Franck Faugère/L’Équipe
football Justice
PLATINI, ACQUITTÉ ET REVANCHARD PageS 14 eT 15
Transferts
Pogba, retour à la Juve
le magazine +
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4,40 € samedi 9 juillet 2022 77e année N° 24 801 France métropolitaine
tour de france
7e étape
Bernard Papon/L’Équipe
Dans un final aux pentes extrêmes, le Maillot Jaune Tadej Pogacar s’est encore imposé. Cette fois, il a devancé sur le fil le Danois Jonas Vingegaard, son principal rival. Les Français David Gaudu et Romain Bardet grimpent aux 5e et 6e places du classement général. Ça promet pour les Alpes. PageS 2 à 13
Pierre Lahalle/L’Équipe
wimbledon Finale femmes
15 h
Jabeur et Rybakina face à l’histoire PageS 24 eT 25
Finale hommes
demain
Djokovic : et maintenant, le cas Kyrgios
ANT 4,80 € - BEL/LUX 5,50€ - CH 6,50 FS - ESP/AND 3,20 € - GR 3,10 € - MAR 30 MAD - PORT CONT 3 € - REU 4,80 € - TUN 4,80 DIN - CNY 3 ,50 €
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-tour de france
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
7e étape
176,3 km
Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles
parcourus
Copenhague > Copenhague
reste à parcourir
1re étape (13,2 km ; c.l.m. ind.) Y. Lampaert (BEL, QST)
2 227,7 KM
Y. Lampaert (BEL, QST)
samedi 2 Roskilde > Nyborg
3e dimanche 3
2e étape (202,2 km) F. Jakobsen (HOL, QST)
3e étape (182 km) D. Groenewegen (HOL, BEX)
2e
W. Van Aert (BEL, TJV)
mercredi Lille Métropole > Arenberg Porte 4e étape (171,5 km) du Hainaut
Vejle > Sonderborg
W. Van Aert (BEL, TJV)
mardi Dunkerque > Calais
5e
W. Van Aert (BEL, TJV)
5e étape (157 km) S. Clarke (AUS, IPT)
4e
W. Van Aert (BEL, TJV)
W. Van Aert
(BEL, TJV)
jeudi Binche > Longwy
7e
hier 8e aujourd’hui Tomblaine > Dole > La Super Planche Lausanne 6e étape (219,9 km) des Belles Filles
T. Pogacar (SLV, UAD)
7e étape (176,3 km) T. Pogacar (SLV, UAD)
6e
T. Pogacar
T. Pogacar
(SLV, UAD)
(SLV, UAD)
demain Aigle > Châtel les Portes du Soleil
10e mardi 12
9e
Morzine les Portes du Soleil > Megève lundi 11 - repos
1re vendredi 1er
lundi - transfert
1 122,1 KM
186,3 km
192,9 km
148,1 km
LE MORS DE FIN
Bernard Papon/L’Équipe
Tadej Pogacar s’est arraché pour déborder Jonas Vingegaard dans les ultimes mètres de la Super Planche des Belles Filles. Le Slovène garde le Maillot Jaune et l’avantage psychologique.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ALEXANDRE ROOS
LA PLANCHE DES BELLES FILLES (HAUTESAÔNE) - Malgré les mirages de la poussière qui faisaient grésiller les caboches dans les derniers mètres de la Super Planche des Belles Filles, on voit désormais clair dans le jeu de Tadej Pogacar. Le Slovène a lancé dans ce Tour de France une OPA sur la propriété du brevet « Cannibale » et on a compris hier que la manœuvre serait plutôt offensive, du genre requin de Wall Street, et c’est peut-être pour cela qu’un deu-
xième aileron de cheveux lui avait poussé à travers le casque à l’arrivée, plus prédateur que jamais, louchant de son œil carnassier sur ses adversaires, qui s’écroulaient comme des quilles une fois leur supplice terminé. Pac-Man jaune poussin, Pogacar boulotte tout sur son passage, avec la facilité d’un pilier de comptoir qui s’enfile des cacahuètes, doigts salés par tous ses succès. Deuxième victoire d’étape en deux jours, Maillot Jaune renforcé et, même si notre boule de cristal nous avait déjà appris qu’il était le plus fort, le double vainqueur du
Tadej Pogacar mène le mini-peloton des rescapés dans les derniers hectomètres.
Tour nous a montré, dans cette première arrivée au sommet, qu’il avait encore du matos en magasin. Il continue de poser des pièces sur la tour de sa surpuissance et hier il a exposé un mental en fonte, prêt à mener la guerre psychologique autant que celle des watts. Une victoire d’étape aurait ranimé une petite flamme chancelante dans le tipi des Jumbo, mais Pogacar a soufflé sur les espoirs de Jonas Vingegaard, qui avait allumé une bougie au lance-flammes à une grosse centaine de mètres de l’arrivée.
Le Slovène a beau avoir d’autres étapes de montagne devant lui pour lever les bras, c’est celle-là qu’il voulait. Quand Pogacar veut gagner, il va gagner, une devise qu’il ne manque jamais de respecter, et Lennard Kämna a été une victime collatérale de sa boulimie, dernier échappé englouti à 100 m du terme, alors que l’Allemand était assis sur un trésor de 40 secondes sous la flamme rouge.
UAE serre la vis On retiendra également que le Maillot Jaune a avancé ses pions avec précision, dans une maîtrise
parfaite de son effort. Il n’a ainsi pas tout de suite tenté de mousquetonner la roue de Vingegaard, il a attendu une demi-seconde, le temps de prendre une dernière inspiration terreuse et de laisser son rival s’affaisser, avant de porter le coup fatal pour déborder le Danois, qui, une fois sa roue avant posée sur le fil blanc du terminus, vacilla de son vélo, dans les cordes. Et s’il fallait à la concurrence une dernière raison d’aller allumer des cierges dans la première chapelle, l’équipe UAE, décriée ces derniers jours, a tout assumé hier. La poursuite derrière l’échappée uu
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles mercredi 13 Albertville > Col du Granon Serre-Chevalier
12e jeudi 14
13e vendredi 15
14e samedi 16
15e dimanche 17
Briançon > Alpe d’Huez
Le Bourg d’Oisans > Saint-Étienne
Saint-Étienne > Rodez > Mende Carcassonne
7e étape / 176,3 km
16e mardi 19
17e mercredi 20
18e jeudi 21
Carcassonne > Foix
Saint-Gaudens > Lourdes > Peyragudes Hautacam
19e vendredi 22
20e samedi 23
21e dimanche 24
CastelnauMagnoac > Cahors
LacapelleMarival > Rocamadour
Paris La Défense Arena > Paris ChampsÉlysées
c.l.m. individuel
lundi 18 - repos
11e
3
tour de france
165,1 km
192,6 km
192,5 km
202,5 km
178,5 km
gne, parce que le raidard de la Super Planche est une pente particulière, à la vie à la mort, qui ne lui convient guère en comparaison des cols plus classiques et longs des Alpes ou des Pyrénées. Et parce qu’il pourra s’appuyer sur Primoz Roglic, dans le match hier (3e au sommet), malgré ses contrariétés et ses douleurs des jours passés. Les Jumbo ont donc encore de quoi brandir la torche de la rébellion et ils seront sans doute aidés des Ineos qui perdent des plumes à chaque étape, mais qui conservent une force de frappe compacte, avec toujours deux leaders, Geraint Thomas, à l’aise hier (cinquième de l’étape), et Adam Yates, avec deux soutiens de choix, Dani Martinez et l’épatant Tom Pidcock. Pour le reste, dans le nuage de fumée de la Planche, d’autres ont vu leur horizon s’embrumer, Aleksandr Vlasov, en délicatesse après sa chute de la veille, Ben O’Connor encore, Nairo Quintana... Les rêves de podium des Français sont quant à eux demeurés intacts, puisque Romain Bardet s’est longtemps maintenu dans le groupe Pogacar et n’a laissé que 21 secondes à l’arrivée. David Gaudu, lui, a subi une cassure au moment d’attaquer la partie non asphaltée, mais le petit Breton n’a jamais abdiqué (6e à 19 secondes au sommet), c’eut été dommage alors que son équipe, notamment Michael Storer dans le final, avait bûcheronné toute la journée pour bien le positionner.
Pinot tourne une page
uu de onze fuyards, avec quelques
costauds, Dylan Teuns, Simon Geschke, Maximilian Schachmann, Kämna donc, pendouillant au bout d’un lasso qui ne s’étira jamais beaucoup, autour de deux minutes. Et l’ascension finale, où Rafal Majka, notamment, finit son relais peu après la flamme rouge désarticulé, victime d’une inondation de lactates qui lui avait fait sauter la visserie.
Vingegaard entrouvre une porte Au terme de cette démonstration, on ne décernera en revanche
qu’une mention passable à Pogacar pour son oral de langue de bois. En conférence de presse, il tenta de nous enfumer d’un «il n’y a pas encore de gros écarts» auquel on rétorquera qu’au bout de sept jours de course il n’y a déjà plus qu’un poursuivant dans la même minute que lui au général, Vingegaard, à 35 secondes. On rectifiera son «des coureurs ont montré qu’ils étaient super forts ». Un seul a prouvé qu’il pourrait peut-être boxer dans la même catégorie. Le nouveau leader des Jumbo a en effet entrebâillé l’espérance d’une grande bataille en monta-
La Planche des Belles Filles a marqué l’entrée du Tour de France dans une nouvelle phase, avec les Alpes dès demain dans le panorama, des ambitions qu’il faut déjà redessiner, des statuts dans les équipes à rééchelonner. On a ainsi vu Wout van Aert ramené hier à un rôle de gregario, dromadaire qui remplit la bosse de son maillot vert de bidons pour ses équipiers. Et Thibaut Pinot lâcher prise à 4km de l’arrivée, sous les yeux de tout un peuple qui s’était massé dans l’attente d’un exploit du gamin du coin, dans la dénégation de la stratégie d’équipe de Groupama-FDJ et d’une forme encore en pointillé. Refusant de voir que leur chouchou avait passé le flambeau et que dix ans jour pour jour après son acte de naissance dans le Tour de France, à Porrentruy, une page était peu à peu en train de se tourner. É
129,7 km
143,2 km
188,3 km
40,7 km
115,6 km
ÉTAPE 7 Tomblaine > La Super Planche des Belles Filles (176,3 km) moyenne vainqueur : 44,321 km/h 1. Pogacar (SLV, UAD) 3 h 58’40’’ 2. Vingegaard (DAN, TJV) à 0'' 3. Roglic (SLV, TJV) à 12’’ 4. Kämna (ALL, BOH) à 14’’ 5. G. Thomas (GBR, IGD) à 14’’ 6. Gaudu (GFC) à 19’’ 7. Mas (ESP, MOV) à 21’’ 8. Bardet (DSM) à 21’’ 9. Yates (GBR, IGD) à 29’’ 10. Kuss (USA, TJV) à 41’’ 26. Vlasov (RUS, BOH) à 1’39’’ 31. Pinot (GFC) à 2’26’’ 57. O'Connor (AUS, ACT) à 6’45’’
général
1. Pogacar (SLV, UAD) en 24 h 43’14’’ 2. Vingegaard (DAN, TJV) à 35’’ 3. G. Thomas (GBR, IGD) à 1’10’’ 4. Yates (GBR, IGD) à 1’18’’ 5. Gaudu (GFC) à 1’31’’ 6. Bardet (DSM) à 1’32’’ 7. Pidcock (GBR, IGD) à 1’35’’ 8. Powless (USA, EFE) à 1’37’’ 9. Mas (ESP, MOV) à 1’43’’ 10. Martinez (COL, IGD) à 1’55’’ 12. Vlasov (RUS, BOH) à 2’41’’ 13. Roglic (SLV, TJV) à 2’45’’ 34. Pinot (GFC) à 7’47’’ 46. O'Connor (AUS, ACT) à 13’57’’
Des adversaires repoussés
La démonstration de force de Tadej Pogacar lui a permis de mettre plusieurs outsiders à distance hier.
DANIEL MARTINEZ
(COL, IGD) Perd 45’’. 10e du général à 1’55’’.
NAIRO QUINTANA
(COL, ARK) Perd 51’’. 11e du général à 2’6’’.
ALEKSANDR VLASOV
(RUS, BOH) Perd 1’39’’. 12e du général à 2’41’’.
Étienne Garnier/L’Équipe
151,7 km
Tadej Pogacar semble décidé à ne pas faire de cadeau. En deux jours, il a gagné deux étapes et pris le Maillot Jaune. Avec le sourire.
Comme promis Tadej Pogacar avait fait de la victoire à la Planche des Belles Filles, où il avait déjà renversé le Tour il y a deux ans, une priorité. Mission évidemment accomplie. Être Maillot Jaune ne lui suffit pas. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
GAÉTAN SCHERRER
LA PLANCHE DES BELLES FILLES – La Super Planche est une vacherie qui gobe le peloton dans un nuage de poussière sablonneuse et le recrache huit cents mètres plus haut par petits morceaux épars. Le membre de l’organisation chargé d’accompagner d’une poussette dans le dos la souffrance des favoris au bout de ce drôle de supplice n’en revint pas, hier, du rictus de douleur qu’il découvrit sur le visage émacié de Jonas Vingegaard lorsque celui-ci, toxiné jusqu’au bout des orteils, se gara parallèlement à la ligne, incapable de faire un mètre de plus. Tadej Pogacar, lui, n’en laissa rien paraître. Au sommet, il pointa son doigt vers le ciel, reprit le haut de son guidon à deux mains, coupa son compteur et rallia son assistant sans l’aide de personne. Le Slovène a souffert, bien sûr, il dut même se surpasser pour répliquer à l’offensive de Vingegaard dans le mur final, mais l’impression visuelle fut encore époustouflante – l’explosivité dont il fit preuve une nouvelle fois pour passer son rival en prenant le temps de lui jeter un regard! – et le fait est qu’en quarante-huit heures Pogacar a raflé deux étapes... Dès l’arrivée, l’autocrate du Tour fit comprendre qu’il avait coché la seconde depuis bien longtemps, « dès que le parcours avait été dévoilé (en octobre2021), en fait», révéla-t-il, et ce pour plusieurs raisons. « Tadej tenait beaucoup à cette étape en souvenir de ce qu’il a réussi à la Planche des Belles Filles il y a
deux ans, expliqua son manager, Mauro Gianetti, en convoquant la mémoire de son chrono ébouriffant sur cette même pente, à la veille de l’arrivée à Paris. Dès le matin, au briefing, il a prévenu tous ses équipiers qu’il allait tout faire pour gagner. » Après y être parvenu, l’intéressé révéla qu’il voulait aussi marquer le coup pour le lancement de sa fondation dédiée à la recherche sur le cancer, fléau dont est morte en avril la mère de sa compagne, Urska Zigart, présente à la flamme rouge hier.
La raison du plus fort Après sept jours d’effort, il est déjà très clair que Pogacar ne fera preuve d’aucune mansuétude avec ses adversaires et son aisance à atteindre ses objectifs estivaux est déjà telle que son coéquipier Rafal Majka, encore auteur d’un énorme relais hier jusqu’à la flamme rouge, se sentit obligé de rassurer le peloton : « Ne vous inquiétez pas, il va laisser des étapes aux autres, s’esclaffa-t-il au sommet. Mais il va essayer de garder le Maillot Jaune jusqu’au bout.» Son équipe le fit comprendre d’entrée en chassant l’échappée alors qu’elle aurait pu se délester sans trop de risque du poids de la course si tôt dans l’épreuve. «UAE a assuré un gros tempo tout au long de la journée, on a vite compris que Pogacar voulait l’étape, admit Mikael Cherel. Ses équipiers ont fait le rouleau compresseur dans la montée, ils ont monté très vite, dès le pied. Ça ne m’a pas surpris. C’est la gestion d’une équipe qui surdomine, tout simplement. Pogacar va prendre tout ce qu’il peut prendre et c’est normal: il écrase tout.»
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etour de france 7e étape
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
176,3 km
Tomblaine-La Super Planche des Belles Filles
La question du jour
Vingegaard est-il l’unique adversaire de Pogacar ?
Seul favori à compter moins d’une minute de retard au général (35’’) sur le Maillot Jaune, le Danois Jonas Vingegaard, 2e hier et grimpeur hors pair, a encore des ressources. LA PLANCHE DES BELLES FILLES (HAUTESAÔNE) – Quand il a entendu dans la radio que Jonas Vingegaard avait attaqué Tadej Pogacar, dans le mur de poussière de la Super Planche des Belles Filles, à 150m de la ligne, Grisha Niermann, directeur sportif des Jumbo-Visma, a «cru à la victoire quelques secondes. Dans la voiture, on n’avait plus d’image. Mais c’est le vélo. Si on m’avait dit au départ que nos leaders feraient 2e et 3e, j’aurais été heureux». Le frêle grimpeur danois, 25 ans, a complètement calé à une dizaine de mètres du but, sonné par la violence de l’effort, le visage encore plus translucide qu’à l’habitude, et failli tomber une fois sur la ligne, vidé de ses forces, incapable de donner un coup de pédale supplémentaire. «J’étais si proche du but, c’est dommage mais, au fond, je ne suis pas accablé par cette 2e place. Le fait que Primoz et moi soyons à ce niveau est le plus important. » Surtout que Roglic a tenu bon, ne lâchant que douze secondes deux jours après sa lourde chute sur les pavés du Nord, malgré «la sensation, durant toute la montée, de recevoir des coups de couteau dans le
dos à chaque tour de pédale. Les derniers mètres étaient terribles, mais j’ai tenu. Je vais continuer à me battre en me disant que je vais récupérer jour après jour.» Seulement, le Slovène pointe déjà à 2’45’’ de son compatriote Maillot Jaune et Jonas Vingegaard, dernier coureur à s’être maintenu en deçà de la minute après sept étapes (35’’), semble désormais le seul capable d’inquiéter le double vainqueur du Tour qui reconnaît: «Ça va être un très gros adversaire. Aujourd’hui, il est probablement le meilleur grimpeur au monde, il est très complet et possède une grosse équipe à ses côtés.»
Encore plus blême qu’à l’accoutumée, Jonas Vingegaard était véritablement au bout de lui-même, à l’issue de son duel avec Tadej Pogacar à la Super Planche des Belles Filles.
Des qualités physiologiques hors norme Si le Danois a échoué hier dans sa tentative de déstabiliser Pogacar, il avait le sourire en regagnant le bus de son équipe, où sa compagne Trine et leur petite fille Frida, 2 ans en septembre, l’attendaient. Quelques instants auparavant, Sepp Kuss, 10e après un gros boulot pour ses leaders, expliquait combien la performance de Vingegaard, malgré la défaite, était encourageante. « Cette montée, courte et extrêmement raide, était parfaite pour Pogacar – ou pour Pri-
Stéphane Mantey/L’Équipe
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
DOMINIQUE ISSARTEL
moz s’il n’avait pas été diminué – et avoir été si proche de le battre doit donner de la confiance à Jonas, il doit être fier de ça, en tirer de la force car ce genre d’effort lui correspond moins bien. C’est un bon signe, surtout qu’il se sent de mieux en mieux. Quand les grandes étapes des Alpes vont arriver, il sera encore plus fort.» Le Danois, qui a passé son adolescence à lutter contre le vent dans les courses de son pays pour essayer, malgré son minuscule gabarit, de rester dans les roues, est un endurant. Repéré sur le tard, alors qu’il évoluait déjà en Espoir, il a des qualités physiologi-
Ineos, le collectif comme arme
L’équipe britannique ne semble pas disposer des individualités pour concurrencer Tadej Pogacar. Mais sa présence en nombre dans le top 10 du général lui ouvre des perspectives tactiques. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Beranrd Papon/L’Équipe
DAN PEREZ
Les Ineos (ici de g.à dr. Dylan van Baarle, Adam Yates et Filippo Ganna) forment un bloc solide.
LA PLANCHE DES BELLES FILLES – Le train rouge et noir d’Ineos-Grenadiers, qui comptait encore sept éléments à l’approche de la Planche des Belles Filles, imprimait un rythme soutenu sous l’impulsion de Filippo Ganna. Jusqu’ici rien d’inhabituel, mais il fallait scruter le deuxième wagon pour y voir émerger une question en même temps que le visage de Geraint Thomas, dans la roue de l’Italien. La position du vainqueur du Tour 2018 annon-
çait-elle un nouveau statut, une relégation précoce ? Le hasard a rarement sa place chez Ineos, mais la suite nous prouva qu’il fallait parfois le laisser vivre, surtout lorsque les trois quarts du peloton bataillent pour se placer à l’avant et génèrent des vagues de désordre.
Thomas toujours dans le coup Au moins, le Gallois ne risquait pas de concéder bêtement une cassure, comme la veille à Longwy où il laissa cinq secondes en route. Ou pire en ouver-
ques hors norme selon Lars Johansen, le scientifique qui a longtemps évalué les jeunes Danois dans le cadre de l’équipe nationale. « Je mesurais leur VO2 max (consommation maximale d’oxygène, un indicateur de la performance sportive) et Jonas, comparé à tous les coureurs de moins de 23 ans que j’ai testés, était bien audessus. C’est un cas particulier, avec des performances 15 % plus élevées que les autres. Je n’ai pas le droit de divulguer ses données, mais moins de 5 % des cyclistes dans le monde ont de tels résultats. J’en avais parlé à ses entraîneurs, ils étaient conscients qu’il avait
quelque chose de spécial, particulièrement en montagne.» Évidemment, cela ne suffira peut-être pas pour bousculer le phénomène Pogacar qui, peu importe le nombre de coups qu’il reçoit, en donne toujours un de plus. Mais Vingegaard pourra compter sur l’aide de Primoz Roglic pour préparer ses attaques et imprimer un rythme soutenu dans les cols quand le Maillot Jaune n’aura plus que Rafal Majka à ses côtés. «Oui, assure Niermann, on va continuer à rendre la vie difficile à Pogacar, on fera tout ce qu’on peut, sinon ce Tour va vraiment être ennuyeux.» É
ture de l’épreuve, lorsqu’il omit de retirer sa surveste au départ du chrono et boucla le parcours moins vite qu’Adam Yates, son coéquipier et co-leader avec Daniel Martinez. Ils sont trois à se partager - ou briguer - le statut de coureur protégé cette année au sein de l’équipe britannique. Mais hier, la première arrivée au sommet du Tour dessina un début de hiérarchie. Comme en 2019 où il avait réglé le groupe des favoris, Thomas « se sentait bien », même « surpris de se voir tenir aussi longtemps dans la roue de Pogacar », à qui il concéda seulement 14 secondes sur la ligne. L’ancien, 36 ans, est « toujours dans le coup et c’est génial ». Il prend ce matin la tête d’un trio de prétendants au général, ramassé en 45 secondes et installé
dans le top 10 (Thomas 3e, Adam Yates 4e, Martinez 10e) en plus du puncheur Tom Pidcock (7e). Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar sont sans doute un cran au-dessus, mais la force collective des Britanniques peut être un atout. «À coup sûr, nous pourrons utiliser ce nombre dans les prochains jours, mais il faudra choisir les bons moments et ne pas y aller n’importe comment, glissait le Gallois à l’arrivée, refusant de se situer en avant de ses équipiers. Jumbo paraît très fort aussi, ce n’est pas comme s’il y avait seulement Pogacar... Mais on devra essayer, on se le doit. » L’ancienne Sky n’a plus la mainmise des années 2010 qui lui donnait des allures de monstre froid. Les anciens casseurs d’ambiance pourraient devenir les meilleurs animateurs de ce Tour.
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
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tour de france Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles 7e étape / 176,3 km
Du bien sur la Planche DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
PIERRE MENJOT (avec Y. H., M. M. et G. Sc.)
LA PLANCHE DES BELLES FILLES (HAUTESAÔNE) – L’un après l’autre, ils sont tombés, tels des pantins désarticulés. David Gaudu a laissé son vélo à un assistant, presque perdu l’équilibre, puis s’est jeté en avant sur les deux glacières posées devant lui. Romain Bardet, lui, a eu du mal à descendre avant de se vautrer de tout son long sur un coin d’herbe, dans une attitude d’abandon identique à ces longues minutes assises lors du chrono à Marseille, en 2017, époque où il alignait un deuxième podium sur la Grande Boucle (3e, 2e en 2016). Au sommet du massif vosgien, il peinait à reprendre son souffle, lâchant ses réponses par petits bouts, entre deux inspirations.« J’en ai chié, j’en ai chié… C’est une saloperie, hein. Ça fait bizarre des cols aussi durs, je n’avais plus l’habitude de ces efforts. Vingt minutes comme ça, c’est terrible, je n’ai pas fait ça depuis le Giro (mimai). En 2019, j’avais fini à plat ventre, en rampant, c’est un peu mieux cette année. » Quelques secondes de repos méritées après la première vraie ascension du Tour que le duo de Français a avalé avec le groupe des favoris. L’Auvergnat a été escorté par ses coéquipiers jusqu’au pied de la Planche des Belles Filles avec en ultime garde du corps Chris Hamilton, lâché à 5 kilomètres de l’arrivée. Alors Bardet a pris la roue de Gaudu et du train de Groupama-FDJ, impeccable de bout en bout avec Valentin Madouas et surtout Michael Storer, en retrait depuis le départ de Copenhague et au turbin hier jusqu’à l’approche de la flamme rouge. À l’heure des derniers hectomètres, ils étaient à la lutte, avant de commettre une toute petite erreur au moment où Tadej Pogacar a accéléré. « Je me suis mis un coup ou deux en danseuse et ça m’a coûté un peu de force, le chemin était plus glissant qu’en 2019 et je ne m’attendais pas à ça », expliquait Gaudu (25 ans), rejoint par son aîné (31 ans) : « J’ai voulu me mettre en danseuse et j’ai un peu perdu l’adhérence, un demi - kilomètre-heure, je n’ai pas pu me relancer. » Les gravillons de la Super Planche, ce dernier kilomètre de l’enfer avec ses 20 % par endroits, s’étaient invités. Aucun des deux n’a craqué pour autant. « Après ça, j’ai préféré gérer, pour
Stéphane Mantey /L’Équipe
Dans le top 10 hier, David Gaudu et Romain Bardet ont été à la lutte avec les meilleurs jusqu’au sommet. Le podium final est plus que d’actualité. ne pas exploser, poursuivait le Breton. La dernière rampe était très dure et je me suis dit qu’il fallait attendre les 100 derniers mètres pour tout mettre. »
“ Pour l’instant, il y en a deux au-dessus, deux pointures, ils n’ont pas un gouffre d’avance mais il y a quand même un écart
''
MARC MADIOT, MANAGER DES GROUPAMA-FDJ
Respectivement 6e (à 19’’ du vainqueur) et 8e (à 21’’), Gaudu et Bardet se réjouissaient surtout de rouler parmi les meilleurs. « Jusqu’à un kilomètre de l’arrivée, j’étais vraiment bien, donc je suis content », retenait le second. « Je considère que c’est plutôt une bonne journée, abondait le premier. Faire sixième au milieu des favoris, c’est bien. » Sept étapes ont été courues et la scoumoune semble fuir les deux outsiders pour le moment, ce qui n’a pas toujours été leur cas (*), alors que le chronomètre inaugural (pas leur exercice favori), le vent et les pavés sont derrière eux. « On a fait ce qu’il fallait pour passer à travers les pièges, on ne s’est jamais mis dans de mauvaises situations et on a été récompensés », insistait Marc Madiot. Dans une hiérarchie encore incertaine, les deux hommes postulent, Gaudu 5e à 21 secondes du troisième Geraint Thomas, Bardet une seconde derrière. « Quand ça déclenche pour la gagne, ils sont deux (Pogacar et Vingegaard) à pouvoir y aller et derrière, dix coureurs sont dans la même fourchette et c’est là que nous nous trouvons, resituait le manager de Groupama-FDJ. Pour l’instant, il y en a deux au-dessus, deux pointures, ils n’ont pas un gouffre d’avance mais il y a quand même un écart. » Madiot avait annoncé l’objectif podium à Paris, son poulain est dans les temps avant d’attaquer la haute montagne, demain, là où Gaudu avait coincé lors du Dauphiné en juin. « On est à notre place, affirmait Valentin Madouas. Les autres sont encore un peu plus forts et il va falloir espérer des défaillances de leur côté et que nous, nous n’en ayons pas. Mais l’objectif d’un podium est réalisable. David est capable de faire un beau truc, on est sur la bonne voie. » « Tellement de choses peuvent encore se passer, on va prendre jour après jour », tempérait seulement le sage Stefan Küng.
Romain Bardet (à gauche) a fini 8e et David Gaudu (ici (au côté d’Enric Mas), 6e, hier à la Super Planche des Belles Filles.
Bardet, lui, n’avait rien annoncé, et surtout pas de classement général, juste du plaisir. « Je n’ai jamais prétendu jouer dans la cour de Tadej Pogacar », a-t-il encore rappelé hier. Son équipe n’est pas forcément armée pour défendre une position au général, « mais on a vraiment fait de gros progrès cette semaine », notait le directeur
sportif de DSM, Matthew Winston. Alors fort d’un état de forme optimal et de son expérience (c’est son 9e Tour de France), Bardet a le droit d’y croire. Hier soir, retenu par un long contrôle antidopage dans le préfabriqué de la zone d’arrivée, il a refermé sa veste, réenfourché son vélo pour rejoindre son car situé plus bas, réajusté ses lunettes après
avoir jeté un regard à la forêt de sapins et descendu le toboggan de la Planche des Belles Filles, comme on repart vers de nouvelles aventures. É (*) Défaillance de David Gaudu au Ventoux l’an dernier, abandon sur commotion pendant la 14e étape du Tour 2020 pour Romain Bardet notamment.
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Ludovic Martin Président
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ENGAGEMENT Des partenariats avec WWF® et les associations «Petit Coeur de Beurre» et «Make-A-Wish France®», opérations de reforestation, etc.... A découvrir sur sa plateforme «jouez-engage.fr»
Une entreprise dans l’air du temps La fusée Janod, les lapinoo Kaloo, la ferme d’éveil Lilliputiens sont les têtes de proue de Juratoys. Ces jouets sont tellement beaux qu’on a bien envie de les laisser tout le temps dans le salon. Et quel succès pour ce jouetiste, depuis la création de Janod, sa première marque de jouets, en 1970 à Orgelet dans le Jura ! Le groupe, qui dispose de filiales en Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Etats-Unis et Chine, distribue ses jeux, ses jouets, ses doudous et ses peluches dans une soixantaine de pays. Il emploie aujourd’hui 175 salariés, dont 80 en France. Des collections uniques, renouvelées chaque année Le marché du jouet est très concurrentiel. Les tendances évoluent, les pratiques pédagogiques aussi. Les équipes de création doivent rivaliser d’imagination, de créativité et d’expertise : des psychomotriciens et des professionnels de la petite enfance les accompagnent. Tous les ans, plus de 200 nouvelles références sont proposées. A elles trois, les marques Janod, Kaloo et Lilliputiens réunissent tant de jouets différents : des jouets d’éveil, d’imitation, des puzzles, des doudous et des peluches. Avec elles, les enfants découvrent le monde en s’amusant, entre eux ou en famille. Selon les jouets et les moments, ils expérimentent, ils découvrent, ils partagent des émotions. Des jouets aux petits soins avec la nature Juratoys cherche aussi à éveiller les enfants à la protection de la nature et de la biodiversité en créant des jouets dans le but de les sensibiliser : les éoliennes, les abeilles, apprendre à recycler etc... Des collections réalisées majoritairement à partir de bois FSC®, coton bio, rembourrage et tissu recyclés.
CREDIT LYONNAIS, Société Anonyme au capital de 2.037.713.591€ - Immatriculée sous le n° 954509741 - RCS LYON - Siège social : 18, rue de la République - 69002 LYON. Siège central : 20 avenue de Paris - 94811 VILLEJUIF Cedex - inscrit en qualité de Courtier en assurance au registre des intermédiaires en assurance ORIAS sous le numéro : 07001878. Carte professionnelle de transaction immobilière n° CPI 6901 2020 000 045 362 délivrée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon. Le CREDIT LYONNAIS ne reçoit ni ne détient aucun fonds au titre de cette activité.
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etour de france 7e étape
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
176,3 km
Le monopole du cœur
Stéphane Mantey/L’Équipe
Sans autre flamme que celle de son public hier, Thibaut Pinot a cédé, sur ce Tour, son leadership à David Gaudu mais garde une popularité intacte.
