Memoire de master 1 en architecture

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REMERCIEMENTS

Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser ce travail et en particulier François Fleury, en tant que directeur de mémoire, pour sa disponibilité et son encadrement.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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SOMMAIRE

AVANT-PROPOS INTRODUCTION

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LE CHALET TRADITIONNEL

Un habitat vernaculaire devenu stéréotype Caractéristiques architecturales et constructives des chalets traditionnels Peut-on encore parler de chalets aujourd’hui ?

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L’HABITAT INDIVIDUEL CONTEMPORAIN EN MONTAGNE

Présentation du corpus et méthodologie Statistiques du corpus et premières conclusions

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L’HABITAT CONTEMPORAIN, ENTRE TRADITION ET REGIONALISME CRITIQUE

Caractéristiques de l’architecture contemporaine Modèles illustrant la production actuelle Régionalisme critique

CONCLUSION ANNEXES BIBLIOGRAPHIE ICONOGRAPHIE TABLE DES MATIERES RESUME ET MOTS CLES

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AVANT-PROPOS

«Ne construis pas de façon pittoresque. Laisse cet effet aux murs, aux montagnes, au soleil. L’homme qui s’habille de façon pittoresque, n’est pas pittoresque, c’est un bouffon. Construis aussi bien que tu le peux. Mais pas mieux. Ne te donne pas des airs supérieurs, ni inférieurs. […] Fais attention aux formes avec lesquelles construit le paysan. Car il s’agit du savoir ancestral légué par ses pères. Cherche toutefois à découvrir les raisons qui ont produit ces formes. Si les progrès techniques permettent de

les

améliorer,

il

faut

toujours

adopter

ces

améliorations. […] Ne pense pas au toit, mais pense à la pluie, à la neige. […] Sois vrai ! La nature ne supporte que la vérité. […] Changer la vieille manière de construire ne t’est permis que si cela signifie une amélioration, sinon garde la vieille manière.» Adolf Loos, 1913. Règles pour celui qui construit en montagne.

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INTRODUCTION

La montagne constitue un milieu naturel beau et hostile à la fois. Autrefois lieu de subsistance et d’autarcie, elle s’est aujourd’hui considérablement développée. L’agropastoralisme, qui était la principale activité économique en altitude, a vu naître le tourisme au début du XIXème siècle en Europe, puis le développement des stations de sports d’hiver après la Seconde Guerre Mondiale. La montagne est devenue un lieu majeur de loisirs et de villégiature. Son architecture, elle, a toujours été soumise à de nombreuses contraintes, notamment climatiques et géologiques, inconnues en plaine. Pensées et construites par les paysans pour résister au froid ou aux intempéries et abriter les hommes et leur troupeau, les habitations de montagne sont porteuses d’une forte identité basée sur la tradition et la culture constructive. Elles ont toujours participé au dessin du paysage montagnard. Aujourd’hui, ces habitations sont regroupées sous le terme de « chalet ». Mais qu’est-ce qu’est réellement un chalet de nos jours ? En effet, s’il désignait à l’origine l’abri du berger en altitude, le chalet est aussi devenu un stéréotype. Aujourd’hui, en montagne, on observe une architecture à deux vitesses. En effet, dans les stations de sports d’hiver, les constructions sont très contraintes par les règlements d’urbanismes, eux-mêmes issus des enjeux économiques liés aux touristes citadins en quête de dépaysement et de folklore. L’architecture des habitations devient alors la copie intemporelle des chalets traditionnels et s’uniformise. Dans le reste des régions de montagne, tend parfois à se développer une architecture de logements plus contemporaine, de plus en plus publiée dans les revues comme étant les « nouveaux chalets ». Ces édifices, aux formes innovantes, peuvent s’intégrer parfaitement à leur milieu, tout en rappelant certains traits des constructions vernaculaires initiales. Il semble exister une permanence des caractères du chalet traditionnel dans l’architecture des habitations en montagne, que ce soit dans les stations de sports d’hiver, dans les nouvelles constructions contemporaines ou même dans l’imaginaire collectif. Ces caractères sont, par exemple, un toit à deux pans, un volume parallélépipédique en bois, des ambiances chaleureuses, etc. On peut donc émettre l’hypothèse que la construction traditionnelle constitue un patrimoine important et influence fortement, de manière directe ou indirecte, la production architecturale contemporaine en montagne.

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Existe-t-il une filiation entre l’architecture traditionnelle des chalets et celle des habitations contemporaines en montagne ? Cette dernière prend-elle réellement en compte l’héritage patrimonial du chalet dans sa conception ou, au contraire, faitelle table rase des formes passées et des traditions ? Quelles sont les caractéristiques de cette architecture contemporaine ? Comment s’intégrer dans un tel contexte naturel et culturel? Peut-on encore utiliser le mot « chalet » pour qualifier ces nouvelles habitations contemporaines en montagne ? Afin de répondre à ces questions, il s’agira, dans un premier temps, de comprendre comment le chalet est passé d’un habitat vernaculaire à un stéréotype, et quelles sont les caractéristiques de son architecture. Ensuite, grâce à un corpus de 25 habitations contemporaines en montagnes, nous analyserons leurs caractéristiques et mettrons en valeur des filiations et des traits dominants. Enfin, dans un dernier temps, nous tenterons de constituer des familles, avec des modèlestypes capables d’illustrer la diversité et les enjeux de l’architecture contemporaine en montagne. Nous mettrons également ces problématiques en regard avec la notion de régionalisme critique.

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Le chalet traditionnel

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1. Un habitat vernaculaire devenu stéréotype a. Etymologie et définition du mot « chalet » Le mot « chalet » vient du suisse romand Cala ou Cale qui signifie abri de montagne1. En effet, le stéréotype et l’image du chalet que l’on connait actuellement, proviennent très probablement des premiers abris d’altitude essaimés sur des reliefs magnifiques et hostiles à la fois. L’abri de montagne (fig.1) existe depuis que les hommes emmènent leurs troupeaux paître dans les prairies d’altitude où l’herbe est fraîche et abondante en été. Pendant des millénaires, les hommes ont utilisé les grottes comme abris. Des traces très anciennes de granges, de greniers et d’étables ont été retrouvées dans le canton du Valais, en Suisse, et dateraient de plusieurs siècles avant notre ère, entre le VIIe et le IVe siècle2. Le chalet, au sens de l’abri d’alpage, a pour fonction d’accueillir le couchage des hommes à l’abri du froid et des intempéries. Il est aussi l’endroit où l’on trait les bêtes. L’abri ne constitue pas une habitation unique pour le berger dans la mesure où celui-ci effectue plusieurs haltes (ou « remues ») à différents endroits et altitudes au cours de l’été, à chaque fois dans des abris différents. De plus, ces derniers ne servent que pendant la saison estivale car l’hiver, les hommes et leurs troupeaux redescendent dans la vallée. C’est pourquoi on désigne également l’abri d’alpage sous le nom d’habitat saisonnier.

Fig 1 : Exemple d’abri de montagne près du hameau de l’Ecot (Savoie).

A l’origine, les hommes nommaient « chalet » leur habitat temporaire d’altitude et « maison » leur habitat permanent3. Mais à partir du XXème siècle, avec le développement du tourisme en montagne, le mot chalet s’étend à l’habitat permanent en désignant désormais aussi les fermes de village où les hommes passent l’hiver avec leur famille et les bêtes. Cette nouvelle dénomination généralise ainsi le concept de chalet à tous les types d’habitations en montagne. Une même exploitation, une même famille, possède donc une ferme principale et plusieurs abris d’alpage à des

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altitudes différentes. La ferme de village (fig.2) constitue l’habitation principale mais également le lieu de travail. Elle présente des dimensions et un confort plus importants que l’abri d’alpage mais l’architecture et les techniques constructives de ces deux édifices sont très proches4.

Fig 2 : Exemple de ferme de village au Grand-Bornand (Haute-Savoie).

Le mot « chalet » peut donc désigner deux types d’habitats différents en montagne : l’un saisonnier, l’autre permanent. Durant ce mémoire, le chalet sera particulièrement étudié au sens de « ferme de village ». En effet, l’abri d’alpage peut pratiquement être considéré comme une réplique plus sommaire de l’habitat permanent5. Si l’abri en montagne est, lui, à l’origine du mot chalet et du stéréotype qui lui est associé, comme nous le verrons dans le prochain paragraphe, il reste une habitation simple et précaire, peu adaptée à l’étude directe d’une éventuelle filiation entre l’architecture traditionnelle en montagne et l’architecture contemporaine. b. La découverte du chalet au XVIIIème siècle et la naissance d’un stéréotype Longtemps, la montagne a été un territoire hostile pour l’homme ; elle le fascinait autant qu’il la craignait. Considérée comme un milieu désert et muet, on regardait les lignes de ses crêtes se détacher sur l’horizon sans jamais s’y risquer. Mais à partir de la fin du XVIIIème siècle, les explorations dans les Alpes commencent : naturalistes et géographes entreprennent d’étudier la montagne et de la cartographier6. Sur leurs traces se lancent ensuite, artistes, peintres et écrivains, dont les œuvres et récits de voyage décrivent une nature sublime et pittoresque, stimulant l’imaginaire des populations citadines (fig.3).

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Très vite, les paysages de montagne sont représentés à travers de nombreux jardins qui arborent tous quelque monticule ou vallée creusée dans la terre. En 1810, le géologue allemand Johann Gottfried Ebel écrit dans un guide destiné aux premiers touristes, à propos des Alpes Suisses : « tout ce qu’il y a de grand, d’extraordinaire, d’étonnant, de sublime, tout ce qui peut inspirer la crainte ou la terreur, tous les traits hardis, tristes ou mélancoliques, tout ce qu’elle offre dans son immensité de scènes romantiques, agréables, douces, paisibles, consolantes et pastorales semble s’être réuni pour en faire le jardin de l’Europe »7. Fig 3 : Peinture de Joseph Vernet : La bergère des Alpes.1763. Denis Diderot remarque « qu’il a toute l’horreur des Alpes vues de loin ».

Parmi les reliefs tourmentés et le climat terrifiant de la montagne, on remarque durant ces explorations, de fragiles constructions en bois et en pierres, qui résistent aux éléments (fig.4). Le contraste est saisissant entre ces petites cabanes dispersées dans la pente et la menace de l’environnement extérieur : le chalet de haute montagne intrigue et réconforte. L’ingénieur-paysagiste Jean-Marie Morel explique, en 1802 que « rien d’entier ne subsiste, sinon quelques chétives cabanes dispersées dans la montagne, qui ne vous apprennent l’existence des habitants que pour vous montrer leur misère »8. Le chalet de montagne, dans sa pauvreté, devient aussi le symbole de la simplicité et de la liberté, et renvoie à une solitude heureuse, loin des tentations et des mœurs de la ville. Selon Michel Vernes, professeur à l’école nationale d’architecture de Paris-La Villette, il est vu « dès son invention et avant même qu’il ne soit transféré dans les jardins paysagés, […] comme la preuve de notre innocence originelle »9. L’une des premières descriptions du chalet d’alpage primitif est écrite par l’archéologue Raoul Rochette : « Quelques solives si mal jointes qu’elles laissent entre chacune d’elles une ouverture d’un pouce, par laquelle se joue un vent impétueux et s’échappent de noirs torrents de fumée ; un toit en bardeaux, très aplati, chargé de pierres, et si bas, qu’à peine peut-on se tenir debout sous son abri ; un foyer creusé en pleine terre, entouré de dalles larges et un chenil jonché de feuilles sèches, où l’homme, oubliant tout soin de sa personne pour la commodité de ses troupeaux, brave impunément pendant quatre mois de l’année l’ennui de longues journées, le froid piquant des nuits, […]. Là, tout est ouvert quoi qu’il n’y ait point de fenêtres, et que la porte mérite à peine ce nom, attendu qu’il faut se courber à moitié pour y passer. [...] La terre, couverte au dedans comme au dehors du fumier des troupeaux, est l’unique siège qu’on y connaisse […]. À l’exception du briquet, et de la chaudière de cuivre où se fait le fromage, tout y est absolument de bois d’érable, de tilleul et de sapin, que les bergers sculptent eux-mêmes au couteau »10. Cette description correspond aux souvenirs de chalets des premiers voyageurs du XVIIIème siècle.

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Au fil du XVIIIème et du XIXème siècle, les voyages en Suisse et dans les Alpes se multiplient ; les chalets descendent des alpages vers les vallées et les plaines où ils passent d’établesgreniers à des fermes-chalets. Les touristes reviennent de la montagne avec le souvenir de contrées riantes, d’air pur et de chalets rustiques, images que décrivent également nombre d’artistes et d’écrivains. Michel Vernes résume parfaitement le passage progressif du Fig 4 : Chalet rustique et rassurant aux chalet d’une architecture vernaculaire milieux de reliefs abrupts. vers un concept abstrait : « S’ébauchent ainsi par le texte et par l’image quelques puissants stéréotypes qui favoriseront le tourisme alpestre. Ce qui était à l’origine une « scène toute fantastique », « une scène des Mille et une nuits », un chalet perdu dans la montagne devient une scène familière pour le promeneur des parcs périurbains, une scène ramenée aux proportions d’une aimable fiction domestique »11. En effet, ces cabanes champêtres, tout comme les paysages de montagne précédemment, entrent peu à peu dans les jardins des villes pour satisfaire le désir d’évasion du promeneur citadin. En 1878, à Paris, le public découvre un chalet « d’aval » suisse, arrivé en pièces détachés pour l’Exposition Universelle (fig.5). D’ores et déjà, ce chalet est très différent de l’habitation primitive : « il est doté d’un balcon en bois découpé recouvert d’une grande arcade formant avant corps et véranda ; une horloge également à ornements en bois découpé, un petit clocheton aigu couronnant le tout, comme on en trouve à chaque pas dans les villages suisses, et notamment sur la célèbre chapelle de Guillaume Tell ; enfin, la collection complète des vingt-deux énormes écussons de cette gracieuse et pimpante construction, dont les couleurs claires et riantes rappellent aux yeux des tons gais des villes suisses »12. C’est cette dernière vision qui prime et qui est magnifiée aux yeux du grand public. Fig 5 : Chalet suisse pour l’exposition universelle de 1878. Construit par l’entreprise Kuoni, il a été sauvegardé et reconstruit à Boulogne-Billancourt.

Rapportés ou nouvellement construits, servant d’habitations ou d’ornementations dans les jardins paysagers et les riches demeures, les chalets se multiplient, si bien qu’à l’aube du XXème siècle, leur architecture s’est totalement hybridée et est devenue méconnaissable. Transformé, banalisé, réduit ou surdimensionné, décoré, dans un paysage alpin ou au Jardin des Plantes, le chalet originel reste présent uniquement dans sa dénomination et quelques caractéristiques communes. L’habitat vernaculaire

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des régions de montagne se voit approprié par une population citadine qui développe un imaginaire autour de cet objet. Le chalet devient donc un stéréotype, une image évocatrice d’un lieu et d’une culture qu’il suffit de reproduire partout où la montagne est souhaitée. C’est une architecture qui a alors la capacité de « faire paysage ». Il est difficile de décrire précisément le stéréotype du chalet suisse dans la mesure où cette image évolue avec le contexte social, culturel, et architectural. Au XIX ème siècle, le chalet s’est transformé en une maison en bois très travaillée, aux multiples volumes, toitures et balcons. Les lambrequins et clochetons ornaient les façades et les toits. De nos jours, le chalet semble être retourné à des formes plus sobres et plus simples, paraissant ainsi se rapprochant de l’architecture vernaculaire. Cependant, de nombreuses caractéristiques tirées de l’habitat traditionnel persistent presque systématiquement alors qu’elles ne sont plus forcément justifiées à notre époque. Ainsi, le bois et la pierre en façade, la toiture à deux pans inclinés et aux larges débords, les balcons, le volume parallélépipédique, la superposition de niveaux et les éléments sculptés sont les principales caractéristiques de l’image sociétale du « chalet suisse » aujourd’hui.

c. L’industrialisation et la démocratisation des chalets Au milieu du XIXème siècle, à Paris, apparaît le chalet « démontable » qui se monte et se démonte aussi facilement qu’un jeu de construction. En effet, avec le développement des chemins de fer, l’accès depuis la capitale aux forêts de l’est de la France, devient plus rapide. Des usines de fabricants de parquets, déjà équipées des outils nécessaires, s’implantent près de ces voies ferrées et peuvent désormais scier le bois et produire les pièces détachées nécessaires à l’assemblage d’un « chalet suisse » (fig. 6 et 7).

Fig 6 : "Chalets suisses en bois découpés", publicité de la maison Kaeffer & Cie installée à Paris, 1867. Fig 7 : « Maison démontable en bois. Cette maison peut être montée en deux jours et démontée en quelques heures ». Vers 1867. Fonds Maciet.

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En 1842, la maison Quétel-Trémois, spécialisée dans les outils de découpage du bois, propose la première scie à ruban13. Cette dernière va permettre le chantournage des panneaux de bois et donc la multiplication des lambrequins et autres pièces dentelées et finement travaillées qui vont participer à l’ornementation des chalets. Que ce soit avec le développement des transports ou avec la mécanisation de la filière bois, la construction du chalet est déterritorialisée et son architecture est modifiée. Durant le XIXème siècle, le chalet se démocratise dans les campagnes et les banlieues : maisons de gare, kiosques, hôtels, abris, villas, de nombreuses constructions en appellent à la typologie du chalet industriel. La transformation de son architecture est telle qu’au tout début du XXème siècle, l’auteur d’un manuel destiné aux architectes et aux futurs propriétaires écrit : «villas, pavillons, cottages, chalets, bungalows, tous ces mots sont le plus souvent employés l’un pour l’autre, et toute limite qu’on veut tracer entre tel et tel genre ne peut être qu’incertaine et artificielle»14. Aujourd’hui encore, le chalet préfabriqué se construit largement en plaine et constitue la forme que l’on adopte le plus souvent pour l’architecture des maisons en bois.

d. Similitudes et diversité de l’habitat en montagne L’architecture en montagne se résume-t-elle au stéréotype du chalet suisse décrit précédemment ? Il serait très réducteur de regrouper l’ensemble des édifices d’habitation en montagne derrière une seule image, celle du chalet en bois au toit à deux pans. En effet, il existe une très grande variété de chalets, d’aspects très diversifiés mais qui diffèrent davantage par leur mode de construction, leurs dimensions et leurs matériaux que par leur allure générale. On observe en effet, dans différentes régions de montagne, des similitudes entre les types d’habitations. Des similitudes issues du milieu naturel Si l’on prend l’exemple des Alpes, chaîne de montagne qui occupe 8 pays d’Europe différents, on trouve des caractéristiques communes dans l’architecture de ses chalets. Elles semblent notamment être le point rencontre de deux traditions constructives différentes : la construction en bois, provenant du nord de l’Europe, et celle en pierre, venant du sud. Contrairement à l’idée d’autarcie qui a toujours prédominé pour la montagne, il est important de savoir qu’avant le rattachement de la Savoie à la France en 1860 et une imperméabilité croissante des frontières dès 1870, les échanges avec les territoires allemand et suisse étaient nombreux, et d’ordre à la fois économique, humain et politique15. On peut donc émettre l’hypothèse que les similitudes architecturales observées dans les différentes régions des Alpes ont une origine en partie ethnique et culturelle avec la transmission de traditions constructives. Cependant, le lien est difficile à établir.

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D’autres traits communs peuvent être imposés par le milieu. L’architecture en montagne est, en effet, étroitement liée à l’environnement dans lequel elle s’insère. Fort et dangereux à la fois, ce dernier induit des styles de vie particuliers desquels résultent la façon d’habiter et de construire, et donc l’architecture. Par exemple, du système naturel de stratification horizontale de la végétation, découle la pratique de l’élevage (les cultures étant maigres dans la vallée, les pentes recouvertes de forêts et les prairies d’altitude trop souvent enneigées pour pouvoir développer l’agriculture). De l’élevage découle ensuite la typologie de l’habitat saisonnier et de l’abri pour nourrir au mieux les troupeaux dans les alpages. Cette activité agropastorale, majoritaire jusqu’au début du XXème siècle, c’est-à-dire avant le développement des sports d’hiver en montagne, dirige aussi l’organisation fonctionnelle des chalets. Le milieu naturel fournit également les matériaux de construction, qui peuvent à leur tour, être à l’origine de traits communs dans l’architecture en montagne. Ainsi, Henri Raulin explique : « On sait que l’ensemble de la grande forêt septentrionale et des montagnes de l’Eurasie a pour peuplement dominant des conifères au long fût rectiligne et dont la matière présente des qualités spécifiques, notamment une grande facilité de clivage dans le sens longitudinal. Ces caractéristiques ont concouru à donner aux maisons de bois de l’Europe du centre et du nord un certain air de parenté […] »16. Enfin, le climat rude impacte fortement sur l’architecture des habitations en montagne par l’orientation des édifices, les percements, que l’on limitait au maximum, les pentes de toiture, faites pour garder la neige l’hiver et profiter de l’effet de toiture froide, les protections contre les vents dominants etc… Il existe donc des raisons pouvant justifier, dans l’habitat en montagne, certains traits communs, capables de dépasser les limites des régions et des cultures car induits du milieu naturel (climat rude, flore, relief, etc..). Diversité Si le milieu est une donnée commune pour la construction de l’habitat en montagne, l’histoire, la culture, les activités économiques et les ressources naturelles de chaque région entraînent des types architecturaux différents. De prime abord, on peut distinguer trois grands types dans l’architecture des maisons de montagne : les constructions à dominante bois, les constructions en bois et en pierre, les constructions entièrement en pierre. Le bois et la pierre sont en effet, des matériaux de construction très abondants en montagne. Chacun des trois types peut ensuite être subdivisé selon de très nombreux critères permettant de classifier des édifices, comme l’a fait Henri Raulin, dans son livre traitant de l’architecture rurale en Savoie17. S’il est très difficile d’illustrer de façon exhaustive la diversité des habitations dans les régions de montagne, la description de quelques exemples variés de constructions dans les Alpes, permet certainement, par extrapolation sur l’ensemble du territoire montagnard, d’entrevoir la pluralité des formes construites et l’inadaptation du modèle du chalet suisse comme unique représentation de l’architecture en montagne. Dans le Faucigny, le Chablais et la moyenne montagne au sud du massif des Bornes, les constructions sont en bois (fig.8). L’étage d’habitation se situe au niveau du

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sol. La structure est faite d’une ossature bois reposant sur les murs en pierre. On trouve un ou deux balcons et un toit à faible pente couvert de tuiles en bois. La fermeture de la grange se fait avec des planches de bois18.

Fig 8 : Chalet au village du Biot, près de Morzine (Chablais).

Dans le massif des Bornes et la région du Beaufortin, les habitations (fig.9), en bois, sont construites avec le procédé le plus élémentaire qui soit : des troncs d’arbres rectilignes et équarris sont posés les uns sur les autres. On retrouve ce même procédé pour les chalets en rondins.

Fig 9 : Chalet près de La Clusaz (massif des bornes). Les murs sont faits par empilage de madriers.

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En basse Tarentaise et basse Maurienne, à cause de la raréfaction du bois au milieu du XVIIIème siècle, son usage pour la construction fut interdit, sauf pour les balcons et les charpentes. De là naît donc de nouveaux types : les chalets en bois laissent place à des constructions à dominante de pierre. Les maisons de Tarentaise ont par exemple, des Fig 10 : Chalet à colonnes en Tarentaise murs en pierres non appareillées et une couverture en lauze de schiste. Les ouvertures et le balcon se situent sur le pignon sans croupe. Les éléments les plus caractéristiques sont les grandes colonnes en maçonnerie sur lesquels repose un toit très débordant19 (fig.10). Dans le massif de la Chartreuse, l’architecture des habitations est fortement marquée par l’influence du monastère des Chartreux qui régnait sur les terres et l’économie agropastorale du massif. Les éléments les plus marquants sont les grands toits à croupe (fig.11).

Fig 11 : Ferme dans le massif de la Chartreuse

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Dans la vallée du Gressoney, au Val d’Aoste (Italie), les murs des chalets sont en moellons grossièrement enduits à pierre vue. Des grandes galeries et balcons courent le long des façades (fig.12).

Fig 12 : Chalet du Gressoney avec l’enduit à pierre vue et ses galeries

Dans la vallée d’Abondance, on trouve les « maisons doubles », dont on suppose qu’elles trouvent leurs origines chez un peuple d’origine alémanique qui s’installa dans les régions alpines du haut Valais et d’Italie du nord. Ces bâtisses aux dimensions impressionnantes (jusqu’à 30 m de long et 15m de large) rassemblaient plusieurs membres d’une même famille, ou deux familles distinctes, permettant ainsi de limiter l’emprise au sol avec une seule construction, et de laisser davantage de place aux cultures (fig.13). La séparation se faisait par un mur de refend dans l’alignement du faîtage.

