LaBiodiversitéDéodatie

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Bernard

MAETZ Maire de la Grande Fosse depuis 1998, il a fait du respect de l’environnement la valeur identitaire forte de sa commune. Son objectif de départ était sa revalorisation et sa revitalisation. Aujourd’hui, son village est bien atypique et cosmopolite...

Un endroit singulier où la biodiversité s’épanouit dans la multitude d’espèces animales, végétales, mais aussi dans la diversité des Hommes. Monsieur le Maire est fier de compter parmi les 110 habitants de sa commune 85% de néoruraux et sept nationalités différentes. La préservation de la biodiversité et l’évolution de la société sont compatibles. Nous sommes à un moment de mutation formidable et fondamentale. Il faut tout simplement savoir anticiper ces nouveaux enjeux à la fois

économiques, sociaux et environnementaux. Il est nécessaire de repenser notre façon d’aborder le développement et de réinventer le « vivre ensemble ». En clair, il est tout a fait possible d’innover tout en respectant le passé et le patrimoine. L’Eglise du village en est l’exemple le plus significatif : nous l’avons équipée de panneaux photovoltaïques. Je pense qu’une synergie entre la population et les élus est primordiale. Le rôle des communes, même les plus petites comme la nôtre, est d’innover, de sensibiliser les citoyens et d’être le plus exemplaire possible. En leur redonnant la parole ainsi que des moyens d’agir, la commune permet aux citoyens d’être à leur tour acteurs de la préservation de l’environnement. Cette échangeréciproque motive à choisir ensemble le bon chemin pour l’avenir. Durant quatorze ans, j’ai essayé de faire évoluer ma politique en ayant toujours pour objectif le développement « soutenable ». La création d’un verger conservatoire, le choix d’un entretien communal respectueux, le réequilibrage de l’usage des

La biodiversité AU PAYS DE LA DÉODATIE

PETIT GUIDE DESTINÉ AUX HABITANTS, ÉLUS ET ENTREPRISES QUI VEULENT PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ


sommaire 3 10 60 68 69

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Avant-propos du Président du Pays de la Déodatie et du vice-président en charge du développement durable et « pilote » du projet. Témoignages : 23 témoignages d’acteurs locaux faisant part de leurs « bonnes pratiques » Lexique des conseils pratiques Contacts et coordonnées Remerciements


la biodiversité, l’affaire de tous

1 Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique 2

Espace naturel sensible

La biodiversité est à l’Humanité ce que la plus petite vis est à une navette spatiale : notre planète forme un tout, équilibré, et si une pièce, une espèce, vient à tomber, c’est l’ensemble qui se désintègre. Notre Déodatie est un réservoir de biodiversité par sa forêt, ses cours d’eau, ses zones enherbées, ses espaces protégés, Natura 2000, les ZNIEFF1 , les ENS2 (…), des espèces emblématiques telles que le grand tétras, C’est pourquoi la biodiversité est un combat de chaque jour, parfois loin de la lumière des projecteurs médiatiques. Elus ou citoyens, nous sommes tous concernés. Chacun des témoignages de cet ouvrage montre des citoyens engagés pour la biodiversité : à l’ONF (le Pays de la Déodatie est un territoire très boisé et, comme à l’échelle de la

planète, la forêt est un immense abri pour la biodiversité), mais aussi au Parc Naturel Régional des Ballons ou au Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine, dans une entreprise comme dans une association ou au sein d’une action d’insertion, apiculteur amateur ou paysan, en service civique ou enseignant, comme journaliste ou encore photographe… chacun est une sorte de héros ordinaire de la biodiversité et nous avons choisi de les mettre en lumière pour donner à tous l’envie d’agir. La biodiversité est l’affaire de tous et le territoire du Pays de la Déodatie est heureux de se montrer là sous un jour positif ! Je vous souhaite une bonne lecture, suivie de bonnes actions ! Etienne Pourcher Président du Pays de la Déodatie 3


la magie du vivant Sortie des définitions scientifiques, la biodiversité c’est quoi ? D’abord un foisonnement de vies multiples, des champignons aux plantes et aux animaux, tels une infinité d’instruments de musique. Le miracle de la nature, c’est que cette explosion de vie interprète une symphonie. En effet chaque être vivant est un maillon unique, fragile et essentiel du grand concert de la vie sauvage. Plus je devine la complexité de cette

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immense orchestre de vie dont je fais partie (ne l’oublions pas), plus je suis fasciné par la magie du vivant. Puisse ce livret réveiller notre regard d’enfant ébloui par les mystères de la nature, écho en miroir des richesses de nos profondeurs. Patrice Haberer, Vice-président en charge du développement durable, Responsable du groupe de travail « biodiversité » du Pays de la Déodatie


la biodiversité au pays de la deodatie Le Pays de la Déodatie est un territoire au pied du massif des Vosges sur son versant sud ouest. Essentiellement couvert de forêts, à une altitude s’étageant de 450 à 1250 mètres, c’est aussi un territoire très riche en biodiversité. Ce guide a la modeste vocation de mieux faire connaître ce patrimoine naturel et surtout de susciter de la curiosité auprès des habitants à la fois pour qu’ils partent à la découverte de cette nature, mais aussi qu’ils mettent des visages sur celles et ceux qui, ici ou là, agissent pour conserver et préserver cette biodiversité ordinaire. Ce guide n’est pas un recensement scientifique, et ne cite pas tous ceux qui font des choses pour la biodiversité. Ce sont des exemples, des citations, des touches pour vous donner envie d’aller plus loin. Richesse en terme de biodiversité, jugez plutôt : au moins 8 espèces d’oiseaux protégées ont trouvé refuge en Déodatie : le Grand Tétras, la Gélinotte des bois, le Faucon pèlerin, la Chouette de Tengmalm, le Pic noir et la Pie-grièche écorcheur, la Bondrée apivore et plus rarement la cigogne noire. Quant aux espèces végétales, la grande gentiane et la pensée des Vosges sont assez rares pour être citées. La forêt se caractérise par des hêtraies sapinières et des hêtraies d’altitude qui, dans le massif, « coiffent » la forêt à dominante de 5


résineux. D’autres milieux occupent des surfaces plus réduites : les tourbières acides et les landes subalpines appelées localement «hautes chaumes». Sans rentrer trop dans le jargon et les détails que connaissent tous les naturalistes, notons néanmoins que nous avons sur notre territoire le Conservatoire des espaces naturels de Lorraine qui a un bureau à Gérardmer, que nous avons 4 réserves naturelles (le Tanet-Gazon du Faing, le Ventron, le delta du ruisseau Saint-Jacques, et le Pincheste). Le Parc naturel régional des Ballons des Vosges gère lui aussi 3 réserves naturelles (la tourbière de Machais, le massif du Grand Ventron, et le site de Frankenthal-Missheimlé). Le Parc cherche à maintenir un équilibre paysager entre les forêts, les espaces agricoles, les villages et les équipements touristiques. Il rassemble les acteurs locaux (élus, agriculteurs, forestiers, habitants...) pour élaborer avec eux des plans de paysage. A cela s’ajoute le fait que plusieurs larges zones forestières ont été retenues au titre des zones « Natura 2000 », à savoir des sites répertoriés dans le cadre des directives européennes « Habitats » et « Oiseaux » (pour ceux que cela intéresse, la carte interactive est consultable et imprimable sur http://carmen.developpement-durable.gouv.fr, onglet « cartes et données », puis cherchez dans la liste les pages de la Dreal Lorraine). Enfin, notez que la Déodatie bénéficie des fonds européens «Life», programme porté par la Région Lorraine, et qui vise à préserver les vieilles forêts vosgiennes qui sont des habitats favorables à des nombreuses espèces, dont le Grand Tétras. (http://lifetetrasvosges.lorraine.eu) En somme, il y a largement matière à vous passionner pour la biodiversité près de chez vous.

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LE PAYS DE LA DÉODATIE NANCY

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le pays de la LA ligne bleue des Vosges, un vaste territoire vert.

ALSACE

RAON L’ÉTAPE

ÉPINAL ST-DIÉ-DES-VOSGES

GÉRARDMER

témoignages

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?

Qu’est-ce que

?

la biodiversité

Pour beaucoup de personnes, la biodiversité évoque la richesse du vivant. Mais c’est beaucoup plus qu’une simple collection d’espèces. C’est avant tout l’ensemble des relations entre toutes les espèces : les humains compris dans un monde en perpétuel changement. Bref, c’est tout ce qui nous entoure : la vie Claude M.

C’est la diversité, la nature, la vie.

Claude V.

Ce n’est pas que la faune et la flore. C’est un ensemble riche et diversifié dont fait partie l’être humain. Bernard

C’est le respect de toutes les vies possibles sur Terre. Notre existence est liée à la leur.

Roseline 8


C’est l’homme et son environnement. C’est les deux ensemble, sinon rien. Olivier

La Biodiversité, c’est la richesse folle de la nature.

Patrice

Je préfère tout simplement

le terme nature

Christian

La santé de la nature, c’est notre santé! Eric

C’est un ensemble dynamique, la totalité des variations du vivant

Christine La biodiversité c’est moi. C’est l’unité du vivant. C’est me sentir bien chez moi dans mon environnement en sachant que j’essaye d’être le moins nuisible possible. C’est aussi savoir choisir la solution la plus respectueuse au détriment de mon confort personnel.

Jean-Jacques 9


Communauté de communes de la Vallée de la Plaine

Alexandre

MATHIEU Agent de développement à la Communauté de communes de la Vallée de la Plaine, Alexandre Mathieu est chargé de la mise en œuvre et du suivi, sous l’impulsion des élus de la communauté et notamment de son président Michel Humbert, d’un projet original qui combine à la fois un objectif de reconquête des vallées par des pâturages et de lutte contre les plantes invasives.

Reconquérir des pâturages pour l’élevage c’est ré-ouvrir les fonds de vallée qui jadis étaient composés de prairies mais qui, au cours des décennies, sont devenues des forêts monospécifiques parfois denses. La diversité des paysages, c’est aussi une diversité des espèces animales et végétales. Par ailleurs, partout dans les Vosges, des plantes invasives ont fait leur apparition. Importées comme plantes d’ornement au cours du XVIIIème siècle, ces plantes se sont acclimatées sous nos latitudes… très bien acclimatées d’ailleurs. A tel point qu’on les qualifie maintenant d’ « invasives » car elles prennent la place d’autres plantes locales. Lutter contre ces

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Les milieux naturels reposent sur des écosystèmes souvent fragiles. L’introduction d’espèces exogènes dans ces milieux n’est pas un geste anodin. Que ce soit pour la faune (crapaud buffle, tortue de Floride...) ou pour la flore (élodée du Canada...) l’histoire récente prouve que nous continuons à introduire de manière innocente de nouvelles espèces invasives dans la nature. La mode des NAC (nouveaux animaux de compagnie) et des prairies fleuries laisse présager d’autres catastrophes écologiques à venir. C’est pourquoi nous devons tous prendre conscience de la conséquence de nos actes et de notre responsabilité vis à vis de la nature.

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seulement reprennent possession d’espaces encore récemment boisés, mais en plus broutent ces plantes invasives. Pour que ces troupeaux demeurent à l’année sur place, y compris par grand froid, l’espèce rustique des « Highlands Cattle » a été retenue. Un éleveur a contractualisé avec la collectivité pour s’occuper des bêtes. Globalement, habitants, nature et paysages sont tous gagnants.

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plantes n’est pas simple. Les arracher ne suffit pas… surtout si on ne prend pas garde à les détruire, au risque de voir quelques temps après les morceaux de ces plantes ou leurs graines reprendre racine et coloniser l’espaces où elles ont été déposées. Une solution : faire brouter ces plantes. La bonne idée de la Communauté de communes a donc été d’installer des troupeaux de vaches qui non

Pour des parcs et jardins plus riches en biodiversité, adoptez la fauche tardive ! La tonte systématique et rapprochée des espaces verts, des collectivités comme des particuliers, conduit à une réduction drastique des espèces de la faune et de la flore. La plupart du temps il est possible d’adopter un entretien plus extensif sur une partie de ces espaces. En peu de temps vous verrez réapparaitre des plantes à floraison variée et étalée dans le temps qui se ressèmeront naturellement. Abeilles, papillons et autres insectes auront de quoi butiner et pourront y accomplir leur cycle de vie (de la larve à l’imago). Les nuisibles y trouveront de quoi se nourrir et délaisseront plus volontiers vos plantes d’ornements et vos fruitiers. A contrario, supprimez les inflorescences des invasives avant qu’elles ne grainent. Vous épuiserez ainsi progressivement le stock de graines dans le sol et limiterez leur expansion. 11


Communauté de communes de la Fave

Bernard

MAETZ Maire de la Grande Fosse depuis 1998, il a fait du respect de l’environnement la valeur identitaire forte de sa commune. Son objectif de départ était sa revalorisation et sa revitalisation. Aujourd’hui, son village est bien atypique et cosmopolite...

ficatif : nous l’avons équipée de panneaux photovoltaïques. Je pense qu’une synergie entre la population et les élus est primordiale. Le rôle des communes, même les plus petites comme la nôtre, est d’innover, de sensibiliser les citoyens et d’être le plus exemplaire possible. En leur redonnant la parole ainsi que des moyens d’agir, la commune permet aux citoyens d’être à leur tour acteurs de la préservation de l’environnement. Cette échange réciproque motive à choisir ensemble le bon chemin pour l’avenir.

