DE ‘‘NON LIEU’’ à LIEU DE VIE PORTE DE LA VILLETTE un nouveau carrefour de reseaux entre forêt, espace public et incubateur culturel, au coeur d’un nouveau cluster créatif.
Benoît Bourd ENSAPVS - 2014
Christian Nidriche Directeur d’études
DE ‘‘NON LIEU’’ À LIEU DE VIE Etudiant Benoît Bourd Sous la direction de Christian Nidriche DE1 juin 2014 ENSA Paris-Val de Seine © benoitbourd2014
remerciements Ce PFE est l’aboutissement d’un long processus, mené depuis la première année jusqu’à ce jour, en passant par la Finlande. Il est le fruit de rencontres et de discussions avec des personnes d’ici et d’ailleurs. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont directement ou indirectement contribué à cette réflexion. Je tiens particulièrement à remercier ma famille, mes amis, ou encore mes professeurs, Christian Nidriche, Elenilde Cardoso et Alain Elleboode.
sommaire
3
Remerciements
5
Sommaire
7
Introduction
8
D’interstices delaissés à centralité, investir ‘‘la ville du péripherique’’
11 13 17 25
Le morcellement du territoire par les réseaux : apparition d’interstices De monocentrique à polycentrique, création d’un réseau de centralité La ‘‘ville du péripherique’’, nouvelle centralité d’une métropole en devenir Projets et tentatives de réappropriations de la limite Paris/Petite couronne
32
Porte de la Villette : un carrefour ‘‘impossible’’ entre Paris, Pantin et Aubervilliers, au coeur de Paris Nord-Est
37 43 49 63 71 77
Paris Nord-Est, un territoire en pleine mutation De l’industrie à la culture Une intercommunalité à inventer Un noeud de réseaux, bien desservi mais enclavé Un site charnière pour un réseau vert régional en devenir Un réseau de bâtiments extraordinaires
82
Créer un nouveau ‘‘bouillon de culture’’ au croisement entre le paysage et l’espace public
85 99 103 115
Relier le proche et le lointain Créer un nouvel incubateur culturel et créatif S’inspirer de bâtiments polymorphiques à usages multiculturels Se greffer à la cité des sciences et de l’industrie
119
Conclusion
121
Références
123
Annexes de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 5
« Pour pouvoir aimer ‘’son territoire’’, il faudra qu’il soit rendu habitable et non pas circulable. Que le quartier ou la commune redevienne le microcosme modelé par et pour toutes les activités humaines, où les gens travaillent, habitent, se détendent, s’instruisent, communiquent, s’ébrouent et gèrent en commun le milieu de leur vie commune. » André Gorz, L’idéologie sociale de la bagnole
introduction Ce travail de réflexion sur les non-
banlieue, causée en partie par ce bien
lieux, les infrastructures, le morcel-
nommé
lement urbain m’est venu de divers
Enfin la lecture du texte d’André Gorz,
horizons. Habitant en proche ban-
« L’idéologie sociale de la bagnole
lieue, j’ai toujours été marqué par ces
», a définitivement terminé d’éveiller
‘’entrées de villes’’ que nous offrent
ma conscience sur cet immense ter-
Paris, comme si nous étions en train
ritoire, avant tout autoroutier, que re-
de pénétrer au cœur d’une forteresse,
présente la limite Paris-Première Cou-
entourée de sa muraille de béton. De
ronne. Ainsi, ce rapport de PFE est la
plus, élève à Paris Val de Seine depuis
conclusion d’un travail amorcé dans
bientôt 5 ans, j’ai pu assister au spec-
le mémoire, D’interstices délaissés à
tacle que nous offre cet échangeur de
centralités urbaines, investir la «ville
Charenton et, au sens le plus large,
péripherique».
«boulevard»
péripherique.
cette limite entre Paris et sa proche
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 7
APPROCHES & QUESTIONNEMENTS
INVESTIR LA ‘‘VILLE DU PÉRIPHERIQUE’’
D’INTERSTICES DELAISSéS à CENTRALITE
credits photos : ludovic maillard
5 km
reseau routier radioconcentrique
reseau ferrĂŠ convergent
10 km
30 km
le morcellement du territoire par les reseaux, apparition d’INTERSTICES Les infrastructures et réseaux de mo-
de cette dernière, les quartiers se dé-
bilités font partie de notre quotidien.
veloppent alors de manière indépen-
Elles permettent de se déplacer plus
dante et autarcique, ignorant le voisin
rapidement et de lier le lointain, pour
situé de l’autre côté. L’infrastructure
faire façe à l’étalement urbain et rap-
de part les nuisances qu’elle génére
procher la ville de la nature. Elles rap-
(bruit, pollution, consommation d’es-
prochent les populations temporelle-
pace)
ment mais les éloignent toujours plus
de l’environnement proche de l’in-
spatialement. Elles ont aussi générés
frastructure. Ainsi le riverain mais aus-
des vides, des respirations creusées
si les commerces ou les logements
dans la densité. Elles ont morcelé le
fuient et fabriquent des «non-lieux»,
territoire, généré des coupures fortes
caracterisés par l’absence d’activités
et créé des frontières, notamment
sociales. Ces interstices délaissés
sur le pourtour parisien. Ainsi, vec-
sont autant d’espaces résiduels que
teurs de mouvements lointains, elles
«la ville de l’automobile» a formé en
empêchent les liaisons proches, à
pensant à une échelle lointaine, mais
l’échelle locale, celui du lieu d’implan-
en ne se souciant pas des interactions
tation de l’infrastructure. Aux abords
sociales, à l’échelle du piéton.
engendre
une
dégradation
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 11
de monocentrique à polycentrique, création d’un reseau de centralité L’organisation du territoire métropoli-
affirmé autour des centres de petite
tain est pensée autour de deux sys-
couronne, les autres multiplient à
tèmes étroitement articulés :
l’inverse les interventions pour faire
- Les lieux : centres historiques et à
«métropole partout», dans un pay-
venir, la Seine ou les espaces verts.
sage compact et contrasté alternant
- Les liens et déplacements sous
vides et points d’intensités. LIN asso-
forme de flux : TGV, liens régionaux,
cie de manière théorique la «ville in-
liens virtuels, Vélib’...
tense» des centralités métropolitaines
Cette identification conduit à définir
et la «ville légère» moins dense, plus
des concepts et à élaborer des figures
flexible et paysagère. Grumbach pro-
moins contradictoires que complé-
pose une métropole linéaire dans la
mentaires. « Polycentrique», «polynu-
vallée de la Seine qui s’étend de Paris
cléaire», «multipolaire», l’avenir est
au Havre. Seul Studio 09 s’oppose à
dans le rééquilibrage entre les terri-
cette vision en dénoncant le danger
toires de la banlieue et ceux de Paris
de la force ségrégative des pôles et
pour MVRDV. La vision polycentrique
porte un maillage dense et hierarchisé
de Rogers, LIN ou Castro tendrait à
des mobilités.
privilégier des centralités urbaines mixtes. Mais alors que Rogers tra-
APUR, Une petite synthèse du Grand
vaille à un polycentrisme compact,
Pari(s), 2009
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 13
le système rhizomique de Portzamparc
LE SYSTEME RHIZOMIQUE DE PORTZAMPARC
Une équipe se démarque du débat sur
[...]. Le Paris hypercentré, enfermé
la ville polycentrique en proposant des
intra-muros, dévalorise la périphé-
modes opératoires plus flexibles, celle
rie, alors que le centre et la périphé-
de Christian de Portzamparc. Il pro-
rie doivent vivre en complémentarité.
pose la figure du «rhizome», emprun-
Mais le centre de Paris est unique.
tée à Deleuze et Guattari, pour ac-
Il faut faire avec. La périphérie, c’est
compagner l’émergence de quelques
plusieurs choses, les aéroports, des
centres, reprenant les Opérations d’in-
parcs d’exposition comme Villepinte,
térêt National d’Ile-de-France, comme
des pôles de décision et de manage-
La Défense.
ment comme à la Défense, le génopole d’Evry, les centres de loisirs, des
APUR, Une petite synthèse du Grand
viviers de start-up, le port de Genne-
Pari(s)
villiers. Mais de nouveaux centres ne se décrètent pas. Il faut observer le
La figure du rhizome est une bonne
vivant, là où il y a des pôles de déve-
métaphore car c’est un système de
loppement magnétiques, de l’écono-
développement non-arborescent, qui
mie et des flux, là où surgissent des
crée des hyperliens dans un pôle qui
rhizomes.
aurait plusieurs centres. Dans ces rhizomes aux développements mul-
C.de Portzamparc, Liberation,
tiformes, les liaisons sont difficiles
2 mai 2009
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 15
PARIS
GRAND PARIS
SUTURE URBAINE POUR UNE VILLE LIÉE ET RELIÉE
Dans le cadre du Grand Paris, la li-
de suture est un concept contempo-
mite est en train de se résorber dans
rain basée sur une nouvelle vision de
le but de créer une seule et même en-
la ville qui se veut connectée, liée et
tité continue. Le métro en rocade est
reliée sur des critères à la fois formels,
la caractéristique de l’expansion de la
sociaux et fonctionnels. Ces réflexions
métropole parisienne. De plus l’effa-
sur ces zones de ruptures dans un
cement des limites successives (Phi-
tissu existant permettent de créer de
lippe Auguste, Thiers, Peripherique?)
nouvelles connexions dans un souci
et du système radioconcentrique doit
de redynamisation.
permettre l’émergence d’un système
Les
polycentrique. La métropole voit naitre
prennent donc de l’importance par
un réseau de centralités à l’identité et
rapport aux logiques annulaires avec
aux fonctions propres et complémen-
une réorganisation des lieux consom-
taires.
mateurs d’espaces. Le périphérique,
Ainsi autour de ces « vallées de flux
élément jeune et primaire, devient
», des vecteurs urbains sont réinvestis
alors le prototype d’un nouveau terri-
et des grands projets viennent suturer
toire à inventer.
territoires
transversaux
re-
les coupures urbaines. Cette notion
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 17
Sur le pourtour parisien, à l’inverse de Paris, le vide structure la métropole plus que le plein.
