DEPARTEMENT DE LA SARTHE Bibliothèque départementale 41 rue de Bellevue 72100 LE MANS
Ouvrir plus, ouvrir mieux : quels horaires d’ouverture pour les bibliothèques ? JOURNEE D’ETUDE
Mardi 29 mars 2016
Journée animée par Françoise HECQUARD et GILLES MOREAU CADRES EN MISSON FORMATION
Ouvrir plus, ouvrir mieux : quels horaires d’ouverture pour les bibliothèques ?
L’adaptation et, souvent, l’élargissement des horaires d’ouverture est un thème de réflexion récurrent dans le monde des bibliothèques publiques. La part du temps de travail interne a, d’une part, tendance à augmenter au détriment du temps de service public, du fait des nombreuses tâches qui ont pu s’ajouter aux missions de base au fil du temps et de l’évolution du métier. D’autre part, la plupart des établissements rencontrent des difficultés à réunir des personnels suffisamment nombreux et suffisamment qualifiés pour fonctionner au quotidien. En conséquence, comme le dit Dominique LAHARY, les horaires d’ouverture ont tendance à constituer de fait la variable d’ajustement. Cette question a été relancée en 2014 par une pétition publique lancée par l’association Bibliothèques sans frontières, pétition très médiatisée, qui a été suivie d’un souhait vivement manifesté par le Ministère de la Culture de voir la situation évoluer positivement. Deux rapports de l’Inspection générale des bibliothèques, en 2008 et en 2014, ont traité ce sujet et plusieurs ouvrages ont été publiés ces deux dernières années. Une étude commandée par le Ministère a été confiée en 2015 à une sénatrice, avec l’accompagnement du Service des études et de la recherche de la Bibliothèque publique d’information. Parallèlement, les collectivités publiques françaises sont confrontées à une période de crise financière qui nécessite de diminuer la charge de fonctionnement des établissements. Il s’agit donc d’optimiser les moyens mis à disposition, y compris en termes de ressources humaines. Pour les bibliothèques, ce contexte est, à la fois, une contrainte forte et une chance car il entraine une vaste réflexion des décideurs qui sont donc à l’affut de toutes les propositions pertinentes allant dans le sens d’un meilleur service appuyé sur un fonctionnement plus efficient. On peut donc affirmer que cette question est en pleine lumière à l’heure actuelle et il est du rôle de la Bibliothèque départementale d’en tenir au courant le réseau de bibliothèques qu’elle accompagne, ainsi que de proposer de pistes de réflexion et des outils de mise en œuvre. Cette journée d’étude aura donc pour objectif de présenter le contexte général des horaires d’ouverture en bibliothèque aujourd’hui, notamment les usages de la population en matière de lecture publique. Elle devra permettre aux participants d’identifier les besoins sur le territoire départemental et d’envisager les contraintes et les possibilités liées à un élargissement de ces horaires. Elle proposera des témoignages et offrira un espace de débat entre les participants.
