ARménie LE RéSEAU FRANCOPHONE DES MINISTRES DU NUMéRIQUE LANCé
MANAGEMENT
N° 001 de novembre 2018. Mensuel - www.digitalbusiness.africa
Dossier : Ces Africains qui veulent diriger l’UIT
Samuel Mandla Mchunu (Afr. du Sud)
Par
RéGULATION Pourquoi le Niger réintroduit la taxe sur les appels internationaux AITEX 2018 Les défis du Maroc dans l’e-GOV MOBILITY 4 BUSINESS Les start-up qui révolutionnent la mobilité à Paris
portrait du mois
Paula Ingabire, Nouvelle ministre des TIC du Rwanda Page 19
digital business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018 | 1
Achetez ce magazine sur www.digitalbusiness.africa - Zone CFA : 1 500 F.CFA. Zone Euro : 3 euros. Amérique: 3,5 Us Dollars
2 | DIGITAL business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018
editorial
La nouvelle page de DIGITAL Business Africa Cher lecteur, chère lectrice,
D’après le décompte effectué le 25 octobre 2018 sur votre plateforme web www.digitalbusiness.africa, vous avez été 5 504 internautes, professionnels et décideurs à télécharger gratuitement l’édition N°000 de la version Mag de DIGITAL Business Africa mise en ligne le 07 septembre 2018. 3 631 internautes ont téléchargé le même magazine test sur notre site web www.ictmedia.africa. Soit au total 9 135 téléchargements en moins de de deux mois. Ceci sans compter l’envoi par mail du PDF du magazine aux 8 500 abonnés de notre newsletter quotidienne. C’est vrai que cette édition 000 de Digital Business Africa était gratuite pour vous permettre de donner vos avis et suggestions. Mais, ces chiffres confortent et encouragent notre équipe à tenir la promesse de l’excellence avec DIGITAL Business Africa, plateforme web de référence consacrée aux décideurs du secteur des TIC, des Télécoms et du Numérique en Afrique. Et désormais magazine PDF que vous pourrez acheter tous les mois sur votre site web, mais également sur certains kiosques numériques. Oui, comme plus 60% parmi vous l’ont souhaité, cette version Mag de sera disponible tous les mois à partir de janvier 2019. Pour le moment, cette version Mag est disponible uniquement en ligne. Ceci, non seulement pour contourner les contraintes financières liées à l’impression de qualité, mais également et surtout pour embrasser le tout numérique. Sur la base de vos avis recueillis, nos équipes préparent une offre alliant la version Premium du site web (bientôt) et le magazine PDF. Des éditions spéciales pourront être produites et imprimées en cas de besoin. Côté contenu, comme nous l’avons signifié depuis le rebranding de notre marque qui est passée de TIC Mag à Digital Business Africa, notre ADN reste le même : engagé à vous produire des informations stratégiques sur les TIC, les Télécoms et le Numérique en
Afrique, afin que vous puissiez prendre des décisions génératrices de croissance pour vos activités. Nous nous sommes engagés à tenir ce pari depuis l’année 2011. Et nous continuerons de la plus belle des manières!
Donner des infos stratégiques sur la transformation digitale Et comme rappelé dans la récente édition, le changement de notre marque en DIGITAL Business Africa se justifie également par notre volonté de ne plus se focaliser uniquement sur les infos stratégiques des acteurs du secteur du numérique, des télécoms et des TIC, mais également de tous les autres secteurs comme la banque, santé ou encore l’éducation qui digitalisent leurs services au fil des jours. Il est temps de raconter l’histoire de la transformation digitale de ces autres secteurs. En fin, la version anglaise de Digital Business Africa arrive également avec les mêmes principes. L’édition que vous lisez en ce moment est un peu spéciale et ne rassemble pas toutes les rubriques annoncées à l’édition N° 000. Car à événement spécial, disposition spéciale. La vingtième Conférence des plénipotentiaires de l’Union internationale des télécommunications aura lieu à Dubaï aux Emirats arabes unis, du 29 octobre au 16 novembre 2018. Plus grande rencontre des membres de l’UIT. DIGITAL Business Africa a choisi de vous présenter les Africains qui aspirent à diriger les organes de l’UIT, car il y aura élection le 01er novembre. Les chances et atouts des candidats Africains sont présentés dans ce numéro. Et comme le dit Jean-Jacques Massima Landji dans sa chronique (page 62) que je vous recommande fortement, l’Afrique doit être le maître du jeu à Dubaï et savoir tirer les bonnes cartes. Bonne lecture ! Par Beaugas – Orain Djoyum Directeur de la publication digital business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018 | 3
SOMMAIRE
24-27
interview du mois
BRAHIMA SANOU : « nous devons TRAVAILLER À CE QUE LES TIC aident les populations »
21-53
dossier
L’AFRIQUE à la conquête des places à l’uit
28
JEAN P. KISSANGOU
“nous allons travailler À LA CONNEXION DES PAYS SANS façades”
22
48-49
toGo : LES RAISONS D’UNE CANDIDATURE
C’est quoi l’UIT ?
CLÉS POUR CONNAÎTRE ET COMPRENDRE L’UIT
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conseil de l’iut
12
çA CLOCHE
LA JUSTICE DÉBOUTE LA PLAINTE CONTRE TIGO ET AIRTEL POUR BLOCAGE DES RÉSEAUX SOCIAUX
SOMMAIRE 15 réseau ministre des tic Lire la rubrique Le Gestion publique.
65 TIC SANS HIC Lire la Chronique de Philippe Mingotaud
61 fréquences 4G au cmr Lire la rubrique Régulation
62 Jean-Jacques massima Lire DIAGNOS’TIC, sa Chronique
59 digital africa créée L’association promise par E. Macron
56 business for mobility Point de notre correspondant à Paris
54 MObile money en Afrique C 03 4 700 milliards de transactions en 2017 63 bénin : POrtabilité lancée Lire la rubrique Régulation
19
PORTRAIT DU MOIS
rwanda : PAULA INGABIRE, nouvelle MINISTRE DES TIC
16
événement
AITEX 2018 : LES DÉFIS DU MAROC dans l’e-gov
DIGITAL BUSINESS AFRICA Magazine des décideurs consacré aux TIC, aux Télécoms et au Numérique en Afrique. MENSUEL. N0 001. Achetez ce magazine sur www.digitalbusiness.africa Zone CFA : 1 500 F.CFA. Zone Euro : 3 euros. Amérique: 3,5 Us Dollars DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Beaugas-Orain DJOYUM
CORRESPONDANT EN EUROPE Philippe MINGOTAUD OPéRATEUR ICT Media STRATEGIES (www.ictmedia.africa ) Maquette ICT Media STRATEGIES
REDACTEUR EN CHEF Jephté TCHEMEDIE
Régie PUBLICITAIRE ICT Media Marketing and Communication Agency Mail : contact@ictmedia.agency
CHRONIQUEURS Jean-Jaques MASSIMA Olivier MADIBA Philippe MINGOTAUD
SERVICE COMMERCIAL Samira LEILA p.samira@digitalbusiness.africa
ONT CONTRIBUé A CE NUMéRO Laurent ADJOVI CYRILLE ETOUNDI SIMPLICE KOYA Dany Clarence Gaêlle MASSANG Jephté TCHEMEDIE ASSONGMO NECDEM Beaugas-Orain DJOYUM
CONTACTS DIGITAL BUSINESS AFRICA Web : www.digitalbusiness.africa Mail : contact@digitalbusiness.africa Digital Business Africa peut être acheté et téléchargé sur le site web du Mag. Copyright © 2018 Digital Business Africa
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Baromètre
Mark Zuckerberg, PDG de Facebook.
