La petite ceinture de paris, redécouverte d'une ligne par ses ponctuations

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L A P E T I T E C E I N T U R E D E PA R I S

REDECOUVERTE D’UNE LIGNE PAR SES PONCTUATIONS

AURELIEN CHATELOT sous la direction de ALEXANDRE SCHREPFER et JACQUES SAUTEREAU



Remerciements aux membres de mon jury Alexandre Schrepfer Jacques Sautereau Marina Wainer Malte Mathias Martin Pierre Chastel et Hugo Reich pour le suivi qu’ils ont manifesté durant le développement de ce mémoire.

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INTRODUCTION

Depuis maintenant 160 ans la petite ceinture fait partie du paysage Parisien. Parfois ouverte, souterraine ou encore aérienne cette voie ferrée est observable sur l’ensemble du pourtour parisien. Conçue comme une strate à part qui évolue sur un plan différent que celui de la ville. Elle nous confronte dans des lieux parfois inattendus et semble prendre un malin plaisir à être inaccessible. C’est par fragments qu’elle s’offre à nous, grâce à un éclaircissement du tissu urbain ou encore par des accidents résultant de la collision du bâti et de la ceinture. Les lieux où elle se dévoile sont des interfaces entre Paris et un espace livré à luimême. La ceinture est auréolée d’un certain mystère qui est amplifié par son accessibilité compliquée et son état

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d’abandon. Les parisiens connaissent mal son existence mais dans une certaine mesure arrivent à se l’approprier. Escapades hors des limites, installations éphémères, expérimentations d’artistes et de cinéastes, refuges pour sans-abris. Les exemples d’accaparation ne manquent pas. Toutes ces interventions spontanées sont observables au-delà des secteurs ouverts par la mairie. Ce qui témoigne de l’intérêt certain que suscite la ceinture. Site emblématique parfois comparé à un monument, elle échappe cependant à l’effet mise en vitrine qui fige le centre-parisien. Sa simple présence stimule des activités variés, il est donc naturel de se demander quel serait son potentiel avec des interventions ciblées et étudiées.


Son emplacement, sa taille conséquente et sa popularité certaine en font un outil possible pour étendre les champs d’activités et d’intérêts de Paris au-delà du centre historique. Ce centre-parisien qui constitue un cœur d’intérêts et d’activités dont les possibilités d’évolution sont aujourd’hui limités. Et qui à défaut de savoir/pouvoir se renouveler doit apprendre à s’étendre. Ce potentiel inexploité est déjà perçut par un certain nombre de protagonistes, et des enjeux variés balayant les champs du social du politique et de l’économie sont soulevés. C’est donc un nœud complexe de problèmes et d’intérêts qui gravitent autour de la petite ceinture. Plutôt que de spéculer sur un avenir incertain et une typologie urbaine atypique, pourquoi ne pas expérimenter, observer, apprendre et ensuite décider d’un avenir pour ce site?

«Dans un milieu saturé d’enjeux, ou les concertations n’amènent aucune solution, une expérience urbaine peut-elle préciser l’avenir incertain de la petite ceinture? Découverte, Observation Expérimentation»

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SOMMAIRE

Un Morceau d’histoire

P.6-7

PREMIERE APPROCHE A-La ceinture et la ville. B-Rapport au sol. C-Un territoire privé D-Une multitude de passages E-Des micros projets

P.8-11 P.12-15 P.16-17 P.18-21 P.22-25

PREMIERS PAS

A-Franchir la limite. B-A la découverte d’un linéaire. C-La banalité du site. D-Un reflet social du site.

PREMIERE ACCROCHE A-Sites particuliers. B-Les promenades. C-Des enjeux politiques. D- Des sites autosuffisants E-Conclusion. INTENTIONS

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A-Des ponctuations qui révèlent un linéaire. B-Déterminer des sites. C-Secteurs d’intervention. D-Un mot sur le site. E- Certaines contraintes. F-Expériences formelles.

P.26-27 P.28-31 P.32-34 P.36-37

P.38-43 P.44-47 P.48-49 P.50-52 P.54-55

P.56-59 P.60-61 P.62-68 P.66-67 P.68-69 P.70-75

UN PAS PLUS LOIN A-Un site complexe. B-Une limite stratifiée. C-Des enjeux plus larges. D-Des intérêts régionnaux. E-Un espace saturé.

P.76-77 P.78-79 P.80-81 P.82-83 P.84-87

CONCLUSION

P.88-89

ANNEXES

P.90-97

REFERENCES

P.98-111



Un morceau d’histoire

Les origines de la ceinture sont économiques et industrielles. Au XIXe siècle, à mesure que les déplacements sur le territoire se démocratisent, les réseaux de chemins de fer deviennent de plus en plus inadaptés. Sept réseaux existent à l’époque, tous indépendants les uns des autres. Ils se partagent le territoire et un point d’origine commun, Paris. La capitale est donc dès les années 1840 la clé de voute des déplacements sur le territoire. Aller d’un point A à un point B nécessite de faire escale à Paris. De récupérer un autre train, géré par une autre compagnie, à un autre emplacement dans la capitale qui devient par la même occasion, un sac de nœuds. C’est également à cette époque (entre 1837 et 1849) que furent édifiés les Sept grandes gares Parisienne qui sont (dans l’ordre de construction): La gare Saint-Lazare - la gare d’Austerlitz - la gare Montparnasse - La gare du Nord - La gare de l’Est - la gare de Lyon et la Gare d’Orsay. Le manque de relation et de cohérence entre les différents réseaux se fit rapidement sentir. C’est à la fin des années 1840, en réaction à cette confusion qu’est née

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l’idée de la petite ceinture. Une voie de chemin de fer circulaire qui reliera les grandes gares de Paris et unifiera pour la première fois les réseaux de chemins de fer français. Cette entreprise débuta en 1852 et fût atteinte en 1862. Utilisée principalement pour le transport de fret à son ouverture, elle s’ouvrit rapidement au public et fût en ce sens le précurseur du métro (qui ouvrit ses portes en 1900). Son importance pour le réseau national justifiait qu’elle soit bâtie hors-laville. Les risques de nuisances pour son fonctionnement étaient ainsi contrôlés. L’impression que la ceinture a tracé son chemin dans la masse de la ville est donc partiellement vrais. Aujourd’hui la ceinture est globalement abandonnée, et ne sert plus que de promenades, de terrain d’expérimentation pour les trains ou de support pour interventions éphémères d’artistes. Le tramway, le métro et le boulevard périphérique ont repris le tracé de la ceinture jouent un rôle relativement similaire au sien à son ouverture, ceci explique notamment l’inutilité de la ceinture pour le transport et par la même occasion sa mise hors réseau.


Devenue inutile la petite ceinture est finalement abandonnée, mais une telle infrastructure laissée à l’abandon représente une contrainte. Il s’agit d’une bande morte, au sens premier du terme. Ce qui soulève des questions foncières économiques et sociales. Aussi mince soit-elle, il s’agit d’une surface conséquente qui n’est pas construite, et ce dans une ville qui réclame de l’espace. Des raisons profondes justifient nécessairement cette stagnation. Comprendre ces raisons et les enjeux liés à un tel site seront des impératifs dans notre perspective de projet. Le premier outil dans cette démarche de compréhension sera l’exploration qui mènera à des constatations et remises en question. Soutenu par une recherche et une documentation complète ces constatations aboutiront sur une analyse et un questionnement sensible mais néanmoins argumenté du sujet.

Ouverture de la tranchée d’Arceuil (Parc Montsouri) 1867- Gravure. Source: Archives de Paris.

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PREMIERE APPROCHE 8

A-LA PETITE CEINTURE ET LA VILLE.

Commençons par contextualiser le sujet. Ou peut-on trouver la petite ceinture? La ceinture marque le pourtour Parisien sur la quasi-totalité de de sa longueur, soit environ 32 Km de voie ferrée. Pour la situer avec des infrastructures connues et toujours en usages, la petite ceinture suit, globalement, le tracé du Boulevard périphérique et du Boulevard des Maréchaux. Ou devrions nous dire l’inverse, Ceux-ci suivent le tracé de la petite ceinture. Imaginez-vous au niveau du boulevard périphérique, il vous faudra marcher en direction des Boulevards des maréchaux sur environs 400 mètres pour espérer croiser et apercevoir la petite ceinture. (Il s’agit d’une moyenne).

Maintenant que le sujet est contextualisé, commençons notre approche et notre découverte de l’endroit. Je ne vais pas entamer mon propos comme un habitué de la petite ceinture mais à l’inverse comme une âme curieuse qui découvre peu à peu le site. Nous commencerons par parler de la perception de ce site depuis Paris pour ensuite progressivement pénétrer le milieu que constitue la petite ceinture. Cette découverte progressive se fera grâce aux impressions et réactions que j’ai moi-même éprouvés en explorant la petite ceinture. A ces ressentis et réaction je croiserais les données et informations tirés de mes recherches. Ces croisements viendront appuyer, confirmer ou infirmer les réflexions issues du parcours.


Passage de la petite ceinture sur le pourtour Parisien.

N

Echelle: N/A Source: Cartotheque de L’APUR et «www.open data.paris».

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PREMIERE APPROCHE

Les manifestations les plus évidentes de la ceinture se situent dans le berceau de la vie urbaine, les rues. Que ce soit par un prolongement des voies de circulations ou par un croisement avec celles-ci, la ceinture ponctue régulièrement les rues de Paris d’une apparition. Par le linéaire froid et métallique d’un viaduc qui accroche notre regard et dessine l’horizon. Par la massivité intimidante d’un remblai, qui dévie notre parcours au détour d’une rue. Ou encore par l’élégance tranquille d’une arche qui rythme notre progression dans la rue. La petite ceinture sait nous imposer des moments de partage variés et inattendus. Des instants parfois difficiles à prolonger. Car si l’envie nous prend de suivre ces manifestations nous nous retrouvons bien vite confronté à la réalité du bâtis. Réalité que la ceinture semble ignorée car le tissus urbain s’ouvre pour elle dans des tableaux parfois improbables mais d’autant plus stimulants. Ces instants sont pourtant suffisants pour piquer la curiosité et éveiller le désir.

