Ça nous a plu ! Retrouvez une sélection de documents faite par des lecteurs et des bibliothécaires (documentaires, romans, etc…)
février 2013—n°7
Et pourquoi pas vous ? Vous avez aimé un livre, un film, une musique, un cédérom…. N’hésitez pas à remplir le signet Ça nous a plu ! et glissez-le dans l’urne. Votre critique sera la bienvenue pour participer à l’élaboration de ce bulletin saisonnier.
Ce bulletin contient : ♦Des
documentaires ♦Des livres enregistrés ♦Des fictions
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Bonne lecture !
DOCUMENTAIRES Gagner, perdre l'Equipe, 2005 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) 796 GAG
Un livre de clichés montrant, toutes disciplines confondues, les moments de défaite, de détresse mais aussi l’émotion des victoires. De superbes clichés, et des souvenirs mémorables ! MDV La Grande route inca : 6000 km à pied à travers les Andes de Laurent Granier et Megan Son Géo, 2008 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) 918 GRA
Pendant 18 mois, sur plus de 6000 kilomètres , Megan Son et Laurent Granier sont partis explorer le Qhapaq Ñan, la «Route Royale» en quechua, cette route monumentale et légendaire, candidate à la liste du patrimoine de l’UNESCO. A contempler sans modération ! MDV Bernard Hinault : l'abécédaire Sergent Jacob-Duvernet, 2012
de
Pascal
médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) 796.6 SER
Pascal Sergent propose à travers cet abécédaire de retracer la carrière de ce sportif hors norme. MDV 1
LIVRES ENREGISTRES L’Appel de l'ange de Guillaume Musso Audiolib, 2011 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R MUS
Comment le propriétaire de son propre mobile, et ce, par un coup du hasard, le retrouve dans les mains d'une autre personne... Ces 2 vies vont être bouleversées et progressivement, grâce à cet échange, seront amenées à résoudre un problème plus que nébuleux, lequel s'était produit il y a des années. On croirait que le conteur est personnellement concerné tant sa voix redonne foi à cette histoire. A écouter. J.G.
Cet instantinstant - là de Douglas Kennedy Audiolib, 2011 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R KEN
On vit avec les acteurs de ce drame qui fait qu'à la suite d'une seule erreur, il se produit un effondrement de 3 vies, d'où "Cet instant là". J.G.
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FICTIONS Crâne de bois de scénario d'Olivier Jouvray Paquet, 2002 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) BD JOU LINC
Orphelin élevé par les prostituées d'un saloon, Lincoln est en colère contre le monde. Odieux, malveillant et malintentionné, il réussit à se faire détester de tout le village qui le chasse. Errant sur les routes du far-west, ce sale mioche devenu adulte fait la rencontre de sa vie... Dieu en chair et en os. Ce duo plein d'humour et de cynisme m’a fait hurler de rire ! MDV Garden of love de Marcus Malte Zulma, 2007 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R MALT POLI
Ne vous fiez pas au titre un peu mièvre de ce roman, et plongez-vous dans l’univers envoûtant et dérangeant de Marcus Malte : écrit sous la forme d’un roman policier, avec une force stylistique incroyable, il nous emmène au cœur d’un grand mystère, par le biais de trois histoires différentes qui s’entrecroisent. La schizophrénie n’est pas loin ! On ne comprend qu’à la fin, mais cela vient (trop) vite car on ne peut plus interrompre la lecture…Un vrai coup de coeur ! Hélène
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La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric LGF, 2008 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R LENT
Sept enfants, surdoués mais surtout inexplicablement liés les uns aux autres se retrouvent au milieu d’autres petits génies pour bénéficier d’une bourse d’étude… Jusque là, rien d’affolant jusqu’au moment où ils se font agresser. Sept corps mais un seul esprit se mettent alors en marche vers la vengeance… une folie meurtrière que seul un informaticien, surdoué lui aussi, est capable de comprendre. Comprendre, oui, mais défendre ? Une histoire forte, émouvante, terriblement prenante… MDV La Vengeance du wombat et autres histoires du bush de Kenneth Cook Autrement, 2010 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) N COOK
