Bac blanc Histoire geo + correction

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PROPOSITION DE CORRIGE POUR LE BAC BLANC D’HISTOIRE – GEO EN TERMINALE S ( session 2007)

HISTOIRE Composition 1 : La colonisation européenne et le système colonial. Intro : bien définir la colonisation comme le processus de conquête, d’exploitation et d’administration de territoires extra-européens par des puissances européennes. Puis montrer que ces puissances ne sont qu’un maillon de la chaîne du « système colonial » qui englobe tous les acteurs de la colonisation : colonisateurs, métropolitains, indigènes. Et que parmi les colonisateurs on trouve des gens très divers (militaires, missionnaires, médecins, profs …). Problématique : dans quelle mesure les Européens parviennent à organiser la mise sous tutelle de l’Afrique et de l’Asie au 19ème siècle et quelles sont leurs motivations ?

I-LES ACTEURS DU SYSTEME COLONIAL 1-Ceux qui rendent possible l’expérience coloniale : -Les pionniers : explorateurs (Livingstone, Savorgnan de Brazza), géographes, missionnaires -et bien sûr hommes politiques : importance de la conférence de Berlin en 1884 qui, au départ, règle des litiges commerciaux dans le bassin du Congo mais qui aboutit à des accords bilatéraux fixant les frontières des Etats d’Afrique (en dépit des ethnies et des histoires tribales particulières, notamment dans le cas des nomades sahariens). 2-Ceux qui assurent la mise en place du système colonial -les militaires et les personnels administratifs : ils participent à la conquête et à la mise en place des structures de domination -les commerçants : au départ une entreprise qui doit être rentable et autofinancée ( loi de 1900 en France sur l’autogestion des colonies ), mais une entreprise qui doit être rentable. Les 3-Ceux qui reçoivent et subissent la colonisation : les « indigènes » -dans les dominions britanniques et certains protectorats peu de changements par rapport aux siècles précédents où les Européens s’étaient contentés d’établir des comptoirs commerciaux sur les littoraux. Simplement la pénétration progresse à l’intérieur des territoires. -les chefs militaires locaux : Behanzin au Dahomey, Ahmadou au Niger, Samory Touré en Guinée refusent le joug français et luttent pour préserver leur ancestral pouvoir, tout

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comme le Boer Kruger (qui a donné son nom à un des plus beaux parcs naturels au monde)… mais vont devoir s’incliner.

II-LES RYTHMES ET LES ENJEUX DE LA COLONISATION 1-le temps des conquêtes : On se cantonne à la France et à la GB car à elles deux elles rassemblent 42M km² et 570 à 600M d’habitants. -France : conquête de l’Algérie (1830-47), puis du Rif, puis de l’Asie du Laos à l’Annam et à la Cochinchine ( 1863-97), puis de l’Afrique noire ( à la suite de la conférence de Berlin, 1884) -GB : Inde ( années 1840-50, achevée après la guerre des Cipayes en 1857), Malaisie, Afrique noire (après la Conférence de Berlin), Afrique australe ( guerre des boers entre 1899 et 1902 puis création de l’Union sud-africaine en 1910. -bannir l’idée d’une conquête pacifique des anglais et des difficultés des coloniaux français : les Anglais ont toutes les peines du monde à venir à bout des Zulus puis des Boers en Afrique du sud, les Français se heurtent à la terrible résistance d’Abd el Kader en Algérie, d’Abd el Krim plus tard dans le Rif… 2-passage d’une logique de conquête à une logique d’administration et de gestion -différents statuts politiques avec plus ou moins de souplesse : « plus » pour les comptoirs et dominions ( ex Inde), « moins » pour les colonies de peuplement (ex Algérie) -différents type de domination administrative : assimilation française ( sous couvert de vouloir donner aux colonisés une égalité de droit, c’est une véritable entreprise d’asservissement que mettent en place les colonisateurs), association britannique (partage des compétences, seules les questions de politique étrangère relèvent de la colonie). -différents types de liens commerciaux : le but de cette colonisation est éminemment commercial : ces colonies sont des déversoirs pour les produits européens, notamment en cas de crise ( la colonisation survient dans le contexte de la dépression consécutive au krach de Vienne en 1873). C’est ce qui amène la France à définir son « empire » colonial et les Britanniques à mettre en place un Commonwealth dans les années 1930. 3-le désir de « civiliser » a-t-il été couronné de succès ? -3C =Civiliser par la Christianisation et le Commerce légitime ( Livingstone). Civiliser = instruire, évangéliser, soigner… Pour l’instruction, tout est relatif. En 1957, 1 Africain sur 7 sait lire, écrire, compter. Pour l’évangélisation, les sociétés bibliques anglaises ont distribué 350M de Bibles partout en Afrique noire au 19ème siècle : mais ont-ils fait pour autant disparaître les rites ancestraux et les coutumes du groupe ? Pour la médecine, des progrès indéniables avec les campagnes de vaccination ( 80M de doses de vaccin contre la fièvre jaune en AOF en 40 ans) mais à quel prix ? 50 ans entre la découverte de la prophylaxie contre la lèpre et sa mise en pratique, plus de 60 ans pour la maladie