Bernard Papon/L’Équipe
Tomblaine-La Super Planche des Belles Filles
LA PLANCHE DES BELLES FILLES (HAUTE-SAÔNE) – L’un est passé avec les meilleurs, dans le crépitement des graviers décollés de la route et les vivats dus à son (nouveau) rang de leader; l’autre, moins aérien, la tête des mauvais jours, s’est jeté dans le dernier kilomètre sablonneux de la Super Planche des Belles Filles, porté par une foule comblée depuis que, la première fois, elle a laissé tomber ses yeux sur lui. David Gaudu et Thibaut Pinot, dans cet ordre dans la hiérarchie de la Groupama-FDJ et du classement général mais pas encore dans celui des cœurs en cristal du public français, ont connu des destins divers, hier, mais inéluctables au regard de leur degré de forme du moment. Si, la veille, Marc Madiot raillait le scénario idéal d’une victoire de Pinot sur ces routes que son coureur affectionne (« cela n’existe que dans les films et encore»), l’affiche était alléchante: dix ans, jour pour jour, après sa première victoire sur le Tour (Porrentruy, 2012), Thibaut Pinot pouvait lever
les bras sur ses terres de feu, le jour de la… Saint-Thibaut: avouez-le, cela aurait eu de la gueule, quand même. Mais le Vosgien n’a pas décroché de quatrième étape, coinçant dans les derniers kilomètres après avoir laissé « beaucoup de cartouches lors de la première heure » quand son leader, David
Gaudu donc, allait gratter une belle sixième place avec Pogacar, Vingegaard ou Roglic. Le Breton entre dans le top 5 du général, plus très loin du podium souhaité par Madiot, mais avec un déficit d’image et de passion qu’il ne comblera que sur la route à des niveaux susceptibles de diluer, un peu, la
Thibaut Pinot (photo du haut) et David Gaudu se laissent prendre en photo avec leurs fans avant le départ de la septième étape du Tour de France, hier.
ferveur de son coéquipier. Car depuis le départ de Copenhague, il n’y en a que pour «Piiinooot!!!», au Danemark où sa renommée internationale lui a offert ce privilège mais aussi à Lille, à Binche, en Belgique… Partout et chaque matin, la foule, fébrile, guette sa descente du car pour une photo, un autographe ou un simple signe de la main, auxquels il s’astreint depuis une semaine avec une facétie qu’on ne lui devinait plus.
“Les gens se reconnaissent beaucoup en lui, il est le coureur qui représente le plus la population
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RÉGIS, LE PÈRE DE THIBAUT PINOT
Stéphane Mantey/L’Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
YOHANN HAUTBOIS (avec M. M.)
«Les gens se reconnaissent beaucoup en lui, il est le coureur qui représente le plus la population, avance son père, Régis. La veille, il pleure et dit merde devant les gens et le lendemain, il gagne. C’est ça qui fait Thibaut.» À l’inverse, la brindille de Landivisiau traverse un public parfois conscient de ce décalage de notoriété. À Lille, l’autre jour, un spectateur a lancé, une fois les cris pour Pinot déclinant, «Allez aussi David!» uu
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
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tour de france
Étienne Garnier/L’Équipe
Bernard Papon/L’Équipe
Étienne Garnier/L’Équipe
Étienne Garnier/L’Équipe
Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles 7e étape / 176,3 km
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Duchesne confondu physiquement avec Pinot profite, par procuration, de sa popularité Avec son teint diaphane et sa bouille de geek qui ne voit pas trop la lumière du jour, il assure ne pas prendre ombrage de ce qui serait même devenu un jeu au sein de l’équipe, curieuse de savoir, selon les étapes, qui va décrocher la timbale à l’applaudimètre. Le Canadien Antoine Duchesne s’amuse aussi d’être confondu, physiquement, avec le vainqueur au Tourmalet en 2019 et de profiter, par procuration, de sa popularité. «On en rigole un peu, car Thibaut a une notoriété très importante, sourit Valentin Madouas, encore solide hier (23e). David fait son chemin de son côté, ce n’est pas plus mal, cela lui retire de la pression. Cela ne les déstabilise pas.» Le Breton accepte même ce « décalage. Moi ou Thibaut, la popularité, ce n’est pas quelque chose qu’on recherche. Cela fait plaisir d’être encouragé, cela booste. Quand ils encouragent Thibaut ou moi ou un autre, ils encouragent toute l’équipe. » Hier, tout de même, le régional de l’étape, à défaut de la
remporter, a eu droit à toutes les attentions, ce portrait calligraphié sur un drapeau sombre ou cette succession de «Pinot» en cascade sur une banderole verticale accrochée par quelques téméraires au sommet d’une roche à filer le vertige. Tout en tapant dans la boîte Haribo, Stefan Küng confirme avoir pris le temps de profiter de l’atmosphère des Vosges : « Partout sur les routes, on a souvent entendu son nom, on est chez lui. Que le Tour arrive si souvent ici, c’est grâce à Thibaut et à son image.» Seulement 31e hier, l’intéressé aurait tellement aimé leur rendre la pareille: «L’ambiance est comme toujours magique. Eux (les supporters) ont été à la hauteur, pas moi et c’est dommage.»
“Thibaut nous a dit : « Moi, je m’en fous d’être leader. Tant que David est dans les clous au général, je me sacrifierai pour lui, Planche des Belles Filles ou pas »
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PHILIPPE MAUDUIT, DIRECTEUR SPORTIF CHEZ GROUPAMA-FDJ.
Mais, très vite, alors que son père Régis discute avec Marc Madiot de la stratégie collective dont il semble regretter qu’elle prive son fils de ses envolées solitaires, Pinot a basculé du «je» au «nous», jouant à la perfection son rôle «d’ange gardien» de Gaudu que son manager lui a alloué: «L’important est ailleurs, David a fait une belle montée, il est toujours dans le coup. Tout se déroule bien pour nous. Le plan est vraiment parfait, on reste là-dessus.» En écho, son leader enfilait ses habits de patron reconnaissant : «Toute l’équipe est appliquée comme jamais. Je suis content de mes coéquipiers et eux
voient la confiance que je leur accorde. Rien que pour ça tu n’as pas le droit de lâcher et donner au moins 105%.» La répartition des rôles, officialisée à Copenhague mais dans les tuyaux depuis quelques semaines, a d’autant été plus simple à établir selon le directeur sportif Philippe Mauduit «qu’il n’y a pas d’ambiguïté, pas de question. Thibaut nous a dit : “Moi, je m’en fous d’être leader. Tant que David est dans les clous au général, je me sacrifierai pour lui, Planche des Belles Filles ou pas”. Les gens se posent des questions mais pas lui.» Madiot non plus, quand bien même le public ne se consume pas autant devant le Breton de 25 ans : « David est déjà un peu connu, un petit peu quand même. C’est un coureur d’avenir, il a pris son temps pour arriver à maturité, il a longtemps été dans l’ombre de Thibaut mais il avait été un lieutenant extrêmement précieux dans le Tourmalet notamment, normal qu’on lui donne sa chance aujourd’hui. Ce sont les performances et le niveau d’évolution qui créent de la sympathie avec le public, il faut du temps pour ça. C’est ce qu’a réalisé Thibaut. Il a un vrai lien avec le public parce qu’il est nature, expressif avec le visage et le corps. Il n’a pas besoin de beaucoup parler pour se faire comprendre.» Hier, le manager des Groupama martelait, comme une supplique, auprès du père du chouchou des Français : « Il faut qu’on reste dans le match, si on reste dans le match avec David, ça va tirer tout le monde vers le haut.» Donc Pinot qui pourrait se refaire en deuxième semaine. En attendant, le public, chaise pliante harnachée sur les épaules
chauffées par le soleil des Vosges, a entamé sa transhumance vers la vallée avec cet espoir de croiser l’idole du coin. Pour un petit gars qui parvient à se faire dédicacer son bidon, c’est Noël en juillet, pour les autres, plus âgés, on profite dans un chant crépusculaire (« Bravo et merci Thibaut ! ») du gars de Mélisey alors que David Gaudu, retenu au contrôle antidopage, a filé vers le car de son équipe, six kilomètres plus bas, loin des caméras et des vivats. «Thiiibaauut!!!» enfourche vraiment, cette fois, son vélo pour rejoindre son équipe. Son frère et entraîneur, Julien, lui intime de ne plus s’arrêter sur le chemin mais trois mètres plus loin, il cède encore pour un selfie, cette fois. Il a encore tant à donner. É
Banderoles, pancartes, le public amassé au bord de la route, hier, entre Tomblaine et la Super Planche des Belles Filles, n'avait d'yeux que pour Thibaut Pinot (ici dans la roue de son leader David Gaudu, hier).
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etour de france 7e étape
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
176,3 km
Tomblaine-La Tomblaine-LaSuper SuperPlanche Planchedes desBelles BellesFilles Filles
TOMBLAINE - LA SUPER PLANCHE DES BELLES FILLES Moyenne du vainqueur : 44,32 km/h
Étienne Garnier/L’Équipe
INDIVIDUEL
Pogacar a brandi sur le podium ses chaussures au nom et aux couleurs de sa nouvelle fondation de recherche contre le cancer. 1. Pogacar (SLV, UAD) 2. Vingegaard (DAN, TJV) 3. Roglic (SLV, TJV) 4. Kämna (ALL, BOH) 5. G. Thomas (GBR, IGD) 6. Gaudu (GFC) 7. Mas (ESP, MOV) 8. Bardet (DSM) 9. Yates (GBR, IGD) 10. Kuss (USA, TJV) 11. Martinez (COL, IGD) 12. Uran (COL, EFE) 13. Martin (COF) 14. Pidcock (GBR, IGD) 15. Quintana (COL, ARK) 16. Meintjes (AFS, IWG) 17. Caruso (ITA, TBV) 18. Paret-Peintre (ACT) 19. Powless (USA, EFE) 20. Majka (POL, UAD) 21. Kruijswijk (HOL, TJV) 22. Storer (AUS, GFC) 23. Madouas (GFC) 24. Lutsenko (KAZ, AST) 25. Jungels (LUX, ACT) 26. Vlasov (RUS, BOH) 27. Sanchez (ESP, TBV)
3 h 58’40’’ à 0'' à 12’’ à 14’’ à 14’’ à 19’’ à 21’’ à 21’’ à 29’’ à 41’’ à 45’’ à 45’’ à 45’’ à 45’’ à 51’’ à 51’’ à 1’12’’ à 1’15’’ à 1’23’’ à 1’24’’ à 1’26’’ à 1’26’’ à 1’31’’ à 1’34’’ à 1’39’’ à 1’39’’ à 1’46’’
28. Woods (CAN, IPT) 29. Gallopin (TFS) 30. Guerreiro (POR, EFE) 31. Pinot (GFC) 32. Cattaneo (ITA, QST) 33. Skujins (LET, TFS) 34. Barguil (ARK) 35. Latour (TEN) 36. McNulty (USA, UAD) 37. Bennett (NZL, UAD) 38. Schachmann (ALL, BOH) 39. Konrad (AUT, BOH) 40. Geschke (ALL, COF) 41. Froome (GBR, IPT) 42. Teuns (BEL, TBV) 43. Castroviejo (ESP, IGD) 44. Verona (ESP, MOV) 45. Schönberger (AUT, BBK) 46. Rolland (BBK) 47. Fuglsang (DAN, IPT) 48. Geniets (LUX, GFC) 49. Hamilton (AUS, DSM) 50. Durbridge (AUS, BEX) 51. Mollema (HOL, TFS) 52. Tusveld (HOL, DSM) 53. Vermaerke (USA, DSM) 54. Zeits (KAZ, AST)
à 2’5’’ à 2’9’’ à 2’16’’ à 2’26’’ à 2’36’’ à 2’36’’ à 2’47’’ à 3’13’’ à 3’19’’ à 3’19’’ à 3’34’’ à 3’34’’ à 3’36’’ à 3’48’’ à 3’52’’ à 4’9’’ à 4’16’’ à 4’28’’ à 4’50’’ à 5’17’’ à 5’17’’ à 5’22’’ à 5’59’’ à 6’13’’ à 6’17’’ à 6’20’’ à 6’20’’
55. Leknessund (NOR, DSM) 56. Bouet (ARK) 57. O'Connor (AUS, ACT) 58. Bettiol (ITA, EFE) 59. Mohoric (SLV, TBV) 60. Gilbert (BEL, LTS) 61. Dillier (SUI, ADC) 62. Velasco (ITA, AST) 63. Niv (ISR, IPT) 64. Küng (SUI, GFC) 65. I.Izagirre (ESP, COF) 66. Jorgenson (USA, MOV) 67. Vuillermoz (TEN) 68. Houle (CAN, IPT) 69. Oliveira (POR, MOV) 70. Goossens (BEL, IWG) 71. Barthe (BBK) 72. Tratnik (SLV, TBV) 73. Owsian (POL, ARK) 74. Dombrowski (USA, AST) 75. Cherel (ACT) 76. Politt (ALL, BOH) 77. Van der Poel (HOL, ADC) 78. Van Baarle (HOL, IGD) 79. Dewulf (BEL, ACT) 80. Wellens (BEL, LTS) 81. B. Thomas (COF) 82. Louvel (ARK) 83. Boasson-Hagen (NOR, TEN) 84. Petit (IWG) 85. Mühlberger (AUT, MOV) 86. Sbaragli (ITA, ADC) 87. Gougeard (BBK) 88. Benoot (BEL, TJV) 89. Pasqualon (ITA, IWG) 90. Van Moer (BEL, LTS) 91. Erviti (ESP, MOV) 92. G. Izagirre (ESP, MOV) 93. Doull (GBR, EFE) 94. Soler (ESP, UAD) 95. Schultz (AUS, BEX) 96. Bonnamour (BBK) 97. Naesen (BEL, ACT) 98. Wright (GBR, TBV) 99. Bouchard (ACT) 100. Van Aert (BEL, TJV) 101. Burgaudeau (TEN) 102. Gruzdev (KAZ, AST) 103. Zimmermann (ALL, IWG) 104. Duchesne (CAN, GFC) 105. Capiot (BEL, ARK) 106. Degenkolb (ALL, DSM) 107. Rutsch (ALL, EFE) 108. Felline (ITA, AST)
à 6’25’’ à 6’33’’ à 6’45’’ à 7’1’’ à 7’1’’ à 7’32’’ à 7’32’’ à 7’38’’ à 7’38’’ à 7’38’’ à 7’38’’ à 7’38’’ à 7’38’’ à 7’38’’ à 7’38’’ à 7’38’’ à 7’46’’ à 7’50’’ à 7’50’’ à 7’50’’ à 8’17’’ à 8’17’’ à 8’22’’ à 8’25’’ à 8’31’’ à 8’35’’ à 9’2’’ à 9’2’’ à 9’29’’ à 9’47’’ à 9’47’’ à 10’12’’ à 10’40’’ à 10’48’’ à 10’48’’ à 10’48’’ à 10’48’’ à 10’48’’ à 10’48’’ à 10’48’’ à 10’55’’ à 10’55’’ à 10’55’’ à 10’55’’ à 11’2’’ à 11’2’’ à 11’11’’ à 11’41’’ à 11’51’’ à 12’41’’ à 12’47’’ à 12’49’’ à 12’49’’ à 13’12’’
109. Riabushenko (BLR, AST) à 13’12’’ 110. Grossschartner (AUT, BOH) à 13’12’’ 111. Haller (AUT, BOH) à 13’12’’ 112. Bissegger (SUI, EFE) à 13’12’’ 113. Lampaert (BEL, QST) à 13’12’’ 114. Kron (DAN, LTS) à 13’12’’ 115. Cort Nielsen (DAN, EFE) à 13’12’’ 116. Juul-Jensen (DAN, BEX) à 13’12’’ 117. Sénéchal (QST) à 13’12’’ 118. Bystrom (NOR, IWG) à 13’12’’ 119. Cosnefroy (ACT) à 13’12’’ 120. Kristoff (NOR, IWG) à 13’12’’ 121. Bagioli (ITA, QST) à 13’29’’ 122. Hofstetter (ARK) à 13’33’’ 123. Ganna (ITA, IGD) à 13’33’’ 124. Périchon (COF) à 13’38’’ 125. Simmons (USA, TFS) à 13’44’’ 126. Clarke (AUS, IPT) à 13’53’’ 127. Matthews (AUS, BEX) à 13’53’’ 128. Rowe (GBR, IGD) à 14’58’’ 129. Boivin (CAN, IPT) à 15’9’’ 130. Stuyven (BEL, TFS) à 15’15’’ 131. Laporte (TJV) à 15’55’’ 132. Van Keirsbulck (BEL, ADC) à 15’59’’ 133. Planckaert (BEL, ADC) à 15’59’’ 134. Honoré (DAN, QST) à 16' 135. Neilands (LET, IPT) à 16’10’’ 136. Le Gac (GFC) à 16’18’’ 137. Krieger (ALL, ADC) à 16’18’’ 138. Sagan (SLQ, TEN) à 16’24’’ 139. Perez (COF) à 16’28’’ 140. Philipsen (BEL, ADC) à 16’30’’ 141. Bodnar (POL, TEN) à 16’30’’ 142. Gradek (POL, TBV) à 16’30’’ 143. Ciccone (ITA, TFS) à 16’30’’ 144. Torres (ESP, MOV) à 16’30’’ 145. Lemoine (BBK) à 16’43’’ 146. Swift (GBR, ARK) à 16’45’’ 147. Mozzato (ITA, BBK) à 16’47’’ 148. Janse Van Rensburg (AFS, LTS) à 16’52’’ 149. Bauer (NZL, BEX) à 16’56’’ 150. Mezgec (SLV, BEX) à 16’59’’ 151. Van Poppel (HOL, BOH) à 16’59’’ 152. Groenewegen (HOL, BEX) à 17’2’’ 153. Ewan (AUS, LTS) à 17’13’’ 154. Vermeersch (BEL, LTS) à 17’13’’ 155. Van der Hoorn (HOL, IWG) à 17’13’’ 156. Frison (BEL, LTS) à 17’15’’ 157. Lafay (COF) à 17’20’’ 158. Jansen (NOR, BEX) à 17’26’’ 159. Van Hooydonck (BEL, TJV) à 17’31’’ 160. Walscheid (ALL, COF) à 17’34’’ 161. Moscon (ITA, AST) à 17’38’’ 162. Lecroq (BBK) à 17’59’’
163. Turgis (TEN) 164. Pedersen (DAN, TFS) 165. Dainese (ITA, DSM) 166. Asgreen (DAN, QST) 167. Jakobsen (HOL, QST) 168. Morkov (DAN, QST) 169. Eekhoff (HOL, DSM) 170. Bjerg (DAN, UAD) 171. Laengen (NOR, UAD) 172. Hirschi (SUI, UAD)
à 18’8’’ à 19’36’’ à 20’10’’ à 22’13’’ à 22’40’’ à 22’40’’ à 22’40’’ à 22’40’’ à 22’40’’ à 22’54’’
Bonifications à l’arrivée : 10’’, 6’’, 4’’ pour les trois premiers.
classement des baroudeurs
Classement des coureurs ayant cumulé le plus de kilomètres en échappée. Étape 1. Geschke (ALL, COF) 134 km 2. Kämna (ALL, BOH) 125 km 3. Schachmann (ALL, BOH) 122 km 4. Durbridge (AUS, BEX) 122 km 5. Teuns (BEL, TBV) 122 km 6. Barthe (BBK) 121 km 7. Erviti (ESP, MOV) 118 km 8. Asgreen (DAN, QST) 70 km 9. Pedersen (DAN, TFS) 60 km 10. Ciccone (ITA, TFS) 56 km 11. Laengen (NOR, UAD) 32 km 12. Ganna (ITA, IGD) 6 km Général 1. Cort Nielsen (DAN, EFE) 2. Van der Hoorn (HOL, IWG) 3. Bystrom (NOR, IWG)
551 km 166 km 165 km
sprint intermédiaire Gérardmer (km 101,2 km) 1. Pedersen (DAN, TFS) 2. Geschke (ALL, COF) 3. Barthe (BBK) 4. Erviti (ESP, MOV) 5. Durbridge (AUS, BEX) 6. Ciccone (ITA, TFS) 7. Teuns (BEL, TBV) 8. Kämna (ALL, BOH) 9. Schachmann (ALL, BOH) 10. Asgreen (DAN, QST) 11. Van Aert (BEL, TJV) 12. Laporte (TJV) 13. Jakobsen (HOL, QST) 14. Morkov (DAN, QST) 15. Sénéchal (QST)
20 pts 17 pts 15 pts 13 pts 11 pts 10 pts 9 pts 8 pts 7 pts 6 pts 5 pts 4 pts 3 pts 2 pts 1 pt
cols et côtes Col de Grosse Pierre (cat. 3, km 107,7)
1. Geschke (ALL, COF) 2. Kämna (ALL, BOH)
Col des Croix (cat. 3, km 136,1)
1. Geschke (ALL, COF) 2. Teuns (BEL, TBV)
2 pts 1 pt
2 pts 1 pt
La Super Planche des Belles Filles (cat. 1, km 176,3) 1. Pogacar (SLV, UAD) 10 pts 2. Vingegaard (DAN, TJV) 8 pts 3. Roglic (SLV, TJV) 6 pts 4. Kämna (ALL, BOH) 4 pts 5. G. Thomas (GBR, IGD) 2 pts 6. Gaudu (GFC) 1 pt
par équipes
1. JUMBO-VISMA 11 h 56’53’’ 2. INEOS GRENADIERS à 35’’ 3. GROUPAMA-FDJ à 2’23’’ 4. EF EDUCATION-EASYPOST à 3’31’’ 5. UAE TEAM EMIRATES à 3’50’’ 6. BORA-HANSGROHE à 4’34’’ 7. BAHRAIN VICTORIOUS à 5’57’’ 8. AG2R-CITROËN à 8’46’’ 9. ARKÉA-SAMSIC à 9’18’’ 10. TREK-SEGAFREDO à 10’5’’ 11. ISRAEL-PREMIER TECH à 10’17’’ 12. COFIDIS à 11’6’’ 13. DSM à 11’7’’ 14. MOVISTAR à 11’22’’ 15. ASTANA-QAZAQSTAN à 14’39’’ 16. B&B HOTELS-KTM à 16’11’’ 17. INTERMARCHÉ-WANTY-GOBERT à 17’23’’ 18. TOTALÉNERGIES à 19’27’’ 19. ALPECIN-DECEUNINCK à 25’13’’ 20. LOTTO-SOUDAL à 26’2’’ 21. QUICK-STEP ALPHA VINYL à 28’7’’ 22. BIKEEXCHANGE-JAYCO à 29’13’’
prix de la combativité Geschke (ALL, COF)
Thomas Samson/AFP
CLASSEMENT ÉTAPE
Kämna pour l’honneur
Repris à 100 m de la ligne, le grimpeur allemand espérait bien accrocher un deuxième succès sur le Tour grâce à son attaque en solitaire dans le final. Mais le retour de Pogacar aura eu raison de son audace. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
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LA PLANCHE DES BELLES FILLES (HAUTE-SAÔNE) – Lennard Kämna s’est sans doute vu trop beau trop tôt, mais personne ne pourra lui reprocher son coup de panache hier vers la Super Planche des Belles Filles. Il lui aura manqué à peine 100 mètres pour gagner une deuxième étape sur le Tour après celle de Villard-de-Lans en 2020, ces derniers mètres où Pogacar et Vingegaard l’ont avalé sans le moindre regard.
“Je n’ai rien à me reprocher, j’ai donné le meilleur de moi-même
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LENNARD KÄMNA
La marche était peut-être trop haute pour le léger grimpeur allemand (1,81 m, 65 kg) de l’équipe Bora-Hansgrohe qui était sorti du groupe d’échappés à 5 kilomètres en contrant son compatriote Simon Geschke de Cofidis, en espérant surtout que derrière les gros bras se neutralisent. En passant la
flamme rouge, il avait encore 40 secondes d’avance sur le groupe du Maillot Jaune et surtout la tête pleine de rêves. Ce qui n’allait pas suffire. « Je savais que l’écart serait peut-être très juste, mais je me sentais bien, j’avais encore beaucoup de puissance dans les jambes et j’y croyais, expliqua-t-il après l’arrivée, finalement 4e juste derrière Primoz Roglic à 14’’ de Pogacar. Je n’ai rien à me reprocher, j’ai donné le meilleur de moi-même. » Derrière, son leader Aleksandr Vlasov n’avait pas pu suivre le rythme du Maillot Jaune et de son équipe UAE, lâchant 1’39’’ sur la ligne d’arrivée et beaucoup d’illusions. L’audace de Lennard Kämna hier rappellera peut-être que l’équipe Bora-Hansgrohe devra aussi jouer désormais les victoires d’étape à défaut du général que visait le Russe. P. L. G.
Étienne Garnier/L’Équipe
Le fait du jour
Il n’a pas manqué grand-chose à Kämna pour triompher en solitaire.
