BLACK ATTITUDE MAGAZINE :: EDITION 0 :: 2015

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SUIVEZ LA BLACKATTITUDE SUR LES RESEAUX SOCIAUX


Paris-marseille. Trois heures et des brouettes de train. Un long trajet. Les pages du numéro sont quasi bouclées. Reste la première à signer, l’édito. Viennent les craintes. De la page blanche, des mots à trouver, de notre histoire à raconter. “Qu’est-ce que je vais bien pouvoir écrire... ?” Peut-être devrais-je commencer par le début, quand a germé l’idée. La BlackAttitude… Ce prétexte à nous amuser, nous exprimer autrement que par des “selfies”. Un soir, tel Gepetto, las de fabriquer des poupées inanimées, a insufflé la vie à Pinocchio, la phrase a claqué... “Il faut qu’on fasse une version imprimé les meufs !” Coucher sur papier la BlackAttitude, la définir, animer cet état d’esprit, conter son épopée. Ce qu’elle a réuni. Trois filles si différentes, venues du métissage d’Afrique, de banlieue, des îles avec la même hargne, la même envie. Celle d’écrire enfin des textes qui rient, cassent les clichés de la mode, de l’Afrique et s’ouvrent à toutes les influences. Là un jeu de portrait de personnalités connues ou qui gagnent à l’être, ici un Mohammad Ali du stand up, plus loin un Maasaï perdu dans la métropole. Et au cœur de tout ça, un dossier spécial Congo, mon pays qui a tant de mal à s’aimer et que j’ai envie de peindre différemment. Ouais c’est ça, un début qui parle d’un ressenti. La sensation de se jeter dans le vide, à la poursuite d’un rêve. De foncer tête baissée, la peur au ventre. Ou le soulagement qui a accompagné la fin de l’avant première du film Bande de filles justement le lendemain du shoot d’une de ses héroïnes, Assa Sylla. “Ouf! Ce n’est pas un navet”, avais-je pensé. Nos longues discussions au vin rouge (pardon, vin blanc pour Vanessa), ou encore cette évidence qui s’est imposée, au moment de choisir notre première “Gueule” Attitude en couverture. La chanteuse Keeya, son charisme, un soupçon de “girl power” avec une beauté légèrement insolente. L’incarnation d’une attitude plus qu’une couleur… Les gens s’endorment peu à peu dans le train, j’ai fini mes chips et je ne sais toujours pas comment l’écrire cet édito... Ce que je sais par contre, c’est que ça parlerait de tout ca.

RÉDACTRICE EN CHEF

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Code Black // LE NOIR DANS TOUS SES ÉTATS Mode, Mode, Mode // Collection “Feminine Allure” by David Tlale Une Toubab maraboutée... Meet Gareth Cowden Dans les volutes d’Abigail Betz Pieces of H.E.R by Orange Culture

“L’Art de la Mode et le business de l’Art //

Boys&Girls - LA TENDANCE UNISEXE // Maasaï in The City // Lady Assa //

L’actrice phare de « Bande de Filles » a bien voulu jouer à la poupée avec la team BlackAttitude le temps d’une journée.

L’Anti Fashion-week //

Avec le collectif Sauce Hollandaise en marge du conventionnel.

Conversation avec Delphine Diallo

COME

AS

YOU

ARE


Salim Bagayoko | Hair Stylist & Make-Up Artist

Xavier Monnier | Journaliste - Auteur de “Marseille ma ville”

Julie Deléant | Journaliste

Michaelle Pamphile | Make-Up Artist

R e m e r c i e m e n t s

Nadeen Mateky | Hair & Make-up Artist Photo ©hamadou

frederic balde

La redaction remercie aussi Fred Royer pour son soutien permanent, Izé Teixeira, Elodie Bonnefon, Lauren Lorenzo, Camille Delattre, Eliane Munkeni, Caroline Adam, Prisca Parmentier, Mutoba Mpinga, Coach Chris “Pikolo” Picaut, Pierre-Edouard Saillard, Osi Photographe, Christian Munkeni, Alex Martin, Melina Melameka ainsi que tout ceux qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce numéro.

Valentine Gaudin | General Manager TRACE AFRICA

FAVELA CHIC “LE MARCHÉ NOIR” | COMPTOIR GÉNÉRAL

LES ATELIERS VLISCO, NACHO JEWELS MEDIA PRIVE | JOHANNESBURG “LE WEEKEND” | CONG0 KILOSHOP, TURKISH AIRWAYS

Imprimeurs S N E L g r a p h i c s (belgique)

+32 4 344 65 65

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b l a c k a t t i t u d e

Rédac. Chef | Photo Graphiste & Directrice de la publication PR I SC A M . M O N N I E R blackattitudemag@gmail.com

La Rédaction décline toute responsabilité quant aux opinions formulées dans les articles. Celles-ci n’engagent que leurs auteurs. Yous droits de reproduction réservés pour tout pays. Aucun élément de cette revue ne peut être reproduit ni transmis d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, mécanique ou/et électronique, sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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Numéro 0

Janvier - Avril 2015

Directrice Artistique & Directrice Adjointe de la Publication C AT I A MO T A D A C R U Z motadacruzcatia@gmail.com

Redactrice Mode & Coordinatrice de projet VANE SSA B U L ’ A N ’ S U N G

Tous droits de reproduction réservés

vanessabulans@gmail.com

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La question du bronzage - ÇA BRONZE OU PAS? // Origines Tresses

// Des civilisations bercées par les tresses au fil du temps Dandy Queens L’Art du cheveu par Nadeen Mateky

Qui sont-elles? // FKA Twigs, Le Phénomène Aniko, Une poupée rousse parmi ses Barbie Sophie Bouillon ou un verre avec une “pintade” Dossier Spécial Congo// Congo Fever au Comptoir Général

When we were Kin’ De Paris à Kinshasa Fally Ipupa/ Black Farenheit/ Dani Bumba portraits blackattitude

Cover girl KEEYA KEEKEE Chanteuse Comédienne Bagues NACHOS JEWELS Photographiée par Prisca M. Monnier Direction Artistique Catia Mota Da Cruz Coordination Vanessa Bul’An’Sung Hair&Make-Up artist Salim Bagayoko


par Pierre-Edouard Saillard

AFYDA ANTARA Paris


code

BLACK par Vanessa Bul’an’sung


Les scientifiques interprètent le noir comme une couleur neutre qui n’exprime pas de sentiment, une “non-couleur” en somme. Mais le noir a toujours hanté les esprits depuis des siècles... Photo by Tiziana Fabi Défilé Vivienne Westwood


ANDRE LANDEROS MICHEL :: Collection Automne/ Hiver 2015 ::

elon les origines, les cultures, le noir est riche en symboles. Deuil, autorité, austérité, sorcellerie ou sensualité, élégance, pouvoir ou force d’esprit… Le plus souvent quand on pense chic on a l’image radieuse du noir. Couleur du caractère qui s’assume c’est aussi une couleur à double connotation. Le noir est un tout. Mais surtout un véritable code. AU XVIÈME SIÈCLE, c’est une couleur recherchée. Seuls les riches pouvaient se permettre de porter le noir. Les nobles et les puissants seigneurs lancent la tendance et se distinguent par cette couleur. Le noir devient alors le code de l’élégance. Puis viennent les années 20 et la fin de la première guerre mondiale avec ses femmes en deuil toutes de noir vêtues. C’est alors la couleur de la misère dans les rues de Paris. Une « Coco » des rues s’inspire alors de son quotidien noir et en fait une tendance. Coco devient Chanel mais garde son noir des rues qu’elle incarne magnifiquement. Et quand la vague Chanel devient une référence, le noir devient icône. La mode se réapproprie la couleur et l’impose dans tous les esprits. Parler MODE c’est donc parler NOIR. C’est l’effet BLACK power.


L E MI N I M A LI ST E

Avec le ‘less is more’. Et on l’aime façon JW Anderson. Les pièces forment une véritable fièvre autour du NOIR. Epuré, simple et raffiné, la pièce noire a un véritable sens.

AVAN T- GAR D I ST E

Comme la sobriété religieuse japonaise des pioniers du noir comme Rei kawakubo et Yohji Yamamoto et des disciples comme Robert Wun qui s’en inspire pour des collections de plus en plus futuristiques. C UI R

Quand le noir se fait une seconde peau, il est cuir. Kokon to Zai revisite l’indémodable cuir qui s’inscrit aujourd’hui dans la tendance streetwear. C’est le MUST du BLACK


Propos recueillis par Catia Mota Da Cruz | Photographie Prisca M. Monnier

Petite promenade dans le Paris de Nafoore Qâa, fondateur du mouvement “Classic Poletarians”. Roi de la “chine”. Un style pointu et engagé. Journée BLACKATTITUDE dans un univers particulier. L A DOCT R IN E

“C’est un mouvement Lifestyle basé sur une consommation consciente des ressources mises à notre disposition (eau, énergie, nourriture, argent, et autres dons de la nature). Un mouvement aux antipodes d’un mode de vie chère, qui lutte contre le gaspillage, et le dictat d’une société de consommation du toujours plus. Il ne se réclame d’aucune tendance, ni bobo, ni écolo, ni modeux. Sa seule et unique base? Le prolétariat, le susbstrat de toute société. Son unique moyen d’expression? L’art au sens large” SA D É FI NI T I O N B L AC K ATT I T U D E Un rythme à la Fela Kuti, James Brown ou Mos Def. Un style à l’esprit universel. Un crédo: “EX NIHILO NIHIL FIT” (Rien ne vient de rien). Puissant comme le mot POUVOIR qui rime avec BLACK. SO N C A FÉ D U M O M E NT Le café LOMI dans le 18ème où nous avons dégusté un bon café fraîchement moulu, parlé de la vie, de la mode et de Paris dans un espace discret aux airs brooklynois, tout ça en plein quartier de la goutte d’or. S O N T R U C D U M O M E NT Le livre Afrique Noire Précoloniale de Cheikh Anta Diop. “En ce moment j’aime prendre des photos des lieux insolites pas très connu du public parisien. Je prends mon vélo et je redécouvre le vieux paris...” _12

“Une journée avec Nafoore” sur blackattitudemagazine.com

P RO L ÉTA I RE ET C O M M U NIS T E ( C H I N EU R) Q U I N ’ A I M E PA S L E B LING . L’ A RT AC C ES S I B L E .

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a l e d n o i s a v e n t i t ’ e L rev c



sweet’ sweat’


New York, Vlisco et David Tlale...

FEMININE ALLURE

“Cette collection est une célébration de la femme et son pouvoir de séduction.” // The collection is in celebration of a woman and her alluring qualities. // It is called “Feminine Allure” - (D. T LA LE )-

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Paris, Londres, New-York, DAVID TLALE est l’un des créateurs africains qui revendique avec fierté son héritage.

Paris, London, New-York, DAVID TLALE is one of the fashion designers who has always proudly showed his African heritage.

Décrit comme audacieux et dramatique, David Tlale est reconnu pour une approche assez orthodoxe dans ses créations. Cette maîtrise de l’art de la mise en scène se voit aussi dans ses défilés d’un style théâtral particulier. On se souviendra encore de son défilé sur le pont Nelson Mandela à Braamfontein, Johannerburg, un défilé sur un pont mythique en 2011. Rien n’est trop beau pour David et même 11 ans après son lancement, David n’a pas fini de nous surprendre. DESCRIBED AS DARING AND DRAMATIC, FASHION DESIGNER DAVID TLALE IS RENOWNED FOR A RATHER UNORTHODOX APPROACH IN HIS CREATIONS. THIS WORKMANSHIP IN THE ART OF STAGING IS ALSO SEEN IN HIS FASHION SHOWS OF A PARTICULAR THEATRICAL STYLE. WE STILL REMEMBER HIS FASHION SHOW ON THE LEGENDARY NELSON MANDELA BRIDGE IN BRAAMFONTEIN, JOHANNESBURG. IT WAS IN 2011 THAT TLALE CLOSED THE ICONIC BRIDGE FOR HIS SHOW. NOTHING IS TOO GOOD FOR DAVID. AND EVEN 11 YEARS AFTER HE LAUNCHED HIS BRAND, DAVID NEVER CEASES TO AMAZE US.

Récemment, une belle histoire d’amour entre le créateur et VLISCO est née. D’abord avec cette somptueuse collection HERO présentée à Cape Town (Afrique du Sud) pour se poursuivre à New York, au Lincoln Centre dans un style hautement afropolitain. RECENTLY, A BEAUTIFUL LOVE STORY BETWEEN THE FASHION DESIGNER AND VLISCO. FIRST WITH THIS SUMPTUOUS COLLECTION CALLED “HERO” PRESENTED IN CAPE TOWN (SOUTH AFRICA), THEN IN NEW YORK, AT THE LINCOLN CENTRE, IN A HIGHLY AFROPOLITAN STYLE.

C’est une armée de beautés ébènes qui défilait avec douce et fière allure guidée par le mannequin Tyson Beckford sous une musique congolaise avec des airs d’église et toute une collection en wax java. Excellent choix de couleurs. D’après Tlale, c’était difficile. On veut bien le croire sur parole! “Il ya une telle richesse dans ces tissus... Je n’en ai jamais assez de cette pure beauté qui donne une touche moderne et cosmopolite à l’Afrique. Une excellente harmonie avec mes créations.” - dit Tlale. THIS WAS AN ARMY OF EBONY BEAUTIES MARCHING WITH SWEET AND PROUD ELEGANCE GUIDED BY THE MODEL TYSON BECKFORD UNDER A BACKGROUND OF CONGOLESE CHURCH SOUNDS AND A WHOLE COLLECTION OF JAVA WAX.

