2-SIDED DISC 1 2 3 4 5 6 7
CD AUDIO* SIDE GLITCH 10:31 WISH LIST 9:57 PEACE AND THE HUMP 11:19 PIANO FOR EVER 3:01 ULTIMATE TEA PARTY 11:28 FIVE IS COMPANY 7:58 ETERNAL TOURIST 5:05
PIANO LAURENT DE WILDE / COMPUTER OTISTO 23 ALL COMPOSITIONS BY DE WILDE/POUTET EXCEPT #3 DE WILDE/POUTET/LOAN RECORDED AND MIXED BY OTISTO 23 IN PARIS ON NOVEMBER 20 TO 26, 2006 MASTERED BY MORITZ VON OSWALD AT DUBPLATE AND MASTER IN BERLIN CD SIDE ALBUM AUDIO
DVD SIDE ENTIRE ALBUM IN MUSIC ENHANCED STEREO VIDEO
CONCERT VIDEO
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NTCD419 - MADE IN ITALY P 2007 NOCTURNE C 2007 GAZEBO/DTC NOCTURNE 13, RUE FERNAND LÉGER FR75020 PARIS
DVD SIDE GLITCH WISH LIST PEACE AND THE HUMP PIANO FOR EVER ULTIMATE TEA PARTY FIVE IS COMPANY ETERNAL TOURIST CONCERT VIDEO 8 WISH LIST 9 ULTIMATE TEA PARTY 10 PEACE AND THE HUMP 11 FIVE IS COMPANY 12 ETERNAL TOURIST MUSIC VIDEO BY BERNARD FILIPETTI #8 CONCERT VIDEO BY ANTOINE IMBERT AND CÉDRIC DELPORT RECORDED LIVE AT THE AMPHITHÉÂTRE DE L’OPÉRA DE LYON ON MARCH 9, 2007 / COURTESY OF FRANÇOIS POSTAIRE
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QUELQUES MOTS SUR LES ORIGINES, CONTRARIÉTÉS ET RÉALISATION DE CET ALBUM
A FEW WORDS ABOUT THE ORIGINS, SETBACKS AND MAKING OF THIS ALBUM
Longtemps je me suis couché de pas très bonne heure avec en tête ce projet de faire un album de piano solo « traité ». J’ai toujours aimé les sons produits par mon instrument, avec le sentiment que, bien que source de bien des plaisirs, l’utilisation de ses touches n’en était qu’une application limitée. Le cadre métallique (qui supporte plusieurs tonnes de tension) la table d’harmonie (l’âme boisée du piano), le chevillage, les feutres, les cordes, le couvercle, en fait tous les petits coins du piano aspirent à rendre leur son, plus personnel que celui que leur assigne clairement un clavier bien tempéré. Pour peu qu’on les frappe ou les caresse, ils sont tous prêts à chanter.
I have always loved the sound of the piano. Yet, I always knew that it had more sounds than what the keyboard had to offer. The wires. Pegs. Cloth. Wood. The metal frame bearing several tons of weight. They all had their own voices, waiting to be released by the right touch.
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Ce qui m’intéressait particulièrement dans un tel projet, c’était de jouer avec moi-même et de pouvoir me superposer sur plusieurs pistes en vue d’un véritable travail orchestral. L’idée n’est pas neuve, et parmi toutes les expérimentations existantes dans ce domaine, je chéris particulièrement les « Conversations with myself » de Bill Evans et le « Solo quartet » de Bobby Hutcherson. Cependant il s’agissait là de disques réalisés en studio, impossibles pour des raisons techniques à exécuter en public et d’une seule traite.
I spent many sleepless nights thinking about a solo piano project which would bring forth these different sounds of the piano. It would be “processed” and I would be overdubbing myself to create an full orchestral sound. This idea is hardly new, and among the existing experiments in that area, I am particularly fond of Bill Evans’ “Conversations with Myself”, and Bobby Hutcherson’s “Solo Quartet”. However, these were studio records. For technical reasons, the music could not be realized live in one continuous stretch.
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Celui dont je rêvais devait pouvoir être joué en live. Je ne voulais pas me lancer à nouveau dans un travail de « musique recomposée » à l’ordi. Je voulais pouvoir fabriquer cette matière en direct, en faire un vrai matériel d’improvisation à jouer en concert. Les progrès inouïs de l’électronique me donnaient enfin la possibilité de réaliser ce vieux rêve. Quand j’étais môme, je pensais qu’en l’an 2000 toutes les voitures voleraient et que je pourrais réaliser ce projet de piano traité. Au moins, pour le piano, c’est fait.