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du sommeil ( tripanosomiase)… Et toujours 1 médecin pour 100 000 habitants en moyenne en 1920 !

III-AU-DELA DE LA CONQUETE : NOUVEL ESCLAVAGE ET DESIR D’ACCULTURATION ? 1-Une économie de prédation partiellement responsable du mal développement actuel. -différents types d’exploitation économique : esclavage impitoyable au Congo et au Katanga ( mines de cuivre), exploitation systématique en Afrique du sud ( après la découverte d’or et de diamant dans les années 1867-84), on parle d’économie de prédation (> prédateur = vol, appropriation) -exploitation moins irrationnelle dans bon nombre de colonies mais maintien du principe de l’échange inégal : on veut rendre dépendants ces pays donc on les cantonne à des productions agricoles de rente, à des cultures de plantes textiles ( cf coton au Mali) et on leur vend des produits finis. Aucun décollage industriel, aucune perspective d’émancipation économique de la métropole, ce qui explique le néo-colonialisme aujourd’hui encore dans bon nombre de pays d’Afrique et leur difficile arrimage à la mondialisation dans les années 1980. 2-Derrière la volonté de civiliser, une entreprise d’acculturation. -pour faire de ces indigènes de dociles petits « Européens », l’Ecole doit imposer la culture de la métropole, c’est pourquoi les petits Africains apprennent qu’ils ont pour ancêtre un certain… Vercingétorix ! Attention, entre le désir du ministre de l’Instruction publique et la réalité du terrain, il existe sans doute un gouffre. -perte de la culture de l’oralité dont étaient détenteurs les anciens : rappelez vous ce proverbe africain, « un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle »… -au-delà de ce désir de substituer aux cultures d’origine celle des coloniaux, dérives vers le génocide ( ex des Allemands vis à vis des Hereros…)

3-Un système précocement remis en cause : -parti du Congrès et désobéissance civile prônée par Gandhi en Inde dès 1885 -réaction par création d’une contre-culture : la négritude (Césaire, Senghor) pour retrouver une culture originelle. -remises en cause nombreuses dans les métropoles. Gide dans Voyage au Congo, Albert Londres ou Albert Einstein toujours pour le Congo, Aimé Césaire dans les années 1950 dans son magnifique Traité sur le colonialisme ( qu’il compare – abusivement sur certains points- à l’entreprise nazie…)

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Composition 2 : Les Etats-Unis et le monde des lendemains de la seconde guerre mondiale à 1991 Comment a évolué le rôle de la puissance et du modèle américains dans les relations internationales entre la fin de la 2°GM et l’effondrement de l’URSS ? Comment est-on passé d’une puissance sans partage à un condominium avec les Russes lors de la guerre froide, pour finalement revenir à la seule hyperpuissance mondiale après 1991 ? I-DOMINATION SANS MONDIALE (1945-49)

PARTAGE

AU

SORTIR

DE

LA

SECONDE

GUERRE

1-les banquiers du monde : une domination financière leur permet une mise sous tutelle des économies occidentales -le dollar roi ( Bretton Woods, le FMI) -plan Marshall qui crée une solidarité avec le bloc atlantique (« vieille Europe ») -principale économie : créancier du monde, seul pays en guerre non touché sur son sol 2-Le leader naturel du camp occidental anti-communiste, anti-impérialiste et libéral -doctrine Truman : défense du monde libre = endiguement, containment, théorie des dominos. -plus grande démocratie du monde -prise de parti en faveur des puissances aspirant à l’indépendance : charte de l’Atlantique, affaire de Suez 3-La principale puissance militaire du camp occidental et la seule puissance nucléaire mondiale. -seuls détenteurs de la bombe jusqu’en 1949 -bases navales partout dans le monde : Pearl Harbour, Diego Garcia… Capacité à détruire l’adversaire et à se transposer rapidement sur tous les théâtres de guerre. -puissance diplomatique par excellence : ONU à New York, ONU fondée sur la charte de San Francisco.

