MAI 2020
G R AT U I T
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LE MAGAZINE BIMESTRIEL LE LIEN distribué dans votre boîte aux lettres ou consultable sur le site internet
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édito on décompresse. on déconfine.
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y'a qui dans la team ? petites questions aux membres du mag'
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voiture Nouveau Mitsubishi L200
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« La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite. »
ABV
Ne pas jeter sur la voie publique
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BAH ALORS ? | MAGAZINE GRATUIT N°32
le ciné de saunier séries versus ciné galaxie des images et labyrinthe des imaginaires
musique Moussa, Drake & Burning Instant Karma
horoscope à prendre très au sérieux.. ou pas !
Actualité locale Fréjus, Saint-Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens Directeur de la publication : Ibrahim Berbar Rédacteur en chef : Ibrahim Berbar Rédacteurs : Ibrahim Berbar, Thierry André, Thierry Saunier, Djamel Berbar Correction : Perrine Bouchereau Photos : Ibrahim Berbar, Creative Commons, DR, les images appartiennent à leurs auteurs respectifs Couverture & design graphique : Hello Moreno ISSN : 2557-8499 Date de dépôt légal : 1er mai 2020 Date de parution : 6 mai 2020 Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus Nous Contacter : 06 62 38 74 84 info@bahalors.com | www.bahalors.com Imprimé en Union Européenne
S!CK l'ordonnance pop
sport Alfredo Di Stefano : le mythe fondateur du Real Madrid
livre à Philip Roth, la littérature reconnaissante
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alternatiba et maintenant... quoi ?
et en cuisine ? Sarahtatouille : chef tutos !
good news et les bonnes nouvelles, ça dit quoi ?
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speed interview distribution de masques à Fréjus
checklist
playlist de bouclage & coloriage
SOM MAI 3
on decompresse. on déconfine.
Vous avez fait le taf pendant presque deux mois, maintenant vous pouvez arrêter de lire, de promener le chien, de cuisiner, de faire des joggings près de chez vous ; vous pouvez ressortir. Fini l’eau claire en bord de mer, la couche d’ozone qui se referme, la pollution qui s’atténue, le silence toute la journée. Et bientôt, ce sera super : on ne reverra plus les étoiles le soir. Vous pouvez dès à présent faire la queue à 8h du matin pour enfin acheter des fringues chez Zara, vous entasser dans des transports en commun, une écharpe servant de masque, pour aller bosser en open space. Depuis lundi 11 mai, vous pouvez picoler sur les bords de la Seine entre amis - attention toutefois : faites des petits groupes de 10 espacés de 1m50. Avec le déconfinement, vous avez aussi le droit de vous balader à peu près où vous voulez, sans attestation à moins de 100 kilomètres, dans tous les centres commerciaux bondés, parce que “ c’est bon de revoir du monde ”. J’espère que comme moi, vous avez hâte de retourner en confinement après avoir passé un moment dehors mémorable pour combler le cruel manque d’achat impulsif. On sera bien quand on re-restera chez nous, maintenant on en a presque l’habitude.
édito
PS : L’Université des fake news, sponsorisée par les réseaux sociaux et les chaînes d’info continue, distribue les diplômes d’épidémiologiste et de virologue à tous les acharnés des complots faciles. Pour récupérer le vôtre, il suffit simplement de copier-coller ce message sur votre profil Facebook (qui va devenir payant dans pas longtemps) et de taguer vos amis préférés.
ibrahim berbar
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Retrouvez toute l’information sur www.ville-frejus.fr et sur nos réseaux sociaux
merci Fréjus vous dit
de votre dévouement !
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Distribution de masque à Fréjus 52000 masques ont déjà été fournis Avec le déconfinement, le port du masque est devenu plus qu’important dans nos trajets au quotidien. Lavable ou chirurgicale, le masque est aussi devenu un enjeu majeur pour les municipalités qui font le choix d’aider leurs administrés à s’équiper. C’est le cas à Fréjus, où la mairie depuis le lundi 11 mai distribue des masques à tous les habitants de la ville. Interview d’Eric Landi, responsable de la distribution (et un des meilleurs animateurs de centre aéré de l’histoire de la ville, pour ceux qui savent !)
IBRAHIM BERBAR
Eric, vous êtes en charge de la distribution des masques pour la ville de Fréjus. Comment ça se déroule ? Dans un premier temps M. le Maire a décidé de
distribuer aux Fréjusiens un lot de 5 masques chirurgicaux les 11 et 12 mai. Chaque électeur Fréjusien de moins de 70 ans, les enfants de plus de 10 ans, les personnes non inscrites sur les listes électorales pouvant justifier d'un domicile sur Fréjus ainsi que les résidents secondaires ont pu en bénéficier. Les plus de 70 ans eux, recevront leurs masques par voie postale. Il a fallu d'abord faire la mise sous pli de 100 000 masques, faire du travail administratif important, organiser les équipes (environ 70 personnes à trouver dont nombreux avaient repris le travail dans leur service), mettre en place le matériel (barrières, rubalise, peinture au sol, panneaux de signalisation), tenir compte de l'aspect sécuritaire (distanciation, équiper nos agents de masques , de gants...), mais surtout faire en sorte que les administrés soient satisfaits et qu'il y ait le moins d'attente possible sur site. Certaines personnes n'ayant pu se déplacer, M. le Maire a ainsi décidé de poursuivre la distribution ce samedi de 9h à 13h toujours au Caquot à la base nature et à Charles Denis à St-Aygulf. Fin mai, nous devrons à nouveau réorganiser une distribution générale de masques cette fois-ci en tissus. Les Fréjusiens seront prochainement avertis du déroulement qui je pense ne changera, pas même si nous essayerons d'améliorer certaines choses. En parallèle, Nous avons aussi organisé en collaboration avec le CCAS la distribution dans les boîtes aux lettres de plus de 700 masques par 7 agents véhiculés de la Direction des Sports et de la Jeunesse du 4 au 7 mai. Grâce à tous, je pense que cela a été une réussite
et le retour des gens est positif. Cela récompense l'investissement des employés de la Direction des Sports et de la Jeunesse ainsi que certains agents d'autres services de la ville. A ce propos, je tenais sincèrement à les remercier car j'ai pu avoir à ma disposition des agents motivés qui avaient aussi besoin après 2 mois de confinement, d'avoir ce petit challenge mais également se mettre au service des Fréjusiens. La présence sur les sites de distribution des élus de la ville a été également appréciée. A ce jour, combien de personnes sont venues chercher leurs masques ? En deux jours, nous pouvons dire que 52 000 masques
ont été fournis aux administrés sur 3 sites (Caquot, St-Aygulf, St Jean de Cannes). Cela représente environ 11 000 personnes venues chercher leurs masques. Ces chiffres vont augmenter car samedi beaucoup vont se présenter dans les divers sites. Que vont devenir les masques qui ne sont pas récupérés par les ayant droits ?
Le service achats distribue depuis 5 semaines aux commerçants, soignants des lots de masques. Les masques restants serviront sans doute aux intervenants dans les écoles. Une décision sera prise en fonction du nombre restant. Est-ce que d'autres journées de distribution sont programmées ? Comme je l'ai dis plus haut, le samedi 16 mai de 9 h00 à 13h00 les Fréjusiens pourront venir chercher
leurs masques chirurgicaux. Ensuite, les Fréjusiens seront conviés à venir chercher leurs masques en tissus.
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IBRA " Je crois que le plus hallucinant, c’est de voir que notre petit magazine existe encore. "
/ Ibra, tu es le directeur fondateur de " Bah alors ? " ; peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
encore “tous-les-objets-autour-de-nous magazine”. Rien ne collait. Jusqu’au moment où l’un de nous deux à balancer un nom pour rire en finissant sa phrase par “ Et alors ? ”. Et voilà, le titre était là : “ Et Alors ? ”. Le lendemain matin, on cherche quand même à savoir si le nom existait déjà, et bien sûr un magazine utilisait déjà ce titre. Un magazine LGBT friendly sur l’Art. Du coup, on a décidé de chercher un nom qui s’en approchait, et le “ Bah ” est arrivé. Je devrais dire : il est alors arrivé (rires).
/ Quel était le concept, disons l'idée centrale du magazine à sa création ? Et aujourd'hui ? Avec Nico, on a toujours gravité autour du monde associatif,
/ De quoi es-tu le plus fier dans la dorénavant longue histoire de " Bah alors ? "
Je suis né en 1986 à Fréjus, et j’ai grandi ici. Après la fac, j’ai fait quelques petits jobs jusqu’au jour où, avec Nicolas Muller, qui a co-fondé le mag, nous avons décidé de nous lancer dans la grande aventure de l’édition et de la presse écrite. Lui savait écrire comme personne, c’était sa formation première, moi je savais me débrouiller dans le reste. Et donc en 2014, le premier “Bah Alors ?” est sorti.
et de la musique plus particulièrement. On avait une émission sur Mosaïque FM où on s’amusait à parler culture ou à inviter des gens du coin qui jouaient ou organisaient des concerts. Nous-mêmes en organisions quelquefois. Et le truc le plus déprimant dans l’associatif, c’est le lendemain d’un événement quand nos amis, notre famille, le voisin nous disent “il n’y a rien à faire ici”. Alors, on a décidé de parler justement de notre territoire, de ce qui s’y passe, des gens qui font, pour qu’une bonne fois pour toutes, plus personne ne puisse dire “il n’y a rien à faire chez nous”, ou alors “c’est un coin pour vieux”. Aujourd’hui, l’idée est toujours la même, dans le sujet principal comme dans les diverses interviews. Le mensuel s’est étoffé, il y a plus de rubriques qu’avant, mais pour les catégories les plus générales, ce qu’on retient, c’est surtout le ton employé dans le magazine qui est, disons, moins institutionnel. / Pourquoi avez-vous choisi ce titre astucieux - puisque je m'aperçois que je le prononce inconsciemment, comme tout le monde je suppose, plusieurs fois par jour ?
Parce que tu le dis plusieurs fois par jour, comme tout le monde (rires). Le jour où nous avions fini le numéro zéro du mag, tout était en place et la seule chose qui manquait était le titre. C’était le 4 février 2014, on était chez moi, Nico en fan absolu du PSG regardait la demi-finale de la coupe de la ligue contre Nantes, et on réfléchissait au nom à donner à notre bébé. On a tout tenté, des institutionnels “échos”, “tribune”, etc. au “chaise magazine”, “table mensuel” ou
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De sa longue histoire comme tu viens de le dire ! Je crois que le plus hallucinant, c’est de voir que notre petit magazine existe encore. Parce que comme toutes les entreprises, on a eu des hauts et des bas. En 2014, faut quand même avoir les reins solides pour se dire qu’on va se lancer dans la presse écrite. Pourtant, on est lu, les annonceurs sont au rendez-vous, les sujets ne manquent pas, et tous les jours on prend une place un petit peu plus importante dans le paysage de notre territoire. Je suis fier aussi de toute l’équipe autour du “ Bah Alors ? ” : de ta collaboration et de celle de Kevin qui date des premiers jours du magazine, à celle de Hello depuis avril 2017 qui a elle toute seule a upgradé le “ Bah Alors ? ”, de mon petit frère Djamel qui est un puit sans fond de culture alternative en passant par le suédage de Perrine, qui est une amie depuis - je ne dirai pas depuis quand parce qu’on est encore jeunes (rires) -, les délires rédactionnels de Yoan, les tests automobiles de Thierry André et les splendides vidéos de Thomas. / À l'inverse, as-tu des regrets ? Et, bien sûr, des projets ?
Je n’ai pas de regrets. Quoiqu’il advienne, je me dis que ce qui devait arriver est arrivé. Après quoi, faut bien improviser. Par contre, des projets, il y en a des tas. D’abord, le nouveau site est en place et j’aimerais vraiment qu’on soit plus à même de balancer des infos au quotidien, ça ne donnera que plus de valeur au magazine papier. Ensuite j’aimerais tout un tas d’autres choses, mais je vais m’arrêter là, sinon tu vas croire que l’interview se transforme en réunion (rires).
DJAMEL " J’ai toujours eu une profonde sympathie pour les contre-cultures et le mélange culturel. "
/ Djamel, qui es-tu ?
Logiquement, je débarque avec la formule suivante : Jeune et confortable, technique et agréable, arabe, fier et bien habillé. Pour faire court ! (Rires) / Tu es en plein doctorat. Sur quoi portent tes études ?
Je suis en deuxième année de thèse, je jongle entre de la sociologie et de la communication. J’étudie la représentation de l’Autre dans les médias. Mon cas d’étude est la communauté musulmane. Je m’interroge également sur le développement des médias communautaires musulmans en France. Du fun, beaucoup de fun. / Pas compliqué avec le confinement ?
Quand on a une thèse à rédiger, donc des lectures à faire, et qu’on est sollicité à relire des mémoires pour des amis/amies, qu’on contribue au magazine, autant te dire qu’il nous manquerait du temps même en étant confiné ! (Rires) / Peux-tu nous parler des sujets que tu aimes traiter et de la manière dont tu les choisis pour le mag ?
Je suis le monsieur « Mode » de la rédaction, et je contribue aussi à la partie musique. Je vais là où les gens n’iront pas instinctivement, c’est mon côté explorateur des cultures. J’ai toujours eu une profonde sympathie pour les contre-cultures et le mélange culturel. Peut être parce que j’en suis moi-même le fruit ? Donc naturellement, je regarde ce qui se fait de « cool » dans le monde de la mode et de la musique, et j’essaie d’adapter mon monde à celui des lecteurs/lectrices. C’est important pour moi de briser la frontière et l’idée d’une certaine hiérarchie culturelle que la société nous impose. Même si souvent, on paraît subjectif dans la démarche, je pense qu’il est essentiel de diffuser un esprit alternatif. Et je m’éclate à le faire ! / Le confinement se passe comment pour toi ?
Long, mais de nature casanier, ça me passe. C’est mental, « L’Homme est un animal social » selon Aristote. Je pense que l’interaction me manque. Bien que présente par messages, elle n’est pas pareille. Mais bon, être confiné avec Internet est un luxe, donc la plainte serait de trop - à mon sens.
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YOAN " Je ne choisis pas mes sujets, ceux sont eux qui me choisissent. " / Yoan, qui es-tu ?
Une belle personne qui distribue des thèses, analyses et actualités pop culturelles à qui veut bien les entendre. J’aime les chats, le BMX, la couleur noir, et noircir des pages et des pages et des pages sur le cinéma, la musique, les séries et les jeux vidéo. / C’est quoi S!CK ? S!CK c’est le truc qui me fait le lever chaque matin. C’est un média culturel que j’ai fondé le 21 décembre 2012, jour de
l’apocalypse. Depuis, je m’efforce de faire grandir cet enfant terrible dans les meilleures conditions, en lui donnant tout mon temps et tout mon amour.
