NIHONRYOKO - Rapport de césure (voyage au Japon)

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Tremblement de terre Pendant mon séjour sur Shikoku j’ai ressen mon premier vrai tremblement de terre. Court mais de 5,5 sur l’échelle de Richter, il a suffit à nous faire paniquer moi et mon équipe de gaijin (étrangers). Quelques verres sont tombés mais aucun autre dégât n’était à déplorer. Et c’est normal car ici les tremblements de terres sont fréquents et intenses. Les habitants de l’île ont appris à vivre avec en a endant le “big one” qui comme celui qui avait frappé le Nord de Honshu en 2011, pourrait frapper la région. Tout est prêt pour l’événement, les bâ ments résisteront, les autorités sauront intervenir et la popula on comment agir. Même l’accueil du monstre Tsunami est organisé, dans tous les villages cô ers des tours métalliques ont été érigées pour me re à l’abri la popula on. Ce rapport à la catastrophe est visible dans tout le pays, les tremblements de terres, les typhons, les Tsunamis et les inonda ons ont contraint les japonais à adapter au fil des siècles leurs modes de vie, leurs modes de construire et leurs modes de penser. Ainsi dans la culture nippone il y a une culture de la catastrophe. Bien loin d’être pétrifiée par l’idée du cataclysme, la popula on s’y est préparée et aux tragiques événements a éliminé le chaos suivant. J’ai pu constater pendant mon voyage quelques unes des mesures qu’implique la culture de la catastrophe. L’inters ce de 50cm qui sépare tous les bâ ments, les réseaux ( électricité, eau ) visibles et faciles d’accès, l’u lisa on de matériaux souples, sont autant de signes facilement iden fiables. Mais je parle de culture parce qu’il ne s’agit pas seulement de quelques détails architecturaux contemporains. En plusieurs siècles la prépara on, l’an cipa on ont marqué la culture locale et l’on peut trouver des signes de ce rapport à la catastrophe dans tous les aspects de la société japonaise. Le rapport au patrimoine est un exemple très intéressant, les japonais sont peu a achés aux “vieilles pierres”, ils s’intéressent plus au mode construc f. Ainsi le patrimoine n’est plus matériel comme celui des centres anciens en Europe mais immatériel et culturel. A Nagoya, le sanctuaire Jingu est un bon exemple, le temple classé est perpétuellement reconstruit sur le même mode construc f, l’importance n’est plus l’âge des matériaux de l’ouvrage mais son lieu, son histoire, les savoirs qu’il transmet. C’est d’ailleur avec le cas de Nara que l’UNESCO a dû 64


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