Fig 13 : Ferme double de la vallée d’Abondance

Ce tour d’horizon des similitudes et de la diversité des habitats en montagne, bien que succinct, démontre la complexité et la richesse des constructions en altitude et l’impossibilité de les réduire à un stéréotype. L’architecture en montagne est

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conditionnée par de nombreux facteurs économiques, naturels et culturels qui assurent à la fois sa diversité suivant les régions mais aussi toujours un certain air de parenté. Il semble ainsi impossible de réaliser une description exacte et unique de l’architecture traditionnelle des chalets mais l’on peut étudier la façon dont ils sont pensés et conçus par rapport à leur environnement et au mode de vie de leurs habitants.

2. Caractéristiques architecturales et constructives des chalets traditionnels Les « chalets traditionnels » désignent ici l’habitat permanent des paysans en montagne avant le développement du tourisme et l’arrivée des premiers stéréotypes.

a. Implantation L’abri d’alpage La construction d’un chalet d’alpage répond à quelques règles simples et élémentaires pour assurer la sécurité et le confort de ses occupants. Il s’implante à proximité d’une source pour un accès à l’eau rapide, mais jamais trop proche d’une rivière pour échapper aux crues. De façon évidente, les couloirs d’avalanches sont évités. Certains abris s’adossent à un rocher existant pour se protéger des avalanches mais également s’offrir une protection naturelle contre le vent et le froid. Le regroupement des abris en alpage dépend lui, de l’organisation sociale du village et de l’exploitation. Lorsque l’alpage est collectif, c’est-à-dire appartenant à la commune ou à un ensemble d’habitants, les fermiers avaient pour obligation de bâtir leurs chalets d’alpage dans un lieu unique, sur une montagne communale. On obtient alors des bâtiments regroupés en hameaux comme en Maurienne ou en Tarentaise. Au contraire, lorsque l’alpage est privé, l’abri est construit à l’endroit le plus favorable. On obtient alors des bâtis dispersés dans la montagne (fig.14).

Fig 14 : Chalets regroupés à gauche et abri isolé à droite.

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L’habitat permanent L’implantation des chalets dans leur site semble également suivre certaines règles, même s’il est impossible de considérer des caractéristiques observées dans certaines régions comme des généralités applicables à toutes les architectures en montagne. Il s’agit principalement de l’utilisation de la pente. Avec un soubassement qui rachète la dénivellation naturelle, la superposition des niveaux et la répartition des entrées en amont et à l’aval, le chalet tire parti de la pente. La majorité des chalets sont construits « à l’endroit », c’est-à-dire que le pignon principal, celui de l’habitation en général, est tourné vers l’aval. Les fenêtres et balcons y trouvent leur place. De cette manière, on contrôle également le ruissellement des eaux de pluie et de fonte des neiges, qui s’écoulent sur les côtés du chalet. Au contraire, un chalet est dit bâti « à l’envers » lorsque les ouvertures sont disposées sur les côtés. Pour les habitats permanents, on distingue deux grands types de regroupement : la concentration et la dispersion. De nombreuses études ont été menées à ce sujet et les observations ne sont pas toujours concordantes. Ainsi, en faisant l’hypothèse que le relief influence le mode de regroupement des habitations, Jean Robert explique qu’ « entassées sur la pente rapide, les maisons à murs mitoyens s’épaulent les unes les autres, présentant dans une cascade de toitures en espaliers parallèles leurs pignons au soleil »20. Au contraire, Putz dit que « dès que la pente s’adoucit et que les replats se multiplient, les maisons dispersées se resserrent en hameaux plus fournis »21. Selon Henri Raulin, un autre facteur semble étroitement lié au regroupement : le matériau. Ainsi, « dans toutes les régions de dispersion en nébuleuse, la construction de bois domine largement ; dans le cas de regroupement en villages, les maisons conservent des distances suffisantes pour se préserver des incendies. Au contraire, dans les régions où le matériau dominant est la pierre, les maisons sont nettement plus serrées, ce qui peut s’expliquer par le risque moindre quant à la propagation du feu. Aussi, lorsqu’à partir du début du XVIIIème siècle, la pierre s’est substituée au bois en Tarentaise et en Maurienne, les reconstructions ont été étendues jusqu’aux limites des propriétés foncières, devenant de ce fait, très proches les unes des autres »22.

b. Structure Système de surélévation Les chalets sont toujours construits sur un soubassement maçonné, afin de stabiliser l’édifice dans la pente et de protéger la construction de l’humidité du sol, mais la nature des murs supérieurs varie d’une zone géographique à une autre ; ils peuvent être en bois ou en pierre. Pour les constructions en bois, on distingue deux grands types de système porteur : l’ossature bois et les solutions autoportantes, c’est-à-dire où le matériau de base, assure à la fois le système de structure et de fermeture. Les murs en pierre Les murs de pierre sont édifiés selon les ressources locales, le plus souvent en opus incertum, avec des moellons, pierres irrégulières de petits gabarits, récupérées

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dans les champs et les éboulis. Seule la face du parement peut parfois bénéficier d’une taille des pierres plus soignée. Les murs, épais (de 80 cm à 1 m de large) sont assemblés avec un mortier de chaux et parfois enduits, suivant les régions. Avec ce système de murs porteurs, le toit vient souvent directement s’appuyer sur les murs de la construction, ramenant ainsi la charpente à de simples pannes reposant à leurs extrémités sur les murs pignons (fig.15).

Fig 15 : Chalets aux murs en pierres - col de la Madeleine.

Le chalet sur colonne Le chalet dit « sur colonne » désigne un système d’ossature bois constituée de poteaux, ou « colonnes » s’appuyant sur des sablières qui reposent sur les murs de soubassement (fig.16). La fermeture des espaces intérieurs est assurée par des planches de bois qui, amincies à leurs extrémités, viennent s’encastrer dans des fentes taillées latéralement dans les colonnes de la structure. Ces planches pouvaient être ajourées entre elles au niveau du fenil, afin de ventiler l’intérieur et de favoriser le séchage du foin.

Fig 16 : Chalet sur colonnes, à gauche et schéma de la charpente d’un chalet sur colonnes, à droite.

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Le chalet par empilage de bois Le chalet « par empilage » désigne un système d’empilage de rondins ou de madriers de bois qui constitue à la fois la structure porteuse et la fermeture des espaces intérieurs (fig.17). Des troncs d’arbres rectilignes et équarris, le plus souvent des résineux, sont posés les uns sur les autres, pièce par pièce, formant ainsi un quadrilatère de parois extérieures, renforcées par des parois intérieures. Les madriers s’assemblent, dans les angles, soit par des entailles à mi-bois (le plus courant en Savoie par exemple), soit par des assemblages en queue d’aronde (moins répandus mais plus solides). Dans ce système, le bois ne travaille pas dans le sens de sa fibre naturelle et subit un tassement très important.

Fig 17 : Chalet par empilage et assemblages à mi-bois dans les angles, à gauche. Schéma de structure d’un chalet par empilage, à droite.

c. La toiture Pente et orientation La toiture est, le plus souvent, constituée de deux pans faiblement inclinés selon une pente allant de 20 à 30°. De tels angles évitent ainsi à la neige de glisser des toits en hiver. En effet, garder la neige en couverture permet de mettre en œuvre le principe dit de « toiture froide » : la neige joue le rôle d’un isolant naturel, protégeant ainsi l’intérieur du chalet des températures extrêmes. Cependant, l’accumulation de neige peut alors être très importante et atteindre des charges jusqu’à une demi tonne au mètre carré, aussi la charpente doit-elle être suffisamment robuste pour supporter de telles contraintes. La toiture recouvre largement les façades du chalet, abritant balcons et galeries, par des avant-toits généreux. Dans de nombreux cas, le sens de faîtage est orienté parallèlement à la ligne de plus grande pente. Ainsi, l’eau tombant des toits s’écoule de part et d’autre du chalet et ne s’accumule pas derrière par exemple. La cheminée est positionnée dans le tiers supérieur de la toiture, près du faîtage afin d’éviter qu’elle ne soit emportée par les déchargements de neige.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

23


Matériau de couverture Il y a plusieurs siècles, le chaume recouvrait la plupart des toitures des chalets d’alpage. Peu à peu, il a été remplacé par des couvertures en bois ou en pierre, suivant les régions. Pour être imperméable et durable, le chaume a besoin d’une pente importante, de l’ordre de 45°. Son remplacement par des tuiles en bois était quasiment impossible sans une charpente neuve, car les tuiles de bois nécessitent une pente inférieure à 25° pour ne pas glisser du toit sous le poids de la neige qu’elles retiennent (lorsqu’elles ne sont pas clouées). Le problème était le même pour la lauze. Ainsi, sur les chalets existants, les couvertures en chaume ont d’abord été remplacées par de l’ardoise puis de la tôle. Les couvertures en bois sont faites d’un système de bardeaux, le plus souvent appelés ancelles ou tavaillons (fig.20). Dans les deux cas, il s’agit de planches de bois d’épicéa ou de mélèze fendu pour conserver le fil du bois et son imperméabilité. Les tavaillons, que l’on trouve beaucoup dans le massif des Bornes, sont de petites dimensions (environ 10 cm de large pour 25 à 50 cm de long et 2 cm d’épaisseur) et sont clouées sur des voliges jointives. Les ancelles, plus grandes (environ 20 cm de large pour 60 à 80 cm de long et 2 cm d’épaisseur) sont simplement superposées sur les voliges et maintenues par des perches lestées de pierres (fig.18-3). Non clouées, elles peuvent être brassées et retournées lorsque le bois commence à s’altérer. On trouve également d’autres types de bardeaux de bois, comme dans le Queyras où leur taille est telle qu’ils peuvent couvrir toute la largeur d’un pan de toiture (fig.19). Les couvertures en pierre sont généralement en lauze ou en ardoise, la lauze étant plus épaisse que l’ardoise. La lauze est une pierre plate de schiste, calcaire, basalte ou gneiss et qui est très lourde (de 5 à 10 cm d’épaisseur, pouvant atteindre des dimensions de 60 x 120 cm et un poids de 150 à 250 kg/m²). Elle est clouée sur des voliges (fig.18-1 et 19). L’ardoise est, quant à elle, une roche métamorphique issue de la famille des schistes. Très résistante à l’érosion, elle est plus fine que la lauze, avec des épaisseurs allant de 2,5 à 5 cm environ. Afin de limiter les remontées d’eau et donc de garantir une bonne imperméabilité à la toiture, les recouvrements doivent être importants (fig.18-2), que ce soit pour les pierres (chaque pierre recouvre celle d’en dessous de deux tiers de sa longueur) ou les bardeaux de bois (chaque bardeau recouvre celui d’en dessous de la moitié de sa longueur).

Fig 18 : Pose des pierres en écailles (1), pose et recouvrement des bardeaux de bois (2), coupe de la toiture en bois (3).

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Fig 19 : Toitures en lauze, à gauche et en long bardeaux de bois (Queyras), à droite.

Fig 20 : Toitures en ancelles, à gauche et en tavaillons, à droite.

d. Morphologie, fonctions et dispositif spatial L’habitat des hommes en montagne correspond à un schéma de chaîne d’habitations, devenant de plus en plus élémentaire avec l’altitude. En effet, comme expliqué précédemment, une même exploitation, une même famille, possède un habitat permanent, relativement grand et confortable, dans la vallée, puis plusieurs abris d’alpage, précaires, à différentes altitudes. Ces différentes entités correspondent cependant à des fonctions communes : la production de lait, l’abri du bétail et le couchage des hommes, fonctions entièrement liées à l’activité agro-pastorale. Ainsi, la taille des chalets est révélatrice de l’aisance de son propriétaire car proportionnelle à l’importance de son activité et de son troupeau. L’une des principales caractéristiques spatiales du chalet est la réunion, dans un plan proche du carré et selon une logique verticale, de différentes fonctions réparties dans des volumes élémentaires : celui de l’habitation, celui de l’étable pour abriter les bêtes, et celui du fenil pour stocker et faire sécher le foin récolté l’été.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

25


Principes d’organisation intérieure Le troupeau étant une source de chaleur utilisée par les hommes en hiver, la place de l’étable doit se situer à côté de celle de l’habitation, au même étage. L’hiver, il importe que l’alimentation du troupeau en foin puisse se faire avec le moins de déplacements possibles dans le froid et sous les intempéries. La grange (ou fenil) doit donc se placer à proximité de l’étable. De plus, afin de transporter facilement le foin, à la fois pour le rentrer et l’extraire, la dénivellation naturelle du terrain est exploitée : la grange se place au niveau du sol le plus haut, au-dessus de l’étage de l’étable et de l’habitation (fig.21). L’étable s’enfonce ainsi dans la pente alors que l’habitation et ses ouvertures sont tournées du côté aval. L’ensemble de ces deux niveaux reposent sur un soubassement en pierre (car au contact de la terre) qui peut accueillir l’écurie, la cave, et d’autres dispositifs comme la fosse à fumier (fig.22).

Fig 21 : Accès au fenil depuis l’arrière du chalet grâce à la pente.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Fig 22 : Organisation spatiale du chalet traditionnel, Grand-Bornand, axonométrie schématique et lexique. (Bernard Duprat et Michel Paulin, 1989).

Cette description illustre l’application spatiale d’une logique fonctionnelle ; si elle représente nombre de constructions en montagne, elle est cependant à prendre avec précaution car il existe d’autres organisations possibles. Ainsi, pour des chalets plus anciens, datant du XVIIIème siècle, les pièces d’habitation sont situées à l’amont du versant, probablement pour que les protègent du froid la terre en amont, l’étable en aval et le foin du fenil au-dessus. Avec cette

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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différence entre les chalets anciens et récents, on peut supposer que les dispositions spatiales, en partie imposées par le climat, ont pu évoluer dès lors qu’il était possible de se chauffer. Les pièces d’habitation ont ainsi migré à l’aval de la construction et ainsi pu profiter de l’ensoleillement et de la vue. D’autres différences résident dans la promiscuité qu’entretiennent les hommes avec leurs bêtes au sein du chalet. Dans une même région, on peut trouver des cas de cohabitation (où l’homme utilise la chaleur des bêtes) et d’autres cas de séparation. Henri Raulin explique que la promiscuité peut avoir un lien avec la présence de bois dans l’environnement naturel. Dans les régions où ce matériau de chauffage abonde, on observe beaucoup de cas de séparation, au contraire, dans les régions peu boisées, la promiscuité est grande.

e. Ambiances Afin de se protéger du froid, les pièces à vivre des chalets possèdent peu d’ouvertures sur l’extérieur et des plafonds bas afin de réduire le volume à chauffer. L’occultation des ouvertures se fait en général, de par leurs petites dimensions, grâce à un seul volet en bois. L’étage d’habitation est partagé entre l’étable et les pièces à vivre. La première pièce de l’habitation est la cuisine, avec pour élément central la cheminée qui sert de feu pour la cuisson et de fumoir pour les charcuteries (fig.23). En forme de pyramide tronquée au sommet, elle présente des dimensions importantes, atteignant parfois les deux tiers de la superficie de la cuisine pour les cheminées en bois (ce matériau inflammable exige au minimum des côtés de 60 cm au sommet). Sauf pour la préparation des repas, la cuisine est peu fréquentée car la grande cheminée, en aspirant la fumée, évacue aussi la chaleur, rendant cette pièce inhabitable en hiver.

Fig 23 : Cheminée en bois, Grand-Bornand

La pièce à vivre succède à la cuisine. C’est dans cette pièce que se trouve le poêle lorsque les habitants en possèdent un. On y mange et dort après les veillées en

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famille. La pièce, qui comprend également quelques meubles sommaires est aussi le lieu de fabrication du fromage en hiver. D’autres chambres, non chauffées, se situent parfois à proximité de la pièce principale et permettent de loger les enfants les plus grands, les petits restant près du poêle. Sur la façade aval, une galerie couverte permet de circuler autour du chalet, de desservir les pièces d’habitation et de travailler en étant protégé des intempéries.

f.

Le bois

Les bois de construction utilisés proviennent essentiellement de ceux qui poussent localement. En montagne, on trouve beaucoup de résineux qui peuvent s’étager de 900 à plus de 2000 mètres d’altitude. Le bois est utilisé pour les charpentes, les parois extérieures, la toiture mais aussi les planchers, les cloisons intérieures, les balcons et la plupart des éléments décoratifs. Les essences les plus utilisées sont : · Le mélèze, apprécié pour ses qualités d’imputrescibilité et donc beaucoup utilisé en bardeaux de toiture. · Le sapin, bois clair, d’autant plus tendre et léger que l’arbre a poussé vite. Les troncs sont hauts et très droits. · L’épicéa, au bois élastique et résistant, utilisé pour les charpentes et les menuiseries. · Le pin, particulièrement utilisé pour l’ameublement et les menuiseries. · Le chêne, dense et dur, considéré comme le meilleur bois de charpente. Le bois est utilisé tel quel, non traité, et en vieillissant, prend des teintes grisâtres ou brunes, suivant l’exposition de la façade. Les balcons et galeries où l’on faisait sécher les récoltes sont caractéristiques de l’architecture des chalets, avec leurs balustrades en boiseries ouvragées, découpées à la scie. Ce sont des témoignages artistiques locaux avec des thèmes d’inspirations tels que la religion, les fleurs, les animaux, etc.

g. La pierre En montagne, la pierre est principalement utilisée pour la construction des soubassements, des murs et la couverture des chalets. Elle est davantage présente dans la partie sud des Alpes. Les principaux types de pierre utilisés sont : · ·

Le calcaire, provenant des torrents, des éboulis ou des carrières, c’est une des roches les plus abondantes dans les Alpes. Le granite, roche volcanique très résistante.

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· ·

Le tuf, très utilisé comme pierre à bâtir en Allemagne du Sud, Autriche et Italie. Le schiste, roche métamorphique ou sédimentaire argileuse de laquelle sont issues l’ardoise et la lauze.

Ces nombreuses caractéristiques permettent de mieux approcher l’architecture des chalets traditionnels. Mais le mot chalet possède désormais un champ de significations très élargi.

3. Peut-on encore parler de chalets aujourd’hui ? Le mot « chalet » peut-il encore aujourd’hui caractériser une architecture de façon pertinente ? De l’habitat temporaire d’altitude, il s’est généralisé à l’habitat en montagne. Dans le même temps, il est aussi devenu un stéréotype, véhiculant une image préconçue de l’habitat en montagne sur le modèle du chalet suisse en bois, au toit à deux pans et isolé dans la nature.

a. Significations actuelles du mot « chalet » Afin de mieux comprendre ce que désigne le mot « chalet » dans son acceptation populaire, il est intéressant d’étudier les définitions données par les dictionnaires et encyclopédies grand public. Dans le dictionnaire Hachette édité en 2000, le chalet est défini comme une « maison de bois des régions montagneuses »23. Outre le fait qu’elle décrit davantage l’acceptation populaire du chalet que sa signification d’origine, cette description insiste sur deux caractéristiques : la matérialité de la construction et sa localisation. Cependant, les chalets ne sont pas nécessairement en bois. Dans le dictionnaire Larousse en ligne, le chalet est définit ainsi : « Cabane, local d'alpage où l'on fait des fromages / Habitation alpine trapue, principalement en bois, à loggias et toit débordant »24. La première définition se rapproche du chalet originel mais la seconde décrit le stéréotype du chalet. Enfin, sur Wikipédia, encyclopédie libre sur internet, on trouve la définition suivante : « Le chalet est à l'origine une construction traditionnelle montagnarde et rurale de Suisse, d'Autriche, d'Allemagne et de Savoie, construite en madriers de bois, qui comporte un toit en saillie, couvert de bardeaux et de pierres pour retenir la neige »25. Cette définition semble mélanger à la fois le chalet d’alpage (« à l’origine », « traditionnel ») et le stéréotype (description formelle). L’amalgame fait entre l’architecture des habitations en montagne, désormais rassemblées sous le concept globalisant du « chalet » et le stéréotype suisse, peut remettre en cause, d’une part, la pertinence de la dénomination de « chalet » pour qualifier l’architecture contemporaine en montagne et d’autre part, la véracité et la qualité de l’architecture contemporaine lorsqu’elle prétend s’inspirer du « chalet » traditionnel.

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b. L’architecture de « chalets » aujourd’hui Afin de comprendre à quelle architecture correspond le mot chalet aujourd’hui, internet peut se révéler être une solution simple et pertinente. En effet, principal moyen d’information dans notre société, il illustre à un instant t toutes les connaissances sur un sujet. L’utilisation de moteurs de recherche d’images sur internet s’inscrit dans une culture de l’image très forte. Le système de référencement de ces moteurs de recherche permet de regrouper toutes les données graphiques contenant dans leur description ou dans leurs mots-clés les termes recherchés. Ainsi, en tapant le mot « chalet » dans Google, on obtient les 9 premiers résultats d’image suivant (fig.24). Toutes les images affichées ont donc été qualifiées à un moment ou un autre, par leur propriétaire ou d’autres internautes, de « chalet ».

Fig 24 : Résultats d’images Google pour le mot « chalet ».

Ces chalets correspondent, pour la plupart, à une architecture récente de montagne. On remarque des similitudes d’ordre formel avec l’habitat traditionnel montagnard : l’utilisation du bois en façade, des toits à deux pans inclinés, des balcons, des cheminées, des soubassements maçonnés, etc. Mais ces critères suffisent-ils à les qualifier de « chalets » ? Ces caractéristiques sont davantage esthétiques et répondent à l’image préconçue du chalet en montagne. Cependant, l’architecture d’un chalet est aussi basée sur d’autres critères, principalement fonctionnels et constructifs. Le chalet traditionnel correspond, en effet, à une architecture spécifique localisée en altitude et répondant à des besoins et des

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contraintes spécifiques mais qui, pour la plupart, n’existent plus aujourd’hui. Par exemple, les habitants de chalets ne sont désormais pas forcément liés à une activité agro-pastorale ; les nouveaux moyens de chauffage rendent la disposition spatiale des pièces indépendante du climat extérieur, l’utilisation de matériaux locaux, autrefois liée à l’autarcie des régions de montagne, n’est plus obligée. L’apparence est-elle donc le seul legs du chalet traditionnel à l’architecture contemporaine ? A quel point le stéréotype du chalet suisse peut-il influencer la production architecturale ? Il s’agit alors d’étudier l’architecture des habitations en montagne d’aujourd’hui pour en établir ses caractéristiques et sa filiation avec celle des chalets vernaculaires.

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2

L’habitat individuel contemporain en montagne

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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1. Présentation du corpus et méthodologie a. Constitution du corpus Afin d’étudier l’architecture des habitations contemporaines en montagne, de la façon la plus objective possible, c’est-à-dire en écartant le stéréotype du chalet et toutes les idées préconçues au sujet de l’habitat montagnard, il est nécessaire de constituer un corpus de plusieurs réalisations selon des critères précis prédéfinis. Il s’agit ainsi d’orienter ce corpus de façon à ce qu’il soit le plus pertinent possible dans l’analyse des éventuelles filiations qui peuvent exister entre l’architecture contemporaine en montagne et l’habitat traditionnel de ces régions. Une habitation individuelle Les chalets désignent à l’origine, comme nous l’avons vu précédemment, des lieux de vie ; nous nous intéresserons donc uniquement aux projets de logement, en excluant par exemple les équipements. De même, le logement hôtelier n’existe en montagne, que depuis le début du XIXème siècle et ne sera pas traité dans ce corpus. L’habitat collectif étant une invention relativement récente en montagne et liée au tourisme, nous ne retiendrons que les projets d’habitat individuel, les seuls pouvant être comparés à l’habitat traditionnel montagnard. Cependant, il arrive que certaines des réalisations réunissent deux logements, notamment pour accueillir deux générations d’une même famille voire quelques chambres d’hôtes ; elles ne seront pas exclues car elles répondent tout de même à une logique et une échelle de fonctionnement individuelles. Une commande de particuliers On ne retiendra également que les commandes privées de particuliers en évitant les opérations de promotion immobilière. Cette restriction permet de viser des réalisations conçues pour des personnes spécifiques avec leurs propres besoins. On écarte par exemple des ensembles de lotissements dessinés, construits par des promoteurs puis vendus. En Europe Afin de pouvoir comparer les différentes réalisations du corpus à partir de critères communs, nous limiterons notre zone géographique d’étude à l’Europe car des projets trop éloignés les uns des autres peuvent être inscrits dans des cultures constructives et sociales très différentes. Prendre en considération des habitats de montagne réalisés dans d’autres régions du monde n’est cependant pas inutile, notamment dans une perceptive d’élargissement ou d’approfondissement du sujet car toutes les montagnes de la planète ont en commun un climat rude, une topographie forte et un passé de vie en autarcie.