Propos recueillis par Valentine Gaudin

Les trois collections successives d’une inspiration hautement africaine qui se terminent avec ce que David appelle “LE PARADISE PEACH”. Une collection aux influences arabes avec des tenues légères et raffinées, des caftans orange cuivrés, proportions parfaites et coupes aériennes. Bref, Tlale a encore frappé dans une des grandes villes de la mode. THE THREE SUCCESSIVE AFRICAN-INSPIRED COLLECTIONS ENDED WITH WHAT DAVID TERMED “ PARADISE PEACH ”. A COLLECTION OF ARABIC INFLUENCES WITH LIGHT AND ELEGANT OUTFITS, COPPERY ORANGE CAFTANS, PERFECT PROPORTIONS AND AERIAL VIEW CUTS. IN SHORT, TLALE HAS STRUCK AGAIN IN ONE OF THE FASHION BIG CITIES


par Prisca M. Monnier

tou

Marabo Plus que des bijoux, c’est une déclaration assumée et véritable plaidoyer d’une toubab pour l’Afrique Collier “Unique Granchic” | Toubab Paris | portée par Erykah Badu pour Gyvenchy 2014 P H OTO G RA P H I E K A RI M S A D L I D I REC T I O N A RT I S T I Q U E RI C A RD O T IS C I

Ca faisait un moment qu’on voyait des bijoux avec un certain cachet orner le cou de belles muses. Tantôt dans des éditoriaux, ou encore portés par des personnalités comme China Moses ou Erykah Badu dernièrement pour la campagne Givenchy 2014. Des sautoirs, colliers ras de cou, formés de perles, pierres, matières ethniques avec une obsession certaine pour le voyage, véritable ADN de ces bijoux. Mais plus que des bijoux, c’est une déclaration assumée et véritable plaidoyer d’une TOU B A B pour l’Afrique. La toubab maraboutée par la terre-mère, c’est Maud Villaret. Le charmant intérieur de son atelier permet d’imaginer tout un univers baigné de son parcours. Cette chineuse et amoureuse des voyages garde tout, récupère tout mais surtout des valises, devenus au fil du temps ses objets fétiches. Comme la caverne d’Ali Baba, des milliers de trésors occupent l’espace de son atelier. C’est donc autour d’un univers riche en couleurs que Maud crée et s’évertue à imaginer des parures audacieuses et pleines de piquant avec cette fâcheuse tendance à nous déphaser complètement de notre quotidien. Elle se plaît à utiliser les termes “ornements corporel” ou “remède à la morosité”. Une odeur de vécu flotte dans l’atelier…


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outée près le Mali, en 2004, la chaleur et les couleurs chatoyantes de l’Afrique ne la quittent plus. La toubab et la Parisienne ne font plus qu’un. En créant la marque Toubab Paris, elle épreint cette émotion dans une sorte de patouillis artmode-design sur des bijoux mais aussi sur ses valises. Associés à d’autres objets symboliques, des motifs graphiques et des collages, elle transforme ces valises en ce qu’elle appelle des Objets Mémoire. “Par excellence, la valise nourrit notre quête d’identité en évoquant nombre de souvenirs et de sensations. Elle représente une part de notre vécu, nous rattache à un événement du passé. C’est l’histoire de transferts affectifs qui s’entremêlent... Une mémoire émotionnelle à travers un objet”. Souvent éclairés de l’intérieur, ces valises deviennent de magnifiques tableaux artistiques d’un monde imprévisible et dépourvu de cases, de conventions. Monde auquel nous aspirons tous un peu ? Journée pluvieuse à Montreuil, Atelier Toubab Paris, le 6 Novembre 2014


“Meet” gareth

ENTREVUE AVEC G A R E T H C O W D E N , CRÉATEUR D E “ B A B A T U N D E ” . LE LABEL DE l a C A S Q U E T T E E N W A X

Photographie Tegan Smith |

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Interview par Prisca M. Monnier

abatunde, Le début...

C’était en 2009. Je faisais du stylisme en freelance et ça n’était pas une situation facile. Trop instable, imprévisible. Alors j’ai pensé à d’autres chemins de carrière. Cela m’a pris du temps et puis j’ai finalement décidé de me lancer dans la conception de casquettes en wax.

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MEETIN G GARETH COWDEN, FOUNDER OF “BABATUNDE”. C AP L ABEL WHEN IT COMES TO WAX Traduction Mutoba Mpinga |

Derrière le nom...

J’ai eu du mal à trouver le nom parfait pour la marque. Au début, je voulais l’appeler “BAMAKO”, puis un soir, en rentrant d’une partie de football, j’ai eu une révélation. En grand fan de reggae, j’ai découvert le “Babatunde Riddim” lors d’un voyage à Dubaï dans mes années stylisme. “Babatunde” était une évidence. La traduction directe c’est (Le Retour du Père). J’aime le sens qui se dégage derrière ce nom car j’ai le sentiment qu’en Afrique nous avons besoin d’une figure paternelle plus présente.

Le “Retour” du Père... ?

La structure familiale en Afrique laisse à désirer. Pour plusieurs raisons, beaucoup d’enfants sont livrés à eux-mêmes et ne bénéficient pas de discipline et de guides pour leur vie future. J’avais envie de faire passer un message à travers une marque de qualité. C’est un peu ma manière de rappeler cette figure paternelle en Afrique. Que l’on dirige un pays entier ou que l’on se retrouve accidentellement père ne devrait pas nous éloigner de nos responsabilités. C’est nous respecter nousmêmes autant que les autres.

Une marque Sud Africaine avec un nom nigérian..?

C’est précisément ce que j’ai aimé. Je voulais que le nom indique une marque plus AFRICAINE que Sud Africaine avec cette xénophobie qui existait en Afrique du Sud à l’époque, le son de ce nom et même la taille convenait parfaitement.

Etes-vous “BABATUNDE” ?

Question difficile... Je veux dire, cela pourrait être le cas mais je ne pourrais l’affirmer à 100%. Même si, c’est certainement une partie de mon identité, à certains égards, ce n’est pas moi. Je suis une personne plutôt reservée alors que “Babatunde” est très coloré et audacieux...

“BABATUNDE” au féminin ...?

En “Babatunde”, je vois une femme qui ressemblerait à SADE. LA chanson serait Water No Get Enemy de Fela Kuti.

Solange Knowles avec une casquette “BABATUNDE”...?

RENVERSANT! Je me rappelle de cette soirée où tout le monde m’envoyais des messages “IL FAUT QUE TU VOIES CA!” ils disaient... Je n’ai jamais rencontré Solange Knowles ou même discuté avec elle. Et jusqu’à présent, je ne sais toujours pas comment elle a entendu parler de Babatunde. En revanche, j’ai eu le bonheur de rencontrer Erykah Badu à Johannesbourg en mai. C’est un réel privilège de rencontrer quelqu’un qui vous a toujours inspiré.

“BABATUNDE”, THE BEGINING... IT WAS 2009. I WAS FREELANCING AS A FASHION STYLIST AT THE TIME AND THE FREELANCE WAS UPSETTING ME. TOO UNSTABLE AND UNPREDICTABLE. SO I THOUGHT OF OTHER WAYS I CAN MAKE A LIVING. IT TOOK A WHILE BUT THEN I FINALLY DECIDED TO TRY A BRAND MAKING HEADWEAR IN WAX PRINTS. BEHIND THE NAME... I AM A HUGE FAN OF REGGAE, DUB AND DANCEHALL. I HAD COME ACROSS THE ‘BABATUNDE RIDDIM’ WHILE WORKING AS A STYLIST IN DUBAI IN 2007. I WAS STRUGGLING TO THINK OF A NAME FOR MY BRAND. INITIALLY I WAS GOING TO CALL THE BRAND BAMAKO (THE CAPITAL OF MALI). THEN ONE EVENING I WAS DRIVING HOME FROM FOOTBALL AND IT WAS ALL CLEAR. BABATUNDE WAS THE PERFECT NAME. I LOVE THE DIRECT TRANSLATION OF THE NAME (THE FATHER RETURNS) AS I FEEL WE NEED MORE FATHER FIGURES IN AFRICA. THE “RETURN ” OF THE FATHER...? IN MY OPINION THE FAMILY STRUCTURE IN AFRICA IS NOT IDEAL. DUE TO MANY DIFFERENT REASONS, A LOT OF KIDS GROW UP WITHOUT THE RIGHT GUIDANCE AND BOUNDARIES. I WANTED TO TRY AND PUT A MESSAGE ACROSS AS WELL AS MAKE GOOD QUALITY PRODUCTS. I GUESS IT IS MY WAY OF APPEALING TO THE FATHER FIGURES TO RETURN TO AFRICA. WHETHER YOU ARE LEADING A COUNTRY OR WHETHER YOU ARE GETTING SOMEONE PREGNANT UNINTENTIONALLY. WE NEED TO HELP EACH OTHER GROW RESPONSIBLY. WE NEED TO RESPECT OURSELVES AND THOSE AROUND US. A SOUTH AFRICAN BRAND WITH A NIGERIAN NAME...? I LOVED THE FACT THAT THE NAME WASN’T SOUTH AFRICAN AS WE WERE EXPERIENCING A LOT OF XENOPHOBIA IN SA AT THE TIME (UNFORTUNATELY IT HASN’T IMPROVED MUCH). AND THE SIZE AND SOUND OF THE NAME ALL JUST FITTED PERFECTLY FOR ME. I ALSO WANTED TO STAY AWAY FROM BEING A SOUTH AFRICAN BRAND. I WANTED MY BRAND TO BE AN AFRICAN BRAND.


Si on dit “ Capulana* ”…?

Notre collection 2013. Mozambique. Souvenirs de Beauté et félicité. J’ai eu l’opportunité d’aller au Mozambique et au Gabon et j’y ai découvert quelque chose de différent. C’était coloré, vibrant et noble. Tout le monde portait le wax tous les jours. Le Sud Africain que je suis n’a jamais été exposé à tout ça. En Afrique du Sud on a le seshweshwe qui n’a principalement que deux tons et ne se porte pas au quotidien. Ca m’a inspiré et donné envie de travailler avec le wax. Maintenant je rêve en imprimé...

Et si on dit “BLACK”…?

Solidité. Style. Haute fiabilité. Indémodable. Fluide, il rassemble tout. Le noir m’inspire l’exigence et la persévérance.

IS “BABATUNDE” YOUR IDENTIT Y? DIFFICULT QUESTION. NOT SURE HOW TO ANSWER IT... I MEAN I FEEL LIKE BABATUNDE DOES REPRESENT MY IDENTITY BUT I AM NOT 100% SURE HOW. AND IN SOME WAYS IT DOESN’T REPRESENT ME. I AM A QUIET AND SHY PERSON WHEREAS BABATUNDE IS VERY COLOURFUL AND BOLD. BUT I GUESS IT IS A BIG PART OF ME AND OBVIOUSLY FORMS PART OF MY IDENTITY. SOLANGE KNOWLES WITH A “BABATUNDE”’S CAP - REACTION? IT WAS MINDBLOWING. I WAS GETTING MESSAGES FROM PEOPLE SAYING ‘YOU NEED TO SEE THIS’! I REMEMBER THE FIRST EVENING VERY CLEARLY. I HAVE NEVER MET SOLANGE NOR COMMUNICATED WITH HER. I STILL DO NOT KNOW HOW SHE GOT THE CAPS. BUT I WAS VERY BLESSED TO HAVE A MEETING WITH ERYKAH BADU IN JOHANNESBURG IN MAY. IT’S REALLY SPECIAL TO MEET SOMEONE WHO HAS INSPIRED YOU AND WHO YOU THOUGHT WAS INACCESSIBLE. IT’S A GREAT PRIVILEGE TO BE ABLE TO THANK SOMEONE FOR INSPIRING YOU. IF I TELL YOU “CAPULANA”...? OUR RANGE 2013. MOZAMBIQUE. BEAUTY AND HAPPY MEMORIES! WHEN I HAD THE OPPORTUNITY TO TRAVEL TO MOZAMBIQUE AND GABON, I SAW SOMETHING DIFFERENT. SOMETHING SO COLOURFUL, VIBRANT AND PROUD. AND SO MANY PEOPLE WERE WEARING IT. ALL DAY EVERY DAY. IT INSPIRED ME AND MADE ME WANT TO WORK WITH IT. BEING SOUTH AFRICAN, I WAS NEVER EXPOSED TO WAX PRINT/ANKARA OR WHATEVER PEOPLE CHOOSE TO CALL THE PRINTS. IN SA WE HAVE SESHWESHWE FABRICS WHICH ARE MAINLY TWO TONES AND DON’T REALLY GET WORN THAT MUCH. NOW I DREAM IN PRINTS… IF I TELL YOU “BLACK”? BLACK IS SOLID. IT’S ONE OF THE BASICS WHEN IT COMES TO STYLE. EVER-RELIABLE AND NEVER OFF TREND. IT IS EFFORTLESS AND OFTEN BRINGS EVERYTHING TOGETHER. BLACK INSPIRES HARD WORK AND PERSISTENCE WITHIN ME.