Le 23 octobre 2018, Brendan Iribe, le cofondateur des casques de réalité virtuels Oculus, a annoncé son départ de Facebook, propriétaire d’Oculus. A l’instar des fondateurs d’Instagram ou de Jan Koum, cofondateur de WhatsApp, tous démissionnaires, il justifie en off sa démission pour divergences de vues. Les équipes sont mises sous pression pour faire entrer plus d’argent avec les données privées des abonnés.
Brelotte Ba, DG d’Orange Mali
Le collectif de défense des intérêts des clients maliens menace de traduire Orange Mali en justice. Il se plaint de la qualité de service et en plus, selon les responsables de ce collectif, Orange Mali ne respecte pas ses clients. Les dernières perturbations enregistrées remontent au 22 septembre où les Maliens ont été sevrés du service minimum. Le collectif exige d’Orange un minimum de respect en informant sur les perturbations de réseau 6 | DIGITAL business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018
Sundar Pichai, PDG Google
Le géant américain Google annoncé le 8 octobre 2018 la fermeture de son réseau social Google+. Ceci, après avoir découvert et colmaté « immédiatement » en mars 2018 une faille informatique dans le système de son réseau. Selon le groupe, cette faille a exposé les données personnelles d’environ 500 000 comptes d’utilisateurs. Piratés, des adresses électroniques, des professions, des genres et des âges des propriétaires des comptes.
Fabienne Dulac, Directrice Exéc. d’Orange France
L’Arcep a décidé de mettre en demeure l’opérateur Orange pour non-respect de son obligation de service universel téléphonique en France. De nombreuses plaintes faisant état d’une dégradation du réseau cuivre étaient parvenues via la plateforme J’alerte l’Arcep. Ce qui avait provoqué l’ouverture d’une instruction. L’enquête a permis de confirmer la situation. Orange a jusqu’à la fin de l’année pour redresser la barre sous peine de sanction.
Baromètre
Cyrille Nkontchou, Associé Gérant d’Enko Capital Managers
Enko Capital Managers (« ECM »), gestionnaire d’Enko Africa Private Equity Fund « EAPEF » a annoncé avoir pris une participation dans Network Industry and Services « NETIS », une entreprise spécialisée dans la conception, la construction, l’installation et la maintenance d’infrastructures télécoms en Afrique subsaharienne. L’objectif, faire de NETIS un acteur panafricain dans le domaine de la maintenance des infrastructures télécoms.
Patrice Talon, Président du Bénin
Au cours d’une séance d’échange, le 22 septembre 2018, avec tous les acteurs concernés du secteur du numérique, le président de la République du Bénin, Patrice Talon, a rejeté les nouveaux tarifs de l’Internet, et des réseaux sociaux. Patrice Talon a préféré que ces tarifs soient simplement retirés Ainsi, à compter du 24 septembre 2018, les tarifs sont revenus à la normale. Bien d’internautes se sont réjouis de cette nouvelle, car nombreux sont les internautes qui étaient agacés des nouveaux tarifs.
Paul Biya, Président du Cameroun
C’était une crainte partagée par de nombreux Camerounais et de nombreuses associations et ONG. Durant l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 et au lendemain de la tenue de cette l’élection présidentielle, tout comme après l’annonce des résultats, Paul Biya, réélu avec 71,25%, n’a pas coupé Internet comme l’ont fait de nombreux présidents de l’Afrique centrale durant ou après l’élection présidentielle.
Sekou Dramé, DG SONATEL
Le groupe leader des télécoms au Sénégal, Sonatel, a annoncé en septembre 2018 le lancement dans le pays de ses services 4G+. Les internautes bénéficient d’un débit théorique de 300 Mb/s contre 150 Mb/s actuellement en 4G.. Pour l’instant, la 4G+ n’est disponible qu’à Dakar et à Ziguinchor, couvrant environ 130 sites. Cependant, la Sonatel, à travers Sekou Dramé, son directeur général, explique avoir engagé les travaux d’expansion. digital business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018 | 7
événement
MAROC
AITEX 2018 : Les défis du royaume dans la mise en place de l’e-Gov, selon Saloua Karkri-Belkeziz La présidente de l’APEBI, la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring, propose des solutions pour la mise en place de la gouvernance électronique. La troisième édition du Salon Africa IT Expo, baptisé AITEX, s’est tenue à Rabat au Maroc du 04 au 05 octobre 2018. 20 pays dont 10 africains, 50 experts et conférenciers du secteur du numérique, 150 start-up sélectionnées dans le cadre du concours STARTEX
et plus de 1.000 participants se sont réunis autour du thème : « quel digital pour l’Afrique ? ». En marge de ce salon AITEX, Saloua Karkri-Belkeziz, la présidente de l’APEBI, la Fédération des technologies de
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l’information, des télécommunications et de l’offshoring, présente quelques défis du Maroc dans la mise en place de la gouvernance électronique. En général, la présidente de l’Apebi, qui organise ce salon AITEX avec le soutien du ministère de l’Industrie, du
événement de la téléphonie mobile au Maroc est 92% et 60% des foyers marocains sont connectés à l’Internet. Briser la fracture numérique géographique « Au Maroc, nous sommes précurseur dans la réforme de la téléphonie mobile depuis les années 80. Aujourd’hui, nous commençons à prendre du retard quant à l’usage des services numériques. Il faut faire un effort pour développer les services à l’usager, continuer les réformes du secteur télécoms et renforcer l’infrastructure télécoms qui doit être encore plus puissante pour pouvoir couvrir l’ensemble du territoire national », constate cependant la présidente de l’APEBI. Le plus important, rappelle Saloua Karkri-Belkeziz, c’est ce qu’on fait de ces 92% de taux de pénétration de la téléphonie mobile. C’est-à-dire le service offert au citoyen. Aussi, par rapport aux 60% de taux d’accès à l’Internet dans les ménages, la répartition entre le pourcentage d’accès en zone rurale et en zone urbaine n’est pas égale. D’où sa proposition de lutter contre la fracture géographique dans le secteur du numérique en démocratisant l’accès à l’Internet et l’accès aux équipements.
