MAZAGAN
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Sommaire Remerciement page 3 Introduction page 4 Situation page 5 Sujet page 6 Problématique page 9 Une culture au-delà de la guerre page 10 Héritage Portugais • De L’brija à une Forteresse page 13 • La Forteresse page 15 Etape Post-Lusitanienne page 20 Drainer la vie à nouveau dans la médina page 22 Conclusion page 27 Bibliographie page 28
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Remerciement J'adresse mes remerciements aux personnes qui m'ont aidé dans la réalisation de ce mémoire. En premier lieu, je remercie Madame Joanne Rasse, professeur à l'université Internationale de Rabat. En tant que mon encadrante de mémoire l’année dernière, elle m'a guidé dans mon travail et m'a aidé à trouver des solutions pour avancer. Je remercie aussi Madame Imane Bennani au nom de la direction, qui nous aide en nous fournissant les conditions équitables pour progresser dans ce domaine. Je tiens à remercier ma famille, vu le soutient qu’elle m’apporte, mes collègues et amis pour leurs aides précieux.
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Introduction La ville portugaise de Mazagan témoigne des influences remarquables entre l’Europe et le Maroc du XVIe au XVIIIe siècle en matière d’architecture, de technologie et d’urbanisme, et c’est un exemple considérable d’ensemble architectural rappelant la domination portugaise à l’époque des grandes découvertes, mais elle semble fragilisée par une urbanisation effrénée dans et autour de ses espaces vitaux. La ville est considérée comme l’ensemble militaire le plus exceptionnel de la Renaissance portugaise dans le monde. Même après le départ des Portugais, la ville a connu de différentes influences culturelles jusqu’au XIXe siècle, époque à laquelle elle devint un centre commercial et culturel important sur la côte atlantique, une société multiculturelle composée de musulmans, de juifs et de chrétiens. Ces influences se font clairement sentir dans l’architecture, les techniques et l’urbanisation du site. Quelques édifices ont été démolis et remplacés par de nouvelles constructions. Ainsi que les typologies des maisons portugaises ont été modifiée, mais le tracé urbain d’origine a été conservé. Plusieurs projets doivent être entrepris à l’intérieur et à l’extérieur de la vieille ville pour améliorer les infrastructures, les parcs de stationnement, et les espaces verts. Quelques structures en ruines y ont été démolies. Le principal risque pour la cité concerne son intégrité visuelle par rapport au cadre urbain d’El Jadida. Le fort a été construit sur le plan de la guerre. Pour l’instant, la ville portugaise s’intègre harmonieusement à la ville moderne environnante, mais de hautes constructions, même en retrait, briseraient sans peine cette intégrité. Par conséquent il est nécessaire de contrôler la hauteur des édifices et les éventuels changements de l’environnement urbain actuel dans la mesure où ceux-ci pourraient avoir un impact. Autres sont les contraintes liées à l’environnement comme la pollution et les changements climatiques. La cité ne souffre d’aucune contrainte majeure liée à l’environnement, les seuls problèmes sont liés à l’humidité du fait de la proximité de la mer, mais son effet demeure très tolérable.
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Situation Il s’agit de la ville portugaise de Mazagan, fortification médiévale, située au Maroc, de la côte ouest-africaine, au sud de Casablanca. Elle a été fondée par les Portugais au début du XVIe siècle comme un avant-poste commercial et militaire sur la route maritime vers l'Inde.
▲ La colonisation portugaise au Maroc
Le fort de Mazagan se situe à l’est de la ville d’El Jadida. Sa façade sud-ouest relie les deux bastions de Saint-Antoine au Nord et de Saint-Esprit au sud, elle longe ainsi l’une des principales avenues de la ville (avenue de Suez).
▲ Situation de Mazagan sur la cote d’El Jadida
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Sujet La ville est restée dans la propriété portugaise jusqu'à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, quand ces derniers ont été repoussés définitivement par les Marocains. Après ce retrait portugais, la ville a été abandonnée cinquante ans jusqu’à ce qu’elle porte la désignation d'al-Mahdouma (ruiné). Au XIXe siècle, le Sultan marocain réhabilite la ville qui allait être appelé El Jadida (la nouvelle).