‘‘ Le Peripherique est la plus belle avenue de Paris’’ Dominique Perrault
‘‘la ville du peripherique’’, nouvelle centralité d’une métropole en devenir Dans cette logique de rhizome, chère
et Antoine Viger-Kohler dans les ou-
à Christian de Portzamparc, la «ville
vrages «La ville du peripherique» et
du péripherique» prend une impor-
«No Limit» est un formidable vecteur
tance capitale. Ce dernier a d’ailleurs
urbain à réinvestir pour créer des liens
proposé d’y ajouter un métro aérien
transversaux et tendre vers la ville
qui permettrait les liaisons transver-
rhizomique de Christian de Portzam-
sales sans passer par le centre hy-
parc. Ainsi d’un lieu rejeté par la ville,
persaturé de Paris. Une autre de ses
car conçu pour la voiture, il devient un
idées fût également d’implanter un
point convergent, une centralité ponc-
quartier d’affaires et de logements,
tuée d’intensités, dont les portes sont
associé à une gare européenne sur
des plaques tournantes de la future
la porte d’Aubervilliers. Cela consti-
métropole du Grand Paris. Alimen-
tuerait un signal fort et permettrait au
tées par les radiales, elles absorbent
citadin de s’approprier son espace
les flux existants et s’appuient sur un
de vie par des bâtiments repères et
réseau de grands équipements pour
des espaces publics. Le territoire du
transformer ce territoire en un véri-
péripherique, étudié récemment par
table «boulevard péripherique»
les architectes Pierre-Alain Trevelo
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 19
COMPOSANTS
FRANCHISSEMENTS
EQUIPEMENTS ASSOCIÉS
35,5 kms 10 000 arbres 6 échangeurs autoroutiers 44 diffuseurs 156 bretelles 50 portes
2 fois la Seine + 2 canaux 66 voies routières 7 faisceaux de voies ferrées 4 passerelles 3 souterrains piétons 17 lignes de métro
5 centres commerciaux 13 parkings 22 stations services 28 hotels 550 emplacements pubs 38 490 sources lumineuses
SURFACES
surface voirie paris 2478 ha
1 million de déplacements / jour 1601 kms de voirie
VITESSES
légale moy.
surface periphérique 238 ha
1 ,3 million de déplacements / jour 35,5 kms de voirie
70 km/h 37 km/h SEMAINE
surface du vert dans paris avec le périph ‘ 671 ha
surface du vert du périph 100 ha
tranchée ouverte 14,5 km
FREQUENTATION
8h 12h 14h 18h 20h
31 , 5 km/h 49 , 5 km/h 51 , 7 km/h 28 , 4 km/h 44 , 9 km/h
WE
66km/h
remblai 8,5 km
viaduc couvert 6,5 km 6 km
6232 46,5
6262
44,5
VEHICULES PARTICULIERS 64%
5938
5738
VEHICULES UTILITAIRES 18%
5774 40,3
39,8
POIDS-LOURDS 7% 1996
TAXIS 3% DEUX-ROUES 8%
2000
2004
2008
Véhicules km/h entre 7h et 21h ramenés au km d’ axe Vitesse en km/h
sources : La ville du périphérique (TOMATO architectes), paris . fr
NAISSANCE DOULOUREUSE DU PERIPHERIQUE Le péripherique est construit entre
insertion urbaine de l’ouvrage d’art.
1959 et 1973 sur l’emplacement
La «ville du péripherique» regroupe
des fortifications jusqu’à devenir au-
700000 habitants et 320000 emplois
jourd’hui l’autoroute urbaine la plus
dans une épaisseur de 1.2 kms (To-
frequentée d’Europe. Il a longtemps
mato
été percu comme une barrière phy-
urbaine est caracterisée par le fos-
sique, économique et culturelle entre
sé qu’elle a généré entre Paris et la
Paris et sa banlieue, jusqu’aux études
proche banlieue.
Architectes).
Son
insertion
récentes, menées pour une meilleure
insertion urbaine du péripherique
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 21
HOPITAL BICHAT
PARC DE LA VILLETTE
TGI
PALAIS DES CONGRES
HOPITAL R.DEBRE
TOURS MERCURIALES
PARC DES PRINCES
MINISTERE DE LA DEFENSE
PARC DES EXPOSITIONS
CITE UNIVERSITAIRE
territoire des grands équipements
REQUALIFIER, REDYNAMISER LES QUARTIERS DANS LE CADRE DES GPRU SECTEURS DE DEVELOPPEMENT D’ORDRE REGIONAL ET INTERCOMMUNAL
redynamiser les «quartiers du boulevard péripherique» REQUALIFIER, REDYNAMISER LES QUARTIERS DANS LE CADRE DES GPRU REQUALIFIER, REDYNAMISER LES QUARTIERS DANS LE CADRE DES GPRU SECTEURS DE DEVELOPPEMENT D’ORDRE REGIONAL ET INTERCOMMUNAL
SECTEURS DE DEVELOPPEMENT D’ORDRE REGIONAL ET INTERCOMMUNAL
ESPACE DES GRANDS PROJETS & GRANDS EQUIPEMENTS
Le paysage de la «ville péripherique»
arrière plan. Ils sont des points de re-
s’organise en strates successives
père qui marquent le parcours de l’au-
avec la bande des HBM, les terrains
tomobiliste. À l’échelle piétonne, leur
de sports et le boulevard péripherique.
implantation libre et espacée génère
Parfois cette organisation annulaire
sur certaines portes une discontinuité
et systématique est perturbée par un
dans l’activité urbaine qui renforce le
faisceau ferroviaire ou un grand équi-
sentiment de négligence de ces es-
pement qui vient englober les trois
pace (APUR - Les quartiers du Péri-
strates. Le paysage bâti se caractérise
pherique).
par une faible emprise au sol et une discontinuité morphologique, en totale
Le péripherique est en ce sens une
opposition avec le le tissu traditionnel
formidable
parisien, dense et continu. Cette orga-
ponctuée de bâtiments remarquables
nisation tournée vers l’infrastructure
s’articulant autour de l’infrastructure,
offre une porosité importante au pay-
qui elle-même est un objet d’art ayant
sage. À l’échelle du déplacement au-
fait l’objet d’un grand soin tant d’un
tomobile, ces bâtiments se détachent
point de vue constructif, qu’esthetique.
avenue
métropolitaine,
du fond continu de la ville qui forme un
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 23
projets et tentatives de réappropriations de la limite Paris/Petite couronne «Dans ‘‘La Ville du Périphérique’’, nous avions déjà énoncé l’idée selon laquelle il est possible de transformer l’existant avec peu de moyens, sans tout redessiner. Dans ‘‘No Limit’’, nous avons développé des dispositifs plus ou moins ambitieux qui renvoient à la réalité multiple des situations» Antoine Viger-Kohler, Agence TVK
Au sein du collectif Tomato, lors de
un projet venant suturer un territoire
leur diplôme, puis avec l’ouvrage «No
deconnecté à l’échelle du piéton. Les
limit», Pierre-Alain Trevelo et Antoine
caractéristiques
Viger-Kohler ont jeté les bases d’une
l’ouvrage d’art lorsqu’il est en viaduc,
requalification et une réappropriation
en remblais, en tunnel ou en tran-
de «la ville du péripherique». La di-
chée obligent également à s’adapter
versité des situations ne permet pas
à chaque situation, dans l’unique but
de donner une solution unique et
d’opérer une suture urbaine sur le ter-
obligent à développer pour chaque
ritoire en place.
architecturales
de
seuil, chaque porte et chaque rupture
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 25
PORTE POUCHET TVK + MG-AU (en cours)
espace public
PORTE DE CLICHY ANYOJI+BELTRANDO (en cours)
espace public
RECONQUERIR PAR L’ESPACE PUBLIC
La séléction de projets montre que la
solution tend à requalifier les abords
reconquête de la «ville du périphe-
de l’infrastructure pour créer des es-
rique» peut s’opérer de diverses ma-
paces publics généreux et faciliter les
nières. La plus radicale est de rejeter
franchissements. Dans ce cas, l’in-
la présence de l’infrastructure en la
frastructure est acceptée et le piéton
couvrant comme porte des Lilas, porte
apprend à vivre avec.
d’Italie ou de Bagnolet. Une deuxième
PORTE DES LILAS LLTR + PHILIPPE HILAIRE (achevé)
couverture
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 27
PORTE DE BAGNOLET TVK - No Limit (étude prospective)
couverture
PORTE DE GENTILLY TVK - No Limit (étude prospective)
franchir
PORTE D’ITALIE TVK - No Limit (étude prospective)
couverture
PORTE DE CHARENTON R.ROGERS + J.NOUVEL + TVK (études en cours)
intégrer
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 29
AVANT
APRES
Boston big dig
Seattle olympic sculpture park
Birmingham «concrete collar»
Seoul Riviere cheongye
Paris berges de Seine
NYC highline
PROJETS DANS UN CONTEXTE ETRANGER OU FRANCAIS
Dans un contexte étranger le constat
cohabitation. La ville de la voiture et
est souvent le même. Les solutions
la ville du piéton se cotoient sans ja-
peuvent même parfois être plus radi-
mais se croiser. Enfin une solution
cales. La première solution, comme
plus radicale consiste à supprimer dé-
à Boston est d’enfouir l’autouroute
finitivement l’infrastructure malgré son
urbaine ce qui permet de maintenir
trafic dense. Ce fut le cas à Seoul où
sa capacité et de dégager du foncier
la rivière, remise à jour, est devenue
ou des promenades en surface. L’in-
un point de convergence alors qu’au-
terstice est donc dans ce cas réinvesti
trefois la barrière que formait l’auto-
par le piéton mais la ville rejette l’in-
route était un fléau pour le piéton et
frastructure. Une deuxième solution
les déplacments. À Paris, l’aménage-
est d’intégrer l’infrastructure à la ville
ment des berges de Seine fût aussi un
sans la cacher comme c’est le cas à
pari fort pour redonner la ville au pié-
Seattle ou à Barcelone avec Les Ron-
ton, pari qui fonctionne au vu de l’af-
das. Elle est alors assumée et mise
fluence. Mais cette dernière solution
en valeur. La troisième solution est de
qui bouscule les habitudes et rejette
retravailler le design urbain, comme à
la voiture est encore difficile à assu-
Birmingham. On ne se cache plus de
mer pour le péripherique au vu de sa
l’infrastructure mais on sépare les flux
fréquentation.