II-LE REEQUILIBRAGE DES FORCES ET LE CONDOMINIUM PARTAGE AVEC L’URSS PENDANT LA GUERRE FROIDE 1-Tensions et partage des sphères d’influence pendant la guerre froide ( 1949-53) -URSS nouvelle puissance nucléaire en 1949 -les affrontements prennent une autre dimension : ex de la guerre de Corée (50-53), un des premiers conflits typiques de la guerre froide. Finalement apaisement par peur de l’escalade nucléaire.

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-les EUA restent marginalement liés aux autres conflits de la période : en Israël, en Indochine, … 2-Une domination fluctuante et partagée pendant la « coexistence pacifique » (1956-1975) -engagement dans la voie de la coexistence pacifique entre Eisenhower puis Kennedy et Krouchtchev, reconnaissance que la guerre n’est plus inéluctable entre les deux grands et que la compétition doit gagner d’autres domaines que la guerre devant la menace de la destruction mutuelle assurée. -domination soviétique supposée des années 55’s- 66: crainte du technologic gap avec Spoutnik et Gagarine, remise en cause de la tutelle américaine par la France (sortie de l’OTAN en 1966). Malaise social avec le problème noir dans les années 1960. En plus leur passé anti-colonialiste ne les rapproche pas des pays du 1/3 Monde qui préfèrent à Bandoung demander une troisième voie et à Belgrade en 1961 choisir le non-alignement. -domination retrouvée à la fin des années 1960 : rupture = victoire à Cuba, Appolo en 1969 -mais crise des années 1968-79 : Vietnam, Watergate, Irangate. Amérique déboussolée (cf filmographie Vietnam), politique extérieure critiquée, retour à une volonté de purification de la politique (cf Carter) à la suite de l’affaire d’espionnage qui a fait tomber Nixon. La crise américaine ne profite pas néanmoins aux Soviétiques qui s’embourbent dans la crise tchécoslovaque… La Chine et le Tiers Monde en profitent. 3-le retour à l’offensive, la volonté de reprendre la main dans les années 1970’s85. -offensive sur le terrain des droits de l’homme : la 3° corbeille de la Conférence d’Helsinki entend résoudre le problème des dissidents. -offensive sur le terrain militaire : une politique active en Amérique du sud. La CIA permet en partie l’arrivée au pouvoir de Pinochet et la chute d’Allende. Essor du complexe militaro-industriel avec la « guerre des étoiles » et le projet d’IDS ( bouclier anti-missile) ⇒ rôle important de Reagan. -offensive nette sur le terrain diplomatique : crise des euromissiles (82-85). Victoire occidentale + victoire de la paix.

III-VERS LA SEULE HYPERPUISSANCE ( 1985-1991) 1-Reagan ou le renouveau du désir de puissance économique et géopolitique -ère des succès de l’ultralibéralisme : Reagan, ère des « yuppies » (malgré krach de 1987) : son programme entend redonner sa grandeur au pays. -puissance qui ne veut plus uniquement reposer sur la force nucléaire : les Etats-Unis peuvent imposer un désarmement qui les avantage, à Washington (1987) puis en 1991 avec START1. -stratégie de domination mondiale repose essentiellement sur sa culture (succès hollywoodiens type Star war)

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2-L’échec de la Perestroïka ou la victoire du modèle capitaliste sous G.BUSH -arrivée de Gorbatchev pour mettre fin à la sclérose de l’ère post-brejnevienne : immobilisme, conservatisme doctrinaire autour du marxisme-léninisme. -Perestroïka = reconnaissance de la faillite, plan de sauvegarde du communisme en insufflant du capitalisme, ce qui lui vaut les foudres des caciques du PCUS… et une énorme impopularité en URSS. Les plus optimistes y voient une nouvelle NEP, une nouvelle déstalinisation (cf 1956). -Mais la Glasnost aura raison du système. La chute du mur de Berlin en novembre 1989 puis la réunification allemande l’année suivante révèlent des craques dans le bloc soviétique. L’empire implose, éclate, et les EUA restent en décembre 1991 la seule et unique hyperpuissance. 3-la seule superpuissance en 1991 : à défaut d’unipolarité, le choix de l’unilatéralisme -Ex de la guerre du Golfe en 1990 où les Etats-Unis prennent la tête d’une coalition d’une vingtaine de pays pour faire respecter la souveraineté du Koweït. Ce sont eux, aussi, qui imposent aux troupes françaises de ne pas prendre Bagdad, alors à portée de fusil. Leur intérêt n’est pas alors la chute du régime de S.Hussein. -la peur du vide : pour autant très vite on comprend que la « fin de l’Histoire » n’aura pas lieu et que l’unipolarité a vécu. On s’oriente vers un monde multipolaire où des tensions enfouies par la guerre froide ressurgissent brutalement ( Yougoslavie, Afrique australe,Tchétchénie …)