/ Comment choisis-tu les sujets que tu abordes ?
alvcarrelage@gmail.com
06 36 55 11 39 04 83 12 50 22
Je ne choisis pas mes sujets, ceux sont eux qui me choisissent. Plus sérieusement : les oeuvres évoquées sur le site web ou le magazine sont toutes marquantes d’une manière ou d’une autre, au point que je me trouve pratiquement forcé d’en parler. Je n’ai pas d’idées arrêtées sur ce qui devrait être pertinent ou pas. La popularité d’un film, d’un jeu ou d’un album n’est pas forcément proportionnelle à sa qualité. L’idée, c’est de mettre les grosses machines hollywoodiennes et les oeuvres plus confidentielles sur un pied d’égalité. Il y a tant de choses à dire, analyser et décortiquer dans la culture. C’est le reflet de notre temps. Mieux : de nos fantasmes, de nos phobies, nos désirs et nos craintes. Dans un monde qui cherche la division partout et à chaque instant, c’est la dernière chose qui nous unit vraiment. / Peux-tu nous parler de la version papier de ton magazine ?
Pour faire simple : c’est une alternative plus long format à l’activité quotidienne de notre site web. Un trimestriel de 150 pages, sans aucune pub, dédié aux articles longs formats, aux analysesfleuves, le tout enfermé dans un écrin que l’on a envie de garder dans sa bibliothèque. Toutes les couvertures sont des oeuvres exclusives, créées sur mesure par des artistes du monde entier. Il n’y a pas de texte sur la couverture, pas d’élément marketing à afficher pour plaire en kiosques ou se démarquer en librairie. Ce magazine est un pur produit alternatif, en tirage limité, et uniquement disponible sur le web. C’est une forme de presse différente, qui nous permet de nous exprimer sans restriction. / Honnêtement, où trouves-tu le temps de consommer autant de pop culture ? La nuit, au calme. Comme Batman, je ne dors pas beaucoup. / Le confinement se passe comment pour toi ?
en partenariat avec
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Difficilement. Pour le média, c’est une somme de bouleversements auxquels on doit s’adapter. Pour la personne, c’est toute une existence que l’on met sur le bouton "pause". Aussi passionnants soient-ils, les mondes imaginaires ont leurs limites. Il me tarde de retrouver la saveur du réel.
HELLO " en pensant les couv' un peu comme des posters qu’on aurait envie d’accrocher chez soi "
/ Hello, que fais-tu chez Bah Alors ?
Beaucoup de choses ! (rires) Disons tout ce qui est visuel. Donc les couvertures du mag, mais aussi toute la mise en page, les illustrations (horoscope, coloriage et si nécessaire pour un article) mais aussi les visuels pour les réseaux sociaux. Je gère aussi le compte insta, et il m’arrive d’écrire un article de temps en temps (sur les concerts du Mas des Escaravatiers par exemple). / En dehors de ton activité tu es en freelance en tant que graphiste-illustratrice. En quoi ça consiste ?
Exactement ! Eh bien c’est assez vaste et divers ! J’ai plusieurs clients, dans des domaines complètement différents. Cela peut être une identité visuelle pour une entreprise (logo - carte de visite - flyers), ou pour un évènement (on ajoute alors affiches, plan, supports de com’ et goodies), mais aussi pour un particulier (faire-part, portrait illustré), pour de l’édition (mise en page d’un catalogue et/ou illustration de contenu) ou encore du textile (prêt-à-porter, équipementiers etc.). Je travaille aussi pour une agence de marketing digital en Suisse, et pour eux c’est plutôt de la création de contenu et du community management. Ça fait beaucoup de possibilités et c’est ça qui est cool, je ne pourrais pas me cantonner à un seul truc je crois ! / Ce n'est pas de l'infographie quoi ?
Ce n’est pas QUE de l’infographie, pour être plus précise. Et là je vois d’ici la confusion habituelle dans le regard des lecteurs, les sourcils froncés “ ah bon, c’est pas la même chose ? ”. (rires) Si on devait résumer dans les grandes lignes, le graphiste est plus créatif que l'infographiste de part sa formation. En tant que graphiste (ou designer graphique), on fait un travail de direction artistique complet, on traite de la communication visuelle et de l'image dans son ensemble (concept, visuel, support, typographie, couleurs, déclinaisons), alors que l'infographiste est davantage exécutant. On a le côté “création” que l’infographiste n’a pas, car pour réaliser son travail il va la plupart du temps partir d’une charte graphique donnée (créée donc par un graphiste au préalable). Par exemple, dans une entreprise où il y a les deux postes, le graphiste crée un concept que l'infographiste va réaliser. Quand on est indépendant, on a donc les deux casquettes réunies puisque l’infographie fait partie de la formation du graphiste (formation plus longue et plus complète). Cela dit, tous les graphistes ne sont pas illustrateurs non plus. C’est pour cela que l’on précise “graphiste-illustrateur” quand c’est le cas, car ça ajoute vraiment une carte en plus : celle d’avoir une proposition créative complètement unique et surmesure (pas besoin d’acheter un motif, une image ou illustration pour votre projet, elle est créée rien que pour vous!).
/ Comment composes-tu les couvertures du magazine ?
Au feeling ? ça ne fait pas très pro dit comme ça, mais c’est un peu le cas quand même. (rires) ça va vraiment dépendre du thème du mois en fait, certains vont m’inspirer directement et je vais voir la couv’ dans ma tête assez vite (mais ça ne va pas empêcher la réalisation d’un peu différer du projet de base ahah) et d’autres vont demander plus de réflexion et de travail.. du coup ça part en brainstorming, seule ou avec l’équipe, avant de tester et de beaucoup recommencer. Début 2019, j’ai mis en place une technique illustrative en pensant les couv’ (qui étaient jusque là pas assez homogènes à mon goût !) un peu comme des posters qu’on aurait envie d’accrocher chez soi, voire de collectionner, mais aussi en pensant que ce traité graphique allait me faire gagner du temps par rapport à ma technique habituelle, qui est assez chronophage. Mais comme d’habitude, c’est sur le tas que l’on se rend compte si ça se vérifie ou pas, et ce n’est pas vraiment le cas (rires). Alors le côté “ poster ” semble être réussi au vu des retours que l’on a, cependant la partie “ gain de temps ” de ma théorie s’est révélée beaucoup moins évidente : certaines vont me prendre entre 2 et 6 heures (elles sont assez rares..), et d’autres peuvent monter entre 10 et 14 heures (cf. mois de juin, juillet, août 2019 par exemple). / Comment occupes-tu tes journées en dehors du boulot pendant ce confinement ?
Je profite d’avoir (enfin) ce temps libre dont on rêve toute l’année ! Forcément le boulot a significativement diminué, mais on n’y peut rien et j’aime bien ce ralentissement après un début d’année éreintant. Après tout c’est vrai, combien de fois on s’est dit ou entendu dire “ j’ai envie d’avoir du temps à ne rien faire d’autre que de chiller ”, “ les week-ends passent beaucoup trop vite, il faudrait qu’ils durent toute la semaine ” et bah voilà, bim voeu exaucé ! (rires) Alors oui, pas dans les conditions rêvées quand ce genre de phrase était dit à la base, mais quand même. Ça peut être apprécié de plein de façons, surtout quand on se rappelle que tout le monde n’a pas cette chance en ce moment. Du coup, j’ai enfin commencé la fresque sur le mur de ma chambre (un an que je disais “ alors c’est pas fini, là je vais dessiner sur cette partie ”), j’ai commencé et fini le livre photos pour la fête des mères de mon dernier voyage avec mes parents (je n’en avais jamais fait un aussi rapidement après le retour dudit voyage !), regardé les saisons en retard des séries mises de côté pendant le reste de l’année, profité des lives improbables et très drôles d’artistes/acteurs/humoristes (et qui n’auraient pas eu lieu sans ça), testé des recettes beaucoup trop gourmandes, accepté mon manque d’inspiration illustratif et fait des coloriages sans la pression du “ il faut que ce soit réussi, si je fais un truc c’est pour être posté ”, mais juste retrouver le plaisir de la sensation du feutre désintéressé sur le papier, et les erreurs qui ne sont pas graves. J’apprécie aussi de pouvoir passer 2 ou 3 jours sans devoir ouvrir mon ordi ! Et puis j’ai le meilleur alibi à 4 pattes pour pouvoir sortir prendre un peu l’air dans le bout de forêt juste à côté de chez moi. (team appart’, je suis avec vous!) Donc ça va, ça se passe pas trop mal, et les journées passent plutôt vite finalement !
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PERRINE " on peut mettre autant de coeur à de petites activités qu’à accomplir de grandes choses. "
/ Perrine, que fais-tu chez Bah Alors ?
Je suis correctrice, enfin “suédeuse” comme on dit au Magazine, en référence au film de Gondry Soyez sympa, rembobinez... Ne me demandez pas pourquoi avec Ibra on en est arrivé à remplacer le mot ”correction” par “ suédage ”... ah si! je crois que c’est parce que je trouvais que dire “ je corrige ” me donnait un côté maîtresse d’école autoritaire face aux rédacteurs. Donc Gondry et ma blancheur blonde vaguement scandinave nous ont fait échouer sur le rivage de ce terme de “suédage”. Bref, vous n’avez rien compris : grosso modo, les accords du participe passé et autres réjouissances littéraires n’ont pas de secret pour moi. / En dehors du suédage du magazine, tu es professeure de français. Comment t’organises-tu pour le télétravail ?
Pour clarifier les choses d'emblée : je démens l'idée divulguée par la porte-parole du gouvernement selon laquelle mes collègues et moi avons le temps d'aider les maraîchers à cueillir les fraises (rires)! Non, concrètement, comme beaucoup de mes collègues, je donne tout simplement à mes élèves des supports de cours et des travaux à faire avec leurs corrigés pour qu’ils s’auto-corrigent, ou bien je demande aux élèves de déposer leurs travaux sur l’ENT pour que je les corrige, moi. Pour répondre aux questions des élèves ou de leurs parents, nous utilisons un fil de discussion, toujours via Pronote. Google Classroom auquel le collège est abonné permet aussi d'échanger des contenus. Le plus difficile finalement est de limiter le décrochage scolaire. Pour lutter contre le décrochage, on donne des rendez-vous téléphoniques aux parents d’élève en difficulté ou qui ne se connectent pas. De mon côté, il s'agit aussi de prêter une attention particulière à deux adolescents confinés en foyer et aux enfants de parents non francophones, en prenant soin de les appeler plus régulièrement. Parallèlement à cela, je fais l’école à la maison pour mes enfants et corrige leurs travaux. Ma vie n’est que correction finalement! Enfin, j’essaie de limiter les temps devant les écrans, pour tout le monde: mes élèves, mes enfants et moi. Nous sommes déjà confinés, on ne va pas finir déprimés!
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/ Et tes élèves ?
Les élèves ont tâtonné un peu au démarrage, ne serait-ce que pour créer des documents, utiliser le traitement de texte, scanner, enregistrer et classer leurs travaux, les déposer sur l’ENT… Pour beaucoup, même s’ils sont hyperconnectés à la maison, ce ne sont pas des opérations ancrées dans leurs habitudes : c’est à se demander ce qu’ils font avec leurs outils numériques! Mais c'est bien, le distanciel développe leurs aptitudes à utiliser ces outils pour s'instruire et développer des compétences différemment. Dès le 16 mars, au cours des deux premières semaines de confinement, les habitudes se sont rodées et environ 55 à 80% sur mes cent quatre-vingt dix élèves se sont mis à rendre plus ou moins régulièrement leurs travaux. L’assiduité à distance est fluctuante et ingérable concrètement, d’une part parce que les élèves n’ont pas toujours le temps de faire les travaux que leurs dix professeurs leur donnent chaque jour, mais aussi malheureusement parce que beaucoup d’élèves ne sont pas capables ou ne sont pas en mesure de répondre à cette injonction de continuité pédagogique: matériellement, l'exiguïté du logement ou le manque d’outils informatiques peuvent être un handicap majeur; et, pour peu que l’autonomie ne soit pas acquise, il faut bien se rendre compte que tous les parents ne sont pas nécessairement en capacité, pour diverses raisons, de suivre la scolarité de leur(s) enfant(s) (défaut d’instruction, télétravail, familles monoparentales, etc.). Enfin, on craint les violences internes à la famille qui, en cette période d’enfermement, de repli, sont terriblement accrues. Comme on le sait bien, l’école est aussi un sanctuaire, un refuge pour certains élèves, voire leur seul salut. Il est donc nécessaire de sensibiliser nos élèves à ces questions et de leur communiquer le numéro d’urgence, le 119, en rappelant aux enfants qu'il n’apparaît pas sur les factures téléphoniques. / Que penses-tu d’un retour en classe le 11 mai ?
J’ai écouté les discours parfois contradictoires des autorités médicales, des sujets-supposés-savoir pour reprendre un terme de Lacan, entre les mains desquels on se remet fatalement. Il semble que le confinement soit toujours préconisé. Mais cela n’a pas été très lisible dès le départ
puisque la question a été soulevée de savoir s’il ne valait pas mieux faire en sorte que la population s’expose progressivement au virus pour être peu à peu immunisée… Le démêlage permanent que j’essaie de faire de ce fouillis inextricable d’informations sur cette crise liée au Covid19 fait remonter en moi des réminiscences de romans d’anticipation! Des tests, des masques,… le gouvernement actuel ne s’est pas prémuni. Notre république démocratique doit protéger les Français, elle ne doit pas négliger ses forces vives que constituent les citoyens au service de la Fonction Publique. C’est bien de responsabiliser les citoyens en appelant à l’autonomie des familles et à la solidarité mais, en effet, cela ne suffit pas à pallier les erreurs gouvernementales. Aussi, pour tenter de limiter les inégalités sociales face à l’Instruction Publique, plutôt que de rouvrir nos établissements scolaires à tous les élèves _ce qui s’accompagnerait d’un fort risque de ne pas pouvoir reprendre en septembre_ ,peut-être vaudrait-il mieux élargir l’ouverture exceptionnelle actuelle de l'École (qui, rappelonsle, est réservée aujourd’hui aux enfants de soignants) aux élèves dont les parents doivent absolument travailler et aux élèves en décrochage. Peut-être qu'avec des effectifs réduits, nous aurons les moyens de protéger nos enfants et les équipes pédagogiques en utilisant tout l‘arsenal connu pour lutter contre la propagation: tests, prises de températures, masques homologués, repas emballés dans les cantines, distributeurs de gel hydroalcoolique, marquages au sol pour les files d’attente, cloisons de séparation dans les bibliothèques et les restaurants scolaires, affichages de messages de prévention et d’éducation aux gestes-barrières, etc. Je n'imagine pas de reprise sans le déploiement de ces moyens et la divulgation claire du modus operandi aux élèves et à leur famille. Enfin,
je ne comprends pas pourquoi il serait impossible d'éduquer les élèves du primaire au port du masques. Sous prétexte que ce serait "anxiogène"? Se protéger serait anxiogène? Je ne l'admets pas. Le virus n'est pas prêt de disparaître donc, si l'on rouvre les écoles, dès l'âge de six ans, je pense que les enfants doivent savoir porter un masque et les professeurs devront être testés une fois par semaine. /C omment occupes-tu tes journées en dehors du boulot ?