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“Capulana” is a reference to Mozambique and embraces the heat of African summer, pushing the boundaries of bold colour and print, all portrayed in the campaign shot by photographer Ross Garrett and styled by Babatunde’s creator, Gareth Cowden | marie claire SA, 2013

Disponible en France sur | www.babatunde.fr _23


e t t e c e e d n s 么 e r t t u , l e l o l v e t s n e l e s d n e a u d Et gnifiq ma

. . . l 茂 a g i b A

ABIGAIL BETZ

| Photographie Andre Heydra |


Hello girl ! Long time no see ! C’est dans les murs de cette structure imaginée par Sir Herbert Baker qu’Abigaïl Betz nous reçoit. On s’asseoit et on prend le thé dans un sobre style élisabéthain. On parle achitecture -“C’est un immeuble vieux de 74ans! Vous le croyez ça! J’adore ce style!”- souffle Abigaïl dans son salon. La créatrice à l’allure femme-enfant aux cheveux de jais dégage cette élégance sombre qui fascine. Enigmatique, toujours de noir vêtue, elle ne sort jamais sans du rouge aux lèvres. Connue dans l’industrie de la mode depuis 1997 pour ses robes de mariée vintage, même ses collections issues de ses périodes créatives noires, nous gardent dans cette volupté des années 20-50. En regardant les premiers jets de la nouvelle collection sur laquelle elle travaille, la belle confie être sur un projet dans lequel elle revoit légèrement la touche Abigaïl. “Cette collection sera plus délicate et précieuse encore...”- Les robes d’un blanc éclatant peuvent surprendre quand on connait son travail jamais totalement blanc ou totalement noir.

Cependant, la délicatesse du travail fait main, la pureté des tissus se ressentent toujours. C’est avec un sourire de soulagement, en la voyant sortir les premières créations de la collection, qu’un souvenir me revient. Celui du jour où j’ai rencontré la femme à la chevelure noire (dark haired girl). Elle est restée la même... Son côté NOIR l’inspire encore, la dentelle, la mousseline et surtout les tulles... ils sont toujours là les tulles...

It is within the walls of this structure designed by Sir Herbert Baker that Abigail Betz receives us. We sit and take tea in her sober Elizabethan style apartment, we chat and talk about architecture - “Can you believe It’s a 74-year-old building! I love the style!“- whispers Abigail. The black haired designer with her whimsical allure releases this dark elegance that fascinates. Enigmatic. Always dressed in black, she never goes out without a red lipstick on. Known in the fashion industry since 1997 for her vintage wedding dresses, even her collections issued from her somber creative periods keep us in the joyful 20-50’s. Looking at the first drafts of the new collection on which she works, the beautiful Abi entrusts us with the fact that she is working on a new project in which she will review slightly the ABIGAIL’S touch. “This collection will be even more delicate and precious ...” Dresses of a bright white color can be surprising when you know her work is never totally white or totally black. However, the delicateness of handmade work, the sheer fabrics remain. I breathed a great sigh seeing her bring out the first creations of the collection. A memory comes back to me. Of the day I met the dark haired woman. She remained the same... Her BLACK side still inspires her... Lace, chiffon and tulle especially... are still there.

par Prisca M. Monnier |

BLACKATTITUDE en Afrique du Sud dans le cocon jobourgeois d’Abigail Betz _25



A bi gai l betz S É R I E É D I T O R I A L E |COLLECTIONS 2014 | Modèles Donna Naidoo (gauche) et Lerato Legoale (droite) boucles d’oreilles ‘M i s s w a l ’ par Valentine Gaudin Prisca M. Monnier et Elodie Bonnefon à la Photographie


C O L L E C T I O N

O R A N G E C U L T U R E

pieces of

H.E.R “ORANGE CULTURE N’A PAS ÉTÉ CRÉÉ POUR VOUS ‘CONFORTER’ DANS VOTRE IDÉE DE LA MODE, MAIS POUR DES VÊTEMENTS QUI RACONTENT UNE VRAIE HISTOIRE !”


Adebayo Oke-Lawal est une explosion de couleurs, des hommes qui portent la fleur avec grâce, le kilt avec fierté… C’est aussi des collections d’un label Orange Culture et une extrême créativité. Ou serait-ce plutôt une délicieuse effronterie qui émane de ce mouvement artistique? IT’S ABOUT AN EXPLOSION OF COLORS, ABOUT MEN WHO WEAR THE FLOWER GRACEFULLY, AND THE KILT WITH PRIDE... BUT ALSO ABOUT A LABEL: Orange Culture AND COLLECTIONS OF EXTREME CREATIVITY. OR IS IT RATHER A DELICIOUS COCKINESS THAT COMES FROM THIS ARTISTIC MOVEMENT?

Oui Adebayo Oke-Lawal, l’homme derrière Orange Culture a voulu créer plus qu’un label. Au delà du vêtement, un discours, un message. Silhouettes modernes portant des coupes classiques comme dans la collection Quirks Invasion ou jouant avec la pureté du bleu olympien sur une ligne futuriste. Lovetail, la collection se fond harmonieusement bien dans un univers rustique. YES, Adebayo Oke-Lawal, THE MAN BEHIND Orange Culture WANTED MORE THAN JUST A LABEL BUT A TRUE MESSAGE BEYOND THE GARMENT.

ci-haut, Collection Intrepid Suivi d’A d e b a y o O k e - L a w a l CR ÉA TE U R D E L A M A R QU E & La collection Quirks Invasion Ci-contre

MODERN SILHOUETTES WEARING CLASSIC CUTS AS SHOWN IN THE COLLECTION Quirks Invasion OR PLAYING WITH THE PURITY OF OLYMPIAN BLUE ON A FUTURISTIC LINE LIKE IN THE Lovetail COLLECTION WHICH BLENDS HARMONIOUSLY WELL IN THIS RUSTIC UNIVERSE.

Un peu de streetwear ici, un zeste d’inspirations ancestrales du Nigéria par là et beaucoup d’audace plus tard, Orange Culture nous présente une collection Printemps-Eté 2015 avec une vraie ode à la femme, à la passion qu’elle suscite. A LITTLE BIT OF STREETWEAR HERE, A TOUCH OF NIGERIA ANCESTRAL INSPIRATION THERE AND A LOT OF AUDACITY LATER, Orange Culture BRINGS US ITS SPRINGSUMMER 2015 COLLECTION WITH A REAL ODE TO THE WOMAN AND THE OBVIOUS PASSION AROUND HER.

Avec ces couleurs et cette soie dominante même avec des touches denim, la collection Pieces of H.E.R. n’est que douceur. Une identité de la mode masculine redéfinie, remodelée, en provocation permanente avec les codes, les règles. Couleurs dites “fragiles”, accessoires féminins pour une ligne masculine qui se veut finalement androgyne. Ici encore c’est avant tout une question d’allure, d’attitude… WITH ITS COLORS AND THE VERY DOMINANT SILK, THE COLLECTION Pieces of H.E.R. IS ONLY SOFTNESS EVEN WITH THE DENIM PIECES. THE IDENTITY OF MEN’S FASHION IS REDEFINED. CONTINUOUSLY CHALLENGING THE CODES, THE RULES. COLORS CALLED “FRAGILE”, FEMININE ACCESSORIES FOR A MEN COLLECTION THAT MIGHT JUST BE ANDROGYNOUS AT THE END OF THE DAY. HERE AGAIN EVERYTHING IS ABOVE ALL A MATTER OF ALLURE, OF ATTITUDE ...

par Elodie Bonnefon _29


l’art

mode de la

et le business de l’art

ù commence l’un, quand finit l’autre? Comment se mêlent-ils? Entre Paris et New York, conversation avec la photographe Delphine Diallo, autour du difficile dialogue entre art, business et mode. Un trio infernal. Sa féline silhouette virevolte dans son atelier New Yorkais. L’artiste à la grâce trentenaire part à la recherche de ses photos. Un oeil sur l’écran, l’autre repérant les œuvres propres à illustrer sa discussion avec BlackAttitude. L’échange tourne autour d’une simple question. La définition de la mode, ses icônes, ses légendes et leurs rapports à l’art et au business. Un incessant ballet. L a Mod e: ”Manière de se vêtir conformément au goût d’une époque dans une région”… Merci Larousse. L’expression de soi par le vêtement en somme. Quand le message transperce, irradie, alors naissent icônes et légendes. La définition paraît trop simple. A travers les pages de son livre T h e G i f t , Delphine égrène une autre réalité. Emergent des visages, des regards, une force, un charisme. Les femmes trônent, dénudées. Même quand il est présent, le vêtement ne semble qu’un leurre, au mieux un faire valoir. Seuls les êtres importent dans ses clichés, reconnaissables, frais, imposants. A l’image des Cindy Crawford, Claudia Schiffer ou Kate Moss, reines des années 90, dont la seule présence suffit.

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Conversation avec Delphine Diallo


À GAUC HE PHOTOGRAPHIE EN COUVERTURE DU L IVRE “THE GIFT” CI-CONTRE The woman and the skullz EN BAS Mengly Hernandez, une des fashion icons de Delphine Diallo

“La définition de f a s h i o n i c o n n’a rien à avoir avec le vêtement, assure Delphine. Ce sont elles les icônes”. Elles. Son art se concentre sur les femmes plutôt que sur leurs parures, même si elle ne les oublie pas. “Même si le vêtement n’est pas vraiment l’objet sur lequel je veux qu’on se concentre sur mes photos, il y a une vraie complicité entre les gens et leur fringues. Ils sont dans leur élément quand ils posent avec, donc ils se sentent bien et ça se voit. C’est important.” Ses séries flirtent sur cette nuance, la subtile alchimie qui lie le vêtement à celui qui le porte. Mêlant tradition et modernité, les collages laissent deviner une issue. Lorsque le mannequin devient humain et sublime la mode, alors l’ensemble confine à l’art et plus au simple marketing mercantile. Plutôt que porter ce que l’on est, la tendance devient d’être ce que l’on porte. “Aujourd’hui, les gens veulent s’approprier les marques, soupire Delphine - Les personnalités influentes comme Pharrell ou Lenny Kravitz sont rares…” Les grandes icônes, dont le charisme seul suffisait, ont presque disparu… La nouvelle génération peine à prendre le relais, laissant l’industrie développer sa logique de déification de l’objet, ou plutôt de la possession de cet objet. La mode d’aujourd’hui est directement associée à une marque. Et les mannequins et photographes le sont aussi. “Dans les années 90, il y avait une réelle COLLABORATION dans l’industrie. C’était des amitiés, certes élitistes mais tout le monde était potes et les synergies ressortaient mieux. Il y avait un réel échange. Les photographes prenaient vraiment soin de leurs protagonistes. C’est différent aujourd’hui…”

“BLACKATTITUDE” M’INSPIRE LE MOT “S u p e r f l y ” TOUT SE JOUE DANS LA DÉMARCHE, L’ATTITUDE, LE VÊTEMENT N’EST QU’ACCESSOIRE...


Les deux mondes ne cesseront jamais de s’entrechoquer...

Si des collaborations se nouent encore entre grands noms de cette époque dorée, l’objet a pris la place des maîtres. De l’association de David Lynch avec Christian Louboutin, demeure surtout la paire à la semelle rouge. L’artiste n’est plus mentionné que pour sa collaboration. Quand, dans les années 90, la griffe C o m m e l e s g a r ç o n s était transcendée par l’objectif de Cindy Sherman, l’artiste Rob Pruitt n’est, en 2013, que le faire valoir des chaussures J i m m y C h o o … Les deux mondes ne cesseront jamais de s’entrechoquer. Le rapport de force a seulement, pour l’heure, basculé du côté des marchands. Qui ont compris le profit à tirer de l’union entre business, mode et art. Les fondations Cartier ou Louis Vuitton pour l’art contemporain ne sont qu’une déclinaison de ce principe. La mode veut toucher l’humain par l’art. “Elle ne serait rien sans l’art…”, sourit Delphine. La mode est un outil pour rajouter de la matière au personnage. Mais l’humain sera toujours le moteur de l’histoire, l’objet jamais.”

Ecrit par Prisca M. Monnier

C I - H A U T “Monica” D E L A S É R I E THE QUEEN OF NEW YORK C I - C O N T R E portrait de Delphine Diallo _32


5 D A v e n u e d e l a R ĂŠ p u b l i q u e d u Tc h a d Kinshasa | RĂŠp. Dem. du Congo


bag

therapy par Vanessa Bul’an’sung


EDIE PARKER OU COMMENT PORTER SON HUMEUR SUR SON SAC.

Portez votre vêtement,

ne le laissez pas vous porter UN LIETMOTIV DE BRETT HEYMAN, ANCIENNE DIRECTRICE DES RELATIONS PUBLIQUES CHEZ GUCCI, AUJOURD’HUI VISAGE DERRIÈRE LA MARQUE....

En 2010, elle crée la marque, sous le nom de sa fille, Edie avec un intérêt très présent pour les séries américaines des années 90’s. Brett Heyman ne s’en cache pas. Des séries comme The First Wives Club (Le club des ex avec Sarah Jessica Parker) l’ont beaucoup inspiré. Ce regain d’intérêt se voit également sur sa collection Punchy Zen inspirée de la série India Song. Des minaudières avec son propre nom, un état d’esprit, une humeur. Le tout totalement personnalisé. Véritable femme de son temps et partisante du DIY (do it yourself ), elle confie dans le TORY DAILY qu’à l’origine les pochettes Edie Parker n’étaient pas destinées à la vente. Elle le faisait pour ellemême, à défaut de trouver son bonheur. Une particularité dont nous sommes friands avec ses airs années 50-60. Une période durant laquelle l’architecture, la mode et le design ont commencé à expérimenter de nouveaux matériaux notamment l’acrylique, caractéristique principale de ces pochettes.