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Le désir de nouvelles rencontres et d’identifier les usages de cet étrange rail. C’est une notion importante qui est soulevée ici, l’envie. Dans son attitude hautaine la petite ceinture éveille naturellement la curiosité grâce aux incertitudes qu’elle suscite. Que se passe t’il la haut? Comment fait-on pour y accéder? Pourquoi de tels morceaux d’infrastructures sans usages apparents? La curiosité et le désir sont des outils puissants pour briser la monotonie d’une journée et pour vous faire dévier de votre parcours. L’inattendu et le spontané sont, des composantes nécessaire à toute pensée urbaine. Elles suscitent donc par essence des problèmes aux urbanistes et architectes dont le travail est de planifier. Ces échos d’infrastructures sans usages et visibles dans tout Paris, sont le manifeste de cette pensée. Inutiles et problématiques mais qui échappe aux codes de la ville fonctionnelle à laquelle nous sommes confrontés tous les jours.


1 Petite ceinture sur l’Avenue de St-MandÊ - XIIe Arrondissement. 2 Petite ceinture rue de Rottembourg - XIIe Arrondissement.

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PREMIERE APPROCHE 12

B-RAPPORT AU SOL

Accéder à la petite ceinture n’est pas évident pour qui ne sait pas où aller. Cela est dû à son rapport particulier avec le sol de Paris. Jamais sur le même pied d’égalité. Il est possible de suivre les manifestations successives de la petite ceinture sur de longues distances sans pour autant trouver moyen d’y accéder. Le voyageur est ainsi confronté à des viaducs, des remblais, parfois même des tranchées. Chacune de ces typologies rend difficile et parfois dangereux l’accès simple à la ceinture. C’est que, pour des raisons pratiques, l’ensemble de la ceinture a été construit sur un plan différent de la ville. Les rapports entre la ville et la petite ceinture sont donc principalement visuels et sonore. Les échanges physiques sont limités et surtout contrôlés grâce à des accès bien définis.

Le contact premier de la ville et de la ceinture se fait grâce au sol et est fonction de la topographie Parisienne. La ceinture sur sa longueur doit présenter une pente minimum. Pour obtenir cette pente le support de l’infrastructure s’adapte à la topographie du milieu traversé. Cinq déclinaisons structurelles permettent de répondre à ces contraintes. Quasiment toute inaccessibles par la marche ces déclinaisons influent différemment sur les abords de la ceinture. Une seule déclinaison présente un accès facile, il s’agit des rares endroits ou la ceinture est à niveau avec le sol de Paris. Mais dans un souci de sécurité et de légalité ces espaces sont clôturés. Des seuils et une différentiation en Paris et le territoire de la ceinture sont donc créés là où ils n’existent pas à l’origine.


REMBLAIS-12Km

Talus fait de terre ou de pierre ils sont destinés à surélevés la petite ceinture jusqu’a une hauteur maximum de 4 mètres.

TRANCHEE-1 0 . 7 K m

Quand la profondeur nécessaire ne permet pas un recouvrement. Ce sont des murs en pierre taillés qui soutiennent les talus.

T U N N E L - 11 . 2 K m

Quand la topographie de paris impose la mise en place de tunnels. Certains ne sont pas d’origine, les travaux actuels couvrent parfois des tranchées existante.

V I A D U C - 2.5Km

Quand le remblais n’offre pas une altitude suffisante, ou qu’il faut traverser une voie existante. La solution la moins fréquente mais la plus élégante.

A NIVEAU-6.5Km

Quand aucune mise à niveau n’est nécessaire. Principalement aux endroits ou la ceinture rejoint le réseau férré existant.

Ces chiffres proviennent du site:

http://opendata. paris.fr/ Le total est au dela de la longueur linéaire admise pour la ceinture. Je pense que les voies qui pénètrent dans paris, comme la coulée verte ont été comprises dans le total.

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1 Amorce du viaduc de l’Argonne - XIXem arrondissement. 2 Petite ceinture Avenue Dausmesnil - XIIem arrondissement.

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3 Petite ceinture rue de la Voute - XIIem arrondissement.

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PREMIERE APPROCHE 16

C-UN TERRITOIRE PRIVE.

La sécurisation d’un site privé et à rôle industriel n’a en soit rien de choquant. L’ensemble du territoire de la petite ceinture n’appartient ni à la mairie ni à la SNCF mais au réseau ferré de France, la RFF. La nuance est légère mais dans un souci de simplicité tout le réseau technique (voies, quais, aiguillage etc..) et le réseau administratif ont été séparés. C’est donc par la volonté et l’action de la RFF que l’accès à la petite ceinture est interdit. Mais pas seulement, la compagnie s’occupe de l’entretien des lieux. C’est aussi elle qui est décisionnaire concernant l’avenir du site. Si un projet doit voir le jour il sera ratifié par la RFF. Ce qui en fait l’acteur N°1 pour l’avenir de la petite ceinture. Consciente de la richesse et du potentiel de ce bien, la petite ceinture est conservée dans cet état stagnant en prévision d’éventuels usages à venir. C’est de cet état latent que sont nés les problématiques et désaccords qui sont aujourd’hui liés à la ceinture. La RFF tient à garder sous la main cette infrastructure exceptionnelle, en état et toujours fonctionnelle.

Le fait est qu’aucune utilisation concrète ne se met en place depuis des décennies. D’autres intéressés tentent donc d’exploiter ce potentiel en sommeil. Sous les demandes de plus en plus pressantes des mouvements sont engagés et de nouveaux acteurs entrent en jeux. Bien que lent à mettre en marche des processus d’études et de requalification ont été lancés. Les effets de ces projets sont déjà perceptibles à certains endroits. La mise en place de tel processus est louable, c’est la ténacité d’une institution à conserver un tel patrimoine pour un usage quasi inexistant qui l’est moins. Si l’avenir ferroviaire de la petite ceinture était avérer que pourrions-nous y redire? Mais à l’heure actuelle rien ne semble moins sûr.

1- Depuis le 1er Janvier 2015 RFF et SNCF sont de nouveau liés. Il est cependant trop tôt pour constater des changements dans le fonctionnement de l’institution.


Les activitĂŠs de la RFF sur la petite ceinture. -entretien. -expĂŠrimentation. -sublimation. Source: http://www.rff.fr, auteur inconnu.

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PREMIERE APPROCHE

D-UNE MULTITUDE DE PASSAGES

Pénétrer sur la petite ceinture est illégal, même si dans les faits l’acte semble toléré. Je dis semble-t-il car je n’ai pas eu l’occasion de mettre à l’épreuve cette tolérance. Les entrées officielles que sont les anciennes gares n’étant plus viables ce sont des accès officieux qui se sont mis en place. Cependant le rituel de passage nécessaire pour accéder à la ceinture rend l’acte d’infraction indiscutable. Ce sont des micros passages qu’il faut emprunter pour découvrir le territoire de la ceinture. Nous parlons bien de passage et non de seuil ou de porte d’entrée. Ces deux dernières notions impliquerais un signal une trace du passage de la rue à la ceinture. Ce qui n’est pas le cas des accès en fonction. Ces entrées bien qu’officieuses sont répertoriées, une simple recherche sur le web vous permettra d’en trouver quelques une. Pour les autres...c’est la pratique du site qui vous permettra de les découvrir. Si des lieux de la ceinture génèrent spontanément des échanges, ce sont les points d’entrés. C’est là que les chances de croiser un autre usager sont les plus élevés, ce qui en fait, après internet,

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les meilleurs endroits pour se renseigner sur le site. Ces points ne sont pas fixes et définitifs, ils fluctuent. Un exemple pendant que je me baladais le long d’un tronçon presque à niveau avec la ville. Un passant cherchait à accéder à la petite ceinture. Une riveraine le voyant en difficultés s’approche et lui dit «jeune homme, passez par le numéro 8, ce sera beaucoup plus simple pour vous et vous n’abimerez pas cette clôture.» Cela témoigne de l’existence d’une petite communauté d’habitués, qui quel que soit leurs intentions vis à vis du site partagent et relais les informations de bases pour circuler tranquillement sur la ceinture. L’usage de ces passages officieux soulève une question, pourquoi les points d’accès originaux, les gares, ne servent plus d’accès à ce site ?


Accès à la petite ceinture au 8 Vilas du Bel-Air,XIIe Arrondissement.

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PREMIERE APPROCHE 20

Les anciennes entrées officielles ne sont plus et ne peuvent plus être utilisés.

maintenant trop parsemées et discontinue pour remplir cet office.

Ces anciens accès sont évidemment les gares. Réparties de manières régulières sur toute la longueur du parcours, leur implantation à suivie une certaine stratégie. Leur usage voulait qu’elles soient des points d’accès facile et surtout identifiable depuis la rue. Ce sont des signaux signalant la ceinture dans la ville.

De plus contrairement à la petite ceinture la ville à beaucoup évoluée. Certaines gares qui donnaient sur rue à leur ouverture se retrouvent maintenant enclavé dans un îlot ou dans une situation bien moins évidente avec la rue.

