Donostia C h e to u t
Biarritz
D a r r i g ra n d
Guethary M a u ru s
Jaizkibel
Jon & Joneli
Sare
H a ca l a
Zarautz Surf
2 .50 €
2
“ LO C A L L I F E , G LO B A L A P P E A L ”
CONTENTS ON AIME , ON Y VA
p.6
Places to be
P u blis he r L ight box Edito r Owe n Ande r s o n
Transhumanized
p.8
Jean-Benoît Dunkel
C re a t ive D ire c to r S y bille B ibe la s sybille@ basqueinternational .com
Fe a t u re s Edito r Ma rc D u f re c he
Strengh in Unity
p.12
Centro Huarte
G u e s t Ar t D ire c to r Ma t t C a te r I m a ging Ta k i taki@basqueinternational .com
Gentalman Racer p.14
G ra p hic s Aito r Me ndoza
Loïc Chetout
Basque Language Xabier Kerexeta Casting Lightboxmedia.fr
Neo Dream p.23
Eskerrik Asko Peyo Lizarazu, Sara Mato,
Patricia Dothen
Brendan Buckley, Veronique Folen Co nt r ibu t ing Edito r s
DELICIOUS p.24
Hans Aschim
Chefs
Richard Leydier
Jaizkibel “Attack Life” p.28 photography by Mikel Olaizola Contact Don’t Shoot the Shaper p.34
info@basqueinternational.com
Eric Maurus
Web www.basqueinternational.com
ETXEKOAK - Saran Astia p.41
Advertising
Michel Hacala
info@basqueinternational.com Printed by
Beyond the Lanes p.44
Gráficas Castuera
Maritxu Darrigrand
Spain ISBN 979-10-96676-02-6
Remember the Now
p.48
Dépôt Légal : A parution
Zarautz surf bohemia EXPRESSION SESSION p.56
Notre Régie Pub
Isabel & Xabier
Offre des pages publicitaires uniques avec
Peter Webb
mise en pages; photos, internet, videos et
Guillaume Chavanne
reseaux sociaux.
Marion Vacca Martiarena
info@basqueinternational.com
My Grey Beauty p.62 Ohiana and Amets COVER / Model Léa Wissocq / Photo T.B.
Goblins L’Ecole de l’Image
basqueinternational 4
Available in the finest places worldwide and online
Photo : Mikel Olaizola
Ocean Tribe p.72
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Matt Cater is our guest art director for this issue. After doing extensive research on the origins of the Basque cross, local signage and typefaces, he designed the masthead and logomark for the publication. ETXEKOA, means “home made”. “EXTEKOAK” is a section in the magazine that features local “home grown” people that share their there different experiences. The EXTEKOAK section will grow, as will “ON AIME ON Y VA”, places we love and actually go to. Another reoccurring section will be “DELICIOUS”, where we feature the best local chefs and some great places to eat. “EXPRESSION SESSION” is a place we leave to artists to create something visual for the magazine, to share what they are currently doing. It’s a term from surf competitions where the surfers just do what they feel and anything goes. “EXTEKOAK”, “DELICIOUS” “ON AIME ON Y VA” and “EXPRESSION SESSION” use the three languages in the magazine. The article uses the original language in the section and the translations are at the back. If you are a visitor who has come to discover the Basque Country or a new resident who has visited and decided it was too perfect to leave { like Matt ! } or a local, proud of what your country is and has to offer, then we hope you will find something in our pages that you find as dreamy as we do. Local life, global appeal.
Matt Cater, our guest Art director with his dog, Bidart Bill
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PROVIDENCE - Guéthary
BIDASSOA BASQUE BREWERY - Irun
It’s not just a bar / coffee-shop for brunch, real espresso, some avocado
The brewmaster here is a wizard, creating some amazing taste
on toast or other tasty little dishes, it’s a place to meet people, greet
combinations. Local prices, a nice crowd and above all, drinking beer that
friends and feel the pulse of whats happening in Guethary. Caroline and
is brewed on the premises. The tapas are simple, tasty and go perfectly
Antoine also organise exhibitions and artistics events.
with the drink. A little hidden corner in Irun that would seem like it could be in New York’s east village. Open Thursday, Friday and Saturday evenings.
PROVIDENCE GUETHARY
BIDASSOA BASQUE BREWERY
548 Avenue du Général de Gaulle - Guéthary - FR
C/Auzolan 2 - Irun, Gipuzkoa - ES
providenceguethary.com / T. 0033 9 72 83 44 60
bidsassoa.es / T. 0034 943 243 646
providenceguethary
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bidassoa basque brewery
ALAÏA - Ciboure - Socoa
DABADABA - San Sebastian
Perhaps the best location ever for a restaurant, right on the beach in
Dabadaba has dj sets, bands, concerts, parties, exhibitions, flee markets,
Socoa. Fabrice knows how to make you feel welcome and happy. The food
projections, hang out areas and room to dance. This underground club
is seasonally fresh and the naturally made wines are perfectly sourced.
in San Sebastian welcomes and organises just about anything. Check the
The recipe here is a great setting, very friendly staff and delicious food
calendar to see what coming up next.
and wine. Oh, and it’s fun too.
ALAÏA
DABADABA
Plage de Socoa, 2 allée André Hiriart - Ciboure - FR
Mundaiz 8, Donostia - ES
restaurantalaia.com / T. 0033 5 59 47 43 79
dabadabass.com / T. 0034 943 265 826
alaia restaurant
dabababass
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Jean-Benoît Dunkel Interview par Lou
“ Le Pays Basque, m’a révélé une étrange nature mélancolique ” Un nouvel album? H+
Quellle est l’importance de l’image dans tes projets?
JB: Oui, H+ est le symbole du transhumanisme. J’avais des visions
JB: Je pense que mes projets sont la bande son d’une image.
techno prophétiques que j’ai exposées dans ces nouvelles chansons.
Actuellement pour H+ , mon album en 2018, je me suis mis en scène en
J’y ai mêlé mon romantisme habituel. J’ai été très influencé par mes
tant qu’interprète un peu transhumaniste, entre deux âges, entre deux
impros électroniques sur scène et par entre autres mes productions de
genres, entre passé et futur. Je me sens surfer entre deux infinis, dans
musiques de film. L’album est electro mais aquatique et caressant.
l’espace, dans le temps et aussi artistiquement. Entre AIR et ma musique en solo.
Tu as, depuis 2013, multiplié les collaborations,(Lou Hayther, Bardi Johannsson ). Travailler à son propre projet c’est se
S’il fallait nommer des films qui ont nourri ton imaginaire
retrouver ou affirmer un autre regard sur la musique ?
musical, tu penses à…?
JB: Oui c’est peut-être puiser plus profondément dans son inspiration,
JB: Blade Runner, le nouveau et l’ancien Dunkerk donc Hans Zimmer,
afin d’opérer une sorte de psychothérapie musicale. On y découvre
Orange mécanique, Duel, l’Héritier, Les Dents de la Mer, Solaris , le
des thèmes récurrents, parfois surprenants, dont on peut avoir honte.
Moderne, New York 1997.....
Les chansons et les musiques sont l’expression de mes sentiments vitaux tandis que les projets annexes sont des bugs artistiques que je
Parle-nous de ton passage par ici, entre Biarritz et Hendaye,
développe afin d’élaborer des styles nouveaux. C’est aussi l’occasion de
jusqu’au Jaizkibel…
bien m’amuser car je m’embête si je suis trop tout seul.
JB: J’ai été bloqué à Hendaye à cause d’un problème d’exploitation SNCF. J’adore cette phrase « problème d’exploitation » !!
La façon de faire et d’écouter la musique change en permanence en fonction de la technologie, des logiciels, de la société, des modes et dans la musique que je fais, j’update ce que j’ai appris.
Donc j’ai ressenti le blues du dimanche soir dans un hôtel à Hendaye. On parle plus rarement de ton travail pour le cinéma, comment
Le blues du dimanche soir, je l’ai n’importe où. Même dans un avion en
approches-tu un scénario?
Australie. C’est programmé dans le coeur et la tête, c’est un moment
JB: Je ne sais pas si je fais un travail. J’ai l’impression que la musique est
de relâchement indispensable. Un moment de pause ou on fait le bilan
une fontaine qui coule, je dois juste la capter.
de ses envies, de ses aspirations et j’ai aimé voir l’océan dans la nuit en
Je me mets au service de l’image pour catalyser l’émotion, les images
hiver, sans personne sur la plage. Le Pays Basque, m’a révélé une étrange
sont le cadre et il faut que la musique rentre dedans. Il ne faut pas qu’elle
nature mélancolique.
dérange le film tout en le servant avec style. Généralement, c’est une rencontre avec le réalisateur qui va permettre à l’inspiration de se libérer vraiment. C’est aussi un compromis pour moi, j’y place ce qui m’interpelle dans le moment où j’enregistre le son du film. J’essaye aussi que le film serve à ma musique pour montrer un aspect inattendu de ce que je peux faire. misterdarkel Ph o to : T. B
11
J-B Dunkel Text de Charline Lecarpentier
H+
Jean-Benoît Dunckel revient en homme augmenté avec la rare odyssée
des sons change mais que la mélodie reste là même pour assurer un
futuriste et optimiste de notre époque, l’album H+. Le studio de création
continuum spectral”, précise-t-il, se félicitant d’avoir ses possibilités
français Akatre le projette dans cet espace utopique sur le visuel de
aujourd’hui grâce aux moyens informatiques, exploités au maximum
la pochette de cet album, qui sortira plus de dix ans après celui qu’il
avec son jeune ingénieur du son dans le studio de Air, le studio Atlas,
portait sous le nom de Darkel (2015), et peu après ses projets parallèles
situé aux Buttes Chaumont dans le 19ème arrondissement de Paris.