Rabat, Maroc. 04 octobre 2018. Le ministre en charge du numérique, Moulay, engage une conversation avec le robot Pepper. Avec à ses côtés, Mme Saloua de l’APEBI.
commerce, de l’investissement et de l’économie numérique dirigé par Moulay Hafid Elalamy, affirme que le Maroc prend du retard dans la mise en place de l’e-Gov. Ceci même si elle reconnaît que certains efforts remarquables sont faits. Parmi ces efforts, une expérience de la direction générale des Impôts et de la conservation foncière. Mais avant, quels sont les chiffres de pénétration des TIC au Maroc ? L’ANRT, le régulateur télécoms, a tout récemment publié les chiffres de l’appropriation des TIC au Maroc. Parmi ces chiffres, l’on apprend que le taux de pénétration
« Et nous n’avons pas de plateforme numérique nationale. C’est comme si au Maroc on avait une route, mais nous n’avons pas de voiture pour rouler sur cette route », indique la présidente de l’APEBI. Quelques voitures ont néanmoins commencé à rouler sur cette route digitale, reconnaît Saloua Karkri-Belkeziz : « Une expérience intéressante de digitalisation de l’administration, la direction générale des Impôts et la conservation foncière qui ont digitalisé leur service et partagé leurs données. Maintenant par exemple, vous pouvez avoir une alerte quand quelqu’un va se renseigner sur le titre foncier de votre terrain. C’est très important… Il y a un projet de géolocalisation qui permettra de faire le rapprochement entre le terrain, la consommation d’eau, la consommation d’électricité et la déclaration que fait le citoyen à la DGI » En effet, le nouveau plan économique et social validé par tous les Marocains et par Sa Majesté, le Roi Mohamed V, prescrit la transformation digitale des administrations et des PME. Dans son discours du 30 juillet, rappelle la
présidente de l’Apebi, Sa majesté le Roi a explicitement demandé qu’une administration ne réclame plus au citoyen ou à une entreprise un document qui est en possession d’une autre administration. En d’autre termes qu’il y ait échange et partage des données entre les administrations. Elle relève que cette plateforme de partage d’informations et de données qu’on appelle le Gateway existe. Elle a été développée par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie numérique. Mais, seule quelques administrations les utilisent. « Il faut une loi pour obliger les administrations à partager les informations. Et je pense que c’est en cours d’étude. Et cela fait partie des missions de l’Agence du développement du digital (ADD) créée en août 2017. Fédérer et mutualiser toutes ces données. Son premier conseil d’administration a lieu en décembre et elle opère déjà avec une équipe et un plan d’actions. Et au niveau de l’AITEX, nous travaillons ensemble », explique Saloua Karkri-Belkeziz. Après la volonté publique, il faut une implication personnelle des acteurs et décideurs principaux de l’administration. Car, observe-t-elle, l’engagement des acteurs publics dans le processus de transformation digitale n’est pas la même. La formation et la fuite des cerveaux Le Maroc fait face au problème de l’exode de ses compétences vers des pays de l’occident. Pour Saloua KarkriBelkeziz, le numérique marche sur deux piliers : les infrastructures et les ressources humaines. La formation est donc très importante. « Nous n’avons pas mal d’écoles qui ont chaque année des lauréats en informatique. Mais, depuis un ou deux, l’APEBI a été la première à tirer la sonnette d’alarme en disant attention, il y a un départ massif d’ingénieurs informaticiens marocains et tunisiens vers l’Europe et vers la France qui accélèrent leur transformation digitale », alerte-t-elle. La présidente de l’Apebi rappelle que France a par exemple instauré le passeport talent qui permet aux entreprises françaises de venir recruter en masse au Maroc et en Afrique. « Les entreprises françaises offrent à nos experts la carte de séjour, le visa, etc. Ils vont même jusqu’à prendre en charge leur hébergement afin de faciliter leur
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DIGITAL BUSINESS AFRICA LISEZ L’Intégralité de votre magazine sur....
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dossier SPécial
L’Afrique à la conquête des places à l’UIT
A l’occasion de la vingtième Conférence des plénipotentiaires de l’Union internationale des télécommunications qui aura lieu à Dubaï aux Emirats arabes unis, du lundi 29 octobre au vendredi 16 novembre 2018, DIGITAL Business Africa a choisi de présenter les candidatures africaines pour les organes de l’UIT. Les chances et atouts des candidats africains à l’UIT sont donc présentés dans ce dossier spécial. Aussi sont présentés les 20 pays africains qui aspirent à être membre du Conseil de l’UIT. Le Conseil étant l’organe directeur de l’Union dont le rôle est d’examiner les grandes questions de politique des télécommunications dans le monde. Bonne lecture ! Par DIGITAL Business Africa digital business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018 | 11
dossier L’AFRIQUE À LA CONQUÊTE DES PLACES À L’UIT
Clés pour connaître et comprendre l’UIT
siège de l’uit a geneve Une rencontre internationale
L’Union internationale des télécommunications (UIT) est l’institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l’information et de la communication (TIC). La plus grande rencontre des pays membres de l’UIT qui est la vingtième Conférence de plénipotentiaires de l’UIT aura lieu à Dubaï aux Emirats arabes unis, du lundi 29 octobre au vendredi 16 novembre 2018. Occasion pour DIGITAL Business Africa de faire un focus sur cette grande organisation mondiale en charge des TIC. En effet, l’UIT attribue dans le monde entier des fréquences radioélectriques et des orbites de satellite, élabore les normes techniques qui assurent l’interconnexion harmonieuse des réseaux et des technologies et s’efforce d’améliorer l’accès aux TIC pour les communautés mal desservies. L’UIT est une organisation fondée dès sa création sur les partenariats public-privé. Elle compte aujourd’hui 193 pays membres et près de 800 entités du secteur privé et établissements universitaires Membres de Secteur. Son siège est basé à Genève en Suisse. Elle compte 12 bureaux régionaux et bureaux de zone répartis dans le monde.
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Les Membres de l’UIT représentent un large éventail du secteur mondial des TIC, qu’il s’agisse de grands équipementiers et exploitants mondiaux, de petites entreprises novatrices utilisant des technologies nouvelles ou émergentes, ou encore de grands instituts et établissements universitaires de recherche-développement.
Engagée à connecter le monde Fondée sur le principe de la coopération internationale entre les gouvernements (les Etats Membres) et le secteur privé (les Membres de Secteur, les Associés, les établissements universitaires), l’UIT est la principale instance mondiale au sein de laquelle les parties peuvent rechercher un consensus sur diverses questions influant sur l’avenir du secteur des TIC. Le monde compte aujourd’hui plus de 7 milliards d’abonnés au téléphone mobile et plus de 1,4 milliard de foyers possédant une télévision, à quoi s’ajoutent chaque année des dizaines de millions de nouveaux
dossier
L’AFRIQUE À LA CONQUÊTE DES PLACES À L’UIT Le choix se fait par le vote à scrutin direct des 193 Etats membres – à raison d’un pays, une voix – lors de la Conférence de Plénipotentiaires (PP). L’UIT est administrée par la Conférence de plénipotentiaires et le Conseil administratif. La Conférence de plénipotentiaires est l’organe suprême de l’Union; elle est l’instance décisionnelle qui détermine les orientations générales de l’Union et ses activités. La conférence est convoquée tous les quatre ans. Au cours de cette grande rencontre les Etats Membres de l’UIT décident du rôle futur de l’organisation et déterminent par là même sa capacité d’influencer et d’orienter l’évolution des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le monde. En 2018, la vingtième Conférence de plénipotentiaires de l’UIT aura lieu à Dubaï (Emirats arabes unis), du lundi 29 octobre au vendredi 16 novembre 2018. Le Conseil, quant à lui, agit en tant qu’organe directeur de l’Union dans l’intervalle qui sépare les Conférences de plénipotentiaires. Son rôle est d’examiner les grandes questions de politique des télécommunications afin que les activités, les orientations politiques et la stratégie de l’Union soient parfaitement adaptées à l’environnement dynamique et en pleine mutation des télécommunications. Ce Conseil de l’UIT est composé de 48 membres. Chaque membre représente son pays et chaque région a un quota défini de membres. L’Afrique (Région D) dispose de 13 places dans ce conseil. L’Europe de l’Est et l’Asie du Nord (Région C) dispose de cinq places, l’Asie et l’AustralAsie (Région E) 13 places, l’Europe occidentale (Région B) huit places et l’Amérique (Région A) neuf places. internautes. Des centaines de millions de personnes dans le monde utilisent des services par satellite - par exemple, lorsqu’elles suivent les instructions d’un système de navigation par satellite, consultent les prévisions météo, regardent la télévision ou naviguent sur le web dans une zone isolée. Des millions d’autres utilisent quotidiennement les normes de compression vidéo de l’UIT par l’intermédiaire de leur téléphone mobile, de leur lecteur de musique ou de leur appareil photo. La mission de l’UIT est de connecter tous les habitants de la planète quel que soit l’endroit où ils habitent et quels que soient leurs moyens. D’où son slogan « Engagée à connecter le monde ». L’UIT se situe au cœur même du secteur des TIC: elle facilite la conclusion d’accords sur les technologies et les services et attribue des ressources mondiales comme les fréquences radioélectriques et les positions orbitales de satellite afin de créer un système mondial de communications continu, robuste, fiable et en évolution constante.