Un endroit singulier où la biodiversité s’épanouit dans la multitude d’espèces animales, végétales, mais aussi dans la diversité des Hommes. Monsieur le Maire est fier de compter parmi les 110 habitants de sa commune 85% de néo-ruraux et sept nationalités différentes.

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La préservation de la biodiversité et l’évolution de la société sont compatibles. Nous sommes à un moment de mutation formidable et fondamentale. Il faut tout simplement savoir anticiper ces nouveaux enjeux à la fois économiques, sociaux et environnementaux. Il est nécessaire de repenser notre façon d’aborder le développement et de réinventer le « vivre ensemble ». En clair, il est tout a fait possible d’innover tout en respectant le passé et le patrimoine. L’Eglise du village en est l’exemple le plus signi-

Durant quatorze ans, j’ai essayé de faire évoluer ma politique en ayant toujours pour objectif le développement « soutenable ». La création d’un verger conservatoire, le choix d’un entretien communal respectueux, le rééquilibrage de l’usage des sols et la politique d’aide aux énergies renouvelables font partie des


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En hiver, ne pas saler en optant pour le gravillonnage. Utiliser des engrais naturels pour l’entretien communal. Soutenir les habitants dans leurs projets énergétiques d’habitation.

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actions réalisées et pour lesquelles il nous a fallu patience, détermination et enthousiasme. Aujourd’hui, après neuf ans de travail, et en collaboration avec cinq autres communes, un projet éolien va se concrétiser. L’enjeu était de trouver le bon équilibre entre le développement d’une énergie alternative et la considération de nos forêts. C’est une grande fierté pour nous qui essayons de toujours garder à l’esprit ce que disait René Dubois : « Penser global, agir local ».

Sans être d’un optimisme béat, mais avec de la détermination, je suis persuadé que nous pouvons changer les choses. Il faut y croire et se battre au fil des années pour défendre des projets, tout en prenant le temps. Le changement est possible. La seule façon d’avancer est d’entretenir une collaboration entre la population et les élus, autour de valeurs communes : la préservation et la valorisation de l’environnement.

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Communauté de communes de la Vallée du Hure

PIERREL

Tout comme la famille qui a un rôle majeur dans l’éducation, l’école doit accompagner l’enfant dans la prise de conscience du milieu naturel. Mon objectif n’est pas de formater l’enfant mais de lui faire comprendre réellement le message. Afin de lui apprendre à appréhender le monde autour de lui, les programmes scolaires ont évolué et abordent désormais deux grands thèmes : le tri des déchets et la fragilité du cycle de l’eau, ce qui constitue une première sensibilisation aux menaces de la biodiversité. En tant qu’institutrice, je tente d’attirer leur attention sur l’impact de 14

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Directrice du groupe scolaire du Centre et Maire de Denipaire depuis douze ans, elle pense que l’Ecole a aussi son rôle à jouer dans la sensibilisation des enfants à la biodiversité. Directrice depuis plus de vingt ans, elle constate que sa génération parle des problématiques environnementales comme un enjeu d’avenir, alors que pour ces enfants, l’avenir c’est maintenant.

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l’homme dans son environnement. C’est pourquoi, nous favorisons au maximum le contact avec la nature, notamment par le biais de sorties en forêt. Nous avons également planté des espèces variées et locales dans la cour, en veillant à ce que les espèces soient adaptées au milieu, comme des noisetiers, des groseilliers, etc. Ainsi, les enfants observent le cycle de vie, se rapprochent de la nature et apprennent à la respecter. Je pense que les enfants doivent être impliqués dans la réflexion sur

Face à la préservation de la biodiversité, il n’y a pas de hiérarchie, ni de complexe à avoir. Puisqu’un enfant peut agir, n’importe quel adulte peut le faire également. Toutes les actions positives sont utiles. Il suffit de commencer par une action qui nous semble à notre portée et que nous pourrons réaliser facilement. Le cumul des actions de tous peut avoir un impact important.


notre environnement car ils agissent aujourd’hui mais ils agiront surtout dans l’avenir, lorsqu’ils seront adultes et cela leur sera naturel.. Il est donc important de les intégrer dans des actions concrètes. C’est pourquoi, avec d’autres, nous avons choisi d’organiser une manifestation annuelle, suite aux dégâts engendrés par la tempête de 1998. Aujourd’hui, Les Sylviades regroupent chaque année près de 450 enfants autour d’un thème lié à la nature. Celui-ci est abordé tout au long de l’année à l’école. En juin, une journée animée et festive a lieu en plein air. Le tri des déchets à l’école

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Le groupe scolaire du Centre s’est équipé pour le tri des déchets. Les poubelles ont un code couleur, qui permet un tri pratique et facile des déchets par tous les enfants ! Ces derniers en font un automatisme et portent la bonne pratique jusqu’à leur maison !

En hiver, ne pas saler en optant pour le gravillonnage. Utiliser des engrais naturels pour l’entretien communal. Soutenir les habitants dans leurs projets énergétiques d’habitation. 15


Parc des Ballons des Vosges

CLAUDE

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Responsable du pôle environnement du Parc naturel régional des Ballons des Vosges, il accompagne la politique de préservation de la nature. Crée en 1989, le Parc est l’un des plus grands de France mais également l’un des plus habités. Sa mission est de préserver le patrimoine naturel et culturel au travers d’une gestion adaptée. Elle est complétée par une autre mission au combien complémentaire et nécessaire à la première : accueillir, sensibiliser, éduquer et mettre en valeur les patrimoines présents sur son territoire.

En tant que chargé de mission, notre rôle n’est pas de nous substituer aux acteurs et aux gestionnaires des espaces naturels. Nous essayons de leur donner les moyens de changer les façons de penser, de poser de nouvelles questions et de rechercher des solutions pour mieux intégrer l’Homme dans la nature. Cela passe par le dialogue, la concertation et la coopération. Ainsi, nous encourageons l’aménagement harmonieux sur le territoire en collaborant avec les communes, les départements et les régions en particulier dans les documents d’urbanisme. Le Parc des Ballons des Vosges est également concerné par les enjeux économiques de son territoire comme l’agriculture, le tourisme ou les entreprises de la filière bois. L’espèce humaine a su valoriser la vie mais malheureusement contribue aussi à ce qu’il y ait

Ne pas introduire d’espèces exotiques, reconnues comme la cause première de l’érosion de la biodiversité Au jardin : Conserver des zones non fauchées sur nos pelouses. Accueillir les insectes pollinisateurs privilégier les haies vives En forêt : Essayez de se faire le plus discret possible afin de ne pas déranger la faune


Comme partout, la biodiversité est le fruit d’une longue histoire naturelle et humaine qui s’est déployée dans le temps et dans l’espace. Ici, en Déodatie, les humains ont créé un territoire propice aux espèces et à une biodiversité spécifique de la montagne vosgienne. Les espèces des forêts sont en interaction avec celles des prairies, mais également celles des villes et villages.

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de moins en moins de biodiversité. Elle est pourtant partout de la prairie au fromage de Munster, de nos forêts de sapin à la charpente de nos maisons, dans nos paysages si attractifs pour les touristes. Une majorité de nos activités économiques et sociales sont dépendantes du bon état de la biodiversité. On peut en déduire que c’est peut-être aussi l’assurance de notre économie.

La biodiversité ou mieux la NATURE c’est tout, l’homme y compris. Il faut accepter de changer, s’adapter et modifier nos relations avec le vivant sinon la biodiversité s’occupera de nous…

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Communauté de communes des lacs et des Hauts Rupts

Manuel

LEMBKE Responsable du département Vosges au sein du Conservatoire des ESPACES NATURELS DE LorrainE, il a rejoint l’organisme suite à l’obtention d’un doctorat en écologie. Depuis, il est satisfait de pouvoir agir concrètement pour la biodiversité et de se sentir utile au quotidien. En essayant d’accomplir les missions du conservatoire, il concrétise ses convictions personnelles.

La biodiversité en Déodatie est à l’image des Vosges, c’est-à-dire riche en espèces, paysages et écosystèmes. Des vallées alluviales aux crêtes vosgiennes en passant par les collines, la Déodatie présente une diversité des milieux, à des altitudes variées, qui permettent la présence de nombreuses espèces. Le développement humain et ses structures envahissantes, sont un frein à la biodiversité. Néanmoins, nous devons organiser un équilibre pour stopper l’érosion de la biodiversité. Le conservatoire se donne quatre missions majeures, résumées par le 18


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Vous pouvez commencer par une action favorable à la biodiversité, simple à mettre en pratique. Certains gestes ne coûtent rien et nécessitent peu de temps mais apportent beaucoup.

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permet d’intervenir sur une large zone en Lorraine. La gestion se traduit par la pérennisation de la qualité des sites et la restauration de milieux dégradés. Enfin, il est important de valoriser le patrimoine naturel auprès du grand public. Nos animateurs et communicants informent, sensibilisent et accueillent. seil on

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sigle CPGV, connaître, protéger, gérer, valoriser. La connaissance des sites consiste à élaborer des plans de gestion, inventorier les espèces et réaliser un suivi écologique des espaces naturels. La bonne connaissance des sites permet une protection adaptée notamment là où la biodiversité est grande. Nous protégeons les milieux naturels par le biais d’acquisitions, de locations ou de conventions avec des propriétaires privés ou publics. Par exemple, parmi les partenaires du conservatoire figurent les Papeteries de Clairefontaine qui possèdent sur ses terrains l’Azuré des paluds et sa plante hôte, la sanguisorbe, que nous protégeons ensemble grâce à un plan de gestion. Ce type de collaboration

Laisser les prédateurs naturels (oiseaux, fouines, martres, hérissons, etc.) jouer leur rôle au lieu d’utiliser des pesticides, herbicides, insecticides, etc. Gérer ses déchets au quotidien Essayer de réduire ses émanations de CO2 au maximum. Laisser les pissenlits et autres espèces du jardin monter en graines en évitant la tonte systématique du gazon, ou en laissant ne serait-ce qu’une bande sauvage. Créer des nichoirs pour les mésanges, des cabanons pour les hérissons, etc. Adhérer à une association de protection de l’environnement.

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Communauté de Communes du Ban d’Etival

Eric

mouchot Coordinateur Qualité, Sécurité, Environnement aux Papeteries de Clairefontaine, il veille notamment à la mise en application quotidienne de la politique environnementale de son entreprise. Comme elle, il soutient l’idée que le respect de l’environnement n’est pas un simple moyen d’améliorer l’image d’une marque, mais véritablement un objectif majeur.

Créées en 1858, Les Papeteries de Clairefontaine ont un lien fort avec la nature. Celle-ci est notre principale ressource car elle nous fournit la matière première essentielle : le bois, et également l’eau nécessaire à la production du papier. Ces ressources nous lient directement au milieu. C’est pourquoi, nous avons mis en place une politique de protection de l’environnement. Notre politique environ20

nementale se traduit par des actions quotidiennes au sein de l’usine. D’une part, nous utilisons des pâtes à papier fabriquées à partir de bois issus de forêts gérées durablement, certifiées PEFC et/ou FSC. D’autre part, nous essayons de limiter la quantité d’eau prélevée, eau ensuite restituée en grande partie au milieu, après épuration. De plus, nous favorisons la valorisation plutôt que l’élimination des déchets, par exemple en compostant les boues de notre station d’épuration, ou encore en collectant sélectivement nos différents types de déchets. Ainsi, ce sont environ 98% de nos déchets qui sont valorisés. Enfin, nous disposons d’une unité de cogénération qui permet de produire près de 60% de l’électricité nécessaire au site. Nous récupérons également une partie du CO2 contenu dans les fumées de nos chaudières pour produire du carbonate de calcium précipité. Chaque année, nous évitons l’émission d’environ 12 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. En tant qu’industrie, notre impact sur l’environnement est inéluctable. Néanmoins, nous avons un rôle à


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AUX ENTREPRISES : Surveiller et essayer de réduire ses émissions de gaz à effet de serre Valoriser plutôt qu’éliminer les déchets par enfouissement. Minimiser son impact sur le milieu naturel (exemple : traiter la totalité des eaux usées avant rejet). Investir dans des installations plus respectueuses de l’environnement (réduction des consommations énergétiques, limitation des rejets, …)

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jouer et il est possible de minimiser cet impact de façon durable, en adoptant une politique responsable. La réglementation environnementale nous est imposée à l’échelle nationale mais nous souhaitons participer activement à cet enjeu et mettons en place notre propre stratégie d’avenir. Nous essayons d’en faire toujours le plus possible, même si ce n’est jamais assez. Si l’objectif du « zéro impact » est difficilement atteignable, celui du « moindre impact » est réalisable.