TISSOT T-RACE CYCLING ÉDITION SPÉCIALE TOUR DE FRANCE 595,00 € ttc* T I S S O T WAT C H E S . C O M
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
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tour de france Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles 7e étape / 176,3 km
INDIVIDUEL 1. Pogacar (SLV, UAD)
en 24 h 43’14’’ 2. Vingegaard (DAN, TJV) à 35’’ 3. G. Thomas (GBR, IGD) à 1’10’’ 4. Yates (GBR, IGD) à 1’18’’ 5. Gaudu (GFC) à 1’31’’ 6. Bardet (DSM) à 1’32’’ 7. Pidcock (GBR, IGD) à 1’35’’ 8. Powless (USA, EFE) à 1’37’’ 9. Mas (ESP, MOV) à 1’43’’ 10. Martinez (COL, IGD) à 1’55’’ 11. Quintana (COL, ARK) à 2’6’’ 12. Vlasov (RUS, BOH) à 2’41’’ 13. Roglic (SLV, TJV) à 2’45’’ 14. Paret-Peintre (ACT) à 2’46’’ 15. Martin (COF) à 2’58’’ 16. Uran (COL, EFE) à 3’9’’ 17. Kämna (ALL, BOH) à 3’26’’ 18. Caruso (ITA, TBV) à 3’33’’ 19. Cattaneo (ITA, QST) à 3’58’’ 20. Sanchez (ESP, TBV) à 4’10’’ 21. Skujins (LET, TFS) à 4’17’’ 22. Lutsenko (KAZ, AST) à 4’45’’ 23. Gallopin (TFS) à 5’13’’ 24. Madouas (GFC) à 5’42’’ 25. Schachmann (ALL, BOH) à 5’51’’ 26. Konrad (AUT, BOH) à 5’53’’ 27. Meintjes (AFS, IWG) à 6’5’’ 28. Barguil (ARK) à 6’6’’ 29. McNulty (USA, UAD) à 6’28’’ 30. Fuglsang (DAN, IPT) à 6’43’’ 31. Jungels (LUX, ACT) à 6’48’’ 32. Teuns (BEL, TBV) à 7’12’’
ILS RESTENT EN COURSE
en barré , les abandons, les hors-délais et les non-partants
176 172
UAE Team Emirates (UAE) - abr. : UAD
DS : A. Hauptman (SLV), S. Pedrazzini (SUI)
1. Tadej POGACAR (*) (SLV) 2. George BENNETT (NZL) 3. Mikkel BJERG (*) (DAN) 4. Vegard Stake LAENGEN (NOR) 5. Rafal MAJKA (POL) 6. Brandon MCNULTY (*) (USA) 7. Marc SOLER (ESP) 8. Marc HIRSCHI (*) (SUI)
Jumbo-Visma
(HOL) - abr. : TJV DS : F. Maassen (HOL), A. van Dongen (HOL)
11. Primoz ROGLIC (SLV) 12. Tiesj BENOOT (BEL) 13. Steven KRUIJSWIJK (HOL) 14. Sepp KUSS (USA) 15. Christophe LAPORTE (FRA) 16. Wout VAN AERT (BEL) 17. Nathan VAN HOOYDONCK (BEL) 18. Jonas VINGEGAARD (DAN)
Ineos-Grenadiers (GBR) - abr. : IGD
DS : S. Cummings (GBR), G. Rasch (NOR)
21. Geraint THOMAS (GBR) 22. Daniel MARTINEZ (COL) 23. Jonathan CASTROVIEJO (ESP) 24. Filippo GANNA (ITA) 25. Thomas PIDCOCK (*) (GBR) 26. Luke ROWE (GBR) 27. Dylan VAN BAARLE (HOL) 28. Adam YATES (GBR)
33. Kruijswijk (HOL, TJV) 34. Pinot (GFC) 35. Woods (CAN, IPT) 36. Leknessund (NOR, DSM) 37. B. Thomas (COF) 38. Boasson-Hagen (NOR, TEN) 39. Mollema (HOL, TFS) 40. Kuss (USA, TJV) 41. Pasqualon (ITA, IWG) 42. Schönberger (AUT, BBK) 43. Houle (CAN, IPT) 44. Küng (SUI, GFC) 45. Oliveira (POR, MOV) 46. O'Connor (AUS, ACT) 47. Gilbert (BEL, LTS) 48. Owsian (POL, ARK) 49. Vuillermoz (TEN) 50. Froome (GBR, IPT) 51. Lampaert (BEL, QST) 52. Jorgenson (USA, MOV) 53. I.Izagirre (ESP, COF) 54. Benoot (BEL, TJV) 55. Durbridge (AUS, BEX) 56. Latour (TEN) 57. Bennett (NZL, UAD) 58. Bettiol (ITA, EFE) 59. Geniets (LUX, GFC) 60. Van Aert (BEL, TJV) 61. Philipsen (BEL, ADC) 62. Soler (ESP, UAD) 63. Mohoric (SLV, TBV) 64. Majka (POL, UAD) 65. Geschke (ALL, COF)
à 7’25’’ à 7’47’’ à 7’52’’ à 10’59’’ à 11’19’’ à 11’25’’ à 11’57’’ à 12’50’’ à 12’53’’ à 13’20’’ à 13’34’’ à 13’37’’ à 13’38’’ à 13’57’’ à 14’8’’ à 14’47’’ à 14’54’’ à 14’54’’ à 15’29’’ à 15’30’’ à 15’30’’ à 15’52’’ à 15’56’’ à 16’9’’ à 16’34’’ à 17’10’’ à 18’10’’ à 18’31’’ à 18’38’’ à 18’41’’ à 19’29’’ à 19’30’’ à 20’2’’
AG2R-Citroën
(FRA) - abr. : ACT DS : J. Jurdie (FRA), S. Goubert (FRA)
31. Ben O’CONNOR (AUS) 32. Geoffrey BOUCHARD (FRA) 33. Mikael CHEREL (FRA) 34. Benoît COSNEFROY (FRA) 35. Stan DEWULF (*) (BEL) 36. Bob JUNGELS (LUX) 37. Oliver NAESEN (BEL) 38. Aurélien PARET-PEINTRE (FRA)
Bora-Hansgrohe (ALL) - abr. : BOH
DS : R. Aldag (ALL), T. Schmidt (ALL)
41. Aleksandr VLASOV (RUS) 42. Felix GROSSSCHARTNER (AUT) 43. Marco HALLER (AUT) 44. Lennard KÄMNA (ALL) 45. Patrick KONRAD (AUT) 46. Nils POLITT (ALL) 47. Maximilian SCHACHMANN (ALL) 48. Danny VAN POPPEL (HOL)
Quick-Step - Alpha Vinyl (BEL) - abr. : QST
DS : K. Lodewyck (BEL), W. Peeters (BEL)
51. Fabio JAKOBSEN (HOL) 52. Kasper ASGREEN (DAN) 53. Andrea BAGIOLI (*) (ITA) 54. Matteo CATTANEO (ITA) 55. Mikkel HONORÉ (*) (DAN) 56. Yves LAMPAERT (BEL) 57. Michael MORKOV (DAN) 58. Florian SÉNÉCHAL (FRA)
Movistar
(ESP) - abr. : MOV DS : J. V. Garcia (ESP), P. Vila (ESP)
61. Enric MAS (ESP) 62. Imanol ERVITI (ESP) 63. Gorka IZAGIRRE (ESP) 64. Matteo JORGENSON (*) (USA) 65. Gregor MÜHLBERGER (AUT) 66. Nelson OLIVEIRA (POR) 67. Albert TORRES (ESP) 68. Carlos VERONA (ESP)
66. G. Izagirre (ESP, MOV) 67. Politt (ALL, BOH) 68. Hofstetter (ARK) 69. Dillier (SUI, ADC) 70. Rolland (BBK) 71. Bouet (ARK) 72. Degenkolb (ALL, DSM) 73. Van der Poel (HOL, ADC) 74. Wright (GBR, TBV) 75. Wellens (BEL, LTS) 76. Sbaragli (ITA, ADC) 77. Barthe (BBK) 78. Matthews (AUS, BEX) 79. Laporte (TJV) 80. Velasco (ITA, AST) 81. Mezgec (SLV, BEX) 82. Grossschartner (AUT, BOH) 83. Stuyven (BEL, TFS) 84. Goossens (BEL, IWG) 85. Bonnamour (BBK) 86. Petit (IWG) 87. Van Baarle (HOL, IGD) 88. Zimmermann (ALL, IWG) 89. Naesen (BEL, ACT) 90. Guerreiro (POR, EFE) 91. Lemoine (BBK) 92. Erviti (ESP, MOV) 93. Sénéchal (QST) 94. Schultz (AUS, BEX) 95. Cosnefroy (ACT) 96. Cherel (ACT) 97. Krieger (ALL, ADC) 98. Mozzato (ITA, BBK) 99. Vermeersch (BEL, LTS) 100. Capiot (BEL, ARK) 101. Neilands (LET, IPT) 102. Bauer (NZL, BEX) 103. Zeits (KAZ, AST) 104. Gougeard (BBK)
à 20’11’’ à 20’31’’ à 20’34’’ à 20’47’’ à 20’47’’ à 21’7’’ à 21’44’’ à 22’9’’ à 22’11’’ à 22’15’’ à 22’17’’ à 22’56’’ à 22’58’’ à 23' à 23' à 23’10’’ à 23’27’’ à 23’45’’ à 24’11’’ à 24’31’’ à 24’36’’ à 24’45’’ à 24’50’’ à 24’52’’ à 25’6’’ à 25’37’’ à 26' à 26’6’’ à 26’18’’ à 26’51’’ à 26’56’’ à 27’3’’ à 27’15’’ à 27’29’’ à 27’30’’ à 27’41’’ à 28’8’’ à 28’23’’ à 28’54’’
Cofidis
105. Louvel (ARK) à 29' 106. Kron (DAN, LTS) à 29’13’’ 107. Tusveld (HOL, DSM) à 29’42’’ 108. Frison (BEL, LTS) à 30’2’’ 109. Hamilton (AUS, DSM) à 30’14’’ 110. Dewulf (BEL, ACT) à 30’17’’ 111. Bouchard (ACT) à 30’44’’ 112. Van Moer (BEL, LTS) à 31’37’’ 113. Niv (ISR, IPT) à 31’37’’ 114. Pedersen (DAN, TFS) à 31’41’’ 115. Bissegger (SUI, EFE) à 31’55’’ 116. Jakobsen (HOL, QST) à 31’56’’ 117. Van Hooydonck (BEL, TJV) à 31’56’’ 118. Felline (ITA, AST) à 32’19’’ 119. Van der Hoorn (HOL, IWG) à 32’44’’ 120. Périchon (COF) à 32’52’’ 121. Tratnik (SLV, TBV) à 32’58’’ 122. Planckaert (BEL, ADC) à 33’1’’ 123. Mühlberger (AUT, MOV) à 33’14’’ 124. Kristoff (NOR, IWG) à 33’34’’ 125. Swift (GBR, ARK) à 33’37’’ 126. Doull (GBR, EFE) à 33’45’’ 127. Walscheid (ALL, COF) à 33’51’’ 128. Bystrom (NOR, IWG) à 33’57’’ 129. Haller (AUT, BOH) à 33’58’’ 130. Jansen (NOR, BEX) à 34’19’’ 131. Sagan (SLQ, TEN) à 34’23’’ 132. Boivin (CAN, IPT) à 34’26’’ 133. Van Keirsbulck (BEL, ADC) à 34’30’’ 134. Ganna (ITA, IGD) à 34’30’’ 135. Verona (ESP, MOV) à 34’41’’ 136. Clarke (AUS, IPT) à 34’45’’ 137. Honoré (DAN, QST) à 34’46’’ 138. Dombrowski (USA, AST) à 34’57’’ 139. Storer (AUS, GFC) à 35’22’’ 140. Rutsch (ALL, EFE) à 35’53’’ 141. Duchesne (CAN, GFC) à 35’54’’ 142. Gradek (POL, TBV) à 36’38’’ 143. Janse Van Rensburg (AFS, LTS)à 36’39’’
Team DSM
(FRA) - abr. : COF
(HOL) - abr. : DSM
DS : A. Deloeuil (FRA), B. Fernandez (ESP)
71. Guillaume MARTIN (FRA) 72. Pierre-Luc PÉRICHON (FRA) 73. Simon GESCHKE (ALL) 74. Ion IZAGIRRE (ESP) 75. Victor LAFAY (FRA) 76. Anthony PEREZ (FRA) 77. Benjamin THOMAS (FRA) 78. Maximilian WALSCHEID (ALL)
Bahrain-Victorious
DS : M. Winston (GBR), P. West (GBR)
111. Romain BARDET (FRA) 112. Alberto DAINESE (*) (ITA) 113. John DEGENKOLB (ALL) 114. Nils EEKHOFF (*) (HOL) 115. Christopher HAMILTON (AUS) 116. Andreas LEKNESSUND (*) (NOR) 117. Martijn TUSVELD (HOL) 118. Kevin VERMAERKE (*) (USA)
Intermarché-Wanty-Gobert (BEL) - abr. : IWG
(BRN) - abr. : TBV
DS : G. Stangelj (SLV), X. Florencio (ESP) e
81. Jack HAIG (AUS) ab. 5 82. Damiano CARUSO (ITA) 83. Kamil GRADEK (POL) 84. Matej MOHORIC (SLV) 85. Luis Leon SANCHEZ (ESP) 86. Dylan TEUNS (BEL) 87. Jan TRATNIK (SLV) 88. Fred WRIGHT (*) (GBR)
Groupama-FDJ
(FRA) - abr. : GFC DS : P. Mauduit (FRA), F. Guesdon (FRA)
91. David GAUDU (FRA) 92. Antoine DUCHESNE (CAN) 93. Kevin GENIETS (*) (LUX) 94. Stefan KÜNG (SUI) 95. Olivier LE GAC (FRA) 96. Valentin MADOUAS (FRA) 97. Thibaut PINOT (FRA) 98. Michael STORER (*) (AUS)
Alpecin-Deceuninck (BEL) - abr. : ADC
DS : C. Roodhooft (BEL), F. Willems (BEL)
101. Mathieu VAN DER POEL (HOL) 102. Silvan DILLIER (SUI) 103. Michael GOGL (AUT) ab. 5e 104. Alexander KRIEGER (ALL) 105. Jasper PHILIPSEN (*) (BEL) 106. Edward PLANCKAERT (BEL) 107. Kristian SBARAGLI (ITA) 108. Guillaume VAN KEIRSBULCK (BEL)
DS:H.VanderSchueren(BEL),A.Visbeek(HOL)
121. Alexander KRISTOFF (NOR) 122. Sven Erik BYSTROM (NOR) 123. Kobe GOOSSENS (BEL) 124. Louis MEINTJES (AFS) 125. Andrea PASQUALON (ITA) 126. Adrien PETIT (FRA) 127. Taco VAN DER HOORN (HOL) 128. Georg ZIMMERMANN (*) (ALL)
Astana-Qazaqstan (KAZ) - abr. : AST
DS : A. Shefer (KAZ), S. Zanini (ITA)
131. Alexey LUTSENKO (KAZ) 132. Aleksandr RIABUSHENKO (BLR) 133. Joe DOMBROWSKI (USA) 134. Fabio FELLINE (ITA) 135. Dmitriy GRUZDEV (KAZ) 136. Gianni MOSCON (ITA) 137. Simone VELASCO (ITA) 138. Andrey ZEITS (KAZ)
EFEducation-Easy Post (USA) - abr. : EFE
DS : C. Wegelius (GBR), A. Klier (ALL)
141. Rigoberto URAN (COL) 142. Ruben GUERREIRO (POR) 143. Alberto BETTIOL (ITA) 144. Stefan BISSEGGER (*) (SUI) 145. Owain DOULL (GBR) 146. Magnus Cort NIELSEN (DAN) 147. Neilson POWLESS (USA) 148. Jonas RUTSCH (*) (ALL)
144. Burgaudeau (TEN) à 37’12’’ 145. Le Gac (GFC) à 37’38’’ 146. Castroviejo (ESP, IGD) à 37’38’’ 147. Bagioli (ITA, QST) à 38’14’’ 148. Bodnar (POL, TEN) à 38’21’’ 149. Morkov (DAN, QST) à 38’46’’ 150. Gruzdev (KAZ, AST) à 39’3’’ 151. Ciccone (ITA, TFS) à 39’21’’ 152. Van Poppel (HOL, BOH) à 39’50’’ 153. Simmons (USA, TFS) à 40’29’’ 154. Rowe (GBR, IGD) à 40’42’’ 155. Cort Nielsen (DAN, EFE, photo)à 41’52’’
156. Riabushenko (BLR, AST) 157. Vermaerke (USA, DSM) 158. Groenewegen (HOL, BEX) 159. Dainese (ITA, DSM) 160. Ewan (AUS, LTS) 161. Lecroq (BBK) 162. Asgreen (DAN, QST) 163. Juul-Jensen (DAN, BEX) 164. Torres (ESP, MOV) 165. Perez (COF) 166. Eekhoff (HOL, DSM) 167. Lafay (COF) 168. Laengen (NOR, UAD) 169. Bjerg (DAN, UAD) 170. Moscon (ITA, AST) 171. Hirschi (SUI, UAD) 172. Turgis (TEN)
à 42’1’’ à 43’6’’ à 43’30’’ à 44’9’’ à 45’7’’ à 45’46’’ à 46’47’’ à 47’41’’ à 49’5’’ à 50’7’’ à 50’12’’ à 50’35’’ à 1h3’23’’ à 1h3’43’’ à 1h6’25’’ à 1h7’9’’ à 1h17’7’’
par points
1 Van Aert (BEL, TJV) 2 Jakobsen (HOL, QST) 3 Pogacar (SLV, UAD)
203 pts 140 pts 108 pts
montagne
1 Cort Nielsen (DAN, EFE) 2 Pogacar (SLV, UAD) 3 Vingegaard (DAN, TJV)
jeunes
1 Pogacar (SLV, UAD) 2 Pidcock (GBR, IGD) 3 McNulty (USA, UAD) Thomas Samson/AFP
CLASSEMENT GÉNÉRAL
Arkéa-Samsic
(FRA) - abr. : ARK DS : Y. Ledanois (FRA), Y. Caër (FRA)
151. Nairo QUINTANA (COL) 152. Warren BARGUIL (FRA) 153. Maxime BOUET (FRA) 154. Amaury CAPIOT (BEL) 155. Hugo HOFSTETTER (FRA) 156. Matis LOUVEL (*) (FRA) 157. Lukasz OWSIAN (POL) 158. Connor SWIFT (GBR)
Lotto-Soudal
(BEL) - abr. : LTS DS : M. Aerts (BEL), A. Davis (AUS)
161. Caleb EWAN (AUS) 162. Frederik FRISON (BEL) 163. Philippe GILBERT (BEL) 164. Reinardt JANSE VAN RENSBURG (AFS) 165. Andreas KRON (*) (DAN) 166. Brent VAN MOER (*) (BEL) 167. Florian VERMEERSCH (*) (BEL) 168. Tim WELLENS (BEL)
Trek-Segafredo (USA) - abr. : TFS
DS : K. Andersen (DAN), S. de Jongh (HOL)
171. Mads PEDERSEN (DAN) 172. Giulio CICCONE (ITA) 173. Tony GALLOPIN (FRA) 174. Alex KIRSCH (LUX) ab. 6e 175. Bauke MOLLEMA (HOL) 176. Quinn SIMMONS (*) (USA) 177. Tom SKUJINS (LET) 178. Jasper STUYVEN (BEL)
11 pts 10 pts 8 pts 24 h 43’14’’ à 1’35’’ à 6’28’’
par équipes
1 INEOS GRENADIERS 74 h 13’25’’ 2 JUMBO-VISMA à 26’’ 3 EF EDUCATION-EASYPOST à 5’55’’ 4 BORA-HANSGROHE à 6’20’’ 5 GROUPAMA-FDJ à 7’38’’ 6 UAE TEAM EMIRATES à 8’22’’ 7 BAHRAIN VICTORIOUS à 8’45’’ 8 TREK-SEGAFREDO à 12’35’’ 9 ARKÉA-SAMSIC à 13’55’’ 10 DSM à 14’26’’ 11 ISRAEL-PREMIER TECH à 15’58’’ 12 AG2R-CITROËN à 17’6’’ 13 COFIDIS à 17’32’’ 14 MOVISTAR à 22’57’’ 15 INTERMARCHÉ-WANTY-GOBERT à 23’26’’ 16 B&B HOTELS-KTM à 25’57’’ 17 TOTALÉNERGIES à 34’31’’ 18 LOTTO-SOUDAL à 37’14’’ 19 ALPECIN-DECEUNINCK à 37’15’’ 20 QUICK-STEP ALPHA VINYL à 37’38’’ 21 BIKEEXCHANGE-JAYCO à 42’23’’ 22 ASTANA-QAZAQSTAN à 45’33’’
Israel-Premier Tech (ISR) - abr. : IPT
DS : N. Sorensen (DAN), S. Bauer (CAN)
191. Chris FROOME (GBR) 192. Guillaume BOIVIN (CAN) 193. Simon CLARKE (AUS) 194. Jakob FUGLSANG (DAN) 195. Guy NIV (ISR) 196. Hugo HOULE (CAN) 197. Krists NEILANDS (LET) 198. Michael WOODS (CAN)
BikeExchange-Jayco (AUS) - abr. : BEX
DS : M. White (AUS), M. Hayman (AUS)
201. Michael MATTHEWS (AUS) 202. Jack BAUER (NZL) 203. Luke DURBRIDGE (AUS) 204. Dylan GROENEWEGEN (HOL) 205. Amund Grondahl JANSEN (NOR) 206. Christopher JUUL JENSEN (DAN) 207. Luka MEZGEC (SLV) 208. Nicholas SCHULTZ (AUS)
B&B Hotels-KTM (FRA) - abr. : BBK
DS : S. Dumoulin (FRA), D. Rous (FRA)
211. Franck BONNAMOUR (FRA) 212. Cyril BARTHE (FRA) 213. Alexis GOUGEARD (FRA) 214. Jérémy LECROQ (FRA) 215. Cyril LEMOINE (FRA) 216. Luca MOZZATO (ITA) 217. Pierre ROLLAND (FRA) 218. Sebastian SCHÖNBERGER (AUT)
TotalÉnergies
(FRA) - abr. : TEN DS : B. Genauzeau (FRA), L. Lebreton (FRA)
181. Peter SAGAN (SLQ) 182. Edvald BOASSON HAGEN (NOR) 183. Maciej BODNAR (POL) 184. Mathieu BURGAUDEAU (*) (FRA) 185. Pierre LATOUR (FRA) 186. Daniel OSS (ITA) n.p. 6e 187. Anthony TURGIS (FRA) 188. Alexis VUILLERMOZ (FRA)
(*) Moins de 25 ans au 1er janvier, en lice pour le maillot blanc du meilleur jeune.
10
etour de france 8e étape Dole–Lausanne
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
186,3 km
215 EVYm M LÈS ON -DOL T-S E 236 OU mM S-V 261 ATH AUD m A ENA REY RB Y OIS 540 mB elv édè 611 re d mM uF er à 542 ONTR Che ON mC D val H 529 AM P m 716 SYA AGNO LE m M 796 LES m F PLA 918 ON NC 908 m Cô CINE- HES-E m te LE N 998 SAIN du M -BAS -MON TAG m T ar NE 871 Col -LAUR échet de E ( m 2 N l 717 MO a S T-E km m RB av N- à 1 0 MOR IER ine GRAN 5,7% EZ 97 DVA ) UX 1 0 m Côt (pr 78 ès ) m B e des (D4 OIS Rou 37s s D 10 N5) e ' A s MO 41 NT (6,7 k mL mà eB 10 ras 5% 38 ) 1 0 m LE sus 06 L I 1 1 m Le EU 4 P 1 1 4 m C ont 79 ol m 846 Co de Pé m M l du tra633 ONT- Molle Félix LA ndr (2,4 m 580 CUAR -VILLE uz km à1 N m E ,5% 437 COS NS ) m B SON A 402 REMB Y LEN m 396 PRÉVE S m E REN 60 CUBL GES (4, 4 m C ENS LA 8 km à ôte du S US 4,6% tad AN ) e-Ol ym NE piq ue
4 4
3
Un final explosif
S
Au lendemain de la Super Planche des Belles Filles, les puncheurs auront l’occasion de prendre leur revanche sur les grimpeurs au cours d’une étape accidentée, propice aux échappées qui se terminera par l’escalade d’un mur dans la capitale de l’olympisme.
mN
214
214
mD
OL
E
3
7,9
14,3
22,9
38,2 46,9
29,3
61,2 54,5
69,5 82,8 91,7 101,3 118,2 134 151 165,5 73,1 86,5 107,6 129,1 139,1 157,3 171 75,6 89,1 136,9 145,1 175,8
km 0
km 186,3
départ
arrivée
côte et col
S
sprint intermédiaire
DÔLE ET ARBOIS KM 0 ET KM 29,3 13Besançon h 05 et env. 14 h
Pasteur, l’homme du pays
Dole
0 13h20
DÉPART
D405
Parcey
4,4 13h26
D905
Villette-lès-Dole Nevy-lès-Dole
Souvans
10 13h34 5,25 km
7,9 13h31
D472
Vaudrey 16,2 13h43 D469 La Ferté 21 13h49 Mathenay Arbois
39,1 14h15 Maison Gribouille
Route des Plaines-du-loup, à l’extrémité d’une ligne droite finale de 600 m (dont 300 mètres à vue) et à l’issue d’une montée de 4,8 km à 4,6 %. Largeur: 6,50 m. Heure estimée : 17 h 40 (à 43 km/h de moyenne).
Montrond 46,9 14h25
Doubs
29,3 14h01
Belvédère du Fer à Cheval
S
N5
Champagnole
75,6 15h05
80,3 15h12
C’est la 5e arrivée d’une étape du Tour en Suisse au XXIe siècle, après Lausanne (2000), Verbier (2009), Berne et Finhaut-Emosson (2016).
Le meilleur résultat d’un Suisse lors de ces étapes fut une 6e place pour Fabian Cancellara à Berne en 2016. Fuoriclasse
Jura CÔTE DES ROUSSES KM 101, 3
86,5 15h21
76,9 15h07
N5
L'Isle
161 17h05 Gollion 164,6 17h10
Le Vivier des Rousses D29E2
env. 15 h 40
186,3 17h40
Romanel-sur-Morges
Bois-d'Amont 107,6
Morbier
Échappé en solitaire dans le final de la 8e étape du Tour 2017, Lilian Calmejane file vers la station des Rousses quand subitement, à 5 km de l’arrivée, l’Albigeois est assailli de crampes. Pris de douleurs, le baroudeur de Direct Énergie se tord un instant sur son vélo avant de poursuivre son effort. Encouragé par le public, il résistera au retour du Néerlandais Robert Gesink pour l’emporter.
118,2 16h05
Lausanne
148,3 16h47
Le Brassus
D415
89,1 15h24
Les crampes de Calmejane
Le Sentier
16h42
Cossonay
121,3 16h09
Le Voisinal
Col de la Savine
Franck Faugère /L’Équipe
5
D437
4
16h34
Mont-la-Ville 145,1
Le Séchey
73,1 15h02
Les Martins
MÉTÉO
136,9 16h31
131,3 16h23
Foncine-le-Bas
Les Planches-en-Montagne Côte du Maréchet
27°C. Temps chaud et partiellement couvert. Vent faible.
61,2 14h45
SUISSE
Côte de Pétra-Félix Col de Mollendruz 139,1
Syam
de 12 h 45 à 18 h 30.
4
51,8 14h32
D127
TÉLÉVISION 69,5 14h57
38,2 14h13
Pont de Gratteroche
54,5 14h36
de 12 h 45 à 18 h 30.
Avant de rejoindre la ligne d’arrivée tracée devant le stade olympique de la Pontaise, juché sur les hauteurs de Lausanne, les coureurs longeront les rives du lac Léman sur lesquelles a trouvé refuge le Comité international olympique (CIO) depuis 1915 en pleine Première Guerre mondiale. L’occasion d’apprécier le siège presque flambant neuf de l’institution, la Maison olympique (photo), écrin de modernité au service des athlètes du monde entier.
0,9 13h21
22,9 13h52
ARRIVÉE
Sous le signe olympique
Deux cents ans après la naissance de Louis Pasteur, le Tour rendra hommage au découvreur du vaccin contre la rage. Né à Dôle, le physicien de formation a passé une partie de son enfance dans la commune d’Arbois où il finira par installer son laboratoire personnel. Une exposition en plein air y retrace d’ailleurs ce mois-ci « le parcours d’un fils de tanneur devenu bienfaiteur de l’humanité ».
D.R.
Ouverture du village : 10 h Départ caravane : 11 h 5 Rassemblement de départ : Esplanade du Champ-de-Fêtes. Départ fictif : 13 h 05 Esplanade du Champ-de-Fêtes. Départ réel : 13 h 20, sur la D405, soit à 7,5 km du lieu de rassemblement.
LAUSANNE KM 179 env. 17 h 30
105,6 15h47
15h50
1 Préverenges 171 17h19 Saint-Sulpice 173,9 17h23
3
Côte des Rousses
101,3 15h41
Ain
3
Côte du StadeOlympique
Haute-Savoie
11
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
etour de france au CŒUR du Tour
L’Équipe
BERNARD THÉVENET (74 ANS) VAINQUEUR DU TOUR EN 1975 ET 1977
Tout au long du Tour, nous demandons à des coureurs, en activité ou à la retraite, de nous raconter le meilleur et le pire jour de course de leur carrière.
Bernard Thévenet abandonne dans le Tour 1976 le 15 juillet, lors de l’étape Sainte-Foyla-Grande - Tulle.
Van Aert sur écoute Quel est l’appareillage aperçu jeudi à l’arrière de la casquette de Wout van Aert sur le podium de Longwy ? Le maillot vert a expliqué sur le plateau de l’émission Vive le vélo de la chaî-
ne flamande Sporza que l’équipe de tournage du documentaire Netflix sur le Tour lui avait fixé ce micro avec sa batterie : « Apparemment, ils veulent savoir ce que je dis après la course. Elle ne me gêne pas trop. Une heure après la course, quand je traverse la zone mixte, ils peuvent écouter ce que je dis. Ils vont le ressortir à l’occasion, je pense.»
Bouhanni panse ses plaies La minerve et le corset sont imposants et maintiennent les vertèbres de Nacer Bouhanni depuis trois mois. Le sprinteur dort avec cet encombrant appareillage, mais n’a pas perdu son sourire. La grave chute subie par le Français le 11 avril sur la deuxième étape du Tour de Turquie (fracture de la première vertèbre cervicale) aurait pu avoir des conséquences encore plus graves, alors le coureur d’Arkéa-Samsic trouve la force de prendre cet accident avec une relative sérénité. Avant de filer en rééducation à Capbreton (Landes), Bouhanni est venu saluer ses équipiers d’Arkéa-Samsic au départ de la 7e étape, hier, à Tomblaine, en proche banlieue de Nancy où il réside (photo, avec Emmanuel Hubert, manager de l’équipe). La date de son retour à la compétition n’est pas encore arrêtée. Twitter@Arkea-Samsic
«Le meilleur, c’était dans l’Izoard en 1975. C’était mon premier jour avec le maillot jaune. Au départ, à Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), Louison Bobet, mon idole, me dit: “Pour être un grand champion, il faut passer l’Izoard en tête avec le maillot jaune. Tu as déjà fait la moitié du boulot!” Je n’y ai pas pensé en montant, parce que j’étais à 100% sur mes sensations. Il fallait absolument que je reprenne du temps à Merckx. J’avais 58’’ d’avance (Thévenet était devenu leader la veille, en s’imposant à PraLoup), et, contre lui, c’est rien. J’ai attaqué dans l’Izoard et lâché Merckx, rattrapé Zoetemelk qui était parti et je me suis retrouvé seul. Dans la Casse déserte, un monde! Un garde républicain entrait dans la foule qui se refermait derrière lui juste devant moi et les gens gueulaient, c’était magique, j’avais l’impression de leur donner beaucoup de bonheur. Mais je n’ai pas été soulagé avant le dernier jour parce que contre Merckx, il ne fallait pas se relâcher (le Belge en était à cinq victoires dans le Tour). C’était un poison, lui. Mais on s’entendait bien. Il s’était cassé une pommette et il ne pouvait pas manger. Je lui ai passé de l’alimentation liquide. On se tirait la bourre, mais on était des collègues.» P. C.
NÉE R U JO E R EU E L É L I N E R MA M IRE JOU MA P
L’Équipe
« Les gens gueulaient, c’était magique »
«Mon pire jour sur le Tour, c’est mon abandon en 1976. J’avais gagné le Dauphiné et j’étais en bonne condition physique. J’avais été 3e du prologue, je me voyais bien parti. Et je suis tombé dans la 2e étape, 20 bornes avant l’arrivée. Une chute idiote, il y avait du gasoil perdu par un véhicule, je n’ai pas bien vu, j’ai glissé dessus. Petit à petit, j’ai décliné, je n’avais plus de punch. Tout le reste du Tour, plus rien n’a fonctionné. Le lendemain, dans un contre-la-montre (au Touquet, sur 37km), j’ai perdu quatre minutes. J’ai cru que la force allait revenir jusqu’à ce que je prenne une défaillance et que je perde un quart d’heure dans l’étape de Saint-Lary (Hautes-Pyrénées). C’est là où l’année précédente j’avais lâché Merckx. Mais ce jour-là, je n’ai rien reconnu de la montée. J’avais pris un coup au moral. Le directeur sportif (de l’équipe Peugeot), Maurice De Muer, ne m’a pas soutenu. Il a commencé à se défausser en disant que je n’avais pas été sérieux en colportant la rumeur selon laquelle j’aurais mangé des huîtres lors de la journée de repos, à Perpignan. Mes équipiers y étaient allés sans me prévenir, ces couillons, P. C. mais pas moi!»
Étienne Garnier/L’Équipe
« Il y avait du gasoil perdu par un véhicule, je n’ai pas bien vu »
Bernard Thévenet dans l’ascension de l’Izoard, le 14 juillet 1975.
Dans l’objectif... de Bernard Papon
Première Cyclo pour Ladagnous Absent du Tour cette année, l’auteur d’une échappée solitaire de 120 kilomètres entre Châtelaillon Plage et Poitiers sur le Tour 2020 organise, le 17 juillet, sa première cyclotourisme au départ d’Asson (Pyrénées-Atlantiques). Au programme, quatre parcours, dont l’un empruntera une partie de l’étape LourdesHautacam qui aura lieu le 21 juillet (cols de l’Aubisque et du Soulor, entre autres). Le coureur de Groupama-FDJ (37 ans, huit participations à la Grande Boucle entre 2007 et 2020, champion de France de poursuite 2011) attend près de 800 participants, dont les anciens professionnels Christophe Agnolutto (52 ans, vainqueur du Tour de Suisse 1997) et le Russe Alexandre Botcharov (47 ans, lauréat du Tour Méditerranéen 2008).
Chaque jour, un de nos photographes sélectionne un cliché et nous explique son choix. Louis Meintjes, le grimpeur d’Intermarché-Wanty Gobert victime d’un problème technique, court en poussant son vélo jusqu’à la ligne. Je suis impressionné et admiratif lorsque je vois ces gars qui n’en peuvent plus, sont au bout de l’effort, trouver les ressources pour sprinter à pied afin d’accrocher quelques secondes au général. En haut de cette ascension si raide, j’ai vu des coureurs passer la ligne complètement vidés, d’autres à pied, certains gerbant, ça montre la rudesse extrême de l’épreuve. Je ne connais pas un sport où on se déchire autant.
12
etour de france 7e étape
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
176,3 km
Tomblaine-La Super Planche des Belles Filles
Yven, le mathématicien d’Ineos DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
GAÉTAN SCHERRER
LA PLANCHE DES BELLES FILLES (HAUTESAÔNE) – C’est une histoire qui a débuté par un simple mail envoyé fin 2020 à Dave Brailsford, le manager de la toute-puissante équipe Ineos Grenadiers. Une bouteille dans l’océan, sans grand espoir de retour. « J’ai envoyé ma candidature au culot: trois jours plus tard, il me faisait passer un entretien», relate Kevin Yven, devenu depuis cette improbable rencontre l’un des nouveaux rouages indispensables de l’armada britannique. Il y occupe un poste rare : celui de « data scientist » dont la mission est de faire le tri dans un énorme fourbi de données de performance, puis d’utiliser au mieux ces chiffres afin de les transformer en victoires.
“Mes algorithmes n’ont pas déterminé à eux seuls les coureurs à recruter
''
650 coureurs de plus de seize ans possédant un capteur de puissance lui envoyèrent ainsi leurs
données et deux profils sortirent du lot grâce à l’architecture informatique qu’il mit en place: l’Estonien Markus Pajur et le Français Kévin Vauquelin, recrutés fissa par l’équipe bretonne. « C’était une première mondiale dans le vélo, souligne le mathématicien. J’ai senti que ç’a été un bouleversement. Mes algorithmes n’ont pas déterminé à eux seuls les coureurs à recruter mais Arkéa-Samsic y a senti son intérêt et je suis reconnaissant de l’opportunité qu’ils m’ont offerte. Le problème, c’est que les équipes cyclistes ont un fonctionnement encore trop traditionnel : ils ont tendance à recruter des coureurs sur la base des informations que leur donnent les agents et qui sont forcément biaisées, parfois même sans connaître la physiologie ou les données d’entraînement des coureurs. » Cette expérience fructifiante l’a propulsé chez Ineos, où ses missions sont plus larges. Basé à Nice, il travaille dans une équipe nommée « Performance Support » qui rassemble un groupe uu
DR
Kevin Yven occupe le poste de « data scientist » au sein de l’écurie britannique depuis décembre 2020.
Kevin Yven, originaire de Lorient et cycliste amateur au Vélo Sport Valletais, était lancé dans un double cursus à l’INSA (spécialité mathématiques appliquées) et à la Business School de Rennes (master innovation et entreprenariat) lorsque en 2018, il effectua son premier stage réunissant ses deux passions. Pendant cinq semaines, il soutint en effet l’équipe bretonne Arkéa-Samsic sur des projets de développement d’outils statistiques, avant de poursuivre dans cette voie chez Velon à Paris puis la plateforme Zwift à Londres. Il retourna au sein de la structure d’Emmanuel Hubert pour son stage de fin d’études, où il développa de sa propre initiative un vaste programme de détection de talents en ligne.
Les têtes du vélo
Dans l’ombre de la direction sportive des équipes, des chercheurs français d’un nouveau genre œuvrent à la performance des coureurs du Tour de France. Surdiplômés ou très expérimentés, trois d’entre eux ont même réussi à s’exporter.
Louis, nutritionniste d’élite chez AG2R-Citroën DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Étienne Garnier/L’Équipe
MANUEL MARTINEZ
LA PLANCHE DES BELLES FILLES – Il n’est pas bien vieux, mais Julien Louis possède un cursus qui pourrait affoler les éléments les plus chevronnés de la faculté des sciences. À tout juste 37 ans, il a aussi surtout pas mal bourlingué jusqu’à devenir un éminent professeur spécialisé sur les stratégies d’entraînement, de nutrition et de récupération afin d’optimiser les performances sportives. Depuis le mois de mai de l’année dernière, l’équipe AG2R-Citroën a fait appel à ses compétences par le biais de Jean-Baptiste Quiclet, directeur de la performance. « L’équipe AG2R-Citroën souhaitait renforcer l’axe nutrition au sein de l’équipe, se remémore Julien Louis. J’ai un doctorat en physiologie de l’exercice. J’ai uu
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
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tour de france Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles 7e étape / 176,3 km
uu d’experts en aérodynamisme, en
société chimiste anglaise a investi: l’écurie de Formule 1 Mercedes, l’équipe de voile Britannia, l’OGC Nice, le FC Lausanne et même les All Blacks, la sélection néo-zélandaise de rugby. « La F1 a des connaissances extraordinaires en termes d’aérodynamisme, la voile sur la gestion de la météo: l’idée, c’est de travailler ensemble pour se tirer vers le haut», précise-t-il.
Toujours à la recherche de gains marginaux, les coureurs de l’équipe IneosGrenadiers bénéficient désormais d’outils statistiques sur leurs performances.
Son poste est encore peu commun au sein des staffs des équipes cyclistes – Groupama-FDJ a recruté l’an passé Olivier Mazenot, un ancien professeur agrégé de mathématiques –, où beaucoup craignent de faire passer leur structure pour une grande broyeuse dans laquelle le coureur, noyé d’informations et téléguidé par des logiciels, n’a plus
aucune liberté de penser ou de choix mais « c’est tout l’inverse vu de l’intérieur », assure le Français. « L’équipe est très centrée sur l’humain et le coureur est maître de ses décisions : ce sont toujours eux qui font la course et ce n’est pas près de changer. » On aurait aimé savoir plus précisément sur quels projets travaille le jeune Breton, ou au moins un exemple concret de ses
missions chez Ineos. « Je ne peux pas, répond-il. Dans le cyclisme, tout fonctionne sur la copie. Je sais que les autres équipes ont les yeux rivés sur la nôtre et sont à l’affût de tout ce qu’on fait en termes de méthodes de travail ou de matériel. Il faut se protéger, surtout dans mon domaine d’activité. Je suis un des hommes de l’ombre et l’idée, c’est que j’y reste. » É
Bernard Papon/L’Équipe
biomécanique ou en nutrition qui permettront à l’équipe cycliste d’en tirer les fameux gains marginaux. « L’idée, résume Kevin Yven, c’est de garder un avantage compétitif permanent. » Pour cela, Ineos mise beaucoup sur le partage d’informations et des collaborations sont mises en place avec les autres disciplines dans lesquelles la
breuses années à l’Insep, où j’étais responsable de la mission nutrition avant de me retrouver en Angleterre. » En 2015, l’enseignantchercheur a débarqué à Liverpool où il a côtoyé les footballeurs des Reds. « J’ai été le nutritionniste du Liverpool FC pendant deux saisons.Puis je suis passé par le LOSC pendant également deux ans avant de rejoindre l’équipe de France de football en 2018 lorsqu’elle est devenue championne du monde.»