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DEROULEMENT DE LA JOURNEE 9h
Accueil - Café Recueil des questionnements des participants
9h15
Ouverture de la journée Présentation des intervenants et des témoins
10h
Présentation des participants Mise en commun des questionnements Présentations : Les grandes tendances de l’évolution récente de la lecture publique Quelques exemples d’établissements proposant de larges horaires d’ouverture Les temps, les usages, les publics
10h45
PAUSE
11h
Table ronde avec la participation des bibliothèques de Mathieu (Calvados) et Etrépagny (Eure)
12h20
Choix des thématiques des ateliers de l’après-midi
12h30
DEJEUNER
14h
Synthèse des problématiques évoquées lors de la matinée
14h30
Ateliers (2 à 3 thématiques / 1 atelier à choisir)
15h30
PAUSE
15h45
Comptes rendus des ateliers
16h
Pistes de réflexion et de travail des participants
16h15
Evaluation de la journée par la BDS
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LES INTERVENANTS
Françoise HECQUARD dispose d’une longue expérience des bibliothèques publiques, municipales et départementales, et en connaît donc très bien les enjeux et modes de fonctionnement. Au cours de son parcours professionnel, elle a dirigé une bibliothèque départementale et un réseau municipal de lecture publique, et a accompagné de nombreux projets de bibliothèques publiques de toute taille, ainsi que le travail d’étudiants en bibliothéconomie de tous niveaux. Diplômée de l’Ecole nationale des sciences de l’information et des bibliothèques, coordinatrice de deux éditions du Métier de bibliothécaire et de Manager une équipe en bibliothèque (2014), auteur de Devenir bibliothécaire-formateur et de nombreux articles professionnels, elle est formatrice pour les personnels des bibliothèques de tous statuts et de tous types d’établissements depuis plus de 30 ans. Elle intervient régulièrement à l’INET dans le cadre de la formation et du coaching des élèves-conservateurs de bibliothèques territoriaux. Aujourd’hui, consultante et formatrice en management du changement en bibliothèque, elle accompagne les établissements et leurs personnels dans leurs démarches de développement et anime très régulièrement des formations dans les domaines du management, de la gestion de projets, de l’évaluation des activités, de la collaboration en équipe et de la communication relationnelle. Profil Linkedin > fr.linkedin.com/pub/françoise-hecquard/44/a/303/
Gilles MOREAU travaille dans le secteur de l’éducation formelle et informelle depuis 30 ans. Après avoir successivement construit son expérience de terrain au sein de différentes institutions éducatives (école, collège, internat éducatif, centre de vacances et de loisirs, bibliothèque), il a accompagné les collectivités dans la définition et la mise en œuvre de leur politique éducative et culturelle dans l’exercice des fonctions de chargé de mission culturelle au Cémea (mouvement d’éducation nouvelle et d’éducation populaire). Depuis la coordination de l’option jeunesse du CAFB pour le centre de préparation de Caen (années 80), il inscrit au cœur de ses préoccupations professionnelles les enjeux de la lecture publique et celui de l’ouverture des bibliothèques sur leur environnement. Il y contribua en participant activement, d’une part, au développement de politique concertée « lecture - écriture – lecture publique » associant les acteurs de la vie éducative, sociale et culturelle (élus, enseignants, bibliothécaires, animateurs, éducateurs, bénévoles...) dans le cadre de nombreux Contrat Ville Lecture, puis de Contrat Territoire Lecture, et d’autre part, à l’élaboration et à la conduite de formations longues qualifiantes préparant à l’exercice des fonctions d’ animateur/médiateur du livre. Aujourd’hui, consultant-formateur auprès du CNFPT, des Collectivités locales et des réseaux départementaux de lecture publique, il accompagne les établissements de lecture publique dans les bouleversements qui interrogent tant leur rôle, leur fonctionnement que leur mode d’intervention sur leur territoire. Accueil, publics, médiation, travailler en réseau sont les générateurs principaux de développement de ses activités.