Tomorrow’s World avec Lou Hayter (2013) et Starwalker avec Barði
C’est un rare oasis de paix dans le paysage urbain parisien, tout comme
Jóhannsson (2015). “H +”est un emprunt au symbole du transhumanisme
le titre The Garden redescend d’ailleurs sur terre le temps de dépeindre
et à celui de l’atome hydrogène séparé de son unique électron. En effet,
cet espace de nature nécessaire pour survivre à la ville. C’est un parc
après avoir opposé ses activités en solo à celles de Air avec son pseudo
“qui se crée musicalement. comme sur scène on peut se créer une bulle
Darkel, “pour ne pas être soluble dans Air, car Air était blanc et Darkel
de force où personne ne vous observe et dans lequel on peut se libérer
noir”, Jean-Benoît Dunckel a souhaité réajuster son cap et retrouver son
de la partition” précise JB Dunckel. L’album a été nourri pourtant par
entièreté. “Je tire l’expérience sonore de Air, et c’est la continuation solo
la science-fiction, en particulier par le film Ex Machina (Alex Garland,
de mon son de Air, sans renier le passé. C’est une corde que je tire et que
2015), où l’on croise des robots très avancés et un homme qui crée lui-
j’assume”, éclaire-t-il. Si le succès de Air est toujours manifeste avec des
même ses petites amies.
tournées complètes sur tous les points du globe, en revanche le duo n’a
Le noyau de l’album est Transhumanity, fruit de ses lectures de la presse,
pas produit de nouvelle musique depuis 5 ans.
dont il a réussi à extraire une vision positive du futur où l’homme sera
Fort de son expérience exponentielle en tant que compositeur de
sauvé par la science. “Cet album pressent un autre système”, prévient-il
musiques de films (K.O. de Fabrice Gobert en 2017, Swagger d’Olivier
avec un air de mystère.
Babinet et Summer d’Alanté Kavaïté, tous deux sortis en 2015), il a gardé
“Here come the new men, their life has no end”, entonne-t-il comme
en studio son goût des violons et de l’improvisation. Beaucoup des
un chant de bienvenue pour une nouvelle sorte d’hommes sans fin, qui
titres sont partis d’embryons de mélodies au piano et de chant délié,
mettent à profit leur temps de vie pour apprendre plus et aimer mieux.
plus libre que jamais. A force de chanter fort avec Air lors des tournées,
L’instrumental Quartz, intervient comme une pause jubilatoire et
sa voix s’est améliorée, a trouvé son souffle et un timbre plus vaste,
japonisante, une promenade parmi des minéraux rares d’une planète à
toujours ermaphrodite. Avec un art du transformisme et de la longévité
l’équilibre parfait.
dans la continuité de David Bowie, ses bulles douillettes qu’on imagine
Slow Down The Wind (Up), convie Lou Hayter, l’ancienne chanteuse
écouter dans un cosmic jazz du futur à l’âge de 3000 ans sont pensées
de New Young Pony Club avec qui il a formé le duo Tomorrow’s World,
avec son idéal “sex & space” qu’il garde en tête en écrivant. Avec ses
annonçant déjà son intérêt pour les l’avenir plutôt que de fossoyer
synthés fétiches, le MS20 et le Arp 2600 parmi son arsenal, JB Dunckel a
le passé. C’est cependant un titre “à la Beach Boys, au même thème
longtemps mûri cet album dans son vaisseau, comme un pied-de-nez à la
modulé”, admet-il pour décrire cette bluette du futur.
vague des dystopies qui coulent tous nos espoirs. Lui fait flotter un futur
Après en avoir planté le décor, il lance l’invitation à rejoindre l’âge spatial
où règne le ”transhumanisme romantique, avec la possibilité en tant
avec Space Age, à faire partie de “l’aventure humaine qui va finir dans
qu’homme de ne plus jamais vieillir et faire durer son amour de façon
l’espace”. JB Dunckel y déplore le “stone age mind”, des êtres que nous
éternelle”.
sommes encore, pas très évolués, violents et dans l’ego.
Le titre inaugural de H+, Hold On, est aussi celui du “retour du mojo”. Les
In Between The Two Moons improvise une parenthèse “érotique et
paroles “Daddy’s coming home” se réverbèrent alors. Il en nuance le côté
particulièrement improvisée”. Ses synthés lancinants et ses percussions
un brin vicieux “quand on se sent un peu déprimé, l’envie de quelqu’un
tribales raccrochent à la terre pour mieux rebondir.
maintient en vie avec une promesse de jouissance”, détaille-t-il.
Show Your Love s’écoute comme une impulsion à dire mieux et plus
Le spongieux Love Machine tend vers la même orbite, avec les
souvent son amour. “C’est une chanson pour décontracter et pour dire :
déclarations d’un homme plus âgé amouraché d’une femme plus jeune.
exprime-toi”, précise Jean-Benoît Dunckel.
Ce titre est tiré d’improvisations sonores avec l’artiste numérique
Ballad Non Sense met fin au voyage dans des tons cristallisant toute
et plasticien Jacques Perconte avec qui il s’est produit à de multiples
l’ambiance de l’album, avec des vocalises de Guillemette Foucard “un
reprises ces dernières années pour des “Hypersoleils” mémorables. Il
son de Twin Peaks du futur”, en mixant synthés analogiques, digitaux
décline alors soniquement le même thème avec des variations dont le
et violons et en offrant des solos invitant à lâcher prise et prendre de
niveau d’énergie va décroissant.
la hauteur.
H+ est un album issu de son culte de l’analogique et de son goût du filtrage. “Je voulais explorer le metamorphosis, le fait que la couleur
12
EN translation p. 77
Elkarrizketa honekin
Oskia, Elisa, Nerea, Betisa Uharte, Nafarroa
Ezer baino lehen, nor zareten esanen diguzue?
eraikitzeko. Gure proposamenek lurraldearekiko harremana lantzen
Bai, jakina. Oskia, Elisa, Nerea eta Betisa gara. Laurak ere Uharteko
dute, edo euskal eta bertako kulturarekiko harremana; azken finean,
zentro Garaikideko zuzendariak, 2016ko abuztutik. Gune hau zuzentzeko
hainbat artistaren eta diziplinaren arteko elkarrizketatik sortzen diren
lehiaketa publiko batera aurkeztu, eta funtsean, artea ekoizteko zentro
sinergiak dira, lan egiten segitzeko.
bat sortzea proposatu genuen, harreman eta zainketetarako espazioa
Lurraldeari begirada kritikoa egiten dioten proiektuak interesatzen
erdigunean jarrita.
zaizkigu, proiektu irekiak, hainbat denboratan garatzeko modukoak.
Gutariko bakoitza kultur munduko lan eremu batetik dator. Oskia,
Harreman horiei eragiteko modukoak, edota besteekiko harramanen
kudeaketatik; Elisa, arte eszenikoetatik; Nerea, bisualetatik, eta Betisa,
eragina jasoko dutenak.
hezkuntzatik. Gure kudeaketa-proposamenak harremanari eman nahi dio balioa, talde-
Zer zentzu edo sentsazio utzi nahiko zenukete Euskal
lanari, hainbat jakintza uztartzeari, eta hori oinarri harturik, kudeaketa
lurraldean?
molde paregabea eraiki nahi dugu, aurrez ezarritako egitura zurrunik
Gure ustez, gure lurraldean ezinbestekoa da kultur eragileen arteko
gabe, prozesuan berean oinarritua baizik, arian-arian eginez.
elkarlanerako sareak sortzea. Ardurak kolektiboa izan behar du; ahotsek, ugariak; baina entzute aktibo batetik ekinez. Feministak gara, eta ez
Nola dago zentroa antolatua?
dakigu eta ez ditugu harremanak beste leku batetik ulertu nahi.
Uharte Zentroa hainbat la arlotan dago antolatua, eta denak daude
Beste arlo batzuetan ohikoak diren kudeaketa moldeak ekarri nahi
elkarri lotuak.
ditugu kultur instituzioetara, horixe da gure erronkaren zati bat;
Lekuari dagokionez, lehen solairuan artistendako sorkuntza laborategiak
horrelako moldeak ohikoak baitira jada arlo sozialean edota artistikoan.
daude, eta hornitzen ari gara. Badugu printlab bat material grafikoa
Lau emakume gara zuzendaritzan, era asanblearioan lanean; gutariko
ekoizteko; video-lab bat, ikus-entzunezkoak grabatzeko eta argazkirako;
bakoitzaren jakintzek aberasten dituzte erabakiak; hau da, kolektibotasun
audio-lab bat, gorputz laborategi bat espazio eszeniko gisa, eta espazio
horretatik ulertzen ditugu guk kultur sorkuntza eta kudeaketa, eta hori
komunak ere, tailerrak eta aurkezpenak egiteko.
talde osora eraman nahi dugu eta, zentzu batean, gurekin lan egiten
Beheko solairuan, bulegoez gain, Sukaldea gunea dugu, otorduak
duten pertsona eta talde guztietara. Badakigu gauza berritzailea dela
egiteko, tea hartzeko, solasean lasai aritzeko; erabiltzaileak eta langileok
hori esparru instituzionalean lantzea, zeren, esparru horrek, gehienetan,
elkartzen gara. Eta argi naturaleko areto handi bat, zurezko lurraz
organigrama hierarkizatuagoa eta maskulinizatuagoa izaten baitu, baina
hornitua, arte eszenikoetako egoitzak egiteko, edota Uharteko kultur
aldi berean, uste dugu badela tenorea gauzak bestela egiteko.
jarduerak gauzatzeko. Bigarren solairuan, bi erakusketa gune ditugu, eta bakoitzak berezko
Zer programazio duzue 2018rako (ekainetik aitzina)?
programa bat dauka. Batetik, Habitación izenekoa, non, zazpi astean
Oso pozik gaude beste talde eta entitate batzuekiko elkarlanetik sortu
behin, bi artistak edo gehiagok ikerketa bat egiten baitute beren lan-
diren harreman eta proiektuekin. Egoitza artistikoetarako proposamen
prozesua jendeari erakutsi bidenabar. Bigarrena Vacamurru da, arte
berriak lantzen ari gara, harreman emankor horri jarraipena emateko.
garaikidean ikasteko programa batean urtero parte hartzen duten
Elkarlanaren ondorioz, hona zenbait ekimen nabarmengarri:
irakasleen lan-prozesuak egin eta erakusteko; programa hori, gero,
Ekainean ESTETICAS TRANSVERSALES ekimenaren deialdian murgilduta
hezkuntza-estrategia gisa erabiltzen dute ikasgeletan. Solairu horretan,
egonen gara, Idensitat talde katalanarekin batera
halaber, hainbat erabileretarako gune bat dugu, oso handia, eta
Aldi berean, Baionako COOP elkartearekin eta Arabako Azala-rekin ari
horregatik, “frontoia” esaten diogu, eta horrez gain, badugu hezkuntza-
gara egoitza batean hiru artistarekin, sorginen gaia lantzeko, Euskal
gune hornitu bat, hezkuntzako jendearekin tailerrak eta jarduerak
Herriko lurralde guztietatik abiatuta.
egiteko.