Au contact des Bleus à Clairefontaine Le parcours de Julien Louis flirte avec l’excellence. Entre ses vacations pour la formation AG2R-Citroën, il est aujourd’hui en poste à l’université John Moores de Liverpool où il est professeur associé en nutrition et traverse régulièrement la Manche pour rejoindre le Centre national d’entraînement à Clairefontaine. «Làbas, je m’occupe plus particulièrement du protocole de nutrition pour les footballeurs blessés », explique-t-il. Julien Louis est entre deux mondes. « La grande différence
pour un nutritionniste de travailler avec des footballeurs et des cyclistes, c’est que dans le foot il y a un travail d’éducation et de pédagogie qui est beaucoup plus important à effectuer, assure-t-il. On part de beaucoup plus bas qu’avec les cyclistes. Pour le footballeur, il faut vraiment revoir toutes les bases. Il faut le convaincre que bien manger est important pour la performance. Le cycliste a déjà tout assimilé depuis longtemps. Il est plus intéressé et a un niveau de connaissance supérieur.»
Étienne Garnier/L’Équipe
uu d’abord travaillé durant de nom-
Poignard, des data au service des recruteurs Chaque coureur d’AG2R-Citroën dispose d’un programme de nutrition en solide et en liquide pour chaque étape au kilomètre près.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
LA PLANCHE DES BELLES FILLES – À 34 ans, Olivier Poignard a réussi en l’espace de trois ans à occuper le terrain sur les données et les statistiques adaptées aux coureurs et aux équipes. Après un diplôme en école de commerce à Angers et plusieurs stages en entreprise, il s’est installé à son compte, guidé par sa passion pour le cyclisme. « L’idée n’était pas de faire du data pour du data, mais aussi d’éditorialiser les données pour qu’elles puissent servir plus largement, explique-t-il depuis son bureau à Paris. Je m’étais rendu compte qu’en entreprise les données étaient importantes pour prendre des décisions plus rapidement. » Il a donc conçu
son outil au service du cyclisme : pour les organisateurs à qui il propose des statistiques pour les directs télé, pour les médias comme L’Équipe, mais aussi pour les recruteurs plus communément appelés les scouts, qui gravitent autour des équipes. « Avant, les équipes devaient se rendre sur toutes les courses pour observer les coureurs, observe-t-il. En créant cette plate-forme, elles peuvent avoir toutes les analyses de données dont elles ont besoin pour connaître les forces et les faiblesses de chaque coureur. »
Un programme spécial pour Israël-Premier Tech Plusieurs équipes font déjà appel à ses données, mais veulent pour la plupart garder secrète cette collaboration, seule Israël-Premier Tech a révélé l’an passé son accord
avec Fuoriclasse. « Ils veulent avoir un schéma de profils des cent meilleurs jeunes selon des profils différents. Avec ces données, ils veulent aussi enrichir leur équipe développement. » À raison de trois à quatre échanges par an, Olivier Poignard soumet ses analyses et l’évolution de ces futurs pros. « Vous pouvez par exemple suivre un jeune qui a atteint un certain niveau à l’âge de 17 ans, mais sa progression peut ensuite ralentir en raison de son développement précoce, explique Kjell Carlström, le manager de l’équipe. Cette base de données nous donne un aperçu précis du type d’évolution. » Il peut aussi être sollicité en fin de saison pour dénicher non pas un futur champion, mais, par exemple, un coureur capable d’emmener un sprint. Ce que ses croisements de données permettent de distinguer P. L. G. facilement.
14
-football
Justice
Arnd Wiegmann /Reuters
affaire Platini-Blatter
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
Le 8 juillet victorieux de Platini Le tribunal pénal fédéral de Bellinzone a acquitté, hier, l’ancien n° 10 des Bleus dans l’affaire dite du « paiement présumé déloyal » qui lui pourrit la vie depuis sept ans. Il est cependant probable que le ministère public suisse et la FIFA fassent appel. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
JEAN-PHILIPPE LECLAIRE
BELLINZONE (SUI) – Il est arrivé à 9h25, les mains dans les poches, entouré de ses avocats. À l’épaisse forêt de micros qui se tendaient vers lui sur le perron du tribunal pénal fédéral de Bellinzone (Suisse), Michel Platini, 67ans, se contenta d’un sobre « Dopo, après, after », pour signifier en trois langues qu’il ne s’exprimerait qu’une fois prononcé le jugement. Une fois entré dans la salle, aux quelques journalistes français présents, le triple Ballon d’Or laissa quand même deviner combien ce jour était important et lui en rappelait un autre, vécu dans une autre vie: « Il y a quarante ans, à la même heure, le palpitant battait déjà très fort », souriait « Platoche » en une claire référence au
8 juillet 1982, quand l’équipe de France connut la défaite la plus glorieuse de son histoire, battue seulement aux tirs au but (3-3, 4-5 aux tirs au but) par la RFA d’Harald Schumacher et les Pays-Bas de l’arbitre Charles Corver. On lui fit remarquer que l’émotion de disputer une demi-finale de Coupe du monde n’était pas forcément la même que de savoir si on allait être condamné ou acquitté pour « soupçons d’escroquerie » devant un tribunal suisse. « Pas du tout, répliqua le copain de Patrick Battiston, l’émotion, c’est l’émotion. »
Comme pétrifié à l’énoncé du verdict
“Au regard des pratiques du football, et vu le statut de monsieur Platini à l’époque, cette somme n’était pas aberrante
’’
Elle dut être grande, très grande JOSÉPHINE CONTU ALBRIZIO, même, quand à 10h02, le greffier LA PRÉSIDENTE DU TRIBUNAL du tribunal prononça des phrases
que Platini attendait depuis sept ans: « Par décision du 8 juillet 2022, la Cour des affaires pénales du Tribunal pénal fédéral a acquitté Joseph S. Blatter et Michel François Platini de l’accusation d’escroquerie subsidiairement d’abus de confiance respectivement de complicité d’abus de confiance, encore plus subsidiairement de gestion déloyale respectivement de complicité de gestion déloyale ainsi que de faux dans les titres.» Face à la froideur des mots, le désormais ex-prévenu de l’affaire SK.2021.48 resta comme pétrifié. Pas une bouclette ne sembla bouger. Certes, personne ne s’attendait à ce que Platoche fasse le tour du tribunal en hurlant comme s’il avait marqué un nouveau but contre les Allemands, mais on l’imaginait quand même se tourner et saluer son jeune
avocat, M e Dominic Nellen, 37 ans, qui devait lui aussi savourer ce triomphe.
“La France a gagné 5-0 !
''
MICHEL PLATINI
Les deux hommes attendront la fin de l’audience pour enfin un peu se lâcher. Platini surtout, pour une nouvelle et dernière référence à Séville : « Vous voyez, il y a des 8 juillet qui se terminent mieux que d’autres…» Quarante ans, jour pour jour, après la défaite glorieuse du stade Sanchez-Pizjuan, l’ancien capitaine des Bleus peut aujourd’hui célébrer une victoire écrasante, « la France a gagné 5-0! », s’est-il même exclamé. À part ses avocats, sa famille et une poignée de très proches, qui aurait pu croire à ce France-Belgique 1984 judiciaire? Pas ce confrère qui avait commencé à rédiger sur son écran d’ordinateur «Michel Platini et Sepp Blatter condamnés à… » pour s’avancer un peu. Il faut dire que lors de son audition au deuxième jour du procès, le 9 juin, on avait cru percevoir une lueur d’étonnement voire de stupéfaction dans le regard de la présidente, madame Joséphine Contu Albrizio, quand le Lorrain avait de nouveau expliqué comment il avait négocié le désormais légendaire contrat oral avec Blatter pour devenir son « conseiller sportif » à la FIFA, de 1998 à 2002. « Je lui ai dit: "Je veux 1 million." Sepp m’a demandé : "De quoi ?" Moi, pour rigoler, j’ai dit : "1 million
de pesetas, de marks, de lires, de roubles, c’est toi qui décides. » Ce furent finalement des francs suisses. « Et au regard des pratiques du football, et vu le statut de monsieur Platini à l’époque, cette somme n’était pas aberrante », a expliqué, vendredi, la présidente, alors que le procureur Thomas Hildbrand avait, lui, requis une peine d’un an et huit mois de prison avec sursis pour ce qu’il avait qualifié de «facture fictive».
“Monsieur Platini n’avait pas besoin de cet argent
''
JOSÉPHINE CONTU ALBRIZIO, LA PRÉSIDENTE DU TRIBUNAL
Le tribunal a également accepté l’explication du Français sur le délai de treize ans (1998-2011) entre le moment où il avait demandé cette somme (quatre millions sur quatre ans) et celui où il l’avait entièrement touchée. « Monsieur Platini n’avait pas besoin de cet argent, et il est effectivement possible qu’il ait considéré comme injustes les sommes versées à d’autres anciens dirigeants de la FIFA comme messieurs Linsi et Champagne (*), ce qui l’a incité à demander ce qu’il considérait comme un reliquat de salaire. » Pendant les quelque cinquante minutes qu’ont duré ses motivations orales, la présidente a beaucoup utilisé les mots «plausible», « possible », « crédible » ou le plus alambiqué « pas inusuel » pour expliquer que, quand il y avait doute, il « devait profiter aux accu- uu
Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
15
football Justice affaire Platini-Blatter
« Je vous ai dit que j’étais un mec honnête! » Après son acquittement par la justice suisse, Michel Platini a assuré qu’il mènerait désormais un combat contre ceux qui l’avaient écarté du monde du foot. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
même cité en latin, ce qui même pour les non spécialistes de langues mortes a semblé plus clair que la phrase attribuée au footballeur argentin Gabriel Batistuta, avec laquelle elle avait débuté ses motivations : « Parfois la logique du football n’a aucune valeur en soi.» Interrogé sur la signification profonde de cette pensée « batigoalienne », Platini s’est contenté de sourire avant de montrer les 56 messages, sûrement tous de félicitations, qui venaient de tomber, en moins de trois minutes, sur son téléphone portable. Le bonheur de Platoche était ailleurs, auprès de sa femme Christèle qui l’attendait à l’hôtel avant que le couple ne reparte aussitôt vers son domicile de Cassis (Bouches-du-Rhône), délesté d’un fardeau de sept ans. Même si l’appel probable de la FIFA et/ou du ministère public suisse, au fond du lac hier, les obligera sûrement dans quelques semaines ou mois à reprendre la route, cette fois enchantée, mais habituellement sinueuse menant à Bellinzone. É (*) Viré en 2007 de la FIFA, le secrétaire général, Urs Linsi, aurait touché 7,4 millions d’euros pour cinq ans de travail. Trois ans plus tard, en janvier 2010, le conseiller français de Sepp Blatter, Jérôme Champagne, aurait touché 3,2 millions d’euros pour dix années de travail.
Michel Platini tout sourire à la sortie du tribunal pénal fédéral de Bellinzone, hier.
Michel Platini et Gianni Infantino, le patron de la FIFA, lors d’une réunion à l’Elysée, deux ans avant l’Euro 2016. Vous n’avez jamais douté? Vous imaginez quand Allard (1) et la commission d’investigation de la FIFA ont voulu me virer à vie du football la baffe que j’ai prise dans la gueule! Parce que ça commence là, en 2015. Ensuite, ils m’ont traité de blanchisseur d’argent, de falsificateur de comptes. Et ces accusations
Blatter « still alive ! »
Alessandro Crinari/Keystone via AP
uu sés. » « In dubio pro reo », a-t-elle
« Est-ce que c’est l’un des plus beaux jours de votre vie? Bien sûr que c’est un beau jour, mais je ne peux pas vous dire que c’est l’un des plus beaux de ma vie car c’est juste la confirmation de ce que j’affirme depuis sept ans. Tout ça pour ça… C’est bien qu’enfin la vérité explose après autant de manipulations, de mensonges et d’injustice. Je vous avais dit que j’étais un mec honnête, il fallait me croire (sourire)! Les commissions de la FIFA et le TAS (Tribunal arbitral du sport) ne m’ont pas cru, alors qu’un vrai tribunal m’a cru aujourd’hui. La justice de ceux qui ne sont pas dans le football me sauve de la justice du football, alors que j’ai consacré toute ma vie à ce sport. C’est ça qui fait du mal.
Alexis Réau/L’Équipe
BELLINZONE (SUI) – Bien sûr, pour fêter son acquittement, ainsi que celui de Sepp Blatter, par le tribunal fédéral pénal de Bellinzone, il fallait qu’il commence par une « platocherie »: « J’ai dit à Blatter: “Quand ce n’est pas toi qui choisis l’arbitre”, tu vois, on gagne ! », a plaisanté Michel Platini (67 ans), avant de retrouver un ton un peu plus grave pour commenter cette décision qu’il considère comme le début d’un autre combat, contre ceux qui l’ont empêché de se présenter à la présidence de la FIFA.
À peine la présidente du tribunal avait-elle souhaité un « bon retour à tous », que Corinne Blatter se précipita dans les bras de son père, Sepp. L’ancien président de la FIFA (1998-2015) a lui aussi été acquitté et il a quitté la salle sous les applaudissements de quelques supporters. « Ne m’oubliez pas pour le futur, je suis encore là, “I’m still alive !” » a même lancé, telle une rock star, le hiérarque de 86 ans. Quelques mètres plus loin, les représentants du ministère public de la confédération (MPC) et les avocats de la FIFA semblaient K.-O. debout.
« La FIFA prend note de cette décision et attendra le jugement écrit complet pour décider des prochaines étapes procédurales », se contentait de déclarer l’avocate de l’instance internationale, Catherine Hohl-Chirazi. La FIFA et/ou le MPC ont dix jours pour annoncer leur éventuelle intention de faire appel. À la réception des motivations écrites du jugement, ce qui peut prendre plusieurs semaines, ils auront encore un délai additionnel de vingt jours pour déposer officiellement leur demande d’appel. J.-Ph. L.
n’ont pas seulement atteint Bellinzone. Des journalistes d’Inde, de Chine, du monde entier, me sont tombés dessus parce qu’ils croyaient ces abrutis de la FIFA. Et après, la FIFA a bien magouillé avec le MPC (ministère public de la Confédération suisse). Oui, c’est un complot, et ce n’est pas facile de se retrouver face à ces gens-là, avec leurs lobbyistes et leurs millions. Tu te défends comme tu peux. Je suis fatigué, les Platini sont fatigués, c’est dur ce que nous avons vécu. Est-ce que vous craignez que le ministère public ou la FIFA fassent appel? Ils feront ce qu’ils veulent, mais moi, à leur place, après ce qu’ils ont pris dans la gueule aujourd’hui, je ne ferais pas le match retour! Mais bon, ce n’est pas leur argent, mais celui du football qui paie leurs avocats.
“Je ne laisserai rien passer, ce n’est pas fini
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Est-ce que vous avez un message pour Gianni Infantino? Aucun. Je peux juste dire que je ne laisserai rien passer, ce n’est pas fini. En France, j’ai déposé plainte (2) pour savoir exactement qui a tout manipulé, on va commencer à s’amuser! Et en Suisse, vous pourriez déposer plainte aussi? Il faut que je voie avec mes avocats suisses qui ne sont pas les mêmes que mes avocats français. J’ai beaucoup d’avocats
(sourire). Mais oui, ceux qui m’ont amené là devront aussi un jour passer devant les juges. En France, vous avez été placé en garde à vue, il y a trois ans, dans l’enquête sur l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. On vous a posé beaucoup de questions sur votre déjeuner de l’Élysée avec Nicolas Sarkozy et des dignitaires qatariens. Est-ce que vous redoutez une mise en examen? Pas du tout! Tu vas dire à ton président de la République pour qui tu vas voter et tu te retrouves en garde à vue, c’est une injustice encore pire qu’ici! Vous allez revenir dans le football? Je ne sais pas. Je suis si jeune, j’ai toujours plus de cheveux qu’Infantino! Je possède encore beaucoup d’années devant moi. J.-Ph. L. On verra. » (1) Membre de la commission d’éthique de la FIFA, Vanessa Allard avait requis le bannissement à vie de Michel Platini. Lui et Blatter avaient finalement été condamnés à six ans de suspension de toute activité liée au football, ramenés à quatre ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS). (2) Le 16 novembre dernier, Michel Platini a déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris contre Gianni Infantino pour « trafic d’influence actif. »
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eeuro 2022 équipe de France ENTRETIEN
Diacre: «Ramener ce premier titre qui manque tant»
Avant l’entrée en lice de l’équipe de France à l’Euro contre l’Italie demain, la sélectionneuse ne se départit pas de sa retenue. Si la recomposition de son groupe lui plaît, elle n’attend qu’une chose : les résultats.
La sélectionneuse de l’équipe de France, le 15 juin, donnant ses consignes pendant la préparation de l’Euro. NATHAN GOURDOL
Sollicité de longue date, avec la volonté d’être le plus proche de l’entrée en lice de ses Bleues à l’Euro contre l’Italie, demain, l’entretien avec Corinne Diacre a finalement eu lieu lundi soir, par téléphone avant le départ en Angleterre et dans un temps restreint. La sélectionneuse n’était pas trop encline à s’épancher et a martelé un mot d’ordre clair : tourner son regard vers l’horizon qui doit mener jusqu’à la finale de Wembley, le 31juillet. «Dans quel état d’esprit vous trouvezvous avant l’entrée en lice en l’Euro et avez-vous changé d’approche par rapport à 2019?
Je vais très bien. On a très, très bien, préparé cette compétition avec mon staff et les joueuses. On ne regarde pas dans le rétroviseur, mais vers l’avant, donc aucune comparaison possible avec ce qui a eu lieu dans le passé. On travaille avec d’autres gens aussi, donc les choses ne sont absolument pas comparables. Vous avez grandement refaçonné l’équipe de France depuis trois ans. Avez-vous pu aller au bout de votre idée? Je fais des choix, toujours en mon âme et conscience. Tout cela pour le bien de l’équipe et non pas pour mon intérêt personnel. Tout est fait pour l’équipe, pour essayer de ramener ce premier titre qui manque tant à la Fédération. Vous avez reconstruit l’équipe avec plus de
Bernès et les randonnées de Barcelonnette En poste depuis 2017, Corinne Diacre a traversé quelques moments difficiles à la tête des Bleues. L’après-Coupe du monde 2019 a été très conflictuel avec certaines joueuses, des tensions qui ont perduré plusieurs mois et ont débouché sur la mise à l’écart d’Amandine Henry à la fin de l’année 2020. Jean-Pierre Bernès, agent de Corinne Diacre mais aussi de Didier Deschamps, a bien mesuré les difficultés rencontrées par la sélectionneuse et la
“Notre objectif, avec mes adjoints, c’est de jouer pour gagner et surtout de faire en sorte de s’adapter à la force de nos joueuses et leurs qualités
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L’équipe de France semble être passée d’une équipe de possession à une équipe de transition sous vos ordres. Partagezvous cette observation? C’est vous qui le dites, à tort ou à raison. Notre objectif, avec mes adjoints, c’est de jouer pour gagner et surtout de faire en sorte de s’adapter à la force de nos joueuses et leurs qualités. Vous réfutez le qualificatif d’équipe de transition? Je ne réfute rien du tout, vous dites bien ce que vous voulez. Je pense qu’on est capable de bien alterner les deux phases que vous venez de citer. Votre management a évolué depuis plusieurs mois, avec un pas de fait vers les
nécessité d’apaiser le climat. « Il ne pouvait pas y avoir de réussite si on continuait comme ça », explique Bernès. Pour trouver une solution, l’agent a convié Corinne Diacre à venir passer quelques jours chez lui dans sa famille, à Barcelonnette, dans les Alpes-du-Sud, à l’été 2021. Un séjour à base de longues marches en montagne et de discussions « très franches et très cash », qui ont semble-t-il fait du bien à la sélectionneuse. « C’est une personnalité que j’apprécie beaucoup, ajoute Bernès. Aujourd’hui, la vie du groupe a changé en équipe de France. C’est moins tendu. Même si maintenant, on entre dans la compétition. » Une compétition capitale pour les Bleues et pour Corinne Diacre, qui a pour mission de faire enfin franchir à l’équipe nationale le cap des quarts de finale, un plafond de verre depuis 2012. M. Ba.
Alexis Réau/L’Équipe
Alexis Réau/L’Équipe
jeunesse. La greffe a-t-elle pris comme vous le souhaitiez? Oui, c’était une volonté de ma part. Dans une compétition passée – et c’est la seule allusion que je ferai à celle-ci –, on avait décidé de rester sur de la continuité par rapport à 2017 et notre arrivée dans le staff. Aujourd’hui, je pense qu’il était temps de mettre de la jeunesse, des profils expérimentés et titrés avec les différentes sélections jeunes. Elles nous apportent énormément, en dehors et sur le terrain. Il y a un bon amalgame avec les anciennes. Avez-vous senti un truc en plus durant la préparation, qui vous fait dire que votre équipe peut aller au bout? Il y a eu des choses, mais le groupe ne s’est pas construit depuis trois semaines. Il s’est construit depuis septembre. On a eu le temps de le voir évoluer, il n’a d’ailleurs quasiment pas bougé depuis, à un, deux ou voire trois éléments près.
EN BREF CORINNE DIACRE
47 ans. Sélectionneuse équipe de France féminine. 2007-2013 : adjointe de Bruno Bini, sélectionneur de l’équipe de France féminine 2014-2017 : entraîneure de Clermont Foot. Depuis 2017 : sélectionneuse de l’équipe de France féminine pour un bilan de 28 victoires, 2 nuls et 1 défaite.
joueuses. Quel bilan tirez-vous de ce changement? Tant que les résultats de l’équipe de France sont ce qu’ils sont (28 victoires, 2 nuls, 1 défaite depuis la Coupe du monde), tout va bien. Elle sera jugée sur ses résultats, et moi la première. Plusieurs joueuses influentes et emblématiques ont progressivement quitté le groupe France (Henry, Le Sommer, Thiney, Bouhaddi) depuis 2019. Qui sont vos cadres désormais? Toutes les joueuses qui ont porté le brassard récemment (Charlotte Bilbault, Aïssatou Tounkara, Marion Torrent), avec en tête de file bien évidemment Wendie (Renard), la capitaine. Vous pouvez rajouter Pauline Peyraud-Magnin, Grace Geyoro qui prend de plus en plus de place, le retour de Griedge Mbock, Ève Périsset aussi. Je pourrais quasiment vous citer les vingt-trois. Chacune a sa personnalité et apporte sa pierre. Le niveau des adversaires en préparation a pu interpeller (Cameroun 4-0 et Viêtnam 7-0). Craignez-vous un manque de rythme en début d’Euro? uu
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euro 2022 équipe de France
Inquiétude pour Diani, alerte pour PeyraudMagnin Touchée à une cheville jeudi, l’ailière des Bleues n’a pas participé à l’entraînement, hier. La gardienne, gênée au dos, a écourté sa séance. A priori, elles devraient pouvoir jouer contre l’Italie demain.
Il manquait une joueuse hier, sur la pelouse de Champneys Springs, le camp de base de l’équipe de France. Kadidiatou Diani ne s’est pas présentée lors du quart d’heure d’entraînement ouvert aux médias. L’attaquante du PSG n’a même pas foulé du tout le terrain et pour cause : elle s’est donnée une entorse à une cheville, jeudi soir en fin de séance, et n’a pas pu s’entraîner. L’ailière du PSG a passé une échographie qui n’a rien révélé de grave mais le staff a préféré la ménager, par précaution. Plus de peur que de mal, a priori, et Diani a pu travailler en salle. En fonction de ses sensations, elle pourrait même participer à la séance du jour qui se tiendra à 16h45 au New York Stadium de Rotherham, où les Françaises affronteront demain l’Italie pour leur entrée en lice dans l’Euro. Pour le moment, il n’est donc pas exclu que Diani soit en mesure de disputer cette rencontre. En cas de forfait, Delphine Cascarino pourrait débuter à droite, voire Clara Mateo. Cela libérerait une place à gauche pour Sandy Baltimore, Melvine Malard (qui peut aussi être une solution à droite) ou Selma Bacha. Arrivée après ses coéquipières sur le terrain, Pauline Peyraud-Magnin avait hier la tête des mauvais jours. La gardienne des Bleues a écourté sa séance pour finir en salle. Après une mauvaise nuit, la joueuse de la Juventus Turin a ressenti une gêne au dos. Elle devrait néanmoins pouvoir tenir sa place contre l’Italie, où elle retrouvera plusieurs de ses coéquipières de club. N. G. M. Ba., Sy. D.
L’équipe probable : Peyraud-Magnin - Périsset, Mbock, Renard (cap.), Karchaoui - Geyoro, Bilbault, Toletti - Diani, Katoto, Cascarino.
uu On sera prêtes le 10juillet. On a travaillé
malgré tout défensivement, contre le Viêtnam par exemple, à la perte du ballon. J’ai vu des choses très intéressantes. L’Italie a fait match nul contre l’Espagne (11), en préparation. Que pensez-vous de votre premier adversaire dans cet Euro? C’est une équipe qui n’a pas eu la possession, mais qui fait un bon nul. Une formation ultra-défensive, avec des atouts offensifs aussi en transition. On va s’adapter.
“C’est quelqu’un d’important dans le groupe, par son aura, son expérience et ses performances. Le retour du capitanat à son bras a porté ses fruits, elle donne entièrement satisfaction dans ce rôle-là
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À PROPOS DE WENDIE RENARD
Les observateurs qui disent que votre groupe est facile ont-ils tort? Chacun est libre de penser ce qu’il veut. Nous, on est là pour jouer les trois matches de groupes, face à des équipes contre qui il faudra être sérieuses.
Absente en 2019 et désormais incontournable, Marie-Antoinette Katoto (PSG) est très attendue. Vous a-t-elle donné des garanties quant à sa forme et sa fraîcheur mentale pendant la préparation? Marie me donne des garanties depuis le mois de septembre, et même davantage, puisque ça fait un moment qu’elle est avec nous maintenant. Marie est quelqu’un qui travaille, énormément. À partir du moment où elle est en réussite, c’est toujours bon pour une attaquante. C’est une joueuse assez réservée d’un point de vue extérieur. S’est-elle ouverte progressivement dans votre groupe? La personne dont vous me parlez, je ne la connais pas dans le groupe France. Marie est quelqu’un de très ouvert, très avenante. Vous êtes certaine qu’elle sera au rendezvous sur ce mois de juillet? Pourquoi elle ne le serait pas? Kadidiatou Diani et Delphine Cascarino complètent votre ligne d’attaque, et toutes ces joueuses n’ont jamais marqué dans un grand tournoi… On en reparlera d’ici à quelques jours. Si on
Corinne Diacre va disputer sa troisième compétition internationale à la tête des Bleues après l’Euro 2017 aux Pays-Bas et la Coupe du monde 2019 en France.
ne donne jamais la chance aux jeunes, comment voulez-vous qu’elles gagnent de l’expérience? À quel point le retour du brassard au bras de Wendie Renard (31ans, 131 sélections) a changé la vie de groupe? Le problème, c’est que Wendie s’est blessée en début de saison, et on ne l’a pas eue sur les matches de qualification d’octobre et novembre. Elle est avec nous depuis février seulement, mais c’est quelqu’un d’important dans le groupe, par son aura, son expérience et ses performances. Le retour du capitanat à son bras a porté ses fruits, elle donne entièrement satisfaction dans ce rôle-là. Clara Mateo s’est signalée pendant la préparation. Est-elle l’exemple parfait du renouvellement que vous avez entrepris? Totalement. C’est quelqu’un qui a su prendre le temps d’être à son meilleur niveau, de concilier sa vie professionnelle (une carrière d’ingénieure) et sportive. Elle est épanouie sur les deux plans. Elle va être, je l’espère, importante pour l’équipe de France durant cet Euro. Sa forme valide sa très bonne saison avec le Paris FC et j’espère que
ce sera une année importante pour elle. Votre contrat se termine à l’issue de l’Euro. Avez-vous envie de continuer au-delà et quel objectif vous a été fixé par Noël Le Graët (*)? Aujourd’hui, je ne pense pas à ma situation personnelle. Seul l’intérêt du groupe compte, et seule la performance de l’équipe sur ce Championnat d’Europe a de l’importance. Le plafond de verre des quarts de finale frustre l’équipe de France depuis dix ans. Qu’est-ce qui fera la différence pour le casser cette année? Le groupe, cette année, a envie de fonctionner étape par étape et ne veut pas se tromper d’objectif. Il faut d’abord que l’équipe soit performante en groupes. Ensuite, on s’adaptera en fonction des prochains matches couperets, pour atteindre notre objectif, qui est la finale.» É (*) Le président de la FFF a indiqué jeudi sur France 2 que Diacre serait «sûrement reconduite jusqu’à la Coupe du monde 2023, au moins».Les Bleues sont déjà qualifiées pour la compétition.
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eeuro 2022 phase de groupes France demain Italie
Présentée par les autorités locales comme « un bijou », la ville de Rotherham, qui accueille les trois matches de groupe des Bleues, déroute le visiteur au premier abord, avant de révéler un passé récent marqué par les épreuves. DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
TEXTE : PIERRE-ÉTIENNE MINONZIO PHOTOS : BENJAMIN CRÉMEL
ROTHERHAM (ANG) – Pas de doute, nous sommes bien en Angleterre. En sortant de la gare ferroviaire de Rotherham, on découvre un panorama typique des zones urbaines de ce pays et de leur aménagement du territoire parfois anarchique : se dresse une chapelle du XVe siècle couleur ocre, tout près d’une récente station de bus translucide, avec en toile de fond, les hautes cheminées blanches d’une centrale électrique désaffectée. Plus tard, une visite de Sefton Parc, un espace vert parfaitement entretenu, et le son produit par les cloches de la cathédrale, qui reprennent le fameux air du carillon du Big Ben londonien, nous confirmerons la touche furieusement anglaise de cette commune de 260 000 habitants, localisée à 15km au nord de Sheffield, qui va accueillir trois ou quatre matches des Françaises à l’Euro (1). La deuxième impression produite par Rotherham est celle d’un chantier géant. Tout près de la gare s’activent en effet des grues pour édifier une écluse, ainsi qu’un complexe comprenant un cinéma et un hôtel. Mercredi matin, alors qu’on s’éloignait du bruit des marteauxpiqueurs pour s’enfoncer dans le centre-
ville, la cité a révélé une autre facette, moins dynamique, avec des rues presque vides, des bâtiments en très mauvais état et des commerces se résumant, en gros, à des fast-foods ou à des magasins d’occasion. À l’exception notable d’une boutique de la franchise Warhammer, qui ravira les supporters des Bleues amateurs de ce jeu de figurines.
Décor de cinéma pour des drames sociaux Les autres pourraient vite s’ennuyer si d’aventure ils souhaitaient établir leur camp de base au cœur de Rotherham, puisqu’on n’y trouve par exemple aucun restaurant ouvert le midi. Dès lors, on a mieux compris pourquoi cette commune a été choisie ces dernières années pour servir de décor de cinéma pour le tournage de drames sociaux, comme Five Pillars de Jon Rosling (2013). Et
pourquoi Alex Turner, le chanteur des Artic Monkeys, puissant groupe de rock originaire de Sheffield, lançait ironiquement dans le tube Fake Tales of San Francisco (2006) à un artiste qui semblait s’inventer une vie : « You’re not from New York City, you’re from Rotherham » (« Tu ne viens pas de New York, mais de Rotherham»). En déambulant à travers les artères désœuvrées de la ville-hôte de l’Euro, une autre citation nous est revenue en mémoire. Elle est signée de Sarah Allen, conseillère municipale locale chargée notamment de l’écologie, qui, dans un communiqué publié en février2021 à propos de l’Euro, avait déclaré : « Rotherham est un bijou caché au cœur du South Yorkshire.» Mercredi midi, à l’occasion d’un rendez-vous avec l’un des collègues d’Allen, le jovial David Sheppard, conseiller municipal aux cheveux grisonnants qui est, lui, spécialisé dans l’inclusion sociale, on en a profité pour demander à
Rotherham Londres 100km
Du New York City Stadium où s’exprime la ferveur des supporters locaux jusqu’aux pubs qui subsistent dans un paysage commercial anémié, Rotherham offre, malgré la désindustrialisation, le visage d’une certaine tradition anglaise.
Simon Stacpoole/Offside/Presse Sports
Un trésor bien caché
situation Angleterre
ce dernier ce qui pouvait, à ses yeux, justifier ce statut de « bijou caché ». Sheppard nous a alors cité spontanément trois atouts de sa commune : « Je conseillerais à un touriste désireux de découvrir Rotherham de visiter la Wentworth Woodhouse, une splendide résidence qui date du XVIIIe, dont la façade est d’une longueur inégalée (184,7 m). Ensuite, il pourrait se rendre à la Keppel’s Column, une tour (construite au XVIIIe siècle) qui offre une vue imprenable sur la région. Enfin, je lui dirais de prendre le temps d’aller à la rencontre des habitants, qui sont connus pour leur sens de l’accueil et leur chaleur humaine.»
“Cette saison-là, on a quand même collé deux raclées à Chelsea en Championnat : 6-0 chez nous et 4-1 à Stamford Bridge… Quelle époque bénie !
