Entre Shintoïsme et Judaïsme, Une Architecture Juive

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Benjamin Krief Master 2 Responsable : Alain Guiheux

Benjamin Krief Responsable : Alain Guiheux




Pourquoi une interrogation sur l’espace ‘‘Juif’’ ?

Sommaire Pourquoi une interrogation sur l’espace ‘‘Juif’’ ? 10 - 13 L’architecture des hebreux selon la Torah 16 - 43 Le Temple ou l’origine de l’architecture juive 46 - 57 L’architecture des Synagogue après le Temple 60 - 85 Courte histoire des dix tribus perdues d’Israël 88 - 103

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La construction d’une architecture juive au Japon 106 - 107

Introduction

L’architecture des Hébreux selon la Torah I. ‘‘Selon la Torah’’ A. La Torah et son étude B. Talmud et Architecture II. L’Architecture dans le Talmud A. La mezouzah B. Le Erouv’ C. La Souccah I origine de la fête de Souccot

II description de la souccah II. La fragilité de la souccah IV. Souccot en Israël V Sukkah City

D. Le Mikveh III. L’Architecture des Hébreux A. Le Mishkan B. L’arrivée en Canaan

Le Temple ou l’origine de l’Architecture Juive I. Le temple de Salomon A. Introduction B. Description du temple I. Les dimensions

II. Le porche III. Boaz et Yakin IV. Le Hékhal ou le «Saint» V. Le Saint des Saints

C. Destruction du Temple II. Le temple de Zorobabel III. Le temple d’Hérode A. Un nouveau Temple B. La destruction du Temple


L’architecture des Synagogues après le Temple

Courte histoire des dix tribus perdues d’Israël

I Les première Synagogues A. Un nouveau Lieu de culte

I. Des tribus Israélites au Japon A. Les dix tribus perdues B. Et si les Israélites étaient arrivés au Japon II. Le peuple Aïnou III. Entre Shintoïsme et Judaïsme A. Les Téphilines B. Le Schofar D. Le temple Suwa Taisha C. Une Arche Sainte E. Des franges aux coins des vêtements de prière F. D’autres traditions

I. Le choix de Ben Zakkaï II. La Synagogue de Gamla, un exemple des premières Synagogues III. Différents type de plans

B. Christianisme, Islam et Synagogue II. La composition d’une Synagogue A. Sens et fonction B. Une absence de règles C. La relation Aron/Bima et le plan D. D’autres composantes de la synagogue III. Synagogue Séfarade A. La diaspora séfarade B. Les synagogues d’Afrique de Nord IV. Synagogue Ashkénaze A. La Diaspora Ashkénaze B. Les synagogues de pierre C. Les synagogues de bois D. Les synagogue de l’émancipation E. Se différencier V. Une architecture Juive ?

La construction d’une architecture Juive au Japon

Conclusion

Remerciements

Bibliographie





Introduction

‘‘ Ces réflexions ont induit chez moi une position critique à l’égard d’une pratique de l’architecture trop souvent étrangère au contexte, donc à l’histoire des lieux où elle s’inscrit. Cette indifférence au «déjà là» a fait prédominer, au travers de l’histoire de l’architecture, une théorie privilégiant l’idée de fondation d’un lieu nouveau plutôt que l’idée de transformation d’espaces existants. Attitude amnésique dont les conséquences se révèlent dramatiques dans toutes les banlieues du monde ’’ Grumbach, 2007+

Etudiant en Architecture, je me suis toujours senti concerné par la notion d’identité du lieu, ce qui fait qu’un espace ne se résume pas à son architecture mais à ce qu’il a été, à ce que l’on en fait et ce que l’on en fera. Lors de ma recherche de sujet pour mon rapport d’Étude de Licence, je me suis demandé à quel endroit mon œil, en tant qu’étudiant en architecture, se posait le plus souvent. Dans bon nombre de situations, j’ai pris l’habitude d’observer des interventions en environnements bâtis particulièrement des oeuvres qui arrivaient à combiner l’architecture d’hier avec l’architecture d’aujourd’hui sans forcément provoquer un contraste entre les deux. Plus précisément, j’ai exploré le thème du patrimoine dans la ville comme une essence de la construction, essence qui permet de comprendre en quoi une ville est toujours inachevée.

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L’ombre, le seuil, la limite. Réflexions sur l’espace Juif. Page 3 Musée d’art et d’histoire du Judaïsme

Pour cette étude je me suis intéressé avec vivacité aux différents aspects de l’intervention en milieu bâti, le fond de ma question portant principalement sur le façadisme et ses effets.

Il est important de souligner que l’homme ne cherche pas à faire perdurer son image mais plutôt son empreinte sur sa génération. Le développement de l’art à ainsi beaucoup joué sur l’évolution de la pensée humaine. Créer, c’est envisager une persistance de sa création dans le temps. A défaut de pouvoir construire durablement, l’homme va faire perdurer sa mémoire au travers de son architecture en perpétuelle évolution. Cette architecture, symbole du temps passé va peu à peu devenir un témoin historique de l’évolution de la société. Garder une marque du passé, c’est conserver un souvenir non pas pour une génération, mais pour l’ensemble de l’humanité.


Introduction Parmi les trois religions monothéistes, seuls le christianisme et l’islam ont maintenu des règles de fondation de l’espace permettant d’assigner à la croyance un lieu bâti précis : l’église ou la mosquée. Le perfectionnement de l’espace de culte, fondement de leur croyance a fait progresser une architecture se développant autour de celui-ci. Ainsi, c’est par l’intermédiaire de la mise en valeur de ces espaces que l’architecture à fait des bonds en avant, le lieu de foi demandant des espaces permettant d’accueillir plus de monde et en s’imposant dans une ville par des hauteurs toujours plus hautes. Cette « démesure » de la religion peut également s’appliquer aux peuples antiques, égyptiens, grecs ou encore romains qui bâtissaient les premiers temples et mausolées comme des monuments de leur architecture. 10

Le judaïsme, quant à lui a préféré établir, après la destruction du

Temple, que le regroupement de dix hommes formant un minyan est la condition de l’existence d’un lieu de prière. N’importe quel espace peut se transformer en un lieu religieux par la simple présence de dix hommes et de la Torah. En ce sens, on peut dire que l’espace juif est nomade. En effet, il existe toujours un espace déjà là que l’on transforme par l’apport de mobilier. Cette non-architecture, est pour moi le témoignage du juif en exil, errant comme les hébreux dans le désert, sans terre. Ce travail sur le patrimoine ainsi que mes recherches sur ma manière de concevoir m’ont amené à me questionner sur ma propre histoire, sur mon patrimoine. Juif de confession, j’ai été amené à me poser la question qui est plutôt la ligne directrice de cette nouvelle recherche : « Existe-t-il une architecture juive ? »


Introduction En effet, aujourd’hui, un État juif cohabite avec les nations du monde, on peut se demander alors s’il existe à force du temps et d’une histoire particulière une «architecture juive», témoin d’un parcours du peuple juif au travers des pays et des cultures depuis deux millénaires. Cette disposition particulière est la cause de tout l’intérêt que je porte à l’espace juif. Au cours de mon parcours d’étudiant en architecture, j’ai eu l’occasion de partir au Japon dans le cadre d’un enseignement de prévention des risques majeurs. Ce voyage m’a fait découvrir un pays magnifique, à l’autre bout du monde, où là encore quelques familles juives sont implantées. Je me suis demandé alors à quoi ressemblerait mon architecture dans ce pays, plus précisément un centre d’études et de réflexions et une synagogue dans un pays aussi éloigné de la culture juive. Dans le cadre de mes études d’architecture, il est intéressant de voir que cet exercice pourrait participer à l’édification de mon travail de cinquième année. Ainsi, c’est par ces réflexions sur l’architecture Israélite que j’espère poser les bases de mon projet de fin d’étude. A quoi ressemblerait une architecture « juive » à l’heure actuelle ?

Dans un premier temps, je chercherai à définir l’architecture selon le talmud. Je parlerai dans une première partie du concept de l’architecture dans les livres religieux. Mon étude m’a amené à étudier la conception du temple de Jerusalem car c’est la source d’inspiration des Synagogue. Il en résulte une seconde partie racontant l’histoire du temple et en faisant une description élaborée qui n’est pas pour autant essentielle à mon discours mais qu’il m’était important de replacer pour montrer l’évolution de mes recherches. S’en suit une étude des différents type de synagogue permettant de définir s’il existe ou non une architecture juive. Je poursuis alors sur l’idée d’apporter la culture juive au Japon. Étrangement le Judaïsme et Shintoïsme ne semblent alors pas si éloignés quand on compare les pratiques. Quels seraient les enjeux d’un lieu apportant la culture juive au Japon ?





I. ‘‘Selon La Torah’’ Qu’est-ce que la Torah ?

A. La Torah et son Etude

La Torah fût, selon la tradition, dictée par D.ieu au peuple hebreux au mont Sinaï. Elle se compose de cinq livres rédigés par Moïse et d’un enseignement oral.

L’architecture juive, si elle existe, doit prendre ses bases dans la Torah. C’est pour tout juif le guide primaire de la relation entre Dieu et l’homme, la signification d’une telle relation, et son but, un document vivant que chacun, à chaque génération, doit, selon le Talmud, tourner et retourner car tout est en elle.

Cet enseignement, que l’on appelle Mishna, se transmis de maîtres à élève -que l’on surnomment les «répétiteurs»pendant plusieurs siècles et fut retranscrit à l’écrit par le Rabbin Ben Zakkaï et ses disciple après la destruction du temple. La Torah (Écrite et Oral), est complétée par des enseignements qui lui sont antérieur que l’on appelle Nevihim et Ketouvim, respectivement les prophètes et les écrits. Cet ensemble constitue le Tanakh.

La Torah désigne stricto sensu la première section du Tanakh* , les cinq premiers livres de la Bible hébraïque, mais le terme est également employé pour désigner tant la loi écrite que la loi orale, qui contient l’ensemble des enseignements juifs religieux à travers l’histoire, incluant la Mishna1 , le Talmud2, le Midrash3, et d’autres. Néanmoins, la Torah est indissociable des autres textes composant le Tanakh. En effet, il est impossible d’interpréter le texte Saint sans l’aide de la Mishna et de ses commentaires: la Guémara4. Ainsi, toute interprétation de la Torah autre que celle donnée par la Loi Orale n’est pas une lecture correcte. Cela s’explique par la transmission d’une Loi Orale sur le mont Sinaï au même titre que la Loi Écrite (Torah) qui sont complémentaires et indissociables. *Voir ci-contre

L’étude de la Torah et les commentaires qui lui sont liés forment un ensemble de livres d’étude que l’on appelle le Talmud. Pour comprendre la vision de l’architecture par le Judaïsme, il faut étudier ces textes et trouver les références architecturales qui s’y trouvent. Le Talmud est la face cachée de la Torah. C’est une oeuvre qui n’en finit pas d’exister, toujours en marche, toujours en « construction », un livre ouvert en perpétuelle dynamique. Agrégat de textes juridiques, légendaires ou philosophiques, c’est un mélange d’une incomparable logique et de pragmatisme habile, d’histoire et de science, d’anecdotes et d’humour. Le Talmud aborde avec le même soin les questions les plus abstraites et les problèmes les plus prosaïques de la vie quotidienne. Aucun autre texte n’a jamais exercé une influence comparable, théorique aussi bien que pratique, sur la vie juive, modelant son contenu spirituel et offrant un guide de conduite. 1. Mishna : Ensemble des traditions orales, leurs polémiques et leurs résolution dérivant de la loi Orale, transmises par Moïse aux premiers maîtres de l’enseignement Juif. 2. Talmud : Compilation des discussions rabbiniques se rapportant à la législation (halakha), à l’éthique, aux coutumes (minhag) et à l’histoire des Juifs. 3. Midrash : Histoires et méthode d’analyse et d’interprétation de la Bible, par les rabbins qui tendent à donner à la Torah un sens plus expressif que celui légué par la tradition institutionnelle. 4. Guemara : Ensemble de commentaires et de controverses suscitées par le texte de la Michna


I.‘‘Selon La Torah’’ Ci-dessous : La première page du Talmud ‘‘A partir de quand peut-on réciter le Chema (prière principale du judaïsme), le soir ? ’’

‘‘ La mise en page des textes de la Mishna (décisions et lois traditionnelles), entourés par la Gemara (les discussions), installe un espace de la page qui révèle d’un coup d’oeil la multiplicité des points de vue contradictoires. Une démonstration a priori qu’il n’y a pas de vérité absolue, mais qu’un texte peut toujours être soumis à plusieurs interprétations, ce qui renvoie à la multiplicité des lectures qu’on peut faire d’un espace construit. ’’ Grumbach, 2007+

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faudrait toutes une vie pour arriver à les comprendre. La survie des juifs fut elle-même intimement liée à la perpétuation de l’étude du Talmud. Une société juive qui n’aurait plus accès au Talmud serait pratiquement condamnée. Le Talmud est en soi une architecture par l’interprétation de l’espace de la page. Le texte au centre de la page est composé de la Mishna (Loi Orale) et de la Guemara expliquant la loi Orale , l’ensemble retranscrit sur papier. S’en suivent tout autour les textes des différents commentateurs de la Torah selon leurs époques avec parmi eux les plus célèbres comme Rachi ou Maimonide.

Toutefois, le Choul’han Aroukh6, guide rédigé permettant à tout religionnaire d’appliquer les commandements divins au jour le jour. En effet, ce livre regroupe l’ensemble des lois et prescriptions relatives aux préceptes divins. Ainsi, bien que nous tenterons d’expliquer les raisons qui poussent les rabbins à choisir telle ou telle solution, la majeure partie de mon étude sera tirée des conclusions telles qu’elle sont présentées dans le Choul’han haroukh et non de ma propre approche.

Cette multiple interprétation de la Loi, me ramène à l’espace et à l’exercice du projet. Pour un même programme, un même site, on se retrouve avec une infinité de solution, un ensemble de lectures possibles de la composition de l’espace. Toutefois ce qui m’intéresse dans un premier temps, c’est l’ensemble des lois juives ramené à l’espace qui pourrait permettre de définir une architecture «juive». L’étude approfondie des textes du Talmud permet d’en arriver aux conclusions halakhique, c’est à dire aux lois rabbiniques qui découlent de l’ordre divin et qui permettent de respecter le culte un maximum. La loi juive ou Halakha5 étant un combiné de l’ensemble de ces études, il

5. Halakha : Le terme Halakha, (hébreu, ‘‘voie’’ ; pluriel : halakkhot) désigne, lorsqu’il s’écrit avec une majuscule, l’institution juive, regroupant les lois, sentences et prescriptions religieuses, qui règlent la vie quotidienne des Juifs ou, écrit avec une minuscule, un article de cette « Loi juive. » 6. Choul’hane Aroukh : Le terme Choul’han Aroukh (hébreu, ‘‘La table servie’’) désigne un recueil des lois les plus courantes selon la tradition séfarade. Le travail d’étude préalable a l’application des lois ayant déjà été effectué, il ne reste plus qu’à mettre ‘‘les pieds sous la table’’ et accomplir les commandements.



I.‘‘Selon La Torah’’ A droite : Un Sofer rédigeant un Sefer Torah

B. Talmud et Architecture Au moment où ce sujet me venait à l’esprit, une question s’inscrivait dans ma tête pendant un long moment. Selon la Torah, D ieu à créé le monde. Le premier jour de la création, il créa l’espace et le temps qui constituent les quatre dimensions que nous connaissons. D ieu fixa alors une mesure pour le temps : ‘‘ Il y eut un soir, Il y eut un matin, Jour Un ’’ Alors ma question fut: qu’elle est l’unité de mesure de l’espace selon la Torah ? Quand il est question dans la Torah des mesures du sanctuaire, les distances sont rapportées au corps humain. On compte alors en Téfah (Palme) en Ama (Coudées) ou tout autre mesure provenant d’un partie du corps. Ces mesures sont plus ou moins aléatoires, c’est à dire que pour respecter les commandements, on se basera sur un homme moyen.