Gainera, Garaziko Itzal Aktiboa elkartearekin ari gara lanean Euskal
Hirugarren solairuan artistei espazioak uzteko programa egiten da.
Herriko bi artista gazterendako egoitza bat eskaintzeko, sorkuntza
Artista orok lan espazio bat eska dezake bere proiektua egiteko, deus
garaikidea saritzeko beren deialdiaren barnean, uztailaren 15ean itxiko
ordaindu gabe.
dena.
Gure jardueraren muina, beraz, espazio horietan datza. Baina, kontuan
Udaberritik aitzina eta urtea bukatu arte, “Repensar el Contenedor”
hartu behar da ekintza eta programa batzuetan, eskariaren arabera
proiektuari emanen diogu jarraipena, iaz CAPPen eskutik (Collaborative
erabiltzen direla espazio guztiak; Repensar el Contenedor, Ecosistema
Arts Partnership Programme) abiatua, Hablarenarte elkartearen bidez.
programan edota beste egoitza artistiko batzuetan egiten da hori.
Nazioarteko egoitza bat da, “Repensar la periferia” ekimenerako bidea
Izan ere, guk harremanak sustatu nahi ditugu ezagutza hainbat moldez
eman duena, hots, elkarlanerako eta bitartekaritzako proiektu berri bat
sortu eta erabiltzen duten guztien artean, bai Uharte Zentroan bai gure
da.
lurraldean.
Gainera, ohiko programazioa lantzen jarraituko dugu, Habitación eta Aperitifak erakusketa programa; hau da, topaketa informal bat egiten
Nola aukeratzen dituzue zuen gaiak?
dugu artista batekin hilean behin.
Gure interesak, funtsean, saiakuntza, ikerketa eta harremana dira. Guk proiektuak hartu, sortu, edota besterik gabe, haietan parte hartzen dugu, baina guztiek ere harremanezko esperientzia bat eragin nahi dute, ezagutza bat sortzeko, eta hortik abiatuta, denon artean komunitate bat
Traduction en Français p 76
Instagram / centro_huarte_uharte_zentroa
15
Loïc Chetout Text Marc Dufreche Photos Taki Bibelas Donostia
“A Saint Sébastien, il y a une atmosphère, une façon de vivre particulière. Et c’est une ville faite pour le vélo, avec un centre-ville plat.” Peut-on être élégant au guidon de son vélo ? La question a surgi entre pintxos et sagarno dans le bureau de Basque International (un bar d’Hondarribia). On parlait alors déplacement, dans les villes du Pays Basque (et d’ailleurs) toujours plus engorgées par le trafic automobile. De la nécessité de prendre son vélo pour des courts trajets, même lorsqu’il s’agit de se rendre à une soirée bien habillé ou pour un rendezvous de travail. Pour répondre par l’image à cette question, il nous fallait un profil bien particulier. Par chance ce professionnel du vélo et athlète habite le Pays Basque. Son nom Loïc Chetout. Le coureur de l’équipe Cofidis cultive sa différence par une image légèrement décalée et toujours très classe. Loïc est celui par qui la « hipster attitude » est entrée dans le peloton professionnel (et si traditionnel) du world tour. La proposition d’un shooting l’a enthousiasmé. Le modèle avait dit oui, fallait-il encore trouver le décor du Gentlemen Racer. Loïc suggéra : « Allons à Saint Sébastien. Si je devais vivre dans une ville en Espagne, ce serait là-bas. Il y a une atmosphère, une façon de vivre particulière dans cette ville. Elle est classe. Et c’est une ville faite pour le vélo, avec un centre-ville plat, des rues étroites, de nombreux sens uniques, une ville difficile d’accès ou le stationnement en voiture est quasiment impossible. » Pour le shooting, Loïc est venu avec son fixie, ou pignon fixe. Le fixie, ce vélo qui a propulsé le deux-roues au rang d’objet de mode au début des années 2010. Ici pas de frein, ni de dérailleur. Un cadre, un guidon, deux roues et une transmission fixe. Les lignes sont épurées, tellement géométriques, rien ne vient heurter les trajectoires fines. « Ce genre de vélo a été imaginé par les coursiers de New-York dans les années 1970, explique Loïc. Ils voulaient un outil de travail fiable. Ils ont enlevé les freins et le dérailleur pour obtenir la machine parfaite, sans problème mécanique. Avec la transmission directe, vous pédalez et la roue arrière entraîne le vélo, vous arrêtez de pédaler, la roue arrière se bloque et le vélo freine. C’est simple mais cela nécessite quand même une grande anticipation ». Que ce soit dans le vieux Donostia, sur les grands boulevards ou sur la plage, Loïc Chetout affirme son élégance au guidon de son fixie. Évident sous l’objectif... Mais dans la vraie vie, Loïc. Celle du trafic, des pots d’échappement, de la pluie, peut-on réellement être gentleman racer au quotidien ? « En pignon fixe, cela demande une certaine formation. Mais avec l’évolution et surtout l’apparition du vélo électrique, le vélo est devenu un moyen de transport moderne et adapté à la ville. » On peut donc soigner son style tout en enfourchant son deux roues. D’autant plus facile qu’aujourd’hui les marques ont intégré la tendance. Les designs des vélos sont si variés qu’il en existe forcément un à votre image. Même les grandes marques de vêtements, en imaginant des lignes de tenue de ville spécialement conçues pour la pratique du vélo, se sont mises à la « la folie de la bicyclette ». English translation p.78
Euskarazko itzulpena, 80 or.
loicchetout Look 1/ T-shirt ELSOLITARIO, short SELECTED Look 2/ Perfecto LEVIS , merci à Isabel Dublang
17
Perfecto LEVIS
20
Spring Wetsuit RIP CURL / T-shirt 100%
Le parcours de Loic 115 km distance 2480m dĂŠnivelĂŠ positif 3:10 duration
22
Trousers ZARA , Sweater JACK&JONES , Shoes PHILIPPE MODEL
Spring Wetsuit RIP CURL
PATRICIA DOTHEN
Q
uand je suis arrivé chez Rip Curl il y a 30 ans, c’était pour faire des combinaisons de surf sur mesure. C’était nécessaire à l’époque parce que le néoprène n’était pas si extensible. Maintenant, la plupart des gens peuvent trouver la bonne taille. Je fais encore des combinaisons sur mesure,
mais pour des choix de couleur ou des impressions personnalisées, et aussi pour des personnes handicapées. Je viens d’en faire une pour Eric D’Argent. Par exemple j’ai un client amputé des deux jambes qui aime nager. J’ai fait le fond des jambes sous la forme de nageoires de natation. Ça lui donne un petit coup de pouce. Nous sommes à l’origine toutes des couturières. Mais on ne nous enseigne pas le néoprène à l’école. Ça s’apprend sur le tas. Chaque type de néoprène réagit différemment et nécessite une technique différente. Il faut régler en permanence la machine à coudre. Les vieilles machines que nous utilisons sont très robustes. Les machines électroniques d’aujourd’hui ne sont pas autant réglables et adaptables pour travailler sur une matière aussi épaisse. Nous sommes l’un des seuls ateliers en Europe qui travaille avec et répare le néoprène. Je ne sais pas pourquoi les autres ne le font plus. Un été, j’ai passé des semaines à changer tellement de fermetures éclair que je rêvais d’elles la nuit. Dans mon rêve j’ai imaginé faire une combinaison sans fermeture à glissière. Je l’ai raconté et mes directeurs ont donné leur accord pour faire des essais. C’est ainsi que la combinaison Zip Free est née... C’est parti d’un rêve, ou pourrait-on dire, d’un cauchemar rire. English translation p.79 Euskarazko itzulpena, 74. or.
25
AITOR MANTEROLA
There are good grill restaurants all over the Basque Country, why do so many of Patxikuenea’s regular guests drive up to an hour for a meal? Most go for a traditional meal made from the best produce in the surrounding area, but there is more. Aitor’s philosophy is to create a meal you will remember. His blend of the highest quality products, slow cooking, attention to detail and creativity all mix to offer you a memorable meal. We remember ours.
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Restaurant Patxikuenea - Gaintxurizketa Bidea, 7, 20100 Lezo, Gipuzkoa • Tel: 94 3 52 75 45
T-shirt KATXIKLOTHING
FABRICE IDIART
If Fabrice Idiart has some free time to go surfing or hiking in the mountains, it is to be able to center his creative inspiration, a creativity that finds it’s way to his cooking and the tables at ILURA, the restaurant of the Hotel La Reserve in Saint Jean de Luz. Rare for a hotel restaurant, he has the freedom to express and create. A known personality of the new wave Basque chefs, Fabrice’s passion for supporting local producers to source ingredients and learning from the growers, leads to a Basque cuisine that follows the regions changing seasons and celebrates the ingredients themselves. Trying to imagine himself in the place of the customer, he creates to please.