Ce n’est cependant plus le cas, trente-cinq gares jalonnèrent le linéaire de la petite ceinture. Dix-sept d’entre elles n’existent plus et seulement cinq sont encore en service. Les douze gares restantes sont désaffectées et ouvertes à la réhabilitation. Ces gares par leur régularité et un traitement de façade similaire jouaient un rôle de de signal et offraient une cohérence visuelle aux manifestations de la ceinture dans la ville. Elles sont

Ces différentes raisons expliquent l’existence de nouveaux points d’accès et l’inutilité des anciennes gares concernant les accès actuels sur le site. La pertinence de ces anciens emplacements pourrait être confirmée si des passages actuels prennent place aux mêmes endroits. Des exemples de réhabilitation de ces gares existent, bien qu’ils ne présentent aucune intention vis à vis de la petite ceinture


1 Relation de la rue et la gare. 2 Relation de la gare Ă la petite ceinture. 21


PREMIERE APPROCHE

E-DES MICROS PROJETS

L’exemple le plus connu de gare réhabilité est la Recyclerie. Située dans l’ancienne gare d’Ornano dans le XVIIIe arrondissement, elle propose des échanges de services entre personnes. Un service contre un service, du jardinage à la réparation d’un poste radio en passant par la couture et la peinture. Les activités proposées sont largement variés. Un tel projet présente certains avantages, la composante sociale et communautaire de la Recyclerie est indéniable. Tenue par une association l’implication de tous est nécessaire au bon fonctionnement du lieu. Et quoi de mieux pour démarrer une rencontre du bon pied qu’un échange de service? Si l’endroit marche il peut devenir un réel ciment social pour le voisinage. Malgré tout le coté social est entaché par l’aspect financier, l’ensemble reposant sur la base du bénévolat, les moindres services payants

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(nourriture et boisson) deviennent vite hors de prix. Ce genre de détails peut fortement compenser l’enthousiasme généré par le collectif et nuire au concept. Cet endroit nous démontre que les riverains sont prêts à proposer des activités et à jouer un rôle dans la vie de quartier. Des endroits facilement identifiables comme la Recyclerie encouragent ces initiatives. La dimension associative est moins intimidante que les sites officiels tels que les mairies et salles des fêtes. Visiter la Recyclerie nous fait réaliser le rôle d’interface que jouaient les gares entre Paris et la petite ceinture. Les perspectives sur la ceinture que nous offre la Recyclerie rende cela très clair. Il ne s’agit cependant que d’une perspective. L’accès aux quais est possible, mais il n’y a aucun moyen d’arriver jusqu’aux rails.


La recyclerie. Source: http://www.larecyclerie.com. Un atelier pour emprunter des outils ou faire réparer son mixeur, un jardin pour apprendre à entretenir sont géranium ou cueillir et écoper ses haricots. Ce sont des services simples qui sont proposés à la recyclerie. C’est probablement cette simplicité et son dynamisme qui font son succès, car elle se propose également d’accueillir des évènements proposés par les riverains, et en organise aussi de son côté. Le coté maison de quartier et relation de voisinage séduit.

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PREMIERE APPROCHE

Il existe certainement d’autres manières d’appréhender les rapports de la petite ceinture à la ville. J’ai choisi cette approche pour les raisons suivantes. Des dizaines d’études existent déjà sur la petite ceinture. La masse d’information et de documents existants permettent d’obtenir toutes les données nécessaires sur le site. Plutôt que de faire une redite de travaux effectués avec plus de moyens, de temps et d’expérience, j’ai préféré analyser les différentes étapes de ma découverte de la petite ceinture. Dans la peau d’un piéton lambda, comment puis-je percevoir cette infrastructure bien trop grande pour être appréhender dans son ensemble? La réponse est l’exploration, comprendre l’échelle macroscopique du site. Comment les différents éléments qui composent cette infrastructure interagissent entre eux. Comprendre que la répétition et l’application de logiques structurelle génèrent une ambiance et une identité visuelle à l’ensemble. C’est l’ensemble de

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ces petites règles perceptibles à l’échelle humaine et non urbaine qui caractérisent le territoire de la petite ceinture. Le but de cet avant-propos est de démontrer qu’il est primordial de conserver un aller-retour entre des points de vues intérieurs et extérieurs au site. Sans ces allers retours il n’y a pas de compréhension claire du site possible. Il n’existe actuellement pas d’intermédiaire entre la ville et la ceinture, nous somme dessus ou nous ne le sommes pas. Et chacun de ces points de vue nous montre des choses différentes et complémentaire. La rue nous pose des questions, nous intrigue et parfois nous provoque. Tandis qu’une fois dessus la situation s’inverse, c’est nous qui percevons la face cachées de la ville. Nous nous éloignons de l’espace codifié qu’est la rue pour entrer dans un espace spontané. Une anomalie dans la hiérarchie de la ville qui nous offre un point de vue neuf sur celle-ci.



P R E M I E R S PA S

A-FRANCHIR LA LIMITE

Il m’a fallu sélectionner mon premier point d’entrée parmi les trois relevés grâce à internet. Et aussi une orientation pour circuler sur la ceinture. J’ai commencé par le nord de Paris car c’est une partie de la ville que je ne connais pas bien. Comme dit précédemment les passages d’entrés sont officieux. L’entrée de l’avenue de Flandre a le désavantage de donner sur l’avenue. N’ayant pas le courage de faire la grille en plein milieu de l’avenue c’est une phase d’exploration qui s’engage. Direction le nord! Ces escapades donnent l’occasion de confronter les données récoltés et le réel. J’ai effectivement pu accéder la ceinture par le Nord, je n’aurais pas du pouvoir. C’est par un chantier que j’ai découvert mon sésame pour la ceinture. Un chantier qui démantelait une portion de la dite ceinture.

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A la place d’un remblai de quatre mètres je me suis retrouvé sur une rampe qui m’a offert accès à la fameuse gare du pont de Flandre. C’est ce genre de parcours inattendus qui donnent tout son charme au site. Le coté illégal également, même si le risque n’est pas réel, il faut franchir le «mur». Un frisson qui ne disparait pas complètement avec l’habitude et qui est entretenu par l’évident abandon du site. C’est à une exploration que nous allons nous livrer, à la découverte d’un lieu inconnu. Le parcours commence dans le Nord de Paris prêt de la Station de métro Corentin Cariou sur L’avenue Jean Jaurès. Il finira au parc Montsouris, l’ensemble du cheminement ne sera pas décrit, mais ponctué de commentaires et descriptions des endroits qui m’ont marqués ou fait réagir


1 Photo de T.Jorion. ÂŤThe forgotten lineÂť, 2009. 2 Photo personnelle. 2014.

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P R E M I E R S PA S

B-A LA DECOUVERTE D’UN LINEAIRE

Dison le, la petite ceinture est un endroit répétitif, linéaire, dont qui pourrait vite devenir banal. Un silence étonnant règne sur le lieu, même à l’approche des rues ou lors d’un croisement avec celle-ci, c’est un écho lointain de la ville qui nous arrive. Nous ne sommes pourtant qu’à quelques mètres de celle-ci. Cela en est presque dérangeant, la ville n’est jamais aussi silencieuse. Ce silence quasi religieux nous renvoi à nous même, le bruit de nos pas parait assourdissant, aucun mouvement ne passe inaperçu, le parterre de graviers s’en assure. Vous pourriez marcher sur les traverses en bois pour être plus discret, moins dérangeant. Malheureusement l’écartement n’est pas adapté le moins du monde à une foulée adulte. Il va falloir assumer notre intrusion et s’annoncer.

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Nous suivons les rails et les décors se succèdent, colorés, gris, petit, grands, beau, moche, ouvert, fermé, en un mot varié. La ceinture elle reste fidèle à elle-même, quel que soit sa topographie les gardes corps métalliques ou les murets de pierres se succèdent de la même manière. La nature elle aussi est présente, abondante parfois même. Elle borde et rythme le parcours d’arbustes, de bruyère et de fleurs en tout genre que je ne nommerais pas ici. Le silence lui est toujours là. La ceinture est un lieu intriguant inhabituel avec une identité forte mais répétitive. Sans sa relation si particulière à Paris elle ne possèderait pas le même charme et ne susciterait pas l’intérêt qu’elle présente aujourd’hui.



P R E M I E R S PA S

Le mot identité est à prendre avec des pincettes, cependant n’est-il pas adapté pour un site qui s’identifie au premier coup d’œil ? La petite ceinture est une immense infrastructure qui se démarque fortement par sa patte industrielle. Briques, pierres, aciers. Les matériaux la constituant sont bien connus, mais de moins en moins utilisés. Une végétation parfois envahissante est également présente. Celle-ci est propre au site et est une conséquence de l’abandon des lieux. C’est avec une certaine surprise que j’ai découvert la présence de variétés de plantes introuvables ailleurs dans la région. Ce mélange entre l’industrie et la nature se marie étonnement bien et créer à certains endroit une sensation de sérénité inattendue.

Nous n’échappons pas à l’impression de parcourir une ruine. Et arpenter la ceinture revient à découvrir un espace hors du temps qui est resté figé à une époque dépassée. Les ruines fascinent que l’on soit grand ou petit, il se dégage des ruines une sensation d’harmonie. La nature est venue ajouter sa touche à l’œuvre humaine. Poète inégalé tout est immédiatement à sa place, rien ne manque et rien n’est superflu. C’est dans sa franchise que la ruine nous touche, elle n’use pas des artifices de l’architecte, elle les met à bas. La nature à compris depuis bien longtemps qu’un projet fini ne stimule pas l’esprit de la même manière qu’une feuille blanche.

« L’esquisse ne nous attache peutêtre que parce qu’étant indéterminée, elle laisse plus de liberté à notre imagination, qui y voit tout ce qui lui plait. » Diderot.

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Intervenir sur la ceinture nécessitera la finesse nécessaire pour ne pas figé l’ensemble. Identifier ce qui fascine pour conserver l’attrait du site. Un lexique visuel se dégage de ce territoire et lui donne sa cohérence. Au-delà des mots ce lexique justifie qu’il s’agit bien d’un lieu à part et entière. Le parcours est nécessaire pour percevoir ce lexique et l’identifier. Le livre de N.Chaudeur «le promeneur de la petite ceinture» peutêtre cité comme ouvrage de référence pour la sincérité et l’authenticité qui s’en dégage. De ses propre mots il a entreprit cela comme un voyage, ce qui témoigne de la rupture entre la ville et la ceinture et de la sensation d’un ailleurs lorsque l’on évoque ce lieu.

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P R E M I E R S PA S 32

C-LA BANALITE DU SITE

C’est le point de vue, ou le non point de vue, en bref le rapport visuel et sonore qu’offre la ceinture sur la ville qui fait son intérêt. Qui génère sont ambiance et influe sur le ressenti. Que ce soit par la cime des arbres que l’on aperçoit lord de notre progression dans une tranchée. Le défilement de fenêtres d’un immeuble qui est en vis à vis avec la ceinture ou une vue plongeante sur l’activité de la rue qui nous accompagne. La succession d’ambiance est la résultante de la manière qu’a eue la ceinture de passer dans la ville. Ou à l’inverse la manière qu’a eu la ville de se développer autour de la ceinture.

