Genève, ville de culture
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CD, DV D ET LIVRES MUSIQUE
NOS COUP S DE COEUR
Un seul mot d’ordre pour la conception de cette discographie : le plaisir. Car, oui, que nos ouïes se délectent d’une suite de Bach ou d’une orchestration en mode salsa, d’un solo de saxophone free ou de beats électroniques savamment
trafiqués, le fil rouge est toujours le même : le plaisir de partager avec vous ce qui nous a fait vibrer ces derniers mois.
Bonne écoute !
ROCK P.5
CHANSON FRANÇAISE P.17
JAZZ P.27
MUSIQUE DU MONDE P.37
CLASSIQUE P.47
DIVERS P.61
DVD P.67
LIVRES P.75
Andrew Bird a sorti en juin 2022 son nouvel album : le magnifique Inside problems. Le titre laisse entendre que le violoniste, chanteur et siffleur de Chicago est parti en introspection pour évoquer des thèmes difficiles tels que la solitude ou encore les méandres des relations amoureuses. Une thérapie joyeuse et mélancolique à la fois. Etiquetée pop-folk de chambre, la musique d’Andrew Bird fait mouche à chaque fois, avec des mélodies que l’on adopte très rapidement. PF
Deux incroyables nouvelles ! D’abord en 2022 les Black Keys sortent enfin un nouvel album, le onzième quand même après une vingtaine d’années. Du blues-rock sorti tout droit de Nashville par deux vieux potes d’enfance : quel bonheur ! Et bonus : Billy Gibbons, guitariste de ZZ Top, vient faire un tour sur Good love. Ensuite et ça c’est encore plus incroyable : en 2023, Patrick Carney et Dan Auerbach amènent leurs guitares et baguettes en Europe pour une tournée très attendue des Black Keys.
Avec Low, mon album préféré de Bowie. Sorti en 1995 (c’est-à-dire après les grandes années de l’Anglais), produit par Eno, cet album, quoique un peu trop long, contient quelques-uns de ses meilleurs titres selon moi : je citerai ici la ballade de fin du monde The motel, A small plot of land qui gonfle comme un crapaud en danger ou encore I’m deranged et sa batterie drum’n’bass (genre très à la mode dans ces années-là) fort judicieusement utilisé dans Lost highway par un Lynch au sommet de son art. Un classique. FS
Cluster, c’est un duo formé par Hans-Joachim Roedelius et Dieter Moebius à Berlin au début des années 70 dont la musique a eu une forte influence sur l’electro à venir. Ce Cluster 1971-1981 regroupe les huit premiers albums du groupe avec, en bonus, un album live. J’ai une préférence pour la période qui s’étend de 1976 à 1979 avec des disques comme Sowiesoso, After the heat avec Eno ou encore l’excellent Grosses Wasser qui contient des merveilles comme Avanti, Prothese ou Isodea (ma préférée). FS
Les Musick to play in the dark (1999 et 2000) sont des albums tardifs dans la discographie de Coil. Par rapport aux premiers opus, on y retrouve un duo (Balance et Christopherson) plus apaisé mais toujours aussi novateur (son, compositions, paroles). Rarement titre d’album et pochettes auront été en telle adéquation avec le contenu musical. Car nous sommes bien, ici, en présence d’une musique nocturne, lunaire, onirique. The dreamer est l’un des plus beaux morceaux qu’il m’ait été donné d’entendre. FS
On connaît Pete Doherty pour ses frasques et ses abus en tout genre. Mais on connaît également l’artiste comme un compositeur hors pair, capable d’écrire des mélodies pop inoubliables tant au sein de Libertines qu’avec les Babyshambles. Le Français Frédéric Lo s’est enfermé dans la demeure du Britannique à Etretat, en Normandie, pour enregistrer les douze chansons délicates qui composent cet album. On sent Doherty en pleine rémission, les morceaux sont d’une fragilité et d’une délicatesse à couper le souffle. PF
Mark Oliver Everett (aka E) s‘allie à John Parish et sort son quatorzième album. Après la mélancolie pop du précédent Earth to Dora, sorti en 2020, l’artiste retourne à un son rock avec des guitares incisives. Fini le blues post-covid et les longs confinements, place ici à des morceaux chargés d’une énergie positive, et le retour de John Parish à la production (déjà présent sur l’album Souljacker, 2001) n’y est sans doute pas étranger. Un album positif qui fait du bien au petit monde de la musique rock. PF
Peut-être est-ce parce que ce projet n’est suivi que par intermittence par les membres du groupe, tous engagés dans d’autres projets, qu’Eleventh Dream Day est si injustement méconnu. Eleventh Dream Day est né de la rencontre entre Rick Rizzo (guitare) et Janet Beveridge Bean (batterie) et est fortement influencé par Neil Young. Après avoir déménagé à Chicago, le groupe est notamment rejoint par Doug McCombs (Tortoise) à la basse. Le magnifique Since grazed est le douzième album studio du groupe. PF
Après Big mess qui voyait le compositeur de musiques de films Danny Elfman revenir à ses amours rock, voici Bigger, messier et sa ribambelle de remixes. Alors certes il y a à boire et à manger sur ce double album, mais les pépites n’en sont pas moins bien présentes : We belong remixé par le petit génie de l’IDM (Intelligent dance music) Squarepusher, Everybody loves you remixé par les Japonais de Boris ou encore l’excellent In time pour une version chantée par Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten). FS
Charisma, Virgin, 1986
Dans le cadre de notre thématique annuelle Pop culture, on nous a demandé de chroniquer l’album coup de cœur de notre jeunesse. Je devais avoir 13 ou 14 ans, j’avais été séduit par ce clip vidéo de Land of confusion ; je venais de découvrir Genesis. Invisible touch est le premier disque que j’ai acheté. Aujourd’hui, même si je trouve la majorité des plages de l’album assez quelconques, les deux titres de près de dix minutes que sont Tonight tonight tonight ou encore Domino restent des morceaux que j’adore. PF
J’ai découvert Hopkins via Small craft (2011), un album en trio avec Eno et Abrahams. Depuis, je le suis sans interruption et n’ai jamais été déçu par sa musique. Aujourd’hui, il plonge dans l’ambient pour un résultat fantastique. Inspiré par une expérience unique –plusieurs jours passés au fond d’une grotte dans la partie de forêt amazonienne située en Equateur –, cet opus déploie peu à peu ses trésors. Entre électronique et musique concrète, il atteint son apogée, selon moi, avec Ascending, dawn sky FS
Un album certes vintage mais néanmoins flambant neuf de Gil Scott-Heron, ça vous dit ? A moi assurément. Alors bien sûr, on ne trouvera aucune trace, ici, de la voix joliment burinée – celle des dernières années – du défunt chanteur. A la place, celle, soulful à souhait, du multi-instrumentiste Brian Jackson qui fut son acolyte dans les années 70 et 80. La voix mise à part, ce CD – compositions, textes, production – pourrait donc aisément passer pour le digne héritier de, au hasard, Winter in America (1973). FS
En 2013, Vincent Belorgey (aka Kavinsky) sortait Outrun Ce premier album était construit autour de l’histoire d’un jeune homme qui se tue en Ferrari dans les années 80 et revient sous la forme d’un zombie, producteur de musique. Avec Reborn, l’artiste donne enfin une suite à ce premier disque. Le parisien gravite dans le monde de l’electro avec de nombreuses collaborations (Daft Punk, Justice, etc.). Pressenti comme le digne successeur des Daft Punk, Kavinsky, avec Reborn, confirme tout le bien décelé sur Outrun PF
King Hannah, ce sont des riffs simples, incisifs, répétitifs, hypnotiques qui confèrent une atmosphère onirique aux teintes clair-obscur… King Hannah, c’est la voix d’Hannah Merrick, douce et lancinante, qui vient déchirer l’obscurité. King Hannah, ce sont aussi des solos de guitare venus de nulle part qui rappellent par instants le toucher d’un certain David Gilmour. En écoutant ce duo de Liverpool, on pense immédiatement à la dreampop de Mazzy Star, mais aussi au trip-hop de Portishead. PF
I‘M NOT SORRY, I WAS JUST BEING ME City Slang, 202276 KING DREAM POP, REVIVAL TRIP-HOP 76.2 KAVI ELECTRO, SYNTHPOP
Le dimanche 6 novembre 2022, nous apprenions la triste disparition de Mimi Parker, du groupe Low. Originaire de Duluth (Minnesota), Low est un groupe formé en 1993 par Alan Sparkhawk (guitare et chant) et John Nichols (basse). Alan Sparkhawk convainc sa femme Mimi de rejoindre le groupe à la batterie et au chant. Catalogué comme slowcore pour sa musique lente et ses guitares saturées, Low est probablement l’un des projets les plus excitants de la scène rock indépendante de ces trente dernières années. PF MIDLAKE
Le groupe de Denton (Texas) n’avait plus donné signe de vie depuis Amplifon (2013), soit neuf ans d’absence. J’avais découvert Midlake en 2006 avec l’album Trials of Van Occupanther et l’excellent Roscoe en ouverture de cet opus. Midlake est toujours capable de compositions indie rock teintées de psychédélisme et de mélodies douces et mélancoliques qui font mouche. Malgré le départ de Tim Smith en 2012, les Texans montrent encore une fois qu’ils maintiennent le cap de l’excellence. PF