Les organes de l’UIT L’UIT est dirigée par cinq fonctionnaires élus : le Secrétaire général, le Vice-Secrétaire général et trois Directeurs de bureau (Bureau de Développement des télécommunications BDT, Bureau des radiocommunications BR et le bureau de la Standardisation des télécommunications TSB). Tous sont élus pour des mandats de quatre ans renouvelables une seule fois.
A ce jour, l’UIT est dirigée par le Chinois Houlin Zhao qui postule pour son second mandat de quatre à la tête de l’UIT. Il est déjà assuré de rempiler, car il est le seul candidat à ce poste et les candidatures sont closes depuis le début du mois d’octobre 2018. Tous les candidats postulent pour un mandat de quatre ans. Par Jephté Tchemedie
Rôles des trois BUREAUX de l’UIT Le Secteur des radiocommunications de l’UIT (UIT-R). Il joue un rôle essentiel dans la gestion à l’échelle mondiale du spectre des fréquences radioélectriques et des orbites de satellites, et élabore des normes internationales applicables aux systèmes de radiocommunication. Le Secteur de la normalisation de l’UIT (UIT-T) rassemble des experts du monde entier qui élaborent des normes internationales, à savoir les Recommandations UIT-T, qui sous-tendent l’infrastructure mondiale des technologies de l’information et de la communication. Le Secteur du développement des télécommunications de l’UIT (UIT-D) s’emploie à généraliser l’accès équitable et financièrement abordable aux télécommunications, comme moyen de stimuler le développement socio-économique au sens large. digital business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018 | 13
dossier L’AFRIQUE À LA CONQUÊTE DES PLACES À L’UIT
Point fort Sa riche expérience. La carrière de Brahima Sanou est très riche d’une expérience internationale. De janvier 2011 à ce jour, il est le Directeur du Bureau de développement des télécommunications (BDT). Elu Directeur du BDT en 2010 et réélu à l’unanimité en 2014, M. Sanou a mis en œuvre avec succès les Plans d’Action de Hyderabad (2010) et de Dubaï (2014) en s’appuyant sur le partenariat, la transparence, la responsabilité et l’innovation. Avant d’arriver à l’IUT, il a servi comme Conseiller et Chef de la délégation du Burkina Faso aux sessions du Conseil d’Administration (actuel Conseil) de l’UIT, Vice-président du Conseil consultatif pour le développement des télécommunications, Gouverneur (représentant un groupe de 15 pays africains) au Conseil des Gouverneurs d’INTELSAT, et Représentant de l’UIT à de nombreuses réunions de très haut niveau.
Ses cinq propositions phares 1. Promouvoir entre l’UIT et ses Membres une relation basée sur la transparence, la concertation permanente, l’utilisation efficiente des ressources et l’obligation de résultats; 2. Renforcer l’esprit d’équipe en travaillant en étroite collaboration avec le Secrétaire général et les trois Directeurs pour une gestion efficace du secrétariat de l’UIT ; 3. Promouvoir l’innovation afin de renforcer l’UIT comme un acteur-clef et un facilitateur du changement rapide de l’environnement des télécommunications/TIC; 4. Développer les partenariats valorisant les avantages comparatifs de l’UIT pour une coopération efficiente avec les organisations régionales et internationales des télécommunications, le secteur privé, la communauté Internet et les autres acteurs de l’écosystème des TIC ; 5. Collaborer avec les autres agences des Nations Unies afin de promouvoir l’utilisation des TIC pour l’atteinte des ODD dans l’agriculture, la santé, l’éducation, le genre, le commerce, les infrastructures, l’environnement et les changements climatiques.
Bio Express Pays : Burkina Faso Etat civil : Marié, père de trois enfants Expériences : De janvier 2011 à nos jours : Directeur du Bureau de développement des télécommunications (BDT) De 2000 à 2010 : Chef du Bureau régional pour l’Afrique et Représentant auprès de l’Union africaine et de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies De 1997 à 2000 : Coordonnateur du Projet régional africain sur la réforme des télécommunications et l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) De 1981 à 1997 : Fonctionnaire dans la Société des Postes et Télécommunications du Burkina Faso Site web : www.bsanou.name 14 | DIGITAL business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018
Digital Business Africa : Vous êtes candidat au poste de vicesecrétaire général l’Union internationale des télécommunications (UIT), avec l’ambition et la vision d’une UIT plus forte dans l’écosystème des TIC et une UIT qui joue un rôle de catalyseur du développement durable. Comment comptez-vous y parvenir si vous êtes élu ? Brahima Sanou : Vous avez raison. Effectivement, ma vison est de parvenir à une Union Internationale des Télécommunications plus forte dans l’écosystème des TIC et à une UIT qui joue effectivement un rôle de catalyseur dans le développement durable. Pour réaliser cette vision, nous avons choisi de nous engager à travailler avec toutes les parties prenantes sur les trois axes prioritaires. Notre premier axe prioritaire est la connectivité large bande, y compris l’accès, la sécurité et l’accessibilité financière. En effet, 17% de la population mondiale est toujours exclue de l’accès au réseau mobile à large bande. Notre second axe prioritaire sera la promotion des applications et des services des TIC. Les applications des TIC sont cruciales pour l’offre de services dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, des villes et des collectivités intelligentes. Elles sont donc essentielles pour accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). C’est par le biais de ces applications que nous donnerons un visage humain aux TIC. Digital Business Africa : Vous mettez un accent sur la création de la valeur parmi vos axes prioritaires. Comment allez-vous vous y prendre ? Brahima Sanou : La création de la valeur et de la prospérité est effectivement notre troisième axe prioritaire. Nous devons œuvrer pour que les TIC, en particulier les technologies émergentes telles que l’Internet des objets et l’intelligence artificielle, créent de la valeur pour nos communautés et notre société à travers l’innovation, l’autonomisation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées, les contenus locaux, et l’aide aux pays en cas de catastrophe naturelle. Le nombre de jeunesSon entre 10challenger et 24 ans est estimé à 1,8 milliards, dont plus de 90% vivent dans les pays en développement. Les TIC doivent supporter la Stratégie des Nations Unies “Youth2030” et créer de la valeur pour cette jeunesse afin que leurs pays bénéficient du dividende démographique. Nous devons travailler à ce que les TIC aident les populations à être aussi bien portantes et aussi indépendantes que possible. Digital Business Africa : Quelle sera votre touche personnelle au vice-secrétariat général de l’UIT ? Brahima Sanou : Personnellement, j’assisterai le Secrétaire général de l’UIT dans le positionnement stratégique de notre organisation afin qu’elle puisse jouer le rôle qui ajoute de la valeur à l’écosystème des TIC. En ce qui concerne les questions opérationnelles, j’apporterai tout le soutien nécessaire pour assurer une gestion efficace et intelligente des ressources financières et humaines de l’UIT, y compris la construction Malcolm Johnson, du nouveau bâtiment de l’UIT.