Des nouvelles qui ont lieu en Australie. Vraiment très très drôle dans un style qui rapelle Richard Brautigan, ironique et détaché. SM L’Enfant allemand de Camilla Läckberg Actes Sud, 2011 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R LACK POLI
Il m'a tenu en haleine du début jusqu'à la fin. Martine Miguet 4
Avant d'aller dormir de S. J. Watson Sonatine éditions, 2011 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R WATS
Dès le premier chapitre on est dans la peau de cette femme qui oublie ces 25 dernières années tous les matins. Et puis, dès qu'elle note sur son journal "Ne pas faire confiance à Ben" (son mari) en caractères d'imprimerie sur la première page… on est tenu en haleine, forcément. Au fil de ces journées, on ne se lasse pas de découvrir comment cette femme essaye de se reconstruire, de découvrir qui elle est, son vécu, comment elle en est arrivée là. Tout le long du roman on s’interroge sur son mari : pourquoi ne veut-elle pas lui faire confiance ? Ah mais oui, bien sûr ! Ah mais non, c'est horrible ! Ah oui, ok, je comprends... Bref, on en a la tête qui tourne et on adore ça ! Aude
L’Equation africaine de Yasmina Khadra Julliard, 2011 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R KHAD
L'écrivain est un homme comme son nom ne l'indique pas. Ce texte est très fort, extrèmement prenant, difficile à lâcher même s'il est très dur voir violent. Un homme, médecin, suite au décès de sa femme part en voilier avec un ami. Ils sont pris en otage sur les côtes africaines par une bande de pirates. Très contemporain. SM
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Le Turquetto de Metin Arditi Actes Sud, 2011 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R ARDI
Ce livre est un vrai bonheur : Arditi écrit bien et nous parle d’Histoire, de religions, de pouvoir, d’amitié, de trahison, et aussi de la puissance de l’art. Il nous emmène d’Istanbul à Venise sur les traces d’un personnage hors du commun, fils d’un marchand d’esclaves juif en pays musulman, qui va connaître une ascension fulgurante parmi les plus grands artistes de l’époque (16e siècle), et puis…à vous de lire ! Dépaysant et passionnant ! Le Cas Sneijder de Jean-Paul Dubois Olivier, 2011 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R DUBO
Cet auteur a une écriture qui me ravi. Il écrit des romans très masculins où la femme a rarement le beau rôle. Ainsi dans ce texte, où le narrateur traumatisé par la mort de sa fille (dans un ascenceur) va complètement modifier sa vie au grand dam de ses proches. Très réaliste et très bien écrit. SM Le Grand Coeur de Jean-Christophe Rufin Gallimard, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R RUFI 6
Un livre magnifique que l'on lit à petites gorgées pour bien s'imprégner de l'histoire fabuleuse de Jacque Coeur. Odile Gattet. Autre critique : Roman historique magnifique, sur Jacques Coeur. Outre la vie du personnage on cotoie ainsi la France de l'après guerre de 100 ans et l'on prend vraiment la mesure de la transformation d'une France féodale en une France terre d'échanges, de commerce et de création artistique. Un grand écrivain français SM Le Mystère Sherlock de J. M. Erre Buchet Chastel, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R ERRE POLI
Brillantissime ! A l’hôtel «Baker street» en S ui sse, se ré un it un coll o que d’«holmséologues» confirmés (pour désigner le titulaire d’une chaire consacrée à Sherlock Holmes à la Sorbonne). Spécialistes déjantés, obsédés sexuels, vieillard gâteux, journaliste cachée, tout ce petit monde se retrouve piégé par une avalanche de neige (en pleine montagne). Et les meurtres se multiplient !Du suspense à l’anglaise, des fausses pistes et un dénouement talentueux, que du bonheur ! (Un polar à emmener en vacances et à déguster sur la plage) Seul souci de ce polar : il se lit d’une traite ! Philippe Les Dix [10] enfants que Madame Ming n'a jamais eus de Eric-Emmanuel Schmitt Albin Michel, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R SCHM 7