Dans LE FLARE, elle confie que son mari considérait cette histoire de sac comme le résultat d’une attitude totalement narcissique. Un sentiment joliment détourné. Le grotesque rejoint l’originalité et rendent ces sacs de luxe plutôt attrayants. La minaudière EDIE PARKER devient alors un accessoire unique à sa propre effigie qui se décline autant sur des expressions drôles que sur des dessins de perroquets. On peut ainsi minauder avec son signe astrologique ou encore un clin d’oeil à son film favori à la main. Un accessoire qui nous donne envie d’assumer ses préférences ridicules ou non, ses envies, ses humeurs avec un humour chic. Le sac “HASHTAG” fait encore rire dans la rédaction, les stars se pavanent avec leurs noms personnalisés, on dit qu’on est “HAPPY”, “COOL” ou “ROCK” avec son sac, une véritable thérapie du sac! Prochain challenge, EDIE PARKER osera les matières nobles, le cuir, les peaux et fera des mariages avec de l’acrylique. Brett Heyman a définitivement plus d’un tour dans son sac. Ca promet!

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boys&girls T E N D A N C E

U N I S E X E


Blouses d’architectes, jeans “boyfriend”, derbies... La tendance unisexe s’affiche partout. Après les timides échanges de dressing entre amis et les razzias shopping au rayon homme, c’est une tendance qui s’affirme aujourd’hui comme un courant créatif à part entière et prône le retour à l’uniformisation des silhouettes.

par Julie Déleant


“ Tout le questionnement s’est fait avant la création de la ligne. Rad a fait une étude du corps humain, puis il a développé son prototype à partir de sa silhouette en mélangeant les deux morphologies ”|Eric Faulkner, Attaché de presse de Rad Hourani|

En résultat de cette harmonisation des vestiaires masculins et féminins, de nombreux créateurs vont même jusqu’à proposer des lignes 100% unisexes. Parmi elles, JW Anderson, ou encore Rad Hourani, qui a lancé sa gamme il y a 7 ans.

Des choix qui ne vont pas sans contraintes, mais qui permettent au créateur d’élargir sa clientèle et surtout, de proposer un regard novateur sur la mode, émancipé des standards ordinaires. « Notre démarche explique le choix des silhouettes très géométriques, ajoute Eric Faulkner. Quand Rad dessine, tout est pensé de manière très classique, sans rondeurs ni tailles ajustées. C’est pour cette raison qu’une fois portés, les vêtements s’adaptent ainsi à toutes les physionomies. Il a réussi a annuler tous les codes et à créer des vêtements portables par tous. On est dans l’anti-référencement pur, avec le retour à un canevas épuré jusqu’au degré zéro »

Architectural Shirts, “boyfriend” jeans, derbies...The unisex trend appears everywhere. After the timid dressing exchanges with friends and shopping raids at menswear department, it is a trend that is now recognized as a creative power and advocates a return to the standardization of silhouettes. Because of this harmonization of male and female dressing, many designers will even propose 100% unisex collections. Among them, JW Anderson, or Rad Hourani who launched his collection 7 years ago. “All the questioning was done before the creation of the collection. Rad did a study of the human body, and then developed its prototype using his figure by mixing the two morphologies”explained Rad Hourani’ press officer, Eric Faulkner. Choices are not without constraints but allow the designer to expand its customer base and above all, to offer a new perspective on fashion, to break free from ordinary standards. “Our approach explains the choice of very geometric silhouettes”- adds Eric Faulkner. When Rad draws, everything is thought so in a very classical manner, without curves or adjusted sizes. It is for this reason that when worn, the clothes are suitable for every shape. He managed to remove all the codes and creating wearable clothes for all. We are in the true anti-referencing, with the return to a clean redefined canvas to zero degree”


L ’ OV ER SIZ E

TLS 3 en cuir collection Skin :: SADE ENGLISH

A l’inverse du jean boyfriend, que l’on peine en réalité bien souvent à s’échanger pour de vrai avec le sien (sauf si votre mec fait du 65 de tour de taille), le pull oversize est un vrai bon plan pour les couples qui veulent de temps en temps diviser l’addition shopping par deux. Après le grand boom du sporty et chic sweat néoprène, repéré sur les défilés en 2011 et démocratisé depuis grâce au pullover “Scuba” de la marque suédoise &OTHER STORIES, ACNE STUDIO ou encore Alexander Wang, dernière recrue de l’écurie H&M, le pull oversize poursuit son ascension dans les dressing en jouant avec toutes les coupes et les couleurs. Le must BLACKATTITUDE du moment: La version déstructurée cuir de SADE ENGLISH, pour une allure rock des plus futuriste. Unlike the Boyfriend’s jean, that we struggle in reality to borrow from our men (except if your guy is size 5), the oversized sweater is a real good plan for couples who want to occasionally slice the shopping costs in two. After the big boom of the sporty and chic sweat neoprene, seen on the catwalks and democratized ever since thanks to the “Scuba” sweater from the swedish brand &OTHER STORIES, ACNE STUDIO or again from Alexander Wang, latest recruit of the H&M team, the oversize sweat continues its ascension in our dressing by playing with all the cuts and colors. The must blackattitude of the moment: The desconstructed leather version of the sweater by SADE ENGLISH, with a more futurist rock look.

LA J U PE

Alors que le plus célèbre ambassadeur du kilt Jean Paul Gaultier a fait ses adieux à la scène fashion en début d’année, la scène internationale s’est empressée de lui rendre hommage en se détachant toujours un peu plus des standards de la mode pour des collections toujours plus androgynes. Si chez Haider Ackermann les femmes jouent volontiers la carte d’une toute nouvelle femme fatale, dissimulée sous l’amplitude des tissus et des coupes masculines, le retour de la jupe pour homme gronde et s’affiche déjà sans complexe chez Marc Jacobs, lui-même porteur fidèle du kilt ou Alexander Mcqueen mais surtout chez KOKON TO ZAI. While the most famous ambassador of the Kilt Jean Paul Gautier bid farewell to the fashion scene earlier this year, the international scene was quick to pay tribute to him by moving away more and more from the fashion standards with increasingly androgynous collections. If the Haider Ackermann woman willingly play the card of a whole new femme fatale, hidden under the layers of fabrics and masculine cuts, the return of the skirt for men is booming. Marc Jacobs, himself a faithful ambassador of the kilt, wears it without any complexes and COMME LES GARCONS or Alexander Mcqueen but especially KOKON TO ZAI are teaking over.

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Maasaï

City in the

On pourrait s’inspirer des catwalks, des bloggueuses ou encore des stars mais on a plutôt envie de jeter par dessus notre épaule le plaid à la manière de la Shuka des Maasaï, pionniers méconnus de ce style. UNE IDÉE ORIGINALE D E N O T R E D . A . / / C A T I A M O T A D A C R U Z | Photographie Prisca M. Monnier :: Texte Vanessa Bul’an’sung |



A MI-CHEMIN ENTRE LE MANTEAU ET LA VESTE, NOMBREUX SONT CEUX QUI ONT ÉTÉ INSPIRÉS PAR LE PLAID MAASSAÏ. ON SE SOUVIENT DE PHARRELL WILLIAMS EN COUVERTURE DE MAGAZINE SOUS LES MAQUILLAGES ET PETITES RÉFÉRENCES MAASAÏ. LA COLLECTION PRINTEMPS-ETE DE LOUIS VUITTON EN 2012, THAKOON EN 2011 ET BIEN AVANT GIORGIO ARMANI ET SES VERSIONS DE SHUKA EN 1999…

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INTEMPOREL


Plaids Maasaï, Kilt, Baseball shirt :: L E M A RC H É N OI R (au Comptoir Général)

Autres vêtements&accessoires ::

KI LO S H OP Model :: A B D OU LAY E B ARRY _44


SI CÉLINE JOUE AVEC SES CARREAUX FAÇON TATI, BURBERRY AVAIT BIEN AVANT FAIT DU TARTAN SON EMPREINTE. MAIS LE VRAI TARTAN SE VEUT OCRE, COULEUR DE LA TERRE DES MAASAÏ, S’ENVELOPPE AVEC FIERTÉ ET SE PORTE AVEC ÉLÉGANCE COMME UN GUERRIER.


Lady

assa ELLE NE VIENT PAS DE LA BANLIEUE PARISIENNE, JURE PEU, NE SE BAT PAS ET N’A PAS INTÉGRÉ UN DE CES “GANGS” DE FILLES NOIRES DES HALLES OU DE LA DÉFENSE. NON ASSA SYLLA N’A PAS GRAND CHOSE DE LADY, LEADER DE “BANDE DE FILLES” DE CÉLINE SCIAMMA.

par Xavier Monnier AVEC Prisca M. M.


“C’est moins le cas à présent...” uelques années après avoir fait frissonner les médias, qui dénonçaient la prétendue violence de ces gamines, filles de la France et de l’immigration, les mêmes journaux se sont amourachés de ces beautés jeunes, noires, indomptées qui se battent pour exister contre le machisme, le poids de traditions, le regard porté sur ces filles de l’immigration. “Des éléments qui existent bien dans la réalité”, souffle Assa. Avec ses copines, longtemps, le passage par un simple magasin Sephora a rimé avec une filature des gens de la sécurité. “C’est moins le cas à présent”. Le succès du film ne lui a pas dégagé que les allées des magasins...

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Un film qui résonne ... Le choix d’Assa a été une évidence pour Céline Sciamma. “Avec son charisme, son physique de danseuse, son élégance, énumère la réalisatrice, elle savait convoquer l’autorité pour endosser le rôle du leader, tout en ayant une grande sensibilité nécessaire à l’ambigüité du rôle”.

Photographie Prisca M. Monnier | Direction Artistique Catia Mota Da Cruz | Hair & Make-Up Artist Salim Bagayoko B L A C K A T T I T U D E au COMPTOIR GÉNÉRAL Boutique des objets perdus _48


En écho, Assa détaille le travail tout en finesse de la cinéaste. “On a toutes été très bien accompagnées et en plus on avait la liberté de jouer nos rôles comme on le sentait. Céline nous disait que s’il y avait quelque chose qui sonnait faux, on le changeait de suite. C’était vraiment super. Céline m’a beaucoup aidé, m’a mise à l’aise elle me donnait les indications et je les suivais”. Avec une aisance qui a même surpris ses anciens professeurs du 18e arrondissement où elle a grandi. “C’est hallucinant, elle est tellement différente dans le film”, a avoué à Black Attitude l’une de ses anciennes instit’. Mais le film résonne également dans la vie d’Assa. Comme Marième/Vic, l’héroïne du film, elle s’est vue refuser un accès au bac général, malgré des notes honorables. Comme toutes ces apprenti-femmes, leurs chevelures signifient bien plus qu’un simple souci esthétique. S’en dégagent un état d’esprit, une volonté d’indépendance, un goût de liberté et une soif de découverte, qui fait resurgir chez tout spectateur, la nostalgie de son adolescence, de son énergie débordante, naïve, sincère. Sa légèreté ne l’a pas quitté lors de notre shoot au Comptoir Général, quelques jours après l’avant première du film, où elle a convié toutes ses copines, donnant un coup de vieux aux rares trentenaires présents. Même après avoir monté les marches du Festival de Cannes, même après la pub autour du film, les interviews, les critiques. Castée par le bouche à oreille, elle a du se réfugier aux toilettes de son école pour écouter le message de son portable et apprendre qu’elle avait le rôle. De ce parcours, “Je suis super fière !”balance simplement l’actrice, avant de s’esclaffer devant le projet de la séance. Faire coïncider Assa et Lady pour incarner un nouveau personnage. “Lady Assa” dont les yeux brillent encore, tel des diamants dans le ciel ? “Pour moi Rihanna incarne la Black Attitude. Elle n’a honte de rien...” En actu Assa Sylla dans “Danbé, la tête haute” bientôt sur le grand écran.


A N T I

WEEK

EN DEHORS DU BAL TRÈS SELECT DE LA FASHION WEEK, EXISTENT DES SOIRÉES ET ÉVÈNEMENTS MODE D’UN AUTRE GENRE...

E T H N O T E N D A N C E - LABO ETHNIK - BLACK FASHION WEEK | Photographie Prisca M. Monnier & Osi Photographe |


D E P U I S Q UE LQ UE S TE MP S L A B O ET H N I K , B L ACK FA S H I O N W EEK ET ET H N O T EN DA N CE (ndlr : Page de gauche) S E S U CC È D E N T DA N S L E TO U R B I L LO N FA S H I O N W EEK AV EC DES CO L L ECT I O NS D’UN E MO D E D I F F É R E N TE , TO U J O U R S P LU S CR ÉAT I V E ET LO I N DES G R A N DS P O DI U M S ET DES G R A N DES M A RQ U ES …

Dernièrement, le collectif Sauce Hollandaise s’est invité à Paris en pleine Fashion Week afin de présenter une toute autre approche Mode


Collection The WalkAbout :: MARYME-JIMMYPAUL

“Pour une nouvelle génération, la mode a besoin d’une nouvelle approche” Maison de Faux | Marque membre du collectif Sauce Hollandaise

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par Avec

Vanessa Bul’An’Sung Prisca M. Monnier

Collection Europe :: MARYME-JIMMYPAUL

A

Pas besoin d’en faire tout un fromage, la mode c’est bien plus pertinent que ça. “It’s sassy!”- ajoute la grande blonde énigmatique de Maison de Faux. “Sassy” sonne tellement comme “sauce” quand elle le dit...

près Le laboethnik et la Black Fashion Week à Paris en passant par la Belgique avec l’Ethno Tendance, cap sur la SAUCE HOLLANDAISE qui envoie valser toutes les règles en proposant un univers totalement psychédélique à l’opposé de la Fashion Week et ses grands podiums...

