Baron v3 n2

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baronmag.com

Tout le contenu de cette édition de Baron sera disponible en ligne dès le 1er juillet 2013

Nos dossiers

exclusifs sur le web

Chronique: Être entrepreneur

Les hauts et les bas.

Le kiosque à journaux

Série d’entrevues sur les éditeurs indépendants à travers le monde.

Spécial bouffe!

HISTOIRES DE BUREAU

Des travailleurs passionnés dévoilent leur environnement de travail, parlent de leurs outils préférés et partagent les secrets de leur productivité.

Judith Lussier

rédactrice, auteure As-tu une façon d’organiser tes journées pour optimiser ton travail? L’écriture le matin, tout le reste après.

Jalousie, tu m’inspire

Tu n’es pas un vrai entrepreneur si tu n’es pas jaloux de tes compétiteurs. « Jaloux » ne veut toutefois pas dire « en guerre ». Cela signifie simplement que tu as le sentiment que ton compétiteur a quelque chose que tu n’as pas encore pu t’approprier.

Chick pea

Magazine végétalien de New York. Entrevue avec la rédactrice en chef Cara Lynne.

HOt rum cow

Magazine écossais spécialisé sur l’alcool. Entrevue avec son éditeur Simon Lyle.

Patrick Dion

auteur et journaliste Quel est le meilleur conseil qu’on t’a donné? On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Je sais que ça fait cliché, mais c’est la meilleure façon de t’assurer que quelque chose soit fait.

Marc-André Laporte

blogueur: donnetamusique.com

La hiérarchie de la to do list

Gather journal

Magazine new yorkais. Entrevue avec l’éditrice Fiorella Valdesolo.

cookbook

Magazine de Madrid. Entrevue avec son éditeur, Miguel Naranjo.

Baron

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ÉTÉ 2013

Quotidiennement, je dresse la liste des choses que j’aimerais accomplir dans la journée. En fonction de la motivation que j’ai en me levant je n’en réalise que la moitié, la plupart du temps.

Quel est ton meilleur truc pour sauver du temps? Concentrate. L’application qui rend impossible le déficit d’attention. Pendant 55 minutes, je bloque toutes les applications qui pourraient me faire perdre le focus. Le meilleur 30$ investi.

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Marou, Faiseurs de Chocolat Maintenant disponible au Canada!

www.misschoco.ca


BARON V3.N2 - été 2013

CONTENU facebook.com/baronmag twitter.com/baronmag pinterest.com/baronmag

www.baronmag.com è P.31 atelier bangbang sérigraphie et packaging

èéquipe Directeurs de publication et contenus Nelson Roberge et Leonardo Calcagno Éditeur, directeur artistique Nelson Roberge : n.roberge@baronmag.com

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Éditeur, directeur publicité Leonardo Calcagno : calcagno.l@baronmag.com

En brainstormant la structure du journal que vous tenez dans vos mains, on s’est vite rendu compte qu’aborder le Design au sens large (oui, oui, avec un grand « D »), c’était un peu comme boire un océan à la petite cuillère.

Rédacteur en chef Marc-André Labonté : ma.labonte@baronmag.com Correction Marc-André Labonté Illustration de couverture Simon Laliberté : behance.net/slaliberte Collaborateurs Nelson Roberge, Leonardo Calcagno, Marc-André Laporte, Marc-André Labonté, Mathieu Mireault, Uzi Blackman, Anaïse Camilien, Cybèle Beaudoin-Pilon, Catherine Ouellet-Cummings.

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www.baronmag.com info@baronmag.com

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Montréal, Québec, Vancouver, Toronto, St-John Extra Caramel : 514-515-0832

6972, #2 Chabot, Montréal H2E 2K5 extracaramel.tv

Baron vous présente, en collaboration avec l’émission de télévision BRBR, un guide d’été des festivals de musique au Canada.

Elle existe cette différence entre aimer et aimer. Elle est plus simple à expliquer en anglais quand on dit « the difference between like and love », mais pour simplifier la leçon, j’utiliserai les mots apprécier et aimer.

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Top 5 des foires et évènements de design Vous partez en voyage? Voici cinq évènements de design à l’extérieur du Québec à ne pas manquer.

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Onze magazines marginaux consacrés au design Baron dresse une liste de magazines sur le design qui méritent plus qu’un simple coup d’oeil

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Histoire de jouet Le gunpla est un passe-temps omniprésent au Japon et de plus en plus présent dans le monde. Voici comment les designers de Bandai Co. ont réussi à transformer une icône manga en modèle réduit fichtrement réaliste.

ÉTÉ 2013

Extra Caramel édition - mise en marché - production L’agence Extra Caramel est le bras créatif de Baron. Elle est responsable du développement de la créativité, de la production, de la recherche de commandite et de la stratégie de réseaux sociaux.

Chronique La différence entre aimer et aimer (bis)

Guide des festivals canadien de musique

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ISSN : 1927-1409 Dépot légal à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Archives Canada

Chronique Le kiosque à journaux Le début d’une nouvelle ère du média imprimé est à notre porte. Une période qui s’annonce prometteuse, mais aussi ardue.

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ULTURE

Baron

Baron est imprimé chez HEBDO-LITHO

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Chronique Design et marketing : des mots accrocheurs Si je vous parle de marketing de contenu ou de « design thinking », qu’est-ce que ça vous dit? Vous êtes peut-être déjà familiers avec ces termes. Bien qu’ils ne soient pas nouveaux, je les ai particulièrement beaucoup entendus et lus au cours de la dernière année.

ènous joindre

èDistribution

Édito Design overdose

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Les collaborateurs

Anaïse Camilien

Mathieu Mireault

a.camilien@baronmag.com twitter : @SeeNonpareil

m.mireault@baronmag.com twitter : @mmireault

Travaillant au niveau de la production et du développement d’affaires de Baron, Anaïse est aussi chargée des communications et marketing du magazine Città.

Fondateur de l’association étudiante Projet Montréal à l’UdeM. Animateur à CISM 89,3 FM. Journaliste pigiste. Étudiant à la maîtrise au HEC en marketing.

Jean-Michael Seminaro jm.seminaro@baronmag.com Artiste-photographe, JeanMichael capte les évènements organisés par Baron.

Ariane Gruet a.gruet@baronmag.com twitter: @ArianeGruet Musicienne et journaliste culturelle depuis très longtemps, Ariane est très impliquée dans la scène musicale indépendante à Montréal.

Cybèle Beaudoin - Pilon

Philippe Dumais

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Globe-trotter; économiste et politologue de formation, son style est mi Tintin mi Keith Olbermann.

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au salon J’ai faim 18-19 mai 2013

cybele.bp@baronmag.com twitter : @Cybelebp Étudiante en communication à l’UdeM, passionnée des arts et de la culture, s’amuse à PMPM, sur les ondes de CISM 89,3 FM, joue au ballon-poire et à beaucoup d’autres choses!

Catherine Ouellet-Cummings catherine.oc@baronmag.com twitter : @labricot Conceptrice-rédactrice pour L’abricot, son entreprise de design et communications.

Autre partenaire de contenu

p.dumais@baronmag.com twitter: @dumaisphil

remise de prix

Vous êtes journaliste en devenir? Vous voulez partager vos idées et passions? Faites-nous parvenir un ou deux textes de votre cru avec une lettre de motivation qui nous explique ce qui vous passionne et pourquoi vous feriez un bon journaliste pour Baron. info@baronmag.com

Prix pour l’image de marque

En lien avec le Salon j’ai faim, qui a eu lieu le 18-19 mai 2013, Baron procède pour la première fois à une remise de prix couronnant les entrepreneurs d’ici. En tout, cinq prix liés à la publicité dans le journal et sur le site Internet de Baron seront remis à des exposants du Salon j’ai faim qui nous ont marqué, tant sur le plan de leur image que de leurs initiatives. Nous vous présentons donc les gagnants de la première remise de prix Baron : Salon j’ai faim des 18 et19 mai 2013. Bravo à tous!

La Pincée lapincee.ca Tant sur son site Internet que dans ses emballages, l’esthétisme et les couleurs de La Pincée sont sobres et élégants. L’entreprise se distingue par des choix de couleurs bien agencés pour identifier ses différents produits. La Pincée propose différents sels aromatisés faits maison, sans agents de conservation. Milan milancuisine.ca L’efficacité d’une simple signature gravée sur des rouleaux à pâte nouveau genre offerts dans un emballage épuré, démontre encore une fois toute la pertinence de l’adage « less is more ». Prix pour l’initiative moitié-moité moitie-moitie.org L’esprit de l’entreprise incite au partage des connaissances culinaires entre différentes cultures. Tout réside dans la communauté, l’échange et les saveurs. Semis Urbains semisurbains.com Ce service d’entretien de jardins de ville vous guide, étape par étape pour réaliser un potager de qualité dans votre cour ou sur le bord de votre fenêtre. Prix pour l’ensemble Dispatch dispatchcoffee.ca Au coeur de la popularité grandissante de la restauration de rue, Dispatch se démarque par sa spécialisation dans le café. Nous trouvons que l’idée d’un café roulant de qualité est unique. De plus, Dispatch a su bien travailler l’ensemble de son image.

LE PLAN, C’EST LE NOUVEAU LIVRE DE MARC-ANDRÉ LAPORTE. IL A COMME SUJET LA CONQUÊTE ET LA FIDÉLISATION ET IL EST DISPONIBLE GRATUITEMENT SUR DONNETAMUSIQUE.COM


è CONTENU

Édito Marc-André Labonté ma.labonte@baronmag.com

Musicien, journaliste et artisan du milieu culturel montréalais, Marc-André a été rédacteur en chef au Quartier Libre et directeur musical de CISM avant d’atterrir chez Baron. Il évolue aussi au sein de l’équipe de Dare To Care Records et pratique régulièrement le matérialisme culturel.

Design overdose A

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Huit questions à Marin Destison, finissant en design industriel

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Robocut et l’univers 3D Il faut s’y faire : les avancées technologiques ne risquent pas de nous offrir la voiture volante sous peu (merci pour les fausses promesses aux Jetson). L’époque actuelle reste quand même un moment excitant pour être un fabricant de nouveaux produits.

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Pour une qualité de vie design Trop de personnes associent le mot industriel à une grosse usine, à la machinerie lourde, mais le design industriel n’est pas que ça. Lorsqu’on parle de cette discipline, on parle pratiquement de tout ce qui vous entoure! Tous les objets en partant d’un crayon jusqu’à une locomotive.

Ou plutôt surdose, oui. Mais une exagération stylisée, de bon goût, qui se rapproche davantage du péché de luxure que d’un interminable supplice de la goutte. Une quantité de design excessive très design. Dans les pages de cette édition printanière de Baron, vous allez souvent lire ceci : le design est partout, il affecte tout, il touche à tout. En brainstormant la structure du journal que vous tenez dans vos mains, on s’est vite rendu compte qu’aborder le Design au sens large (oui, oui, avec un grand « D »), c’était un peu comme boire un océan à la petite cuillère. Alors on s’est dit qu’une édition spéciale « design industriel », ce serait déjà un bon début. Et là… on a compris que, même s’il n’est qu’un volet parmi tant d’autres au sein du Design, le design industriel est partout, qu’il affecte tout, qu’il touche à tout. Alors on a fait nos devoirs. On a tous visionné Objectified, excellent documentaire de Gary Hustwit (à qui on doit aussi Helvetica) sur la relation entre les objets et les humains, vu par les designers. On a tous pensé à notre concept idéal de chaise. On a tous fait du tourisme design. On a tous décidé de sauver l’environnement grâce au design. On a tous pris le virage scandinave pour réaménager nos apparte-

ments. On a tous changé notre vision du monde afin de vous livrer la crème de ce qui se trame, côté design industriel, ici et ailleurs, hier, aujourd’hui et demain. On a décidé de vous faire voir que le design est partout, qu’il affecte tout, qu’il touche à tout. Et puis, on s’est questionné. Est-ce que c’est vraiment utile, le design industriel? Est-ce que le designer industriel est un artiste, au sens professionnel du terme? Qu’est-ce que l’impression en 3D? Quels sont les objectifs d’un designer de modèle réduit? Qui sont les jeunes loups du design industriel au Québec? Qu’est-ce qui doit changer, dans la mentalité de nos sociétés, pour que le design puisse vraiment améliorer nos vies, pour qu’il soit partout, qu’il affecte tout, qu’il touche à tout? Toutes ces questions ont trouvé réponse dans les pages de cette édition spéciale « design industriel » de Baron, parce que rien ne vaut un excellent gâteau de contenu, glacé à l’originalité, pour accompagner la crème des sujets. Bonne lecture design!

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è CONTENU

Chronique Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com

Éditeur et producteur indépendant, Nelson s’investit dans des projets qui le passionnent. Consultant en stratégie de production et marketing, il s’abreuve d’idées nouvelles et de défis en rassemblant des collaborateurs de tous horizons à travers ses projets.

Design et marketing :

des mots accrocheurs Si je vous parle de marketing de contenu ou de « design thinking », qu’est-ce que ça vous dit? Vous êtes peut-être déjà familiers avec ces termes. Bien qu’ils ne soient pas nouveaux, je les ai particulièrement beaucoup entendus et lus au cours de la dernière année. Les deux termes ont une définition bien différente, mais ils possèdent tout de même une similitude : ils ont été pensés pour faciliter la vente. Je m’explique. Le marketing de contenu L’appropriation du contenu est de plus en plus populaire à l’ère du numérique. Plusieurs compagnies commencent à voir le potentiel qu’offre la création de leurs propres vidéos et articles sur leur site Internet, ou même sur support imprimé, au lieu d’acheter de la publicité dans les médias traditionnels. La tendance : l’acquisition de données sur la clientèle. Si la création de contenu sert, entre autres, à fidéliser sa clientèle, elle peut aussi servir d’étude de marché. Bref, le marketing de contenu est de plus en plus à la mode et fait ses preuves. Pourquoi maintenant, plus spécifiquement? Simplement parce que quelqu’un a décidé de mettre un terme vendeur sur une pratique utilisée depuis belle lurette, question de le remettre sur la « map » et aider les dirigeants d’entreprise à tendre l’oreille.

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Parmi les exemples qui témoignent de l’âge de cette pratique, on compte John Deer, qui publie, depuis 1895, le magazine The Furrow, Michelin qui, en 1900, lance son fameux guide du même nom, ou, en 1904, Jell-O, qui publie des livres de recettes. Et tout cela AVANT la venue de la télévision. La création de contenu a toujours fait partie des stratégies de marketing des entreprises. En renouvelant le nom de la pratique, « marketing de contenu », on recycle une recette vieille d’un siècle pour la revendre à une nouvelle génération d’entrepreneurs et de directeurs marketing en manque d’inspiration.

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« Design thinking » Sans même connaître le concept du « design thinking », je suis déjà vendu. Placez le terme dans une conversation et vous brillerez. En premier lieu, tout ce qui contient le mot « design » est, aujourd’hui, un reflet de ce qui est tendance. Tout le monde s’improvise designer parce que c’est cool. Le « design thinking », quant à lui, est une notion dont l’invention par la firme IDEO date d’il y a déjà plusieurs années. C’est un procédé qui est centré sur le fait de combler les désirs et besoins de l’être humain et qui applique le design à toutes les sphères de l’entreprise. OK. En quoi le « design thinking » est bien différent des concepts qui existent déjà, compte tenu que la définition du mot design implique déjà « répondre à des besoins, résoudre des problèmes, trouver des solutions innovantes et inventer de nouvelles possibilités dans le but d’améliorer la qualité de vie des êtres humains ». Estce que IDEO n’aurait pas juste adopté une méthodologie particulière pour développer les stratégies marketing de ses clients et qui lui aurait valu le titre de « design thinking »? Avouez que c’est vendeur, pour une agence de marketing, de posséder une expertise et être connue pour avoir développé une nouvelle méthode de gestion qui comprend les mots design et thinking en même temps. Cela dit, il est difficile de se commettre sur l’efficacité du procédé, pour l’instant. Les mots marketing et design ont la valeur ajoutée d’être des facteurs « cool » ; à un point tel qu’ils peuvent transformer des vieilles pratiques en nouvelle tendance. Selon vous, quel est le prochain vieux concept qu’on tentera de réanimer?

Six Point Un

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esign Six Point Un La jeune compagnie fondée en 2010 a été désignée par la prestigieuse revue AZURE comme l’une des dix compagnies canadiennes de design industriel à surveiller lors de la plus récente édition du « Interior Design Show ».

