchis formidable que de laisser une partie de la génération qui arrive sans perspective, sans confiance et dans la précarité, quand on voit tant de jeunes qui voient tant de portes se fermer, quand à chaque fois que l’on parle emploi on répond intérim, quand vous dites travail et qu’on vous annonce stage, quand vous dites salaire et qu’on vous répond Smic. Eh bien la promesse républicaine que je veux vous adresser, c’est que nous ferons de l’emploi et de la formation la priorité de l’action gouvernementale ! Pour créer des emplois, nous mettrons en place une banque publique d’investissement qui accompagnera les PME et la création d’entreprises. Pour tous les marchés publics, il y aura une clause d’insertion pour qu’à chaque fois ce soit les jeunes de ces quartiers qui soient embauchés dans les entreprises qui ont le succès de ces marchés publics. Je créerai 150 000 emplois d’avenir, ces emplois jeunes, et notamment dans les quartiers populaires. Je lancerai le contrat de génération, ce contrat qui permet à un sénior de rester dans l’emploi et à un jeune d’être recruté avec un contrat à durée indéterminée parce qu’on ne peut pas accepter ce parcours interminable qui va de l’intérim au CDD mais jamais ne permet à un jeune de fonder une famille, d’être indépendant, parce qu’il n’a jamais pu accéder à ce contrat à durée indéterminée – qui devra être la règle et non plus l’exception. Voilà ce que j’étais venu vous dire, jeunesse de France, jeunesse de Seine-Saint-Denis, jeunesse diverse ! Vous devez être, à chaque fois, considérés, respectés, et aussi représentés. Le contrat de génération que j’évoque pour l’entreprise vaut aussi pour la politique. A un moment, c’est à vous de prendre la responsabilité, dans les collectivités locales, au Parlement, dans l’Etat. C’est vous qui devez, à un moment, prendre le pouvoir. Votre génération ! Ce que vous représentez, votre diversité, vos quartiers, vos ambitions ! Je veux être le président du respect et de la justice. Le respect, c’est d’abord voir chacune et chacun d’entre vous pour ce qu’il est, et non pour ce qu’il paraît. Pour ce qu’il est comme citoyen et non pas pour ce qu’il paraît avec sa couleur de peau, avec son origine, avec son parcours, avec sa religion. Le président du respect, c’est le président du respect de la laïcité, qui garantit la liberté de culte et qui en même temps permet de vivre ensemble, tous ensemble, sans être regardé selon son apparence. Et quand je vous vois, les uns, les autres, je ne devine pas votre religion à votre visage. Je ne vois que des citoyens qui veulent appartenir à la communauté nationale !
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Refusez, refusez toujours le miroir déformé que tend votre société. Ce miroir dominant, déformé, qui se nomme la discrimination. Le respect, c’est le refus de toute discrimination ! Comment admettre qu’à 16 ans on puisse être empêché de rentrer dans un établissement pour y passer une partie de la nuit ? Qu’à 20 ans, on soit contrôlé cinq fois dans la même journée ? Qu’à 25 ans, avec un bon diplôme, on craigne de ne pas pouvoir être embauché ? Qu’à 30 ans, quand on veut s’installer pour fonder un ménage, on peine à trouver un logement, quel que soit son nom, quelle que soit sa nationalité, quelle que soit son adresse ? Eh bien la France, la République devra faire respecter le principe d’égalité ! Chacun doit respecter la République. Chacun doit respecter l’Etat. Chacun doit respecter les services publics. Chacun doit respecter la loi républicaine. Et en même temps, la République doit respecter chacune et chacun d’entre nous. Je ne laisserai pas humilier les enfants de France ! Et si vous me faites confiance, je ferai en sorte non seulement de vous appeler à chaque moment et dans chaque circonstance à respecter la République et son ordre, les droits et les devoirs, et en même temps, je veillerai à ce que chacun de mes compatriotes soit respecté et non pas suspecté sur sa seule apparence. Je lutterai – non pas contre les contrôles d’identité, qui sont nécessaires –, je lutterai