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Épreuve de production orale

25 points

Le candidat choisit un document déclencheur parmi deux tirés au sort. Il dispose de 30 minutes de préparation. Il devra dégager et défendre un point de vue construit et argumenté à partir d’un court texte déclencheur. Son exposé sera suivi d’un débat avec l’examinateur. La durée de passation de l’épreuve est de 20 minutes. Consigne au candidat : Vous dégagerez le problème soulevé par le document que vous avez choisi. Vous présenterez votre opinion sur le sujet de manière claire et argumentée et, si nécessaire, vous la défendrez au cours du débat avec l’examinateur.

! SUJET 1

DIPLÔMÉS OPTION PETITS BOULOTS

[…] En deuxième année de licence* à l’université Paris-VIII, à Saint-Denis, Vincent, 22 ans, jongle entre les cours et les petits boulots […] Vincent fait partie de ces milliers d’étudiants qui ont besoin de travailler pour vivre ou pour améliorer l’ordinaire. Ils seraient 800 000 selon l’Unef*, le principal syndicat étudiant, occasionnels du baby sitting ou contraints au temps partiel, sur plus de 2,2 millions d’étudiants. Avec la « massification », les enfants des classes moyennes modestes et populaires ont eu accès à l’université, longtemps réservée aux plus favorisés. Mais le système d’aides sociales n’a pas suivi. Pas plus que la construction de logements universitaires bon marché. Résultat : de nombreux étudiants, dont les parents ont des revenus juste au-dessus du seuil donnant droit à des aides, ne reçoivent rien. Contraints de rester au domicile familial, ils ont de plus en plus souvent recours à de petits boulots qui, souvent, les handicapent dans leurs études, et sont parfois source d’échec. Véronique Soule, Libération, 10.04.07

* licence : diplôme et grade de l’enseignement supérieur correspondant à trois années d’études. * Unef : Union nationale des étudiants de France.

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! SUJET 2

UNE SOLIDARITÉ TISSÉE SUR LA TOILE

Ils sont des milliers […] à s’être inscrits sur « www.kiva.org », pour dégoter le coup de pouce financier qui pourrait leur permettre de monter une affaire. Ce site met en relation des petits entrepreneurs des pays du tiers-monde avec des particuliers des pays riches désireux de les soutenir en leur prêtant directement de l’argent. L’association Kiva (« accord », en swahili, la langue véhiculaire* de l’est de l’Afrique) est née de l’imagination d’un couple d’Américains. Ils sont stupéfaits par le succès de ces centaines de petites entreprises qui ont pu démarrer ou s’étendre grâce à ce système de prêts. Non seulement les affaires une fois lancées fonctionnent bien, mais en plus, l’immense majorité des bénéficiaires remboursent leurs dettes sans difficultés […]. Côté fiabilité, le système est sans risques. Kiva ne verse pas directement l’argent collecté aux petits entrepreneurs, mais s’appuie dans chaque pays sur un réseau de banques de micro-crédit* […] D’après Anne-Marie Thomazeau, Viva magasine, 03.09.07 * langue véhiculaire : se dit d’une langue servant de moyen de communication entre populations de langues différentes. * micro-crédit : attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou à des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques.