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Une situation à une altitude supérieure à 900 mètres ou, de façon exceptionnelle, au moins dans une zone à caractère montagneux. Comment définir si une réalisation se situe en montagne ? Le milieu montagnard peut se définir par de nombreux critères comme l’altitude, la topographie, le climat, la faune et la flore, mais également l’enneigement en hiver. Ainsi, selon Raoul Blanchard, « une définition même de la montagne, qui soit claire et compréhensible, est à elle seule à peu près impossible à fournir »26. Dans la législation française, deux délimitations officielles existent et se superposent. On distingue notamment la désignation de « zones de montagnes », apparue en 1961 et précisée en 1975 qui concerne les zones comprenant « des communes ou des parties de communes caractérisées par : - soit l’existence, en raison de l’altitude (minimum 700 m, sauf pour le massif vosgien à 600 m, et les montagnes méditerranéennes à 800 m), de conditions climatiques très difficiles qui se traduisent par une période de végétation sensiblement raccourcie ; - soit la présence, à une altitude moindre, dans la majeure partie du territoire (au moins 80%), de fortes pentes (supérieure à 20%), telles que la mécanisation ne soit pas possible au nécessite l’utilisation d’un matériel très onéreux ; - soit la combinaison de ces deux facteurs »27. Pour ce corpus, l’altitude minimale permettant de définir si une réalisation est située en montagne ou pas, est fixée à 900 mètres. A titre d’exemple, les premiers villages de montagne en France se trouvaient à une altitude moyenne d’environ 1000 mètres. Le territoire français métropolitain est lui, situé à une altitude moyenne de 342 mètres. Afin de ne pas se limiter à une définition trop restrictive qui réduirait le concept de montagne à une simple altitude, il faudra également prendre en compte la topographie aux alentours de la réalisation. Des constructions postérieures aux années 1990. Afin d’étudier les formes les plus contemporaines possibles de l’architecture en montagne, en évitant l’architecture moderne caractéristique du développement des stations de sports d’hiver, on choisit une date limite relativement récente : 1990.

Les réalisations architecturales constituant le corpus d’étude ont donc été choisies selon les critères suivants : · · · · ·

Habitat individuel Commande de particuliers Localisation en Europe Altitude supérieure à 900 m Construction après 1990

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Des réalisations documentées Il existe une quantité indénombrable de réalisations répondant aux critères de sélection précédents. Cependant, afin de pouvoir les étudier et les exploiter dans la recherche d’une éventuelle filiation avec l’architecture traditionnelle en montagne, il est nécessaire de disposer de suffisamment d’informations à leur sujet. Il s’agit en effet de disposer au minimum des informations administratives, chronologiques et géographiques permettant de justifier leur intégration dans le corpus ainsi que de plusieurs photographies intérieures et extérieures de l’ouvrage. La présence de plans, de façades, de descriptions architecturales ou techniques pour chacune des réalisations augmente de façon considérable la précision et la pertinence de l’analyse. Ainsi, de façon indirecte, les contraintes liées à la constitution documentée d’un corpus, influent sur le choix des réalisations. Utilisation de plusieurs ensembles existants Les projets sont sélectionnés à partir de sources d’informations multiples, sans restriction. Ils peuvent provenir directement de sites internet d’agences d’architecture, de livres et de revues grand public ou spécialisés, de connaissances personnelles, et de publications sur internet, etc. Dans le cadre de cette étude, le corpus s’inspire d’une sélection faite par la journaliste Noëlle Bittner (non spécialisée en architecture) dans son livre intitulé Nouveaux chalets de montagne28. On retient 8 réalisations pour ce corpus parmi les 17 « chalets » présentés. Une autre sélection, faite dans le magazine spécialisé Architectures à vivre29 et montrant quatre réalisations architecturales à part entière en montagne, permet au corpus de s’enrichir. De façon générale, la pertinence d’une telle étude est d’autant plus grande que les sources sont nombreuses et variées. Le corpus pourrait ainsi s’élargir à d’autres publications sur l‘architecture en montagne, voire même à des spécimens directement trouvés sur le terrain.

b. Contenu du corpus Le corpus ainsi constitué rassemble 25 réalisations très différentes d’habitat individuel contemporain en montagne. Elles sont regroupées dans un tableau synthétique ci-après puis illustrées par plusieurs photographies intérieures et extérieures. La description succincte de chaque habitation sélectionnée est, quant à elle, située en annexe. Elle comprend sa localisation, son altitude, sa date de construction, son concepteur et d’autres éventuelles informations illustrant sa pertinence. Le rassemblement des informations propres à chaque projet est une étape essentielle du travail et se révèle être un processus très long et minutieux, notamment pour la localisation précises des habitations. Les adresses ou coordonnées GPS n’étant jamais communiquées, la localisation se fait grâce à des outils d’imagerie satellite comme Google Earth qui permettent, par les vues aériennes et topographiques, couplées à l’observation de l’environnement bâti et du relief sur les photographies, de se rapprocher de la réalisation puis de trouver son lieu d’implantation exacte.

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Nom du projet

Localisation

Pays

Altitude (m)

Années de réalisation

Architecte

1

Alpine Hut

Stara fuzina

Slovénie

550

2009

OFIS arhitekti

2

Alpine Barn

Selva di Cadore, Belluno

Italie

1350

2010

EXiT architetti associati

3

Alt 1374

Nax, Valais

Suisse

1200

2009

Lx1 Architecture

4

Chalet à Gstaad

Gsteig, Gstaad

Suisse

1000

2010

5

Chalet Boisset

Le Biolley, Orsière

Suisse

1100

2012

6

House Schudel

Feldis

Suisse

1500

2002

OOS

7

Chalet Camelot

Italie

2200

2007

Con3studio

8

Les diablerets

Suisse

1400

2008

Charles Pictet Architecte

9

Maison de vacances sur le Rigi

Scheidegg

Suisse

1600

2004

AFGH

10

Mineral Lodge

Villaroger, Savoie

France

1200

2012

11

Spiral House

Pigniu

Suisse

1300

2004

Canejan, Vall d’Aran

Espagne

950

2010

Eison

Suisse

1800

2008

Sent

Suisse

1400

2006

Chandonne, Val d'Entremont

Suisse

1400

2010

Savioz Fabrizzi Architectes

12 13 14 15

Guinovart Florensa Residence Shelter in the swiss alps Maison de famille Val d'entremont house

Monti della Luna, Clavières Les diablerets, Vaud

Amaldi-Neder Architectes Savioz Fabrizzi architectes

Atelier d’Architecture Christian Girard Drexler Guinand Jauslin Architects Cadaval & SolàMorales Personeni Raffaele Schärer Architectes Ruch & Partners Architects

16

Villa Vals

Vals

Suisse

1300

2009

SeARCH & CMA

17

Chalet Abriès

Abriès, Queyras

France

1500

2004

Fernandez & Serres

18

Unterhus

Leis, Vals

Suisse

1500

2009

Peter Zumthor

Transformation à la Dia Maison Presenhuber

Les diablerets, Vaud

Suisse

1400

2000

Charles Pictet Architecte

Vnà

Suisse

1600

2007

AFGH

21

Elma Alp

Mellau

Suisse

950

2005

22

Maison S

Lech

Autriche

1500

2005

23

Holzkristal

Lumbrein

Suisse

1400

2010

Reckingen

Suisse

1400

2012

Champéry

Suisse

1200

2008

19 20

24 25

House in Reckingen Chalet sur deux étages

Architectes Hermann Kaufmann ZT GmbH Dietrich | Untertrifaller Architects Hurst Song Architekten Roman Hutter Architektur Geninasca Delefortrie SA

Fig 25 : Spécimens du corpus. L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Spécimen 1 : « Alpine Hut »

Spécimen 2 : « Alpine Barn »

Spécimen 3 : « Alt 1374 »

Spécimen 4 : « Chalet à Gstaad »

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Spécimen 5 : « Chalet Boisset »

Spécimen 6 : « House Schudel »

Spécimen 7 : « Chalet Camelot »

Spécimen 8 : « Chalet Les Diablerets »

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Spécimen 9 : « Maison de vacances sur le Rigi »

Spécimen 10 : « Mineral Lodge »

Spécimen 11 : « Spiral House »

Spécimen 12 : « Guinovart Florensa Residence »

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Spécimen 13 : « Shelter in the swiss alps »

Spécimen 14 : « Maison de famille »

Spécimen 15 : « Val d’Entremont house »

Spécimen 16 : « Villa à Vals »

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Spécimen 17 : « Chalet à Abriès »

Spécimen 18 : « Unterhus »

Spécimen 19 : « Transformation à la Dia »

Spécimen 20 : « Maison Presenhuber »

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Spécimen 21 : « Elma Alp »

Spéciment 22 : « Maison S »

Spécimen 23 : « Holzkristal »

Spécimen 24 : « House in Reckingen »

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Spéciment 25 : « Chalet sur deux étages »

c. Descripteurs du corpus Afin d’analyser ce corpus, plusieurs familles de descripteurs sont utilisées. Il s’agit de caractériser, pour chacun des spécimens, son environnement, sa conception, sa morphologie, son organisation spatiale, ses matériaux, ses dispositifs énergétiques et éventuellement écologiques, ses ambiances, sa pensée architecturale, ses principes, etc… Les descripteurs doivent être les plus précis possibles afin de pouvoir leur associer des données de façon simple et claire pour chaque réalisation. Ainsi, à chaque descripteur est ajoutée une explication pour préciser le type de réponse attendue et guider son choix. Les descripteurs ont été choisis de différentes façons. La première a consisté à rassembler des descripteurs de base, les plus habituels, qui permettent de décrire n’importe quel corpus de réalisations architecturales, tels que le lieu, l’année de conception, l’architecte, le budget, etc… La deuxième façon a été la transformation de données connues sur les chalets traditionnels (telles que présentées dans la première partie) en descripteurs. Par exemple, on sait que l’environnement extérieur conditionne en partie l’architecture des chalets traditionnels, on s’intéresse donc particulièrement à la localisation et à l’environnement des spécimens du corpus. Ainsi, se tisse un lien direct entre observations faites sur le bâti traditionnel et descripteurs du corpus d’architecture contemporaine. La troisième façon d’établir les descripteurs s’est déroulée au fil de la constitution du corpus, par l’observation de caractéristiques spécifiques sur certaines réalisations contemporaines, qui méritaient d’être interrogées sur l’ensemble du corpus. Ainsi, cette façon laisse le champ libre à l’apparition de nouvelles caractéristiques, qui ne proviennent pas de l’architecture traditionnelle et qui n’auraient pas été étudiées si l’on avait appliqué uniquement les deux premières méthodes d’établissement de descripteurs. Enfin, une dernière façon, plus intuitive, est, quant à elle, fondée sur des éléments plus subjectifs, des connaissances personnelles ou des interrogations quant à l‘architecture contemporaine. Ces descripteurs n’en sont pas moins pertinents dans la mesure où ils peuvent traduire un vécu, un ressenti qui ne se trouve ni dans les informations récoltées sur l’architecture traditionnelle en montagne, ni dans les présentations des nouvelles réalisations. Le corpus comporte finalement plus de 64 descripteurs différents, à la fois quantitatifs et qualitatifs. Leur choix est progressif et long ; de même, compléter chaque variable implique de minutieuses recherches pour chaque réalisation. Un tel tableau, comprenant 1600 cases (64 descripteurs pour 25 spécimens) est donc une

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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importante valeur ajoutée aux spécimens de départ et constitue une base riche et fondamentale permettant d’analyser l’architecture contemporaine des habitations en montagne ainsi que leur filiation avec l’architecture traditionnelle. La figure 26 présente un extrait du tableau du corpus, avec la famille de critères caractérisant les toitures. La liste des descripteurs n’est pas exhaustive et pourrait encore être étendue afin de préciser certains aspects. En annexe sont présentées les différentes familles de descripteurs utilisées pour le tableau, les descripteurs eux-mêmes, avec pour chacun, une phrase explicative et, pour la majorité, une brève justification de leur choix. Toiture Débord de toiture

Inclinaison Nom du projet

Nombres de Symétrie des pans de pans de toiture la toiture

Orientation de la toiture

(- = toiture pratiquement plate à plate, + = pente normale, ++ = pente très prononcée)

(pignon perpendiculaire ou parallèle à la pente?)

(0= aucun, 1= faible, 2= important, 3= suffisament grand pour abriter un espace extérieur)

Matériau de couverture

Alpine Hut

2

Oui

++ (42 degrés)

-

3

Pierre

Alpine Barn

2

Oui

+

Perpendiculaire

3

Mélèze Tuile en bitume?

Alt 1374

2

Non

+

Parallèle

0

Chalet à Gstaad

2

Oui

+

Perpendiculaire

3

Chalet Boisset

2

Oui

+

Parallèle

3

House Schudel

2

Non

+

Perpendiculaire

0

Chalet Camelot

2

Oui

+

Perpendiculaire

3

Les diablerets

2

Oui

+

Perpendiculaire

3

Maison de vacances sur le Rigi

2

Non

-

Perpendiculaire

0

Tôle

Mineral Lodge

2

Oui

+

Parallèle

3

Métal

Spiral House

2

Oui

++

Perpendiculaire

2

Guinovart Florensa Residence

2

Oui

++

Parallèle

1

Ardoise

Shelter in the swiss alps

2

Oui

+

Perpendiculaire

2

Pierre

Maison de famille

2

Oui

+

Perpendiculaire

1

Métal

Val d'entremont house

2

Non

+

Parallèle

0

Métal

Villa Vals

0

-

-

-

0

Végétation

Chalet Abriès

2

Oui

+

Perpendiculaire

3

Mélèze

Unterhus

2

Oui

+

Perpendiculaire

2

Pierre

Transformation à la Dia

2

Oui

+

Perpendiculaire

3

Sapin

Maison Presenhuber

3

Non

+

-

0

Métal

Elma Alp

2

Oui

+

Perependiculaire

1

Tavaillons de bois

Maison S

2

Oui

+

Parallèle

2

Métal

Holzkristal

2

Non

+

Perpendiculaire

0

Cuivre

House in Reckingen

2

Oui

+

Perpendiculaire

3

Chalet sur deux étages

2

Oui

+

Perpendiculaire

3

Pierre

Bois

Métal

Fig 26 : Tableau du corpus complété pour la famille de descripteurs concernant la toiture.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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2. Analyse du corpus et premières conclusions a. Situation Localisation Sur les 25 réalisations du corpus, 18 se situent en Suisse, soit 72%, deux en France (8%), deux en Italie (8%), une en Autriche, une en Slovénie et une en Espagne. Le massif des Alpes et la chaîne des Pyrénées sont les deux entités topographiques touchées par cette étude (fig.27).

Fig 27 : Localisation des 25 spécimens du corpus en Europe

Altitude L’altitude moyenne des réalisations est de 1348 mètres. L’altitude maximale est de 2200 mètres et la plus faible est de 550 mètres (exception du corpus car entourée de montagne). Avec le graphique ci-dessous (fig.28), on remarque que la majorité des réalisations se situent entre 1000 et 1500 mètres d’altitude. 2500 2000 1500 Altitudes

1000 500 0 0

5

10

15

20

25

30

Fig 28 : Répartition des spécimens du corpus suivant l’altitude (m).

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Environnement bâti Tout d’abord, tous les spécimens de ce corpus possèdent un environnement bâti. Contrairement au stéréotype qui décrit un chalet solitaire dans les reliefs abrupts, une habitation vernaculaire en montagne n’est jamais totalement isolée (sauf les chalets d’alpage) et dépend forcément d’autres entités, notamment dans une logique d’activité agropastorale et de vie en société. Elle peut cependant être éloignée, et ce, à cause de l’immensité du territoire sur lequel elle s’implante. L’architecture contemporaine semble donc suivre cette même logique, mais pour des raisons plus diverses comme peut-être le besoin de services à proximité, les déplacements, plus nombreux qu’autrefois, l’acheminement des matériaux sur le chantier, etc. La majorité des réalisations du corpus se concentre donc dans des hameaux ou des villages de moins de 3000 habitants. Aucune des réalisations ne se situe en ville car peu de grandes agglomérations en Europe se développent à plus de 1000 m d’altitude. Seuls trois spécimens se trouvent dans, ou près d’une station de sports d’hiver. En effet, dans ces lieux, la pression économique due aux attentes des citadins en quête de dépaysement et de rusticité, entraîne des réglementations strictes en matière d’architecture du bâti et influence donc fortement sa conception, jusqu’à parfois déterminer la matérialité du garde-corps ou les modénatures de façade. Or dans ce mémoire, l’intérêt se porte davantage sur l’architecture dans les régions de montagne en général, et non dans ces lieux précis, très contraints. Distance par rapport au centre-bourg Les réalisations se situent, en moyenne, à 800 m du centre-bourg. La plus petite distance est 70 m, pour le spécimen « Spiral House » à Pigniu, et la plus grande : 3,8 km, pour la maison de vacances « Elma Alp » (fig.29). 92% des réalisations se situent à une distance du centre bourg inférieure ou égale à 1,5 km. Ces données confirment bien l’appartenance de toute habitation en montagne à un environnement bâti à proximité.

Fig 29 : Vues aériennes montrant les positions respectives de « Spiral House » à gauche et « Elma Alp » à droite, par rapport au centre-bourg.

Positionnement dans l’environnement bâti Plus de 50% des réalisations se situent près de plusieurs autres habitations ; soit en limite, c’est-à-dire à la frontière de la zone bâtie et à la lisière de forêts ou de

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champs, soit entourées, c’est-à-dire, qu’elles comportent des voisins dans plusieurs directions (fig.30). Cependant la proximité entre voisins n’est pas la même qu’en milieu urbain, les parcelles étant souvent beaucoup plus étendues. Seules deux réalisations sur les 25 du corpus sont isolées par rapport à l’environnement bâti. Ce sont « Elma Alp » et « Camelot », qui nous le verrons, sont des habitations pensées par rapport à cet isolement et qui présentent un lien très fort avec la nature extérieure.

Fig 30 : Vues aériennes montrant les positions dans l’environnement bâti « en limite » de « Val d’Entremont House » à gauche, et « entouré » du « chalet à Gstaad » à droite.

Type de relief 44% des réalisations se situent à flanc de montagne, ce qui constitue le type de relief dominant dans ce corpus. Il fait bénéficier le plus souvent de vues à 180° sur le paysage alentour et la vallée en contrebas. 48% des habitations se situent soit dans des vallées, soit sur des replats. Une seule réalisation se trouve sur une crête, topographie exceptionnelle qui donne un caractère particulier à l’architecture qui s’y implante, c’est le cas de la « Maison de vacances sur le Rigi » (fig.31).

Fig 31 : Implantation sur la crête du spécimen « maison de vacances sur le Rigi »

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Pente du terrain Dans 92% des cas, les terrains sur lesquels s’implantent les habitations sont en pente. Il peut s’agir, soit d’une contrainte naturelle due au milieu, souvent peu plat, soit d’une volonté architecturale d’utiliser la pente, comme dans l’architecture traditionnelle, pour desservir différents niveaux ou offrir une protection thermique avec des parties semi-enterrées, etc. Potentiel vue et paysage La grande majorité des réalisations bénéficie d’un panorama remarquable sur les montagnes alentour, en partie du fait de la pente du site. Il s’agira de constater si la vue sur les environs est utilisée dans la conception architecturale, en particulier pour le dessin des ouvertures. Seule une réalisation ne bénéficie pas de vues remarquables : « Alpine Hut », donnée prévisible car elle se situe en plaine, en limite du bâti du village, et dans un terrain qui n’est pas en pente. Deux réalisations possèdent des vues à caractère exceptionnel ou imprenable : la « maison de vacances sur le Rigi » et « Shelter in the swiss alps » (fig.32). On observe que le potentiel vue et paysage semble être un critère fortement corrélé à la pente, l’altitude et le type de relief d’implantation, ainsi qu’à l’environnement bâti.

Fig 32 : « Shelter in the swiss Alps » à gauche et « Maison de vacances sur le Rigi » à droite.

b. Conception et régionalisme Localisation de l’agence d’architecture par rapport au site du projet Dans 100% des cas, l’agence d’architecture qui a conçu la réalisation se situe dans le même pays que cette dernière. Dans le cas d’agences multinationales comme SeARCH & CMA, il existe au moins une entité dans le pays du projet. En moyenne, les agences sont implantées dans des grandes villes à environ 150 km du site (fig.33). La plus faible distance est de 50 km, par exemple pour le spécimen « chalet Boisset ». La plus grande est de 700 km, pour « Mineral Lodge », situé dans les Alpes françaises et dont l’agence est à Paris. On peut supposer que la distance de l’agence par rapport au site de projet est très importante pour la qualité de la conception, et son inscription dans une culture et un environnement local. Faire appel à un architecte local pour la construction d’une habitation permet très certainement d’avoir un maître d’œuvre qui connaît le lieu, l’a déjà éprouvé, maîtrise ses traditions constructives, etc. Il peut

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également plus facilement travailler avec des artisans locaux. Cependant, si 150 km de moyenne semble peu par rapport à la production architecturale internationale que l’on connait aujourd’hui, il serait pertinent de comparer cette distance avec des données concernant uniquement des commandes de particuliers pour des habitations. 0,45 0,4 0,35

Fréquence

0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05

(km)

0 0

100

200

300

400

500

600

700

800

Fig 33 : Histogramme présentant la répartition des agences dans les distances par rapport au site.

c. Informations complémentaires sur le projet Surface de projet Sur les 25 réalisations du corpus, il manque cinq données de surfaces. Pour les 20 autres, la moyenne de leur surface habitable est de 230 m², ce qui est considérable pour des habitations individuelles. Cependant, ces données sont à nuancer car la plupart des réalisations sont, comme il sera décrit par la suite, des résidences secondaires. Il ne s’agit donc pas des mêmes usages, ni des mêmes budgets. La plus petite surface connue est de 45 m² et la plus grande s’élève à 500 m² (« Maison S ») mais accueille des chambres d’hôtes et un appartement en complément de l’habitation. Type d’intervention La grande majorité des interventions présentes dans le corpus sont des constructions neuves. Certaines des réalisations correspondent à des réhabilitations et des rénovations mais pour la plupart, les bâtiments existants sont proches de la ruine et l’importance des travaux s’approche de celle d’une construction neuve. Ainsi, même si la démarche de conception n’est pas la même, il est pertinent d’étudier ces réalisations car elles s’inspirent particulièrement et plus que la plupart, de l’architecture existante et des traditions constructives. Budget Le budget le plus important communiqué dans ce corpus s’élève à 1 200 000 € et le plus faible à 150 000 €. Les différentes données dont nous disposons sur les budgets des réalisations nous permettent de calculer cinq prix par m². Le plus élevé est 3300 €/m², et le plus économique est 1500 €/m². La moyenne des prix par m² est de

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2300 €/m². On constate par exemple, que ce coût moyen est supérieur aux prix des constructions neuves en France (1052€ en moyenne en 200930) et peuvent révéler des réalisations au standing relativement élevé. Type de résidence La majorité des réalisations du corpus sont des résidences secondaires (15 habitations sur les 20 renseignées) et sont parfois associées à une activité locative. Les résidences principales sont peu nombreuses mais comprennent parfois des chambres d’hôtes. La différenciation entre habitation principale et maison de vacances est très importante. En effet, les besoins, les exigences et les activités des occupants ne sont pas les mêmes dans une maison où ils vivent à l’année que dans une habitation occupée quelques semaines par an.

d. Forme Compacité 96% des réalisations du corpus présentent une compacité bonne voire importante (fig.34). La surface de façades entourant le volume d’habitation est donc optimisée. Dans l’architecture vernaculaire, la compacité était mise en œuvre pour des raisons principalement thermiques (moins de surface de déperdition) et de simplicité lors de la construction. Aujourd’hui, ce peut être encore pour des raisons thermiques mais aussi pour des raisons formelles et de filiation, c’est-à-dire la volonté de reprendre une caractéristique essentielle du chalet traditionnel qui a encore une pertinence par rapport à son environnement et s’inscrit dans un patrimoine bâti fort. 14 12

Effectif

10 8 6 4 2 0 +

++

-

Fig 34 : Histogramme présentant les effectifs des réalisations par type de compacité

Forme générale du plan Dans 76% des cas, le plan présente une forme simple comme le carré ou le rectangle (fig.35), qui correspond également aux plans des chalets traditionnels car ce sont les formes les plus élémentaires à construire. Les formes irrégulières, courbes ou à de nombreux côtés, sont caractéristiques de la contemporanéité des réalisations

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mais impliquent une construction plus difficile, une compacité parfois plus faible. Le spécimen « House in Reckingen » possède une forme de plan carrée. Au contraire, « Alt 1374 » possède un plan en forme de pentagone, mais qui reste toujours relativement compacte (fig.36). 12 10 Effectif

8 6 4 2 0

Fig 35 : Formes globales des plans

Fig 36 : Plans des spécimens « House in Reckingen » à gauche, et « Alt 1374 », à droite.