piétons et voitures pour une meilleure
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 31
SITE & CONTEXTE URBAIN
UN CARREFOUR ‘‘IMPOSSIBLE’’ ENTRE PARIS, PANTIN & AUBERVILLIERS, AU COEUR DE PARIS NORD-EST
PORTE DE LA VILLETTE
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 33
grande couronne
petite couronne
territoire
PRESENTATION DU SITE
Situé à l’articulation de plusieurs quar-
gures, dans un territoire en pleine mu-
tiers, ceux-ci s’ignorent pour des rai-
tation (écoquartier de Pantin, Plaine
sons historiques et physiques. Très
commune, campus Condorcet, GPRU
bien desservi, tant par le périphérique
Paris Nord-Est).
que par un pôle d’échanges multi-
Comment raccorder ces différents
modal (rer, tramway, bus, métro), il
projets qui viennent buter sur la Porte
est bordé par des bâtiments remar-
de La Villette? Comment lier le parc
quables et de grands équipements
de la Villette à la porte de La Villette et
métropolitains. Il est au carrefour
faire dialoguer ce programme excep-
entre divers projets de grandes enver-
tionnel avec le nord de Paris?
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 35
A1
A 86
stade de France N2
cimetiere d’Aubervilliers
RESEAU FERRE NORD
le millenaire
entrepôt macdonald
grands moulins de pantin
RESEAU FERRE EST
pole culturel de La Villette PETITE CEINTURE
PERIPHERIQUE
infrastructures
gares du Nord et de l’Est
grands équipements
SEINE
CANAL SAINT-DENIS CIMETIERE DE PANTIN
PLAINE-SAINT-DENIS
CANAL DE L’OURCQ ‘’ FORET LINEAIRE ’’
PARC DE LA VILLETTE
nature
influence et impact des infrastructures
CAMPUS CONDORCET
FORT D’AUVERVILLIERS
? PARIS NORD-EST
coupures/perspectives
projets urbains
ECOQUARTIER PANTIN
paris nord-est, un territoire en pleine mutation Le Nord-Est de Paris est un territoire
fluviaux peuvent apporter. Depuis le
en pleine mutation à l’histoire riche et
renouveau de la Plaine Saint-Denis,
ancienne. Cette dernière remonte aux
nombre de projets se sont mis en
temps de la Gaule, avant de prendre
route pour transformer ce territoire
son élan au Moyen-Âge avec notam-
en pôle attractif, desservi et non plus
ment la basilique Saint-Denis qui fut la
traversé. Le campus Condorcet, le
nécropole des rois de France. Par la
GPRU Paris Nord-Est et les écoquar-
suite nombre d’industries sont venues
tiers du fort d’Aubervilliers et de Pantin
s’installer au temps d’Haussmann
sont autant de projets qui vont partici-
dont les abbatoirs de la Villette. Puis
per à la mutation du nord-est parisien
les infrastructures ont pris le dessus,
et tisser de nouveaux liens entre Paris
morcellant le territoire, créant des in-
et sa première couronne pour former
sularités urbaines et des enclaves à
une métropole globale où la limite ne
l’échelon local, en totale opposition
se fait plus sentir et où les centralités
à l’immense potentiel de connexions
sont dispersées.
que les réseaux ferrées, routiers et
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 37
200ha. + Ville de Paris / SEMAVIP (2005 - 17) + Francois Leclercq + AgenceTer + Programme SHON 1 100 000 m² 40 % de logements 28 % de bureaux 22 % d’activités et de commerces 10 % d’équipements
GPRU PARIS NORD-EST ‘‘LE GENIE DU LIEU’’
Le Nord-Est de Paris est marqué par
stratégie est donc de s’asspuyer sur
la forte présence des infrastructures,
ces infrastructures pour construire la
que ce soit réseaux ferrées, périphe-
ville de demain en les reconsidérant
rique ou canaux. Mais ce territoire
comme des supports positifs et non
n’est pas traversé par les réseaux, il
plus comme des empêcheurs d’ur-
s’est construit par eux et la ville s’est
baniser simplement. Le «génie de ce
developpée linéairement le long, en-
lieu» est dans le transport et le mou-
gendreant de grands équipements et
vement. L’idée est donc d’affirmer la
un morcellement du territoire.
ville linéaire telle qu’elle s’est consti-
Cette situation engendre une double
tuée jusqu’à présent, le long du péri-
identité dans laquelle déplacement
pherique en créant une forêt linéaire,
et séjour doivent cohabiter. Le dyna-
le long des boulevards maréchaux
misme des réseaux a inventé, au fil
requalifié comme allée des bâtiments
du temps, une ville particulière, sou-
extraordinaires ou encore en bordure
vent décriée. Une tendance serait de
des voies ferrées avec la promenade
décomposer cette ville en quartiers
Chapelle-Villette. Des liens transver-
précis oubliant ainsi cette histoire
saux sont alors créés pour améliorer
faite de prédominance des infrastruc-
la relation Paris/Banlieue et s’orga-
tures où les liens existent davantage
nise autour de six centralités qui s’ins-
que les lieux (Francois Leclerq). La
tallent en traversant le péripherique.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 39
Projet de 2004 - Francois Leclerq architectes
34ha. + Ville de Pantin + TGTFP urbanistes / S . SOSSON paysagistes + Programme Aménagement d’un écoquartier avec renouvellement de 34 ha autour d’une emprise ferroviaire (espaces verts de 5ha, pôle d’échange multimodal , logements, immobiliers, tertiraires, services, é quipements.
PORTE DE LA VILLETTE Véritable noeud de circulation, elle
de la Nationale (Avenue de Flandres/
est le principal point de passage entre
Avenue Jean Jaures). Les territoires
Paris, Pantin et Aubervilliers. Seule-
enclavés sont réaménagés tout en
ment les infrastructures et ce grand
pensant à leurs connexions au quar-
rond-point empêchent une continuité
tier alentours. La forêt linéaire pour-
urbaine claire et directe. Le projet vise
suit sa route le long du péripherique
donc à requalifier ce carrefour pour
et de nouveaux jardins s’intègrent à la
assurer une meilleure fluidité le long
trame verte du projet Paris Nord-Est.
ECOQUARTIER DE PANTIN La ville de Pantin est actuellement
développé les continuités visuelles et
scindée en deux par le faisceau fer-
physiques entre le nouvel écoquartier
roviaire qui la traverse. Ainsi le centre-
et la ville. Le vide conservé en son
ville au sud se retrouve coupé du
centre permet une grande visibilité et
quartier ‘‘quatre-chemins’’ au nord. Ce
fluidité dans les déplacements doux
projet d’écoquartier vise donc à gom-
et offre des vues lointaines. C’est une
mer cette importante fracture urbaine
véritable respiration favorisant la bio-
en investissant d’anciennes emprises
diversité, abritée par des jardins et
ferroviaires. Les architectes ont donc
des parcs.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 41
de l’industrie à la culture Autrefois temple de l’alimentation de
tion tout en conservant les vestiges du
Paris avec les abbatoirs de La Villette,
passé donne au territoire une identité
ce territoire a progressivement muté
et un caractère unique entre passé et
au cours des 40 dernières années
présent. Le futur du site passe donc
pour se transformer en un territoire
peut-être par l’affirmation de ce terri-
culturel à la concentration unique en
toire culturel émergent et la mise en
équipements au sein de la métropole
réseau de tout ces acteurs culturels,
parisienne. Les emprises industrielles
pour transformer le nord-est de Paris
sont réinvesties et transformées pour
en un pôle majeur de la métropole du
devenir des lieux culturels, comme
Grand Paris, aussi bien dans la créa-
c’est le cas pour le 104 ou la galerie
tion, la production que la diffusion de
Thaddaeus Ropac. Cette transforma-
la culture.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 43
1
2
3
4
5
6
7
8
1. Commune de La Villette
D’abord village gallo-romain sur la route menant en Flandres, la commune de La Villette se constitue en 1790 avant d’être annexée en 1860 par Paris pour former depuis le 19e arrondissement de Paris.
2. Enceinte de Thiers
L’enceinte de Thiers est créée entre 1841 et 1844 et se situe entre les actuels boulevards des Maréchaux et l’emplacement du péripherique. Constituée d’un fossé et d’une fortification, elle est une véritable coupure entre Paris et sa proche banlieue.
3. Abbatoirs de La Villette
Les abbatoirs de La Villette étaient au même titre que les Halles de Paris, un haut lieu de l’alimentation à Paris. Ouvert en 1867, ils auraient dû être reconstruits mais sont abandonnés au profit de Rungis. La grande halle et la cité des sciences en sont des vestiges.
4. Le Boulevard Péripherique
Le boulevard péripherique investi le fossé de l’enceinte de Thiers en 1969. Il transforme considérablement le territoire par la coupure physique qu’il forme en le survolant.
5. Le parc de La Villette
Les abbatoirs et le marché ferment en 1974 pour migrer vers Rungis. La ville de Paris ne souhaite alors pas transformer le site en forêt, l’investir par le logement et un zoning des années précédentes. Les élus, récemment passés socialistes, décident alors de créer un parc urbain culturel unique dans le nord-est de Paris.