Royaume Uni
dossier
L’AFRIQUE À LA CONQUÊTE DES PLACES À L’UIT
digital business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018 | 15
dossier L’AFRIQUE À LA CONQUÊTE DES PLACES À L’UIT
Ses cinq propositions phares 1. Etendre l’accès au large bande en connectant le 1/5 des 3,9 millions (UIT, 2016) des personnes encore non-connectées dans le monde ; 2. Œuvrer pour la protection des consommateurs en mettant à contribution les médias et les associations spécialisées ; 3. Créer un cadre propice au développement des politiques nationales et communautaires afin que les TIC soutiennent et induisent l’innovation ; 4. Accélérer les investissements en concertation avec le secteur privé 5. Implémenter au sein du BDT un système d’assurance qualité basé sur des normes internationales de qualité afin de vérifier et valider que le BDT satisfait aux exigences requises
Bio Express Pays : Congo Brazza Etat civil : Marié, père de trois enfants Expériences : Chef de service Gestion du service universel à l’ARPCE (Agence de régulation des Postes et des Communications Electroniques. Brazzaville, Congo), Direction économie et marché 2010-2018 Consultant à la Direction de Nouvelles Technologies 20042007 Ministère des Télécoms, Enseignant des NTICs, 2005-2015 Polytechnique, Université Marien NGOUABI, Brazzaville, Congo Directeur Technique de DRTVnet (Fournisseur d’accès internet) 2006 – 2009 Site web : www.kissangou.name
Digital Business Africa : Pourquoi avez-vous choisi de vous porter candidat au poste de directeur du Bureau de Développement des Télécommunications (UIT) ? Jean Philémon Kissangou : Il y a cinq ans la communauté Internet internationale rapportait deux milliards des personnes non connectées dans le monde, en 2016 l’UIT en a signalé 3,9 milliards. Réalisant que la fracture numérique ne fait qu’augmenter et connaissant ce que ces non-connectées manquent de ce fait comme opportunités de développement, je me suis résolu de me porter candidat à cet important poste au sein de l’UIT pour contribuer à résoudre ce problème. Cette institution qui a d’ailleurs pour mission de connecter le monde. Digital Business Africa : Votre vision est d’amener d’ici à 2030, le un cinquième des personnes non-connectées à travers le monde, sans discrimination aucune, à avoir accès aux réseaux de large bande afin d’accéder à l’information, participer à l’économie et s’épanouir. Comment comptez-vous y parvenir ? Jean Philémon Kissangou: D’abord, en essayant de mettre un peu plus de l’ordre dans la ‘Maison BDT’, car plus le bureau est efficace, mieux remplit sa mission. Pour ce faire, nous allons dès janvier prochain restructurer de fond en comble ses trois organes fonctionnels dans leurs compositions, dans leur fonctionnement et dans la pertinence des sujets à discussion. Ces organes seront davantage ouverts à l’expertise extérieure et leurs travaux plus orientés vers des résultats palpables qui aident réellement l’UIT à réaliser sa mission, celles de connecter le monde. Digital Business Africa : Vous reposez votre action sur sept piliers stratégiques. En quelques lignes, quel est le résumé de ces sept piliers stratégiques ? Jean Philémon Kissangou : Nous allons nous appuyer sur l’accès aux réseaux et services de large bande en particulier dans les pays en développement, la réforme du secteur des télécommunications dans plusieurs pays va faire l’objet d’une attention particulière dans notre plan stratégique. Pour les pays développés, les actions devraient être davantage Siège de l’ARPCE à Brazzavile au Congo où il occupe le poste de chef de service Gestion du service universel .
SES challengerS
Mme Doreen Bogdan-Martin, USA
Dr Cosmas Zavazava, ZimbaBwe
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William Ijeh, Nigeria
dossier
L’AFRIQUE À LA CONQUÊTE DES PLACES À L’UIT
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dossier L’AFRIQUE À LA CONQUÊTE DES PLACES À L’UIT
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dossier
L’AFRIQUE À LA CONQUÊTE DES PLACES À L’UIT
Les pays africains candidats AU POSTE DE membre du Conseil de l’UIT
Siège de l’UIT à Genève en Suisse
Le Conseil de l’UIT est composé de 48 membres. Chaque membre représente son pays et chaque région a un quota défini de membres. L’Afrique (Région D) dispose de 13 places dans ce conseil. Mais, 20 pays africains sont candidats. L’Europe de l’Est et l’Asie du Nord (Région C) dispose de cinq places, l’Asie et l’AustralAsie (Région E) 13 places, l’Europe occidentale (Région B) huit places et l’Amérique (Région A) neuf places. Les 19 pays africains, candidats au poste de membres du Conseil de l’UIT : Afrique du Sud, Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Egypte, Ghana, Kenya, Mali, Mauritanie, Maroc, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Soudan, Tanzanie, Togo, Tunisie et Ouganda.
LES 13 pays AFRICAINS actuellement membres du conseil de l’UIT Actuellement les 13 représentants de l’Afrique à ce Conseil de l’UIT sont l’Algérie, le Burkina Faso, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Maroc, le Nigéria, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie et la Tunisie. Aujourd’hui, les six pays africains que sont l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Cameroun, le Togo, la Mauritanie, le Soudan veulent également siéger à ce conseil et cela se jouera à Dubaï du 29 octobre au 16 novembre 2018. Par Digital Business Africa digital business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018 | 19
International
FRANCE
Klaxoon, Coyote, ParkNow, CROSSCALL et Cie, les start-up qui révolutionnent la mobilité à Paris
La 8ème édition du Salon Mobility for Business, spécialisé dans les solutions et applications mobiles, s’est tenue les 17 et 18 octobre 2018 au parc des expositions de Paris. Un rassemblement d’une centaine d’exposants non dénué d’intérêts, bien au contraire.
Si le smartphone est indiscutablement le terminal de travail approprié pour répondre efficacement aux problématiques liées à la gestion, la logistique, l’identification, la géolocalisation, la traçabilité des personnes et des biens, il est important pour Digital Business Africa (DBA) non seulement d’en parler, mais aussi de saisir l’occasion pour faire un point sur son présent et son avenir. Parmi les exposants, ceux proposant des solutions avant et après ventes, CRM et ERP mobiles, étaient les plus nombreux. Gérer un planning, écrire un rapport d’intervention ou un compte-rendu, organiser ses rendez-vous, rédiger ses notes de frais; les applications de gestion pour smartphones ont eu tout le temps nécessaire pour s’étoffer et ne rien oublier dans ces domaines.