Ce temps ralenti est étrange. Mes enfants sont heureux de partager ces moments hors du temps avec leurs parents et ne tiennent pas spécialement à reprendre l'école. En dehors de l’immense plaisir que j’ai à m’occuper à leur faire “l'école à la maison”_ la GS et le CE1 sont des niveaux sympas pédagogiquement pour un parent _ , nous pouvons prendre le temps de vivre en famille, on se promène autour de chez nous, on bouquine, on fait des jeux de société, un brin de jardinage… Le jeune Candide a beaucoup erré et fait l'expérience de divers systèmes pour finir par découvrir que le bonheur résidait dans notre environnement direct et ce qui dépend de nous directement: “Il faut cultiver son jardin” affirme Voltaire au dernier chapitre de son apologue. C’est très stoïque comme posture. Ça rejoint aussi finalement Lao Tseu qui dit: “On gouverne un grand État comme on fait frire ses petits poissons”. Confinés, notre vie à tous se résume à faire frire ses petits poissons: en d'autres termes, cela signifie qu'on peut mettre autant de coeur à de petites activités qu’à accomplir de grandes choses. J'entends quand même de retrouver au plus tôt notre métier en présentiel pour redonner à la transmission un visage humain et un relief gai que la télétransmission !
127 Rue de la Liberté 83480 Puget-sur-Argens Tél. 04 94 51 73 21
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THIERRY " So foot - à savoir, foot, humour et culture. Saunier So foot..."
/ Qui es-tu, Thierry Saunier ?
Ben, ça commence bien, puisque, déjà, c'est pas mon nom (rires). C'est un pseudonyme. J'aime à me présenter comme un intermédiaire culturel, ou, mieux, un passeur - et ce, aussi bien professionnellement que personnellement. L'offre culturelle de nos jours est absolument incommensurable, et je me propose d'aider qui le voudra bien à se repérer et à s'orienter au sein de cette vaste galaxie. Et tout ça, sans sabrelaser ! (rires) / Depuis le premier numéro de " Bah alors ? ", tu n'as jamais cessé d'y écrire des articles sur la culture, sur toutes les cultures, même. Comment choisis-tu tes sujets ?
Déjà, il y a des rubriques récurrentes. Cinéma ; littérature ; sport ; horoscope - enfin, ça, c'est juste pour éviter que tu racontes à tout le monde mes mésaventures à la rubrique " poisson " (rires). Pour le cinéma, je me cale sur la programmation du ciné-club au Vox, dont je suis aussi l'animateur. Cette rubrique est donc directement liée à l'actualité cinématographique. Cela est beaucoup moins vrai pour la littérature, pour laquelle je recherche des livres de qualité, qui puissent me permettre de développer mes réflexions tout autour. Toujours aussi modeste, Saunier (rires). Les séries et la musique, comme il s'agit de rubriques plus intermittentes, il faut qu'il y ait à l'origine un coup de coeur. Plutôt Keith Jarrett que Camelia Jordana, si tu vois ce que je veux dire... (rires) / Où trouves-tu le temps de lire autant, et de regarder autant de films et de séries ?
Mes contacts en Chine ont développé selon mes instructions un petit virus, qui, grâce au confinement, m'aura permis d'augmenter encore mon temps de
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lecture et de visionnage (rires). Plus simplement, je ferai toujours la même réponse : j'aime ça. Lire et voir, c'est pour moi tout simplement le meilleur emploi du temps possible. Et j'ajouterai ceci : plus ta culture est vaste, plus il est aisé d'y insérer un nouvel élément. En fait, c'est beaucoup moins compliqué qu'il n'y paraît de l'extérieur. Un mythe s'effondre... (rires) / Il paraît que t'as pas Internet chez toi. C'est vrai ?
True thing, comme disent les jeunes (rires). La réponse est très simple, et renvoie à la question précédente. Internet, c'est sacrément chronophage. Or, si tu veux vivre dans les livres et dans les films comme je le fais, la priorité, c'est de dégager du temps. Sans Internet - et sans télé -, ça fait déjà beaucoup de temps libéré... / Tu fais aussi la rubrique sport, car tu es notamment un fan - vraiment atteint, j'en témoigne (rires) - de foot. D'où te vient cette passion ?
Oui, tu as appris récemment que j'avais des magazines de foot en allemand...alors que je ne lis pas l'allemand (rires). C'est grave, docteur ? (Rires) Cela provient de l'enfance. De plus, je crois que chaque homme a besoin d'une plage de récréation. Après onze heures de Sartre, je peux bien m'accorder onze minutes de Platini (rires). Ceci dit, j'aime à croire que ma vision du ballon rond est légèrement plus élaborée que de juste scander " Trincan Trincan Trincan...but but but ! " (rires) Encore une référence culturelle (rires). Plus généralement, j'appartiens à une génération de diplômés, instruits, littéraires, intellos si tu y tiens, pour lesquels le foot peut être un objet légitime d'étude. Au reste, notre modèle journalistique indépassable est précisément celui-là : So foot - à savoir, foot, humour et culture. Saunier So foot... (rires)
À Saint Raphaël 10, rue du 17 Vendémiaire 04 94 17 72 80 shiva.fr 15
ICI LONDRES – CALOC NETT - RCS Fréjus 532 590 965 - Crédit photos © StephaneGizard@BureaudeVictor
E T MA INTEN À l’heure où le déconfinement se profile et s’organise nous nous demandons tous où tout cela va mener le monde… DANS L’IMMÉDIAT : une reprise du travail et de la vie économique, de notre vie sociale bientôt… ou d’un reconfinement peut-être ? PLUS TARD : Un statu quo insupportable, une accélération horrifique ? Ou un changement de paradigme ? Au cours du confinement nous avons tous pu constater diverses tendances, peut-être même en notre for intérieur… des pics d’espoirs terrassés par des abysses de désespérance. Notre foi en l’humanité n’a jamais été
aussi haute et aussi basse que maintenant.
Je suis Johanne d’Alternatiba Estérel Côte d’Azur et j’écris ces lignes aujourd’hui, mue d’un besoin de nous relier, de nous rassembler pour faire face à la crise écologique. Si vous lisez régulièrement Bah Alors, vous connaissez déjà Alternatiba ECA. Sinon, nous sommes une association qui oeuvre pour une transition écologique digne de ce nom sur le territoire de la CAVEM.
Si cette période de confinement et ce virus vous ont fait prendre conscience de l’importance de protéger la Nature et la planète pour elle-même mais aussi pour le bien de l’humanité, plusieurs choses sont susceptibles de se passer dans votre tête en cet instant. Nous les connaissons. Cette prise de conscience, nous l’avons tous eue au sein de notre asso, il y a quelques mois ou quelques années. Je suis allée interroger mes amis du staff d’Alternatiba à la recherche de conseils et de témoignages que j’ai ajoutés aux miens pour vous guider dans le tourbillon de pensées, d’espoirs, et sans doute de peurs qui se bousculent peut-être dans votre tête.
G O IS SE À L' ID ÉE JE R ES SE NS D E L' AN LO G IQ UE D E L' UR G EN C E ÉC O Tu n’es pas seul(e). Ce phénomène a même un nom : l’éco-anxiété ou solastalgie. Mais bien sûr l’éco-anxiété ne
se limite pas à de l’angoisse. Tu peux ressentir de la colère, de la tristesse, de l’impuissance, une peur de l’avenir, un sentiment d’urgence, de ne pas pouvoir tenir en place, un besoin de t’exprimer sans pouvoir être entendu(e), un sentiment de décalage entre toi et la société… Autrice d’une enquête sur l’éco-anxiété 1 menée entre septembre et octobre 2019 auprès de 1264 participants, Charline Schmerber, psychothérapeute, a identifié trois principales sources d’inquiétude qui apparaissent clairement : l’érosion de la biodiversité, les ressources en eau (quantité et qualité), et le réchauffement climatique.
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ANT… QUOI ? Mais cela ne se limite pas à ça. Peut-être as-tu croisé le chemin des termes “ effondrement ”, ou " collapsologie ", qui théorisent la fin de notre société à cause d'événements écologiques, politiques, sanitaires, économiques ou sociaux qui s’enchaînent dans un effet boule de neige.
Ces sentiments sont logiques. Ils mènent à se poser des
questions et conduisent à des comportements comme : . la compensation par d’autres choses . la paralysie . le besoin d’agir
L’action est la meilleure façon de soulager l’éco anxiété.
Elle est surtout la plus instinctive et te permettra d’évoluer !
J'A I EN V IE D'A GI R Nous sommes plusieurs chez Alternatiba à avoir commencé par une action individuelle. En effet changer ses propres actions donne un sentiment de reprendre le contrôle qui peut nous échapper lorsque nous prenons conscience de l’ampleur du changement climatique. Cette façon de commencer par les petites actions a un nom : le colibrisme (d’après la fable du colibri 2). Il s’agit de faire sa part et très honnêtement, si chaque personne a une responsabilité de taille et d’importance différente, nous en avons tous une. Ce qu’il faut, c’est prendre la responsabilité de nos actes… et cela commence avec notre propre mode de vie. D’après Anne “ quand on le vit de l'intérieur cela rayonne et on devient inspirant [...] cela crée tout naturellement des îlots autour de nous (amis, voisins, collègues) ”. C’est vrai. Plus que d’essayer de convaincre,
JE M E SE NS BO UL E VE RS É• E IN TÉ RI EU R EM EN T Bien sûr lorsque l’on a une prise de conscience comme celle-ci, il est possible que notre vision du monde change. En un an, beaucoup de choses ont changé chez moi. Les gens autour de moi ont dû composer avec mon changement de priorités et avec mon caractère très passionné. Mais les changements ont tous été très positifs. Mes relations sont devenues plus qualitatives et les gens qui se sont trouvés autour de moi ont entamé doucement leur prise de conscience à pas de loup. Convaincue de cette cause essentielle, j’ai pris confiance en moi et en mes opinions, en ma façon de les exprimer aussi. Mais cela n’est que mon expérience personnelle. Certains le vivent plus doucement et plus tranquillement comme Kevin qui, naturaliste de formation, est passé d’un statut d’observateur de la nature à un statut de protecteur de par son action.
montrer aux gens l’alternative sur nous-même est la meilleure façon d’agir à un niveau proche de soi. Kévin nous donne des exemples de gestes simples : trier ses déchets, manger plus sainement, faire des petits trajets à pied, vélo ou trottinette plutôt qu'en voiture, boire l'eau du robinet (on a la chance d'avoir une qualité d'eau potable exceptionnelle de qualité ici, ce qui n'est pas le cas partout) et vous en trouverez plein d’autres dans les éditions précédente de Bah Alors ? . Certains alternatibistes se sont même posé la question : Pourquoi est-ce que je fais cela ? Pour ma bonne conscience ? Pour les autres ? Pour la planète ? Finalement ce n’est pas important. Certains te feront un procès d’intention, mais toi, tu ne fais que ta part de responsabilité, comme le colibri, ne les laisse pas te faire
douter de ta légitimité.
JE ME SE NS SE UL •E Le sentiment de solitude liée à la prise de conscience écologique est liée à plusieurs facteurs : le changement personnel, mais surtout l’impression d’être seul au milieu de personnes qui ne voient pas de quoi tu veux parler, la crise écologique étant pour le moment peu visible à l’oeil nu pour une personne lambda.
Alors laisse-moi te rassurer : tu n’es pas seul•e. En mars 2019, ce ne sont pas moins de 350 000 personnes qui ont défilé, à Paris uniquement pour la marche du siècle (imagine ce que
ça représente à l’échelle d’un pays, d’un continent, du monde) ! Si tu te sens seul(e), plusieurs options s’offrent à toi : . Commence par aller sur les réseaux sociaux et youtube et inspiretoi des différentes chaînes et comptes que tu peux trouver sur le sujet. L’avantage de ces outils, c’est la proximité que nous avons avec les créateurs de contenus… En quelques sortes des amis virtuels qui ont les mêmes préoccupations que toi. . Rapproche-toi des gens de ton entourage et de tes amis contacts sur les réseaux sociaux afin de connaître leurs opinions sur le sujet, tu constateras vite que tu connais probablement des gens qui ont le même avis que toi, alors que tu l’ignorais. . Démarche les associations locales de défense de l’environnement qui seront, je peux te l’assurer, plus que ravis d’en discuter avec toi.
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INFLUENCEURS
Partagez c’est sympa, Sortez Tout vert, le J-Terre, Osons causer, Et tout le monde s'en fout, Professeur Feuillage, Le Biais Vert, Demos Kratos, Vous êtes vraiment sympa, Sortez Tout vert SITES INTERNETS
www.ilestencoretemps.fr, www.letempsestvenu.fr, www.notre planète ONG ET ASSOCIATIONS NATIONALES ET INTERNATIONALES
Alternatiba, ANV COP 21, Green Peace, WWF, Action climat, Les Amis de la terre, La Base, Extinction Rebellion ASSOCIATIONS ET COLLECTIFS LOCAUX
Alternatiba Estérel Côte d’Azur, VESEA, Les colibris 83, La recyclerie MÉDIAS
L'info durable, Mr mondialisation, Consoglobe Le mouvement climat est important et il a de nombreuses voix, il ne manque plus que la tienne ! Ce qui m’amène à mon prochain point...
JE VE UX D ÉP AS SE R LE D E L' AC T IO N IN DI V STA D E ID UE LL E Je répète souvent qu’en tant que personne lambda (donc ni milliardaire, ni CEO d’une immense compagnie, ni personnage politique…) nous avons trois moyens de porter notre voix : . N OTRE ARGENT : tout achat que nous faisons est une validation des pratiques éthiques et écologiques du producteur, à nous de bien choisir comment nous le dépensons. . N OTRE VOIX ÉLECTORALE : quel que soit ton avis sur l’utilité du monde politique en terme écologique, ta voix électorale reste le moyen officiel de t’exprimer dans le système qui est le nôtre aujourd’hui, en France. . N OTRE TEMPS ET NOTRE ÉNERGIE : et cela peut se traduire de beaucoup de manières différentes, notamment rejoindre une association, une ONG ou un collectif.
Dépasser le stade de l’action individuelle, c’est mettre du poids dans la balance, créer un front uni,
Q U EL LE JE N E S A IS PA S C A U S E C H O IS IR Si tu ne sais pas quelle cause choisir, je te conseille de choisir une organisation généraliste qui souhaite agir sur la transition écologique dans son ensemble. Mais mon conseil principal, c’est de choisir une cause qui te tient à coeur. Quelque chose qui te porte et te fait du bien, afin de ne pas perdre la flamme et afin de mettre ton feu intérieur au service de la cause que tu défendras. Dis-toi qu'il n'y a pas de mauvais choix. La transition que nous voulons, c’est une transition vers une société juste et bienveillante, résiliente et durable. Ainsi, les causes comme la
justice sociale, la protection des animaux, l’égalité homme-femme, etc, sont tout à fait aussi légitimes et nous les défendons par extension chez Alternatiba. Les modes d’action peuvent aussi être différents d’une organisation à l’autre. Peut-être veux-tu faire du plaidoyer, de la sensibilisation, de la désobéissance civile… rien ne t’empêche de tester pour trouver ce qui sied mieux à ta personnalité… dans le cadre de la légalité bien entendu !
pouvoir mener des actions fortes et visibles. Rejoindre une association ou un collectif est souvent l’étape qui suit le colibrisme car une fois que tu as adapté ta vie pour l’harmoniser avec le respect du vivant, tu as envie de faire plus. La plupart des associations et des ONG recherchent en permanence des gens pour renforcer la puissance de leur voix mais n’aie pas peur : tu n’iras pas immédiatement t’enchaîner à une station de forage au milieu de l’Atlantique ! Tu n’auras besoin que de donner un peu de ton temps (et d’argent si tu peux te le permettre). Si tu n’as qu’une heure à consacrer, c’est déjà énorme !