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! SUJET 3

ILS APPRENNENT AUX RICHES À DONNER

Aujourd’hui, la philanthropie* est à la mode. Acteurs, politiques, hommes d’affaires et stars du petit écran, ils œuvrent tous pour un monde meilleur. Mais l’action très médiatique de ces personnalités masque des milliers de donateurs tout aussi prêts à changer l’ordre des choses. En France depuis la loi de 2003, des déductions fiscales importantes (jusqu’à 66 % des dons) incitent particuliers et entreprises à redistribuer une partie de leur argent. Malgré ces incitations, la promotion de cette loi a surtout été axée autour des entreprises et les montages financiers demeurent complexes pour les particuliers. D’après une étude du Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie (Cerphi), moins d’un Français sur dix connaît précisément le contour de cette loi. Pour leur venir en aide, des sociétés de conseil en philanthropie germent en France et dans le monde. Leurs clients ? Généralement de jeunes chefs d’entreprises, entre 40 et 55 ans, qui ont fait fortune durant les Trente Glorieuses* ou encore sur Internet […] Guirec Gombert, Le Figaro, 30.11.07 * philanthropie : tendance à vouloir le bien de ses semblables. * Trente Glorieuses : période de forte croissance économique qui a concerné une majorité de pays industrialisés de 1945 à 1973.

! SUJET 4

L’EXODE DES CITADINS À LA CAMPAGNE S’AMPLIFIE

Les villages français se repeuplent : ce phénomène constaté il y a une dizaine d’années ne cesse de s’amplifier. De plus en plus de citadins sont décidés à délaisser les embouteillages et les logements étroits pour le grand air et les vastes étendues de verdure. En 2007, ils seraient un million de plus qu’en 2005 à vouloir quitter la ville, selon un récent sondage BVA* […] Il y a d’un côté ceux qui aspirent à plus d’espace et investissent dans une maison avec piscine. « C’est la société barbecue où les liens sociaux sont structurés par la culture des vacances. La maison n’est plus seulement ouverte à la famille mais de plus en plus aussi aux amis », explique Jean Viard. Mais il y a des foyers plus modestes qui fuient la ville aux loyers trop chers et se réfugient dans les zones rurales, souvent défavorisées. « Dans des proportions variables, ces mouvements de population touchent l’ensemble du territoire », note le sociologue […] Angélique Négroni, Le Figaro, 12.05.07

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* BVA : société de sondages d’opinion.

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! SUJET 5

LE JOURNALISME CITOYEN À L’ASSAUT DE L’INFO

Tous journalistes ? […] L’essor des nouvelles technologies a donné la possibilité aux citoyens d’être à l’avant-scène et de participer à l’information. Tout un chacun peut s’exprimer via un blog*, prendre des photos et des vidéos avec son portable caméra de poche, et les envoyer au monde entier. La masse est devenue un immense réservoir de « contenu », tout en représentant un formidable pouvoir de consommation. Principe incarné par NowPublic* qui, créé en 2005, fédère aujourd’hui 127 000 « reporters » dans 140 pays et dans plus de 4 000 villes. « Nous avons compris qu’il y existait un besoin pour un nouveau type d’agence de collecte, d’organisation et de distribution pour cette information », explique Leonard Brody, qui n’hésite pas à claironner* qu’il souhaite faire de NowPublic la première agence de presse au monde […] Enseignement majeur de cette frénésie* citoyenne : le journaliste doit être plus à l’écoute du public. Evolution incontournable s’il veut survivre à l’ère du numérique […] Frédérique Roussel, Libération, 20.08.07 * blog : site web ayant la forme d’un journal personnel où l’auteur communique ses idées et ses émotions * NowPublic : site internet de presse dont l’information est alimentée par les internautes eux-mêmes * claironner : annoncer haut et fort * frénésie : passion, enthousiasme

! SUJET 6

DE PLUS EN PLUS D’EXCLUS DE LA MODERNITÉ

Les progressions spectaculaires des taux d’équipement de la population en téléphonie mobile, ordinateurs ou connexion à Internet masquent un autre phénomène : l’apparition en creux* d’« une nouvelle exclusion », fondée notamment sur la « maîtrise des nouveaux outils numérique » que pointe une étude du Credoc* […] Mais au-delà des disparités économiques, qui conditionnent l’achat d’un équipement informatique, se pose la question plus fondamentale de la capacité des gens – au regard de l’âge ou du capital culturel* – à s’approprier des technologies nouvelles. Il y a « d’un côté, les initiés sachant tirer parti de la société de l’information, et de l’autre, ceux qui ne sont pas équipés ou qui éprouvent les difficultés à manier ces outils ». L’étude pointe le risque de voir les technologies de la communication devenir « un facteur de consolidation des écarts de capital culturel » Avec des répercussions sur la vie quotidienne. De plus en plus d’administrations proposent en effet des informations et des services en ligne. […] Libération, 26.08.07

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* en creux : de façon indirecte. * Credoc : Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie. * capital culturel : ensemble des revenus permettant aux ménages d’accéder aux loisirs et autres cultures.