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Quand il s’agira d’une prescription du type «la hauteur ne sera pas plus grande que { . . . } », on prendra la plus petite mesure de l’ordre

de grandeur. Inversement, quand il s’agira d’une prescription du type «la distance ne sera pas plus petite que . . . », on préférera la plus grande mesure. Cette technique utilisée dans le talmud sert à ce que le commandement ordonné soit toujours respecté peu importe celui qui l’applique. II. La lettre Beth La lettre Beth est la première lettre de la Bible et la seconde de l’alphabet hébreu. Le tracé de cette lettre est un carré ou un rectangle et par extension un plan d’habitation ou une grande pièce. Cette lettre nous intéresse d’autant plus que la signification de son nom correspond au mot ‘‘maison’’. En effet, le mot Beith, homonyme de Beth est celui utilisé pour définir une demeure. Le Beth sert bien souvent de préposition qui collée à un substantif est équivalente à notre ‘‘dans’’. La notion d’espace intérieur de la lettre perdure toujours ici.



II. L’Architecture dans le Talmud Ci-après : Texte inscrit sur le parchemin se situant dans l’étui de la Mezouzah.

‘‘ De l’Antiquité gréco-romaine nous a été transmise la coutume d’écrire au fronton des bâtiments ou sur les portes triomphales. Ainsi liés à l’expérience du passage du dehors au dedans, les textes, inséparables des systèmes architectoniques sur lesquels ils sont gravés, deviennent pérennes et témoignent de la grandeur de ceux qui ont commandé les ouvrages. ’’ Grumbach, 2007+

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A. La Mezouzah

Ainsi, la mezouzah (du mot zouz, « bouger ») illustre un aspect La tradition juive met en valeur le passage du dehors au de- de la spatialité juive et de son caractère sédimentaire. dans. La mezouzah, que tout juif se doit de fixer sur le montant droit de sa porte à une hauteur donnée, est composée d’un étui Le texte d’une mezouzah doit être écrit en respectant les condiorné contenant un petit rouleau de parchemin, fait à partir de la tions de la halakha (loi juive) : la façon dont le parchemin a été fabriqué, la forme spécifique des lettres, et de nombreux autres peau d’un animal dit ‘‘pur’’. points. Le rouleau contient deux passages de la Torah dans lesquels il Ce texte doit être écrit par un sofer (scribe) qui écrit notamment est fait référence au commandement de la mezouzah. les Sefer Torah (Parchemin lu à la synagogue). Une mezouzah Ces passages affirment l’existence et l’autorité de D ieu et sont imprimée mécaniquement, même sur un parchemin, n’est donc également les deux premières parties de la prière du Chema, pas valable. De même, si une lettre est effacée ou n’est pas prière fondamentale du judaïsme, proclamant l’unité de D ieu : lisible (se superpose à une autre), l’erreur rend la mezouzah non «cashère» (autorisée) . « Écoute Israël, l’Éternel est notre D ieu, l’Éternel est un » Le parchemin est le plus souvent roulé et inséré dans une boîte Ces mots doivent apparaître sans pouvoir être lus ; ils sont ac- de protection qui est fixée au montant droit des portes, au bas du tiers supérieur du montant. compagnés de la règle suivante : « Tu les inscriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes » (Deutéronome 6:4-9 et 11:13-21)



II. L’Architecture dans le Talmud Mezouzah et superstition La Mezouzah aurait pour certain des facultés mystiques à protéger les habitants de la maison. Certains racontent que des erreurs dans le texte présent dans la mezouzah impliquait de grave conséquences sur la famille qui l’appose à sa porte. Plusieurs histoires de maladies incurables médicalement ou de vol a répétition résolu par une vérification apparaissent dans la mystique juive. Ainsi, au delà d’une obligeance religieuse, la Mezouzah est un symbole de protection divine.

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Le marquage se prolonge à l’intérieur de l’habitation, cette obligation s’étendant en effet à toutes les portes des pièces habitables, à l’exclusion de certaines pièces trop petites, des toilettes et des salles de bains.

un lieu marqué et néanmoins aisément restituable à sa condition d’origine. Pour autant, ce petit étui ne constitue pas une architecture. Il répond néanmoins à ma quête sur l’existence d’une ‘‘architecture juive’’ car cet objet en est indissociable.

Ainsi, par la vertu d’un objet de petite dimension rapporté sur les montants de toutes les portes, on fabrique un espace juif.

La mezouzah constitue à ce sens le premier lien entre architecture et judaïsme.

À ce dispositif s’associe un geste ancestral qui consiste, lors du franchissement d’une porte, à toucher la mezouzah du bout des doigts, puis à embrasser ces derniers.

Le fait d’apposer une mezouzah pourrait se rapprocher de la fonction de fronton ou de gâble utilisé pour marquer l’entrée des temples Grecs et Romains ou des églises.

Au-delà de ce geste rituel, on peut saisir une sorte de tendresse à l’égard de l’habitation, une caresse du bâtiment, pratique très rare dans les traditions qui se rapportent au passage du dehors au dedans.

Toutefois, la mezouzah n’est pas gravée dans la pierre mais peut se détacher. Il en résulte que l’habitation est sanctifiée par la présence et non par l’architecture en soi. Ainsi il ne s’agit pas d’architecture mais simplement d’une sanctification de l’espace.

Bien que support d’interprétations décoratives souvent raffinées, la mezouzah demeure de petite dimension et plutôt fragile.

Cette sanctification simple va beaucoup plus loin car elle pose une véritable question sur la relation de l’homme à l’espace. Elle pose implicitement la question de la place de l’homme dans la société.

Par sa discrète présence, elle transforme un lieu préexistant en



II. L’Architecture dans le Talmud Sophie Calle Artiste plasticienne, Sophie Calle a composé en 1996 une exposition appelée Erouv de Jerusalem. Pour ce faire, l’artiste a demandé à des habitants de Jerusalem de l’emmener dans des lieux publics, ayant à leurs yeux, un caractère privé. C’est ainsi qu’est né cette série de photo du Erouv de Jerusalem. Ci-contre : Une photo de l’exposition

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son voisin. Il est courant d’être invité chez l’un ou chez l’autre le jour de Shabbat et d’être accueilli comme un membre d’une grande famille. De nombreuses villes ont aujourd’hui un erouv, de Dans la multitude des règles édictées sur l’espace juif, le traité Jerusalem à Brooklyn, d’Anvers à Vancouver. Erouvin s’attache à l’interdiction de déplacer des objets hors de la sphère privée vers le domaine public pendant le Shabbat. Le traité Erouvin distingue plusieurs types d’erouv. Le premier

B. Le Erouv’

C’est l’un des 39 travaux interdits à Shabbat, travaux qui pouvaient participer à la construction du Temple, et qu’il fallait interdire pour inciter les juifs à étudier plutôt qu’à travailler de leurs mains. En fait, le traité Erouvin constitue une réflexion exceptionnelle sur les rapports entre espaces publics et espaces privés.

concerne la fusion de plusieurs maisons autour d’une rue : Le procédé consiste à établir une porte symbolique faite de deux perches reliées par un fil de métal ou une corde à une hauteur de dix coudées (environ cinq mètres).

Ce système élémentaire illustre la fragilité des installations juives destinées à qualifier un espace. La précarité se poursuit dans les Dans le langage courant, un erouv réfère à une clôture, réelle différentes techniques susceptibles d’être utilisées pour construire ou symbolique, qui entoure un quartier juif, permettant de porter ces limites spatiales. des objets à l’intérieur de ses limites. On recherche ainsi à créer un espace privatif. Un deuxième type d’erouv concerne la fusion d’appartements autour d’une cour (appelée mavoï), on donne à cette limite Former un Erouv, autour d’un quartier Juif est possible car l’en- le nom d’erouv hatserot, qui consiste à associer tous les voisins semble des membres de la communauté forme une grande au moyen d’une nourriture disposée dans la cour (un pain, par famille, l’espace privé disparaît dans un tel endroit car tout le exemple). monde se connaît et cherche à créer des liens familiaux avec


II. L’Architecture dans le Talmud Moins de 30 centimètres ... Une halakha (loi juive) prescrit que si une poutre en porte-à-faux s’arrête à moins de 30 centimètres d’un mur (3 palmes), elle est alors considérée comme complète et forme ainsi à elle seule un mur. De même deux poutres, colinéaires, dont les extrémités sont espacées de moins de 30 centimètres (3 palmes), sont considérées comme une seule et même poutre et forment ainsi un mur ou une limite. Ainsi, un Erouv (ou une portion de Erouv) composé de poutres successives, espacées entre elles de moins de 30 centimètres, est considéré comme valable et forme ainsi une limite ‘‘Cashère’’

Cette méthode, qui permet de transformer un espace public en un espace privé par la magie d’une nourriture partagée, illustre la facilité avec laquelle un espace peut basculer d’un statut à un autre. Un troisième type d’erouv, le plus identifié concerne l’association des rues afin de créer un seul domaine où l’on puisse porter à Shabbat. Il se matérialise par la mise en place, tout autour d’un quartier ou d’une ville, de fils métalliques. Ce dispositif confère ainsi le statut de domaine privé aux lieux circonscrits et nous informe encore du caractère sédimentaire et fragile de l’espace juif. De tels erouv existent, entre autres, à Jerusalem et à Anvers, ainsi que dans certains quartiers de New York. Tous ces dispositifs ont bien sur pour but de permettre à tous de se rendre à la synagogue pour prier, ils n’en sont pas moins l’illustration d’une conception de l’espace qui ignore les limites et le considère comme une étendue sans barrières. Le Talmud nous invite à considérer qu’il ne peut y avoir d’interdits qui ne puissent être détournés.

Ci-contre : Un Juif pratiquant vérifie que le Erouv est ‘‘Casher’’ (Valable) à Netanya en Israël.


II. L’Architecture dans le Talmud Qu’est-ce qu’une souccah ?

C. La Souccah

La souccah est un cabane dans laquelle tout homme juif (âgé de plus de 13 ans) est tenu de séjourner pendant sept jours à partir du 15 Tichri, le septième mois du calendrier hébraïque (qui correspond, selon les années, aux mois de septembre ou octobre dans le calendrier grégorien).

I. Origine de la fête de Souccot

Plusieurs lois s’appliquent concernant la souccah pour qu’elle soit Cashère (Valable).

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Fête dite des Cabanes ou des Tabernacles, Souccot a généralement été comprise comme la commémoration de l’Exode.

Durant leur périple dans le désert, les hébreux étaient, d’après l’histoire biblique, protégés par des ‘‘nuées’’. L’histoire ne raconte pas s’il s’agissait d’un miracle de D.ieu ou de protections matérielles qui entouraient le peuple.

L’origine de la Fête des cabanes se trouve dans le Lévitique :

Dans le Talmud, le traité Souccah s’attache à la construction de la cabane et cherche à décrire toutes les situations qui pourraient se présenter. La qualité de l’ombre y fait l’objet d’une attention particulière. Les détails les plus concrets de l’organisation de l’espace sont examinés, ce qui en fait, sans aucun doute, un ensemble de textes de référence pour tout ce qui touche à l’édification. La fabrique de la Souccah repose sur des prescriptions dimensionnelles et le choix de matériaux spécifiques pour le toit en branchages, appelé le Scakh, qui constitue l’élément essentiel de la cabane.

« Vous demeurerez dans des tentes durant sept jours, tout indigène en Israël demeurera sous la tente. Afin que vos générations sachent que j’ai donné des tentes pour demeure aux enfants d’Israël quand je les ai fait sortir du pays d’Égypte, moi l’Éternel votre D.ieu. »

La qualité de l’ombre est très largement discutée. Le principe général est qu’une Souccah, où la part de la lumière du soleil est supérieure à celle de l’ombre, n’est pas valable (Souccah, 7b1). Néanmoins, si les murs laissent passer trop de lumière, mais que le toit, lui, est conforme, la Souccah est quand même valable.

Au cours de cette fête, on est amené à vivre dans une Souccah (une cabane) pour une durée de sept jours ; on y prend ses repas, on y dort, pour se rappeler les conditions de vie des hebreux pendant la traversée du désert. La célébration de cette fête, joyeuse et chaleureuse, correspond à la fin des récoltes et à la fin du cycle de lecture de la Torah.


II. L’Architecture dans le Talmud Souccot, une fête juive

II. Description de la Souccah

Les Nations ne savent pas ce qu’est Souccot. Cela est d’autant plus remarquable que dans la tradition juive, Souccot est une fête étroitement liée aux rapports avec les nations.

Le traité compose une véritable éloge de l’ombre et de sa consistance. L’accent est mis sur la présence de cette immatérialité comme un constituant essentiel de l’espace.

Lorsque le Temple de Jerusalem existait, la fête de Souccot donnait lieu aux sacrifices de 70 taureaux, métaphore des 70 nations, elles-mêmes image pour signifier la totalité de l’humanité. Ces 70 taureaux semblent être un appel à l’humanité à respecter les 7 lois noahides: Lois divines données à Noé ancêtre de l’ensemble de l’humanité d’après la bible. C’est donc une fête éminente durant laquelle le peuple juif s’adresse au reste de l’humanité.

Pendant la fête de Souccot, on doit prendre ses repas et dormir dans des cabanes. On les réalise dans les cours, les jardins, sur les toits et sur les balcons, sur des bateaux ou encore des camions. Pendant toute une semaine, la cabane devient le lieu de résidence principale du juif. De ce fait une souccah ne devrait pas dépasser la hauteur ‘‘normale’’ d’une maison. Ainsi, la dimension maximale en hauteur de la Souccah à été fixée par les commentateurs de la Torah à 20 amot soit à peu près 10 mètres (20 coudées : 48 cm x 20 = 9,60 m). La hauteur maximale correspond à quatre étages d’habitation, les cages d’escalier qui, étant toujours à l’air libre, pouvaient être couvertes d’un scakh (toit de feuillages).

La hauteur minimale est de 10 tefahim qui correspond a peu près à 1 mètres (7 palmes : 9 cm x 10 = 90 cm), permettant ainsi d’y consommer son repas assis en tailleur. La dimension minimale du plan de la souccah qui est prescrite par le talmud est de 7 par 7 tefahim, soit 56 cm x 56 cm et il n’y a pas de limites à cette dimension. La dimension minimale correspond ainsi à l’espace nécessaire pour y faire entrer un homme assis. Pour que la Souccah soit valable, trois murs sont nécessaires, mais l’amorce de l’un d’entre eux de 1 tefah (8 cm) seulement remplace virtuellement un mur.

1. Tefah : (hébreu, ‘‘une palme’’ ; pluriel : Téfahim) Unité de mesure qui correspond à une distance de 8 à 10 centimètres. 2. Ama : (hébreu, ‘‘une coudée’’ ; pluriel : Amot) Unité de mesure correspondant à une distance variant entre 45 et 50 centimètres 3. Skakh : Terme hébreu désignant le toit en feuillage de la cabane nommée Souccah


II. L’Architecture dans le Talmud A droite : La fête de Souccot dans le quartier orthodoxe de Jerusalem Ci-dessous : Un exemple de Souccah de petite taille.

Au-delà de son caractère poétique, ce texte prend une dimension quasi surréaliste par l’évocation d’une cabane sur un chariot, un bateau ou un chameau.

Les interrogations sur la Souccah ronde ou carrée s’inscrivent ainsi dans ce vaste débat sur la dimension narrative de la géométrie.

On peut aussi lire d’étranges considérations à propos de la forme des cabanes : « Une Souccah ronde comme un poulailler n’est pas valable, car elle n’a pas de coins et donc elle ne ressemble pas à une demeure fixe » (Souccah, 7b3).