contre les contrôles au faciès qui sont inacceptables. Je lutterai contre toutes les discriminations, discriminations liées à l’âge, liées à la couleur, liées à l’origine, liées à un quartier, liées aussi à l’orientation sexuelle. Je sais combien il faut lutter sans relâche contre l’homophobie. Je sais que c’est dur, pour un certain nombre de jeunes. Je ne veux plus voir des garçons ou des filles dans mon pays se replier sur eux-mêmes, se réfugier dans la honte, dans la solitude, dans le secret. Je sais aussi combien pour des jeunes filles l’accès à la contraception est devenu difficile, notamment pour les mineures. Eh bien nous établirons, là encore, un dispositif qui permettra à toute mineure de pouvoir accéder gratuitement et anonymement à la contraception pour ne pas vivre la situation de grossesse non désirée ou d’un IVG toujours insupportable à vivre quand on a 16 ans ou 17 ans. Et puisque je parle de l’IVG qui est un droit et qui doit être reconnu comme tel, je ne peux pas accepter que des centres hospitaliers aujourd’hui ne pratiquent plus cette intervention. Et donc partout où il y a un centre hospitalier, il y aura un centre pour l’intervention volontaire de grossesse. Je ne peux pas admettre non plus que trop de nos compatriotes, notamment ici mais aussi dans les zones rurales, soient maintenant contraints financièrement et territorialement dans l’accès aux soins. Comment peut-on tolérer que dans notre pays, dans notre République, pour des raisons financières, pour des raisons territoriales, certains de nos compatriotes ne parviennent plus à se faire soigner ? Que des maladies qu’on pensait disparues ressurgissent ? Qu’un certain nombre de personnes renoncent à une intervention médicale tant elles ne peuvent pas penser qu’elles pourront l’honorer financièrement ? Nous lutterons contre les dépassements d’honoraires. Nous lutterons contre les déserts médicaux. Nous permettrons l’installation de jeunes médecins ici, dans vos quartiers, dans vos villes, pour que chacune, chacun puisse être en sécurité, en sûreté aussi par rapport à ce risque. Document non-officiel – AulnayAssociations – Avril 2012
Et puisque je parle de sécurité et de sûreté, oui, vous avez aussi le droit d’être protégés. Vous avez aussi le droit d’avoir une présence de la Police dès lors qu’elle vous assure la tranquillité publique. Vous avez le devoir, aussi, de participer à la lutte contre les trafics, contre les bandes, tous ceux qui mettent en cause la vie dans ces quartiers. Nous ne vous laisserons pas abandonnés à un autre ordre que celui de la République ! La seule loi que vous devez accepter, c’est la loi votée par le Parlement, ce n’est pas la loi des bandes, ce n’est pas la loi des mafieux ou des trafics. Chers amis, ici je vois des jeunes, parmi nous, qui n’ont jamais connu la Gauche au pouvoir. Et donc, certains n’ont connu que la Droite. Et ils imaginent que le pouvoir, c’est la Droite et c’est toujours la Droite. Eh bien je veux leur annoncer cette grande nouvelle : la Gauche a gouverné et elle aspire de nouveau à prendre sa part dans la responsabilité du pays ! Mais la Gauche, parce que c’est la Gauche, doit être exemplaire. Elle ne peut pas être arrogante dans l’exercice du pouvoir. Elle ne peut pas être injuste dans les choix. Elle ne peut pas être frileuse dans les avancées. Elle ne peut pas inerte et, pire encore, impuissante. La Gauche doit être conquérante ! Elle doit être volontaire ! Elle doit être fière ! Et en même temps, elle doit dire à tout moment la vérité. Elle ne peut pas promettre ce qu’elle ne serait pas capable de tenir. Elle n’a pas le droit de décevoir. Elle doit parler, mais surtout agir. Elle doit être conforme à ses promesses. Et c’est parce que je suis de gauche que je suis aussi conscient de l’obligation de gagner l’élection présidentielle et de réussir, après, à transformer le pays ! Mes chers amis d’Aulnay et de Seine-Saint-Denis, dans quelques jours – deux semaines à peine – vous allez avoir une nouvelle occasion de faire entendre votre voix, votre voix forte, votre voix