Le consommateur peut orienter les actions de l’entreprise. Selon nos choix de consommation au quotidien, nous faisons le succès de tel ou tel produit et cela influe sur les décisions de développement prises par les industriels. Avec un comportement de tous les jours plus responsable, on peut indirectement réduire les impacts environnementaux associés. Le simple fait d’acheter un produit fabriqué en France ou en Europe a par exemple une incidence non négligeable sur les émissions gaz à effet de serre.

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Communauté de communes du Val de Neuné

Christian

CAEL Maire de Corcieux, et président de la communauté de communes du Val de Neuné, il a depuis plusieurs années voulu concrétiser la valorisation d’une ancienne gravière industrielle en site naturel de promenade et de refuge pour la biodiversité ordinaire. C’est aujourd’hui chose faite, pour le plus grand bonheur des habitants, des pêcheurs, de la flore et de la faune… dont une colonie de castors !

Lancée en 2003, la réhabilitation des anciennes gravières des Grandes Nolles constituait un projet ambitieux et original pour un site qui, dans les années 60 avait servi de lieu d’extraction de remblais pour une industrie voisine. Ce site industriel, peu à peu laissé à l’abandon, était a priori peu destiné à abriter une riche biodiversité. Pourtant, au fil des années, la végétation a repris ses droits, les trous se sont remplis d’eau, la vie aquatique s’est installée, et la quiétude a fait le reste. A quelques pas du centre de Corcieux, l’endroit était idéal pour y concevoir un site mêlant protection de la faune et de la flore, promenade 22

et découverte de la biodiversité pour les habitants, et loisir de pêche sur un des étangs. Le tout, en fédérant toutes les personnes concernées – habitants, associations, écoles, élus, pêcheurs…- avec leurs connaissances, leurs savoir-faire, leurs avis et leurs envies.

Avec l’aide de l’agence de l’eau RhinMeuse, du Conseil général des Vosges, de la Région Lorraine et du Conservatoire des espaces naturels de Lorraine, il a bien entendu fallu « nettoyer » ce qui restait de l’ancienne activité industrielle, aménager des chemins, pontons, ou berges,et redessiner certains points d’eau. C’est au final un site naturel préservé et idéal pour faire découvrir aux enfants ce qu’est la biodiversité. Le castor, installé dans


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Espèces présentes sur le site : Parmi les dizaines d’espèces végétales et animales présentes, les connaisseurs remarqueront la présence d’animaux tels que le castor (dont on peut voir la maison sur une des berges), la bécassine des marais, le busard Saint Martin, le faucon hobereau, la pie grièche grise… et des plantes telles que des bistortes, des sureaux des plaines, des sureaux noirs, des digitales, des bois puants, des stellaires des marais, ou encore de la raiponce noire.

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son enchevêtrement de branches sur une des berges, a aussi servi à imaginer une mascotte qui, sur plusieurs panneaux disséminés dans le site, explique aux enfants, aux écoles, et aux promeneurs toute la richesse naturelle qui les entoure.

La réhabilitation de sites communaux peut aisément permettre de procurer à la biodiversité un refuge idéal. Cette préservation de la biodiversité est une contribution au réseau de refuges naturels pouvant participer de la trame verte et bleue voulue au plan régional et européen (www.trameverteetbleue.fr). C’est aussi un projet qui combine de nombreux autres objectifs pour les pêcheurs, les habitants et les promeneurs qui y trouvent des lieux de promenade et de détente, et pour les écoles qui font de l’éducation à l’environnement.

Lorsque l’idée germe il faut prendre son temps : Associer un maximum de partenaires locaux et institutionnels même si cela peut être lourd et long mais c’est utile et nécessaire pour réaliser un projet riche et consensuel. Il faut aussi du temps pour trouver les financements car ce sont des projets qui demandent des moyens si l’on veut qu’ils soient réussis. 23


Olivier

FRIMAT Photo-journaliste naturaliste et rédacteur, illustrateur pour des magazines tels que Massif des Vosges, Ecosystème ou Pays Comtois, ce passionné de nature a fait du Massif Vosgien son terrain de découverte et bivouaque sans cesse de plaines en montagnes. Tout a commencé il y a dix ans, losqu’il quitte son quotidien et part traverser les Vosges à pieds, de Wissembourg au Ballon d’Alsace . La fin de cette expérience a marqué le début d’une perpétuelle aventure.

On me demande souvent quelle est la plus belle de mes photos. Je réponds qu’il n’y en a pas et que je la ferai demain. La nature peut sembler banale mais la vie est partout autour de nous. Mon déclic s’est réellement produit après ma traversée des Vosges à pied,

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qui équivaut à 300 km de marche en douze jours. J’en suis sorti bouleversé et j’ai compris qu’en réalité, ce n’était que le début de l’aventure. Depuis, mes immersions en nature sont totales. J’ai aménagé mon véhicule pour pouvoir être au plus proche de la nature et m’installer plusieurs jours dans des lieux très paisibles, que je considère comme des refuges. Lorsqu’on obtient une belle photographie, c’est qu’on a respecté l’animal et son milieu en étant discret. Le texte associé à celle-ci permet de lui donner du volume, et de retranscrire des bruits, des odeurs, mais aussi des émotions. Mon métier est un outil grâce auquel je fais partager mes découvertes. C’est très gratifiant de pouvoir transmettre mes expériences aux lecteurs et les faire voyager. SES COUPS DE COEUR Le LYNX : le plus excitant est de découvrir ses traces, le deviner sans le voir. Le PIC NOIR : il est charismatique et intéressant à observer dans son mode de vie.


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« La nature peut sembler banale mais la vie est partout autour de nous.»

Ramasser les déchets trouvés dans la rue ou la nature. Pratiquer l’éco-conduite en adoptant une conduite souple Utiliser les énergies à bon escient, pour notre besoin et non pour notre plaisir. Arrêter l’éclairage systématique et inutile des jardins.

Gardez le nez au vent et les yeux à l’horizon. Arrêtez de courir. Prenez du recul et prenez le temps d’écouter la nature. Elle peut nous apporter beaucoup de choses car la biodiversité, c’est l’homme et la nature, l’un ne va pas sans l’autre.

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Claude

VAUTRIN Journaliste et rédacteur et chef de Massif des Vosges Magazine, qu’il a crée il y a dix ans, il valorise les atouts du territoire avec des articles régulièrement dédiés aux questions de développement durable, de protection de la nature et met en avant des initiatives prises en la matière. Son engagement ne se limite pas à la Déodatie. C’est dans le monde entier qu’il s’intéresse aux « trous noirs de l’information », comme « les luttes écologistes au Liban », le développement durable et urbain à Curitiba au Brésil, ...

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Qu’est-ce que la biodiversité ? La biodiversité est « la diversité naturelle des organismes vivants ». Il y a donc dans ce terme « la diversité, la nature, la vie ». Trois bonnes raisons de s’y intéresser.

La DIVERSITE d’abord. Elle est constitutive de notre environnement et heureusement de l’humanité. C’est parce que cette diversité est une marque de l’univers, et que des différences s’y expriment que l’homme est toujours en quête, se met en mouvement. Audelà de la réalité scientifique, toujours en devenir, il y a donc une dimension philosophique à ne pas négliger. Qui s’intéresse à la biodiversité s’ouvre des horizons de réflexion et d’action. La NATURE en suite. L’homme, particule parmi les particules, est totalement lié, qu’il le veuille ou non, à cette dernière. L’être humain prend conscience qu’il faire partie d’un tout. Il lui faut donc agir pour préserver ce tout et non plus se comporter comme l’agresseur que l’homme fut et reste malheureusement. Préserver la biodiversité, c’est se préserver soi-même. La VIE enfin. Nous y voilà. La biodiversité, incluant toutes les espèces, y compris l’humaine, est d’abord vie et

En hiver, ne pas saler en optant pour le gravillonnage. Utiliser des engrais naturels pour l’entretien communal. Soutenir les habitants dans leurs projets énergétiques d’habitation.


Et la biodiversité déodatienne ? J’y porte la même attention, le même regard que sur tout ce qui est constitutif de l’univers, qui plus est quand l’observation permet de déceler des raretés. Dans un massif à la nature généreuse, mais à la fréquentation parfois outrancière, il convient d’y prêter encore plus d’attention. Le rôle du journaliste face à la biodiversité…? Un magazine tel que Massif des Vosges Magazine, ou mes écrits dans d’autres titres, participent – c’est en tout cas ma volonté et le sens de ma mission de journaliste, de médiateur – à partager, faire connaître des initiatives, qu’elles concernent la nature

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en cela un trésor. Comme Edgar Morin le soutien, mettons la vie elle-même au coeur de toutes nos préoccupations. Nous sommes les Intendants de la Terre et le service de la vie est le premier service. Aucune Civilisation ne peut survivre en oubliant ce principe.

Je le résumerai en un mot : le respect, car respecter l’autre - l’homme, mais aussi la nature c’est respecter soi-même.

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proprement dite ou les rapports que l’homme entretient avec elles, les liens qui les unissent. Faire connaître, c’est aussi alerter sur les menaces pesant ici ou là sur un des éléments constitutifs de l’environnement. C’est donc tenter d’ouvrir la réflexion, la conscience. Un exemple : à l’interdiction pure et dure d’accès à tels milieux sensibles, mieux vaut par exemple l’aménagement d’une tourbière pédagogique que permettra de sensibiliser et, de ce fait, de protéger l’ensemble des autres milieux naturels similaires. . . . Et le nôtre ? Chacun peut et doit agir avec ses potentiels, ses outils. L’enseignant, le journaliste sensibilise. Le pratiquant d’un loisir de nature est attentif à cet environnement sans lequel il ne prendra pas de plaisir. L’élu organise la réflexion et monte des projets. Le citoyen participe. Des petits gestes quotidiens suffisent parfois dans la bonne gestion d’un déchet, dans l’organisation d’une randonnée, avec la conscience que le tout – la nature, l’environnement, l’univers – n’est rien sans l’un – l’ensemble de ses composantes, l’homme compris – mais que l’inverse est tout aussi vrai. Protéger la biodiversité, c’est protéger l’homme et préserver le futur.

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Communauté de communes du Val de Galilée

Christine

L’HEUREUX Elue Régionale « Europe Ecologie Les Verts », elle considère son statut d’élue comme un atout permettant d’aller au-delà de ses engagements citoyens, à travers des actions politiques concrètes. D’ailleurs, ce n’est pas son élection qui a engendré son engagement mais l’inverse. Ses sensibilités à l’environnement et à la biodiversité ont toujours été présentes. Aujourd’hui, c’est une femme politique « hyperactive », qui multiplie les fonctions et élargit ses champs d’action : Vice-Présidente du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, membre de l’association ETCTerra, membre du conseil de développement du Syndicat Mixte du Pays de le Déodatie...

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La biodiversité est en perpétuelle évolution. Les interactions entre tous les êtres vivants évoluent dans le temps et rien n’est figé. Il faut considérer la biodiversité comme une dynamique mouvante dont l’Homme fait partie. Tout l’enjeu

est de juger quand il faut laisser faire la nature et quand l’Homme doit intervenir pour endiguer certains déséquilibres naturels. Dans mes choix politiques, je veille à mettre en oeuvre des actions qui respectent cet équilibre fragile et donc minimisent l’impact de l’Homme sur ce qui l’environne. C’est une erreur de penser que la préservation de l’environnement est secondaire par rapport à des préoccupations liées à la crise actuelle. En interaction constante, les enjeux environnementaux et économiques sont indissociables. La considération de l’un peut impacter l’autre de manière positive. A l’échelle de la Région Lorraine, les actions se traduisent par exemple par la signature du pacte contre les OGM, la préservation d’espaces naturels, la création de réserves naturelles notamment gérées par le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine ou encore l’adoption d’une politique de réduction des gaz à effet de serre. Une Région peut donc mener des actions directes mais aussi de sensibilisation des citoyens.