III. La fragilité de la souccah

La Guemara (discussion) répond que, si on peut asseoir vingtquatre personnes à la périphérie, elle est valable, car le carré inscrit dans le cercle est suffisamment grand pour permettre de faire une Souccah valable. Le carré virtuel prend le pas sur la forme réelle. Ce thème du cercle inscrit dans un carré est abondamment traité dans l’histoire de l’architecture et dans les études anthropologiques.

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La réalisation d’une coupole sur un plan carré est le problème central de l’architecture de la Renaissance. Le carré représente la terre ; le cercle quant à lui représente le ciel.

Dans l’ensemble, la souccah doit rester relativement fragile. Cela peut paraître être une pratique périlleuse si l’on prend en compte la période à laquelle est construite la cabane. C’est en effet le temps des premières pluies d’automne.. La fête des cabanes est l’aboutissement du cycle des trois fêtes principales du Judaïsme qui à l’époque du Temple de Jerusalem étaient des fêtes de pèlerinage : _ Pessah (La sortie d’Egypte) _ Chavouot (Le don de la Torah) _ Souccot (La protection Divine dans le désert)




II. L’Architecture dans le Talmud A gauche : Les immeubles en Israël sont conçus afin que des souccoth (pluriel de souccah) puissent être érigées sur les balcons. La vue du ciel étant une des règles de la souccah, aucun balcon ne vient faire de l’ombre à celui du dessous. Ci-dessous : Un exemple de Souccah construite sur un bateau à Venise.

Le don de la Torah marque un D.ieu révélé, qui s’est adressé au peuple pour lui ordonner de respecter ses commandements. La protection dans le désert implique que D.ieu protège les hommes et qu’ils doivent avoir confiance en lui. La providence divine est alors mise en avant. La fête de Souccot est le moment pour l’homme de montrer à D.ieu qu’il a confiance en lui. La cabane qu’il construit est alors faite dans un acte de foi complète. En résulte une fragilité de la structure car pour le juif pratiquant, la seul protection dont il a besoin, c’est celle de son D.ieu et non de la cabane. IV. Souccot en Israël En Israël, les nouvelles constructions prennent en compte la fête de Souccot. Ainsi, il n’est pas rare de voir dans les annonces immobilières la présence de balcon-souccah. Ceux-ci ne sont pas superposés les uns sur les autres mais décalé d’un étage sur l’autre de manière à ce qu’il n’y ait jamais directement un balcon au dessus d’un autre. Cette mesure est prise afin qu’une souccah

puisse être construite sur les balcons et que le ciel puisse être vu depuis son toit. Ainsi dans les agences immobilières Israéliennes, la mention balcon-souccah est un critères de recherche d’appartements.


II. L’Architecture dans le Talmud Sur le site du concours vous retrouverez des vidéos et les planches réalisées pour le concours. Page 34 : Une des 12 souccah retenues pour être installée dans le Park Union Square. Page de droite : Les règles de construction de la Souccah stylisé pour l’occasion et la planche de présentation de la «sukkah of the sign».

V. Sukkah City Au cours de mes recherches sur la Souccah, je suis tombé par hasard sur un concours New Yorkais : Créé à l’initiative du journaliste Joshua Foer et de Roger Bennett, de l’association Reboot, Sukkah City est un concours particulièrement original qui a été organisé pour la première fois en 2010. L’objectif était d’utiliser les talents d’architectes, de designers et artistes inspirés par le thème de la Souccah, pour en créer des versions contemporaines et futuristes, conformes aux règles religieuses. Parmi les projets présentés, douze ont été retenus pour être exposés dans une installation dédiée, au coeur du parc new-yorkais d’Union Square, du 19 au 21 septembre 2010.

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Les douze finalistes ont été choisis par un jury prestigieux composé notamment du célèbre architecte israélien Ron Arad, de

Michael Arad, concepteur du Mémorial du 11 septembre, ou encore de Paul Golberger, critique spécialisé en architecture du magazine The New Yorker et journaliste au New York Times.




II. L’Architecture dans le Talmud Pourquoi va-t-on au mikvéh ?

D. Le Mikveh

Le mikvéh est une surface d’eau naturelle dans laquelle une personne qui est devenue impure se purifie par immersion.

Le mikvéh est un bain rituel utilisé pour l’ablution nécessaire aux rites de pureté dans le judaïsme. C’est l’un des lieux centraux de la vie communautaire juive, avec la synagogue.

Le mikvéh est principalement utilisé par la femme ayant eu ses menstruation et qui ne peut entreprendre des relations conjugales jusqu’à ce qu’elle s’immerge le septième jour après la fin de ses règles. Cette période, pendant laquelle elle ne peut toucher son mari est appelée : période de Niddah. Certains juifs orthodoxe poursuivent la pratique courante et ancienne de s’immerger avant le Shabbat (Septième jour) et les fêtes. Ci-contre : Un mikvéh de l’époque médiévale

Le mikvéh doit contenir entre 800 et 1000 litres d’eau selon les opinions et doit être encastré dans la terre et scellé dans le sol avec du ciment si jamais il ne s’agit pas d’une source naturelle. Si les sources naturelles sont autorisées c’est parce que le mikvéh doit contenir au minimum 762 litres d’eau de pluie. La loi juive recommande une telle quantité d’eau en relation à plusieurs règlements bibliques exigeant une immersion totale dans l’eau afin de retrouver une pureté rituelle. Ainsi un mikvéh doit pouvoir contenir assez d’eau pour pouvoir couvrir le corps entier d’un homme de taille moyenne. L’eau naturelle doit approvisionner le mikvéh directement de sa source. L’eau ne peut donc pas être pompée ni transportée. Ainsi la plupart des mikvéh contemporains impliquent de l’eau

de pluie contenue dans un réservoir et passée par un conduit jusque dans la piscine. Dans le milieu orthodoxe, l’importance de la présence d’un mikvéh est telle qu’en cas de graves problèmes financiers de la communauté cette dernière est en droit de vendre la synagogue afin de pouvoir construire un mikvéh. En somme, nous constatons que l’importance du mikvéh prime sur celle de la synagogue qui est pourtant le lieu de culte principalement reconnu du judaïsme. En effet, avant même l’édification de synagogues, le mikvéh était déjà un espace prédéfinit. Le mikvéh contrairement à la synagogue qui nécessite la réunion d’un certain nombre de fidèles pour exister est un lieu intime et individuel qui demeure bien souvent inconnu en dehors de la communauté juive. Ainsi, le mikvéh ne nécessite pas de richesse architecturale étant donné qu’il n’est vu que par les membres de la communauté qui en ont l’usage. Ainsi, le côté modeste et intimiste du mikvéh est privilégié.


III. L’Architecture des hébreux Qu’est-ce que la Mishkan ? Lors de leur longue traversée du désert, les hebreux transportaient avec eux une tente destinée à la ‘‘rencontre’’ entre D.ieu et les prophètes. Cette tente appelée également Tabernacle ou mishkan était un sanctuaire portatif transporté de campement en campement jusqu’à l’arrivée en terre promise. Ci-dessous : Gravure représentant le Mishkan dans le désert.

A. Le Mishkan Suite à l’événement unique du don des dix commandements et de la Torah, les Israélites campèrent aux pieds du Mont Sinaï pendant plus d’un an. Durant cette période, il leur suffisait, selon l’expression biblique, de ‘‘lever les yeux’’ pour voir la montagne au sommet de laquelle l’intervention divine eut lieu. Mais ce lien avec le divin ne s’arrêta pas à ce passage de la Bible. Pendant toute leur errance dans le désert - qui dura près de 40 ans - les hebreux avaient avec eux ce que la Torah appelle le Mishkan et que l’on traduit par Tabernacle et qui assura la fonction symbolique de lien avec D.ieu. En effet, parmi le récit de la Torah, Dieu indique à Moïse le plan du Sanctuaire qui devra abriter l’Arche contenant l’Alliance, contractée entre le Divin et l’Humain. Le centre de ce sanctuaire est une Tente démontable, qui sera la Tente destinée à la « Rencontre » entre l’Éternel et les représentants des hommes et que l’on nomme Tabernacle ou Mishkan en hébreu.

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Le Tabernacle ou tente d’assignation, constituait un sanctuaire portatif dont la conception répondait parfaitement aux besoins d’un peuple nomade. ‘‘Lorsqu’il le fallait, il pouvait se démonter et être transporté de campement en campement’’. Il s’agit du premier sanctuaire érigé par les Hébreux et de ce fait le premier cas d’architecture dite ‘‘juive’’. La Torah stipule, méticuleusement la manière dont les Israélites devaient l’installer. Ce passage de la torah est lu dans la section Terumah du livre de l’Exode : « Tu assembleras cinq de ces bandes d’une part et les six autres d’autre part ; tu rabattras la sixième sur le devant de la tente. Tu fixeras 50 brides sur la lisière de la dernière bande de l’un des assemblages, et 50 brides sur la lisière de la dernière bande du second assemblage. Tu feras 50 agrafes de bronze et tu les introduiras dans les brides pour assembler la tente, qui sera ainsi d’un seul tenant. »


III. L’Architecture des hebreux Qu’est-ce que l’Arche de l’Alliance ? L’Arche d’alliance, en hébreu ‘‘Aron ha’Edout’’, ‘‘Arche du témoignage’’, est le coffre qui contient les tables de la Loi (Dix Commandements) données à Moïse sur le mont Sinaï ainsi que les cinq premiers parchemins de la Torah. C’est un coffre oblong de bois recouvert d’or. Le propitiatoire surmonté de deux chérubins, qui en forme le couvercle, est considéré comme le lieu de la rencontre entre D.ieu et les prophètes. Lorsque le tabernacle fut terminé, l’arche fut placée dans le Saint des Saints.

Et ainsi de suite : Ce cahier des charges qui s’étend sur plusieurs paragraphes, a été dicté il y a plus de 3000 ans. Aucune information ne manque dans le livre de l’Exode, le concept architectural, les matériaux utilisés, les dimensions, et le type de construction sont spécifiés jusqu’au moindres détail. Bien que les prescriptions bibliques abondent, après plusieurs millénaires certains détails sont difficiles à interpréter. Il semble cependant que le livre de l’Exode décrive une enceinte dépourvue de toit d’une longueur de 100 coudées, d’une largeur de 50 coudées (Un carré double) et d’une hauteur de 10 coudée (Une coudée = 46 centimètres). Cette enceinte consistait en des rideaux de lin suspendus à 60 colonnes de bois d’acacia, s’appuyant sur des socles de bronze. Les colonnes (ou poteaux) auxquelles étaient fixés des cercles d’argents et des crochets qui maintenaient les rideaux, étaient consolidés par des cordes et des pieux de bronze.

On pénétrait dans cette enceinte par le côté oriental. Un rideau de fine toile de lin brodée de bleu, pourpre et de cramoisi, accroché à quatre colonnes, masquait cette entrée. Le carré oriental de l’enceinte formait un parvis situé devant le sanctuaire. Ce parvis comprenait un autel de bronze pour les sacrifices, situés en face de l’entrée. Derrière cet autel, une cuvette de bronze permettait à Aaron et ses fils de se laver les pieds et les mains avant d’exécuter les sacrifices. Dans le carré occidental se dressait le sanctuaire. Dans la description de ces éléments, la bible en hébreu utilise le terme keresh, qui est traduit par « planche » une signification que ce mot à garder en hébreu moderne. Dans ce contexte, le mot « cadre » serait la meilleure traduction. La structure obtenue a donc une longueur de 30 coudées, une largeur de 10 coudées et une hauteur de 10 coudées et elle est faites de care en bois d’acacia plaquées d’or insérés dans des socles d’argent.


III. L’Architecture des hebreux A droite : Illustration du Tabernacle dans le désert:

La façade du sanctuaire, dépourvue de cadres, se fermait grâce à un rideau. Tandis que l’enceinte principale était à ciel ouvert, le sanctuaire était abrité de plusieurs épaisseurs de rideaux étendues sur les cadres dorés. La façon dont les rideaux s’attachaient dans le sens de la longueur est expliquée en détails dans la torah ; il s’agissait d’un système de fermoirs d’or et de boucles de fil violet. Plusieurs épaisseur de rideaux étaient utilisées. Celle en dessous de toutes les autres étaient en fin lin retors de diverses couleurs brodé de motifs de chérubins. Au dessus, se trouvaient 11 rideaux de poil de chèvres et le douzième était fait de moelleuses peaux de bélier teintes en rouge. L’épaisseur extérieure, celle qui protégeait des intempéries, était faite de peau de dauphin, bien que le mot hébreux tahash ait quelquefois été traduit par « phoque » ou même « blaireau ».

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A l’intérieur, un voile divisait le sanctuaire en deux. Il était placé de façon à ce que la partie la plus au fond forme un cube parfait qui porte le nom de Saint des Saints.

C’est ici que l’arche de l’alliance fut déposée. Il s’agissait d’un coffret de bois, oblong, recouvert d’or à l’intérieur et à l’extérieur, muni d’anneaux dans lesquels étaient glissées des barres permettant de le transporter. Le coffre contenait deux tables de pierres sur lesquelles étaient inscrits les dix commandement que moïse avait rapportés du mont Sïnai et des cinq premiers rouleaux de la torah. La partie extérieur du sanctuaire, l’espace entre le saint des saints et le rideau d’entrée, était pourvu d’un autel des parfums, d’un candélabre en or et de la « table de la présence » du pain d’oblation. Tous les accessoires du Tabernacle sont décrits eux aussi en détail. Le Mishkan constitue le précurseur du Temple de Jerusalem et l’ancêtre, on ne peut plus éloigné, de toutes les synagogues construite depuis.


Le sanctuaire était recouvert de quatre épaisseurs de toiles

Le Saint de Saints où fût déposé l’arche de l’alliance

Le lieu Saint du Sanctuaire où se faisait les prières

Un rideau de fine toile de lin brodée de bleu, pourpre et de cramoisi, accroché à quatre colonnes, masquait l’entrée du temple. L’autel en bronze pour les Sacrifices

Le temple faisait 30 coudées de long (15 mètre environ), 10 de large et 10 de haut (5 mètres)

Bassin pour les ablutions rituelles

Une enceinte entourait le sanctuaire. Elle avait une longueur de 100 coudées et une largeur de 50 coudées Cette enceinte consistait en des rideaux de lin suspendus à 60 colonnes de bois d’acacia, s’appuyant sur des socles de bronze.


III. L’Architecture des hebreux Ci-contre : Tableau de Michelangelo Merisi da Caravaggio. ‘‘ David et la tête Goliath ’’

B. L’arrivée en Canaan

Durant la conquête de la terre de Canaan, le Tabernacle fut vraisemblablement déplacé à plusieurs reprises en fonction des lieux de campement des Israélites. Il fût par la suite transporté à Silo, un endroit stratégique sur le territoire de la tribu d’Ephraïm, ‘‘ Les 200 ans qui séparent l’arrivée des Israélites qui fut le dernier emplacement où se trouva l’Arche avant d’être à Canaan de l’essor du royaume hébreu furent déposée dans le Temple à Jerusalem. une période difficile et tourmentée durant laquelle il n’existait aucun état centralisé ou unifié. Les 12 tribus étaient souvent en guerre contre les différentes nations qui occupaient le territoire. ’’

Un peuple ‘‘venu de la mer’’, qui portait le nom de Philistin s’empara de l’Arche et détruisît le sanctuaire de Silo. Ils installèrent l’Arche à côté d’une image représentant leur dieu Dragon dans Meek, 1995+ son temple à Ashdod. La présence de l’arche produisit de nombreux dégâts ce qui conduisit le peuple Philistin à la renvoyer avec une indemnité au peuple hébreu. Petit à petit, ils commencèrent à contrôler le Néguev, désert au Sud d’Israël.