Je me permets de faire un peu de publicité ici, chez Alternatiba, nous avons à coeur d'implémenter un changement en profondeur de notre société. Notre slogan ? “ CHANGEONS LE SYSTÈME, PAS LE CLIMAT ”.
Contrairement aux idées reçues sur les écolos, nous ne sommes pas une bande de bisounours. Nous prônons la RADICALITÉ (dans le sens où nous voulons toucher la racine de notre système). Si nous sommes 100% NON-VIOLENTS et cherchons à APPORTER DES ALTERNATIVES plutôt que détruire l’existant, nous restons RÉALISTES ET DÉTERMINÉS. Nos modes d’action ? Principalement du plaidoyer auprès des élus, de la sensibilisation et de l’accompagnement. Nos principales batailles (à ce jour et avec nos forces disponibles) sont : LE ZÉRO DÉCHET, LA MOBILITÉ DOUCE ET LA VÉGÉTALISATION DES VILLES. NOUS AVONS 1000 IDÉES/MINUTE ET NOUS AVONS BESOIN DE TOI !
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R E N D S PA S J E N E C O M P U T R E S N 'O N T LES A P O U R Q U OI L 'U R G E N C E E D E C N E I PA S C O N S C C’est probablement ce qui est le plus anxiogène dans tout cela. Mais il faut le savoir, il existe plusieurs biais cognitifs qui rendent possible ce phénomène. Et qui l’ont rendu possible, probablement jusqu’à ta prise de conscience aussi. Notamment le phénomène de dissonance cognitive, définie par Leon Festinger dans “a theory of cognitive dissonance”. Elle définit l’inconfort qu’on ressent lorsque nos actes sont en opposition avec nos convictions. Pour atténuer cet inconfort, nous persistons dans la contradictionmême si c’est un acte illogique, et surtout quand la vérité remet en cause notre mode de vie, fait peur, ou semble encore plus inconfortable. Il ne s’agit pas que de mauvaise foi ou de fierté. Cette action est inconsciente et le cerveau nous pousse à raisonner de la sorte. La plupart des gens sont conscients de l’impact de nos modes de vie sur le réchauffement climatique mais ne changent pas leurs actions pour autant. Pour réduire cet inconfort, ils rejettent donc
la faute et la responsabilité sur les voisins, les politiques, les industriels (qui sont évidemment également coupables) ou bien mettent en place un raisonnement rassurant tel que « ce n’est pas mon action qui peut changer quelque chose ». La dissonance cognitive concerne de nombreux pans de nos vie, pas uniquement l’écologie. Ce qu’il faut retenir, c’est que le cerveau fera tout pour donner raison aux valeurs et aux idées que nous avons, et déteste avoir tort. Ce n’est pas (totalement) leur faute, prends patience et surtout ne perds pas de vue la vision positive de cet autre monde que tu souhaites, si quelque chose est capable de les aider à s’intéresser à la cause c’est bien cela ! Pour terminer, je reprendrai une phrase d’Anne : “ il faut se rappeler de ne pas agir contre mais pour ” le monde que nous souhaitons !
1. https://www.franceculture.fr/environnement/solastalgie-eco-anxiete-les-emotions-de-la-crise-ecologique 2. fable du colibri racontée par Pierre Rabbhi : https://vimeo.com/32564879
À très bientôt !
JOHANNE POUR ALTERNATIBA ESTEREL CÔTE D’AZUR
D S S TO R E F R E J U S _ SA BACCHI-BOUTEILLE _ 1803 AVENUE ANDRE LEOTARD _ 83600 FREJUS _ 04 94 40 27 80
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Sarahtatouille : chef tutos ! Sarah Quaranta, plus connue sur Internet sous le pseudonyme Sarahtatouille, adore la cuisine. Elle aime tellement cuisiner qu’elle monte régulièrement des recettes en vidéos pour le bonheur de tous. Du simple tutoriel pour faire des gnocchis à l’élaboration d’un bouillon Thaï aux crevettes, poireaux et citron vert, la chef cuistot est LA personne à suivre si on veut apprendre à bien (faire à) manger. Et vous savez quoi ? Pour notre plus grand plaisir, Sarah va nous envoyer tous les mois quelques recettes de cuisine !
Sarah, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis totalement autodidacte et une véritable passionnée de cuisine et de gastronomie. J'aime apprendre chaque jour et ensuite partager ce que j'ai appris. C'est pour cette raison que j'ai créé mon blog de cuisine il y a 10 ans puis par la suite ma page facebook aujourd'hui suivi par plus de 18000 personnes et Instragram 4500 followers. J'aime y mettre mes découvertes - mes recettes - mes coups de cœur et surtout échanger avec ma communauté - le but étant de créer des recettes abordables à tous tant au niveau des ingrédients qu'au niveau technique. J'aime faire du beau et du bon avec des ingrédients simples du quotidien. J'ai eu la chance de participer à plusieurs émissions de cuisine "Dans la peau d'un chef" sur France 2 que j'ai gagné 22 fois - "C'est au programme" - le JT du week-end sur TF1 l'année dernière "4 à tables" - Météo à la Carte sur France 3 et dernièrement "Chroniques Méditerranéennes" sur France 3 - J'adore ça et en secret j'adorerais animer ma propre émission ! Comment en es-tu venue à faire ta première vidéo ?
J'ai attendu quelques années avant de me mettre aux tutos recettes en vidéos car j'attendais d'aménager dans ma nouvelle maison à Vidauban avec la cuisine pensée pour ses vidéos - je voulais quelque chose de carré et sérieux tout en ayant un côté décalé qui me ressemble. Je suis très perfectionniste - je sais ce que je veux et surtout ce que je ne veux pas. J'ai envie de montrer aux gens à travers ces vidéos que l'on peut cuisiner maison en peu de temps avec peu de matériel et avec de bons produits mais le tout dans la bonne humeur également.
Comment choisis-tu tes recettes ?
Je traîne beaucoup sur internet - toujours en recherche d'inspiration ! Dès fois une simple photo me donne envie de réaliser une recette dans le même esprit mais pas forcément avec les mêmes ingrédients - je choisis et crée mes recettes au gré de ma gourmandise et de mes envies du moment - pas forcément par rapport à la mode. Mes recettes me ressemblent beaucoup finalement et reflètent mon état d'esprit. J'aime aussi aller manger au restaurant pour y découvrir des saveurs - des associations - rencontrer les chefs - c'est toujours une belle source d'inspiration pour moi et la découverte de modes de cuisson - de présentation dans l'assiette ! Tout est inspirant - même la décoration ! En dehors des vidéos, fais-tu autre chose ?
En dehors de mes vidéos, je crée des recettes écrites et photos que je poste sur mes réseaux et je travaille avec des marques et des producteurs pour leur créer du contenu recette et web également - mettre en avant leurs produits - leur savoir-faire. J'anime également des ateliers cuisines - pâtisseries dans des foires, des galeries marchandes, des magasins, des événements, des salons, des particuliers tout au long de l'année et partout où l'on me demande. J'ai créé mon entreprise il y a 4 ans pour toutes ces activités - au début j'ai cumulé mon travail à temps plein - j'ai été employée et clerc de notaire pendant 15 ans et j'ai tout lâché pour ne vivre que de ma passion qui est aujourd'hui depuis mon métier à part entière. Quel est ton plat préféré ?
Mon plat préféré ? Impossible de dire quel est mon plat préféré - j'aime pratiquement tout et je suis très gourmande mais j'ai un léger penchant pour les plats en sauce et la tarte au citron meringuée.
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toast chèvre miel . 1 baguette aux graines . 1 chèvre cendré . du miel . 1 poignées de pignons de pins . 1 branche de romarin . fleur de sel
panacotta vanille et coulis de fraises POUR 6 PA N A CO T TAS :
. 125 g de fraises . 1 CS de sucre en poudre . 50 cl de crème liquide entière . 4 g de gélatine en feuille . 50 g de sucre en poudre . 1 gousse de vanille > Pour le coulis, lavez et équeutez vos fraises en en réservant 6 pour le décor. > Coupez-les en morceaux, mettez-les dans une casserole avec le sucre sur feu doux et couvrez, laissez cuire 5 minutes, récupérez le jus de fraise et placez-le au frais. > Déposez vos feuilles de gélatine dans un bol d'eau froide. > Faites chauffer la crème avec les graines de gousse de vanille et le sucre jusqu'à petite ébullition. > Retirez du feu et ajoutez la gélatine essorée, versez dans vos pots et placez au frais au moins 3 heures. > Pour le service, démoulez vos panacottas ou laissez dans vos verrines si vous avez utilisé des verrines puis ajoutez du coulis et des fraises fraîches.
www.sarahtatouille.com Sarahtatouille @sarahtatouilledanssacuisine Sarah Tatouille
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Morts, réanimations, pandémie mortelle, crise du siècle, confinement, deuxième vague, insuffisance respiratoire, effondrement des bourses… Bienvenue dans la fin de la civilisation ? Ou pas. Jamais le monde contemporain a connu une crise d’une telle ampleur. Ce XXIè siècle, qui a vu naître George Alain de la Star Ac 2, le Loft Story, l’avènement de Kanye West, le smartphone et Twitter, a connu bien des drames, et non des moindres : à New York, à Londres, à Madrid, à Paris, Paris deux fois. On pense aussi à la Syrie, à l’Irak, à l’Afrique, au Japon, à Haïti, à l’Indonésie… Mais refaire une rétrospective est bien trop anxiogène (et très long aussi) dans le contexte actuel. Pourtant force est de constater que cette situation dramatique pousse de nombreuses personnes à s'intéresser davantage à l’actualité. La crise du coronavirus tombe en même temps que l'avènement de l’alerte info. Sans les réseaux sociaux, sans même les smartphones, on estime qu’environ 75% des informations ne seraient jamais sues ou bien plus tard. En même temps, elle est loin l’époque où il fallait attendre le journal papier, la télévision ou la télé. Le monde est alerté de façon anxiogène à chaque minute du nombres de morts qu’il y a eus entre hier et aujourd’hui. Or le monde est aussi victime d’un flux exponentiel de fausses informations, de fake news ou infox comme on aime les appeler. Le monde est sur une corde sensible, il suffit de lire les commentaires démesurés où chacun se voit vivre ses derniers moments sur Terre. On ne compte plus le nombre de fois où l’on a pu entendre des phrases, ponctuées d’un « 2020, quelle année ! ». Ce qu’il faut retenir, c’est que le contexte rend l’actualité encore plus dramatique et donc la moindre secousse nous brusque. Si aujourd’hui je vous annonce qu’il y a eu un séisme en Grèce, une guerre en Lybie et une pluie de criquets en Afrique, vous allez prendre peur. Mais si c’était l’an dernier, ça vous aurait interloqué une fraction de seconde. À l’heure où je vous parle, le monde (en plus de la crise exceptionnelle du coronavirus) connaît toujours des merdes incurables et, surprise: c’est pas une nouveauté. Il suffisait de s'intéresser de surcroît à l’actualité de façon générale et depuis des années pour constater que c’est effectivement pas fun. Alors politique de la peur ? Sans doute, en tout cas, on en a eu marre et on a voulu sincèrement vous montrer que l’Espoir existe. Que le ramadan est là. Que les astres se portent bien. Et qu’on va s’en sortir. Alors best of des news qui font aussi du bien. Non, le coronavirus va pas exterminer l’Humanité entière, dieu merci !
Et les bonnes Nous ne sommes pas virologues, ni épidémiologistes, ni médecins, ni scientifiques. Mais vous ne l’êtes pas plus que nous aussi. Et c’est pas plus mal. De façon très générale, ce virus n’est pas la chose la plus agréable. Ce n’est pas cette PUTAIN DE GRIPETTE que tout le monde nous disait il y a encore un mois. C’est une forme de pneumonie virale qui, dans une grande majorité de cas (on parle quand même de plus de 80%) est bénigne. Elle devient compliquée pour une poignée de personnes. On rappelle que les petits sont relativement épargnés dans une grande majorité des cas. Mais prudence, encore et toujours, on ne vous le répètera jamais assez. Ce qu’on vous répète pas assez en revanche c’est ce flux de bonnes nouvelles qui pleuvent concernant le virus. Il suffit de se pencher légèrement sur les graphiques pour constater que les efforts paient et que certains pays s’en sortent plutôt pas mal. La Corée du Sud est probablement leader dans la gestion, et l’épidémie est contrôlée d’une main de maître. La Chine, de ce qu’on a comme information, s’en est très bien sortie. Les nouvelles italiennes sont “réjouissantes”, il en est de même pour l’Espagne et d’autres pays en Europe,où le déconfinement est réfléchi (ou mis en place). En France, les échos provenant des services médicaux sont positifs également. Bien qu’on continue à poursuivre les efforts, il faut néanmoins se rassurer: ça va mieux. Alors non, les hôpitaux ne sont pas débordés, ça ne crie pas dans les couloirs, les brancardiers ne se mettent pas à courir. Désolé pour les fans de Grey’s Anatomy ou Urgences. Alors que beaucoup s’alarment sur une possible seconde vague, prenant exemple sur Singapour ou la Chine qui connaissent effectivement une recrudescence mais moindre, la Corée du Sud a quant à elle enregistré un nombre de cas quasi ridicule. Ce qui peut entrer en corrélation avec l’hypothèse que le virus peut être saisonnier et disparaître. Bien sûr, tout ceci est à prendre avec des pincettes, il faut donc rester vigilant et combattre la merde en s’imposant des règles un peu chiantes pour des gens qui ont l’habitude (non) d’être civilisés. Le vaccin et les traitements étant à l’essai, la situation risque de s’améliorer peut-être plus vite que prévu. Alors, on n'est pas un peu plus rassuré là ?
Go Ne
Flawless victory
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Ana Del Valle, 107 ans, fière après avoir gagné son combat contre le Covid-19. Uppercut sur le flanc droit.