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Les cousins français louangent le travail conceptuel réalisé par l’atelier de sérigraphie montréalais. Aujourd’hui, l’entreprise est perçue comme un gros joueur, bien que son équipe ne soit constituée que d’une seule personne, Simon Laliberté, qui, au moment de cette entrevue, se cherche encore un local.

Gustavo Fricke À la fois designer industriel et designer interactif, Fricke a fondé Blackbox, une entreprise de design industriel qui mise sur le savoir-faire traditionnel des communautés de la région dans la création de ses produits

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A Good Chick To Know

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Des maisons de pneus

Design scandinave : pourquoi l’aimons-nous tant? Entre autres grâce à IKEA, le design scandinave a gagné en popularité dans les dernières années. Et si on en trouve des résonances partout sur la planète, c’est surtout en Europe et en Amérique du Nord qu’il s’est fait connaître. Le Québec n’y a pas échappé.

Atelier BangBang : sérigraphie et packaging

Cherchant à personnaliser les espaces qu’elle conçoit, l’entreprise de Vancouver regroupe ses services sous la bannière du « Lifestyle Design », une expression difficile à traduire qui tient à la fois de l’art de vivre et du design dans sa définition plus classique, pour modifier la façon d’aborder le design au quotidien.

Apprenti de Michael Reynolds et de son Earthship Biotecture Academy, Jérémie Bélanger rêve de développer l’implantation de maisons vertes auto-suffisantes au Québec.


è CONTENU

Chronique

RÉflexion de salon

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18 hrs pour découvrir... Le monde du design est un milieu où expérience, exploration et partage sont souvent les mots d’ordre. Cette philosophie donne très souvent de superbes résultats. Baron a voulu tester cette hypothèse et a mis au défi divers studios de design à travers le monde avec un petit projet commun : guider des adeptes du beau et du bon à travers votre ville et ses recoins méconnus le temps d’un séjour de 18 heures.

New York Guidé par Soren Rose, un entrepreneur danois qui a fondé plusieurs sociétés scandinaves à succès comme In2media, Castit et Trunk Archive.

Toronto Guidé par ALSO collective, un studio de design multidisciplinaire.

São Paulo Guidé par Mau Medeiros, directeur de la conception et co-fondateur de WeShape, une firme brésilienne qui travaille à la conception stratégique et créative de l’image de marque, l’architecture, la publicité traditionnelle et numérique.

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Trajet C Dans cette édition spéciale du Baron, nous vous présentons trois membres de l’équipe de CURIOUS Montréal qui vous dévoilent un endroit parmi leur TRAJET C.

Leonardo Calcagno calcagno.l@baronmag.com

Éditeur indépendant depuis toujours, Leonardo s’inspire des tendances mondiales économiques et se nourrit de marketing expérimental. Consultant en stratégies de financement culturel et développement d’affaires, il aime questionner les structures établies.

LE KIOSQUE À JOURNAUX Le début d’une nouvelle ère du média imprimé est à notre porte. Une période qui s’annonce prometteuse, mais aussi ardue. Prometteuse, car les publications spécialisées poussent comme des champignons à travers le monde et des amateurs sont prêts à financer ces œuvres littéraires. Ceci, malgré le fait que le média digital est devenu le roi du marché publicitaire et médiatique avec une progression quotidienne sidérale, liée aux nouvelles plateformes et à la quantité de contenu disponible. Cette nouvelle réalité ouvre la porte à des artisans qui croient à la qualité graphique et éditoriale (Monocle, Feuilleton, Exclaim!, IL). Mais cette nouvelle ère présente aussi de nombreuses difficultés. Les grands médias, les agences de publicité et les firmes de consultation en médias numériques banalisent et négligent cette effervescence du média imprimé spécialisé et refusent de reconnaître un mouvement grandissant. Ce manque de visibilité laisse croire que le média imprimé est réellement en déclin et regroupe les dinosaures du papier et les nouveaux joueurs qui innovent sur le même bateau en plein naufrage. Aussi, pour remettre les pendules à l’heure, j’ai décidé de commencer une série, le Kiosque à journaux, qui traitera de marketing, de publicité, d’édition, d’idées, d’Internet, de vente au détail, de graphisme et de stratégie, à travers des entrevues réalisées auprès des acteurs de cette industrie naissante à travers le monde. Un milieu qui vise à être indépen-

dant du placement publicitaire, de rester viable sans bourrer ses pages d’annonces en tous genres. La priorité n’est plus à la publicité, mais à la diversification des plateformes, à l’évènementiel, au marketing de commandites et au produit exclusif. L’aspect évènementiel est très présent pour faire découvrir la publication et créer un sentiment d›appartenance au magazine. Le meilleur exemple est Monocle, avec ses soirées branchées où seuls les abonnées sont invités. Bien sûr, ce n’est pas une nouvelle formule, mais ce que je remarque, c’est que les magazines cherchent des lecteurs de qualité, fidèles, au lieu de se rabattre sur les foules anonymes. Par conséquent, les agences de publicité sont intéressées à vendre des produits à cette clientèle spécialisée, très ciblée. La publicité traditionnelle n’est pas exclue, mais elle doit avant tout comprendre qu’il faut que sa présence soit en harmonie avec le média. Les entrevues du Kiosque à journaux serviront à mieux comprendre les rouages de cette nouvelle sphère médiatique. Une fois par mois, à Montréal, vous serez invités à un évènement, dès juin 2013, pour me rencontrer, discuter et découvrir des magazines. Si vous êtes un éditeur, que vous pensez lancer un média imprimé ou que vous êtes tout simplement un passionné impliqué dans le monde du média imprimé, contactez-moi. calcagno.l@baronmag.om Baron v.3 n.2 ÉTÉ 2013

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le contenu de baron

Autour du monde Vancouver p.32

A Good Chick To Know

Spécialisée à la fois en design d’intérieur, en décoration et en stylisme, A Good Chick To Know a un style qui lui est propre. Cherchant à personnaliser les espaces qu’elle conçoit, l’entreprise de Vancouver regroupe ses services sous la bannière du « Lifestyle Design ».

MEXIQUE p.29

Gustavo Fricke

À la fois designer industriel et designer interactif, Fricke a fondé Blackbox, une entreprise de design industriel qui mise sur le savoir-faire traditionnel des communautés de la région dans la création de ses produits.

são Paulo p.37

18hrs pour découvrir...

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Guidé par Mau Medeiros, directeur de la conception et co-fondateur de WeShape, découvrez São Paulo, la plus grande ville du Brésil.

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Scandinavie p.30

Design scandinave Pourquoi l’aimons-nous tant?

Entre autres grâce à IKEA, le design scandinave a gagné en popularité dans les dernières années. Et si on en trouve des résonances partout sur la planète, c’est surtout en Europe et en Amérique du Nord qu’il s’est fait connaître. Le Québec n’y a pas échappé.

Allemagne p.27

Peter Zec

Véritable star internationale dans le monde du design, Zec à publié neuf livres sur le sujet en plus de chapeauter le Red Dot Award. Il est maintenant sénateur du Conseil international des sociétés de design industriel.

JAPON p.24

Nouveau-mexique p.33

Des maisons de pneus

Apprenti de Michael Reynolds et de son Earthship Biotecture Academy, Jérémie Bélanger rêve de développer l’implantation de maisons vertes auto-suffisantes au Québec. Rencontre.

Histoire de jouet

Le gunpla est un passe-temps omniprésent au Japon et de plus en plus présent dans le monde. Voici comment les designers de Bandai Co. ont réussi à transformer une icône manga en modèle réduit fichtrement réaliste.

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GUIDE ESTIVAL DES FESTIVALS DE MUSIQUE au CANADA PEI Jazz & Blues Festival Charlottetown 21 au 25 août jazzandblues.ca

D’est en Ouest!

Du mois de mai jusqu’à la fin août 2013, Baron et BRBR collaborent pour fournir du contenu web, vidéo et photo, afin de vous faire découvrir des festivals et artistes musicaux à travers le Canada. Suivez le guide sur les réseaux sociaux de Baron, BRBR et sur le baronmag.com et le brbr.tfo.org.

Qu’est-ce que c’est? Quoique très classique dans son approche musicale, le Jazz & Blues Festival se tient au centre-ville de Charlottetown et l’expérience est merveilleuse. (LC)

Exposition agricole et Festival acadien de la région Évangéline Abram-Village 29 août au 1er septembre expositionfestival.com

À surveiller : Ten Strings and a Goat Skin, Réveil et Danny Boudreau Party. Ten Strings and a Goat Skin

Terre-Neuve et Labrador Wreckhouse International Jazz and Blues Festival Saint-Jean 10 au 13 juillet wreckhousejazzandblues.com

Qu’est-ce que c’est? Festival présentant une programmation très conservatrice, mais avec des initiatives musicales intéressantes telles que, Shine On: The Universe of John Lennon, et The Sicilian Jazz Project. (ub)

Salmon Festival Windsor 13 Juillet salmonfestival.com

À surveiller : Eagles et Blue Rodeo. Qu’est-ce que c’est? Festival d’un jour avec de vieux rockers! (ub)

Île-duPrinceÉdouard

Qu’est-ce que c’est? 111 ans de tradition! On mange du homard et du cochon, on écoute de la musique, on participe à des concours et on joue au bingo. (ub)

Big Red Music Festival Charlottetown 28 juin au 1er juillet bigredfest.ca

À surveiller : Metric, Ludacris, Wildlife, Our Lady Peace et Great Big Sea. Qu’est-ce que c’est? La plus grande célébration de la fête du Canada et les plus somptueux feux d’artifice à l’est de Montréal, selon les organisateurs. (ub)

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Ludacris

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NouvelleÉcosse

NouveauBrunswick

Evolve Music and Awareness Festival

FeelsGood Folly Fest

Antigonish 19 au 21 juillet evolvefestival.com

À surveiller : Xavier Rudd, Birds of Chicago, San Miguel, Moon, DVD, Nurse, City Natives et The Elwins. Qu’est-ce que c’est? Festival de musique à tendance écologique, sociopolitique et pacifique. Country, folk, techno transmushroom et nuits à la belle étoile. (ub)

Festival acadien de Clare Baie Sainte-Marie 27 juillet au 15 août festivalacadiendeclare.ca

Qu’est-ce que c’est? Le plus ancien festival acadien invite des gens de partout à travers le monde à venir y découvrir la culture acadienne à l’ancienne. (ub)

Maritime Metal & Hard Rock Festival Aylesford 13-14 septembre maritimemetalfest.com

À surveiller : Iron Giant, Black Moor, Hero’s Last Rite et Hellacaust Qu’est-ce que c’est? Deux jours de métal et hard rock avec une vingtaine de groupes principalement issus de la côte atlantique. Venez manger du homard et saluer Satan dans toute sa gloire! (ub)

Gagetown 28 au 30 juin 2013.follyfest.com

À surveiller : Old man Luedecke, Scientists of Sounds, Gordon Gets Lost, The Caravan and Dub Kartel. Qu’est-ce que c’est? Plus d’une douzaine de groupes rock, folk et électro se retrouvent dans un village avec une population de 700 âmes. (ub)

Sappyfest

FredRock Festival

À surveiller : Naomi Shelton & The Gospel Queens, Chain & The Gang, The Luyas et The Underachievers.

À surveiller : K-OS, Hollerado, City and Colour et Monster Truck.

Sackville 2 au 4 août sappyfest.com

Qu’est-ce que c’est? Ayant pignon sur rue en plein cœur du centre-ville de Sackville, petite ville d’un peu plus de 5 000 personnes et située à 30 minutes de Moncton, le Sappyfest se révèle comme l’une des vitrines phares en ce qui a trait à la relève musicale des provinces de l’Atlantique. (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

9 au 11 août Fredericton fredrockfest.com

GUIDE ESTIVAL BARON

en collaboration avec

Qu’est-ce que c’est? Un des plus gros festivals commerciaux du coin avec plein de groupes rock et de la bière qui coule à flots. (ub)

Québec Festival Artefact Salaberry-de-Valleyfield 23 au 25 mai festivalartefact.com

À surveiller: Harvest Breed, Leif Vollebekk, We Are Wolves et Alaclair Ensemble. Qu’est-ce que c’est? De retour pour une deuxième année, le FA prend de l’ampleur avec une programmation musicale riche et des conférences sur la musique, à propos de sujets tels que la mise en marché créative, la diffusion et les subventions. Le festival redonne une nouvelle image à la ville de Salaberry-de-Valleyfield, surtout connue pour ses Régates. (lc)

Suoni Per Il Popolo Montréal 5 au 29 juin suoniperilpopolo.org

À surveiller: Mist, Pelt, Braids, Verglas, Hanged Up, The Goods, AUN, Ensemble Supermusique et Babi Audi. Qu’est-ce que c’est? Ici, il faut entrer avec l’esprit ouvert et oublier toutes nos idées préconçues à propos de la musique. L’expérimentation et la nouveauté sont au rendez-vous.

AUN

Francofolies de Montréal Montréal 3 au 22 juin francofolies.com

À surveiller: Le Kraken, Dany Placard, Chantal Archambault, Bernard Adamus, Fred Fortin, Sèxe Illégal, Le Kid & les Marinellis, Louis-Jean Cormier, VioleTT Pi. Qu’est-ce que c’est? Si vous avez besoin d’explications au sujet des Francofolies de Montréal, c’est que vous ne connaissez tout simplement pas la musique! On retient le retour de Possession Simple. Ce sera vraiment chouette de voir si les chansons du groupe semi-culte d’Éric Goulet tiennent la route après tant d’années. Aussi, BRBR en profitera pour voir en spectacle des artistes de l’Hexagone qu’on n’aurait pas la chance de voir autrement: Fauve, Benjamin Biolay, Daphné, etc. (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

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ÉTÉ 2013 v.3 n.2 Baron

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www.cabaretliondor.com


Amnesia Rockfest Montebello 14 au 15 juin pnrockfest.com

À surveiller : Groovy Aardvark, The Flatliners, Grimskunk, Obey the Brave. Qu’est-ce que c’est? Un des festivals qui a connu l’évolution la plus fulgurante de l’histoire de la Belle Province. En quelques années, le rêve de son idéateur Alex Martel est passé d’un projet très « régional » à un festival

Festival international de jazz de Montréal

Festival d’été de Québec

Montréal 28 juin au 7 juillet montrealjazzfest.com

Qu’est-ce que c’est? LE festival de jazz qui dicte les tendances musicales au Canada. Depuis plus de 30 ans, le FIJM a réussi à conserver sa base de fanatiques de jazz tout en se renouvelant pour rejoindre une clientèle urbaine friande de musique indie et expérimentale. (lc)

Boogat

prestations auront lieu au Fou Bar, au Sacrilège, au Jardin de Saint-Roch, à la Salle Multi du complexe Méduse, sur le parvis de l’église de SaintJean Baptiste et, pour une première fois cette année, sur la rue Cartier. (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

de portée nationale. Et, à chaque édition, sa programmation séduit les amateurs de musique dite « hard » ou « loud ». (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

À surveiller: Boogat, She & Him, Black Tiger Sex Machine, Los Amigos Invisibles, Ladysmith Black Mambazo, Chris Isaak, Champion et Wanda Jackson.

en collaboration avec

GUIDE ESTIVAL BARON

GUIDE ESTIVAL DES FESTIVALS DE MUSIQUE au CANADA

Québec 4 au 14 juillet infofestival.com

Le Fabuleux Festival international du folk sale Sainte-Rose-du-Nord 28 au 30 Juin folksalefest.com

À surveiller : Gypsy Kumbia Orchestra, Les Bâtards du Nord, Street Meat, Hobo Outlaws, Ichka, Alex Drapeau et Les Chiens de ruelles. Qu’est-ce que c’est? Un pow-wow célébrant la beauté de la nature du Saguenay-Lac-

Saint-Jean pendant trois jours. Ce festival propose aussi du cirque, de la musique, des ateliers et plus encore, le tout dans une ambiance de franche camaraderie. (lc)

Festival OFF de Québec Québec 3 au 6 juillet quebecoff.org

À surveiller: Bad Religion, Bloodshot Bill, Buddy McNeil & the Magic Mirrors, Eagles of Death Metal, Fatoumata Diawara, Foreigner, Forêt, Jeanphilip, WuTang Clan et Oothèque. Qu’est-ce que c’est? 76 $ pour 11 jours de festival et près de 300 spectacles de qualité. Aussi, Paul McCartney viendra ravir ses admirateurs sur les Plaines. (lc)

Qu’est-ce que c’est? Petite sœur tatouée et (pas mal) rebelle du Festival d’été de Québec, le OFF a comme particularité de se dérouler en dehors des murs du sacro-saint Vieux-Québec. Des

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GUIDE ESTIVAL DES FESTIVALS DE MUSIQUE au CANADA Festival de musique émergente en AbitibiTémiscamingue

Shazam Fest

Abitibi-Témiscamingue 29 août au 1er septembre fmeat.org

Qu’est-ce que c’est? Le FMEAT est devenu le camp de vacances musical des artistes de Montréal voulant faire le plein de nature et de musique dans une ambiance magique que seule l’Abitibi-Témiscamingue peut offrir. Préparez-vous à passer des nuits blanches autour d’un feu de camp. (lc)

Pouzza Pelouzza 
Lavaltrie 
31 août pouzzapelouzza.com

À surveiller: Grimskunk, Strung Out, Flatliners et Brutal Chérie.