Ce roman tourne autour de la vie de Mme Ming, dame pipi pleine de philosophie dans un grand hôtel de Yunhai. Son discours est ponctué des maximes philosophiques de Confucius. Elle nous amène à réfléchir sur ce qui fait de nous des individus distincts. En effet, elle voit en chacun de "ses enfants" ce qui le rend unique. On se pose des questions sur la politique de l'enfant unique que cette femme semble avoir allègrement bafouée. Est-elle une mythomane? Ce roman est une leçon de bonheur (d'une écriture légère et enjouée), simple et facile à lire. N’hésitez pas et laissez vous emporter par ce petit conte philosophique. A.L. Le Dernier videvide- grenier de Faith Bass Darling de Lynda Rutledge Chambon, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R RUTL
Sous ses airs loufoques, cette histoire singulière cache le destin d'une famille traversée par des drames que l'on découvrira au cours du roman… Quelle valeur attribuons nous aux objets qui nous entourent ? Valeur financière, valeur affective, valeur symbolique... comment et pourquoi s'attache-t-on autant aux choses ? Voici un livre original à la fois drôle et émouvant, qui nous dit beaucoup sur la mémoire (des personnes et des objets !) et le poids des objets dans une vie. J’ai apprécié ce premier roman. A.L. La Vallée des masques de Tarun Tejpal Albin Michel, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R TEJP 8
«Un groupe de fidèles mettent en œuvre ce qu’ils imaginent être le mode de vie le plus pur et le plus parfait. Mais comme on le sait, ça n’existe pas un mode de vie pur et parfait et une telle illusion finit généralement par engendrer une grande violence et de grands maux» Tarun Tejpal. A travers l’exemple d’une secte d’une vallée reculée de l’Inde, l’auteur lance une charge contre les dérives dont sont capables les hommes, sous couvert de dogmatismes politiques ou religieux. Un roman puissant qui fait froid dans le dos Rachel Le Bonheur conjugal de Tahar Ben Jelloun Gallimard, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R BENJ
Pas facile pour un peintre au sommet de sa gloire de se retrouver cloué sur un fauteuil à la suite d’un accident cérébral et de dépendre désormais des autres pour tous les actes de la vie quotidienne. Heureusement, sa lucidité est intacte et lui permet d’analyser sa vie et ses réussites professionnelles mais surtout ses échecs dans sa vie conjugale. Un «scribe» l’aide à mettre par écrit ses réflexions et le peintre ne se prive pas d’étaler toute sa rancœur à l’encontre de son épouse de 15 ans plus jeune que lui. Pas de chance : le manuscrit est découvert par l’épouse qui, à son tour, va répondre par écrit, point par point, à toutes les attaques de son mari ! Le lecteur assiste donc à un duel, par papier interposé entre deux époux. Ce pourrait être lassant, mais le talent de conteur de Tahar Ben Jelloun, sa fine interprétation de la psychologie masculine et féminine gardent au récit tout son intérêt. Adeline Capelle
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"Oh..." de Philippe Djian Gallimard, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R DJIA
Philippe Djian aime dire que ce qui compte c’est le style et non l’histoire. Pourtant l’histoire de Michèle, la narratrice se lit d’un trait, avec pour moi beaucoup de plaisir. Au début du livre elle subit un viol dans l’entrée de sa maison où elle vit seule. Sa vie va mal. Sa mère de 75 ans veut se remarier, son père est en prison, son fils enlève le bébé de sa copine, son ex mari tombe amoureux, etc… Elle a quitté son mari parce qu’il devenait «exécrable». C’est une femme indépendante, la seule à gagner sa vie dans cette famille (elle les entretient tous plus ou moins). Dans ce livre, il n’y a pas de jugement, pas de théorie sur le viol ou sur les femmes. Il n’y a pas de «morale», juste une histoire pleine de rebondissements, du suspens ; une femme forte et indépendante aux prises avec la vie, des hommes un peu minables, et surtout un humour grinçant. La construction est inattendue, avec un seul petit chapitre à la fin et pas de paragraphe. Le «Oh» du titre et de la fin est il un Oh de soulagement ? Rue des voleurs de Mathias Enard Actes Sud, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R ENAR
