RYAN McGINLEY
2016
SOMMAIRE
01
AUTOMNE
07
BIOGRAPHIE
09
HIVER
14
INTERVIEW
19
YEARBOOK
21
ANIMAUX
02
AUTOMNE
AUTO
04
AUTOMNE
For autumn McGinley was inspired by the romantic American landscapes portrayed by Frederic Edwin Church and other artists from the Hudson River School, which developed in the 19th century. In fact, upstate New York is the point of departure for all the photographs comprising this series. The hues become very intense, with reds and yellows dominating the scene, and the images convey great peacefulness and empathy.
OMNE
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AUTOMNE
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BIO
Ryan McGinley (né le 17 octobre 1977) est un photographe américain vivant à New York. Il a commencé la photographie en 1998. En 2003, à l'âge de 26 ans, McGinley était l'un des artistes les plus jeunes à présenter une exposition au Whitney Museum of American Art. Il a aussi été désigné Photographe de l'Année en 2003 par le magazine American Photo. En 2007, McGinley se voit décerner le Prix jeune photographe Infinity Award par le Centre international de la photographie. Ryan David McGinley, né à Ramsey, dans le New Jersey, est le plus jeune d'une famille de huit enfants. Dès l'enfance ses mentors étaient des skateurs, des auteurs de graffiti, des musiciens et les artistes considérés en marge de la société. Il s'est inscrit comme étudiant en graphisme à Parsons School of Design à New York en 1995. Il s'est installé dans l'East Village en 1998 et a couvert les murs de son appartement avec des clichés Polaroïd de tout son entourage.
BIO
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HIVER
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HIVER
Winter, which opens the exhibition, is glorious and majestic, dominated by the bluish white colour of ice. Impressive snowy landscapes, stalactites, ice caves and blizzards give an epic quality to the relationship between nude bodies and harsh weather conditions.Yet no suffering or resignation is evident: on the contrary, we see complete adaptation, coexistence and concurrence, tempest and impetus.
HIVER
INTERVIEW ANDREA BLANCH: Depuis 2004, vous avez pris la route tous les ans. Comment cette façon de travailler a-t-elle pu rester passionnante pendant plus de dix ans? RYAN MCGINLEY: Le paysage américain est vaste. J’ai passé plusieurs étés à explorer des dunes de sable dans le Colorado, l’Utah et le
Nouveau Mexique. J’ai passé pas mal de temps dans la forêt tropicale de l’Etat de Washington, et pris des photos en longeant la région de la baie en Oregon, en remontant jusqu’à Seattle (Etat de Washington). J’ai visité des grottes à travers toute l’Amérique. Cela m’a pris presque deux ans parce que je m’y suis tellement impliqué, en explorant tous les réseaux de différents environnements souterrains. ANDREA:Y a-t-il une qualité que vous recherchez sur les lieux de vos photographies?
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INTERVIEW
RYAN: C’est vraiment le paysage qui m’inspire avant tout. Et puis c’est aussi tout simplement le désir d’explorer un endroit où je ne suis jamais allé. Dans mon enfance je n’ai jamais vraiment voyagé. Nous étions huit enfants, donc nous n’avions jamais les moyens d’aller nulle part. Quand je me suis mis à voyager, c’était excitant pour moi parce que je n’avais vu ce genre de choses qu’au cinéma.
ANDREA:Vous avez cette série de nus d’hiver dans des paysages de glace. Comment ce travail s’est-il passé en coulisses? RYAN: Je pense que les gens qui veulent faire partie de mes projets s’y dévouent complètement. Je fais tout ce qu’il faut pour être sûr qu’ils ne souffrent pas. Pour la série d’hiver, la première chose que nous avons faite était de faire venir un sauna. C’était une tente de pêche sur glace assez grande pour quatre modèles à la fois. Et lorsque nous partions sur un lieu de tournage, nous portions tous des vêtements d’hiver, donc nous étions tous bien équipés.