C’est à mon sens, la vraie richesse du site. La ceinture est une infrastructure remarquable et se suffit parfois à elle-même, cependant dans son immensité et sa longueur totale elle ne pourrait que paraitre redondante à l’échelle humaine. Si les points de vue de la ceinture depuis la ville forment des clichés qui dynamisent la ville, la réciproque est aussi vraie. C’est la succession de tableaux qui illustrent la relation ville/ ceinture qui offre une variété si riche au parcours.


Un site linĂŠaire. Source: Photos personnelles.

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P R E M I E R S PA S

D-UN REFLET SOCIAL DES QUARTIERS?

La petite ceinture traverse la moitié des arrondissements de Paris. Les quartiers les plus riches comme les plus pauvres sont concernés. La succession d’ambiances et de ressentis visuels est donc évidente. Quel que soit le quartier dans lequel la petite ceinture passe un promeneur en croisera d’autres. L’endroit n’abonde pas souvent mais n’est jamais complétement vide non plus. Comme l’anecdote la décrit précédemment des contacts avec les riverains sont parfois possibles. Il est donc légitime de se demander si les ambiances et les activités effectuées sur la petite ceinture sont des reflets sociaux des quartiers traversés? Je n’ai ni passé assez de temps sur la petite ceinture ni chercher à effectuer une enquête concernant la question. Je vais y répondre par les expériences que j’y ai vécues lors de mes brefs passages. Oui! Je pense que les atmosphères que dégage la petite ceinture sont en partie liées aux ambiances sociales des quartiers qu’elle traverse.

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Je vais me baser sur l’exemple le plus extrême lors d’une ballade dans le XIXe Ar. Alors que je voulais immortaliser une perspective sur le parc de la villette, appuyé sur un garde-corps surplombant une rue. Ma famille s’est fait insulté sur trois générations par deux personnes qui ont pris la peine d’arrêter leur voiture pour me couvrir d’insultes. Cette réaction m’a surprise, je ne m’y attendait pas et n’ai pas réagis dans l’instant. Une rencontre quelques minutes plus tard m’as permis de comprendre cette réaction. Dans le XIXe (et peutêtre d’autres quartiers) les tunnels et les restes d’infrastructures présentes sur la ceinture servent à cacher «des trucs» (citation) qu’il ne vaut mieux pas chercher à déplacer ou voler. La chose est implicite pour tout le monde, sauf pour les dealers eux même, ironiquement. Cette tentions et cette méfiance n’est clairement pas présente partout et l’on croise généralement plus de flâneurs que de dealers.

Petite ceinture sous le parc des Buttes-Chaumonts: Paris XIX Ar.



PREMIERE ACCROCHE

Je soulignais la présence d’endroits sur la ceinture qui se suffisent à eux même. D’endroit qui brisent physiquement ou symboliquement la linéarité et la régularité de la petite ceinture. Il existe une multitude de ces sites remarquables sur le linéaire que représente la petite ceinture. Il n’est pas question de relever et de décrire l’ensemble de ces sites, mais plutôt d’illustrer par quelques exemples quelle est la teneur de ces lieux qui se suffisent à eux-mêmes. Le premier de ces exemples se situe au pied des buttes-Chaumont. Depuis la petite ceinture c’est un site très lisible, Il y a un début et une fin signalée par deux tunnels. Des voies de circulations passent au-dessus des rails et sont soutenues par des structures massives en acier et en béton.

La sonorité accentue ce sentiment, le son est lointain et reste légèrement piégé dans les interstices de l’infrastructure, le rendant ainsi difficile à identifier. Le sol n’est pas en reste, la ceinture n’est plus une ligne, elle présente un élargissement qui met en scène les jeux de lumières offerts par les hublots. La canopée massive des voies de circulation associée à la sonorité et le recul provoqué par les hublots provoque un sentiment de sérénité. Cet endroit nous invite à faire une pause pour prendre conscience de l’ensemble du site et pas seulement d’un panorama cadré par du bâtis. Il n’est pas encore question de déterminer une approche constructive ou formelle d’un projet, mais relever des points remarquables sur un linéaire banal est la première approche par laquelle je vais préciser le sujet.

La ville est alors perçue à travers des hublots dessinés par la massivité des structures. Ces points de vue restreints donnent un aperçu de la ville sans pour autant en révéler les activités.

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Parc des Buttes-Chaumonts: Paris XIX Ar.


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PREMIERE ACCROCHE 40

Les villas du Bel-Air, un autre site particulier et inattendu que j’ai découvert grâce à la petite ceinture. La particularité de ce site est que le linéaire n’y est pas brisé mais exacerbé.

Là où le site des buttes Chaumont se devine grâce à la particularité qu’il dégage sur le plan, ici il n’est perceptible que si l’on précise l’endroit exact ou s’exerce cette dualité.

Dans une ambiance très tranquille et bourgeoise la petite ceinture et la rue se font face dans une rivalité tranquille. Silencieusement les deux entités accumulent les différences, matérialité, ambiance, lumière etc... Il s’agit également d’une porte d’entrée connue car très facile d’accès. En effet la ceinture est à niveau avec la rue, sans la clôture mise en place une enjambée suffirait pour y accéder. La tension et la particularité de l’endroit découle directement de cette dualité.

Villas du Bel-Air: Paris XII Ar.


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PREMIERE ACCROCHE 42

Deux sites présentant deux rapports différents entre la ville et la ceinture ont déjà été présenté, continuons avec une troisième configuration. Les remblais, la petite ceinture à l’emplacement du square Charles-Péguy dans le XIIe Ar. présente de l’intérêt car il s’agit également du départ de la coulée verte de paris qui va jusqu’à la gare de Lyon. Au-delà de ça, le site, bien que vaste est presque secret. Son accès n’est pas réellement lisible depuis la rue. Et depuis ce parc le sentiment d’être dans une enclave est fort. La hauteur et la massivité du bâti qui marque le pourtour du parc agissent tel un rempart. Dans les faits la seule perspective lisible pour un ailleurs est la petite ceinture. Ce qui met en avant un paradoxe sachant que le site est interdit.

En se basant sur ces constatations le parc Charles Péguy peut-être perçu comme un prolongement de la petite ceinture et non de la rue. Ce site est également particulier car l’un des projets de la mairie s’y trouve. Un jardin scénarisé censé présenter la flore présente sur l’ensemble de la ceinture. L’essai est peut-être louable mais c’est un échec. Ni la présentation des différents types de flore ni l’entretien du jardin n’en font un endroit agréable. Les jardins et promenades sont les programmes préférés de la mairie concernant la petite ceinture. Trois portions ont déjà été aménagées, toutes avec un objectif et des moyens différents. Un seul de ces trois essais me parait être une réussite, il s’agit des jardins du ruisseau que l’on peut retrouver dans le XVIIIem Ar.

Square Charles-Peguy: XII Ar.


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PREMIERE ACCROCHE

B-LES PROMENADES.

Les difficultés pour aménager un site qui se tient volontairement et physiquement hors-la-ville sont nombreuses. Des aménagements existent néanmoins et offrent des portions de la petite ceinture au public. On peut trouver ces aménagements dans le XVIIIème arrondissement avec les jardins partagé «Du ruisseau», d’autres jardins existent dans le XVIIe et le XIIe arrondissement. Et l’on peut également trouver une promenade qui traverse le XVe et le XIVe arrondissement. Le thème de la promenade et de l’espace vert est récurent dans ces projets, et la mairie dispose de plusieurs arguments pour justifier ces choix. La ceinture constitue un écosystème florissant ou l’on retrouve tout le panel de flore des friches industrielle. Cet écosystème se densifie avec le temps et avant même de poser les enjeux du site le réflexe premier est de le protéger en accord avec la tendance écologique actuelle. Le second argument est moins tangible mais fait plus de sens, la ceinture est un lieu mystérieux qui sti

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mule l’imaginaire Parisien. Un emplacement atypique avec une aura particulière, l’envie de le faire revivre est fort compréhensible. Tout comme le risque de briser cette aura par une intervention malavisée. Le choix de projets minimalistes et discrets est donc assumé et est même un argument, le risque est ainsi mesuré. Le dernier argument sera le moins poétique. La R.F.F possède le site et ne compte pas s’en séparer dans l’immédiat. La mairie à négocier un protocole d’intervention avec la R.F.F, qui définit les limites dans lesquelles elle peut intervenir. Des projets minimalistes sont imposés, ils doivent être réversibles et autoriser le passage de wagons de manière ponctuelle. Ce protocole restreint le champ des possibles de manières drastique. Cependant le problème tend à se résoudre. Ce protocole n’étant plus valable depuis fin 2013, un autre accord a été mis en place, cet accord comprend une large étude que l’A.P.U.R (1) à réaliser et des concertations concernant l’avenir du lieu sont prévus.


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Relation entre la petite ceinture et la ville: Square Charles Péguy, 12e arrondissement.

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Source: Cartotheque de L’APUR / http://www.paris.fr. Petite ceinture: Square charles péguy: Extention du square par la petite ceinture:

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PREMIERE ACCROCHE 46

Les promenades sont des programmes populaires, qui ont une certaine pertinence dans une ville avec relativement peu d’espaces verts. Mais le processus de mise en place me laisse sceptique. Comme dit précédemment, la ceinture dégage une aura qui intrigue et séduit. La différence de niveau qui joue sur les rites de passages. L’état d’abandon qui évoque les ruines. La dégradation progressive du lieu et la nature qui occupe progressivement l’espace. L’évolution non programmée et non maitrisée de l’ensemble. Tous ces paramètres contribuent à cette perception. Si l’on souhaite intervenir sur des portions de la ceinture deux choix s’offrent donc à nous. Conserver ou briser cette aura, car chaque intervention ne peut se faire qu’au prix de concessions sur l’existant. La mairie à fait de l’entretien de cette fascination l’un de ses arguments.