6. La Cité des Sciences
À l’origine le bâtiment devait accueillir la salle des ventes des abbatoirs mais le projet est arrêté car jugé trop couteux. Ce n’est que 16 ans plus tard, en 1986 que la Cité des sciences vient occuper le bâtiment, fruit d’une rénovation de l’architecte Adrien Fainsbiller.
7. Investir les emprises industrielles
Le territoire poursuit sa mue et progressivement les emprises industrielles sont remplacées pour redonner du foncier.
8. Projet Paris Nord-Est
L’intégration des infrastructures et la poursuite de la mutation du territoire industrielle est en projet pour créer des liens transversaux entre Paris et sa banlieue. de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 45
Musées / Lieux d’ expostitions Salles de spectacles Bibliotheque Lieux d’apprentissage artistique Arts scéniques
MAISON REVEL
CIRQUE DIANA MORENO
Pôle culturel régional BANLIEUES BLEUES
GALERIE THADDAEUS ROPAC
ATELIERS CHANEL CENTRE NATIONAL DE LA DANSE
CITE DES SCIENCES
ENSA LA VILLETTE LE 104
CONSERVATOIRE DE DANSE
‘‘Pantin sera le Brooklyn parisien d’ici 5 à 6 ans’’ New York Times octobre 2013
ZENITH CITE DES METIERS HERMES PHILARMONIE DE PARIS
CITE DE LA MUSIQUE
L’EMERGENCE D’UN CLUSTER CULTUREL ET CREATIF
Ce territoire est caracterisé par un
nis, haut-lieu des métiers du cinéma
développement exponentiel de son
et de l’audiovisuel (parc des activités
offre
de
EMGP, cité du cinéma), le tout étant
grands équipements comme la cité
amené à former un pôle culturel d’en-
des sciences, la cité de la musique
vergure métropolitaine et internatio-
ou le conservatoire de
nale.
culturel. Après
l’arrivée
danse, on
constate l’émergence d’équipements de plus petites échelles visant à accroître le potentiel culturel et donner
Cette association entre les différents
accès à une offre multidisciplinaires
acteurs culturels du site pourrait être
regroupant la musique (cité de la mu-
l’un des leviers pour transformer ce
sique, zenith, philharmonie, banlieues
site en centralité métropolitaine. Il de-
bleues), les arts scéniques (centre na-
viendrait la charnière entre la Plaine
tional de la danse, conservatoire de la
Saint-Denis, Paris, Pantin et Auber-
danse, cirque Diana Moreno), les mé-
villiers, coeur d’un futur cluster cultu-
tiers d’arts (Chanel, Hermes, maison
rel créatif regroupant une majorité
Revel) ou l’art contemporain (galerie
de disciplines autour de lieux d’en-
Thaddaeus Ropac, le 104, les labora-
seignement, d’experimentation et de
toires d’Aubervilliers). Le Villette peut
diffusion.
être associée à la Plaine Saint-De-
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 47
URBAIN VIDE (16%)
3 villes
317 000 hab.
1756 ha.
178.4 hab/ha
une intercommunalite à inventer Paris, Pantin et Aubervilliers viennent
ressant à investir qu’il peut devenir
buter toutes les trois sur ce site, ca-
une rotule intercommunale entre trois
ractérisé par le virage à 90° effec-
communes sensiblement proches sur
tué par le péripherique. Ce dernier
les aspects sociaux, urbains et poli-
marque d’ailleurs la limite adminis-
tiques. Il pourrait ainsi se transformer
trative mais aussi physique entre les
en une centralité et un véritable lieu
trois communes. Ce site se positionne
de vie, fédérateur pour les habitants
donc au coeur d’un territoire représen-
du quartier, fonctionnant comme un
tant environ 320000 habitants, ce qui
vrai passage, une charnière entre les
le placerait devant Nantes en terme
liaisons locales (à l’échelle des com-
de population. En revanche Pantin
munes) et les liaisons métropolitaines
et Aubervilliers ne font pas partie de
(par le péripherique et les réseaux de
la même communauté d’agglomé-
transports).
ration. Ce lieu est d’autant plus inté-
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 49
habitat collectif (562 ha) habitat individuel (39 ha) ĂŠquipements (273 ha) activitĂŠs (396 ha) urbain ouvert (211 ha)
PANTIN
AUBERVILLIERS
55 000 hab
km²
Hab/km² Maire
76 000 hab
km²
5 , 01 10 806
Bertrand Kern ( PS )
Est Ensemble
Pantin, Bagnolet, Les Lilas, Bobigny , Bondy , Montreuil , Noisy-le-sec , Romainville , Le Pré-saint-gervais
PARIS XIXe
km²
5 , 76
Hab/km² Maire
186 000 hab
13 210
Pascal Baudet ( PCF)
Plaine Commune
Aubervilliers , Epinay-sur-seine, La Courneuve , Saint-Denis, Stains, Saint-Ouen, Villetaneuse, L ‘ Ile- Saint-Denis
6 , 79
Hab/km²
27 489
Maire Francois Dagnaud ( PS ) Quartiers La Villette , Pont
de Flandre , Amerique , Combat
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 51
1 2
3
4
5
1. Porte de la Villette 2. Porte de Bagnolet 3. Porte de Charenton 4. Quartier de l’OpÊra 5. Centre ville de Oulu (Finlande)
UNE ‘‘RESPIRATION URBAINE’’ DE 60HA À INVESTIR
Ce site, d’une superficie de 60 ha en-
marqué par un équipément symbo-
viron, est vaste de part l’importance
lique, il est intéressant de noter que
que l’activité ferroviaire a prise sur le
le site a un fort potentiel foncier, si l’on
site et les emprises qu’elle a géné-
tend vers la densité, à en juger la su-
ré. En le comparant à d’autres sites
perficie de tissu hausmannien prise
traversés par des infrastructures et
en compte.
habités
d’équipements
extraordi-
naires, on constate que les échelles
Pour pouvoir véritablement inves-
sont semblables. En revanche les in-
tir cette «respiration urbaine», il faut
frastructures de la Porte de La Villette
prendre en compte un contexte large
semblent plus aérées et plus facile-
et ne pas hésiter à aller chercher des
ment appropriables que celles de la
accroches lointaines pour ancrer véri-
Porte de Charenton ou de Bagnolet,
tablement ce site dans son territoire,
occupées par des échangeurs, bien
en étroite relation avec les éléments
plus consommateur d’espaces. Si l’on
qui
compare le site au quartier de l’Opéra,
grands équipements).
le
compose
(infrastructures,
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 53
BATI Les tissus urbains mêlés aux in-
et le faisceau ferré, l’axe Sud/Ouest-
frastructures viennent s’entrechoquer
Nord/Est qui s’interrompt de chaque
pour former un vide où le bâti s’im-
côté dans ce «vide» au coeur du site
plante sans relation au contexte. On
et l’axe Nord/Ouest-Sud/Est affirmé
peut sentir l’émergence de trois axes
par la trame du parc de La Villette et
transversaux:
le canal Saint-Denis.
l’axe Ouest-Est mar-
qué par des bâtiments extraordinaires
TYPOLOGIES Ce site est marqué par un passé in-
d’équipements culturels avant le pé-
dustriel toujours présent aussi bien
riphérique (Paris) puis des logements
dans l’architecture (Grands Moulins,
et un secteur tertiaire développé après
Cité des sciences, grande halle…)
le périphérique, (Pantin/Aubervilliers).
que dans le tissu urbain une fois le
Le «vide» est occupé par des activités
boulevard périphérique passé. On
liées au faisceau ferré.
retrouve beaucoup de logements et
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 55
bureaux La Villette - Flandres
centre de maintenance RATP
centre commercial Le Millenaire
fashion business center Aubervilliers
bureaux Aubervilliers
centre commercial Vill’up
pantin-aubervilliers 4 chemins
hôtel industriel pantin
magasins généraux Pantin
cité des métiers Hermes Pantin
entrepôts porte de La Villette
grands moulins de Pantin
TISSU ECONOMIQUE
INFLUENCE PERIPHERIQUE TRANSIT MARCHANDISES le péripherique et les voies ferrés jouent un rôle majeur dans l’économie locale.
BUREAUX un site peu fourni en bureaux mais développé autour du périphérique.
SECTEUR TERTIAIRES un site au fort potentiel industriel et artisanal.
COMMERCES un site fourni en commerces de proximité comme en grands équipements commerciaux centre commercial marchés commerces de proximité
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 57
cité du cinéma
cinéma UGC (paris 19e)
cité des sciences et de l’industrie
campus condorcet
le 104 (paris 19e)
ecole d’architecture Paris-La Villette
philarmonie de Paris
les laboratoires d’aubervilliers
dynamos bleues (pantin)
centre national de la danse
le zenith de paris
cité de la musique
EQUIPEMENTS
EDUCATION un site dépourvu d’établissements scolaires écoles maternelles/ élémentaires colleges lycées enseignement supérieur absence d’équipements scolaires
SERVICE PUBLIC un site marqué par la présence de l’annexe de la préfecture de police commissariat mairie casernes de pompiers établissement de santé
CULTURE un site attractif pour ses établissements culturels et son potentiel créatif musées salles de spectacles bibliotheque lieu d’apprentissage artistique arts scéniques
SPORT un site souffrant du manque d’équipements sportifs dans sa partie nord-ouest.
gymnases stades piscines terrains de proximité
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 59
cité michelet
orgues de Flandres
cité charles hermite
Aubervilliers 4 chemins
bâtiment macdonald
Pantin-Aubervilliers 4 chemins
zac Claude Bernard
avenue Jean Lolive Pantin
avenue de Flandres
zone résidentielle de Pantin
rue de l’ourcq
canal de l’ourcq
LOGEMENTS
DENSITE un territoire où la densité chute de part les vides et interstices délaissés qui le caractérise.
LOGEMENTS une concentration de logements autour des axes principaux.