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IAN BRADDERS, SUPPORTER DE ROTHERHAM UNITED
Après une rapide vérification, les deux monuments évoqués par l’élu se situent à sept kilomètres du New York Stadium (2), l’enceinte où se disputeront les matches du Championnat d’Europe, ce qui confirme notre pressentiment : les courageux fans des Françaises qui seraient décidés à rester à Rotherham le temps du uu
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euro 2022 phase de groupes / France - Italie (demain)
uu premier tour devront disposer
d’une voiture, ne serait-ce que parce que tous les hôtels, et la plupart des magasins, sont désormais installés dans la banlieue de la cité, ou dans les villages environnants. Si le centre-ville s’est vidé de ses forces vives depuis une vingtaine d’années au profit de sa périphérie, c’est parce qu’il a été confronté à une succession de douloureuses épreuves: la disparition progressive de sa puissante industrie, achevée au début des années 1990, puis une inondation à grande échelle en 2007 et la révélation, en 2012, d’un scandale d’une ampleur terrifiante, impliquant les viols de 1 400 mineures par des gangs issus de la communauté pakistanaise, dont l’existence a longtemps été étouffée par la police locale. Si on y ajoute les conséquences du Brexit et des confinements, deux phénomènes qui ont chacun contribué à distendre le tissu social à travers toute l’Angleterre, les habitants de Rotherham pourraient légitimement se laisser gagner par un pessimisme latent. Sauf que, comme nous avait prévenu David Sheppard, ces derniers démontrent une bonhomie et une bienveillance à toute épreuve. Dans l’après-midi, au fil de discussions enjouées avec des «Ro-
therhamians » (l’appellation fait débat), on a pu se rendre compte qu’ils affichent un sens de l’humour redoutable (il faut les entendre expliquer en quoi leur accent diffère de celui pratiqué à Sheffield) et une fierté affirmée, dès que l’on évoque le riche passé sidérurgique de leur ville (illustré par les fonderies de canon locales, qui avaient été immortalisées en 1797 par le peintre William Turner). De plus, comme tous les Anglais du Nord, ils sont frappadingues de football. Au point que les résultats en dents de scie de Rotherham United, le club propriétaire du New York Stadium, qui vient de remonter en Championship (Deuxième Division), influent sur l’humeur de la ville, comme nous l’explique l’imposant Ian Bradders, 60 ans, qui assiste aux matches du club depuis 1971 : « En 1981-1982, on a quand même failli monter en Première Division pour l’unique fois de notre histoire. Bon, finalement, ça ne s’est pas fait (3), mais cette saison-là on a quand même collé deux raclées à Chelsea en Championnat: 6-0 chez nous et 4-1 à Stamford Bridge… Quelle époque bénie!»
“Cette compétition peut constituer symboliquement ce nouveau départ pour Rotherham
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ADELLE, PATRONNE D’UN PUB
Comme tous nos interlocuteurs, Bradders est persuadé que l’Euro féminin,
en raison notamment de la présence des Françaises, troisièmes au classement FIFA, peut contribuer à attirer l’attention sur Rotherham, et à susciter une dynamique susceptible de relancer économiquement la cité. C’est avec cet objectif en tête que les services municipaux ont multiplié les initiatives le temps du Championnat d’Europe, en organisant notamment les jours de match des concerts gratuits, ainsi que des spectacles de danse, et en proposant une touchante exposition dédiée au football féminin au Clifton Park Museum. « Ces derniers jours, ils ont même lavé le trottoir, je n’avais jamais vu ça », s’esclaffe Adelle, l’énergique trentenaire qui dirige le Cutlers Arms, un pub proche du New York Stadium, coincé entre un parking et un établissement délabré. «Vous savez, cet Euro, on l’attend avec impatience, poursuit-elle. Cette compétition peut constituer symboliquement ce nouveau départ pour Rotherham que l’on l’attend depuis tellement longtemps…» Après un silence lourd de sens, la tenancière nous propose une bière, alors que l’après-midi débute à peine. Pas de doute, nous sommes bien en Angleterre. É (1) Les Françaises vont jouer à Rotherham leurs trois premiers matches, et éventuellement leur quart de finale si elles terminent premières de leur groupe. (2) Le stade tient son nom du fait que la zone où il se trouve s’appelle New York, car elle a abrité des fonderies ayant notamment fabriqué des bouches à incendies destinés à la Big Apple. (3) Rotherham avait terminé septième à quatre points de la promotion en D1.
Autorités locales et habitants espèrent que l’Euro attisera l’intérêt pour Rotheram et son patrimoine architectural, comme sa cathédrale anglicane.
Le casse-tête des supporters
Les fans des Bleues qui assisteront au match de l’équipe de France face à l’Italie ont du mérite, car il n’est pas simple de se rendre à Rotherham et de s’y loger. Il devrait y avoir relativement peu de fans de l’équipe de France présents demain au New York Stadium pour encourager la bande à Corinne Diacre face à l’Italie. En effet, les associations de supporters des Bleu(e)s que nous avons contactées nous ont toutes répondu qu’elles y seraient peu représentées : il y aura seulement deux Irrésistibles Français (IF), trois Baroudeurs du Sport et aucun membre des France Ang’elles dans l’enceinte de Rotherham. Ce faible engouement s’explique par différents facteurs, comme le coût élevé de la vie en Angleterre, les interrogations liées à la crise sanitaire et les complications générées par le report de la compétition, qui devait originellement se dérouler l’an dernier. « Au final, la billetterie s’est ouverte il y a six-huit mois, à une période où on avait tous peu de visibilité sur nos plannings personnels et professionnels », relève Hervé Mougin, le président des IF. À ces difficultés structurelles se sont ajoutées des problématiques spécifiquement liées au fait que les trois rencontres de groupe des Bleues se déroulent à Rotherham, une
ville pas aisément accessible depuis la France. « On a envisagé de faire des allers-retours pour chaque match, mais ça s’est révélé trop compliqué d’un point de vue logistique », confie Richard Farjot, qui dirige les France Ang’elles. Quant aux courageux qui ont décidé de, malgré tout, relever le défi, ils ont vite réalisé qu’à Rotherham, les chambres d’hôtel sont éloignées du New York Stadium et assez chères.
“J’ai préféré me poser à Sheffield pendant tout le premier tour
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JOHANNA, SUPPORTRICE DES BLEUES
« Quand j’avais regardé, il n’y avait rien à moins de 120 euros la nuit dans les hôtels, mais j’ai fini par trouver une auberge de jeunesse située à une demi-heure de marche du stade » indique Soufyane, des IF, qui sera présent avec Henri, qui, lui, a choisi de se loger à Sheffield, tout comme Johanna, des Baroudeurs du Sport. Celle-ci confie : « Rotherham, ça coûte un bras et visiblement il n’y a pas grandchose à faire. J’ai préféré me poser à Sheffield (à 15 km de là) pendant tout le premier tour, quitte à ce que ça me coûte cher en taxi les soirs P.-E. M. de match…»
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eeuro 2022 phase de groupes Pays-Bas 21 h Suède
Sous l’œil des Bleues
PROGRAMME ET RÉSULTATS re
groupe A / 1 journée 1 2 3 4
Sebastian Nogier/EPA/MaxPPP
Le choc entre les Pays-Bas et la Suède devrait permettre d’en savoir un peu plus sur l’identité du potentiel adversaire des Françaises en cas de qualification en quarts de finale.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ASHBY-DE-LA-ZOUCH (ANG) – Éliminée par les Pays-Bas en quarts de finale de l’Euro 2017 puis en demifinales de la Coupe du monde 2019, la Suède a «une petite revanche » à prendre, selon sa défenseuse star Magdalena Eriksson, pour ses retrouvailles avec les Néerlandaises ce soir à Sheffield. Battues par le Canada en finale des JO de Tokyo en août (1-1, 3-2 aux t.a.b.), alors qu’elles avaient «probablement la meilleure équipe des Jeux Olympiques» selon le sélectionneur néerlandais Mark Parsons, les Suédoises ont l’un des plus beaux collectifs de la compétition. Mais les Pays-Bas, champions d’Europe à domicile en 2017 et finalistes de la dernière Coupe du monde en France,
avancent également avec de sérieux arguments et deux armes fatales devant : la nouvelle Parisienne Lieke Martens et la machine à marquer Vivianne Miedema, qui tentera de s’approcher de la barre des 100 buts en sélection (elle en est à 94). Le bras de fer des patronnes de l’entrejeu, Sherida Spitse (202 sélections avec les Pays-Bas) et Caroline Seger (230 sélections avec la Suède, record européen), promet également des étincelles. Longtemps incertaine en raison d’une blessure, la buteuse sué-
doise Stina Blackstenius a repris l’entraînement collectif il y a deux jours et pourrait avoir du temps de jeu. L’équipe de France suivra évidemment ce choc avec attention, puisqu’il donnera une indication claire sur le classement final du groupe C. Les Bleues, si elles se qualifient en quarts de finale, croiseront le premier ou le deuxième de ce groupe, suivant leur classement : le deuxième du groupe C si elles terminent premières du D, le premier si elles finissent ellesN. G. mêmes deuxièmes.
L’ALLEMAGNE EN MODE SUPERPUISSANCE
à découvrir ce week-end sur L’Équipe live VTT
Coupe du Monde - descente dames: étape à Lenzerheide AUJOURD’HUI
12H40
FOOTBALL
Finale Euro U19 féminin AUJOURD’HUI
15H00
VOLLEYBALL
Ligue des nations (H) - 3e étape: Australie - France DEMAIN
08H40
VTT
Coupe du monde - cross-country messieurs:étape à Lenzerheide 13H15
la plus grande offre de sport accessible à tous sur le site et l’application
photo L’Équipe
DEMAIN
Caroline Seger et Sherida Spitse devrait se livrer à un bras de fer au milieu.
Le premier choc de l’Euro, entre l’Allemagne et le finaliste de l’édition 2017, a été modelé par la domination incontestable des Allemandes. Avant de défier l’Espagne, victorieuse de son côté de la Finlande (4-1), ces dernières ont triomphé sur un score (4-0) qui raconte leur maîtrise totale. Après une entame dynamique de leurs adversaires, elles ont vite empoigné la partie grâce à leur milieu, notamment Magull, très dangereuse par ses projections. Elle a d’ailleurs ouvert le score d’une frappe puissante (21e) en même temps que la voie d’un large succès. Car, par la suite, l’Allemagne n’a pas allégé sa domination et a largement alourdi le score par Schüller (57e), Lattwein (78e) et Popp (86e). Les Danoises, très décevantes, à l’image de leur star Pernille Harder, se sont, elles, infligées un sérieux handicap pour la qualification. V. V., à Brentford (ANG).
Norvège Angleterre Autriche Irlande du Nord
pts diff.
3 3 0 0
+3 +1 -1 -3
groupe B / 1re journée 1 2 3 4
Allemagne Espagne Finlande Danemark
pts diff.
3 3 0 0
+4 +3 -3 -4
MERCREDI Angleterre - Autriche...............................1-0 JEUDI Norvège - Irlande du Nord........................4-1
HIER Espagne - Finlande...................................4-1 Buts.- Finlande : Sallstrom (1e). Espagne : I. Paredes (26e), Bonmati (41e), L. Garcia (75e) et Caldentey (90e+5). Allemagne - Danemark............................4-0 Buts : Magull (21e), Schüller (57e), Lattwein (78e) et Popp (86e).
prochaines journées 2e LUNDI 11 JUILLET Autriche - Irlande du Nord (Canal + Sport).........................................18 h Angleterre - Norvège (TMC, Canal + Sport).................................21 h
prochaines journées 2e MARDI 12 JUILLET Danemark - Finlande (Canal + Sport).........................................18 h Allemagne - Espagne (TMC, Canal + Sport).................................21 h
3e
3e
VENDREDI 15 JUILLET Autriche - Norvège (Canal + Décalé) ¢ Irlande du Nord - Angleterre (Canal + Sport).........................................21 h
SAMEDI 16 JUILLET Danemark - Espagne (Canal + Sport) ¢ Finlande - Allemagne (Canal +)................21 h
groupe C / 1re journée
groupe D / 1re journée
AUJOURD’HUI Portugal - Suisse....................................18 h Canal + Pays-Bas - Suède...................................21 h Canal +
DEMAIN Belgique - Islande..................................18 h Canal + France - Italie........................................21 h TF1, Canal+
prochaines journées 2e MERCREDI 13 JUILLET Suède - Suisse (Canal + Sport).........................................18 h Pays-Bas - Portugal (Canal + Sport).........................................21 h
prochaines journées 2e JEUDI 14 JUILLET Italie - Islande (Canal + Sport).........................................18 h France - Belgique (TF1, Canal +)...........................................21 h
3e DIMANCHE 17 JUILLET Suède - Portugal (Canal+ Sport) ¢ Suisse - Pays-Bas (Canal+)......................18 h
3e LUNDI 18 JUILLET Islande - France (TF1, Canal +) ¢ Italie - Belgique (Canal + Sport)................21 h
Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour les quarts de finale. En cas d’égalité de points, les confrontations directes sont prises en compte avant la différence de buts générale puis le nombre de buts marqués. En quarts de finale, demi-finales et finale, si les deux équipes sont à égalité à l’issue du temps réglementaire, une prolongation sera disputée, avant d’éventuels tirs au but.
972
Alexandra Popp a mis fin à une disette de 972 jours sans marquer avec l’Allemagne.
Elle n’avait plus inscrit de but depuis novembre 2019. C’était déjà à Londres face à l’Angleterre (victoire 2-1). Opta
tableau Euro 2022 féminin 1/4
1er groupe A 2e groupe B
Mercredi 20 juillet
Community Stadium, Brighton & Hove, 21 h
Vendredi 22 juillet
1er groupe C 2e groupe D
Leigh Sports Village, Wigan & Leigh, 21 h
1er groupe B 2e groupe A
Brentford Community Stadium, Londres, 21 h
1er groupe D 2e groupe C
Jeudi 21 juillet
Samedi 23 juillet
Rotherham, New York Stadium, 21 h
1/2
Finale
Mardi 26 juillet
Bramall Lane, Sheffield, 21 h
Dimanche 31 juillet Stade de Wembley, Londres, 18 h Mercredi 27 juillet
Stadium MK, Milton Keynes, 21 h
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Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
efootball Ligue 1 Paris-SG
Regards vers l’avant
e xpressos
Soucieux de reconfigurer et d’enrichir leur animation offensive, les dirigeants du PSG poursuivent leurs négociations pour recruter des attaquants. Les trois attaquants Robert Lewandowski, Gianluca Scamacca et Hugo Ekitike sont ciblés par le PSG pour compléter leur effectif.
HUGO DELOM et JOSE BARROSO
Lewandowski
Toujours l’option n° 1 Révélé dans nos colonnes le 12 juin, l’intérêt du PSG pour Robert Lewandowski (33 ans, sous contrat jusqu’en 2023) ne s’est pas éteint. Loin de là. Le buteur du Bayern Munich est toujours perçu par les dirigeants parisiens, qui rêvent de l’associer à Kylian Mbappé, comme l’option n° 1 au poste d’attaquant. Au sein du club de la capitale, les difficultés à faire aboutir les négociations entre le FC Barcelone et le Bayern Munich au sujet de « Lewy » ne sont pas passées inaperçues. Les déclarations du président du club catalan Joan Laporta jeudi – « nous avons fait une offre pour le joueur, nous attendons la réponse, on verra si elle est positive » – donnent l’impression d’un dossier qui avance au ralenti.
Lennart Preiss/Witters/Presse Sports ; Paolo Bona/IPP/Presse Sports ; Pierre Lahalle/L’Équipe
Entre deux entretiens individuels au Camp des Loges avec des jeunes ou des joueurs plus expérimentés appelés à changer d’horizons et des rendez-vous téléphoniques dans le cadre de transferts vers le Celta Vigo (*), Luis Campos poursuit son travail de restructuration de l’effectif parisien. Les dirigeants du PSG souhaitaient dans l’idéal emmener trois recrues en tournée au Japon (du 17 au 25 juillet). Alors que le dossier du défenseur de l’Inter Milan, Milan Skriniar – priorité absolue à ce poste – se heurte pour l’instant aux demandes très élevées du club italien, qu’au milieu, le PSG n’est pas décidé à avancer (pour l’instant?) sur le Lensois Seko Fofana (27 ans) et qu’aucune offre n’a été transmise pour le Lillois Renato Sanches (24 ans), le Portugais aimerait boucler l’arrivée de plusieurs éléments offensifs. Trois dossiers – Robert Lewandowski, Gianluca Scamacca, Hugo Ekitike – sont travaillés depuis plusieurs semaines. Des pistes qui, dans l’esprit des décideurs parisiens, ne sont pas incompatibles. Le PSG sait qu’il reste dépendant des négociations entre le FC Barcelone et le Bayern Munich. Il ne s’en est jamais caché auprès de ses interlocuteurs, Lewandowski a choisi le Barça. Le Polonais reste sur cette ligne. Mais si la porte s’ouvre, Paris ne veut pas manquer l’occasion. Il s’agira ensuite de convaincre les dirigeants du club bavarois. Pas le plus simple compte tenu des relations fraîches entre les deux clubs.
Scamacca
Ça avance Des trois attaquants souhaités, Gianluca Scamacca (23 ans) est le dossier le plus avancé. Au même titre qu’avec le défenseur de l’Inter Milan, Milan Skriniar, Luis Campos a ciblé l’Italien depuis au moins un mois. Les
échanges se sont multipliés ces derniers jours. Sans que cela n’aboutisse à un accord. Sky Italia faisait état hier d’une réunion imminente entre les deux parties pour tenter de conclure le transfert. Les dirigeants parisiens ont fixé une enveloppe et elle est très inférieure à 50 M€. Ils perçoivent Scamacca comme un élément capable d’enrichir la rotation dans un profil spécifique de buteur. Même à 35 M€, pour un joueur qui n’a qu’une saison pleine au haut niveau, ce serait un pari important pour le PSG.
Ekitike
Une opportunité que Campos veut tenter À Lille, Monaco ou ailleurs, Luis Campos l’a montré ces dernières années: il adore les opportunités
Et pendant ce temps, Kalimuendo… Après ses deux ans de prêt réussis à Lens, quelle gestion va adopter Paris pour son titi Arnaud Kalimuendo (20 ans) ? L’attaquant parisien, sous contrat jusqu’en 2024, est un profil courtisé. Paris a déjà reçu des offres pour l’international Espoirs. En quête de liquidités, le club de la capitale est tenté par l’idée de vendre son jeune talent. Les dirigeants parisiens sont gourmands dans ce dossier et valorisent leur jeune talent à des hauteurs de quelque 25 M€. L’idée de l’intégrer à un deal potentiel d’achat – pour alléger le montant – a été émise en interne. Cette hypothèse a été présentée par exemple aux dirigeants de l’Inter Milan dans le cadre du dossier Skriniar. H. De., J. Ba.
de marché. En cet été 2022, Hugo Ekitike (20 ans) en est une. La rencontre entre le représentant du buteur, les dirigeants parisiens et leurs homologues rémois lundi (L’Équipe de jeudi), avait un objectif : mesurer l’intérêt potentiel de l’international moins de 20 ans pour le projet parisien et s’assurer qu’il ne se soit pas déjà mis d’accord avec Newcastle. Paris en est ressorti avec la conviction qu’il pouvait emporter la mise dans ce dossier. Ekitike, comme l’hiver dernier, montre toujours peu d’enthousiasme à l’idée de rejoindre les Magpies. Le longiligne attaquant, qui considère Kylian Mbappé comme une référence, perçoit le PSG comme une chance à ne pas manquer. Il ne s’en est pas caché auprès de ses coéquipiers. Trouver un accord contractuel ne sera pas des plus difficiles. Christophe Galtier adore le profil du jeune Français. Mais Luis Campos ne veut pas alimenter la bulle spéculative créée par l’offre de Newcastle (qui dépasse, bonus compris, les 40 M€). Paris n’entend pas se précipiter. Difficile d’imaginer le PSG allouer une enveloppe supérieure à 30 M€. À ce prix-là, Reims lâchera-t-il son talent? É (*) Le Portugais continue de conseiller le club espagnol.
AMICAUX HIER Lens - Valenciennes (L2) ......3-0 Buts : M. Camara (48e, 52e) et Danso (64e). Sochaux (L2) - UNFP.............3-1 Buts.- Sochaux : Armougom (33e), R. Ndiaye (44e) et M. Doumbia (70e) ; UNFP : Espinosa (51e). AUJOURD’HUI Nice - Cercle Bruges............ 10 h au centre d’entraînement de Nice (huis clos) Lorient - Concarneau (N)...... 11 h au contre d’entraînement de Lorient Reims - Paris 13 Atletico (N) 17 h au centre d’entraînement de Reims (huis clos) Grenoble (L2) - Clermont .....17 h au Chambon-sur-Lignon (43) Auxerre - Amiens (L2) .....17 h 30 à Châlons-en-Champagne (51) Strasbourg - Sion ............17 h 30 à Divonne-les-Bains (01) Caen (L2) - AC Ajaccio .........18 h à Deauville (14) Portimonense - Monaco .......18 h à Faro (POR) Toulouse - Troyes ................18 h à Tulle (19) Brest - Avranches (N) ..........18 h à Gouesnou (29) Bourg-en-Bresse (N) - Lyon 19 h à Bourg-en-Bresse (01) Montpellier - Rodez (L2) ......19 h au centre d’entraînement de Montpellier DEMAIN Angers - Niort (L2)............... 17 h à Saint-Martin-de-Ré (17)
PROGRAMME LIGUE 1
1re journée VENDREDI 5 AOÛT Lyon - AC Ajaccio..................21h SAMEDI 6 AOÛT Strasbourg - Monaco............17h Clermont - Paris-SG.............21h DIMANCHE 7 AOÛT Toulouse - Nice.....................13h Angers - Nantes....................15h Lens - Brest..........................15h Lille - Auxerre.......................15h Montpellier - Troyes.............15h Rennes - Lorient...............17h05 Marseille - Reims.............20h45
Lyon : Tolisso forfait pour le premier match amical Une semaine après l'annonce de son retour à Lyon, le milieu de terrain international Corentin Tolisso (27 ans), touché à un mollet, a déclaré forfait pour son premier match avec l'OL, aujourd’hui en amical contre Bourgen-Bresse (National). « Corentin Tolisso a ressenti une fatigue musculaire au mollet gauche et suit un programme aménagé », a précisé le club via un communiqué. Souvent blessé avec le Bayern Munich l'an passé, Tolisso ne compte pas prendre de risques à cette période de la saison. H.P. LFP : Des désaccords à propos des premiers contrats professionnels de cinq ans. La commission paritaire de la LFP entre les clubs et l'UNFP, le syndicat des footballeurs, consacrée à la mise en place du contrat de cinq ans (au lieu de trois actuellement) s'est mal passée, jeudi. Parmi les conditions pour que la durée de ce premier contrat professionnel pour les jeunes joueurs soit étendu de deux ans figure la limitation des effectifs à 25 professionnels. Les deux parties ne sont notamment pas parvenues à se mettre d'accord sur ce point lors des échanges, ce qui pourrait remettre en cause un accord global. E.M. Algérie : Delort à la disposition de Belmadi Dans un long entretien accordé à Nice-Matin aujourd’hui, Andy Delort (30 ans, 11 sélections) annonce avoir échangé avec le sélectionneur algérien Djamel Belmadi. « On a discuté avec le sélectionneur. C'était nécessaire. Je suis de nouveau à sa disposition. » En octobre 2021, l’attaquant niçois avait préféré privilégier sa carrière en club et avait souhaité faire une pause d’un an avec la sélection. Amical : Lens domine facilement Valenciennes Avant son départ une semaine en stage à Rodez (Aveyron) lundi, le RC Lens a remporté (3-0) hier après-midi son deuxième match de préparation face à Valenciennes (L2). Mamadou Camara, par deux fois e e e (48 , 52 ), et Kevin Danso (62 ) ont été les buteurs, tandis qu’Ignatius Ganago n’a pas converti son penalty. Jimmy Cabot et Jean-Louis Leca (reprise), Christopher Wooh (appendicite), Massadio Haïdara (tendon), Brice Samba et Loïs Openda (tout juste recrutés), n’ont pas participé à la rencontre. Elle sera suivie le 16 juillet par deux oppositions face à Rodez (L2) et Clermont Foot. J.D.
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Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
efootball transferts Juventus Turin
mercato
express
@juventusfc
TOTTENHAM LENGLET VA SIGNER...
Arrivé à Londres depuis plusieurs jours déjà, Clément Lenglet (notre photo) va s'engager pour un prêt sans option d'achat d'une saison avec Tottenham. Le Barça et les Spurs se sont mis d'accord sur la prise en charge du salaire de l'international français (27 ans, 15 sélections). Le défenseur central passait sa visite médicale hier matin, comme indiqué par la presse anglaise. Il attend son permis de travail pour la semaine prochaine. V. G.
Pogba, le revoilà
... ET BERGWIJN S’ENGAGE À L’AJAX
Le milieu de terrain de Manchester United est arrivé à Turin, hier, pour s’engager avec la Juventus, six ans après l’avoir quittée. DE NOTRE CORRESPONDANT
VALENTIN PAULUZZI
MILAN (ITA) – La mise en scène orchestrée pour maintenir le suspense aura duré jusqu’au bout, avec une dernière vidéo de Paul Pogba (29 ans) dans laquelle on le voit dans un jet privé, vers une destination inconnue, mais glissant à la fin en italien: «Ci vediamo presto (On se voit bientôt).» Son nouveau club était pourtant un secret de polichinelle depuis des semaines : le voici de retour à la Juventus, dix ans après son premier transfert dans le Piémont, six ans après être reparti
pour Manchester United pour plus de 100 M€. Libre, le milieu des Bleus revient à Turin sans indemnités et il devrait toucher un salaire annuel de 8 M€ plus 2 de bonus, selon les médias italiens. Pogba a anticipé son départ de Miami d’une journée, éclipsant quelque peu l’arrivée d’Angel Di Maria (34 ans), l’autre recrue phare de la Juventus, débarqué la veille et dont le transfert a été officialisé hier soir. Le Français est arrivé vers 17 h 30 à l’aéroport de Caselle et il s’est présenté tout de blanc vêtu, avec un bandana noir sur la tête. Pressé d’écrire son second
chapitre avec la Vieille Dame – il s’était distingué lors du premier en marquant 34 buts en 178 apparitions, et en gagnant 4 Scudetti, 2 Coupes et une finale de Ligue des champions –, il a pris le temps de saluer plusieurs fois les supporters, notamment à la Continassa, le centre d’entraînement.
Il portera le numéro 10 Ces infrastructures sont une nouveauté pour lui puisqu’il s’entraînait encore à Vinovo lors de son premier passage, mais Pogba va retrouver quelques vieilles connaissances : l’entraîneur Massimilano Allegri, avec lequel il avait noué une relation forte entre2014 et 2016 et qui a pesé dans son choix de revenir, et plusieurs excoéquipiers, comme le néo-capi-
taine Leonardo Bonucci, Juan Cuadrado, Alex Sandro et Daniele Rugani. Il retrouvera également son dernier numéro de maillot porté à la Juventus, le 10, libre depuis le départ de Paulo Dybala. Le champion du monde passera ses visites médicales aujourd’hui tandis que le rassemblement pour la préparation d’avant-saison débute demain et les entraînements lundi. Il retournera aux États-Unis dès le 21juillet pour une tournée, le Soccer Champions Tour, avec notamment des amicaux contre le Real Madrid et le Barça. Le premier match officiel est programmé le 15 août, contre Sassuolo, pour la reprise du Championnat. Dont il est déjà la nouvelle tête d’affiche. É
Angers
Le SCO attaqué de toutes parts
Angers, qui a déjà laissé partir une dizaine de joueurs, fait encore l’objet d’intérêts poussés pour plusieurs cadres. Azzedine Ounahi est notamment suivi de près par Lille. THOMAS DOUCET
Depuis l’île de Ré où le SCO prépare la prochaine saison, Gérald Baticle doit commencer à se faire quelques nœuds au cerveau. Car à mesure qu’approchent l’entame de la saison et le derby face à Nantes à Raymond-Kopa, le 7 août, son effectif se dépeuple sérieusement. Après le départ de tauliers (Thomas, Traoré, Manceau, Mangani) et d’éléments fiables (Cabot, Pereira Lage, Bahoken, Cho), il pourrait encore être affaibli par l’exode de plusieurs titulaires. Outre le latéral gauche Souleyman Doumbia (25 ans, sous contrat jusqu’en 2023, ciblé par l’Union Berlin, deux clubs de
Championship et un de L1) et le défenseur polyvalent Enzo Ebosse (23ans, 2023, pour lequel le SCO a refusé une offre de 2M€ émanant de l’Udinese), deux autres joueurs aiguisent l’appétit : Azzedine Ounahi (22ans, 2025) et Angelo Fulgini (25ans, 2023).
Fulgini n’est pas au stage Comme révélé hier sur notre site, le premier fait l’objet d’une marque d’intérêt concrète de Lille. Les deux clubs, qui n’ont pas encore trouvé d’accord, sont en discussions au sujet de l’international marocain, doté d’une bonne technique et qui s’est révélé depuis son arrivée en provenance
d’Avranches (N), l’été dernier. Il est aujourd’hui à peu près sûr de disputer la prochaine Coupe du monde au Qatar et cela n’a pas échappé au LOSC, qui a activé cette piste après la prise de fonction de Paulo Fonseca au poste d’entraîneur. Fulgini, lui, n’est pas présent à l’île de Ré. Le milieu de terrain bénéficie d’un bon de sortie et il a été autorisé à négocier son départ. Les Glasgow Rangers ont formulé plusieurs offres – toutes refusées –, Lille a pris contact il y a plusieurs jours et le Borussia Mönchengladbach, déjà candidat pour l’attirer cet hiver, est revenu à la charge. Mais après deux mercatos successifs sans point de chute, il convient d’être extrêmement prudent sur l’avancée du dossier. D’une part parce que, pour l’heure, aucune décision n’a été prise. Et d’autre part parce que, dans ce cas comme dans les autres, le président du SCO, Saïd Chabane, se montre intransigeant sur les sommes réclamées. Autre élément à prendre en compte: ce maelstrom de tractations intervient alors que se
trame toujours en toile de fond l’ouverture du capital du club au fonds américain GFC. Même si plusieurs joueurs sont déjà arrivés pour renforcer l’effectif (Fofana, Blazic, Sabanovic, Abdelli, Hunou, Eneme-Ella, Salama et bientôt Abdallah Sima de Brighton), et même si deux défenseurs ainsi qu’un attaquant sont encore espérés, l’environnement du club commence à être gagné par des interrogations légitimes sur le projet sportif du SCO. Dernière preuve d’agitation : comme nous l’avions annoncé, la collaboration du club avec son directeur général, Xavier Thuilot, a pris fin hier.
Azzedine Ounahi, milieu de terrain d’Angers.
Paul Pogba à son arrivée hier à Turin.
L'Ajax Amsterdam a conclu l’arrivée de Steven Bergwijn en provenance de Tottenham pour 31,25 M€, un montant record aux Pays-Bas. L'ailier néerlandais (24 ans, 22 sélections) a paraphé un contrat de cinq ans.
VILLARREAL REINA REVIENT
Dix-sept ans après son départ à Liverpool, Pepe Reina revient à Villarreal. Arrivé en fin de contrat avec la Lazio Rome, le gardien espagnol de 39 ans s'est engagé pour une saison avec le club dont il a déjà porté les couleurs entre 2002 et 2005.
NICE UN INTÉRÊT POUR KUDUS MOHAMMED (AJAX)...
LENS DOUCOURÉ N'ATTEND QUE SON PERMIS DE TRAVAIL
Transféré à Crystal Palace (ANG) pour 22,6 M€ plus 5 M€ de bonus (Lens conservant 15 % de la propriété du joueur), et dans l'attente d'un visa provisoire, l’international malien Cheick Doucouré, est finalement arrivé jeudi à Londres. Il doit récupérer son permis de travail définitif au plus tôt ce lundi avant que le club entraîné par Patrick Vieira n'officialise son arrivée dans la foulée pour une durée de cinq saisons. Son départ de Lens était inéluctable, notamment compte tenu des conditions financières sur lesquelles Lens ne pouvait pas s'aligner. À 22 ans, Doucouré voulait connaître d'autres horizons, évoluer en Angleterre. Convoité par Nottingham Forest qui voulait un temps lier le dossier Brice Samba, il a rapidement opté pour Crystal Palace avec lequel il était d'accord sur le plan salarial depuis un moment. J. D.
Afin de renforcer son entrejeu, Nice s'intéresse à Kudus Mohammed. Le joueur de l'Ajax Amsterdam présente un profil de relayeur complet et, à 21 ans, un certain potentiel. Un transfert de l'international ghanéen, sous contrat jusqu'en 2025, pourrait coûter environ 12 M€. Avant de partir pour l'Ajax, Kudus Mohammed avait déjà été pisté par Rennes et Strasbourg. F. T.
... ET GUESSAND EN ROUTE VERS NANTES
Comme annoncé hier sur notre site, Evann Guessand est proche de rejoindre Nantes sous forme de prêt sans option d’achat. Le prometteur attaquant niçois de 21 ans, prolongé l’été dernier jusqu’en 2026, a manqué de temps de jeu la saison passée (20 matches de L1, 2 titularisations, 1 but, 2 passes décisives) après un exercice 2020-21 à 7 buts et 5 passes décisives en Suisse avec Lausanne. Après le renfort important de Moussa Sissoko dans l’entrejeu, son arrivée marquerait le départ du mercato nantais dans un secteur offensif dépeuplé par les départs de Randal Kolo Muani et Kalifa Coulibaly (fin de contrat), notamment. Par ailleurs, la piste de l’attaquant sudcoréen de Bordeaux Hwang Ui-jo (Bordeaux) reste toujours active. J. Ri.