Conclusion : le problème de l’unilatéralisme → seconde guerre d’Irak ( protéger ses intérêts sans se soucier de ceux des autres) . Pour comprendre l’épisode du 11 septembre 2001, méditer cette pensée prophétique d’ARBATOV, conseiller de Gorbatchev, confiée au Times le 23 mai 1988 : « nous sommes en train de vous faire quelque chose de

terrible. Vous n’allez plus avoir d’ennemi. »

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Composition 3 : L’Europe, un enjeu dans la rivalité est-ouest (1947-1991)

En quoi l’Europe est-elle l’enjeu prioritaire de la guerre froide entre les EUA et l’URSS et comment cette guerre froide a changé le visage de l’Europe ? I-L’EUROPE SOUS L’EGIDE DES DEUX GRANDS EST COUPEE EN DEUX AU PLUS FORT DE LA GUERRE FROIDE. (1947-62) 1)Deux doctrines, deux blocs, deux Europe. Un « rideau de fer » et une Europe bipolaire. Comme le dit Churchill aux étudiants de Fulton, l’Europe est comme coupée par un rideau de fer entre deux camps antagonistes : à l’ouest le camp des démocraties libérales se reconnaissant des valeurs défendues par les Etats-Unis de Truman, à l’est de cette fracture qu’il situe de la Baltique à l’Adriatique, les pays ‘Europe orientale sont sous l’influence de l’URSS de Staline. Globalement, c’est un héritage de la guerre : l’ouest a été libéré par les Américains (Overlord en Normandie en juin 1944), l’est a été libéré puis occupé par l’armée rouge (libération d’Auschwitz par les Soviétiques). Mise en place de doctrines faisant de l’autre l’ennemi : deux systèmes opposés : le système américain est condensé dans la doctrine Truman (valeur suprême = démocratie, liberté, danger = impérialisme bolchevik), la pensée soviétique est synthétisée dans la doctrine Jdanov (ou Staline), laquelle critique l’impérialisme américain. Un point d’accord, le désaccord profond et l’impossibilité de concilier les systèmes : la guerre est inévitable. 2)L’organisation de deux systèmes d’alliances. -sur le plan économique : le plan Marshall, bras armé de la doctrine Truman (pays occidentaux + Grèce + Turquie, sous forme de dons essentiellement pour doper les économies en reconstruction), le CAEM de l’autre (système au profit exclusif de l’URSS) -sur le plan militaire : charte de l’Atlantique, puis pacte atlantique, puis traité de l’atlantique nord, puis OTAN (1949) (les Etats-Unis ont des forces présentes en France, en Allemagne – 200 000 à 300 000 hommes). Pacte de Varsovie en 1955 (toute agression contre 1 membre entraîne la riposte des autres) -sur le plan idéologique : à l’est surtout, les communistes sont de plus en plus des fidèles de Moscou : les « nationaux » sont évincés au profit des proches de Staline (grandes purges : exécution de Rajk en Hongrie, de Slanski en Tchécoslovaquie) 3)Des crises européennes liées à cette bipolarisation caractéristiques de la guerre froide. -Berlin, I et II (pour le factuel, voir le cours) : sur un petit périmètre, on retrouve une bipolarisation : dans la première crise on a une opposition indirecte entre les 2 Grands, l’un organisant un blocus économique pour asphyxier la ville, l’autre un pont aérien pour redonner de l’air. Dans la seconde, le mur devient la frontière visible et militarisée entre les deux camps idéologiques pour éviter l’exode des Berlinois de l’est attirés par l’el

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dorado que représente le Berlin capitaliste. Typique de la guerre froide : opposition des deux camps sans lutte armée directe, une frontière idéologique qui devient une frontière physique, une sortie de crise lente mais non violente. La première crise aboutit à une partition de l’Allemagne qui est un portrait en réduction de l’Europe : la RFA fédérale et démocratique, la RDA socialiste et centralisée (capitale Berlin est). La seconde crise est capitale dans l’évolution des relations internationales : hormis une protestation de principe (discours « ich bin ein Berliner »), Kennedy et les Occidentaux laissent les Soviétiques faire en 1961. Krouchthchev s’en souvient et croit pouvoir miser sur la faiblesse de son adversaire à Cuba.