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! SUJET 7 LES FRANÇAIS ET LES MÉDIAS Comme chaque année, les Français sont interrogés sur leurs relations avec les médias – presse écrite, télévision, radio, Internet – et la confiance qu’ils leur accordent. L’intérêt porté aux informations dispensées par les médias reste à peu près constant (72 % se déclarent très ou assez intéressés), tout comme la confiance des Français dans la radio, seul média pour lequel la proportion des confiants dépasse la majorité, avec 57 % des personnes interrogées. Dans le même temps, le soupçon de pression des milieux du pouvoir et de l’argent sur les journalistes reste inquiétant. Les Français semblent surtout préoccupés – et plutôt insatisfaits – de la place accordée dans la presse, à la télévision ou à la radio, aux questions de fond qui touchent leur vie quotidienne. Le pouvoir d’achat, le réchauffement de la planète et la dégradation de l’environnement, le sort des sans-abri… sont autant de thèmes qui, selon l’opinion, ne sont jamais assez analysés. www.la-croix.com, 23.01.08

! SUJET 8

LES FRONTIÈRES DE LA VIEILLESSE NE CESSENT DE RECULER

Il y a dans le monde 600 millions de personnes de plus de 60 ans, soit trois fois plus qu’il y a cinquante ans, et il y en aura 2 milliards en 2050, soit trois fois plus qu’aujourd’hui […] Les Académies des sciences et de médecine ont organisé hier une réunion passionnante sur ce thème en s’efforçant de le lier à l’actualité. « Quels sont les éléments scientifiques et médicaux qui militent encore en faveur de la retraite à 60 ans ? » […] Autrement dit, peut-on vivre de plus en plus longtemps sans modifier la durée du travail ? Pour Robert Rochefort du Credoc*, cela est impensable sur le plan démographique : « Évidemment, il faudra travailler plus longtemps. À terme, c’est le seuil de la retraite à 70 ans qu’il faut viser. C’est à la fois une question d’équité pour payer les retraites… Les gains d’espérance de vie après 60 ans (3 mois par an) doivent pouvoir être partagés entre retraite et travail. » D’après Martine Perez, Le Figaro, 05.12.07

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* Credoc : Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie

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! SUJET 9

LES TECHNOLOGIES ROGNENT LES LIBERTÉS

Dans le cadre de la première journée européenne dédiée à la protection des données personnelles et de la vie privée […], la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) entend sensibiliser les Français aux « traces » qu’ils laissent dans la vie de tous les jours. Les explications de Yann Padova, secrétaire général de la CNIL […] En se faisant l’avocat du diable*, on pourrait demander où est le problème, si on n’a rien à se reprocher ? À ce compte là, on peut mettre des caméras dans les maisons ! Notre rôle, c’est un rôle d’information. Les sondages que nous effectuons chaque année montrent que seul un tiers des Français s’estime suffisamment informé dans ce domaine. Le plus important, c’est que les gens soient au courant des données qu’on peut collecter sur eux, et de leurs droits. Et là il y a encore un travail très important à faire, même si on est encore très loin d’un pays où Big Brother* régnerait en maître. Propos recueillis par Thomas Bronnec, L’Express, 26.01.08 * se faire l’avocat du diable : défendre une opinion contraire à la majorité. * Big Brother : représentation de l’État policier et de la perte des droits individuels de la population en référence au roman 1984 de G. Orwell.