Restaurant La Réserve - 1 Rue Gaëtan de Bernoville, 64500 Saint-Jean-de-Luz • Tel: 05 59 51 32 00
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PAUL ARRILLAGA
Paul Arrillaga is a rising star in Spain and the Basque County. In 2006 he placed 2nd in the Best Young Chef contest in Spain in Madrid In 2016 he won the Gold Plate 1st Prize in the Pintxos Championship of Gipuzkoa. His restaurant Zazpi, in San Sebastian raises Pinxos small dishes to a higher level while still respecting tradition, let’s just call it “mini dishes of the new revolution in basque creative cuisine”. The special thing about Zazpi is that it brings a fine dining and tasting experience within reach of everyone, it’s affordable.
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Restaurant Zazspi - San Martzial Kalea, 7, 20005 Donostia, Gipuzkoa • Tel: 943 50 67 67
Lina is wearing a dress opus N°1 - la robe du rocher - from HERITAGE BIARRITZ
LINA BOU
Lina Bou is a freelance chef based in Bidart, she is the author of “Good Food Good Mood” in French or “Healthy & Happy Food” in English. “ I think the most extraordinary thing with being a chef is how you can influence not only the customers’ experience, but farmers and society by choosing what you work with. I believe cooking is one of the most powerful things when it comes to how we can support a sustainable and planet friendly way of living. I don’t use processed or refined products, only natural ingredients. I love working simple, but surprising with vegetables as a focus and adding wild plants and flowers from the surroundings . Illustrations by Lina Bou
linabou / linabou.com
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Photography Mikel Olaizola Models Jon and Joneli
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Eric Maurus Interview par Richard Leydier Guéthary
Shaper et peintre/sculpteur, au Pays Basque et à Hawaii, Éric Maurus synthétise ces différents aspects de sa vie dans un amour inconditionnel pour l’art, le surf et sa culture.
Comment ces deux pratiques du shape et de la peinture se nourrissent-elles l’une l’autre ? J’aime le surf, c’est la seule raison qui me pousse a continuer à shaper et peindre. J’ai encore ce rêve d’enfant qui, en lisant Surfer ou les livres d’Hugo Verlomme, voulait immortaliser la sublimation qu’il en faisait. Bien sûr, mes planches et mes dessins sont plus un besoin de rendre réelles ces images que je me faisais enfant, pas d’une manière réaliste c’est sûr, mais c’était mon rêve. Il n’y a pas de limites entre le shape, la sculpture, la peinture, le dessin, l’envie de créer est la même. Après, il n’y a que la technique, qui doit être maîtrisée, et il faut peut être toute une vie à rechercher et apprendre, mais il en est ainsi pour beaucoup de métiers. Mon plus grand plaisir est de passer du dessin à la sculpture et au shape, les uns nourrissant les autres, tout en demandant constamment d’apprendre à nouveau. Tu as un pied au Pays Basque, et l’autre à Oahu. Hawaii a toujours été dans mon cœur ; y passer un peu de temps, être là où tant de moments incroyables de l’histoire du surf se sont écrits, est important pour moi. Même si à 50 ans le rêve de surfer un vrai Sunset ou Pipe s’est éloigné, la magie du lieu est encore là. Bien sûr, le Pays Basque restera toujours dans mon cœur, j’y ai ma maison, mais il a tant changé. Beaucoup d’amis sont partis, la horde des barbares a envahi ce que j’aimais, balayant sur son passage tout le romantisme qu’était le surf avant d’être un sport. L’antéchrist est arrivé avec son stand up gonflable, sa veste de survie et ses sandales spécial récif. Il cherche l’ultime sensation qu’il a lue une semaine avant dans le spécial Pays Basque du Figaro : party wave avec le hipster longboarder et le Kelly wannabe qui se rase la tête plus pour cacher sa calvitie que pour ressembler a son idole du surf industrialisé. Je veux rester loin de tout cela, et continuer à rêver. Mon inspiration reste dans le passé, toujours rechercher, écouter les anciens « talk stories », surfer les planches d’autrefois, retourner à la simplicité, et essayer du mieux possible de rendre hommage au surf tel qu’il aurait dû rester. Et c’est sûr, Hawaii, quelque part, demeure l’endroit idéal pour y puiser son énergie créatrice. Même si, peu a peu, il change aussi comme le Pays Basque. Quels sont tes projets dans un futur proche ? Continuer à créer, moins de planches, plus de sculptures. Peut-être y aura t’il une expo cet automne, j’aimerais bien rassembler dans un même endroit tous les medias que j ai explorés pendant 30 ans, comme je viens de le faire à la Polu Gallery (Haleiwa) cet hiver. English traslation p.78
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eric_maurus
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Michel Hacala Qui sait ? L’art est autre que soit Tout le monde est artiste Qui sait ? De sa suggestion l’art prouve l’humanité Ou alors qui sait ? Il est l’aboutissement de l’inter-action de l’autre et soit Même s’il paraîtrait Que l’égo l’emporte C’est l’histoire du tout qui tient les rennes L’art est arrogant De sa présence humaine Vénale De son fric Qui dicte le verdict L’horreur L’erreur Il y en a marre De l’art Du connard L’art, pensée belle du mal ! L’art de son rôle premier doit changer le monde De ses rouges trahir le sang coulé par l’injustice Ne pas être que silence qui sans conscience N’est que ruine de l’âme L’art doit Apprendre La non violence A la nature
A Sare on dit “Saran astia”, “à Sare on a le temps” On a le temps d’être dans le temps, mais on est encore en dehors du temps. Qui s’offre encore le temps... Michela Hacala, artiste, peintre, poète, vit a Sare ou il s’offre encore le temps.
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Maritxu Darrigrand Interview by Hans Aschim Biarritz
It’s a cold and foggy February morning and the beachside cafes that line
once this sport picks up, it’s going to be crazy. We see that with the club,
the winding passages around Plage du Port Vieux in Biarritz appear to
Les Ours Blancs. We can take about 10 people each year and the waiting
silently scoff at the idea of opening. There’s no doubt, it’s low season in
list has been getting bigger and bigger. We don’t know what to do, laughs.
the Basque seaside city. However a closer look at the water in the ancient harbor reveals a dedicated number of swimmers getting their daily dose
You have a long history of pushing boundaries in sport. What’s
of endorphins.
the key to challenging the boundaries of notions around what
It’s a growing contingent, and one of them is Maritxu Darrigrand.
swimming can be?
The longtime resident is a legend in the action sports world, known
MD: It’s like everything else: it’s time. It wasn’t so long ago that not very
primarily for being the driving force behind Roxy’s marketing vision that
many people could swim. Now you see the demographic shift where
saw the brand rise to a global powerhouse. The 1979 national surfing
everyone wants to live by the ocean. It’s time now that swimming is going
champion’s love for the sea hasn’t waned over the years but she has
to develop because it’s natural, it’s nice to be in the water even if it’s cold.
swapped her board for goggles and fins.
So I think now it is going to pick up, it’s the right moment. Same story when I brought the first single skis to the Alps, it was the right moment
How long do you usually swim for?
and people were ready to try something new and later, from single skis to
MD: In the winter, I usually go for around 15 to 20 minutes. We are a
snowboarding; a great success. If you swim in a swimming pool, then try
group of people that belong to a swimming club which is really famous
the ocean, it’s really hard to go back. The ocean is my natural pool. Even
in Biarritz, it’s called Les Ours Blancs ‘‘the white bears’’. Most people who
if I spend less time, I get much more benefit.
belong to the club have to be swimming in winter to be members. So I usually go at about 12 o’clock and there’s always about 10 or 20 people
What do you look forward to the most about getting into the
swimming at the same time.
water? MD: I love water, to be in it, to look at it. Just the feeling of the water
Do you swim more often because you’re in a club?
on my body. Of course, the feeling is different in winter than summer.
MD: Very much. If I was by myself I probably wouldn’t go, but as soon as
In summer we can do long distance and I enjoy the fact that it becomes
you get to the club there’s always someone going so you feel like going
more physical, really swimming and getting into a rhythm, going far and
too. It’s much easier to go with friends around you.
so on. What’s cool about swimming in the ocean is that everyday is a different
For what is often seen as an individual sport, the group
story. One day there are waves, another day it’s flat, it’s huge, it’s small,
dynamic is so important for so many people.
it’s warm, it’s cold. The pleasure of understanding the ocean is something
MD: True, we have 180 members, there are about 100 people swimming
else I enjoy, being within the ocean, within nature.
regularly from age 30 to 85. But the big difference now is that that more
Because I’m a surfer and I understand the waves, I love the adrenaline of
and more people are swimming longer, it is also attracting young people
going into waves.
to the club. What we see now is a lot more people going out further into the ocean, for much longer, and actually swimming long distances.
Do you bodysurf? MD: I love bodysurfing. You don’t need anything and you go.
Why is that change happening? MD: It is changing because we got used to swimming longer, we’re
Do you see crossover between surfing and swimming?
pushing boundaries further every day and we realize we are able to
MD: Basically I do swimming 4 times per week, yoga 2 times per week,
do it and enjoy it, even when it is cold. Our bodies get more and more
and some hiking in the mountains and I feel more fit than ever. If I start
used to cold water, so that we almost forget that it’s cold, it becomes
surfing again, I wont have any pain. Before when I would surf, I would be
an addiction. Not only a physical addiction like swimming in a pool and
sore and tired. Physically I feel very strong and I’m not so young.
doing laps; we are enjoying being in the water, looking at the scenery, it becomes emotional to be part of the elements, the nature, the waves ,
What are your early memories of the ocean?
the ocean, it’s a beautiful thing .
MD: Being a kid and growing up in Africa I would spend hours in the shore break until I was to tired to move. I also remember swimming in Cote des
I think of ocean swimming as the trail running of swimming.