Balcon et galerie couverte 56% des réalisations du corpus ne possèdent pas de balcon. 68% des réalisations ne possèdent pas non plus de galerie couverte. Mais si l’on rassemble les deux critères, 64% des réalisations possèdent au moins un balcon ou une galerie couverte en périphérie de l’habitation. Ces galeries et balcons abrités par les débords de toit sont très présents dans l’architecture traditionnelle, mais répondent à des besoins qui ne sont plus d’actualité désormais (comme le travail en extérieur l’hiver, le séchage des récoltes, l’acheminement du foin de la grange vers les bêtes à l’abri, etc…). Les 36% d’habitations qui ne possèdent ni l’un ni l’autre ont toutes cependant des terrasses ou des loggias, entités qui correspondent à de nouveaux usages : la vie

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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en extérieur par beau temps. Le spécimen « Alpine Barn » possède une galerie couverte qui se transforme en balcon, en revanche, « House Schudel » ne présente qu’une loggia servant d’espace extérieur abrité (fig.37).

Fig 37 : Galerie de l’ « Alpine Barn » à gauche et loggia de « House Schudel » à droite.

Soubassement On constate que le soubassement maçonné tend à disparaître dans les réalisations contemporaines. Il n’a plus qu’une fonction technique, sans être forcément apparent. En effet, 56% des constructions du corpus ne présentent pas de soubassement maçonné visible, même si des dispositifs techniques sont forcément mis en œuvre pour éviter les remontées d’humidité dans l’habitation et les éléments de bois. Ce phénomène peut s’expliquer par la tendance minimaliste, très présente dans l’architecture contemporaine, qui entraîne notamment des façades très épurées, en un seul matériau, comme pour la « Maison de famille » à Sent, qui possède une structure faite de béton au rez-de-chaussée mais la dissimule complètement. L’habitation « Spiral House », présente, quant à elle, une réinterprétation contemporaine du soubassement (fig.38).

Fig 38 : « Spiral House » à gauche et « Maison de famille » à droite

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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e. Organisation spatiale Importance et place de la pièce principale de vie Dans 16 réalisations sur les 25 du corpus, la pièce de vie a une grande importance dans l’habitation. Ainsi, dans « Alpine Hut », la pièce de séjour occupe tout le niveau du rez-de-chaussée, en comprenant la cuisine et un coin salon (fig.39). Les circulations passent même par cet espace de vie en commun. Cependant, l’importance de cette salle de séjour, rassemblant la vie de famille, semble relever davantage du stéréotype du chalet et de l’imaginaire construit autour d’un lieu de vie chaleureux et accueillant, que de la réalité. En effet, si l’on observe les plans des chalets anciens (fig.40), on constate d’une part, que l’habitation occupe le plus souvent la plus petite surface par rapport à l‘exploitation et n’est donc déjà pas du tout privilégiée, et d’autre part, que la pièce de vie, « la pêle », est également celle où l’on dort car c’est l’un des seuls espaces chauffés. Dans le chalet à Gstaad, la pièce de séjour est également très importante et occupe tout le premier étage, au-dessus du rez-de-chaussée qui accueille les chambres. Sa surface approche les 130 m². Ce type d’espace, s’il semble à l’opposé de l’architecture traditionnelle, s’inscrit en réalité en continuité de l’architecture locale liée au tourisme dans la région. En effet, dès le début du XX ème siècle, le tourisme de renommée internationale se développe à Gstaad et l’on construit dès 1900 de vastes et somptueux chalets pour cette clientèle aisée.

Fig 39 : Plans pièce de vie des spécimens « Alpine Hut » à gauche et « chalet à Gstaad » à droite.

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Fig 40 : Place du séjour dans le plan d’un chalet de 1643 dans le Genevois, en Haute-Savoie.

Place de la cuisine par rapport à l’espace de vie Dans 72% des cas, la cuisine est en lien direct avec l’espace de vie principal. En général, c’est une cuisine ouverte sur le séjour, comme par exemple, dans le spécimen « Alt 1374 ». Dans la « Guinovart Florensa Residence », la cuisine se présente sous la forme d’un îlot situé à une extrémité du séjour. Au contraire, dans quelques cas, comme le chalet «Shelter in the swiss Alps » la cuisine est à l’écart du séjour (fig.41). Cette dernière typologie est celle qui correspond le plus aux chalets traditionnels car la cuisine était une pièce à l’écart, le plus souvent beaucoup trop ventilée par le large conduit de cheminée (fig.42). L’architecture des habitations contemporaines en montagne ne s’inscrit donc pas du tout dans la continuité des chalets vernaculaires pour la place de la cuisine mais suit la tendance venue d’Outre Atlantique dans les années 20, celle des « cuisines à l’américaine », intégrées au séjour et qui deviennent des pièces à vivre. En France, le Corbusier est l’un des premiers à ouvrir la cuisine dans la maison31.

Fig 41 : Place de la cuisine dans les plans de « Guinovart Florensa Residence » à gauche et « Shelter in the swiss Alps » à droite.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Fig 42 : Place de la cuisine dans le plan d’un chalet traditionnel, dans la vallée de la Tarentaise, en Savoie.

Nombre de niveaux

Effectif

Dans 72% des réalisations, on retrouve 3 niveaux (fig.43). Ils correspondent au nombre habituel dans la plupart des chalets traditionnels (le soubassement, celui de l’habitation et de l’étable puis celui du fenil sous les combles). Autrefois, ces différents niveaux avaient des fonctions précises mais elles ne sont plus d’actualité désormais. On peut supposer que cette répartition sur trois niveaux est aujourd’hui principalement d’ordre formel, notamment pour retrouver une façade d’apparence traditionnelle avec un niveau marqué par le soubassement, un pour l’étage courant et le balcon, et un dernier sous les combles. 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 2

3

4

Fig 43 : Répartition des chalets du corpus selon le nombre d’étage

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Sous-sol Dans 64% des cas, les habitations ne comprennent pas de sous-sol entièrement enterrés. Les raisons peuvent être diverses ; dans le cas de la « maison de famille » à Sent, ses concepteurs souhaitaient une faible empreinte sur l’environnement, sans roche extraite à la dynamite, ni sous-sol, ni cave.

f.

Energie

En raison de nombreuses données manquantes dans ce corpus à propos de l’énergie, du chauffage ou de l’isolation, il est difficile d’établir des statistiques. On peut cependant noter de nombreux procédés de géothermie et l’utilisation du soleil comme source d’énergie, soit directement en chaleur à travers des vitrages, soit transformé en électricité grâce à des panneaux solaires. Le spécimen « Shelter in the swiss Alps » présente, lui, une autonomie énergétique, assurée grâce au feu de bois pour le chauffage et la cuisine, ainsi qu’à des panneaux solaires pour les besoins en électricité. Cependant, ce chalet étant une résidence secondaire, cette démarche est à nuancer car les besoins des habitants sont moindres.

g. Matériaux Matériau principal de la façade Le bois est le matériau principal de façade dans 80% des réalisations (fig.44). La pierre est quant à elle, présente dans 12% des cas. 25

Effectif

20 15 10 5 0 Béton

Bois

Pierre

Verre

Fig 44 : Répartition des réalisations suivant le matériau principal de façade.

On retrouve ainsi les deux matériaux dominants de la construction vernaculaire. Ce sont, par ailleurs, toujours les matériaux les plus abondants localement dans les

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régions de montagne. Ces données n’illustrent cependant qu’une partie de la matérialité de la construction, car aujourd’hui, le matériau de façade peut être différent de celui de la structure et de l’intérieur. On observe également l’arrivée de nouveaux matériaux comme le béton (fig.45) mais ils restent peu nombreux et l’on peut donc s’interroger dans ce cas précis sur l’influence du patrimoine bâti vernaculaire dans le choix des matériaux de façades des habitations contemporaines.

Fig 45 : Matérialité des façades différents spécimens, de gauche à droite, béton, bois, pierre.

Combinaisons des matériaux de façade

Effectif

Si le bois est le seul matériau de façade dans 9 cas sur 25, les deux autres dominantes que l’on constate consistent en l’association du bois et d’une maçonnerie, soit en pierre, soit en béton. Ainsi, pour 6 spécimens, on retrouve le béton et le bois, et pour 3, le bois et la pierre. Dans 8 sur les 9 cas d’associations maçonnerie-bois, ces dernières correspondent à la présence d’un soubassement maçonné (fig.46). Finalement, dans la grande majorité des cas, la façade n’est composée que d’un ou deux matériaux, sauf pour le spécimen « Mineral Lodge ». On observe donc, même dans les habitations contemporaines, une grande simplicité des matériaux, phénomène qui concoure probablement à rendre l’architecture en montagne si reconnaissable. 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Béton

Bois

Bois, Béton

Bois, Pierre

Bois, Verre

Pierre

Verre

Pierre, Bois, Béton, Métal, Verre

Fig 46 : Répartition des spécimens en fonction des matériaux de façade.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Matériaux d’intérieur

Effectif

On observe une grande prépondérance du bois comme matériau intérieur (fig.47). Ainsi, il est utilisé partiellement ou totalement dans 88% des réalisations. Seules trois habitations parmi ce corpus ne comportent pas de bois à l’intérieur. Le verre est sans doute le matériau qui marque le plus la contemporanéité des réalisations avec l’introduction de la transparence intérieur/extérieur, de vues sur le paysage et sa grande différence d’apparence avec les matériaux comme la pierre, ou le bois. Le béton, lui, tranche beaucoup plus sur le plan constructif qu’esthétique. On peut s’interroger sur l’omniprésence du bois à l’intérieur des habitations. Autrefois, il était présent car il constituait également les murs mais aujourd’hui sa présence n’est plus justifiée sauf par des choix d’ambiances. 12 10 8 6 4 2 0 Bois

Bois, Bois, Bois, Bois, Béton Béton, Béton, Béton, Béton, acier, enduit enduit, pierre, brut acier, bois bois, enduit enduit verre enduit verre pierre, verre

Fig 47 : Répartition des spécimens en fonction des matériaux d’intérieur

Matériaux de structure Le matériau de structure le plus fréquent est encore une fois le bois (32%). Les deux autres dominantes sont l’association béton-bois (24%) et le béton seul (20%). Seules trois constructions adoptent l’acier dans leur structure (fig.48).

Fig 48 : Acier dans les structure des spécimens (de gauche à droite) : « Guinovart Florensa Residence », « Mineral Lodge » et « Alpine Barn ».

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Après avoir différencié les matériaux entre les trois catégories : structure, intérieur, façade, il serait intéressant de constater combien de réalisations adoptent un seul matériau pour les trois fonctions, comme certains chalets traditionnels où l’intérieur n’avait pas un matériau différent de l’extérieur, et lorsque la structure était faite de murs maçonnés, le matériau de façade était forcément la pierre ou l’enduit et non un bardage. 18 sur les 25 réalisations possèdent du bois à la fois en structure, en façade et à l’intérieur, mais ce n’est généralement pas le même bois, car les constructions actuelles sont le plus souvent isolées et on ne peut plus avoir la continuité entre la face intérieure et la face extérieure. Dans ce corpus, seules deux réalisations présentent des murs en un seul matériau, c’est-à-dire assurant à la fois la fonction de structure, de façade, d’isolation et de finition intérieure : « Elma Alp » et « Presenhuber ». Pour « Elma Alp », la construction est entièrement en bois, sans isolant complémentaire et s’inscrit dans la rigueur et la simplicité des cabanes d’alpage traditionnelles. Elle se compose uniquement de madriers empilés et le toit est également en planches massives (fig.49). Le spécimen « Presenhuber » possède, lui, des murs en béton suffisamment épais afin d’assurer l’isolation des espaces intérieurs. Les parois intérieures laissent apparaître le béton brut, mais sont parfois recouvertes de bois (fig.50).

Fig 49 : Madriers de bois de l’habitation « Elma Alp »

Fig 50 : Béton de l’habitation « Presenhuber »

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h. Toiture Nombre de pans de toiture 92% des réalisations du corpus comportent 2 pans de toiture, comme les chalets traditionnels en montagne, mais également comme l’image très forte issue du stéréotype du chalet suisse. Aucune des habitations n’a de toiture plate (à un seul pan donc) comme l’on en trouve beaucoup aujourd’hui dans les milieux urbains. L’explication la plus probable, si l’on exclut l’influence du stéréotype, semble être celle des intempéries et de la neige qui reste sur les toits en hiver et ne doit pas provoquer d’infiltrations même si les moyens techniques actuels permettraient d’éviter de tels dégâts. On ne trouve pas non plus de toitures à un pan incliné, forme pourtant habituelle dans l’architecture contemporaine. Il semblerait donc que le toit à deux pans soit une caractéristique de l’architecture vernaculaire fortement reprise dans les nouvelles réalisations et peu remise en cause. Symétrie des pans de toiture Parmi les 23 réalisations qui ont deux pans de toiture, seules cinq n’ont pas des pans symétriques. En général elles correspondent aux habitations présentant des formes de plans différentes du quadrilatère régulier, cela implique donc des angles particuliers entre les pans de toiture. Inclinaison des pans de toiture Dans 80% des cas, la toiture présente une inclinaison jugée normale, c’est-àdire entre 20 et 30° de pente (fig.51). Trois réalisations possèdent des toits très pentus : « Alpine Hut » (42°), « Spiral House » et « Guinovart Florensa Residence ». Des inclinaisons fortes ont l’inconvénient de ne plus retenir la neige sur le toit l’hiver, mais ce peut être un choix architectural pour s’inscrire en continuité du patrimoine bâti existant tout en se distinguant du chalet traditionnel et du stéréotype car à notre époque, on a les moyens techniques de se passer de l’effet de toiture froide par exemple. Dans le cas de l’ « Alpine Hut », la pente de son toit s’inspire de l’architecture traditionnelle des fermes de la région (fig.52). 25

Effectif

20 15 10 5 0 +

++

-

Fig 51 : Répartition des spécimens en fonction des inclinaisons de toiture.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Fig 52 : Toiture de l’ « Alpine Hut » à droite sur la photographie.

Orientation de la toiture par rapport à la pente Parmi les 23 réalisations qui ont des toitures à deux pans, 70% d’entre elles présentent des lignes de faîtage parallèles à la ligne de plus grande pente, c’est-à-dire des murs pignon situés face à la pente sur laquelle elles sont implantées. Cette orientation est la plus courante dans les chalets traditionnels, comme expliqué dans la première partie. Le spécimen « chalet à Abriès » est un exemple de mur pignon face à la pente. Au contraire, « Val d’Entremont House » a sa ligne de faîtage perpendiculaire à la ligne de plus grande pente (fig.53). On remarque, en observant l’ensemble des clichés des édifices ayant leurs murs pignons sur les côtés, que les prises de vues sont davantage faites latéralement afin de mettre en évidence les deux pentes du toit sur le pignon et ainsi d’accentuer la similarité avec les chalets traditionnels. Ceci démontre l’importance de l’image et l’influence du stéréotype, même lorsque l’architecture tend à se détacher des formes vernaculaires.

Fig 53 : Orientation des toitures du chalet à Abriès, à gauche et de la maison au Val d’Entremont, à droite.

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Débords de toiture Dans ce corpus, 44% des réalisations possèdent des débords de toiture suffisamment grands pour abriter des espaces extérieurs telles que des galeries couvertes. Cependant, le deuxième type qui possède l’effectif le plus important est « aucun débord de toiture », avec 28% des réalisations. 16% des réalisations possèdent un large débord de toiture et 12% en possèdent un faible. Si aucune tendance générale ne se dégage de ces données, on constate tout de même que les deux extrêmes sont dominants (aucun et très large). On peut donc supposer que ces typologies sont directement issues de choix architecturaux contemporains et radicaux : soit s’inscrire dans la tradition avec des espaces couverts abrités par une large toiture, soit rompre totalement avec les chalets anciens et dessiner des volumes très épurés, sans débords (fig.54).

Fig 54 : Large débord de toiture du « chalet Boisset » (rénovation), à gauche, et aucun débord pour « Alt 1374 », à droite.

Matériaux de couverture La nature des couvertures n’est pas toujours connue pour chacun des spécimens. Le métal semble être le matériau de couverture majoritaire, avec 8 réalisations sur les 20 connues. Le bois et la pierre concernent chacun 5 réalisations. Une seule couverture est végétalisée, mais cela est dû à l’intégration de l’habitation dans le terrain (« Villa à Vals »). On peut émettre l’hypothèse que les matériaux plus performants de notre époque, comme le métal, par rapport au bois et à la pierre, sont largement utilisés dans l’architecture contemporaine car la couverture reste une entité peu visible.

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i.

Ouvertures Proportions des ouvertures sur la façade

La proportion des ouvertures sur la façade est très diverse dans l’ensemble du corpus (fig.55). 40% des habitations présentent une proportion jugée normale. 32% des chalets possèdent des ouvertures en proportion réduite et 28% en forte proportion. Avec de si faibles écarts, il est difficile de déterminer une dominante avec certitude. Cependant, le nombre d’habitations avec des ouvertures en faible proportion est relativement important pour de l’architecture contemporaine. On peut supposer qu’il y a là, un choix architectural inspiré des constructions vernaculaires où l’on limitait les percements pour se protéger du froid.

Fig 55 : Ouvertures en proportions importantes pour le chalet « Camelot », à gauche, et faibles pour « Les Diablerets », à droite.

Types d’ouvertures La forme dominante d’ouverture est la fenêtre, avec 68% des réalisations, contre 32% pour les baies vitrées (fig.56). On reste dans une logique de percements de murs et non de grands évidements, notamment utile par rapport au froid et pour le cadrage des vues sur l’extérieur.

Fig 56 : Fenêtres du spécimen « chalet sur deux étages » à gauche et baies vitrées de la « Val d’Entremont house » à droite.

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Forme dominante d’ouvertures La forme d’ouverture dominante dans ce corpus est le carré avec 10 réalisations sur 25 (fig.57). Ces fenêtres reprennent celles de l’architecture vernaculaire dont l’unique but était l’apport de lumière naturelle. Le deuxième type le plus rencontré est la fenêtre horizontale qui permet de cadrer des vues sur le paysage alentour (fig.58). La typologie qualifiée de « verticale » correspond majoritairement à des portes fenêtres. La forme des ouvertures est une caractéristique importante de l’architecture contemporaine des habitations en montagne car elle détermine le rapport des habitants au paysage et au panorama, lien qui n’existait pas autrefois. 12

Effectif

10 8 6 4 2 0 Carrées

Horizontales

Verticales

Fig 57 : Répartitions des spécimens en fonction des formes d’ouvertures

Fig 58 : Fenêtres horizontales de la « maison de vacances sur le Rigi » à gauche et fenêtre carrée de la « maison de famille » à Sent, à droite.

Traitement de la vue sur le paysage La majorité des réalisations bénéficie de larges vues sur le paysage et les montagnes alentour. Celles-ci sont en générale données à voir à travers grandes ouvertures. Cependant, ces vues font parfois partie intégrante de l’architecture, en la sublimant, en composant les façades intérieures comme des tableaux, et ce, dans seulement 28% des cas. Les réalisations « maison de vacances sur le Rigi », « maison de famille », « chalet Camelot », « chalet Boisset », « Val d’Entremont House » et « Unterhus » font rentrer les vues depuis l’intérieur dans l’architecture (fig.59). Si peu d’architectures sont vraiment beaucoup marquées par les vues sur l’extérieur, celles qui le sont portent la nouvelle image de l’architecture contemporaine en montagne.

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Elles séduisent le grand public et sont prédominantes dans les publications. Alors qu’autrefois on cherchait à se protéger de l’environnement extérieur, aujourd’hui, les nouvelles habitations cherchent un véritable lien avec celui-ci et ce phénomène est une caractéristique primordiale décrivant l’architecture contemporaine.

Fig 59 : Vues intérieures depuis « Unterhus », à gauche et « chalet Boisset », à droite.

j.

Ambiances intérieures Âtre

La majorité des habitations possède une cheminée (60%). 32% ont un poêle (fig.60). Seule une réalisation ne possède pas d’âtre pour le feu : le chalet « Boisset ». Cela peut s’expliquer par le fait que ce soit une rénovation et une habitation de petite taille, qui ne possède pas de pièce de séjour à proprement dit. Malgré les poêles et les cheminées, la plupart des habitations conservent un système de chauffage primaire, en général par le sol. Le feu représente désormais davantage un centre de convivialité dans le séjour et une source de chaleur d’appoint qu’un véritable système de chauffage. A l’origine, les cheminées étaient dans la cuisine et les poêles dans la pièce à vivre. Dans l’architecture contemporaine, la cheminée tend à remplacer le poêle.

Fig 60 : Cheminées et poêles des spécimens (de gauche à droite) : « House in Reckingen », « Guinovart Florensa Residence » et « House Schudel ».

Lumière naturelle Dans 88% des réalisations, la lumière naturelle est d’origine latérale. Seules trois habitations possèdent une partie de lumière zénithale par des percements dans le

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toit : « Mineral Lodge » (fig.61), « Guinovart Florensa Residence » et « Alpine Barn ». On ne note aucun procédé destiné à un apport de lumière diffuse, ni dispositif d’occultation partielle comme des brises soleil sur les grandes baies vitrées. Le chalet de verre « Camelot » dispose, lui, d’un triple vitrage capteur d'énergie solaire et recouvert d'un film qui protégeant des UV et des regards.

Fig 61 : Lumière zénithale dans le « Mineral Lodge », à gauche et lumière latérale dans le chalet à Gstaad, à droite.

Orientation de la principale pièce de vie 84% des réalisations du corpus possèdent des pièces de vie aux orientations multiples (en angle ou traversantes). Seules 4 réalisations présentent des séjours simplement orientés. Ces données diffèrent de l’architecture traditionnelle où la pièce de vie ne possédait en général qu’une orientation vers l’aval. On retrouve la prise de distance de l’architecture contemporaine par rapport à l’architecture vernaculaire avec la générosité des apports lumineux, qui étaient autrefois limités à cause du climat extérieur. Couleurs intérieures Dans 24 habitations parmi les 25 du corpus, l’intérieur présente des tons chauds (fig.62). On peut supposer que ces choix esthétiques sont principalement issus du matériau bois et de sa couleur, mais aussi du stéréotype du chalet convivial, familial et rassurant, auquel on associe donc des couleurs chaudes, en contraste avec l’environnement extérieur.

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Fig 62 : Tons chauds dans le « chalet sur deux étages », à gauche et le chalet « Camelot » à droite.

k. Décor et ornementation Visibilité de la charpente Dans la majorité des réalisations, la charpente n’est pas visible de l’intérieur alors qu’elle était totalement apparente dans l’architecture traditionnelle. Cela peut en partie s’expliquer par la multiplication des couches qui composent une paroi aujourd’hui, notamment l’isolation en toiture et donc l’impossibilité de laisser voir tous les éléments qui se trouvent désormais derrière. Visibilité de la structure depuis l’extérieur On constate une grande diversité, sans dominante, dans la visibilité de la structure depuis l’extérieur (fig.63 et 64). Il est aisé de comprendre, pour l’architecture vernaculaire, s’il s’agit de murs en pierre, d’un chalet à ossature ou d’un chalet par empilage. Dans le cas de constructions contemporaines, cet exercice se révèle très difficile. Les architectes contemporains prennent la liberté de dessiner les façades sans être contraints par la présence de la structure qui se place parfois derrière, comme dans le cas de murs en béton. 10

Effectif

8 6 4 2 0 Grande

Nulle

Partielle

Fig 63 : Répartition des spécimens suivant la visibilité de la structure

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Fig 64 : Structure lisible pour la maison à Reckingen, à gauche, mais pas pour la maison Schudel, à droite.

Façade riche ou épurée ? Toutes les réalisations de ce corpus sont relativement sobres par rapport à l’architecture à visée touristique que l’on peut trouver dans les stations de sports d’hiver : on ne trouve pas de clochetons, de balcons sculptés, de fausses pierres apparentes, etc. Cependant, on peut évaluer la richesse de la façade en éléments rajoutés, travaillés dans un but purement esthétique, sans prendre en compte la simple finition ou le travail des assemblages qui, eux, font partie intégrante de la qualité d’une architecture. Ainsi, sur 25 réalisations, seules 5 possèdent une façade peu épurée, en particulier, le « chalet à Gstaad » et « Mineral Lodge » (fig.65). Les modénatures de façade du premier peuvent s’expliquer par la culture architecturale et l’histoire de Gstaad. Celles du second semblent être en correspondance avec le luxe de cette habitation, principalement destinée à la location.

Fig 65 : Façades riches et travaillées du chalet à Gstaad, à gauche et du « Mineral Lodge », à droite.