▲ Siège de Mazagan par le sultan Sidi Mohamed ben Abdellah en 1781
Mazagan, inséré dans la zone urbaine d'El Jadida, a aujourd'hui de nombreux témoignages de la présence portugaise comme Le château d'origine, la forteresse, la citerne et l'église de Notre-Dame de l'Assomption, la Miséricorde et de Notre Dame de la Lumière. Les premiers travaux ont été effectués par ordre du Roi, qu'il y avait construit un château au début du XVIe siècle. Considérant le système défensif inefficace, ce dernier a commandé un ingénieur italien pour le projet de construction d'une ville fortifiée. Cette forteresse, fondée en 1541, est le premier exemple de l'architecture européenne militaire construit hors d'Europe, ce qui d’ailleurs a influencé les portugais ensuite de venir construire plusieurs forts en Afrique du Nord. La forteresse de Mazagan a plus au moins la forme d'un trapèze surmonté de quatre tours aux coins (bastions). Deux des façades donnent sur la côte et les deux autres sur l'axe de la Terre, ce qui indique le caractère militaire défensif
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du bâtiment. Des murs massifs légèrement incurvés, leur épaisseur renferme un chemin qui encercle toute la cité. Attestant de leur robustesse, les fossés de la forteresse permettent l'entrée des navires à travers le système de serrures. A l'intérieur se trouvait plusieurs établissements publics et privés, tels que les hôpitaux, le palais du gouverneur, les entrepôts, la citerne, la fontaine, les églises, et les chapelles.
▲ Plan de la Citadelle de Mazagan 1720 fait par Simão dos Santos
En 2004, la ville d'El Jadida a été classée par l'UNESCO comme patrimoine mondial comme un exemple important de l'échange des cultures européenne et marocaine. Désormais, une autre forme de vie se présente dans la cité, l’ancienne colonie portugaise est devenue un quartier populaire. Les bâtiments à l’intérieur de la citadelle appartiennent essentiellement à des propriétaires privés, mais l’État et les autorités locales possèdent une partie des structures. Le site est habité par la population locale qui travaille principalement dans la pêche et l’administration. Les fortifications, qui ont isolé la forteresse du reste de la ville, ont aidé à conserver l’aspect original de l’ensemble jusqu’à nos jours. Comme je l’ai déjà mentionné, le fossé a été rempli et une nouvelle
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entrée a été ouverte conduisant à la rue principale. La silhouette précise et l’apparence extérieure sont des éléments forts des vues sur le port et sont à l’évidence à conserver. Du point de vue de l’intégrité, cette zone devrait faire l’objet d’une étude sérieuse visant au contrôle de toute modification ou construction nouvelle. Actuellement, les fortifications possèdent quatre bastions, le cinquième à l’entrée principale, est en ruine, détruit par les Portugais. Le fort possédait trois entrées et un fossé rempli d’eau entourait le fort. À l’époque du Protectorat français, le fossé fut comblé et une nouvelle porte fut ouverte qui conduisait à la rue principale et à la Porte de la Mer. Le long de cette rue se trouvent les édifices historiques les mieux conservés, y compris la citerne et l’église catholique Notre-Dame-de-l ‘Assomption. Sur la terrasse de l’ensemble se trouvaient la résidence du capitaine, un petit hôpital et la petite église de la Miséricorde, dont il ne reste que des vestiges du clocher. Les synagogues furent construites dans la forteresse avec l’arrivée de juifs marocains au XIXe siècle. Une église espagnole, chef-d’œuvre de la fin du XIXe siècle, construite à proximité d’une des mosquées. La réhabilitation de la cité portugaise nécessite l’adoption d’une série d’actions qui viseront à redonner à ses quartiers l’image authentique de son architecture. Cette dernière s’appuiera sur des éléments architecturale et décoratifs relevés au niveau de la cité, qui est le résultat de différentes phases historiques qu’a connues la cité (portugaise, judéo-islamique, coloniale). Ce travail cherche essentiellement à donner aux intervenants les éléments nécessaires à respecter lors de la conception des façades, et ceci dans le but de préserver la touche authentique et historique de la cité portugaise. La cité portugaise de Mazagan est une forteresse unique en son genre dans l’architecture portugaise au Maroc par son style et son bon état de conservation.