LOGEMENTS SOCIAUX un territoire au caractère social et populaire.
CADASTRE un site aux contours cadastraux flous.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 61
reseau viaire periphérique CANAL SAINT-DENIS
CANAL DE L'’OURCQ
canaux
voies ferrées
T1
T3
M7
RER E
T3
M5
transports
site
un noeud de reseaux bien desservi mais enclavé Ce territoire est un véritable noeud de
Paradoxalement, ce site, alimenté par
réseaux, un empilement de couches
tout les réseaux possibles, demeure
successives d’infrastructures qui l’ont
juste un lieu traversé et non pas des-
progressivement morcellé : Le canal
servi. Les infrastructures, éloignées
Saint-Denis et le canal de l’Ourcq
les unes des autres, offrent à la ville
(1821-25), la ligne Paris-Strasbourg
un espace aéré où la densité est
maintes fois élargie (1849-52) puis
faible, ce qui est rare dans une métro-
le boulevard péripherique (1969).
pole si dense. Cette qualité associée
Ce morcellement successif a entrai-
à une hyperconnexion unique peuvent
né des constructions hybrides, une
être des leviers pour développer des
enclave qui fonctionne comme une
perspectives entre Paris et sa ban-
respiration urbaine mais surtout une
lieue afin de résoudre les problèmes
insularité dépourvue de vie sociale.
de liens à l’échelon local.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 63
RESEAU VIAIRE les infrastructures empêchent une continuité du reseau viaire. Seul les grands axes parviennent à passer au delà.
FAISCEAU FERROVIAIRE le reseau ferré Est et les voies de desserte de la ratp découpent un peu plus un territoire marqué par les infrastructures.
VELIB’ le réseau vélib s’étend au-delà du périphérique et sa trame réguliére assure une proximité permanente avec une borne.
METRO/TRAM/RER la ligne 7 et le tramway T3a traversant le site ainsi que la la ligne 5 et le RER E qui assurent une forte connectivité.
AXES ROUTIERS MAJEURS des infrastructures à la portée métropolitaine forte mais à l’impact local marquant.
BUS les portes sont des plateformes importantes de liaisons avec le réseau de bus.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 65
APPRENDRE À VIVRE AVEC L’INFRASTUCTURE Le peripherique qui se soulève pour
glisser dessous par des bâtiments ou
enjamber le site, les voies ferrées qui
des espaces publics généreux tout en
passent sur le canal puis se glissent
révélant son caractère monumental.
sous le viaduc ainsi que les canaux
Cette typologie en viaduc est égale-
qui encerclent le territoire sont autant
ment intéressante par la réduction des
d’éléments qui ont fabriqué le carac-
nuisances sonores et des émissions
tère authentique du lieu, lui conférant
polluantes au niveau du piéton. Les
une identité propre où la ville linéaire
voies ferrées constituent un véritable
s’est imposée.
corridor écologique. En effet, même
Les canaux sont très intéressants
si elles jouissent d’une mauvaise ré-
pour la qualité paysagère qu’ils ap-
putation, les infrastructures sont aussi
portent mais aussi pour le vecteur
des éléments constituant les réseaux
urbain qu’ils représentent pour le pié-
de nature de la métropole.
ton sur l’ensemble de la métropole. Le péripherique en viaduc est un cas
L’ensemble de ces infrastructures
unique de la métropole car il offre la
donne un sentiment de mouvement
possibilité de vivre avec l’infrastruc-
et de dynamisme, caractéristique de
ture sans pour autant la rejeter,
la métropole d’aujourd’hui et ce site
comme c’est le cas lorsque celle-ci est
permet d’en prendre conscience pour
enfouie. En effet il est possible de se
apprendre à vivre avec.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 67
Limites infranchissables Enclaves Axes convergents
?
coupures & enclaves : formation d’une insularité urbaine
Axes radiaux Axes transversaux
LE MILLENAIRE
Vecteur urbain et potentialité
FUTUR ECO QUARTIER
? PARIS NORD-EST
PARC DE LA VILLETTE
liaisons & potentiels : investir les «vallées de flux»
CENTRE VILLE PANTIN
UN TERRITOIRE ENCLAVÉ
Actuellement, le site est traversé mais
existantes. Le traitement de cette cou-
peu desservi. Le rond-point de la porte
pure est indispensable pour rendre
de La Villette, l’échangeur du périphe-
une place de choix au piéton et au
rique, les voies ferrées ou les canaux
vélo. En investissant les «vallées
forment des limites infranchissables.
de flux», et en prolongeant les axes
Les axes convergent vers la liaison
transversaux, il est possible de créer
radiale que réprésente la nationale
de nouveaux liens «Paris-banlieue» et
au centre du site, sans pour autant
«banlieue-banlieue» pour permettre
poursuivre leur chemin au-delà. Cette
une fluidité et une perméabilité des
situation de coupure urbaine est para-
modes doux.
doxale vu le potentiel de connexions
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 69
30’
15’
FORT D’AUBERVILLIERS
PARC DES SPORTS
10’ PLAINE SAINT-DENIS
FORET LINEAIRE
PARC DE LA BERGERIE
CIMETIERE DE PANTIN
?
ECOQUARTIER
BASSIN DE PANTIN CENTRE SPORTIF
BASSIN DE LA VILLETTE
3’
6’ BUTTES-CHAUMONT
12’
BASE DE LOISIRS REGIONALE
un site charniere pour un reseau vert regional en devenir Le site s’inscrit au sein d’un territoire
représente quant à lui une formidable
parsemé d’espaces verts de natures
liaison Nord-Sud et une respiration
diverses, entre les parcs d’échelles
urbaine profitable aux piétons comme
variées, les parcs des sports ou le
aux automobilistes. Le croisement
cimetière. Les canaux participent à
entre les canaux, le parc de La Villette
créer une première liaison transver-
et l’éventuelle prolongation de la forêt
sale entre ces différents espaces verts
linéaire, au coeur du vide urbain créé
et de loisirs pour former ce que l’on
par les infrastructures, fait de ce lieu
pourrait appeler le «parc-canal». La fo-
une charnière
rêt linéaire qui bordera le péripherique
régional. Ainsi les liaisons piétonnes
est l’amorce d’une seconde liaison
peuvent être repensées par ce ré-
qui pourrait se poursuivre le long de
seau vert et la création de corridors
l’infrastructure pour étendre le réseau
écologiques abritant les modes de
vert régional. Le parc de La Villette
circulations doux.
dans le réseau vert
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 71
PARC DE LA VILLETTE : PARC CULTUREL URBAIN Espace de détente, lieu de culture et de divertissement, le parc de la Villette s’étend de la porte de la Villette à la porte de Pantin sur 55 hectares, ce qui en fait le plus grand parc culturel urbain de la capitale. A l’emplacement des anciens abattoirs et grâce au projet architectural de Bernard Tschumi, il fait figure depuis 1979 de trait d’union entre les différentes institutions culturelles du site. LaVillette.com
Le parc de La Villette «s’exprime
est une vaste respiration urbaine dont
dans la volonté plus nette de rééqui-
l’automobiliste du péripherique tout
librer Paris vers l’Est avec des équi-
comme le piéton peut profiter. Sa ca-
pements culturels de haut niveau; en
ractéristique principale est de conser-
ce sens, La Villette ne se comprend
ver cet axe nord-sud et de se déployer
pas sans l’Opéra de la Bastille», selon
selon une trame, ponctuée de «folies»
l’historienne Danièle Voldman. C’est
abritant divers programmes.
ainsi que l’on peut définir le parc de
Cependant cet équipement majeur du
La Villette, un immense parc urbain,
XXe siècle se trouve coupé net au
transformé en pôle culturel unique au
nord par le réseau ferré, à l’est par
sein de la métropole de part les équi-
le péripherique, définissant ses fron-
pements qu’il offre (cité de la musique,
tières mais aussi ses limites, comme
cité des sciences, zenith...) mais aus-
si il se tournait uniquement vers Paris,
si des événements qui rythment son
sans prendre en compte le contexte
année (concerts, expositions, cinéma
au-delà.
de plein air...). Le parc de La Villette
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 73
Centre culturel 6B Basilique Saint-Denis
Stade de France Salle de Musique Actuelle Centre commercial Le Millenaire CitĂŠ des Sciences Centre national de la danse Bassin de La Villette
Parc de La Villette
‘‘PARC-CANAL’’ Le «parc-canal» est un véritable vec-
territoire, très intèressant pour le ca-
teur urbain de loisirs pour le piéton
ractère transversal qu’il offre. La futur
et le cycliste, de part l’enchainement
forêt linéaire ainsi que le parc de La
d’espaces verts et d’équipements qu’il
Villette sont ainsi tout deux rattachés
offre. Autrefois lié aux activités indus-
au canal, d’où l’importance de pour-
trielles, sa mutation par Michel Cora-
suivre sa mutation et de retourner la
joud en fait un élément fédérateur du
ville vers celui-ci.
FORET LINEAIRE Réalisée dans le cadre du projet Pa-
ensemble (SEMAVIP). Cette forêt
ris Nord-Est, la forêt linéaire s’im-
n’arrivera à maturité qu’en 2030 et
plante entre le péripherique et les
ne s’étend que sur une portion de 11
immeubles d’habitations, de la porte
500 m². Pourquoi ne pas alors envi-
d’Aubervilliers à la porte de La Villette.
sager de poursuivre la forêt linéaire
L’idée du projet est de donner une
vers les portes de La Chapelle et de
plus grande place à la nature dans
Pantin pour les lier à des espaces
la ville mais aussi de «grandir en-
verts existants et constituer de véri-
semble» pour «bien vivre ensemble»
tables corridors écologiques en re-
: forêt, quartier et familles évolueront
plaçant la nature au coeur de la ville.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 75
un reseau de bâtiments ‘‘extraordinaires’’ du
train, lorsque l’on quitte où que l’on
péripherique donne à ce site un for-
arrive à Paris, et depuis notre voiture
midable point de vue sur le paysage
sur le péripherique, un réseau de bâ-
urbain. Les percées que forment le
timents monumentaux (échelle, fonc-
vide laissé par les infrastructures
tion) s’offre à nous, perceptibles de
routières et les voies ferrées offrent
loin et à grande vitesse. Ce réseau
également des perspectives visuelles
s’inscrit dans un complexe plus vaste
sur des bâtiments extraordinaires du
à l’échelle métropolitaine sur l’en-
territoire. Ceux-ci ce sont implantés
semble du territoire du péripherique
principalement autour du péripherique
comprenant notamment le parc des
et entretiennent une étroite relation
expositions, le futur palais de justice
avec celui-ci, tant par leur disposition
de Clichy-Batignolles ou le Parc des
physique que par leur échelle, sou-
Princes.