Rythmes et courant Lavaltrie 5 juillet au 23 août chasse-galerie.ca

cache en Estrie. Depuis huit ans, Ziv Przytyk invite des musiciens, un cirque, des lutteurs, des freaks et des artistes burlesques à venir faire la fête tous ensemble sur ses terres. Pendant une fin de semaine, la société utopique imaginée par Ziv se concrétise à la belle étoile. (lc)

À surveiller : Les Respectables, Steve Hill, Marco Calliari, Mazagan (Maroc), Mario St-Amand Blues, Habana Cafe et Misteur Valaire. Qu’est-ce que c’est? Un évènement familial se tenant chaque vendredi en bordure du fleuve et attirant 8 000 spectateurs pendant l’été. Apportez vos chaises et vos couvertures! (lc)

Shazam Fest Barnston-Ouest
 12 au 14 Juillet shazamfest.com

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Qu’est-ce que c’est? L’un des plus méconnus et des plus intéressants festivals du Québec se

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Festival d’art d’émergent de Sorel-Tracy
 Sorel-Tracy
 14 au 17 août festivalfast.com

Qu’est-ce que c’est? Cette ville qui donna naissance à Malajube et qui accueille aussi chaque année le Festival de la gibelotte nous offre ici trois jours de musique et d’art dispersés à travers la ville pour une sixième année.(lc)

The

Qu’est-ce que c’est? La deuxième édition du Pouzza Pelouzza se tiendra au café culturel de la Chasse-galerie. Cette iniative de Pouzza Fest est fort attendue des fans de punk, de BBQ et de bière. (lc)

Festival de l’Outaouais Émergent

Hull
 4 au 8 septembre 
 festfoe.ca

Qu’est-ce que c’est? Le FOÉ nous offre une programmation remplie de découvertes musicales issues de l’Outaouais, avec de nombreux artistes de la région s’illustrant dans toutes les disciplines.

Nunavut / Territoires du Nord-Ouest / Yukon Sunstroke Music Festival

Shipyards Park — Yukon 21 au 22 juin jjjmusiccafe@klondiker.com Qu’est-ce que c’est? Un évènement annuel visant à amasser des fonds pour les animaux abandonnés et maltraités.

The Alianait Arts Festival Alianait — Nunavut 28 Juin au 1er juillet alianait.ca

À surveiller : Rasmus Lyberth, Tjupurru, Kinnie Starr, A Circumpolar Soundscape et Koel and the Twin Otters. Qu’est-ce que c’est? La culture nordique se rencontre pour échanger sur l’art, la musique, la danse et le cinéma. (lc)

Folk on the Rocks

Yellowknife — Territoires du NordOuest 18 au 21 juillet folkontherocks.com

Wanda Jackson Yellowknife. Le festival est décrit par les médias comme une des perles pour les amateurs de musique. (ub)

The Dawson City Music Festival Dawson - Yukon 19-21 Juillet dcmf.com

À surveiller : Wanda Jackson and the Trilliums, Cadence Weapon, Daniel Romano et Bonnie « Prince » Billy & Dawn McCarthy. Qu’est-ce que c’est? Un festival aussi petit que parfait, selon le journal Georgia Straight de Vancouver. Dans une ambiance intime et chaleureuse, chaque spectacle capture l’essence de l’artiste à sa plus pure expression. (ub)

Ontario

À surveiller : Indio Saravanja, Ohbijou, Tricot machine, Bruce Cockburn, Kate Reid et Timber Timbre.

NXNE

Qu’est-ce que c’est? Des performances rock et folk dans les montagnes Long Lake de

À surveiller : Diana, Her Harbour, Harvest Breed, Indoor Voices, Machinegun Suzie,

10 au 16 juin 2013 Toronto nxne.com


Royal Canoe, Papermaps, Paper Lions, Kalle Mattson, Laurent Bourque. Qu’est-ce que c’est? Maintenant à sa 19e édition, le festival North By North East (qui évoque le penchant nordique de South By Southwest, si vous n’aviez pas compris l’allusion!) se révèle comme La Mecque de la musique indie canadienne et internationale. Évidemment, BRBR aura l’occasion de faire bien des découvertes, mais on a déjà dans notre mire le retour sur scène de Fucked Up, qui devrait sans doute nous offrir quelque chose de nouveau après le colossal David Comes To Life, paru au printemps 2011. (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

Festival franco-ontarien Ottawa 13 - 15 juin ffo.ca

À surveiller : La Bottine Souriante, Koriass et Swing

Anodojay,

Qu’est-ce que c’est? Déjà 38 ans que ce festival réunit la francophonie ontarienne avec cette grande fête familiale. Cette année, on commémore les 400 ans de présence francophone en Ontario. (ub)

Festival Jazz TD d’Ottawa 20 juin au 1er juillet ottawajazzfestival.com

Qu’est-ce que c’est? Un festival synonyme de 33 ans de bonheur dans la capitale nationale. Une fois par année, la vibe de fonctionnaires qu’on associe à Ottawa se change en un tsunami de bonne musique. Mettant le jazz à l’honneur, ce festival ouvre aussi les portes à la musique jazz émergente, qu’elle puise dans le hip-hop ou dans des influences électroniques. (ub)

Franco-Fête : Festival de la francophonie internationale de Toronto 21 au 23 juin franco-fete.ca

Qu’est-ce que c’est? Pourquoi pas fêter la Saint-Jean à Toronto? La population québécoise étant de plus en plus présente à Toronto, cet évènement est un point de rassemblement pour tous ceux

qui veulent vivre et connaître la culture francophone du Canada. La 31e édition quitte le Yonge-Dundas Square pour s’installer en plein centre-ville. (ub)

River and Sky

Northern Lights Festival Boréal

À surveiller : The Rural Alberta Advantage, Lindi Ortega, Rich Aucoin, Hooded Fang, Marie-Claire et les Hula-Hoops, Hilotrons, Strange Attractor.

5 au 7 juillet Grand Sudbury nlfbsudbury.com

À surveiller : Mike Ford, Kate Maki, Serena Ryder, Buck 65, Caracol , Elisapie. Qu’est-ce que c’est? La beauté de ce festival situé en plein cœur du parc Bell, au bord du lac Ramsey, se résume en peu de choses : l’esprit de communauté, l’éthos folk et la culture locale. (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

Désaulniers, District de Nipissing, Ontario 19 au 21 juillet riverandsky.ca

Qu’est-ce que c’est? « Du bon temps au bord de la Sturgeon River, tout simplement! », peut-on lire sur la page Facebook de l’évènement, qui se tient chaque année le long de la rivière Sturgeon. (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

Hillside Festival Guelph, Ontario 26 au 28 juillet hillsidefestival.ca

À surveiller : Daniel Romano, Eight and a Half, Fucked Up, Hayden, July Talk, Metz, Martha Wainwright.

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Qu’est-ce que c’est? Sans aucun doute le festival le plus hippie auquel BRBR participera. Le grand avantage du Hillside est sans aucun doute qu’il se tient à proximité de deux grands centres (Toronto et London). Qu’on se le tienne pour dit – pour y avoir pris part dans le passé – la guérison spirituelle est au rendezvous. C’est au Hillside que vous pourrez laisser briller le côté granola qui sommeille en vous. (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

Bluesfest d’Ottawa 4 au 14 juillet Ottawa ottawabluesfest.ca

À surveiller : Half Moon Run, Hannah Georgas, A Tribe Called Red, Stars, NDMA, The Goodluck Assembly, Mehdi Cayenne Club. Qu’est-ce que c’est? Un des 10 festivals musicaux les plus importants selon le Billboard Magazine. Et ne vous fiez pas au nom, puisque depuis quelques années, sa programmation se fait multigenre : pop, rock, blues et folk se côtoient gaiement sur les plaines Lebreton ottaviennes. (Guillaume Moffet, chef de pupitre @ BRBR )

À surveiller: The Heavy, Dr. John & The Nite Trippers, Roberto López AfroColombian Jazz Orchestra, David Byrne & St. Vincent, Young Galaxy, The Herbaliser et Chic Gamine.

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GUIDE ESTIVAL DES FESTIVALS DE MUSIQUE au CANADA Elvis Festival

Festival international de jazz de Winnipeg

Collingwood 25 au 28 juillet collingwoodelvisfestival.com Qu’est-ce que c’est? Pour les nostalgiques d’Elvis qui ressentent un besoin féroce d’écouter et de vivre sa musique pendant quatre jours, ce festival vous donnera la chance de voir des imitateurs de partout dans le monde et d’acheter une fontaine de nachos plaquée or à l’effigie d’Elvis. (ub)

Wolfe Island Music Festival

Kingston 9 au 10 août wolfeislandmusicfestival.com À surveiller : Buck 65, Born Ruffians, AOK et Leif Vollebekk.

Wildlife,

Qu’est-ce que c’est? Ce festival folk rock a lieu dans la région des Mille-Îles. Il faut prendre un bateau pour se rendre à Wolfe Island, plus connue pour la pêche et la course à pied, ce qui en fait un festival hors du commun. (ub)

Manitoba

Winnipeg Folk Festival Winnipeg 10 au 14 juillet winnipegfolkfestival.ca

À surveiller : City and Colour, Patrick Watson, Whitehorse, Martin Sexton, A Tribe Called Red, Bombino, Colin Meloy (The Decemberists) et Indigo Girls.

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Qu’est-ce que c’est? Le WFF célèbre son 40e anniversaire avec plus de 40 artistes de renommée internationale. On nous promet des festivités à la hauteur de ce festival communautaire. (ub)

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Winnipeg 13 au 23 juin jazzwinnipeg.com

À surveiller : The Roots, Boats, Combo Latino, DJ Questlove, The Gaslamp Killer, Orgone, Red Moon Road, Reggie San Miguel et Trio Bembe. Qu’est-ce que c’est? La royauté de la musique urbaine sera présente au FIJW. The Roots y donnera notamment son seul concert de l’année au Canada le 22 juin. (ub)

Islendingadagurinn: Festival islandais du Manitoba Gimli 2 au 5 août icelandicfestival.com

Qu’est-ce que c’est? Depuis 1980, ce festival célèbre la contribution des Islandais au Manitoba avec de la gastronomie, de l’art et une longue fin de semaine de musique folk et post rock à la Sigur Rós. (ub)

Saskatchewan Long Day’s Night Music Festival Swift Current 20 au 22 juin windscapekitefestival.ca

À surveiller : Taj Weekes & Adowa, Descalso, Hollerado et Over The Air. Qu’est-ce que c’est? Si vous aimez la musique et les

Michael Franti & the Spearhead cerfs-volants, vous serez comblés. Le festival a lieu à l’intérieur du Windscape Kite Festival, une compétition internationale. (ub)

depuis 1987 au centre-ville de Saskatoon. Ziggy Marley y sera de passage dans le cadre de sa tournée nord-américaine. (ub)

Sasktel Saskatchewan Jazz Festival

Ness Creek Music Festival

À surveiller : Metric, Michael Franti & Spearhead, Ziggy Marley, Jimmie Vaughan et Mazzy Star.

À surveiller : Close Talker, Elliott Brood, The Midnight Roses, Reuben and the Dark, Said the Whale et The Wooden Sky.

Saskatoon 21 juin au 1er juillet saskjazz.com

Qu’est-ce que c’est? Jazz, blues, funk, pop et musique du monde se donnent rendez-vous

18 au 21 juillet Saskatoon nesscreek.com

Qu’est-ce que c’est? Tous commença en 1989 avec un

festival réunissant 200 guerriers écologiques donnant des ateliers et permettant aux agriculteurs de vendre leurs produits. L’introduction de 30 groupes folk, d’un volet cuisine populaire et d’une section pour enfants a permis au NCMF de désormais s’étendre sur quatre jours et d’accueillir 4 000 participants. (ub)

Regina Folk Festival Regina 9 au 11 août reginafolkfestival.com

À surveiller : Elisapie, Hayden, Man Man, Nomadic Massive, Feist, Charles Bradley et Carolina Chocolate Drops.


Qu’est-ce que c’est? La musique alternative et folk se retrouvent au parc Victoria, où familles et amateurs partagent une fin de semaine de musique, de savoureuse cuisine locale, de découvertes au marché d’art et de projets spéciaux interactifs. (ub)

Alberta Sled Island Calgary 19 au 22 Juin sledisland.com

À surveiller : Swans, Explosions In The Sky, The Jon Spencer Blues Explosion, Superchunk, The Besnard Lakes, et The Jesus And Mary Chain. Qu’est-ce que c’est? Inspiré par Pop Montréal, Zak Pashak (ex-propriétaire de la salle Broken City) voulait mettre sur pied le festival Sled Island. Depuis six ans, 250 groupes se pointent chaque année pour concrétiser sa vision. (ub)

La Fête francoalbertaine

David Thompson Resort 5 au 7 juilllet fetefrancoalbertaine.ca Qu’est-ce que c’est? Se déplaçant d’une municipalité francophone à l’autre d’année en année, cette fête invite la francophonie de la province à assister à différents spectacles, à faire du camping et à participer à différents évènements à caractère culturel.

Astral Harvest Driftpile 4 au 7 juillet astralharvest.com

À surveiller : Kaminanda, Nystagmus, Smoke Sign, DJ Rikam, Erin Eden, Nada Deva, et Dub Kirtan All Stars. Qu’est-ce que c’est? À côté de Slave Lake et à 4 heures du centre-ville d’Edmonton, la bouillante scène dub-techno-drum and bass électronique de la province et les amateurs du genre se donnent rendez-vous pour écouter les meilleurs DJ, faire du yoga, participer à des conférences pour soigner la planète et à des concours de moustache, faire de la méditation et s’ouvrir les chakras. (ub)

Calgary ReggaeFest Calgary 14-17 Août reggaefest.ca

À surveiller : Chester Miller, Friendlyness and the Human Rights, New Kingston et Souljah Fyah. Qu’est-ce que c’est? Au centre de l’univers cowboy canadien de Calgary, ce festival reggae ramène chaque année l’esprit de Bob Marley dans les Prairies depuis 10 ans. Et ça fonctionne! (ub)

ColombieBritannique Music Waste Vancouver 6 au 9 juin musicwaste.ca

À surveiller : Ginger and Moonshine, Lisa Voth, Jocelyn Pettit Band, Honari Family, Bocephus King Orchestra Familia, Khac Chi, Jacky Essombe, Sudanda, Comfort Ero et Mind of a Snail Puppet Co. Qu’est-ce que c’est? 15 $ pour plus de 75 groupes punk pendant une semaine. Waste Art, un évènement dédié à l’art punk. Découvre aussi la comédie alternative punk, Comedy Waste. (lc)

In The House Festival Vancouver 7 au 8 juillet inthehousefestival.com

Aidan Knight, Kobo Town, Nomadic Massive, Bind Boy Paxton et Los Vega.

Motion Notion

Qu’est-ce que c’est? Festival folk progressiste, le VFMF a su s’ouvrir au monde du folk expérimental en provenance d’aussi loin que la Chine. Cette année, la Louisiane sera à l’honneur avec l’excellent accordéoniste créole Jeffery Broussard & The Creole Cowboys. (ub)

À surveiller : Atomic Hooligan, Mr. Bill, The Human Experience, Torro Torro, Slink, Yan Zombie, K+Lab et Govinda.