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INTERVIEW
ANDREA:Y t-il eu des défis surprenants ou inattendus à relever pendant ce genre de prises de vue? RYAN: Il y a eu une tempête de neige inattendue, mais qui a pratiquement joué en notre faveur. J’ai été un snowboarder amateur pendant des années, c’est comme ça que j’ai grandi dans le New Jersey, donc je connais assez bien les conditions hivernales. En 2009, le New York Times m’a embauché pour photographier les Jeux Olympiques d’Hiver: j’ai donc appris à prendre des photos dans un climat froid, à garder les gens au chaud et à travailler dans ce type de paysage.
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ANDREA: Avez-vous jamais eu envie d’aller prendre des photos sans tous ces préparatifs et cette logistique? RYAN: J’aime travailler sous pression. J’aime planifier et engager des gens. Après, on est obligé de mener le projet à bien. Beaucoup d’artistes souffrent de procrastination, et je pense qu’avoir une équipe me met le feu au cul.
INTERVIEW
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YEARBOOK
YEAR BOOK
R K
Quand j’étais en quatrième année, je prenais des photos jour et nuit. Je photographiais tout – ma nourriture, des portes couvertes de graffitis, mes amis et mes colocataires. J’ai torturé mon premier petit ami, Marc, parce que je capturais chaque instant de notre relation. J’étais obsédé par le fait d’immortaliser ma vie. Mon conseil, c’est ça : trouvez quelque chose qui vous obsède, et laissez libre court à votre obsession. Ne soyez pas dans la compétition ; trouvez quelque chose qui vous est propre. Créez un lien entre votre expérience de la vie et votre connaissance de l’histoire de la photographie. Mélangez tout cela, et créez un monde artistique accessible.Si vous n’aimez pas prendre des photos avec autre chose que votre téléphone portable, continuez à le faire. Si votre père travaille dans un chantier qui a l’air cool, utilisez-le. Si votre mère fait un élevage de caniches, mettez-les dans vos photographies. Photographiez ce que vous êtes le seul à connaître, ce à quoi les autres ne peuvent pas accéder, et les gens et les choses avec lesquelles vous avez une réelle connexion, afin de construire votre propre univers.
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ANIMAUX
ANIMAUX
Soyez occupé. Trouvez un moyen de faire ce que vous voulez faire. Identifiez ce que c’est et faites-le. Ne passez pas trop de temps à parler de ça. Faites-le. Peaufinez-le. Faites-le encore plus. Essayez de le faire différemment. Concentrez-vous là-dessus avant d’atteindre un autre niveau. Ne vous persuadez pas d’arrêter. Mettez un pied devant l’autre et laissez les choses arriver naturellement.Je me suis rendu compte que je pouvais faire des photos intimes d’inconnus. Ça a été une découverte capitale pour moi. J’ai compris que la plupart des gens aiment être pris en photo ; ils aiment qu’on fasse attention à eux et qu’on leur dise de faire des choses qu’ils ne feraient pas normalement. J’ai appris que tout ce que j’avais à faire, c’était de demander.
Dites oui à presque tout et faites de nouvelles expériences. N’ayez pas peur d’échouer, et n’ayez pas peur de travailler dur. Faites vos photos – n’essayez pas de faire les photos de quelqu’un d’autre. Ne vous perdez pas mentalement. L’appareil photo que vous utilisez importe peu. Un jour, j'ai entendu dire que le légendaire réalisateur indépendant Derek Jarman avait trois règles à suivre pour réaliser ses films : "Être en avance, s'occuper de sa propre lumière et ne pas s'attendre à être payé". Ça a toujours marché avec moi. Il faut aborder l'art comme si c'était votre métier. Pratiquez la photographie huit heures par jour. Faites-le aussi sérieusement qu'un médecin qui exercerait son métier.
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ANIMAUX
CATALOGUE RYAN McGINLEY
2016