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A ce moment critique, les anciens des tribus supplièrent le prophète Samuel d’établir un roi sur les tribus. C’est ainsi que se forma le Royaume d’Israël.

Saül en fut le premier roi mais c’est avec David, célèbre pour son combat contre Goliath, et son fils Salomon que cette société tribale devint l’un des états les plus puissants de la Méditerranée Orientale. Jerusalem - que David conquit après avoir régné à Hébron pendant six ans - en devint la capitale. Le palais de David, sur la colline de Sion fut érigé par des ouvriers de Tyr en pierre et en bois de cèdre du Liban. La Bible nous raconte alors la chose suivante dans le Livre des Rois : « Lorsque le roi habita dans sa maison et que l’Éternel lui eut donné du repos après l’avoir délivré de tous les ennemis qui l’entouraient, il dit à Nathan, le prophète : Vois donc ! J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de D.ieu habite au milieu d’une tente ! » (II Samuel VII 1-3) La tâche de construire le temple incomba cependant au fils de David : Le roi Salomon. La construction du Temple de Salomon dura sept ans, de la quatrième à la onzième année de son règne.





I. Le Temple de Salomon A. Introduction ‘‘ D’une certaine façon, le monument de Salomon constituait une version en pierre du sanctuaire dans le tabernacle. C’était une structure rectangulaire, dont l’élément principal mesurait environ 90x30 coudées en tout. Il était entouré sur trois côtés d’une structure plus basse à trois étages, ce qui donnait au Temple une longueur de 100 coudées et une largeur de 50 coudées. La largeur intérieur du bâtiment principal était de 20 coudées : C’était la largeur maximum, pour l’époque, d’une portée sans soutient intermédiaire. Meek , 1995+

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Ainsi, le peuple fit pour la première fois le deuil d’une relation privilégiée qu’il avait avec le tabernacle dans le désert.

Le passage du tabernacle au temple de Jerusalem marque la première modification d’architecture du peuple juif. Cette modi- En s’établissant en Canaan, les israélites vont perdre une fication du lieu de résidence de l’Arche peut s’apparenter à la ‘‘connections’’ spirituelle. C’est pourquoi la cohésion du pays passera par la religion et par l’édification du Temple de Jerumodification de statut des tribus Israélites. salem. En effet, l’installation des hébreux sur la terre de Canaan marque la fin d’une période de 40 ans d’errance dans le désert. Après avoir vécu en tant que nomades dans des tentes, le peuple hébreu marque sa sédentarisation. La création du Royaume d’Israël est donc l’étape qui va faire entrer le peuple hébreu dans l’Histoire.

En raison de l’étroite relation qui liait le peuple hébreu au tabernacle, la culture juive était - au moment de la construction du temple - désormais assez forte pour s’enrichir des éléments que lui offrait la culture cananéenne sans être infidèle à l’héritage transmis au Mont Sinaï.

Cette période peu connue de l’histoire du peuple hébreu est B. Description du Temple pourtant fondamentale car faisant partie des prémices de la religion juive. En effet, la vie des Hebreux sous forme d’une nation Pour construire le Temple de Jerusalem, Salomon reprend le va permettre une évolution considérable à ce peuple sorti tout plan du Sanctuaire de Moïse, mais il le transpose en dur : juste de ‘‘l’esclavage’’. La pierre remplace la toile ; le cèdre, le pin et l’olivier sauvage remplacent l’acacia.


I. Le Temple de Salomon Un rocher Dans le Saint des Saints, au temple de Jerusalem, il y avait, depuis l’époque des premiers prophètes, un rocher que l’on appelait ‘‘Even Hachetiya’’ qui signifie « La pierre nourricière » On raconte que c’est à partir de ce rocher que fut fondé le monde. Ce rocher se trouve actuellement dans la mosquée appelée le dôme du rocher. Ci-dessous : Une représentation des colonnes Yakin et Boaz

Le temple comportait trois pièces en enfilade : A l’intérieur, toute la pierre est tapissée de cèdre, ou de pin pour les planchers, et le plafond est fait de cèdre. Tous les bois de cèdre, y compris ceux des sculptures et des tables, sont, euxmêmes, recouverts d’or, comme dans le Tabernacle du désert. L’emplacement du temple est primordial . Il est à la fois le point le plus élevé de Jerusalem (symbolique de la montagne) et juste à côté du palais royal. De ce premier temple, aucun vestige archéologique n’a été identifié. Selon la description qu’en fait le livre des Rois, la splendeur de ce temple aurait moins tenu à ses dimensions qu’à sa décoration. I. Les dimensions Les dimensions intérieures du Temple sont uniformément doublées par rapport à celles du Tabernacle. Toutefois, la hauteur du Lieu Saint est triplée. De plus un porche est ajouté devant l’entrée du Temple, ayant

l’Ulam (le porche ou vestibule) séparant le temple de son parvis, le Hékhal (appelé plus tard le Saint, la Demeure) qui était la grande salle du culte, et le Devir (le Saint des Saints), partie la plus sacrée, où reposait notamment l’arche de l’alliance.

Ci-dessous : Une représentation du Temple de Salomon


I. Le Temple de Salomon Ci-dessous : Une représentation du Temple : On y voit un porche de 60 mètres de haut.

Toutes ces mesures, dont les proportions sont strictement déduites des mesures du Tabernacle, s’appliquent à l’intérieur l’édifice sacré.

Ce chiffre, architecturalement et religieusement, outrancier explique les diverses représentations possible du Temple. III. Boaz et Yakin

II. Le porche La première pièce du temple était un porche appelé Ulam qui mesurait 20 coudées (10 mètres) de large et était profond de 10 coudées (5 mètres). Ce porche constituait une séparation entre le sacré et le profane et était un ajout fait par le roi Salomon. Un mur d’une épaisseur de 6 coudées (3 mètres) l’isolait du sanctuaire. Au centre de ce mur, l’entrée du temple faisait une largeur de 10 coudées (5mètres) et pouvait se fermer par deux portes en bois de cyprès. Pour ce qui concerne la hauteur du porche, le livre des Chroniques indique que le Porche du Temple de Salomon avait 60 mètres de hauteur, alors que le livre des Rois indique, implicitement, 15 mètres de hauteur, comme pour le Temple. 46

L’entrée du temple se faisait par l’Est, entre deux colonnes qui portaient le nom de Boaz et Yakin. Chaque colonne s’élevait à une hauteur de 18 coudées ( 9m ) et était surmontée d’un chapiteau d’une hauteur de 5 coudées ( 2m50 ) ornées de ‘‘treillis en forme de réseaux, de festons façonnés en chaînettes’’. Les textes ne précise pas si ces deux colonnes étaient symétriques ou semblables. L’une d’elle est décrite par sa hauteur, l’autre par son diamètre. Le matériau utilisé pour l’édification de ces colonnes est le cuivre appelé airain dans le texte biblique. Ces chapiteaux d’airain avaient été exécutés par un artisan phénicien qui s’appelait Hiram et qui était originaire de Tyr.


I. Le Temple de Salomon Le jugement de Salomon Deux femmes vinrent voir le roi salomon. La première prit la parole : ‘‘ Je partage avec cette femme la même maison, nous avons eu l’une et l’autre un enfant, or cette femme a malencontreusement dormi sur son fils et l’a étouffé durant la nuit. Au petit matin, elle a procédé à l’échange des nouveaux nés : elle a placé l’enfant mort dans mon lit et s’est emparé de mon fils. ’’ La seconde femme nia les faits : ‘‘ C’est ton fils qui est mort et non le mien ! ’’ Le roi Salomon se fit apporter une épée. Il demanda à ses hommes : ‘‘Couper donc cet enfant en deux et donnez une moitié à chacune des femmes’’ Le public qui assistait à l’audience fut scandalisé.

Salomon fit ajouter, tout autour du Sanctuaire, une structure annexe de trois étages, qui était accolée aux côtés et à l’arrière du Temple, et qui était destinée à abriter, entre autres, tout ce qui était nécessaire aux prêtres, pour assurer le culte. IV. Le Hékhal ou le ‘‘Saint’’ Le hékhal, d’ou s’élevaient les prières, était la plus grande pièce: 40 coudées de long, 20 coudées de large et 30 coudées de haut. Son espace, dépourvu de colonne, devait être majestueux. La lumière y pénétrait grâce à des fenêtres à claire-voie situées en hauteur, au-dessus des structures qui longeaient la moitié basse de l’édifice. Ces fenêtres étaient larges à l’intérieur et se rétractaient vers l’extérieur. Sur le plan de la Décoration, tous les murs et plafonds intérieurs sont recouverts de bois de cèdre, et les planchers de bois de pin, tous ces bois étant toujours, eux-mêmes, recouverts d’or.

Ci-dessous : Une représentation du Temple.


I. Le Temple de Salomon Le jugement de Salomon (suite)

V. Le Saint des Saints

C. Destruction du Temple

C’est alors qu’une des deux femmes prit la parole :

La dernière pièce du Temple, appelée Devir ou le Saint des Saints, était un cube parfait de 10 mètre de côté (20 coudées). Le Talmud ne précise pas si celui-ci était surélevé ou si le toit était plus bas pour expliquer la différence de hauteur avec le Hékhal.

Le Temple de Salomon fut détruit en 586 avant notre ère par l’empereur Babylonien Nabuchodonosor qui avait pillé à deux reprise Jerusalem. Le palais royal et le Temple furent détruits et la population emmené en captivité.

Le roi Salomon décida à ce moment :

Tout comme dans le sanctuaire du désert, c’est dans cette pièce que fût déposé l’arche de l’alliance. Les barres servant au transport n’avaient pas été retirées et touchaient le voile qui séparait le Saint des Saints du reste du temple.

Les tribus Israélites, qui étaient dispersées dans tout Israël, furent déportées en Babylonie. On raconte d’ailleurs que sur les 13 Tribus qui composait le Royaume d’Israël, seul trois revinrent de captivité.

‘‘ Rendez l’enfant vivant à la première femme. Je voulais par ce stratagème savoir qui aurait pitié de l’enfant. C’est elle sa mère. ’’

Dans l’arche il n’y avait rien de plus que les tables de la lois de pierre que Moïse avait déposé. Rien de plus.

‘‘Ayez pitié de l’enfant et donnez-le-lui !’’ Tandis que l’autre s’exclamait : ‘‘La décision du roi me convient : que le survivant ne soit ni a elle, ni a moi.’’

Le Temple d’Israël était bien différent des lieux saints des autres nations car aucune statue monumentale représentant une quelconque divinité n’était présente à l’intérieur. Seul un coffre de bois abritant deux table de pierre y reposait. 48


Une structure annexe de trois étages fût ajoutée au du Temple. Elle abritait tout ce qui était nécessaire aux prêtres pour assurer le culte.

Deux portes en bois ornée d’or séparaient le Saint des Saints du Hékhal

Plan du Temple

La colonne creuse située au Nord était nommée «Boaz», celle au Sud, «Yakin»

L'autel en Bronze pour les sacrifices était un carré de 9 mètres sur 9 qui faisait 4,5 m de haut.

Le Saint des Saints était un cube parfait de 10 mètre de côté. Il contenait l’arche de l’alliance et selon certains récits deux chérubins en or. Le hékhal, d’ou s’élevaient les prières, était la plus grande pièce: 40 coudées de long, 20 coudées de large et 30 coudées de haut. Dix bassins de bronze sur roues permettaient de laver les animaux avant les sacrifices.

La ‘‘mer’’ de fonte était un bassin rond de 2 mètre de haut pouvant contenir plus de 40 000 litres d’eau pour faire les ablutions rituelles. Elle était supportée par 12 taureaux de bronze alignés par groupe de trois tournés dans les quatre directions.



II. Le Temple de Zorobabel Un Temple oublié Le temple de Zorobabel est peu connu du peuple juif. Depuis plus de 5000 ans, le peuple Juif espère recevoir le Messie qui rebâtira selon leur propre formule ‘‘le troisième Temple’’. Toutefois, si l’on comptabilise le nombre de temple construit à Jerusalem, ce fameux Temple sera bien le quatrième construit sur le Mont Moria’. Cet erreur volontaire montre bien que le temple de Zorobabel n’a pas réellement été pensé à son époque comme ayant la splendeur de son prédécesseur. Le temple d’Hérode, majestueux, sera considéré par les descendants du peuple juif comme le digne successeur du temple de Salomon.

Revenus de Babylone en 538 avant notre ère, les juifs eurent également l’occasion de rétablir le sanctuaire de Jerusalem. En leur accordant la permission de rentrer dans leur pays, le roi Perse Cyrus leur avait donné également donné l’autorisation de rebâtir le temple. Ce nouveau temple, reconstruit sur l´emplacement de l´ancien vers 515 avant notre ère, sous la conduite de Zorobabel, prince héritier de Juda, fut loin d´avoir la gloire de celui de Salomon. L´autel fut reconstruit au mois de Tischri (Septembre ou Octobre) de l´an 537 et l´année suivante, les fondations du nouveau temple furent posées. Comme l´avait fait Salomon, les constructeurs demandèrent les services de Sidoniens et de Tyriens pour apporter du bois de cèdre du Liban. Le travail de reconstruction se poursuivit pendant près de 15 ans. Le nouveau temple fut terminé au mois d´Adar (Mars/Avril) en la sixième année du règne du roi Perse Darius 1er qui avait lui même participé à la construction par l’apport de fonds.

On possède peu de détails concernant l´architecture de ce 2ème temple. L´édit de Cyrus autorisant sa reconstruction précisait: “sa hauteur sera de 60 coudées (env. 27 mètres) et sa largeur de 60 coudées, avec 3 assises de pierres qu´on roule et une assise de bois“. Sa longueur n´est cependant pas précisée. Le temple comportait des salles à manger, des magasins, sans doutes des chambres du toit et d´autres dépendances comme dans le temple de Salomon. Cependant, ce second temple n´abritait plus l´arche de l´alliance, la légende raconte que le prophète Jérémie la cacha avant l´arrivée des Babyloniens. Ainsi, le Saint des Saints était vide. Différents gouvernement prirent le pouvoir en Israël après la destruction du Temple de Salomon. Certains aidèrent à sa construction d’autre en pillèrent les biens. Un siècle avant notre ère, la Judée devint une province sous protectorat romain.


III. Le Temple d’Hérode Hérode était un administrateur d’une efficacité redoutable qui faisait régner l’ordre dans ses territoires avec une poigne de fer (...). Avec l’aide de ses troupes mercenaires, Hérode rendit au royaume juif, les frontières qui étaient les siennes à l’époque bénie de David et de Salomon et il se servit de son influence en tant que roi et ami de l’empereur Auguste pour protéger les juifs de la diaspora. Meek , 1995+

A. Un nouveau Temple Le troisième et dernier temple Juif fût construit par Hérode Ier, souverain de la Judée à l’époque du protectorat romain. Les travaux commencèrent 20 ans avant notre ère. La superficie du mont du temple fut alors doublée soutenues par une infrastructure et entourée de quatre puissants contrefort. Le célèbre mur des lamentations en est un vestige. Le parvis du Temple est dallé et entouré de portiques à colonnades. Il est ouvert à tous, juif comme non juif. A l’intérieur se trouvait un espace consacré carré de 500 coudées de côté dans lequel seul les juifs pouvaient entrer. Il y avait à l’intérieur une succession de cours dont la sainteté augmentait progressivement.

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On y trouvait alors dans l’ordre : la cours des femmes, la cours des Israélites, réservé aux Juifs, ou encore la cour des Prêtres qui elle était délimitée par un mur.