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LES TEMOINS Laurent MARTIN (Mathieu - Calvados) La Médiathèque de Mathieu en quelques chiffres La Médiathèque est un établissement municipal ouvert depuis août 2012, dans une commune comptant 2100 habitants à 3 kilomètres au nord de Caen. Elle s’appuie pour son fonctionnement sur 2 réseaux de bibliothèques : celui du département (la BDP : dépôt de documents, animations, formation) et celui de l’agglomération Caen la mer (Portail et catalogue commun informatisé). L’équipe de la Médiathèque comprend un élu, un bibliothécaire professionnel (seul salarié) et 12 bibliothécaires bénévoles. L’espace bibliothèque fait 180 m² et se présente sous la forme d’un plateau unique. Les collections sont présentées sur les murs ou sur des meubles ne dépassant pas 1m15 de haut. La Médiathèque est ouverte 18 heures par semaine du mardi au samedi. Elle propose à ses usagers les services suivants : livres, revues, jeux vidéo sur place (PS3 & WII U), jeux de société sur place, ressources numériques en ligne (cinéma, presse, autoformation, musique). Elle dispose d’un budget d’acquisition annuel de 5000 euros et d’un budget d’animation de 2200 euros, lui permettant de proposer chaque mois un temps fort d’animation. En 2015, la Médiathèque a prêté 20915 documents pour 1060 inscrits actifs (730 inscrits actifs rattachés informatiquement à la Médiathèque + 330 habitants de Mathieu rattachés informatiquement à d’autres bibliothèques du réseau des Bibliothèques Caen la mer) Site internet : www.bibliotheques.caenlamer.fr
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Ouvrir plus, ouvrir mieux : quels horaires d’ouverture pour les bibliothèques ? Géraldine Lefèvre (Etrepagny-Eure) La médiathèque de la Communauté de Communes du Canton d’Etrépagny La Communauté de Communes du Canton d’Etrépagny a la particularité d’avoir pris, dès sa création en 1998, la compétence : gestion des équipements culturels. Depuis cette date, la bibliothèque d’Etrépagny est le seul équipement culturel de l’intercommunalité. Ce statut particulier a pour nous avantages et inconvénients : les moyens sont plutôt ceux d’une bibliothèque municipale mais les actions doivent être proposées à l’ensemble du territoire (accueils de classes, actions hors les murs…). En revanche, cela a permis de développer de manière très importante l’action culturelle puisque aucun autre service ne remplit ces missions sur l’ensemble du territoire. Dès 1999, la bibliothèque (jusqu’à lors associative est gérée par une salariée, 2 depuis 2000. Nous accueillons des bibliothécaires volontaires depuis 2 ans seulement. Actuellement installée dans une ancienne chapelle, la médiathèque bénéficie d’un très beau local, très peu accessible et avec pleins de contraintes (pas de bureau, petite réserve mal agencée, trop peu de places assises…) mais elle est appréciée tant par les usagers que par la collectivité et reconnue comme un service dynamique. Aussi, le budget et les actions entreprises n’ont cessées de s’accroître depuis 16 ans. Certainement grâce à cela, aujourd’hui, le contexte évolue : une Ludothèque-Médiathèque de 700 m2 (avec une grande salle d’animation) est en projet (pour le 2ème semestre 2017). Mais, la fusion de la CCCE avec la communauté de Communes voisine de Gisors rend le statut de la médiathèque incertain puisque cette compétence n’existe pas dans les statuts de l’intercommunalité. La Médiathèque Départementale de l’Eure envisage que nous puissions prendre le rôle de médiathèque tête de réseau pour l’ensemble des bibliothèques du secteur.
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LA GRILLE DES ELEMENTS A RASSEMBLER POUR POUVOIR SE COMPARER ET COMMENCER A REFLECHIR Eléments
Etrépagny
Mathieu
Taille de la population à desservir (territoire communal / intercommunal)
3600 habitants à Etrépagny. 11500 pour la CCCE
2100 habitants
Statut de l’établissement (communal / intercommunal)
intercommunal
communal
Oui dans l’esprit mais limité par les contraintes du local
Oui
Nombre d’établissements (si réseau)
1
21 (Caen la mer) 130 (BDP)
Surface(s) en m2
100 m2
180 m²
Nombre d’étages
0
Plein pied
Accessibilité handicapés (pente douce, ascenseur) OUI / NON
Non 4 marches
Oui
e
Etablissement de type 3 lieu OUI / NON
1 salarié à temps plein / 12 bénévoles fournissant un temps plein supplémentaire 1 salarié / 12 bénévoles
Taille de l’équipe (nombre d’agents / nombre d’Equivalents Temps Plein)
2 temps pleins
Composition de l’équipe (bénévoles / salariés)
5 bénévoles/2 salariées
Horaires (nombre total d’heures d’ouverture hebdomadaire au public, hors accueil de groupes)
22h30
18h au public + 2h30 dédiées aux TAP
Nombre de jours d’ouverture hebdomadaire (sup. à 5 ou non)
4
5
Ouverture le lundi OUI / NON
non
Non
Ouverture le dimanche OUI / NON
non
Ouverture en soirée (après 18h30) OUI / NON
non
Equipement RFID (automates de prêt) OUI / NON
non
Nombre de postes d’accueil / renseignements 1
Nombre d’agents nécessaires à une ouverture au public Temps hebdo passé en service public par chaque agent (ou pourcentage du temps de travail)
1 Difficile à estimer car nous n’avons pas de services internes, nous sommes donc toujours disponible pour le public même occupées à d’autres tâches.