Survivor series, hommage à ses survivant de l’extrême !
nouvelles, ça dit quoi ? DJAMEL BERBAR
Elles s’appellent Andrée, Connie ou encore Ana. Il s’appelle Keith et leur particularité c’est d’avoir vaincu le covid-19. Rien d’étonnant me dira-t-on mais, la particularité c’est que ces personnes là ont plus de 100 ans. Venant des quatre coins du globe, ces personnes ayant un siècle (imaginez-vous) ont survécu à : le bug 2000, le calendrier 2012, les astéroïdes qui ont frolé la Terre, la météorite de Paco Rabanne, la grippe H1N1, la grippe aviaire et j’en passe. Évidemment une énorme pensée à celles et ceux qui luttent encore âprement contre cette saloperie. Il est bon aussi de voir qu’à un âge assez avancé on peut y arriver!
ood ews
La fin de la bise, des serrages de mains, un monde qui va sentir bon…
C’est tout de même bien laid la bise vue de cette angle là, non ?
“Lavez vous les mains régulièrement”. Jamais de notre
vie, cette phrase si évidente a été autant de fois répété. Toujours l’impression d’être considéré comme un bébé quand on me la répète sous toutes les formes. Pourtant, pour de nombreuses personnes visiblement, se laver les mains est devenu monnaie courante durant cette pandémie. Triste me dira-t-on ? La réponse est non. Tant mieux que les gens ont décidé de devenir propre. Au moins, grâce (ou à cause) à ce virus de merde, les gens ont pris conscience que sentir bon n’est plus une option, la douche non plus, que se laver les mains constamment n’est pas une tare, et je m’adresse personnellement aux crados qui après s'être touché la nouille aux toilettes qui la zone sans se laver les mains (coucou les blaireaux, vous êtes plusieurs). Peut être que les gens se
tripoteront moins le nez publiquement, ou ne mettront plus leurs doigts dans la bouche, arrêterons de se ronger les ongles… La crise du coronavirus est aussi l’occasion de mettre un terme à cette chose immonde qu’est la bise. Quel chienlit (ndlr. mot utilisé la dernière fois en 1890) de devoir toujours coller sa joue contre celles d’un autre ou d’une autre. Une perte de temps considérable et le tour de table de trop quand il y a assembler. Désormais, on va devoir se contenter d’un salut de loin, peut être même d’une inclinaison comme dans les pays asiatiques. Ou alors l’heure est venue de mettre en place votre créativité déconcertante pour inventer un salut trop technique. Pas donné pour tout le monde, et évitez les checks du pied, c’est hyper naze et pas street crédible (ndlr. la crédibilité de la rue, gage de confiance dans la vie de tous les jours).
“ La nature reprend ses droits, nous sommes le problème ”
(Crédits: European Space Agency)
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Fallait forcément y faire référence, bien que ce soit super redondant et du surfait. L’impression de devenir un fumeur d’OCB et d’écouter un peu trop fort l’album Grain de Sable de Tryo (ndlr. l’album préféré du rédacteur en chef de ce magazine durant les années 2000). Et on embrasse La Rue Ketanou et Les Ogres de Barback. Il est vrai que quand trois milliards de gens stoppent toutes activités, dont les usines qui polluent et qui balancent des émissions de gaz dans l’air, les avions qui ne volent plus … Ça permet à la Terre de souffler. Enfin, c’est même complètement obvious. Mais, remarquable de voir les chiffres tout de même : la consommation mondiale de pétrole, gaz, charbon et électricité a baissé de 6% , la pollution a drastiquement baissé de moitié dans tous les pays d’Europe, en Chine également. Ce n’est plus arrivé depuis plus de 40 ans, ce qui est historique vous imaginez bien.
Mahia hi ! Mahia ouh ! La couche d’O-zone.
Une des plus grandes nouvelles nous provient de l’Espace ou la couche d’ozone se referme progressivement. Même si l’un des plus grands trous observé au dessus de l’Arctique inquiète les scientifiques, ce dernier s’est refermé aussi vite qu’il est apparu. Pour faire court, la couche d’ozone c’est ce qui protège littéralement la planète Terre. Sans elle, on se fait cuir par les UV du soleil, au mieux pour finir marbré comme un savane au pire mort. Donc, c’est rassurant de savoir qu’elle se rétablit progressivement. Les grands gagnants de ce confinement sont aussi les animaux qui récupèrent aussi un peu leur territoire. Les flamand rose n’ont jamais été aussi amoureux (reproduction), il en est de même pour les rhinocéros noirs. La méditerranée, devenue plus clairs que d’habitude (ndlr. souvent jaunis par la pisse soit dit en passant) revoit des dauphins se trémoussent dans ses
profondeurs. Et ça, c’est beau ! Les abeilles également, qui constituent un des rôles les plus importants dans la biodiversité et notre survie, ne se sont jamais aussi bien portés que depuis le confinement généralisé. En effet,les essaims d'abeille se développent de plus en plus. Peut être est-ce l’occasion de se réconcilier avec Greta Thumberg et de se dire qu’une nana de 14 ans qui milite pour l’écologie contre une élite qui pense plus à monétiser qu’à la survie de la planète n’est pas seulement en train de vivre sa crise d’adolescence. Vous aurez déjà l’air moins con de faire d’une adolescente une proie susceptible à la critique, puis vous auriez au moins une conscience. Bouffez bio, mangez des oranges, faites du vélo et écoutez de l’italo-disco, c’est mieux que d’attendre son menu McFirst au Drive.
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L'ORDONNANCE 01-04-20 // Jour 1 Les premiers symptômes physiques de l’enfermement commencent à se faire sentir. Les murs de mon appartement semblent inexorablement se rapprocher de ma personne. Ma porte d’entrée est fermée à double tour, et le monde extérieur commence à prendre des airs de prequel à 28 jours plus tard. Suis-je pris dans un mauvais épisode de Black Mirror ? Je me dois de tenir ce journal. Il en va se ma santé mentale. Il semblerait que Nintendo prépare des versions remastérisées de leurs grands classiques. À défaut de pouvoir fouler le sable chaud de la plage, je me surprends à rêver d’un Super Mario Sunshine. Dans le même temps, Rick & Morty viennent d’annoncer leur retour en mai. Mais tout ceci me semble encore si lointain… La télévision existera-t-elle encore d’ici là ?
06-04-20 // Jour 666 Aujourd’hui, j’ai tenté de faire griller du pain avec ma PlayStation 4. Les dernières 72h sont terriblement floues pour moi. Dans une trance possédée, je pense néanmoins avoir terminé Doom Eternal. C’est du moins ce que m’indique la barre de progression sur la sauvegarde du jeu. Le type dans le miroir a des cernes abyssales, et les yeux injectés de sang. Qui est-il ? Qui êtes-vous ? Ces vêtements sont sur mon dos depuis trois jours. Trois jours de Doom. Trois jours carnage et de tueries virtuelles, qui nous laissent face à une conclusion terrible. Ce jeu n’est pas un simple shooter. C’est un défouloir transcendantal. Une vengeance divine qui vous demande déchaîner les enfers dans un festival de gore et d’éviscérations. Doom Eternal est le jeu dont le monde entier avait besoin. Je reprends mes esprits en écoutant le dernier album de Thundercat.
08-04-20 / Jour 8 Des voix dans ma tête me parlent du retour de l’Attaque des Titans sur Netflix. D’autres me rappellent que c’est l’anniversaire de Jackie Chan, une légende à laquelle on a consacré tout un numéro de S!CK. Mais tout ceci n’importe que trop peu face au seul événement marquant de cette journée : il y a 30 ans, David Lynch ouvrait les portes de Twin Peaks à la télévision. 30 ans qu’on aurait dû faire du 8 avril un jour férié.
02-04-20 // Jour 2 Je viens de voir le trailer de Peninsula, la suite du Dernier Train pour Busan. Une histoire d’épidémie volatile et ultra contagieuse, qui infecte une ville coréenne, transformant ses ruelles en théâtre apocalyptique. Un Walking Dead sous stéroïdes. Je n’aurais jamais dû voir ça.
03-04-20 // Jour 3 Le cloisonnement se fait de plus en plus étouffant. Afin d’apaiser mon esprit torturé, je décide d’opter pour une séance relaxation sur le dernier morceau d’Igorrr. Un mélange de techno hardcore et de Death Métal des enfers, sublimé dans un clip qui pourrait être tiré des scènes coupées du dernier Mad Max. Subitement, ça va beaucoup mieux. Probablement pour remercier le corps médical de ses efforts, Mr Oizo sort un morceau en compagnie de Roméo Elvis, qui parle avec beaucoup de justesse de la danse en milieu pharmaceutique. Pas besoin de masque et de gants pour apprécier ce beat épuré et terriblement accrocheur. Petit à petit, l’Oizo fait son nid.
07-04-20 // 7 jours d'essai gratuit Après tant de reports, c’est le grand jour. Disney Plus vient de sortir en France, amenant avec lui quelques séries de notre enfance. La Bande à Picsou ? Classique. La cour de Récré ? Génial. The Mandalorian ? Déjà vu depuis 2 mois. Ni une ni deux, je fais valoir mon essai gratuit de 7 jours. À mois les refrains de princesse Disney. Confinés, délivrés. Je ne sortirai plus jamais. On vient de me montrer le design rétro-futuriste de la manette de la PlayStation 5. Certains y voient un Storm Trooper jouable. Mon cerveau vient d’exploser.
09-04-20 / Jour 911 C’est le neuvième matin, et mon existence commence à ressembler à la scène Morning Routine dans American Psycho. Perdues dans l’effroyable silence d’une ville à l’arrêt, mes oreilles partent chercher du réconfort dans l’actualité musicale. Dans une coïncidence qui relève de l’intervention divine, je tombe sur l’Essential Mix tout frais d’Amelie Lens. 4h de techno des bas fonds, réunie dans un mix qui a tout de la séance d’hypnose. Le Hellfest vient d’être annulé. Virus de merde.
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POP
Le journal de bord de la pop culture par S!CK, pharmacien du culte en featuring de Bah Alors.
YOAN VILLARS
1 0-04-20 / Jour que des numéros 10 Les Strokes viennent de sortir leur album The new Abnormal. Ça va un peu mieux. Gorillaz sort un
nouveau clip, et la brume maussade qui me sert de quotidien semble se dissiper au rythme de la bonne musique qui me percute les tympans. Leur d’espoir.
Justice vient d’annoncer qu’ils bossaient sur leur
quatrième album. Un rayon de lumière transperce le ciel opaque.
Aphex Twin, l’un des plus grands génies de la musique électronique lâche 6 nouveaux morceaux dans la nature. Des tracks introspectifs et en suspension, qui portent une nouvelle lumière sur le quotidien confiné.
Ce soir, Ahmad va se prendre une ultime humiliation dans Koh Lanta. C’est définitivement une bonne journée.
11-04-20 / Jour Eleven Un nouveau week-end s’amorce. Mais le concept même d’un week-end a-t-il encore du sens ? Subitement, une révélation me frappe de plein fouet. La suite de Jumanji Next Level vient d’être annoncée, avant que je réalise l’évidence qui était sous mes yeux depuis le début : nous vivons de toute évidence dans une réalité alternative. Suis-je moi-même le sujet d’une partie géante de Jumanji, dans laquelle je serais bloqué à la case « prison » ? Je m’attends à voir un rhinocéros traverser la route d’une seconde à l’autre. Je ne voulais pas y toucher depuis hier soir… Mais j’ai craqué. J’ai mis le doigt dans l’engrenage. Il n’y aura pas de retour en arrière possible. Je sais pertinemment qu’il y aura un avant, et un après. Mais je me lance tout de même. Fébrilement, porté par un mélange de peur, d’excitation, et l’intime conviction d’entamer un chapitre très spécial de mon existence. Dans un ton cérémonial, je ferme délicatement les rideaux, je range les coussins de mon canapé, je prends une profonde inspiration. La dernière, juste avant de basculer : je viens de lancer le remake de Final Fantasy VII. Adieu, cher journal.
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13-04-20 / Jour 113 fous la merde Encore galvanisé par l’univers magnétique de l’un des plus beaux RPG de tous les temps, je me résous à reprendre un semblant de vie normale. Mais la transition est encore difficile. Je parle encore à Tifa et Barrett pendant mon sommeil. On me dit dans l’oreillette qu’un remake de Resident Evil 4 serait en préparation. Après avoir effectué mon rituel classique de célébration (3 minutes de pompes en hurlant « Y’A PAS DE FATIGUE QUI SOIT » comme un mantra), je me mets à craindre la pire. La culture est-elle vouée à se perdre dans une spirale de reboot, remakes, remaster et autres prétextes au recyclage créatif ? Vous avez 4 heures.
15-04-20 / Jour 15 Salué pour ses efforts dans la trilogie Spider-Man et les films Evil Dead, l’illustre Sam Rami va réaliser le prochain film Doctor Strange, sous-titré Multiverse of Madness. On y traitera logiquement d’univers parallèles. Je songe subitement aux nombreuses réalités alternatives qui coexistent avec la nôtre. Message pour mon double d’une autre dimension : si tu brises les lois du continuum espace-temps pour me rendre visite, pense quand même à te laver les mains. C’est un peu chaud ici en ce moment.
17-04-20 / Jour 17 Carpenter Brut vient de me ratiboiser les oreilles avec
son nouvel album, qui baigne dans les néons, le cyberpunk, les basses saturées et les ambiances abrasives. Les plaisirs simples.
Après le flop interdimensionnel de la Justice League, après avoir massacré l’univers DC au cinéma, Superman, Batman, Wonder Woman, Aquaman et co sont arrivés au bout du rouleau. Fini les bons sentiments, c’est au tour de la Justice League Dark de prendre le relais ! Des années que l’on parle d’un projet de film sur cette équipe de superhéros de l’ombre, menée par John Constantine. Et bien ce ne sera pas un film, mais une série, produite par J.J Abrams. Bravo et merci. Vous en voulez encore ? Ce bon J.J va aussi produire une série inspirée de Shining pour HBO. Elle sera centrée sur le mythique Hotel Overlook et sa fameuse Room 237. HERE’S JOHHNY !
14-04-20 / Jour 14 Suite à une intervention divine dans le cadre noir qui se trouve dans mon salon, un monsieur m’explique que je vais devoir rester confiné 4 semaines de plus. Il paraît qu’il est président de la République (je n’avais jamais vu cette personne avant). Je réalise subitement la chance que j’ai. Celle de pouvoir partager cette intimité forcée les choses et les personnes qui comptent le plus à mes yeux. En remerciant une nouvelle fois la providence, je lance donc une nouvelle partie de Final Fantasy 7. C’est moi ou Kid Kudi vient de claquer Leader of the Deliquents, un son qu’il tease en concert depuis 2012 ? Non. J’ai dû rêver…
16-04-20 / Jour Sweet Sixteen Un Al Capone vieux, au bord de la folie, défoncé du visage, cigare vissé entre les dents jaunes, crâne dégarni et les yeux injectés de sang ? Le tout joué par Tom Hardy ? Ok, la première bande-annonce du biopic sur Scarface est déjà un K.O technique. Où est-ce qu’on signe ?