-l’utilisation du pacte de Varsovie : après les émeutes de Berlin est en 1953, éclatent les crises polonaises et hongroises (Budapest) de 1956, lesquelles révèlent l’hégémonie soviétique sur l’Europe de l’est. Il n’est pas possible de choisir une voie socialiste nationale, c’est Moscou qui fixe les règles et réprime dans le sang toute volonté d’échapper à l’influence du pouvoir central. Transition : c’est dans ce contexte que tente de se construire l’Europe, c’est le seul point qui permet de relativiser les déchirures internes de l’Europe. Mais ces initiatives sont exclusivement occidentales. La CECA (1948) vise à rendre dépendantes les économies française et allemande pour éviter le retour de la guerre. Le traité de Rome entend constituer un espace de libre échange économique et faire émerger un contre-pouvoir qui puisse s’affranchir de la tutelle des deux grands. Mais l’échec de la CED en 1952 fragilise lourdement ce processus. Pourtant le rejet des modèles dominants monte ( politique d’indépendance nationale de De Gaulle).

II-UNE PERIODE DE DETENTE RELATIVE DONT L’EUROPE PROFITE POUR S’EMANCIPER: 1962-1985. 1-L’ostpolitik ou la tentative de rapprochement entre les deux Allemagnes à l’heure de la construction européenne. Le chancelier ouest-allemand Willy BRANDT tente de normaliser ses rapports avec la RDA, pour apaiser les tensions internes à l’Europe : à partir de 1969, le chancelier met en place une politique d’ouverture vers l’est l’Ostpolitik, avec E.HONECKER. En 1970, il signe avec l’URSS puis la Pologne des accords garantissant les frontières. En 1972 il signe un traité de reconnaissance mutuelle avec l’Allemagne ce qui permet aux deux Etats d’entrer conjointement à l’ONU en 1973. La conférence d’Helsinki confirme et

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entérine l’inviolabilité des frontières allemandes et replace la question des droits de l’homme au centre des débats (notamment problème de la dissidence), en 1975. Willy Brandt se rend aussi, dès 1970, à Varsovie, où il se recueille devant le monument aux morts à la mémoire des victimes du ghetto. Pour la première fois il se rend dans un pays de l’est et reconnaît la responsabilité de son pays dans le massacre de Polonais. 2-La contestation des modèles par les Etats d’Europe, à l’est comme à l’ouest -à l’ouest, le trublion français : De Gaulle critique la politique américaine au Vietnam (discours de Phnom Penh), encourage l’indépendance de Québec (« vive le Québec libre »), se rapproche de Moscou et se retire de l’OTAN (1966) après la mise au point de la bombe à hydrogène. C’est aussi à cette période que se renforce les liens francoallemand et que l’Europe s’affirme (De Gaulle et Adenauer) -à l’est, contestation réprimée dans le sang en Tchécoslovaquie : en 1968, à Prague, : devant la volonté des Thèques de donner au pays « un socialisme à visage humain », libéré des objectifs économiques irrationnels et des privations de liberté, les Russes imposent une réaction du pacte de Varsovie. Les membres du pacte déploient 200 000 hommes et 5000 chars lors de l’opération Danube. Aux 86 morts directs doivent s’ajouter l’épuration de la Tchécoslovaquie (300 000 personnes touchées). 3-Regain de tension au cours de la guerre fraîche : l’Europe au cœur de la crise des Euromissiles. L’Europe reste un enjeu

Les principales villes européennes apparaissent comme les potentielles victimes collatérales des tensions entre les deux grands. Basées dans les pays occidentaux les fusées Pershing II américaines peuvent réduire en cendres les capitales d’Europe orientale, mais aussi Moscou et St Petersbourg. Dans l’autre camp, les Soviétiques misent sur leurs SS20 pour toucher au cœur l’Europe occidentale. La crise s’estompe par une politique conjointe de désarmement (traité de Washington en 1987 et « option zéro ») Transition : Gorbatchev veut de la transparence, de la démocratie et une économie mixte : il pousse plus loin la déstalinisation que ne l’avait opérée Krouchtchev, il propose des élections quasiment démocratiques et étend les libertés (notamment essaie de résoudre le problème de la dissidence).