Le narrateur, jeune marocain, déambule dans les rues de Tanger, en rêvant de partir en Espagne. Son seul plaisir est la lecture, principalement des romans policiers étrangers. Il se retrouve à Barcelone (après moult péripéties), au moment des manifestations des «Indignés». C’est un livre sur notre époque, sur le 10
mélange des cultures, sur la difficulté du monde d’aujourd’hui. La fin est inattendue... Claudie Pour seul cortège de Laurent Gaudé Actes Sud, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R GAUD
Laurent Gaudé s’empare à nouveau du mythe d’Alexandre Le Grand. Il est au crépuscule de sa vie et déjà autour de lui chacun se prépare à sa suite. L’écriture de Laurent Gaudé s’adapte particulièrement bien au rythme du conte, de la tragédie grecque. Il revient sur ses thèmes de prédilection : la lutte pour le pouvoir, les ravages de la guerre. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est à découvrir… Si vous avez déjà lu des romans de cet auteur, on peut garder une impression de déjà vu et donc une déception… Anne L’Homme qui aimait ma femme de Simonetta Greggio Stock, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R GREG
L’auteur est italienne, vit en France et écrit en français. C’est l’histoire de 2 frères qui se déroule sur 40 ans et d’une femme, Maria, qu’ils aiment tous les deux. Yann le plus jeune rencontre Maria alors qu’ils sont tous les 3 étudiants à Paris. Elle aime l’ainé, Alexandre, qui collectionne les conquêtes féminines. Elle finira par l’épouser et avoir 2 fils. Yann va disparaître, revenir, etc. Ces 3 personnages sont tour à tour narrateurs, ainsi qu’une femme mystérieuse, Alis, 11
que l’on découvre par la suite. C’est un triangle amoureux, les 3 personnages sont dans la 1ère phrase du livre. L’auteur fait elle-même référence à Jules et Jim (le roman) et au film de Truffaut mais là les 2 hommes sont frères. Des films, des philosophes, traversent le livre ; en fait l’histoire des idées, du climat social, de la politique et des crises économiques sur 40 ans. C’est parfois un peu difficile à suivre tellement il y a de tragédies, de rebondissements. Ils sont dans l’enfer de la trahison, de la jalousie, de l’infidélité. Beaucoup de vitalité, la tension déjà dans le titre. Etre fidèle, c’est la question centrale, non résolue, contradictoire. «Chez l’homme selon Platon, le cocher de la raison conduit 2 chevaux symbolisant l’un le cœur l’autre la raison». Barbe bleue de Amélie Nothomb Albin Michel, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R NOTH
Le mythe de Barbe Bleue revisité par Amélie Nothomb. Une jeune fille cherche un appartement à Paris. Elle trouve une chambre chez un homme très riche, aristocrate espagnol qui recrute des colocataires par petites annonces. 8 femmes ont disparu avant elle. «Ceci est une chambre noire où je développe mes photos . Si vous y pénétriez je le saurais et il vous en cuirait». Des discussions et joutes verbales, assez érudites, prennent place entre la jeune fille et l’aristocrate (sur l’Inquisition, la religion, etc.) . La recherche d’une couleur idéale pour chaque femme fait également penser au conte de Peau d’Ane. Se lit avec plaisir (humour, folie d'Amélie Nothomb, fantaisie, imagination) mais vite oublié ? (malgré la cuisine, le champagne…). Marie Claude. Autre avis : Dans son dernier livre, Amélie Nothomb revisite le mythe de Barbe Bleue. Elle le transpose à notre époque, en plein coeur de Paris. L’auteur est 12
fidèle à elle même : écriture recherchée, personnages excentriques, dialogues vifs. Comme les derniers livres de l’auteur, on reste un peu sur notre faim : le roman se lit vite, trop vite ! Plaira aux amoureux d’Amélie Nothomb. Patricia Nous étions faits pour être heureux de Véronique Olmi Albin Michel, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R OLMI