PHOTO ÉRIC MAULAVÉ
The project I had in mind had to be performed live. I didn’t want another “re-composed music” computer session where post-production manipulation rules. I wanted to create the music in real-time, and to come up with some improvisational material which could be performed in a concert setting. When I was a kid, I thought that in the year 2000, cars would fly and that I would record a solo “processed” piano album. Thanks to the breakthrough development in electronics, well, half of my dream came true.
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Je me donnai donc trois règles :
I gave myself three rules:
1. TOUS LES SONS DOIVENT PROVENIR DU PIANO ;
ALL THE SOUNDS MUST EMANATE FROM THE PIANO;
2. TOUS LES SONS DOIVENT ÊTRE ENREGISTRÉS EN DIRECT ;
ALL THE SOUNDS MUST BE RECORDED LIVE;
3. TOUTE LA MUSIQUE DOIT ÊTRE JOUABLE D’UNE SEULE TRAITE.
THE WHOLE REPERTOIRE MUST BE PLAYED IN ONE STRETCH.
PHOTO ÉRIC MAULAVÉ
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Un Steinway B centenaire au son généreux, une paire de micros Schoeps, deux tranches de Neve, une carte son Motu et un Mac : j’avais sous la main tout ce qu’il fallait pour passer à l’acte.
A hundred-year-old Steinway B, a pair of Schoeps microphones, two Neve pre-amps, a Motu sound card and a Mac: I had everything I needed to get to work.
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J’ai commencé par m’équiper d’un pédalier que je reliai à mon ordinateur afin de m’enregistrer et me boucler dans un programme adapté. Au bout de quelques semaines je dus vite déchanter : d’un point de vue esthétique, l’horizon était entièrement bouché par trois décennies de guitaristes qui faisaient la même chose avec leurs pédales de guitaristes et même si les sons que je tirais du piano étaient plus variés (bois, feutre, métal), de toute façon j’arrivais après la bataille.
I started out by buying a pedal board which I connected to my computer in order to record and loop what I played. But after a few weeks, I reached this conclusion: although my sounds were interesting in that it came from varied materials (wood, cloth, metal), I was adding nothing to the landscape already crammed with three decades of guitar players who had been doing basically the same thing with their guitar pedals.
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Bon, là, il s’agissait d’un ordinateur et non de pédales, et donc le traitement des sons pouvait trouver des expressions plus abouties, mais cela supposait que je m’occupe de l’ordi en plus du piano, et je devais gérer un incessant aller-retour entre les deux pour pouvoir sortir quelque chose d’intéressant, et ce encore au prix de longs moments de boucles à vide.
Of course, using a computer and not just pedals meant that I had more sound processing resources at my fingertips, but it also meant that I had to constantly run back and forth between the piano and the computer to try to create some meaningful music. The result, I must say, was not worth the hassle.
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J’arrivai donc à la conclusion que ce fameux solo, si je voulais que ça fonctionne, il allait falloir que je le fasse à deux. Il se trouve que je connaissais en la personne d’Otisto 23 le parfait compagnon pour un tel projet : pianiste reconverti en ingé-son, expérimentateur électronique de la première heure et rompu à l’exercice de la musique en live avec un ordi, il accueillit le projet avec enthousiasme. Le principe d’enregistrer et de traiter un piano en direct sur un ordinateur représentait pour lui un défi à son agilité musicale qui le plaçait tout simplement dans la position d’un d’improvisateur concertant… déconcertant ! PHOTO ÉRIC MAULAVÉ
It finally dawned on me that if I wanted this solo project to work, it would have to be a duo. Fortunately, I knew the perfect person for the project; Otisto 23 is a piano player-turned-soundengineer who has been experimenting with live electronic music since its early days. He immediately embraced this project which challenged his musical agility and required the skills of an improvising performer.
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Nous étions au printemps 2005 et c’est à cette époque que Xavier Prévost m’appela pour me proposer une date en octobre dans le cadre de ses concerts à Radio France pour France-Musique. « Quelque chose de différent » me demanda-t-il. Je lui décrivis brièvement le projet que j’avais en tête et il me répondit que l’idée lui convenait parfaitement. J’appelai Otisto pour lui proposer le concert, il était libre et partant. Le projet était en route, il n’y avait plus qu’à se mettre au travail.