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Problématique L'exploitation de ces sources devait permettre de répondre à une série d'interrogations inhérentes au sujet : Intitulé "Mazagan : potentiel d’une grande ville depuis le moyen âge", ce mémoire tend ainsi à démontrer que l’utilisation simple et radicale d’un bien patrimonial valorise en premier lieu sa valeur d’ancienneté sans aucune élaboration critique. Mais malheureusement la dégradation de l’état de la Cité de Mazagan, Patrimoine mondial et dont la création remonte au XVIe siècle est frappante. Assaillie de partout, et investie immodérément, la cité doit un quotidien qui lui échappe totalement. Elle s’éloigne chaque jour un peu plus de ce qui faisait sa particularité, son charme et sa richesse. Elle est devenue presque anonyme. Les maisons construites en son enceinte sont surchargées de toutes les couleurs. Quant à celles qui ont pu être reconstruites, elles ont pour la plupart perdu leurs caractéristiques architecturales et ornementales originelles. On assiste à des surélévations illégales sur les murs des remparts et dont la hauteur dépasse ces derniers. A l’intérieur des remparts on voit beaucoup de vieilles maisons de style portugais, malheureusement assez délabrées, comme l’ancienne église et l’ancienne synagogue désaffectées. Une véritable transformation, ajoutée à l’accumulation presque quotidienne d’ordures et de gravats. Et revenant à l’état des monuments, plusieurs portes et murailles sont dans un état de dégradation avancée. A cela s’ajoute quelques maisons qui menacent ruine. Ces actes insensés auxquels on assiste actuellement, ne font que défigurer un peu plus ce site, témoin de l’histoire de la ville d’El Jadida. Ils nous poussent à se poser des questions sur la future de notre patrimoine, son originalité et son charme, qui constituent tout le sens de la Cité Portugaise. Comment redonner et drainer la vie à nouveau dans la médina alors qu’il y a un potentiel clair ?
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Une culture au-delà de la guerre
Plein d’indices et de textes laisseront croire que le Maroc et le Portugal sont deux pays qui ont vécu une histoire qui se résume en invasion, occupation, et puis reconquête. En regardant les différentes sortes d’héritage portugais au Maroc, on constate que ça ne se résume pas à un état de guerre permanent. Durant les deux siècles d’occupation du Maroc, est ce que nous pouvons dire que les rapports entre Marocains et Portugais se sont limités aux guerres ? Le patrimoine d’origine lusitanienne est morphologiquement différent du patrimoine d’origine locale et de ce fait sa reconversion implique des procédures et des actions spécifiques. De la prise de Ceuta à l’abandon de Mazagan, les relations entre Portugal et Maroc ont été caractérisées par des situations de conflit qui interdisent toute fusion entre la mémoire lusitanienne et l’histoire du peuple marocain. Compte tenu de ces spécificités, le processus de valorisation des vestiges lusitaniens est une démarche particulièrement intéressante qui permet d’observer l’évolution du fait patrimonial. Elle permet également de voir comment sa “conquête“ - suite à son “invention“ - en permet l’intégration active au sein de l’espace contemporain.
• Les remparts Renaissance La silhouette de la cité portugaise d’El Jadida est, avant tout, représentée par la ligne monumentale de ses remparts Renaissance. La construction de cette forteresse devait répondre à un critère fondamental pour toutes les défenses de l’époque : elle devait être inexpugnable.
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D’une certaine façon on peut dire que le résultat fut atteint car nonobstant l’absence totale de soutien dans le voisinage, cette place forte résista pendant presque deux siècles et demi ; sans doute au prix d’investissements et de sacrifices particulièrement lourds. Certes la vie de garnison devait y être très difficile. Il suffit de dire que trois ans de service constant dans un avant-poste africain étaient la peine souvent proposée comme alternative à la peine de mort.