Tout simplement mon disque de rap préféré. Troisième album du duo d’Atlanta, il ne contient, c’est bien simple, que des classiques. Notons, entre autres, les tubesques Rosa Parks et Synthesizer avec George Clinton. Mais les deux merveilles de cet opus, celles qui dépassent d’une courte tête toutes les autres selon moi, c’est Return of the « G » (flots phénoménaux) sur un sample du Theme from Midnight express et Liberation, neuf minutes d’un groove bien sombre avec, en special guests, les voix de Cee-Lo et d’Erykah Badu. FS
Thom Yorke et Jonny Greenwood (Radiohead)
s’associent au batteur de jazz Tom Skinner (Sons of Kemet) pour un nouveau projet intitulé The Smile. Alternant midtempos et ballades tout en émotion, l’album contient son lot de perlouzes : The smoke, Speech bubbles, A hairdryer, We don’t know what tomorrow brings, etc. Au final, on obtient un premier opus de très haute volée qui n’est pas sans évoquer la musique produite en son temps par des groupes comme Grandaddy ou… Radiohead. FS
Surnommé le « Mozart du pop-rock » par la presse musicale dans les années 1960, Brian Wilson, l’auteur-compositeur des Beach Boys, interprète seul au piano sans orchestration ni harmonies vocales des chansons qui font partie du panthéon de la pop culture. En l’écoutant jouer God only knows, Good vibration, California girls, nous avons envie de siffloter, de fredonner ces mélodies. Un style épuré. A la fois mélancolique et tendre. Quand pop et musique classique se rencontrent. MR
Loggerhead est un album foutraque, insaisissable et inclassable. Les influences ici sont multiples : entre rap lo-fi, punk hardcore, grunge et electro indus. Miles Romans-Hopcraft (de son vrai nom) nous entraîne dans les ambiances les plus sombres des banlieues du sud de l’Angleterre. A l’écoute de ce disque on ne peut s’empêcher de penser à Yves Tumor ou encore à Tricky. Un disque qui reflète bien l’époque que nous traversons, le pessimisme du moment et la rage suscitée par la violence du quotidien. PF
S’inscrivant dans la lignée de Véronique Sanson, Juliette Armanet s’impose comme une voix incontournable de la chanson française. Son tube Le dernier jour du disco donne de la pêche. Sur des airs de disco, elle nous invite, malgré les chagrins, les désillusions, les blessures, à danser la vie. A nous laisser toucher et émouvoir. Ses chansons sont empreintes d’un profond sentiment de nostalgie qui nous pousse paradoxalement à raviver la flamme. MR BASHUNG,
Barclay, 2002
Une merveille new wave. Bashung, en cette année 1989, s’entoure de musiciens comme Colin Newman (Wire) et Vic Emerson (10cc), invite Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten) et Phil Manzanera (Roxy Music), fait tour à tour appel, pour les textes, aux services de Boris Bergman et de Jean Fauque. Le résultat, c’est Légère éclaircie, Alcaline, Intrépide malgré la fièvre et Etrange été, quelques-uns de ses meilleurs titres. Personnellement, avec le très beau L’imprudence de 2002, mon album préféré de l’Alsacien. FS
D’album en album, Bertrand Belin se fait chaque fois plus minimaliste (musiques, textes). Sur ce Tambour vision, la formule est simple : prenez une belle voix grave dans les tons de celle d’un Alain Bashung ou d’un Rodolphe Burger, ajoutez par-dessus quelques synthés vintage ainsi qu’une boîte à rythmes très années 80, vous obtiendrez une série d’exquises miniatures aussi réussies que Carnaval, Que dalle tout, Alléluia ou encore Pipe. Un disque qui n’a cessé de se bonifier au fil des écoutes. FS
Derrière ce nom de Blondino se cache la chanteuse Tiphaine Lozupone, responsable, en 2017, d’une petite merveille intitulée Jamais sans la nuit. Sur ce deuxième opus, c’est la continuité qui prédomine : sonorités electro lorgnant du côté du trip-hop (plutôt Goldfrapp première période que, au hasard, Tricky ou Massive Attack), voix fragile et textes joliment inspirés. Cette artiste m’a aussi fait penser au regretté Christophe, celui, volontiers expérimental, des dernières années. Très bel album. FS
Ici d’Ailleurs, 2016
Unique album solo de Bouaziz à ce jour, Haïkus prend le parfait contrepied de ses projets parallèles Mendelson et Bruit Noir. Car là où il proposait volontiers, en effet, des textes à rallonge, sur ce disque il se contente de fredonner en boucle quatre ou cinq vers accompagnés d’une guitare acoustique. Ceux-ci, tantôt cruels (L’être humain, Miracle), tantôt tendres (Ta main, Les choses), sont excellents. Tout simplement l’un des disques de chanson française que j’ai le plus écoutés ces dernières années. FS
Wagram, Cinq 7, 2021
Troisième album et troisième franche réussite pour Malik Djoudi, l’un des chanteurs les plus passionnants à avoir émergé sur la scène francophone de ces dernières années. La recette de ce Troie ? Une basse ronde et chaude aux accents soul, une batterie bien groovy et des synthés vintage pour une tonalité générale qui flirte volontiers avec le trip-hop. Quant à la voix, joliment mélancolique, elle fait tantôt penser à M, tantôt à Prince, mais alors un Prince qui aurait chopé un sacré coup de blues. Brillant ! FS
Requiem pour un twister, 2021
Excellente surprise que ce deuxième album de Garçon de Plage. Derrière ce pseudonyme se cache un chanteur-guitariste du nom de Greg Bette qui propose une musique pleine de vie et de chaleur, une musique groovy, soulful, joyeuse, volontiers luxuriante aussi dans le foisonnement (flûte, cuivres, cordes) des instruments utilisés. La voix a quelque chose d’Alain Chamfort, les mélodies font constamment mouche, que demander de plus ? Pourquoi et Laissez-moi sont d’impeccables pop songs. FS
Pathé, EMI, 1985
Remontons dans l’année 1979 ! Jacques Higelin fait entendre sa voix rauque et joyeuse avec des titres qui sont des scènes comico-tragiques, du théâtre en version déjantée. Des mondes, des atmosphères complètement différentes, le jeu des mots et de la langue qu’Higelin sait manier avec génie. J’apprends que ce disque et son pendant Caviar pour les autres ont reçu un disque d’or, ce qui conforte mon idée que ce sont des classiques de la chanson française et qu’il faut les avoir écoutés ! FP
Très beau projet que cette rencontre entre Keren Ann et les Lyonnais du Quatuor Debussy. La chanteuse israélienne d’expression française et anglaise reprend ici quelques-uns de ses meilleurs titres – entre autres Que n’ai-je, Strange weather ainsi que les incontournables Faire des ronds dans l’eau et surtout Jardin d’hiver composés jadis (avec Biolay) pour Henri Salvador – et les enrobe de cordes somptueuses tantôt caressantes, tantôt plus dissonantes. Bien plus qu’une simple relecture de classiques. FS
Bastien Lallemant invite quelques amis – entre autres Albin de La Simone, Armelle Pioline (Holden), JP Nataf (Innocents) ou encore l’excellent Babx – pour un album tout en douceur. Comme indiqué dans son titre, c’est un album exclusivement acoustique qui nous est proposé par le musicien dijonnais. Guitare, piano, flûte, mélodica, etc., l’orchestration n’en est pas moins riche et variée. Parmi les morceaux qui composent cet opus, je retiendrai en priorité Prendre soin, Ils cueillent des jonquilles et Le feu. FS
78 MEND
Ici d’ailleurs, 2021
On y est donc : après vingt-cinq ans d’existence, Mendelson annonce sa fin via un album au titre on ne peut plus explicite. Proposant cinq morceaux, il ne déçoit pas. Pour cet opus, Bouaziz a pris le parti de chanterréciter un peu comme s’il allait, à tout instant, s’effondrer. Lors d’une première écoute, l’album apparaît donc volontiers mélancolique, voire carrément déprimant. Mais en s’y penchant de plus près, ce que l’on découvre, c’est une ironie et une autodérision absolument jouissives. FS
Asso Niz, 2022
78 NOUR
CHANSON SUISSE ROMANDE
L’élégance des mots crus est le quatrième album de la chanteuse genevoise Nour. Et c’est une nouvelle réussite. Nour propose une chanson française de haute volée, ses textes poétiques souvent très drôles frôlent toujours l’excellence. Quant à la musique, elle lorgne, la plupart du temps, vers des horizons jazz du plus bel effet. Sur ce disque, je retiendrai en particulier Il pleut des hommes, La maison de carton, le très rythmé Poupées de plomb ou encore Les mots crus avec l’excellent Askehoug. FS
Très belle surprise que ce premier album d’Emma Peters. Emma Peters, c’est une jeune Lilloise qui s’est fait connaître en postant sur YouTube quelques reprises (par exemple Magnolias for ever de Claude François) bien personnelles. La recette est simple : prenez une guitare folk, ajoutez une belle voix mi-chantée mi-scandée volontiers mélancolique et saupoudrez le tout de discrets beats électroniques. Au final, vous obtenez une série de délicieuses friandises : Terrien, Le temps passe, Feu, etc.