Non (Mais j’aimerais bien !) Oui, le vendredi jusqu’à 19h Non 1 principal (et un deuxième uniquement si il y a du monde) A 1 c’est possible, mais on essaie tjs d’être 2 Salarié : quasiment pas de service public Bénévoles : assurent les 18 h, implication différente selon les bénévoles
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UN ARTICLE POUR POSER LES BASES DE LA REFLEXION BIBLIOTHÈQUES ET USAGERS FACE AU TEMPS Journée d’étude de l’ABF Bretagne – Saint Brieuc – 8 octobre 2015 HÉLÈNE FOUÉRÉ - 10 DÉCEMBRE 2015
A
lors que les annonces se succèdent ces derniers temps pour inciter les collectivités à élargir les
horaires d’ouverture des médiathèques, l’ABF Bretagne a invité à réfléchir à la notion de l’aménagement du temps. Reprenons le postulat de cette journée : « Les rythmes de travail et de vie changent, notre rapport au temps – et notamment au temps librese modifie. Les besoins et les attentes des citoyens sont en constante évolution. En tant qu’établissement culturel et outil d’un maillage territorial structurant, comment les bibliothèques peuvent-elles rester réactives à la demande croissante des usagers dans un contexte de plus en plus contraint ? Comment le service public peut-il accompagner la révolution des temps et des usages ? »
LES POLITIQUES LOCALES ET LA PROBLEMATIQUE DU TEMPS Certaines villes, comme Rennes ou Montpellier représentées lors de cette journée, ont intégré pleinement la problématique du temps dans leurs modes de gestion. Assez décriée pourtant au départ, Rennes a été une des premières villes à avoir mis en place un « bureau des temps » avec une volonté très forte de transversalité. Aujourd’hui, les temps et les rythmes du quotidien se sont beaucoup diversifiés, les villes et leurs activités ont tendance à s’étaler dans le temps. Prendre en compte la notion du temps dans l’approche du service public, c’est permettre de sortir d’une vision culpabilisante pour l’individu de gestion de son temps à un aménagement des temps, facteur de cohésion sociale. Les rythmes scolaires, les rythmes de travail, les rythmes biologiques, les temps d’accès, les horaires des services structurent le fonctionnement du territoire. C’est pourquoi l’enjeu est d’abord pour les responsables politiques de définir les objectifs temporels vers lesquels leur territoire veut tendre (ville 24h/24h vs « slow city »). En prenant en compte cette notion de temporalité, il est alors intéressant de structurer et d’optimiser l’aménagement temporel (temps d’accès, coordination des horaires des activités, réduction des inégalités, homme / femme, etc.). Ainsi les services et les organisations sont amenés à s’adapter aux évolutions temporelles.