Basques, when there were no waves, my first swim to the rocks out there
MD: I’ve been surfing for many years, but now I sort of give up because I’m
in the ocean., that was great. In Tahiti, it’s more about snorkelling and
getting older and the surf spots are more crowded, I don’t want to fight
looking down. The ocean is totally alive underneath you and it’s a great
for waves. So that’s why I became a swimmer. You don’t need anything,
feeling to be surrounded by fish, as long as they’re not too big!
you don’t need anyone. There’s hardly any equipment and it’s free. I think Traduction en français p.76
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Neoprean Swimsuit ROXY / Goggles AQUASPHERE
Kepa : Rip Curl sweatshirt
Photography Taki Bibelas
Jordan Spree
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Elaia : Red Stole & Black Dress LOREAK
Kepa : T-shirt RIP CURL
Lee-Ann Curren on the main stage
Elaia : T-shirt RIP CURL, Short LEVIS
Espadrilles WAXandBASQUE, T-shirt & Short RIP CURL
Tyler Warren and Sage
Nico “Niki Dora” Garcia
Alex Knost single fin
Regina and Pablo
Elaia:
Jacket LOREAK
ISABEL & XABIER
“Nos projects se nourrissent de nos soirées, de nos endroits, de nos balades, des amis, du surf et d’ amour.” 58
ISABEL DUBLANG aime faire des collages, des photos, de la couleur, du noir
XABIER ZIRIKIAIN a quatre “i” dans son nom de famille et un “a”
et blanc, la géométrie, la mer, découvrir, rechercher, les relations, être seule, la
zirikiain.tumblr.com
musique, le silence, la nuit, se lever de bonne heure, être organisée et se laisser aller. Des histoires plus ou moins intéréssantes mais harmonieuses. isabeldublang
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Photo : Matt Cater
Peter Webb painted this at approximately the same time that Quiksilver CEO Pierre Agnes went missing at sea. It could have been a coincidence -- or it could have been something much deeper.
Peter_webb
“The Honeymoon is Over� Peter Webb current exihibition at Helder Supply Co. in Biarritz
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« GOGARA » Guillaume Chavanne
I
l me plaît à penser que les peuples basques et ceux de certaines tribus lointaines sont de proches cousins. Étendues montagneuses et
sauvages, rites, langue, icônes, liberté et tant d’autres sujets entrent en résonnance. Les vautours et les chevaux « sauvages » des montagnes basques et d’amérique savent certainement communiquer depuis toujours par delà l’océan... L’immigration réussie des basques vers l’Amérique du Nord n’est certainement pas le simple fait du hasard. Les marins-pêcheurs, dès le XVIe siècle!, puis les bergers au début du XXe se sont acclimatés dans ces vastes étendues du nouveau monde. Un dialecte commun témoigne même du lien étroit que nouèrent les deux peuples se côtoyant sur les côtes du Québec ou de Terre Neuve. Une histoire de « résonnances » certainement encore. Ironie de l’histoire, Les « Indiens » , « Indianos » ou « Indianoak » sont les surnoms que l’on donne aux basques ayant traverser l’Atlantique pour retrouver leur Pays. Guillaume Chavanne
Artiste, GOGARA vit et travaille à SARE, dans un cadre majestueux, celui
Concernant l’image « Native AZKAIN »: Le jeune guide Iturria d’Ascain
de la maison Aldun Berea, sur les pentes de la montagne de la Rhune.
ne guide pas quelques américains dans le Nevada, les Rocky mountains
www.gogara.fr
ou tout autre coin sauvage du Far-West. Il guide les riches premiers touristes français ou étrangers du siècle dernier, sur les pentes de la Rhune à la chasse au vautours. Un « sport » à la mode qui décima des colonies de vautours... et que l’on viendra soutenir en population bien des années plus tard.
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MARION VACCA MARTIARENA
S
ur la plage, la mer nous mène au voyage. Les vagues, elles, nous draguent, nous attirent, nous emportent et
nous piègent telle une madrague. Une fois gouté à ces effets, il est dur de s’en détacher. Les photographier m’est alors apparu, Un moyen d’amplifier ses bienfaits et me permet de les propager. Les mouvements archaïques de l’homme, Dessinent sous mes yeux, des tableaux héroïques. Clic, l’action restera stoïque.
Photo : Marion Vacca Martiarena
marion_vacca
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Photos: Taki
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Bag LAFFARGUE, Legging LANVIN , Scarf for belt HERMES , Top RIP CURL
Mini Hip Pack ALOHA COLLECTION
J
e crois que j’ai su monter à cheval avant même d’apprendre à marcher! Très jeune j’imaginais dans mes rêves partager ma vie avec un cheval. Cette pensée ne
m’a jamais lâchée, si bien qu’ à 23 ans je me suis lancée pleinement dans l’aventure. Ma vie a changé. Je connaissais les chevaux, mais pas assez pour un tel projet. Il me fallait en savoir beaucoup plus. Marie-Louise, ma monitrice d’équitation était la personne idoine pour m’accompagner. Je l’admire. Elle m’avait déjà beaucoup appris. Je me suis laissée guider par son immense expérience et son don inné pour les chevaux. Un jour, elle m’a présenté ce joli poulain espagnol tout gris, d’à peine 2 ans. J’étais très intimidée. Il s’est de suite approché de moi. Quand j’ai senti son souffle sur mon épaule, j’ai su au plus profond de moi que je ne pourrai plus jamais m’en passer. Depuis, ce beau poulain partage ma vie. Je l’ai appelé Amets (rêve en basque). Il a 8 ans, j’en ai 29. Il a bien grandi, comme notre complicité. Il a su dévoiler les plus belles facettes de ma personnalité. Ensemble, nous avons fait tellement de kilomètres pour découvrir les terres du Pays Basque. Je n’envisage plus de parcourir ces chemins d’une autre manière que sur ma selle au rythme des pas d’Amets! Un jour, nos chemins devront se séparer. C’est la loi de la nature. Je serai alors fière et heureuse d’avoir partagé une telle complicité, d’avoir eu un amour aussi fort pour mon cheval. Je souhaite à chaque cavalier, chaque cavalière, de connaître ces sensations. English translation p.79
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Euskarazko itzulpena, 80 or.
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Photos : LUCAS MORIN
Photos : PIERRE FERNAND
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E
n avril 2018, Basque international a reçu en résidence des élèves des Gobelins l’école de l’imageW section photo et vidéo. Ils étaient encadrés par leur enseignant Fabrice Laroche pour 1 semaine de workshop en compagnie des photographes Taki Bibelas pour la mode et Sylvain Cazenave pour le surf . Ils ont travaillé sur le thème “Ocean Tribe”. Basque International vous propose une sélection de photos faites au Pays Basque par ces talentueux étudiants des Gobelins. Leurs travaux réalisés lors de ce workshop seront bientôt exposés dans la région. Merci a Rip Curl pour leur soutien à ce projet.
Photos : LOU- ANNE OLERON
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Photos : CAMILLE GRELAUD
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Espadrilles: Wax and Basque
Blue sandals: Captain Couturier
Photo: ALMA ISOLINA
Jewelry : Anaïs C. Joaillerie
Photos: CLEMENCE BIAU
Photos: MATHIAS PONARD
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Traductions françaises jets que nous hébergeons, que nous générons, ou simplement auxquels nous parStrength in Unity p.13
ticipons, ont à la base l’idée de promouvoir une expérience relationnelle qui va
Avec Oskia, Elisa, Nerea, Betisa
générer une connaissance à partir de laquelle on pourra se construire en tant que
Huarte, Navarre
communauté. Ce sont des propositions de relation avec le territoire, avec la culture basque et locale, des propositions qui à partir du dialogue entre les différents
Avant tout autre chose, pouvez vous vous présenter ?
artistes et disciplines génèrent de nouvelles synergies . Nous sommes intéressés
Bien sûr. Nous sommes Oskia, Elisa, Nerea et Betisa. Nous sommes les quatre di-
par des projets avec un regard critique sur le territoire, des projets ouverts qui né-
recteurs du Centre d’Art Contemporain de Huarte depuis août 2016, et après nous
cessitent des temps différents dans leur développement, qui affectent et se lais-
être présentés à un concours public pour la gestion de cet espace avec un projet
sent affecter par ces relations avec les autres.
de créer un centre de production artistique au sein au sein duquel l’espace pour les relations et l’attention sera situé dans le centre.
Quel sentiment voudriez-vous laisser sur le territoire basque ?
Depuis le mois d’aout 2016, nous sommes les directrices du Centre d’Art Contem-
Nous croyons que la création de réseaux de travail collaboratif entre différents
porain de Huarte. Nous nous étions présentées au concours public pour diriger ce
agents culturels est essentielle sur notre territoire. La responsabilité doit être
lieu avec le projet de créer un centre de production artistique dans lequel se situe-
collective, avec des voix multiples, mais une écoute active. Nous sommes fémin-
rai au centre un espace d’échange, un espace pour les habitants de la ville.
istes et nous ne savons pas ou ne voulons pas comprendre les relations d’une autre
Chacune d’entre nous vient d’un champ de travail au sein de la culture. Oskia de la
manière.
gestion, Elisa des arts de la scène, Nerea des arts visuels et Betisa de l’éducation.
Déplacer des modes de gestion habituels dans d’autres domaines, comme le so-
Notre proposition de gestion met en valeur la relation, le travail de groupe et la
cial ou l’artistique, à celui des institutions culturelles fait partie de notre défi.
connexion des différentes connaissances. Comme une stratégie à partir de laquelle
Une direction avec quatre femmes qui travaillent ensemble et dont les décisions
on construit une forme unique de gestion. Le tout sans être une structure rigide
sont enrichies des connaissances de chacune d’entre elles suppose une façon de
prédéterminée, mais basée sur le processus lui-même, sur la réalisation.
comprendre la création et la gestion culturelle depuis le collectif que nous avons l’intention d’étendre au reste de l’équipe et, dans un sens, à tous les peronnes ou
Comment s’organise le centre ?
groupes avec qui nous travaillons. Nous sommes conscientes que c’est quelque
Le Centre Huarte s’organise en plusieurs espaces de travail reliés les uns aux autres.
chose de nouveau dans un cadre institutionnel, qui normalement possède un or-
Spatialement on peut dire qu’il y a un premier étage équipé et destiné à être un
ganigramme plus hiérarchisé et plus masculinisé, mais nous croyons aussi qu’il est
laboratoire de création pour les artistes. Nous avons un printlab pour la produc-
temps de parier sur d’autres façons de faire.
tion de matériel graphique ; un vidéolab, avec un plateau pour réaliser des enregistrements vidéo et des séances photo ; un audiolab ; un « laboratoire du corps »
Quelle est votre programmation pour 2018 (à partir du mois de juin)
comme espace scénique et des espaces communs pour des ateliers et des présen-
Nous sommes très satisfaites des relations et des projets découlant de la collab-
tations.
oration avec d’autres groupes. Afin de poursuivre cette relation fructueuse, nous
Au rez-de-chaussée, nous avons les bureaux, l’espace Sukaldea où nous partageons
travaillons sur de nouvelles propositions de résidences artistiques. Au sein de ces
des repas, des thés et des conversations détendues entre utilisateurs et travail-
collaborations, nous pouvons mettre en évidence certains :
leurs. Il y a aussi une grande salle baignée de lumière naturelle avec un plancher
En juin, nous serons plongés dans une nouvelle proposition de « Transversal estet-
bois et qui accueille des résidences d’arts scéniques et des activités culturelles de
icas » avec le collectif catalan Idensitat.
la ville de Huarte.