Starbelly Jam Crawford Bay 19 au 21 juillet starbellyjam.org

Golden 25 au 29 juillet motionnotion.com

GUIDE ESTIVAL BARON

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Qu’est-ce que c’est? Le mouvement des idées et de l’existence, voici la base de la philosophie du festival. Connecter avec la planète, les êtres humains et la galaxie en cherchant l’essence de chacun à travers la musique. (ub)

À surveiller : Sierra Leone’s Refugee All Stars, Blue King Brown, et Kimya Dawson. Qu’est-ce que c’est? Évènement communautaire pour toute la famille se tenant sur la plage. Au menu : ateliers, musique, arts et vendeurs de rues. (ub)

À surveiller : Orchid Ensemble, Matices Del Sur, Yuki Ueda, Maria in the Shower, South Asian Arts, Luciterra, Samar Oriental, Razzle Tassel Tease Show et The Vaudeville Vagabonds. Qu’est-ce que c’est? Qui n’a pas rêvé d’avoir son propre festival dans sa cour? Fin de semaine de BBQ, de salade de patates et de spectacles dans la cour des voisins. (ub)

Vancouver Folk Music Festival Vancouver 19 au 21 juillet thefestival.bc.ca

À surveiller : Bon Débarras, Jeffery Broussard & The Creole Cowboys, Brown Bird, DeVotchKa, Hanggai, Hayden,

Ginger and Moonshine

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GUIDE ESTIVAL DES FESTIVALS DE MUSIQUE au CANADA Shambhala

Salmo 7 au 12 août shambhalamusicfestival.com À surveiller : People Under The Stairs, Love and Light, Mat The Alien, Five Alarm Funk, Laughing Buddha, Cheb I Sabbah, Qdup Foundation, The Funk Hunters et VibeSquaD. Ky-Mani Marley

Center of Gravity Kelowna 2 au 4 août centerofgravity.ca

À surveiller : Dada Life, Tommy Lee & DJ Aero, Lights, Hoodie Allen, Le Castle Vania, DVBBS, The Wild et Kytami. Qu’est-ce que c’est? Fin de semaine de sport extrême professionnel avec une ribambelle de DJ. (ub)

Qu’est-ce que c’est? En 1998, 500 personnes se sont donné rendez-vous à Salmo River Ranch pour danser sur du funk, de l’électro et du dance. Aujourd’hui, 10 000 personnes viennent chaque année danser dans ce ranch de 500 acres situé à huit heures du centreville de Vancouver. (ub)

Squamish Valley Music Festival Squamish 8 au 10 août squamishfestival.com

À surveiller : Queens of The Stone Age, Vampire Weekend, Band of Horses, Gogol Bordello, Dragonette et Diamond Rings.

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Qu’est-ce que c’est? Queens of The Stone Age, Gogol Bordello et une trentaine d’autres groupes? Je pense que c’est le temps de casser votre petit cochon et d’acheter votre billet dès maintenant! (ub)

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Salmon Arm Roots & Blues Festival Salmon Arm 16 au 18 août rootsandblues.ca

À surveiller : Butterscotch, Daniel Lanois, The Balconies, Ky-Mani Marley et Cam Penner. Qu’est-ce que c’est? Avec une programmation diversifiée de folk, de blues et de musique du monde, le SFRBF donne la chance à des groupes d’ici de se faire découvrir par 35 000 personnes. (ub)

Rifflandia Festival Victoria 12 au 15 septembre rifflandia.com

Qu’est-ce que c’est? Quatre jours de festival sociopolitique avec une programmation comptant 110 artistes. (ub)

Gogol Bordello

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CULTURE

CULTURE

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29 juin: la journée internationale du design industriel C’est Montréal qui est la première ville à souligner activement la Journée internationale du design industriel, en 2010. Cette journée a été décrétée par le Conseil international des sociétés de design industriel (ICSID) en 2007. Sur la page facebook de la Journée internationale du design industriel, on suggère différentes façons de pouvoir célébrer la journée en tant qu’organisation ou même en tant que simples individus.

Le pin Bleu:

Du bois infesté devient un matériau de construction Originaire du Colorado, le dendroctone du pin ponderosa (Dendroctonus ponderosae) est un coléoptère qui s’attaque aux différentes espèces de pin en association avec un champignon. Dans des conditions normales, les dendroctones du pin ponderosa jouent un rôle important dans la destruction des pins âgés ou affaiblis, favorisant la croissance des pins plus jeunes, mais, depuis la fin des années 1990, la population de dendroctones du pin ponderosa a augmenté considérablement, notamment en raison des hivers anormalement doux qui lui ont permis de poursuivre sa prolifération. S’étendant maintenant du Mexique à la Colombie-Britannique, le dendroctone a laissé sur son passage des millions d’arbres morts dont le bois a la particularité d’être légèrement bleuté.

À défaut d’éliminer complètement ce bois mort, certains groupes en font la promotion auprès des architectes et des designers qui y voient une alternative économique et écologique. Le gouvernement canadien a d’ailleurs été l’un des premiers à utiliser le matériau pour un projet d’envergure, en faisant construire le toit de l’Anneau olympique de Richmond (qui a servi pour les Jeux de 2010) en pin bleui. (cco) Balayez les QR code avec votre téléphone intelligent pour voir des images.

Pour prolonger la tradition, la Ville de Montréal vous invite à un cocktail 5 à 7 aux Terrasses Bonsecours au 364 rue de la Commune E, aux Quais du Vieux-Port. Beau temps, mauvais temps! (nr) facebook.com/worldindustrialdesignday

Chuck Harrison Un des designers industriels les plus prolifiques aux États-Unis aurait bien pu ne jamais le devenir Charles « Chuck » Harrison est bien connu dans le milieu du design industriel américain. Avec plus de 750 objets du quotidien à son actif, Harrison a laissé sa marque grâce à des créations aussi pratiques (les poubelles de plastique, beaucoup moins bruyantes le jour des vidanges que celles en métal) que ludiques (la visionneuse View-Master Model F). Premier Afro-Américain à occuper un poste de directeur chez Sears, Harrison fait également figure de pionnier. D’abord refusé chez Sears en raison de la couleur de sa peau, il reçoit l’appui du responsable des ressources humaines qui lui confie des mandats à la pige et d’un de ses professeurs, Henry P. Glass, qui lui permet de faire son nom dans le milieu, ce qui lui permet de faire son entrée chez Sears en 1961 où il aura travaillé jusqu’à sa retraite, en 1993. (cco)

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Chronique Marc-André Laporte ma.laporte@baronmag.com

Marc-André Laporte est l’auteur du blogue donnetamusique.com et du livre-web 1000 choses à faire pour réussir sa stratégie musicale. Il est aussi directeur marketing à la station de radio de l’Université de Montréal CISM 89,3 FM.

La différence entre aimer et aimer (bis)

Top

w ACTIVITÉ

des évènements et foires de design selon Baron

Baron est en direct au SIDIM et au HAUT+FORT cette année, mais les autres évènements que voici ont aussi capté notre attention. Si vous comptez séjourner à l’une des destinations hôtes, n’hésitez pas à nous ramener une trouvaille!

1.

Elle existe cette différence entre aimer et aimer. Elle est plus simple à expliquer en anglais quand on dit « the difference between like and love », mais pour simplifier la leçon, j’utiliserai avec les mots apprécier et aimer. Les réseaux sociaux carburent à l’amour. En donner sans trop mettre d’effort et en demander à chaque fois qu’on se met de l’avant. On m’a déjà dit que nos amis sur Facebook sont ceux avec qui nous sommes allé au secondaire et que ceux qui nous suivent sur Twitter sont ceux avec qui nous aurions aimé développer une amitié au secondaire. On apprécie tous ces gens. On en aime que quelques uns, pourtant. Si vous avez un projet, une création qui vous tient à cœur, les chances sont bonnes que vous avez créé une page Facebook afin d’en faire la promotion. Vous créez ensuite du contenu afin d’inciter les gens à vous suivre. Votre nombre de « like » augmentera continuellement. La deuxième option est d’acheter du placement publicitaire afin de faire connaître votre projet et ainsi augmenter votre tribu.

2.

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Je croise de plus en plus de jeunes entrepreneurs qui flambent leur petit budget sur Facebook pour annoncer un projet au lieu de créer du contenu qui pourrait nous donner le coup de foudre. Il est impossible de construire un empire uniquement avec l’appréciation, comme il est impossible de construire une relation de couple sans amour. Votre meilleur allié, c’est le bouche à oreille et il n’opèrera pas tant que vous ne créerez pas du grandiose. Et moi, j’adore le grandiose. Donnetamusique.com

DMY Festival international du design, Berlin 5 au 9 juin 2013

dmy-berlin.com

DMY Berlin est un réseau international de design de produit contemporain. L’évènement DMY offre aux designers expérimentaux un tremplin pour lancer de nouveaux produits, des prototypes et des projets innovants. L’expo est animée de nombreux colloques, conférences et ateliers, qui traitent des thèmes courants du design contemporain et révèlent les nouvelles tendances.

3.

Festival Toronto Design Offsite, Toronto 20 au 26 janvier 2014

todesignoffsite.com

La quatrième édition du festival annuel Toronto Design Offsite montrera le meilleur du design canadien lors d’expositions et d’évènements à travers la ville. Toronto Design Offsite (TO DO) est un festival de design indépendant à but non lucratif qui se déroule chaque année à la fin du mois de janvier. L’objectif du TO DO est de faire rayonner l’œuvre de designers locaux et nationaux, de favoriser la compréhension et la connaissance de la pratique du design et de célébrer l’art et le design pour en assurer une présence accrue qui favorise la créativité au Canada.

4.

Par contre, quand j’aime, je ne peux vivre sans. Et je veux que vous goûtiez, vous aussi, à cet amour contagieux. Je vais vous le vendre cet album de musique. Je vais vous convaincre que le Kraft Dinner vieillit bien. Je parle avec passion. Je suis le représentant que toute entreprise désire avoir. De plus, je bosse gratuitement. C’est le moi amoureux et intense que vous désirez comme fan. Pas le moi passif. Une étude, réalisée par le blogue de stratégies sociales Socialbakers, démontre que le taux d’engagement moyen sur une page Facebook de moins de 10 000 fans est de 0,96%. Comme quoi moins de 1% de vos fans participent à la discussion et peuvent être considérés comme des super fans.

designjunction, Londres 18 au 22 septembre 2013 thedesignjunction.co.uk designjunction est aujourd’hui la plus grande destination du centre de Londres pour le design et la culture contemporaine. Organisé chaque année pendant l’évènement de design le plus important du Royaume-Uni : le London Design Festival.

Le problème, c’est que vous dépenserez des sous et de l’énergie pour, au final, avoir des gens qui vous apprécient. À leurs yeux, votre projet ne sera qu’un parmi tant d’autres, quelque part entre Adidas et Volvo. En 15 minutes, Facebook permet de devenir fan de la chaîne alimentaire ainsi que de la programmation complète de HBO et Radio-Canada. Sans effort. Sans engagement. Quand j’apprécie, je ne suis qu’un fan passif. Je parle très peu de ce que j’apprécie. Je partage très peu ce que j’apprécie. Je ne le vends pas à personne. Je peux facilement faire sans et le remplacer. Aucun sentiment d’appartenance. Je « like » et je me tait.

Par Anaïse Camilien

Tokyo Designers Week, Tokyo 27 octobre au 3 novembre 2013 www.tdwa.com/en

Il s’agit d’un évènement de design international qui rassemble et célèbre l’excellence du design et l’art de partout dans le monde. Focus sur l’architecture, le design d’intérieur, la conception de produits, le design graphique et l‘art.

5.

World Design Capital Cape Town 2014, Cape Town Activités durant toute l’année 2014 www.wdccapetown2014.com

La candidature de Cape Town pour être élue Capitale mondiale du design 2014 fait partie d’une vision plus large de transformation de la ville, grâce au design. Dans une ville africaine historiquement divisée, il est primordial de repenser l’avenir en mettant l’emphase sur la productivité durable, l’inclusion sociale et économique. Cape Town a été désignée Capitale mondiale du design 2014 lors du congrès de l’International Design Alliance (IDA) en octobre 2011, à Taipei. Ce titre prestigieux est décerné, tous les deux ans, par le Conseil international des sociétés de design industriel (ICSID). Les Capitales mondiales du design reconnaissent la valeur ajoutée par le design comme outil de développement social, culturel et économique. Les précédents lauréats furent Helsinki, Séoul et Turin. Cape Town a remporté la candidature 2014 contre les villes rivales de Bilbao et Dublin.


La bloglist à Cyb

magazines marginaux consacrés au design

par cybèle beaudoin-PIlon

Errors in production

Errors-in-production.info

Ce site est un véritable coup de coeur de « cuteness ». Il présente une collection permanente de produits manufacturés avec des erreurs de fabrication. À voir absolument, le pauvre tortellini sans viande!

CULTURE

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Chronique

w LECTURE

Core77

core77.com

Lancé en 1995, Core77 est le patriarche de ma liste. Consacré au design industriel, on y trouve des articles, des forums de discussion, un vaste calendrier d’évènements, des offres d’emplois, une base de données des entreprises de design, des écoles, des fournisseurs et des services du milieu.

Baron a, à maintes reprises, été identifié comme un enfant rebelle médiatique. Aussi, en préparant ce numéro spécial sur le design, l’équipe du journal a décidé de tirer un portrait de famille dysfonctionnelle de publications marginales qui traitent aussi de design, à leur façon. En voici onze qui ont plutôt bien tourné.

Apartemento Espagne / Design d’intérieur

apartamentomagazine. com

Industrial Design Served

3.

2.

1.

industrialdesignserved.com

Barzón Espagne / Architecture & Design

Archinect Zine États-Unis / Architecture

revistabarzon.com.ar

archinect.com

Industrial Design Served, c’est tous les projets de design industriel de Behance’s rassemblés en un click. La plateforme de partage en ligne Behance’s, qui s’apparente à un immense portfolio en ligne du domaine créatif, est désormais reconnue mondialement. Elle constitue une des plus grandes mines d’or pour trouver de l’inspiration sur le web ou découvrir de nouveaux créateurs talentueux. Humblefacture

humblefacture.com

4.

5.

Brand Balance Corée du Sud / Design industriel magazine-b.com

6.

Casa Brutus Japon / Design d’intérieur, design industriel, architecture casabrutus.com

Humblefacture a été créé par Dominic Muren, un jeune designer post-industriel. Dans son laboratoire expérimental, il cherche des alternatives à la production de masse. Ce site s’intéresse au développement des productions locales et des objets réalisés à petite échelle sans recours à de grandes infrastructures.

7.

Fricote France / Bouffe & design industriel fricote.fr

The Weekender Allemagne / Design et style de vie the-weekender.com

It’s Nice That

itsnicethat.com

Basé à Londres, It’s Nice That publie un magazine semestriel. Sur le site, une sélection de projets créatifs de toutes sortes est publiée quotidiennement. Un incontournable pour trouver de l’inspiration, dénicher les tendances de l’heure en design, des projets novateurs, de nouveaux artistes ou, tout simplement, se détendre. Planet industrial Design

planet-industrial-design.org

8. Printed Pages / It’s Nice That Royaume-Uni / Art, design & style de vie printedpagesmagazine.com www.itsnicethat.com

9. MADE États-Unis / Design industriel et artisanal madequarterly.com

10. Kilimanjaro Royaume-Uni / Design, art et style de vie klilimag.com

11. The Plant Royaume-Uni / Jardinage et plantes d’intérieur theplant.info

Ce blog rassemble tous les meilleurs articles et nouvelles du web concernant le design industriel en un clic. Wallpaper magazine

www.wallpaper.com

Le magazine Wallpaper est dédié à la crème du design et du style. De bonne réputation, il couvre des sujets allant de l’architecture internationale au design, en passant par le style de vie.

Baron v.3 n.2 ÉTÉ 2013

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d

w CULTURE GEEK

Histoire JAPON

de jouet

du modèle, des joints d’articulations ronds permettent des mouvements similaires aux articulations humaines et des pièces de plus en plus petites et détaillées rendent possible le mouvement des phalanges des modèles.