Roman très intéressant et de très bonne écriture. On entre dans le sujet avec deux couples de classe différente. Le 1er, ce sont les quadra : Antoine, mécanicien dans un garage et Suzanne accordeuse de piano. Sans enfant, ils s’aiment et vivent heureux comme un couple de français moyen. Le 2ème, lui, Serge, a soixante ans, une agence immobilière qui ne vend que des biens de luxe, une voiture haut de gamme où il aime s’enfermer loin de tout en écoutant du Mozart. Sa femme Lucie, la trentaine, très belle, joyeuse, qui a tout ce qu’une femme peut désirer et qui lui a donné deux beaux enfants, Théo, 8 ans, et Chloé, 5 ans et demi. Une famille heureuse, petite bourgeoise, qui vit dans le luxe de Montmartre et un couple qui s’aime aussi. Alors pourquoi Suzanne qui accorde le piano de son fils se laisse prendre à la folle et soudaine attirance que Serge éprouve pour elle ? Serge était un petit garçon très heureux jusqu’à l’âge de huit ans entre sa mère avec qui il avait un amour fusionnel et son père, très grand chirurgien. Mais à huit ans, sans le vouloir, il découvre un secret de famille terrible et angoissant. Serge va en pension et se retrouve seul avec ce secret qui l’étouffe et qu’il garde au fond de lui même sans en parler à personne pendant très longtemps. Puis un jour, à 60 ans, il croise Suzanne et sans savoir pourquoi, ce 13
sera vers elle, simple et insignifiante qu’il arrivera petit à petit à s’épancher et raconter le drame de toute sa vie. Autre avis : Serge a une vie aisée. Il dirige une agence immobilière, est marié, a une jeune femme magnifique et de beaux enfants. Pourtant il n’est pas heureux, il semble subir sa vie. Il va tomber amoureux de Suzanne, une accordeuse de piano d’apparence assez banale. C’est à elle qu’il pourra raconter les blessures de l’enfance, la culpabilité qu’il a enfouie et qui l’empêche d’être heureux et d’aimer son fils. Suzanne est une femme ordinaire qui «vit sans avoir peur» et c’est cela qui lui permet de parler de son passé. Lui est un homme qui se ment , «il raconte des bobards» lui dit-elle. Au premier abord c’est un roman sur l’adultère, mais on en est très loin. C’est l’histoire d’une délivrance, le mot est important. MC Le Gouffre de Frank Norris les Ed. du Sonneur, 2012 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R NORR
Ce roman, paru en 1903 sous le titre The Pit et traduit pour la première fois en France, raconte l’essor de la spéculation sur le blé qui fait et défait les fortunes à la Bourse de Chicago. Comme dans un roman de Zola, la bourse y est décrite comme une bête qui s’affranchit de tout contrôle. Le lecteur assiste à la chute des spéculateurs qui, comme de simples joueurs, sombrent dans la frénésie et l’addiction. C’est un abîme, un siphon qui aspire inéluctablement vers le bas, la richesse des uns, l’espoir de manger à sa faim pour des milliers d’autres. La précision des descriptions, la psychologie des personnages, rien n’est laissé au hasard pour donner une crédibilité à ce récit qui reste en résonance parfaite avec notre époque. EC 14
Une Semaine de vacances de Christine Angot Flammarion, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R ANGO
Le récit terrifiant d’un inceste. Une relation de domination entre un homme et sa fille. C’est la victime qui raconte, avec des mots précis, presque médicaux, ce qu’on ressent en étant une proie. Aucune complaisance, on ressent bien le pouvoir de l’homme, la manipulation (et le besoin de la jeune fille d’être aimée). Bouleversant. Cela m’a donné envie de lire «l’Inceste» du même auteur paru il y a 13 ans. MC Histoire de Arûs, la belle des belles, des ruses qu'elle ourdit, et des merveilles de la mer et des îles de conte traduit de l'arabe par Daphné Rabeuf Actes Sud, 2011 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) C 956 RABE
Si la littérature arabe médiévale est célébrée à travers les Contes des Mille et Une Nuit, le manuscrit Aya Sofia découvert à Istanbul offre un nouveau regard sur les contes de cette époque. Ce recueil anonyme datant du 14ème siècle. et présentant 18 des 42 contes arabes qu’il contenait à l’origine, est la révélation d’une autre facette des contes orientaux. On peut s’y étonner de la présence si forte de femmes qui ont les qualités physiques et morales des héros masculins. Dans l’œuvre présentée ici, Arûs est belle, intelligente et savante, mais elle complote la mort sans le moindre regret, tue sans vergogne, cumule tant de crimes qu’elle se place exactement à l’opposé de la célèbre Shéhérazade. Voir aussi Histoire des quarante jeunes filles et autres contes C 956 RAB. Frédérique 15