Nous travaillons à tour de rôle avec l’association Coop de Bayonne et Azala de Ara-
Au deuxième étage, nous avons deux espaces d’exposition qui accueillent deux
ba pour une résidence avec trois artistes autour des sorcières d’Euskal Herria.
programmes propres. « Habitacion », un espace où toutes les sept semaines, deux
De plus, nous collaborons avec l’association Itzal Aktiboa de Garazi (Saint Jean-
ou plusieurs artistes mènent une recherche artistique tout en montrant au pub-
Pied-de-Port) pour offrir une résidence à deux jeunes artistes d’Euskal Herria dans
lic leur processus de travail. Le deuxième espace est « Vacamurru », conçu pour
le cadre de son appel de prix pour la création contemporaine qui se termine le 15
accueillir et rendre visible les processus de travail du groupe d’enseignants qui
juillet.
participent chaque année à un programme de formation en art contemporain en
Du printemps à la fin de l’année, le projet «Repenser le conteneur» que nous avons
tant que stratégie éducative pour les scolaires. À cet étage, nous avons un espace
entamé l’année dernière avec le CAPP (Collaborative Arts Partnership Program) se
polyvalent pour des usages multiples que nous appelons, en raison de sa grande
poursuivra à travers l’association Hablarenarte. Une résidence internationale qui a
taille, «le fronton», et un espace éducatif équipé pour le développement d’ateliers
donné lieu à «Repenser la périphérie», un nouveau projet d’art collaboratif et de
et d’activités.
médiation.
Le troisième étage est destiné au programme de cession d’espaces pour artistes.
Et, nous continuerons avec la programmation habituelle, le programme d’exposi-
Tout artiste peut ici demander un espace de travail pour développer son propre
tion Habitacion et Aperitifak, qui est une rencontre informelle avec un artiste que
projet gratuitement.
nous faisons une fois par mois.
Ces espaces expliquent les lignes de travail dans lesquelles nous concentrons notre activité. Cependant, nous devons garder à l’esprit qu’il existe des actions et des programmes tels que « Repenser le conteneur, » « Ecosistema » ou d’autres rés-
Beyond the Lanes p. 44
idences artistiques dans lequels tous les espaces sont utilisés sur demande. L’in-
par Hans Aschim
térêt pour nous est de rechercher la relation entre tous ces gens qui utilisent et
“Au delà des lignes”
génèrent des connaissances de différentes manières tant au Centre Huarte que sur le territoire auquel nous appartenons.
L’idée originale de Roxy Maritxu Darrigrand sur pourquoi la natation pourrait être le nouveau surf. C’est un matin de février, froid et brumeux. Les cafés qui bordent
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Comment choisissez-vous les thématiques ?
les passages sinueux autour de la plage du Port Vieux de Biarritz ne se montrent
Notre intérêt est axé sur l’expérimentation, la recherche et la relation. Les pro-
pas pressés à l’idée d’ouvrir. Il n’y a pas de doute, c’est la basse saison dans la ville
balnéaire. Mais un regard plus attentif vers l’ancien port en contrebas révèle une
tout le monde veut vivre près de l’océan. Nous sommes attirés par l’océan. Pendant
dizaine de nageurs et nageuses recevant dans l’eau leur dose quotidienne d’endor-
longtemps, les gens ont eu peur de l’océan. Il y a toujours ce sentiment de peur
phines.
quand vous voyez les vagues. Aujourd’hui nous sommes beaucoup plus familiers
Maritxu Darrigrand fait partie du groupe.
avec l’océan. Une fois dans l’eau, vous êtes dans un élément agréable.
Elle est une légende dans le monde du sport d’action, notamment pour avoir été
Il est maintenant temps que la natation se développe parce que c’est naturel. C’est
l’inspiratrice et la dirigeante du marketing de Roxy qui a vu la marque s’élever au
agréable d’être dans l’eau, même s’il fait froid. Je pense que les choses vont se
rang de puissance mondiale du textile. Au fil des ans, l’amour de l’océan n’a pas
faire naturellement. C’est le bon moment. Quand nous avons amené avec succès le
diminué pour la championne de France de surf 1979. Mais depuis quelques temps
monoski à Chamonix, c’était le bon moment. Les gens étaient prêts pour quelque
déjà elle a troqué sa planche contre des lunettes et des palmes.
chose de nouveau. Vous pouvez le voir avec le surf qui est devenu si populaire. Je pense que la natation
Combien de temps nagez-vous habituellement?
devrait être très populaire. Si vous nagez dans la piscine, essayez l’océan. L’océan
MD: En hiver, entre 15 à 20 minutes. Je suis membre d’un club de natation très con-
est ma piscine naturelle. Même si je passe moins de temps, je profite davantage.
nu ici à Biarritz, les Ours Blancs. L’une des conditions pour être membre de ce club est de nager en hiver dans l’océan. Je viens habituellement vers midi. Il y a toujours
Quelles sensations recherchez vous le plus lorsque vous allez dans l’eau?
10 à 20 personnes qui nagent à ce moment de la journée.
MD: Juste le sentiment d’être dans l’eau, l’eau sur mon corps. C’est un plaisir. Le sentiment est différent en hiver. En été, nous pouvons faire de longues distances et
Nagez-vous plus souvent parce que vous êtes dans un club?
j’apprécie que ce soit plus physique, de vraiment nager et d’entrer dans un rythme,
MD: Certainement. Si j’étais seule je n’irais probablement pas. Dès que vous arrivez
aller loin.
au club il y a toujours quelqu’un qui va à l’eau, alors vous avez envie d’y aller aussi.
Ce qui est cool quand on nage dans l’océan, c’est que chaque jour est une histoire
C’est beaucoup plus facile d’y aller avec des amis.
différente. Un jour il y a des vagues, un autre jour c’est plat, c’est énorme, c’est petit, il fait chaud, il fait froid. Le plaisir de comprendre l’océan est aussi quelque chose
Pour ce qui est vu comme un sport individuel, la dynamique de groupe
que j’aime. Parce que je suis surfeuse. Je comprends les vagues et j’adore l’adréna-
semble importante ?
line des vagues.
MD : Nous sommes 180 membres et il y a environ 100 personnes qui nagent et qui ont entre 30 et 85 ans. Les choses changent. Avant la plupart des gens étaient des
Pratiquez-vous le bodysurf?
personnes âgées qui venaient juste se baigner. Maintenant les gens viennent nager
MD: J’aime le bodysurf. Vous n’avez besoin de rien et vous allez à l’eau simplement.
et la natation attire de plus en plus de jeunes. Nous voyons aujourd’hui beaucoup plus de gens qui vont dans l’océan pour nager. Avant c’était plus comme un club
Voyez-vous un croisement entre le surf et la natation?
de bain.
MD: Je fais de la natation quatre fois par semaine, du yoga deux fois par semaine, de la marche en montagne de temps en temps et je me sens plus en forme que ja-
Pourquoi ce changement ?
mais. Quand je recommence à surfer, je n’ai aucune douleur. Avant, quand je surfais,
MD: En été nous avions l’habitude de nager plus longtemps. Maintenant nous
j’avais mal et j’étais fatiguée. Physiquement, je me sens très forte et je ne suis plus
nous habituons au froid, le cerveau s’habitue au froid et nous sommes capables
si jeune.
de nager dans ces conditions. C’est aussi un sport génial. C’est physique, mais il y a aussi beaucoup d’émotions. Nous sommes dans l’océan, et ce n’est pas comme
Quels sont tes premiers souvenirs de l’océan?
nager dans la piscine où vous faites des allers et retours. Nous apprécions être
MD: Je me souviens avoir nagé à la Côte des Basques quand il n’y avait pas de vagues
dans l’océan. C’est une expérience avec la nature. Ça vous prend comme quand
et que nous ne pouvions pas surfer. J’allais nager vers ces rochers dans l’océan.
vous surfez. Pour moi c’est très important. Je deviens accro!