18-04-20 / Jour 81 (ou 18) Cher journal. Je sais que ça ne va pas être facile. Je sais que ce n’est pas toujours facile à encaisser… Mais je vais avoir besoin d’un peu de temps pour moi. Je ne te parle pas de rupture. Juste de faire un break. J’ai besoin de me retrouver, de prendre du temps pour moi. Je sais que tu n’apprécies pas le temps que je consacre à la machine à café ces temps-ci. Mais elle… Elle au moins, elle fait du café. Du bon café. Je vais en avoir besoin pour me faire l’intégrale de Better Call Saul saison 5.
21-04-20 / Jour 21 Je t’ai manqué ? Tu ne me demandes pas si Better Call Saul est devenu mieux que Breaking Bad ? Tant mieux, parce qu’on en peut vraiment plus de cette question. (La réponse est oui). Les Looney Tunes vont avoir droit à une toute nouvelle
série. Je décide de sortir un énorme bol. Je le remplis de céréales. Je verse du lait, et je me refais les classiques de Bugs Bunny sur YouTube. C’était mieux avant. Comme si la torpeur ambiante ne suffisait pas, une version live-action du manga One Punch Man vient d’être annoncée. Pourquoi ? Pourquoi être aussi corrompu ?
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22-04-20 / Jour 222222222222 #ERROR Aujourd’hui cher journal, l’enfermement me pousse à une réflexion que je n’avais jamais osé mener. Les questions existentielles se bousculent dans ma boîte crânienne. Qu’est-ce que la conscience ? L’Humanité se limite-t-elle au principe cartésien d’une enveloppe charnelle et un tas de cellules interconnectées ? Ou bien est-ce une histoire de spiritualité, d’émotion et de compassion ? Un androïde doté des mêmes émotions que l’humain peut-il à son tour le devenir ? Suis-je moi-même un androïde ? Un hôte ? Un réplicant ? Comment savoir ? Pris d’assaut par toutes ces problématiques, ma manière grise sature (à moins que ce soit mon disque dur interne). Heureusement, on apprend à l’instant que Westworld sera renouvelé pour une quatrième saison.
26-04-20 / Jour 13x2
24-04-20 / Jour 24 Alors que le monde confiné célèbre les un an d’Avengers Endgame, mes tympans découvrent avec émois le nouvel EP Maison de Roméo Elvis. Qui aurait cru que le rayon de soleil du confinement viendrait de Belgique ? Ah, et Woodkid a lâché un nouveau morceau. 7 ans après avoir quitté la musique, le producteur français revisite de manière très personnelle le mythe de David contre Goliath. Je viens de terminer Bojack Horseman. Rectification, c’est la fin de Bojack Horseman qui vient de me terminer.
Au cas où vous n’en auriez pas assez, Disney vient de commander une série Star Wars avec une héroïne féminine. Bientôt, il y a aura autant de projet Star Wars que d’étoiles dans le ciel.
28-04-20 / 28 Jours plus tard Les jours passent, et le récit post-apocalyptique suit son cours. Aujourd’hui, je me réveille comme Cillian Murphy dans 28 jours plus tard. Si vous aimez l’horreur, les années 80 et l’acuponcture, vous connaissez forcément Hellraiser. Série de films mythique et radicale, elle met en vedette un certain Pinhead, qui est probablement l’un des visages les plus terrifiants (et imposants) que le cinéma de genre ait connus. Bonne nouvelle, Hellraiser va avoir droit à une série sur la chaîne HBO. Soit la maison de Chernobyl, Westworld et Game of Thrones. Que demander de mieux ?
30-04-20 / Jour 30 Alors qu’avril découvre son dernier fil, un dicton de mes grands-parents me martèle le lobe frontal : en mai, fait ce qu’il te plaît. Vraiment ? Je commence à avoir des doutes sur la possibilité d’un jour vraiment pouvoir apprécier l’air pur. Ma seule certitude, le mois qui va suivre sera rempli de films, jeux, séries et album qui me permettront de tenir le coup.
27-04-20 / Jour Revolution 909 Toujours Around the World, les Daft Punk viennent d’émerger de leur silence en annonçant produire la bande originale du prochain film de Dario Argento. Soit l’un des maîtres du Giallo, ces films italiens qui rassemblent horreur et érotisme. Ça faisait 7 ans que les robots n’avaient pas lâché de la musique. Prime time of your life.
29-04-20 / Jour combien déjà ? Alors là, je n’étais pas prêt. Le monde n’était pas prêt. Et pourtant, c’est une réalité : The Wire, l’une des plus grandes séries de tous les temps, va avoir droit à une suite. Mes yeux s’illuminent. Un nouveau volet d’Assassin’s Creed vient d’être annoncé. Ça s’appelle Valhalla, et le premier trailer dévoilé a tout d’un remake plan par plan de la série Vikings. Mes yeux s’illuminent de nouveau. J’ai fait durer le plaisir autant que possible, mais cette fois c’est bon : j’ai terminé le remake de Final Fantasy VII. Retour à la réalité.
Encore 11 jours à tenir. Ça peut paraître anodin, mais à l’heure où j’écris ces lignes, c’est plutôt la promesse d’une éternité. Je me range donc du côté d’IAM. Demain, c’est loin.
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L’on a coutume de dire, à bon escient, qu’aucun joueur n’est plus important qu’un club - suivez mon regard. C’est exact, mais à la condition de nuancer : il advient qu’un joueur marque et même infléchisse de manière fondamentale l’histoire du club auquel il appartient. Bien entendu, de tels cas sont aussi rares que des flocons de neige dans le désert du Sahara. Aussi importants que le club, peut-être pas ; mais nul ne peut comprendre la trajectoire de celui-ci sans y déchiffrer auparavant les pleins et les déliés de l’itinéraire de celui-là. À tout seigneur tout honneur, le Real Madrid, club le plus prestigieux, le plus titré et le plus riche du monde ne serait peut-être rien de tout cela si, certain jour de 1953, son mythique président Santiago Bernabeu n’avait recruté un joueur de nationalité argentine nommé Alfredo Di Stefano. Le succès prodigieux qui s’en sera suivi aura engendré un certain nombre de conséquences, à peu près toutes bénéfiques, influant de manière décisive, sinon irréversible, sur les mythes fondateurs de la Maison Blanche. Et les mythes, c’est bien ce qu’il y a de plus solide dans le microcosme hautement volatile et aléatoire du foot. Le premier fondement de cette architectonique mythifiée, c’est, à rebours de ses concurrents, Ajax Amsterdam, Bayern Munich ou Juventus Turin, la prédominance d’une superstar étrangère au centre d’un essaim de joueurs nationaux. Rarement, et pour cause, autant qu’au Real aura-ton été convaincu qu’un seul joueur légendaire peut changer à jamais le visage d’une équipe.
Deuxième mythe fondateur : c’est la Coupe d’Europe, bien plus que le championnat d’Espagne, qui aura fondé la gloire et le prestige du Real. Et pour cause : il aura raflé, sous la houlette aussi avisée que charismatique de Di Stefano, les cinq premières éditions, de 1956 à 1960. Il faut de la chance pour bâtir des mythes. Et Di Stefano aura su saisir à pleines mains les deux qui lui auront été affectées en l’an de grâce 1956 : la création de la Coupe d’Europe, et celle, cause ou conséquence, du Ballon d’Or - dont il fut double lauréat, en 1957 et 1959. Mais, plus subtilement, privilégier la Coupe d’Europe, et ses matchs aller-retours intenses et haletants, a eu une autre conséquence : faire du Real, à travers les âges, le spécialiste incontesté des remontées - ou remontadas - spectaculaires et inattendues. Ce qui renvoie à un fonds de jeu pas toujours très structuré, mais susceptible d’être emporté au-delà du crédible par une vague d’enthousiasme. Ironiquement, ce mythe fondateur rejoint le précédent : en effet, pour réaliser ces renversements de situation invraisemblables, il faut des joueurs hors du commun : de Ferenc Puskas à Cristiano Ronaldo en passant par Hugo Sanchez et Zinedine Zidane, ceux-ci n’ont pas manqué dans le Hall Of Fame merengue. En revanche, lorsque le Real se contentait de menus fretins, tels les oubliables et oubliés Mas, Metgod ou Dubovsky, il ne faisait rien de bon. CQFD ; la Coupe d’Europe et le Ballon d’Or, les matches de légende et les buts à foison, la gloire et les millions : le Real Madrid et son joueur emblématique ont pour finir un seul et même visage.
THIERRY SAUNIER
Alfredo Di Stefano le mythe fondateur du Real Madrid
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THIERRY ANDRÉ
NOUVEAU MITSUBISHI L200
Solide comme un roc Il est un des leaders sur le marché des Pick-up. Seulement 4 ans après son dernier restylage, cette 6e génération, agressive à souhait, cache sous son capot un nouveau moteur pour le marché européen. Essai dans les Alpes du Sud.
#VIE À BORD #COUP DE CRAYON Né en 1978 et vendu à plus de 4,7 millions d'unités, le nouveau L200, par cette 6e mouture, vise à rester parmi les références du segment. Bien plus qu'un simple restylage (seuls quelques éléments de la cabine ont été conservés) le L200 est métamorphosé... Le plus gros travail repose sur l'avant du Pick-up qui adopte le style Dynamic Shield déjà en place sur l'ASX, l'Eclipse Cross et l'Outlander. Le bouclier à l'ouverture démesurée contraste avec les fines optiques full led qui sont soulignées par une imposante pièce chromée... Cette mâchoire carrée, comme le dit le constructeur, donne une certaine agressivité au Japonais. Le capot plat, rehaussé de 40 mm par rapport à l'ancien contribue également à la solidité perçue de l'engin. Les passages de roues ont été également redessinés et accueillent des jantes de 18 pouces (16 en entrée de gamme). Avec une garde au sol de 205 mm, on pourra s'aider des marchepieds chromés pour grimper à bord... Avec une longueur pouvant atteindre les 5,30 m, le L200 est disponible en 2 versions, Club Cab avec cabine rallongée 4 places dont 2 strapontins arrières et portes arrières antagonistes, ou Double Cab et ses vraies places et portes arrières. Toutefois les récentes normes de pollution et autre taxe sur les sociétés condamnent ce dernier à des ventes marginales dans l’hexagone... La longueur de la benne et sa surface de chargement varie donc suivant la cabine choisie de 2,23 m² pour le Double Cab et 2,72 m² pour le Club Cab qui sera donc le plus vendu... Le simple cabine a disparu du catalogue en Europe.
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Peu de révolution dans l’habitacle qui conserve la planche de bord du précédent L200 à quelques détails de finitions près comme un nouveau volant multifonctions à 4 branches ou le bas de console redessiné qui accueille quelques boutons supplémentaires, des prises USB et une mystérieuse prise HDMI... Le nouveau Pick-Up se met aussi à la page des nouvelles technologies comme le détecteur d'angle mort, l'alerte de trafic arrière, le système anti-collision ou... un détecteur d’accélération involontaire... Celui-ci réduit la puissance du moteur si, lors d'une manœuvre délicate, le conducteur donne un coup d’accélérateur involontairement. Sécurité également avec la caméra 360°. Ces nouveaux équipements viennent compléter le panel déjà existant sur l'ancien L200 comme l'avertisseur de changement de voie, l'aide au démarrage en côte ou encore l'assistance à la stabilité de la remorque. Invite, Intense et Instyle composent la gamme des finitions. L'équipement est riche dès le premier niveau mais le milieu de gamme offrira plus de confort comme la clim auto, le capteur de pluie, la caméra de recul, l'entrée et démarrage sans clé ou le régulateur/limiteur. Point de vue multimédia, le Mitsubishi embarque, sur un nouvel écran, Android auto et Apple CarPlay. Il n'y a pas de navigation embarquée, ni dans le catalogue des options. Il faudra utiliser les applications de votre smartphone pour trouver votre chemin. Volant chauffant, tout comme les sièges en cuir, à réglage électrique côté conducteur, seront réservés à la finition Instyle.
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N U T N E M E C R O F ' CLUB PRES ! S U O V Z E H C DE
Photo © Thierry ANDRE
#SUR LA ROUTE Le seul moteur disponible pour l'Europe est un nouveau 2,2 l TurboDiesel de 150 ch et 400 Nm de couple qui remplace l'ancien 2,4. Il est accouplé à une boîte manuelle 6 vitesses sur le Club Cab et automatique 6 rapports sur le confidentiel Double Cab... La majorité de la profession aurait préféré avoir le choix de la boîte à vitesse sur le Club Cab... Franchiseur incontesté, le nouveau L200 dispose de la boîte de transfert Super Select II qui a la particularité de passer de 2 à 4 roues motrices en roulant et jusqu'à 100 km/h (hormis le mode vitesses « courtes » 4LLc pour lequel le véhicule devra être au point mort et à l'arrêt). Le différentiel arrière à glissement limité est proposé de série, mais seul le Double Cab, encore lui, pourra se vanter de proposer un nouveau mode Off Road doté de 4 programmes : Gravier, Boue/Neige, Sable et Rock (régime moteur et freinage sont contrôlés électroniquement afin de gérer le patinage et éviter une immobilisation du véhicule). Le contrôle de descente, qui maintient une allure de sécurité paramétrée par le conducteur (de 2 à 30 km/h) en cas de forte pente, sera également dans la liste des équipements de cette version. Angle d'attaque de 30°, rayon de braquage record de 5,9 m, disques de freins plus gros ou encore suspensions revues font du nouveau Mitsubishi L200 un véhicule très polyvalent. De 30 790 € à 35 990 € pour le Club Cab et de 33 990 € à 42 290 € pour le Double Cab.
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Séries versus ciné : Galaxie des images et labyrinthe des imaginaires
Tout cela aura été désintégré à jamais par la multiplication des écrans de toutes sortes. La frontière aujourd’hui se situe, non pas même dans la récurrence, puisque Hollywood multiplie les sequels jusqu’à plus soif, mais simplement dans la psychomorphologie du consommateur. En 2020, la série est devenue quasi synonyme de binge watching ; seuls les stégosaures sont capables d’attendre une semaine l’épisode suivant. Ce glissement a tout changé. Une conséquence singulière et inattendue s’en sera ensuivie : le congédiement pur et simple de l’esprit critique, constitutif de la culture cinéphilique. Le cinéphile plaide et discute, accuse et argumente - c’est même sa définition a minima. Le sériephile, pour sa part, ressemble beaucoup plus à un supporter de foot qu’à un consommateur culturel. Right or wrong, my série. Comme si cela participait, non à l’affirmation de ses goûts, mais à la construction de son identité, et qu’objecter que “ Game of Thrones ”, c’est quand même pas très subtil, équivalait à une attaque ad hominem.