C’est la que se trouvait l’autel des sacrifices. Le sanctuaire était construit en pierre blanche. L’entrée du temple faisait 100 coudées de large (50 mètres) et s’ouvrait sur le temple qui en faisait 70 (35 mètres). La façade était articulée de colonnes corinthiennes. A l’intérieur du Temple, le hall très large n’avait que 11 coudées de profondeurs (6 mètres). Il était décoré de couronnes d’or suspendues aux chevrons du toit en bois de cèdre. Comme dans le temple de Salomon, la salle du sanctuaire avait les murs recouverts d’or. Elle était séparée du Saint des Saints par un rideau. Dans cette salle se trouvait l’autel des parfums et le candélabre d’or. « Qui n’a pas vu le temple d’Hérode n’a jamais vu un beau bâtiment » dit un proverbe du talmud. Une équipe de 1000 prêtres avait reçu une formation de maçon pour pouvoir travailler dans les endroits les plus sacrés. Ils étaient encore en train de l’embellir quand le Temple fût détruit.


Temple d’Hérode L'autel du temple était en bronze, il faisait 10 mètres de long et environ 5 mètres de haut. Les prêtres et les animaux montaient par un escalier.

La Chambre des huiles (au sud-ouest) : réservée au stockage le vin et les huiles nécessaires aux cérémonies La Chambre des nazirs (au sud-est) : Salle pour les ascètes qui n’avaient le droit ni de boire d’alcool, ni de se couper les cheveux, ni de toucher à un cadavre.

La Chambre de bois (au nord-est) : réservée au stockage du bois pour les cérémonies Quatre Colonnes éclairaient la cour des femmes la nuit

Le « Parvis des nations » : appelé ainsi parce que même les non-juifs y avaient accès ; c'était l'endroit où se faisait le commerce et où les infirmes venaient quêter (deux activités interdites dans le temple lui-même).

Porte Ouest

La Chambre des lépreux (au nord-ouest)

Le « Parvis des femmes » : cette cour était accessible aux femmes et aux jeunes enfants. Ceux-ci ne pouvaient franchir les autres portes, seul les hommes agés de plus de 13 ans obtenaient ce droit. C'est aussi là que les familles juives se réunissaient. Quatre chambres entouraient la cour des femmes


Ci-contre : Une représentation du Temple d’Hérode Page de Droite : L’arc de Triomphe de Titus à Rome. On peut apercevoir le chandelier en or dans les mains des victorieux romains. Cette fresque permet de confirmer l’existence passée du Temple d’Hérode, ce qu’aucune fouille archéologique n’a pu encore faire pour le Temple de Salomon.

III. Le Temple d’Hérode

Il y avait une chambre Dans le second et au dessus du sancle troisième temple, tuaire permettant l’arche saint n’était l’accès au toit. pas présente

B. La destruction du Temple En 70 de notre ère, l’empereur Titus assiégea Jerusalem et le temple fut incendié. La résistance juive fût telle que la victoire engendra un massacre des survivants et Jerusalem fût transformé en ruines. L’État juif fut renversé et la Judée fût rebaptisée Terra Palestina. En tout 110 000 juifs furent tué ou moururent de faim et 97 000 furent réduits en esclavage et dispersés dans l’empire romain.

Le Saint des Saints

Cet événement est commémoré sur l’arc de triomphe de Titus, élevé en l’an 81 au sommet de la Via Sacra à Rome. Une frise montre des soldats qui défilent et brandissent le candélabre à sept branches, la table d’or des pain et les autres ustensiles de culte du Temple.

Chambre de stockage des ustensiles

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Le Hékhal ou le Saint




MIEVETUNOUSVO LLIANCESERMENT LPOURVIEENFANT EATOUJOURSPLUS ITAMOISELESAINT LONAVECCOMME NIMBIBLEETERNITE


I. Les premières Synagogues ‘‘ La religion juive parce que nourrie de littérature, motiva les premiers efforts pour fournir une instruction élémentaire à tous les enfants de la communauté ’’ Wells

Le mot Synagogue Le mot synagogue est emprunté au grec ancien, sunagōgē qui signifie assemblée. Le terme assemblée vient de l’appellation en hébreu ‘‘beit knesset’’, maison de l’assemblée.

Ci-dessus : Les ruines de la synagogue de Gamla. Page de droite : La synagogue de Gamla

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A. Un nouveau lieu de culte I. Le choix de Ben Zakkaï Après la destruction du second Temple par Titus, le rabbin Yochanan ben Zakkaï, membre du Sanhédrin (Tribunal Juif) qui, dans la guerre contre Rome, avait rejoint le parti de la paix, fut reçu par l’empereur Vespasien, qui voulait savoir comment il pouvait le remercier. Tous les juifs poussaient Yochanan Ben Zakkaï à réclamer la reconstruction du Temple. Mais celui-ci demanda à Titus la création de maisons d’études. Au travers de cette attitude s’exprime une conception profonde de la spatialité juive, liée à la question de la dispersion du peuple sur la terre et à la constitution d’un réseau de lieux caractérisés par ce qu’on y fait : étudier la Torah et le Talmud. Les communautés dispersées avaient besoin d’un centre local afin d’affirmer leur appartenance religieuse. Ce ne pouvait être un temple miniature dans lequel auraient lieu des sacrifices exécutés par les prêtres israélites : La torah interdit toutes manifestations de ce genre sauf au sanctuaire central. Il fallait alors un lieu modeste, un endroit où les prières quotidiennes pourraient être offertes régulièrement, les livres saints lus et expliqués.

Une nouvelle forme de culte public se développa chez les Juifs de la diaspora avec une participation des fidèles plus intense, directe et intime. Les besoins architecturaux de cette nouvelle forme de culte étaient relativement modestes : un espace fermé abrité d’un toit dans lequel une assemblée pourrait entendre la lecture de la Torah, reprendre en choeur les prières dirigés par un ministe-officiant ou se recueillir en silence. Quelquefois, des bancs de pierre en gradins longeaient les murs, sinon l’assemblée s’asseyait par terre ou restait debout. Ce type de lieu existait déjà à l’époque du second temple mais ce n’est qu’après sa destruction qu’il se démocratisa. Selon toute vraisemblance, des assemblées se constituaient dans des lieux de cultes mais la fonction première de ces lieux n’est archéologiquement pas connue. On peut imaginer qu’il servait de maison communale, de lieu d’éducation et d’étude ou bien encore de tribunal. Il est difficile de savoir à quel époque ce lieu a été rattaché aux célébrations du Shabbat. Mais c’est au cours du premier siècle de notre ère que cette pratique s’est démocratisée.


Les toutes premières Synagogues étaient implantées dans les principales ville d’Israël. Il reste peu de vestiges de ces première synagogues. La synagogue de Gamla est toutefois un exemple archéologique des prémices du lieu de culte juif. La ville de Gamla est située à 10km au nord du lac de tibériade dans le nord d’Israël.

La structure du temple est faites de blocs de pierre de basalte. Le temple avait pour dimensions extérieures 26 mètres de long pour 17 de large.

Les piliers supportant le toit bordaient un espace rectangulaire non pavé de pierre qui formait le centre de la Synagogue. Quatre rangées de pierre composaient les gradins le long des murs, la synagogue pouvait ainsi accueillir une centaine de personnes.

I. Les premières Synagogues II. La Synagogue de Gamla, un exemple des premières Synagogues Plan de la Synagogue

L’entrée de la Synagogue se faisait au Sud, en direction de Jerusalem

Une source d’eau couverte alimentait le mikvé (bain rituel) à l’entrée du temple. Sept marches permettaient de s’enfoncer dans le bain. Un armoire en bois créait architecturalement un renfoncement dans la paroi. On y entreposait les textes Saints. C’est l’ancêtre de l’actuelle Arche que l’on appelle ‘‘Aron Akodesh’’


I. Les premières Synagogues Massada

III. Différents types de plans

Hérode fit construire un palais sur le site de Massada au Sud de la mer morte. Cette forteresse fut assiégée par les Romains pendant plusieurs années après la destruction du temple.

Il apparaît certaines disparités d’ordonnancement concernant les types d’édifices retrouvés lors des différentes fouilles archéologiques. Il fut cependant difficile d’élaborer un système de datation stylistique car les différents types de plans semblent avoir été érigés simultanément plutôt que consécutivement.

Les Zélotes, résistants juifs s’alimentaient par des réserves de nourriture et recevaient de l’eau par un système d’irrigation. Des aqueducs souterrains acheminaient l’eau de source des montagnes alentours. En l’an 73, à court de nourriture, les Zélotes firent le choix de s’entre-tuer, le suicide étant interdit par le judaïsme, car ils ne pouvaient envisager de se soumettre à l’ennemi. Ci-contre : Le rocher de Massada qui se situe dans le désert à proximité de la mer Morte. On peut apercevoir à gauche de l’image le tracé d’un des camps romains de l’époque.

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Le plan de base des synagogues consiste en une salle rectangulaire pourvue de trois portes d’entrée à l’une des extrémités, et d’une large nef centrale séparée des nefs latérales par deux rangées de colonne qui se rejoignent à l’une des extrémités. Les colonnes intérieures soutenaient une galerie, mais aucune certitude ne persiste à savoir si elle était utilisée par des femmes. Parmi les variations du plan de base, on trouve des rectangles avec une petite abside, ou des constructions sans colonnes qui disposent d’une niche au centre de l’un des murs latéraux que l’on appelle des synagogues d’ordonnance transversale. La direction des première synagogues fait en sorte que leurs façades sont tournées vers Jerusalem. On pénètre ainsi dos à la ville sainte et les fidèles devaient ainsi se retourner pour prier puisque la bible

ordonne de prier en direction du Temple ou de Jerusalem. Les synagogues de Galilée se tournaient donc vers le Sud à la manière de la synagogue de Gamla. Ces synagogues aux plans rectangulaires ne semblent pas avoir fixé un lieu pour l’arche, le coffret portable contenant les rouleaux de la Torah et que l’on apportait d’une pièce voisine pour les cultes. De toute évidence, une niche dans le mur indique que les synagogue d’ordonnance transversale utilisait un espace pour abriter les rouleaux de la bible. On ignore encore si cet emplacement était utilisé en permanence. C’est l’arrivée de l’abside en demi-cercle placé sur un côté de la synagogue qui offre aux rouleaux un emplacement permanent dissimulé derrière un rideau, un écran de marbre ou tout simplement rangé dans une armoire prévue à cet effet. Les première synagogues disposaient de peu d’ornements. Mais avec l’arrivé du Christianisme comme religion officielle de l’empire Romain et la montée de l’antisémitisme, l’apparat des synagogue va s’imposer à l’intérieur de l’édifice et va se développer légèrement.




I. Les premières Synagogues B. Christianisme, Islam et Synagogue Lorsque le Christianisme fut proclamé religion officielle de l’Empire Romain au début du quatrième siècle, les Romains, qui ne s’étaient jusqu’alors guère soucié des pratiques religieuses des peuples qui leur étaient assujettis, changèrent d’attitude. L’antisémitisme déclaré du Nouveau Testament (Juda trahissant le Christ) fit souffrir les Juifs et le judaïsme de discrimination. Il fût rapidement interdit d’érigé de nouvelles synagogues ou bien de réparer les anciennes. Grâce à quelques arrangement, les constructions de synagogue perdurèrent mais leur aspect extérieur se fit modeste. Ces premières synagogue étaient ornées de frises de pierre en relief représentant des objets religieux. Quelques synagogue comme notamment celle de Dura Europos (cicontre) disposaient de fresques représentant des scènes de la bible s’inspirant des peintures grecques de l’époque. Cette pratique était plutôt rare comparé aux mosaïques que l’on retrouvait plus régulièrement.

Ces premières ornementations représentaient des formes humaines. Au départ, le judaïsme n’interdit pas la représentation humaine mais uniquement celle de D.ieu ou bien encore celle d’un homme qui deviendrait une idole. Ainsi dans les synagogues contemporaines de la période byzantine, il y a des illustrations de figures bibliques tel que Abraham, Sarah, la ligature d’Isaac, etc … L’interdiction de la représentation humaine dans les synagogues fût établit progressivement aux alentours du VIIème siècle avant de disparaître totalement. A ce jour, les fouilles archéologiques n’ont jamais découvert de synagogue avec une illustration humaine au delà du VIIème siècle. Cette disparition est imputable à l’émergence de deux mouvements. D’une part, c’est une réaction au développement de la représentation de Jésus dans le monde chrétien, d’autre part ce phénomène est consécutif à l’émergence de l’Islam qui interdit tout art figuratif et qui domine la région à partir de cette période.


II. La composition d’une Synagogue A droite : La grande synagogue de Lyon. Synagogue du quai Tilsitt

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A. Sens et fonction Le mot ‘’synagogue ‘’ tel qu’il est utilisé semble indiquer que le lieu de culte juif est pensé pour être un lieu de prière de la même manière que les autres formes de lieu de culte que l’on retrouve dans d’autres religions.

nom du Saint des Saints du temple, Aron Akodech ou Hékhal, une Estrade, la bima ou tebah pour y lire et parler à l’assemblée. Le reste n’a pas ou peu de valeur symbolique : La synagogue n’est qu’une fonction. La dispersion du peuple Juif dans le monde par les romains, après la destruction du temple d’Hérode, va faire que les Juifs ne seront que rarement maîtres de leur espace.

Mais si l’on regarde les noms qu’on lui donne en hébreu, le lieu prend un autre sens : On l’appelle alors beth haknesset, maison d’assemblée, beth hamidrash, maison d’enseignement ou encore, mais c’est occasionnel, beth atefilah, maison de prière.

La synagogue ne fut longtemps qu’un espace intérieur, non seulement parce que les conditions de vie ont fréquemment amené les juifs à cacher leurs oratoire, mais parce que la fonction synagogual ne nécessite pas une représentation vis-à-vis de l’extérieur.

La synagogue est donc, dans un premier temps, un lieu de réunion. Si l’on utilise peu le terme ‘’maison de prière’’, c’est surtout parceque l’édifice importe peu. En effet, c’est la réunion de 10 hommes constituant un minyan, qui constitue un espace cultuel.

Ainsi, les rabbins ont bien souvent imposé l’aménagement intérieur, l’évolution du rapport entre l’estrade de lecture et l’arche renfermant les rouleaux de la torah, et on laissé libre cours aux architectes pour dessiner les façades à leur gré.

La synagogue propose ainsi un lieu où les fidèles prient, chante, lisent les textes sains et les commentent, apprennent la torah ou l’enseignent et se réunissent pour traiter des questions concernant la communauté.

L’architecture ne devient qu’un habillage et ainsi, pendant des siècles et sans difficultés, l’enveloppe de la synagogue à changé passant du temple grec au modèle de l’église à d’autres formes encore.

La cérémonie religieuse, d’une simplicité extrême, nécessite peu d’aménagement : Une armoire pour ranger la torah dont on donnera le




II. La composition d’une Synagogue La Synagogue Hurva (qui veut dire «ruine» en hébreu), à Jerusalem, a commencée sa construction en 1700 mais n’a été achevée qu’en 1856. Conçue dans un style néo-byzantin, elle fut l’un des plus grands édifices de la Vieille Ville.

B. Une absence de règles

Toutefois, moins d’un siècle après, la synagogue a été détruite par la Légion arabe jordanienne pendant la guerre de 1948.

Il peut sembler surprenant qu’une religion aux règles strictes et précises, dirigeant chaque aspect de la vie n’ai pas édicté pour son lieu de culte des lois précises. Certes le Talmud fournit quelques prescriptions mais elles ne sont absolument pas obligatoires. Ainsi, un lieu de culte juif à contrario d’un lieu de culte chrétien ou musulman ne dispose pas d’une règle déterminant la forme de son espace.

Depuis la reprise de Jérusalem par Israël en 1967, de nombreux plans ont été tracés pour sa reconstruction. Celle-ci a finalement été reconstruite de 2005 à 2009.