jeune, votre voix puissante. Ne sous-estimez pas la force de votre décision. Avec le suffrage universel, une voix en vaut une autre. La voix d’un jeune dans un quartier est équivalente à la voix d’un patron du CAC 40. Et si certains sont plus riches que vous, vous êtes plus nombreux qu’eux ! C’est vous la force dans la démocratie ! C’est vous la puissance ! C’est vous le suffrage ! C’est vous qui devez être maîtres de votre destin. Ne laissez pas d’autres décider à votre place. Venez voter, prenez votre part ! Décidez de votre avenir, le 22 avril d’abord, premier tour, et le 6 mai ensuite. Mais le 6 mai ne peut exister que s’il y a la dynamique du 22 avril, celle que vous allez me donner ! Et si, là encore, autour de vous certains se demandent s’ils vont exercer le droit de vote, dites-leur bien que leurs parents, leurs grands-parents auraient bien voulu avoir le droit de vote. Et que nous, nous avons pris un engagement pour les élections municipales : c’est de donner le droit de vote à ceux qui vivent ici depuis longtemps, qui paient leurs impôts, qui sont parfois vos parents ou vos grands-parents, et qui pourront participer à la délibération locale parce qu’ils ont le droit de le faire sans être citoyens français. Eh bien je voulais, ici à Aulnay, vous lancer cet appel, cet appel à la confiance, celle que vous allez me donner. Cet appel, aussi, à la mobilisation – celle que vous allez engager. Cet appel à prendre votre destin en main. Soyez fiers de ce que vous êtes, dans votre diversité, dans votre unité, dans ce que vous êtes capables de produire ici dans ce département, de tout ce que vous avez donné ou que vos parents vous ont donné pour être des citoyens français ! Exercez jusqu’au bout votre droit de citoyen. Soyez fiers, dès lors Document non-officiel – AulnayAssociations – Avril 2012
que la République est à vos côtés, soyez fiers d’être des citoyens français ! Français, oui, français : c’est le plus beau nom que l’on peut donner à un citoyen que d’être un citoyen français, à la condition que la France soit à la hauteur de son message historique d’apporter de la liberté, d’apporter de la dignité, d’apporter de la considération, du respect et aussi de la fraternité. Voilà ce que nous avons à faire ensemble ! Oui, je vous lance cet appel pour la levée en masse ! La levée en masse, c’est ce qu’on disait au début de la Révolution française, quand elle était menacée. On appelait tous les citoyens à venir participer à l’effort. Eh bien oui, encore aujourd’hui, c’est la levée en masse, pour l’élection, pour le relèvement, pour le redressement et, enfin, pour la marche vers le progrès ! Faites peur à ceux qui vous utilisent ! Faites peur à ceux qui font des quartiers une menace. Vous n’êtes pas une menace. Si l’on vous donne confiance en vous, vous êtes une chance pour la France ! La France s’est toujours redressée grâce à sa jeunesse. Je crois en vous qui êtes encore à l’âge où tout peut être possible, où tout peut être regardé comme une nouvelle frontière que l’on aurait à déplacer. Je veux vous dire que dans ce moment si grave pour notre pays, nous pouvons mobiliser tant d’atouts, tant de chances, tant de leviers que jamais nous ne pouvons regarder l’avenir comme une inquiétude. L’avenir, c’est ce que nous allons construire ensemble. Le rêve français, c’est de faire votre génération, celle qui vient, va vivre mieux que nous. C’est mon choix, c’est mon projet, c’est mon devoir, c’est ma mission. Alors la question que je vous pose maintenant, à 15 jours : avez-vous la volonté du changement ? (Oui !) Etes-vous prêts pour le changement ? (Oui !) Voulez-vous être le changement en marche ? (Oui !) Alors, je vous l’annonce, le changement arrive ! Il vient ! Il est devant nous ! Ce sera le 22 avril ! Ce sera le 6 mai ! Ce sera le changement pour la jeunesse de France, le changement pour la République, le changement pour la France, le changement aussi pour tous ceux qui rêvent d’une humanité meilleure ! Oui, le changement, c’est maintenant !
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