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Hande Kodja

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Laura Wandel

Laura Wandel

“Je ne suis pas une mondaine”

Hande Kodja se fait relativement rare au cinéma. C’est dire tout notre plaisir de la voir actuellement à l’affiche de « Music Hole », comédie noire 100% belge bien déjantée. Rencontre avec une actrice bruxelloise discrète et profonde à la fois, à l’agenda 2022 bien rempli.

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MOTS : SERVANE CALMANT

PHOTOS : ALEPH MOLINARI

Inscrite à l’Académie de musique de Bruxelles, notre compatriote Hande Kodja aurait pu devenir pianiste, si elle n’avait préféré monter à Paris pour s’inscrire au Conservatoire National d’Art Dramatique. Un regret ? « Ah la la, vous mettez le doigt sur la plaie. Je joue du piano tous les jours. A tout vous avouer : je peux même jouer pendant des heures. Un regret ? Oui, oui peut-être … »

Si Hande Kodja avait délaissé le grand écran pour la musique, elle nous aurait privés de quelques perles cinématographiques : « Meurtrières » de Patrick Grandperret où elle est Nina, ado fauchée qui va s’attirer pas mal de problèmes, un rôle extrême qui l’a révélée aux pros (le film est à Cannes) et au grand public, « Marieke Marieke » de Sophie Schoukens où elle crève littéralement l’écran en jouant une ado en quête d’amour paternel, qui se perd dans des bras de septuagénaires dont elle photographie les corps dénudés, ou encore « Rosenn » d’Yvan Le Moine, l’histoire d’une jeune femme en proie à la passion sur fond de Grande Guerre… Que de drames ! « Oh, c’est un concours de circonstance car, croyez-moi, je ne passe pas mon temps à explorer les recoins sombres de l’âme ! J’adore aussi les comédies… »

Du 100% Belge

Sophie Schoukens, Yvan Le Moine, Jawad Rhalib, les réalisateurs belges sont tombés sous le regard fascinant de la discrète Hande Kodja. « Je ne suis pas une mondaine, je préfère en effet me perdre en forêt ou dans les rayonnages de la librairie Filigranes qu’arpenter le tapis rouge ! » Mais Hande aime surprendre aussi et brouiller les pistes. Quand on lui demande avec quel

réalisateur belge elle aimerait tourner, elle répond sans chercher à réfléchir : « Fabrice Du Welz ! », l’auteur d’une trilogie sur l’amour fou et la violence (« Calvaire », « Alléluia », « Adoration » … ) Et si la trajectoire d’Hande Kodja était bien moins rectiligne qu’il n’y paraît… « Music Hole » du duo belgo-français Gaëtan Liekens et David Mutzenmacher pour preuve ! « C’est déjanté mais intelligent », insiste-elle. « Cette histoire d’un comptable de cabaret miteux qui va tout tenter pour raviver les flammes de l’amour a choisi le ton de la comédie noire décalée et fantaisiste. J’ai pris un réel plaisir à faire partie de l’aventure ! »

Et demain ?

En 2022, vous allez enchainer plusieurs tournages, le rythme s’accélère, que se passe-t-il ? Elle rit. « Ce métier n’est en aucun cas linaire. Je reçois des scénarios évidemment, encore faut-il qu’ils me plaisent ! » Ce fut le cas pour « You Never Know » de la réalisatrice américano-finnoise Victoria Schultz, un film féministe et politique. Le cas aussi pour « The Journal » et « When Whales Cry », tous deux écrits, et réalisés en 2022, par l’Allemande Nora Jaenicke. « The Journal est un thriller psychologique qui nous offre un regard sans vergogne sur les replis les plus sombres de la nature humaine. Quant à « When Whales Cry », le film explore l’impact des secrets de famille sur nos vies. » Et le scénario ultime, celui que l’on ne vous a pas encore proposé ? « Difficile question ! Je dirais, le rôle d’une… pianiste ! » Et Hande Kodja de boucler la boucle.

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