LORIENT LA PISTE JAWAD EL-YAMIQ (VALLADOLID) ROUVERTE
Lorient, à la recherche d'un défenseur central d'expérience, a réactivé la piste menant à Jawad El-Yamiq (30 ans). Le jouer de Valladolid intéressait déjà les dirigeants morbihannais l'été dernier mais le transfert n'avait pas pu se faire. Reste encore aux Merlus, s'ils venaient à passer à l'action, à se mettre d'accord avec leurs homologues espagnols pour racheter les deux ans de contrat qu'il reste au joueur. F. T.
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efootball transferts
ligue 2
L’OM penche à gauche
Mark Leech/Offside/Presse Sports
Forcément, passer du chantre argentin du jeu de possession à l’adepte croato-italien d’un style plus direct a des conséquences. Quand l’entraîneur Jorge Sampaoli voulait empiler les milieux, Igor Tudor s’avère lui plus attentif à d’autres postes. Comme les pistons. À droite, il pourrait relancer Pol Lirola, contre-attaquant flamboyant début 2021 et ombre de lui-même la saison derrière. Le latéral de 24ans s’est toujours plu aux côtés d’une défense à trois centraux, avec le terrain ouvert pour ses cavalcades. À gauche, Tudor n’a pas de profil de ce type. Le revenant Jordan Amavi tentera d’entrer dans les schémas de son entraîneur, mais il s’épanouit plutôt dans une défense à quatre. Alors Pablo Longoria s’active. La piste la plus chaude mène à Nuno Tavares, le latéral gauche portugais d’Arsenal (22 ans). Après avoir éclos à Benfica, il était arrivé l’été dernier chez les Gunners pour un peu plus de 8 millions d’euros, sans véritablement s’imposer. Toujours partisan des formats « créatifs », selon l’expression de son président, l’OM travaille sur la possibilité d’un prêt. Arsenal avait su être plutôt arrangeant il y a un an : Mattéo Guendouzi était arrivé sous la forme d’un prêt avec option d’achat quasi obligatoire et William Saliba dans le cadre d’un prêt sec. Et le recrutement de milieux alors? Alors que l’OM a encore du matos (Gueye, Rongier, Gerson ou Guendouzi), il semble avoir ralenti dans ce secteur. L’intérêt pour Francis Coquelin (31 ans, Villarreal) apparaît plus distant.
Hier, nos confrères de la Provence expliquaient qu’une autre piste, menant au Néerlandais Riechedly Bazoer (25 ans, libre) était «enterrée». Sampaoli avait auparavant validé la proposition à Axel Witsel (33 ans), qui s’est engagé avec l’Atletico de Madrid.
Un deuxième gardien à bas coût Le successeur de Boubacar Kamara ne sera pas non plus Kevin Strootman, revenu d’un prêt laborieux à Cagliari. Absent de l’entraînement hier, le vétéran de 32 ans laisse ses représentants tenter de négocier un départ avec la direction olympienne, à un an de la fin de son bail. Comme pour le défenseur central Alvaro Gonzalez, l’OM ne voit pas de problèmes à le libérer mais son entourage négocie une indemnité de départ. D’autres dossiers épineux, comme celui d’un autre défenseur, Duje Caleta-Car, que l’OM veut céder à un an de la fin de son contrat, animeront les prochaines semaines. Au sein du club, on s’agaçait, ces derniers jours, du feuilleton Dries Mertens. L’attaquant belge de 35 ans n’était pas ciblé par le duo Longoria-Ribalta, et l’OM estime que ses représentants se sont servis d’un pseudointérêt phocéen pour faire monter les enchères en Italie. Enfin, à la suite du départ de Steve Mandanda, le club prospecte pour un poste de deuxième gardien. Après un investissement conséquent sur Pau Lopez, la saison dernière (près de 12M€), une piste futée et à bas coût est privilégiée.
Romain Perrocheau/L’Équipe
L’arrivée d’Igor Tudor à la place de Jorge Sampaoli a modifié les priorités. Pablo Longoria s’attelle notamment au dossier du piston gauche, incarné par le Portugais d’Arsenal Nuno Tavares.
«Une entreprise de 300 salariés, c’est énorme»
Pierre Hurmic, le maire EELV de Bordeaux, qui défilera aujourd’hui aux côtés des supporters contre la rétrogradation des Girondins en National, appelle les instances sportives à tenir compte des conséquences pour la ville et son économie. Le maire Europe Écologie Les Verts de Bordeaux, Pierre Hurmic.
V. G., M. Gr., H. De.
Nuno Tavares a fait 22 apparitions en Premier League la saison dernière.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
FLAVIEN TRÉSARRIEU
BORDEAUX – Les Girondins ont reçu hier la notification des raisons qui ont poussé la commission d’appel de la DNCG à maintenir, mardi, Bordeaux en National. Deux griefs ont été pointés. L’instance juge la dette, coupée en deux par les créanciers King Street et Fortress (à 26,5M€), encore trop élevée. La garantie sous forme d’une ligne de crédit obligataire (14 M€) pour couvrir les ventes de joueurs pose aussi problème. Le club a pu officiellement saisir le CNOSF, qui devrait se réunir lundi ou mardi. En attendant de connaître son avis, le maire (EELV) de Bordeaux, Pierre Hurmic, invite les instances du football français à prendre en compte celui du tribunal de commerce, qui avait validé, la semaine dernière, les pièces présentées par le président Gérard Lopez pour maintenir le club en L2. «Avant la décision de la commission d’appel, Gérard Lopez avait l’air très confiant. Alain Anziani, le président de Bordeaux Métropole, et vousmême l’avez soutenu. On a été plutôt rassurés par les éléments que nous a fournis le président Lopez sur le caractère viable du club pour affronter la prochaine saison en L2. Moi, j’ai tendance à penser qu’un document du tribunal de commerce de Bordeaux attestant que le club n’est pas en état de cessation de paiement devrait être de nature à rassurer les instances footballistiques de ce pays. Dès que l’on a appris la décision de la DNCG, on a saisi la ministre des Sports, Madame Oudéa-Castéra, pour na-
tionaliser le dossier. Les Girondins sont inscrits dans l’histoire du football français. Il y a une dimension politique, sociale et territoriale parce qu’on ne juge pas qu’un club mais tout un écosystème. C’est une entreprise de 300 salariés, c’est énorme. Êtes-vous satisfait par sa réponse? Elle est assez ambiguë (*). Elle dit qu’elle ne veut pas s’en mêler mais elle prend un peu position sur l’importance de l’enjeu. Elle va rester vigilante sur les procédures, j’espère qu’elle ira jusqu’au bout. Il faut que la Fédération comprenne que le football n’est pas hors sol. Ce que je ne voudrais pas, c’est qu’elle se paie régulièrement des clubs pour montrer qu’elle fait quelque chose.
“Ce n’est pas le moment de critiquer ou de débattre des loupés
''
Est-ce une motivation? Je n’en sais rien, mais je ne voudrais pas que ça le soit. Que la FFF s’intéresse aussi à la viabilité du modèle économique du foot français. Il est à bout de souffle. Un club, c’est un agent important d’une ville. Je ne voudrais pas que ce soit uniquement des instances sportives qui décident du devenir d’un territoire. Mais il y a quand même une raison économique à cela. Que l’on tienne compte aussi des autres éléments. On est en L2, on paie des errements sportifs et d’autres sans doute, mais qu’ils ne nous les fassent pas payer deux fois. La métropole a décidé de lisser les dettes du club et le loyer jusqu’en 2026. Est-ce une manière d’aider le club?
Oui. On n’a pas annulé la dette. Si le club est en liquidation judiciaire, on perd tout. On est aussi des gens réalistes, il vaut mieux accorder au club un délai de paiement. Qu’attendez-vous de la marche organisée aujourd’hui par les ultras? Plus on sera nombreux, plus il y aura de retentissement national. Je voudrais que l’on soit très nombreux à dire: “Ne nous privez pas de notre club”. Certains anciens joueurs y seront. Comprenez-vous, comme Alain Giresse (voir notre édition de mercredi), qu’ils puissent en vouloir aux différents dirigeants depuis la vente à GACP, en novembre2018? Ce n’est pas le moment de critiquer ou de débattre des loupés. Ce qui est important, c’est que l’on fasse tous poids autour des Girondins. Ce n’est pas un soutien aux dirigeants, c’est un soutien au club. Avec le recul, estimez-vous que les pouvoirs publics ont été assez vigilants lors de la vente du club à GACP? Non. J’étais l’un des seuls politiques à être extrêmement critique à l’époque. Nous avions reçu M. DaGrosa. Il ne parlait que de business, pas de projet sportif. Il est venu nous baratiner. M6 (propriétaire de 1999 à 2018) était pressé et il n’y avait pas d’autre repreneur connu. C’est là que les malheurs ont commencé.» (*) La ministre a notamment déclaré: «Je porte un regard attentif sur le contexte, qui représente un enjeu majeur sur le plan sportif, économique, social et historique pour le territoire et le football national.»
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eWimbledon Grand Chelem finale femmes
Entre portedrapeaux
La finale entre Ons Jabeur et Elena Rybakina va célébrer un nouveau pays et une troisième lauréate inédite sur les six derniers Grands Chelems. Mais pour la Tunisienne et la Kazakhe, l’événement dépasse le cadre des chiffres. 15 h
CENTRE COURT
Rybakina Jabeur
DE NOTRE ENVOYÉ SPECIAL
DAVID LORIOT
LONDRES – Dans un Wimbledon amputé de tous ses points ATP et WTA, la dernière scène du tournoi féminin sur le Centre Court, entre Ons Jabeur et Elena Rybakina, surpasse les contingences sportives et la sacro-sainte mathématique qui régit habituellement la vie du circuit. Car ce rendez-vous va bien au-delà des chiffres et recèle pour ces deux joueuses des trésors bien plus précieux. Pour l’une comme pour l’autre d’abord, ce sera une première, personnelle et nationale, et il s’agira avant tout de gérer les contreforts émotionnels d’un tel événement. Dans une WTA où Iga Swiatek (éliminée au 3e tour par Alizé Cornet) s’était solidement installée sur le trône depuis quatre mois, au relais de la retraitée Ashleigh Barty, le Majeur britannique va couronner une nouvelle lauréate pour la troisième
fois lors des six derniers Grands Chelems disputés (*), preuve que tout bouge encore dans le tennis féminin.
“Ce n’est pas juste Ons Jabeur qui joue sur le terrain, c’est Ons Jabeur la Tunisienne, l’Arabe aussi
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ONS JABEUR
Pour la Tunisienne, princesse et ambassadrice de tout un peuple, ce match est un symbole. Jabeur (27 ans) est tout à la fois l’espoir suprême d’un pays, le porte-drapeau de la communauté musulmane, la lumière du continent africain, qui n’avait encore jamais connu pareille exposition. « Ce sont des grandes émotions pour moi, pour mon pays, pour mon continent. J’ai toujours rêvé d’être là. Ce sera quelque chose de spécial», confesse la numéro 2 mondiale. En ce premier jour de l’Aïd-el-Kebir, un succès de Jabeur, dont le portrait s’affiche partout à Tunis désormais, aurait un retentissement incroyable dans un pays actuellement secoué politiquement. « Ce n’est pas juste Ons Ja-
beur qui joue sur le terrain, c’est Ons Jabeur la Tunisienne, l’Arabe aussi», revendique-t-elle. Avec son jeu tout en lecture et en variations, Jabeur a les moyens de toucher son rêve. Mais en face, elle aura une Kazakhe au tennis bien plus à plat, bien plus puissant. Une femme de 23 ans, née à Moscou, d’origine russe, qui n’aurait donc pas pu être là si elle n’avait opté pour les couleurs du Kazakhstan il y a quatre ans. Un choix que Rybakina (23e mondiale) assume sans hésitation. « Je joue désormais pour le Kazakhstan, je suis heureuse de représenter ce pays. Il a cru en moi», assure celle qui n’a encore jamais gagné contre les deux premières joueuses du monde (0-3) et qui reste sur quatre défaites en finale. Mais tout cela n’est que chiffres. Et à Wimbledon cette année, les mathématiques ne disent rien. É (*) La Tchèque Barbora Krejcikova à Roland-Garros et la Britannique Emma Raducanu à l’US Open ont gagné leur premier titre majeur l’an dernier.
Rybakina, l’esprit léger
Avant sa première finale en Grand Chelem, la Kazakhe, arrivée à Wimbledon sans attente particulière, compte laisser parler son tennis sans fioriture. profiter de ce moment, inattendu pour elle, au vu d’une préparation plus que moyenne.
Un set perdu jusque-là Avec une seule victoire sur gazon, contre la 227e mondiale Jamie Loeb, avant de poser ses petons dans l’herbe du All England Club, Rybakina s’estimait loin du compte. « Je ne m’attendais pas à être en deuxième semaine. Je suis arrivée beaucoup plus relax et sans doute que cela m’a aidée», concède celle qui est venue au tennis après avoir dû convenir qu’elle était trop grande (1,84m) pour poursuivre la gymnastique ou le patinage sur glace. Avec cet esprit léger, un jeu direct et son service comme tremplin (49 aces, n°1 du tournoi), elle ne s’embarrasse pas trop la vie de construction tactique. Une recette
adaptée au gazon (un set perdu en six matches). Mais en finale, l’émotion peut tout bouleverser. Surtout quand l’histoire tambourine, pour la Tunisienne comme la Kazakhe. «On sera ensemble dans cette journée », dit-elle joliment. «C’est incroyable de penser que tu es en train d’écrire l’histoire», s’exD. L. clamait-elle avant hier.
Pierre Lahalle/L’Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
LONDRES – On a eu beau tenter toute la quinzaine de la mettre dans les cordes, de lui rappeler ses origines russes, sa résidence moscovite et tout le toutim, Elena Rybakina est restée stoïque, répondant sans agacement visible. Naturalisée kazakhe depuis quatre ans, elle sait évidemment que sa présence sur l’herbe londonienne cette année tient à ce seul passeport, tandis que ses concitoyens de naissance sont, eux, restés à la porte. En revanche, sa place en finale ne doit rien au blason sur la pièce d’identité. À 23 ans, Rybakina va disputer cet après-midi sa neuvième finale, pour deux titres jusque-là (Bucarest 2019, Hobart 2020), mais sa première en Grand Chelem. Et si elle s’en émeut et s’en réjouit, elle veut avant tout
gazon
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wimbledon Grand Chelem gazon / finale femmes
PROGRAMME
« Ons n’aime pas la monotonie » « La voir en finale de Wimbledon, c’est la joie de ma vie ! Pour moi, c’est extraordinaire. Quand elle était petite, elle était talentueuse, on voyait bien qu’elle ferait quelque chose mais c’était inimaginable de la voir 2e mondiale. Elle est arrivée au club (à Sousse) quand elle avait trois ans et demi. Je lui ai proposé de rejoindre un groupe et de taper dans des balles adaptées à son âge, des balles en plastique. Mais elle a refusé d’intégrer le groupe. Quelques mois plus tard, elle a intégré un groupe plus âgé qu’elle et on jouait avec de
vraies balles. Je l’ai entraînée jusqu’à ses 13ans. Pendant ces dix années, elle a montré qu’elle était amoureuse du tennis. Et elle voulait exister à travers ce sport. Je me souviens, elle prétendait qu’elle pouvait battre tout le monde ! (rire). Sa façon de jouer est spéciale. Elle n’aime pas la monotonie. Depuis toute petite, elle aime varier. Son schéma tactique est de surprendre l’adversaire et de créer des choses selon sa propre inspiration. C’est une créative. Elle sent bien le jeu, elle touche très bien la balle. Elle n’aime pas jouer le style “classique” des filles. Elle aime tellement jouer qu’elle apprenait très vite ce que je lui proposais. Ce qui pouvait poser un problème dans un groupe. Je me demandais s’il fallait que j’attende que le reste du groupe
RÉSULTATS
soit à son niveau ou lui proposer tout de suite quelque chose de nouveau, pour suivre son rythme à elle. Un peu comme un premier de classe, en fait. Ce qui me frappe sur ce Wimbledon, mais aussi à Berlin (tournoi qu’elle a remporté en juin, son troisième titre WTA après Birmingham 2021 et Madrid en avril), c’est qu’elle a appris à mieux gérer les situations de match.
Avant, lorsqu’elle menait au score, elle se relâchait, parfois trop. Et elle avait du mal à revenir dans la partie et à retrouver son rythme. Là, elle gère mieux ses émotions. Même menée, elle ne lâche pas la partie. Dernier point, elle a clairement amélioré son physique. Elle est plus affûtée et je crois qu’elle peut encore progresser dans ce domaine.» V. C.
Jabeur, si douée, si humble, si méritante
La Tunisienne, qui portera le continent africain cet après-midi, fait l’unanimité. HICHAM ARAZI (MAR, 48 ANS), ANCIEN JOUEUR DE TENNIS PROFESSIONNEL
Pierre Lahalle/L’Équipe
« Elle joue comme elle est dans la vie »
class. WTA 1 37 44 14 52 23 80 9 9 26 92 18 12 25 115 118
tête de 1/16 série 1 SWIATEK Cornet Tomljanovic 13 KREJCIKOVA Zheng Qinwen 17 RYBAKINA Martic 8 PEGULA 4 BADOSA 25 KVITOVA Frech 16 HALEP 11 GAUFF 20 ANISIMOSA Tan w.c. Boulter
« Ca me touche beaucoup qu’elle soit en finale de Wimbledon. Ons est une joueuse tunisienne, donc d’un pays arabe, et je sais la difficulté que ça représente au niveau des aides et des structures. Ce sont des cas très rares de joueurs ou joueuses qui arrivent à percer. Ce sont vraiment des histoires individuelles, il n’y a pas de fédération ou d’encadrement qui font qu’un joueur arabe puisse réussir à ce niveau-là. Ça fait plusieurs années maintenant que Ons est bien encadrée. Son mari (Karim Kamoun, ancien escrimeur international) est son préparateur physi-
1/8
1/4
6-4, 6-2 Tomljanovic, 2-6, 6-4, 6-3 RYBAKINA, 7-6 (4), 7-5 Martic, 6-2, 7-6 (5) BADOSA, 7-5, 7-6 (4) HALEP, 6-4, 6-1 ANISIMOVA, 6-7 (4), 6-2, 6-1 Tan, 6-1, 6-1
Tomljanovic, 4-6, 6-4, 6-3
(POL) Cornet, (AUS) (RTC) (CHN) (KAZ) (CRO) (USA) (ESP) (RTC) (POL) (ROU) (USA) (USA) (GBR)
1/2
RYBAKINA, 4-6, 6-2, 6-3
RYBAKINA, 7-5, 6-3 HALEP, 6-1, 6-2 ANISIMOVA, 6-2, 6-3
nin le faisait aussi très bien. Je l’ai connue sur le tournoi WTA de Rabat et on est resté en contact. J‘ai suivi sa progression. Il y a deux ans, je disais déjà que c’était la meilleure joueuse au monde. Ça se confirme. Elle est numéro 2 mondiale et elle ne va pas s’arrêter là. Pour moi, elle peut gagner sur toutes les surfaces. Je crois qu’une des clés est son entourage. Les personnes qui t’encadrent, c’est toujours très important. Ons a très bien su se structurer. On sent un équilibre. On savait tous qu’elle allait réussir. Ce n’était juste qu’une question de temps. Depuis deux ans, ses résultats sont impressionnants. Ce qui frappe sur ce Wimbledon, c’est sa confiance. Même dans une mauvaise passe, elle ne panique pas. Elle sait qu’il y aura une ouverture. Je la trouve très lucide. » V. C.
que et ça lui a fait beaucoup de bien. Je me souviens que lorsque j’ai fait mon premier quart en Grand Chelem (à Roland-Garros, en 1997), j’avais croisé à l’aéroport une école de jeunes Tunisiennes et elles étaient fières de moi. C’est pareil pour moi : quand je vois un sportif arabe réussir à ce niveau, je ressens de la fierté. Encore plus avec Ons, qui est une fille sympa et humble. D’ailleurs, tout le monde l’adore sur le circuit. Elle joue comme elle est dans la vie. J’aime beaucoup le jeu qu’elle pratique. Comme j’aime bien celui de Tatjana (Maria, éliminée par Jabeur en demi-finales). Elle slice, elle fait des amorties, des montées à contretemps, elle a un super toucher de balle, et elle peut aussi prendre la balle plus tôt et accélérer. Tout ce que j’aime dans le tennis ! Justine He-
finale
FEMMES aujourd’hui, 15 heures RYBAKINA, 6-3, 6-3
HALEP, 6-2, 6-4
1/2 JABEUR, 3-6, 6-1, 6-1
JABEUR, 6-2, 3-6, 6-1
En capitales, les têtes de série; en gras, les Françaises ; w.c. : wild-card.
Maria, 4-6, 6-2, 7-5
1/4 Bouzkova, 7-5, 6-2 JABEUR, 7-6 (11), 6-4 Maria, 5-7, 7-5, 7-5 Niemeier, 6-2, 6-4
JEUDI double mixte / finale D. Krawczyk-N. Skupski (USAGBR, 2) b. S. Stosur-M. Ebden (AUS-AUS)......................6-4, 6-3 HIER double femmes / demi-finales B. Krejcikova-K. Siniakova (RTCRTC, 2) b. L. Kichenok-J. Ostapenko (UKR-LET, 4)...................6-2, 6-2 E. Mertens - Shuai Zhang (BELCHN, 1) b. D. Collins-D. Krawczyk (USA-USA)..............6-2, 3-6, 6-3 juniors filles / demi-finales L. Hovde (USA, 1) b. V. Mboko (CAN, 5).........................6-4, 6-3 L. Udvardy (HON, 7) b. L. Klimacova (RTC, 16)................6-3, 3-6, 6-0 juniors garçons / demi-finales M. Zheng (USA) b. M. Landaluce (ESP, 10)...........6-3, 3-6, 7-6 (7) M. Poljicak (CRO, 3) b. P. Rodenas (ESP)............7-5, 6-2
LES DIX DERNIÈRES CHAMPIONNES
2021 Barty (AUS) 2020 édition annulée (Covid) 2019 Halep (ROU) 2018 Kerber (ALL) 2017 Muguruza (ESP) 2016 S. Williams (USA) 2015 S. Williams (USA) 2014 Kvitova (RTC) 2013 Bartoli 2012 S. Williams (USA) 2011 Kvitova (RTC)
R.Martin/L’Équipe et Bechir Taieb/AFP
NABIL MLIKA (TUN, 55 ANS), SON PREMIER ENTRAÎNEUR
AUJOURD’HUI femmes / finale E. Rybakina (KAZ, 17) c. O. Jabeur (TUN, 3).............15 h double hommes / finale M. Ebden-M. Purcell (AUS-AUS) c. N. Mektic-M. Pavic (CRO-CRO, 2) (après la finale femmes) juniors filles / finale L. Hovde (USA, 1) c. L. Udvardy (HON, 7)...........14 h
1/8
1/16
Bouzkova, 6-2, 6-3 Garcia, 7-6 (3), 7-6 (5) MERTENS, 6-4, 7-5 JABEUR, 6-2, 6-3 Maria, 6-3, 7-5 OSTAPENKO, 3-6, 6-1, 6-1 Watson, 7-6 (6), 6-2 Niemeier, 6-4, 3-6, 6-3
Bouzkova RISKE ZHANG SHUAI Garcia KERBER MERTENS Parry JABEUR SAKKARI Maria Begu OSTAPENKO Watson Juvan Tsurenko Niemeier
tête de class. série WTA 66 (RTC) (USA) 28 36 (CHN) 33 41 55 (ALL) 15 19 (BEL) 24 31 77 2 (TUN) 2 5 (GRE) 5 103 (ALL) 43 (ROU) (LET) 12 17 121 (GBR) 62 (SLV) 101 (UKR) 97 (ALL)
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eWimbledon Grand Chelem
gazon
demi-finales
Le calme avant la tempête
Djokovic, qui s’est qualifié sans vraiment trembler pour sa huitième finale de Wimbledon face à Norrie, attend Kyrgios pour un choc qui fait saliver. Djokovic Norrie
266 6 632 4
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
LONDRES – Tandis que son plus grand rival repartait en Espagne, les abdos en feu, et que Nick Kyrgios avouait avoir passé l’une des nuits les plus agitées de sa vie en anticipant et cogitant sur ce qui allait pouvoir se passer dimanche, Novak Djokovic a plutôt tranquillement porté à 32 le nombre ses participations en finale de Grand Chelem. C’est un nouveau record, devant Roger Federer (31). S’il n’avait pas quasiment donné le premier set à Cameron Norrie, en se montrant nerveux et étrangement imprécis, passif et sans sensation, tandis que germaient brièvement quelques esquisses du big brouhaha pour le furtif enfant du pays, l’affaire aurait même dépassé le stade de la tranquillité. Mais après les fautes en stock, et l’accoutumance progressive au revers qui fuse du Britannique au visage peinturluré de crème solaire, le Serbe a mis la casquette et lancé ses plans de dislocation. Et ce qu’avait prévu David Goffin (l’adversaire malheureux de Norrie en quarts de finale) est arrivé. « Je ne pense pas que Cameron sera armé pour battre Djokovic, avait pronostiqué le Belge. Même avec la foule contre lui, Novak a de la marge et ça va être à sens unique. » Tandis que s’empilaient les bourdes d’un Britannique qui baissait de pied (36 fautes directes), le Serbe, qui en vu d’autres rayon hostilité, a repris assez aisément le contrôle du tempo dans des rallyes très prévisibles. Et multipliait les aces (13) pour ne perdre que onze points sur son engagement dans les trois derniers sets. Après cette demi-finale mi-figue, mi-raisin, finalement moins spectaculaire que les à-côtés à rebondissements du Nadal-Kyrgios annulé, on espère que les débats s’enflammeront pour la finale de dimanche.
8
Novak Djokovic est le premier joueur à atteindre 8 finales ou plus dans trois tournois du Grand Chelem.
9 à l’Open d’Australie, 9 à l’US Open et donc 8 à Wimbledon.
Pierre Lahalle/L’Équipe
FRANCK RAMELLA
Mais comment en douter avec la présence de l’exalté Australien ? À l’évocation de son nom au moment d’interroger Djokovic sur le court après sa victoire, la foule a d’abord fait « Ahhhhhhh!!!!! », puis « Ouhhhhh!!!! », sans qu’on détermine avec certitude la part d’exaltation et celle de la détestation. Prometteur pour l’ambiance. Kyrgios devrait partir à l’abordage avec ses offensives surgies parfois d’on ne sait où, tandis que Djokovic fera tout pour circonscrire le feu lesté de son expérience folle. Vainqueur des trois dernières éditions, il a gagné hier sa 27e victoire consécutive à Wimbledon (depuis son abandon en quarts de finale face à Berdych en 2017) et n’a plus perdu sur le Centre Court class. ATP 1 30 26 104 13 24 36 7 112 58 28 38 12 93 32 68
tête de 1/16 série 1 DJOKOVIC 25 KECMANOVIC 22 BASILASHVILI w.c. Van Rijthoven 10 SINNER 20 ISNER 32 OTTE 5 ALCARAZ Humbert Goffin 23 TIAFOE Bublik 9 NORRIE Johnson 30 PAUL Vesely
Imprécis lors du premier set, Novak Djokovic s’est vite repris et a profité des erreurs du Britannique Cameron Norrie pour s’imposer en quatre sets.
(BEL (USA) (KAZ) (GBR) (USA) (USA) (RTC)
“C’est un joueur qui n’est jamais aussi bon que dans les grands matches et contre les meilleurs
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NOVAK DJOKOVIC, À PROPOS DE NICK KYRGIOS
Jeudi soir, après l’annonce du forfait de Nadal, il n’a dormi qu’une heure. « Je me sentais tellement nerveux, expliquait l’Australien hier. J’étais juste agité, avec tellement de pensées dans ma tête autour de cette finale de Wimbledon. C’est là que Djokovic aura l’avan1/8
(SER) (SER) (GEO) (HOL) (ITA) (USA) (ALL) (ESP)
depuis 2013. Neuf ans. Il disputera sa huitième finale ici, tandis que le Nick frondeur, aussi rebelle soit-il, devra à son tour composer avec tout le tralala émotionnel d’une première à si grande échelle.
DJOKOVIC, 6-0, 6-3, 6-4 Van Rijthoven, 6-4, 6-3, 6-4 SINNER, 6-4, 7-6 (4), 6-3 ALCARAZ, 6-3, 6-1, 6-2 Goffin, 4-6, 7-5, 6-2, 7-5 TIAFOE, 3-6, 7-6 (1), 7-6 (3), 6-4 NORRIE, 6-4, 6-1, 6-0 PAUL, 6-3, 6-2, 6-2
1/4 DJOKOVIC, 6-2, 4-6, 6-1, 6-2 SINNER, 6-1, 6-4, 6-7 (10), 6-3 Goffin, 7-6 (7), 5-7, 5-7, 6-4, 7-5 NORRIE, 6-4, 7-5, 6-4
1/2
DJOKOVIC, 5-7, 2-6, 6-3, 6-2, 6-2
finale
HOMMES demain, 15 heures DJOKOVIC, 2-6, 6-3, 6-2, 6-4
Kyrgios, forfait
tage dès le départ. Il peut tirer parti de son expérience, il l’a fait tellement de fois. Tout me passait par la tête, chaque petite pensée, et j’ai vraiment mal dormi… J’ai l’impression d’être juste une boule d’énergie en ce moment. Je veux juste sortir sur le terrain d’entraînement, frapper des balles de tennis, et juste parler. Je voudrais qu’on y soit déjà. » Il promettait à tous de boire un bon thé chaud à la camomille pour la nuit à venir. Sans esclandre, ni provocation. Car après de longs mois à titiller Djokovic, Kyrgios a souri en évoquant la « bromance » désormais entretenue entre eux depuis qu’il a pris son parti durant la terrible épreuve vécue à Melbourne en janvier avant son expulsion. Et six mois 1/2
Kyrgios, 6-4, 6-3, 7-6 (5)
1/4 Garin, 6-2, 7-5,7-6 (3), 6-4,7-6 (6) Kyrgios, 4-6, 6-4, 7-6 (2), 3-6, 6-2 FRITZ, 6-3, 6-1, 6-4
NADAL, 3-6, NORRIE, 3-6, 7-5, 3-6, 7-5, 7-5, 2-6, NADAL, En capitales, les têtes de série; 7-6 (4) 6-3, 7-5 6-4, 6-2, 7-6 (6) en gras, les Français ; w.c. : wild-card; q.: qualifié.
plus tard, très contrarié par l’Australie, voilà un autre Aussie pour lui chercher des noises. Un pied de nez après ces longues semaines de « turbulence », pour reprendre la terminologie du Serbe hier? Djokovic savait juste qu’il lui faudra encore souffrir pour gagner un nouveau titre en Majeur, un potentiel 21e, un an après le dernier. « Je ne pense pas que Nick souffrira de la pression, disait-il. Avec son jeu tout en puissance, il n’y a pas de doute qu’il sera agressif. C’est un joueur qui n’est jamais aussi bon que dans les grands matches et contre les meilleurs. Mais je suis heureux qu’il soit en finale. Il le méritait. » Une bromance, on vous disait. Avant la tempête. É
1/8 Garin, 6-2, 6-3, 1-6, 6-4 DE MINAUR, 6-3, 6-4, 7-5 Nakashima, 6-4, 6-4, 6-1 Kyrgios, 6-7 (2), 6-4, 6-3, 7-6 (7) Kubler, 6-2, 4-6, 5-7, 7-6 (4), 6-3 FRITZ, 6-4, 6-1, 7-6 (4) VAN DE ZANDSCHULP, 7-5, 2-6, 7-6 (7), 6-1 NADAL, 6-1, 6-2, 6-4
1/16 Garin BROOKSBY DE MINAUR Broady Nakashima Galan Kyrgios TSITSIPAS Sock Kubler Molcan FRITZ Gasquet VAN DE ZANDSCHULP SONEGO NADAL
tête de class. série ATP 43 29 34 19 27 w.c. 132 56 109 40 4 5 q. 103 q. 99 51 11 14 69 (HOL) 21 25 (ITA) 27 54 4 (ESP) 2
(CHL) (USA) (AUS) (GBR) (USA) (COL) (AUS) (GRE) (USA) (AUS) (SLQ) (USA)
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Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
erugby tournée au Japon Japon 7 h 50 France
Les enfants de «Saint-Pée»
Titulaires avec l’équipe de France durant la tournée au Japon, Charles Ollivon et Maxime Lucu ont grandi et se sont initiés au rugby ensemble, dans un village basque qui observe avec fierté leur ascension commune. Les deux adultes aux extrémités sont les parents de Charles Ollivon, Jean-Michel et Brigitte. Charles est debout, le deuxième en partant de la gauche, Maxime Lucu le quatrième en partant de la gauche, debout aussi.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
YANN STERNIS (avec R. BO.)