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Couleurs de la façade La grande majorité des réalisations présentent seulement un ou deux tons principaux sur la façade. Lorsqu’il y a deux tons, ils correspondent dans 72% des cas à la présence d’un soubassement maçonné. Les façades des réalisations contemporaines sont relativement sobres, comme dans l’architecture vernaculaire en montagne. Cette simplicité est sans doute une autre caractéristique importante qu’a su conserver l’architecture contemporaine en montagne.

l.

Type de structure Surélévation

Les types de structures pour la surélévation (murs ou poteaux) sont assez proches dans les effectifs même si les murs sont dominants avec 40% des réalisations contre 32% pour les poteaux. On observe une continuité des deux grandes typologies que l’on trouvait déjà dans l’architecture vernaculaire (fig.66). Le reste des surélévations sont assurées par des structures mixtes : le plus souvent murs en soubassement et poteaux dans les étages.

Fig 66 : Structure de poteaux pour la construction « Les Diablerets », à gauche, et de murs en bois, pour « House in Reckingen » à droite.

Franchissement La majorité des constructions présente un franchissement par une structure de poutres.

m. Régionalisme Contexte naturel et paysager Au moins 72% des réalisations du corpus prennent en compte le contexte naturel et paysager en le revendiquant et expliquant leur démarche. Ainsi, le rapport au paysage, les orientations, sont primordiaux. D’autres caractéristiques peuvent aussi influer sur l’architecture, telles que les risques naturels, comme pour l’habitation « Maison S » située dans un couloir d’avalanche. De grands pans de bois peuvent coulisser devant les baies vitrées afin de les protéger contre des coulées de neige. De L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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même pour « Mineral lodge », la façade sud, exposée au risque d’avalanche est très robuste et comporte peu d’ouvertures (fig.67).

Fig 67 : « Maison S » à gauche et façade sud du « Mineral lodge » à droite.

Contexte bâti local Au moins 80% des réalisations du corpus tiennent compte du contexte bâti ou s’inspirent de l’architecture locale et revendiquent cette démarche. Ainsi, Charles Pictet, pour l’habitation « Les Diablerets », s’est inspiré de la tradition constructive locale avec des hauteurs sous-plafond faibles (2 m de haut), la cheminée au centre de l’édifice, des espaces extérieurs couverts et une construction en bois (fig.68).

Fig 68 : Photo d’intérieur et plan du spécimen « Les Diablerets »

Provenance des matériaux La provenance locale des matériaux est énoncée dans seulement 44% des réalisations. On peut supposer que ce pourcentage est plus haut dans la réalité, notamment grâce à la prépondérance du bois dans les constructions du corpus, matériau omniprésent en montagne et donc potentiellement proche de chaque site de projet.

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Afin de synthétiser ces nombreuses statistiques, le tableau ci-dessous rassemble les types dominants pour chaque descripteur. Pays

Suisse

Altitude

Entre 1000 et 1500 mètres d'altitude

Type d'environnement bâti

Hameau ou village

Distance par rapport au centre-bourg Positionnement par rapport à l'environnement bâti Type de relief

800 m en moyenne Seules deux habitations sur 25 sont en position isolée Flanc de montagne

Terrain en pente?

Dans 92% des cas, le terrain est en pente. Panorama remarquable sur les montagnes alentour L'agence d'architecture qui a conçu le projet se situe toujours dans le même pays que lui, à en moyenne 150 km du site

Potentiel vue et paysage Localisation de l'agence d'architecture Surface du projet

Surfaces relativement grandes par rapport aux maisons individuelles en plaine

Budget

Budgets alloués importants

Type de résidence

Secondaire

Compacité

Compacte

Forme générale du plan

Forme de plan simple, de type rectangle ou carré. 64 % des réalisations possèdent au moins un balcon ou une galerie extérieure couverte. Le soubassement maçonné n'est plus toujours montré en façade. La pièce de vie a une position importante voire centrale

Balcon et galerie couverte Soubassement maçonné Pièce principale grande et importante dans le plan ? Place de la cuisine par rapport à l'espace de vie Nombre de niveaux Existence d'un sous-sol ou d'une structure entièrement enterrée Dispositifs ou intentions écologiques et durables Matériau principal de façade de la construction Matériaux de façades

Cuisine ouverte sur l'espace de vie 3 niveaux Non Oui Bois Bois, béton, pierre et verre

Matériaux d'intérieur

Bois

Matériaux de la structure

Bois, béton-bois, béton seul ou acier

Nombres de pans de toiture

2

Symétrie des pans de la toiture

Oui

Inclinaison

Inclinaison de 20 à 30 degrés

Orientation de la toiture

Le mur pignon est face à la pente

Débord de toiture

Soit très large soit aucun.

Matériau de couverture Proportion des ouvertures sur les façades

Matériaux contemporains comme le métal

Type dominant d'ouvertures

Variée. La fenêtre est rencontrée plus souvent que la baie vitrée.

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Forme dominante des ouvertures

Carrée

Vue depuis l'intérieur sur le paysage environnant sublimant l'architecture?

Réalisations peu nombreuses dans ce cas mais remarquables.

Présence et type d'âtre?

Oui

Lumière naturelle Orientations de la principale pièce de vie Tons chauds / froids à l'intérieur? Visibilité de la charpente depuis l'intérieur

Latérale. Multiple. Chauds Peu visible.

Visibilité de la structure depuis l'extérieur

Pas de dominante.

Nombre approximatif de tons différents en façade

1 ou 2.

Type de structure pour la surélévation

Les murs sont légèrement plus nombreux que les poteaux

Prise en compte du contexte naturel et paysager Prise en compte du contexte bâti local Provenance locale des matériaux ?

Oui Oui La provenance locale des matériaux est énoncée dans seulement 44% des cas.

Fig 69 : Tableau synthétisant les caractéristiques dominantes pour chaque descripteur du corpus.

A partir de ces analyses, on remarque donc des caractéristiques communes à l’architecture contemporaine et aux habitations vernaculaires, ainsi que de nouvelles données propres à notre époque. Certaines des caractéristiques communes proviennent directement du milieu naturel, qui lui n’a pas changé et justifie encore l’emploi de certaines règles de construction élémentaires comme l’orientation, le rapport au sol, la compacité, etc. D’autres caractéristiques proviennent d’une intention architecturale de s’inscrire dans la continuité du patrimoine bâti existant, parfois en le réinterprétant. Enfin, certaines caractéristiques, systématiquement présentes, notamment concernant les matériaux et la toiture, semble osciller entre réelle intention architecturale et influence du stéréotype du chalet suisse. Il s’agit désormais d’établir des familles de spécimens et d’analyser plus précisément les filiations que l’on peut trouver pour caractériser l’architecture contemporaine des « chalets » en montagne.

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3

L’habitat contemporain, entre tradition et régionalisme critique

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1. Caractéristiques de l’architecture contemporaine Après avoir réalisé des statistiques descriptives du corpus d’habitations, en retenant les caractéristiques dominantes pour chaque variable, il s’agit d’effectuer une analyse plus précise afin d’établir des liens, d’expliquer des phénomènes et de constituer des familles représentatives de la production architecturale contemporaine en montagne.

a. Corrélations des variables Il s’agit de comprendre quels liens peuvent avoir les différentes variables du corpus entre elles. Lorsqu’un individu du corpus possède telle caractéristique, possède-t-il forcément telle autre ? Avec le logiciel de statistiques XLSTAT, il est possible d’établir des matrices de corrélations (fig.70) pour évaluer la similarité entre chaque variable. Le coefficient de corrélation varie de 0 à 1 ; plus il est élevé, plus les variables sont corrélées. Potentiel vue et paysage (0= pas de vues Distance remarquabl Type par rapport Compacité es, 1= vue d'environne au centre- Positionne (notes de - dégagée sur ment bâti bourg à + +, Type de Terrain en le paysage Type Type de ment par (ville, (à vol relief pente? alentour, 2= Distance de d'interventi résidence évaluant la rapport à station de d'oiseau du l'environne (plaine, vue à (la zone on (secondaire proportion l'agence par sports de surfaces centre de la ment bâti caractère flanc de précise (neuf, ou rapport au d'hiver, ville réhabilitati principale, de façades site (entouré, montagne, d'implantati exceptionn village, indiquée en en limite, el et replat, on du bâti on, location par rapport (à vol hameau, localisation, éloigné, sommet, est-elle en imprenable d'oiseaux, rénovation, occasionnel au volume englobé) en mètres) ) de l'agence d'architecture crête) pente?) extension) Forme le) générale Pays Altitude (en mètres)aucun) Pays du plan en km) isolé) Pays 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Altitude (en mètres) 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Type d'environnement bâti! (ville, station de sports d'hiver, village, hameau, aucun) 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Distance par rapport au centre-bourg! (à vol d'oiseau du centre de la ville indiquée 0,000 en localisation, 0,000en mètres) 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Positionnement par rapport à l'environnement bâti! (entouré, en limite, éloigné,0,000 isolé) 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Type de relief! (plaine, flanc de montagne, replat, sommet, crête) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Terrain en pente?! (la zone précise d'implantation du bâti est-elle en pente?) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Potentiel vue et paysage!(0= pas de vues remarquables, 1= vue dégagée sur le paysage 0,000 alentour, 0,000 2= vue à caractère 0,000 exceptionnel 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 Pays de l'agence d'architecture Distance de l'agence par rapport au site! (à vol d'oiseaux, en km) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 Type d'intervention! (neuf, réhabilitation, rénovation, extension) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 Type de résidence! (secondaire ou principale, location occasionnelle) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 Compacité! (notes de - - à + +, évaluant la proportion de surfaces de façades par rapport 0,000 au volume 0,000 englobé) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 Forme générale du plan (forme englobante) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Balcon! (présence ou non d'une telle plate-forme se dégageant du mur) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Galerie couverte! (présence ou non d’un espace périphérique à l’habitation, protégé 0,000par le toit) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,320 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Soubassement maçonné!(visible et suffisamment conséquent) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,440 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Pièce principale grande et importante dans le plan ?! (unique sur l'étage, centrale, 0,000 accès direct0,000 etc… : oui / non) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,560 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Place de la cuisine par rapport à l'espace de vie ! ( intégrée, à l'écart) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Nombre de niveaux!(Niveaux semi-enterrés compris, hors imbrication de mezzanines, 0,000 combles 0,000 et sous-sol) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Existence d'un sous-sol ou d'une structure entièrement enterrée!(oui / non) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,280 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Dispositifs ou intentions écologiques et durables ! (caractéristiques diverses communiquées 0,000 à0,000 ce sujet) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,480 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Matériau principal de façade de la construction 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Matériaux de façades 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Matériaux d'intérieur 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Matériaux de la structure 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Nombres de pans de toiture 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,120 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,640 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Symétrie des pans de la toiture 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Inclinaison! (- = toiture pratiquement plate à plate, + = pente normale, ++ = pente0,000 très prononcée) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 Orientation de la toiture! (pignon perpendiculaire ou parallèle à la pente?) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Débord de toiture! (0= aucun, 1= faible, 2= important, 3= suffisament grand pour abriter 0,000 un espace 0,000extérieur) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,160 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Matériau de couverture 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Proportion des ouvertures sur les façades! ( 1= réduite, 2= normale, 3= forte) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,320 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Type dominant d'ouvertures! (baies vitrées / fenêtres) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Forme dominante des ouvertures! (verticales, horizontales, carrées) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Vue depuis l'intérieur sur le paysage environnant primordiale et sublimant l'architecture? 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,360 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Présence et type d'âtre? 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Lumière naturelle!(provenance zénithale, latérale ou diffuse) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Orientations de la principale pièce de vie! (simple, multiple, traversante) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Tons chauds / froids à l'intérieur? 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Façade riche ou épurée 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Visibilité de la charpente depuis l'intérieur! (nulle, partielle, grande) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Visibilité de la structure depuis l'extérieur! (nulle, partielle, grande) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Nombre approximatif de tons différents en façade! (hors vitrage sauf si prépondérant) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Type de structure pour la surélévation 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Type de structure pour le franchissement 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Prise en compte du contexte naturel et paysager! (oui = revendiquée, non = non 0,000 revendiquée)0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,720 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Prise en compte du contexte bâti local! (oui = revendiquée, non = non revendiquée) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,800 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 Provenance locale des matériaux ?! (oui = totale ou partielle/ non= non ou non revendiquée) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,440 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000

Galerie couverte (présence Balcon (présence ou non d’un espace ou non d'une telle périphériqu eà plate-forme l’habitation se dégageant , protégé par le toit) du(forme mur) englobante) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,320 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 1 0,440 0,000 0,440 1 0,000 0,480 0,560 0,000 0,440 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,720 0,000 0,440 0,600 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,600 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,560 0,560 0,000 0,000 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,440 0,200 0,000 0,360 0,520 0,000 0,400 0,640

Pièce principale grande et importante Soubassem dans le plan ent ? maçonné (unique sur (visible et l'étage, suffisamme centrale, nt accès direct conséquent etc… : oui / ) non) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,440 0,560 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,480 0,440 0,560 0,520 1 0,720 0,720 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,520 0,400 0,640 0,600 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,560 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,680 0,480 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,440 0,560 0,600 0,600 0,400

Nombre de Dispositifs Débord de Prise en niveaux ou toiture Nombre compte du Prise en Provenance (Niveaux approximati intentions (0= aucun, contexte compte du locale des semiInclinaison écologiques f de tons naturel et contexte matériaux ? Proportion Orientation Visibilité de enterrés (- = toiture Orientation 1= faible, 2= important, paysager bâti local (oui = totale de la des s de la la Place de la compris, Existence et durables Type Forme Lumière Visibilité de différents pratiqueme 3= (oui = (oui = ou toiture ouvertures dominant dominante charpente la structure en façade cuisine par d'un sous- (caractéristi naturelle principale hors nt plate à (hors ques revendiqué revendiqué partielle/ (pignon suffisament sur les pièce de vie depuis rapport à imbrication sol ou d'une d'ouverture des depuis plate, + = diverses e, non = e, non = non= non perpendicul grand pour façades l'intérieur l'extérieur vitrage sauf l'espace de structure s ouvertures (provenanc (simple, de pente abriter un si non non ou non ( 1= réduite, (nulle, vie (baies (verticales, e zénithale, multiple, (nulle, mezzanines entièremen communiqu normale, ++ aire ou ées à ce espace revendiqué revendiqué revendiqué 2= normale, vitrées / horizontale partielle, (intégrée, à , combles et t enterrée latérale ou traversante partielle, prépondéra = pente très parallèle à e) e) sujet) e) la pente?) extérieur) 3= forte) ) chauds / froids grande) Matériau principal de façade Matériaux de la construction deMatériaux façades d'intérieur Matériaux de Nombres la structure deSymétrie pans de toiture des pans de laprononcée) toiture Matériau de couverture Vue depuis l'intérieur sur les,paysage Présence primordiale et typeetd'âtre? sublimant Tons Façade à l'intérieur? riche ou épurée de structure Type de pour structure la surélévation pour le franchissement l'écart) fenêtres) carrées)environnant diffuse) l'architecture? grande) Typent) sous-sol) (oui / non) 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,280 0,480 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,640 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,360 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,720 0,800 0,440 0,000 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,120 0,000 0,000 0,000 0,160 0,000 0,320 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,440 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,600 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,560 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,440 0,360 0,400 0,000 0,000 0,720 0,600 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,560 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,200 0,520 0,640 0,000 0,000 0,520 0,640 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,560 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,680 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,560 0,600 0,000 0,000 0,400 0,600 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,480 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,440 0,600 0,400 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,160 0,000 0,000 0,000 0,280 0,000 0,280 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,120 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,640 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,240 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,680 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,320 0,400 0,600 0,000 0,000 0,640 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,480 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,360 0,600 0,720 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,480 0,400 0,400 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,200 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,480 1 0,280 0,320 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,120 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,280 1 0,360 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,120 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,320 0,360 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,120 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,160 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,200 0,000 0,360 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,440 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,240 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,520 0,680 0,640 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,280 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,200 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,200 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,240 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,200 0,120 0,120 0,120 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,280 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,360 0,000 0,000 0,000 0,200 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,200 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,680 0,480 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,480 0,320 0,520 0,000 0,000 0,040 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,480 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,480 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,120 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,440 0,000 0,000 0,000 0,240 0,000 0,200 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,320 0,360 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,480 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 1 0,520 0,400 0,000 0,000 0,400 0,600 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,680 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,320 0,040 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,520 1 0,480 0,000 0,000 0,600 0,720 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,640 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,520 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,400 0,480 1

Fig 70 : Illustration de la matrice de corrélation générée par XLSTAT. En abscisses et en ordonnées se trouvent les descripteurs. Les coefficients de corrélation non nuls sont surlignés.

Corrélations entre les variables Les corrélations les plus importantes obtenues sont les suivantes : · · · · · · · ·

Pays de la réalisation – Pays de l’agence d’architecture : 1 Pente du terrain – Prise en compte ou non du contexte bâti : 0.8 Prise en compte ou non du contexte naturel et paysager – Pente du terrain : 0.72. Existence ou absence d’un sous-sol ou d’une structure entièrement enterrée – Présence ou absence d’une galerie couverte : 0.72 Importance de la pièce principale – Présence ou absence d’un soubassement maçonné : 0.72 Provenance locale ou non des matériaux – Présence ou absence de dispositifs écologiques et durables : 0.72 Vues depuis l’intérieur sur le paysage sublimant l’architecture ou non – Présence ou absence d’un soubassement maçonné : 0.68 Vues depuis l’intérieur sur le paysage sublimant l’architecture ou non – Existence ou absence d’un sous-sol ou d’une structure entièrement enterrée : 0.68

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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· Prise en compte ou non du contexte bâti – Symétrie ou non des pans de toiture : 0.68 Ces corrélations semblaient, pour la majorité, inattendues et ont été mises en évidence par cette analyse statistique. Par exemple, l’importance de la pièce principale au sein de l’habitation et l’existence éventuelle du soubassement maçonné ne semblent avoir aucun lien apparent. On peut cependant supposer, dans ce cas, que la présence du soubassement démontre une volonté de hiérarchiser l’espace verticalement et cela passe souvent par un étage entièrement réservé au séjour, et les espaces de nuit sur un autre niveau. La pièce de vie, possédant un étage pour elle, est alors considérée comme importante et centrale dans l’organisation de l’espace. En revanche, certaines variables arrivent être considérées comme similaires principalement à cause d’une répartition nette de leurs effectifs. Par exemple, dans le cas de la pente du terrain et de la prise en compte du bâti local : 92% des terrains sont en pente et 80% des réalisations prennent en compte le bâti local ; on obtient forcément une grande corrélation des deux variables. On observe de nombreuses autres corrélations entre des variables, plus prévisibles : · Symétrie ou non des pans de toiture – Pente du terrain : 0.64 · Présence ou absence de dispositifs écologiques et durables - Existence d’un soussol ou d’une structure entièrement enterrée : 0.64 · Symétrie ou non des pans de toiture – Présence ou absence de balcon : 0.6 · Inclinaison de la toiture – compacité de l’habitation : 0.4 · Vue depuis l’intérieur sur le paysage sublimant l’architecture ou non – Présence ou absence de balcon : 0.56 · Symétrie ou non des pans de toiture – Présence ou absence de galerie couverte : 0.52 · Visibilité ou non de la structure depuis l’extérieur – Visibilité ou non de la charpente depuis l’intérieur : 0.48 Déductions de règles communes dans l’architecture contemporaine · Le pays de l’agence d’architecture est toujours le même que celui du projet. On ne fait pas appel à des agences extranationales. · Les habitations suivent une logique liant soubassement et pièce principale. En général, quand il n’y a pas de soubassement maçonné, la pièce principale n’a pas une importance prépondérante et inversement. · Les réalisations qui présentent des dispositifs écologiques (comme du chauffage par géothermie, des panneaux solaires, etc…) utilisent le plus souvent aussi des matériaux locaux. Les démarches durables sont menées le plus largement possible. · Les constructions qui prennent en compte le contexte bâti local, présentent souvent aussi des pans de toiture symétriques. · Quand les pans de toiture d’une habitation sont symétriques, cette dernière possède le plus souvent un balcon, et inversement.

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b. Arbres de classification et de régression Ces arbres, générés par Xlstat, permettent d’expliquer l'appartenance d'objets à une classe d'une variable qualitative, sur la base d’autres variables dites explicatives. Bois

Noeud : 1 Taille : 25 % : 100 Pureté(%) : 80

Béton

20 1

Pierre Verre

3 1

Nombres de pans de toiture 03 2 Noeud : 2 Taille : 2 %:8 Pureté(%) : 50

Bois

0

Béton

1

Pierre

1

Verre

0

Noeud : 3 Taille : 23 % : 92 Pureté(%) : 87,0

Bois

20

Béton

0

Pierre

2

Verre

1

Compacité

+ ++

Bois

Noeud : 4 Taille : 22 % : 88 Pureté(%) : 90,9

Béton

0

Pierre

1

Verre

-

20

Noeud : 5 Taille : 1 %:4 Pureté(%) : 100

1

Bois

0

Béton

0

Pierre

1

Verre

0

Soubassement maçonné (visible et suffisamment conséquent)

Bois

Non Noeud : 6 Taille : 11 % : 44 Pureté(%) : 100

11

Béton

0

Pierre

0

Verre

0

Bois

Oui Noeud : 7 Taille : 11 % : 44 Pureté(%) : 81,8

9

Béton

0

Pierre

1

Verre

1

Symétrie des pans

Non

Bois Béton

Noeud : 8 Taille : 2 %:8 Pureté(%) : 100

2

Oui

Béton

0

Pierre

0

Verre

0

Bois

Noeud : 9 Taille : 9 % : 36 Pureté(%) : 77,8

7 0

Pierre

1

Verre

1

Fig 71 : arbre de classification pour le matériau principal de la façade de la construction. L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Ainsi, si l’on étudie la répartition des matériaux principaux de façade en fonction de variables formelles comme le nombre de pans de toiture, la compacité, la présence ou l’absence de soubassement maçonné ainsi que la symétrie des pans de toiture (fig.71), on obtient les résultats suivants : · Tous les spécimens en bois possèdent forcément une toiture à deux pans. Le seul spécimen en béton est également le seul à présenter une toiture à trois pans. Les spécimens en pierre se répartissent, eux, entre les différents types. · Aucun spécimen en bois ne présente une compacité faible. · Parmi les habitations à deux pans de toiture et à la compacité normale ou forte, celles qui ne possèdent pas de soubassement maçonné sont toutes en bois (il y en a 11). · Parmi les 11 habitations à deux pans de toiture, à la compacité normale ou forte et au soubassement maçonné, 9 possèdent des pans symétriques et parmi les 9, 7 sont en bois. Sur 25 réalisations, on obtient donc 7 constructions dont le matériau principal de façade est le bois, à deux pans de toiture symétriques, compactes et avec un soubassement maçonné (fig.72). Ces caractéristiques n’ont pas été choisies au hasard car elles sont courantes dans l’architecture traditionnelle des chalets et dans l’image associée au stéréotype du chalet suisse.

Fig 72 : « Spiral House » à gauche et « Alpine Barn » à droite, possèdent les caractéristiques évoquées ci-dessus.

D’autres arbres de ce type, entre de multiples variables, permettent de tirer les conclusions suivantes : · La majorité des réalisations possédant des fenêtres carrées sont de forte compacité. · Les constructions en pierre ou en verre ne possèdent jamais des ouvertures en proportions normales sur la façade (soit elles sont faibles, soit elles sont très fortes). · La visibilité de la structure est qualifiée de grande lorsque les façades sont épurées (7 cas sur 8).

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· 8 réalisations sur les 25 du corpus présentent une pièce de vie importante dans l’organisation spatiale de l’habitation, avec une cuisine intégrée à cet espace de séjour et un soubassement maçonné. · Sur les 17 réalisations qui comportent des fenêtres et non pas des baies vitrées, 16 ont le bois comme matériau principal de façade. Caractéristiques interprétées de l’architecture contemporaine Ces différentes études mettent en évidence un type prédominant, celui du chalet en bois, compact, à deux pans de toiture symétriques et au soubassement maçonné. Ce type de chalet, correspond, on l’a vu, à une architecture vernaculaire bien réelle. Mais on a aussi pu entrevoir la diversité de l’architecture suivant les régions de montagne. Or ce type-là est présent à différents endroits des Alpes, dans plusieurs pays. On peut donc en déduire une certaine influence du stéréotype du chalet suisse qui correspond à ce type et qui, au-delà des frontières, pour des concepteurs et des habitants différents, induit une architecture unique. Un autre type ressort et allie percements (fenêtres), absence de soubassement maçonné, compacité, bois en façade. Il réinterprète de façon sobre et simple le volume en bois du chalet vernaculaire, que l’on vient percer pour créer des ouvertures. Les réalisations en pierre semblent, quant à elle, à l’écart avec des compacités moins fortes, des baies vitrées, des proportions d’ouvertures très grandes ou très faibles, pas de soubassement lisible et pas de pièce principale centrale. On peut émettre l’hypothèse que le matériau pierre, qui dans les esprits, est moins proche du chalet traditionnel et de son stéréotype que le bois, induit une plus grande liberté d’innovation architecturale, moins influencée par les images du patrimoine bâti. Ainsi commencent à se dessiner intuitivement différentes familles. Il s’agit désormais de les constituer d’une façon rigoureuse et rationnelle.

c. Classification ascendante hiérarchique et constitution de familles De la même façon qu’il est possible d’établir une matrice de proximité pour évaluer les similarités entre les variables d’un corpus, il est possible de construire une matrice de proximité pour les objets qui le constituent. Ainsi, plus le coefficient entre deux réalisations est proche de 1, plus elles se ressemblent et possèdent les mêmes caractéristiques. En fixant un seuil minimal de similarité à 0.7, on obtient notamment les couples suivant, avec leurs coefficients :

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Fig 73 : « House Schudel » et « Alt 1374 » avec 0,776.