Ce collectif a été formé par la rencontre fortuite de trois labels : Maison de Faux, MaryMeJimmyPaul et Schueller de Waal, des jeunes talents hollandais qui ont décidé de présenter ensemble et chacun avec son propre style, une nouvelle vision de la mode à travers des collections d’une extrême créativité et défiant toute normalité. Comme la sauce, le collectif se veut être un agent émulsifiant d’une mode qu’ils déplorent trop “bling bling”. Ils déclarent défendre un état d’esprit libre de toute contrainte dans le processus de création. A commencer par MAISON DE FAUX, une Maison de couture “fictive” avec une réelle passion pour la mode. La marque aspire à faire réagir les esprits étriqués de la mode d’aujourd’hui. “Nous ne craignons pas d’être moins pris au sérieux, nos produits le sont. Nous fabriquons nos pièces avec passion et cela se ressent”.

Quant au duo SCHUELLER DE WAAL, ils s’inspirent d’objets et de leurs formes pour créer des pièces avec des mélanges de matières électriques. Une de leur création est un sac en forme de tortellini, il fallait y penser! Un vrai concept se forme autour de cette vision de pâtes et se transforme en véritable accessoire de mode. Après un parcours, chez Hugo Boss, Philipp Schueller et Rens de Waal se libèrent des conventions, oublient les tendances figées et privilégient le lâcher prise pour créer quelque chose d’unique sans se soucier d’un marché, un besoin ou une culture. Vient ensuite le tandem Mary Burlot et Jimmy Paul, la troisième roue du carrosse de Sauce Hollandaise. Anciens étudiants des beaux-arts, ils se lancent dans la mode avec une approche artistique évidente. Des collections comme Europe tissent très clairement un lien entre les deux mondes. “C’est plus une image de la mode que la mode en elle-même que l’on a envie de montrer”. La collection The Walk About de MARYME-JIMMYPAUL semble être une collection autour de la survie. Quelques éléments de la nature pour exprimer l’atmosphère sereine de leur univers. Des tissus de tentes qui sont ici utilisés pour créer des manteaux, on découvre également du wax, clin d’oeil à leur héritage hollandais, des jupes et des robes à fourrure… Une explosion de messages à travers le vêtement, la célébration d’une mode qu’ils disent “cathartique”. Légèreté, coleurs, un peu d’humour, de grotesque, le tout peint dans un univers fantastique. Vous l’aurez remarqué, ce magnifique tableau a été pour nous le clou de la soirée Sauce Hollandaise. _53


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1- Superman VS Muhammad Ali 35€ | fnac :: 2- Basket montantes en cuir Tsague s a w a by Mai Lan | 139€ 5- Nars audacious lipstick l a n a 30€

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à l ’ e s p a c e D a l i | j usqu’ au 15 mars 2015

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Bronzage LA QUESTION DU

« … Il n’y a que moi qui sois brûlée du soleil. Il faut que j’aille m’asseoir dans un coin, pour crier: Holà ! un mari ! »

par Julie Déleant

SE LAMENTAIT BÉATRICE DANS BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN DE WILLIAM SHAKESPEARE EN 1600.

Elle est loin l’époque où les femmes se lamentaient de leur peau foncée. Aujourd’hui, les peaux noires ont majoritairement le vent en poupe et sont scrutées par toutes les femmes de la planète. Même si cela n’est pas toujours le cas dans certaines contrées, chaque année, c’est la même rengaine: IL FAUT ALLER BRONZER.

Le bronzage s’inscrit en réalité dans une dimension sociologique. Dans les siècles précédents, les peaux halées étaient réservées aux paysans et aux travailleurs des champs, la peau très blanche marquant à l’inverse l’appartenance à la bonne société. Pour se distinguer, les nobles allaient même jusqu’à employer des produits à base de plomb ou l’arsenic, qui pouvaient causer leur mort par intoxication. Au XIXème siècle, la révolution industrielle et le tourisme balnéaire vont commencer à changer la donne: les riches, séduits par la beauté de la peau après son exposition sous les rayons, vont alors commencer à s’exhiber au cours de leurs activités sportives. Le fondateur de L’oréal, Eugène Schueller, explique ainsi avoir lancé sa première huile solaire pour ne plus avoir à supporter les coups de soleil à bord de son voilier.

ais c’est en réalité à Coco Chanel que l’on doit la démocratisation du bronzage dans les mœurs occidentales modernes. Véritable légende vivante pour ses contemporains, la couturière revient un été d’un séjour sur la Côté d’Azur avec un coup de soleil. La France entière ne jure soudain plus que par la peau halée, et s’amourache dans la foulée de la divine Joséphine Baker, dont les parisiennes cherchent toute à imiter le teint bronzé. Désormais, le bronzage est associé au luxe, à l’élégance et à la réussite sociale. Il faudra toutefois attendre la fin de la seconde guerre mondiale et l’apparition des premiers congés payés pour voir le phénomène dépasser les portes de la capitale et prendre une ampleur nationale. Des études démontrant le pouvoir du soleil sur l’apport en vitamine D viennent ensuite encourager la tendance, et le bronzage devient alors synonyme de bonne santé, morale comme physique. C’est l’apparition des premiers fonds de teint, des auto-bronzant et du bikini ! Barbie sort sa première poupée Malibu dans les années 70, peau bronzée, lunettes de soleil sur le nez. Exit la peau de porcelaine, place à la sensualité débordante des teints dorés, symbole de sexualité par excellence.

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IDÉES PRÉCONCUES SUR LE BRONZAGE

Qui Bronze? ous ne le saviez peut-être pas, mais il est temps de rétablir la vérité: OUI! Les peaux noires elles aussi bronzent et NON, elles ne sont pas invincibles face au soleil. Même si elles sont protégées grâce à leur forte concentration en mélanine et que les coups de soleil sont plus rares sur les peaux noires, leur tempérance au soleil peut diminuer selon le type de peau et le climat (tempéré le plus souvent) auquel elles sont habituées. Sans protection, elles s’exposent alors à la sécheresse et aux risques de cancers et du vieillissement de la peau comme n’importe quelle autre peau. Le “BRONZAGE” n’est pas un phénomène esthétique pour les peaux noires, il ya donc une non culture de la protection solaire, le teint clair étant encore synonyme de beauté dans bien des cultures. De nombreuses jeunes femmes, moquées pour leur teint “carbonisé” rivalisent toujours d’astuces pour faire pâlir leur teint, allant jusqu’à mettre leur santé en danger avec des produits blanchissants. Le phénomène n’épargne pas Hollywood. La couleur de peau s’éclaircit à mesure que décollent les carrières. Idem en Asie, où on a largement tendance à fuir le soleil. Même si des mesures sont prises pour éradiquer ce fléau, la mode est traditionnellement aux peaux très blanches.

Les produits “blanchissants” constituent 10 % du marché cosmétique. Le calcul est simple: plus la peau est pâle, plus la classe est haute. D’où l’apparition récente des face-kini, ces masques en formes de cagoules qui font fureur sur les plages chinoises. L’objectif ? Ne surtout pas bronzer ! Cependant, une tendance “BRONZAGE” existe: Celle des “GANGURO”, ces japonaises adeptes de la peau ultra-bronzée et des cheveux décolorés. La marque de crème solaire Rohto Orezo, malheureusement pas encore distribuée en France, commence à faire fureur au Japon. ENTRE SYMBOLISME CULTUREL ET PARCOURS DE COMBATTANT VERS LA SENSUALITÉ, LE BRONZAGE A FAIT UN VÉRITABLE TOUR D’HORIZON À TRAVERS LE MONDE...


PEAUX CLAIRES

Le soin solaire visage anti-âge IP50 de Caudalie (26€ le tube) + Les gélules Tan Optimizer d’Imedeen (environ 30€ les 60 gélules) qui préparent la peau au soleil, anti-vieillissement et optimisent le bronzage + Sun Spray Invisible de Loreal FPS 50 (14,90€ les 200ml)

PEAUX NOIRES

Candès (14,31€ les 50ml pour le visage) Indice 15 à 30 pour des expositions prolongées. Résistant à l’eau et garanti anti traces grises, peut également être un soin de jour pour éviter les taches. Un indispensable. + La crème solaire hydratante Silk SPF30 Hawaiian Tropic (13,00€ les 180ml) a le mérite de protéger tout en hydratant.

PEAUX ASIATIQUES

la crème Dr Vita Clinic Fre-C de la marque Skin&Lab (10,99€ les 50 ml). Riche en vitamine C et E, véritable crème pharmaceutique, contient également du beurre de Muru Muru qui ré-équilibre la peau. + Le lait velouté Anthelios XL de La Roche Posay, en SPF 50+ (15€ les 300 ml).


Attitudes GOURMANDES

LE “EAT GOOD FEEL GOOD” Petit dej’ à la fois équilibré et léger, c’est la méthode Dear Muesli. Avec une proposition de quatres recettes gourmandes aux vertus bienfaitrices qui vous remontent le moral grâce à ses ingrédients riche en fer et en protéine, fini les petits dej’ trop gras, ou trop sucrés. Dans ses envies gourmandes, la BlackAttitude est plutôt FOREST . Un mélange Crunchy Granola, pommes, figues, cerneaux de noix, graines de lin brun et graines de tournesol avec un bol de lait d’amandes, de soja ou du yahourt. Sinon, pour les plus gourmands, on peut composer sa propre recette de muesli sur base de soixantes ingrédients différents bios et recevoir deux jours plus tard son self-muesli. DISPONIBLE CHEZ COLETTE OU SUR WWW.

Le baume réparateur à base d’huile de noix. Un parfum gourmand, une couleur qui fond sur vos lèvres et un goût magnifiquement sucré. Toute la journée, ce baume fluide enveloppe vos lèvres avec la douceur très agréable et onctueuse de sa texture. Une touche légère suffit à les garder douces et hydratées. Décliné en plusieurs parfums chez Carrefour, Sephora et The body shop

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LES RAISONS QUI FERONT DE LUI VOTRE AMI CET HIVER … // L’Antidépresseur parfait Sous la couette, pendant ces longues soirées d’hiver, faites place au cacao. Le cacao est doté d’un argument médical imparable: le magnésium qui nous remonte le moral.

// Nourissant Aussi bien pour la peau que pour les cheveux très secs, et/ ou les pointes abimées, le beurre de cacao est l’ingrédient qui a une place majeure en cosmétologie.

// Appaisant Grâce à sa richesse en vitamines et minéraux, il neutralise les radicaux libres et restructure, cicatrise et apaise votre épiderme. En stimulant la synthèse du collagène il rend à votre peau sa souplesse et son élasticité.

// Anti Cellulite De plus, grâce à la théobromine qu’il contient, la dissolution de la graisse est favorisée. Le petit trésor de cette fin d’année, est le “FOUETTÉ DE CACAO” de chez « Huiles&Senteurs ». L’huile d’olive et l’avocat s’allient à cette promesse sucrée et délicieuse à souhait pour une onctueuse crème de soin polyvalente. Délice pour les cheveux et pour le corps avec ses trois parfums gourmands: Vanille Intense, Noix de coco et Chocolat Blanc, le plus dur pour vous sera de choisir ente les trois. Et puis, pourquoi se priver ? par Valérie

Huiles & Senteurs


80 Quai de Jemmapes, 75010 Paris


origines

Tresses AUTREFOIS RÉSERVÉES AUX CHEVELURES AFRO, LA TRESSE S’EST AU FIL DES ANNÉES IMPOSÉE COMME LA NOUVELLE COIFFURE TENDANCE CHEZ LES VISAGES PALES.

par Julie Déleant


FR ANCE, D ÉPAR T E M E NT DE S L A NDE S, LA P R E MIÈRE REP RÉS E NTAT I O N DE L A T R E SSE FAI T SON AP PARIT IO N. L A DA M E DE B R A S SE M PO UY, SUR NO MMÉE ÉG A L E M E NT DA M E À L A CAPUCH E P OR T E L A T RESS E S U R U NE S TAT U E T T E À SO N E F FIGIE D ATAN T DU PA L É O L I T H I Q U E S U P É R IE UR . UNE AFR I C AIN E ? UN E I NDI E NNE ? S O N V I S A GE TAI LLÉ D ANS D E L’IVOIRE DE M A M M O U T H NE L E D I T PAS. La tresse a marqué l’histoire et fait aujourd’hui son entrée avec grand fracas dans un autre monde : celui de la MODE. Alors que les petites filles, nattées bien trop souvent par leurs mamans pressées pour aller à l’école les ont boudés dès que l’occasion s’est présentée, leurs ainées n’ont pas mis longtemps à les remettre au goût du jour. Les tresses, c’est comme votre premier petit copain, fuyez-les et elles vous suivront tout le temps !

STAR de la polémique

Avec un tel passé, pas étonnant que la tresse se retrouve encore aujourd’hui au cœur de toutes les polémiques. L’année dernière, le site PureTrent.com s’est risqué à critiquer le port des rastas de Jada Pinkett. «Tels des poulpes sur un rocher », « une horreur » phrases qui ont déclenché aussitôt l’hystérie dans la communauté afro. Au cinéma, la tresse en voit elle aussi de toutes les couleurs. Dans le film ”BANDES DE FILLES”, Marieme (Karidja Touré) porte ses tresses en rangées Merci Alicia Keys, Gwen Stefani; et surtout Les tresses, c’est dans le but de cacher sa féminité ce qui merci le Hip Hop des années 90’s, qui remet la horrifie d’ailleurs son petit ami (Idrissa Diabaté) comme votre tresse dans les cours de récré comme sur le «Red et lui vaut des critiques. Star des défilés peutCarpet». Arborée par toutes ses figures de proue, premier petit être, mais pour séduire faudra repasser. féminines comme masculines, tout le monde y va De l’autre côté de la Méditerranée, au copain, fuyez-les et de son interprétation : version trash pour Christina Nigéria, là encore, la tresse ne plaît pas Aguilera dans Dirty, coiffure de prédilection chez à tout le monde... et l’équipe nationale elles vous suivront Coolio et Snoop Dogg, elle s’apprête à faire son de football en a fait les frais ! Les stars grand retour dans les rues. tout le temps ! du ballon rond ont subit les foudres des officiels du pays. « Nos jeunes imitent Autrefois réservées aux chevelures afro, la tresse nos stars du football... N’oubliez pas que s’est au fil des années imposée comme LA nouvelle Ci-contre :: dans le monde développé les tresses et Portrait de Myriam Makeba par ABBAS | MAGNUM coiffure tendance chez les visages pales. Si certaines les boucles d’oreilles ont une connotation la préfèrent bucoliques, d’autres n’hésitent pas à homosexuelle” déclarait à ce sujet la porter « à l’africaine », directement tressée à la Otunba Olusegun Runshewe, un officiel du ministère de l’information. racine, comme les audacieuses Cara Delevingne ou Kristen Stewart.