LES MUTATIONS QUI ONT BOULEVERSÉ NOTRE RAPPORT AU TEMPS Notre société a connu plusieurs mutations qui expliquent aujourd’hui les changements dans notre rapport au temps. Tout d’abord le XXe siècle a fait gagner 31 années d’espérance de vie. Un nouveau temps de vie est donc à prendre en compte plus fortement : celui des seniors. Le XXe siècle a vu aussi la durée de formation initiale nettement s’allonger. Les femmes sont également arrivées massivement sur le marché du travail, alors qu’elles assument encore les 2/3 des tâches ménagères. Enfin, les formes familiales ont fortement évolué (le nombre de familles monoparentales a doublé en France en 35 ans). Et les situations d’isolement ont également beaucoup augmenté. Concernant le temps de travail, même si celui-ci a baissé de 30 % ces 50 dernières années, il occupe à lui seul 10% de notre existence, en étant particulièrement concentré entre 25 et 55 ans. Le CDI a beau rester la norme, les temps partiels se sont beaucoup développés. Bibliothèque départementale de la Sarthe – Ouvrir plus, Ouvrir mieux – 29 mars 2016
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Ouvrir plus, ouvrir mieux : quels horaires d’ouverture pour les bibliothèques ? Certains éléments chiffrés apportent un éclairage nouveau sur notre vision du travail des autres. En effet, les horaires de travail sont très diversifiés : seuls 46 % des actifs ont une journée dite « classique », 36 % travaillent le samedi et 20 % le dimanche. Si les horaires de travail sont très divers, c’est aussi le cas des temps libres. Dès lors, comment inscrire la médiathèque dans une politique du temps libre dans une société où l’individualisme prime, où la société de consommation conduit à accéder 24h/24 aux services, où les technologies de l’information se développent à grands pas ?
PENSER L’AMENAGEMENT TEMPOREL DES SERVICES De nombreux exemples existent déjà (notamment Rennes, Lille Métropole, Toulouse). Plusieurs axes de travail sont possibles dans cette réflexion sur l’aménagement temporel des services : réalisation d’une carte chronotopique (état des lieux des services ouverts et fermés au cours de la journée), analyse des temps d’accès qui structurent le fonctionnement d’un territoire et qui permettent d’identifier des zones de chalandise. Pour ouvrir mieux les services, les synergies de réseaux entrent en jeu et favorisent la coordination des horaires pour offrir des plages horaires plus larges et ainsi répartir l’offre de services. Dans un contexte économique compliqué, la mise en place de « pôles de services » permet aussi de combiner plusieurs fonctions. Certains locaux peuvent ainsi être utilisés pour différents usages à différents horaires. On crée ainsi des usages supplémentaires sans m² supplémentaires.
ET LA MEDIATHEQUE ? L’adaptation de l’offre de services nécessite d’analyser les rythmes de vie des usagers et des nonusagers. Pour cela, une enquête peut être menée pour cibler les horaires d’ouverture. Il convient d’interroger les usagers de longue date, ceux de courte durée, tout comme les non-usagers. A noter que pour 25% des non-usagers les horaires sont un frein à la venue en médiathèque. Et pour 70 % c’est le manque de temps le principal frein. Les attentes concernant les horaires d’ouverture vont beaucoup varier selon les types d’équipements, et selon les différentes étapes de la vie. Après une présentation de l’exemple de Montpellier, certains points apparaissent déterminants dans cette réflexion sur les horaires d’ouverture des médiathèques. La lisibilité des horaires est particulièrement déterminante et a un réel impact sur la fréquentation. Des ouvertures irrégulières font perdre du public. C’est pourquoi il faut par exemple absolument éviter de modifier les horaires en période de vacances. Cette lisibilité doit apparaitre dans tous les supports de communication. Enfin, une adaptation des possibilités d’emprunts aux différents rythmes de vie complèteront la réflexion.