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aux collectivités Aider les citoyens à traiter leurs déchets verts Eviter une tonte trop régulière des fossés, cela détruit le milieu de certaines espèces Repenser l’éclairage nocturne de la ville et des zones commerciales. Cela peut sauver une faune qui en est victime: Les lucioles disparaissent Le trajet de certains oiseaux migrateurs est perturbé Les arbres exposés constamment à la lumière ont un rythme nocturne perturbé et dégénèrent.

Aucun geste du quotidien n’est anodin. Un simple bruissement d’aile de papillon peut provoquer un raz de marée de l’autre côté de la planète. Cette image illustre bien l’ampleur de nos actions.

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Communauté de communes de la Haute Meurthe

Virginie

LEBLANC Chargée de développement Territoire et Environnement au sein de l’association Etc…Terra, elle s’attache à transmettre aux autres son enthousiasme pour la nature en Déodatie. De la sensibilisation à l’action, elle accompagne tous types de public dans leur démarche éco-citoyenne afin de mettre en lien l’homme et son environnement. Avec comme mot d’ordre la curiosité, elle nous embarque dans son élan de découverte et nous apprend à nous émerveiller face à l’ordinaire.

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Environnement, Territoire, Citoyenneté. Ce sont les trois champs d’action de l’association. Au travers d’animations, de formations et d’aide à l’élaboration de projet, notre rôle est de faire comprendre ce qu’est la biodiversité et son intérêt. A ce titre, les parcours et expériences variés de notre équipe permettent de soutenir des publics divers tels que des scolaires, des élus, des collectivités, des associations, des citoyens, etc. ... Terra ! La vocation de l’association est de créer des liens, non seulement entre l’homme et l’environnement, mais aussi entre les acteurs de cette cause commune qu’est la biodiversité. Nous collaborons notamment avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine, mais aussi avec des naturalistes spécialistes tels que le botaniste Denis Cartier. Notre action est d’autant plus importante que le territoire du Pays de la


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Ouvrez l’oeil Lors d’une balade, on peut remarquer des traces et indices qui révèlent le passage d’un animal. Le cône d’épicéa peut en être l’indicateur car chaque bête le mange de manière différente.

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Déodatie possède une richesse naturelle à protéger. Notre Pays a tout le potentiel pour valoriser la diversité de son environnement. On y trouve des cours d’eau magnifiques, des lacs impressionnants comme ceux de Gérardmer et Pierre Percée, des tourbières remarquables et des espèces emblématiques.

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Vous avez de la chance! Votre région est riche de diversité ; une richesse sans prix. Il faut sortir du quotidien et partir découvrir ces espaces de quiétude parsemés un peu partout en Déodatie. Des milliers de touristes viennent admirer cette diversité des milieux et pour nous, elle est accessible, juste là, autour de nous. Lire attentivement les étiquettes des produits à base d’agents chimiques. Par exemple, le dosage de la lessive dépend de la dureté de l’eau. En Déodatie, l’eau n’est pas calcaire. Utiliser la juste dose de produit d’entretien. Une surdose de ces produits n’apporte pas une efficacité supplémentaire et engendre une pollution des eaux et des sols. L’idéal est de créer ses propres produits ménagers, à base de bicarbonate, de citron et de vinaigre blanc, tout aussi efficaces et moins coûteux que les produits du commerce. Pour les haies de jardin, privilégier les espèces végétales locales telles que des arbustes et des buissons, plutôt que des espèces venues d’ailleurs comme le thuya.

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Denis

CARTIER Botaniste et technicien forestier à l’ONF, cet « optimiste de la biodiversité » est passionné par l’étude de la flore depuis son plus jeune âge. Déjà enfant, il investiguait tous les coins de son jardin. Depuis, il a su conserver cette curiosité et continue à s’enthousiasmer de cette biodiversité ordinaire et tout à la fois extraordinaire. Aujourd’hui, il ne s’imagine pas vivre sans garder ce contact avec la nature.

Au travers des animations et des formations que je dispense, j’ai pu remarquer que les habitants de la Déodatie sont relativement sensibles à leur environnement et qu’il existe un lien fort avec la forêt. Ici, la biodiversité est magnifique, en se promenant dans une forêt, on ne perçoit pas de prime abord la main de l’homme. J’essaie de transmettre mes connaissances botaniques de manière originale. Selon moi, susciter l’éveil et la curiosité a plus de valeur qu’apporter une information purement scientifique. En tant que botaniste, mon rôle est de recenser les espèces et d’étudier 34


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La prise en compte de la biodiversité n’est pas nécessairement un retour en arrière. On peut suivre l’évolution de la société tout en restant proche de la nature. C’est tout simplement cultiver un regard différent sur ce qui nous environne. On considère trop souvent l’être humain au centre du monde, mais il faut revenir à l’essentiel, prendre le temps d’observer la diversité qui est là, aux portes de nos maisons.

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l’évolution des milieux. Je suis également amené à intervenir en tant qu’expert pour divers organismes dont le projet nécessite une étude préalable des milieux, de manière à s’assurer de la cohérence de ce projet vis-à-vis de la flore et des habitats.

Repenser nos choix de consommation Eviter le gaspillage alimentaire Choisir des produits moins emballés Donner une seconde vie aux objets Repenser notre consommation énergétique Eviter de laisser les pièces allumées inutilement Opter pour un chauffage plus écologique et moins coûteux

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férentes, recouvrant une surface de 1200 hectares. Depuis sa création en 1966, les missions de l’ONF n’ont pas changé mais la biodiversité est mieux prise en compte dans la gestion forestière. Aujourd’hui, la protection de la nature est reconnue par la création de réserves biologiques intégrales (RBI) chose impensable il y a 30 ans! Par exemple, nous sélectionnons des arbres remarquables par leur taille ou leur forme, avec des trous de pic, des lierres, des nids de toutes sortes ou d’essences rares. Puis, nous plaçons une plaquette dessus, indiquant « arbre conservé pour la biodiversité ». De cette façon, cet arbre sera protégé et jamais coupé. Notre rôle, c’est aussi de faire en sorte que la biodiversité soit la plus riche possible. Les missions de l’ONF sont la gestion

Christian

MICHEL Agent patrimonial à l’Office National des Forêts, il a toujours été passionné de nature. Né dans les Vosges, au pied de la forêt, il y partait se promener, observer les animaux et faire de la photo. C’est donc cet amour, des arbres en particulier, et de la nature toute entière qui l’a orienté vers cette profession. Aujourd’hui, après 33 ans de métier, c’est toujours un naturaliste idéaliste qui part dans nos forêts, profiter de la nature.

Au 19ème siècle, 2 fois moins de forêts qu’aujourd’hui. Seulement 30 000 ha de forêts complètement naturels, l’équivalent de la surface d’un département français bétonné tous les 8 ans 80 ha de forêts de chênes rasés pour le TGV Est 36

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Chiffres en forêts

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En tant qu’agent patrimonial, ma mission consiste à accueillir le public autour d’animations en nature, mais aussi et surtout à gérer cinq forêts dif-

Ne pas tondre quand les insectes et autres bêtes sont en pleine activité, de mai à septembre Privilégier les espèces indigènes lorsqu’on plante un arbre Utiliser de la sciure ou des cendres à la place d’anti-limaces Ne pas couper les lierres accrochés aux arbres, nécessaires pour les abeilles et non parasites pour l’arbre Etre discret en nature : Proscrire les sports motorisés Respecter les limites de sentiers (le hors-piste)


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forestière, la protection du territoire par la surveillance incendie, la protection contre les avalanches, l’éducation à l’environnement, et la surveillance. L’ONF assure aussi des missions d’accueil du public avec des sorties en forêts destinées à tous les publics, mais aussi par des aménagements touristiques en forêt, la création de sentiers de promenades, etc. En Déodatie, notre rôle est d’autant plus important que la forêt est très présente. La biodiversité s’exprime fortement dans nos forêts, qui recouvrent 70 % du territoire. Cependant, le Massif Vosgien étant petit et très fréquenté, les activités humaines en nature dérangent les espèces. Leurs milieux et leurs biotopes en sont déstabilisés.

Le mode de vie des gens s’éloigne toujours plus de la nature. Ils se renferment chez eux devant des écrans, dans leur voiture, dans les hypermarchés ou entre quatre murs, et pourtant, l’Homme n’est pas fait pour cela! Alors sortez, admirez la beauté, l’intelligence et la diversité de la nature, nous en avons tous besoin! Si nous n’y prenons pas garde, elle va mourir, et l’Homme avec !

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Communauté de communes du Val de Galilée

Patrice

HABERER Retraité de l’ONF, cet ancien garde forestier qui accueillait le public s’était donné pour mission de présenter la nature autrement que techniquement. Passionné de la forêt, il la décrit comme un lieu magique. Perpétuel engagé, il fait partie bénévolement du Conseil de Développement du Pays de la Déodatie, en tant que responsable de l’environnement. Aujourd’hui, avec des amis, il se lance dans un projet de création d’un Festival du Sauvage afin d’instaurer une nouvelle relation à celui-ci. Une belle implication qu’il mène avec une certaine sagesse naturelle

La biodiversité est une richesse que l’on ne connaîtra jamais entièrement. On parvient à répertorier les espèces mais il existe tellement d’interactions complexes et surprenantes entre elles, que même en tant que forestier, on se rend compte qu’on en connait très peu. La nature présente un niveau de complexité si extraordinaire, qu’en comparaison, les inventions de l’Homme sont moindres. La biodiversité est vitale pour l’Homme. Elle n’a pas besoin de nous, mais nous avons besoin d’elle. On a plus détruit

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Nous devons réenchanter le monde et le voir avec les yeux d’un enfant, curieux et émerveillé. En se reconnectant à la nature, on se reconnecte avec notre forêt intérieure.

Nathalie, sa compagne Spécialiste de la cuisine sauvage, elle affectionne particulièrement la flore, qui fait maintenant partie de son quotidien, et même de sa cuisine. Déjà petite, elle partait en forêt avec son père. Aujourd’hui, elle transmet cette éducation. Le respect de la nature et la cueillette ne sont pas contradictoires. La cueillette permet à la plante de se régénérer. Mais il faut être attentif à plusieurs choses. D’une part, il faut laisser mûrir la plante pour qu’elle puisse se reproduire. D’autre part, il faut cueillir seulement les espèces présentes en grande quantité, et les prélever avec parcimonie. Enfin, il faut éviter la coupe à blanc. Je respecte énormément la flore et je suis reconnaissante envers la nature pour ses bienfaits. En tant qu’adultes, on a le devoir et la responsabilité de faire prendre conscience à nos enfants que la nature est essentielle. On vit dans un grand confort : on a chaud, on a de l’électricité, on a de nombreux

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en cinquante ans que depuis le début de l’humanité. Cela m’inquiète pour les générations futures. Selon moi, vivre sans aucun rapport à la nature ce n’est pas vivre, c’est survivre. Il est important de revenir aux sources, mais de façon intelligente. Cela ne signifie pas un « retour à la bougie », mais trouver des façons innovantes d’améliorer notre rapport à notre environnement. Changer sa manière d’aborder la nature passe par la prise en compte du sauvage. On a détruit la nature sauvage pour construire notre civilisation, il est temps de la considérer autrement qu’un ennemi. Le rapport à la nature peut évoluer dans des domaines concrets comme l’apiculture, la permaculture ou encore la sylviculture alternative.

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« Je pense qu’un enfant qui a été sensibilisé à l’importance de la biodiversité sera peut-être un adolescent qui se détournera de cela pendant quelques temps, mais sera sans doute l’adulte qui se souviendra de cette valeur et s’y attachera comme par évidence. » 39


moyens de transport, ... et cela nous semble normal alors que nous épuisons les ressources de la planète. Pour l’avenir, je suis à la fois inquiète et confiante. Inquiète car on exploite la Terre au détriment des générations futures. Confiante car l’Homme possède une capacité d’innovation considérable, qui pourrait permettre, je l’espère, de trouver des solutions pour un avenir stable. Association « Mets et Mots Sauvages » 9, route des frêres Claude 88520 La Croix aux Mines www.la-cuisine-sauvage.fr Sophie, sa fille Lycéenne en seconde, elle a toujours été attirée par le monde animal, du plus petit insecte à la plus majestueuse bête. Toute petite, elle traquait les bourdons et les escargots avec son biberon, improvisait des aquariums pour voir évoluer des tétards. Je considère mon respect à la nature comme une évidence, une valeur inculquée par mon père et favorisée par le magnifique milieu naturel dans lequel j’ai grandi. A présent, l’avenir de la planète m’inquiète car je l’imagine de plus en plus difficile. Peut-être cela s’équilibrera lorsqu’on n’aura pas d’autres choix que de s’adapter. Pour lors, il ne faut pas se dire que si l’on agit pas, les autres le feront pour nous, sinon on n’avance pas. 40

Recette de tarte aux pissenlits 500 gr de fromage blanc 250gr de pissenlits 100 gr de lardons 4 oeufs 250 gr de pâte à tarte Hachez sommairement les pissenlits et les faire suer quelques minutes dans une poêle avec les lardons. Jetez la graisse. Mélangez le fromage blanc, les oeufs, le sel et le poivre avec les pissenlits et les lardons et versez cette préparation sur le fond de tarte (si la préparation vous semble trop liquide, ajoutez une cuillerée de farine). Enfournez à four chaud (250°), baissez après 5 minutes. Lorsque la tarte est dorée sur le dessus et se détache du fond, elle est cuite. Bon appétit !