Napoléon ou La destinée de Jean-Marie Rouart Gallimard, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R ROUA
Ce livre commence en 1786, de la jeunesse de Napoléon en Corse jusqu’en 1821 à Sainte Hélène, où il mourra. C’est une face moins connue de Napoléon qui est racontée, ses échecs nous parlent beaucoup plus que ses succès. Pas uniquement les échecs grandioses que tout le monde connaît, mais les échecs secrets qui ont ponctué sa vie. Pourtant ces désastres lui ont toujours permis de rebondir… «aucun combat n’est jamais perdu d’avance»… Napoléon avait le sentiment d’être un élu du destin. Il croyait à son étoile. D’où son courage et le sentiment de son invincibilité. Michèle G. Autobiographie des objets de François Bon Seuil, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) N BON
C’est une bien curieuse autobiographie ! François Bon fait l’inventaire des objets qui ont jalonné sa vie, du premier qu’il a possédé -une corde en nylon bleue achetée deux francs chez le quincaillier du village-, au dernier qui l’habite –l’armoire aux livres du grand-père décédé. Ces objets sont très précisément décrits : forme, couleur, matière, usage. Ils recréent une France provinciale des années 50, 60, 70, puis 80, avec quelques incursions dans notre quotidien actuel. Ils permettent d’évoquer la famille et son histoire, l’évolution de la société, les évènements politiques. L’énumération des objets est construite, elle suit à la fois un ordre chronologique et une progression intime qui nous mène au «cœur» de l’auteur. Bien sûr, on reconnait certains objets, 16
des façons de vivre, on pense à sa propre enfance, ses propres souvenirs (le livre fonctionnerait-il aussi bien avec de jeunes lecteurs ?) avec un peu de mélancolie mais aucune tristesse, et cette plongée en nous-même fait partie du plaisir de la lecture. Mais il y a aussi le plaisir de la langue : les mots si bien choisis pour recréer les objets, des phrases nominatives qui cassent le rythme, bousculent le court du temps et nous projettent dans le domaine des sensations. J’ai beaucoup aimé cette autobiographie, elle m’a beaucoup touchée, par l’originalité de sa forme et par la profondeur du propos. Annie Moi et toi de Niccolò Ammaniti Laffont, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R AMMA
L’histoire se passe en Italie dans les années 2000. Lorenzo, un adolescent de milieu bourgeois, fait croire à ses parents qu’il part faire du ski une semaine avec des copains. Au lieu de cela, il se cache dans la cave de l’immeuble. Sa demi-sœur, dont il sait peu de choses, fait irruption dans sa cachette et dérange ses plans. La semaine ne va pas se dérouler comme il l’avait prévu. De ce court roman émane un sentiment d’incompréhension caractéristique du monde adolescent par rapport au monde adulte ; mais pas seulement ; ici, la difficulté pour Lorenzo de communiquer avec les personnes de sa génération aussi, créé le malaise et nous donne l’impression d’une grande solitude. Au fil du récit, on sent subrepticement la situation sans issue, malgré l’espoir de retrouvailles heureuses du frère et de la demi-sœur à un moment du récit. Mais non, le drame est bien là. Dans un style simple et réaliste, sans recherche et sans poésie, où l’humour tente d’alléger l’atmosphère, l’auteur réussit à donner le 17
ton de relations humaines bien contemporaines. A noter : adaptation cinématographique par Bertolucci prévue en 2012. Lucienne La Vie rêvée d'Ernesto G. de Jean-Michel Guenassia Albin Michel, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R GUEN