We were in Spring 2005 and around that time I got a call from Xavier Prevost who was offering me a concert date at Radio France within his FranceMusique performance program. “Something different”, he asked. I briefly described the project I had in mind and he replied that it fitted the spirit of the program perfectly. I called Otisto to see if he was available and willing to do the concert, and he was. So the project got rolling. All we had to do was to get to work.
PHOTO ÉRIC MAULAVÉ
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Dans un premier temps je rassemblai pour le répertoire ce qui pouvait être sauvé de mes laborieuses expériences solitaires. Puis j’écrivis de nouveaux morceaux qui devaient pouvoir coller au concept. Enfin avec Otisto, nous organisâmes une première session de quelques jours pour voir jusqu’à quel point le projet était réalisable.
My first move was to gather the bits and pieces that could be salvaged from my deceptive solitary experiences. Then I wrote new pieces that I thought would fit the concept. Then Otisto and I organized a few days of sessions to see if this project was feasible and how far we could go with it.
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Persuadé que pour s’en sortir vivants il nous faudrait des repères structurels forts, j’organisai le répertoire, finalement, comme n’importe quel autre de mes concerts, avec des mélodies, des formes, des conventions, etc. Du coup Otisto avait le rôle un peu ingrat de sauter d’une piste à l’autre selon une logique musicale plus pianistique qu’informatique, mais il fallait bien commencer quelque part.
I was convinced that if we were to get through this experiment, we would need some solid structure. So I actually organized the repertoire like I would any other of my concerts, with melodies, forms, conventions, etc. The result was that Otisto had the thankless task of jumping from one track to another following a musical logic that was more pianistic than electronic. But we had to start somewhere.
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C’est selon cet arrangement que nous affrontâmes l’auditorium Charles Trenet au mois d’octobre 2005. Otisto avait amené sa tour PC, plus son portable pour des tâches de traitement de son spécifiques. Nous étions nerveux et inquiets, car nos répétitions du mois de septembre avaient été certes productives, mais loin des résultats escomptés, surtout du point de vue de la puissance de traitement de l’ordinateur. À tout moment nous courions le risque de boguer et nos sessions étaient parsemées d’incidents sonores inquiétants qui allaient du craquement électronique au bon vieux larsen d’effet.
With that frame of mind, we ventured before the public at the Charles Trenet Auditorium in October 2005. Otisto had brought his PC tower, plus his laptop for specific sound processing. We were nervous and worried because our September rehearsals had certainly been productive but far from the expected results, particularly concerning the computer’s processing power. The PC could freeze at any moment, and our sessions were plagued by suspicious sound events which ranged from electronic cracks to just plain feedback.
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Aussi quand au grand jour le concert fut achevé, nous étions partagés entre le soulagement qu’aucune catastrophe n’avait brutalement interrompu le spectacle et la frustration de n’avoir pu utiliser que très timidement nos possibilités créatives. Sans doute une étape importante et nécessaire, mais indéniablement irritante. Par bonheur, le vidéaste Antoine Imbert avait capté ce concert et, une fois monté à l’image, l’affaire était moins pitoyable que dans notre souvenir (on peut d’ailleurs le voir sur mon site).
So when the concert was over, we were torn between the relief that no catastrophic event had brutally shortened our performance, and the frustration of being able to use only a fraction of our creative abilities. Clearly an important and necessary stage, but undeniably irritating. Thankfully, video artist Antoine Imbert filmed the whole concert, and once it was edited, we realized that it actually wasn’t as bad as we remembered (the clip can be watched on my website).
PHOTO ÉRIC MAULAVÉ
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Bien décidés à ne pas en rester là, nous décidâmes avec Otisto d’organiser une nouvelle session, mais selon la logique inverse, c’est à dire en coulant le piano dans l’ordi. Voir ce qui était possible en live, voir jusqu’où on pouvait aller dans le traitement instantané d’un son donné. Ce qui tombait bien, c’est qu’entre-temps j’avais enregistré un album en trio qui reprenait l’essentiel de mon répertoire solo (ce qui arrive quand on court deux lièvres à la fois). Pour le contenu musical, il fallait donc repartir de zéro.
But we couldn’t leave it at that, so Otisto and I decided to organize another session. This time, we followed the opposite line of thinking, to mould the piano onto the computer. Just to see what was possible live, to explore how far we could go with the instantaneous processing of a given sound. By this time, I had recorded a trio album for which I had used much of the original piano-computer repertoire (that’s what happens when you chase two geese at the same time), so as far as musical content, we had to start from scratch, which turned out to be a very good thing.