Fig 74 : « House Schudel » et « Chalet sur deux étages » avec 0,776.

Fig 75 : « Les diablerets » et « Transformation à la Dia » avec 0,755. Ces deux réalisations sont par ailleurs, du même architecte et situées non loin l’une de l’autre.

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Fig 76 : « Maison Presenhuber » et « Holzkristal » avec 0,714.

A partir d’une matrice de proximité entre les spécimens du corpus, on peut générer un dendrogramme, c’est-à-dire un diagramme illustrant le regroupement des réalisations en famille, leur filiation entre elles et les distances qui les séparent (fig.77). Plus deux réalisations sont distantes, plus elles ont de caractéristiques divergentes. 0,4056122

0,5056122

Similarité

0,6056122

0,7056122

0,8056122

House in Reckingen

Maison S

Spiral House

Alt 1374

House Schudel

Chalet sur deux étages

Unterhus

Chalet à Gstaad

Holzkristal

Maison de famille

Maison Presenhuber

Transformation à la Dia

Maison de vacances sur le Rigi

Elma Alp

Les diablerets

Chalet Abriès

Chalet Boisset

Alpine Barn

Chalet Camelot

Alpine Hut

Val d'entremont house

Guinovart Florensa Residence

Mineral Lodge

Shelter in the swiss alps

Villa Vals

0,9056122

Fig 77 : Dendrogramme des habitations du corpus

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Il se dégage 4 classes différentes du dendrogramme, calculées en fonctions des distances entre les objets. · La première comporte trois spécimens : « Alpine Hut », « Alpine Barn » et « Chalet Camelot »

· La deuxième comporte 17 spécimens : « Alt 1374 », « Chalet à Gstaad », « Chalet Boisset », « House Schudel », « Les diablerets », « Maison de vacances sur le rigi », « Spiral House », « Maison de famille », « Chalet à Abriès », « Untehus », « Transformation à la Dia », « Maison Presenhuber » , « Elma Alp », « Maison S », « Holzkistal », « House in Reckingen » et « Chalet sur deux étages ».

· La troisième comporte 4 spécimens : « Mineral Lodge », « Guinovart Florensa Residence », « Shelter in the Swiss Alps », « Val d’Entremont House ».

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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· La quatrième comporte un spécimen : « Villa à Vals »

On retrouve bien avec ces méthodes, une famille de réalisations en pierre et même béton, comme cela a été anticipé auparavant. D’autres classes ont cependant été mises en évidence et il s’agit d’en déterminer les caractéristiques.

2. Modèles illustrant la production actuelle Cette partie consiste à expliciter les caractéristiques des familles constituées précédemment, afin de comprendre les raisons de leur regroupement. On extraira un élément représentatif de chaque famille, pour décrire plus précisément sa conception puis étudier sa filiation avec l’architecture vernaculaire.

a. Première famille La première famille rassemble des habitations à plan rectangulaire, avec un soubassement maçonné et une compacité normale ou forte. Elles présentent toutes une toiture à deux pans symétriques, avec suffisamment de débord pour abriter une galerie couverte. La pièce de vie occupe une place importante dans l’habitation avec la cuisine intégrée et une cheminée. L’orientation du séjour est multiple. La structure en poteaux-poutre est visible depuis l’extérieur. La conception de ces habitations fait intervenir des dispositifs écologiques, prend en compte le contexte bâti local mais pas le paysage naturel (du moins non revendiqué). Elles utilisent toutes des matériaux locaux en partie. Alpine Barn La rénovation de cette ancienne grange de la région des Dolomites, en Italie, a débuté par le démontage minutieux et la restauration des éléments de bois de l’édifice. Certaines annexes qui bordaient le volume originel ont été supprimées. Une nouvelle structure en acier, peinte en noir, a été apportée et se mêle avec le bois dans l’ensemble de l’habitation. Toutes les pièces sont Fig 78 : Alpine Barn

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unies par la juxtaposition de l’acier, du bois de mélèze, du bois de sapin, de la

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pierre des Dolomites, et du crépi blanc (fig.79). L’habitation dispose d’une autonomie énergétique grâce aux panneaux photovoltaïques installés en toiture. Filiation de l’ « Alpine Barn » avec l’architecture traditionnelle Cette réalisation s’inspire beaucoup de l’architecture traditionnelle en montagne car c’est une rénovation qui conserve à la fois les volumes et les matériaux d’origine. On garde par ailleurs l’idée d’autarcie et de simplicité des besoins grâce à l’autonomie énergétique mise en place. Cependant, l’architecte n’a pas hésité à introduire des matériaux contemporains comme l’acier dans la construction, qui correspond au savoir-faire de notre époque. L’architecture est sobre, dans la continuité des constructions vernaculaires dont les seules visées étaient fonctionnelles et non pas décoratives.

Fig 79 : Photo d’intérieur et coupe sur l’ « Alpine Barn »

b. Deuxième famille La deuxième famille rassemble un plus grand nombre d’éléments dont il est difficile de trouver des points communs généraux. Cependant, on peut dire que ces réalisations présentent toutes une compacité normale à forte, ont comme matière principale en façade, le bois, sauf une en béton. Elles possèdent, pour la grande majorité, des toitures à deux pans, mais pas toujours symétriques. Les ouvertures se font selon une logique de percements, de fenêtres, sauf pour une. Leur pièce principale de vie est éclairée par une lumière latérale et l’intérieur est fait de tons chauds. Situées sur des terrains en pente pour la plupart, elles possèdent toutes une vue sur le paysage alentour. Maison de vacances sur le Rigi Cette habitation est posée comme un énorme rocher sur le terrain, en aplomb sur le vide. Elle est implanté en limite de propriété afin d’être la plus distance possible de ses voisins. La réalisation joue sur un jeu d’épaisseur avec sa forme polygonale : de face, elle parait Fig 80 : Maison de vacances sur le Rigi L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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très étroite, sans profondeur, mais c’est de côté que l’on perçoit tout le volume (fig.80). Construite sur un soubassement en béton, ses éléments de façade préfabriqués sont faits de bois rugueux, au fini grossier, évoquant les constructions vernaculaires et rappelant également le béton brut que l’on trouve à l’intérieur. La force de ce projet est vraisemblablement la vue qu’il offre sur les montagnes et les lacs en contre-bas. Chaque portion de paysage est encadrée par des fenêtres horizontales (fig.82). L’entourage en béton de la cheminée ainsi qu’un mur constituent le noyau de contreventement de l’édifice et parcourent les 3 étages. Au premier étage se situent l’espace de séjour et la cuisine, et à l’étage, l’espace de nuit (fig.81).

Fig 81 : terrain d’implantation et plan du premier étage de la « maison de vacances sur le Rigi »

Fig 82 : Vue intérieure et fenêtres cadrant le paysage

Filiation de la maison de vacances sur le Rigi avec l’architecture traditionnelle. A l’image de cette famille où certaines réalisations prennent plus de liberté par rapport à l’architecture vernaculaire de chalets, cette habitation innove beaucoup. Si elle garde un soubassement maçonné, le bois en façade, une forme compacte, un toit à deux pans et une ambiance intérieure chaleureuse avec une cheminée, on remarque tout de même une certaine contemporanéité. Cette habitation présente tout d’abord un plan dont la forme hexagonale se distingue des quadrilatères de l’architecture traditionnelle. Son toit, peu pentu et sans débord contribue à la simplicité du volume. Ensuite, le béton brut, présent à l’intérieur vient moderniser l’espace et contraster avec le bois clair. Enfin, la principale caractéristique contemporaine est certainement le rapport au paysage qui existait peu

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dans l’architecture traditionnelle où l’on limitait les ouvertures pour se protéger du froid. Ici, l’implantation en altitude n’est plus choisie pour la qualité de ses prés mais bien pour son panorama.

c. Troisième famille Cette famille rassemble des habitations situées dans des hameaux, à flanc de montagne, sur un terrain en pente. La pierre est le matériau principal de la majorité des réalisations. Elles possèdent toutes un plan en quadrilatère, régulier ou non, un toit à deux pans, dont trois sur 4 ont une ligne de faîtage perpendiculaires à la pente. La plupart des habitations possède une grande proportion d’ouvertures sur la façade et toutes ont des baies vitrées. La surélévation se fait par des murs avec parfois une structure en poteaux dans les étages. Toutes les conceptions intègrent des dispositifs écologiques et prennent en compte le contexte naturel et bâti. Guinovart Florensa Residence Cette habitation est le résultat de la transformation d’une ancienne borie cévenole qui est une cabane en pierres sèches. Le projet rompt avec l’austérité, la massivité et l’obscurité de la vieille bâtisse par la construction d’une surélévation ouverte sur le paysage, qui crée dans le même temps deux logements distincts pour les deux générations d’une même famille. Des percements sont réalisés dans le soubassement afin de faire pénétrer la lumière à l’intérieur. Le choix de la structure métallique pour le niveau supérieur a été fait en fonction des difficultés d’accès au chantier. Tout le projet a donc été conçu, structure comprise, dans l’optique d’un transport des éléments par Fig 83 : Guinovart Florensa hélicoptère. Les deux étages sont conçus de Residence façon totalement ouverte. Seuls deux blocs techniques verticaux délimitent les espaces d’eau et de cuisine, ainsi que l’escalier par lequel les étages communiquent (fig.84). Afin de contourner les réglementations empêchant les percements continus dans la toiture, cette dernière est surélevée et crée une faille par laquelle s’engouffrent la lumière et les vues sur le paysage. Le toit, très pentu, est couvert d’ardoise. Filiation de la réalisation avec l’architecture traditionnelle Cette réalisation s’inspire de l’architecture des maisons traditionnelles en montagne en réinterprétant de façon très contemporaine la toiture à deux pans qui devient une habitation et se pose directement sur le soubassement de pierre, sans étage intermédiaire. La conservation des pierres sèches et l’utilisation de l’ardoise en couverture inscrivent la construction dans son site. L’habitation se distingue cependant par la grande ouverture réalisée à la place du mur pignon et par l’orientation de son

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toit, parallèle à la pente. L’intérieur, quant à lui, conserve une ambiance chaleureuse avec un sol en bois et des tons chauds. Les cheminées, elles, n’ont pas qu’une fonction décorative mais participent au chauffage car l’une est à haut rendement.

Fig 84 : Photo intérieure et de la toiture

d. Quatrième famille Cette famille n’est constituée que d’une seule réalisation tant cette dernière est singulière. Elle illustre la possibilité d’une architecture bien intégrée dans son site mais qui diffère totalement du chalet traditionnel. Villa à Vals L’intention première de ce projet était de rompre totalement avec l’architecture des chalets alentours, tout en restant discret. L’habitation est de forme elliptique, moulée dans la pente du terrain et offre des vues très ouvertes tout en restant protégée des regards (fig.86). Protégée, elle l’est aussi du vent et du froid, grâce la terre qui lui assure une température constante à l’année. L’intérieur tout en béton apparent et meublé d’objets design, s’organise selon un jeu de niveau, révélé par les Fig 85 : Villa à Vals fenêtres en façade (fig.86). La cuisine et le salon sont au rez-de-chaussée. La construction d’une telle habitation n’est pas sans empreinte sur l’environnement puisqu’il a fallu excaver le terrain par explosion et couler un important mur de soutènement en béton armé, renforcé par de nombreux tirants d’ancrage afin de contenir la poussée exercée par la terre. La finition, s’est faite, quant à elle, grâce aux entreprises locales et leur savoir-faire ; les

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architectes ont, en effet, volontairement laissé le dessin des détails se faire lors de la construction par la main des artisans.

Fig 86 : Vues extérieure depuis la cour et intérieure de la cuisine

Fig 87 : Plan de la villa dont l’entrée se fait par une ancienne grange présente sur la parcelle

Filiation de la villa avec l’architecture traditionnelle On a tendance à dire que l’architecture des chalets vernaculaires est directement issue des contraintes et des ressources du milieu naturel ainsi que des traditions constructives et répond aux besoins des habitants qui vivent en montagne. Il semblerait presque exister une « fatalité » quant à la forme des habitations de montagne. Cette réalisation permet de démontrer le contraire : il existe bien d’autres possibilités pour l’architecture contemporaine en montagne. Elle s’inscrit en effet, à la fois dans un territoire et une culture constructive avec le travail de la pierre, tout en proposant une forme innovante, radicalement différente de celle du stéréotype du chalet.

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3. Filiation et régionalisme critique L’étude de ce corpus d’habitations contemporaines en montagne révèle que toutes les réalisations s’inspirent, au moins en partie, du chalet traditionnel. Certaines caractéristiques sont issues davantage du stéréotype du chalet suisse que de l’architecture vernaculaire à proprement parler. Par exemple, le toit à deux pans symétriques était certes très courant en montagne, mais il existait beaucoup d’autres variantes comme dans le massif de la Chartreuse ou à Passy, où les toits possédaient des croupes qui couronnaient les sommets des pignons et protégeaient les façades. De même, les ambiances accueillantes, aux couleurs chaudes, viennent de l’imaginaire développé par les citadins autour du chalet comme refuge perdu au milieu de la montagne hostile plus que du style originel. En effet, les paysans ne se préoccupaient pas autant de l’aspect esthétique de l’intérieur de l’habitation comme on peut le faire aujourd’hui dans l’architecture contemporaine. D’autres caractéristiques de l’architecture contemporaine proviennent à la fois du chalet traditionnel et du milieu, dans le sens où l’architecture vernaculaire était ellemême beaucoup dictée par les contraintes et les ressources de l’environnement. Ainsi, aujourd’hui, certains principes sont toujours d’actualité et peuvent être considérées comme des règles de bon sens (l’orientation des chalets, les proportions des ouvertures, l’utilisation de la pente, etc…). L’architecture produite semble alors proche de l’architecture traditionnelle tout simplement parce qu’elle suit les mêmes règles simples par rapport à son environnement. De même, l’utilisation de matériaux locaux semble être une évidence à des fins, à la fois écologiques, mais aussi d’inscription dans le territoire. Cependant, à l’heure actuelle, les connaissances techniques de la construction permettent à l’homme d’à peu près tout faire. Aussi se pose la question de la justification des choix architecturaux et de leur réelle pertinence. Par exemple, construire en bois parce qu’il y a beaucoup de forêts autour du projet est-ce une raison suffisante ? Où s’arrête la filiation ; où commence le pastiche ? Ces interrogations introduisent la notion de régionalisme critique. Ce concept a été inventé par les théoriciens Liane Lefaivre et Alexander Tzonis, en 1981, puis a été repris par Kenneth Frampton. Il qualifie une approche architecturale privilégiant l’identité du lieu par rapport aux dogmes universels. Mais l’adjectif « critique » exprime le fait qu’il s’agit de trouver un équilibre entre le local, c’est-à-dire le génie du lieu ou la tradition, et le global, c’est-à-dire les connaissances de l’époque, les performances techniques, la mondialisation des styles, etc. La tradition n’est pas un ensemble de principes immuables, que l’on reproduit de façon intemporelle, mais des principes qui évoluent, notamment en se nourrissant de la culture universelle. Ainsi, l’architecte et auteur autrichien Otto Kapfinger résume bien cette idée : « Le maintien de la tradition exige la transmission de la flamme, pas la conservation des cendres ». Les techniques actuelles nous permettraient par exemple de faire des toitures totalement plates et parfaitement étanches ; cela permettrait d’améliorer et de prolonger l’effet de toiture froide en hiver. Doit-on donc encore construire des chalets au toit pentu ? Ainsi, Denys Pradelle, architecte qui a participé à la construction de la station de sports d’hiver de Courchevel, avait très bien compris ce principe et concevait des chalets au toit à un pan, versant nord, peu incliné, qui permettait à la construction de garder le plus

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longtemps possible la neige en hiver et de bénéficier de la toiture froide. Aujourd’hui, la plupart de ces chalets sont rénovés avec des toits à deux pans. Ceci illustre bien l’influence que peut avoir le stéréotype du chalet suisse sur l’architecture en montagne. Les habitations du corpus présentent toutes une prise de recul par rapport à l’architecture traditionnelle du chalet et n’en font pas des répliques formelles mais interprètent les principes qui la constituent. Certains, jugés efficaces, sont utilisés à nouveaux, comme la compacité, l’exploitation de la pente. D’autres au contraire, peuvent être abandonnés ou réinterprétés de façon contemporaine afin d’évoquer une tradition locale ou tout en marquant un contraste entre ce qui est ancien et ce qui est neuf. Par exemple, le chalet à Abriès, s’inspire des chalets traditionnels du Queyras où la partie supérieure, en encorbellement, servait de séchoir aux récoltes, et crée une façade contemporaine, rythmée par les fustes verticaux. Les réalisations du corpus semblent également rechercher l’équilibre prôné par le régionalisme critique entre local et global. Les formes de plan, les matériaux, et les toitures tendent à se diversifier. Les ouvertures, par exemple, s’agrandissent pour profiter du paysage car, avec les techniques actuelles, la thermique d’une maison peut être ajustée pour compenser les déperditions. On remarque l’emploi de matériaux contemporains comme l’acier et le béton, associés au bois. En effet, l’intelligence constructive en montagne ne réside pas dans l’utilisation massive de bois mais dans l’emploi du bon matériau au bon endroit. Les matériaux doivent être au service des intentions architecturales et non pas une fatalité. Enfin, l’habitation « Villa à Vals » constitue la réalisation la plus distante de l’architecture traditionnelle. Ainsi, elle surprend beaucoup mais n’en reste pas moins de grande qualité et bien intégrée au site. Elle constitue donc la preuve de toutes les possibilités offertes par l’architecture contemporaine en montagne alors qu’en comparaison, les autres réalisations du corpus sont certes, innovantes mais encore relativement proches du chalet traditionnel.

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CONCLUSION

A l’heure où s’agrandissent les stations de sports d’hiver avec des réalisations faisant le mauvais pastiche des chalets traditionnels et contribuant ainsi à véhiculer le stéréotype du chalet de montagne rustique, uniformisé, caricaturé et intemporel, auprès du grand public, une autre architecture se développe, principalement à l’extérieur des villages touristiques. Cette dernière se caractérise par des habitations contemporaines qui se distinguent du chalet vernaculaire par leur forme, leurs matériaux, leur organisation spatiale, leurs ambiances, etc. Cependant, ces réalisations sont reconnaissables entre toutes et l’on peut pratiquement lire dans leur architecture qu’elles se situent en montagne. Ce phénomène s’explique en partie par l’influence d’un environnement naturel fort mais surtout par la filiation qu’entretiennent chacune de ces réalisations avec l’architecture vernaculaire traditionnelle. En effet, ce mémoire a permis de démontrer que toutes les habitations sélectionnées dans le corpus présentaient des liens avec les constructions traditionnelles en montagne. Elles ne font jamais table rase des savoirs et des cultures constructives du passé mais au contraire, les réutilisent et les réinterprètent constamment, au point parfois d’en rester relativement peu innovantes par rapport à toutes les potentialités que l’on est amené à observer de nos jours dans l’architecture contemporaine. A cela s’ajoute le stéréotype du chalet suisse, en bois, au toit à deux pans inclinés, compact avec son soubassement maçonné et ses balcons, qui semble indirectement peser sur la conception architecturale. Il constitue la première image que tout un chacun possède sur l’architecture en montagne. Ainsi, probablement aucun projet ne part de rien dans la tête de son concepteur car le paysage de montagne fait directement référence au chalet. S’il est difficile de mesurer la part de son impact dans la conception d’un projet, on remarque souvent des caractéristiques communes et systématiques dans les nouvelles constructions en montagne, comme le toit à deux pans, qui ne trouvent pas toujours de fondements évidents. L’influence du stéréotype peut arriver à induire des automatismes esthétiques, qui ne sont pas forcément mauvais en soi mais ne font jamais appel à une nouvelle création, à une nouvelle pensée architecturale. Si l’architecture des habitations contemporaines en montagne s’ancre profondément dans ses traditions constructives, elle est aussi actuelle et répond aux besoins et aux modes de vie de

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notre époque. L’environnement extérieur et le climat ne sont plus perçus comme une menace dont il faut se protéger ; au contraire, l’habitant recherche les vues sur le paysage, les plus beaux emplacements, le maximum de lumière naturelle, etc. Les galeries fonctionnelles se sont transformées en espaces de vie en extérieur et de loisirs. La cuisine, quant à elle, s’est ouverte sur le séjour, qui est devenu prépondérant dans l’habitation et rassemble la famille autour de la cheminée. Les ouvertures se font plus vastes et les volumes ne sont plus travaillés que du point de vue fonctionnel mais aussi esthétique, écologique, etc. Ces nouvelles habitations sont appelées « chalets » dans de nombreuses publications mais ce mot a-t-il encore un sens ? En décrivant la richesse de l’architecture vernaculaire en montagne et les nouvelles caractéristiques des habitations contemporaines, ce mémoire a également permis de démontrer l’inappropriation du mot chalet pour qualifier une quelconque architecture aujourd’hui. La diversité est trop grande par rapport aux représentations associées à ce terme qui d’une part a perdu sa signification originelle, celle de l’abri d’alpage, et d’autre part s’est réduit à une seule image dans l’acceptation populaire d’aujourd’hui. Le chalet est désormais plus un concept, un mythe de voyages ou une image qui fait paysage, qu’une architecture ou même un ensemble d’architectures. Ainsi, il n’est pas juste de qualifier les nouvelles habitations de « chalets ». Si ce terme peut freiner l’innovation de l’architecture en montagne en influençant la conception, il est peut-être tout de même l’un des éléments unificateurs des constructions dans toute leur diversité en évoquant toujours un patrimoine bâti fort qui traverse les siècles. Ce mémoire traite de la filiation entre l’architecture contemporaine et traditionnelle en montagne en montrant des phénomènes de pastiche, de réinterprétation, d’innovation, etc. Mais la montagne n’est pas le seul lieu où interagissent deux architectures d’époques différentes. Partout dans le monde, les hommes s’inspirent de ce qui a été construit avant pour recréer l’architecture. Ces liens sont d’autant plus complexes lorsqu’ils concernent un patrimoine important ou font intervenir des enjeux touristiques, économiques et sociétaux. L’étude pourrait ainsi se transposer à d’autres architectures d’habitats traditionnels. La méthodologie utilisée ici a permis de s’extraire des préjugés et des stéréotypes dénoncés pour réaliser de façon objective l’analyse des spécimens sélectionnés eux aussi, de façon systémique. La constitution rigoureuse de tableaux de descripteurs et de variables produit d’une part, une richesse d’informations, et d’autre part, une démarche

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facilement reproductible voire même prolongeable. L’exploitation statistique est quant à elle, très pertinente et fait ressortir des résultats inattendus qui permettent d’enrichir l’étude et de comprendre véritablement les liens existants entre architecture traditionnelle et contemporaine.

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TABLE DES CITATIONS

1

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales http://www.cnrtl.fr/etymologie/chalet 2

CHAPLAIN Marie-Hélène, PERIER Aline, 2008. Nos chalets. Histoire, architecture, décoration. Collection Beaux-livres. Editions De Borée. p 12.

3

CHAPLAIN Marie-Hélène, PERIER Aline, 2008. Nos chalets. Histoire, architecture, décoration. Collection Beaux-livres. Editions De Borée. p 25. 4

CAUE. La Clusaz : valorisation du patrimoine bâti de la commune. Rapport de présentation générale. 5

CAUE. La Clusaz : valorisation du patrimoine bâti de la commune. Rapport de présentation générale. p 29. 6

VERNES Michel, 2006. Le chalet infidèle ou les dérives d’une architecture vertueuse et de son paysage de rêve. Revue d'histoire du XIXe siècle, n°32, p 111.