La start-up “Cadulis”, créée il y a deux ans et demi, faisant travailler quatre personnes à Evreux, propose d’aller encore plus loin. Avec une fonction d’optimisation des tournées des intervenants de terrain, son soft peut inverser les rôles et planifier automatiquement une intervention humaine grâce à des algorythmes capables de déterminer quel est le professionnel disponible, avec le bon savoir-faire, au bon moment, au plus près du lieu où il est attendu. L’IA de Cadulis prend en compte la position des intervenants, leurs compétences, leurs plannings, la tâche à accomplir, la disponibilité du client final et organise l’intervention en prévenant les personnes concernées. Le soft est recommandé pour toute optimisation qualitative, à forte valeur ajoutée. Il est principalement
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utilisé pour faire face aux urgences, par les installateurs télécoms, le transport de matières dangereuses, etc.
La modernité du management avec Klaxoon La cohésion d’un groupe et le travail en équipe sont d’autant moins évidents à mettre en place que les personnes sont hétéroclites et dispersées. La société “Klaxoon”, autre exposant du salon, y a réfléchi avec une solution éponyme lancée il y a un peu plus de trois ans. Avec son campus de 170 collaborateurs basé à Rennes, ses deux “stations” commerciales implantées à Lyon et à Newyork et son “ClassStore” rue de Richelieu à Paris, Klaxoon oeuvre à l’optimisation des réunions et à l’efficacité du travail en commun. “70% des participants aux réunions font autre chose que ce pour-
International
Salon Mobility for Business. 17 et 18 octobre 2018 au parc des expositions de Paris. L’équipe de Klaxoon.
quoi ils sont venus et 50% de ceux qui sont présents, déclarent ne pas oser s’y exprimer comme ils le voudraient.” Pour remédier à ces déperditions d’énergie et de bonnes idées, Klaxoon propose une vingtaine d’actes collaboratifs : Brainstormings, nuages de mots, quizz, votes, etc., tous propices à favoriser l’expression, à partager et à confronter les points de vue, à simplifier la prise de décision collective tout en réduisant de façon significative la durée des réunions. Qu’ils soient sur place ou pas, les participants se connectent à Klaxoon sur le Web. Il n’y a aucun soft à télécharger. La solution a été pensée pour être utilisée avec n’importe quel équipement numérique. Klaxoon vient compléter des solutions en visioconférence comme Skype, Zoom, WebEx et autres. Il suffit simplement de partager l’écran de Klaxoon comme le prévoient ces programmes. Klaxoon compte actuellement plus d’un million d’utilisateurs dans 120 pays parmi lesquels, on trouve le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Avec Coyote, le smartphone est synonyme de mobilité et de liberté. Pour définir un smartphone, on pense
bien entendu à tout ce qui facilite nos déplacements, comme appeler un VTC avec Uber, connaître les horaires des transports en commun avec les applications SNCF ou RATP ou encore être alerté des dangers de la route lorsqu’on utilise son propre véhicule. C’est ce que propose l’exposant “COYOTE”. Installée en proche banlieue parisienne à Suresnes, cette société fondée en 2005 a pratiquement doublé ses effectifs pour atteindre désormais plus de 350 personnes depuis qu’elle a racheté “Traqueur”, le leader des solutions “Aprèsvol” de véhicules. Ses boîtiers sont au nombre de trois. Le “Mini” fonctionne via des flashs, des alertes sonores signalant un animal qui traverse la route, un radar sur une zone accidentogène, un camion en arrêt, des chantiers, des nids de poule, toute circonstance pouvant entraver la circulation et constituer un danger. Le modèle “S” complète les fonctions d’alertes et de GPS avec une caméra embarquée qui permet de filmer en continu son trajet. Certains assureurs proposent des tarifs moins élevés à un automobiliste qui peut prouver, le cas échéant, qu’il n’est pas responsable de l’accident dans lequel il est impliqué. Le “Nav+” ajoute à l’ensemble un écran couleurs avec cartes, navigation du moment et état du trafic routier. Un développement “e-Coyote” pour smartphone est venu compléter l’offre. Il fonctionne sous Androïd ou iOS et
reprend toutes les fonctionnalités des boîtiers à la seule différence que lorsque vous manipulez votre téléphone, e-Coyote passe en arrière-plan. Ce logiciel principalement destiné aux jeunes conducteurs, à ceux qui font peu de kilomètres ou qui changent souvent de voitures, a également permis de répondre à la demande d’opérateurs en téléphonie mobile qui trouvaient intéressant de proposer à leurs clients d’ajouter une offre de ce type à leurs forfaits.
ParkNow pour maîtriser ses dépenses de stationnement Pour “ParkNow”, la voiture, c’est la route. Mais, c’est surtout le stationnement. Cet exposant hollandais, installé en France après s’être beaucoup développé en Angleterre compte une dizaine de collaborateurs travaillant à Versailles. La société propose une application B2C d’aide au stationnement permettant à un automobiliste de ne payer que pour la durée pendant laquelle il est garé. Si vous aviez prévu de stationner une heure, mais que finalement vous reprenez votre véhicule au bout de 40 minutes, le système “stop & start” du soft vous permet de ne régler que les quinzaines de minutes effectuées ou commencées, soit 45 minutes et non l’heure complète. Autre avantage, le système peut prolonger à distance la durée du stationnement sans avoir à retourner à sa voiture.
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International commentaire
Smartphones : le défi des assistants personnels intelligents Depuis son apparition au début des années 2000, le smartphone a su se rendre indispensable. C’est du moins ce que la plupart de leurs propriétaires en disent. Les applicatifs pour smartphone répondent très souvent à des besoins simples, requérant peu de concentration, de connaissances, de place sur l’écran et ne demandant pas un environnement de travail complexe. Il n’est pas forcément pratique d’utiliser un smartphone pour effectuer ses démarches administratives et s’il peut tout à fait nous servir à effectuer nos achats en ligne, l’intérêt du smartphone n’est pas vraiment là. La force du terminal réside principalement dans sa capacité à faciliter la mobilité et la géolocalisation de son propriétaire. C’est le récepteur qui l’accompagne en permanence, sur lequel il reçoit des alertes sollicitant son attention et orientant ses choix. La mobilité, les alertes et le zéro papier qu’offrent les smartphones supposent l’accessibilité mais aussi la disponibilité de la personne qui le possède. Qui dit disponibilité laisse la porte entrouverte à l’intrusion de la vie professionnelle dans la vie privée. Au “fil à la patte” que peut représenter un smartphone mal géré, peut s’ajouter, pour ceux qui n’y prennent pas garde, l’addiction.
Le programme est disponible sur le Play Store et sur l’AppStore. Pour fonctionner, la société doit passer un accord préalable avec la ville où elle souhaite intervenir puisque chaque municipalité décide de sa propre politique tarifaire en matière de stationnement. Une affichette ParkNow est apposée sur chaque horodateur compatible. C’est le cas à Angoulème, Béziers, Bourges, Grenoble, Limoges, Toulouse, Valenciennes, sans oublier Paris où tous les arrondissements de la ville sont couverts.