C’était génial. À Tahiti, il s’agit plutôt de faire de la plongée avec masque et tuba et de regarder vers le bas. L’océan est totalement vivant en dessous de vous et c’est
Évoluer dans ces conditions - même si elles ne sont pas optimales - devi-
génial d’être entourée de poissons, tant qu’ils ne sont pas trop grands.
ent une partie du plaisir. MD: Regardez aujourd’hui. Il fait un temps de merde, il pleut. J’étais dans l’océan et je me sentais si bien. J’aurais pu rester et rester encore. C’est une merveilleuse sensation. La nage dans l’Océan est comme le trail avec la course à pied. MD: J’ai surfé de nombreuses années, mais maintenant je me fais vieille et je ne veux pas me battre pour les vagues. C’est pourquoi je suis devenue une nageuse. Tu n’as besoin de rien. Tu n’as besoin de personne. Il n’y a pratiquement pas d’équipement et c’est gratuit. Je pense qu’une fois que ce sport prendra, ça va être fou. On le voit avec le club, les Ours Blancs. Nous pouvons accueillir 10 personnes de plus chaque année et la liste d’attente ne cesse de s’allonger. Nous ne savons pas comment faire (rires). Vous avez une longue histoire dans l’idée de repousser les limites dans la pratique sportive. Quelle est la clé pour défier les limites de la natation ? MD: C’est comme tout le reste: c’est le moment. Il n’y a pas si longtemps, peu de gens pouvaient nager. Maintenant vous voyez le changement démographique où
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English translations JB Dunckel “ H +” p. 10
in which man will be saved by science. “This album predicts another system,” the
By Charline Lecarpentier
artist warns us with a mysterious expression. “Here come the new men, their life has no end,” he sings as if welcoming a new race
Jean-Benoît Dunckel is back in the guise of an augmented man with H+, an excep-
of immortal humans who will use their time on earth profitably, to learn more and
tionally futuristic and optimistic, contemporary sound odyssey. A little over ten
love better.
years after his first solo album, Darkel (2006) — and following his 2013 collabora-
The instrumental Quartz is like a joyful Japanese-inflected pause, a stroll among the
tion with Lou Hayter (Tomorrow’s World) and 2015 album with Barði Jóhannsson,
rare minerals of a perfectly balanced, harmonious planet.
Starwalker — H+ sets the tone with an album cover by French design studio Akatre
Slow Down The Wind (Up) features Lou Hayter, ex New Young Pony Club singer,
depicting the artist in a utopian landscape. H+ represents a positively charged hy-
with whom he formed the duo Tomorrow’s World, which had already revealed that
drogen ion, known as a proton; it also the symbol of transhumanism. Indeed, after
he was more interested in exploring the future than excavating the past. And yet it’s
having alternated solo albums (using his Darkel alias) with Air projects, “in order,”
a “Beach Boys-type tune, with the same modulated theme,” he admits, discussing
said Jean-Benoît Dunckel, “to avoid being soluble in Air, for Air was white and Dark-
this spark from the future.
el is, well, dark,” he set his sights on recapturing the entirety of his being. “I use
Now that the stage is set, he officially invites the listener, with Space Age, to join the
the sound experiences of Air; I just extend my Air sound in a solo setting. I don’t
modern era, and to participate in the “human adventure that will finish in space.”
renounce the past, in fact I exploit it quite openly,” the artist recently explained.
JB Dunckel deplores the “stone age mind” that still characterizes most of us, as we
Though the success of Air continues unabated, with frequent tours, the duo hasn’t
stubbornly remain violent and ego-obsessed.
produced any new music in five years.
In Between The Two Moons is an improvised parenthetically erotic aside. The throb-
Scoring film soundtracks — Fabrice Gobert’s K.O. (2017), Olivier Babinet’s Swagger,
bing synths and tribal percussion are anchored in the earth — the better to blast off.
and Alanté Kavaïté’s Summer (both from 2015) — apparently confirmed Dunckel’s
Show Your Love is a call to better — and more frequently — express one’s love. “It’s
exponential taste for loads of violins and improvisation in the studio. Many of his
a song to relax and to say: express yourself,” says Jean-Benoît Dunckel.
songs are based on the barest of piano melodies, and a vocal style that is smooth-
Ballad Non Sense brings the journey to an end with sounds crystallizing the entire
er and freer than ever. Years of singing on tour with Air strengthened his voice; it
atmosphere of the album, with vocals by Guillemette Foucard, “the sound of Twin
now has a deeper range and tone, while remaining androgynous. The mixture of
Peaks of the future,” with its mix of analog synthesizers, digital effects and violins
longevity and a love of transformation bring to mind David Bowie; and one could
leaving space for solos that embody letting go and looking at the big picture.
easily imagine the cozy sound bubbles Dunckel produces — with the ideals of “sex & space” never far from his mind — being performed three thousand years from now in a cosmic jazz version. With his favorite synthesizers, the MS20 and the Arp 2600,
Don’t shoot the shaper p.35
JB Dunckel spent a lot of time honing this album aboard his private spaceship, a way
By Richard Leydier
of thumbing his nose at the wave of dystopias that make mincemeat of all our hopes and dreams, by creating a future in which “romantic transhumanism” reigns, “man
How do these two different techniques, shaping and painting, nourish
never ages, and love is eternal.”
each other? I love surf; it’s what pushes me to continue to shape and to paint.
H+ kicks off with the track Hold On, in which a “return of mojo” is abundantly appar-
I still have within me the dream of a child who, on reading Surfer or the books of
ent. The lyrics “Daddy’s coming home” echo through it. Dunckel finesses the kink
Hugo Verlomme, wants to give life to those childhood images that lurk in his sub-
slightly by pointing out that “when you feel a little depressed, wanting someone
conscious. Certainly my boards and my designs are more a need to render my child-
keeps you alive with the promise of pleasure.”
hood memories, not in a realistic manner, of course, but as in my dream.
The spongy Love Machine remains in the same orbit with the declarations of an old-
Whether through shape, sculpture, paint or design, the yearning to create is the
er man in love with a younger woman. This song came out of sound improvisations
same. It’s not only technique that must be mastered, but one must research and
with digital and conceptual artist Jacques Perconte, with whom he has he has per-
study throughout one’s life. It’s the same for most professions. My greatest plea-
formed numerous times these past, years, memorable “Hypersoleils [Hypersuns]”.
sure is to pass from design to sculpture and shape, one nourishing the other, and
Here he sonically repeats the same theme with increasingly energy-depleted vari-
always seeking to learn anew.
ations.
80
As an album H+ is a testament to Dunckel’s love of analogue sound and filters. “I
You have one foot in the Pays Basque, and the other in Oahu.
wanted to explore the metamorphosis — the fact that the color of sounds changes
Hawaii was always in my heart. To pass a little time there, to have been there during
even though the melody remains the same, to maintain spectral continuity,” says
incredible moments when the story of surf was written, is important to me. Even
Dunckel, clearly pleased to be able to access the necessary computer hardware
though at 50, the dream of surfing a true Sunset or Pipe is long gone, the magic of
with his young sound engineer at Air’s own Atlas studio, situated near the Buttes
the place remains.
Chaumont, a public park in northeastern Paris’s 19th arrondissement.
Certainly, the Pays Basque will remain in my heart. My house is here. But so much
The Buttes Chaumont is a rare oasis of peace in the urban Parisian landscape, de-
has changed. Many friends have left, while hoards of barbarians have invaded,
scribed in the tune The Garden as a natural haven necessary to survival in the city.
sweeping aside the romanticism that was surf before it turned into a sport.
It is a park “that creates itself musically. Like when you’re onstage you can create a
The antichrist arrived with his stand-up inflatable, his survival suit, and his special
bubble of strength in which no one can see you and in which you can free yourself
reef sandals. He seeks the ultimate sensation as described in Figaro’s latest special
from the music,” said JB Dunckel. And yet the album was heavily influenced by sci-
on the Pays Basque: party wave with the hipster longboarder and the Kelly wannabe
ence-fiction, in particular the film Ex Machina (Alex Garland, 2015), in which very
who shaved his head more to hide his baldness than to resemble his manufactured
advanced robots feature prominently, and a man has created for himself humanoid
surfing idol.
robot girlfriends.
I prefer to stay far from all that, and to hold onto my dreams
The heart of the album is the song Transhumanity, which sprang from his reading of
My inspiration comes from the past, always searching, listening to the old ‘talk
the press, and from which he has managed to extract a positive vision of the future
stories’, surfing the boards of other times, listening to the simplicity, and trying as
much as possible to render homage to the surf that remains. And it’s certain that the ideal environment to draw on for creative energy still exists in Hawaii. But it,
Patricia Dothen / Neo Dream p.23
too will change, little by little, as has the Pays Basque. When I arrived at RipCurl 30 years ago, it was to make custom wetsuits. It was more What are your future projects?
necessary back then because the neoprene was not so stretchy. Now most people
To continue to create, less with boards, more with sculpture. There might be an
can find the right size. I still make some custom wetsuits, but more for the colours
expo this autumn. I would like to gather all the medias I have explored over 30 years
and custom prints, or for handicapped people. I just did one for Eric D’argent. I have
in one space, similar to the one I will show at Polu Gallery (Haleiwa) this winter.
a client who is has both legs amputated and likes to swim. I made the bottoms of the legs in the form of swimming fins, so it gives him a little boost. We are originally all seamstresses , but they dont teach you neoprene at school. You
Gentelmen Racer / Loïc Chetout p.15
learn on the job.
By Marc Dufreche
Each kind of neoprene needs a different technique when working on it. The old machines we use are are really tough. The electronic ones today can’t be
Can one be elegant while leaning on the handlebars of a bike? The question arose
customised as much to work on heavy neoprene.
between pintos and sagarno in the offices of Basque International (this time a bar in
We are one of the only workshops in Europe that works with and repairs neoprene.
Hondarribia). We discussed the problem of towns in the Basque Country (and else-
I dont know why the others dont do it anymore.
where) clogged by automobile traffic, of the need to use a bike for short distances,
One summer I spent a couple of weeks changing so many zippers that I was dream-
even when dressed for an evening outing, or for a business meeting. To respond
ing about them, in my dream I imaged making a wetsuit with no zipper. The directors
to these questions, we needed someone special to help us. As it happens, there
here said I could try, and thats how the Zip Free wetsuit started, from a dream, or
is a professional cyclist and athlete who lives in the Basque Country. His name is
you could say, a nightmare.
Loic Chetout. A member of the Cofidis team, he rides effortlessly between a casual ‘hipster attitude’ and a refined class, as he moved into the professional pack of the world tour.
My Grey Beauty p. 70 Oihana
The idea of a photo shoot was greeted with enthusiasm. The athlete agreed, but we needed to find a setting for a Gentleman Racer. ‘Let’s go to San Sebastian,’ said
My name is Oihana. I am 29 years of age and have been passionate about horses all
Loic. ‘If I was to live in a town in Spain,’ he said, ‘it would be there. It has an atmo-
my life. I began to ride before i could walk!
sphere, a way of life, particular, special. It has class. It is a town made for bicycles,
At 23 I realised my greatest dream, to share my life with a horse. Full of joy and hope
flat terrain, straight roads, one way streets, a town difficult to access by car, where
i set out on the adventure I never regretted and which totally changed my life.
parking is practically impossible.’