Baron

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Malgré toutes ces innovaMon jouet est mieux pensé que le tien. Oui, c’est une logique qui garde tions, Mme Imafuku rapla route. Le design industriel ne sert pas uniquement la société et l’enpelle que l’apport humain vironnement. Il nourrit aussi les manies, les collections et les hobbys est irremplaçable dans le de l’enfant qui réside encore en chacun de nous. Baron a réussi à s’enprocessus de développetretenir avec la division gunpla de Bandai Co., géant japonais du jouet. ment : « Les designers © SOTSU - SUNRISE prennent le soin de sabler chez Bandai, explique les moules des pièces à la Par Marc-André Labonté Yuriko Imafuku, portemain, pour s’assurer d’un résultat optimal. Il y ma.labonte@baronmag.com parole chez Bandai Co., a aussi un apport incroyable des fans, qui reBienvenue dans l’univers du gunpla, terme c’est de rester fidèle à présente une immense communauté. Comme ‘’l’esprit’’ du Gundam, à obtenu en faisant la contraction des mots le but est de rendre l’expérience du gunpla de ce qu’il représente. En « Gundam et plastique ». Gundam, pour ceux plus en plus agréable et simple et que nous gros, c’est une question de réalisme. » Pour qui ne sont pas férus de culture populaire japovoulons aussi développer les modèles réclaun designer de gunpla, améliorer la qualité du naise, c’est un des plus longs mangas de l’hismés par les amateurs de Gundam, nous preproduit, c’est ce poser des questions comme : toire nipponne. Créée en 1979 par Yoshiyuki nons vraiment le temps de les consulter avant « Si le Gundam existait réellement, à quoi resTomino et Hajime Yatate, la première série d’aller de l’avant avec de nouveaux designs semblerait le design de l’intérieur d’un de ses télévisée de Mobile Suit Gundam révolutionne de prototypes. » Dans une entrevue donnée pieds? Comment est-ce que l’articulation de les dessins animés de type « mecha » (Golau Japan Times en décembre 2012, Junichi l’épaule pourrait bouger? » dorak, Transformers, ça vous parle?) et étaNishizawa, concepteur et designer de gunpla blit le genre « real robot », en raison du réapour Bandai Co., explique que « le proceslisme donné à la machine de guerre robotique Il faut dire que les Japonais ne rigolent pas sus de développement d’un nouveau modèle, d’environ 17m de hauteur, pilotée par un être avec le Gundam. Une réplique grandeur naavec toutes les consultations qu’il exige, peut humain, qu’est le Gundam. ture du tout premier modèle de « mobile suit », prendre jusqu’à un an, avant que le gunpla ne le RX-78-2 GUNDAM, a été construite à Tosoit sur le marché. » kyo, en 2009, pour célébrer le trentenaire de Dès 1980, pour surfer sur la vague de populaSe réinventer sans cesse, chercher à renoula franchise. D’ailleurs, bien qu’il n’y ait pas de rité lancée par Sunrise et son Gundam, Bandai veler un produit qui a déjà énormément de formation particulière à l’obtention d’un poste Co., troisième plus grand fabricant de jouets succès, voilà un défi que continuent au monde (qui a aussi mis au monde le Tama- de designer de gunpla, les candidats retenus de relever l’équipe de designers de par Bandai portent un uniforme inspiré de gotchi), génère les premiers modèles réduits gunpla de chez Bandai Co. Malgré ceux des pilotes et membres de la Fédéraarticulés à assembler, sans colle, à l’image quelques erreurs de parcours, des emblématiques robots. La popularité du tion terrienne des diverses séries de Gundam. quelques expériences un peu manga, qui, après 30 ans, continue de se réin- Comme quoi, pour designer du gunpla, il faut moins concluantes, sur ses 30 années d’existence, le avoir ça dans le sang. venter dans de nouveaux univers (la dernière gunpla continue de surmouture, Mobile suit Gundam AGE, date de prendre et de répondre 2011), est devenue monstrueuse, envahissant La technologie au aux attentes d’une comles marchés américains et européens dès les munauté de fans exiservice du design années 1990 avec la populaire série Mobile geante. Un des derniers suit Gundam Wing. À l’image de l’anime, le modèles à voir le jour en Toujours dans le but d’atteindre des sommets gunpla est devenu un véritable phénomène 2013, dans la série Real de réalisme dans la création de ses modèles Grade (échelle 1/144), culturel, offrant un catalogue de plus de 1000 le Gundam Zeta, réduits, Bandai Co. a eu recours à de nommodèles différents, monopolisant 90% du marcontient quelques milché des figurines et modèles en plastique au breuses avancées technologiques : l’impresliers de pièces (l’armure Japon et se répandant dans le monde en tant sion 3D permet la conception rapide et précise du torse, à elle seule, que passe temps unique. de prototypes, une machine peut façonner les en compte 300) qui lui donnent un aspect plus moules des pièces à une précision de 40 mivrai que nature, même si, Mais, derrière ces fragiles modèles de plascrons (0,04 mm), une imprimante industrielle au fond, ça reste un jouet tique, se trouve une équipe de designers peut injecter jusqu’à quatre couleurs difféde plastique. motivés qui, année après année, essaient de rentes dans les plaquettes de pièces, permetréinventer l’art du gunpla. « Le véritable défi, tant une plus vaste et fidèle palette de couleurs la première priorité d’un designer de gunpla,

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de 1000 modèles * Plus différents à ce jour *

Différents niveaux de difficulté de construction et de réalisme : High Grade (échelle 1/144), Master Grade (échelle 1/100), Perfect Grade (échelle 1/60) et Real Grade (échelle 1/144)

*

Les ventes annuelles de gunpla, au Japon seulement, se chiffrent à cinq miliards de yen

Où se procurer du gunpla? Il est difficile de dénicher du gunpla dans des boutiques montréalaises. Sci-fi Anime, à proximité du métro Atwater, offre une raisonnable sélection de modèles, mais ils s’envolent vite. Sinon, à moins d’aller faire un détour par NewYork, la vente en ligne reste le meilleur moyen de s’adonner à ce hobby hors du commun.

© SOTSU - SUNRISE


AFFAIRES

AFFAIRES

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ment, à force d’avoir appris un peu de tout, à la fin, on sait peu de choses sur ce qui pourrait nous aider concrètement! Par exemple, en ce moment, la maîtrise du logiciel SolidWorks est indispensable pour percer le marché du travail. Pourtant, rares sont les élèves qui se débrouillent avec le logiciel. B. : La formation offerte ici est-elle différente de celle offerte ailleurs? M. D. : J’ai étudié six mois à Halle an der Saale, une ville à quelques kilomètres au Sud de Berlin. En Europe, la vision du design est extrêmement différente. Son application est beaucoup plus artistique et les étudiants touchent rarement à des problématiques concrètes. Ici, l’approche est très méthodologique et centrée sur l’usager. La formation est davantage faite pour intégrer le milieu du travail. C’est très représentatif de l’Amérique du Nord.

Montréal

Huit questions

à Marin Destison,

finissant en Design industriel Par Cybèle Beaudoin-PIlon cybele.bp@baronmag.com Baron : Pourquoi as-tu décidé de t’inscrire en design industriel? Marin Destison : Je rêvais, comme beaucoup de petits garçons, de faire du design automobile. J’étais au secondaire. Comme la plupart des étudiants, j’ai décidé assez jeune que je voulais faire du design industriel.

behance.net/MarinDestison

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Côté enseignement, c’est assez hétérogène, mais la faculté tente de plus en plus d’uniformiser la formation. Ce qui est bien, c’est que les professeurs partagent des visions différentes et que les cours sont variés. Malheureuse-

B. : Et après la maîtrise? M. D. : Après la maîtrise, c’est une bonne question. Le doctorat me tente, mais j’essaie de ne pas trop y penser. On est nombreux à vouloir se partir une business, je dirais que c’est le cas pour le quart de ma cohorte. Actuellement à Montréal, il y a beaucoup de (je sens que les designers vont m’arracher la tête) compagnies âgées. Le « Design Thinking » est encore très peu présent. En fait, on est en transition. Il y a la vieille génération qui va partir et la nouvelle qui arrive n’est pas satisfaite de ce qu’il y a en ce moment. Cela reste un projet à long terme.

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B. : Une formation en design industriel à l’UdeM, ça ressemble à quoi? M. D. : Le bac est basé sur une ancienne structure de programme de quatre ans. La dernière année de formation est normalement consacrée à un projet unique. C’est un mélange de bac et de maîtrise. Toutefois, une réforme du programme le ramènera bientôt à 3 ans.

B. : Sur quoi porte ton projet final? M. D. : Je m’intéresse à savoir comment valoriser, dans notre société, des habitudes alimentaires saines pour l’environnement. Je développe entre autres une application et un site web pour favoriser la consommation locale et saisonnière. Le lancement du projet est prévu cet été, pendant le marché saisonnier de la SAT. Mon travail est directement lié au design de service, une méthodologie assez en vogue aussi connue sous le nom de “Design Thinking”. C’est une approche très multidisciplinaire où le designer se met à la place des personnes pour comprendre une problématique et la résoudre. On est loin du design industriel classique ou c’est très technique et centré sur l’objet.

Baron

B. : Est-ce que les raisons ont évolué avec le temps? M. D. : Énormément. Au Cégep, j’ai fait un DEC en arts visuels. Par la suite, les arts et la culture m’intéressaient beaucoup plus. Je me suis dit que j’allais aller en design industriel, mais pour faire quelque chose qui allie le design et les arts. Finalement, quand j’ai commencé mes études en design, l’aspect pratique et les problèmes concrets comme les questions environnementales et les problèmes sociaux m’ont touché. Depuis mon rêve de petit garçon, ma vision du design a énormément évolué.

B. : D’après toi, ça prend quoi pour s’inscrire en design industriel? M. D. : C’est assez facile d’être accepté et la cote R demandée est très basse. Il y a du monde de tous les domaines. Mais s’il y a un critère à avoir absolument, c’est d’être fasciné par le design parce que tu vas y rester. On reste extrêmement longtemps dans les ateliers, on travaille longtemps sur nos projets, tu ne peux pas bâcler un travail.

De plus, l’école de design est affiliée aux écoles d’arts ou d’architecture, mais c’est une école à part entière. En coupant les liens de dépendance envers les universités, il est plus facile pour l’école et les étudiants de prendre des initiatives.

B. : Quels sont tes projets pour le futur? M. D. : Il faut savoir que dans le domaine, surtout à Montréal, les débouchés sont extrêmement minces quand on sort du bac. Seulement 5% à 10% des élèves de notre année vivront du design industriel en sortant. Moi, je me laisse un an de pause. Je veux faire ma maîtrise pour me spécialiser. Le « Design Thinking » allié à la sphère environnementale m’intéresse particulièrement.

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w ENTREPRISE Simon, qui est designer industriel et ébéniste de formation. Ajoutez à cela quelques pigistes qui gravitent autour, sans oublier mon père qui donne encore souvent un coup de main, le soir.

ROBOCUT Montréal

et l’UNIVERS 3d

Il faut s’y faire : les avancées technologiques ne risquent pas de nous offrir la voiture volante sous peu (merci pour les fausses promesses aux Jetson). L’époque actuelle reste quand même un moment excitant pour être un fabricant de nouveaux produits. Bien que le processus de fabrication n’ait jamais cessé d’être important, voire même vital pour le monde, la logistique de production industrielle a, ses dernières années, plutôt été un processus intimidant. La production artisanale d’un bien unique n’est évidemment pas une option rentable, mais une augmentation de l’échelle de production implique un autre type de capital, d’engagement et un accès à une grande variété de ressources.

Baron

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Texte et photos par Anaïse Camilien a.camilien@baronmag.com

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Il y a, en ce moment, deux mouvements dans l’industrie manufacturière : le retour à la fabrication locale, parfois appelé « reshoring », et le recours aux technologies assistées par fabrication à faible coût « rapid prototyping », avec la modélisation et l’impression 3D comme sorte d’enfant-vedette pour représenter l’innovation. Dans le cadre de ce spécial design industriel, Baron rencontre Philippe Savard, fondateur et designer/directeur technique du studio Robocut, véritable leader local en matière de modélisation et fabrication digitale pour créatifs. Baron : Comment as-tu lancé le projet et qui fait partie de l’équipe du studio Robocut? Philippe Savard. : Le début de Robocut est pas mal lié au travail que je faisais lorsque j’étais chez ESKI. On travaillait sur un projet

pour un gros client et il y avait une pièce assez complexe à fabriquer en grande quantité. Je me chargeais de récolter des soumissions et tous les prix que je recevais était pas mal élevés, alors j’ai proposé à mes patrons de m’en occuper moi-même, pendant mes temps libres, s’ils me donnaient le contrat. Quand les demandes de mes clients ont commencé à nécessiter de pouvoir travailler avec d’autres matériaux et dans des formats plus grands, j’ai d’abord rapatrié mon équipement dans un hangar en arrière de chez mes parents. C’était assez à l’étroit et j’ai finalement trouvé un super local dans le Mile-End pour déménager tout ça. J’avais un loyer et des mensualités plus élevées et j’ai dû travailler pas mal fort avec mes deux emplois pour que ça fonctionne. Ces jours-ci, j’ai un employé à temps plein,

B. : Est-ce que les projets sont surtout avec des collaborateurs locaux ou avez-vous l’opportunité de développer le marché à l’international? P. S. : Pour l’instant on fait plutôt rouler l’économie locale. L’international, ça pourrait venir. Au cours d’un de mes derniers séjours à New York, j’ai vu des vitrines de grands magasins vraiment hallucinantes et je me disais que c’est le genre de projet qui nous irait à merveille. Peut-être qu’il y aurait plus un marché pour nous là-bas... Ici, à part les ours en peluche qui jouent de la cuillère dans la vitrine du Ogilvy à chaque Noël, je n’ai pas vu de trucs aussi poussés. On ne travaille pas avec les mêmes budgets. B. : Quel est le projet qui t’a le plus marqué jusqu’à présent? P. S. : Ils sont tous vraiment différents. Il y en a beaucoup qui m’ont marqué pour plusieurs raisons différentes. Je dirais qu’un des premiers qui me vient en tête a eu lieu l’été passé, quand on a fait le boîtier de collection pour l’album Synthetica du groupe Metric. J’ai été approché parce que le groupe avait une idée d’un boitier CD qui serait aussi un lecteur de diapositifs 3D complètement fait en carton. Il a fallu concevoir et fabriquer les 500 boîtes dans l’espace de 2 mois et ce fut assez épique! J’ai gardé des cernes sous les yeux suite à ce projet! En bout de ligne, la réaction a été super bonne et ça a valu le coup. Le groupe était super content et les boîtiers étaient tous vendus sur Internet avant même que le CD ne soit paru. B. : Trois conseils pour ceux qui veulent se lancer en affaires. P. S. : Ça peut sonner simpliste, mais je dirais que pousser sur ce qui te différencie des autres c’est la meilleure façon de réussir à te démarquer. Ta compagnie, que tu le veuilles ou non, c’est quand même une extension de toi, de tes valeurs et de tes expériences. C’est super important de trouver tes points forts et ce qui te rend unique pour t’en servir dans ton plan d’entreprise. Si je me prends comme exemple, je dirais qu’en général, je mets les gens à l’aise et j’ai une facilité à tisser des liens rapidement. Robocut, c’est une compagnie de service avant tout et, à cause de ma personnalité, je dirais que notre approche est très personnelle. Plus ça clique au niveau personnel, plus le résultat du projet est beau, habituellement. Garder son sens de l’humour. Les projets sur lesquels on travaille sont parfois pas mal

stressants et il faut trouver une façon de garder ça quand même amusant. Quand tu réussis à avoir une bonne communication et faire preuve d’un peu d’humour dans tes contacts avec les gens avec qui tu travailles, le niveau de stress baisse instantanément d’un cran. Bien sûr, il faut livrer la marchandise et le point n’est pas de détourner leur attention des problèmes, mais l’humour a définitivement un effet thérapeutique. Quand ça devient trop intense, j’essaie de ne jamais oublier que Robocut reste un jeu que j’ai créé moi-même et ça m’aide à garder un certain détachement pour prendre des décisions objectives. Sur une note un peu plus plate, je suggèrerais de mettre sur pied un système de gestion le plus rapidement possible. C’est facile de tomber dans le piège de commencer à travailler rapidement sur les tâches que tu aimes le plus et de te dire que les choses vont s’organiser organiquement en cours de route. Je ne connais personne qui dirige une compagnie qui ne passe pas 72 fois plus de temps à faire de la gestion que ce qu’il croyait nécessaire au départ! Quand tu as un bon système pour la facturation, gérer les comptes, les projets, l’inventaire, tu t’évites vraiment des frustrations et tu parais déjà beaucoup plus sérieux devant les clients ou les fournisseurs avec qui tu travailles. Moi, j’ai mon père qui me sauve la peau constamment pour la comptabilité, mais on profite aussi de l’aide du Centre en développement économique communautaire (CDEC). C’est une super référence pour ceux se lancent en affaires. B. : Comment s’annonce le futur pour le studio? Qu’est-ce qui va se passer dans la prochaine année? P. S. : On travaille sur des projets de plus en plus gros et c’est super excitant. J’espère que ça va continuer comme ça. Cette année j’aimerais vraiment qu’on travaille à développer nos propres produits et concepts. J’ai pleins d’idées et j’aimerais être capable de me garder un peu de temps pour des collaborations avec des amis et peut être faire des expositions. À Noël on s’est botté les fesses et on a créé des bijoux, ma copine et moi. On a eu une réaction super positive, alors c’est le genre de choses que je ne veux vraiment pas perdre de vue et je crois que c’est une évolution naturelle de la compagnie. robocutstudio.com

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Chercher robocut dans l’engin de recherche sur baronmag.com pour lire l’article complet.


w REPORTAGE

Pour une qualité de vie design Rencontre avec Alain Dufour et Peter Zec

Par Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com

Qu’est-ce qu’un produit design et pourquoi payer plus cher ce produit? Que ce soit un produit, un service en communication graphique ou de l’architecture, on parle toujours de la valeur ajoutée : la qualité, la durabilité et l’efficacité. Pour éclaircir un peu le mystère qui entoure le design industriel, Baron a rencontré certains acteurs importants du milieu : Alain Dufour, directeur exécutif de Mission Design, une organisation faisant la promotion des professions du design, et Peter Zec, sénateur du Conseil international des sociétés de design industriel (ICSID).