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Saint-Dié-des-Vosges

Jacques

SCHWAB Enseignant en audiovisuel à l’IUT de Saint-Dié des Vosges et gérant d’une société de production audiovisuelle, il nous raconte comment, en commençant par de petits gestes simples, et avec une implication plus forte de jour en jour, il s’est tout naturellement attaché à l’idée que la planète est un bien commun qu’il faut préserver pour le transmettre aux générations futures.

Comme la plupart des gens, j’ai peu à peu pris conscience de l’impact de l’homme sur la nature. Mais entre le moment où l’on est informé et le moment où l’on passe à l’action, il y a un temps qui est propre à chacun. Notre rythme de vie et la société de consommation dans laquelle on baigne sont des freins à notre prise

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de conscience. Agir demande donc un effort, du temps et parfois de l’argent. Il y a de petites choses que l’on peut tous faire naturellement. Peu à peu, j’ai adapté mon mode de vie à mon mode de pensée, et notamment mes habitudes de consommation. J’achète des produits bio et locaux aux Jardins de Prométhée. Au départ, l’idée était de manger plus sainement et de soutenir la vocation d’insertion sociale des Jardins. Puis, cela s’est inscrit dans une démarche d’action pour la biodiversité. J’essaye également de réduire mon impact sur la nature. Par exemple, je suis contre le bétonnage systématique des cours et petits chemins. Chez moi, je laisse les espaces verts ou opte pour des pavés, qui laissent l’eau s’écouler dans la terre, l’herbe pousser et les animaux se développer.


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Donner des graines aux oiseaux pendant l’hiver Faire des abris extérieurs pour les coccinelles s’approchant des maisons Ne pas saler les sols en hiver Privilégier les pavés au goudronnage Consommer des produits bio et locaux Préférer des véhicules à faible émission au gaz

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L’histoire du colibri illustre ma pensée : un jour, un grand incendie se déclare dans la forêt et seul le petit colibri s’active pour chercher quelques gouttes d’eau dans son bec, qu’il jette sur le feu. Même si les autres animaux lui expliquent que c’est inutile, le colibri répond qu’il a fait sa part du travail. Je pense que les efforts de chacun, additionnés, permettent de grandes choses et ces efforts ont de la valeur pour les générations futures. Et les communes ? Les communes ont un rôle à jouer car quand elles font un petit effort, cela simplifie celui des citoyens. Pour éviter que chacun achète un petit broyeur, les habitants pourraient se regrouper et, avec l’aide de la commune, se munir d’un broyeur à végétaux que chacun pourrait emprunter. Moins polluant, plus économique Mutualiser les moyens Eviter de polluer en brûlant les «déchets verts» Paillage à l’aide de déchets verts broyés, très enrichissant pour la terre évitant les engrais.

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Communauté de communes de la Fave

Mickaël

KIELMANOWICZ Animateur développement durable à l’association Les Jardins de Prométhée située à Provenchères-sur-Fave, il sensibilise différents publics au jardinage biologique à travers des visites des jardins, des animations pédagogiques, etc. Cette association, à vocation d’insertion sociale, nous propose un mode de consommation original et respectueux de l’environnement : des paniers de légumes biologiques. Leur devise : « Enracinons l’avenir ensemble ».

Les légumes que nous proposons sont de saison, bio et distribués à une population locale. Ces trois caractéristiques présentent plusieurs points forts. D’une part, les saisons et les cycles de maturation naturels sont respectés. Les variétés se développent à leur rythme. D’autre part, contrairement aux variétés achetées en grande surface, les légumes issus de jardins biologiques se conservent mieux, plus longtemps et leur qualité gustative est supérieure. En effet, ceux achetés dans le commerce sont gorgés d’eau, ce qui altère leur conservation, leur goût et leur consistance. Pour ces raisons, ce mode de consommation est favorable à la biodiversité, d’autant plus qu’il favorise

LES PANIERS Deux formules hebdomadaires ou tous les quinze jours : le demi-panier à 9€ le panier familial à 16 € Jours de livraison : mardi ou vendredi Lieux de livraison : choix parmi une dizaine de lieux

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« Les jardins de Prométhée » 91,93 Grande Rue - Provenchères sur Fave tél/fax : 03 29 51 77 93


Comment fabriquer du purin d’ortie Faire macérer 10L d’eau (eau de pluie préférable) avec 1,5kg de feuilles d’ortie hachées (choisir des pousses jeunes et non montées à graines). Après une quinzaine de jours, filtrer la macération. Selon l’utilisation souhaitée, pour pulvérisation au sol, contre les maladies : diluer 2L de purin pour 10L d’eau pour pulvérisation fine sur les feuilles, en insecticide : diluer 1L de purin pour 10L Pour accélérateur de décomposition du compost : sans dilution

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les circuits courts. La livraison des paniers s’effectue aux habitants des villages alentours, ce qui minimise les trajets et donc, l’impact sur l’environnement.

Pratiquer la rotation des cultures pour son jardin. Cela consiste à changer régulièrement les cultures de place afin de faire reposer la terre et permettre aux oligo-éléments de s’intégrer Créer son propre compost naturel, à base de matières carbonées (branchages, feuillages, tonte de gazon sec,etc.) et de matières azotées (épluchures de fruits et légumes, fleurs fanées, mauvaise herbe,etc.). La dégradation se fait rapidement, entre trois et quatre mois. Remplacer l’insecticide par : Le purin d’ortie, qui sert d’insecticide, de déséherbant, d’activateur de compost et de croissance. Une barrière naturelle autour du potager avec des fleurs, attirant ainsi les insectes pollinisateurs.

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Communauté de communes du Val de Galilée

patrimoine naturel, était également

Jean Jacques

DAILLOT Président de la communauté de communes du Val de Galilée, il mène une politique basée sur trois piliers : l’économie, le social et l’environnement, en gardant à l’esprit que l’action sur l’un est un vecteur de changement sur les deux autres. Elément fédérateur des dix communes, la préservation de la biodiversité a réuni les élus autour de la volonté de placer l’enjeu environnemental au coeur de leur politique.

Faire le choix d’une politique environnementale, c’est avant tout se poser les bonnes questions : dans quel territoire souhaitons-nous vivre dans les dix prochaines années ? Pourquoi ce paysage reflète-t-il notre identité ? Qu’avonsnous le sentiment d’avoir perdu et que voulons nous reconquérir ? Nos premières réflexions ont porté sur le paysage par la volonté des habitants, à savoir la préservation du 46

la nôtre. Parmi les actions de la communauté de communes, l’opération « vergers familiaux » a permis de favoriser la plantation d’arbres fruitiers chez les particuliers. Ainsi, grâce à une subvention à hauteur de 70 %, 1 000 arbres ont été plantés, soit un pour quatre habitants. Cela vient compléter l’implication des communes, qui sont à l’origine de deux vergers conservatoires et deux vergers communaux. Les citoyens ont un attachement particulier au paysage, le sentiment d’une vraie richesse naturelle. Cette sensibilité est prise en compte afin d’assurer un équilibre entre l’agriculture, l’habitat et l’activité économique. Par exemple, pour l’implantation d’un parc d’activités, nous avons fait le choix d’un terrain non agricole, de bardages en bois, de surfaces goudronnées limitées et de fossés pour l’écoulement. L’important pour nous est d’être en cohérence avec notre


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Limiter les fleurissements trop gourmands en arrosage Eviter l’usage de pesticide et de désherbant Planter des arbres fruitiers plutôt que des arbres de décorations exotiques. Favoriser l’implantation de ruches sur les terrains communaux Faire un effort sur l’éclairage public inutile au delà d’une certaine heure

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plan environnemental et de ne pas désavantager un agriculteur pour avantager une entreprise. Nous vivons dans un coin magique qu’il faut préserver. Aujourd’hui, nous prévoyons un programme de restauration des berges et des rivières, où la microfaune est présente. Nous protégeons également des sites de reproduction de truites sauvages, très rares sur le secteur, trésors de la biodiversité.

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L’homme est capable d’être conscient de ce qu’est la biodiversité, ce qui n’est pas le cas des espèces animales. Cette conscience de la biodiversité lui donne un devoir de préservation, d’attention. Le vivant est noble, il a ce quelque chose qui nous dépasse, alors même qu’il nous entoure en permanence.

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Communauté de communes du Val de Galilée, de la Fave et de Fave et Meurthe

Paul

VALENCE

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Ambassadeur du tri depuis un an auprès du syndicat de gestion des ordures ménagères des 3 communautés de communes (Fave, Fave et Meurthe et Val de Galilée), il a pour mission de sensibiliser la population à la réduction des déchets et au tri.

Se doter d’un compost est incontestablement un geste facile et concret pour la planète et pour son jardin. Avec l’arrivée de la redevance incitative, ce sera aussi un geste pour le budget de chaque ménage.

En partenariat avec le SMD des Vosges (syndicat mixte pour la gestion des déchets du département) et le Conseil général des Vosges, le syndicat a mis en place une opération de vente - à un prix 3 fois moins cher que dans le commerce - des composteurs individuels pour les particuliers. Une communication auprès des habitants a permis de les inciter au recours au compostage. Le succès a été rendez-vous puisque c’est près de 20% des ménages qui se sont répartis quelques 1300 composteurs. L’avantage du composteur est double. Il est à la fois économique et écologique. Economique car avec l’arrivée prochaine de la redevance incitative (moins on produit de déchets, moins on paye de redevance), chacun aura intérêt à réduire le volume de sa pou-


En savoir plus : Paul Valence au 06 30 38 84 35 Synd.enlevement.om@packsurfwifi.com Ainsi que sur le site du SMD (rubrique « moins de déchets ») :

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http://www.smdvosges.com/fr/accueil.html seil on

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Pour démarrer un nouveau compost, seil mélangez aux déchets frais unon compost déjà fait. Il accélèrera le processus. En tout cas, au début, aérez le compost en remuant car un compost a besoin d’aération et d’humidité. Pour récupérer quelques vers à jeter dans En hiver, neenpas saler enposez optant votre composteur démarrage, un carton sol. Avec l’humidité, pourà même le gravillonnage. Utiliservous des aurez toutesnaturels les chances del’entretien trouver des engrais pour lombrics sous votre carton. activer communal. Soutenir lesPour habitants votredans compost, ajouter du purin d’ortie leurs projets énergétiques (recette donnée dans ce livret). Le meilleur d’habitation. ingrédient pour votre compost reste le temps

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Faire son compost : Rien de plus simple : se procurer la Sans être optimisme caisson qued’un vous proposebéat, le syndiavec de la détermination, je catmais si vous habitez dans ce secteur (ousuis vous renseigner auprès de votre persuadé que nous pouvons communauté de communes prochanger les choses. Il faut ys’ils croire posent la même chose – ou enpour acheet se battre au fil des années terdéfendre un dansdes le commerce – ou le faire projets, tout en presoi-même grâce aux fiches pratiques nant le temps. Le changement est faciles à trouver sur internet). Le popossible. La seule façon d’avancer ser dans votre jardin en contact direct est le d’entretenir uneles collaboration avec sol (afin que vers puissent entre laà population et les élus, Jeaccéder vos déchets végétaux). debac valeurs : la terautour dans le vos communes déchets végétaux enpréservation prenant soin mettre autant et lad’y valorisation de del’environnement. déchets secs (feuilles mortes, branches, copeaux…) que de déchets humides (épluchures, restes de fruits et légumes). Eviter les aliments contenant de la viande (ils attirent les rongeurs et renards), ainsi que les déchets pouvant contenir des rési-

dus médicamenteux (litière des chats par exemple) ou des feuilles issus d’arbres malades (vous répandrez la maladie dans votre jardin !). Les vers feront le reste. Après quelques bons mois, dans les couches inférieures, vous pourrez récupérer un bon compost bien noir et riche que vous pourrez répandre dans votre jardin. Bien fait, un compost ne dégage aucune odeur. En appartement aussi (dans la cuisine à côté de la poubelle ou sur la terrasse ou le balcon), on peut avoir un composteur : le lombricomposteur. En vente dans la plupart des jardineries.