• La citerne Cette formidable forteresse fut réalisée autour du plus ancien château royal qui perdit toute valeur militaire et fut transformé en citerne d’eau douce. Il s’agit de l’édifice le plus connu et le plus emblématique de la ville ; bien que l’extérieur soit plutôt insignifiant, à l’intérieur il abrite un espace hautement scénographique. Construit autour d’une tour érigée par les frères Diogo et Francisco de Arruda la tour L’brija aujourd’hui entièrement reconstruite et qui accueille un poste de police - il constituait à lui seul une forteresse destinée à appuyer la ville d’Azemmour et à lui assurer un accès vers la mer en cas de problèmes de navigation fluviale, aléatoire en fonction des saisons et surtout facile à interrompre en cas de pression militaire. Trois autres tours vinrent compléter la première, aux quatre coins du château. La plus évidente est celle qui anciennement s’appelait do Rebate (Tocsin)
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parce qu’elle abritait le système de guet et d’alarme. Actuellement elle sert de minaret pour la mosquée adjacente.
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Héritage Portugais • De L’brija à une Forteresse En 1505 George de Mélo avait reçu l’ordre du Roi Portugais Emanuel I de construire une forteresse à Mazagan. Le premier emplacement choisi était l’ancienne ville détruite de Mazighane, mais les attaques répétées des habitants de cette région ont poussé les portugais a se réfugié dans une petite tour. Cette petite tour nommée L’brija situé sur le Cap au bord de la mer, a protégé les portugais jusqu’à ce qu’ils embarquent vers le Portugal. En septembre 1513 les Portugais arrivent à occuper Azemmour et Mazagan, et L’brija à son tour devient Portugaise en aout 1514, après ça elle est devenue une des quatre tours d’un refuge de défense conçu à l’époque par les frères Diogo et Francisco de Arrudo.
▲ Plan du château de Mazagan
En 1518 Le Roi Emanuel a donné son accord au capitaine de la place et du port de Mazagan Antonio Leite pour créer une fosse autour du fort afin de le relier à la mère.
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Après le siège des Saadiens à Safi en 1534, les portugais ne se sont jamais sentis aussi menacés. Le roi Jean III voulait abandonner Safi et Azemmour sans quitter la baie de Mazagan car en cas de sièges, ces deux villes ne sont pas bien préparées pour une bonne défense, en plus qu’elles nécessitaient d’énormes dépenses. En 1541 les portugais en perdu Santa Cruz, et l’ancien gouverneur Luiz Loureiro de cette dernière est nommé gouverneur de Mazagan. Et d’après une correspondance du Roi Jean III à Loureiro que les portugais devaient résider dans l’ancienne Mazagan, car le Castelo n’était qu’un petit refuge sans abris et peu fortifié. Le roi Jean III ordonna l’exécution du projet de la forteresse à Mazagan, et il avait choisis l’ingénieur Diogo Torralva pour étudier la région et confia à l’italien Benedetto de Ravenna le plan. Vers la fin de 1546, Mazagan est désormais une ville fortifié avec des bastions et des murailles, avec un fossé d’eau qui vient améliorer le système de défense externe, ainsi que des palissades, des demi-lunes et des tours de guet externes. Luiz Loureiro, premier gouverneur portugais de cette place, désirait qu’elle soit nommée « Cidade de bom-aventura » : ville de bonne aventure.
▲ Aout 1514 – Château de Mazagan
▲ 1541 - 1547 – Forteresse de Mazagan
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• La forteresse Le plan de la forteresse est dessiné en forme d’étoile de vent qui se dresse autour de l’ancien château, chaque bastions est une projection d’une tour du château, c’est une manière de construire qui permet de surveiller des régions situées aux quatre points cardinaux. Les murailles sont en talus et infléchis vers l’intérieur, avec une base en gros blocs de pierres taillés. Cette façon de concevoir a pour but d’assurer la défense des remparts.
▲ Photo aérienne de la cité
Le plan des rues est inspiré d’un système romain basé sur deux axes perpendiculaires, le Decumanus orienté Ouest-est, et qui correspond ici à la rue des Celliers prolongée par la rue du Contador, et le Cardo orienté Nordsud et qui correspond à la rue Carriera. A l’intersection entre le Cardo et le Decumanus au sud-ouest, on tombe sur le forum qui contenait des magasins, la citerne d’eau, l’église de Miséricorde, deux prisons, un hôpital, et une place d’arme.