La
configuration
en
viaduc
vent monumentale. Ainsi, depuis le
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 77
BATIMENT MACDONALD
CITE MICHELET
CITE DES SCIENCES
ZENITH PHILARMONIE
CITE DE LA MUSIQUE
CENTRE COMMERCIAL LE MILLENAIRE
CENTRE MAINTENANCE RATP
TOUR LA VILLETTE
GRANDS MOULINS DE PARIS
TOUR PANTIN
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 79
VERTICALITE
tour La Villette (125m)
cité Michelet (60m)
grands moulins
PONCTUATION
folies
marché
bureaux ‘‘flandres’’ Le Zenith
HORIZONTALITE
entrepôt Macdonald
centre commercial Le Millenaire
centre ratp
LA PHILHARMONIE VIENT ROMPRE AVEC LA GEOMETRIE DES BATIMENTS EXISTANTS On peut constater que l’ensemble des
architectural à l’identité propre, jouant
bâtiments ont des géométries sem-
d’harmonies successives, d’harmo-
blables dans des registres horizon-
nies urbaines, en étroite relation avec
taux, verticaux ou ponctuels. La future
le parc de La Villette, le péripherique
philharmonie de Paris viendra rompre
et la cité de la musique (J.Nouvel).
avec ces codes pour former un objet
cité de la musique
philharmonie de Paris (60m)
grande halle de La Villette
cité des sciences et de l’industrie (45m)
DEMARCHE & PROJET
CENTRALITÉ AU CROISEMENT ENTRE FORÊT & ESPACE PUBLIC
un nouveau bouillon de culture
UE
PER
RIQ IPHE
RELIER LE PROCHE & le lointain Façe à la complexité du site et de part
centre et le croisement avec la forêt li-
les qualités qui lui donnent une identité
néaire, qui se greffe au futur écoquar-
propre, on pourrait accepter la situa-
tier de Pantin et au parc de La Villette.
tion actuelle comme postulat de dé-
Le vide n’est pas le résidu du plein
part et inverser le problème: La fron-
mais il devient un espace qualitatif
tière devient le cœur, le poumon de
amenant une valeur ajoutée à la ville
nouveaux espaces à conquérir dans
déjà en place.
une métropole en construction. Ne
Les infrastructures doivent être va-
plus rejeter, cacher ou tourner le dos
lorisées et retrouver une dimension
aux infrastructures mais construire
locale où le piéton reprend sa place.
avec, concevoir une architecture qui
Un équipement de grande envergure
entrerait en harmonie avec celles-ci.
peut alors venir parfaire le dispositif
Le vide, élément structurant du site
pour tirer profit de la connexion unique
doit en devenir sa qualité première par
aux réseaux et appuyer l’idée de relier
la création d’un espace public fort au
«le proche et le lointain».
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 85
RECONQUERIR LES ESPACES INTERSTICIELS
1 | ESPACE INTERSTICIEL Investir le vide pour répondre aux problèmes d’expansion de la ville et créer du foncier au coeur de la métropole.
INFRASTRUCTURE
REPERE
VILLE
01 | ESPACE INTERSTICIEL
Investir le vide pour répondre aux problèmes d’expansion de la ville et créer du foncier au coeur de la métropole.
UCTURE
REPERE
2 | ATTRACTEURS Des attracteurs comme la nature, un nouveau repère, ou une densification du bâti créent de l’espace public et encouragent l’invasion du ‘‘vide’’.
NATURE
PROGRAMME FORT
DENSITE
VILLE
E INTERSTICIEL
e pour répondre aux problèmes d’expansion créer du foncier au coeur de la métropole.
3 | CREATION D’ESPACES PUBLICS
Investir le ‘‘vide’’ permet de créer un lieu de vie au coeur d’une intercommunalité.
CTEURS
s comme la nature, un nouveau repere, ou une u bati créent de l’espace public et encourage vide».
02 | ATTRACTEURS
Des attracteurs comme la nature, un nouveau reper densification du bati créent de l’espace public et en l’invasion du «vide».
ESPACE PUBLIC
03 | CREATION D’ESPACE PUBLIC Investir ce «vide» permet de créer un lieu de de vie vie |au de ‘‘non-lieu’’ à lieu 87 coeur d’une intercommunalité
CREER UN LIEU DE VIE AU COEUR DE TROIS COMMUNES
1 | INITIER UNE INTERCOMMUNALITÉ Ce site devient la rotule entre Paris, Pantin et Aubervilliers. L’intercommunalité s’organise autour de programmes communs et partagés.
AUBER VILLIERS
AUBER VILLIERS
PANTIN
PARIS
PANTIN
PARIS
01 | INITIER UNE INTERCOMMUNALITE Ce site devient la rotule entre Paris, Pantin et Aubervilliers. L’intercommunalité s’organise autour de programmes communs et partagés.
2 | PLAQUE TOURNANTE
AUBER VILLIERS
PARIS
Créer un lieu de vie où les réseaux convergent, au coeur d’une poAUBER PANTIN PANTIN VILLIERS tentielle intercommunalité. Ce site devient une plaque tournante de la métropole en devenir. PARIS CONVERGENCE
01 | INITIER UNE INTERCOMMUNALITE
Ce site devient la rotule entre Paris, Pantin et Aubervilliers. L’intercommunalité s’organise autour de programmes communs et partagés.
DIFFUSION
02 | PLAQUE TOURNANTE
Créer un lieu de vie où les réseaux convergent, au coeur d’une intercommunalité à inventer. Ce site devient la plaque tournante de la métropole en devenir.
3 | RELIANCE URBAINE Charnière entre logique métropolitaine et locale. Evolution du territoire en espace desservi et non plus traversé.
LIAISON LOCALE
LIEU DE VIE
DIFFUSION
ux convergent, au coeur d’une site devient la plaque tournante
LIAISON METROPOLITAINE
03 | RELIANCE URBAINE Charnière entre logique métropolitaine et locale. Evolution du territoire en espace desservi et non plus traversé. de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 89
ETIRER LA FORÊT LINEAIRE ET LE PARC DE LA VILLETTE
1 | LIAISONS PAYAGERES Poursuivre la forêt linéaire pour la lier au parc de La Villette et au futur écoquartier de Pantin. Associé aux canaux ce dispositif permet de créer un «loop» paysager à l’échelle locale.
FORET LINEAIRE
ECO QUARTIER
PARC DE LA VILLETTE
01 | LIAISONS PAYSAGERES
Poursuivre la forêt linéaire pour la lier au parc de la villette et au futur écoquartier de Pantin.
2 | PLAQUE TOURNANTE Etendre le parc de La Villette pour ECO donner du contexte à la façade nord de la Cité des sciences et QUARTIER
pour le lier à la forêt linéaire.
TE
02 | PARC DE LA VILLETTE
ES
la lier au parc de la villette et 3 | PERIPHERIQUE SUSPENDU ENTRE LES ARBRES
Etendre le parc de la villette pour donner du contexte à la facade nord de la cité des sciences et pour le lier à la forêt linéaire
Densification végétale aux abords du péripherique : le péripherique est suspendu et passe entre la cîme des arbres. 02 | PARC DE LA VILLETTE
03 | ‘’PERIPHERIQUE SUSPENDU’’
Etendre le parc de la villette pour donner du contexte à la facade nord de la cité des sciences et pour le lier à la forêt linéaire
Densification vegetale aux abords du péripherique : le péripherique est suspendu et passe entre la cîme des arbres
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 91
VIVRE AVEC LES INFRASTRUCTURES
1 | EVOLUTION DU PERIPH‘ Investir les sous-faces du péripherique, puis sa surface pour ne plus faire qu’un avec l’infrastructure, une fois son utilité révolue.
1969 : ARRIVEE DU PERIPH’
2014 : SOUS-FACE DU PERIPH’ + FORET LINEAIRE
20?? : SURFACE DU PERIPH’ + DENSIFICATION
01 | EVOLUTION DU PERIPHERIQUE
2 | VIVRE SOUS LES VOIES FERREES
Investir les sous-faces du péripherique, puis sa surface p ne plus faire qu’un avec l’infrastructure, une fois son utilit révolue.
Transformer la sous-face des voies ferrées en station de métro, connectée à une gare de bus et au tramway, tout en facilitant le franchissement de l’infrastructure pour le piéton. 1969 : ARRIVEE DU PERIPH’
2014 : SOUS-FACE DU PERIPH’ + FORET LINEAIRE
20?? : SURFACE DU PERIPH’ + DENSIFICATION
01 | EVOLUTION DU PERIPHERIQUE
Investir les sous-faces du péripherique, puis sa surface pour ne plus faire qu’un avec l’infrastructure, une fois son utilité révolue.
02 | VIVRE SOUS LES VOIES FERREES Transformer la sous-face des voies ferrées en station de métro, connectée à une gare de bus et au tramway, tout en facilitant le franchissement de l’infrastructure pour le piéton
3 | DONNER VIE AUX CANAUX Déplacer la circulation et les activités tertiaires pour requalifier les quais par des promenades, des commerces et des logements.