JUSQU’OÙ ALLER DANS L’ADAPTATION DES HORAIRES ? Dans tout projet temporel, il est indispensable de chercher un équilibre au sein d’un triptyque : usagers, travail des agents et fonctionnement interne du service. Il n’existe pas de modèle unique d’organisation. Dans cette réflexion sur l’adaptation des horaires, la question de l’ouverture le dimanche se pose forcément. Dans le cas des médiathèques ouvertes ce jour-là, le dimanche est le jour le plus fréquenté car il intéresse tous les types de publics et permet de capter de nouveaux usagers. Les responsables politiques sont donc amenés à arbitrer pour cette question entre moyens humains, contraintes pour le personnel et services aux usagers. En résumé, afin d’ouvrir plus et / ou d’ouvrir mieux, les bibliothécaires ont donc tout intérêt à optimiser les horaires et les fonctions de back office, à développer la polyvalence et la culture du
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Ouvrir plus, ouvrir mieux : quels horaires d’ouverture pour les bibliothèques ? projet, à adapter l’architecture des bâtiments et à développer des nouveaux services (boîtes de retours, e-services…)
DES CAS CONCRETS D’ADAPTATION DE MEDIATHEQUE AUX USAGES ET AU TEMPS L’après-midi de cette journée d’étude a permis d’aborder quelques expériences de bibliothèques ayant redéfini leurs services pour répondre aux nouvelles attentes des usagers. Les médiathèques de Lorient ont par exemple élargi considérablement leurs horaires d’ouverture au public en passant de 32h30 à 41 h par semaine depuis septembre 2014. Ce projet a été d’un côté très complexe dans la mesure où les attentes des divers acteurs étaient très fortes (élus, publics et bibliothécaires). Il s’agissait de parvenir à harmoniser le temps de travail avec le temps personnel. D’un autre côté, malgré la tension et la complexité autour de ce projet, celui-ci a été fortement mobilisant. En partant de la commande politique, les équipes des médiathèques de Lorient se sont organisées en plusieurs groupes de travail sur la base du volontariat afin d’aborder toutes les problématiques (préparation des collections à la RFID, aménagement de l’accueil, flux, augmentation des horaires et réorganisation…) Chaque groupe s’est vu attribuer une lettre de mission précise indiquant le processus de validation. Dans le groupe en charge des horaires, il a fallu embrasser les différents aspects : temps de la ville et éléments statistiques, conditions de travail, lisibilité des horaires et constance des moyens. Plusieurs scénarii ont été élaborés et testés de différentes façons afin de consolider au maximum les choix d’organisation. Au final, l’augmentation des horaires a permis une fréquentation plus importante (+30%) et une augmentation des prêts (+2%). Quimper communauté a pour sa part présenté son offre de « bibliothèque 24h/24 ». La volonté des médiathèques de Quimper communauté a été de développer la capacité à être réactif par rapport aux usagers et à étendre le périmètre des services rendus avec un site web et des ressources dématérialisées. Même si à l’heure actuelle ces services ne représentent qu’une part modeste des activités, les médiathèques de Quimper communauté mettent en place un nouveau projet d’établissement s’appuyant sur le développement de ces services (Quimper communauté participe au projet PNB). Enfin, le dernier exemple a concerné le réseau des médiathèques de la Baie de Saint Brieuc qui fédère aujourd’hui 15 médiathèques. Malgré un investissement très conséquent et des processus de décisions complexes, la mise en réseau des médiathèques de La Baie a offert aux usagers un gain de temps et une offre de services plus larges grâce à une carte utilisable sur tout le réseau et à une communication commune, et permettra à moyen terme aux équipes de gagner du temps dans le traitement documentaire. En conclusion de cette journée, les médiathèques, premiers équipements culturels des villes, confirment leur capacité à être à l’écoute des évolutions de la société. L’aménagement temporel de l’action publique est certes un choix politique mais il reste avant tout le choix des usagers, et a, au final, des conséquences sur le vivre ensemble.
Référence bibliographique : Fouéré, Hélène. Bibliothèques et usagers face au temps. Bulletin des bibliothèques de France[en ligne], n° 6, 2015 [consulté le 20 janvier 2016]. Disponible sur le Web : <http://bbf.enssib.fr/tour-dhorizon/bibliotheques-et-usagers-face-au-temps_65507>. ISSN 1292-8399.
Des documents téléchargeables seront placés en ligne par la Bibliothèque départementale, à l’issue de la journée. Bibliothèque départementale de la Sarthe – Ouvrir plus, Ouvrir mieux – 29 mars 2016
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