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Or, la distance entre une personne et ses goûts, entre ce qu’elle est et ce qu’elle aime, c’est précisément l’espace dans lequel peut se déployer l’analyse critique, à savoir le commentaire et l’objection - autant de cailloux dans la chaussure des industriels du divertissement. Qui ne cachent pas leur joie devant la docilité des fans. À tort ou à raison, le jeune adulte civilisé, urbain, salarié, trentenaire ou quadra, qui esquisse la silhouette du consommateur médian, dont il forme les gros bataillons, considère le véhicule avec lequel il se rend au travail comme une extension de son domicile. D’où la récente multiplication des jacqueries à prétexte, ou origine, automobiles. De la même manière, l’overdose culturelle sur son canapé appartient à son intimité, et le définit autant qu’un document d’état civil : 1m73, fleuriste, brune, fan du “Bureau des Légendes”. Take it or leave it. D’où, logiquement, l’usage du lexique de la toxicologie : telle série est addictive. Après tout, HBO, la chaîne qui aura tout changé dans l’écosystème et la légitimité des séries, avait annoncé la couleur, dès son nom. Home Box Office : les anglophones apprécieront. Ainsi sommes-nous tombés de Charybde en Scylla : nul, pas même moi (merci, Juju), ne conteste plus la légitimité artistique des séries-phare, mais dans le même mouvement l’appréhension critique s’épuise et s’étiole. Aussi les pages qui suivent ont-elles pour but - à rebours du discours dominant - de comparer, fût-ce en creux, séries et films emblématiques, de les analyser, de les déplier, de les commenter. Car, sans ce geste critique, le meilleur de l’esprit humain n’est jamais qu’un passe-temps dérisoire, comme l’origami, le surf, ou les chaînes d’info continue.
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le ciné de Saunier
Il n’y a qu’une seule galaxie des images. Dans celle-ci nous papillonnons d’une planète à l’autre, consommateurs volages et souvent désinvoltes, tour à tour citoyens contraints à la passivité et censeurs inflexibles et vigilants, indigènes apeurés aspirant vaguement à quelque Résistance ou Stormtroopers asservis et enthousiastes. Longtemps la frontière entre séries et films, autant et plus encore que par le format, aura été constituée par le support : la télévision pour celles-ci, les salles de cinéma pour ceux-là.
« Gone Girl », 2014 Depuis “Seven” (1995) et “Fight Club” (1999), le talent, et pour ainsi dire la signature de David Fincher consistent à donner du rythme, et donc de la crédibilité, à des scénarios alambiqués et pervers provenant des provinces les plus torturées de la littérature. En effet, il se signale parmi les grands du Hollywood d’aujourd’hui comme le seul cinéaste à n’être pas également scénariste.
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Le pauvre Nick va voir ce qu’il en coûte de ne pas aduler sa femme à la hauteur de l’estime qu’elle a d’elle-même : elle va donc se venger, même si vengeance est un mot suave et bénin pour désigner la toile d’araignée cruelle, retorse et imparable dans laquelle elle va enserrer son mari déchu et impuissant. “ Les apparences ” - titre du livre adapté dans “ Gone girl ” - sont contre lui ; et, dans le monde moderne, les apparences sont presque tout. De plus, comme toujours chez Fincher, le goût du spectaculaire et le frisson du thriller n’obèrent pas la réflexion, glissée en quasi contrebande d’un blockbuster ressemblant à sa protagoniste barrée : renversant, mais aussi diablement malin.
« True Detective », saison 1, 2014 Il suffit de voir défiler le générique de “True Detective” pour pressentir qu’il ne s’agit pas d’une série supplémentaire, pas même d’une série supplémentaire haut de gamme - y compris selon les critères exigeants de HBO, la chaîne américaine qui en aura régénéré l’écosystème. Michelle Monaghan accompagne Woody Harrelson et Matthew McConaughey devant la caméra de Cary Fukunaga : bref, c’est Hollywood qui s’est délocalisé dans le bayou - puisque la Louisiane, plus et autant que le décor, est un protagoniste essentiel de TD.
le ciné de Saunier
Et pourtant, ses films, en particulier les meilleurs, présentent un indéniable air de famille : atmosphère oppressante, construction enchevêtrée et passablement paranoïaque, personnages psychopathes, sadiques, dangereux. La délicieuse Amy Dunne (Rosamund Pike), qui a épousé le malheureux Nick (Ben Affleck, pas si mal pour une fois), ne dépare pas dans cette catégorie de protagonistes machiavéliques, c’est-à-dire à la fois prodigieusement intelligents et supérieurement toxiques.
Polar vénéneux et sadique, “ True Detective ” se signale avant tout à l’attention par la virtuosité de son découpage chronologique. Il s’agit d’une enquête sur un serial killer aussi maléfique qu’énigmatique, mais construite en spirale : en 1995, Rust Cohle (McConaughey) et Marty Hart (Harrelson) ont cru l’avoir tué, mais ils sont convoqués, en 2012, vieillis et diversement dévastés; ils s’aperçoivent alors qu’il a en fait continué à sévir, suivant le même modus operandi. De plus, en 2002, et advenue une brouille irrémédiable entre les deux flics. Qui ne se sont donc pas vus depuis dix ans. L’impéritie de leurs successeurs les conduit à reprendre, mais plutôt comme une quête personnelle, l'enquête jadis interrompue. Le maquillage des comédiens est remarquable, ce qui induit que l’on identifie immédiatement chaque séquence temporelle. Mais surtout, les personnages sont fascinants : Marty est sociable, il a une famille, est un bon père, même si c'est un mari infidèle ; c’est pour ainsi dire un point fixe. Rust, lui, est brisé, brillant, torturé, métaphysicien, sombre, à la fois intuitif et méthodique. Le duo est charismatique et efficace. La série, elle, est calcinée, intense, inoubliable.
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« Boyhood », 2014
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À ceux qui estimaient que le cinéma dorénavant vénérable centenaire ne pouvait plus innover, qu’il avait exploré, expérimenté et pour finir épuisé toutes les voies possibles, “ Boyhood ” de Richard Linklater aura apporté en 2014 un éclatant démenti. Belle, simple et lumineuse comme l’oeuf de Colomb, l’idée du cinéaste américain était la suivante : afin de suivre l’évolution d’un jeune garçon, depuis sa petite enfance jusqu’à son entrée à l’Université, il s’organisa pour filmer, durant l’été, quelques jours seulement, douze années durant. Si le processus était sans risque pour ce qui était d’Ethan Hawke et de Patricia Arquette, acteurs professionnels qui dans “ Boyhood ” interprètent les parents du jeune garçon, il n’en allait pas de même avec celui-ci, qui eût pu, pour diverses raisons, faire défection à tout moment.
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Il n’en a pas été ainsi, ce qui fait que le film achevé est aussi délectable que le processus aura été ingénieux. C’est à noter, car tant de bons scénarios sont naufragés sur l’écran. Il est vrai que Linklater n’est pas dénué d’une certaine pratique de cinéma dans la durée, quoique de façon toute différente, puisqu’il avait, classiquement mais avec une belle ténacité suivi les pérégrinations amoureuses du couple Ethan Hawke - Julie Delpy au cours de la trilogie “ Before sunshine ” (1995) - “ Before sunset ” (2004) “ Before midnight ” (2013). Si ce tryptique sentimental est touchant, “ Boyhood ”, en revanche, est bouleversant. Rarement aura-t-on aussi bien déplié - et jamais à ce jour sur celluloïd - les tenants et les aboutissants, les instants cruciaux dans l’évolution intellectuelle et sentimentale d’un garçon - devenu un jeune homme.
« Big little lies », 2017 Il se pourrait bien qu’à la fin des fins la saison 1 de “Big little lies” s’avère l’acmé de ce que l’on pourrait à bon droit nommer la “méthodologie HBO.” Des stars du grand écran devant la caméra, un cinéaste expérimenté derrière, et un showrunner original et inspiré au scénario. En résumé, dans l’univers des séries crème de la crème, tout est produit d’importation hollywoodien - à la notable exception de l’écriture narrative, par trop spécifique. Côté icônes, “Big little lies” n’a pas lésiné : Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Shailene Woodley, soit - pour aller vite - trois générations de stars du celluloïd. L’astuce victorieuse, c’està-dire convaincante, de la série, c’est d’en avoir fait, nonobstant la différence d’âge - et aussi de milieux sociaux - des amies intimes, liées par l’une des meilleures soudures répertoriées de la solidarité féminine : les enfants, scolarisés dans la même classe. Série féminine, cela est incontestable. Série féministe ? Voire. Car, entre la pestouille qui se mêle de tout, et surtout de ce qui ne la regarde pas, la femme battue, enfermée dans une relation intense mais toxique, et la mère célibataire fauchée, non seulement cette galerie n’est pas composée de saintes de vitrail, mais de plus les rivalités féminines peuvent hélas s’avérer à la fois aussi inexpiables et aussi dérisoires que les autres. Un regret, toutefois : la saison 2 n’était pas indispensable, dans la mesure où la saison 1 s’achevait sur un épilogue et un twist bluffants et réussis.
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« House of Cards » Imaginez tout d’abord le politicard le plus cynique et le plus impitoyable, le plus pervers et le plus arriviste, le plus retors et le plus dénué de scrupules, bref le plus haïssable qui soit - par les temps qui courent, Macron remporterait vraisemblablement la majorité des suffrages. Multipliez ces abominables défauts par mille, et vous n’aurez encore qu’un vague aperçu de l’intelligence gangrénée, de la psyché maléfique et de l’âme vénéneuse de Frank Underwood, dont la série emblématique “ House of cards ” décrit la résistible ascension, jusqu’à la Maison Blanche inclusivement.
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Le second coup de génie de “ House of cards ”, c’est la façon dont Underwood s’adresse au spectateur, dépliant en toute décontraction - et avec un humour féroce - le cynisme de ses actions, alors même qu’à ses interlocuteurs il en présente une version bénigne et suave. Cette duplicité fait tout le sel du récit, et suppose en filigrane une interrogation prodigieusement irrévérencieuse : et si Underwood, tout salaud qu’il fût, était en définitive un meilleur président que son prédécesseur, Garrett Walker, humaniste, bienveillant et généreux ? Horrible hypothèse, pas vrai ?
«Vice », 2018 “ Vice ” commence par un jeu de mots. Cela renvoie bien sûr à vice président, fonction officielle occupée aux États-Unis par Dick Cheney, personnage dont ce film constitue le biopic ingénieux et corrosif, de 2001 à 2009, aux côtés de George W. Bush ; mais aussi à “vice”, le même mot qu’en français, tare dont, selon le cinéaste, Cheney est affligé dans des proportions dignes de Frank Underwood. Si le genre existe au cinéma - ce dont on peut débattre du crépuscule à l'aube -, ce long-métrage intelligent, construit et belliqueux est un pamphlet.
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Nonobstant les déboires judiciaires qu’il aura pu avoir depuis, Kevin Spacey électrise et transcende le rôle d’Underwood - déjà ébouriffant de cruauté jubilatoire. En effet, depuis le double coup d’éclat de 1995, avec “ Seven ” de David Fincher, et “ Usual suspects ” de Bryan Singer, Spacey a démontré qu’il était sans égal pour hanter l’inquiétante étrangeté des psychopathes de grande envergure.
Car Cheney aura possédé le véritable pouvoir : celui de la pénombre. Dans la lumière George W. s’agite et gesticule, mais Dick, structuré, manipulateur et dévoré d’ambition, tire les véritables ficelles. Ce qu’il a obtenu de haute lutte en acceptant la vice-présidence, dans la mesure où il apportait au candidat à la magistrature suprême ce dont celui-ci manquait désespérément : de l’expérience. En échange, l’administration, l’armée, l’énergie, la politique étrangère seront dans la corbeille de dot de Cheney. “ Vice ” dispose de deux atouts majeurs pour faire ingurgiter sa potion amère : d’une part, Christian Bale, métamorphosé dans le
rôle de Cheney - il a pris 20 kilos. Mais ce gros plein de soupe est aussi un chat cruel et déterminé, à l’intelligence acérée. D’autre part, le film présente un visage bigarré et ludique qui aère son idéologie irrespirable - à tort ou à raison. Un faux générique est ainsi intercalé au tiers de la projection. D’autres vignettes éclatées et amusantes donnent à cette bastonnade lyrique hautement paranoïaque le rythme d’une comédie du Hollywood des belles années.
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THIERRY SAUNIER
À PHILIP ROTH, LA LITTÉRATURE RECONNAISSANTE Un jour qu’un prix littéraire de troisième catégorie était décerné à quelque sommité littéraire, un plaisantin présent dans l’assistance s’écria : “ Rien ne manquait à sa gloire, il manquait à la nôtre ! ”. Hélas, Philip Roth (1933-2018) ne sera jamais Prix Nobel de Littérature. Ils ne sont pas si nombreux, les auteurs vraiment universels et incontestables que l’Académie suédoise aura dédaignés : Tolstoï, Nabokov, Malraux, Greene, Moravia - et, donc, Roth. Roth lui-même, empli de morgue amère - tous les grands écrivains ne sont pas cool, c’est même l’inverse qui est la norme - sur ses dernières années, ne disait pas autre chose. L’humilité ne comptait pas au nombre de ses qualités. Peu importe, puisque, littérairement du moins, il avait toutes les autres : le brio et la puissance, le souffle et la maîtrise, la culture et l’originalité, l’intelligence et la force de travail. À l’inverse de pas mal d'écrivains de sa stature, Roth n’aura pas multiplié les ultima verba. Se survivre, en littérature, c’est souvent décevoir - et parfois déchoir. “ Nemesis ”, paru en 2010, est bel et bien le testament littéraire de Roth. Ensuite, celui-ci a bel et bien rangé son stylo. Court - moins de 300 pages -, ce roman, s’il n’est pas son meilleur, en tout cas n’est pas indigne du reste de son oeuvre. Curieusement, Roth partage un point commun avec George Lucas : le coeur nucléaire de son oeuvre est lui aussi constitué par une double trilogie ; en effet, “ L'écrivain fantôme ” (1979) - “ Zuckerman délivré ” (1981) - “ La Leçon d'anatomie ” (1983), que j’eusse cru être le sommet isolé de sa bibliographie, a connu un écho inattendu et somptueux deux décennies plus tard, avec “ Pastorale Américaine ” (1997), “ J'ai épousé un communiste ” (1998) et “ La tâche ” (2000). Les adeptes de “ Star Wars ” l’auront noté : presque les mêmes dates que Lucas. La différence, et elle est de taille, est que chez Roth la seconde trilogie égale, et peut-être surpasse la première. Quoi qu’il en soit, “ Nemesis ” est un beau titre pour cet épilogue littéraire, fidèle à la manière de Roth, en cela qu’il ne lésine pas sur la cruauté des destins. En 1944, à Newark, dans le New Jersey, Bucky Cantor est un jeune homme dynamique et consciencieux, prof de sport dans la communauté juive, dont il est lui-même issu. Au même moment, la guerre fait rage dans le Pacifique. Mais, à côté des drames dans lesquels se noue le destin du monde, il en est d’autres, moins vastes certes, cruels cependant pour les familles concernées ; une épidémie
de polio se déclenche dans la touffeur de l’été. Droit, intègre, scrupuleux, Bucky ne s’en retrouve pas moins le malheureux propagateur du virus fatal. Bien entendu, ce livre prend une résonance particulière dans le contexte actuel. Roth évoque avec talent les interrogations angoissées de Bucky, doté - pour son malheur sans doute - d’un code moral, à la fois personnel et familial, exigeant. À l’heure où s’entrelacent fatalement les comportements de chacun et la pandémie qui nous affecte et nous menace tous, ce beau roman crépusculaire déclenche de nombreuses interrogations enténébrées.