Cependant la mise en forme ne sert pas du tout ce choix. Mettre en scène un paysage qui s’exprime de manière aussi forte de lui-même est le meilleur moyen d’en briser la magie. Magie qu’il est bon de conserver par petite touche mais qui en trop grande proportion revient à figer un site à un «moment» donné et donc à l’empêcher d’évoluer. La mise en place des différentes promenades proposent des mises en scènes. Une théâtralisation de ce qui existe «naturellement» sur la ceinture. A l’opposé donc de la spontanéité et de la liberté qu’offre la petite ceinture dans ses portions libres. Ces projets n’apportent pas réellement une plus-value à l’existant ni aux abords. Aucune implication ou évolution sur le long terme n’est perceptible. Ils manquent d’ambition et de prise en compte du contexte.


Projets de la mairie. Le Jardin du ruisseau: Jardin participatif encouragé par la mairie, qui n’as cependant aucun accès régulier à la petite ceinture. Le square charles Peguy: Jardin participatif dans le 12em arrondissement,.L’idée semble bonne sur le site de la mairie, cependant l’endroit est mort et à l’air passablement abandonné. La promenade du 15em arrondissement, section sécurisée et aménagée pour ballades bucollique.

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PREMIERE ACCROCHE

C-DES ENJEUX POLITIQUES

Ce manque d’ambition peut s’expliquer simplement. Ces projets soutenus par la mairie présentent souvent un enjeu plus personnel à court termes. Le dernier exemple en date est le projet d’Anne Hidalgo, appelé «projet petite ceinture». Il propose de réinvestir certains tunnels pour offrir des espaces de loisirs aux usagers. Cinémas, aquariums, expositions, jardins partagés, des activités sont enfin proposés sur le territoire même de la ceinture! Ce genre de projet fleuri aux alentours des élections municipales, mais n’est jamais réalisés. Ce ne sont jamais que des esquisses qui proposent des programmes facile et attrayant. Il ne s’agit que d’arguments politiques pour conserver sa place d’élu. Malgré la morale douteuse du procédé nous pouvons en retirer quelques informations. Si des élus usent de la

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ceinture comme d’un argument politique nous avons la une assurance supplémentaire de l’intérêt que suscite le site. Si les Parisiens ressentent de l’intérêt pour le site, des projets participatifs peuvent représenter une constituante de la réponse. Cela aurait le double avantage de faire découvrir une partie de paris méconnue et sous-exploitée tout en limitant la portée de proposition aussi pauvres que celles présentés ici. Le participatif n’est pas une solution dans la totalité d’un processus de requalification mais peut l’être sur des phases précises d’un plan plus global.


Pojet petite ceinture par Anne Hidalgo, Février 2014. Source: http://www.anne-hidalgo.net.

Des programmes autres que des promenades sont proposés, mais à aucun moment les interactions avec la ville ne sont évoqués. Ce type d’image et de proposition ne peuvent exister que dans un second temps, une fois que les point de passage ville ceinture ont été abordés. Car tout ces endroits montrent des lieux ancrés profondément sur le territoire de la ceinture.

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PREMIERE ACCROCHE 50

D-DES SITES AUTOSUFISANTS.

Un dernier « type » de site m’a marqué sur la fin de mon parcours. J’émets des doutes quant à la pertinence d’une projection à cet endroit la mais l’endroit reste néanmoins remarquable. Il s’agit des tranchés du parc Montsouris. Aux alentours du parc la petite ceinture se cache vraiment aux yeux de la ville. La tranchée est ceinturée de végétation, ce qui rend sont accès très difficile. Une fois dans la tranchée la lumière verte que dégage les murs couverts de mousse donne une nuance irréelle au moment. La régularité et la massivité des structures donnent un aspect monumental au site. Les jeux de lumières provoqués par la végétation y ajoutent une touche de sacré. Les potentiels d’interventions sont nombreux que ce soit en termes formels ou programmatique. Cependant l’impression de plénitude que dégage le site à cet endroit impose la réflexion, est-il nécessaire de réhabiliter tous ces endroits remarquables?

Est ’il nécessaire de tous les reconnecter avec la ville? Non, certains sites peuvent être assez riches pour être des destinations et se suffire à eux même. Des sites ou des culs de sacs comme les tranchées du parc Montsouris sont comme des attractions, cela vaut le déplacement. Une alternance de lieux reconnectés avec la ville et de sites faisant office de destination serait une première étape pour redécouvrir la petite ceinture et y insuffler un mouvement de base. Pour pousser la logique, si certains sites se suffisent à eux même de par leur remarquabilité, d’autres sites ne présentant pas d’intérêts au premier coup d’œil méritent peut-être une certaine attention.


1 TranchĂŠe du parc Montsouris. Par Oisin Gormally. 2 TranchĂŠe du parc Montsouris. Par Oisin Gormally. Source: https://fr.pinterest.com.

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Parc Montsouris: XIV Ar

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PREMIERE ACCROCHE 54

E-CONCLUSION

La petite ceinture est un endroit complexe, non pas dans sa forme mais dans ses rapports à la ville et aux enjeux qu’elle suscite. Beaucoup de groupes y trouvent ou y perçoivent un intérêt. Proposer une intervention implique de démêler ces intérêts pour en extirper les plus pertinents et d’effectuer des choix. Ne pas resserrer le champ de travail et de réflexion reviendrait à vouloir traiter tous les enjeux à la fois. Et donc de ne concrètement parler de rien. Il faut aussi garder en tête que la petite ceinture a déjà entamé une mutation que certains regrette. Le travail de T.Jorion illustre ce fait, il a volontairement archivé l’état de la petite ceinture en 2009 pour que sa transformation soit perceptible.

C’est une transformation lente, insidieuse et pleine d’inertie qui si nous la laissons faire pourrait amener ce site cher à beaucoup sur un chemin non désiré. Intervenir sur la petite ceinture impliquera forcément des concessions à son état actuel, elle y perdra nécessairement une partie de son charme, de son cachet. Mais cette perte se fera contre l’apport d’une nouvelle plus-value qui donnera un visage nouveau à l’ensemble. Ces concessions sont nécessaires et bénéfique, il ne faudrait pas s’enfermer dans une idéalisation du site. Ne voir que l’auréole qui gravite autour du site revient à volontairement le figer à un instant T. Ce qui serait préjudiciable pour un lieu qui sans changer fondamentalement a su générer rêve, activités et production en tout genre.


HISTOIRE

POLITIQUE

FLUX

CONTEXTE

RÊVES

CHOIX

ART

ENVIE CONSTRUCTION TRANSPORT

ECONOMIE

URBANISME

SOCIOLOGIE

PAYSAGE

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INTENTIONS

A-DES PONCTUATIONS QUI REVELENT LE LINEAIRE.

La première partie de ce mémoire à mis en évidence la présence de points forts. Des points névralgiques qui viennent se démarquer sur un linéaire monotone et secret qui se caractérise grâce à son environnement. Seul une poignée d’usagers pratiquent ce site méconnu mais fascinant, qui entame en ce moment une mutation lente et incertaine. Pour lutter contre cette mutation aux objectifs encore flous il faut donner la possibilité aux gens de découvrir et de prendre leur marques sur ce lieu. Comment? Grâce à une intervention presque paysagère. Autrefois la petite ceinture signalait sa présence et ses points d’entrés grâce aux gares. Celles-ci ne sont plus des jalons efficaces, néanmoins le principe reste pertinent. Proposer des interventions sur des points sélectionnés qui viennent signaler visuellement la présence de la petite ceinture. Des accroches visuelles qui viennent intriguer et questionner. Des curiosités qui offrent la possibilité de découvrir le territoire de la petite ceinture.

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Voici mon intention. La notion de possibilité est importante, il s’agit bien d’une porte ouverte qui invite à découvrir un linéaire méconnu. Et non une avenue qui impose une direction. Le passage sur la petite ceinture serait presque perçu comme une conséquence et non un objectif. Une idée forte ressort de cette constatation, nous sommes face à des ponctuations existantes. Parfois magnifiés et qui assurent donc leur ascendant sur le linéaire. Parfois inconnus et dissimulée et qui perdent leur attrait face au linéaire. Le but n’est pas d’estomper le linéaire mais de le révéler, dans sa simplicité et sa banalité grâce à des ponctuations. En traitant des ponctuations et non le linéaire celui-ci reste libre d’interprétation et d’usage malgré un traitement global. Une similarité dans le traitement de ces points offrira une approche et une lecture cohérente depuis la ville sans briser les singularités existante. L’identité visuelle de la ceinture serait enrichie sans être sacrifiée.


Un point.

Un linĂŠaire.

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INTENTIONS

Ces points sont actuellement soit des sites remarquables, soit des passages d’entrée sur la ceinture, les deux à la fois, ou des endroits parfaitement neutre et inconnus. Des sites à l’abandon qui jalonnent le parcours de la ceinture et peuvent devenir dynamique et attrayant grâce à une intervention. Un travail de recherche pour identifier ces sites neutre mais porteur de potentiel doit être fait. La relation du point vis à vis d’une ligne peut-être traité de mille façons. Pour envisager la meilleure approche sur chacun des futurs sites c’est la prise en compte et la problématisation du contexte qui viendra préciser la formalisation du projet. Le traitement formel de chacun de ces points peut reposer sur une démarche commune sans pour autant avoir une finalité similaire et offrir un premier niveau de cohérence aux interventions sur la petite ceinture.

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Le point et la ligne

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INTENTIONS

B-DETERMINER DES SITES.

Certaines de ces ponctualités ont été sommairement présentées. Mais je n’ai pas mentionné leur utilité sur le long terme. Chacun des lieu d’intervention constituera un point fort avec sa zone d’influence, dans laquelle les usager seront amené à découvrir la ceinture. Ainsi par une densité variable de la ponctuation une partie plus ou moins importante de la ceinture peut être révélée et mise en relation avec la ville. La question qui se pose est quelle densité d’intervention la ceinture peut-elle supportée avant d’être dénaturée? Comment intervenir vis à vis de l’état actuel de la ceinture? Doit ont la conserver en l’état ou briser l’aura mystique qui plane autour d’elle?

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Cela dépend notamment du contexte, c’est pourquoi l’un de mes prochains objectifs sera de déterminer une quantité de sites pour illustrer mes intentions et répondre à mes questionnements. Ces sites que je dois déterminer prendront en compte les remarques de la première partie du mémoire et seront tous à proximité les uns des autres. De cette manière il me sera possible de véritablement mettre en place une démarche expérimentale.