Scepticisme face au designer M. Dufour est un représentant des professionnels du design au Québec. Avec Mission Design, son organisation, il oeuvre à faire en sorte que les entreprises utilisent de plus en plus les services du designer dans leurs opérations. « Au Québec, aux dernières nouvelles, il y avait moins de 20% des entreprises qui travaillaient avec un designer industriel. C’est pour ça qu’on a créé Facteur D (événement dédié à la valeur ajoutée du design industriel). Les designers essaient souvent de vendre leurs services. Par contre, si on donne la parole à un entrepreneur satisfait de sa collaboration avec un designer, les autres clients potentiels sont plus à l’écoute. » La profession de designer reste assez jeune. Le terme « design » a quand même été employé pour la première fois en 1849. Il reste encore du boulot à faire pour donner de la crédibilité au designer aux yeux des entrepreneurs. « Au départ, raconte M. Dubuc, c’était du monde des beaux-arts qu’on invitait dans les usines pour essayer de rendre les choses plus belles, plus vendables. C’est de

là qu’est née la profession de designer. Par contre, le designer n’est pas un artiste. Ce qui différencie les designers des artistes, c’est la technique. On ne peut pas s’improviser designer. Ils doivent suivre une formation universitaire de quatre ans en design industriel. »

L’épreuve de la chaise Tous les designers passent à un moment ou un autre à la conceptualisation d’une chaise. C’est un incontournable. Alain Dufour rappelle que ce n’est pas parce que la chaise est belle qu’elle est nécessairement design : « La chaise, c’est le défi des designers. On va passer beaucoup de temps à faire une chaise et une table. Le design industriel c’est tout sauf, en principe, ce qui est inutile. Il doit toujours y avoir une valeur ajoutée à l’objet, une amélioration. Nous, la photo avec la belle chaise inutile, ça ne nous intéresse pas. On peut la trouver belle ou pas belle, mais le rôle du designer est d’améliorer les produits, pas de les embellir. » M. Dufour rappelle que ces « améliorations » peuvent se faire sur plusieurs plans. Par exemple, un designer peur viser la diminution de la consommation. Il peut repenser un produit pour qu’il contienne moins de matériaux ou qu’il soit fait de matières plus écologiques. Alain Dufour espère un jour que la majorité des entreprises comprendront qu’il est bénéfique économiquement et socialement d’utiliser les services d’un designer. « Pour te dire comment, des fois, le design industriel n’est

pas pris au sérieux, même Michel Dallaire - le designer du fameux BIXI - me disait qu’il y a encore du monde qui lui demande de faire un petit dessin sur le coin de la table! Le designer doit fondamentalement entrer dans la culture du produit pour le développer. Il ne peut pas juste faire un petit dessin sur le coin d›une table. » C›est un fait, le métier de designer est encore trop associé au domaine artistique.

Un gage de qualité Lorsqu’on lui demande ce qu’il faut que les gens retiennent du design industriel, Peter Zec, sénateur du Conseil international des sociétés de design industriel, répond : « Ils doivent se concentrer sur la qualité. S’ils achètent un produit, s’ils utilisent un objet. Le bon design est un concept de qualité. Il n’y a plus beaucoup d’entreprises qui ne comprennent pas le lien du design avec leur succès. Lorsque j’ai commencé dans le domaine, beaucoup d’entrepreneurs se demandaient pourquoi ils devaient dépenser un peu plus pour le design. Ils avaient deux choix : vendre à un meilleur prix ou vendre un meilleur design et une meilleure qualité. » Selon M. Zec, c’est un changement de culture entrepreneuriale qui s’opère tranquillement. On passe d’une guerre des prix à la diversification et à l’amélioration des produits pour chercher à cibler une clientèle différente, plus définie. Une clientèle plus informée, qui cherche à améliorer sa qualité de vie en consommant différemment.

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w SUITE de la page 27 Urbikes à Barcelone

Photo: Michael Dannenmann

C’est dans cette optique que Peter Zec a pensé à un nouveau projet : le World Design Capital. Cette initiative vise à travailler avec les villes afin d’utiliser le design d’un point de vue de social et économique pour se réinventer. « Lorsque j’ai eu cette idée, je ne connaissais pas certaines villes qui étaient pourtant reconnues pour leur milieu de design. Par exemple, Milan avec son Salon du meuble ou Barcelone qui a un haut niveau de design architectural, entre autres. Pour les villes qui voient changer les tendances et ne savent pas comment s’adapter, le World Design Capital leur donne une année sous les projecteurs mondiaux. C’est une belle occasion pour se repositionner, pour contacter des designers et des penseurs de partout dans le monde, surtout pour faire face à la concurrence. » La vague du design force donc la main de bien des administrateurs et entrepreneurs. Une tendance qui s’impose de plus en plus et qui change tranquillement les habitudes des consommateurs, les méthodes de marketing et le développement des sociétés. Une lente transition qui pourrait mener à un changement du modèle économique axé sur le profit à une philosophie sociale autour de la qualité de vie, plus zen, plus design.

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missiondesign.org facteurd.com icsid.org worlddesigncapital.com

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Peter Zec Vivant dans le quartier d’Essen à Berlin, Zec a publié le premier de ses dix livres sur le design, Informationsdesign, en 1988. Il a été président de la Fédération des designers graphiques et de l’Association des designers industriels de l’Allemagne. Peter Zec est aussi à l’origine du Red Dot Design Award, un concours international récompensant les meilleurs produits, agences et concepts en design.

Branchez vos écouteurs sur votre téléphone intelligent et balayez le code QR pour entendre M. Zec parler des bénéfices du design pour les entreprises.

Le conseil d’Alain Dufour Ne jamais perdre son audace et persévérer. Ne perdez pas de vue vos rêves les plus ambitieux. Assumez-les. Ne vous découragez pas. Il y a plein de gens qui vont tenter de vous dissuader. Dans les professions créatives, on se fait rapidement traiter de toutes sortes de noms : pelleteur de nuage, créateur d’affaires inutiles, etc.

Branchez vos écouteurs sur votre téléphone intelligent et balayez le code QR pour entendre M. Dufour parler des designers entrepreneurs.


DESIGN

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QUÉBEC

SIX POINT UN

Des idées de grandeur

Par Mathieu Mireault m.mireault@baronmag.com Dire que Six Point Un a le vent dans les voiles serait un euphémisme. La jeune compagnie fondée en 2010 a été désignée par la prestigieuse revue AZURE comme l’une des dix compagnies canadiennes de design industriel à surveiller lors de la plus récente édition du « Interior Design Show ». Portrait d’une compagnie locale qui est en train de donner une leçon de style à la scène internationale de design. Claudia Després et Jérémy Couture ne partagent pas seulement la même taille, qui a inspiré le nom de leur compagnie de design industriel. Du haut de leur 6’1’’, les deux professionnels débordent du même talent, à la hauteur de leur ambition. Les deux designers, qui se sont d’abord croisés au cours de leur baccalauréat à l’Université de Montréal, ont décidé de fonder une entreprise après avoir travaillé ensemble dans la ville de Québec. Les deux comparses ont rapidement fait leur marque, prenant part à la présentation From Quebec to New York sur l’île de Manhattan, en 2010, et fondant, du même coup, Six Point Un.

Par Catherine Ouellet-Cummings catherine.oc@baronmag.com riaux locaux, comme le bois d’érable et l’aluminium. Des produits à l’image des québécois et des canadiens, « qui ont l’air accueillant, mais qui ont aussi une fondation solide », explique passionnément Claudia Després.

Redonner au design ses lettres de noblesse

Les créateurs de Six Point Un sont animés par le désir d’offrir des produits de qualité, inspirés par la nordicité canadienne. Pour ce faire, Six Point Un utilise des maté-

L’étoile de l’industrie du design industriel est en train de pâlir au Québec, selon Claudia Després. En effet, œuvrant

Grâce à ce souci de l’esthétisme, Claudia espère que le nouveau bébé de Six Point Un, intitulé Paul Coconut, gagnera en popularité. Orienté vers le grand public, ce projet vise à offrir des objets à la fois cocasses et utiles à un prix modique. Une initiative qui permettra aux jeunes designers locaux de rejoindre une plus vaste clientèle, question de prospérer un peu, au lieu de survivre.

Capitale de l’état du même nom, Oaxaca est une ville prisée par les touristes qui visitent le Mexique. Avec une population de quelques 555 000 habitants, la ville siège au creux des montagnes, au cœur de la Sierra Madre del Sur. C’est là que Gustavo Fricke a fondé, en 2005, Blackbox. « Dans certaines communautés rurales du Mexique, le savoir-faire traditionnel qui existait avant la conquête espagnole a survécu; des méthodes qui servaient d’abord à créer des objets fonctionnels, comme des sacs, des paniers, des vêtements… L’idée de Blackbox était simple : nous voulions travailler avec des artisans issus de ces communautés, qui souhaitent créer des produits artisanaux destinés à un marché contemporain. Nous voulions aussi utiliser l’artisanat traditionnel comme un outil de développement, qui contribuerait au bien-être de ces communautés et à la reconnaissance de leur culture », explique Fricke, d’entrée de jeu. Pour y parvenir, il visite d’abord quelques communautés autochtones avec l’architecte et designer Oscar Hagerman, qui est le premier à lui apprendre comment développer des projets de facture contemporaine en collaboration avec des artisans, puis il crée Blackbox, en continuité avec ces apprentissages. « Certaines communautés avec lesquelles nous travaillons n’ont pas accès à l’électricité ni à l’eau courante, les villageois n’ont pas de lits… Leur

sixpointun.ca

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Design du terroir

« Le design ne devrait pas être vu comme une finalité ou un coût de plus pour une entreprise. Au final, lorsqu’un client est devant un étalage pour choisir un produit, il va choisir celui qui est plus design, même s’il coûte un peu plus cher. Un produit design parle plus au consommateur », note avec enthousiasme la jeune entrepreneure.

Le Mexicain Gustavo Fricke est à la fois designer industriel et designer interactif. À Oaxaca, au Mexique, il a fondé Blackbox, une entreprise de design industriel qui mise sur le savoir-faire traditionnel des communautés de la région dans la création de ses produits. En parallèle, à San Francisco, il travaille chez NewDealDesign où il conçoit des produits destinés aux consommateurs. Rencontre avec un designer au profil atypique.

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Le respect de la nordicité auquel tient Six Point Un va plus loin que le choix de matériaux. L’ensemble des décisions logistiques de la compagnie démontre la volonté de valoriser la culture nord-américaine, particulièrement celle du Québec. « Le plus possible, nous choisissions des fournisseurs locaux, des produits locaux et nous essayons de faire appel à des employés locaux. En plus de miser sur des produits de qualité, ces choix font en sorte que nos collections sont plus écologiques. On œuvre dans le design éthique sans le vouloir », raconte la co-créatrice de Six Point Un.

souvent dans le domaine des meubles « mainstream », les entreprises québécoises ne peuvent plus faire compétition avec des entreprises étrangères à faible coût de main d’œuvre, comme celles qui proviennent de la Chine. Dans ce contexte hyper compétitif, le design prend de plus en plus d’importance, si on veut se démarquer.

Baron

Depuis, Després et Couture ne chôment pas. Leur compagnie a collaboré à la conception de l’hôtel La Ferme de BaieSaint-Paul, qui vient de remporter un prix aux Retail & Leisure Interiors Awards 2012. Six Point Un a aussi remporté le prix Studio North Best Collection, l’an passé, au « Interior Design Show » de Toronto, disputé par plus de 60 compagnies canadiennes de design.

Mexique

Gustavo Fricke : repenser le design industriel

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w SUITE : Gustavo Fricke

w DESIGN SCANDINAVE

quotidien est très différent du nôtre et c’était parfois difficile pour eux de comprendre notre façon d’aborder les objets et les produits, de même que notre conception de la culture, explique Fricke. Je crois que nous avons réussi à créer une plateforme d’échanges culturels – il y a toujours un échange lorsque nous communiquons avec des nouvelles personnes et, dans ce cas-ci, les échanges sont encore plus riches puisque nous créons quelque chose ensemble. »

Du Mexique à San Francisco

Baron

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Habitant désormais à San Francisco, où il travaille à titre de designer industriel, Fricke poursuit les objectifs de Blackbox, tout en mettant en place un second projet du même ordre, l’Utari Blackbox, auprès de deux communautés Huichols (Wixáritari) du Mexique. Le projet, rendu possible grâce à une subvention du National Association of Latino Arts and Cultures (NALAC), vise l’élaboration de nouveaux objets, inspirés par les traditions, la culture et la sagesse huicholes. « Nous travaillons avec deux groupes de Huichols, un premier qui habite en ville et un second qui vit en milieu rural. Ils possèdent la même culture, mais leur environn e m e n t respectif a modifié leurs façons de voir les choses. Je crois que notre culture est fortement influencée par notre environnement, ce qui se reflète dans notre façon d’être, dans nos comportements et dans notre quotidien », constate-t-il.

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En parallèle, à San Francisco, Fricke explore le design interactif : « Je vois le design interactif comme une continuation du design industriel dans le monde virtuel, comme un moyen de traiter l’objet physique de façon de plus en plus virtuelle. Par exemple, nous travaillons à déterminer ce qui doit être physique et numérique dans le but de créer une expérience sans faille qui, bien que complètement construite, soit naturelle », décrit-il. Fort des ces expériences de travail polarisées, Fricke porte un regard particulier sur le design d’aujourd’hui : « J’ai un point de vue privilégié sur le design parce que je travaille simultanément dans une

entreprise qui nourrit Silicon Valley et avec les communautés autochtones du Mexique. Je crois que les designers industriels cherchent à explorer des nouveaux aspects dans la profession. Il y a des projets qui explorent l’entrepreneuriat social, d’autres qui se basent sur le modèle de Kickstarter pour parvenir à créer des produits autrement. Parallèlement, les imprimantes 3D modifient les façons de créer de nouveaux objets et de les manufacturer. Les technologies se perfectionnent à un rythme effréné, le design peine à suivre l’avancée des logiciels… Je crois que le design industriel cherche à se développer pour créer des expériences qui sont physiques et non physiques (matériel-logiciel), en se questionnant sur l’espace entre les deux. » Selon Gustavo Fricke, au cours des prochaines années, on devrait voir apparaitre deux façons de concevoir le design : la première portera vers l’automatisation (générative/algorithmique) alors que la seconde va poursuivre sur sa lancée (logiciels, intelligence artificielle, réalité virtuelle, entrepreneuriat). Certains designers industriels en viendront à se spécialiser dans le développement matériel alors que d’autres vont commencer à élargir leurs champs d’activités en générant des expériences alimentées par l’écran, des “objets” physiques ou virtuels. On ne demande qu’à voir ça! gfricke.com

Design scandinave :

Pourquoi l’aimons-nous tant? Par Catherine Oullet-Cummings catherine.oc@baronmag.com

Entre autres grâce à IKEA, le design scandinave a gagné en popularité dans les dernières années. Et si on en trouve des résonances partout sur la planète, c’est surtout en Europe et en Amérique du Nord qu’il s’est fait connaître. Le Québec n’y a pas échappé. Avec ses 338 magasins à travers le monde, dont une douzaine au Canada, et un chiffre d’affaires globales avoisinant les 27,5 milliards d’euros en 2012, le désormais très célèbre magasin suédois IKEA a immanquablement contribué à la popularité du design scandinave et à son accessibilité hors Scandinavie. « Les pièces créées pour IKEA s’inscrivent dans la philosophie du design scandinave », explique d’entrée de jeu Catherine LazureGuinard, fondatrice du blogue et site d’achats en ligne Nordic Design, qui se spécialise en design scandinave. « Ce sont des pièces

bien pensées et fonctionnelles, mais il y a un bémol : IKEA, c’est une grosse compagnie qui s’inspire puis reproduit les objets à qualité moindre alors que le “vrai” design scandinave mise avant tout sur la qualité. » Si une seule caractéristique devait être associée au design scandinave, la durabilité serait en tête de file : « Le design scandinave est honnête dans son essence, poursuit Catherine Lazure-Guinard. Il est pensé pour être à la fois fonctionnel et durable et, si les lignes ou les motifs sont simples, il n’en demeure pas moins que c’est un design significatif. » Le design scandinave s’inscrit aussi dans un esprit social-démocrate. « En Scandinavie, l’idée d’acheter moins, mais d’acheter mieux est très populaire et le design scandinave suit cette façon de penser. Les gens ont envie de choisir des meubles ou des objets qui vont durer, en étant à la fois de meilleure qualité et en ayant un design qui traverse le temps »,

explique Catherine Lazure-Guinard. Pour y parvenir, les designers privilégient depuis toujours des matériaux essentiellement naturels, comme le coton, la laine ou le bois qui sont mis en valeur dans des créations aux lignes pures qui semblent intemporelles. François Tremblay, propriétaire de l’atelier-boutique Hüs (un mot danois et suédois qui signifie « maison »), qui tient une belle collection d’objets scandinaves, poursuit dans le même sens : « Au Danemark, par exemple, les villes sont entourées d’espaces verts et les habitants ont une forte conscience de la nature dans leur quotidien. Cette même conscience se retrouve dans l’élaboration des motifs utilisés dans les objets décoratifs. On retrouve beaucoup de branches, de feuilles, d’oiseaux… Il y a un côté épuré et très ludique dans les thèmes exploités. »

SUITE À LA PAGE 32 è


w DESIGN GRAPHIQUE

Quelques autres projets de Simon

DISSOLVE

Projet ayant remporté le troisième prix dans le cadre de l’exposition Packagings et Alternatives Remarquables 2012. Dissolve présente un emballage qui se désintègre au contact de l’eau, réduisant au maximum la matière jetable.