CROSSCALL et ses smartphones 100% français Concernant les terminaux, les fabricants les plus connus étaient présents au salon : Huawei, Samsung, mais aussi “CROSSCALL” et ses smartphones 100% français fonctionnant avec la version 8 d’Androïd. Créée en 2009, l’entreprise est basée à Aix en Provence avec un bureau commercial à Paris. Avec ses
Salon Mobility for Business. STand de l’App ParkNow
150 salariés, elle propose trois modèles de smartphone, le Core, l’Action et le Trekker pour le haut de gamme. Au-delà de la robustesse, de l’étanchéité et de la résistance qui caractérisent la marque, ce dernier intégre une “action-cam”, une caméra très performante, l’équivalent d’une GoPro, mais dont la lentille de la caméra de 12 mégapixels ne dépasse pas du smartphone ce qui le rend à la fois performant et pratique à manier. CROSSCALL fabrique également des accessoires originaux utilisant sa technologie “X-link” qui permet de connecter plusieurs appareils, de recharger les batteries, de stocker et de transférer les données, à l’aide de petits boîtiers compacts, sans fil et facilement connectables. Par Philippe Mingotaud, à Paris
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Quels sont les liens que le smartphone et les connexions à distance nous permettent réellement d’entretenir avec des phénomènes numériques comme les réseaux sociaux, l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, la maintenance prédictive, le temps réel, etc. ? A quoi peut bien correspondre cette dépendance consentie ? C’est une question très souvent posée, à laquelle on peut avoir envie d’y consacrer un moment pour y réfléchir. La demande de terminaux mobiles dans les pays développés commence à s’essoufler. Si le marché du smartphone africain reste prometteur, comme le pensent certains experts, rien d’étonnant à ce que les développeurs d’application africains soient encore nombreux à se dire autant intéressés par le web que par le mobile. Mais, la recherche de nouveaux débouchés pour l’industrie du numérique a déjà commencé. Malgré les soubresauts ici ou là des marchés non saturés : la 5G, les écrans pliants, l’iOT, l’IA suffiront-ils à “relancer la machine” ? C’est possible. Mais, pour le moment, aucune annonce concernant une innovation majeure incitant les consommateurs à remplacer plus rapidement leurs terminaux n’a encore été faite. Si on en reste aux tendances et aux usages actuels, on peut raisonnablement supposer que la prochaine étape du développement numérique pourrait bien être celle des assistants personnels intelligents, plus ou moins spécialisés, plus ou moins autonomes et non le renouveau des programmes pour smartphone, plus intuitifs, plus ergonomiques, alors que l’évolution de leurs fonctionnalités apparaît désormais limitée. Par Philippe Mingotaud
INTERNATIONAL FRANCE
Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, l’association Digital Africa est créée Annoncée à Ouaga par le président français Emmanuel Macron, l’association Digital Africa vient d’être créée. C’est ce qu’on apprend ce 14 octobre 2018 sur le compte Twitter de Karim Sy, fondateur de Jokkolabs, premier espace de travail collaboratif en Afrique de l’Ouest, qui a été nommé président de cette association. Pour rappel, Digital Africa est une initiative développée par l’Agence Française de développement, il s’agit d’une plate-forme qui sera bientôt lancée, et qui se veut un « outil collaboratif favorisant l’émergence des start-ups africaines et de leurs écosystèmes » pour reprendre les propos de JP Barral de l’AFD sur twitter, félicitant au passage Karim Sy. Cette initiative est soutenue par le président français Emmanuel Macron, qui avait annoncé la dotation de 65 millions d’euros en faveur des jeunes innovateurs africains lors de son discours en mai dernier à l’ouverture de la troisième édition de Viva Technology en mai dernier. Le Trésorier de cette association est CFIMédias, l’agence française de développement médias.
PARIS, France. Première équipe de l’association Digital Africa. Son premier président, Karim Sy, au centre.
Par DIGITAL Business Africa
L’AFD injecte 1,7 millions d’euros dans les start-ups africaines 2016 d’une convention pour le lancement d’une plateforme d’accompagnement des incubateurs de start-up en Afrique. Sur le principe, l’AFD a donné son accord pour le financement pour un montant de de 1,7 million d’euros le programme « Afrique Innovation ».
24 mai 2018. Paris, Parc des expositions. Porte de Versailles. Viva Technology 2018. Emmanuel Macron et son homologue rwandais Paul Kagame promettent soutien aux jeunes..
L’Agence française de développement (AFD) et l’incubateur Bond’Innov, basé
en France et spécialisé dans les pays du Sud, annoncent la signature le 6 octobre
D’après le journal Jeune Afrique qui révèle l’information, il s’agit d’un programme qui vise la mise en place d’une plateforme web ouverte à tous, Afric’innov dont une version est déjà en ligne, qui ambitionne d’être à la fois le média de référence de l’innovation en Afrique francophone et un système d’information et de ressources en ligne pour les structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat. Le programme vise dans un second volet à soutenir les porteurs de projets euxmêmes en testant différents dispositifs de financement de ces start-up dans leur phase de lancement. Par Jephté Tchemedie
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Régulation cameroun
L’ART assigne à Orange et à MTN les bandes de fréquences 700 et 800 MHz de la 4G Ces ressources télécoms vont permettre aux deux sociétés télécoms d’améliorer la qualité de leur service décriée depuis plusieurs par les consommateurs. A l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), les pionniers du secteur national de la téléphonie mobile ont une obligation de résultats.
niveaux d’exécution appréciables des recommandations, la qualité de service des télécoms reste insatisfaisante. En effet, de l’évaluation de l’ART, il ressort que sur les 733 recommandations issues du rapport de Cybercom classées en cinq grands groupes, à savoir le cœur de réseau, le réseau IP, le réseau d’accès, le réseau radio et la sécurité des systèmes d’information, les niveaux d’exécution de ces recommandations sont les suivants : 98% pour MTN Cameroon, 89% pour Orange Cameroun, 60% pour Viettel et 54 % pour Camtel. L’ART explique son insatisfaction par le fait que la plupart des recommandations n’ont pas un impact direct sur l’amélioration de la qualité de service ou de la qualité d’expérience. « Certaines recommandations exigent la réorganisation des bandes de fréquences ; l’Instabilité de la fourniture de l’énergie électrique et les multiples coupures de la fibre optique dues aux travaux sur les axes routiers impactent sur la disponibilité des réseaux ; plusieurs seuils d’émission prescrits sont défavorables à l’accès au réseau par les consommateurs », énumère le régulateur.
PHIlémon zoo zame, Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications du Cameroun
Les Camerounais auront désormais une meilleure qualité de service dans les communications électroniques 4G. Après l’évaluation des cahiers de charges des opérateurs mobiles Orange Cameroun et MTN Cameroun à l’issue de la signature des avenants à leur convention de concession, l’Agence de régulation des télécommunications du Cameroun (ART) a assigné aux deux opérateurs mobiles principaux du Cameroun les canaux de fréquences dans les bandes de 700 et 800 MHz. Ces bandes de fréquences demandées par MTN et Orange depuis 2015, date de l’attribution de leur licence
4G, sont nécessaires pour une meilleure fluidité dans les communications électroniques de la technologie 4G. D’après un communiqué de Philémon Zoo Zame, le DG de l’ART, publié ce 03 octobre 2018, l’assignation de ces fréquences intervient au terme d’une évaluation de la mise en œuvre des recommandations de l’audit sur la qualité des services télécoms au Cameroun réalisé l’an dernier par le cabinet Cybercom, sous la férule du Ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel).