DR
SAINT-PÉE-SUR-NIVELLE (PYRÉNÉES-ATLANTIQUES) – Samedi dernier, au petit matin, une bulle d’émotion a enveloppé « Saint-Pée ». La veille, la soirée avait déjà été agitée avec l’ouverture de la fête du village. Une poignée d’heure de sommeil plus tard, alors que le premier test du quinze de France au Japon allait commencer à plus de 9 000 kilomètres de là, ils sont nombreux à avoir mis leur réveil pour observer la première titularisation – et la victoire, 42-23 – commune chez les Bleus (la deuxième ayant lieu ce matin) des deux enfants du pays. Et ils n’ont pas été déçus en découvrant le troisième-ligne et capitaine Charles Ollivon et le demi de mêlée Maxime Lucu, tous les deux de 1993 (29ans) se tenir fièrement côte à côte lorsque les hymnes ont retenti. « C’est à ce moment-là que j’ai eu le plus d’émotion, la chair de poule », souffle Monique, la mère de Maxime.
Les pères avant eux, déjà, les grands frères aussi...
Atlantique
Saint-Pée sur-Nivelle
« Je me suis installé devant la télé, j’avais un peu la tête dans le cul, reconnaît de son côté Ximun Lucu, le frère aîné, qui vient de mettre un terme à sa carrière avec le Biarritz Olympique. Et les voir comme ça, ça m’a secoué, j’ai eu les frissons. Deux gamins d’un même petit club qui ont commencé et ont fait toutes leurs classes ensemble, et qui se retrouvent en équipe de France, c’est rare non? Tout le monde en a parlé pendant la fête du village. » « Le fait qu’ils se soient mis l’un à côté de l’autre pendant les hymnes, c’était encore plus beau, ajoute, avec la voix cassée,
Pau ESP 50 km
“Je les ai entraînés jusqu’en minimes. Charles, c’est le mien, mais Maxime, je l’ai aussi vu grandir, j’ai beaucoup d’amour pour eux
JEAN-MICHEL OLLIVON, PÈRE DE CHARLES
TF1 aujourd’hui
Japon 7 h 50 France
Arbitre : M. Adamson. • Stade Olympique. 11
6
12
Nakano 15
Yamanaka 13
Riley 14
Van Den Heever
1
Leitch
Fifita 9
3
5
Dearns 8
10
5
7
3
13
8
4
1
Gros
Japon France
Sélectionneur : Jamie Joseph Remplaçants : Horie (16), Morikawa (17), Kizu (18), Tsuji (19), Tatafu (20), Shigeno (21), Tamura (22), Gates (23)
10
15
Tanga
Spring 9
Lucu
Flament
Ai Valu
14
Penaud
Jalibert Vakatawa
2
Sakate Mauvaka (cap.)
Waqa
Gunter
Ollivon (cap.)
Jolmes 2
Cornelsen Lee
7
Inagaki Bamba 4
Saito
''
6
Cretin
12
Moefana 11
Lebel
Sélectionneur : Fabien Galthié Remplaçants : Bourgarit (16), Priso (17), Falatea (18), Lavault (19), Diallo (20), Macalou (21), Couilloud (22), Hastoy (23)
Dans ce charmant village de 7 000 habitants, niché à une douzaine de kilomètres de Saint-Jean-de-Luz, chacun garde un souvenir des deux graines de champion au stade municipal. L’enceinte champêtre, encadrée par des collines verdoyantes aux courbes arrondies, sur lesquelles ont poussé quelques maisons labourdines, garde discrètement en son sein les vestiges de leur passage. Pour les trouver, Il faut se glisser dans la seule tribune du stade et pénétrer dans la chaleureuse salle de réception du SPUC. Non loin d’une armoire à trophées bien garnie, coincés entre des fanions et des photos d’équipes jaunies, se trouvent accrochés des clichés récents et encadrés des champions. Ici Maxime Lucu, grand sourire, tenant le Grand Chelem de 2022, là Charles Ollivon, à la charge, maillot bleu sur le dos. Ces deux-là n’ont pas été les premiers de leur famille à se côtoyer au
club. Ximun et Alexandre, les deux grands frères, ont évolué ensemble, en jeunes. À la fin des années 1980, les pères des internationaux avaient aussi disputé quelques saisons communes au SPUC. JeanPaul Lucu y était talonneur. Jean-Michel Ollivon évoluait juste derrière lui. « C’était un deuxième-ligne de devoir, à l’ancienne », est-il décrit quasi unanimement au village, comme pour mieux insister sur l’âpreté qui pouvait caractériser son jeu. « C’était une poutre, mais une poutre rugueuse, pas rabotée, et quand les épines sortaient, les adversaires pouvaient avoir mal, développe en se marrant Jean-Paul Lucu, à qui l’on confère également une réputation de dur des pelouses. J’ai d’excellents souvenirs avec lui. Aujourd’hui, on ne se voit pas quotidiennement, mais quand on se croise, il y a de l’amitié, comme il y en a entre nos deux familles. J’ai admiré le travail qu’ont fait les parents de Charles, Jean-Michel et Brigitte, à l’école de rugby du SPUC. » Des années durant, le couple Ollivon a encadré l’équipe de Char-
les et Maxime, changeant de catégorie en même temps que la bande. « Je les ai entraînés jusqu’en minimes, souffle le paternel. Charles, c’est le mien, mais Maxime, je l’ai aussi vu grandir, j’ai beaucoup d’amour pour eux. » Pour lui, impossible de dissocier le duo du reste d’un groupe d’une dizaine de gamins partageant la même passion et dont l’amitié semble soudée à vie. « Charles et Maxime s’entendaient très bien, mais comme tous les gosses de cette équipe, poursuit-il. Ils étaient tous très solidaires, il ne fallait pas toucher à l’un d’entre eux. »
Des caractères bien trempés Sur les photos d’époque, Charles Ollivon, plus grand et plus blond que les autres, est facile à repérer. « Il jouait de sa taille sur le uu
Romain Perrocheau/L’Équipe
situation Pyrénées-Atlantiques
Alexandre Ollivon, le frère aîné de Charles. On pouvait vraiment faire le parallèle avec les images d’eux petits, ici. » Un parallèle également dressé par les deux internationaux. « C’est déjà assez unique d’être en équipe de France, alors avec un ami d’enfance, c’est très fort », a expliqué Charles Ollivon hier. Lucu avait de son côté posté la semaine dernière sur les réseaux sociaux deux photos de lui en compagnie de son compère : l’une, bras dessus bras dessous au Toyota Stadium, l’autre, remontant à leurs jeunes années, sous le maillot du SPUC, le club de Saint-Pée-sur-Nivelle.
Les amis et la famille des deux joueurs des Bleus, rassemblés au stade municipal de Saint-Pée-sur-Nivelle avec les maillots offerts par les frères Lucu et Charles Ollivon.
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rugby tournée au Japon Japon - France (7 h 50)
Les deux joueurs originaires de Saint-Pée-sur-Nivelle ont connu leur première titularisation commune samedi dernier lors de la victoire face au Japon (23-42). Ils sont encore titulaires ce matin.
Alain Mounic/L’Équipe
Deux familles de supporters
uu terrain, note Jack Fourcade, le premier
éducateur à les avoir accueillis au club, alors qu’ils avaient 5ans. Maxime était plus discret, mais il faisait davantage jouer les autres. » Coéquipier au SPUC et ami des deux internationaux, Matthieu Estaynou, le seul qui à l’époque était du même gabarit que Charles Ollivon, enchaîne : « “Max” déconnait plus, Charles était le plus grand – et avec lui, on jouait tout en force –, mais c’était surtout le plus hargneux de tous. Même si on gagnait avec un petit écart, il n’était pas content. » Les crises de larmes de l’actuel joueur du RCT après chaque (rare) défaite de son équipe ont marqué les mémoires. « Il faisait partie des gamins pour qui il était inconcevable de perdre », souligne son frère, Alexandre. « Maxime était un peu pareil au fond, mais il gardait sa tristesse à l’intérieur », suggère Jean-Paul Lucu. Le caractère bien trempé des deux joueurs avait en tout cas déteint sur leur équipe. « Dans un club, tu as toujours une génération qui rafle tout, eh bien ici, c’était celle-là », lance Mikel Guerendiain, ancien joueur et futur coprésident du SPUC, par ailleurs cousin de Maxime.
coussis réunissant les meilleures équipes jeunes du pays et une invitation pour un France-All Blacks au Stade de France. Mais au moins autant que les victoires, tout le monde rappelle ici l’esprit espiègle qui animait la bande. Et au grand jeu des bêtises enfantines, Lucu et Ollivon n’étaient pas les derniers à participer. Lancer de “Pitch” (oui, les brioches) dans un semi-remorque servant de vestiaire lors d’un tournoi à Anglet, jeu d’eau dans le ruisseau situé juste derrière le terrain, bataille de boule de boue… les anecdotes tombent en cascade. « Ils se voyaient toute
Sur cette photo, Charles Ollivon est le premier à gauche, debout, et Maxime Lucu le premier en bas à droite.
la semaine, à l’école ou au rugby, et le dimanche ils allaient voir les seniors, et ils jouaient encore, se souvient tendrement Jean-Michel Ollivon. Les jours de pluie, ils n’étaient pas jojo au moment de revenir à la maison. » Plus récemment, Clément Ozcoidi se souvient aussi de cette voiturette de golf qu’il avait dégoté à la demande de Charles Ollivon pour que celui-ci puisse faire une quête motorisée (avec gyrophare et sono) lors d’une fête de Saint-Pée-sur-Nivelle. Les années innocentes et complices se sont ainsi écoulées pour la jeune équipe de « Saint-Pée ». Puis, Charles, dont l’évident
Partenaires de Lucu et Ollivon à l’époque, Clément Bonfils et Clément Ozcoidi se souviennent de ces nombreux matches gagnés et pointent une photo du groupe posant avec une flopée de coupes remportées cette saison. « On avait 8ans et on avait fini invaincus », rappellent-ils. Une performance qui leur avait ouvert les portes du Challenge P’tit Dop, un tournoi disputé à Mar-
Romain Perrocheau/L’Équipe
Bataille de “Pitch” et balade en voiturette de golf
Située à une trentaine de minutes de Biarritz comme de Bayonne, Saint-Pée-sur-Nivelle est partagée entre supporters du BO et de l’Aviron. « Le village est séparé en deux, en rigole Jack Fourcade, ancien éducateur du SPUC. Les jours de derby, ça peut être chaud, et après, l’histoire dure un mois ! » Les familles Lucu et Ollivon, elles, ne supportent pas la même équipe. « Nous, nous sommes pour Biarritz, notre oncle (Jean-Léon Borthaire) y avait joué, c’était les belles années du BO, notre père nous emmenait au match », raconte Ximun Lucu. Les Ollivon soutiennent de leur côté l’Aviron. « Mon frère, ma mère et moi, nous avons été abonnés pendant presque dix ans, souligne Alexandre Ollivon. Puis Charles est passé du statut de supporter en tribune à celui de joueur. » La carrière des Lucu et des Ollivon ayant bien fait les choses, Charles a joué à Bayonne quand Ximun et Maxime ont évolué sous le maillot du BO. Y. S.
potentiel avait été repéré, a rejoint l’Aviron Bayonnais en cadets (2009). Deux ans plus tard, Maxime Lucu est parti au BO. À force de travail et avec des trajectoires différentes, les deux jeunes hommes ont creusé leur sillon dans le rugby pro, jusqu’à devenir internationaux. Mais Saint-Pée-sur-Nivelle, où demeurent leur famille et leurs amis d’enfance, n’est jamais bien loin. Joueur de Bordeaux-Bègles depuis 2014, Maxime Lucu revient régulièrement dans le quartier d’Ibarron, où sont installés parents, oncles, tantes et cousins. « Dès qu’il a un moment, il vient manger la txuleta (côte de bœuf) à la maison, ça c’est sûr », confirme son père. Pour Ollivon, les retours sont réguliers mais moins fréquents. Le trajet depuis Toulon, qu’il a rejoint en 2015, jusqu’à Saint-Pée-sur-Nivelle se prêtent moins à des allers-retours rapides. Le capitaine des Bleus au Japon a toutefois passé du temps au pays cet hiver alors que, blessé, il était en rééducation à Capbreton. Le troisième-ligne était même, à la demande de son frère, venu animer une séance auprès des avants du SPUC. Il avait par ailleurs complété sa rééducation à Kinka, dans le flambant neuf complexe sportif de SaintPée-sur-Nivelle géré par l’ami Mikel Guerendiain, à qui il avait offert son maillot porté lors du France-Argentine de la Coupe du monde 2019 au Japon (23-21). Lors de leurs retours au village, Maxime et Charles en profitent évidemment pour voir leur vieille bande de copains. Alexandre Ollivon sourit : « Quand ils se retrouvent aujourd’hui, très vite, ils redeviennent de grands enfants. » Les enfants de « Saint-Pée ». É
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eautomobile Formule 1
Juergen Tap / IMAGO / Panoramic
Grand Prix d’Autriche
Berger: «J’ai un doute sur l’agressivité de Leclerc»
Pour l’ex-pilote de la Scuderia, désormais président du Championnat allemand de voitures de Tourisme, le pilote Ferrari n’est pas aussi offensif que son grand rival Max Verstappen. Mais l’Autrichien estime que le Monégasque doit conserver son style car « tout va se mettre en place pour lui ». DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
FRÉDÉRIC FERRET
BARCELONE (ESP) – Voilà longtemps que Gerhard Berger ne vient plus chaque week-end user ses jeans en Grand Prix. Pour l’ex-équipier d’Ayrton Senna et l’ex-copropriétaire de Toro Rosso, la vie à plus de 60 ans est ailleurs. Toujours sur les circuits – allemands – pour le DTM qu’il dirige. Arriver à le coincer tient du jeu de cache-cache, mais à Barcelone, il y a presque deux mois, l’Autrichien nous a offert quelques cafés au premier étage de l’hospitalité Red Bull où il est toujours le
bienvenu. Même lorsqu’il est habillé en Ferrari. L’occasion de revisiter sa carrière et les accidents qui l’ont émaillée, mais surtout l’importance de la Formule 1 dans la culture autrichienne, de Ferrari dans sa vie et du regard qu’il porte sur Charles Leclerc. Le tout avec l’enthousiasme que Berger, volontiers potache, a toujours eu. Et conserve encore aujourd’hui. «Si vous êtes devenu pilote de Formule 1, c’est grâce à Jochen Rindt (premier Autrichien à devenir champion du monde mais décédé avant la fin de saison, en 1970), non ?
Gerhard Berger au monument commémoratif d’Ayrton Senna à Imola, le 17 juin.
Rindt, c’est une légende dans notre pays, mais pour être honnête, je me suis toujours concentré plus sur moi que sur les autres. Et comme il a été le premier pilote que j’ai vu courir lorsque j’avais 10 ans, disons qu’il a participé à ma vocation. Rindt était mon idole. Encore plus aujourd’hui qu’avant car je mesure mieux tout ce qu’il a apporté. Dans mon bureau, j’ai une photo de lui, pas de moi! C’est lui qui a introduit la Formule 1 en Autriche. Et l’image qu’il avait, confirmée par des gens comme Bernie Ecclestone (ancien manager de Rindt) ou Helmut Marko, c’était celle d’un pilote excessivement
rapide, d’un gars extraordinairement cool, doté d’un incroyable instinct commercial. De ce que l’on m’en a dit, Jochen Rindt était un mec génial! Avoir ce genre de pilote comme représentant de votre pays a dû vous aider pour accéder à la F1? Comme Niki Lauda? Sans aucun doute. Grâce à eux, la F1 est devenue une partie essentielle de notre culture. Bien plus qu’en Allemagne, la F1 se faisait et se fait encore avec les Autrichiens. Les Allemands, ils ne l’ont découverte qu’avec “Schum” (Michael Schumacher). Il n’y avait rien à mon époque en Allemagne. uu
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automobile Formule 1 Grand Prix d’Autriche
“La F1 a cette capacité d’apprendre de chacun des accidents. Vous savez pourquoi j’ai eu les mains brûlées ? Parce que j’ai été brûlé par les coutures de mes gants. L’essence est passée par là
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“Leclerc ne doit pas changer sa manière d’être
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En amoureux de la Scuderia, cela doit vous faire plaisir de voir Ferrari revenir aux avant-postes? Évidemment. Mais c’est bien aussi pour le sport de voir que Mercedes n’est pas infaillible et d’assister à cette bataille entre Red Bull et Ferrari. Que pensez-vous de Charles Leclerc? (Il siffle.) Lui, c’est un rapide. Un super rapide. Un très très bon. Je le suis depuis ses années de karting parce qu’il courait alors avec mon neveu. Je l’ai vu grandir et il est très impressionnant. J’ai juste un doute sur son agressivité. Possède-t-il le même instinct de tueur que Max (Verstappen)? Max, dans ce domaine, est hallucinant. Il est incroyablement agressif, mais il est capable de gérer ce sentiment pour le transformer en résultat. Toutefois, je pense que ce n’est pas fini et que le combat sera intense. Ferrari a la meilleure voiture selon moi, mais Max arrive à hausser sa Red Bull au top. Leclerc peut-il devenir aussi agressif que Verstappen? Il ne doit pas. Un pilote ne doit pas changer sa manière d’être. Il est exceptionnel parce qu’il agit ainsi. Tout va se mettre en place pour lui. La manière dont il a géré son erreur à Imola (faute à la chicane, le 24avril, 6e au final) montre qu’il sait évoluer. Et apprendre. Vous qui avez vécu un terrible accident (à Imola le 23avril 1989), que pensez-vous de la sécurité des F1 modernes? Là aussi, tout a changé. Lors de mon crash, j’étais inconscient. Je n’ai pas pu comme Romain Grosjean à Bahreïn en 2020 (le
29novembre) m’extraire seul de la voiture. Mais la F1 a cette capacité d’apprendre de chacun des accidents. Vous savez pourquoi j’ai eu les mains brûlées? Parce que j’ai été brûlé par les coutures de mes gants. L’essence est passée par là. À l’époque, les sous-vêtements ignifugés n’étaient pas obligatoires. Et c’est grâce à Kris Nissen (pilote de F3), qui avait été brûlé parce qu’il courait en T-shirt que j’en ai finalement porté. Vous avez aussi été le témoin de l’accident d’Ayrton Senna, à Tamburello comme vous (le 1er mai 1994). (Il interrompt.) Ce week-end a été terrible. Je ne comprends toujours pas comment tout cela est arrivé. De pire en pire. D’abord l’accident de (Rubens) Barrichello le vendredi, la mort de (Roland) Ratzenberger le lendemain (pendant les essais qualificatifs) et puis le dimanche celle de Senna. Un cauchemar dramatique qui a marqué notre sport, mais le monde aussi. Et comme vous le disiez, c’était à Tamburello, là où sept ans avant j’avais eu le mien. Le lendemain, Ayrton m’avait appelé pour qu’on fasse quelque chose avec ce virage qui était vraiment dangereux. Alors, quand je suis sorti, on est revenus sur la piste pour voir ce qu’on pouvait faire. Sur place, on a vu la rivière derrière et l’on s’est dit qu’on ne pourrait pas la déplacer. Nous n’avons juste pas pensé qu’il était possible de changer le tracé (ce qui fut fait après la mort de Senna). On est partis, on a capitulé. Et c’est là qu’il est mort (long silence).
“Senna ? L’homme derrière le champion était génial
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Quelle sorte d’ami était-il? Un combattant de folie, mais le gars le plus cool que j’aie jamais connu. Vous connaissez son talent, sa concentration, sa discipline. Mais l’homme derrière le champion était génial. C’était mon ami parce qu’on avait le même âge, les mêmes passions. On passait nos vacances sur le bateau à rigoler. Après, c’était pas le genre à faire des cadeaux. Même aux copains. Un jour, alors qu’il lisait la Bible dans le motorhome, je suis allé le voir pour lui demander comment quelqu’un d’aussi religieux pouvait être aussi méchant en piste (il éclate de rire).
Gerhard Berger apprécie le retour en grâce de Ferrari matérialisé par les performances de Charles Leclerc.
EN BREF
Il vous a pourtant offert une victoire (à Suzuka, en 1991). Mais vous connaissez l’histoire? Je ne pouvais plus être champion; j’avais fait la pole et menais la course avec, je ne sais plus, dix secondes d’avance. Mon échappement a cassé, j’ai perdu de la puissance moteur. Ayrton est revenu et m’a passé. Et c’est dans le dernier virage en fin de course que je l’ai vu ralentir. Il savait que j’avais des problèmes (et Ron Dennis, l’ancien boss de McLaren,
GERHARD BERGER (AUT) Pilote retraité.
62 ans.
1986 : le 12 octobre, à Mexico, au volant de sa Benetton-BMW, il remporte la première de ses dix victoires en Formule 1. Il est monté à 48 reprises sur le podium. 2017 : il devient le patron du DTM, le Championnat allemand de voitures de tourisme.
Gerhard Berger et Ayrton Senna sur les deux plus hautes marches du podium du GP de Saint-Marin, en 1991.
Un sacré blagueur Gerhard Berger n’a jamais plaisanté avec les blagues. Surtout quand ça concernait son pote Ayrton Senna. « Je ne vous en parlerai pas parce que je n’aime pas que l’on me résume à cela, s’est-il contenté de nous confier avant d’ajouter, hilare : Mais on s’est bien marrés quand même... » Au hasard, on citera
Patrick Boutroux/L’Équipe
pour Ferrari et de connaître le “Commendatore”. (Il interrompt.) Je suis quelqu’un de très émotif et lorsque j’ai reçu l’appel pour y aller, j’ai dit oui sans réfléchir. On ne dit pas non à Enzo Ferrari. Vous le portez d’ailleurs encore sur le cœur (il est habillé d’un polo Ferrari). Vous savez quoi? J’ai perdu mes bagages en arrivant ici. Et à l’aéroport, j’ai dû acheter une chemise pour aujourd’hui. Et même chez Red Bull, je porte les couleurs de la Scuderia (il éclate de rire). Vous avez aussi gagné juste après le décès d’Enzo Ferrari, en septembre1988, à Monza. Je suis très fier de cette victoire parce qu’elle intervient après une longue période sans succès (le précédent en Australie en novembre1987) et gagner à Monza, en plus, fut un moment incroyable. La semaine précédente, j’étais à Fiorano pour faire le collaudo (déverminage) et les gars m’ont averti que ce serait dur. McLaren (avec Senna et Prost) gagnait toutes les courses. Je leur ai dit que justement, parce que c’était difficile, nous allions gagner. Alors Piccinini (le directeur sportif) m’a promis que si je le faisais, je garderai la voiture. Ce soir-là, je suis rentré à la maison avec la Ferrari (il éclate de rire).
Jure Makovec/AFP
uu Vous avez eu la chance de piloter
avait demandé au Brésilien de laisser Berger gagner). Vous avez participé avec Dietrich Mateschitz au lancement de Toro Rosso (aujourd’hui Alpha Tauri). Regrettez-vous de lui avoir vendu vos parts? Aucunement. À l’époque, on ne pouvait pas gagner d’argent en dirigeant une écurie. Le business model ne le permettait pas. Il fallait quelqu’un pour faire les chèques tous les mois. Et je n’avais pas le compte en banque pour le faire. Red Bull, si. Je suis très fier de ce que l’on a fait et n’ai aucun regret. On a gagné avec (Sebastian) Vettel (à Monza, en 2008) avant que je ne m’en aille. Et ça, c’est fort. Pourriez-vous revenir? (Instantanément.) Non, cela ne correspond plus à mon style de vie. J’ai 63ans (il les aura le 27 août) et j’ai envie de passer du temps avec ma famille. La Formule 1, vous le savez parce que vous la vivez au quotidien, ce sont des voyages incessants. Faire le tour du monde, pour moi, c’est fini. Justement, votre fille Heidi vit avec un pilote de F1. Avez-vous le temps d’échanger avec Daniel Ricciardo? J’ai tout le temps du monde, mais pas lui (rires). Et je pense qu’il n’a pas besoin des conseils d’un vieux. C’est un bon gars, très drôle. Et votre poste de patron du DTM (Championnat allemand de voitures de Tourisme) ? (Il interrompt.) Vous devriez plus en parler dans L’Équipe. Les courses sont fabuleuses. Mais la F1 vous a pris votre directeur de course (Neil Wittich)… Et je remercie la F1 de l’avoir fait (il éclate de rire).» É
l’attaché-case carbone fait sur mesure, lâché de l’hélicoptère pour tester sa résistance, un extincteur balancé sous la porte de la chambre du Brésilien à 3 heures du matin, une dizaine de crapauds cachés dans son lit ou la photo du passeport d’Ayrton remplacé par celle de parties génitales masculines. Senna se vengea toutefois, remplissant, lors d’un dîner de gala, les chaussures vernies du Tyrolien avec de la mousse à raser, contraignant Berger à porter smoking et chaussures de tennis... F. F.
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eautomobile Formule 1 Grand Prix d’Autriche
Le prince du vendredi
Le leader du Championnat, Max Verstappen, a une nouvelle fois, signé la pole de la course sprint devant les deux Ferrari de Charles Leclerc et Carlos Sainz. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
FRÉDÉRIC FERRET
rouges à cause des violentes sorties de route des Mercedes. Verstappen avait, auparavant, marqué son territoire en claquant le meilleur temps alors que le Monégasque pestait dans sa radio contre « un tour raté », pourtant à quelques centièmes de son rival. Lorsque les voitures furent enfin relâchées, le soleil rasait les sommets. La séance avait près de vingt minutes de retard et surtout, il restait moins de trois minutes
pour l’ultime tentative de chacun. Leclerc s’élança dans les premiers et, malgré un mauvais second secteur, réussit à pulvériser le précédent chrono de Verstappen. Le Néerlandais, encore dans son tour lancé, n’améliorait pas. La pole allait revenir au spécialiste de Ferrari mais dans les deux derniers virages, si délicats à négocier parce qu’il faut flirter avec la limite à très haute vitesse, le pilote Red Bull grignota les 39 mil-
Antonin Vincent/DPPI/Panoramic
SPIELBERG (AUT) – Lewis Hamilton a construit une partie de sa réputation par son excellence le samedi dans l’exercice de la qualification. Max Verstappen, doucement, est en train d’en faire de même lorsqu’elle se déroule la veille. À l’exception de la séance inaugurale de ce nouveau format à Silverstone l’an dernier (meilleur temps
pour le Britannique), le champion du monde en titre a toujours fini premier le vendredi, que ce soit à Monza, Interlagos ou Imola cette année. Hier, le pilote Red Bull a, un peu plus, marqué son territoire, claquant à la dernière seconde le meilleur chrono devant un presque aussi impressionnant Charles Leclerc. Pour les dix meilleurs, la séance ne fut pourtant pas facile, hachée par deux drapeaux
Max Verstappen célèbre la pole-position obtenue hier sur le circuit Red Bull, en Autriche.
lièmes nécessaires à cette nouvelle pole, la seizième, qui le place un rang devant Leclerc. La piste autrichienne, tout acquise aux Pays-Bas grâce aux cinquante mille Bataves au moins, pouvait exploser de bonheur dans des fumigènes orange que la nuit houblonnée sous la tente ne risque pas d’éteindre.
“J’ai vraiment envie que tout soit limpide
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CHARLES LECLERC
Les deux hommes se retrouveront en première ligne cet aprèsmidi pour la quatrième sprint race de l’histoire. Comme à Imola, en début d’année. Et le combat entre les deux hommes se jouera ailleurs que dans les deux dernières courbes mais plutôt dans les trois premières où l’on peut se dépasser. En 2019, Verstappen avait très virilement envoyé la Ferrari du Monégasque hors piste au virage 3 pour s’offrir la victoire. Leclerc s’en souvient : « Je veux une course sans souci, confiait-il hier soir. Cela en fait cinq que c’est un désastre. J’ai vraiment envie que tout soit limpide.» Derrière le Néerlandais, le vainqueur de dimanche dernier sur l’autre Ferrari est dans les temps (89 millièmes de retard) : Carlos Sainz a goûté au bonheur du succès et n’aura sûrement pas envie de laisser passer sa chance si elle se présente. Car Ferrari se présente mieux armée que Red Bull pour cette petite course du samedi : Sergio Perez, malgré son 4e temps en Q3, a été pénalisé pour avoir dépassé les limites de la piste en Q2 et partira loin du trio de tête (10e). Il se consolera en repensant à la démonstration offerte par Verstappen à Imola. Son coéquipier, ce weekend-là, avait scoré le maximum de points. Gagner le samedi, cela pourrait devenir sa nouvelle spécialité : il avait déjà remporté la sprint inaugural à Silverstone en 2021. É
Double bourde chez Mercedes DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ERIK BIELDERMAN
SPIELBERG – Tant qu’à se planter en Q3, Lewis Hamilton aurait pu choisir un autre virage que le n°7. Quelle idée de perdre le contrôle de sa W13 pour finir dans les bâches juste en dessous de la plus chaude des tribunes pro Max Verstappen ? Un vrai stadium « Orange » qui allait éructer de bonheur au moment du choc. Huit jours plus tôt, les Anglais n’avaient eu de cesse de siffler le Néerlandais. La F1 attire aujourd’hui une armée de fans imprégnée de la culture foot. Qu’importe après tout. Les vibrations de la foule font partie du spectacle. À l’origine du crash, un coup de raquette en appui, la faute à un train arrière fuyant, que le Britannique donna l’espace d’une
fraction de seconde l’impression de contrôler. Et cette longue dérive dans les graviers pour un choc latéral sévère mais sans conséquence physique pour le pilote de 37 ans qui, après s’être excusé, soupira longuement comme pour mieux expier sa faute, avant de rejoindre l’Aston Martin médicale, pour un passage éclair auprès des médecins du circuit. Le chrono de l’ultime séance de qualification pour la course sprint affichait un stock de 5’29. De quoi assister à une belle bagarre pour la pole de la course sprint. Ronde vite avortée par la faute de l’autre Mercedes partie en toupie à l’entrée de l’ultime courbe du Red Bull Ring. Loin du stadium « Orange ». En toute discrétion. Deuxième salve d’excuses signée cette fois George Russell, sa W13 garée en marche arrière contre les pneus de protection.
En contrechamp, le visage figé de Toto Wolff (le patron de Mercedes) depuis la sortie de piste d’Hamilton, ne laissait perler aucune émotion. L’homme devenu pierre devait à ce moment compter ses euros. Réparer deux W13, l’une mâchée côté droit, l’autre aileron arrière plié. Des euros qui s’envolent alors que le plafonnement budgétaire oblige les écuries à limiter leur travail de développement. Des dizaines de milliers d’euros envolés. Et si Russell partira 4e de la course sprint, Hamilton s’élancera, lui, 9e. On en connaît devant lui qui vont piloter à l’oreille et au rétro, attentifs aux infos de leur ingénieur de piste, parce qu’un Hamilton vexé ne va pas klaxonner longtemps derrière les deux Haas et les deux Alpine. Il en va de sa position de départ demain.
Christian Bruna/Reuters
Lewis Hamilton puis George Russell ont envoyé leur W13 dans les bâches lors la Q3. Ils partiront 9e et 4e de la course sprint, aujourd’hui.
Lewis Hamilton est parti à la faute lors de la Q3 hier et partira en 9e position lors de la course sprint cet après-midi.
circuit GP Autriche
11/22
Spielberg 4,318 km x 71 tours 306,452 km
PROGRAMME ET CLASSEMENTS GP D’AUTRICHE 11/22
HIER qualifications 1. Verstappen (HOL, Red Bull), 1’04’’984 ; 2. Leclerc (MCO, Ferrari), à 0’’029 ; 3. Sainz (ESP, Ferrari), à 0’’082 ; 4. Russell (GBR, Mercedes), à 0’’447 ; 5. Ocon (Alpine), à 0’’742 ; 6. Magnussen (DAN, Haas), à 0’’895 ; 7. Schumacher (ALL, Haas), à 1’’027 ; 8. Alonso (ESP, Alpine), à 1’’119 ; 9. Hamilton (GBR, Mercedes), à 8’’167 ; 10. Perez (MEX, Red Bull), à 0’’420 (pénalisé de six places) ; 11. Gasly (Alpha Tauri), à 1’’176 ; 12. Albon (THA, Williams), à 1’’246 ; 13. Bottas (FIN, Alfa Romeo), à 1’’335 ; 14. Tsunoda (JAP, Alpha Tauri), à 1’’867 ; 15. Norris (GBR, McLaren), à 20’’863 ; 16. Ricciardo (AUS, McLaren), à 1’’629 ; 17. Stroll (CAN, Aston Martin), à 1’’863 ; 18. Zhou (CHN, Alfa Romeo), à 1’’917 ; 19. Latifi (CAN, Williams), à 2’’019 ; 20. Vettel (ALL, Aston Martin), à 2’’099. AUJOURD’HUI essais libres 2 12 h 30 - 13 h 30 sprint 16 h 30 DEMAIN course (71 tours) 15 h Championnat du monde (après 10 Grands Prix) PILOTES 1. Verstappen (HOL), 181 points ; 2. Perez (MEX), 147 pts ; 3. Leclerc (MCO), 138 pts ; 4. Sainz (ESP), 127 pts ; 5. Russell (GBR), 111 pts ; 6. Hamilton (GBR), 93 pts ; 7. Norris (GBR), 58 pts ; 8. Bottas (FIN), 46 pts ; 9. Ocon, 39 pts ; 10. Alonso (ESP), 28 pts ; 11. Gasly, 16 pts... CONSTRUCTEURS 1. Red Bull, 328 points ; 2. Ferrari, 265 pts ; 3. Mercedes, 204 pts ; 4. McLaren-Mercedes, 73 pts ; 5. Alpine-Renault, 67 pts ; 6. Alfa Romeo-Ferrari, 51 pts ; 7. Alpha Tauri-Red Bull, 27 pts ; 8. Haas-Ferrari, 20 pts ; 9. Aston Martin-Mercedes, 18 pts ; 10. Williams-Mercedes, 3 pts.