Une seule règle est toutefois respectée scrupuleusement par le milieu orthodoxe, il s’agit de l’orientation de l’arche sainte vers Jerusalem. Le respect particulier de cette règle s’appuie sur la lecture du prophète Daniel qui, en exil, priait en direction de Jerusalem.

A gauche : Les ruines avant 2005

Ainsi, prier en direction de cette ville sainte est, pour les exilés, le moyen de se rappeler leurs racines et le fait que l’unique lieu saint du judaïsme demeure à Jerusalem.

Ci-contre : La Synagogue Actuelle.

La mixité n’est pas autorisé dans une synagogue, mais la encore aucune loi talmudique ne l’explicite clairement avant le 11ème siècle. Il s’agit d’une réponse des orthodoxes aux déboires que certaines fêtes pouvaient engendrer.

La séparation des hommes et des femmes crée un agencement spatial particulier mais là encore aucune règle n’est établie. Ainsi, les femmes peuvent prier dans des tribunes et les hommes au rez-de-chaussée (principe rendu célèbre par la synagogue d’Amsterdam) de même que hommes et femmes peuvent se séparer d’un mur ou d’un paravent tout en partageant le même espace. Un texte du Talmud précise le besoin de lumière dans la synagogue mais là encore il peut s’agir d’une lumière symbolique purement spirituelle. C’est pourquoi certaines synagogues disposent de nombreuses fenêtres et baies vitrées tandis que d’autres reflètent une ambiance plus feutrée. En ce qui concerne l’ornement, les synagogues se distinguent par leur absence d’images comme nous l’avons vu précédemment. Il existe toutefois une règle religieuse consistant à ajouter à chaque acte religieux une dimension esthétique afin d’honorer le créateur par le soucis du beau. Ainsi de nombreux décor plus ou moins riche orne les synagogues. De plus, l’intégration juive en exil veut que les lieux de cultes soient en harmonie avec le paysage et dépeignent le respect du pays accueillant.


II. La composition d’une Synagogue C. La relation Aron/Bima et le plan L’architecture d’une synagogue ne se forme alors que sur deux composantes et leur position dans l’espace synagogual : l’arche sainte et l’estrade de lecture. L’arche sainte après avoir longtemps été amovible dans les synagogues antiques s’est fixée contre le mur oriental des synagogues. Pour les synagogues Ashkénazes, elle a même rapidement récupéré sa forme définitive dans l’abside de la basilique romaine. Le décor de la synagogue va alors servir à la théâtralisation de l’arche sainte qui devient alors l’élément structurant principal, la symétrie du plan s’effectue d’après elle et elle est alors au centre de la perspective quand on se trouve dans la nef centrale. En raison de sa sainteté, le décor le plus abondant lui est attribué. Dans les synagogues modestes, la décoration ne se trouve qu’autour d’elle faute de moyens.

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La position de la bima va déprendre directement de l’arche sainte et va être l’objet de débats : L’emplacement de celle-ci à fini par différencier les tendances religieuses des synagogues.

La tradition la plus répandue veut qu’elle soit placée au centre pour des raisons pratiques et symboliques : Dans cette disposition, le lecteur ou l’officiant est plus audible des fidèles et les rouleaux de la torah, qui sont transportés parmi les fidèles de l’arche jusqu’à la table de lecture et inversement, peuvent plus aisément être déplacés. La bima rappelle le plan sacré du Temple ou elle se substitue à l’autel des sacrifices, puisque les prières les ont remplacé. Les rabbins orthodoxes ont fait de cette centralité un impératif ce qui n’a pas empêché d’autres solutions d’être expérimentées. Ainsi dans le rite italien, la bima est souvent installée contre le mur occidental, formant avec l’aron akodesh une composition bipolaire originale.


II. La composition d’une Synagogue A droite : La chaire de la grande synagogue de Budapest.

D. D’autres composantes de la synagogue Des éléments de mobilier son venus s’ajouter à l’aron et à la bima dans l’aménagement de la synagogue tel que des chaires ou des orgues. Le placement de l’orgue est devenu pour l’architecture une question cruciale, d’où le recours fréquent au modèle chrétien de la tribune au-dessus de l’entrée, voire derrière l’arche sainte comme à Strasbourg. Dès l’antiquité, l’habitude d’honorer les dirigeants et maîtres d’étude de la communauté s’est faite par l’installation des fauteuils plus imposants que les sièges courants. Dans les synagogues modernes, ces sièges sont parfois intégrés à l’armoires composant l’arche sainte. La houppa, une tente symbolisant la maison familiale, utilisée pour célébrer le mariage n’est entré dans la synagogue qu’au 19e siècle, sous la pression des pouvoirs publics et pour consacrer un peu a la manière chrétienne le mariage juif soupçonné de n’être qu’un contrat. Pour le bon ordre et aussi pour faire rentrer des fonds, les administrations, tant civiles que religieuses ont imposé au fidèles à se marier à la synagogue alors que traditionnellement le mariage s’était toujours déroulé dehors dans une cour ou dans la campagne.


III. Synagogue Séfarade A. La Diaspora Séfarade Le mot ‘‘séfarad’’ tiré de la Bible désigne la péninsule Ibérique. Ainsi les juifs de la diaspora Espagnole, expulsés d’Espagne en 1492 par les rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinan d’Aragon, son appelés ‘‘juifs séfarades’’ Expulsés, certains juifs d’Espagne et du Portugal se dirigent alors vers l’Italie, le Maghreb et le bassin oriental de la Méditerranée. Seuls quatre lieux de culte juifs, reconvertis en Église, ont conservé le témoignage de la vie juive en Espagne avant l’inquisition. Ces édifices témoignent alors de l’art mudéjar pratiqué par des artisans musulmans. La plus ancienne, qui est devenue l’église Santa Maria la Blanca à Tolède, date du 13ème siècle. Elle ressemble fort à une mosquée avec ses quatre rangées de huit arcs qui occupent l’espace et le divisent en cinq nefs. Ci-dessus : Synagogue de Venise A droite : L’église Santa Maria la Blanca

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L’Italie attire une partie des juifs fuyant l’Espagne. Dans les Ghettos juif, les synagogues vont être dissimulées dans des immeubles où la façade n’indique pas la présence du lieu de culte. Une fois à l’intérieur les décorations et ornements de la synagogue adoptent le style de

l’époque et les couleurs vives contrastent avec le manque d’éléments de la façade extérieur. Dans la plupart des synagogues Séfarades, l’arche sainte où sont entreposés les rouleaux de la Torah est entièrement intégré à l’édifice. L’abside des synagogue Ashkénaze (Diaspora Juive d’Europe de l’Est) n’existe pas.

B. Les Synagogues d’Afrique du Nord Au Maroc, les juifs séfarades s’intègrent difficilement à la communauté juive déjà présente et naissent alors une multiplicité de synagogues privés. Les Synagogues marocaines appartiennent majoritairement à des familles riches ou lettrés ce qui entraînait des rivalités parmi les fidèles et une dépendance de la communauté. Les noms des synagogues témoignent du rôle de ces familles. Les formes des synagogues sont empruntées aux contexte marocain : arcs en plein ceintre, stucs, etc. Bien que rien n’est imposé, l’architecture de la synagogue s’adapte au pays où elle se trouve. En Algérie, les Séfarades s’attachèrent aisément au juifs autochtone et s’installe dans des institutions communes. A partir de 1830, la France




III. Synagogue Séfarade A droite : La Synagogue de la Ghriba Page 77 : La Synagogue de Prague

envoi des rabbins formés au Séminaire israélite créé par Napoléon. Ainsi l’architecture des Synagogues Algérienne se plie à celle apportée de France.

du Nord. C’est un bâtiment en maçonnerie blanchit contenant une salle de culte précédée d’une cours à arcades. Le décor est composé de céramiques bleues

En Tunisie, le clivage social est plus marqué entre les juifs Livournais et les juifs Tunisiens (appelés Twansa). La modernisation de la communauté juive de Tunis se fera lors de la mise sous protectorat Français de la Tunisie et verra une unification de la communauté.

Le style des synagogues Séfarades ne définit pas une architecture juive. Là encore le style local s’est imposé sur les Synagogues.

Celle-ci sera marquée par le projet de construction d’une Synagogue dont le concours sera remporté par un juif Livournais ce qui accentuera le phénomène identitaire des juifs tunisiens.

On ne peut pas définir ici une architecture juive d’autant plus que les relations judéo-musulmanes en Afrique du Nord n’obligeaient pas les Juifs à adopter ce style.

Cet édifice comme l’explique Dominique Jarassé1 « associe tradition et modernité, Orient et Occident, plan centré bizantin et symbole hébraïque, ... ». Autre haut lieu de la culture juive tunisienne, la Synagogue de Djerba (ci-contre), la Ghriba, est devenue un lieu de pèlerinage. Ayant 1. Dominque Jarassé : Synagogue une Architecture de l’Identité Juive Édition Adam Biro 2001 été régulièrement reconstruite et restaurée, il est difficile d’en daté la page 72 construction. L’architecture de la Ghriba représente bien les synagogues d’Afrique


IV. Synagogue Ashkénaze Le Golem En 1580, à Prague comme dans de nombreux endroits en Europe, la persécution des juifs est monnaie courante. A cette époque, le leader de la communauté juive de Prague était le rabbin Loew de son vrai nom «Yeouda (Juda) Levi ben Betzalel», dit le Maharal. Pour protéger sa communauté, le rabbin Loew, étant un érudit du talmud, trouva le moyen de créer une créature à forme humaine qui assurerait la sécurité du Ghetto. Aidé par son gendre et son apprenti préféré, il se rendit durant la nuit du 20 Mars 1580 sur les rives de la Vltava.

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Là, les trois hommes façonnèrent une forme humaine dans la terre glaise. Ils commencèrent alors une série de rituels et d’incantations hébraïques pour donner la vie à la créature inanimée.

A. La Diaspora Ashkénaze Le mot ‘‘Achkenaz’’ désigne dans la Bible un des petits fils de Japhet, fils de Noé, dont le nom a fini par désigner les pays germaniques. La culture Juive Ashkénaze est née dans la vallée du Rhin et au Nord-Est de la France et se déplaça sous l’effet d’expulsions et de migrations en Europe de l’Est. C’est en Pologne que se réfugie une majorité de Juif européens suite aux croisades. L’impact de cette migration est fondamental dans la construction du judaïsme actuel car elle a donné naissance à une des cultures juives des plus originales, la yiddishkeit, et entraîne la construction de milliers de synagogues. Au cours de leur parcours de la diaspora romaine aux croisades, les juifs n’ont cessé d’étudier la Torah en hébreu et le Talmud en Araméen. C’est ainsi que va naître une nouvelle langue formée de mots allemands croisés avec de l’hébreu, un patois juif : le yiddish. Les conditions de vie des communautés juives d’Europe centrale et orientale, sous la forme de village juif, les Shtetl, permirent à celles-ci une certaine autonomie qui se retrouve dans l’originalité architecturale dont elles font preuve.

Marqués par l’utilisation de maçonnerie ou de bois, deux types de Synagogues vont naître, déterminés par le cadre de vie des juifs, urbain ou villageois.

B. Les synagogues de pierre Les villes ont surtout des synagogues de pierre telle que Prague (cicontre) qui inspira les nombreuses synagogues de Cracovie en raison de Juifs praguois émigrés. Trois types de plan sont repérables dans ces synagogues de pierre. Ils correspondent aux différentes organisations de l’espace qui se fait à l’intérieur de la synagogue. Le premier correspond à une simple nef, carré ou rectangulaire que l’on retrouve dans les synagogues du Sud de l’Europe mais qui sera abandonné car ne pouvant convenir qu’à des synagogue modestes. Le Second, est issu du modèle de la salle capitulaire, c’est à dire une disposition à deux nefs couvertes de voûtes d’arêtes retombant sur des piliers centraux alignés au nombre de deux ou trois. Ces deux piliers sont ornés de chapiteaux dont les inscriptions rappellent la




IV. Synagogue Ashkénaze Le Golem (suite) Pour parachever le travail, le Rabbin inscrivit sur le front de la statue de terre le mot « Émet » qui signifie vérité en hébreu. Ainsi le Golem se réveilla, prêt à suivre les ordres du Rabbin. Il assura la sécurité de la communauté juive pendant plusieurs années mais le temps passant, le golem devint de plus en plus violent, si bien que le Rabbin dût stopper sa créature. Pour désactiver le Golem il effaça la lettre ‘e’ du front du golem ne laissant plus que le mot « met » signifiant mort. Le corps sans vie du golem fût placé dans le grenier de la synagogue Vieille-Nouvelle où certains disent qu’il repose encore, toujours prêt à être ramené à la vie en cas de besoin. Le Rabbin Loew décéda le 17 Août 1609 et fût enterré dans le vieux cimetière juif de Prague où vous pouvez encore aujourd’hui voir sa tombe.

construction du temple. Ce plan repris aux édifices chrétiens, impose une contrainte au placement de la bima, la table de lecture qui se retrouve au centre, entre les deux piliers. La troisième solution d’organisation de l’espace prend quant à elle en compte la fonction synagoguale, la table de lecture qui est placée au centre, est entourée de quatre piliers qui supportent des voûtes en berceaux dont les retombées s’appuient sur les murs latéraux. Ce type est le plus largement rependu mais ne constitue pas une architecture juive car là encore les juifs s’inspirent des styles chrétiens. Symbole de l’émigration ashkénaze, ce style se retrouvera à la même époque à Tsfat en Israël. Étonnamment, on retrouve ce type de plan dans les synagogues d’Afrique du Nord ignorées alors des communautés allemandes et polonaises.

C. Les synagogues de bois Des synagogues en bois, reprenant les plans ci-dessus ont de même été construites à la même époque. Les plus célèbres s’élèvent à de très grandes hauteurs par un jeu de superposition de toit qui font penser

aux pagodes orientales. De ce fait, les piliers centraux qui entouraient le bima montaient à des hauteurs extraordinaires. L’ensemble de la décoration se concentre autour de l’arche sainte renfermant les parchemins de la Torah. Il s’agit pour la plupart d’armoires encadrées d’ordre classique, décorées par des artistes juifs. Ces arches sculptées ne se retrouvent pas seulement dans les synagogues de bois, mais également dans celle en maçonnerie. Ces édifices de bois recherchent la monumentalité et les ornements des édifices de maçonnerie qu’ils imitent et se retrouvent principalement à l’Ouest de la Pologne et finissent par se répendre en Ukraine, Lituanie, Biélorussie et au delà.

D. Les synagogues de l’émancipation Au 18ème siècle, à l’époque des Lumières, débute une période de transition qui voit la synagogue s’ouvrir, recevoir parfois une belle façade, tout en restant dans l’ancien quartier juif ou bien à la condition de ne pas être visible de la rue. Les nouvelles conceptions de l’humanité font du Juif un citoyen.


IV. Synagogue Ashkénaze Parlez vous Yiddish ? Le mot Shoul, utilisé en Yiddish pour designer la Synagogue vient de School qui veut dire École. Ce terme désigne en premier lieu le ‘’Beth Hamidrash’’, la maison d’étude que constitue la synagogue. Page 78 : La Synagogue de la Volpa en Pologne telle qu’elle était avant sa destruction A droite : La Synagogue lloyd street à Baltimore .

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L’Europe va alors connaître une vague de création de synagogues monumentales notamment en France grâce à la Révolution qui offre une nouvelle vision des droits de l’homme et du citoyen. Le Juif peut alors construire sa synagogue mais devra la construire de manière non visible de la rue. Ainsi, la plupart des synagogues françaises datant du 19ème siècle dispose d’un immeuble cachant l’édifice cultuel en front de rue.

est le symbole de l’émancipation.

Cette recherche de monumentalité des synagogues va obliger cellesci et la communauté juive en générale, à redéfinir sa place dans la société. La Synagogue privée disparaît et devient peu a peu un bâtiment public.