Points forts et zone d’influence.

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INTENTIONS

C-SECTEURS D’INTERVENTIONS.

Mon premier tour de découverte de la ceinture ne prenait pas assez en compte la ville. C’est pourquoi ma redécouverte de la ceinture s’est faite par la ville. De cette redécouverte découle le choix d’un secteur d’intervention. De manière grossière le fonctionnement de la petite ceinture peut-être découper tel les points cardinaux. Le secteur Nord-Ouest, la partie la plus déconstruite, traverse des quartiers aisés. La majeure partie de la ceinture, est recouverte par des promenades, parking et centres sportifs. Elle n’est donc plus à ciel ouvert, et ne propose plus les expériences d’écrites précédemment. Le secteur Sud-Ouest est le terrain de jeux des promoteurs et de la mairie de Paris. De grandes sections sont recouvertes de dalles qui supportent des projets de logements, tandis que la mairie de Paris a transformé le reste du parcours en jardin planté.

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Le secteur Sud-Est est le royaume des flâneurs. Il accueille les structures les plus élégantes et les mieux conservées. Malgré cela des travaux grignotent sont territoire par le sud. Le dernier secteur (nordest) possède de nombreuses structures à ciel ouvert, notamment un viaduc et une tranchée d’un kilomètre chacun. Ces structures ne sont pas particulièrement en bon état et peut exploitée malgré une ceinture réellement proche de la ville. C’est aussi dans ce secteur que l’on retrouve le plus d’activités spontanés liées à la ceinture. Ces raisons m’ont poussé à choisir ce secteur comme lieux d’expérimentation.


Quartiers aisés: équipements sportif et urbains. Gares réhabilités et ceinture couverte.

Quartiers aisés: Promenades plantés, Ceinture couverte par des projets de logement. Initialement ouverte

Quartiers modestes: Structures de la ceinture présente, Dynamique associative forte, Programme de démantèlement.

Quartiers modeste et aisé: Grande qualité esthétique des structure. Accès faciles et tolérés. Portions les plus pratiqués.

Secteurs et dynamiques principales de la petite ceinture sur Paris:

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INTENTIONS

Cette section Nord-Est de la ceinture peut lui-même être sectionnée en trois. Ce qui précisera la situation de l’intervention. La tranchée présente sur cette section présente deux ancienne gare réhabilitée par des associations et les fameux jardins « Du ruisseau ». La concentration d’actions associative sur cette portion de la ceinture influe sur son activité et ouvre ses portes au public de manière occasionnelle. Il n’est donc pas nécessaire de prouver que la ceinture à un avenir lié à la ville à cet endroit précis. Le dernier tiers est constitué du site des Buttes-Chaumont cité précédemment et de deux tunnels d’un kilomètre chacun. Qui passent sous des habitations et le cimetière du père Lachaise. Une intervention n’enrichirait donc pas l’expérience de la ville à cet endroit-là. Le tiers intermédiaire accueille le viaduc de l’Argonne sur environ un kilomètres, viaduc démantelé pièce par pièce par le Nord.

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Voici l’argument qui à orienter mon choix, pourquoi ne pas démontrer que cette structure propre à la ceinture est capable de soutenir des programmes enrichissant pour le quartier? De cette manière des liens ceinture/Ville peuvent être créés de façon ponctuelle. Rendant ainsi viable une structure qui est actuellement pesante pour la municipalité. Sans pour autant sacrifier le charme et l’ambiance qui plait tant aux promeneurs. Multiplier les interventions le long de ce viaduc permettra également d’éprouver la théorie de la ponctuation développé le long de ce mémoire. La démarche expérimentale sera donc complète.


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Usages principaux et proportion des sections remarquables sur la portion Nord-Est de la petite ceinture:

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INTENTIONS

D-UN MOT SUR LE SITE.

Ce viaduc est constitué d’une succession d’arches d’un diamètre de 4,5 mètres chacune. Sa largeur moyenne est de dix mètres pour une hauteur de 6 mètres. L’ensemble des arches est aujourd’hui sans usages précis. Si quelques-unes accueilles des équipements liés aux immeuble proches, la majeur partie servent d’entrepôts délabrés à des entreprises qui n’existent parfois plus aujourd’hui. Ces arches sont un outil sur lequel s’appuyer pour proposer des usages et expériences architecturales variées. Deux anciennes gares marquent ce viaduc, la gare de Flandre située à l’emplacement de la station de métro Corentin Cariou et une gare anonyme, située au croisement de la petite ceinture et de l’avenue Jean-Jaurès, qui sert aujourd’hui de squat.

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Le viaduc présente un état délabré qui ne souffrirais pas d’une remise à neuf. Il constitue également un élément exceptionnel dans le paysage Parisien qui provoque précisément le type d’expérience décrite dans les premières pages de ce mémoire.


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Dimensions moyennes du viaduc de l’Argonne:

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INTENTIONS

E-CERTAINES CONTRAINTES.

Les protocoles actuels entre la ville de Paris et la RFF ne permettent pas d’intervenir directement et durablement sur la petite ceinture. Nous pourrions ne pas prendre en compte cette contrainte pour prouver que l’avenir de la ceinture ne trouve pas dans le transport.

Les interventions ne toucheront donc pas à ce parcours. Tous les projets s’appuierons sur la structure, sous la structure, enjamberons le parcours ou se situerons à coté mais ne viendrons pas perturber directement le fonctionnement de la petite ceinture.

Ce n’est cependant pas le but de la démarche. Les traitements architecturaux prendront donc en compte les contraintes posées par les possesseurs actuels de la petite ceinture pour prouver que des interventions pérennes ne sont pas en opposition avec leurs intérêts.

Le rôle de révélateur de ces projets n’en sera qu’amplifier. Et dans l’hypothèse d’une réalisation constitueront la première étape d’une série d’interventions.

De manière générale, mentionner une intervention directe sur le parcours de la petite ceinture fait monter tous les intéresser aux créneaux. Qu’ils soient flâneurs, dealeurs, cadres de la RFF, etc...

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Au-dessus.

A coté.

Appuyer sur la structure.

Réutiliser la structure.

Possibilités d’intervention vis à vis du coeur de la petite ceinture:

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INTENTIONS

F-EXPERIENCE FORMELLE.

Un site donné provoque des sentiments, positifs neutres ou négatifs. Décrire ces sentiments, les expliquer et les mettre en relation avec la formalité du site est un moyen de découvrir plus en détails ces sites. C’est la démarche que je vais adopter. Chacun de mes sites sera étudié pour en extraire trois notions qui découlent de mon interprétation. Une notion, un sentiment peut être exprimé formellement et spatialement, l’avantage de cette démarche vient de la variété d’interprétation possible. La seconde étape de la recherche formelle consiste à proposer des déclinaisons spatiales de chacune des notions dégagées. Ces déclinaisons qui sont alors sans contexte vont subir une première confrontation avec le site.

rentrer directement dans un projet déterminé et programmé. L’aboutissement de ces expériences formelles aboutira à des volumes qui correspondent au site et qui dans l’idéal suggèrerons des usages. La fonction découle de la forme et non l’inverse. Mais comme la forme découle du site, fonction et formalisation ne seront pas nécessairement en décalage. Cette démarche se justifie par l’orientation signalétique et paysagère du projet. Un désir de curiosité est manifeste. Si l’on fixe une programmation avant même d’expérimenter la forme, le résultat sera convenu et l’objectif ne sera pas atteint. L’incertain de l’expérimentation convient mieux à l’analyse et l’image que je me suis faite de la petite ceinture.

Cette confrontation se fera grâce à la photographie et le photomontage. Un point de vue pour mettre en scène une notion. Le but de cette étude est de proposer une esquisse de projection sans

Mise en place de l’etude formelle Esquisses sur les tranchée du parc Montsouris

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INTENTIONS

C’est premières tentatives de mises en forme d’une idée par l’image n’ont pas qu’un rôle esthétique. Il a été admis que la petite ceinture dégage une aura propre qui la différencie fortement de la ville. Cette aura repose sur des éléments de détails qui lui donnent une cohérence et une reconnaissance qu’elle que soit l’endroit où elle passe. Cet exercice bien que flou va dans ce sens. La volonté de conserver une cohérence visuelle est exprimée, ces expérimentations vont permettre la mise en place de cette nouvelle identité visuelle. Chaque étape de production affinera et déterminera plus précisément cette identité. C’est de cette manière que je compte obtenir et exprimer le rôle de signal et entretenir une cohérence sur l’ensemble des interventions futures du projet.

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Mise en place de l’étude formelle: Esquisse dans la rue du rendez-vous Paris XIIe



U N PA S P L U S L O I N 74

La ceinture touche des enjeux plus larges que son seul territoire et ses alentours. Et la ceinture sera nécessairement concernée par les évolutions de son milieu. Paris est une ville qui entame une phase d’évolution. Ce n’est ni la première ni la dernière. Chacune de ces périodes de transition implique beaucoup de changements et d’efforts. La simple taille de la petite ceinture suppose qu’elle peut avoir un rôle à jouer dans ces changements. Pour en être sur il faut contextualiser la petite ceinture dans une vue d’ensemble. Oublier les points pour voir le site comme un tout.

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U N PA S P L U S L O I N

A-UN SITE COMPLEXE.

Le tracé originel de la petite ceinture a été réutilisé par les infrastructures récentes de Paris. De nos jours, le tramway et le boulevard périphérique reprennent les mêmes usages que la ceinture mais de manière plus performante. C’est pourquoi les perspectives d’avenir pour le site ne concerneront pas les transports. La répétition du même tracé sur différentes strates constitue une barrière qui dessine et fige les limites de Paris. Cette stratification est aujourd’hui identifiée sous le nom de ceinture verte et est comparable aux fortifications successives qui ont suivi les différentes évolutions de Paris. A l’heure actuelle l’évolution de Paris ne semble toujours pas s’éloigner de ce modèle. Une autre vague d’annexion des villes limitrophes se met progressivement en place. Et comme par le passé des tentatives pour gommer les frontières actuelles de Paris sont engagées.