En ce qui concerne le réseau de transmission en fibre optique géré par Camtel, l’opérateur historique relève que les multiples coupures, cause principale de la dégradation de la qualité de service, sont occasionnées par les travaux de réhabilitation des infrastructures routières sur l’étendue du territoire. L’ART note que le secteur des télécommunications au Cameroun recense en moyenne une trentaine de coupures de fibre optique par mois. C’est pourquoi, le régulateur recommande à Camtel d’assurer un meilleur maillage de son réseau en tenant compte des besoins en redondance. Par Digital Business Africa
D’emblée, l’ART indique que malgré les digital business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018 | 25
TIC sans HIC La Chronique de Philippe Mingotaud Plusieurs pics de pollution atmosphérique ont marqué l’été 2018 en France, au point que les préfets ont dû, à plusieurs reprises, tirer le signal d’alarme et mettre en place des mesures restrictives de circulation autour de certaines grandes agglomérations, le temps que le taux de CO² dans l’atmosphère diminue. La circulation alternée, utilisée jusqu’à récemment lors de ces épisodes, s’imposait sans distinction à tous les conducteurs qui pouvaient malgré tout continuer à se déplacer un jour sur deux. Désormais remplacée par la circulation différenciée, seuls les véhicules les plus récents, arborant sur leur parebrise une pastille “Crit’Air” numérotée de 1 à 3, en fonction de la date de leur première immatriculation, conservent le droit de rouler durant ces périodes. Alors qu’avec la circulation alternée, chacun pouvait se sentir concerné et participer à l’effort à fournir pour retrouver un air meilleur, la circulation différenciée renvoie la responsabilité de la situation aux seuls propriétaires de véhicules anciens. Interdire aux pollueurs de contaminer davantage une région comme Paris et sa proche banlieue est sans aucun doute une bonne chose encore faut-il, pour que la mesure soit comprise, ne pas en oublier certains en chemin; les avions atterrissant ou décollant des aéroports de Paris, les bateaux se rendant ou en partance du port fluvial de Gennevilliers, les entreprises industrielles basées en Ile de France ou encore les assujettis au malus écologique qui mériteraient eux aussi de montrer l’exemple en de telles circonstances. Choisir de désigner les véhicules les plus anciens et non les plus énergivores, revient à montrer du doigt les plus pauvres, parmi lesquels on trouve ceux qui roulent le moins et qui n’ont pas d’autres choix que de conserver leur véhicule d’avant 2005, faute d’avoir l’argent nécessaire pour pouvoir en changer. Par contre, ceux qui décident qu’ils peuvent continuer délibérément à polluer l’atmosphère avec des véhicules surdimensionnés, puisqu’ils en ont les moyens financiers, ne sont pas sollicités. Maladresse ou pas, il s’agit pour les pouvoirs publics, par des mesures à la fois incitatives et coercitives, de faire face à une réelle urgence de santé publique, de sensibiliser les populations aux problématiques écologiques et de les responsabiliser face à l’impact de leurs pratiques quotidiennes sur le climat et l’air que nous respirons, sans pour autant porter atteinte au bon fonctionnement de l’économie. Une lutte ouverte contre le réchauffement climatique et ses conséquences. Parmi les mesures incitatives prises par l’Etat, l’une d’elles consiste à encourager les constructeurs automobiles à proposer une gamme de véhicules tout électrique à destination des particuliers et des professionnels. C’est le cas du constructeur français Renault avec ses modèles ZOE, Kangoo Z.E. et Master Z.E. Un véhicule neuf pour particulier tel que ZOE, subventionné par l’Etat à hauteur de 6.000€, avec une autonomie de 300 à 400 kms est une sérieuse alternative à l’achat d’un véhicule thermique. Cela l’est d’autant plus que ses caractéristiques paraitront tout à fait suffisantes pour un grand nombre de familles et qu’une prime à la conversion, liée à la reprise d’un ancien véhicule, vient s’ajouter au dispositif pour le rendre définitivement attractif et se laisser tenter.
Les mesures coercitives agissent sur deux fronts : Le bonus/malus écologique. Les constructeurs ont besoin, pour maintenir des tarifs élevés 26 | DIGITAL business africa N° 001 de NOVEMBRE 2018
sur leurs gammes d’automobiles neuves, d’en “donner toujours plus”, ce qui se concrétise par des véhicules toujours mieux équipés et plus volumineux. Beaucoup de modèles prennent au fil du temps de l’”enbompoint”, ce qui les rend plus lourds, plus consommateurs d’énergie et donc plus polluants. Pour freiner ce phénomène, les pouvoirs publics ont imaginé en 2008 un bonus/malus écologique dont les conditions d’application se durcissent chaque année. En 2019, le plancher du droit à polluer autorisé avant malus sera abaissé à 117g de CO² au km après avoir été de 123g en 2017 et de 120g au 2018. Compte-tenu de leurs performances actuelles, beaucoup de véhicules neufs vont le dépasser, d’autant plus qu’après le scandale des logiciels propriétaires de certains constructeurs, permettant de détecter les relevés officiels afin de minimiser l’importance des émissions de CO² de leurs voitures, les tests de conformité sont désormais effectués en conditions réelles de circulation, ce qui rend encore plus difficile le non franchissement de ce seuil. Si le malus écologique ne concerne que les véhicules neufs, les véhicules d’occasion ne sont pas en reste. Ceux de plus de 9cv fiscaux font l’objet d’une “taxe additionnelle sur les véhicules polluants” calculée en fonction de leur âge et de leur puissance fiscale, ce qui a pour but de les rendre plus difficiles à revendre et de dissuader les personnes les plus raisonnables d’en acheter.
Le prix des carburants à la pompe. A configuration équivalente, les émissions de CO² sont désormais plus importantes sur les véhicules à essence que sur les diesels. Cela n’empêche pas les pouvoirs publics de chercher à aligner le prix du diesel sur celui de l’essence. Les deux carburants sont donc bien dans le colimateur de l’Etat et ce, malgré le sérieux manque à gagner que leur obsolescence programmée finira par représenter pour lui, car 60% des tarifs à la pompe relèvent de la TVA et autres taxes sur les produits énergétiques. Le devenir des véhicules thermiques est menacé à la fois par les pénalités, la hausse des prix des carburants et par une volonté largement partagée dans l’opinion publique d’en finir avec tous les produits toxiques.
L’intelligence embarquée au secours du conducteur Pour permettre à leur clientèle d’oublier les taxes et pour l’aider à affronter des conditions toujours plus drastiques de circulation, les constructeurs suréquipent leurs véhicules neufs de nouvelles technologies; GPS, régulateur de vitesse, caméras, etc. Toutes ces technologies ont une place dans l’habitacle pour assister l’automobiliste lors de ses déplacements. Puisque cela devient de plus en plus compliqué de rouler, il apparait normal que les nouvelles technologies viennent, comme elles savent si bien le faire par ailleurs, au secours de l’automobiliste afin de lui simplifier la vie. Mais, on peut se demander s’il pourra continuer encore longtemps d’utiliser, en toute légalité, des fonctions complexes liées à une tablette, un GPS ou à de la téléphonie intégrés à un tableau de bord, alors qu’il s’expose dans le même temps à payer
Philippe Mingotaud est le directeur de MTP-Editions, l’éditeur de la suite logicielle ServoCall et SerVisual Professionnels : www.servocall.com, www.servisual.com . Basé en France, il est le correspondant de DIGITAL BUSINESS AFRICA en Europe.
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