Sacrée artiste féminine aux Victoires de la musique, Claire Pommet nous offre un album intime autour de la « consolation ». Sur un ton apaisé. Avec un appel à accepter nos émotions et à nous réconcilier avec nousmêmes. Elle rend un hommage sororal à des figures féminines comme Barbara (B.) ou Nelly Alcan (Nelly). Avec un extrait d’une interview avec cette écrivaine. Elle évoque l’enfance dans Jardin, Septembre. Grâce à sa musique et ses paroles, Pomme maîtrise l’art de nous consoler. MR
Ce dixième volume du pop est une nouvelle réussite. Le pop ? Une série qui met en avant la scène française actuelle. Dans ce chapitre, les femmes sont à l’honneur (douze titres sur seize) mais, finalement, quelle importance ? Car ce qui compte, c’est la qualité des morceaux, constante tout au long du disque. Personnellement, j’aime cette tendance qui voit ces chanteurs et chanteuses francophones proposer des sons volontiers electro. Emma Peters, Clou, Malik Djoudi, Iliona et Suzanne Lindon ont ma préférence. FS
Vanille Clerc aborde l’amour sous toutes ses formes dans cet album. D’emblée, avec A part entière, elle nous délivre un message en faveur de l’émancipation féminine : vivre avec soi-même. Inspirée par le roman Des bleus à l’âme de Françoise Sagan. Déraciné fait écho au roman Petit pays de Gaël Faye. Dans Une ombre, elle dénonce la violence conjugale en hommage à son amie récemment tuée par son mari. Elle exprime également son affection pour son frère dans Amour indestructible. Album très émouvant. MR
La pétillante chanteuse Camille Bertault se laisse aller sans retenue sur ce nouvel album en duo avec le pianiste autrichien David Helbock. Entre compositions originales et reprises de standards, ils explorent des terrains très différents allant d’Hermeto Pascoal, Frevo, à Björk, New world, en passant par Scriabine. Au travers des douze titres de ce disque on découvre l’immense potentiel vocal et la créativité de Camille Bertault ainsi que la richesse de son écriture, écoutez Bizarre. Belle surprise.
AMF
Naïve, 2021
Magnifique ! Cet album du contrebassiste Avishai
Cohen est juste magnifique de bout en bout. Le piano, la contrebasse et la batterie dialoguent à merveille. En s’unissant, le trio nous offre des mélodies subtiles et des rythmes variés. Energie et délicatesse se mêlent sur ce beau disque. J’aime beaucoup les titres Window et Intertwined, ils sont envoûtants. A écouter en boucle. AMF
Une merveille signée Shabaka Hutchings (saxophone), Max Hallett (batterie) et Dan Leavers (claviers). La musique produite par les trois Anglais, le son qu’ils ont trouvé, sont d’une puissance phénoménale : ça fuse, gicle, graille, éructe – « eargasme » assuré ! Code et sa batterie martiale tabassent, Pyramids – on dirait de la house ! – ferait danser un mort, Lucid dreamer, une superbe ballade, fiche des frissons tout partout tandis qu’Aftermath et sa flûte nous emmènent dans des contrées jusqu’alors inexplorées. FS
Sensible. Elégant. Apaisant. Intense. Foday Musa Suso, griot virtuose de la kora et Jack DeJohnette, talentueux batteur de jazz unissent leurs univers sur ce superbe album. De morceau en morceau ils créent une ambiance magique qui nous plonge dans une sorte de ravissement et de sérénité. Savourez Ocean wave, je suis sûre que vous allez adorer. Music from the hearts of the masters est un disque très particulier, unique, on le met de côté pour l’écouter à nouveau rapidement. AMF
L’un des plus beaux disques du contrebassiste Charlie Haden. Assurément aussi l’un de ses plus engagés (et ce n’est pas peu dire venant de ce musicien). Aucune mention de son Liberation Music Orchestra sur ce Ballad of the fallen même si le big band ici présent regroupe quantité – Carla Bley, Don Cherry, Dewey Redman, etc. –de musiciens de cet orchestre mythique. Le morceautitre, avec un fantastique Mick Goodrick à la guitare, c’est quatre minutes de frissons ininterrompus. FS
Il y a des petits moments comme ça, suspendus. Par un après-midi de douce chaleur estivale, la magie a opéré immédiatement. C’est du jazz ? C’est de la musique traditionnelle algérienne ? Les deux ? Peu importe, c’est poétique, c’est beau, c’est virtuose, la mandole au premier plan. Quand soudain surgit une voix à la mélopée arabisante qui vous emporte dans un monde velouté, calme. C’est beau. Très beau. KS
Enfin le premier album de Kokoroko est paru et il est époustouflant. Ce collectif londonien hyper créatif nous transmet une énergie folle. Ecoutez les cuivres de Tojo Les huit musiciens qui composent cette formation, tous d’origine africaine, puisent dans diverses musiques et fusionnent l’afrobeat et le jazz, la soul aussi sur certains titres chantés comme Something’s going on. Ils nous baladent entre l’Afrique, les Caraïbes (on pense à Shabaka Hutchings) et Londres. Un disque stimulant et très dansant. AMF
Sur In these times, le batteur Makaya McCraven mélange enregistrements studio et live pour un résultat des plus concluants. J’avais adoré We’re new again, son album hommage à Gil Scott-Heron, je suis à nouveau sous le charme de cette nouvelle galette. Si le titre d’ouverture, tout en crescendo-decrescendo, pourrait bien constituer le sommet du disque, ce n’est pas une raison pour bouder ces autres merveilles que sont This place that place, Seventh string ou encore The knew untitled. FS
Neu Klang, 2022
Le brillant guitariste genevois Louis Matute nous offre un troisième album foisonnant de couleurs. Accompagné de son Large Ensemble, composé de jeunes musiciens talentueux, il nous propose une musique festive et énergique. Ses morceaux teintés de rythmes latino, de jazz et de pop-rock nous font voyager d’un folklore à l’autre. Appréciez Renaissance, titre vivifiant ou Hold your hand, ballade douce et apaisante. Un coup de cœur local. AMF
Fresh sound, 2021
Envie de fraîcheur ? Ecoutez sans plus attendre le vibraphoniste Simon Moullier. En trio, il dédie son deuxième album aux standards du jazz. Il rend hommage tout en finesse à de nombreux compositeurs comme John Coltrane, Countdown, Thelonious Monk, Ask me now, Charles Mingus, Goodbye pork pie hat ou encore Jerome Kern, The song is you. Les sonorités limpides du vibraphone donnent une nouvelle vie à ces morceaux si connus. Un jeu fluide. Un disque tonique. AMF
Il y a, bien sûr, Stolen moments, l’une de ces merveilles de l’histoire du jazz qui nous font goûter, au détour de tel solo, ce sentiment de liberté absolue. Mais en fait tout est bon sur ce disque, chaque titre étant devenu, avec les années, un classique. Enregistré en 1961, cet album proposait la plus fine fleur des improvisateurs de l’époque : outre Nelson au sax, on a Freddie Hubbard à la trompette, Bill Evans au piano et bien sûr le fantastique (et bouleversant) Eric Dolphy au sax et à la flûte. FS
Alfa, 2022