I turned to a person I admire profoundly who taught me about horses, Marie Louise, my riding instructor. I was guided by her immense experience and her innate devo-
For the shoot, Loic came with his fixed gear bike. These bikes propelled the
tion to horses.
two-wheeler to the ranks of highly desired fashion icon objects around 2010, With
After a few days instruction, Mario Louise presented me to a two year old Spanish
neither breaks nor gears, it has only a frame, handlebars, two wheels, and a fixed
foal. At first I was very intimidated but he slowly approached me and when I felt
gear. Its lines are geometric and pure. Nothing hinders its pure lines. This kind of
his breathe on my shoulder I experienced the most profound sense of myself. Since
cycle had been imagined by bike messengers in New York during the 1970s, explains
that day, this beautiful grey foal who I named Amets (dream in Basque) has been
Loic. “They wanted a reliable machine without possible mechanical problems for
sharing my life. Amets is 8 now. We have grown together and our partnership has
their work. So, they removed the brakes and the gears. With one fixed gear, as you
unveiled the best aspects of my personality.
pedal, the back wheel pushes the bike, and when you stop pedaling, the back wheel
We have covered many kilometers and explored together the Basque countryside,
is blocked and the bike brakes. It’s simple, but one needs a lot of anticipation.”
so much so that I can’t imagine doing so without his rhythm to guide me. One day when our paths must separate, I will be proud and happy to have shared our
Whether in the old town of San Sebastian, on the main boulevards or at the beach,
time together. I have such a strong love for my horse. It’s what I wish for all riders.
Loic Chetout affirms his elegance on the fixie. But in reality, in the midst of traffic, mufflers, rain, can one truly be a gentleman racer today? “With a fixed wheel bike, a certain training is required. But in time and above all, with the development of the electronic bicycle, the cycle has become a form of modern transport adaptable to the city.” One can still be stylish while cycling around, it’s easy now that brands have adapted to the trend. Bicycle designs are so diverse that there is one to fit any style. Now even the big fashion brands, designing clothes specially adapted for cycling, are going completely “bicycle crazy”.
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Euskarazko itzulpena Gentelmen Racer / Loïc Chetout 15 or. Marc Dufreche Dotore ager gaitezke txirrindu baten gainean? Galdera hau pintxo eta sagarno ar-
Harrez geroztik, moxal eder hau dut lagun. Amets du izena. 8 urte ditu, eta nik, 29.
tean sortu zen, Nazioarteko Euskal Herri bulegoan; alegia, Hondarribiko taberna
Izugarri hazi da, gure adiskidetasuna bezalaxe. Nire nortasunaren alderdirik onenak
batean. Izan ere, euskal (eta erdal) herrietan autoek sortzen duten itolarria gero
azalarazten lagundu dit.
eta handiagoa da. Hortaz, joan-etorri laburrak egiteko bizikleta hartu beharraz ari
Kilometroak eta kilometroak egin ditugu elkarrekin Euskal Herriko bazterretan bar-
ginen, ongi jantzi beharreko gau-festa batean edo laneko hitzordu batean bada ere.
rena. Ez dut imajinatzen ahal nola korritu bideak, Ametsen pausuaren erritmoan
Galderari irudi baten bidez erantzuteko, haatik, profil zehatz bat behar genuen. Zo-
zelaren gainean ez baldin bada.
rionez, badugu gurean bizikletaren profesional eta atleta bat. Loïc Chetout du ize-
Egunen batean gure bideak bananduko dira. Bizilegea da. Orduan, harro eta zori-
na. Cofidis taldeko txirrindulari honen itxurak badu kutsu berezia, dotorea betiere.
ontsu egonen naiz halako adiskidantzaz, zaldi honi izandako maitasunaren handiaz.
Hain zuzen, Loïc bitartez txertatu da “hipster attitude” delakoa word tour-eko pelo-
Zaldizko guztiei opa diet halako sentsazioak izan ditzaten.
toi profesional berez tradizional samarrean. Argazki-saio bat egin zezan proposatu eta baiezko biribila eman du. Gentlemen Racer honentzat behar bezalako dekoratua bilatzeko tenorean, Loïc-ek berak iradoki
Patricia Dothen / Neo Dream 23 or.
du: “Goazen Donostiara. Espainian bizitokia beharko banu, hantxe hartuko nuke. Han badago berezko giroa, bizimodu berezi bat. Maila handikoa. Bizikletarako hiri
RipCurl-era lehen aldiz joan nintzelarik, duela 30 urte, surferako jantziak neurrira
aproposa da, erdigune laukoa, karrika estuak dituena, aunitz zentzu bakarrekoak,
egitera joan nintzen. Orduan beharrezkoa zen, neoprenoa ezin zelako orain
eta sarbide zailekoa, bertan autoz aparkatzea ia ezinezko egiterainokoa”.
bezainbeste luzatu. Gaur egun gehienek neurri egokia aurki dezakete. Oraindik
Argazki-saiorako, Loïc-ek “finkoa” ekarri du, hau da, pinoi finkoko txirrindua. Finko
orain egiten ditut jantziak neurrira; baina koloreak aukeratzeko edo inpresio
delako honi esker, 2010eko hamarkadatik aitzina bi gurpilekoa puri-purian paratu
pertsonalizatuak egiteko, bai eta elbarriendako ere. Oraintxe egin dut bat Eric
da. Arrastarik, ez, aldagailurik ere ez. Koadroa, eskulekua, bi gurpil eta transmis-
D’Argentendako. Adibidez, badut hanka biak anputatuak dituen bezero bat, igeri
io finkoa, horra! Lerro soilak ditu, geometrikoak, elkarren arteko talkarik batere
zalea. Hanken barrenak igeriketarako hegatsen gisara egin ditut. Honek txanpa pixka
gabeak. “Halako txirrinduak New Yorkeko txirrindulariek asmatu zituzten, 1970eko
bat ematen dio.
hamarkadan” dio Loïc-ek. Ibilgailu fidagarri bat nahi zuten. Arrastak eta aldagailua kendu zituzten, problema mekanikorik gabeko makina perfektua erdiestearren.
Jatorriz denak jostunak gara. Baina eskolan ez digute neoprenoa lantzen irakasten.
Transmisio zuzenarengatik, pedalari eragin eta gibeleko gurpilak hartzen du abia-
Arian-arian ikasten da. Neopreno mota bakoitzak bere ezaugarriak ditu eta bere
dura; pedalari utzi eta txirrindua geldotzen da, gibeleko gurpila blokeaturik. Bere
teknika behar du. Behin eta berriro egokitu beharra dago josteko makina.
soilean, erne, zer egin anitzez lehenagotik ongi jakitea galdegiten du eta. Donostiako alde zaharrean, bulebarrean nahiz hondartzan, txirrindu finkoaren gain-
Darabiltzagun makina zaharrak sendo-sendoak dira. Gaur egungo makina
ean zein ondoan dagoela, nabarmen geratzen da Loïc Chetout-en dotorezia. Argaz-
elektronikoak nekez egokitu eta moldatu ahal dira horrelako material lodia lantzeko.
kietarako, jakina. Egunerokoan, ordea, Loïc? Posible al da gentleman racer agertzea trafikoaren erdian, ihes-hodien artean, euripean? “Pinoi finkokoarekin, nolabait-
Europan neoprenoa landu eta konpondu egiten duten lantegi bakanetakoa bat da
eko prestakuntza beharrezkoa da; baina haren bilakabidearengatik, eta batez ere
gurea. Ez dakit zergatik ez duten besteek ere egiten.
bizikleta elektrikoa zabaldu denez geroztik, garraiobide modernoa da, zeharo hiri-
Uda batean, astetan eta astetan, hainbeste xirrixtadun hesgailu aldatu nuen ezen
tartua”. Estilo txukuna izan daiteke, beraz, baita bi gurpilen gainean ere. Zer erranik
amets ere egiten bainuen gauez. Behin, xirrixtadun hesgailurik gabeko jantzi bat egin
ez gaur egun, markek joera honi heldu diotelarik. Denetarikoak txirrindu diseinuak
nuela amestu nuen. Kontatu nielarik, zuzendariak ados agertu ziren hura egiten saia
aurkitzen direnez, beti egokituko zaizu zeure gogokoa, bata ez bada bestea. Jantzien
nendin. Eta halaxe sortu zen Zip Free jantzia... Amets batetik abiatu zen, amesgaizto
marka handiak ere bizikletarako hiritar estiloko janzkerak egiten ari dira; hots, “txir-
bitxi batetik, hain zuzen.
rindu zale” bilakatu dira haiek ere.
My Grey Beauty 70 or. Oihana Nik uste dut oinez baino are lehenago zaldiz ibiltzen ikasi nuela! Gazte-gaztetatik amestu dut neure bizitzan zaldi bat ondoan izanen nuela beti. Ez dit ideia honek sekula alde egin, eta, 23 urte nituela, abenturari bete-betean ekin nion. Bizimodua erabat aldatu zitzaidan. Zaldien ezagutza banuen; ez, ordea, halako proiektuari heltzeko adina. Gehiago ikasi beharra neukan. Laguntzaile ezin hobea izan dut Marie-Louise, nire ekitazio-begiralea. Miresten dut. Lehenagotik ere aunitz irakatsia zidan. Eskarmentu ezin handiagoa eta haren zaldiekiko berezko sena baliatu ditut. Behin, bi urteko moxal espainiar polit gris hau ekarri zidan. Ni kikildua nengoen. Moxala izan zen hurbildu zitzaidana. Haren hatsa neure bizkarrean sumatu orduko,
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barren-barrenetik jakin nuen ezin izanen nintzela hura gabe bizi.
ÉTÉ. avec Clémentine
clementine-provence.com • @clementine_provence
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération
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