Des civilisations bercées par les tresses Dans les grandes civilisations africaines, dont l’Egypte Antique ou la civilisation Nok (ndlr : au Nigéria en 1500 avant JC), la tresse est une véritable affaire culturelle. Selon les peuples, qu’ils soient Masaï, Yoruba ou encore Fangs, chaque coiffure portait une signification précise, et indiquait l’âge, la condition sociale ou encore les différents événements de la vie : mariage, enterrement... En témoigne la célèbre Reine Cléopâtre, ambassadrice de choc de la tresse, qui apparaît sur de nombreuses représentations les cheveux tressés en une infinité de petites nattes, surmontée de fils d’or et d’extensions. Ici, elles font office de marqueur social : plus on a de tresses, plus le rang est élevé. Le modèle africain sera repris par la suite par l’Empire Romain et la Grèce Antique, ou encore par les Celtes et les amérindiens. A des milliers de kilomètres de là, en Asie, une autre histoire de la tresse va marquer profondément la Chine où la natte, imposée aux chinois depuis le XVIIème par les conquérants mandchous avec le crâne rasé pour les hommes et cheveux nattés en arrière, et attachée avec un fil de laine rouge pour les femmes célibataires. Un homme va cependant tout changer. Sun Yat Sen, pionnier de la Révolution démocratique Chinoise va couper sa natte en 1911, en symbole d’opposition au régime. La tresse devient alors le symbole de la révolte qui gronde au pays du dragon sans tête, donnant indirectement – et provisoirement naissance au régime républicain.

La Tresse et le HipHop Avec l’explosion des musiques urbaines dans le monde entier, portée par les succès planétaires des tubes des labels DEATH ROW ET BAD RECORDS, les adolescentes du monde entier se mettent à arborer la tresse, dernier accessoire de la grande résurgence du look streetwear des grandes années Lacoste. Alors que les noires reproduisent sans complexes les coiffures de Brandy et Monica, les blanches se mettent doucement au mouvement, le port des rasta restant encore très connoté. “En France, c’est venu avec le mouvement hip hop. Les blacks la portaient de toute façon depuis longtemps, mais même les blanches s’y sont mises...” - Nous explique un grand activiste du hip hop. Portée à l’image des héroïnes du film d’époque l’Apollonide au début des années 2010, rivalisant de technique et d’élégance, volontairement décoiffée pour une inspiration bucolique et sensuelle. La tresse renoue aussi avec ses racines romantiques et devient la coiffure la plus demandée pour les mariages. Les premiers bars à tresses font leur entrée sur le marché, et la tresse, autrefois traditionnelle, puis culturelle, devient alors un véritable phénomène de société, accessoire tendance et déclinable. C’est une entrée sur le marché de la mode par la grande porte. La tendance se retrouve alors sans surprise dans les derniers défilés de cette saison, se replongeant encore une fois dans ses inspirations street. Naturellement grunge chez Antonio Berardi, à quatre branches chez Donna Karan ou à l’africaine chez les célébrités. La tresse va alors définitivement s’enraciner comme un objet mode dans la culture occidentale...

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DANDY QUEENS l’Art du cheveu par

Nadeen Mateky

Photographie Prisca M. Monnier | Direction Artistique Catia Mota Da Cruz | Stylisme Nafoore Qâa | Make-Up Michaelle Pamphile B LACKATTITUDE à la FAVELA CHIC




Khady Diallo dans le r么le de

Martha Jane Canary Plus connue sous le nom de CALAMITY JANE


Marama Lee dans le rôle de

Dr. Mary Walker

Chirurgienne américaine, féministe, abolitionniste, prohibitionniste, prisonnière de guerre et la seule femme à avoir reçu la Medal of Honor



Aurélie Lamalle dans le rôle de

Jo’ March

Personnage à l’image de Louisa May Alcott auteure des “Quatres filles du Docteur March”



Née TAHLIAH DEBRETT BARNETT, d’un métissage britanno-jamaïco-espagnole. Allure de petite fille modèle avec un petit air de Lauryn Hill version Björk très assumé. FKA Twigs fait ses premiers pas comme danseuse auprès de grands artistes comme Kylie Minogue ou Jessie J...

Révélation de la rentrée, bombe du R’N’B “Alternatif”... FKA TWIGS rime avec ce mot que l’on murmure quand on n’arrive pas bien à caser un courant, un genre, une “Blackattitude” en somme... Ecrit par Prisca M. Monnier | Photographie Dominic Sheldon Klein

Son premier album “LP1”, elle décide de l’autoproduire il y a seulement deux ans et fait le buzz comme on dit sur sa chaine youtube. On la retrouve devant l’objectif de photographes tel que le duo INEZ VAN LAMSWEERDE & VINOODH MATADIN et apparaît dans les magazines les plus arty. Un style musical formé de sons de gouttes d’eau retravaillés, de percussions électroniques, peut-être bien de sons de grillons ou de bracelets qui s’entrechoquent - très franchement on ne sait pas, mais ça nous amuse, comme le bruit de ses os quand elle se contorsionne les bras, ce qui lui a valu le surnom de “Twigs” d’ailleurs. Un bruit qui se retrouve très souvent dans ses morceaux, comme un clin d’œil à ses amis qui l’ont nommé ainsi. Nom qu’elle marie avec “Formely Known As” – FKA – (ndlr: “Auparavant Connu sous”). Joli nom pour un joli minois... L’anglaise rebelle à la voix d’ange aux reflets de QUEEN AALIYAH nous intrigue. Une voix mais surtout Un style! On veut boire la même chose qu’elle, être dans son monde. Jamais sous les influences de mode actuelles, le style très recherché de Twigs lui sied à merveille. Suggestions 80’s, couleurs pop et penchants tribales ici et là, avec ce visage délicat qui n’a pas besoin de crier pour se faire entendre. Le style “FKA”, c’est une pointe de mode, beaucoup de sons étranges et de l’Art, jusqu’à l’os...


fka tWigs EN CHAIR ET EN OS


Dans le monde d’Aniko... A N I KO, 3 1 A N S , C O L L E C T I O N N E L E S B A R B I E D E P U I S S A P L U S T E N D R E E N FA N C E . AU J O U R D ’ H U I , C H E F D E P RO J E T C H E Z L A N V I N , C E T T E S U B L I M E H O N G RO I S E E X I L É E À PA R I S E N T R E T I E N T S E S P O U P É E S AV E C L A M Ê M E PA S S I O N D E P U I S PLUS DE 25 ANS.

“J’ai eu ma première Barbie à 3 ans. Avant mes 10 ans, j’en avais déjà 30. A 11 ans, ma mère m’a faite une vidéo pour mon anniversaire en me disant: ‘Ma fille, c’est ta dernière Barbie’. Aujourd’hui, j’en ai 180...” Son critère de sélection est toujours le même: la beauté du visage. En vraie esthète, Aniko fait ainsi son choix parmi les éditions collector, qu’elle juge de meilleure qualité, et les Barbie des années 80, ses préférées. “A l’époque, on ne pouvait pas en acheter en Hongrie, donc ma mère les importait d’Autriche. Mes années phares, ce sont 1985 et 1986. Le visage change environ toutes les décennies, et j’adore ceux de cette époque. Même les vêtements sont incroyablement glamour. J’aime aussi les Barbie Silkstone” (ndlr : Reproductions en matériaux plus précieux des premières Barbie) Et si les hommes préfèrent les blondes, Aniko elle, lassée par le manque d’originalité des visages attribués aux Barbie blondes, recherche davantage les poupées différentes. “Je n’ai jamais été vraiment attirée par les blondes, j’ai plus des Barbie brunes ou aux cheveux rouges. J’adore les barbie noires elles sont plus élégantes, j’aime la beauté de leur traits et la texture de leur cheveux. Pour mon bac, j’ai supplié mes parents de m’offrir Christie de la collection Hollywood Nails”- (Rires). Et même si sa préférée, c’est “celle [qu’elle] n’a pas encore”, elle confie toutefois avoir un faible pour Rockstar Dee Dee, sa première barbie noire. Des goûts audacieux, mais parfois difficiles à satisfaire pour Aniko. En effet, en dehors de quelques éditions spéciales, Mattel n’a commencé à mesurer réellement l’importance du marché ethnique que dans les années 1990, boostée par la concurrence des autres fabriquants de jouets. Heureusement depuis, les Barbie afro ont été mises à de nombreuses reprises à l’honneur, comme en 2008 avec la poupée AKA (ndlr: pour Alpha Kappa Alpha), créée en hommage à l’association étudiante du même nom, ou encore avec une sublime danseuse noire dessinée par JUDITH JAMISON pour le cinquantenaire de l’Alvin Ailey American Dance Theater. Pour les 50 ans de Barbie, Stacey Mc Bride Irby - qui avait déjà collaboré au projet de Barbie AKA - a même lancé une nouvelle ligne de Barbie baptisée “So in Style”, dans laquelle on retrouve des poupées noires aux lèvres pulpeuses et aux looks et coiffures soignées. Grande nouveauté, ces Barbie blacks ont désormais des passions, et sont accompagnées d’une petite soeur: Kara et Kiana aiment la musique et les mathématiques, Grace et Courtney sont des pom pom girls, quant à Trichelle et Janessa, elles rêvent toutes deux de devenir journalistes. Une nouvelle étape dans l’évolution des idéaux de beauté et dans le processus d’identification des jeunes filles noires avec leurs poupées, qui étaient auparavant reléguées à ne rester que “l’amie de Barbie” . En dépit de cette bonne nouvelle, Aniko déplore toutefois la piètre qualité des poupées d’aujourd’hui, la concurrence des années 90 ayant selon toute évidence poussé Mattel à produire en plus larges quantités et à se rabattre sur de nouvelles matières premières, plus rentables. “Les couches de cheveux ne sont pas aussi épaisses. Ils sont attachés dans leur boite d’origine, et quand on l’enlève, les marques restent. Puis les cheveux sont un peu gras, ils ne sont pas traités comme avant, les franges ne sont pas toujours complètement symétriques, les vêtements sont vulgaires...” Un véritable manque à gagner pour la hongroise, qui avoue passer des heures à restaurer et habiller ses poupées dénichées en brocante.

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J’adore les barbie noires elles sont plus élégantes, j’aime la beauté de leurs traits et la texture de leur cheveux... La prochaine sur la liste? Une Barbie black dessinée par le designer américain BYRON LARS. Mais malheureusement, le rêve n’est pas adapté à toutes les bourses. “En Europe, une collector à 50 dollars achetée aux Etats-Unis va grimper à 80 avec les frais de port, et ça peut monter jusqu’à 200 ou 300 dollars - nous explique Aniko les yeux rivés sur sa vitrine. C’est un vrai budget! ”. Et pour ça, elle a peut-être trouvé la solution: fabriquer ellemême ses vêtements de poupées. “Je le fais déjà pour moi-même, alors pourquoi pas ?”, conclu-t-elle avec malice.

C H I C H E ?


Ecrit par Julie DĂŠleant | Photographie Prisca M. Monnier


Sop hie Bouillon

U

ou Un verre avec une “Pintade”

par Xavier Monnier

n samedi après-midi pluvieux, comme Paris, la ville Lumière, en propose à foison dès le début de l’automne. Au bord du canal de la Villette, 50 nuances de gris. De l’eau du bassin aux (rares) boules de pétanque, des tenues des passants jusqu’aux murs d’un quartier qui ne cède qu’avec parcimonie à la gentrification. Les fumeurs se réfugient sous la bâche du café, les familles terminent tranquillement leur repas. Un léger brouhaha berce la salle, bientôt surpassé par les glouglous. Une “Pintade” a débarqué. Et colore l’ambiance… SOPHIE BOUILLON, GRAND REPORTER ET PRIX ALBERT LONDRES 2009 parle fort, rit aux éclats, avale son

gâteau sans se lamenter sur les calories absorbés. Une semaine auparavant, elle a dit adieu, dans un bar de Pigalle, à ses 29 ans. On l’a retrouvée identique. La trentaine ne l’a pas changée. Ses années africaines si. “J’ai débarqué à Johannesbourg sans rien connaître, sans vraiment savoir ce que je voulais faire”- glisse, pour une fois timide, la grande blonde. Presque l’histoire “de la petite blanche qui cherche à trouver sa voie et vient la chercher en Afrique”. Sauf que la nation arc-en-ciel l’a saisie, remuée...et transformée.