Ce disque est un projet porté par la chanteuse Valentina Ranalli. Etudiante au conservatoire, elle a écrit Cantare Pieranunzi, une thèse basée sur les compositions du pianiste Enrico Pieranunzi. Elle a posé ses textes en italien, anglais, français et napolitain (son beau dialecte) sur les morceaux qu’elle a analysés et interprétés. Pieranunzi a été conquis par son talent et son inventivité et lui a proposé, ainsi qu’à d’autres jeunes musiciens, d’enregistrer cet album. Découvrez Persona. Jolie histoire. AMF
Cet album réunit deux interprètes incontournables, le trompettiste (au bugle ici) Enrico Rava (83 ans) et le pianiste Fred Hersch. La rencontre entre ces talentueux musiciens est touchante et le résultat est magnifique. The song is you est un disque particulièrement mélodieux, d’une grande délicatesse. Ces grands maîtres du jazz revisitent ici des standards de Monk, Kern ou Jobim et interprètent aussi leurs propres compositions comme Child’s song et The trial. Un dialogue intime et une belle complicité. AMF
Besoin de bouger ? Cet album est pour vous. Snarky Puppy revient en force avec l’album de jazz fusion Empire central. Ce collectif américain, à géométrie variable, compte entre vingt-cinq et quarante musiciens (en rotation) qui viennent du monde entier d’où une musique aux influences variées. Ce groupe hyper-dynamique chamboule tout, il mélange le jazz, le funk, le rock et le R&B et nous balance des morceaux décoiffants. Essayez
Take it !, c’est funky ! AMF
Découverte. Le saxophoniste Immanuel Wilkins nous propose un premier disque empreint de spiritualité. Ce nouveau talent de la scène jazz new-yorkaise est très engagé. Il raconte la vie des Noirs aux Etats-Unis et nous transmet la douleur que porte son peuple, au travers de sa musique on ressent la peur et la colère, écoutez Mary Turner (fait écho au meurtre de G. Floyd). Un album de jazz contemporain puissant, un artiste à suivre de près. En 2022, il sort 7th hand, enregistrement tout aussi remarquable. AMF
Avec un Grammy Award gagné en 2022 et une nomination en 2023, Arooj Aftab est la première artiste pakistanaise ainsi primée aux Etats-Unis. Et on comprend pourquoi. A mi-chemin entre poésie soufie, sonorités hindoustanies, jazz et musique minimaliste, elle chante l’amour et l’ivresse, le deuil et la transcendance. C’est splendide, d’une finesse et d’une beauté qui m’ont saisie dès les premières notes, avec une impression de flotter dans de doux limbes de bonheur. Une pure merveille. KS
PA’LLA VOY
Sony, 2022
Marc Anthony, trente ans de carrière et d’une production de qualité inégale, nous offre un album comme il n’en faisait pas depuis longtemps. De la salsa pure, de la vraie, un orchestre aux mille instruments, des cuivres, des percussions à profusion qui donnent un rythme effréné aux morceaux. Quelques jolies ballades bien écrites viennent s’ajouter. On remarquera Pa’lla voy, une excellente reprise latine de Ya boy d’Africando, que tous les salseros du monde ont dansé passionnément dans les années 90. Une magistrale démonstration de salsa. KS
95(53).3 CHAO
CHANSON CHINOISE
Le label Akuphone réédite un album culte paru en 1968, méconnu hors de Chine, et plus gros succès de Lily Chao, énorme vedette d’origine taïwanaise. Sa musique est une rencontre entre mélodies chinoises et le pop-surf des 60’s, avec ce blue-beat jamaïcain typique de cette époque. La voix est délicate, attachante, mélancolique, les rythmes sont pop. Folk chinoise et pop mandarine, un mélange exotique très frais. KS
92(07).3 CTAN
« Le Madrilène », c’est Anton Alvarez Alfaro, alias C. Tangana. Et c’est aussi le titre de cet album, nominé aux Latin Grammy Awards 2022 pour le meilleur album rock latino. Une pépite qui traverse les générations et les styles. Tango, rock, copla traditionnelle espagnole, flamenco, son cubain, rap s’entrecroisent au gré des morceaux et des invités prestigieux. Une approche très moderne du riche héritage musical hispanophone, de l’Espagne à l’Amérique du Sud, qui ouvre de nouveaux horizons. KS
98(53).3
WORLD MUSIC BRÉSILIENNE
Universal, 1973
Vu l’effet qu’elle me fait, la voix de Costa doit modifier quelque chose dans mon cerveau. Décédée fin 2022, elle était l’une des grandes artistes du mouvement tropicaliste. Aux côtés des Veloso, Gil, Maria Bethânia, etc., elle a révolutionné la musique de son pays en passant, sous philtre psychédélique, un peu tous les genres imaginables. Après quelques albums expérimentaux, Costa sort, dans les années 70, ses disques les plus réussis selon moi dont ce fabuleux India avec son morceau-titre irrésistible. FS
Buda, 2022
95(09).1
MUSIQUE
TRADITIONNELLE IRANIENNE
Shadi Fathi et Bijan Chemirani sont très complices, inspirés par la richesse et la diversité de la musique iranienne et par la poésie persane. Au fil des titres surgissent ainsi habilement les notes d’un violoncelle, d’un kamantcheh iranien (vièle), de flûtes et de doudouk. La voix de Shadi Fathi, récitante ici, chantante là, incarne la poésie, la rend charnelle et émouvante. Entre sonorités classiques persanes et world music, la douceur des mélodies et la puissance de l’interprétation s’entremêlent. C’est brillant et émouvant. KS
92(12).3 FERR
Felmay, 2021
Cet album a été pensé pour être simple, uniquement voix et guitare, dans l’idée de suivre la tradition des troubadours d’antan, du « cantastorie ». Ballades, chansons narratives, politiques, d’immigration, de taverne, d’amour, berceuses, sérénades : la voix puissante, le toucher de cordes raffiné de Ferrante nous emmènent à travers les genres et les styles de ces chansons populaires du sud et des histoires de son peuple. Un album épuré à l’extrême, mais qui est d’une plénitude incroyable. Pur et réconfortant. KS
Arc, 2021
95(67).3 KHOO
De Touva on connaît les chants diphoniques, dits « chants de gorge ». Cette pratique s’appelle justement « khöomei ». Ici le son est à la fois profondément enraciné dans la tradition touvaine et ouvert à l’électronique, sans toutefois en abuser. Instruments acoustiques traditionnels mais également plus contemporains se mélangent tout aussi bien sur des chansons traditionnelles qu’originales. On navigue entre passé et présent, sur ces voix gutturales impressionnantes. Une énergie stimulante et agréable. KS
93(34).3 KUTI
Un double album très intéressant que l’on doit à Femi Kuti et son fils Made. Femi Kuti, fils du grand Fela, je le suis depuis longtemps. Son Day by day de 2008 fait même partie de mes albums de chevet. Sur Stop the hate, il nous propose un afrobeat engagé, puissant, dansant également. Mais la grande surprise, c’est peut-être For(e)ward, l’album de Made. Assez différent de celui de son père, cet opus est traversé par une belle mélancolie généralement assez étrangère à ce genre musical qu’est l’afrobeat. FS
93(14).1 DJIB
CHANSON TRADITIONNELLE DJIBOUTIENNE