7

EBEL Johann Gottfried, 1810. Introduction dans Manuel du voyageur en Suisse. Zurich, Orell, Fussli et compagnie. 8

MOREL Jean-Marie, 1802. (Théorie des jardins, 2e édition, 1er volume, Paris, Veuve Panckoucke) cité par M. BOITARD, Traité de la composition et de l’ornement des jardins, 3e édition, Paris, 1825, p. 5. 9

VERNES Michel, 2006. Le chalet infidèle ou les dérives d’une architecture vertueuse et de son paysage de rêve. Revue d'histoire du XIXe siècle, n°32, p 113. 10

ROCHETTE Raoul, 1822. Lettres sur la Suisse écrite en 1820, suivies d’un voyage à Chamony et au Simplon. Paris, Nepveu. p. 417. 11

VERNES Michel, 2006. Le chalet infidèle ou les dérives d’une architecture vertueuse et de son paysage de rêve. Revue d'histoire du XIXe siècle, n°32, p 114. 12

Nouvelles Annales de la construction, 1878, p. 14. Cité par Michel VERNES dans l’article : Le chalet infidèle ou les dérives d’une architecture vertueuse et de son paysage de rêve. 13

VERNES Michel, 2006. Le chalet infidèle ou les dérives d’une architecture vertueuse et de son paysage de rêve. Revue d'histoire du XIXe siècle, n°32, p 129. 14

HANNOUILLE E., 1934. Pour l’architecte et le futur propriétaire de villas, pavillons, cottages, chalets, bungalows. Paris, Éditions Dunod. p. 1. Cité par Michel VERNES dans l’article : Le chalet infidèle ou les dérives d’une architecture vertueuse et de son paysage de rêve. 15

RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. p.21.

16

RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. p.22.

17

RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. 241 pages. 18

RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. p.31.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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19

RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. p.40.

20

ROBERT Jean, 1933. Le grenier isolé dans la zone intra-alpine du Nord. RGA, t. XXI, fasc. III, p181. 21

PUTZ, 1935. Le haut val d’Arly. RGA, t. XXII, fasc. I, p67.

22

RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. p.25.

23

Dictionnaire Hachette Encyclopédique. Edition 2000. p. 321.

24

Dictionnaire Larousse. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chalet/14478?q=chalet#14348 25

Wikipédia en français. Article Chalet. http://fr.wikipedia.org/wiki/Chalet 26

BLANCHARD Raoul, 1934. Préface de Jules Blache, L'homme et la montagne, Éditions Gallimard. 192 pages. 27

DATAR - Observatoire des territoires. http://montagne.territoires.gouv.fr/metier/concepts/montagne_2.php 28

BITTNER Noëlle, 2011. Nouveaux chalets de montagne. Collection Art de vivre. Hoëbeke. 167 pages (voir bibliographie). 29

SAINT-PIERRE Raphaëlle, 2013. Ré-enchanter la montagne. Architectures à vivre, n°70, pp 79 - 117. 30

Demain-ma-maison.com. Blog d’une journaliste passionnée par l’immobilier. http://www.demain-ma-maison.com/financement-maison/construire-prix-maison-neuve/ 31

Article « La cuisine : ouverte ou fermée ? » réalisé en partenariat avec de Centre de Recherche et d’Etudes Nutritionnelles. http://www.cuisinecollective.fr/dossier/cerin/articles.asp?id=166

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ANNEXES

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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1

Descripteurs du corpus, critères et définitions permettant d’orienter les choix

Situation Localisation : lieu-dit, ville et pays de la réalisation. Coordonnées GPS : indiquent la localisation exacte de la réalisation. Avec les outils numériques actuels, les coordonnées GPS deviennent des données plus performantes que les adresses pour situer des objets n’importe où dans le monde. Altitude : altitude par rapport à la mer, de la réalisation (en mètres). L’altitude est un facteur déterminant pour l’architecture en montagne car les conditions climatiques lui sont étroitement liées. Type d’environnement bâti : la réalisation appartient-elle à un hameau, un village, une ville, une station de sports d’hiver ? L’environnement bâti, par son importance, peut générer de nombreuses règles d’urbanisme qui influeront à leur tour sur l’architecture. De plus, les rapports au voisinage ne sont pas identiques dans une ville ou un hameau et peuvent conditionner l’ouverture d’une maison sur son environnement. Distance par rapport au centre-bourg : distance à vol d’oiseau qui sépare la réalisation du centre-bourg (du lieu-dit ou de la ville indiqué précédemment). On peut supposer qu’une architecture moins proche du centre-bourg serait moins contrainte sur les plans réglementaire, esthétique, des vues, de l’implantation sur le terrain, etc. Positionnement par rapport à l’environnement bâti : la réalisation est-elle entourée d’autres constructions, en limite de la zone bâtie, éloignée ou isolée ? Ce critère, lié au précédent, peut influencer l’architecture, tout en sachant que l’environnement bâti est une donnée mouvante. Type de relief : la réalisation se trouve-t-elle en plaine, dans une vallée, à flanc de montagne, sur un replat, une crête ou un sommet ? Ces critères influencent à la fois les vues disponibles sur le paysage mais aussi les contraintes naturelles qui pèsent sur la construction, comme par exemple, les couloirs d’avalanches. Terrain en pente : le terrain d’implantation est-il en pente ? La pente est une donnée fondamentale de l’architecture en montagne. Potentiel vue et paysage : la réalisation bénéficie-t-elle de larges possibilités de vues sur le paysage alentour ? 0 = pas de vues remarquables, 1 = vue dégagée sur le paysage alentour, 2 = vue à caractère exceptionnel et imprenable. Les vues sur l’extérieur sont une donnée importante de l’architecture contemporaine. Comment la montagne s’y prête-t-elle ?

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Date Année de réalisation : intervalle de construction ou année de fin de construction de l’habitation. Conception Architecte : nom de l’agence d’architecture qui a conçu l’habitation. Une conception localisée ? Localisation de l’agence d’architecture : ville et pays de l’agence qui a conçu le spécimen. Distance de l’agence par rapport au site du projet : distance à vol d’oiseau entre la ville de l’agence et le lieu de la réalisation, en kilomètres. A quel point les concepteurs et les constructeurs sont-ils encore locaux ? Informations complémentaires sur le projet Surface du projet : surface habitable de la réalisation, en mètres carrés. Type d’intervention : la réalisation est-elle une construction neuve, une rénovation ou une extension ? Budget : coût total du projet, en euros. Distinctions : nominations du projet et prix obtenus. Type de résidence : l’habitation est-elle une résidence principale ou secondaire ? Comprend-t-elle des chambres d’hôtes ou est-elle louée occasionnellement ? La différenciation entre habitation principale et maison de vacances est très importante. En effet, les besoins, les exigences et les activités des occupants ne sont pas les mêmes dans une maison où ils vivent à l’année que dans une habitation occupée quelques semaines par an. Forme Compacité : notes de - - à ++ évaluant la proportion de surfaces de façades par rapport au volume englobé. La compacité est à la fois une donnée thermique importante mais aussi une caractéristique du chalet traditionnel, relativement compact. Forme général du plan : forme englobante définie par le nombre de côtés de la figure et ses angles (carré, pentagone, cercle, etc…). On sait que le chalet traditionnel avait un plan dont la forme était proche du carré, qu’en est-il pour l’architecture contemporaine ? Balcon : présence ou non d’une telle plate-forme se dégageant du mur. Les nouvelles constructions, ont-elles, comme la plupart des chalets traditionnels, des balcons ?

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Galerie couverte : présence ou non d’un espace périphérique à l’habitation, protégé par le toit. Les nouvelles constructions, ont-elles, comme la plupart des chalets traditionnels, des galeries couvertes ? Soubassement maçonné : présence ou non d’un soubassement visible et suffisamment conséquent. L’architecture contemporaine reprend-elle cet élément de l’architecture traditionnelle même lorsque les techniques actuelles permettent de s’en passer ? Organisation spatiale Pièce principale grande et importante dans le plan ? : oui / non. Cette pièce est-elle, par exemple, unique ou centrale sur un étage, bénéficie-t-elle d’un accès direct depuis l’extérieur ? Ce critère permet d’illustrer la volonté de rassemblement ou de séparation des occupants de l’architecture contemporaine. Place de la cuisine par rapport à l’espace de vie : intégrée ou à l’écart ? La cuisine est souvent un point central dans l’image courante du chalet. Quand est-il dans l’architecture contemporaine ? Nombre de niveaux : nombre de niveaux, semi-enterrés y compris. Hors mezzanines, combles et sous-sols. Cette donnée est à comparer avec le nombre de niveaux dans l’architecture traditionnelle et leur justification. Existence d’un sous-sol ou d’une structure entièrement enterrée : oui / non. Ce critère illustre le travail du terrain d’implantation et l’éventuelle évolution du dispositif spatial. Energie Source de chauffage : source énergétique pour chauffer l’air ambiant et l’eau. Isolation : caractéristiques diverses communiquées à ce sujet. Dispositifs ou intentions écologiques et durables : caractéristiques diverses communiquées à ce sujet. Le chalet en bois est souvent, associé, dans sa considération sociétale, à l’architecture durable. Matériaux Matériau principal de la façade de la construction : matériau principal et le plus visible. Ces données permettront de savoir si c’est toujours la pierre ou le bois comme dans l’architecture traditionnelle. Matériaux de façades : liste des principaux matériaux visibles sur la façade. Précisions sur les matériaux : ce critère permet notamment de préciser l’essence ou la nature des matériaux ainsi que leur travail et leur mode de finition. Matériaux d’intérieur : liste des matériaux visibles à l’intérieur de l’habitation. Matériaux de la structure : matériaux composant la structure porteuse de l’habitation.

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Autres matériaux : matériaux de second plan présents à l’intérieur ou à l’extérieur. Toiture Nombre de pans de toiture : nombre de pans composant la toiture principale. Ces données seront à comparer avec celles des chalets traditionnels. Symétrie des pans de toiture : oui / non. Ce critère est également important par rapport à l’architecture traditionnelle. Inclinaison des pans : - = toiture pratiquement plate à totalement plate, + = pente normale (environ de 20 à 30°), ++ = pente très prononcée. La pente des toits n’était pas une donnée choisie au hasard dans l’architecture traditionnelle en montagne. Orientation de la toiture : mur pignon perpendiculaire ou parallèle à la ligne de plus grande pente ? Ce critère est également très important dans l’architecture des chalets traditionnels. Débord de toiture : 0 = aucun, 1 = faible, 2 = important, 3 = suffisamment grand pour abriter un espace extérieur. Les chalets traditionnels comportaient, eux, de larges débords de toitures. Matériau de couverture : matériau principal servant de couverture sur le toit de la réalisation. Ouvertures Proportion des ouvertures sur les façades : 1 = réduite, 2 = normale, 3 = forte. Ce critère est à la fois une donnée thermique mais il évalue aussi le rapport à l’extérieur dans l’habitation. Type dominant d’ouvertures : baies vitrées ou fenêtres ? Est-on dans une logique de percements ou de vides ? Ce critère sera à mettre en comparaison avec les chalets traditionnels. Forme dominante des ouvertures : verticales, horizontales ou carrées. Les différentes formes d’ouvertures n’induisent pas les mêmes effets ni le même éclairage. Vue depuis l’intérieur sur le paysage environnant primordiale et sublimant l’architecture ? : ce critère évalue la capacité du paysage vu depuis l’intérieur à faire architecture ; il est né au cours de la constitution du corpus, avec la découverte de cette caractéristique pour certaines réalisations. Parfois les vues sont « à couper le souffle » et participent donc de façon évidente à l’architecture et aux ambiances perçues dans l’habitation.

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Ambiances intérieures Âtre : présence ou absence d’un coin pour le feu avec précision sur son type (cheminée ou poêle). La cheminée et le poêle sont des éléments fondamentaux du chalet traditionnel. Type de chauffage : moyens d’arrivée et de diffusion de la chaleur dans l’habitation. Ce critère permettra, entre autre, de constater si le poêle est encore un moyen de chauffage dans l’architecture contemporaine. Lumière naturelle : provenance de la lumière naturelle, latérale, zénithale ou diffuse. Ces données seront à rapprocher du rapport à la lumière des chalets traditionnels. Orientation principale de la pièce de vie : simple, traversante ou multiple. Ton des couleurs à l’intérieur ? : chaud ou froid. Dans l’image commune que l’on a des chalets, ce sont des lieux accueillants et chaleureux, donc aux couleurs chaudes. Ces données mettront en évidence si l’architecture contemporaine suit cette idée préconçue. Décor Visibilité de la charpente depuis l’intérieur : nulle, partielle ou grande. Ce critère sera à mettre en rapport avec l’architecture traditionnelle. Visibilité de la structure depuis l’extérieur : nulle, partielle ou grande. La structure estelle toujours lisible dans les chalets contemporains ? Façade riche ou épurée : outre le travail des détails, la façade comporte-t-elle des éléments rajoutés dans une optique décorative, des parties sculptées, peintes? Il y a–til un travail particulier de rythmes, d’ombres, etc ? Nombre approximatif de tons différents en façades : nombre hors vitrages sauf si ces derniers sont vraiment prépondérants dans l’architecture. Structure Type de structure pour la surélévation : poteaux ou murs. Type de structure pour le franchissement : dalles ou poutres Type de structure pour le contreventement : noyau béton, croix de Saint-André, etc. Régionalisme Tradition constructive locale : caractéristiques diverses communiquées à ce sujet. Prise en compte du contexte naturel et paysager : oui / non. Il est difficile d’évaluer si une réalisation prend en compte, plus qu’une autre, son contexte. Ce qui nous intéresse particulièrement est de savoir si c’est un principe fondamental de la conception, donc si elle revendiquée ou non par le maître d’œuvre.

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Prise en compte du contexte bâti local : de la même façon que précédemment, on répondra oui si elle est revendiquée, non si aucune information n’est donnée à ce sujet. Provenance des matériaux : caractéristiques diverses communiquées à ce sujet. Provenance locale des matériaux : oui = partielle ou totale, non = non ou non revendiquée. Ce critère permet de synthétiser le critère précèdent et permettra de savoir si l’architecture contemporaine en montagne utilise toujours des matériaux locaux comme les chalets traditionnels. Contraintes liées au site : caractéristiques diverses communiquées à ce sujet. Ces données permettent éventuellement d’étayer l’analyse d’une réalisation par la prise en compte des contraintes qui pèsent sur elle telles qu’un site classé à l’UNESCO par exemple ou un couloir d’avalanche, qui vont influencer son architecture.

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2

Contenu du corpus : 25 réalisations, critères ayant permis leur sélection, diverses caractéristiques et photographies

Le corpus ainsi constitué rassemble 25 réalisations très différentes d’habitat individuel contemporain en montagne. Spécimen 1 : « Alpine Hut »

Cette réalisation se trouve à Stara Fuzina en Slovénie. Construite en 2008-2009, elle a été conçue par l’agence slovène OFIS Arhitekti. Elle est à la fois compacte par sa taille (95 m² habitables) et son budget de seulement 150 000 €. Cette habitation, située à 550 m d’altitude constitue une exception au corpus, mais étant entourée de montagnes à plus de 1000 m d’altitude et publiée plusieurs fois en tant que « chalet » de montagne, elle semble pertinente et est conservée au sein du corpus. Spécimen 2 : « Alpine Barn »

Cette habitation se trouve à Selva di Cadore, près de Belluno en Italie. Située à 1350 m d’altitude, elle appartient au massif des Dolomites, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est une rénovation d’une ancienne ferme, réalisée en 2008 – 2010 et qui a été conçue par l’agence italienne EXiT architetti associati. Cette réalisation a été sélectionnée pour le « Premio architettura Città di Oderzo » et le « IV° Premio Nazionale IN/ARCH-ANCE per un Intervento Realizzato, Progettato da un Giovane Progettista » puis finaliste au « Archdaily Building of the year 2010 ».

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Spécimen 3 : « Alt 1374 »

« Alt 1374 » est le nom de cette construction, située à Nax, dans le Valais suisse. Elle se situe à 1200 m d’altitude et surplombe la vallée où s’écoule le Rhône. Réalisée en 2009, par mandat direct, et par l’agence Lx1 Architecture, cette habitation comprend deux appartements superposés. Spécimen 4 : « Chalet à Gstaad »

Située à 1000 m d’altitude et à 10 km de la station touristique de Gstaad en Suisse, cette habitation a été réalisée en 2010 par l’agence d’architecture genevoise AmaldiNeder. Elle présente des pièces aux grandes proportions, comme dans la tradition de cette région. Spécimen 5 : « Chalet Boisset »

Cette réalisation est une réhabilitation d’un ancien chalet situé dans le petit hameau du Biolley, près d’Orsière, en Suisse. Elle a été terminée en 2012 et conçue par l’agence suisse Savioz Fabrizzi Architectes. Elle se situe à flanc de montagne, à 1100 m d’altitude. Présentant moins de 50 m² habitables, l’organisation minimaliste des espaces est remarquable.

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Spécimen 6 : « House Schudel »

Cette habitation fait partie du village de Feldis, en Suisse, situé sur un replat à 1500 m d’altitude. Elle a été conçue par l’agence suisse nommée OOS et mise en service en 2002. Spécimen 7 : « Chalet Camelot »

Ce « chalet de verre » a été conçu par l’agence italienne Con3studio et terminé en 2007. Isolé sur les pentes, à l’altitude considérable de 2200 m, il se situe près de la station de ski Monti Della Luna. Cette station se trouve au-dessus de Clavière en Italie, ville frontalière avec la France. Spécimen 8 : « Chalet Les Diablerets »

Ce chalet se situe à 1400 m d’altitude, sur les hauteurs la station de sports d’hiver des Diablerets, près de Vaud, en Suisse. L’habitation a été conçue par l’agence suisse Charles Pictet Architecte et construite en 2008. Architecture remarquable dans le respect de la tradition constructive locale, elle a reçu la distinction Lignum en 2009 et la distinction romande d’architecture en 2010.

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Spécimen 9 : « Maison de vacances sur le Rigi »

Cette maison de vacances se situe près de Scheidegg, en Suisse. Implantée sur la crête d’une montagne, à 1600 m d’altitude, près du mont Rigi, elle possède un panorama époustouflant sur les Alpes et le Lac des Quatre Cantons. Conçue par l’agence suisse AFGH (Andreas Fuhrimann Gabrielle Hächler Architekten) elle a été construite en 2003 – 2004. Spécimen 10 : « Mineral Lodge »

Cette habitation, également destinée à la location pour les vacanciers, se situe dans un petit hameau près de Villaroger, dans le département de la Savoie, en France. Elle est une extension d’une ancienne ferme à 1200 m d’altitude. Elle a été conçue par l’agence parisienne Atelier d’Architecture Christian Girard et terminée en 2012. Avec un budget de 1 200 000 € et une surface habitable de 450 m², elle est une des réalisations les plus imposantes du corpus. Spécimen 11 : « Spiral House »

Cette habitation est implantée dans le hameau de Pigniu en Suisse, situé sur un replat à 1300 m d’altitude. Elle a été conçue par l’agence suisse Drexler Guinand Jauslin Architects et construite de 2002 à 2004. Cette réalisation a été nominé dans la catégorie architecture aux Golden Rabbit – « The Best 2004 ». L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Spécimen 12 : « Guinovart Florensa Residence »

Cette réalisation se situe dans les Pyrénées espagnoles, dans le hameau de Canejan, près de Vall d’Aran, à 950 m d’altitude. Cette maison de vacances est destinée à deux générations d’une même famille et abrite donc deux appartements superposés. C’est une réhabilitation d’une ancienne maison vernaculaire en pierres sèches avec une extension neuve sur le toit. Elle a été conçue par les architectes Cadaval & SolàMorales et construite de 2008 à 2010. Spécimen 13 : « Shelter in the swiss alps »

Cette habitation est issue de la réhabilitation d’un ancien chalet sur les pentes d’Eison, en Suisse, à 1800 m d’altitude. Elle a été conçue par l’agence suisse Personeni Raffaele Schärer Architectes, en 2008. Elle constitue une petite maison de vacances, d’environ 50 m². Spécimen 14 : « Maison de famille »

Cette maison de famille se situe dans le village de Sent, qui s’étage sur les pentes des alpages de la Basse-Engadine en Suisse, à 1400 m d’altitude. Elle a été conçue par l’agence suisse Ruch & Partners Architects, et réalisée en 2006. Le chalet a reçu la distinction Holzbaupreis des Grisons en 2007 et est publié dans de nombreuses revues ou livres traitant de l’architecture en montagne.

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Spécimen 15 : « Val d’Entremont house »

En limite du hameau de Chandonne, dans le Val d’Entremont, en Suisse, se situe cette réalisation contemporaine, implantée à 1400 m d’altitude. Elle a été conçue par la même agence que celle du chalet Boisset : Savioz Fabrizzi Architectes. Construite en 2006, cette réalisation fait également l’objet de nombreuses publications. Spécimen 16 : « Villa à Vals »

Cette habitation se situe à quelques pas des célèbres thermes de Peter Zumthor, à Vals, village à 1300 m d’altitude, en Suisse. Mi- abri d’alpage mi- habitation troglodyte, cette maison contemporaine a été conçue par l’agence suisse SeARCH & CMA. Elle a été inaugurée en 2009 et fait également partie de nombreuses parutions d’architecture contemporaine. Spécimen 17 : « Chalet à Abriès »

Située à 1500 m d’altitude, à Abriès, un village dans le Queyras en France, cette habitation réinterprête la tradition constructive locale des fustes (constructions en madriers empilés) avec l’alignement de madriers mais cette fois, à la verticale. Elle a été conçue par l’agence française : Atelier fernandez & serres architectes. Construite en 2004, elle a été nommée pour le prix de la Première Œuvre 2004 "Le Moniteur",

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sélectionnée à l'European architecture award " Luigi Cosenza 2004" en Italie et a reçu une distinction pour le "Bauwelt prize 2005" en Allemagne. Spécimen 18 : « Unterhus »

Cette maison de vacances conçue par l’architecte suisse Peter Zumthor, se situe à Leis, petit hameau à 1500 m d’altitude, près de Vals, en Suisse. Elle a été construite en 2009 et est destiné à la location aux vacanciers. Spécimen 19 : « Transformation à la Dia »

Deuxième réalisation pour l’architecte Charles Pictet près des Diablerets en Suisse, cette habitation est, cette fois-ci, une rénovation d’une ancienne ferme située à 1400 m d’altitude et terminée en l’an 2000. Elle a obtenu la distinction vaudoise d’architecture la même année. Spécimen 20 : « Maison Presenhuber »

Cette habitation tout en béton est l’œuvre de l’agence d’architecture suisse AFGH, qui a également conçue la maison de vacances sur le Rigi. Elle se situe dans le village de Vnà, en Suisse, à flanc de montagne et à 1600 m d’altitude et été réalisée en 20062007.

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Spécimen 21 : « Elma Alp »

Cette maison de vacances est isolée à 950 m d’altitude, sur les pentes d’une montagne près de Mellau, en Suisse. Elle a été conçue par l’agence d’architecture qui œuvre beaucoup dans la région du Vorarlberg et nommée Architectes Hermann Kaufmann ZT GmbH. Elle a été construite en 2004 – 2005. Spéciment 22 : « Maison S »

Cette réalisation se trouve à Lech, en Autriche, dans une vallée à 1500 m d’altitude. Elle a été conçue par l’agence autrichienne Dietrich | Untertrifaller Architects, et a été construite en 2004 – 2005. Elle comprend une habitation mais également des chambres d’hôtes et un appartement à louer. Spécimen 23 : « Holzkristal »

Cette habitation se situe à 1400 m d’altitude, dans le village de Lumbrein, en Suisse. Conçue par l’agence suisse Hurst Song Architekten en 2010, elle a été récompensée du Prix AR House 2012.

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Spécimen 24 : « House in Reckingen »

Cette habitation se situe à 1400 m d’altitude, au village de Reckingen, dans le Valais suisse. Conçue par l’agence suisse Roman Hutter Architektur, et livrée en 2012, elle utilise les savoirs-faire locaux, notamment en terme de construction en bois. Spéciment 25 : « Chalet sur deux étages »

Cette habitation construite sur les hauteurs du village suisse de Champéry, est située sur un replat à 1200 m d’altitude et offre un très beau panorama sur les Dents du Midi. Elle a été conçue par l’agence suisse Geninasca Delefortrie SA, en 2008.