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▲ Schéma de Circulation au sein de Forteresse
Sous l’ordre du gouverneur Loureiro le projet a débuté en juillet, mobilisant des maçons, des tailleurs de pierres et des manœuvres. On trouvait deux chantiers en face de la terre ferme, dirigés par les deux architectes Castilho et Ribiera.
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▲ Plan de la Forteresse de Mazagan
En à peine quelques semaines la partie prétorienne de la muraille qui donnait sur le territoire ennemis était déjà dressées reliant ainsi trois bastions. La porte principale de la forteresse s’ouvrait sous le bastion du Gouverneur, et dans le bastion Saint Antoine s’ouvrait la porte de Trahison qui communiquait avec le bastion du Gouverneur par un passage couvert.
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▲ Face prétorienne orientée vers le continent par Anrique Corréa Da Silva 1602
De la côté de la forteresse, deux autres chantiers étaient ouverts. Ils étaient dirigés par deux architectes, souvent oubliés dans l’histoire car le déroulement des travaux était dans de très mauvaises conditions. Il s’agit d’Estevam Gago au niveau du bastion de l’Ange et de Francisco de Bairros dans le chantier du bastion Saint Sébastien.
▲ Face décumane orientée vers la mer par Anrique Corréa Da Silva 1602
Parlant du système de défense des portugais, il s’agissait d’un système extérieur qui protège la cité et qui comportait une ligne de lices composée de plusieurs petites tours de guet (facho) qui va de mer en mer sur distance de quatre
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kilomètres. On trouvait également le Rotamal qui correspond à une zone entre Mazagan et Azemmour, connu pour son boisement dense.
▲ Facho d’Alagoa, ou tour de guet du lac (Daya), se trouvait au quartier Alkalâa
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Etape Post-Lusitanienne L’année 1769 était l’année où le souverain Mohammed Ben Abdallah a assiégé à nouveau la forteresse, et après plusieurs tentatives d’attaque, les deux armées arrive a signé un accord de reddition qui dit que les Portugais doivent s’en aller par la mer durant une trêve spéciale. Le 11 Mars 1769 la place est abandonnée, mais malheureusement les portugais n’ont pas respecté les clauses de l’accord, ils ont tués tous les animaux et armé les bastions coté terre, ce qui a mené à un évènement tragique. Presque huit mille morts, ce qui pousse le Sultan à abandonner la ville qui fut appelé Al Mahdouma (l’abandonnée). Cinquante ans après, en 1821, la communauté juive d’Azemmour avait demandé au Sultan Moulay Abderrahmane la permission de s’installer dans la forteresse. Une nouvelle époque s’ouvre à la ville ainsi que le changement de nom de la ville : El Jadida (la nouvelle). Puis en 1860 la construction de la route qui relie Marrakech a El Jadida favorisa la croissance économique, et ça se poursuit et en 1911 on comptait jusqu’à 462 navires.
▲ Le développement urbain d’El Jadida
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Aussi important qu’inattendue, la classification peut mettre fin à cette anarchie sereine, et commencer une opération afin de sauver la valeur, correspondant à l'échelle et la richesse de ce périmètre fortifié, en profitant d’une réalité sociale indigène et jeune. L'exceptionnalité de Mazagan est également révélé en deux étapes : l'esprit pionnier de son expérience moderne en Afrique, dont fait ressortir des éléments architecturaux ou urbains remarquables - les murs, les bastions, la citerne, les églises, les rues, puis dans le cas de la pluralité ethnique et la tolérance religieuse exprimée à l’intérieur des murs au cours des XIXe et XXe siècles, comme en témoigne la présence de culte simultanée dont la mosquée, église et synagogue. Certaines stratégies de développement pourraient passer la mise en place de voies qui stimulent l'entretien de certains bâtiments, de les ouvrir au public en favorisant la reconstruction ou l'amélioration des conditions de tissus et de santé existants pour les habitants de Mellah. Il doit être, cependant, un plan qui consacre l'habitabilité des ménages à l'intérieur du périmètre fortifié que cette clause de sauvegarde du patrimoine et de prévenir la spéculation immobilière pour exclure la masse indigène du quartier à l'extérieur des murs, comme cela est arrivé à Asilah. L'interaction positive entre tous ces facteurs se traduira, sûrement plus que juste "une autre" médina touristique du Maroc. La situation physique favorise le détachement pour le tissu restant de la ville. Par conséquent, la valeur ajoutée pour El Jadida se trouve dans le maintien et le renforcement des circuits commerciaux urbains et la préservation de l'identité sociale.