Attention, rareté ! C’est l’unique CD de la bibliothèque provenant de Djibouti ! Yanna Momina est chanteuse, septuagénaire, vit dans une maison sur pilotis et est une des rares femmes afares à écrire ses chansons. Sur cet album enregistré chez elle, elle livre sans chichi huit diamants bruts de sa voix perçante, puissante et unique. Entourée d’amis qui l’accompagnent soit à la guitare, soit en tapant des mains, alors que la marée monte… L’impression de vivre un moment privilégié ! MF
95(56).3 OKI
Oki est japonais et est l’un des rares musiciens à jouer du tonkori, une harpe à cinq cordes, omniprésente sur ce disque. On la retrouve comme un fil rouge qui relie les chansons et les sons disparates comme le reggae, le dub, le folk irlandais, le chant guttural, les tambours africains et la musique d’Asie centrale. Des chansons principalement traditionnelles, aux incursions dub, des voix féminines légères ou masculines de gorge, un joyeux mélange positif et très réussi. KS
92(12).3 A
Un genre musical longtemps ignoré et moqué, qui a maintenant le vent en poupe, l’AOR (Album-oriented rock), de la musique crossover de la fin des 70’s, entre rock, idéaux hippies, accords jazzy et groove soul-funkdisco. Cet album est la version italienne de l’AOR, avec des arrangements superbes, une débauche de piano électrique et de guitare, avec une touche romanesque et exaltée apportée par les voix italiennes. Excellent album au séquençage réussi, ce qui est une prouesse. Hors des sentiers battus. KS
Boleros psicodélicos rend hommage aux boléros, ces ballades romantiques latino-américaines. En formidable arrangeur, Quesada rend justice à cette musique si somptueuse et gracieuse. C’est raffiné, scintillant, élégant. Guitares jazzy et ambiance tropicale rétro nous transportent très loin. Une mention spéciale pour l’envoûtant Mentiras con cariño avec l’étoile montante portoricaine iLe. J’ai adoré ces ambiances latines vintage et feutrées au son moderne. KS
Terrestrial funk, 2021
Le label Terrestrial funk, spécialisé dans la recherche de sons rares plutôt funk et autres pépites du monde, explore ici plus d’une décennie de disco, de funk et de soul arméniens. Le compilateur Darone Sassounian a traqué les disques et artistes issus de cette génération de l’après génocide qui avait envie de retrouver un peu de légèreté. Les morceaux présentés sont incroyablement inventifs et uniques dans leurs interprétations de ces sons occidentaux des années 70. Une belle découverte.
92(14).3 WARD
Sony, 2022
Groupe norvégien issu du metal, Wardruna connaît le succès grâce à la série Vikings et au jeu vidéo Assassin’s creed valhalla Kvitravn, c’est une composition brute, dramatique et mélodique portée par des instruments peu communs venus d’une autre époque (lyres, cornes, talharpa) qui nous plonge dans une atmosphère de mythologie nordique. Ce sont aussi des voix caverneuses qui nous font vibrer. On survole les fjords, on voyage sur cette folk expérimentale d’inspiration viking. Mystique et planant. KS
YAÏA
ANNETTE : DE MARE A HIJA
Linga bunga, 2022
91(03).1 JUIV
CHANSON JUDEO-ESPAGNOLE
En 2020, la chanteuse du groupe Yaïa rencontre Annette Cabelli, alors âgée de 95 ans. Originaire de Thessalonique, elle est une des dernières personnes vivantes dont la langue maternelle est le ladino. Naît alors un projet autour des chansons qu’Annette chantait et qui l’ont portée sa vie durant. Yaïa s’est emparé de ce répertoire judéo-espagnol pour le restituer à sa façon (instruments électrifiés, arrangements maison).
Peut-être la meilleure façon de transmettre et vivifier une tradition… MF
Tedi Papavrami, violon Alpha, 2021
Je me suis décidée à aborder les sonates et partitas pour violon seul. Pas pour les jouer bien sûr, mais pour les écouter ! En effet j’ai toujours trouvé ces pièces de Bach ardues et denses, plus encore que les suites pour violoncelle. Je suis contente de cette découverte qui vaut le déplacement sonore, tant l’ensemble est riche et cohérent. Je ne sais pas si Tedi Papavrami a contribué à cette découverte car j’ai entendu diverses versions à la radio, avec Isabelle Faust ou Christian Tetzlaff par exemple. FP
Decca, Philips, 2003
Une double compilation pour découvrir la musique de Bryars. Pour être franc, c’est avant tout pour la pièce
Jesus’ blood never failed me yet que j’ai choisi ce disque.
Jesus’ blood : quelques mots bouleversants chantés par un clochard et miraculeusement captés. Là-dessus, Bryars a ajouté des cordes, puis Tom Waits sa voix de pneu qui crève. Ici, c’est une version single qui a été choisie, parfaite mise en bouche. Le reste n’est pas à négliger, cependant, et notamment cet incroyable Sinking of the Titanic FS
Nadège Rochat, violoncelle ; Royal Scottish National Orchestra ; Benjamin Levy, direction Ars, 2021
Belles surprises, côté compositeur, avec une œuvre raffinée ; et côté soliste, avec une interprétation que j’imaginais plus « jeune », légère. Je découvre une musicienne (par ailleurs locale, en partie) interprétant avec une profondeur, une intensité de toucher et de son riche et déjà empreinte d’une maturité que j’ai eu grand plaisir à savourer tout au long de ce CD, y compris dans la découverte de la pièce d’André Caplet. A écouter sans plus attendre, dans le concerto de Dvorak également ! FP
François Chaplin, piano Aparte, Little Tribeca, 2022
Je ne participerais pas à des écoutes à l’aveugle pour disserter sur la qualité d’un interprète. Pour moi, à partir d’un certain niveau, les versions sont toutes bonnes, elles ont des caractéristiques qui font leur spécificité. Que dire donc à propos de François Chaplin ? Un jeu fluide et sobre, qui permet au texte musical, à son essence même, de ressortir et dévoiler ses côtés plus romantiques, plus enflammés, plus intérieurs. Le pianiste l’explique d’ailleurs très bien dans la notice du disque. FP
Bruce Liu, piano
Deutsche Grammophon, 2021
Jeune vainqueur du concours international de piano
Frédéric-Chopin en 2021, Bruce Liu, pianiste québécois d’origine chinoise, impressionne par la maîtrise de son art dans cet enregistrement réalisé à l’occasion. Dans la lignée de Maurizio Pollini, Martha Argerich. Son jeu nous envoûte. C’est fluide. L’album se clôt avec merveille sur les variations Là ci darem la mano de l’opéra Don Giovanni de W. A. Mozart. Il a signé un contrat exclusif avec Deutsche Grammophon. Jeune prodige à suivre. MR
Joanna Goodale, piano, bols tibétains, gongs chinois Paraty, 2022
Je me suis trouvée en présence d’un OSPOMI, ou Objet Sonore Plus Ou Moins Identifié. Les œuvres de Debussy ont une belle âme et sont interprétées tout en intelligence et légèreté. En alternance apparaissent les pièces de Joanna Goodale, mais dans l’ombre du maître, écrites avec retenue et humilité. On a parfois l’impression de reconnaître le style du compositeur français, puis un détail nous en éloigne ; des allers-retours ma foi judicieux et bien conduits pour un disque agréable et surprenant.