Durant cette période, se rencontre une oscillation entre une conception religieuse du judaïsme et une conception ethnique. La conception juive du lieu de culte divergeant de l‘idée du judaïsme que se faisaient les populations parmi lesquelles ils résidaient. En résulte des optiques stylistiques originale qui varient bien souvent au gré de la confession religieuse de l’architecte lui même.

La construction d’une synagogue devient alors une opération officielle opérée en collaboration des autorités administratives. Napoléon Ier, dote en 1808 le judaïsme français d’un système administratif rigoureux, les Consistoires. La nationalisation des Juifs va centraliser le culte vers des grands édifices appelés ‘‘ temple israélite’’ qui viendront remplacer les oratoires présent dans les villes et cachés aux yeux des non-juifs. Le passage des oratoires cachés ou de la schoule (de l’anglais school), à caractère privé ou semi privé à la synagogue, lieu de culte public ,

L’architecture est alors dominée par un retour à l’antique. La référence au temple grecque et le néo-classicisme offrait un langage plastique en harmonie avec l’idéal de l’époque. On retrouvera surtout un style néo-égyptien en référence au Temple de Salomon qu’on imaginait dans ce style.

Aux Etats-Unis, le néo-classicisme sera associé à l’idéologie républicaine et fédérale de ce fait quelques synagogues des années 1840 sont dans ce style. En France, c’est le style néo-roman qui et les références à l’antique qui seront utilisés. Le néo-classicisme correspond alors à la transition du ghetto à la reconnaissance. Il faudra attendre plusieurs génération avant que les façades prennent un caractère plus ostentatoire.




IV. Synagogue Ashkénaze The Central Synagogue Ci-contre et ci-dessous : La Synagogue Central de New York. L’architecture orientaliste de cette synagogue construite en 1870 est une imitation de la synagogue de Budapest.

E. Se Différencier Dés que l’émancipation se mit en place, l’idée que la Synagogue n’était pas seulement une fonction vint modifier la penser de l’architecture juive. Selon la logique historiciste de l’époque, la création architecturale devait alors traduire l’identité israélite. Un retour au roman se fait alors dans la construction des Églises., et les architectes des synagogues vont alors essayer d’ajouter une touche orientale rappelant le judaïsme. Ceci afin de différencier l’Occident Chrétien de l’Orient Judéo-Arabe. Le style roman-byzantin est alors utilisé et devient le style hébraïque de l’époque. Cette architecture correspond relativement bien au rituel israélite et il est adopté par la majorité des Synagogues Françaises. Aux Etats-Unis et en Europe de l’Est, c’est l’orientalisme qui va définir la judéité de la synagogue. Ce changement de style ce veut une affirmation du judaïsme dans son architecture. Après avoir longtemps adopté le style du pays dans lesquelles elles se trouvaient ou n’avoir pas eu de façade, les synagogues de la fin du 19ème siècle se veulent un renouveau.

En France, l’orientalisme ne se diffuse pas autant que dans les autres Pays, la façade demeurant la vitrine sociale de la communauté, le style oriental sera plus présent à l’intérieur de la synagogue en raison d’une volonté d’intégration. Le début du 20ème siècle va permettre aux architectes des Synagogues de puiser d’autre référence pour définir une architecture Juive. Le néo-égyptien demeure assez répandu et le mauresque fait son apparition. Les différents types de synagogue que l’on retrouve à travers le monde à l’époque ne sont qu’une façon de trouver un style architectural ‘‘juif’’. Le modernisme va également faire son apparition mais son utilisation sera de courte durée : La Shoah viendra marquer une suspension de cette recherche qui aurait pu faire naître une véritable architecture juive.


V. Une architecture Juive ? A droite : La Synagogue Cen

La Synagogue n’a pas vraiment d’architecture, elle prend ce qu’on lui donne. La création de l’État d’Israël aurait pu permettre une évolution à partir de ce parcours de la synagogue.

construite les synagogues. Même le monumentalistes des synagogues de l’émancipation ne reflète pas la majestuosité d’une Église, d’un temple Shintô ou d’une Mosquée.

En Israël, les synagogues n’ont pas de type architectural défini puisque là encore elles utilisent soit les modèles anciens enrichi de nouvelles interprétations, soit les innovations techniques de l’architecture prennent le pas sur la fonction synagoguale et en découle une modernité revendiquée.

La forme architectural que constitue la Synagogue est chargées de l’histoire des Juifs dans les sociétés où ils ont vécu. Sa splendeur a toujours correspondu à des moments de symbiose entre le judaïsme et les civilisations d’accueils.

En réalité, il n’existe pas d’architecture juive de nos jours. C’est la culture juive qui existe et s’identifie dans les murs d’une synagogue. Continuellement, la synagogue a été un passage entre le Temple de Salomon et le futur temple espéré du peuple Juif. Pour autant il n’y a aucune frustration dans la confection d’une synagogue par rapport au souvenir du Temple. Elle est bâtie comme on ferait une maison commune, dans l’esprit d’y faire résider l’étude et la prière et non la divinité ou le saint.

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On retrouvera ainsi des décors, des agencements amenant une certaine nostalgie du Temple. Malgré des générations le peuple juif n’a pas oublié son sanctuaire. Cela se ressent dans la manière dont sont

Chacun de ses moments s’est achevé par une destruction, un pogrom ou une guerre où les juifs étaient contraint à l’exil. La Synagogue traduirait la culture de l’architecture juive, cette manière de construire qui donne de l’importance au fonctionnel plus qu’à la conception formelle d’un lieu représentatif. Dans les rues de Jerusalem se trouve toutefois l’institut du temple ou un ensemble d’ingénieur, architectes, rabbin, historien et autres s’attellent à dessiner les plans du futur Temple et à créer ses ustensiles. Ceux-la sont prêt à rebâtir le Temple à l’endroit même du Dôme du Rocher. Quel sera l’avenir des synagogues et de ‘‘l’architecture juive’’ si un jour un Temple et reconstruit là bas, à Jerusalem ?





I. Des tribus Israélites au Japon A. Les dix tribus perdues Douze tribus composaient l’ensemble du peuple hébreu lorsque celui‑ci sorti d’Egypte. Chacune d’elles représentait la descendance d’un des douze fils du prophète Jacob. Si l’on prend en compte la séparation de la Tribu de Joseph en deux tribus distinctes alors on arrive au compte de 13 tribus. Pourtant, la majorité des personnes de confession juive ne descendent que de trois d’entre elles : Celle de Yeouda (d’où est tiré le nom Judaïsme), celle de Benjamin et enfin celle de Levi. Ainsi, si l’on fait le compte, c’est près de 10 tribus qui auraient disparu lors des différentes guerres qui ont opposé l’ancien royaume d’Israël à ses ennemis de l’époque. Il semble que la majorité d’entre elles ont disparu suite à la destruction du Temple de Salomon en 500 av. n. è. Mais alors que sont devenues ces 10 tribus ?

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Le destin des tribus perdues d’Israël a été longtemps discuté allant des théories les plus conventionnelles aux histoires les plus loufoques. L’hypothèse la plus simple consiste à croire en une assimilation aux populations moyen-orientales.

L’idée selon laquelle les tribus auraient pu trouver refuge dans des régions reculées du monde a été avancée par beaucoup, et a entraîné de nombreuses recherches. Plusieurs personnes dans le monde ont travaillé à les retrouver et depuis quelques années, ce travail a porté ces fruits. Ainsi, la plupart de ces investigations ont permis de découvrir des tribus notamment en Asie Orientale ou en Afrique. Les Tribus d’Ephraim et de Ménaché ont d’ailleurs été repérées au nord de l’Inde et au Nord Est de la Chine. Les indices les plus évidents ont permis de mettre facilement en relation les juifs Falasha, originaire d’Ethiopie, ainsi que les Bnei Ménaché du nord de l’Inde avec les tribus Israélites. Après la destruction du premier temple, la communauté juive de Babylone a commencé la rédaction du Talmud tel que nous le connaissons : le Talmud Bavli (Talmud de Babylone). Cette étude de la Torah a permis la rédaction d’une loi juive que l’ensemble de la population juive dans le monde tend à respecter.


I. Des tribus Israélites au Japon Ainsi, l’ensemble des Tribus ayant disparu à cette époque n’a jamais connu cet ensemble de lois et n’a gardé en esprit qu’un souvenir flou de leur ancienne vie juive. Il leur était alors difficile de transmettre à leurs membres l’histoire de leur peuple sans une trace écrite ou sans la présence d’un parchemin de la bible. Les commandements divins se sont alors peu à peu estompés dans leurs transmission intracommunautaire, devenant alors des us et coutumes pour certains ou de simple tradition pour les autres. Mais de toute évidence, les lois les plus importantes ont été conservées, transformées et permettent de fixer une relation entre le peuple hébreu tel qu’il était à la sorti d’Egypte et les différentes ethnies retrouvées de part le monde. Cette étude sur l’existence possible d’une architecture juive avait pour but l’édification d’un centre culturel et cultuel Juif au Japon. Ce centre permettrait ainsi à une famille juive orthodoxe, implantée à Tokyo, d’accueillir, tel qu’ils le font déjà, les juifs de passage dans leur demeure afin de leur proposer un repas Casher ou l’hospitalité.

Au cours de mes nombreuses recherches, je me suis retrouvé sur le site web du Japonais Arimasa Kubo qui dans son livre, Israelites came to ancient Japan, énumère de nombreuses similitudes entre des anciennes traditions Japonaises et les coutumes juives actuelles. Mon travail, jusqu’à cette découverte, ne consistait qu’à apporter une architecture juive dans le Japon actuel, car c’était pour moi une culture totalement étrangère à toute tradition biblique. Il en résulta qu’après la lecture de ce texte, je me suis mis à faire mes propres recherches et, contre toute attente, j’ai pu également faire un lien entre certaine coutume Shintoïste et Juive. J’ai poursuivi mes recherches jusque dans le plan de certains temples Shintô qui, d’une certaine manière peuvent faire penser au temple hébreu décrit dans la Torah. C’est ainsi que j’ai imaginé ma propre fiction, racontant le voyage d’une tribu israélite vers le Japon.


I. Des tribus Israélites au Japon B. Et si les Israélites étaient arrivés au Japon ? Imaginez . . . En l’an 586 avant notre ère, la ville de Jerusalem ainsi que le premier temple furent détruits par Nabuchodonosor, empereur babylonien. Les tribus Israélites, qui étaient dispersées dans tout Israël, furent déportées en Babylonie. A Babylone, l’exil dura à peine 50 ans mais ce fût suffisant pour que la Médie, voisine des Babylonien, s’empara d’une partie du pays. Les Médès rendirent captives les tribus de Dan, d’Izachar, d’Ephraïm et de Menaché au cours de ce laps de temps. Alors qu’une grande majorité de juifs pût retourner en Israël, la descendance de Dan fut dispersée vers le Nord Est de l’Asie, celle d’Ephraïm, de Ménaché et d’Izachar vers le Nord de l’Inde.

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La descendance de Dan, à la suite de nombreuses péripéties, arriva jusqu’à l’extrême Est de l’Asie. Cultivant le mythe de Samson et de sa chevelure, les Aïenous (de l’hébreu « nous voici ») tels qu’ils se prénommaient se prirent d’amour pour les animaux aux contacts des nouvelles créatures à épaisse fourrure qu’ils rencontrèrent. La force herculéenne de ces animaux à poils longs devint pour eux une évidence.

De la même manière, que la chevelure de Samson devint sacrée chez les Bnei Dan (Enfants de Dan), les animaux de ces régions devaient posséder cette bénédiction divine. Ainsi, les Aïenous se mirent en tête qu’une longue chevelure et barbe serait source de force amplifiée. C’est ainsi qu’au contact des Mongols, qui vénéraient l’ours comme un ancêtre, un groupuscule de la tribu Aïenous remit en cause les coutumes de leurs aïeux. Ils reprirent la coutume des phylactères et remplacèrent les boites noires qu’ils portaient sur le front par des têtes d’ours sculptés dans le bois. Dans cette même politique de déni des anciennes lois, ils se laissèrent pousser les poils, espérant de la sorte décupler leurs forces. Rejetés par les Mongols aux deuxième siècle avant notre ère, les Aïenous prirent la mer en direction de l’Ouest vers une nouvelle terre. Ils arrivèrent sur l’île d’Hokkaido et leur culture se développa d’avantage. La descendance d’Isachar arriva quant à elle dans le Nord de l’Inde à la manière des tribus d’Ephraïm et de Menaché. Ces trois tribus avaient en leur possession des rouleaux de Torah qu’ils continuèrent à lire et à étudier et qu’ils transportaient dans une arche en bois.


I. Des tribus Israélites au Japon La tribu d’Isachar était une tribu de travailleurs, ils n’imitèrent pas leurs frères s’installant dans la forêt et les montagnes mais préférèrent la culture des villes d’Inde ou ils se lièrent d’amitié avec les moines Bouddhistes et où ils échangèrent leur savoir cultuel. Pour transmettre leur histoire, les prêtres de la tribu se mirent à les raconter sous la forme de pièces de théâtre dans lesquelles, ils se mettaient en scène. Ainsi, le sacrifice d’Isaac devint la cérémonie principale du culte : Le père sous le point de tuer son fils ! Pour ce faire ils attachaient un enfant de l’assistance à un poteau en bois. Un des prêtres commençait alors à entailler le mât en se rapprochant de la tête de l’enfant. Le spectacle se finissait miraculeusement par un prêtre, vêtu de blanc qui arrêtait le bras du bourreau avant qu’il ne touche les cheveux. A l’occasion de cette fête, l’arche contenant les rouleaux sortait de la tente sanctuaire et l’ensemble des hommes de la tribu la portaient à tour de rôle pour honorer leur D.ieu. Les rouleaux de la torah furent dérobés lors d’un pillage du village mais l’ensemble des cérémonies perdurèrent . Pour remercier D.ieu du miracle qu’il avait fait pour Isaac, les prêtres pratiquèrent le sacrifice de 75 moutons comme il était d’usage dans le temple.

Pendant plusieurs siècles cette tribu dont le travail à l’époque du temple était la culture de la vigne pour le temple, continua à produire des vins et liqueurs qui eurent peu de succès auprès des Hindous. Les auberges, qui fleurissaient dans les demeures d’Isachar, furent par ailleurs surnommées par les Hindous ‘’Isachar-Jagaha’’, qui pourrait se traduire en français par ‘’le lieu des Isachar’’. Au VIéme siècle, les « Isachar-Jagaha », prirent avec les moines bouddhistes des navires en direction du Japon. Ils s’installèrent dans la région de Nagano, au centre du Japon, nommèrent leur lieu de vie ‘‘Isacha-Jahaha’’ et la montagne proche Moriya en souvenir du mont du temple. Le savoir-faire ancestral de la production de vin de la tribu, fût utilisé pour produire un nouvel alcool à base de riz. Et l’on nomma les maisons de vin et auberges de la région des Isaka-Ya. Ne pouvant accomplir l’abatage rituel de la viande et faute d’animaux autorisés à leur consommation, la tribu se mit a consommer des poissons et crustacés afin de ne pas enfreindre leurs règles. Cela leur permis de respecter les coutumes locales et de s’intégrer. Peu a peu l’histoire ancestral disparue des esprits mais les habitudes perdurèrent. Des Israélites étaient arrivés au Japon.


II. Le peuple Aïnou Les Ainu constituent la population autochtone d’Hokkaidô. Ils forment une communauté de 20 000 personnes, concentrée principalement dans le sud-est de l’île. Ce peuple est donc aujourd’hui très minoritaire par rapport au nombre total des Japonais (126 millions).