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III-1985-1991 : VERS LA FIN DU COMMUNISME EN EUROPE 1-La Glasnost et la Perestroïka entraînent l’éclatement de l’empire soviétique et l’émancipation des démocraties populaires. -Gorbatchev est débordé par la soif de liberté des membres de l’empire : des élections libres sont organisées en Pologne, en Hongrie, les manifestations en Allemagne de l’est poussent HONECKER à la démission. En Bulgarie et en Tchécoslovaquie, les conservateurs communistes sont écartés du pouvoir les uns après les autres. En Roumanie le dernier grand dictateur, Ceaucescu, est exécuté avec sa femme : c’est le seul pays où se déroule une révolution violente. La Yougoslavie éclate sous le poids de son multiculturalisme. L’Albanie, le plus stalinien des régimes en place, s’effondre en 1991. 2-La chute du mur et la réunification de l’Allemagne sont le signe de l’émancipation de l’Europe orientale de l’URSS -surtout en novembre 1989 le mur de Berlin tombe, et avec lui en quelque sorte le « rideau de fer » : Gorbatchev ordonne de laisser faire, en une nuit l’ouvrage est démoli et la libre circulation entre est et ouest revient. Le capitalisme pénètre à l’est (voir Good Bye Lenin !) -prélude à la réunification allemande l’année suivante : en 1990, réunification en une grande Allemagne fédérale (loi fondamentale de 1990) et recapitalisation de Berlin. 3-L’accélération de la construction européenne atteste l’émancipation de l’Europe occidentale des EUA. -le traité de Maastricht entérine l’UE et l’adoption à l’horizon de l’an 2000 d’une monnaie commune (l’euro) -1995 : espace Schengen de libre circulation des personnes et des biens entre les membres de l’UE -élargissement continu, l’ultime étape étant l’adhésion en 2004 de 10 nouveaux pays, des ex pays socialistes qui ont ménagé une transition vers le système capitaliste ; le processus sera complété par l’adhésion au 1er janvier 2007 de la Bulgarie et de la Roumanie. Le but : devenir un contre-pouvoir et une contre puissance pour rivaliser avec les EUA. Mais au point mort depuis l’échec du référendum sur la constitution européenne en 2005. Conclusion : l’Europe est-elle pour autant à l’abri des crises internationales ? -la fin de l’URSS réveille les querelles ethniques et nationalistes (guerre des Balkans, péril tchétchène) et de vieilles controverses assoupies durant la guerre froide (différend franco-turc sur la question du génocide arménien). -remontée des extrêmes : ultra-droite au pouvoir dans les années 1990 en Italie (Ligue du nord dans le gouvernement Berlusconi, arrivée de J.Haider en Autriche), affaire des caricatures de Mahomet au Danemark, assassinat d’un leader populiste aux Pays Bas... -périls terroristes divers et surtout islamiste : attentats en 1986 en France liés au Liban, attentat en 1995 lié au FIS algérien, attentats en Espagne à Madrid en 2004, attentats à Londres en 2006 (Londonistan),…