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belle…sachant que les déchets compostables représentent de 20 à 30% de chaque poubelle. Les déchets végétaux en compost se réduit des 2/3 de son volume initial. Ecologique évidemment puisque l’élimination des déchets est globalement coûteuse et demeure potentiellement une source de nuisance environnementale (incinération, stockage). Mais surtout, transformer une partie de ses déchets en compost, c’est une excellente opération pour votre jardin qui non seulement bénéficiera d’un engrais gratuit, naturel et riche mais en plus vous permettra de réduire s g es a (voire mvous passer) de phytosanitaires dont on sait qu’ils sont pour certains mauvais pour la biodiversité.

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Communauté de communes du canton de Brouvelieures

Vivianne

CLAUDEL Volontaire en service civique au sein de la Communauté de communes du canton de Brouvelieures depuis juin 2012, elle prend le relais d’un premier volontaire sur un projet de sentier de la biodiversité que la Communauté de communes a souhaité créer. Après un BTS de « gestion et de protection de la nature « à Annecy, cette mission lui a permis de mettre à profit ses connaissances sur un projet très concret au cœur du massif des Vosges.

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La communauté de communes du canton de Brouvelieures a souhaité réaliser un sentier de promenade et de découverte de la biodiversité le long du tracé d’une ancienne voie ferroviaire reliant Brouvelieures à Rambervillers en passant par Frémifontaine sur près de 4,5 kilomètres. Initialement recouvert de forêts et bientôt «aménagé», ce parcours permettra à une faune et une flore locale d’être mieux observées par les promeneurs à qui il sera donné de découvrir les nombreuses espèces présentes dans cette vallée de la Mortagne. Ce projet, construit avec la collaboration du Conservatoire des espaces naturels de Lorraine, la fédération de

pêche, l’ONF, l’Education nationale, l’ONCFS, mais aussi le Conseil régional de Lorraine, le Conseil général des Vosges, ainsi que des associations et élus locaux, sera un parcours en pleine nature, entre l’ancienne voie ferrée et la Mortagne. Habitants, promeneurs, et enfants pourront mieux connaître aussi bien le patrimoine naturel que le patrimoine humain et culturel à l’aide de panneaux pédagogiques et au sein de l’ancien « Moulin de Frémifontaine » qui servira de lieu d’accueil et d’animations dédié à la biodiversité. Y seront décrits les espèces typiques des bords de cours d’eau et des forêts (les libellules, les batraciens, les oiseaux, la flore…), et aussi ce qu’il faut savoir sur l’histoire des lieux, du rail, et des activités humaines passées dans l’exploitation du bois et de l’eau tels que les forges ou les scieries. En savoir plus : Site de la Communauté de Communes du Canton de Brouvelieures : http://cc-brouvelieures.fr/ Site pédagogique sur les milieux aquatiques et les espèces que l’on y trouve : http://educatif.eau-et-rivieres. asso.fr/index.php?Rub=10&SsRub=0


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La réalisation de projets de ce type doit se faire à mon sens en impliquant au maximum les acteurs locaux (associations en lien avec la protection de la nature, le tourisme, l’éducation à l’environnement..., techniciens, élus, mais aussi habitants...). Cette implication conditionne la vie du projet avant, pendant et après sa mise en œuvre. Il ne faut pas perdre de vue le rôle de l’homme dans la préservation ou au contraire dans l’altération du fonctionnement des écosystèmes : l’influence de l’homme sur ce fonctionnement est visible par un certain nombre de marqueurs qu’il est important de montrer pour sensibiliser le public au rôle qu’il joue dans son environnement proche. L’objet du sentier n’est donc pas seulement de faire une liste des espèces présentes.

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La biodiversité ordinaire mérite toute notre attention. Sans elle, pas de biodiversité « extra-ordinaire », sans elle, beaucoup de services « gratuits » rendus par la nature ne seraient plus là : la pollinisation des fleurs qui donnent des fruits, l’épuration de l’eau par certains insectes et micro-organismes, la retenue des eaux par les racines des arbres des rives pour limiter les crues, etc… Le lien entre l’Homme et la biodiversité est évident, mais il est parfois nécessaire d’en refaire la démonstration. Petit exemple pour les pêcheurs : en automne, les feuilles mortes des arbres tombent dans l’eau. En se décomposant, elles nourrissent des petits invertébrés de cours d’eau qui sont eux-mêmes la nourriture de base des poissons d’eau douce… si appréciés des pêcheurs et des gourmands.

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Communauté de communes du Pays de Senones

THIBAULOT

Loin de n’être qu’une production de viande de qualité car les animaux sont élevés en plein air et nourris avec des aliments bio, cet élevage bio remplit, sur près de 14 hectares, de nombreuses fonctions utiles à la biodiversité. En premier lieu, il y a un objectif de conservation d’espèces rares. Le porc est un gascon noir du sud ouest bien adapté à notre climat vosgien comparable au climat des contreforts pyrénéens, souvent froids et humides. Ce porc fait partie des 5 races locales françaises rares avec le « porc basque », le « cul noir du Limousin », le « blanc de l’ouest », et le « porc corse ». Côté volaille, bovins et ovins, même préoccupation : des poules et 52

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Eleveur bio, Pascal Thibaulot s’est installé à la Petite Raon il y a 10 ans. Bien qu’élevant principalement du porc, il s’est diversifié avec de la volaille, du lapin, quelques veaux et des agneaux, le tout sous la maque « Nature et Progrès. Diversification également en proposant de la «table d’hôte » sous le label « accueil paysan ».

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des oies d’Alsace, des lapins « sablés des Vosges », des vaches vosgiennes, et des chèvres de Lorraine. Par ailleurs, l’élevage participe de l’entretien des paysages : le mouton broute et «nettoie» les pieds des fruitiers dans les vergers et évite des débroussaillages mécaniques ; le cochon lui aussi participe de l’ « ouverture des paysages » en dégageant des zones qui seraient totalement envahies par de la ronce et du sous-bois, puis de la forêt. Cet entretien paysager diversifie les milieux naturels, laisse la place à

Chacun peut, près de chez soi, chercher à savoir quels sont les paysans du coin, redécouvrir leur métier, et acheter leurs productions locales. Les paysans bio jouent un rôle pour la nature, ils jouent aussi un rôle social et de maintien d’activité économique dans les villages. Mais sans le soutien des habitants, ou par leur indifférence, ils disparaîtront. Un village qui perd son école, sa poste, et ses paysans est un village qui meurt.


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du sureau dont les baies régalent, en hiver, les pinsons, les sitelles ou les bergeronnettes. Le caractère « bio », refusant tout intrant chimique, a pour effet de maintenir vivante des terres riches en une diversité micro-biologique et d’insectes aussi nourrissante pour la flore que pour toute la faune qui y vit. Enfin, la production locale de viandes, s’accompagne de tables d’hôtes et s’appuie sur une AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne – et celle de cet éleveur, l’AMAP des capucines, est une des premières de Lorraine). Ceci participe également d’une économie alimentaire de proximité qui, en comparaison des grandes chaînes de distribution, a un impact environnemental très positif.

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Le particulier qui entretient son jardin ou ses chemins avec des désherbants seil chimiques, s’il veut lui aussi contribuer on à la préservation de la biodiversité, devrait penser au désherbage manuel ou le recours à l’eau de cuisson des patates En savoir En hiver, plus ne : pas saler en optant

AMAP pour des capucines le gravillonnage. : http://amap. Utiliser des de.capucine.free.fr/, engrais naturels pour l’entretien tel : 03communal. 29 58 37 51Soutenir les habitants Sur l’agriculture dans leurs projets bio : énergétiques • L’agence bio : d’habitation. http://www.agencebio.org • La fédération nationale d’agriculture biologique : http://www.fnab.org

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Communauté de communes des Monts de Vologne

Monique et Thierry

DRONET

le jardin de BERCHIGRANGES

Monique et Thierry Dronet sont deux passionnés du jardin. Installés depuis près de 33 ans dans un coin de nature à Berchigranges , leur jardin, qui s’est agrandi petit à petit, est leur terrain de mise en pratique et de démonstration des mille et une connaissances qu’ils ont accumulées tout au long de leurs voyages et de leurs découvertes. Ils nous montrent aujourd’hui toutes les facettes du jardin tel qu’ils le conçoivent, à la fois sauvage par endroit, très travaillé à d’autres, toujours personnel et authentique

Au départ, il y avait une maisonnette à rénover et un terrain de 800m2 à peine sur une ancienne carrière de granit, le tout entouré de forêts d’épicéas. Aujourd’hui, au fil des années, les 800m2 sont devenus 2,5 hectares et l’épicéa a laissé la place à un jardin luxuriant de quelques 4700 différentes espèces de végétaux dont une des plus importante collection d’Europe de narcisses. L’épicéa, planté de manière totalement arti54 ficielle, est un véritable étouffoir à biodi-

versité, et avait pris la place de vastes prairies qui composaient au début du 20ème siècle l’essentiel du paysage. Au début des années 80, il n’existait quasiment pas (en France du moins), de jardins « privés » à visiter. En ouvrant leur jardin en 1997, ils furent parmi les premiers. On vient de loin pour visiter ce jardin. On y vient aussi des alentours et en famille, pour se détendre (près de 150 endroits pour s’asseoir ont été prévus). C’est en tout cas, un plaisir des sens pour tout le monde. Conservatoire de plantes locales qu’on découvre ou re-découvre car mises en valeur, le jardin sera aussi apprécié des plus connaisseurs pour les plantes rares, anciennes ou de collection. Une pépinière dite de « Cottage » (dans la tradition britannique) permet aux visiteurs de repartir avec quelques plants. Près de 17 différents « coins » ont été aménagés qui sont autant de « biotopes3 »… du simple coin de prairie avec un chemin qui le parcoure au « jardin de pluie » qui décrit comment l’eau rend un jardin tout à fait remarquable. Chaque recoin de ce vaste jardin sollicite tous nos sens : la vue et l’odorat bien sûr, mais aussi l’ouïe et le toucher. Et puis, bien évidemment, ce jardin se conçoit tel un parcours évolutif, voire


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En savoir plus : Le Jardin de Berchigranges : www.berchigranges.com Vente de végétaux à la pépinière sur place (jardin de Cottage) Ouvert au public d’avril à octobre

Pour réussir son jardin, nul besoin de reproduire des choses artificielles. Son terrain, sa terre, les plantes présentes, et tous les objets de ré-usages autour de soi (vielles chaises, bancs, …) seront autant d’ingrédients utiles pour que votre créativité donne naissance à un jardin qui sera unique. Pensez également à garder un endroit sauvage où se développera naturellement cette biodiversité si utile à la régulation de votre jardin tout entier. Aux communes, choisissez les plantes vivaces locales et abandonnez les plantes en pots annuelles. C’est moins d’entretiens, moins d’arrosage, moins de dépenses… et tant en terme d’esthétique, on n’y perd pas au change.

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initiatique… du plus « travaillé » au plus sauvage. Si le jardin est à l’image de la société, Versailles était en effet le reflet d’une nature dominée. A Berchigranges, c’est tout le contraire. On y veut une nature « acceptée » avec laquelle on veut composer harmonieusement. Une vision de société sans doute !

Tout ce qu’on apprend en faisant un jardin en harmonie avec la biodiversité c’est que nous devons retrouver le lien entre l’Homme et la nature, et comprendre à nouveau qu’il faut faire « avec » la nature et non pas « contre » elle. Les meilleurs ambassadeurs de notre nature devraient être ceux qui vivent au cœur de cette nature. Or, pour notre Pays, en Déodatie, on constate que c’est sans doute parce que cette nature est très présente qu’elle ne manque pas aux habitants… au point d’y être indifférents. D’où l’utilité d’un tel guide, de jardins et tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, invitera les habitants à mieux connaître « leur » nature… car on ne protège bien que ce qu’on connaît bien. 3 un biotope est milieu biologique offrant des conditions d’habitat stables à un ensemble d’espèces animales et végétales.

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Communauté de communes des Hauts Champs

Gaston

LEONARD Gaston Léonard est maire adjoint de la commune de Saint Michel sur Meurthe chargé des forêts et de l’agriculture depuis 2008.