Joanna Goodale, piano, bols tibétains, gongs chinois Paraty, 2022
Diplômée d’un Master of Arts en piano (Genève), la pianiste franco-suisse Joanna Goodale nous propose un sublime album-concept Debussy in resonance enregistré à la Salle de musique de la Chaux-de-Fonds caractérisée par une acoustique extraordinaire. Elle alterne des interprétations des œuvres de Debussy avec ses propres compositions aux sonorités asiatiques sur le thème de l’eau. Ses créations se nourrissent de musique classique et de musiques du monde. A suivre. Belle invitation à méditer ! MR
Leif Ove Andsnes, piano Sony, 2022
De Dvorak, je connais essentiellement les œuvres orchestrales. C’est donc intriguée que j’ai mis le CD dans le lecteur. Moins connues et peu enregistrées, ces treize « images sonores poétiques » pour piano révèlent des atmosphères contrastées. Sous les doigts du pianiste norvégien Leif Ove Andsnes, la poésie s’insinue pour de bon. Douceur et vigueur permettent à une riche palette de couleurs et de sonorités de se déployer. C’est conquise que j’ai remis le CD dans son boîtier, comme dépaysée. MF
Tana Quartet Soond, 2022
En musique de chambre, le quatuor à cordes est un genre qui traverse les siècles de façon passionnante. Ses possibilités sonores et techniques inspirent les compositeurs depuis le 18e siècle. Philip Glass en fait partie. « J’adore son ampleur d’émotion », lit-on sur la notice. Dans ses deux derniers quatuors, on reconnaît sa touche, mais il se montre plus lyrique, plus intérieur.
Un album envoûtant porté par le Quatuor Tana qui a déjà enregistré les sept premiers quatuors de Glass… MF
Estelle Revaz, violoncelle ; Anaïs Crestin, piano Solo Musica, 2022
La violoncelliste Estelle Revaz et la pianiste Anaïs Crestin nous convient à un voyage musical aux influences des folklores. Leur programme comprend les Sept chansons populaires espagnoles de Manuel de Falla, Pohádka de Leoš Janacek, Cinq pièces dans un style populaire de Robert Schumann. Au cœur de l’album figure la sonate d’Alberto Ginastera composée lors de son exil à Genève. Avec un rythme endiablé. C’est volcanique, fougueux. L’album se clôt dans la joie avec Rhapsodie hongroise de David Popper. MR
Beatrice Berrut, piano
Dolce volta, 2021
A l’écoute du disque ma perception a un peu changé par rapport à l‘écoute à la radio : j’avais été impressionnée par la pièce de Schoenberg, alors qu’ici ce sont celles de Mahler qui m’ont donné l’impression d’avoir été écrites pour le piano. Néanmoins, les transcriptions de B. Berrut sont originales mais fidèles, personnelles mais respectueuses du texte des compositeurs. Comme disait Saint-Saëns, capter l’essence, le discours du compositeur, mais adapter aux exigences de l’instrument. FP
Khatia Buniatishvili, piano
Sony music, 2020
La virtuose Khatia Buniatishvili nous propose un album-concept autour du mythe du labyrinthe. A la fois sensible et philosophique. De tous les styles, de toutes les époques. En brisant les codes. Elle interprète avec élégance des œuvres variées : Ennio Morricone, Erik Satie, François Couperin, Philip Glass, Arvo Pärt… Elle nous offre une sublime interprétation de La Javanaise Nous nous perdons ; nous tournons en rond. Où est la sortie ? Question suspendue… le temps de l’écoute musicale. MR
Sylvia Huang, violon ; Eliane Reyes, piano Fuga libera, 2021
La sonate de Lekeu, c’est une de ces pièces que l’on a entendues lors d’un concert, dans une compilation de musique classique en avion, en se disant que ce serait bien de retenir le nom du compositeur et retrouver le disque. Car oui, elle gagne à être entendue plusieurs fois, avec ses thèmes fluides et son discours homogène. Une grande douceur s’en dégage, qui correspond également à l’atmosphère de cette fin de 19e siècle. J’ai moins « croché » sur les pièces d’Eugène Ysaÿe, à vous de tester ! FP
Ester Pineda, piano VDE-GALLO, 2012
Je voulais ne choisir qu’une perle dans ce disque, les Variations sur un thème de Chopin, car cet air bien connu du Polonais prend ici des couleurs inédites d’un romantisme voyageant dans le temps et l’espace européen. Mais je me suis laissé entraîner à la rêverie et aux retrouvailles avec les autres morceaux de ce compositeur et pianiste espagnol. Il y a de la nostalgie et beaucoup de douceur dans sa musique ; un brin d’esprit français « début 20e siècle », et une couleur intérieure de l’Espagne. FP
Helsinki Chamber Choir ; Nils Schweckendiek, direction Bis, 2021
Gloire aux notices de CD ! Il est toujours agréable d’écouter la musique sans prérequis, mais avouons qu’une notice bien tournée et documentée peut ouvrir les portes vers la compréhension d’une œuvre ou carrément permettre une écoute augmentée.
Longtemps le « tintinnabuli » de Pärt m’est resté inaccessible. Et là, paf ! En quatre petites pages de 12 cm sur 12 cm, j’ai compris la chose et la Passion, minimaliste et presque austère, du compositeur estonien le plus connu s’est révélée à mon oreille ! MF
1, 2 & 3
Eric Le Sage, piano BMG, 1998
Ce fut un plaisir de retrouver l’écoute de ces pièces de Francis Poulenc que je n’avais pas entendues depuis longtemps ! Je ne suis pas objective car j’aime cette écriture ; tout s’y trouve, dans le registre des états d’âme et des émotions : le grave et le léger, l’ironie et la douceur de vivre, la mélancolie et la gaîté, l’esprit français résumé dans des pièces interprétées avec brio et intelligence. Je ne peux que recommander l’écoute des trois volumes.
United Strings of Europe ; Julian Azkoul, direction Bis, 2021
Le jeune ensemble londonien United Strings of Europe déroule un programme lumineux et apaisant. Mi-contemporain (Joanna Marsh, Caroline Shaw, Osvaldo Golijov), mi-classique (Mendelssohn), la tension entre les œuvres est parfaitement cohérente. Chaque instrument à cordes est mis en valeur grâce à des arrangements subtils du directeur de l’ensemble, Julian Azkoul, et à une prise de son généreuse qui laisse entendre chaque voix parfaitement. La soprano Ruby Hugues illumine la pièce de Golijov. MF
Quatuor Modigliani Mirare, 2021
Que demander de plus ? L’intégrale des quatuors de Schubert devrait suffire à rendre quiconque totalement heureux ! Qui plus est, dans l’interprétation sensible du Quatuor Modigliani. Un coffret de cinq CD qui rend compte de l’évolution, de la liberté, du génie de Schubert qui écrivit son premier quatuor à quatorze ans. Point d’ordre chronologique : chaque CD exprime une ambiance, un style : harmonie, art du chant, classicisme, états d’âme, clair-obscur. Tel quatuor résonnant avec tel autre… Bonne idée ! MF
Orpheus Chamber Orchestra Brilliant, 2000
Une série de courtes pièces plutôt méconnues de Stravinski. On y découvre des morceaux aux titres explicites : Tango, Praeludium for jazz ensemble, Ragtime, Fanfare for a new theatre. Stravinski plonge donc dans la musique populaire de son temps pour en sortir des compositions aux couleurs chatoyantes, des compositions pleines de vie aux textures sonores mouvantes. J’ai une sympathie toute particulière pour les 3 pieces for string orchestra et, surtout, pour ce Scherzo à la russe plein d’allégresse. FS
Kirov Orchestra ; Valery Gergiev, direction Philips, 1998
C’est un de mes rituels de Noël : chez moi, tranquillement, je passe à travers les pièces les plus connues ou les thèmes les plus discrets, la suite d’un drame entre un rat et un casse-noisette. Une atmosphère étrange et merveilleuse à la fois. Pas si enfantine, pas si connotée danse classique. Des couleurs, l’évocation de comptines françaises ou alors des envolées romantiques assumées jalonnent l’œuvre. Chaque année je retrouve ce disque avec un plaisir renouvelé ! FP
Marina Viotti, mezzo-soprano ; Les Talens Lyriques ; Christophe Rousset, direction Aparté, 2022
Pour cet hommage à Pauline Viardot (1821-1910), chanteuse dont l’amplitude et la présence scénique étaient exceptionnelles, Christophe Rousset a fait appel à Marina Viotti pour ressusciter le répertoire qui l’a rendue célèbre. Choix absolument heureux ! Marina Viotti est solaire, curieuse (elle a chanté du metal !). Les airs jaillissent avec une facilité déconcertante. Son timbre est chaleureux et émouvant. Je suis tombée sous le charme de sa voix et de l’histoire de Pauline Viardot relatée dans la notice. MF
Uladzimir Sinkevich, violoncelle ; Münchner Rundfunkorchester ; Ivan Repusic, direction BR Klassik, 2021