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Etude de documents : la confrontation Etats-Unis / URSS ( 1947- début des années 1960) Questions. 1)guerre froide : conflit larvé entre les deux superpuissances nées de la 2°GM, URSS et Etats-Unis, leaders idéologiques de deux camps antagonistes, l’un capitaliste,libéral et démocratique, l’autre communiste (d’inspiration marxiste-léniniste) et totalitaire. Cette lutte prend la forme d’un affrontement indirect dans des conflits périphériques, souvent par alliés interposés. Ce conflit n’est pas continu mais procède par « phases » : guerre froide avec volonté d’éliminer l’adversaire jusqu’en 1953 ( mort de Staline). Période de dégel marquée par le 20° Congrès du PCUS et la naissance de la « coexistence pacifique » voulue par Krouchtchev en 1956 (20° Congrès), puis la reprise d’une logique de crise en 1961-62 ( seconde crise de Berlin, Cuba). On est dans la phase « chaude » de la guerre froide. 2)Les docs 1 et 5 révèlent une coupure du monde en deux camps antagonistes, l’un capitaliste aligné sur les EUA, l’autre communiste aligné sur l’URSS. On parle de bipolarisation du monde. Cette scission repose sur des idéologies opposées théorisées par les doctrines dites « Truman » ou « Jdanov » (ou Staline). Dans le camp occidental on retrouve la « vieille Europe » et ses colonies du moins jusqu’en 1955, de l’autre les pays satellites d’Europe de l’est et les pays Baltes, ainsi que la Chine, une partie de la Mongolie, la Corée du Nord après 1953, le Vietnam du Nord après 1954… Ces blocs se consolident par des alliances économiques (plan Marshall à l’ouest auquel répond le CAEM à l’est) et militaires ( pacte de Varsovie à l’est, pacte de Rio, de Bagdad, puis alliance Atlantique et OTAN à l’ouest). 3)Les documents 2 et 5 mettent l’accent sur la position géostratégique centrale de l’Allemagne et de Berlin dans la guerre froide. Au cœur de l’Europe, elle-même enjeu de la guerre froide, elle est dans une position charnière entre les deux blocs : Berlin est le point de focalisation de toutes ces tensions : Cette position centrale est héritée de la quadripartition de l’Allemagne entre les 4 vainqueurs de la 2°GM, Angleterre, France, Etats-Unis et URSS. Berlin, en terre soviétique, est elle-même en temps que capitale divisée en 4 zones d’influence. L’Union des 3 zones occidentales (la trizone) provoque le blocus de Berlin par les Soviétiques en 1948 qui se sentent menacés. La crise dure un an. Les Occidentaux organisent un pont aérien pour éviter à Berlin ouest l’asphyxie, et finalement Staline se rétracte. L’année suivante, l’Allemagne est partagée en 2 Etats souverains et indépendants : la RDA à l’est sous la houlette des Soviétiques (capitale Berlin est), la RFA à l’ouest indépendante mais aidée par les Occidentaux (capitale Bonn, avec en plus Berlin ouest). En 1961, considérant l’exode des est-Berlinois vers l’el dorado occidental, 2 à 3M de personnes, Krouchtchev décide l’édification d’un mur séparant les deux parties de Berlin (avec miradors, non mans’ land…) qui restera debout jusqu’en novembre 1989.

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4-Les documents 3 et 4 nous informent de l’évolution des relations et de la confrontation entre EUA et URSS sur notre période d’étude : on passe d’une phase de tension extrême, la guerre froide à proprement parler jusqu’à la mort de Staline, à une phase de « dégel » marquée par la volonté de déstaliniser exposée par Krouchtchev lors du 20° Congrès. Le but est le transfert de la compétition entre les deux grands ailleurs que sur le terrain militaire où une opposition pourrait conduire à l’holocauste nucléaire. Leur compétition se porte sur la course aux étoiles ( Spoutnik, Gagarine, côté soviétique, mission Apollo lancée par Kennedy) et la volonté de « rattraper et dépasser » l’autre. Cette coexistence se traduit par un consensus relatif dans certaines crises internationales ( les Soviétiques et les Américains prennent position contre la France et la Grande-Bretagne et Israël à Suez en 1956). Mais cette coexistence est vite contrariée : les crises de Berlin et Cuba mettent le monde « au bord du gouffre » et mettent l’accent sur les paradoxes de cette période.

Discussion : Je ne fournis qu’un plan rapide autour d’une problématique simple : comment évolue la confrontation entre EUA et URSS entre 1947 et 1962 et pourquoi ? Rappelons que la construction d’une problématique est impérative et qu’on ne peut se contenter de citer sans analyse et apport de connaissances les documents. Rappelons aussi qu’il n’est pas possible de se contenter d’une juxtaposition désordonnée des réponses de la première partie. Il faut organiser sa réponse de façon structurée. Ici le plan était simple et pouvait s’organiser comme suit : I-La guerre froide (1947-53) : deux modèles inconciliables s’affrontant à mort. 1)deux modèles idéologiques antagoniques : capitalisme / marxisme-léninisme, libéralisme et démocratie/ totalitarisme, chacun taxe l’autre d’impérialisme, deux systèmes de valeurs opposés ( égalité contre liberté). Ces idéologies se prolongent dans la sphère militaire et économique pour consolider les blocs : plan Marshall contre CAEM, pacte de Varsovie contre OTAN…. De chaque côté on veut des alliés sûrs : présence militaire américaine en Europe de l’ouest, armée Rouge qui mate la révolte praguoise de 1948. 2)Des conflits aigus typiques de la GF, périphériques, indirects, par alliés interposés : la Corée. Schéma possible. 3)Vers le « dégel » : avec la mort de Staline qui provoque une redistribution des cartes. En instaurant son propre culte, Staline n’a pas facilité sa succession. II-La « coexistence pacifique », une période paradoxale des relations EUA- URSS. 1)des rapprochements : à Suez, les 2 Grands achèvent de discréditer le rôle international de la France et de la GB et en profitent pour solidifier leurs alliances internes. Ex de la crise hongroise de 1956 où l’armée rouge réprime les insurgés qui veulent en finir avec le stalinisme. 2)mais les crises les plus graves de la période : Berlin (mur) et Cuba. On a parlé pour Cuba d’un « Berlin à l’envers » (M.Malia) pour noter la présence en terre capitaliste d’un