Parmi les choses particulièrement remarquables à Saint-Michel-surMeurthe, il y a son église… ou plus exactement sa situation en haut d’une colline qui lui fait dominer la vallée de la Meurthe tel un château fort qu’on voit de loin. Mais ce point de vue serait encore plus valorisé si les abords

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envahis par du taillis étaient dégagés et entretenus. La solution souvent privilégiée en pareil cas, c’est la « mécanique »… Les engins de terrassement entrent en action, font place nette et la tondeuse doit passer sans cesse. Mais la commune de Saint Michel sur Meurthe, sur ces quelques 2 hectares de terrains aujourd’hui boisés, a choisi une solution plus naturelle : couper du taillis, maintenir des bosquets, et confier l’entretien à un éleveur pour qu’il y fasse paître ses troupeaux (en l’occurrence, des vaches ou des moutons). Pas de désherbant, pas d’entretien brutal pour la nature, mais un plein respect des équilibres naturels autour de cette église, et au final un moindre coût pour la commune. C’est un parfait exemple de solutions favorables à la biodiversité en matière


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Dans les communes, et a fortiori quand elles sont rurales et avec un tissu d’agriculteurs qu’il faut chercher à garder, il faut savoir imaginer des projets communaux ou intercommunaux qui « utilisent » les agriculteurs et leurs savoirs faire.

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En savoir plus : Contact : mairie de Saint Michel sur Meurthe mairie.stmichelsurmeurthe@wanadoo.fr

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d’aménagement paysager communal. Un entretien par les animaux plutôt que les machines est alors une parfaite association entre les intérêts écologiques, paysagers, communaux, et agricoles. Les habitants et promeneurs quant à eux profiteront mieux du magnifique point de vue qu’on a depuis les abords de l’église grâce à un chemin qui sera aménagé en limite de cette zone bientôt dégagée.

Chaque projet doit être étudié sous plusieurs aspects : dans notre cas, le projet de dégagement de la vue sur l’église débouche sur la mise à disposition de terre à un agriculteur avec conservation de bosquets et d’arbres, la réalisation d’un sentier de promenade et d’un coin pique-nique.

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Communauté de communes du Val de Meurthe

GERARD Jean-Pierre Gérard est vice-président de la Communauté de communes du Val de Meurthe en charge de l’urbanisme, et donc de l’aménagement des berges des rivières.

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En 1983, la Meurthe connut une crue mémorable qui causa beaucoup de dégâts. De ce traumatisme, il fallait tirer les leçons d’un cours d’eau qui, entre autres, n’avait pas été suffisamment entretenu. Dans l’immédiat, les autorités publiques choisirent une solution rapide que fut l’enrochement. Rapide, mais peu durable. Peu durable car le cours de la rivière finit par destabiliser l’enrochement et les berges ne sont plus tenues. Peu durable aussi car la flore et la faune se retrouvent difficilement dans ce type d’aménagement. Depuis près de 15 ans, les élus locaux se sont donc lancés dans un programme de restauration des cours d’eau et dans une forme d’entretien des berges à la fois plus écologique et aussi plus efficace. Ainsi, avec un fort soutien de l’Agence de l’eau RhinMeuse et aussi du Conseil général,

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entre Anould et Saulcy-sur-Meurthe, les berges de la Meurthe, de l’Anoux et du Mandresey (deux affluents), sont désormais entretenues de manière plus durable : les arbres couchés dans la rivière qui abîment les berges (aussi appelés « les embâcles ») sont retirés, les épicéas qui étouffaient trop la rivière et en abîmaient le lit ont été coupés, et les troupeaux qui venaient boire dans la rivière et piétinaient les berges sont orientés vers des abreuvoirs. Etant une des premières communautés de communes à avoir choisi un tel entretien de berges, les effets sont aujourd’hui visibles. Les berges sont durablement stabilisées par des plantations adéquates et par un entretien

C’est par l’expérience que les meilleures pratiques se généralisent. En terme d’aménagement de berges, le choix d’un aménagement utilisant et gérant au mieux la flore naturelle qui y vit est incontestablement la meilleure solution. La Communauté de communes du Val de Meurthe souhaite aujourd’hui transmettre son expérience pour qu’elle se diffuse et se généralise.


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De nombreux habitants ont sur leurs propriétés des cours d’eaux ou des berges de rivières. Une attitude responsable et utile pour la biodiversité, c’est de veiller au bon entretien de « ses » berges en évitant, par exemple, que des arbres couchés ou des racines traçantes modifient ou abîment le lit ou les berges du cours d’eau.

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En savoir plus : Communauté de communes du Val de Meurthe : http://www.ccvaldemeurthe88.fr/ Agence de l’eau Rhin-Meuse : www.eau-rhin-meuse.fr

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régulier, les habitations voisines des cours d’eau sont protégées des crues « normales » (d’autant plus que des zones d’expansions de crues dites inondables, donc inconstructibles, ont été inscrites dans les schémas d’urbanisme). Cette politique, associée à un programme sur plusieurs années d’amélioration de la qualité de l’eau, a globalement favorisé toute une faune et une flore qui se sont ré-installées dans ces milieux très riches que sont les berges. Ceci participe aujourd’hui de l’élaboration future du réseau de trame verte et bleue qui consiste à créer une continuité écologique pour les mammifères, les batraciens, les insectes et les espèces végétales le long d’un cours d’eau ainsi que pour la faune aquatique sur l’ensemble des rivières.

En hiver, ne pas saler en optant pour le gravillonnage. Utiliser des engrais naturels pour l’entretien communal. Soutenir les habitants dans leurs projets énergétiques d’habitation. 59


LEXIQUE

DES CONSEILS PRATIQUES

eau

• Limitez les plantations trop gourmandes en eau d’arrosage (des conseils sur www.jardiner-autrement.fr, onglet «prévenir ») • En période de sécheresse ou de forte chaleur, arrosez le matin ou le soir. • Installez une cuve de récupération d’eau de pluie à brancher sur une de vos gouttières. (à lire : « un beau jardin avec moins d’eau », aux éditions Horticolor) • Mettez une dose réduite de lessive dans la machine à laver car l’eau en Déodatie n’est pas calcaire. • Réduisez les doses des produits d’entretien ou utiliser des produits naturels tels que le bicarbonate, le vinaigre blanc, ou la savon noir (tout aussi efficaces et souvent moins chers de surcroît). (en savoir plus sur www.conseil-bio.com) • Pour les communes, préférez les pavés au goudronnage. Ils atténuent l’imperméabilisation des sols en permettant plus aisément à l’eau de pluie de s’infiltrer. Limitez le fleuris sement en pot ou bac qui nécessite plus d’arrosage en été. Pour les choix d’essence d’arbres dans les rues et places, préférez les arbres locaux (tels les fruitiers) mieux 60

adaptés au climat. • Au pied des arbres et arbustes, des copeaux de bois ou du paillage réduisent fortement le besoin de désherbage et d’arrosage (en savoir plus sur : www.mag-plantes-et-jardins.com, rubrique « fiches conseil », « savoir faire du jardinier ».

Herbicides

• Binez régulièrement autour des plantes que vous voulez protéger de l’envahissement des mauvaises herbes • Préférez l’eau bouillante (plutôt que jeter l’eau de cuisson dans l’évier, jetez-la sur les zones à désherber… l’eau de cuisson des patates est particulièrement efficace), ou le désherbage thermique en guise de désherbant. • Si vous avez trop attendu, désherbez manuellement vos plates-bandes. • Les copeaux de bois pour les allées et chemins réduisent grandement les besoins de désherbages tout en n’empêchant pas l’eau de pluie de pénétrer dans les sols. Au pied des


arbres, arbustes, et autres plantations, ils ont la même fonction de réduction des « mauvaises herbes) • Replantez vos plants au travers d’une bâche géotextile qui réduit beaucoup l’envahissement par des mauvaises herbes. En savoir plus : lire « mon jardin biologique » aux éditions Anagramme, ou consulter www.aujardin.info, rubrique « fiche/ outils & équipements/Produit.

les coquilles d’œufs séchées et broyées (idéal pour les plantes d’intérieur à incorporer directement dans la terre des pots). • dans le commerce, vous trouverez également toute une série d’engrais naturels très efficaces tels que la corne broyée, le sang séché ou le guano • Au jardin, changez régulièrement les cultures de place afin de faire reposer la terre et lui permettre de se recharger en oligo-éléménts (des conseils sur le site www.jardiner-autrement.fr, rubrique « prévenir »).

Engrais

• Testez les engrais « maison » tels que le crottin de cheval (à mélanger au compost et à mettre aux pieds des rosiers par exemple), le purin d’ortie (1kg d’orties à faire macérer dans 10l d’eau pendant 10 jours – vous pouvez aussi broyer des orties et les mettre directement sous le plants que vous voulez fertiliser… idéal sous les plants de tomates), la cendre de bois (mais uniquement du bois non traité et de préférence pour les tomates ou les haricots),

Insecticide

• Le meilleur insecticide reste le prédateur naturel et celui-ci (autres insectes, hérisson, oiseaux, orvet, coccinelle…) ne viendra que si votre jardin lui offre un milieu accueillant (pensez aux haies, nids d’oiseaux, tas de branches, parties non fauchées qui seront autant de repères à prédateurs de vos limaces et pucerons). • Par ailleurs, de nombreuses

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solutions existent pour vous éviter le recours à des insecticides chimiques qui, s’ils tuent vos parasites tuent très souvent d’autres insectes et contribuent à l’érosion de la biodiversité. Par exemple, contre les pucerons, essayez l’eau savoneuse ( 20ml savon noir dilué dans 1l d’eau et pulvérisé sur les parties infestées) ou un mélange moitié eau, moitié lait à pulvériser également sur les parties infestées. Le cas particulier des limaces ennuie beaucoup de jardinier dans nos zones humides. Des écuelles de bières à proximité des plantes à protéger marchent bien (les limaces viennent s’y noyer) mais il faut renouveler la bière régulièrement et cela revient cher. La cendre de bois ou le marc de café autour des plantes fait barrage mais à la première pluie, le rempart n’est plus efficace. Vous pouvez aussi essayer le sable. Les limaces n’aimant pas l’odeur du fenouil, plantez du fenouil près des plantes à protéger. Des produits bio sont vendus dans le commerce tel que les petits grains bleus (mais il faut en mettre souvent pour maintenir l’efficacité). En savoir plus : consulter www.terrevivante.org ou www.jardineraunaturel.org et aussi le guide du jardinage écologique disponible sur simple demande au Conseil Régional de Lorraine au 03 87 33 62 85

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BIODIVERSITE locale

• Dans les choix de plantes, choisissez toujours les plantes du coin et non des plantes exotiques (de plus, certaines plantes exotiques peuvent se répandre et devenir envahissante à tel point qu’elles peuvent détruire la flore locale). Elles sont adaptées au climat et moyennant un peu de recherches autour de vous (voisins et connaissances), contribuer à sauver des espèces locales tels que certains pommiers ou rosiers typiques. Les vergers conservatoires de Fraize et de la Grande Fosse vous renseigneront utilement sur les espèces d’arbres fruitiers de la Déodatie. Lire l’ouvrage « les plantes des Vosges » aux éditions de la Nuée bleue. • La biodiversité aime les parties sauvages de votre terrain : n’intervenez pas partout et laissez des zones se développer sans vous : ne les fauchez pas ou réservez une partie non fauchée sur votre pelouse , ne taillez rien. Vous verrez très rapidement que la vie grouillera dans ces zones. • En bordures de terrain, plutôt qu’une palissade ou un mur plein ou un alignement de thuyas, pensez à la haie vive (mélange de noisetier, charmes, ou tout autre espèce d’arbuste local) dans laquelle toute une série d’espèces animales


trouveront refuge (notamment des prédateurs de limaces et d’insectes qui vous ennuient tant dans votre jardin). (en savoir plus sur www.haiesvives.org) • Nourrissez et accueillez (par des nichoirs notamment) les oiseaux en hiver (à lire : « l’ami des oiseaux, attirer, observer, nourrir les oiseaux de votre jardin » éditions Bordas)

remercieront de leur offrir le gîte en installant des nids aux troncs de vos arbres ou sur un coin de façade de votre maison (toujours assez haut pour les mettre à l’abri des chats, martres et autres prédateurs). Tout savoir sur l’accueil des oiseaux dans votre jardin sur http:// www.lpo.fr/images/Refuges_LPO/ PlaquetteRefuges_2011_Web.pdf ou http://www.lpo.fr/eduquer-etsensibiliser/10-000-nichoirs

ABEILLE

• Installez une ruche (des conseils sur www.maisondesabeilles.fr) • Plantez des fleurs et si vous choisissez de semer une plate-bande ou un pré fleuri, choisissez des graines de fleurs locales. • Bien évidemment, sur votre terrain, évitez tout insecticide car les abeilles pourraient en souffrir.