Une musique comme un paysage : ample et qui laisse deviner l’horizon. Le Letton Peteris Vasks compose souvent pour des orchestres à cordes desquels il tire de larges plages sonores qui invitent à la sérénité. Il dit vouloir nourrir l’âme par ses compositions. Des pièces ferventes, intimes qui remplissent l’auditeur. Son concerto pour violoncelle Klatbutne (Présence) demande justement à son interprète une présence de tous les instants : ce qu’Uladzimir Sinkevich relève haut la main. MF
Warner Bros., 1989
Parmi les collaborations réussies entre réalisateur et compositeur, on peut citer celle de David Lynch et Angelo Badalamenti (disparu fin 2022). Découvert au début des années 1990 avec la série Twin Peaks, on retrouvait à chaque film de Lynch cette ambiance unique, sorte d’inquiétante étrangeté musicale qui colle à l’image. A la Cité, Twin Peaks est à l’honneur : on trouve la musique des trois saisons de la série, la BO du film et une compilation des musiques additionnelles. Tout est bien ! MF
Hackedepicciotto, c’est un duo à la vie et à la scène composé d’Alexander Hacke (bassiste d’Einstürzende Neubauten) et de Danielle de Picciotto (entre autres violoniste et co-fondatrice de la Love Parade). Ce sont surtout deux artistes en perpétuel mouvement qui proposent une musique unique où s’imbriquent percussions tribales, guitares noise, sons electro, chant diphonique et spoken word. Difficile de sortir un titre plus qu’un autre tant le tout forme un bloc compact. Gros coup de cœur ! FS
Rough trade, 2021
Jarman (peintre, réalisateur, jardinier), Wojnarowicz (photographe, écrivain), Russell (musicien) : trois artistes fauchés dans la fleur de l’âge par cette saloperie de sida dont j’ai toujours associé, allez comprendre, les œuvres. Le troisième, qui a largement été découvert après sa mort, proposait une musique unique en son genre, une sorte de célébration de noces entre un violoncelle minimaliste bien qu’amplifié et une voix comme désincarnée, tous deux baignés dans une couche d’écho et de distorsion du plus bel effet. FS
Milan, 2005
Un célèbre roman signé William Burroughs, un film culte basé sur ce roman réalisé par David Cronenberg, une bande originale composée par Howard Shore et Ornette Coleman, l’inventeur du free jazz : tant de fabuleux artistes autour d’une seule œuvre, ça ficherait presque la trouille. Sur ce disque, les cordes se font lourdes, sombres, oppressantes. Quant au saxophone, il est véritablement halluciné : écoutez Welcome to Annexia et Writeman pour vous en convaincre. Quelle ambiance ! FS
Ça vous dit un voyage (presque immobile) de deux heures ? Stars of the Lid est un groupe spécialisé dans la musique ambient. A l’exception, ici et là, de quelques discrètes touches d’électronique, les sons utilisés pour cet album sont uniquement tirés d’instruments acoustiques : guitare, flûte, piano, quatuor à cordes, etc. Ecouter un tel disque, c’est être capable de se poser, de prendre son temps, de se laisser embarquer dans une musique qui fonctionne un peu comme le flux et le reflux des vagues. Envoûtant. FS
C’est pour marquer les cinquante ans du film de Hal Ashby que la bande originale sort… pour la première fois !
OVNI cinématographique de 1971, Harold et Maude raconte la rencontre entre un adolescent dépressif et une vieille dame fantasque. Pour accompagner l’image, des chansons de Cat Stevens, tirées d’albums préexistants, ainsi que deux chansons originales. Toutes sont lumineuses et donnent la pêche ! Cerise sur le gâteau, la BO est entrecoupée d’extraits de dialogues hilarants. Bonne humeur assurée ! MF
Ce documentaire nous fait connaître le destin extraordinaire du chanteur Sixto Rodriguez. Inconnu aux Etats-Unis, il est vénéré en Afrique du Sud. Ses chansons ont accompagné le mouvement de contestation du régime de l’apartheid. Partis à sa recherche, ses fans ne parviennent pas à récolter le moindre fait sur sa vie. Jusqu’au jour où résonnent ces paroles d’une de ses chansons : « J’ai rencontré une fille à Dearborn… ». Cet artiste est sorti de l’ombre grâce à ce film bouleversant. MR
Connaissez-vous Jimmy Scott ? Considéré par le New York Times comme « le chanteur américain du 20e siècle le plus injustement ignoré ». Matthew Buzzell répare cette injustice en réalisant son portrait. En cultivant ses souvenirs. En racontant ses épreuves (le deuil précoce de sa mère, une maladie qui arrête la mue de sa voix, une carrière bloquée par un propriétaire de label). Sa sœur dit qu’il s’adresse à sa mère lorsqu’il chante sur scène. Ce film nous apprend à le connaître intimement. MR
98(53).3 GILB
CHANSON BRÉSILIENNE, BOSSA NOVA
Martha Argerich, piano Pias France, 2008
Animé par le désir irrépressible d’avoir une conversation nocturne avec la pianiste Martha Argerich, George Gachot y parvient enfin. Gros plan. Elle nous parle gentiment, comme en nous chuchotant, de sa très riche expérience musicale : ses premiers émois, son admiration pour Friedrich Gulda, son état intérieur après ses succès précoces, ses moments de panique, son goût pour l’effort… Il vaut la peine de tendre l’oreille pour écouter ses rares paroles publiques et ses magnifiques extraits de musique. MR
Gachot film, 2018
A la suite de l’écrivain Marc Fischer qui raconte dans son livre sa quête obsessionnelle du célèbre musicien brésilien João Gilberto, Georges Gachot part dans son documentaire à sa recherche. Le créateur de la bossa nova vit reclus dans une chambre d’hôtel à Rio. Dans un passage émouvant, le réalisateur s’interroge : « C’est une libération de ne plus penser à lui constamment. » João chante : « Quiconque entend Hô-bá-lá-lá trouve le bonheur dans son cœur. » Film introspectif sur la liberté intérieure. MR
WHAT HAPPENED, MISS SIMONE ? : HER STORY, HER VOICE
Eagle vision, 2016 – 1 DVD + 1CD
Grâce à ce documentaire, la réalisatrice, Liz Garbus, nous propose une piste de réflexion : le rêve brisé de Nina Simone à devenir la première femme noire de musique classique en raison du racisme, son militantisme en faveur des droits civiques, sa maladie bipolaire due à la ségrégation raciale… Afin de mener à bien son enquête, elle s’appuie sur des archives rassemblées par la fille de Nina Simone afin de cultiver son souvenir. Elle nous laisse un héritage musical exceptionnel à écouter. Bel hommage ! MR
Boris Vian a fait mille choses dans sa vie. A cent à l’heure. Son destin fut fulgurant. Ce film raconte sa vie d’artiste. Il fut chanteur, auteur, compositeur, trompettiste, critique, responsable de collections, etc. Tout au long, il s’est imprégné de la culture jazz. Certains de ses rêves artistiques se sont brisés. Provoquant insatisfaction, puis rebondissement. La vie est mouvement comme un morceau de jazz. Ce film musical rythmé et vif se laisse regarder avec ravissement comme un roman-portrait. MR
Depuis le 10 janvier 2023 le petit monde de la guitare est en deuil. Jeff Beck, l’un des trois « guitar heroes » britanniques, avec Eric Clapton et Jimmy Page, à avoir participé à l’aventure des Yardbirds, nous a quittés. A la question « Jeff Beck est-il un bon guitariste ? », il est intéressant de noter que ce sont les guitaristes ou les musiciens pros qui sont les plus dithyrambiques à son égard. En plus de (re)découvrir sa discographie, je vous conseille l’excellent DVD de Matthew Longfellow. PF
Lors d’une rencontre, Nicole Davis, l’agente de Whitney Houston, explique à Kevin MacDonald qu’elle l’a adorée, mais ne l’a jamais comprise. Ces propos le poussent à se consacrer pendant trois ans à Whitney. En menant une enquête fouillée. Il raconte sa vie à l’aide de nombreux témoignages riches et poignants et d’images d’archives. Pour dresser le portrait de l’icône de la pop culture et situer le contexte familial et culturel dans lequel s’est déroulé ce destin tragique. Passionnant et éclairant ! MR
Lors d’un dîner, Daniel, le fils d’Astor Piazzolla, a dit à Daniel Rosenfeld : « Comment se fait-il que personne n’ait fait un documentaire de qualité sur mon père ? De plus, sa vie suivait une structure parfaite pour un film… ». Il lui donne accès aux archives audiovisuelles de la famille. On entend ainsi des bouts de conversations entre Astor et sa fille Diana. Le réalisateur lui répond avec talent et émotion en réalisant ce documentaire sur la vie du célèbre bandonéoniste féru de pêche au requin. MR
J’ai fait un grand voyage avec ce DVD ! Dans le temps et dans les sujets : le film lui-même a un rendu assez calme, donnant l’impression d’être soi-même sur le lieu du festival, installé sur une des chaises, observant le public et les artistes sur scène. Il est sobre, concis, donnant la part belle à des musiciens de légende. Le documentaire qui accompagne ce mythique concert raconte la vie, foisonnante et débridée, du photographe de stars de cinéma Bert Stern. Un artiste à la créativité incroyable.