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3

Localisation précise des réalisations du corpus avec les coordonnées GPS

Spécimens

Coordonnées GPS

Habitat 1

46°17'18.85"N - 13°53'50.46"E

Habitat 2

46°26'52.27"N - 12° 3'11.14"E

Habitat 3

46°13'30.83"N - 7°25'48.50"E

Habitat 4

46°22'52.76"N - 7°15'40.01"E

Habitat 5

46° 1'51.80"N - 7° 8'13.56"E

Habitat 6

46°47'45.71"N - 9°25'48.85"E

Habitat 7

44°55'13.85"N - 6°46'55.42"E

Habitat 8

46°21'13.92"N - 7°10'18.39"E

Habitat 9

47° 1'32.49"N - 8°31'23.98"E

Habitat 10

45°35'42.62"N - 6°51'46.27"E

Habitat 11

46°48'35.38"N - 9° 6'57.25"E

Habitat 12

42°50'19.39"N - 0°44'23.98"E

Habitat 13

46° 9'6.30"N - 7°28'30.44"E

Habitat 14

46°49'12.22"N - 10°20'35.60"E

Habitat 15

46° 0'18.18"N - 7°10'55.41"E

Habitat 16

46°37'15.42"N - 9°10'51.34"E

Habitat 17

44°47'14.67"N - 6°56'5.58"E

Habitat 18

46°36'32.83"N - 9° 9'53.68"E

Habitat 19

46°21'44.01"N - 7° 9'22.29"E

Habitat 20

46°50'34.98"N - 10°21'45.21"E

Habitat 21

47°20'13.61"N - 9°50'14.02"E

Habitat 22

47°12'15.24"N - 10° 8'16.44"E

Habitat 23

46°41'6.99"N - 9° 8'19.15"E

Habitat 24

46°28'20.96"N - 8°14'27.76"E

Habitat 25

46°11'9.64"N - 6°52'37.72"E

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BIBLIOGRAPHIE

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L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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VIGATO Jean-Claude, 2008. Régionalisme. Editions de la Villette. 91 pages. Articles BRUSSON Jean-Paul, 1996. A propos de l'architecture touristique : le néorégionalisme se moque-t-il du lieu ? Revue de géographie alpine. Tome 84 n°3. pp. 8595. URL:http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_00351121_1996_num_84_3_3872

BRUSSON Jean-Paul, 2002. Le chalet, nouveau rapport au lieu, nouveau statut. Revue de géographie alpine. Tome 90 n°4. pp. 65-72. URL:http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_00351121_2002_num_90_4_3101

CAUE, 2007. La Clusaz : valorisation du patrimoine bâti de la commune. Rapport de présentation générale. DE ROSSI Antonio, 1996. « Existe-t-il une architecture alpine ? » Une traversée des Alpes occidentales italiennes pour repenser la notion de projet architectural dans le territoire alpin. Revue de géographie alpine. Tome 84 n°3. pp. 71-83. URL:http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_00351121_1996_num_84_3_3871

SAINT-PIERRE Raphaëlle, 2013. Ré-enchanter la montagne. Architectures à vivre, n°70, pp 79 - 117. VERNES Michel, 2006. Le chalet infidèle ou les dérives d’une architecture vertueuse et de son paysage de rêve. Revue d'histoire du XIXe siècle, n°32, pp 111-136. URL : http://rh19.revues.org/1099 ; DOI : 10.4000/rh19.1099

Sites internet http://www.archdaily.com/ http://fr.wikipedia.org/wiki/Chalet http://www.cuisinecollective.fr/ http://montagne.territoires.gouv.fr http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chalet http://www.cnrtl.fr/etymologie/chalet http://www.flickr.com/ http://www.larousse.fr http://montagne.territoires.gouv.fr

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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TABLE DES FIGURES

Fig 1 : Exemple d’abri de montagne près du hameau de l’Ecot (Savoie). .................................................................................. 10 http://www.flickr.com/photos/magdor73/4608617615/sizes/l/in/photostream/ Fig 2 : Exemple de ferme de village au Grand-Bornand (Haute-Savoie). ................................................................................... 11 http://www.flickr.com/photos/magdor73/4608617615/sizes/l/in/photostream/ Fig 3 : Peinture de Joseph Vernet : La bergère des Alpes.1763. Denis Diderot remarque « qu’il a toute l’horreur des Alpes vues de loin ». ................................................................................................................................................................................... 12 http://www.musees.regioncentre.fr/UploadFile/Illustration/Actualite/BAFH-Vernet.jpg Fig 4 : Chalet rustique et rassurant aux milieux de reliefs abrupts. ............................................................................................ 13 http://farm7.staticflickr.com/6125/6012688605_c951c99e72_b.jpg Fig 5 : Chalet suisse pour l’exposition universelle de 1878. Construit par l’entreprise Kuoni, il a été sauvegardé et reconstruit à Boulogne-Billancourt. ................................................................................................................................................................ 13 http://fr.topic-topos.com/image-bd/france/92/chalet-suisse-boulogne-billancourt.jpg Fig 6 : "Chalets suisses en bois découpés", publicité de la maison Kaeffer & Cie installée à Paris, 1867. ................................. 14 http://rh19.revues.org/docannexe/image/1099/img-5-small580.png Fig 7 : « Maison démontable en bois. Cette maison peut être montée en deux jours et démontée en quelques heures ». Vers 1867. Fonds Maciet. .................................................................................................................................................................. 14 http://rh19.revues.org/docannexe/image/1099/img-6-small480.jpg Fig 8 : Chalet au village du Biot, près de Morzine (Chablais). .................................................................................................... 17 http://www.immobilierbaud-morzine.com/fr/detail.htm?_ref=335 Fig 9 : Chalet près de La Clusaz (massif des bornes). Les murs sont faits par empilage de madriers. ...................................... 17 Photographie personnelle. Fig 10 : Chalet à colonnes en Tarentaise .................................................................................................................................. 18 http://3.bp.blogspot.com/-Dxa0EZ6Bulw/Tb1NBnAdvNI/AAAAAAAAAMs/f4JxKQmJm-8/s1600/le%2Bmiroir.JPG Fig 11 : Ferme dans le massif de la Chartreuse ........................................................................................................................ 18 http://a403.idata.over-blog.com/2/71/95/57/Maison-en-Chartreuse.JPG Fig 12 : Chalet du Gressoney avec l’enduit à pierre vue et ses galeries .................................................................................... 19 http://farm8.staticflickr.com/7053/6919423118_dd4dfec696_b.jpg Fig 13 : Ferme double de la vallée d’Abondance ....................................................................................................................... 19 http://collectifveillemontagnes2.files.wordpress.com/2012/06/ferme-richebourg-2.jpg Fig 14 : Chalets regroupés à gauche et abri isolé à droite. ........................................................................................................ 20 http://www.flickr.com/photos/magdor73/4826122991/sizes/l/in/photostream/ http://www.flickr.com/photos/benoit_d/3754125761/ Fig 15 : Chalets aux murs en pierres- col de la Madeleine......................................................................................................... 22 CHAPLAIN Marie-Hélène, PERIER Aline, 2008. Nos chalets. Histoire, architecture, décoration. Collection Beaux-livres. Editions De Borée

Fig 16 : Chalet sur colonnes, à gauche et schéma de la charpente d’un chalet sur colonnes, à droite. ...................................... 22 http://www.123savoie.com/photo-blog/getinter.php?img=massif-des-bornes-aravis/grand-bornand/grand-bornand-01.jpg RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. 241 pages. Fig 17 : Chalet par empilage et assemblages à mi-bois dans les angles, à gauche. Schéma de structure d’un chalet par empilage, à droite...................................................................................................................................................................... 23 http://www.flickr.com/photos/11073175@N05/3386873893/sizes/l/in/photostream/ STEIN Annick, 1994. Les maisons de montagne. Les connaître, les restaurer, les construire. Editions Eyrolles. 140 pages. Fig 18 : Pose des pierres en écailles (1), pose et recouvrement des bardeaux de bois (2), coupe de la toiture en bois (3). ....... 24 STEIN Annick, 1994. Les maisons de montagne. Les connaître, les restaurer, les construire. Editions Eyrolles. 140 pages.

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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Fig 19 : Toitures en lauze, à gauche et en long bardeaux de bois (Queyras), à droite. .............................................................. 25 CHAPLAIN Marie-Hélène, PERIER Aline, 2008. Nos chalets. Histoire, architecture, décoration. Collection Beaux-livres. Editions De Borée

Fig 20 : Toitures en ancelles, à gauche et en tavaillons, à droite. .............................................................................................. 25 http://www.flickr.com/photos/uginat/7509025254/sizes/o/in/photostream/ http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/84/Toit_de_tavaillons%2C_Chablais_%28France%29.JPG Fig 21 : Accès au fenil depuis l’arrière du chalet grâce à la pente. ............................................................................................. 26 https://medias.immovision.com/photos/p0/14709/57vm03.jpg Fig 22 : Organisation spatiale du chalet traditionnel, Grand-Bornand, axonométrie schématique et lexique. (Bernard Duprat et Michel Paulin, 1989). ................................................................................................................................................................. 27 PAULIN Michel, DUPRAT Bernard, 1982. Les types de l’architecture traditionnelle des Alpes du nord. Rapport de recherche. p 38. Fig 23 : Cheminée en bois, Grand-Bornand .............................................................................................................................. 28 RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. 241 pages. Fig 24 : Résultats d’images Google pour le mot « chalet ». ....................................................................................................... 31 www.google.fr Fig 25 : Spécimen du corpus. .................................................................................................................................................... 37 Fig 26 : Tableau du corpus complété pour la famille de descripteurs concernant la toiture. ....................................................... 45 Fig 27 : Localisation des 25 spécimens du corpus en Europe ................................................................................................... 46 Google Earth Fig 28 : Répartition des spécimens du corpus suivant l’altitude (m). .......................................................................................... 46 Fig 29 : Vues aériennes montrant les positions respectives de « Spiral House » à gauche et « Elma Alp » à droite, par rapport au centre-bourg. ........................................................................................................................................................................ 47 Google Earth Fig 30 : Vues aériennes montrant les positions dans l’environnement bâti « en limite » de « Val d’Entremont House » à gauche, et « entouré » du « chalet à Gstaad » à droite. .......................................................................................................................... 48 Google Earth Fig 31 : Implantation sur la crête du spécimen « maison de vacances sur le Rigi » ................................................................... 48 Google Earth Fig 32 : « Shelter in the swiss Alps » à gauche et « Maison de vacances sur le Rigi » à droite.................................................. 49 http://www.archdaily.com/155382/shelter-in-the-swiss-alps-personeni-raffaele-scharer-architectes/ http://www.archdaily.com/1461/holiday-house-on-the-rigi-afgh/ Fig 33 : Histogramme présentant la répartition des agences dans les distances par rapport au site. ......................................... 50 Fig 34 : Histogramme présentant les effectifs des réalisations par type de compacité ............................................................... 51 Fig 35 : Formes globales des plans ........................................................................................................................................... 52 Fig 36 : Plans des spécimens « House in Reckingen » à gauche, et « Alt 1374 », à droite. ....................................................... 52 http://www.archdaily.com/337854/house-in-reckingen-roman-hutter-architektur/ http://www.archdaily.com/271631/alt-1374-nax-lx1-architecture/ Fig 37 : Galerie de l’ « Alpine Barn » à gauche et loggia de « House Schudel » à droite. ......................................................... 53 http://www.archdaily.com/75286/alpine-barn-exit-architetti-associati/ http://www.archilovers.com/p41899/Haus-Schudel#images Fig 38 : « Spiral House » à gauche et « Maison de famille » à droite......................................................................................... 53 http://www.dgj.ch/project-types/pigniu.html http://www.ruch-arch.ch/works/sent_start.php Fig 39 : Plans pièce de vie des spécimens « Alpine Hut » à gauche et « chalet à Gstaad » à droite.......................................... 54

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http://www.archdaily.com/17764/6x11-alpine-hut-ofis-arhitekti/ http://www.amaldi-neder.com/GST.htm Fig 40 : Place du séjour dans le plan d’un chalet de 1643 dans le Genevois, en Haute-Savoie. ................................................ 55 RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. 241 pages. Fig 41 : Place de la cuisine dans les plans de « Guinovart Florensa Residence » à gauche et « Shelter in the swiss Alps » à droite. ........................................................................................................................................................................................ 55 http://www.ca-so.com/proyectos/house%20at%20the%20pyrenees/House%20%20at%20the%20pyrenees.html http://www.archdaily.com/155382/shelter-in-the-swiss-alps-personeni-raffaele-scharer-architectes/ Fig 42 : Place de la cuisine dans le plan d’un chalet traditionnel, dans la vallée de la Tarentaise, en Savoie. ........................... 56 RAULIN Henri, 1977. L’architecture rurale française : Savoie. Edition Berger-Levrault. 241 pages. Fig 43 : Répartition des chalets du corpus selon le nombre d’étage .......................................................................................... 56 Fig 44 : Répartition des réalisations suivant le matériau principal de façade. ............................................................................. 57 Fig 45 : Matérialité des façades différents spécimens, de gauche à droite, béton, bois, pierre................................................... 58 http://www.afgh.ch/index241.htm http://www.dezeen.com/2012/08/17/holzkristal-by-hurst-song-architekten/ www.archdaily.com/43187/villa-vals-search-cma/

Fig 46 : Répartition des spécimens en fonction des matériaux de façade. ................................................................................. 58 Fig 47 : Répartition des spécimens en fonction des matériaux d’intérieur .................................................................................. 59 Fig 48 : Acier dans les structure des spécimens (de gauche à droite) : « Guinovart Florensa Residence », « Mineral Lodge » et « Alpine Barn ».......................................................................................................................................................................... 59 http://www.ca-so.com/proyectos/house%20at%20the%20pyrenees/House%20%20at%20the%20pyrenees.html http://www.archdaily.com/316873/mineral-lodge-atelier-darchitecture/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter http://www.archdaily.com/75286/alpine-barn-exit-architetti-associati/ Fig 49 : Madriers de bois de l’habitation « Elma Alp » ............................................................................................................... 60 http://www.hermann-kaufmann.at/v2-1.php?lg=en&oid=03_27 Fig 50 : Béton de l’habitation « Presenhuber » .......................................................................................................................... 60 http://www.afgh.ch/index241.htm Fig 51 : Répartition des spécimens en fonction des inclinaisons de toiture. ............................................................................... 61 Fig 52 : Toiture de l’ « Alpine Hut » à droite sur la photographie. ............................................................................................... 62 http://www.archdaily.com/17764/6x11-alpine-hut-ofis-arhitekti/ Fig 53 : Orientation des toitures du chalet à Abriès, à gauche et de la maison au Val d’Entremont, à droite. ............................. 62 http://www.fernandez-serres.com/projets/2-architecture-logement http://www.sf-ar.ch/groupement/architecte/valais/maison-entremont.html Fig 54 : Large débord de toiture du « chalet Boisset » (rénovation), à gauche, et aucun débord pour « Alt 1374 », à droite. ..... 63 http://www.designboom.com/architecture/savioz-fabrizzi-architectes-maison-boisset-switzerland/ http://www.archdaily.com/271631/alt-1374-nax-lx1-architecture/ Fig 55 : Ouvertures en proportions importantes pour le chalet « Camelot », à gauche, et faibles pour « Les Diablerets », à droite. ................................................................................................................................................................................................. 64 www.con3studio.it/portfolio/camelot/ http://www.archdaily.com/324646/chalet-in-les-diablerets-charles-pictet-architecte/ Fig 56 : Fenêtres du spécimen « chalet sur deux étages » à gauche et baies vitrées de la « Val d’Entremont house » à droite. 64 http://www.gd-archi.ch/pdf/champery.pdf http://www.sf-ar.ch/groupement/architecte/valais/maison-entremont.html Fig 57 : Répartitions des spécimens en fonction des formes d’ouvertures ................................................................................. 65 Fig 58 : Fenêtres horizontales de la « maison de vacances sur le Rigi » à gauche et fenêtre carrée de la « maison de famille » à Sent, à droite............................................................................................................................................................................. 65

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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http://www.archdaily.com/1461/holiday-house-on-the-rigi-afgh/ http://www.ruch-arch.ch/works/sent_start.php Fig 59 : Vues intérieures depuis « Unterhus », à gauche et « chalet Boisset », à droite. ........................................................... 66 http://zumthorferienhaeuser.ch/en/ http://www.designboom.com/architecture/savioz-fabrizzi-architectes-maison-boisset-switzerland/ Fig 60 : Cheminées et poêles des spécimens (de gauche à droite) : « House in Reckingen », « Guinovart Florensa Residence » et « House Schudel ». ............................................................................................................................................................... 66 http://www.archdaily.com/337854/house-in-reckingen-roman-hutter-architektur/ http://www.ca-so.com/proyectos/house%20at%20the%20pyrenees/House%20%20at%20the%20pyrenees.html http://www.archilovers.com/p41899/Haus-Schudel#images Fig 61 : Lumière zénithale dans le « Mineral Lodge », à gauche et lumière latérale dans le chalet à Gstaad, à droite. .............. 67 http://www.archdaily.com/316873/mineral-lodge-atelier-darchitecture/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter http://www.amaldi-neder.com/GST.htm Fig 62 : Tons chauds dans le « chalet sur deux étages », à gauche et le chalet « Camelot » à droite. ...................................... 68 http://www.gd-archi.ch/pdf/champery.pdf http://www.con3studio.it/portfolio/camelot/ Fig 63 : Répartition des spécimens suivant la visibilité de la structure ....................................................................................... 68 Fig 64 : Structure lisible pour la maison à Reckingen, à gauche, mais pas pour la maison Schudel, à droite. ............................ 69 http://www.archdaily.com/337854/house-in-reckingen-roman-hutter-architektur/ http://www.archilovers.com/p41899/Haus-Schudel#images Fig 65 : Façades riches et travaillées du chalet à Gstaad, à gauche et du « Mineral Lodge », à droite. ..................................... 69 http://www.amaldi-neder.com/GST.htm http://www.archdaily.com/316873/mineral-lodge-atelier-darchitecture/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter Fig 66 : Structure de poteaux pour la construction « Les Diablerets », à gauche, et de murs en bois, pour « House in Reckingen » à droite. ................................................................................................................................................................ 70 http://www.archdaily.com/324646/chalet-in-les-diablerets-charles-pictet-architecte/ http://www.archdaily.com/337854/house-in-reckingen-roman-hutter-architektur/ Fig 67 : « Maison S » à gauche et façade sud du « Mineral lodge » à droite. ............................................................................ 71 http://www.dietrich.untertrifaller.com/en/projekt/house-s http://www.archdaily.com/316873/mineral-lodge-atelier-darchitecture/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter Fig 68 : Photo d’intérieur et plan du spécimen « Les Diablerets ».............................................................................................. 71 http://www.archdaily.com/324646/chalet-in-les-diablerets-charles-pictet-architecte/ Fig 69 : Tableau synthétisant les caractéristiques dominantes pour chaque descripteur du corpus. .......................................... 73 Fig 70 : Illustration de la matrice de corrélation générée par XLSTAT. En abscisses et en ordonnées se trouvent les descripteurs. Les coefficients de corrélation non nuls sont surlignés. ........................................................................................ 75 Fig 71 : arbre de classification pour le matériau principal de la façade de la construction. ......................................................... 77 Fig 72 : « Spiral House » à gauche et « Alpine Barn » à droite, possèdent les caractéristiques évoquées ci-dessus. ................ 78 http://www.dgj.ch/project-types/pigniu.html http://www.archdaily.com/75286/alpine-barn-exit-architetti-associati/ Fig 73 : « House Schudel » et « Alt 1374 » avec 0,776. ............................................................................................................ 80 http://www.archilovers.com/p41899/Haus-Schudel#images http://www.archdaily.com/271631/alt-1374-nax-lx1-architecture/ Fig 74 : « House Schudel » et « Chalet sur deux étages » avec 0,776. ..................................................................................... 80 http://www.archilovers.com/p41899/Haus-Schudel#images http://www.gd-archi.ch/pdf/champery.pdf Fig 75 : « Les diablerets » et « Transformation à la Dia » avec 0,755. Ces deux réalisations sont par ailleurs, du même architecte et situées non loin l’une de l’autre. ............................................................................................................................ 80 http://www.archdaily.com/324646/chalet-in-les-diablerets-charles-pictet-architecte/

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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http://www.pictet-architecte.ch/index.php?rubID=2&lan=fr&projetsID=108 Fig 76 : « Maison Presenhuber » et « Holzkristal » avec 0,714. http://www.afgh.ch/index241.htm www.dezeen.com/2012/08/17/holzkristal-by-hurst-song-architekten/

81

Fig 77 : Dendrogramme des habitations du corpus ................................................................................................................... 81 Fig 78 : Alpine Barn................................................................................................................................................................... 83 Fig 79 : Photo d’intérieur et coupe sur l’ « Alpine Barn » .......................................................................................................... 84 http://www.archdaily.com/75286/alpine-barn-exit-architetti-associati/ Fig 80 : Maison de vacances sur le Rigi .................................................................................................................................... 84 Fig 81 : terrain d’implantation et plan du premier étage de la « maison de vacances sur le Rigi » ............................................. 85 Fig 82 : Vue intérieure et fenêtres cadrant le paysage ............................................................................................................... 85 http://www.archdaily.com/1461/holiday-house-on-the-rigi-afgh/ Fig 83 : Guinovart Florensa Residence ..................................................................................................................................... 86 Fig 84 : Photo intérieure et de la toiture ..................................................................................................................................... 87 http://www.ca-so.com/proyectos/house%20at%20the%20pyrenees/House%20%20at%20the%20pyrenees.html Fig 85 : Villa à Vals ................................................................................................................................................................... 87 Fig 86 : Vues extérieure depuis la cour et intérieure de la cuisine ............................................................................................. 88 Fig 87 : Plan de la villa dont l’entrée se fait par une ancienne grange présente sur la parcelle .................................................. 88 http://www.archdaily.com/43187/villa-vals-search-cma/

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ............................................................................................................... 3 SOMMAIRE ........................................................................................................................... 5 AVANT-PROPOS .................................................................................................................. 6 INTRODUCTION ................................................................................................................... 7 ............................................................................................................................................ 9 1 LE CHALET TRADITIONNEL ................................................................................................ 9 1.

Un habitat vernaculaire devenu stéréotype ................................................................10 a.

Etymologie et définition du mot « chalet » ..............................................................10

b.

La découverte du chalet au XVIIIème siècle et la naissance d’un stéréotype............11

c.

L’industrialisation et la démocratisation des chalets ...............................................14

d.

Similitudes et diversité de l’habitat en montagne ....................................................15

2.

Caractéristiques architecturales et constructives des chalets traditionnels.................20 a.

Implantation............................................................................................................20

b.

Structure ................................................................................................................21

c.

La toiture ................................................................................................................23

d.

Morphologie, fonctions et dispositif spatial .............................................................25

e.

Ambiances .............................................................................................................28

f.

Le bois ...................................................................................................................29

g.

La pierre .................................................................................................................29

3.

Peut-on encore parler de chalets aujourd’hui ? ..........................................................30 a.

Significations actuelles du mot « chalet » ...............................................................30

b.

L’architecture de « chalets » aujourd’hui ................................................................31

...........................................................................................................................................33 2 L’HABITAT INDIVIDUEL CONTEMPORAIN EN MONTAGNE .............................................33 1.

Présentation du corpus et méthodologie ....................................................................34 a.

Constitution du corpus............................................................................................34

b.

Contenu du corpus .................................................................................................36

c.

Descripteurs du corpus ..........................................................................................44

2.

Analyse du corpus et premières conclusions .............................................................46 a.

Situation .................................................................................................................46

b.

Conception et régionalisme ....................................................................................49

c.

Informations complémentaires sur le projet ............................................................50

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

120


d.

Forme.....................................................................................................................51

e.

Organisation spatiale..............................................................................................54

f.

Energie...................................................................................................................57

g.

Matériaux ...............................................................................................................57

h.

Toiture ....................................................................................................................61

i.

Ouvertures .............................................................................................................64

j.

Ambiances intérieures ............................................................................................66

k.

Décor et ornementation ..........................................................................................68

l.

Type de structure ...................................................................................................70

m.

Régionalisme ......................................................................................................70

...........................................................................................................................................74 3 L’HABITAT CONTEMPORAIN, ENTRE TRADITION ET REGIONALISME CRITIQUE ........74 1.

Caractéristiques de l’architecture contemporaine .......................................................75 a.

Corrélations des variables ......................................................................................75

b.

Arbres de classification et de régression ................................................................77

c.

Classification ascendante hiérarchique et constitution de familles ..........................79

2.

3.

Modèles illustrant la production actuelle.....................................................................83 a.

Première famille .....................................................................................................83

b.

Deuxième famille ....................................................................................................84

c.

Troisième famille ....................................................................................................86

d.

Quatrième famille ...................................................................................................87 Filiation et régionalisme critique .................................................................................89

CONCLUSION .....................................................................................................................91 TABLE DES CITATIONS ......................................................................................................94 ANNEXES ............................................................................................................................96 BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................113 TABLE DES FIGURES .......................................................................................................115 TABLE DES MATIERES ....................................................................................................120 RESUME ............................................................................................................................122

L’architecture contemporaine de l’habitat en montagne

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