POLLUTION LUMINEUSE

• Que vous soyez une commune, un particulier ou une entreprise, envisager de réduire et éteindre votre éclairage nocturne entre minuit et 5h du matin. Vous économisez de l’énergie et donc de l’argent. Les cambrioleurs agissent dans 80% des cas durant le jour et les animaux nocturnes (lucioles mais aussi migrateurs perturbés par les éclairages) vous remercieront.

HERISSONS, OISEAUX, ORVET • Lézards et orvets sont de gour mands dévoreurs de limaces. Maintenez ou bâtissez près de votre potager un mur en pierres sèches… c’est leur abri favori. • Le hérisson quant à lui, non moins vorace en limaces, appréciera un tas de branchages. • Enfin, les oiseaux, prédateurs de toutes sortes d’insectes qui vous rongent feuilles et légumes, vous

SALAGE

• Pour les communes, le choix du gravillonage des rues enneigées en hiver est plus écologique et plus économique. Le sel est en effet très corrosifs pour les plantes et la faune, notamment au moment de la fonte au printemps. De plus, en 63


zone de montagne, le salage peut très vite s’avérer insuffisant et c’est donc, quoi qu’il en soit, le comportement (conduite adaptée) et l’équipement (chaines, pneus neige) de chacun qui doit s’adapter.

En PROMENADE dans les forêts du massif

• Munissez-vous d’un guide des plantes et arbres de nos forêts (vous en trouverez dans toutes les librairies du coin) pour apprendre à les reconnaître. (par exemple : « quel est donc cet arbre ? » éditions Nathan, ou, « flore complète portative de la France, de la Suisse et de la Belgique » éditions Belin, ou « les plantes des Vosges » aux éditions de la Nuée bleue.). • Ne cueillez rien pour l’ornement chez vous : les plantes des forêts seront toujours plus heureuses dans la forêt que dans un pot de fleur ou votre jardin. Cela contribue de plus à appauvrir la biodiversité. (en savoir plus sur www.graine-alchemille.fr, rubrique « règles de cueillettes ») • Dans votre comportement, faites le choix de la discrétion pour déranger le moins possible la faune (que vous aurez donc, avec un peu de chance, la possibilité d’observer). Donc évidemment, pas de sport motorisé dans la forêt ! • En promenade dans des sites pro64

tégés, respectez la règlementation et ne sortez pas des sentiers balisés.

Les déchets

• Réduire le poids de sa poubelle, c’est réduire les nuisances de traitement qui en résultent (incinérateur, enfouissement). Près du tiers de nos poubelles, ce sont des déchets verts (épluchures, restes alimentaires). Si vous avez un jardin, et même si vous n’avez qu’un balcon, procurez-vous un composteur (composteur individuel de jardin ou lombricomposteur d’appartement). Vous pouvez aussi confectionner vous-même votre composteur avec quelques planches. Le secret d’un bon compost, c’est le l’équilibré entre déchets « humides » (déchets de cuisine, feuillage frais et tonte de gazon) et déchets plus secs (branchages, feuilles mortes), et un mélange régulier du tout pour bien aérer votre compost. Attention, n’y mettez jamais des déchets de végétaux malades (vous répandrez la maladie dans tout votre jardin). Vos déchets se transformeront en, quelques mois, en compost que vous pourrez utiliser ensuite dans votre jardin ou vos pots de fleur. (en savoir plus sur www.jardinernature. net/compostage.htm) • Des communes ou communautés de communes ont décidé d’acheter


en quantité des composteurs individuels ou des lombricomposteurs (une commande importante permet de négocier les prix) afin de les revendre moins chers à leurs habitants. Renseignez-vous auprès de votre communauté de communes car plusieurs d’entre elles en Déodatie ont mis en place des programme pour revendre aux habitants des composteurs à des prix très attractifs. • Pourquoi ne pas avoir des poules dans votre jardin ? Non seulement vous aurez des œufs, mais en plus, les poules vous consommeront l’essentiel de vos déchets verts. • Plusieurs communes en France, pour la tonte et l’entretien de grandes zones, ont fait le choix de recourir à des moutons. (voir l’exemple de Saint Michel sur Meurthe dans ce guide). Fini la consommation de carburant de la tondeuse, les heures passées par les services techniques, et le bruit. Dans les secteurs urbains, cela ravit les passants et les enfants. En savoir plus : Le guide des bons gestes pour l’environnement téléchargeable sur : www.lorraine.eu

LES PLANTES INVASIVES

La plus connue, celle qui a des fleurs roses-violettes, souvent en bord des

cours d’eau, se nomme la balsamine. Mais bien d’autres plantes sont qualifiées d’invasives. Le terme désigne toutes ces plantes qui ne sont pas régionales, qui se sont installées car importées de l’étranger (via des aménagements de jardins), et qui se sont répandues et occupent de plus en plus des espaces occupés par des plantes régionales au point de les menacer. Pour les éliminer ou réduire leur expansion, il faut agir prudemment car certains réflexes peuvent avoir des effets négatifs (arrachages et disséminations de graines ou de racines). Pour en savoir plus, téléchargez le guide des plantes invasives des milieux aquatiques et des zones humides du Nord-Est de la France : http://www.eau-rhin-meuse. fr/tlch/plaquette/plantes_invasives. pdf

SENSIBILISATION

conseils spécifiquement adressés aux communes • Réalisez un atlas de la biodiversité (dans le cadre du programme national du même nom) • Envisagez des opérations de sensi bilisation de la population (évène mentiel, publication, article dans le journal communal, action auprès des écoles…) • sensibilisez les agents communaux (sensibilisation aux espèces et espaces naturels présents sur la commune, formation des agents 65


techniques aux bonnes pratiques…) • Sensibilisez les élus eux-mêmes (visite de site, sensibilisation aux espèces et espaces naturels pré sents sur la commune, …) • Posez des panneaux pédagogiques dans les lieux de la commune intéressants du point de vue de la biodiversité

ESPACES URBAINS

conseils spécifiquement adressés aux communes • Fauchez tardivement des zones de prairies ou enherbées • Remetez à l’état sauvage de zones habituellement entretenues • Semez des prairies apicoles : - dans les zones habituellement tondues - en remplacement des aménagements floraux (rond-point-placettes…) • Arrosez en été le matin et le soir • Récupérez de l’eau de pluie pour les arrosages • Utilisez des techniques économes en arrosage (paillage des sols nus, copeaux de bois au pied des arbres et arbustes…) • Valorisez les déchets verts par la mise en place d’un compost municipal • Choisissez des espèces locales et non exotiques pour les aménagements d’espaces verts • Abandonnez des herbicides et désherbage par des moyens techniques • Abandonnez les engrais chimiques • Dans les forêts communales, créer des îlots de vieillissement.

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ESPACES DE NATURE

conseils spécifiquement adressés aux communes • Aménagez ou renaturez un site en refuge pour la faune et la flore - renaturation d’étangs ou de marre ou de zones humides - plantation de haies bocagères • Aménagez les berges en favorisant la faune et la flore de cours d’eau ou de rives de cours d’eau • Aménagez des sentiers ou balade « nature » pour les promeneurs • Tenez compte dans les documents d’urbanisme de zones préservées dans un objectif de maintien ou de création de corridors écologiques

PROTECTION DES ESPECES conseils spécifiquement adressés aux communes

• Installez des ruches, hôtels à insectes, de nids d’oiseaux, de refuges à biodiversité • Installez un verger patrimonial • Préservez dans des bâtiments communaux des lieux-refuge pour certaines espèces rares (fissures, greniers, granges, sous pente…) • Aménagez l’éclairage public (redirection de l’éclairage vers le sol, réduction de l’intensité, …) pour tenir compte des métabolismes de certaines espèces animales. • Réalisez des aménagements urbains pour faciliter le passage sécurisé de la faune (crapauduc par exemple) En savoir plus : Guide La Biodiversité à l’usage des maires téléchargeable sur le site de l’association « Les eco Maires » www.ecomaires.com


Les acronymes :

Habitude bien française, le monde de la biodiversité n’échappe pas aux codes des acronymes pour désigner des organismes ou des catégories de sites naturels. Voici quelques traductions pour mieux rentrer dans le cercle fermé de la biodiversité : CITES : Convention internationale sur le commerce des espèces animales et végétales en voie d’extinction. CENL : Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine DREAL : Direction (préfectorale) régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Natura 2000 : sites répertoriés au plan européen dans le cadre des directives Habitats et Oiseaux RAMSAR : convention internationale sur les zones humides signée dans la ville iranienne de Ramsar TVB : Trame verte et bleue UICN : union internationale pour la conservation de la nature SRCE : Schéma régional de cohérence écologique ZICO : zone importante pour la conservation des oiseaux ZNIEFF : Zone naturelle d’intérêt écologique floristique et faunistique ZPS : zone de protection spéciale (elles aussi en rapport avec les directives Oiseaux) 67


en savoir plus En savoir plus pour s’engager, agir ou s’informer près de chez vous :

Association ETC Terra

(sensibilisation et éducation à l’environnement : sorties nature) Contact : EtcTerra, association d’éducation et de sensibilisation à l’environnement. 9 route des Secs Prés, 88230 Fraize contact@etcterra.fr, www.eetcterra.fr

Parc NATUREL RÉGIONAL DES Ballon des Vosges

Communes de Fraize et de la Grande Fosse lagrandefosse@wanadoo.fr ville-de-fraize@wanadoo.fr

Association des croqueurs de pommes de la Déodatie

(association de sauvegarde des espèces fruitères régionales en voie de disparition) www.croqueurs-de-pommes.asso.fr

Maison du Parc 1 cour de l’Abbaye, 68140 Munster, secretariat@parc-ballons-vosges.fr, www.parc-ballons-vosges.fr

Magazine « Massif des Vosges »

Cuisine sauvage

Office national de la forêt

Association « Mets et Mots sauvages, 9 route des frères Claude, 88520 La Croix aux Mines www.la-cuisine-sauvage.fr

Conservatoire DES ESPACES NATURELS de lorrainE

Antenne des Vosges 58 route de Granges – Kichompré 88400 Gérardmer Tél. : 03 29 60 91 91 E-mail : cslvosges@cren-lorraine.fr www.cren-lorraine.com 68

Vergers patrimoniaux de Fraize et de la Grande Fosse

dans les kiosques

agence « Vosges-Montagne » tél : 03 29 62 44 90 mail : ag.vosges-montagne-lor@onf.fr

Les Jardins de Prométhée

Provenchères sur Fave – 31/93 Grande Rue Téléphone : 0329514719 www.berchigranges.com


REMERCIEMENTS Les Jardins de Callunes 5 chemin de la Prelle 88210 Ban de Sapt Tél. 03 29 58 94 94

Les Jardins de Berchigranges route du Tholy 88640 Berchigranges

Le Pays de la Déodatie remercie toutes les personnes qui ont participé à l’aboutissement de ce guide. Merci à ces « héros de l’ordinare » qui ont pris le temps de nous parler de biodiversité. Christian CAEL, Denis CARTIER, Viviane CLAUDEL, Jean-Jacques DAILLOT, Monique et Thierry DRONET, Olivier FRIMAT, Jean-Pierre GERARD, Patrice HABERER et sa famille, Mickaël KIELMANOWICZ, Virginie LEBLANC, Manuel LEMBKE, Gaston LEONARD, Christine L’HEUREUX, Bernard MAETZ, Alexandre MATTHIEU, Claude MICHEL, Eric MOUCHOT, Roseline PIERREL, Pascal THIBAULOT, Jacques SCHAAB, Paul VALENCE, Claude VAUTRIN, Christian MICHEL Merci à l’IUT de Saint-Dié-des-Vosges pour sa collaboration. Merci à Olivier FRIMAT pour ses remarquables photos. Depuis toujours partie intégrante de notre fierté collective, la richesse naturelle du Pays de la Déodatie offre une diversité simple et pourtant si extraordinaire. Véritables « héros de l’ordinaire », des hommes et des femmes nous parlent, à leur manière, d’une biodiversité précieuse et surprenante, pour laquelle nous pouvons tous agir. Richesse folle, force fragile, trésor oublié ... La biodiversité n’attend plus que vous. 69


NOTES

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Document réalisé par :

avec le soutien FINANCIER :

Pays de la Déodatie, le pays de la ligne bleue des Vosges 60 rue de la Bolle 88100 Saint Dié des Vosges 03 29 56 92 99 contact@deodatie.com

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