Ci-dessus : Un Aïnu en tenu de fêtes Ci-contre : Un groupe d’Aïnus

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de la nature. Ainsi, outre le Maître de la Terre ou la Déesse des Eaux, l’Ours, «père de tous les ours», règne sur les animaux des forêts et l’Orque sur ceux de la mer.

La question de l’origine de ce peuple reste très discutée. Il s’agit de descendants d’une civilisation de chasseurs-pêcheurs venue, vraisemblablement, des régions sibériennes. Mais certains rapportent qu’ils pourraient êtres l’une des tribus perdues.

Les Aïnous portent, les jours de fêtes des couronnes où sont sculptées des têtes d’animaux. D’après les Aïnous ces ornements seraient des signes totémiques.

Parmi diverses hypothèses, la plus probable insiste sur les traits caucasoïdes des Ainu. Ces derniers seraient issus d’une population originelle de l’Asie, plus proche physiquement des Européens actuels, apparue avant les populations dites mongoloïdes du type des Japonais.

La tradition veut que les hommes de la tribu Aïenou se laisse pousser barbes et cheveux à partir d’un certains age et que les femmes arborent des tatouages bleus autour de la bouche (pour compenser leur manque de poils par rapport aux hommes).

La culture Ainu est fondée sur l’oralité et sur la transmission par la récitation et par le chant de contes héroïques, de légendes et autres histoires à fondement didactique ou moral.

Aujourd’hui, une majorité des Ainus vit intégrée à la société japonaise, dont elle se distingue peu. Une partie d’entre eux continue à s’initier ou à pratiquer sa culture.

Malgré une tentative d’introduction du bouddhisme par les Japonais, les Ainou ont persévéré la pratique de leur religion traditionnelle. Selon ses préceptes animistes, le monde est peuplé de kamui, esprits supérieurs liés à chaque espèce animale, végétale ou manifestation

Le nom Aïenou veut dire dans la langue Aïnu ‘‘homme’’ ou ‘‘camarade’’, il est étrange de voir que celui-ci peut se traduire en hebreux également et veut dire dans ce cas ‘‘nous voici’’. Seraient-ils alors une des tribus perdues ?




III. Entre Shintoïsme et Judaïsme Peu d’indice permettent de mettre en relation les origines des Aïnous avec une quelconque tribu perdue. Le Shintoïsme, religion principale du Japon, présente quant à elle de nombreuses similitudes avec le Judaïsme. C’est pourquoi il m’est arrivé de me demandé si leur culture était vraiment si éloignée de l’histoire biblique. En toute honnêteté, j’avoue que je n’ai pas tout de suis cru en cette histoire de tribu juive arrivée jusqu’au Japon que détaillait le Japonais Arimasa Kubo. C’est en tombant sur l’image de ce prêtre Shintô, ci-dessous à droite,

que j’ai commencé à penser différèrent. J’avais alors l’image de ce juif,ci-dessous à gauche, dans la tête. C’est un coup de chance qui m’a permis de tomber sur cette photo particulière et c’est pourquoi je peu aujourd’hui les mettre en relation ci-dessous. Je ne sais pas si des Israélites sont arrivés au Japon et je n’ai pas la prétention de reformuler l’histoire, bien que j’ai essayé toutefois de vous raconter ma fiction. Je vais à présent vous présenter les liens entre Shintoïsme et Judaïsme.


III. Entre Shintoïsme et Judaïsme A. Les Téphilines Ci-contre : Trois visages, trois confessions; trois actes similaires : _ Un Juif portant ses Téphilines _ Un prêtre Yamabushi portant son ‘‘tokin’’ _ Un Aïnu en tenu de cérémonie portant sur la tête son totem, l’ours. Trois gestes de foi qui semble être lié par la manière dont ils sont pratiqués.

‘‘ Si tu crois ce que tu lis, tu ferais mieux de ne pas lire. ’’ Proverbe Japonais

‘‘ Ne regarde pas la cruche, mais ce qu’elle contient’’ Proverbe Juif

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Les Téphilines (ou phylactères) sont, selon la loi juive, deux boîtiers cubiques distincts pourvus d’une lanière chacun, le tout, devant être fait de cuir peint en noir. Tout comme la mezouzah, les deux boîtes, appelées ‘‘batim’’ renferment des parchemins, fait à partir de la peau d’un animal dit ‘‘pur’’. Sur ces parchemins, sont calligraphiés les quatre passages de la Torah où figurent l’injonction de porter les Téphilines : «Tu placeras ces paroles sur ton coeur (…), tu les attacheras en signe sur ta main et en fronteau entre tes yeux.» (Exode 13,9 ; Exode 13,16 ; Deut. 6,8 ; Deut 11,18). Ainsi, un des boîtiers s’attache sur le bras et la main, l’autre, se pose sur la tête. Les moines Shintô appelés Yamabushi, ont la tradition ancestrale de porter une petite boite noir sur la tête appelé ‘‘Tokin’’ qui est attachée à leurs têtes grâce à une corde noire. Cette pratique ressemble étrangement à la pose des Téphilines. La taille de la boite que porte les Yamabushi est a peu près la même

que celle des Téphilines mais sa forme est ronde et ressemble à une fleur. La pratique Aïnu, de porter une couronne autour de la tête, lors des cérémonies religieuses, pourrait également s’y rapporter bien que cela semble peu flagrant.

B. Le Schofar Ces mêmes moines ‘‘Yamabushi’’ utilisent un gros coquillage dans lequel ils soufflent lors de rituels religieux (voir ci-derrière). Cette pratique se rapproche du Schofar, une corne de bélier, animal symbolique sacrifié par Abraham à la place de son fils Isaac, utilisé par les juifs à la manière d’une trompette, lors de certaine cérémonies religieuses. Dans les temps anciens, il n’y avait pas de moutons au Japon, aussi si des Israélites étaient arrivé jusqu’ici, peut-être ont-ils remplacé cette pratique. Mais le rapprochement de ces deux cultures ne s’arrêtent pas là.




III. Entre Shintoïsme et Judaïsme C. Le temple Suwa Taisha Dans la préfecture de Nagano, au Japon, au Sud de la ville de Suwa, se trouve une montagne que l’on appelle le Mont Moriya (守屋山). Ce nom est le même que la montagne sur laquelle le Temple de Jerusalem fût construit. Au Nord-Est de cette montagne, se trouve le temple Suwa-Taisha. L’une des cérémonies de ce temple était la reproduction du sacrifice d’Isaac : Un enfant était attaché à un poteau en bois et un prêtre reproduisait l’histoire du sacrifice, un autre prêtre venait interrompre son geste et l’enfant était délivré. A gauche : Le temple Suwa Taisha Ci-dessus : Le Mont Moriya au Japon vu sur Google Earth. A droite : Les têtes de daims qui de nos jours sont empaillées.

A l’occasion de cette fête, 75 daims (un animal Casher) étaient sacrifiés, ce qui est étrange car le sacrifice d’animaux ne fait pas partie des us et coutume Shintô. Cette cérémonie est appelée la ‘‘célébration de Misakushi’’. Le mot ‘‘Mi’’ signifie ‘‘Le grand’’ en japonais et ‘‘Izaku’’ se rapproche de Isaac. ‘‘Shi’’ est un suffixe utilisé principalement dans les courriers pour donner un effet de politesse quand on s’adresse à quelqu’un. De nos jours, la reproduction du sacrifice d’Isaac n’est plus pratiquée.


III. Entre Shintoïsme et Judaïsme Rappel : l’Arche de l’Alliance L’Arche d’alliance est le coffre qui contient les tables de la Loi (Dix Commandements) données à Moïse sur le mont Sinaï. C’est un coffre oblong de bois recouvert d’or. Le propitiatoire surmonté de deux chérubins, qui en forme le couvercle, est considéré comme le lieu de la rencontre entre D.ieu et les prophètes.

D. Une Arche Sainte Durant certaine cérémonie religieuse, appelé matsuri, les Japonais utilisent une sorte de temple portable, que les fidèles transportent au cours d’une procession. Ce sanctuaire portable se nomme un mikoshi. On y place à l’intérieur une relique physique de l’esprit sacré que l’on vénère et que l’on appelle Kami. Pour ne pas souiller la divinité, le prêtre utilisent des gants et un masque. Il prononce alors une incantation pour que l’esprit vienne s’incarner dans l’arche. Ce n’est qu’après avoir été scellé que le mikoshi sera transporter à travers le quartier pour apporter une bénédiction divine. Cette pratique ressemble étrangement à celle de l’arche de l’alliance transportée dans le désert par les moines Israélites. Il y avait à l’intérieur deux reliques : Les tables de la lois que Moïse avait brisé et les secondes tables composant les 10 commandements. On raconte que l’esprit de D ieu apparaissait au dessus de l’Arche sous la forme d’une nuée lorsqu’il communiquait avec Moïse.

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Le propiatoire de l’arche de l’alliance comportait deux chérubins, des

anges dont les ailes se joignaient au centre de l’arche. Sur les mikoshi se trouve des oiseaux appelées « Ho-oh ». Le «Ho-oh» est un animal imaginaire venu des cieux. De même que l’arche de l’alliance était recouverte d’or, les mikoshi en sont plus ou moins recouverts. De même l’arche est portée par deux lances qui sont cerclé à ses pieds comme c’était le cas pour l’arche de l’alliance.



Tout comme les Juifs, les prêtres Shintoïste porte aux coins de leur tunique de prière des franges. Les juifs ont le commandement de porter des franges aux coins de leur vêtement pour se rappeler les commandements divins. De plus, pendant la prière, les Juifs portent un châle appelé Talith qui à ses quatre coins possèdent des franges appelées Tsitsit.


III. Entre Shintoïsme et Judaïsme E. Des franges aux coins des vêtements de F. D’autres traditions prière De nombreux autres coutumes Shintô sont similaires à des traditions Le commandement prescrivant de porter des franges aux coins des vêtements est donné dans les passages suivants de la Torah : « Et l’Éternel dit à Moïse : Parle aux Enfants d’Israël et dis-leur qu’ils se fassent, de génération en génération, des Tsitsit (franges) aux bords de leurs vêtements... « (Nombres, 15:37-38). « Tu mettras des franges aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras [...] « (Deutéronome, 22:12). Ainsi les juifs utilisent un châle de prière appelé Talith sur lequel ces franges pouvaient être suspendues. Les moines Shintô portent également des frange sur leurs tuniques de prière. Celle-ci font entre 20 et 30 centimètre et sont également accroché aux coins de la tunique. Cette tunique est un rectangle de tissu qui descend de leurs épaules à leurs cuisses.

juives. Ainsi, des ablutions sont faites par les prêtres Shintô avant leur entrée dans le sanctuaire. Celles-ci doivent être effectuées dans une rivière, une cascade, ou tout autre plan d’eau naturel. Cette pratique est similaire à l’immersion rituel juive cité dans le premier chapitre de ce mémoire. Les Japonais ont la coutume de nommer leur enfant le soir du septième jour après sa naissance. Chez les juifs, la circoncision et la nomination de l’enfant ce fait le 8ème jour après la naissance de l’enfant. D’autres points communs pourraient ainsi être mis en avant mais de toute évidence ces nombreuse coïncidences ne sont qu’une manière d’amener un questionnement sur l’utilité d’une architecture juive au Japon : Amènera-t-on vraiment une culture inconnue ?





Conclusion Au cours de mon voyage au Japon, j’ai eu l’occasion de rencontrer le Rabbin Benyamin Ederi. Il fait parti d’un mouvement juif orthodoxe que l’on appelle H’abad. Les H’abad sont des juifs très religieux qui cherchent à ramener les juifs non pratiquants à un amour du respects des règles quotidiennes de la religion. Ainsi, le Rabbin Ederi accueille, avec sa famille, les juifs de passage au Japon dans un quartier marginal de Tokyo. Ce genre de maison d’accueil est appelé «Beth H’abad», qui se traduit maison H’abad. Ne pouvant inscrire ses enfants dans une école Japonaise en raisons des différentes lois juives (notamment celles alimentaires), le Rabbin Ederi recherche à l’heure actuelle des fonds pour construire un centre d’Etude à Tokyo. Ce centre permettrait de faire vivre les Juifs Japonais autour d’un centre religieux, créant de la sorte une espace communautaire. Il permettrait également d’enseigner à ses enfants les bases d’une instruction scolaire tout en combinant les préceptes religieux. Dans le cadre de mon projet de fin d’étude, j’espère que cette étude me permettra d’imaginer un espace culturel et cultuel juif à Tokyo,

amenant de la sorte un partage, un connaissance et une envie de découvrir les pratiques de l’autre. Les nombreuses connexions qui lient le Judaïsme au Shintoïsme me permettront de justifier une architecture Japonaise pour un monument Juif. En reprenant les configurations spatiales de la Synagogue et en l’adaptant à l’architecture locale, j’espère ainsi recréer un bâtiment qui sera aussi proche du temple shintô que d’un temple juif. Cet étude m’aura beaucoup appris sur le lien entre architecture et culture. L’architecture juive se traduira par un désir de s’intégrer aux populations par une architecture qui se fond dans la masse. Il existe donc à mes yeux une architecture juive, par sa force de préserver le caractère premier de l’édifice avant ses qualités architecturales. Un bâtiment n’a d’existence que par son utilité. Bien qu’il n’y est pas d’architecture typiquement juive par ses formes et ses ordres de nos jours, il existe toutefois des règles fondamentales ainsi que des synagogues majeures inspirant les plus modestes. C’est la culture juive qui s’identifie dans les murs d’une synagogue mais qui s’exprime toutefois plus à l’intérieur qu’en façade.



Remerciements

Je souhaitais adresser mes remerciements aux personnes qui m’ont apporté leur aide et qui ont contribué à l’élaboration de ce mémoire. Je tiens à remercier sincèrement Monsieur Alain Guiheux, pour m’avoir poussé à choisir ce sujet qui me tenait à coeur et m’avoir donné les conseils permettant d’enrichir ce mémoire. Mes remerciements s’adressent également à Monsieur Boris Veliachew qui m’a fait découvrir le Japon et sa culture. Je remercie le Rabbin Isaac Elhadad pour le temps précieux qu’il a passé à me donner son enseignement. Je remercie également Philipe Azoulay qui a porté un grand intérêt à l’élaboration de ce mémoire mais également mon oncle et ma tante Monsieur et Madame Yves Elaïc qui m’ont hébergé au cours de ces derniers mois pour que je puisse étudier à Paris. Je n’oublie pas mes parents pour leur soutien et leur patience. Enfin, je remercie du fond du coeur Charlène Amoyal qui a eu la gentillesse de lire ce travail et m’avoir apporté le réconfort lorsque le stress était trop présent. Merci à toutes et à tous.



La Synagogue de Harold A. Meek

Bibliographie Webographie

Éd. Phaidon Press Limited 1995. L’ombre, le seuil, la limite, réflexions sur l’espace juif de Antoine Grumbach Éd. Musée d’art et d’histoire du Judaïsme 2007. Synagogues de Samuel D.Gruber Éd. MetroBooks 1999. Une histoire des synagogues française de Dominique Jarrassé Éd. Actes Sud 1997. Guide du pratrimoine juif parisien de Dominique Jarrassé Éd. Parigramme 2003. Synagogues of Europe de Carol Herselle Krinsky Éd. The MIT Press 1985. L’age d’or des Synagogues de Dominique Jarrassé Éd. Herscher 1991.


www.flickr.com www.wikipedia.org www.centralsynagogue.org

Bibliographie Webographie

www.esvstudybible.org www.premiumorange.com www.cilv.ch www.homepage.ntlworld.com www.animeland.com www.hokkaidonokuma.com www.news.softpedia.com www.chiourim.com www.massorti.com www.spaceagogo.com www.phototravels.net www.worldlingo.com www.lesaventuresdeponyo.blogspot.com

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www5.ocn.ne.jp/~magi9/isracame.htm





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