Tenter d’effacer cette balafre plutôt que de l’assumer semble moins pertinent aujourd’hui. D’autant plus que la limite en question est aujourd’hui stratifiée et non monolithique comme autrefois. (1) (2). La limite actuelle est plus complexe que les simples fortifications d’antan. Ces frontières sont significatives dans l’histoire de Paris et de nos jours nous possédons les moyens pour jouer habilement des limites. Une frontière n’est plus nécessairement une barrière ou un moyen de réguler des flux, l’inverse est envisageable. Un réel travail sur la mémoire et les proximités peut donc être engagé ici.

1- Il faut signaler que d’autres solutions sont envisagées, comme le développement vertical de la ville en construisant sur les toits de Paris. 2- Cependant, avec le passage des toits de Paris au patrimoine mondial de l’UNESCO ces orientations semblent vouées à l’échec.

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U N PA S P L U S L O I N

B-UNE LIMITE STRATIFIE.

Chacune des strates de cette ceinture verte correspond une échelle d’usages et de rayonnement différent. Le boulevard périphérique sert d’intermédiaire entre Paris, la région alentour et le reste du pays. Le boulevard des maréchaux et son tramway assurent la transition entre l’échelle urbaine et locale. Tandis que la petite ceinture possède les moyens de servir l’échelle locale. Chacune de ces échelles à des moyens de transports adaptés, la première qui est la plus large et la plus lourde ne peut recevoir que les transports motorisés. La seconde sert de transition entre les deux extrêmes et supporte aussi bien les transports en commun que piétons. La dernière de par son implantation et sa relation aux autres strates n’acceptera que des transports légers. S’il faut agir sur la petite ceinture une relation avec les deux autres infrastruc

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tures ne peut être ignoré. Et une hiérarchie doit être observée pour éviter les usages répétitifs. Car ces trois entités ne peuvent être dissociées les unes des autres, en raison de leur proximité physique. Quelques centaines de mètres maximum sépare les deux voies les plus éloignées. Cet ensemble porte d’ailleurs un nom et est sujet à questionnements depuis une centaine d’années, il s’agit de la ceinture verte. L’intérêt d’un point de vue plus large peut facilement être mis en évidence. Une association liée à la petite ceinture soutien depuis des années une remise en service des voies de la petite ceinture. Et ce malgré la présence du tramway qui passe en moyenne à 100 mètres de la petite ceinture. Les arguments de cette association sont économiques mais ne prennent pas en compte les alentours .Ils seraient prêt à proposer une redondance d’usages sur le pourtour parisien.


Etat des trois strates Trois strates pour trois échelles et trois moyen de fonctionnement. En raison de ces différences aucune des trois strates n’est en mesure de faire de l’ombre à l’autre. Ces trois photos sont la pour illustrer les différences et la complémentarité potentiel de cet ensemble. Source: Photos personnelles.

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U N PA S P L U S L O I N 80

C-DES ENJEUX PLUS LARGES.

Je reviendrais plus en détails sur la ceinture verte mais pour résumé elle joue un rôle important dans l’entrée et la sortie de la capitale, et chacune de ses strates adopte un comportement particulier. La petite ceinture fait donc partie d’un ensemble (ceinture verte) qui a un rôle à jouer entre paris et ses villes périphériques. C’est ici qu’un parallèle et un jeu d’imbrication avec le projet du Grand-Paris peut s’effectuer. La ceinture, qui constitue un sujet en soit, est une composante d’un ensemble avec ses propres questionnements et enjeux. Cet ensemble dans son idéal de rapprochement entre Paris et les villes de la petite couronne joue évidemment un rôle à l’échelle du Grand Paris. Le cheminement et les échanges entre l’échelle humaine et globale sont ici clairement perceptibles et constituent l’un des arguments en faveur de l’aménagement de la ceinture. La ceinture verte est l’idée d’un filet de verdure qui liera les

grands parcs et monuments de Paris grâce à sa périphérie. A l’image de «l’emerald necklace» de Boston ce collier apporterait lisibilité et fraicheur à la capitale. La thématique verte de la ceinture n’est plus une priorité mais la nomination est conservée, ce sont les débats autour de son rôle présumé qui ont évolués. Autrefois séparatrice assumée, la ceinture verte à aujourd’hui pour objectif d’unifier et faciliter les déplacements entre Paris et la petite couronne. La petite ceinture est la seule composante abandonnée de la ceinture verte et donc la plus malléable et potentiellement la plus influente. Cette ceinture verte à ellemême un rôle à jouer dans une problématique plus large, le Grand Paris.


375 ME TRES CEINT URE VE RTE

Situation de la ceinture verte à la porte de Vincennes.

N

Echelle: N/A Source: Cartotheque de L’APUR. Petite ceinture:

Tramway:

Boulevard périphérique:

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U N PA S P L U S L O I N

D-DES INTERÊTS REGIONAUX.

Parlons un peu plus du Grand Paris j’appréhende ce projet comme la volonté de rapprochement entre Paris et le reste de l’île de France. La ceinture verte (et donc la petite ceinture) fait partie de cet espace charnière entre les deux et il serait bon de déterminer quel place elle tient dans sa mise en application? Pour réaliser ses ambitions le grand Paris a prévu de s’éloigner de l’organisation mono centrique actuelle de la région Ile-de-France et d’encourager un développement polycentrique. La première mesure importante est l’optimisation des réseaux de circulations existant qui offrirons notamment la possibilité de contourner le cœur de la métropole. Une seconde volonté est la création de logements dans certaines villes périphérique majeures pour soulager la demande dans la capitale. Ces mesures sont insuffisantes, la capitale est engorgée depuis déjà un bon moment. Améliorer le réseau n’est pas une solution si la demande augmente également, le problème ne fera que

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perdurer. Paris agit comme un aimant et les réseaux se retrouvent saturés par l’afflux de millions de personnes réalisant un trajet similaire. La solution serait dans une modification des flux de circulation au cour d’une même journée. Donner les moyens aux villes de la petite et de la grande couronne d’être attractive. Et ainsi créer un échange de flux plutôt qu’un aller massif le matin et un retour tout aussi massif le soir. En somme, encourager une évolution polycentrique en suscitant de l’intérêt hors de Paris. Quoi qu’il en soit l’idée du Grand Paris est vaste et les ambitions exposés à la cité de l’architecture en en 2009 ce sont élaguée depuis pour se concentrer sur les transports et le logement.


Grand-Paris: Moyens de transports et secteur habitable concernés.

N

Echelle: N/A Source: Carte extraite du site http://www.societedugrandparis.fr La ceinture verte: Cette carte présentée par la société du grand Paris illustre bien les échelles d’intentions et les oublis du projet. L’échelle régionale est traitée et densifie les réseaux de transports. L’idée est d’étendre l’échelle de Paris pour qu’elle égale les plus grandes métropoles. Cela se traduit par 72 Gares disséminé en île de France. Le premier échelon dans les rapports entre Paris et la petite couronne est cependant oublié. Cela s’explique simplement, la bordure Parisienne est l’un des rares endroits où les transports ne sont pas en manque mais au contraire en surplus. Cependant même si il ne s’agit pas d’implanter du transport, un travail sur les échanges et les rapports proche est à faire. Ce qui justifie la présence de la ceinture verte sur cette carte.

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E-UN ESPACE SATURE.

Le choix du moyen de transport varie selon la distance. Les technologies d’aujourd’hui ont permis d’unifier les temps de transports pour des écarts de distances toujours plus grands. Ainsi quelqu’un venant de la banlieue voyagera 30 minutes pour joindre paris et un parisien voyagera sensiblement le même temps pour traverser la capitale en métro ou en vélo. Si les connexions avec les villes de la grande couronne sont de plus en plus efficaces, les relations directes avec les villes de la petite couronne n’ont pas réellement été sujettes à réflexions. Il y a pourtant une fracture nette entre les deux, qui ne peut s’ignorer, traverser cette fracture à pied est intimidant, dérangeant, il s’agit-là du monde de la voiture et des bus, le piéton y est en territoire hostile. Chose paradoxale car cet anneaux est saturé de moyens de transports de tous types, périphérique, métros, tramway, routes, arrêts de bus, aire pour les taxis.

La ceinture verte dans son état actuel est une illustration parfaite de la citation ci-dessous. La vie et les habitants peine s’épanouir dans un milieu qui, sur le papier, propose tous les services nécessaires. Cette ceinture met en application un urbanisme fonctionnaliste. Logique et millimétré ce type d’urbanisme ne laisse pas la place à l’imprévu et aux erreurs. La petite ceinture est l’occasion d’insérer du sensible et du spontané dans ce milieu.

«L’on a compris aujourd’hui que la vitesse ne fait pas gagner du temps mais consommer de l’espace ». Le Corbusier.


Densité d’équipements et d’infrastructures de transport en bordure Parisienne.

N

Echelle: N/A

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Maintenant que la situation est exposée un rapprochement avec la petite ceinture peut-être fait. La ceinture verte depuis 2003 est un terme de nouveau d’actualité pour désigner cet espace globalement contenu entre la petite ceinture et le boulevard périphérique. Comme dit précédemment cet ensemble est constitué de strates concentriques qui ne se croisent jamais. La particularité de la petite ceinture par rapport aux autres strates est quelle est abandonnée et inutilisée. Elle n’est pas saturée d’infrastructures et de transports, il s’agit de plus d’un élément continu qui chemine en pleine ville. Cet état d’abandon lui donne un potentiel d’intervention et d’influence élevé à

l’échelle de la ceinture verte et par extension à l’échelle du Grand Paris. Intervenir sur la ceinture pourrait en faire un élément fédérateur rapprochant Paris et ses villes adjacentes. Et cela à une échelle encore non traitée par les projets actuels. Car si les travaux sur les réseaux concernent la région dans son ensemble les échelles piétonne et locale n’ont pas (ou très peu) étés abordées. Néanmoins la ville s’expérimente grandement par la marche et un lieu aussi particulier que la ceinture, générateur de curiosité, possède les moyens de provoquer de l’intérêt et des flux. Et donc d’être un moteur d’échange entre paris et la petite couronne.


Densité d’équipements et d’infrastructures à la porte de StCloud.

