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Mardi Editions
LES JOLIS JOURS DE MARDI EDITIONS
Mêler intimement style et durabilité, tel était le souhait de Marie Smits en créant Mardi Editions en 2020, marque de prêt-à porter redonnant à l’élégance intemporelle ses lettres de noblesse mode. Deux ans plus tard, la griffe belge sort sa nouvelle capsule, La French Riviera, dont le nom s’accorde à merveille à ses créations solaires.
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MOTS : BARBARA WESOLY
Après trois années et demie de collaboration, vous avez quitté la marque de maroquinerie belge Clio Goldbrenner pour lancer Mardi Editions. Quel a été l’impulsion qui vous a amené à concevoir votre propre marque ? « J’ai toujours aimé les vêtements, les belles matières. Déjà petite, je dessinais énormément de tenues. J’ai eu la chance de grandir dans une famille très ouverte à l’art et à la créativité. Mais terre à terre aussi. Mes parents souhaitaient que j’aie un bagage solide, quitte à me lancer ensuite dans la mode si je le désirais toujours. J’ai donc entrepris des études en business et management, qui m’ont conduit à un stage chez l’Oréal et ensuite à intégrer l’équipe de Clio Goldbrenner. Même si j’ai plus d’affinités avec les tissus qu’avec les cuirs, c’était extrêmement enrichissant et l’occasion de découvrir toutes les facettes du métier. Après avoir fait du marketing, mis en place le site internet, accompagné les processus de création, j’avais besoin d’autre chose. D’être stimulée, de nouveaux défis. Lors d’un voyage d’un mois en Australie, j’ai découvert de nombreuses belles marques engagées et j’ai réalisé qu’il était possible de concevoir la mode sublime et responsable dont je rêvais depuis si longtemps. Cela a tout changé. Et a fini de cristalliser ce désir de me lancer. »
Durabilité, éco-responsabilité, faible impact environnemental ont donc toujours fait partie intrinsèquement de votre projet ? « Oui, absolument. Je viens d’avoir 30 ans, j’ai grandi dans les années 90 et comme tous ceux de ma génération, je suis très préoccupée par les enjeux climatiques. Je cherchais des alternatives éthiques et responsables pour m’habiller, mais n’en trouvais aucune. C’était un vrai dilemme personnel. Et le projet s’est véritablement concrétisé lorsque j’ai eu l’idée d’utiliser des fins de stock de tissus pour fabriquer mes créations. Ils représentent 90% de la matière que j’utilise et proviennent de grandes maisons ou de fabricants de tissu. Je les choisis au coup de cœur et leur donne une seconde vie. C’est magnifique d’un point de vue durabilité mais parfois frustrant car il m’arrive de ne pouvoir produire que 50 manteaux ou pantalons issus d’un sublime tissu, alors que j’aurais rêvé d’en créer deux fois plus. Mon contrepoids à ce principe est d’avoir en parallèle développé depuis l’année dernière une collection de basiques qui restent constamment disponibles et que je fais produire en Europe, dans des matières organiques, bio, recyclées et uniquement en marine, blanc et noir pour qu’ils demeurent les plus intemporels possibles. »
L’intemporalité, est-ce pour vous la marque de fabrique de Mardi Editions ? « Mardi, à mes yeux, c’est une idée de simplicité auquel on ajoute un twist. Des pièces aux coupes droites, destinées à toutes les femmes, qu’elles aient 20 ans ou 70 ans. Que l’on peut mixer aisément à celles que l’on possède déjà et réinventer à l’infini. Je mise sur des modèles simples et élégants mais avec du peps et qui demeurent tendances. J’adore le monochrome et élabore donc chacune de mes éditions autour d’un coloris thématique. Je ne me calque pas sur les tendances, même si en férue de mode je les étudie de très près. Je préfère les revisiter et suivre mon intuition, mon propre chemin.
© Zoé Léger
© Gladys Tan
© Zoé Léger
© Zoé Léger
© Gladys Tan Quel sens se cache derrière le nom de votre griffe ? « Je désirais concevoir des vêtements que les femmes allaient pouvoir porter au quotidien et j’aime la simplicité. Dès lors le nom Mardi y correspondait parfaitement. Le mardi fait partie de la vie de chacun mais tout le monde se l’approprie différemment. J’aimais l’histoire que l’on pouvait (s’)inventer autour de ce jour et souhaitant réaliser de beaux basiques intemporels, cette date revenant dans un cycle continu y correspondait parfaitement. Et puis, c’est à une lettre près de mon prénom, donc un joli clin d’œil. Le terme Editions raconte mon souhait de ne pas envisager la mode par collections ou saisons mais par capsules de quelques modèles. Je ne veux pas prôner la surconsommation mais revenir à une production plus raisonnée. La sortie et le nombre de pièces de mes éditions est directement fonction des tissus disponibles. Et j’apprécie ce choix à contre-courant de l’obsession de produire toujours plus. »
D’où proviennent vos inspirations ? « Des matières tout d’abord. Je flashe sur une couleur, un toucher et je réfléchis à la meilleure manière de les sublimer et les magnifier. Je travaille beaucoup la laine, en jupe ou en tailleur, en crêpe aussi, ainsi que la soie. Mes influences sont également assez rétro et japonisantes et correspondent à ce que j’aurai aimé avoir dans ma garde-robe. »
Comment envisagez-vous l’avenir de Mardi Editions ? « Je ne raisonne pas en ces termes. Je ne veux pas me projeter trop loin et préfère savourer cette aventure exceptionnelle et saisir les opportunités. Je crois très fort en la vie et dans les opportunités qu’elle place sur notre route. Ainsi qu’en ma petite voix intérieure. Ouvrir une boutique n’était au départ pas prévu dans mon business plan. Mais un jour où je faisais mes courses, dans mon quartier du Châtelain, à Bruxelles, j’ai vu coller une affiche juste en face, présentant deux commerces à louer. J’ai alors imaginé un lieu qui serait tout à la fois bureau, espace de stockage et boutique. Même si l’ouverture en a été un peu chaotique à cause du premier confinement qui a démarré une semaine avec la fin des travaux, c’est une magnifique vitrine, qui me permet de nouer des liens sans pareils avec mes clientes, de découvrir ce qu’elles aiment vraiment. Et j’ai fait en sorte que le lieu me ressemble, en y mettant mon parfum, les meubles de ma grand-mère. C’est un retour à l’humain plutôt qu’à l’aseptisé des grandes chaînes. Et de là, un retour à la durabilité, au coup de foudre pour un vêtement mais aussi pour une philosophie. Ce que je souhaite à Mardi Editions se résume assez dans le choix du nom de mes dernières éditions, la French Riviera et Bright Horizons. Un souhait que je formule pour ma marque mais aussi globalement. Ces deux années ont été très sombres et le sont hélas encore vu le contexte géopolitique et j’aspire à un retour à la vie et à de jolis horizons, au soleil. C’est ce que j’aimerais insuffler pour ce futur à venir, via Mardi. Un bol d’air pur, de lumière, de couleurs. Un bout de ciel bleu. »
www.mardi-editions.com