La vie d’un homme, médecin biologiste, né à Prague en 1910 à travers l’histoire du XXème siècle. De Prague à Paris, de Paris à Alger, retour à Prague en 1945, le Printemps de Prague en 1968, l’ouverture des frontières en 1989. Un homme qui croit à la solidarité entre les hommes, au désintéressement, donc il adhère au Parti Communiste. Puis devant la réalité, c’est la désillusion : il ne supporte plus cet «optimiste gluant de ce catéchisme socialiste qui les ensevelissait», cet «idéal en perdition, ce naufrage». Passionnant ; se lit d’une traite. Claudie Les Pays de Marie-Hélène Lafon Buchet Chastel, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R LAFO
Claire, fille de paysans du Cantal, est venue à Paris étudier à la Sorbonne dans les années 80 et finalement s’y installe. Son père répète que le monde des paysans est un monde qui disparaît. C’est un monde sans livre et elle doit apprendre à découvrir la ville, les autres étudiants, tellement différents avec leur langage, leur culture. C’est le récit de ce passage, d’une rupture avec le monde d’avant. Elle s’applique, 18
elle avance. L’écriture et les descriptions sont magnifiques (on «sent» les odeurs). Très charnel. MC Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka Phébus, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R OTSU
Au début du 20ème siècle, des centaines de jeunes filles japonaises traverseront l’océan pour rejoindre un mari «promis» qu’elles n’ont jamais vu et une vie «meilleure»… Le roman raconte cette immigration japonaise sur la côte Ouest des Etats-Unis au début du siècle dernier, les désillusions de ces femmes, leurs difficultés. Un chœur de voix de femmes nous parle, et pourtant chaque voix raconte son histoire unique, dans un procédé stylistique qui aurait pu être lassant sur 140 pages, mais qui est tout simplement sublime ! Un très beau moment de lecture, poignant et poétique. La Jouissance : un roman européen de Florian Zeller Gallimard, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R ZELL
Nicolas a 30 ans, essaye d’écrire un scénario qui lancera sa carrière de réalisateur et vit depuis 2 ans avec Pauline. Ils s’aiment. Mais Nicolas est jouisseur et se rend compte que la vie conjugale n’est pas comme il se l’imaginait. L’arrivée d’un enfant va tout bouleverser. Récit du délitement progressif d’un couple et parallèle avec la crise économique, avec beaucoup de références littéraires. Véro 19
La Grande bleue de Nathalie Démoulin Rouergue, 2012 médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R DEMO
Ce livre nous raconte l’histoire de Marie, entre 1967 où elle a 17 ans, et 1978. A travers elle, c'est toute l'époque des années 70 et ses bouleversements qui nous sont décrits avec une minutie d'historien, et du point de vue du milieu ouvrier : l'exode rural, l'installation en HLM, les premières vacances à la mer, les grèves chez Peugeot, le recours à la pilule, le divorce... Un beau roman, touchant et très bien écrit. Hélène Bon rétablissement de Marie-Sabine Roger Rouergue, 2012 bibliothèque Georges Brassens médiathèque Jean-Jacques Rousseau (1er étage) R ROGE
Un livre à ne pas manquer. Il nous parle de l'hôpital avec beaucoup d'humour et d'humanité. On ne tombe jamais dans la mièvrerie ni dans le dramatique. On suit l'évolution de ce personnage au caractère affirmé et égoïste dans son lit d'hôpital avec tendresse et émotion . Et... un Happy End. Chantal T.
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Ça nous a plu février 2013 ............................................................. tiré à 250 exemplaires impression Atelier municipal d'imprimerie ............................................................. bibliothèques municipales de Chambéry mél. bm@mairie-chambery.fr www.chambery.fr/bibliotheques ............................................................. Blogs www.express-hauts.fr http://jeanjacquesbrassens.blogspot.com http://boiteabonbecs.blogspot.com ............................................................. médiathèque Jean-Jacques Rousseau Carré Curial - BP 208 73002 Chambéry cedex tél. 04 79 60 04 04 fax 04 79 60 04 44 ............................................................. bibliothèque Georges Brassens 401, rue du Pré de l'Ane 73000 Chambéry tél. 04 79 72 25 81 fax 04 79 72 25 88