02 | VIVRE SOUS LES VOIES FERREES
03 | DONNER VIE AUX CANAUX
Transformer la sous-face des voies ferrées en station de métro, connectée à une gare de bus et au tramway, tout en facilitant le franchissement de l’infrastructure pour le piéton
Déplacer la circulation et les activités tertiaires pour requalifier les quais par des promenades, des commerces et des logements
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 93
REPLACER LE PIETON AU COEUR DES ATTENTIONS
1 | ECHELLE HUMAINE Remettre le piéton au coeur des attentions par des espaces publics, des proportions ou des franchissements à l’échelle de celui-ci et non plus des infrastructures. 01 | ECHELLE HUMAINE
Remettre le piéton au coeur des attentions par des espace publics, des proportions ou des franchissements à l’échelle celui-ci et non plus des infrastructures
2 | CRÉER DE LA POROSITÉ Rendre le système poreux pour le piéton façe à la trame rigide et claire du système routier.
01 | ECHELLE HUMAINE
Remettre le piéton au coeur des attentions par des espaces publics, des proportions ou des franchissements à l’échelle de celui-ci et non plus des infrastructures
3 | REDUIRE LES DISTANCES Permettre une meilleure accessibilité aux éléménts phares du site en réduisant les distances et en leur donnant une plus grande visibilité.
02 | CREER DE LA POROSITE Rendre le système poreux pour le piéton façe à la trame rigide et claire du système routier.
M
SECNATSID SEL ERIUDER | 30 stnemélé xua étilibissecca eruelliem enu erttemreP tnannod ne te secnatsid sel tnasiudér ne etis ud serahp .étilibisiv ednarg sulp enu
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 95
RENFORCER LE POTENTIEL CREATIF ET CULTUREL DU SITE
ENSE ance
SACLAY nnovation
1 | CLUSTERS & CENTRALITÉS Le site se retrouve au sein d’un réseau métropolitain de pôles spécialisés. Rattaché à la Plaine Saint-Denis, un cluster culturel d’envergure international se développe.
PARIS NORD-EST création ROISSY-LE BOURGET échanges
LA DEFENSE finance DESCARTES développement durable PARIS13/LE SENTIER numérique SACLAY innovation
VILLEJUIF-EVRY santé
01 | CLUSTERS & CENTRALITES
PARIS NORD-EST création
2 | REUNIR LESROISSY-LE ACTEURS DU BOURGET échanges SITE (PRODUCTION)
Le site se retrouve au sein d’un réseau métropolitain de clusters spécialisés. Rattaché à la Plaine Saint-Denis, un cluster culturel d’envergure internationale se développe.
Mettre en réseau les différents acteurs culturels du site, les instituDESCARTES tions ou les habitants autour d’un développement durable programmePARIS13/LE commun. SENTIER numérique VILLEJUIF-EVRY santé
STERS & CENTRALITES
retrouve au sein d’un réseau métropolitain de clusalisés. Rattaché à la Plaine Saint-Denis, un cluster envergure internationale se développe.
02 | REUNIR LES ACTEURS DU SITE (PRODUCTION) Mettre en reseau les differents acteurs culturels du site grâce à un programme commun.
3 | FACILITER LA DIFFUSION Offrir aux acteurs culturels une meilleure visibilité, faciliter la diffusion de leurs productions par les réseaux existants.
LES ACTEURS DU SITE (PRODUCTION)
au les differents acteurs culturels du site grâce me commun.
03 | FACILITER LA DIFFUSION Offrir aux acteurs culturels une meilleure visibilité et faciliter la diffusion de leurs productions par les reseaux existants. de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 97
‘‘La culture est un vecteur de croissance économique en jouant un rôle important dans le soutien de l’économie locale et en attirant les créateurs’’
CCI75 / février 2014
Internet permet d’être vu...
...mais une mise en réseau est nécessaire pour exister...
...échanger sur des projets...
FORMATION CREATIFS
COMMUNICATION CREATIFS CENTRE CULTUREL
CENTRE CULTUREL
PARTAGE EXPERIMENTATION
PUBLIC PUBLIC
DIFFUSION CREATION
...ou se rapprocher du public...
...pour créer un réseau d’acteurs culturels.
créer un incubateur culturel & créatif L’air du numérique, internet, les nou-
bateur numérique de la Halle Freyssi-
veaux moyens de communications
net, ce projet est un lieu de rencontre
ont révolutionné les modes sociaux
entre étudiants, ‘’créatifs’’ (danseurs,
et économiques, impactant la culture
musiciens, artistes, comédien, gra-
elle-même. Ainsi, même si cette ré-
phiste…),
volution numérique permet d’être
institutions, mécènes mais aussi avec
vue, elle ne permet pas pour autant
les habitants ou les visiteurs. Il se dé-
d’exister. Les artistes, les étudiants,
veloppe autour de conférences, de
les ‘’créatifs’’ ont besoin de se ren-
spectacles, de workshops, d’ateliers
contrer mais aussi d’aller au contact
de formations,
des institutions, des mécènes et des
tistes ou de rencontres profession-
entreprises. De plus, ils sont à la re-
nelles, pour constituer ‘’un nouveau
cherche de lieux d’expérimentations et
bouillon de culture‘’.
associations
culturelles,
de résidences d’ar-
d’études. Sur le modèle du futur incu-
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 99
INCUBATEUR LA VILLETTE
Divers usages à l’intérieur d’un même bâtiment.
Diffusion virtuelle des projets produits par les ‘‘créatifs’’ ou les visiteurs.
Connexion à un réseau physique d’envergure métropolitaine.
Réseau de production et de diffusion à l’échelle régionale.
USINE À CREATEUR : ‘‘MADE IN LA VILLETTE’’
Chaque jour, dans les agences de communication, dans les petites et les grandes entreprises, dans les ateliers d’artistes, des milliers d’idées meurent par manque de confiance, à cause de l’absence de moyens humains et financiers bien-sûr, MAIS aussi et surtout, parce qu’elles ne naissent pas dans le bon environnement. Elles n’ont donc pas le temps de croître et n’arrivent pas à maturité pour être conceptualisée. ICI Montreuil, Creative Space collaboratif et solidaire pour entrepreneurs de la création
Ce nouvel incubateur créatif offre à
emplois pour personnes en difficul-
ses utilisateurs des ateliers collectifs,
té peuvent être créés. Tous peuvent
des ateliers spécialisés, des espaces
participer à l’élaboration des projets et
de co-working et de rencontres, l’ac-
sont les premiers diffuseurs des créa-
cès à des services mutualisés, pour
tions de l’incubateur. Située au coeur
cultiver leur inspiration et leur donner
des différents réseaux du territoire,
la possibilité de faire grandir leurs pro-
cette «usine à créations» permet d’as-
jets. Ce nouvel ‘‘écosystème’’ leur per-
surer une diffusion rapide mais aussi
met de favoriser le développement de
une accessibilité unique, d’envergure
leur activité tout en étant proche des
métropolitaine. Ainsi un réseau de
habitants du quartier. Ouvert sur la
production et de diffusion à l’échelle
ville, une partie de ses fonctions sont
régionale est constitué, reliant à la fois
utilisables par les étudiants, les élèves
le proche et le lointain.
du secteur ou les habitants et des
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 101
s’INSPIRER DE Bâtiments polymorphiques à usages multiculturels La culture contemporaine évolue très
voir échanger sur la passion et la
rapidement et cette temporalité rend
création, tout en permettant de faire
difficile le travail de l’architecte qui
vivre le bâtiment continuellement en
doit anticiper les besoins en terme de
étant rattaché à la vie du quartier. Ces
nouveaux espaces culturels. En effet
lieux deviennent alors des espaces
ceux-ci se dirigent vers des tempora-
de créations, dynamiques et transfor-
lités et des espaces sur mesure. Ain-
mables.
si le bâtiment doit être tout à la fois souple et rigide, offrir une flexibilité
En ce sens, la Cité de la mode et du
et des possibilités d’évolution tout en
design, le Rolex Learning Center et le
préservant des espaces définis dans
futur incubateur numérique de la Halle
le temps. De plus, les espaces d’inte-
Freyssinet sont des projets
ractions sociales entre créatifs, avec
en terme de programme, vivant par
les institutions ou le public doivent
leurs usages et flexibles par leurs
être pensés pour véritablement pou-
architectures.
riches
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 103
Localisation: Paris (2009) Architecte: Jakob+MacFarlane Surface: 20 000 m² Programme : Institut de la mode, Musée des arts ludiques, espaces évenementiels, nightclub, restaurant, commerces, promenade.
CITE DE LA MODE & DU DESIGN DONNER UNE UNITÉ ARCHITECTURALE À DES USAGES VARIÉS Fruit d’un travail de réhabilitation d’an-
ou clubber, le bâtiment vit au rythme
ciens magasins généraux, la Cité de
de ses visiteurs quasiment 24h/24.
la mode et du design est l’exemple
Véritable signal pour la ville de part sa
même du bâtiment qui vit du lever au
peau «verte» caractéristique, il offre
coucher du soleil et même au delà.
la flexibilité pour permettre d’accueillir
Que ce soit pour se rendre à une ex-
tout ces usages grâçe à son ossature
position au musée des arts ludiques,
tramée, conservée par les architectes.
assister à un cours à l’institut francais
Cette trame, associée à la peau donne
de la mode, manger à la terrasse du
une vraie unité à un bâtiment pourtant
restaurant sur le toit, faire du shopping
riche en programmes différents.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 105
Localisation: Lausanne (2010) Architecte: Sanaa Surface: 14 000 m² Programme : Bibliotheque, espace d’information scientifique, multimédia, espaces de travail individuels et en groupes.