N

Echelle: N/A Source: Cartothèque de L’APUR. Périphérique: Gare-routière:

Equipements sportifs:

Métro:

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CONCLUSION

Une ville qui ne se développe que grâce à la fonction ne peut être idéale. Car la fonction bien que nécessaire met de côté la dimension humaine de la ville et les besoins qui n’en sont pas vraiment. La ville à maintenant tendance à se concevoir de manière absolue, précise chiffré et millimétré. Une telle conception prétend comprendre le devenir des villes sur le long terme. Chaque planification est alors un pari aux répercussions incertaines. Le périphérique présenté comme une solution miracle à l’époque en est l’exemple, il soulève des problématiques inattendues à l’époque et peut de solutions semblent concluantes. Une planification plus souple et plus humaine est préférable, une ville se construit strates par strates. C’est un assemblage de petites entité qui par leurs interactions créent la ville et ses histoires de tous les jours. Un patchwork bien plus riche se tisse si la ville est dimensionnée par l’humain et non par l’économie. Elle se développe probablement plus lentement également, elle sera moins absolue et présenteras des contradictions, des erreurs. Et c’est de là qu’elle tirera sont intérêt.

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C’est cette visions d’une ville qui ose se construire progressivement que je souhaite mettre en place. Les besoins de Paris sont déjà connus et exposé, ce sont ceux de la petite ceinture et des possibilités qu’elle offre qui ne le sont pas. Des gens veulent urbaniser la petite ceinture sans avoir pris le temps de la comprendre. Je propose aux citoyens de la découvrir. Seul la création de points d’interaction est planifiée et ils ne traitent que du rapport quasi-inexistant entre la ville et la ceinture. Il s’agira de l’ossature qui entretiendra la mémoire et la cohérence actuelle de ce milieu. Dans un phasage sur le long terme je ne propose que la première étape. Cette première étape offre le site à Paris, qui peut prendre le temps de redécouvrir l’endroit et de murir sa réflexion sur les enjeux et besoins réels du site.


Pendant la seconde phase, le site est laissé à la disposition des Parisiens, comment le découvrent ’ils? Qu’en fontils? Quels sont les endroits délaissés, surexploités, etc... Dans un troisième temps, des concertations et observation se tiendrons pour envisager l’avenir de la ceinture sous un regard nouveau. Les activités, constructions et usages qui découleront de la seconde phase apporteront des connaissances à mettre en relation avec les besoins de la ville de Paris. Finalement, des requalifications réfléchies pourront prendre pied en liant les besoins et de la ville et de la ceinture. Ce processus est à affiné, mais une densification progressive de la ceinture reste possible, et je pense inévitable sur le long terme, même si rien n’est fait. Le but de cette démarche est de prendre en compte la mémoire du lieu et son caractère par une urbanisation progressive et non absolue.

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ANNEXE


Topographie de la ceinture sur l’ensemble de Paris.

N

Echelle: N/A Source: Cartotheque de L’APUR et «www.open data.paris». Remblais: Viaduc:

Tranchées: a niveau:

Tunnels:

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ANNEXE


Topographie du boulevard des Maréchaux sur l’ensemble de Paris.

N

Echelle: N/A Source: Cartotheque de L’APUR et «www.open data.paris». a niveau:

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ANNEXE


Topographie du boulevars périphérique sur l’ensemble de Paris.

N

Echelle: N/A Source: Cartotheque de L’APUR et «www.open data.paris». Tranchées: Viaduc:

Tunnels: a niveau:

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ANNEXE


Topographie de la ceinture verte sur l’ensemble de Paris.

N

Echelle: N/A Source: Cartotheque de L’APUR et «www.open data.paris».

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BIBLIOGRAPHIE

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DIPLÔMES

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WEBOGRAPHIE

- Association Sauvegarde Petite Ceinture , Association Sauvegarde Petite Ceinture (en ligne), date, disponible sur [WWW.petiteceinture.org] -Mairie de Paris, Paris mairie de paris, «Le Projet petite ceinture» (en ligne), date, disponible sur [www.paris.fr] - Anne Hidalgo, Anne Hidalgo, Paris qui ose, «Anne Hidalgo dévoile sont projet pour rendre la petite ceinture aux Parisiens»(en ligne), 1er Février 2014, disponible sur [www.anne-hidalgo.net] -Atelier Parisien d’urbanisme, Apur, «Etude prospective sur la petite ceinture, phase 1 et 2»(en ligne), Aout 2011 et Novembre 2012, disponible sur [www. apur.org] - Société du Grand Paris, Société du Grand Paris (en ligne), date, disponible sur [www.societedugrandparis.fr]

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ICONOGRAPHIE

Projet: Vider Paris, 2001/Subteranean, 2013. Auteur: Nicolas Moulin Description: Nicolas Moulin est un artiste photographe fortement influencé par l’esthétique science fiction des années 70-80 et qui pose un regard pessimiste sur l’avenir. Il aime raconter des histoires ou offrir des cadres propices à la naissance de celles-ci. «Et si?» ce me semble être un raccourci acceptable pour décrire sont approche. Et si Paris était une ville morte? A quoi ressemblerait-elle? Que dégagerait-elle? Raconterait-elle toujours autant d’histoires sans la vie qui la caractérise? Retirons donc tout ce qui rend Paris vivante et active. Habitats, technologies, végétation. Il faut prendre garde de ne rien ajouter à ce qui est déjà là, d’où la présence des lignes au sol. Témoins de la vie passée mais qui nécessiterait un ajout de bitume si on devait les retirer.

Exploration, utopies et dystopies, ce sont là les trois mots clés de cette série d’œuvres. C’est ici notre vision du futur, du passé et la relation entre les deux qui est questionnée. Une vision futuriste repose sur des bases. Et N.Moulin met ironiquement en avant l’obsolescence instantané de cette notion de futur une fois qu’elle est mise en place. Inspiré par l’architecture brutaliste il rend également hommage aux projets mégalomanes du 20em siècle. (Réalisés ou non). Cette relation entre passé et futur est observée jusque dans la technique de réalisation et d’exposition. Pensée comme une archive, cette série de dessins est une hybridation des techniques. http://www.galeriechezvalentin.com

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ICONOGRAPHIE 104

Projet: Les folies du parc de la villette, 1982-1998. Auteur: Bernard Tschumi Description: Le plus grand parc de Paris qui souhaite marquer la rupture avec le zoning propre aux années 50-60. 55 hectares d’un terrain relativement plat à aménager, sans en faire un bois, des logements sociaux ou de squares. L’expérience de Tschumi propose de questionner la place de la nature dans les villes post-industrielles. Une base structurelle similaire déclinée en dizaines de folies. Le site est jalonné de ces structures qui ne présentent pas de programme apparent. Il faut expérimenter pour savoir, rentrer, sortir, essayer. L’exploration et la curiosité sont mises à l’épreuve. Mais la régularité des folies est aussi un outil pour dimensionner un espace dur à appréhender pour l’homme. La régularité permet de mieux appréhender les distances tandis que la variété permet de s’orienter dans le parc. Une complémentarité entre l’ordre et le désordre est habilement mit en scène pour aménager le site.


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ICONOGRAPHIE 106

Projet: Métronome - the train project, 2012 Auteur: HéHé Description: Métronome est une étape du projet « Train project » de HeHe. Ce prototype est une recherche artistique qui développe des véhicules autonomes et temporaires roulant sur des voies de chemins de fer. Inspirer par la Petite Ceinture de Paris, située à coté du Boulevard Périphérique le plus chargé d’Europe, Métronome propose un moyen de transport personnel, qui revisite avec poésie le déplacement dans la métropole. Antithèse de l’industrie ferroviaire, c’est véhicule léger, temporaire et lent. Métronome propose un voyage pittoresque, seul ou en couple, sur les voies abandonnées de la Petite Ceinture. Le véhicule est électrique. Il se recharge avec ses panneaux solaires et se déplace au grâce à sa plateforme et ses signalétiques mobiles et portables. Métronome propose d’inventer ensemble un nouveau paradigme du transport dans la ville. http://hehe.org.free.fr/hehe/metronome/index.html


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ICONOGRAPHIE 108

Projet: The forgotten line, 2009. Auteur: Thomas Jorion Description: C’est en parcourant la petite ceinture que Thomas Jorion a fait ses premiers pas en photographie. C’est l’atmosphère particulière du lieu qui l’a attiré, la sensation de liberté dans une ville pleine d’activité. Le mélange des matières et la diversité des ambiances. Un terrain de jeux privilégié par les artistes photographe. Des segments de ce terrain de jeux ont disparus. La conscience que tôt ou tard un tel site ne pourrait qu’être réhabilité ou rendu à la ville a encouragé Thomas Jorion à réaliser son portrait de la petite ceinture. The forgotten line nous livre un portrait non exhaustif mais sincère de ce qu’est la ceinture en 2010. Une série dont le but est d’entretenir la mémoire de ce lieu avant qu’il ne change trop profondément. http://www.thomasjorion.com/uk/category/petite-ceinture-thomas-jorion


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ICONOGRAPHIE

Projet: N.Y highline Auteur: James Corner Field Description: De la même manière que la petite ceinture, la N.Y highline est une ancienne voie ferrée qui traverse la ville. La volonté directrice derrière ce projet est clairement d’amener un ruban de verdure dans une partie de la ville qui n’en possède pas. L’aspect inatteignable de cette voie ferrée est ici continu et complètement assumé. C’est un jeu de regards qui se met en place entre la ville et la highline. Presque du voyeurisme selon les mots du designer en chef du projet. Car il s’agit bien de design et de paysagisme. Les ambiances et caractéristiques du lieu ont été conservées mais aucun impact direct sur la ville n’existe. Et pourtant de par son caractère emblématique la Highline possède une influence urbaine. Que cela soit voulu ou non, les projets fleurissement aux abords de la Highline. Et modifient profondément le paysage urbain des quartiers concernés. Un objet, un symbole peut-donc être un outil capable d’orienter le développement d’une ville. Cependant l’absence de plan directeur capable d’orienter cette urbanisation frénétique, limite à mon sens l’impact que pourrait réellement avoir un tel projet. http://www.fieldoperations.net/home.html

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