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Drainer la vie à nouveau dans la médina Dans cette dernière partie l’idée c’est de mettre en valeur un point stratégique de ce patrimoine. Il s’agit de l’esplanade au sud-ouest de la forteresse. Cet endroit se situe entre le noyau de la cité qui est le château et sa citerne, ainsi que l’église Notre dame de l’Assomption, et la Mosquée. En plus que c’est cette place qui accueillait le forum à l’époque avec tous ces marchands et ces artisans. Du coup ces trois facteurs laisse que cette place soit l’endroit le mieux adapté pour accueillir une fonction attractive afin de ramener les visiteurs découvrir cet héritage unique. Toutes ces raisons m’ont poussé à proposer un programme qui peut ranimer la place et lui ramener les activités qu’elle a connu à l’époque des portugais. La première chose qu’on doit savoir sur l’état actuel de l’esplanade, c’est qu’elle fait office de parking clandestins et d’extension parfois de la mosquée. Au sujet du parking il sera mieux de ne pas avoir de voitures à cet endroit.
▲ Photo de la place : vue de la Mosquée vers l’Eglise
Alors là j’ai vu la nécessité de créer un espace extérieur abrité qui peut servir d’extension pour la prière, en plus les deux autres murs qui entourent la place, je me suis dit qu’il peut y avoir un espace dédié aux expositions artisanales locales et qui longe les deux murs sans gagner trop en profondeur pour ne pas encombrer l’esplanade.
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Et pour rappeler la proximité de la citerne, j’ai mis un point d’eau en plein milieu, pour ramener cette touche de naturel à la place. En parlant de matérialité, ces structures seront légères, en bois, puis de la pierre local jaune pour la petite fontaine du milieu.
▲ Plan de la Cité Portugaise 1/ 1000ème
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Conclusion L'esprit pionnier de la forteresse de Mazagan, la force d'innovation, un élément clé de l'évolution des fortifications modernes, précurseur de la transition vers l'utilisation de l'artillerie, se matérialise au Maroc et pour la première fois les nouvelles théories de la fortification bastionnaire, qui ici être transposées par la colonisation européenne en Amérique, en Afrique et en Asie. Son efficacité en tant que structure défensive était évidente dans son inviolabilité au cours de près de 260 années qui ont servi la couronne portugaise. Mais la particularité de Mazagan va au-delà de la simple notion de fortification, elle se révèle aussi comme un modèle de planification et de construction de la ville, la transposition sur le territoire des fonctions urbaines, installées en conformité avec certaine échelle et selon les principes de la rationalité et de la durabilité. Ils ont également les concepts de la ville de la Renaissance que les nouvelles villes coloniales vont mettre en pratique, et qui va certainement contribuer au développement de l'urbanisme moderne.
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Bibliographie http://whc.unesco.org/ Évaluation des Organisations consultatives .pdf Dossier d’inscritpion dans le patrimoine mondial Histoire de l’architecture occidentale / Jean-Yves Antoine MAZAGAN (1514 - 1956) Christian FEUCHER L'urbanisme à l'époque moderne: XVIe-XVIIIe siècles, Pierre Lavedan Dans la lumière des cités africaines: Afrique du Nord, Encyclopédie d'OutreMer, 1956 La communaute juive de la ville d'El Jadida, Mustapha Jmahri, Nelcya Delanoë Revista de História da Arte (n. º9 / 2011), Instituto de História da Arte Lugares Dalem: Azemor, Mazagao, Çafim, Correia Vergilio 1923 A construção de Mazagão. Cartas inéditas 1541-1542, MOREIRA, Rafael Lisboa, 2001 Os Portugueses em Marrocos, FARINHA, António. Instituto Camões, 1999 L’Héritage Portugais au Maroc, un patrimoine d’actualité, CARABELLI, Romeo http://www.portugalvivo.com/l-art-manuelin Croquis www.marssula.fr
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