! SUJET 10

AUX FOURNEAUX* OU AU BUREAU : LE FAUX DÉBAT

La majorité de la population estime que les tâches professionnelles sont mieux reconnues socialement que les tâches liées à l’éducation des enfants. Pourtant, selon les sondés, les soins à nos chères têtes blondes* seraient plus ennuyeux et plus fatigants, mais fort heureusement également plus épanouissants. On peut s’étonner, tout au long de ce sondage, de l’extraordinaire convergence des opinions entre les deux sexes. Résulte-t-elle de l’égalité enfin réalisée entre hommes et femmes ou du poids des nouvelles conventions sociales ? […] Les scores obtenus à cette question sont le résultat logique de plusieurs décennies d’un discours unilatéral. En effet, on a dit et répété que l’épanouissement des femmes passait obligatoirement par une activité lucrative*. Et l’idée s’est donc imposée comme une vérité. Il aurait été préférable de revaloriser le travail ancestral* des femmes qui est à la fois fatigant, répétitif et utile. Dans ce cas, selon les vocations, elles auraient pu choisir librement l’activité susceptible de leur apporter équilibre et satisfactions […] Marie-Hélène Miauton, Le Temps, 04.02.08

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* être aux fourneaux : être dans la cuisine * les têtes blondes : les enfants * activité lucrative : activité qui rapporte de l’argent * ancestral : habituel, traditionnel

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! SUJET 11

L’AUTO A DE MOINS EN MOINS DROIT DE CITÉ*

À quand des boulevards sans voitures ? La perspective séduit près d’un Français sur deux, à en croire un sondage réalisé par notre journal dans le cadre du Manifeste des municipales*, qui porte cette semaine sur les transports. En effet, les deux mesures les plus plébiscitées ont un même but : réduire le nombre d’automobiles en centre-ville au bénéfice des transports en commun, pour des raisons à la fois écologiques et pratiques […]. Les citadins, notamment les jeunes, voudraient voir leur maire créer des parking-relais aux portes de la ville, au pied des lignes de métro, tramway ou bus, comme cela existe déjà dans plusieurs communes de banlieue parisienne […]. Problème : les Français veulent respirer de l’air pur en ville et circuler librement avec leur véhicule. « Il y a une contradiction, mais l’attente collective devient plus forte que la contrainte individuelle », note le sondeur. À terme, les Français pourraient accepter de laisser leur automobile au garage pour aller travailler ou faire du lèche-vitrines* intra-muros*. Laure de Charrette, 20 Minutes, 04.02.08 * avoir droit de cité : être admis. * élections municipales : élection au cours de laquelle les habitants d’une commune élisent les conseillers municipaux. * lèche-vitrines : faire les magasins. * intra-muros : à l’intérieur de la ville.

! SUJET 12

HORAIRES DÉCALÉS : SALARIÉS À CONTRETEMPS

La nouvelle est passée assez inaperçue: le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) vient de classer le travail posté* comme « probablement cancérogène ». Cette décision confirme que le travail de nuit exercé de façon prolongée est l’un des facteurs de pénibilité raccourcissant l’espérance de vie. Une des règles majeures en matière de prévention est donc de ne pas penser horaires d’un côté et contenu du travail de l’autre. Le « bon » horaire pour tous à l’échelle d’un établissement ou d’un atelier, même décidé démocratiquement, peut devenir rapidement insupportable. De plus, si certains salariés, à certains âges, peuvent trouver leur compte dans les horaires atypiques, il n’en va pas forcément de même tout au long de la vie professionnelle. Les compensations financières, l’ambiance différente séduisent peut-être un temps… mais un tel rythme peut devenir plus pénible en vieillissant. Prévoir le retour à des horaires « normaux » est donc indispensable. Yvon Queinnec, Santé et Travail, janvier 2008

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* travail posté : rythme de travail tournant ou irrégulier.

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