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Commencèrent alors des sessions longues et fluides, où je jouais très peu de piano et où Otisto explorait patiemment dans son ordi les possibilités et exigences de ce format. Du coup se mit à émerger une pâte sonore beaucoup plus riche et spontanée. Le piano se révélait un formidable puits de sons pour peu qu’on prenne le temps de le travailler comme il fallait. Un seul problème : on partait dans tous les sens, ça ne faisait pas vraiment de musique, mais une promesse de musique qu’il fallait maintenant organiser.
That was the beginning of a series of very relaxed exploratory sessions where I played very little and Otisto patiently worked with his computer. And then, little by little, we saw a much richer and spontaneous sonic matter emerging from our experiments. It turned out that the piano was a great well of sound if you spend enough time working on it the way you should. There was only one problem: we were going in all directions at once, it wasn’t really music. But it was definitely a promise of music. If only we could organize the sounds we were exploring.
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Après le tout-piano puis le tout-ordi, nous devions trouver un équilibre qui nous permettrait de créer un répertoire en avançant sans trop réfléchir ni perdre de temps, dans un rapport instrumental réellement intuitif. Depuis plusieurs mois Cyril Roux chez Nocturne, emballé par le projet, nous poussait à l’enregistrer avant la fin de l’année ; nous étions au mois de mai, rendez-vous fût donc pris avec Otisto au mois de novembre pour une troisième et dernière session.
Between the all-piano and the allcomputer approach, we had to find a balance which allowed us to create a repertoire as we went along with a real intuitive practice of our instruments – and without thinking too much or losing time. Cyril Roux from Nocturne was really looking forward to doing this piano and computer project, and was pushing us to record it before the end of the year. This was in May. We decided to get together with Otisto for a third and last session at home in November.
PHOTO ÉRIC MAULAVÉ
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Cette fois-ci, c’était sans filet. Aucun morceau n’était préparé, mais Otisto avait continué d’optimiser son équipement (adjonction de contrôleurs midi, upgrade du processeur) et de se familiariser avec le merveilleux logiciel d’Ableton que nous utilisions pour le projet, fort judicieusement intitulé « Live ». Nous abordions ces quelques jours avec pour tout bagage nos trois règles, une solide expérience technique et l’envie d’aller à des endroits où nous n’avions pas mis les pieds jusqu’à présent.
This time it was completely open. Nothing was planned, no music was written, but Otisto had continued to fill his bag of tricks with new midi controllers and a processor upgrade. He had become quite intimate with the wonderful software we were using for this project: Ableton “Live”. We approached the music with just our Three Rules, a solid technical experience, and the urge to go places where we hadn’t been before.
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La musique présente dans cet album provient de cette session. En plus de mes mains, j’ai utilisé des baguettes, des balais, des mailloches, de la patafix, des balles (mousse, celluloïd), des jouets pour enfants, des tubes en caoutchouc, des tickets de métro, du gaffeur, un bâton de pluie, plus deux ou trois petits objets dont j’ai oublié l’existence.
The music that you hear is from this session. Aside from my hands, I used sticks, brushes, mallets, foam and celluloïd balls, toys, rubber tubes, subway tickets, duct tape, a rain stick and a couple more objects which I can no longer remember.
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De son côté, Otisto a déployé une batterie impressionnante d’effets qui traitent le son en instantané avec une grande puissance. À peine effleuré-je le clavier dans le grave qu’une basse résonne, filtrée, deux octaves en dessous. Une promenade des ongles dans les cordes soulève une fanfare d’harmoniques. D’un clic, je sature à bloc et deviens guitar hero. Et tous ces sons s’engouffrent dans l’ordi où ils sont pesés, triés et posés sur l’étagère, prêts à resurgir au bon vouloir de leur maître, qui en organisant leur répétition, construit la musique en avançant !
Otisto deployed an impressive effects power pack, instantly processing audio with amazing efficiency. When I brushed over the lower keyboard, a filtered bass two-octave lower would emerge. Caressing the strings with the nails would wake up a forest of overtones. With one click, I would crunch to the max and become an instant guitar hero. And all these sounds are rushing into the computer where they are weighed, sorted and held at disposal on a little shelf, ready to be used at the whim of their master who, by organizing their repetition, is building the music as it goes along!