Une expérience que la journaliste retrace dans les pages d’Une Vie de Pintade en Afrique du Sud, un guide d’un autre genre de Johannesbourg et Cape Town, au titre ambigu…

“En fait j’avais lu une vie de Pintade à Téhéran. J’ai contacté les éditeurs car je trouvais cela intéressant de faire découvrir une ville à la mauvaise réputation à travers des femmes qui ont de l’autodérision”. Une première définition des “Pintades”? “Ce sont surtout des femmes qui agissent sur les environnement, ne se laissent pas faire et se battent pour ce qu’elle veulent”. Même dans un environnement aussi hostile que peut l’être Johannesbourg. La capitale économique de l’Afrique du Sud, avec ses meurtres, ses braquages, ses townships où misère et violence s’enlacent indéfiniment se veut une référence en termes de mauvaises images. Sans rien cacher de cet “enfer du crime”, Sophie donne à voir son envers. A sentir même la soif de vie qui émane de Jozy, ses filles qui trouve que “la vie est trop courte pour porter des trucs longs”, ses femmes, domestiques, avocats, femmes d’affaires ou guérisseuses qu’elle a croisé de 2005 à 2013. Une longue histoire d’amour avec la ville en fait, que ses proches n’ont pas toujours saisi. “En fait j’avais du mal à expliquer à ma famille par exemple pourquoi je me sentais si bien en Afrique du sud, malgré la violence, les inégalités sociales, les drames que vit le pays. Ce livre m’a permis de leur révéler un peu plus”. Sous les apparences d’un guide classique de voyages, Sophie en profite pour plonger au cœur de ce qui fait battre la cité. Pas seulement ses boîtes de nuit, ses taxis, ses restaurants ou ses boutiques de modes: l’énergie qui les met en branle.

Ci-haut :: Sophie Bouillon auteure d’ “Une Vie de Pintade en Afrique du Sud” | Photographie Prisca M. Monnier _76


A Jozy, oubliés les complexes sur les tenues colorées, sur les gloussements ou sur ses formes... Et transcende couleurs, origines, nationalités, pour peu qu’on la laisse nous porter. “C’est dans le bar d’un township que j’ai eu la révélation, - se marre-t-elle. A ce moment là, je n’étais plus la gentille fille qui venait les aider dans une association. J’étais leur invitée, leur égal. Ca a changé ma perception des choses”. Au point de se découvrir des ressources insoupçonnées. Une anecdote entre mille. Lors de ses premiers pas à Johannesbourg, Sophie et une amie se déguisent pour aller conduire au centre ville, réputé ultra dangereux. “On avait mis des jogging et des capuches pour qu’on ne voit pas qu’on était des femmes”. Presque dix ans plus tard, quand au volant de sa voiture, elle voit un homme s’approcher d’elle pour la braquer, elle lui lâche un vibrant “F...off ” avant de démarrer en trombe. “Jamais je n’aurais cru que j’aurais la force de faire ça... et ce n’était pas forcément à faire, - lâche Sophie dans un éclat de rire. Mais cette ville vous rend plus forte, et par certains aspects, plus libre. Ca peut être dangereux parce qu’on peut se sentir invincible. Mais c’est tellement bon!” A Jozy, oubliés les complexes sur les tenues colorées, sur les gloussements ou sur ses formes. “A Paris je me sens regardée en permanence… Je mets des tenues en Afrique que je n’oserais jamais porter en France. Là-bas, on a plus d’anonymat. Enfin, pas dans le mauvais sens du terme. _77


sur le

CONGO Ville de Kikwit | République Démocratique du Congo Août 2014



“Une partie du pays est en guerre. Mais c’est surtout un pays qui se bat !” BlackAttitude a questionné Eliane Munkeni, présidente de la chambre franco-congolaise sur son exploration du Congo dans le cadre de son travail... Photographiée à Paris par Prisca M. Monnier |

Deux millions et demi de km2, 70 millions d’habitants, et des richesses, bien au delà des seuls minerais dont l’Est regorge. La R.D.C a tout de la Corne d’abondance, où chacune des 11 provinces rivalise de trésors. Aux deux Kasaï, au Katanga et à la Province orientale les minerais, aux deux Kivus et au Maniema le méthane, quand l’Equateur, le Bandundu, Kinshasa et le Bas Congo regorgent de bois précieux, de terres agricoles, et de spécialités culinaires. Une richesse aussi méconnue que mal exploitée. Pays continent, la République Démocratique du Congo ne s’offre pas au premier venu. Découvrir ses trésors n’est pas chose aisée. Les promouvoir non plus. Et pourtant, certains s’attèlent à la tâche, à l’instar d’Eliane Munkeni Kiekie. Si elle préfère un sac Prada à un bâton de pélerin, la présidente des femmes entrepreneurs du Congo (CNFE/FEC) a sillonné les 11 provinces du pays en vue de former ses soeurs à organiser leurs entreprises. Une mission essentielle. “La femme congolaise est au centre du développement du pays. Elle est à la fois l’éducatrice et souvent la seule à pourvoir subvenir aux besoins de sa famille. Avec une terre qui n’a pas besoin d’engrais, elles se retrouvent très facilement à cultiver et finit par vendre les produits de son travail de manière informelle”. Maîtrise de projet, organisation de trésorerie, management des employés, flux de produits. Eliane Munkeni s’est échinée à présenter tous les outils de gestion vitaux à la bonne tenue des entreprises. Mais la présidente ne s’est pas contentée de parler. Au delà de ses enseignements, elle a prêté l’oreille à ses élèves et entendu leurs difficultés. “Comment se battre face aux préjugés des hommes, concilier la vie d’épouse, de mère, et de chef d’entreprise, liste-t-elle. Comment leur donner confiance en elles pour se lancer dans une entreprise...” Autant de freins au développement qui ne désespèrent pas l’énergique entrepreneure, “fille de Bandal*”, qu’elle a toujours été. “Une partie du pays est en guerre. Mais c’est surtout un pays qui se bat, souritelle. Le peuple congolais est un peuple pacifique, d’artistes qui aiment la vie, la musique, même ventre affamé, ils dansent et trouvent toujours assez d’humour pour garder le moral “elekaka nango, lobi pe mokolo” (Ca vient, Ca part, demain est un autre jour), la phrase qu’on se dit en temps de crise.”

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[ Le Bonobo ]

Au creux de la vallée de la Lukaya, à quelques minutes de Kimwenza, s’est érigé l’un des sites les plus appréciés du pays. Un sanctuaire pour des primates rares, en voie de disparition mais aussi très prisés des braconniers: les B O N O B O S . Ces grands singes sont recueillis, soignés et dorlottés au sein de Lola Ya Bonobo avec sa nurserie, ses mères de substitution et ses hectares d’enclos protégés. Une visite incourtournable.


Au coeur des collines verdoyantes du Kivu, les vaches peuvent brouter sereinement, parcourir les pâturages et remplir leurs mamelles d’un lait précieux. Qui, transformé, fait la fierté de la région. Qu’ils soient produits par la ferme du Lushebere, ou ailleurs, le fromage du Kivu délivre sur le palais un goût onctueux et fondant. Désormais, il n’y a pas que la vache qui rit ! [ Le livre ]

Le fromage du [ Kivu ]

Grand parleurs, beaux hableurs et amoureux des mots, les Congolais savent aussi les coucher sur papier. En suivant les aventures de Celio, amateur de mathématiques, In koli Jean Bofane, déroule les ressorts de la société congolaise. Dans ses travers, son énergie et ses miracles. Une lecture essentielle pour quiconque veut entendre ce qu’est le Congo-Kinshasa. Après l’équation des MATHÉMATIQUES CONGOLAISES, l’auteur, originaire de l’Equateur, s’attaque à la place de la RDC dans la mondialisation dans CONGO INC.La quête d’Isookanga, jeune pygmée qui débarque à la capitale Kinshasa pour se lancer dans le business en dit bien plus sur les méandres de la vie kinoise que tous les guides touristiques. Et bien des livres d’histoire… [ Scène de cuivre ]

Regorger de minerais n’est pas tout, encore fautil savoir jouer avec. C’est l’un des nombreux talents du Congo. L’artisanat. Petite trouvaille, le plus beau souvenir de ce voyage aura été une rencontre avec ce jeune artiste qui, à l’instar de ses confrères, s’est installé dans le marché anciennement appelé “Des voleurs” dans le centre ville de Kinshasa. Dans le brouhaha des marchands d’art, des négociations houleuses, Jean fabriquait calmement ses bijoux en cuivre au milieu desquels trônait la plus belle de ses créations...

[ Le liboke ]

[ Le Weekend ] Le Liboke de Paulo, c’est par ici! A une petite heure du centre ville de Kinshasa et son atmosphère aussi trépidante qu’étouffante, le restaurant “Le Weekend” a posé ses paillottes à Kimwenza. “Ki-moi-quoi?” Kim-wen-za... Une bourgade, un havre de paix, qui offre un magnifique panorama sur les collines qui bordent la grande ville. Le spectacle se déguste agrémenté des mets traditionnels congolais mbinzo (chenilles), makayabu (morue), ntaba (chèvre grillé)...

Plat traditionnel des forêts d’Afrique centrale, le liboke nécessite deux ingrédients essentiels. Des feuilles de bananiers pour une cuisson à l’étuvée et un poisson gouteux. Deux denrées dont le Congo regorge, entre ses grandes forêts et le bassin du fleuve, riche de CAPITAINE , MALANGWA et autres poissons d’eau douce. Ajoutez à cela le talent des chefs cuisiniers congolais, et le Liboke devient un spectacle papillaire, alliant goût fin, rations copieuses et épices subtiles. Après le liboke du P A U L O au “Weekend”, on est plus jamais les mêmes...

Route de Kimwenza Gare (arret Manga) +243 81 030 58 75//+243 99 998 17 75//+243 99 816 67 83

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Congo

Au Co mp t o ir

Déjà, le Comptoir général c’est quoi?

En apparté avec

Le Comptoir Général est un musée dédié à toutes les cultures dites ‘ghetto’: c’est-à-dire tous les phénomènes créatifs marginalisés et dépourvus de moyens qui fleurissent aux quatre coins de notre planète. Il a pour mission de soutenir toutes ces cultures et les représenter via son centre culturel parisien du quai de Jemmapes, et via la création d’entreprises sociales et solidaires.

ETIENNE TRON

Ces projets sont très risqués sur le plan économique, vu qu’ils concernent souvent des causes considérées comme ‘perdues’. Nous pensons qu’aujourd’hui, pour régler les grands problèmes sociaux, une démarche ‘business’ vaut mieux qu’une approche philanthropique pure basée sur le don et l’assistanat. Le fruit de ces revenus commerciaux (bar, restauration, privatisation) est consacré au développement de ces business intelligents et responsables.

Le “Comptoir”... Un peu colonial non?

Tout à fait, la référence coloniale est réelle, ça évoque les fameux comptoirs de nos ex-colonies où transitaient marchandises et esclaves… Nous nous intéressons énormément à l’histoire coloniale de la France: à ses heures les plus sombres, sanglantes et honteuses, mais aussi à sa genèse, son héritage, et à toutes les énergies créatives positives qu’elle a créé sur les deux continents. Le positif n’a peut être pas été à la hauteur des souffrances engendrées, mais ce n’est pas une raison pour l’occulter totalement. Nous ne faisons ni l’apologie de la colonisation, ni la diabolisation, nous questionnons simplement cette histoire. Elle est compliquée, et loin d’être finie. Ces sujets sont extrêmement sensibles dans un pays comme le nôtre, peu de gens s’y frottent réellement, nous pensons qu’il est important de réanalyser notre histoire pour mieux comprendre qui est la France moderne et quel avenir l’attend. D’une manière générale nous souhaitons encourager le voyage et l’échange plutôt que le ‘chacun chez soi’. Sinon pour la petite histoire, Le bâtiment s’appelait autrefois ‘Le Comptoir Général des Fontes’, on y fondait de l’acier.

Sinon en terme de culture Ghetto, il ya l’Afrique du Sud , Soweto... Bien sûr, à fond, notamment pour le patrimoine musical sud africain qui est immensément riche depuis toujours. On est fan de zoulou, de mpaqanga, de kwaito, shangaan, et de toute la scène house de pretoria et durban…

Et ca commence comment tout ça?

Vous semblez avoir des univers différents...

Au départ, la rencontre entre deux amis en 1987. Mon associé Aurélien Laffon et moi. Deux enfants passionnés par le monde de la rue, les bas fonds de la capitale, biberonnés au rap français toute leur adolescence, et fans de parcs d’attractions et de films d’aventure hollywoodiens des années 80. Le projet n’aurait aussi jamais vu le jour sans le propriétaire du lieu, le père d’Aurélien, Olivier Laffon: un promoteur immobilier qui s’est reconverti il y’a une quinzaine d’années en véritable pionnier du développement durable, du co-working, et du monde des entreprises sociales et solidaires. Je pourrai parler encore de beaucoup d’autres gens importants dans la genèse du projet. J’en citerai un dernier, Amah Ayivi, un spécialiste de la mode d’origine togolaise qui a recruté une immense partie de notre équipe, qui gère en grande partie l’exploitation du lieu sur le terrain et qui est à la tête du MARCHÉ NOIR, notre friperie / bureau de style.

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On fonctionne un peu comme l’agence tout risque, chacun est spécialiste dans son domaine. Amah est monsieur style/mode, moi je suis monsieur musique, Aurel est dans l’image, il gère la déco d’intérieur et supervise les collections muséales... Nous avons aussi une botaniste, un expert de la chine, un explorateur et beaucoup d’autres talents dans nos rangs.

Si je te dis ... “Congo”?

Un pays qui nous fascine totalement, et qui est au coeur de la plupart des projets qui nous animent, sans que nous ayons jamais pris consciemment la décision de nous pencher spécifiquement sur ce pays et sa culture. Le premier musicien que nous avons signé et défendu est Papa Kourand, un artiste brazzavillois. Le premier voyage touristique que nous mettons en place est le Bassin du Congo, cette forêt primaire immense et probablement la plus inexplorée de la planète. Et le premier film que nous avons contribué à

BLACKATTITUDE

Ci-haut ::

en immersion au coeur du COMPTOIR GENERAL


Fever

G é nér al AUX

CÔ TÉ S D ’ A M A H A V I Y I

Et vous n’avez pas peur des sorciers?