Montréal

Atelier BangBang

Sérigraphie et packaging

C’est durant l’été 2012 que la campagne promo de l’atelier BangBang a commencé à se propager sur le web. Les cousins français louangeaient le travail conceptuel réalisé par l’atelier de sérigraphie montréalais. Aujourd’hui, l’entreprise est perçue comme un gros joueur, bien que son équipe ne soit constituée que d’une seule personne, Simon Laliberté, qui, au moment de cette entrevue, se cherchait encore un local. Par Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com

travail s’est retrouvé en France. « Je crois que cette propagation est liée à Behance, un site Internet de portfolio. On m’avait parlé en bien de ce site là. On me disait que la communauté était intéressante, en termes de design et de partage. La qualité des projets qui y sont présentés est normalement très bonne. Il y a aussi beaucoup de Montréalais qui sont sur ce site. Au début j’y croyais plus ou moins, mais ça a pris une ampleur beaucoup plus grande que ce à quoi je m’attendais. J’ai travaillé sur des sites de design en France. Il y a aussi le magazine Étapes qui en a parlé », raconte l’artiste. La qualité des projets de Simon Laliberté lui a valu des participations à des concours en France et il s’est mérité la troisième place à l’exposition Packagings et Alternatives Remarquables de 2012.

atelierbangbang.ca behance.net/slaliberte

atelier BangBang

Voilà une partie de la série d’objets promotionnels et d’équipements faisant partie du projet de fin d’études de Simon.

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De fil en aiguille, atelier BangBang a dépassé le stade de la fiction et Simon à commencé à recevoir des appels pour l’obtention de contrats bien réels.

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En plus du projet où il tente de définir l’identité visuelle de son atelier de sérigraphie fictif, Simon a réalisé plusieurs défis qui misaient sur les emballages créatifs. C’est en prenant bien soin de photographier ses créations pour les publier sur le web que la son

Dans un contexte plus humoristique que pratique, le concept de l›emballage rappelle ces bonbons symboliques que les grands-parents pouvaient consommer sans leur dentier. Ainsi, pour ouvrir la boite, vous devez arracher les dents. La boite se referme ensuite en s’emboitant par dessus une bande plastique transparente qui permet de voir le produit.

Baron

C’est pour son projet de fin d’études en design graphique à l’UQÀM que Simon Laliberté en est venu à créer l’identité visuelle de sa future entreprise : l’atelier BangBang, un atelier de sérigraphie misant sur la qualité d’impression. « C’est ma vision des choses en sérigraphie, il faut que ce soit vite fait, bien fait. BangBang c’est fait! La réflexion était ensuite sur le logo. BangBang, c’est deux mots, c’est la répétition. La sérigraphie c’est la répétition du mouvement. Ça donne encore plus de sens à l’idée de départ. Ensuite, dans toute la promo et les affiches, il y a de la répétition de mouvement, de l’expérimentation, du chevauchement des couleurs. Ce sont mes lignes directrices. »

Pépèremint

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w SUITE : DESIGN SCANDINAVE

w INTÉRIEUR Vancouver

A Good Chick to Know

Emma par FÄRG & BLANCHE

Le design scandinave chez les Québécois Au Québec, le style scandinave qui plaisait traditionnellement aux gens aisés a désormais la cote auprès des 25-35 ans qui en apprécient le style à la fois moderne et rétro, épuré et ludique. « Il y a eu un âge d’or du design scandinave dans les années 1940 à 1960 et les meubles et accessoires qui ont été créés à cette époque sont encore très populaires, explique François Tremblay. La rue Amherst à Montréal regorge de boutiques spécialisées dans ce type de produits. » Si ces meubles et accessoires sont souvent assez dispendieux – la rareté et la signature de designers de renom en faisant des objets précieux –, leurs caractéristiques principales ont contribué à faire la renommée du design scandinave qui perdure aujourd’hui. Depuis quelques années, une nouvelle vague du design scandinave, le « new nordic », gagne aussi en popularité auprès des amateurs. Parmi les figures de proue de ce nouveau mouvement, on retrouve des marques comme Muuto, Form Us With Love, One Nordic, Northen Lighting ou ferm LIVING dont les noms sont synonymes d’innovation, de simplicité et de respect de l’environnement. « Les jeunes designers ne se contentent plus de réinterpréter les meubles des années 1940 à 1960, mais inventent de nouvelles choses, tout en conservant la même philosophie, à savoir la durabilité, l’esprit très épuré, l’esthétique simple et agréable », poursuit François Tremblay.

Baron

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Northern Lighting

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Pour Catherine Lazure-Guinard, l’intérêt des Québécois pour le design scandinave se fait également de façon naturelle, presque intuitive : « La Scandinavie est un territoire situé très au Nord, avec des hivers rigoureux. Les intérieurs scandinaves sont confortables et réconfortants et ce sont des caractéristiques qui plaisent beaucoup aux Québécois. Après tout, nous sommes aussi des Nordiques! », explique-telle. Lors d’un séjour au Danemark, François Tremblay a expérimenté ce type de décor au quotidien : « Il y a peu de couleurs dans l’espace, sauf des blancs et des pastels, mais les couleurs se jouent dans les objets », raconte-t-il. Les décors ainsi créés sont lumineux, même en hiver, ce qui a certainement tout pour nous plaire!

Quand l’art de vivre devient une nouvelle forme de design Par Catherine Oullet-Cummings catherine.oc@baronmag.com

Spécialisée à la fois en design d’intérieur, en décoration et en stylisme, A Good Chick To Know a un style qui lui est propre. Cherchant à personnaliser les espaces qu’elle conçoit, l’entreprise de Vancouver regroupe ses services sous la bannière du « Lifestyle Design », une expression difficile à traduire qui tient à la fois de l’art de vivre et du design dans sa définition plus classique, pour modifier la façon d’aborder le design au quotidien. Fondée en 2010 par Jennifer Scott, l’entreprise se démarque par sa vision intégrée du design. « Dans toutes les facettes du design qui font partie de nos services, nous travaillons de façon à créer des looks entièrement personnalisés pour nos clients, en lien avec leur façon de vivre, tout en les encourageant souvent à sortir légèrement de leur zone de confort pour atteindre le look parfait – et nous en sommes toujours tous gagnants! Nous avons la chance de montrer à nos clients ce que leur style personnel peut être, et nous avons beaucoup de plaisir à le faire », explique Scott d’entrée de jeu. Cette philosophie sur laquelle se base A Good Chick to Know est reprise par Megan Baker qui s’est jointe au studio à titre de designer, un an et demi après son ouverture. Les deux femmes, qui se sont connues grâce à un ami commun, abordent toujours leurs projets de la même façon : « Les clients qui nous approchent ont généralement une personnalité forte et ils sont à la recherche d’un design qui n’est pas typique. La première chose que nous considérons est l’idée que se fait le client de son style de rêve – c’est ce qu’on appelle la vision – et nous nous inspirons de cet idéal pour créer un intérieur personnalisé et adapté à la superficie et aux contraintes de la maison, au budget du client et à son style de vie. La vision sert de point de référence et nous utilisons notre créativité pour nous en approcher », explique Baker. De la même manière, A Good Chick To Know offre aussi un service de stylisme, le « Wardrobe styling », qui lui permet de se distinguer des autres entreprises du milieu : « Nos services ont toujours inclus le stylisme (‘Wardrobe styling’), comme faisant partie du design. Nous croyons que les mêmes principes de base s’appliquent dans la création d’un décor ou dans la mise

en place d’une garde-robe stylée, à savoir la juxtaposition d’éléments modernes et d’autres plus vieillots que nous achetons, au besoin, en fonction de la personnalité de nos clients. C’est cela qui nous permet de créer le style qui fait la signature d’AGCTK », ajoute Jennifer Scott. Au final, force est de constater que leur approche caractérisée par un style éclectique juxtaposant objets vintages, modernes et traditionnels, se fond dans les tendances actuelles en matière de design. « Il y a plusieurs tendances fortes qui font leur apparition en 2013, notamment celle de mettre la personnalité de la personne qui habite un endroit à l’avant-plan dans son décor. C’est quelque chose que nous avons toujours tenté de faire, dans le but de créer des espaces qui résistent aux tendances, et nous croyons fermement que les espaces personnalisés sont ceux qui sont les plus invitants et agréables, confie Jennifer Scott. Une maison devrait toujours être une extension des personnes qui y habitent et offrir un endroit pour vivre, rire, aimer et apprendre. » C’est cette façon d’aborder le design et l’art de vivre, légèrement en marge des tendances et complètement orientée vers la personnalité de ses clients, qui permet à A Good Chick to Know de tirer son épingle du jeu dans un milieu où la compétition peut être forte. agoodchicktoknow.com


DESIGN

w DESIGN VERT États-Unis

earthship biotecture academy

maisons de pneus Apprenti de Michael Reynolds et de son Earthship Biotecture Academy, Jérémie Bélanger rêve de développer l’implantation de maisons vertes autosuffisantes au Québec. Rencontre. Par Cybèle Beaudoin-PIlon cybele.bp@baronmag.com

Dans la jeune vingtaine, Jérémie Bélanger est de ceux qu’on attrape entre deux départs, à la jonction de deux aventures. Croisé sur la rue Saint-Denis alors qu’il revenait tout juste du Guatemala, le jeune Québécois raconte comment il a découvert le concept de l’Earthship, cette étrange maison de terre construite à l’aide de bouteilles et de pneus : « J’ai entendu parler des Earthships la première fois en regardant le documentaire Garbage Warrior. J’étais complètement fasciné, lancet-il. J’ai tout de suite postulé pour faire partie de la prochaine cohorte d’étudiants de la Earthship Biotecture Academy et j’ai été sélectionné. »

provisionne et filtre son eau de manière autonome. Une Earthship permet même de cultiver ananas, bananes, cressons, légumes et shiitakes dans son salon, pendant qu›un colibri et trois abeilles traversent la pièce. #Paradis, qu’on s’empresse de tweeter grâce à un réseau Internet sans fil haute vitesse, à même la maison verte. Après ses six semaines de cours théoriques et pratiques avec Michael Reynolds, Jérémie explique le fonctionnement du petit oasis : « La maison garde une température constante à l’année longue grâce à sa façade enterrée sous la ligne de gel et ses murs qui emmagasinent la chaleur. Les pneus sont néfastes pour l’environnement alors qu’ils constituent un excellent matériel de construction. En se transformant en d’énormes briques de terre compactée de 300 lbs, ils

En 2005, on assistait à la construction du premier Earthship au Québec et Jérémie Bélanger reste confiant : « Le mot se passe et de plus en plus de gens sont tentés par une maison comme celle-là. Quand il y aura de la demande, je serai prêt à y répondre, et il y aura une compagnie prête à construire pour des clients. » L’entrevue terminée, Jérémie file en direction de la gare d’autocars Berri. Pour aller où? Nul besoin de le savoir pour comprendre qu’il a trouvé son chemin. À l’école déjà, il vidait les poubelles de la cafétéria avec ses amis pour montrer aux gens la quantité minuscule de déchets réels qu’elles contenaient. Désormais, il montrera aux gens à bâtir des Earthships. « J’ai toujours cherché une façon concrète de faire ma part. Quand je participe à la construction d’un Earthship, à chaque fin de journée, je suis satisfait d’avoir fait quelque chose de bien. Ces maisons sont exceptionnelles. Plus on en construira, plus ça fera une différence. »

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Chercher earthship dans l’engin de recherche sur baronmag.com pour voir plus de photos.

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Pendant ce temps, à quelques kilomètres de Montréal, sur la Rive-Sud, huit jeunes préparent déjà la construction d’une serre. Un prototype pour mettre en pratique le savoir-faire des Earthships dans un projet qu’ils appellent le Valhalla Movement. Ils ont récemment acquis 24 hectares de terres à La Prairie dans un but bien précis : changer le monde.

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absorbent et rediffusent la chaleur (masse thermique). L’eau de pluie, recueillie par le toit, est conservée dans des citernes et filtrée pour devenir potable. L›eau grise est utilisée pour irriguer les plates bandes

Heureusement, le savoir-faire de Michael Reynolds intéresse de plus en plus de gens. Attirés par les médias, des étudiants des quatre coins du globe viennent dans le désert de Taos pour apprendre à bâtir un Earthship. Depuis un an, Francis Gendron, un autre Québécois ayant fait ses classes à la Earthship Biotecture Aca-

demy, parcourt la province pour enseigner son expertise. Jérémie, quant à lui, vient de s’inscrire à un cours d’autonomie solaire pour mieux comprendre la réalité locale québécoise.

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Attention toutefois, l›idée de construire sa maison avec des poubelles en refroidît quelques-uns. L’esthétique des Earthships est dictée par la logique. Les formes arrondies et singulières de sa charpente sont parfois difficiles à digérer pour ceux qui sont habitués à des maisons traditionnelles. Pourtant, les cannettes et les bouteilles peuvent constituer un design intérieur exceptionnel en plus de sauver jusqu›à 50% de la quantité de béton requis lors de la construction. « Les bouteilles de gin Bombay Sapphire font des murs écœurants, lance Jérémie, qui déplore l’architecture actuelle au service du beau, avant de l’être pour l’environnement. Il reste encore beaucoup de préjugés à surmonter avant de s’orienter vers un type de construction vraiment écologique. »

Si la formation qu’a suivie Jérémie a été élaborée récemment, le premier Earthship, lui, ne date pas d’hier. C’est à Michael Reynolds, un architecte américain, que l’on doit l’invention du Earthship. Motivé par la crise du pétrole dans les années 1970, Reynolds développe une première maison dans le désert de Taos, au NouveauMexique, avec un objectif : construire avec des moyens rudimentaires, une maison auto-suffisante à l’architecture durable. Mal accueillies dans le contexte économique mondial de l’époque, Reynolds a su faire sa marque à la longue. Quarante ans plus tard, des milliers d’Earthships ont vu le jour dans le monde et Michael Reynolds a pu créer l’Earthship Biotecture Academy pour transmettre son expertise. Le concept a aussi évolué au point où, aujourd’hui, peu importe le climat, il est possible de construire une maison qui, à base de 50% de matière recyclée, produit ses propres besoins énergétiques, s’ap-

de la serre intérieure avant d’être réutilisée pour les toilettes. Finalement, l’eau noire est envoyée dans des réservoirs où elle est filtrée plusieurs fois par les plantes du jardin et relâchée dans la nature sans danger. L’eau chaude provient également de la chaleur du soleil, alors que l’électricité est fournie par des panneaux solaires ou des éoliennes. »

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SECTION

VOYAGE

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18 hrs pour découvrir... Le monde du design est un milieu où expérience, exploration et partage sont souvent les mots d’ordre. Cette philosophie donne très souvent de superbes résultats. Baron a voulu tester cette hypothèse et a mis au défi divers studios de design à travers le monde avec un petit projet commun : guider des adeptes du beau et du bon à travers votre ville et ses recoins méconnus le temps d’un séjour de 18 heures. Pour cette première édition, nous vous invitions à explorer les voisins de Toronto avec le studio multidisciplinaire ALSO Collective, New York selon les designers de meubles Søren Rose et São Paulo avec la firme Brézilienne de marketing WeShape Connection Design. Attention, ils vous sortiront des sentiers battus!