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Au fil des enregistrements, nous sommes allés de plus en plus vite ; les idées coulaient plus facilement et se réalisaient sans encombres. La seule contrainte qui nous restait était de ne pas utiliser plusieurs fois de suite les mêmes effets, les mêmes constructions… Aussi quand il fut temps d’arrêter et de repartir chacun à nos activités, nous avions l’impression de seulement commencer à nous amuser… Un excellent moteur pour jouer cette musique en concert !
As we recorded, we went faster and faster: ideas were flowing easier and were realized on a whim. Our only concern was to avoid using the same effects or constructions twice... So when it came time to stop recording and to go our separate ways, we felt that we were just starting to have fun. A great incentive for live performances!
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La session achevée fut donc adressée à Berlin chez Moritz Von Oswald qui la passa au peigne fin de son écoute renommée et en fit un superbe master au son (je le cite) « puissant quand il le faut + intime aux bons endroits »
PHOTO BOB NICOL
The session was over, so we sent the music to Berlin with Moritz von Oswald who put his renownedly attentive ear at work and came out with a great master, with a sound which was (I’m quoting him) “powerful when it should be + warm and intimate at the same time at the right spots.”
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Du coup, il nous fallait pour ce projet spécial un support spécial. Pour un duo, le dual disc semblait parfaitement indiqué. Nous avons donc demandé à Bernard Filipetti s’il accepterait de réaliser une heure d’images inspirées de cet enregistrement selon un principe identique au nôtre : dériver sans contrainte au fil de l’imaginaire et chercher les nœuds de résonance magique entre la matière et son double numérique. À ma grande surprise (et mon grand plaisir), il a accepté !
At that point, it felt like this special project needed a special end product. A dual disc seemed quite fitting for the occasion. So we asked Bernard Filipetti if he could create a one-hour film inspired by this recording, using the same principle; to drift on the river of his imagination, looking for the magical resonance between matter and its digital twin. To my surprise (and to my great pleasure), he accepted!
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Entretemps, nous donnions en avant-première à l’Opéra de Lyon notre premier concert sur ce répertoire. Antoine Imbert et Cédric Delport étaient sur scène avec nous pour projeter des images en grand écran captées sur le vif. Qu’à cela ne tienne ! Que l’on mette ce concert sur le DVD ! Il reste de la place !
Meanwhile, we were giving at the Opéra de Lyon our first concert dedicated to this repertoire. Antoine Imbert et Cédric Delport were on stage with us, shooting live images of the performance on a giant screen. Well, how about putting that too on the DVD? A live concert with more visuals? No problem! There’s still some free space!
PHOTO ÉRIC MAULAVÉ
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D’ailleurs, puisqu’on y était, pourquoi ne pas faire un livret de quarante pages ? Merci à Renaud Barès d’avoir mis en image et en forme ces interminables divagations qu’il va d’ailleurs bien falloir abréger, faute de place.
Actually, while we’re at it, why not make a forty pages liner notes booklet? Many thanks to Renaud Barès for putting together a vision for these endless ramblings — that will have to be cut short anyway due to a lack of space.
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Alors, ami lecto-spectatauditeur, maintenant que tu sais tout, prends une inspiration, mets la galette dans le sens qui te plaĂŽt (surtout celui ou celle qui a tout sautĂŠ pour lire ici) et laisse-toi aller au plaisir avec la musique pour seul guide.
So, my reader-viewer-listener friend, now that that you know all about it, take a deep breath, insert the disc the way you please (particularly he or she who jumped everything to read here), and let yourself go with the music as your guide.
Accordialement, Laurent de Wilde.
Chordially, Laurent de Wilde.
SPECIAL THANKS TO CYRIL ROUX, XAVIER PRÉVOST, MITCH, ZIMBA ET DTC, AURORE MOURAO (SCPP), VIRGINIE MARCO (MFA), MORITZ VON OSWALD, ANTOINE IMBERT, CÉDRIC DELPORT, FRANÇOIS POSTAIRE, RENAUD BARÈS, BERNARD FILIPETTI, ÉRIC MAULAVÉ, BOB NICOL, AMÉLIE, LOUIS, LOAN, M. ET MME POUTET, CÉCILE CRESSON, SYLVAIN LE PENNEC, KYOKO KITAMURA, OLIVIER ET ANNICK CASAŸS, CORINNE ROSE, RÉMI BALLET, LE CABANON AND MOTHER EARTH
TEXT BY LAURENT DE WILDE PHOTOS BY ÉRIC MAULAVÉ AND BOB NICOL GRAPHIC DESIGN BY RENAUD BARÈS
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