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îlot communiste, comme Berlin-ouest était une enclave communiste à portée de main du monde soviétique. 3)vers la Détente : Cuba permet une nouvelle donne dans les relations internationales… Téléphone rouge, début d’une réflexion sur le désarmement qui aboutira aux traités de 1968 et surtout 1972 ( SALT I) Conclusion : une confrontation qui dure sur des bases similaires jusqu’en 1985. La dernière crise = les Euromissiles. L’effondrement du mur de Berlin en 1989 est un symbole. C’est la début de la fin pour le bloc de l’est et il n’est pas anodin que le rideau de fer se craquelle au niveau de Berlin… D’un bout à l’autre, l’All et Berlin sont au centre de la logique de GF.

GEOGRAPHIE Pour les cartes je ne propose pas de nouveau corrigé mais je vous invite à suivre les quelques conseils ci-après. Un sud des suds : voir carte du manuel page 287. Il me semble opportun (tout le monde ne serait pas d’accord) de faire figurer la Triade capitaliste et de bien souligner que l’essentiel des flux partant des suds arrivent à la Triade. Aujourd’hui la différenciation des situations au sud tient aux rapports plus ou moins étroits qu’ils nouent avec les centres d’impulsion. La Chine orientale et méridionale se développe tout comme les NPIA (1°,2° et 3° génération) parce que les produits finis du textile et de la hifi inondent le marché occidental. Mais aujourd’hui ceux qu’on appelait les NPIA (4 Dragons) sont considérés comme des « nords » au moins du point de vue économique, car leur tissu industriel s’est diversifié et réaorienté vers la haute technologie. Ils concurrencent mêmes les PDEM dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Ce n’est pas tout à fait le cas des bébés tigres et des NPI plus récnets ( ex Vietnam).Les PMA sont dans une situation catastrophique notamment parce qu’ils sont arrimés de force à la mondialisation et que leur mal développement se traduit par l’absence de flux créant des richesses. On pourrait vous reprocher cette démarche en expliquant que le nord n’a pas à figurer dans ce sujet. Je crois que bien réalisé ce serait un plus. Mais vous pouvez vous contenter de la carte du livre. Il est possible que certains jugent que les flux ne sont pas essentiels au sujet. Mais vous ne seriez pas pénalisé si vous les représentiez. L’organisation du territoire des Etats-Unis. Voir carte du manuel page 139. Même si ce n’est pas tout à fait le même sujet. Dans votre livre on insiste sur les dynamiques donc sur les évolutions récentes : le développement des régions frontalières notamment dans le cadre de l’ALENA, l’importance des façades océaniques. Les (relativement) récentes migrations de population au niveau de la Mexamérique. Votre sujet pose la question de l’organisation en générale. Il faut commencer par montrer que ce territoire EST STRUCTURE PAR LES RESEAUX DE TRANSPORT ET LA METROPOLISATION DU TERRITOIRE. Les grandes villes et les ponts transcontinentaux sont encore plus essentiels que la typologie de l’espace. Simplifiez la carte du livre en mêlant le jaune et

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l’orange : vous ferez ainsi apparaître clairement la Sun Belt comme espace de déconcentration industrielle tourné de plus en plus vers les hautes technologies. Vous devez savoir situez les principales métropoles ( j’ai trouvé Chicago au Texas et Philadelphie en Californie, sans oublier LA sur le Mississipi… La tectonique fait des miracles, mais quand même !!!) Quoi qu’il en soit pour ces deux sujets on retrouve des impératifs : -pas de feutres sinon pour les flèches et à la rigueur les métropoles. -une règle pour tracer des traits et des crayons de couleur bien taillés (pitié, pas de hachures !) -une légende STRUCTUREE : personnellement, je ne mettrai pas la moyenne à une carte qui n’a pas de légende structurée ! Et dans la légende, mettez toujours le figuré avant ce qu’il représente. -je rappelle aussi que confondre des pays ou des villes comme cité plus haut, peut profondément irriter le correcteur. Pour moi 2 grosses confusions = < 14. Je ne serai pas surpris qu’un correcteur refuse de mettre la moyenne à quelqu’un qui fait ce genre de bourdes. Ou au contraire qui rend une carte muette…

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