New York LE GUIDE

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Søren Rose est un entrepreneur danois qui a fondé plusieurs sociétés scandinaves à succès comme In2media, Castit et Trunk Archive. En 2008, il décide de se lancer dans un nouveau projet : développer un studio de design. Sa première création, la table MILK, fabriquée par Holmris au Danemark, connait un succès fulgurant tant auprès du public que dans la presse.

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Quatre ans plus tard, avec une branche à Copenhague et New York, le studio fondé par Rose maintient l’accent sur la vie résidentielle à travers l’architecture, l’aménagement intérieur et la conception des produits. Le studio est une organisation horizontale qui allie haute qualité aux matériaux durables et porte une attention obsessive au détail. Une approche artisanale à la fois traditionnelle et innovante est la force motrice derrière Søren Rose Studio. sorenrose.com

The Stumptown Coffee Bar at Ace Hotel Photo: Ace Hotel

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Smith & Mills

photo: Naoto Ono

The Stumptown Coffee Bar at Ace Hotel 18 W 29th Street, Manhattan

stumptowncoffee.com

Attention aux fashionistas et aux travailleurs autonomes occupant le hall de l’Ace. Ce pourrait être le latte le plus «branché» que vous trouverez à Manhattan, mais ici, les baristas savent vraiment ce qu’ils font. Si vous n’êtes pas d’humeur à essayer le café, cassez la croûte avec un cocktail au superbe Hôtel Nomad, juste à côté.

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Smith & Mills 71 North Moore Street, Manhattan smithandmills.com

Smith & Mills est un taudis élégant et confortable, avec un beau menu de cocktails frais et une carte de vins français et italiens. Attention, si vous marchez trop vite, vous le manquerez! La nourriture, étonnamment apprêtée derrière le minuscule bar, est aussi jolie que fantastique. Surtout, ne pas quitter les lieux sans faire un tour à la salle de bains : un ascenseur centenaire reconverti.

ABC Carpet and Home

photo: Roxanne Lumme


w NEW YORK

w TORONTO

Glass House

photo: Robin Hill

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Co. 230 Ninth Avenue, Manhattan

ABC Carpet and Home 888 Broadway, Manhattan

Ce n’est plus un secret bien gardé que cet endroit sert les meilleures pizzas et tartes de la région. Si vous êtes prêts à vous aventurer dans Chelsea pour une place sans réservation avec de grandes tables communes, prenez un siège chez Co.

ABC Carpet and Home est un bâtiment entièrement dédié aux produits pour la maison. Le premier étage est surtout rempli d’objets design. Montez au deuxième pour échapper à la foule et vous pourrez ainsi tranquillement parcourir (au moins pendant quelques heures) la vaste sélection de meubles et de produits neufs et vintage.

co-pane.com

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Perla 24 Minetta Lane, Manhattan perlanyc.com

Petit bijou du quartier de l’heure, le Greenwich Village, Perla est un de ces endroits où vous voudrez revenir à la minute où vous quitterez le restaurant.

5 Frankies Sputino 570 Hudson Street, Manhattan frankiessputino.com

openingceremony.us

diabeacon.org

Situé dans une ancienne usine Nabisco, à seulement 80 minutes de train de la gare Grand Central, le musée abrite une grande collection d’art contemporain. Bien que la ville de Beacon soit petite, elle est mignonne, artsy et mérite une visite avant ou après votre passage au musée.

9 Glass House Visitor Center, 199 Elm Street, New Canaan philipjohnsonglasshouse.com

Le plus célèbre maison de Johnson Philip, datant de l’année 1949, est le plus bel exemple de l’architecture moderne américaine. Le vaste domaine verdoyant est idéal pour une promenade et l’opportunité d’observer le chef-d’œuvre résidentiel dans un environnement idyllique.

LE GUIDE ALSO Collective est un studio de design multidisciplinaire basé à Toronto. Un hybride entre artisanat traditionnel et médias numériques, ils appliquent une diversité de compétences dans la réalisation d’outils imprimés, d’applications numériques, d’interventions sur site Internet et d’installations interactives. Leurs efforts visent à redéfinir les limites de la conception, à pousser la pratique au-delà des médias traditionnels et des pratiques établies, tout en contribuant à une culture locale et globale de communication et en défiant les conventions de la discipline. Cet article est le résultat d’une collaboration entre Antonio Lennert, Symon Oliver, Lisa MacDonald, Lucas Murnaghan et Laura Lehming. alsocollective.com

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Gusto 101 101 Portland St.

squarespace.com

Cet atelier de carrosserie automobile abandonné a été repensé avec talent par Munge Leung comme une trattoria italienne authentique. Gusto croit définitivement en ses talents et déploie ceux-ci pour le plaisir de tous avec une cuisine véritablement ouverte. Celle-ci est composée d’une équipe finement soudée, s’afférant autour d’un four à bois toscan. Un tout nouveau sens au concept « industriel et chaleureux ».

Cet espace réapproprié, conçu par Claude Cormier, est le joyau de la couronne du secteur riverain de Toronto. À deux pas de l›usine de sucre Redpath, elle accueille parapluies surdimensionnés et chaises Muskoka qui donnent un bel accent de couleur à la « plage ». Observez les bateaux en vous prélassant au soleil et en inhalant une douce odeur de sucre raffiné.

3 Art Metropole 1490 Dundas St W

artmetropole.com

L’organisation a été créée par le collectif d’artistes General Idea, en 1974, et est, jusqu’à ce jour, un atout extrêmement précieux pour la communauté artistique de Toronto. La façade de l’espace est utilisée pour des expositions et des installations alors que le reste de l’établissement abrite une immense collection de livres d’œuvres d’art, d’affiches, de vidéos et plus encore.

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Vous pouvez toujours compter sur Opening Ceremony pour la découverte d’articles les plus cool et la mode la plus branchée. Donc, si vous êtes à New York en mode magasinage et voulez refaire votre garderobe, il faut s’y arrêter!

Dia : Beacon, Riggio Galleries 3 Beekman Street, Beacon

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Sugar Beach Queens Quay et Richardson St.

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6 Opening Ceremony 35 Howard Street, Manhattan

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Toronto

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Frank Castronovo et Frank Falcinelli ont honoré les habitants de New York avec leur incroyable - et étonnamment abordable - cuisine italienne. Ils ne prennent pas de réservations pour les groupes de moins de 10 et le temps d’attente peut être long. À essayer idéalement un jour de semaine. Vous ne serez pas déçus!

abchome.com

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w TORONTO

Sugar Beach

Photo: ALSO Collective

Swipe

Photo: ALSO Collective

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ESP 1086 ½ Queen St W.

erinstumpprojects.com

Erin Stump Projects (ESP) incarne la communauté artistique dynamique du secteur Queen West. ESP devrait être mis sur votre liste d’organismes à suivre si vous voulez être à l’affut des projets des jeunes artistes émergeants travaillant dans divers médias. Parmi les artistes récemment mis en vedette à ESP, on retrouve Winnie Truong, Vanessa Maltais et Kotama Bouabane.

Wards Beach

Photo: ALSO Collective

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Ezra’s Pound 913 Dundas St. W. ezraspound.com

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L’Ouvrier 791 Dundas St W.

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louvrier.ca

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Gastronomie accessible pour tous. Leur philosophie de la simplicité et de l’honnêteté est palpable dès qu’on passe la porte d’entrée, jusqu’à la salle à manger qui concilie design moderne et un confort comme à la maison. Un menu respectant les changements saisonniers et un personnel chaleureux font de l’Ouvrier un favori pour les visiteurs et les habitants du quartier.

Ezra’s Pound

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Photo: ALSO Collective

Magic Pony 680 Queen St W.

Dans le quartier Dundas Ouest, où la Petite Italie rejoint le Petit Portugal, Ezra se distingue comme un café qui prend le breuvage foncé au sérieux. Leur souci du détail attire autant baristas talentueux qu’amateurs de café. Place à une torréfaction fraîche et artisanale, à un commerce bio et équitable, cela va sans dire.

magic-pony.com

L’espace est divisé en une galerie d’un côté et une boutique de l’autre. On a droit à une variété de livres et magazines sur l’art contemporain et le design, en plus d’une belle sélection de revues d’art local, tels que Hunter et Cook.

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Clint Roenisch 944 Queen St W. clintrownisch.com

Juste au bout du bloc, Clint Roenisch expose des œuvres de disciplines variées, allant de la photographie à la sculpture, en passant par le dessin, la peinture, le cinéma et l’installation. La galerie, tout en se concentrant principalement sur ​​les artistes canadiens, a aussi récemment mis de l’avant des artistes internationaux notables, dont Roger Ballen.


5 Vila Madalena - Bar Genesio 265, Rua Fidalga

bargenesio.com.br

VOYAGE

w SãO PAULO

Dirigez-vous vers la Vila Madalena. Au fil des ans, la popularité croissante du quartier a poussé les prix vers le haut, attirant des boutiques plus chics, mais il y a encore de bonnes aubaines à dénicher. Le quartier est en pente alors, afin d’éviter la rude montée, commencez par le haut et dirigez-vous vers le bas méandre en arrêtant à l’un des nombreux bars et cafés de la Vila. Pour un petit déjeuner tardif, essayez l›un des bars traditionnels de Sampa, comme le Bar Genesio.

6 Ruelle Beco do Batmanqui Quelques rues plus loin se trouve Beco do Batmanqui, une ruelle où chaque centimètre est couvert de magnifiques graffitis.

Ruelle Beco do Batmanqui Photo: MÓ Ace H

São Paulo LE GUIDE Mau Medeiros, 44 ans, est directeur de la conception et co-fondateur de WeShape, une firme brésilienne qui travaille à la conception stratégique et créative de l’image de marque, l’architecture, la publicité traditionnelle et numérique. À travers ses disciplines, WeShape met de l’avant l’identité de marque et l’engagement du consommateur aux points de vente. weshape.com.br

@mauvegas

arts et du design. CZO à récemment fait équipe avec Converse pour lancer une édition limitée de baskets inspirée par l’œuvre de l’artiste Oscar Niemeyer.

Il y a beaucoup à explorer à São Paulo et je suis l’un de ceux qui aiment à partager les récits de la ville, ses expressions, ses mouvements créatifs et ses concepts.

Galeria Logo 401 Artur De Azevedo

Carré Benedito Calixto Démarrons nos 18 heures dans Sampa. Nous sommes à Pinheiros, où je vis et l’une des mégapoles de la région.

cartel011.com.b

A quelques pas de là est l’un de mes endroits préférés dans Sampa : Cartel 011 (CZO). Un espace multifonctionnel (galerie d’art, co-working, restaurant et boutique) qui rassemble le meilleur des

Sur la même rue, arrêtez-vous à la Galeria Logo et jetez un regard sur la sélection d’œuvres d’artistes contemporains qu’ils mettent en valeur. Si vous êtes assez chanceux lors de votre visite, ils seront en train de tenir un évènement mensuel appelé Tarde Abstrata (après-midi abstrait) qui est un laboratoire d’explorations sonores.

4 Choque Galerie Culturelle 997, Rua João Moura choquecultural.com.br

Si vous aimez beaucoup l’art et le design actuel, il vous faudra faire un tour au Choque Galerie Culturelle qui est proche de la Galeria Logo. C’est l’une des meilleures galeries d’art de São Paulo.

Spot

basilico.uol.com.br/spot

À ce stade, vous pourriez vous diriger vers l’Avenida Paulista. Si vous voulez un peu de classe à l’heure du souper, Spot est toujours un excellent choix.

9 CAOS

caosaugusta.tumblr.com/info

Baixo Augusta est l’endroit où le buzz de la vie nocturne commence tôt et va jusqu’aux petites heures du matin, ou plus tard! La zone de poli-sexual/poli-tribe est un amusant chaos de stimulations. Prenez un verre au CAOS, à l’Exquisito ou à la Carniceria.

10 Funhouse 567, Rua Bela Cintra Et si vous avez encore de l’énergie et/ou un esprit fêtard en vous, je recommanderais le Funhouse. Amusez-vous!

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Recherchez 18hrs dans l’engin de recherche sur baronmag.com pour voir les galeries de photos des villes.

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Cartel 011 (CZO) 517 Artur De Azevedo

galerialogo.com

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Vous devez prendre une pause au Tag & Juice, à la fois un fabriquant de vélos personnalisés, une boutique et une galerie d’art qui tient, à chaque samedi, une vente promotionnelle de leurs produits en plein air.

Baron

Le marché aux puces hebdomadaire du carré Benedito Calixto est l’endroit pour prendre un bon bain de foule, écouter des conversations animées, prendre une bière fraîche et de bons aliments brésiliens. Si vous êtes à la recherche d’un nouvel instrument de musique, c’est le temps de magasiner dans les boutiques spécialisées du quartier!

Tag & Juice 99, Rua Gonçalo Afonso tagandjuice.com.br

São Paulo, «Sampa», est une ville en plein essor. Il y a une énergie dans l’air qui fera d’elle un «hot spot» du 21e siècle. Bien que la violence soit sous contrôle, le trafic, lui, ne l’est pas! Le culte du vélo est dans ses premiers jours et les cyclistes commencent à réclamer leur propre espace pour circuler dans la ville.

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w MONTRÉAL

TRAJET C Trajet C, c’est une nouvelle chronique bimensuelle où CURIOUS Montréal va à la rencontre de gens qui créent, pour tracer le parcours de leurs endroits préférés : le café du coin, la meilleure soupe Pho, la boutique à ne pas manquer… Le tout est présenté sous forme d’itinéraire à faire ou à défaire selon les goûts! Dans cette édition spéciale du Baron, nous vous présentons trois membres de l’équipe de CURIOUS Montréal qui vous dévoilent un endroit parmi leur TRAJET C.

www.curiousmontreal.com

Marie des neiges Magnan Rédactrice & photographe Fushia Épicerie Fleur 4050 avenue Coloniale Pourquoi avoir choisi ce lieu? J’ai choisi Fuchsia Épicerie Fleur parce que je me sens complètement ailleurs lorsque j’y suis. L’endroit a un look vintage que j’adore. Les quelques tables et le sofa, la trame sonore jazz, le chat et le chien qui sont couchés dans un coin et le comptoir garni de gourmandises faites avec des fleurs font le charme de ce petit café! Qu’est-ce qu’on y fait? J’y vais pour boire du thé aux fleurs, des saveurs que je ne retrouve pas ailleurs, pour le brunch du dimanche ou à chaque fois que j’ai envie que le temps s’arrête pour en profiter.

Nicolas Gauthier

Monteur & Caméraman Ginger 345 rue Villeray Quelle est la particularité de cet endroit? Vu de l’extérieur, le resto parait peu accueillant et plutôt froid, mais mieux vaut ne pas se fier aux apparences. En fait, l’ambiance s’avère très intimiste et même chaleureuse. De plus, le service est toujours excellent. Quel lien avez-vous développé avec ce lieu? Lorsque je reçois une bonne nouvelle, comme un nouveau contrat, je vais célébrer là-bas en me payant un bon souper.

Simon Walsh

Développeur & Designer Web

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Drawn & Quarterly 211 rue Bernard Ouest

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Pourquoi avoir choisi ce lieu? La librairie Drawn & Quarterly est située dans le Mile-End et, comme son nom l’indique, se spécialise dans les publications de «comic books» et autres illustrés. Pour moi, il s’agit d’un lieu unique, immersif et authentique, autant pour la sélection des livres qui y est offerte, des chaleureux lancements qui y sont organisés ou simplement de l’atmosphère un peu mystique qui y plane. Quelles inspirations retrouvez-vous à cet endroit? Dans un monde de plus en plus digitalisé, c’est vraiment rafraichissant de voir des œuvres d’auteurs qui travaillent pour la plupart avec leurs mains et leurs crayons, qui ont une relation directe avec le livre qu’ils fabriquent. Ça m’inspire et ça m’aide à voir mes propres projets sous un autre angle.


VOYAGE Baron

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