Nos projets concernent toujours des populations marginalisées et des problèmes sociaux sensibles, et le danger est toujours au rendez vous, qu’il provienne des hommes ou de la nature. Pour ce qui est de ce projet d’étude du culte Ngunza, oui ces sorciers nous font peur. Tout est une question d’intentions et de méthode; nous avons choisi de nous concentrer sur la magie blanche, et le regard que posent nos envoyés sur le terrain est bienveillant. Ils ne sont pas là pour faire du voyeurisme, mais pour nouer des vrais liens avec cette communauté, avoir une relation constructive et basée sur l’échange, le respect, et une vraie soif de spiritualité.

Pourquoi le Congo...?

Difficile à dire. Sûrement parce qu’en tant que français notre histoire est bien plus liée au Congo. Cela dit les activités du Comptoir Général, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ne concernent pas uniquement l’Afrique et les peuples noirs. Nous avons par exemple un projet d’importation de café acheté directement auprès de petits producteurs qui prendra sa source autant à Sumatra qu’au Congo. Un autre de nos projets, le Centre des Objets Perdus, concerne les biffins, ces gens qui trouvent des trésors dans nos poubelles et dans nos rues. Ces gens ne sont pas africains pour une immense majorité d’entre eux.

Pas bien français tout ça...

Je pense que nous nous inscrivons dans une continuité de la tradition française: La curiosité pour l’ailleurs, l’esprit d’aventure, le principe de solidarité, l’humour et la langue bien pendue font partie de notre ADN. Et évidemment, nous nous penchons beaucoup sur le métissage, sur la situation des noirs et des arabes en France, une présence bien réelle et qui ne date pas d’hier, n’en déplaise à certains.

Mais... as-tu déjà été au Congo?

faire éclore est le ‘Staff Benda Bilili’, puisque c’est nous qui avons fait découvrir le projet aux derniers investisseurs qui ont pu compléter le financement du film. Nous avons d’ailleurs été fortement inspirés et chamboulés par notre rencontre avec Renaud Barret et Florent de la Tullaye, les réalisateurs de ce film, qui sont de véritables obsédés de la culture congolaise, qu’il s’agisse de Kinshasa, des pygmées… L’un de nos projets clés des prochains mois est encore une fois congolais, puisque nous soutenons deux réalisateurs en immersion totale au cœur d’une tribu à Kinshasa fortement impliquée dans des pratiques magico-religieuses.

Le bassin du congo? C’est gigantesque!?

Oui, je parle bien de cette immense forêt primaire qui d’après wikipédia s’étend sur 10 pays, et qui est encore inexplorée en grande partie. En l’occurrence, les expéditions que nous mettons en place ont lieu au sud, au Cameroun, il s’agit du projet Mokele (www.mokele.fr) Etienne Tron & Amah Aviyi

Photographie Prisca M. Monnier | Direction Artistique Catia Mota Da Cruz

Je n’y ai personnellement jamais mis les pieds. Donc ma vision du pays et sa culture est basée en partie sur le fantasme et le rêve… Cela dit, tous les livres, films et disques liés au Congo qui m’ont marqués sont bien réels. J’ai fréquenté et je fréquente pas mal de congolais. Certains de mes associés y ont été et connaissent bien le pays, certains de mes employés y sont nés. D’autres sont comme moi, passionnés sans y avoir mis les pieds.

Des références congolaises?

Des chansons comme “La voix de Sam Mangwana”, Papa kourand, le film Pygmée Blues (florent de la tullaye, 2013), des livres comme S.A.P.E, Hector Mediavilla. Les sapeurs de Brazzaville, les sorciers, les mythes et légendes, le roi des Belges, les millions de mort, la rumba… Pour moi le Congo est un tourbillon de vie.

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L ’ INTERIEUR DU COMPTOIR

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La Salle de Bal


Par ordre d’Apparition Entrée du P E T I T M U S É E D E L A F R A N Ç A F R I Q U E LE M AR C H É N O I R friperie / bureau de style. IC I BO N C O I F F E U R LE S NA C K L O C A L

Le Comptoir Général est aussi un concept store _85


When we were

Kin’

S TA D E T A T A R A P H A E L

aujo ur d ’ hui

| Photographiié avec notre iphone |

par Xavier Monnier


Quarante ans après, le bruit et la fureur n’ont pas délaissé Kinshasa. Ni le Congo. Pas même l’ancien Stade du 20 mai devenu, Tata Raphaël... epuis cette soirée du 1974, l’atmosphère a changé. Les coulisses des tribunes squattés par les Chegue*, les abords de l’enceinte devenus quasi inaccessibles en voiture, la faute aux trottoirs et à la route défoncées, et surtout, la crainte de drames. En mai, 18 personnes sont décédés dans des heurts lors du match entre l’AS Vita Club et le TP Mazembe, les plus grands clubs du pays. Depuis, les promesses de réfection de l’ancien temple du sport africain courent. Les travaux, annoncés en septembre et dont l’achèvement est prévu pour 2015, patine. L’annonce, des morts, du ripolinage, n’ont pris que quelques lignes dans la presse internationale. Triste, pathétique, quand ce lieu fut, des semaines durant, le centre du monde. Dans la chaude et humide nuit du 30 octobre 1974, Kinshasa est devenu la capitale planétaire. Nul alors n’a pu ignorer ni où se trouvait Kin’ la Belle sur une carte, ni que le Congo existait. Indépendant, fier, enflammé. Bien avant la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, le continent a accueilli un championnat du monde, deux monstres sacrés du noble art, réunis pour une affiche unique en Mondovision. *Chegue: Enfants de la rue


L’arrivée de Mohammed Ali au stade du 20 mai à Photos archives d’Abbas Magnum

e “Rumble In the Jungle” a fait entrer le Congo et Kinshasa dans la légende planétaire et sacré le renouveau d’un boxeur à l’attitude si congolaise... Muhammad Ali, trois ans après son dernier match, harangue la foule, les médias, parle haut et fort avec un amour du verbe qui ne pouvait que séduire les Kinois. Et rouler son adversaire, tel un vendeur de Bon Marché**, en lui promettant de courir pendant tous les rounds quand il se contente de l’épuiser en encaissant les coups. 8 rounds mythiques, suivis par les cent mille spectateurs présents malgré l’heure du match (4h du matin), une foule qui hurle “Ali boma ye !” devant des millions de téléspectateurs en direct, les milliers de médias qui dès le lendemain, commencèrent leur compte rendu par “En direct de Kinshasa…”

40 ans après, les souvenirs de gloire

parsèment les têtes. Moins les lieux. Aucune célébration n’a fêté l’évènement à Kinshasa, nul musée pour retracer la résurrection d’Ali. Comme si Kin’ avait oublié qu’elle pouvait être reine.

**Bon Marché: quartier populaire de Kinshasa


Une journée dans la peau

d’Ali avec Nick Mukoko, star montante du stand-up au Jamel Comedy Club

Photographie & Texte Prisca M. Monnier avec Vanessa Bul’an’sung | Direction Artistique Catia Mota Da Cruz | Vêtements Kiloshop et Guerrisol | Coaching et équipement Chris “Pikolo” Picaut


Pas cette année. Pour le 40e anniversaire du Rumble in

the Jungle, impossible de ne pas marquer le coup. C’était décidé, on allait fabriquer quelque chose de délirant, à notre sauce pour commémorer l’évènement. Et pourquoi pas une sorte de portrait non-autorisé de Mohammad Ali avec des saynètes tout en sport rassemblées dans un patchwork photographique ? Congolais, drôle, avec des faux airs de Will Smith: NICK MUKOKO était le candidat tout désigné pour ressusciter “Ali” dans cette série photographique. Et surtout... On avait son numéro ! Ce danseur né, fan de Michael Jackson a récemment rejoint la grande famille de comiques du Jamel Comedy Club. Et c’est avec sa pointe d’humour et d’auto dérision naturelle qu’il s’est prêté au jeu. On n’était même pas nés à l’époque, mais ce match, on voulait s’en rappeler. Quand même ! Le plus grand combat de l’histoire, c’était au Congo ! En se basant sur les médias et les témoignages de nos parents, on s’est fabriqué des histoires. On a imaginé un “Ali” dans une salle de boxe, dans des vestiaires, on a sué avec lui, on s’est entraînés avec lui… “On s’y croirait presque !”, glisse Nick entre deux punchs.


On l’habille un peu, il nargue l’objectif et au fil des clics de l’appareil photo, on voit Ali le beau, le drôle, le magnifique sans jamais effleurer “The Greatest” bien sûr. Pour Nick, “Ce n’est pas la boxe qui l’a rendu champion du monde mais ses valeurs et sa persévérance”. Blagues, grimaces, rires contre déclenchements de flash, la séance photo devient un petit combat de boxe. Nick danse sur le ring comme dans ses shows au Jamel Comedy Club. Les gants remplacent les mots, la boxe demeure… Du combat de Kinshasa, la légende a surtout conservé le One Man Show d’Ali sur le ring



De Paris à Kinshasa,

BlackAttitude traverse les ponts de l’identité congolaise, empruntant les voies illustres ou méconnus de ceux qui réinventent le fleuve pays.

FALLY IPUPA Artiste, lover, la BLACKATTITUDE a eu le plaisir de rencontrer Fally Ipupa et de discuter avec lui lors de son interview paru sur

blackattitudemagazine.com.

Ce musicien engagé se présente sans détour comme étant un congolais lingalophone de Bandal*. Pour Fally, le lingala* est la plus belle langue du monde. S’il chante en lingala, c’est autant par aisance que par conviction. L’amour pour sa langue, sa musique, son histoire, en ont fait son ambassadeur. FALLY IPUPA “DICAP” “La Merveille” “El Rei” “Mago” rêve de donner au Lingala ses lettres de noblesse, à l’égal du français ou de l’anglais.

*Bandal | Quartier populaire de la ville de Kinshasa **Le lingala | L’une des langues officielles du RDCongo


B L A C K F A R E N H E IT Quand BLACK s’associe avec FAHRENHEIT, la température est à son paroxysme. Black Fahrenheit c’est le tandem de deux frères français, issus d’un Congo fier de sa culture, de son élégance naturelle et de ses richesses. Le Congo de leurs parents: “Nos parents nous disaient que nous n’avions pas le droit d’avoir honte de nos origines ...” Entre col blanc, baskets le jour et smoking la nuit, l’évènementiel est leur terrain d’expression. Mais que les choses soient bien claires, les soirées Black Fahrenheit ne sont pas banales. C’est le festif à outrance... “Car on le vaut bien! Le divertissement est quelque chose que l’on prend très au sérieux!”. Toujours dans des lieux prestigieux, avec des invités de marque, Black Fahrenheit se propage comme une rumeur, pas de grosses affiches ni de distribution de flyers, toujours dans le subtil, le selectif, l’élitisme... On ne choisit pas Black Fahrenheit, c’est lui qui vous choisit. Au delà des paillettes et de leurs tapis rouge, quand on rencontre les frères Jean Ichakou et Freddy Kabala, on ressent leur envie de contribuer à un meilleur standard africain. Cette grosse ambition pour l’Afrique stimule avec passion le dur labeur de ces messieurs... “Tant que le Congo restera bancal, l’Afrique restera bancale, c’est le baromètre de l’Afrique, le deuxième poumon du monde après l’Amazonie...” Que dire de plus. Il n’y a pas meilleure inspiration. BLACK comme une couleur de caractère. FAHRENHEIT comme ce degré d’excellence constant en eux. De la fierté, de l’ambition, de l’assurance... Comme leur blackattitude.

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Hibiscus Humble jardinier, j’appelle à l’indulgence de mes terres jadis négligées, les fleurs de mon pays, depuis, ne croient guère en mon palpé averti. En jardinier passionné, j’ai aimé toutes les fleurs, satané engouement, oublié certaines, celles du jardin de mon pays. L’écho d’un autre, l’égo de moi même, et puis l’herbe qui semble si verte chez le voisin, et le voisin qui se garde, à mon jardin, de jeter des fleurs. Hibiscus j’implore tes huiles et autres vertus, essentielles à ma pousse favorable, ton absolution aussi. Si tant une fois je fusse l’arbre voyageur, permet moi, puisqu’il le faut, mourir, puis renaître, en ton verger et couvre de tes pétales immortels mes cendres ingrates.?

“ 100 fois comme une prière, un espoir profond qu’on se répète souvent jusqu’à ce qu’il s’accomplisse... “ La chanson, c’est “100 FOIS” (vous l’aurez deviné), le musicien c’est Dani Bumba. “Zikos” dans la peau, poête dans l’âme, Dani nous séduit avec cette mélodie qui vous enivre comme le son de sa voix. “Cette chanson est, à ma façon, une ôde à la vie. C’est pourquoi elle se veut très percussive au niveau de la musique. Je voulais faire quelque chose qui serait à la fois rythmé et un peu mélancolique avec une mélodie saveur miel ...” Des envies de musique qui commencent par un père DJ dans son quartier de Kinshasa. Une mère qui chante le “nkembo” en travaillant. Des frères qui ont toujours partagé cet amour pour le son, Dani Bumba est notre coup de coeur du moment.

Extrait du recueil en préparation de Dani Bumba

https://soundcloud.com/dani-bumba | Découvrez aussi Dani Bumba sur blackattitudemagazine.com | _95



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