Tom Volf rend un magnifique hommage à la diva Maria Callas, pour commémorer le quarantième anniversaire de sa disparition, en 2017. A travers ce documentaire poignant, constitué d’archives encore jamais diffusées, et fruit d’un travail de recherche de plusieurs années, vous pourrez plonger dans la vie autant tragique qu’exceptionnelle de la plus grande chanteuse lyrique que le 20e siècle ait connue. Fanny Ardant prête sa voix à la Callas, et nous fait frémir pour cette immersion sur petit écran. NB
781.64
Braquage, 2021
Après trente-trois ans passés aux Inrocks, Jean-Daniel Beauvallet réussit le périlleux exercice des mémoires, en racontant sa vie en terres musicales par le prisme d’une question : comment devient-on un passeur ? Un texte aussi beau que poignant. Tour à tour intime, documenté, pittoresque, émouvant voire bouleversant, Passeur possède les qualités des chroniques de son auteur : l’enthousiasme est communicatif, il rayonne. MCD
RAP, HIP-HOP
Mot et le reste, 2021
Refonte d’une première édition parue en 2012, cet ouvrage en a actualisé l’essentiel du contenu et présente aussi plus de quatre-vingts nouveaux albums. Organisé de façon chronologique, le livre se présente astucieusement au lecteur : une double page = un album. De l’est à l’ouest en passant par le sud des États-Unis, la France ou l’Angleterre, les scènes musicales et les époques renaissent avec nostalgie. Pour chaque disque chroniqué, des renvois sont proposés vers des œuvres du même artiste ou d’autres musiciens. MCD
Rock my soul est un voyage historique, culturel, musical, sur les pas de cette soul music venue du sud des EtatsUnis, portée au sommet par les voix de James Brown, Otis Redding, Tina Turner ou Marvin Gaye. Chaque chapitre de ce récit nous transporte dans un univers que les vétérans de Paléo ou du Montreux Jazz ont côtoyé sur les bords du Léman, par concerts interposés. Mon conseil : faites-vous plaisir en mettant sur la platine votre plus beau disque de soul avant de commencer votre lecture. MCD
Le musicologue livre ses réflexions sur les relations entre sexualité et musique dans un essai humoristique et éclectique. Ce numéro de virtuosité théorique nous permet d’aborder les œuvres de manière originale. En seize chapitres qui sont autant de titres d’une playlist, il nous propose de réécouter ou de découvrir des musiques avec tous nos sens en éveil ! C’est à cette exploration inédite du répertoire musical sous la lumière de la sexualité qu’Esteban Buch nous invite et nous surprend. MCD
En retraçant les histoires, compliquées pour la plupart, de trente « musiciennes de légende » (Callas, Schumann, etc.), la violoniste et soliste internationale Marina Chiche décortique un problème « systémique » : la force du préjugé. L’objectif de défendre les grandes artistes d’hier et d’encourager les jeunes générations à s’affirmer face aux hommes est atteint. L’auteure s’est découvert des « sœurs d’âme » qui lui ont ouvert la voie tout en lui donnant, chemin faisant, une incroyable force.
MCD
Philharmonie de Paris, Musée de la musique, 2022
Stradivarius : violons réalisés entre 1666 et 1737. Le nom, déjà, annonce l’excellence, préfigure la perfection du son et de l’instrument. Tout le monde connaît Stradivarius, mais cette biographie du maître luthier Antonio Stradivari remet l’artiste dans son époque, dans sa ville de Crémone. C’est là qu’il va développer son talent pour la création de près de mille violons, altos, etc., qui vont traverser, pour la plupart, les époques et arriver jusqu’à nous.
MCD
Il est important d’apprendre à écouter ! C’est ce que propose ce livre interactif, qui envisage l’écoute comme une pratique musicale à part entière, accessible à tous. Avec des conseils d’écoute ciblés, un décryptage des codes musicaux et des propositions concrètes, il offre la possibilité d’évoluer dans sa pratique de l’écoute. Pour accompagner le lecteur dans son écoute, une sélection d’extraits musicaux commentés est disponible à cette adresse : https://www.ecouteclassique.com/le-livre KS
Sélection de plus d’une centaine d’œuvres produites à Berlin au cours du 20e siècle, Berlin sampler peut faire office de guide, au sens touristique et culturel du terme : que faut-il entendre de Berlin pour mieux la comprendre ? Ce livre propose des clefs pour écouter la ville de l’expressionnisme, du dada, du cinéma muet, du cabaret, du Bauhaus, des dictatures nazie et communiste, des mouvements alternatifs, de la chute du mur et de la Love Parade. Bonus, il nous fait découvrir des œuvres souvent oubliées ! MCD
Sous la direction de Christophe Goffette Nouveau Monde, 2022
Vous avez bien lu : mille. Le minimum pour se distinguer des nombreuses « discothèques rock idéales » publiées d’année en année. Chaque disque est chroniqué en profondeur par un auteur contemporain de l’œuvre et accompagné d’images de l’album en question, difficile de ne pas y trouver son bonheur. On redécouvre des perles oubliées ou méconnues, ce gigantesque référencement est un ouvrage incontournable pour les amoureux du rock. Impressionnant. MCD
Mick Jagger, Eric Clapton, David Bowie, Madonna, Janis Joplin et tant d’autres ont tous été interviewés par Sacha Reins. Depuis cinquante ans il traque les grands fauves du rock pour raconter les extravagances de ce genre rebelle. Il nous invite aujourd’hui à revisiter les coulisses de ses plus étonnantes rencontres et nous fait revivre cette époque déjantée. A travers ce recueil de souvenirs, le journaliste nous entraîne dans une plongée piquante au cœur d’un univers souvent fantasmé et rockambolesque. MCD
Michael Spitzer nous dévoile son histoire de la musique des origines à nos jours. Il ne faut pas entendre par là que l’on va aller de 1600 à Aya Nakamura ! Non, il nous fait l’histoire du son, l’histoire de la mélodie, parfois des instruments. Subtil mélange de musicologie, d’histoire, d’ethnologie, de biologie et de philosophie, nous parcourons les siècles et le globe en quête de sons. Ce portrait inédit de l’Homo « Musicus » est passionnant. MCD
Bibliothèque DE LA CITÉ & ESPACE MUSIQUE
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022 418 32 00
Bibliothèque DES EAUX-VIVES
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1207 Genève
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Bibliothèque DES MINOTERIES
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1205 Genève
022 418 37 40
Bibliothèque DES PÂQUIS
17 rue du Môle
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Bibliothèque DE SAINT-JEAN & ESPACE SPORT
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1203 Genève
022 418 92 01 adultes
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Katia Savi (KS)
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