ROLEX LEARNING CENTER SE RENCONTRER, S’INFORMER AU SEIN D’UN BÂTIMENT PAYSAGE Le Rolex Learning Center est un lieu
la société.
où les frontières traditionnelles entre
(P. Aebischer, président de l’EPFL).
les disciplines sont dépassées, où les
Ce bâtiment est donc intéressant
mathématiciens et les ingénieurs ren-
de part sa vocation à former un lieu
contrent les neuroscientifiques et les
d’échange sur le savoir, et provoquer
microtechniciens pour imaginer les
des rencontres interdisciplinaires pro-
technologies qui amélioreront notre
pices à la création et au partage.
quotidien et participer au progrès de
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 107
Localisation: Paris (2016) Architecte: Wilmotte & Associés Surface: 33 747 m² Programme : Espaces de réunions, auditorium, fablab, espaces de travail (start-ups), commerces spécialisés, restaurant.
INCUBATEUR NUMERIQUE HALLE FREYSSINET RATTACHER LE BÂTIMENT À L’ESPACE PUBLIC Le futur incubateur de la halle Freyssi-
est désenclavée et activée dans la
net est intéressant pour son rapport à
ville par la requalification profonde de
l’espace public. En effet, il est traversé
ses abords. Outre le parvis au nord
par deux passages urbains couverts,
et le jardin au sud, deux nouvelles
véritables vitrines numériques avec
rues latérales où le piéton et le vé-
des équipements de proximité tournés
gétal prédominent sont réalisées (JM
vers les innovations digitales. Au-delà
Wilmotte & associés). Ainsi, outre la
de favoriser les échanges, ces pas-
diversité des usages et la flexibilité du
sages ont pour vocation de créer un
bâtiment, une attention particulière est
lien urbain fort entre deux quartiers
portée à sa relation avec son environ-
aujourd’hui coupés par la présence
nement, son rapport à l’espace public
du faisceau ferroviaire. Enfin, la halle
et au piéton.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 109
INCUBATEUR CULTUREL & CRÉATIF OFFRIR UNE VARIETES D’ESPACES PLUS OU MOINS FLEXIBLES La diversité des usages éventuels et
œuvre un projet culturel. C’est avant
leur temporalité variable poussent à
tout le lieu de production de l’incuba-
inventer une première partie flexible,
teur.
dynamique et transformable: l’EX-
La troisième partie du programme
PERIMENTARIUM.
Ces espaces
est le lieu de divertissement et de
sur-mesure peuvent être loués à
spectacle dont le but est de partager,
des groupes, des individus ou utilisé
d’échanger, de communiquer ou de
pour des travaux éphémères et des
diffuser sur les productions du lieu.
périodes variables. C’est l’espace
Dotée d’une arena de 900 places, elle
d’expérimentation, d’invention et de
peut aussi bien accueillir une création
création. Il est directement rattaché
artistique,
à l’espace public par le parvis, sur le-
événement sportif local (AGORA).
quel se prolonge les expériences ini-
Le hall abrite un café, des espaces
tiées à l’intérieur.
d’expositions et des commerces qui
Une deuxième partie, plus rigide que
s’adressent également aux habitants
la première accueille les ateliers spé-
du quartier. Cette partie du bâtiment
cialisés (LABOS) ou les ateliers par-
donne sur une grande place publique,
tagés. Elle s’adresse aux résidences
lieu vivant par les événements qu’il
artistiques, ateliers d’étudiants, élèves
peut accueillir (marché, concerts...).
des communes avoisinantes, indivi-
Unissant le tout, une PLATEFORME
dus en voie de reconversion ou toute
accueille des espaces de réunions ou
personne désireuse d’apprendre, de
de co-working et une librairie, associée
partager, de participer ou de mettre en
à un espace numérique. À l’image du
une
conférence
qu’un
les ATELIERS les LABOS
L’EXPERIMENTARIUM
INCUBATEUR LA VILLETTE la PLATEFORME
le TOIT L’AGORA le HALL
Rolex Learning Center,
cet espace
et club) y est replacé et un accès à
est le lieu d’échange et de partage où
la Cité des Sciences est créé. Le toit
les projets prennent leur impulsion.
offre aussi un point de vue unique sur
Enfin le TOIT se veut être un lieu plus
le paysage infrastructurels et le parc
festif, accueillant un restaurant et des
de La Villette, véritable respiration.
terrasses. Le Glazart (salle de concert
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 111
UN PROGRAMME HYBRIDE
ESPACE
M²
FLEXIBILITE
le TOIT
9000
....
le HALL
2600
..
800
...
la PLATEFORME
1000
...
L’EXPERIMENTARIUM
2000
.....
les LABOS
800
les ATELIERS
L’AGORA
1800
. ....
UTILISATEURS
INCUBATEUR LA VILLETTE
AMBIANCE
PLAGE HORAIRE
FONCTIONS
OBSERVER SE RELAXER
10h - 05h
restaurant, Glazart (nightclub), terrasses, accès Cité des Sciences
SE RENSEIGNER
08h - 23h
accueil, commerces, librairie, café, espaces d’expositions
S’ISOLER CREER
08h - 21h
ateliers d’artistes en résidences
RENCONTRE ECHANGE
08h - 00h
espaces de réunions, media-lab, bibliotheque
EXPERIMENTER
08h - 21h
espace multifonctionnel d’experimentation et de construction
APPRENDRE FABRIQUER
08h - 21h
laboratoire 3D, bois, acier, édition, musique, vidéo, photo
16h - 23h
theatre, concert, sport, défilé de mode, conferences
DIVERTISSEMENT
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 113
S’insérer dans la trame
Réinterpreter l’identité architecturale de La Villette.
espace public en mouvement, bâtiment en suspension.
Lier le projet avec les espaces publics existants.
Assurer une continuité visuelle et physique de l’espace public sous le bâtiment.
Inscrire le projet parmi le réseau de bâtiments extraordinaires existants en respectant les codes géometriques pour faire de la philharmonie le projet emblématique du site.
se greffer à la cite des sciences La Cité des sciences s’implante dans
loisirs : La Vill’up.
le parc de La Villette et se trouve au
Comme un prolongement de la Cité
coeur d’un dispositif visant à valori-
des Sciences et pour en tirer tout son
ser et à diffuser la culture technique
potentiel attractif, le nouvel incuba-
et scientifique. Inauguré en 1986, elle
teur vient s’y greffer pour constituer
est le fruit de la réhabilitation des an-
un pôle associant culture, technologie
ciens abbatoirs par Adrien Fainsbiller.
et loisirs. Ainsi le parc de La Villette
La Cité des sciences, qui est le 5e
s’étend et la Cité des Sciences se re-
musée et 10e lieu touristique le plus
trouve, non plus excentrée au nord
frequenté de France, accueillera à
mais au coeur d’un dispositif relié par
l’automne 2014, dans sa quatrième
de nouveaux espaces publics.
travée, un espace commercial et de
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 115
SE GLISSER SOUS LE PERIPH’ ET ENJAMBER LES VOIES FERREES Se glissant sous le périph’, encerclant
sociés à des lieux pollués, bruyants
la future forêt linéaire en son centre et
ou mal frequentés. Le nouvel incuba-
venant se poser au niveau des voies
teur vient révéler leurs sous-faces et
de chemins de fer, ce bâtiment offre à
donner de nouveaux points de vue sur
la ville le spectacle de ses activités et
celles-ci. Ainsi, d’une enclave, d’un
de ses productions. De plus, il permet
«non-lieu» morcellé par les infrastruc-
à l’espace public de se glisser des-
tures, la Porte de La Villette est trans-
sous et d’inviter le piéton aussi bien
formée en un espace de rencontre et
à le traverser qu’à y pénetrer. Cette
de partage, vitrine de la vie sociale du
mise en tension entre les infrastruc-
quartier mais aussi de la métropole de
tures permet d’affirmer leur présence
part le réseau d’équipements culturels
en les intégrant au dispositif. L’in-
constitué. Sa connexion aux réseaux
frastructure ne doit plus être percue
en fait alors un lieu emblématique
comme un simple vecteur de mobilité
de la métropole du Grand Paris en
et ses abords ne doivent plus être ass-
devenir.
CONCLUSION J’ai tenté d’exposer dans ce rapport
venter une métropole globale et être
l’ensemble des questionnements et
des vecteurs de mobilité reliant à la
de la démarche nécessaires à la com-
fois le proche et le lointain. Le croise-
préhension des enjeux urbains qui ont
ment entre architecture et infrastruc-
guidé ce PFE. En l’associant au mé-
ture sera l’un des enjeux de demain
moire, j’ai pu découvrir un sujet riche
pour construire une ville connectée au
et complexe qui peut s’avérer primor-
sein d’un réseau polycentrique.
dial pour comprendre les enjeux de la ville de demain. En effet, la densi-
Comment opérer à ces croisements
fication, la fin de l’étalement urbain
entre architecture et infrastructure?
et du tout voiture vont nous obliger à
Comment intégrer ces dernières pour
reconsidérer le rapport entre la ville
les valoriser et apprendre à les appré-
et l’infrastructure. Les interstices que
cier? L’architecture peut-être l’un des
ces dernières ont généré vont alors
leviers pour apprendre à aimer les
prendre une place importante pour in-
lieux atypiques que la ville a généré.
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 119
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WEBOGRAPHIE AUDREY GARRIC, Quel avenir pour le périphérique, 40 ans après sa création ?, Le Monde, 25 avril 2013. (http://www.lemonde.fr) PHILIPPE GAZEAU & LOUIS PAILLARD (FRENCH GLOBAL PROJECT), Nouveaux paysages construits du Grand Paris, Atelier du Grand Paris, 2013. (http://www.frenchglobalproject.com/) de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 121
annexes Sujet de Mémoire D’interstices délaissés à centralités métropolitaines, investir la «ville du péripherique».
La gare Nord-Europe à Aubervilliers (proposition de Christian de Portzamparc)
Le système rhizomique de Christian de Portzamparc
La ville polycentrique de Richard Rogers
de ‘‘non-lieu’’ à lieu de vie | 123
Benoît Bourd ENSAPVS - 2014 Christian Nidriche directeur d’études rapport de PFE