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eautomobile WEC
eathlétisme
6 Heures de Monza
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équipe de France
Fall, loin du show
L’international français, sélectionné pour les Mondiaux d’Eugene sur 200 et 4 x 100 m, a été notifié par l’AFLD d’un troisième manquement supposé aux obligations de localisation. Kristof Vermeulen/ MPS AGENCY
ROMAIN DONNEUX
Avant les premiers tours de piste officiels du prototype français, ce weekend à Monza, Olivier Jansonnie, directeur technique de Peugeot Sport, détaille le concept sans aileron et les ambitions du constructeur pour son retour dans la catégorie reine de l’Endurance. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
FABRICE BOSSET
MONZA (ITA) – Quand on pense à Peugeot en Endurance, viennent immédiatement les images de la 905 et la 908, deux voitures qui se sont imposées aux 24 Heures du Mans en 1992 et 1993, puis en 2009. Il faudra désormais aussi compter sur la 9X8, l’Hypercar du constructeur français dont le projet a été lancé fin 2019, qui fait sa première apparition dans le Championnat du monde d’Endurance ce week-end à Monza, comme la 908 avant elle en 2007. L’absence d’aileron arrière sur ce prototype a beaucoup fait parler ces derniers mois. Place désormais à la compétition, et à la bataille avec les autres Hypercars (Toyota, Alpine et Glickenhaus), qu’Olivier Jansonnie, directeur technique de Peugeot Sport, espère intense.
L’absence d’aileron, un règlement qui offre des libertés « On pourra dire qu’on a gagné notre pari le jour où on aura gagné des courses et particulièrement les 24 Heures du Mans. C’est un concept dans lequel on croit pour différentes raisons, grâce au règlement LMH (Le Mans Hypercar) qui laisse des libertés aux constructeurs. On a fait beaucoup de simulations, de séances en soufflerie avant de le valider. Il fonctionne, pas très différemment d’une voiture avec aileron d’ailleurs. On n’a donc aucune raison de revenir en arrière. Je ne sais pas si les gens ont conscience du changement de
philosophie que le règlement Hypercar implique. Le développement n’est plus sans limites. Si on a pu casser les codes, c’est parce qu’on n’avait pas de voiture avant, on a donc eu la chance, mais aussi les difficultés qui vont avec, de pouvoir tout remettre à plat. C’est la balance de performance (BoP) qui régit ce nouveau règlement, et on ne peut pas pousser pour une limitation des budgets afin de rendre le Championnat plus attirant pour les constructeurs, ce qui fonctionne, et en même temps pester contre ce règlement. Il y a eu une cristallisation autour de cette histoire d’aileron, depuis la présentation de la 9X8, alors que pour nous c’est un petit détail. On a d’ailleurs été assez surpris de cet engouement. Ce n’était pas notre but (sourire). Car le concept global de la voiture implique la dimension des pneus, la répartition des masses et l’aileron. Donc remettre un aileron, avec ce concept, ça ne fonctionnerait pas. Mais de la même manière, changer la taille des pneus ou la répartition des masses ne fonctionnerait pas non plus. La voiture a été pensée dans son ensemble. »
La BoP, de la bagarre en piste « Tous les constructeurs sont d’accord pour dire qu’on a une formidable opportunité avec cette BoP. C’est même pour ça qu’on a décidé d’intégrer cette catégorie. Effectivement, il y a des difficultés, mais c’est le prix à payer. On a accepté de jouer le jeu. Intrinsèquement, ce qui fait l’intérêt pour Peugeot de venir en
WEC, ce sont les budgets contenus et l’exposition mondiale qui va s’accroître. Toute la difficulté sera de garder un intérêt sportif, et c’est là où le trait est fin. Le meilleur doit gagner, c’est super important. Tous les constructeurs ne vont pas gagner, c’est certain, mais il y aura de la bataille en piste. C’est aussi ce qui nous attire dans ce Championnat, la bagarre devrait être épique. Pour les fans cela devrait être passionnant à suivre. Ce ne sera plus une course avec deux voitures devant et les autres loin derrière. Il y aura des vainqueurs et des perdants, mais après une bataille. Et on espère que le sport en sortira grandi. »
Les ambitions pour Monza, test grandeur nature « C’est une course donc il faudra déjà la finir. On a totalement conscience de la difficulté que ça représente et du faible niveau de maturité de la voiture (elle a tout de même réalisé plus de 15000km en essais). Mais on veut aussi essayer de montrer notre performance. Quand on commence une course, on espère toujours la gagner, même si on est très loin de pouvoir y prétendre. On jouera notre chance, et le résultat sera ce qu’il sera. Ce sera aussi une répétition grandeur nature de toute notre opération, notre logistique. Sur la course, on devra opérer et faire survivre deux voitures, avec une équipe contingentée, ce qui est très différent de ce qui se passe lors d’essais, avec une seule voiture, plus de personnels et beaucoup moins d’enjeux. » É
PROGRAMME ET CLASSEMENTS 6 Heures de Monza (4/6) AUJOURD’HUI essais libres 2 9 h - 10 h 30 essais libres 3 13 h 30 - 14 h 30 qualifications 17 h 30 - 18h course
DEMAIN
“Sa participation aux Mondiaux n’est pas remise en cause, sauf décision contraire notifiée par l’AFLD
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COMMUNIQUÉ DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE D’ATHLÉTISME
Pour l’heure, la procédure étant en cours, le Français n’est pas suspendu et peut en effet participer aux Mondiaux (15-24 juillet) comme l’indique la Fédération que nous avons sollicitée. « Actuellement en stage de préparation, l’encadrement de l’équipe de France s’est rapproché de M. Fall afin de lui demander des éclaircissements, indique le communiqué. La Fédération n’étant pas officiellement informée d’un potentiel troisième manquement de sa part. À ce jour, sa participation aux Mondiaux n’est pas remise en cause, sauf décision contraire notifiée par l’AFLD.» Qualifié sur le 200m et le relais 4 x 100 m (série le 22 juillet), le Français devrait donc être en piste le 18 juillet pour les séries du demi-tour de piste.
12 h - 18 h
CHAMPIONNAT DU MONDE (APRÈS 3 MANCHES) PILOTES 1. Negrao (BRA) - Vaxivière (FR) Lapierre (FR) (Alpine), 81 points ; 2. Hartley (AUS)- Hirakawa (JPN) - Buemi (CHE) (Toyota), 78 pts ; 3. Pla (FR) - Dumas (FR) (Glickenhaus), 69 pts ; 4. Lopez (ARG) - Kobayashi (JPN)- Conway (GB)(Toyota), 61 pts ; 5. Derani (BRA) (Glickenhaus), 46 pts ; 6. Briscoe (AUS) (Glickenhaus), 23 pts. CONSTRUCTEURS 1. Toyota, 103 pts ; 2. Alpine, 81 pts ; 3. Glickenhaus, 69 pts.
Franck Faugère/L’Équipe
La 9x8 prête à rugir
Après Monza, la nouvelle Hypercar de Peugeot, la 9x8, sera présente aux 24 Heures du Mans le 10 et 11 juin 2023 pour le centenaire de cette course mythique.
Les Mondiaux ont déjà débuté en dehors de la piste pour l’équipe de France. Après l’imbroglio lié à la présence d’athlètes français non qualifiés sur les quotas des engagés empêchant d’autres sportifs d’autres nations de participer – situation en cours de régularisation –, la Fédération française d’athlétisme (FFA) voit l’un de ses athlètes dans le viseur de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Comme l’a révélé le site L’Équipe hier, Mouhamadou Fall, triple champion de France en titre du 100 m, a été notifié mercredi d’un troisième manquement supposé aux obligations de localisation (appelé plus communément « no-show ») lors des douze derniers mois, infraction qui, si elle est confirmée (l’athlète a quinze jours pour se justifier), peut entraîner deux ans de suspension. Contacté hier, l’athlète de 30 ans a confirmé l’information, ajoutant qu’il avait été prévenu de la nouvelle jeudi par Romain Barras (directeur de la haute performance à la FFA) et Mehdi Baala (directeur des équipes de France) présents à Eugene, lui n’ayant pas encore ouvert son mail recommandé, selon ses dires. Fall se voit reprocher trois manquements dont les deux premiers ont eu lieu le 1er avril et le 8 mai 2022. « Pour le premier, je n’ai pas rempli à temps mon trimestre d’information à cause de problèmes de connexion, explique-t-il. Pour le second (le 8 mai), je revenais du Kenya et j’étais à Paris, alors que, je ne sais pas pourquoi, mon adresse
était enregistrée à Clermont (près d’Orlando en Floride), là où je m’entraîne au quotidien (avec l’Américain Dennis Mitchell).» Pour le troisième manquement supposé, il est reproché au sprinteur de s’être trouvé à l’Insep le 16 juin (à deux jours du meeting de Paris), alors qu’il était initialement enregistré chez lui, encore à Clermont. « Je suis en train de réaliser que ce que je vais faire va peut-être servir à rien, regrette Fall. Je vais donner tous mes arguments pour prouver mon innocence.»
Mouhamadou Fall, ici en mars 2021, évoque des problèmes de connexion pour justifier le premier des trois manquements notifiés.
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Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
ejudo Grand Chelem de Budapest Pour travailler la saisie, Loïc Pietri (à droite) a prêté son kimono à Aurélien Simon, le kiné des Bleus, jeudi, à Budapest.
Pietri en reconquête
Revenu en – 81 kg où il a été champion du monde en 2013, le Français aspire à une sélection pour les Mondiaux d’octobre. Cela passe par un résultat à Budapest, aujourd’hui. BUDAPEST – La veste de judogi en baluchon sur l’épaule, Loïc Pietri parcourt la centaine de mètres entre l’hôtel des délégations et la Papp Laszlo Arena. Seul. Daniel Fernandes n’ayant pas échappé à l’avalanche de cas positifs au Covid qui a contraint l’équipe féminine à déclarer forfait, Christophe Gagliano est donc l’unique entraîneur national des hommes présent sur le Grand Chelem hongrois. Pendant trois jours, «Gag» va devoir jongler pour coacher dix des onze athlètes engagés (*). Il ne pourra pas être partout. Pas de quoi déstabiliser Pietri, qui à 31 ans, n’est plus vraiment un junior. « Parfois, je suis tellement dans mon combat que je n’entends pas les consignes », glisse le champion du monde 2013 en – 81 kg, en lice aujourd’hui, dans cette catégorie dans laquelle il a décidé de reve-
nir, après une olympiade en – 90 kg pas vraiment réussie. « Je voulais un défi, mais le rapport poids-puissance en – 90 kg, ce n’était pas ça. L’envie est toujours intacte. En plus, le titre olympique en – 81 kg à Paris en 2024 me fait rêver. » Après des JO 2016 frustrants (non classé en – 81 kg), il avait décidé de monter de catégorie.
Le kiné des Bleus enfile le kimono Revenu en – 81 kg, il doit refaire ses preuves pour prétendre à une place pour les Mondiaux d’octobre en Ouzbékistan (6-13), la sélection devant être arrêtée après ce rendez-vous magyar où un autre Français, Nicolas Chilard, est également engagé. «Entre athlètes, on a du savoir-vivre, il y a du respect. Ça va être du gros niveau, je prends ça comme un défi. J’ai de bonnes sensations», assure Pietri. Vérification, jeudi au creux de l’après-midi, lors des 45 minutes
GRAND CHELEM DE BUDAPEST
Sébastien Boué/L’Équipe
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
ANOUK CORGE
RÉSULTATS ET PROGRAMMES
d’entraînement dans la salle d’échauffement où il s’est retrouvé au milieu de six Moldaves qui l’ont gentiment accepté sur leur créneau. « Si, si, il est moldave », a même assuré le coach au vigile réticent à le laisser entrer. Le Français aurait pu combattre avec l’un d’eux, mais Aurélien Simon, le kiné de l’équipe de France, venu en repérage passait par là. Pietri s’est empressé de lui donner sa veste de judogi pour travailler sa saisie. Un gros quart d’heure bien intense. « Ça fait dix ans que je n’ai pas mis le kimono et je reprends avec Loïc Pietri, c’est
-en brèves BOXE (WBA)
Stéphane Mantey /L’Équipe
Soro avide de revanche
Le boxeur français Michel Soro, en 2019.
Battu par arrêt de l'arbitre après la fin du neuvième round face à l'Ouzbek Israil Madrimov en demi-finale WBA des super-welters (– 69,853 kg), le 17 décembre à Tachkent (Ouzbékistan), Michel Soro avait déposé réclamation auprès de la fédération mondiale. À la fin du huitième round, l’Ouzbek menait en effet pour deux juges, 78-74 et 77-75, le troisième arrivant au nul 76-76. Dans le neuvième, il mettait en difficulté Soro. Dos aux cordes, le Français se protégeait en levant les mains, mais Madrimov le touchait durement au visage. Le gong sonnait, mais l’arbitre ne l’entendait pas. L’Ouzbek continuait à enchaîner, avant que l’arbitre n’arrête Soro en grande difficulté. La confusion régnait, le coin français réclamait que le combat reprenne, mais l’arbitre, bien qu’ayant été averti de son erreur, ne revenait pas sur sa décision. La WBA a donc ordonné en mars une revanche, qui se déroule ce soir, en douze rounds à l’O2 Arena de Londres (en direct sur RMC Sport à 20 h 30). Le vainqueur deviendra challenger officiel du champion du monde, détenteur des quatre ceintures, l’Américain Jermell Charlo. Hier, la pesée entre le Français (34 ans, 1,79 m, 35 victoires, dont 24 avant la limite, 1 nul, 3 défaites) et Madrimov (27 ans, 1,74m, 8 v., dont 6avant la lim., 0d.) a été courtoise. « Je ne sais pas comment va se passer le combat, avoue Soro. Tout ce que je sais, c’est que je ferai tout pour gagner. » A.-A.F.
pas mal!», sourit Aurélien Simon, en sueur comme rarement. «T’es arrivé comme la Providence ! Déjà que le Moldave m’avait fait rentrer, je sens que je suis sur un bon weekend ! », apprécie le Niçois, en buvant quelques gorgées d’eau. L’eau sur laquelle il n’a pas encore « joué » pour descendre au poids, en vue de la pesée officielle hier soir. Pas inquiet : « Je m’y prends environ trois semaines avant, ça permet de descendre progressivement. Le dernier kilo, je le fais sur l’eau sur le dernier jour. Je fais attention, ma fiancée, qui faisait de gros régimes, a eu des problèmes de reins. » Sa fiancée, c’est
Sarah Menezes, première brésilienne championne olympique (en 2012, en – 48 kg) désormais entraîneur de la sélection de son pays d’origine, où elle vit avec leur fille, Nina (14 mois). « Pendant le confinement quand tout le monde a fui le Brésil, j’y suis allé. C’était plus chaud qu’en France, avec des morts dans chaque famille… », dit tout en pudeur le Français. Qui pourra compter sur le soutien de sa belle également présente à Budapest. Nina, elle, est chez ses grands-parents, au Brésil. É (*) Franck Chambily se consacre à Teddy Riner.
HIER FEMMES – 48 kg : 1. Tonaki (JAP) – 52 kg : 1. Pupp (HON) – 57 kg : 1. Funakubo (JAP) HOMMES – 60 kg : 1. Verstraeten (BEL) ; 2. Chkvimiani (GEO) ; 3. Valadier-Picard et Nozadze (GEO). Revol forfait car positif au Covid – 66 kg : 1. H. Abe (JAP) ; … 5. Khyar Cazorla non classé. AUJOURD’HUI À partir de 10 heures, Papp Laszlo Arena de Budapest FEMMES – 63 kg ; – 70 kg. HOMMES – 73 kg (Axus, Gaba) ; – 81 kg (Chilard, Pietri). Pour cause de cas positifs au COVID, l’équipe de France féminine a été contrainte de déclarer forfait.
omnisports TRÈS COURT nfl
SANDRA DOUGLASS MORGAN PREMIÈRE FEMME NOIRE PRÉSIDENTE D'UNE FRANCHISE
Nommée à la tête des Las Vegas Raiders, Sandra Douglass Morgan est devenue jeudi la première femme noire présidente d'une franchise de NFL. Dans sa carrière, elle a auparavant présidé la commission de contrôle des jeux de hasard dans le Nevada et a également travaillé en tant que procureur de la ville de Las Vegas et avocate pour MGM International. « C'est l'honneur d'une vie de rejoindre les Raiders », a-t-elle écrit dans un communiqué. Les Raiders avaient déjà fait tomber des barrières, en 1979, en faisant de Tom Flores le premier entraîneur hispanique de la NFL, puis en nommant Art Shell premier entraîneur noir de l'ère moderne en 1989.
RÉSULTATS ET PROGRAMMES volley-ba ll
LIGUE DES NATIONS/HOMMES
giro
GIRO/FEMMES
Tour préliminaire
7e étape, Rovereto - Aldeno
HIER Argentine - Australie...........................3-1 (21-25 ; 25-23 ; 25-19 ; 25-15) ; France - Brésil...................................3-0 (25-21 ; 25-22 ; 25-21) ; Japon - Canada...................................3-1 (25-20 ; 25-16 ; 22-25 ; 25-20) ; Bulgarie - Pays-Bas............................3-1 (22-25 ; 25-16 ; 25-21 ; 25-21) Slovénie - Iran.....................................0-3 (24-26 ; 14-25 ; 21-25) Italie - Serbie......................................3-0 (25-21 ; 25-14 ; 25-23) AUJOURD'HUI France - Argentine.................................5 h 40 Canada - Etats-Unis...............................8 h 40 Allemagne - Japon...............................12 h 10 Chine - Bulgarie........................................14 h Iran - Serbie..............................................17 h Pologne - Pays-Bas..................................20 h
HIER 1. Van Vleuten (HOL, Movistar), les 104,7 km en 3 h 3'16'' (moy. : 34,278 km/h) ; 2. Cavalli (ITA, FDJ Nouvelle-Aquitaine) à 59'' ; 3. Longo Borghini (ITA, Trek Segafredo) à 1'38'' ; 4. Faulkner (USA, BikeExchange Jayco) à 1'45'' ; 5. Fisher-Black (NZL, SD Work) à 3'01'' ; 6. Garcia (ESP, UAE Team ADQ) ; 7. Labous (Team DSM) à 3'10'' ; ...10. Persico (ITA, Valcar) à 3'59'' ; ...15. Muzic (FDJ Nouvelle-Aquitaine) à 7'23'' ; 44. Onesti (Cofidis) à 22'19'' ; 56. Berteau (Cofidis) à 24'39''.
CLASSEMENT 1. Italie, 28 pts (11 m) ; 2. France, 25 (10 m) ; 3. Pologne, 25 (10 m) ; 4. Japon, 24 (10 m) ; 5. États-Unis, 22 (10 m) ; 6. Brésil, 21 (11 m) ; 7. Pays-Bas, 17 (10 m) ; 8. Iran, 17 (11 m) ; 9. Slovénie, 15 (11 m) ; 10. Argentine, 14 (10 m) ; 11. Serbie, 11 (10 m) ; 12. Allemagne, 10 (11 m) ; 13. Bulgarie, 9 (11 m) ; 14. Chine, 6 (10 m) ; 15. Canada, 6 (11 m) ; 16. Australie, 2 (11 m).
classement général 1. Van Vleuten (HOL, Movistar) en 21 h 17'18'' ; 2. Cavalli (ITA, FDJ Nouvelle-Aquitaine) à 2'13'' ; 3. Garcia (ESP, UAE Team ADQ) à 3'42'' ; 4. Longo Borghini (ITA, Trek Segafredo) à 7'03'' ; 5. Fisher-Black (NZL, SD Work) à 9'05'' ; ... 9. Labous (Team DSM) à 13'25'' ; 12. Muzic (FDJ NouvelleAquitaine) à 16'24'' ; 55. Onesti (Cofidis) à 58'27'. AUJOURD'HUI 8e étape, San Michele All’Adige – San Lorenzo Dorsino (112,8 km). Demain : 9e et dernière étape.
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Samedi 9 juillet 2022 | L’ÉQUIPE
-extra médias
Latour: « Plus j’avance, moins je sais de choses »
Le journaliste de la chaîne L’Équipe, aux avis souvent très tranchés, est de plus en plus sur le terrain. Une évolution qu’il apprécie.
FRÉDÉRIQUE GALAMETZ
Joker d’Olivier Ménard à la présentation de L’Équipe du soir, Bertrand Latour (29 ans) suit aussi notamment les Bleus pour la chaîne L’Équipe. Au terme des 4 matches de Ligue des nations, en juin dernier, on est revenu sur son rôle un peu particulier, affiné au fil du temps, de chroniqueur… sur le terrain. «Vous êtes passé des plateaux au terrain, d’ordinaire les journalistes font l’inverse… C’est vrai. Je donnais mon avis en permanence en plateau depuis mes débuts, mais ce n’était pas tenable sur la durée. Ce métier, c’est rencontrer les gens, retranscrire ce qu’on voit, qu’on sait. Et quand on m’a proposé un CDI à L’Équipe, dans mon contrat, il y avait du terrain. Alors… Dans L’Équipe du soir, c’est du cousu main. Je suis un chroniqueur de plus mais, comme je suis sur place, j’ai un autre ressenti. J’ai vu des choses qu’on ne voit pas à la télé tout en ayant aussi la possibilité de faire des interviews. La confrontation directe avec les joueurs, les entraîneurs, peut anesthésier vos propos? J’essaie toujours de me dire: ce que tu dis en plateau, sois capable de l’assumer face à eux. Ça ne veut pas dire que parfois je ne peux pas regretter tel ou tel commentaire. Pour le moment, je n’ai pas eu de trop mauvaises expériences. Sur quelques conférences de presse de Ligue 1 avec (Frédéric) Antonetti, (Pascal) Dupraz ou même avec (Kylian) Mbappé avant l’Euro, ça a pu parfois être tendu, mais je ne suis pas attaché de presse, je ne peux pas plaire à tout le monde. J’essaye seulement d’être juste. Parfois, des joueurs, des entraîneurs interpellent des journalistes et ils ne répondent pas. Pourquoi? Pour moi, il n’y a pas de souci. On n’a pas le même avis que quelqu’un, et alors? Que va-t-il faire? Au pire, il n’est pas content. Mais au moins il se passe quelque chose. On a de meilleures réponses si on s’engage un peu.
Franck Faugère/L’Équipe
“En équipe de France, il y a du respect professionnel avec Didier Deschamps, par exemple. Comme les joueurs, il sait que je ne suis pas tordu
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Les talks autour du foot se nourrissent désormais de polémiques, de buzz. (Il coupe.) Je crois que cela m’amène finalement à plus de mesure qu’à une époque. Je n’aimerais d’ailleurs pas revoir les émissions de mes débuts. Mais il y a aussi l’expérience. En fait, j’ai l’impression que plus j’avance, moins je sais de choses. Même si ce n’est pas le cas. Le reproche que je peux admettre sur les talks, c’est que souvent les gens en plateau ne vont plus au stade et ont une vision trop manichéenne des choses. C’est marrant d’ailleurs, parfois, je passe maintenant pour l’avocat des Bleus, tout en ayant la réputation d’être un tailleur. C’est paradoxal. Mais quand tu es sur le terrain, que tu assistes aux entraînements, que tu craques les huis clos, que tu vois que la veille d’un match, ils ne sont que 14 à s’entraîner et qu’on te dit : «Ouais, Deschamps, les choix…»… OK, mais la vérité c’est qu’ils n’étaient que 14 à l’entraînement. Et c’est pas
Bertrand Latour à Budapest, lors de l’Euro, le 24 juin 2021
l’idéal. Assis en plateau, tu ne l’imprimes pas de la même manière. Donc vous n’aimeriez pas avoir votre émission? À terme, si, mais l’heure n’est pas arrivée. Je ferai ma première Coupe du monde au Qatar. Là, j’ai fait ma première finale de Ligue des champions… Y a encore plein de choses que j’ai besoin de voir, de comprendre… Vous avez été agressé (*) le soir de la finale de la Ligue des champions… C’était violent, oui. Je ne pensais pas que ça m’arriverait sur un match entre deux équipes étrangères, mais plutôt sur une grosse rencontre de Ligue 1. Je sais que plein de gens n’aiment pas L’Équipe, les journalistes, la télé, ou ne m’aiment pas moi. Avec l’effet de groupe, l’alcool aussi, ça ne
fait pas toujours un bon cocktail. Quand je suis retourné au Stade de France pour le FranceDanemark (1-2), ça m’a fait bizarre au début, puis c’est passé. Pour le France-Croatie (0-1), qui concluait la séquence de Ligue des nations, c’était bon. Ce qui me fait le plus peur, entre guillemets, c’est que cela donne des idées à certains. On verra. Être sur le terrain induit une relation nouvelle avec les téléspectateurs? C’est très ambivalent. Il peut y avoir des torrents de haine sur les réseaux sociaux et en même temps, au stade, le contact est globalement agréable. Mais je suis assez détaché de tout ce que la télé génère. Le nombre d’abonnés sur Twitter ou Instagram, faire des photos, ne me donnent pas une fierté particulière. Le jour où ça s’arrêtera, le lendemain, personne ne me connaîtra. Mais cela n’a pas d’influence sur mes commentaires. Sinon, ce serait de la lâcheté. Je n’ai pas envie de transiger avec ce que je pense. Et je ne taille pas pour tailler. Si je le dis, je le pense, tout en pouvant me tromper. En équipe de France, il y a du respect professionnel avec Didier Deschamps, par exemple. Comme les joueurs, il sait que je ne suis pas tordu. C’est un postulat important. Parfois, on vous sent aussi agacé par les propos des chroniqueurs en plateau? C’est lié à l’exercice, on ne peut pas intervenir en permanence. Alors, parfois, je bous pendant trois minutes… Ils me saoulent à dire des trucs que je considère faux. En plus, je n’ai pas de retour d’antenne, donc il y a des trucs que je ne vois pas. Parfois, ça crée de l’incompréhension, de la frustration. Mais, plus globalement, quand j’interviens, j’essaye vraiment d’amener des choses que les chroniqueurs ou les téléspectateurs n’ont pas vues. Marc Las (le directeur de la rédaction) me dit souvent “sois nos yeux”... Et c’est quoi, pour vous, une intervention ratée? Quand je m’éparpille, ou que je fais trop long. Pris dans mon élan, je parle, je veux tout déballer et j’entends dans l’oreillette de la part du chef d’édition: “Sympa le blog! Change rien!” Là, tu sais que tu as été bavard. Vous n’êtes pas intéressé par le pur commentaire de match? Non, je ne suis pas sûr d’avoir la voix pour… Je n’ai jamais voulu commenter un but en finale de Coupe du monde... Être dans l’à-côté, dans ce que le match va générer, ça m’intéresse plus. Et je trouve confortable de n’avoir rien à faire d’autre que de regarder le match le mieux possible, d’être concentré dessus. Quand tu commentes, tu as le casque, on te parle dedans, faut envoyer les pubs, tu perds un peu de ton attention. Qu’aimeriez-vous installer d’autre à l’antenne? Des entretiens de longue durée, par exemple? J’aimerais bien et surtout parler de foot, de jeu… Souvent, on parle transfert, mercato, erreur d’arbitrage… J’adorerais faire une interview avec Mbappé rien que pour parler de foot, de son jeu de tête, de son placement dans les surfaces de réparation… » É (*) Par des supporters anglais qui lui ont notamment entaillé une pommette.
TÉLÉVISION
PROGRAMME DU JOUR
7 h 40 9 h 05 12 h 30 12 h 40 12 h 45 13 h 25 15 h 00 15 h 00 15 h 30 16 h 55 17 h 00 18 h 00 18 h 00 19 h 15 20 h 30
21 h 00 21 h 40 22 h 30
RUGBY EN DIRECT Test-match. Japon-France. RUGBY EN DIRECT Test-match. Nouvelle-Zélande - Irlande. À 11 h 55, Australie-Angleterre. FORMULE 1 EN DIRECT GP d’Autriche. Essais libres 2. À 16 h 30, sprint. VTT EN DIRECT Coupe du monde. À Lenzerheide (SUI). Descente F. CYCLISME EN DIRECT Tour de France. 8e étape : Dole-Lausanne (186,3 km). À 15 h 05 sur France 2. TRIATHLON EN DIRECT World Series. À Hambourg (ALL). Sprint F. FOOTBALL EN DIRECT Euro des moins de 19 ans F. Finale. Espagne-Norvège. TENNIS EN DIRECT Wimbledon (GBR). Finale F. RUGBY À XIII EN DIRECT Super League. Wakefield Trinity-Toulouse Olympique XIII. À 17 h 45, St Helens-Wigan Warriors. RUGBY EN DIRECT Test-match. Afrique du Sud-pays de Galles. À 20 h 50, Argentine-Écosse. JUDO EN DIRECT Grand Chelem. À Budapest (HON). 2e journée. FOOTBALL EN DIRECT Euro F. Portugal-Suisse. À 21 heures, Pays-Bas - Suède. FOOT US EN DIRECT Championnat de France D1. Finale. La Courneuve - Thonon-les-Bains. BMX EN DIRECT Championnats d’Europe. BOXE EN DIRECT Réunion de Londres. Poids super-welters et poids lourds. I. Madrimov (OUZ)-M. Soro et D. Chisora (GBR)-K. Pulev (BUL). À 3 heures, Championnat WBC, poids plume. Mark Magsayo (PHI)-Rey Vargas (MEX). ESCALADE EN DIRECT Coupe du monde. À Chamonix. Finale vitesse F et H. BASKET EN DIRECT NBA. Philadelphia-Toronto. MMA EN DIRECT Grand Prix. 2e étape. À Paris.
13h25 TRIATHLON WORLD SERIES Étienne Garnier/L’Équipe
Sprint femmes.
Beth Potter. 8 h 05 8 h 35 12 h 40 13 h 25 15 h 00 17 h 00 21 h 05 22 h 40
Jérôme Prevost/L’Équipe
14h00
LE MAGAZINE DU PENTATHLON MODERNE Épisodes 1 et 2. PÉTANQUE Championnats de France de triplette. Demi-finales et finale. VTT Coupe du monde. À Lenzerheide (SUI). Descente F. À 20 heures, descente H. TRIATHLON World Series. À Hambourg (ALL). Sprint F. À 19 h 05 sprint H. FOOTBALL Euro moins de 19 ans F. Finale. EspagneNorvège. VOLLEY-BALL Ligue des nations. France-Argentine. POKER Championnats du monde. 4e journée. Épisodes 1 et 2. UFC CLASSIQUES Les plus grandes soirées de l'UFC. Épisode 1.
LIVe VTT COUPE DU MONDE Descente hommes.
samedi 9 juillet 2022
tribune mÉdIaS PAR PIERRE PRUGNEAU
Parlons clair
On est ce que l’on mange, à ce qui paraît. De la même manière, on est ce que l’on voit à la télé. C’est pour cela que les quinquas, au-delà des liens géographiques (et encore), sont massivement devenus supporters de l’AS Saint-Étienne, les quadras de l’OM, les trentenaires de l’OL,etc. Il y a donc de bonnes chances que le PSG recrute pas mal chez les générations suivantes. À ceci près que, contrairement aux clubs dominants des décennies précédentes, le club de la capitale n’aura pas vécu la gloire des épopées européennes diffusées en clair, puisque les dirigeants de QSI ont découvert la Ligue des champions à l’automne 2012, alors que TF1 venait de se faire confisquer la diffusion de la Coupe d’Europe par Canal… et beIN Sports. Depuis l’arrivée des investisseurs qatariens, le PSG a donc disputé 95 rencontres de C1, pour une seule que tout le pays a pu voir gratuitement, la finale de 2020 face au Bayern. Cela aurait pu être
historique, mais n’en reste qu’une défaite (0-1) dans un stade vide, et c’est tout de suite moins grandiose. Les gamins des foyers les plus modestes, mais aussi ceux dont les parents n’ont jamais daigné s'abonner aux chaînes de sport payantes, doivent même pleurer la Coupe de la Ligue, vous dire si la vie est ingrate. Nul doute que le PSG a réussi à enrôler quelques partisans pour la vie malgré tout, ne serait-ce que parce que recruter, c’est encore ce qu’il fait de mieux. Il n’empêche que les grands événements de la grille télé marquent durablement notre grille de lecture du sport, et qu’on a mis longtemps à prendre la mesure de la majesté des Classiques car le vélo, c’était avant tout le Tour de France; on avait également beaucoup de mal à comprendre comment Pete Sampras pouvait être le meilleur tennisman du monde alors qu’on ne le voyait jamais gagner à RolandGarros. En ce qui me concerne, j’ai réussi à élargir mon horizon sportif grâce notamment à la presse écrite, pour finalement en faire mon boulot, ce qui est déjà pas mal. Pourtant, la télé de mon enfance m’a longtemps fait espérer que pour devenir millionnaire il suffisait de tourner une roue, tout comme il n’y avait qu’à monter dans un manège pour trouver l’amour. On était assez loin de la vérité. Finalement, il n’y a que pour le sexe qu’on ne nous avait pas menti: c’était crypté et une fois par mois, et là, on est tout de suite plus proche de la réalité.
Le deSSIN du jOur par
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