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Musique
DJAMEL BERBAR
Moussa
Surface (EP)
Moussa est ce genre de phénomène qui, par une simple musique de deux
minutes trente, peut vous convaincre de son talent. On n'en sait que peu sur Moussa Fennira. Pour les acharnés de Soundcloud, le producteur français composé sous le nom de J.A.C.K. On lui doit notamment un superbe remix du titre “ta fête” de Stromae. Après avoir collaboré avec Odezenne, pour qui il fait les premières parties de concert, Moussa décide de se lancer en solo. Ainsi, Cabrioli sorti en 2017, devient un hymne qui passe en boucle sur les ondes de Radio Nova. La recette ? De la disco/funk, teintée d’une sonorité électro et accompagnée d’une voix suave, celle de Moussa. Un titre chaud, sexy et parfait pour l’été. Partisan du moindre effort, (ou perfectionniste ?), Moussa diffusera une poignée de titres en 2019 mais toujours pas d’album en vu. Parmi eux le mélancolique “ Vogue Merry ”, mais encore “Double vue” , “ Les oiseaux ” ou encore " Eléments ”. Pour 2020, ce sera un EP nommé Surface et composé de quatre titres qui nous permet de croire en un possible premier long format. Mais pour l’heure, contentons nous de cette extension, ou là encore, Moussa expose son univers singulier à mi-chemin entre la musique française et du rap.
Drake
Dark Lanes Demo Tapes “Qu’il est chiant ce Drake quand même”. Originaire de Toronto, Aubrey Graham surfe sur le succès depuis son premier album paru en 2010. Ancienne star de série reconvertie à la chanson, Drake a su au fil des années se construire une réputation solide. Chaque sortie est attendue comme un événement mondial et les chiffres parlent d’eux -mêmes. Take Care ou Nothing Was The Same, deux albums sortis respectivement en 2011 et en 2013, sont pour beaucoup deux oeuvres les plus importantes de la décennie. Drake réussit le pari d’être à la fois adoubé par le grand public et à réconcilier un public plus restreint de nature. Au sommet de son art, la mixtape If You’re Reading It Is To Late vient parachever l'ascension du canadien. Avec son RnB des plus vulnérable, Drake touchera le coeur de millions d’auditeurs par sa voix mielleuse et ses histoires de ruptures. Ajoutez à cela une friendzone assumée par Rihanna et vous obtenez sans doute l’être le plus triste du monde. Sauf que la formule Drake tend à agacer et pour cause: le titre “Hotline Bling” et la succession de projets aussi fades. Mais, l’artiste ne faiblit pas et, par la force d’un auditeur toujours aussi demandeur, il continue à produire de nombreuses tapes. Dark lanes Demo Tapes sorti le 1er mai, n’a finalement rien de plus qu’un album de Drake. Sauf qu’on n'a rien à se mettre sous la dent et on va bouger la tête sur chacune des pistes. “Qu’il est chiant ce Drake quand même”.
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Burning Instant Karma
c'est la petite pépite de chez nous Burning Instant Karma, c'est la petite pépite de chez nous. Un rock indé un peu psyché avec que des têtes qu'on reconnaît un peu si on aime aller aux bons endroits, se faire tatouer ou se faire tailler une barbe. Interview de Fred, le batteur (oui oui, le batteur) de la bande. Fred, c’est quoi Burning Instant Karma ?
Une association de bienfaiteurs, un moyen d’expression, de défoulement, de sociabilisation, un véhicule d’amour et d’émotions, bref un groupe de rock indie psychédélique. Qui fait quoi dans le groupe ? Ady donne de la voix et souffle dans des didgeridoos,
Question confinement : vous faites quoi en ce moment ?
On est triste de ne plus se voir et de partager notre musique. On compose, on répond à des interviews, on écrit des textes, on imagine des clips, on fabrique des clés USB, on commande des t-shirts avec notre logo et on s’occupe de nos familles.
Ced se caresse la basse, Clément et Fred partagent leurs guitares et batteries.
Des répètes sur Skype ?
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
On a eu l’occasion de discuter avec toi au sujet de Happy Buggy. En ce moment tu joues un peu ? Non, je me concentre sur Burning Instant Karma.
Au sein du groupe Cleveland, pour les musiciens. Lors du tournage du clip « Reality show », Ady était maquilleuse. L’idée de fusionner est venue au Rat’s lors d’un concert psychédélique. À l’écrit, c’est compliqué de savoir si on va aimer le style. Du coup, sur quelle étagère et auprès de quels groupes connus doit-on ranger votre album ?
Allez écouter, ça sera plus facile. Puis rangez nous à côté des Beatles, Pink Floyd, Jimi Hendrix, The doors, Led Zeppelin, Jefferson Airplane...
On essaie, mais ce n’est pas évident.
Quand on va pouvoir ressortir, que va faire Burning Instant Karma ?
Si ça n’est pas annulé, on a un concert le 5 juin au Monster's Art à Fréjus et le 26 juin aux Vin'estivales de Vinon-sur-Verdon. Vous avez réalisé un clip, « Psycho Lover ». Vous m’en dites un mot ?
J’ai réalisé ce clip avec 3 magnifiques amies qui n’ont pas froid aux yeux. Grand fan des films de James Bond, ce sont ses génériques qui m’ont inspiré. Il y avait une super ambiance, on a bien ri. Vous avez sorti un album en Décembre 2019, où et comment peut-on se le procurer ?
Il est disponible en streaming et téléchargements sur 120 plateformes web (Youtube, Deezer, Spotify, Bandcamp, iTunes, google play et plein d’autres !…) Et lors de nos concerts, une jolie clé USB en bois avec boitier contenant l’album, un clip, un concert, et des photos. Et prochainement on espère, CD et Vinyles !
DJAMEL BERBAR
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2 1 MAR S - 2 0 AVRI L
Finies vos quatre séances hebdomadaires à ElitFitness, adieu vos joggings quotidiens, ciao vos matchs de tennis entre potes, bye bye vos sorties en vélo tous les trois jours. A la place, vous avez fait du binge watching de TV reality en vous gavant de chips, de glaces et de sodas. Ça va être compliqué de rentrer dans votre jean slim au moment du déconfinement. Bélier, vous êtes (ou étiez) sportif.
2 2 JUIN - 2 2 JUILLE T
Pour vous, c'est vraiment la lose à tous les niveaux. Non seulement vous ne risquez pas d'avoir une attestation pour retourner travailler, et pour cause, mais de plus vous semblez une cible privilégiée du virus. A ce rythme, vous sortirez du confinement lorsque Macron aura l'âge que vous avez vous-même aujourd'hui. Cancer, vous êtes retraité.
21 AVRI L - 21 M AI
Vous continuez à travailler, mais dans des conditions sanitaires horribles : pas souvent de masque, pas toujours de gants, pas assez de pause pour vous laver les mains. Vous avez un salaire dérisoire, et des horaires merdiques ou l'inverse. Mais sans vous, les cols blancs, bleus ou rouges seraient dans une belle panade, vu que rien ne serait approvisionné nulle part. Taureau, vous êtes manutentionnaire.
23 JUI L L ET - 22 AOÛT
Jugez-en plutôt : John Cheever, Natalia Ginzburg, Jonathan Franzen...John Updike, Albert Camus, Richard Ford...Tennessee Williams, Tanguy Viel, Jay McInerney...Philip Roth, Pierre Michon, Peter Handke...Saul Bellow, Erik Orsenna, John Irving...James Joyce, Jean-Paul Sartre, Jonathan Lethem... Confinement, connais pas. Avant, vous lisiez ; après, vous lirez ; pendant, vous lisez. Lion, vous êtes littéraire.
23 OCTOB RE - 22 N OVEM B RE
2 3 S E P T E M B RE - 22 OCT OBR E
Vous êtes l'héroïne de la nation, vous êtes en première ligne, on vous applaudit au balcon à 20 heures. C'est bien joli, mais il y a 4 mois, d'autres - ou les mêmes - vous qualifiaient aimablement de fainéante, de privilégiée, ou - injure suprême - de fonctionnaire. Ce n'est pas parce que vous avez le dévouement d'une conventine que vous avez la mémoire d'un poisson rouge. Balance, vous êtes infirmière.
Pourvu que le déconfinement ne vous empêche pas de poursuivre ce que le confinement vous aura permis d'assouvir : revoir Bourvil et étudier Tarkovski - ça vaut mieux que l'inverse -, lire Serge Daney et débattre par textos avec vos amis des mérites comparés de Jim Jarmusch et Wes Anderson, de Quentin Tarantino et Christopher Nolan. Scorpion, vous êtes cinéphile.
2 2 DÉ CE MBR E - 2 0 JANVI ER
Durant le confinement, rien n'a changé, mais tout a été accentué : vous preniez votre température trente fois par jour au lieu de cinq, vous appeliez les urgences plutôt que votre médecin traitant à chaque toux, vous ingurgitiez vingt pilules par repas, et non trois. Le bénéfice, c'est qu'au lieu d'avoir toutes les maladies du Vidal, vous n'en aviez qu'une. Le monde entier est devenu aussi parano que vous, du coup vous vous sentez moins seul. Capricorne, vous êtes hypocondriaque.
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21 JAN VI ER - 19 F ÉVRI ER
Durant le confinement, vous avez acheté des produits de première nécessité ; enfin, selon votre interprétation : sucre glace, farine, oeufs, chocolat, pâte d'amande. Vous avez regardé des tutos sur Internet pour apprendre 1000 nouvelles recettes de cuisine, et en réaliser 100. La prescription pour le déconfinement est sans équivoque : un abonnement à Fitlane s'impose. Verseau, vous êtes gourmand.
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22 M A I - 21 JUIN
Un marteau, des boulons, un tournevis ; poncer un mur, raboter une porte, planter un clou ; Mr Bricolage, Weldom, Bricorama ; agrandir une chambre, abattre une cloison, aménager un cellier ; une perceuse électrique, une truelle, un fil à plomb ; de l'enduit, du mastic, de la peinture jaune et bleue ; Castorama, Leroy-Merlin, Bricoman. Ce confinement, c'était le paradis pour vous, non ? Gémeaux, vous êtes bricoleur.
Abonné(e) à Spotify, accro à Deezer, intoxiqué(e) à YouTube, vous avez écouté Led Zeppelin et Blondie, Isaac Delusion et Tchaïkovski, Carly Simon et Morcheeba. Confiné(e) ou dé, peu vous importe tant qu'il y a des riffs et des intros, des trilles et des solos, du moment que ça swingue et que ça pulse. Vierge, vous êtes mélomane.
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© Illustrations Hello Moreno
23 A OÛT - 2 2 SE PT E MBR E
Vous êtes bien le seul, mais vous vous contrefoutez de la date du déconfinement comme de votre premier poster de "Onze". Pour vous, la vraie vie, la seule qui vaut d'être vécue, ne recommencera qu'avec le redémarrage des compétitions. En attendant ce jour béni, vous jouez les haters d'Olivier Giroud sur les réseaux sociaux, ou, pour les plus atteints, écrivez des articles aberrants sur des matchs vieux d'un demi-siècle. Sagittaire, vous êtes footeux.
2 0 F É V RI E R - 20 MAR S
Le déconfinement ne sera pour vous que la suite immédiate, logique et cohérente du confinement : lire des livres, envoyer des textos, faire du vélo d'appartement - mais oui ! - et voir des DVD de 2532 minutes suffit à remplir, et même, tant vous êtes bizarre, à illuminer vos journées. Faudra bosser un peu quand même, mais vous allez gérer. Poisson, vous êtes Thierry Saunier.
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× La Checklist × Tu ne sais pas quoi faire près de chez toi ? Tu aimes avoir des buts dans la vie et être coaché ? Tu souhaites que ta vie soit aussi simple et pleines de quêtes que dans World Of Warcraft ? Bah Alors ? a pensé à toi, et te prépare tous les mois une liste d'objectif à compléter. Enjoy !
1. PAS TROP SORTIR 2. RESPECTER LES GESTES BARRIÈRES 3. RESPECTER LES DISTANCIATIONS SOCIALES 4. NE PAS FAIRE D'APERO À 11 PERSONNES OU PLUS 5. FAIRE DES COURSES QUAND C'EST NÉCESSAIRE 6. SE DÉPLACER À MOINS DE 100KM 7. RÉPÉTER ÇA TOUS LES JOURS 8. LE RAPPELER À SES COPAINS 9. ALLER CHEZ LE MÉDECIN (SI VOUS VOUS SENTEZ MAL) 10. FAITES EN SORTE S'IL VOUS PLAÎT QU'ON NE SE TAPE PAS UN SECOND CONFINEMENT
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D E B O U C L AG E « La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. » C’est Nietzsche qui a dit ça, et c’est un propos qu’on comprend bien à la rédaction. Prêt pour une playlist « grand écart musical » ?
TREVOR SOMETHING _ Machina YVES TUMOR _ Medicine Burn THUNDERCAT _ Fair Chance CHILDISH GAMBINO _ 32.22 ITAL TEK _ Deadhead
ICHON _ Passe Le Message PARADIS _ Chacun Pour Soi NU GUINEA _ Ddoje Facce MARIE JOSÉ FA _ C’est Tabou KATERINE _ Effeminé
GREGORY PORTER _ Phoenix THE EDDY _ Kiss Me In The Morning MOUSSA _ Surface HALF-ALIVE _ Creature (ft. Orchestra) FLUME, TORO Y MOI _ The Difference (Extended) L'INDÉCIS _ keep on MAYRA ANDRADE _ Afeto TIM DUP _ Le Visage De La Nuit HATIK _ Angela HERVÉ _ Coeur Poids Plume
BOB DYLAN _ I Want You TAME IMPALA _ Is it true BRAD MEHLDAU _ Paranoid Android DAFT PUNK _ Touch (feat. Paul Williams) AL DI MÉOLA, PACO DE LUCIA, JOHN MC LAUGHLIN _ Fantasia Suite
coloriage
Parce qu'on s'est dit que finalement, une playlist sans accompagnement, ce n'était pas vous proposer un moment de kiff complet ! Pour remédier à cela, rien de mieux qu'un coloriage antistress spécialement concocté pour vous par Hello pour que vous puissiez vous détendre complètement en écoutant notre sélection musicale du mois ! Alors installez-vous confortablement, sortez vos feutres/crayons et laissezvous allez au son de cette playlist de bouclage. Respirez, c'est votre moment !
© Hello Moreno, Mandala #5, 2020
Si vous voulez être parfaitement dans le thème du mois, voici notre code couleur :
Votre oeuvre vous plait ? Vous pouvez la découper à l'aide des pointillés pour la garder, l'exposer ou l'offrir ! (dimensions 135x135 mm) N'oubliez pas de la partager avec le #bahalorscoloriage. Déjà parce que ça nous fera grave plaisir (surtout à Hello) et puis on se fera un plaisir de vous reposter pour que tout le monde en profite !
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