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Béret Rouge n°222
OMMAIRE
EDITO DU GÉNÉRAL MAURIN
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EDITO DU GÉNÉRAL PAULET
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Missions extérieures
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Brèves
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A l’Honneur
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Vie des corps 2e REP :
Le Général PAULET
L E M AG A Z I N E D E S PA R AC H U T I S T E S
N° ISSN 1283-5161
11e Brigade parachutiste Cabinet du général Cellule communication - Palais Niel BP 13124 - 31131 BALMA CEDEX Tél. 05 62 57 34 24 / 05 62 57 34 17 Télécopie 05 62 57 34 91
Le Poser d’Assaut
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3e RPIMa : La 3e Compagnie du 3e RPIMa dans la “bataille d’Abidjan”
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11e Compagnie de commandement et de transmissions parachutistes
1er RHP : Les GCP dans une action d’aide à l’engagement du GTIA 1er RHP
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Assurer la liaison : mission accomplie pour les transmetteurs parachutistes déployés en Afghanistan 30
1er RTP : Un jour à Paris, le lendemain en Afrique “Par le ciel, partout, pour tous” 18
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Les sangliers du 35 en terre afghane
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La BRB11 en Afghanistan
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35e RAP : Mission du groupement commando du 35e RAP à Boali
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L’état-major de la 11e BP sur le front Afghan
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CFIM : Le groupement de détachement du camp CAYLUS
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Entraide parachutiste
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Organigramme
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Dossier Projection en Afghanistan Opération “the Green Knight”
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Les hussards parachutistes en Kapisa
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In Memoriam Le carnet
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Conseil de direction général : GENERAL PAULET Directeur de la publication : CNE ROTH Photos : Remerciements Sirpa-Terre, Régiments 11e BP. Couverture : crédit photo SIRPA Terre
RÉALISATION
SEPP
BP 13571 31035 Toulouse cedex 1 Tél. 05 34 51 22 68 Fax 05 61 78 58 84 Email : sepp-pao@wanadoo.fr
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Édito
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’année 2011 aura été pour la Brigade Parachutiste l’année de l’Afghanistan : son état-major et 1000 de ses parachutistes, provenant du 1er RCP, du 35e RAP, du 1er RHP, du 17 e RGP et du 2 e REP sont projetés depuis le mois d’avril en Kapisa et Surobi au sein de la Task Force La Fayette. Notre mission : sécuriser ces deux provinces et permettre ainsi un développement économique, social, culturel pour le retour à un Afghanistan moderne. Mission exigeante mais mission passionnante, qui chaque jour met en exergue les valeurs de nos parachutistes : abnégation, professionnalisme, rigueur, enthousiasme, imagination… Aujourd’hui, je tiens à les saluer tous et personnellement, et à rendre un hommage tout particulier à ceux qui ont payé de leur vie, leur engagement au service de la France. Je n’oublie pas non plus tous ceux qui continuent à œuvrer en Afrique, en Guyane, et sur tous les théâtres d’opérations où la « Brigade para » est engagée. Mon salut s’adresse enfin à tous ceux très nombreux qui poursuivent, dans l’ombre et la discrétion de la métropole, leur préparation opérationnelle en attendant leur heure. Une année s’est écoulée depuis mon arrivée à la tête de la 11e Brigade parachutiste et déjà je quitte le commandement de cette magnifique unité. Mes responsabilités de commandeur de la Task Force La Fayette, m’amènent à occuper ces fonctions après le départ de la brigade. A tous, je veux vous redire l’honneur et le bonheur que j’aurai eu à diriger la plus belle unité de France, et ce n’est pas sans une certaine émotion que je la quitte. Je souhaite au général PAULET, un ami de longue date, une excellente arrivée parmi vous et de vivre une aussi belle aventure !
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l'heure où je prends le commandement de la 11e brigade parachutiste, je souhaite partager avec vous un moment de recueillement, de respect et d'émotion pour ceux qui nous ont quitté, ou qui sont rentrés prématurément, blessés, en faisant leur métier au service de la France. Ce risque est accepté par nous tous. Il fait partie du métier des armes. Pour ceux qui sont restés à l'arrière, parachutistes d'active ou anciens, nous devons solidarité et soutien aux familles endeuillées, aux blessés et à leurs proches. La brigade poursuit donc son cycle de projection aux quatre coins du monde, avec en point d'orgue celle d'Afghanistan, sous les ordres de mon prédécesseur et camarade, le général Maurin, à qui nous souhaitons bonne chance à la tête de la Task Force La Fayette. Le retour des régiments et unités projetés se fera progressivement tout au long de l'automne. En métropole, la préparation opérationnelle se poursuit. Chacun gardera en mémoire que l'excellence est un chantier en perpétuelle remise en question et que la préparation aux engagements durs que l'on connaît aujourd'hui, exige pugnacité, humilité et sens du détail. Simultanément, tout doit être mis en œuvre pour aider nos camarades engagés en opérations. Bientôt, la brigade parachutiste se regroupera, renforcée d'une riche expérience opérationnelle. Au retour de projection, trois challenges nous attendent : - reconstruire la cohésion par les fondamentaux, chacun s'enrichissant de l'expérience des autres, - reprendre la préparation opérationnelle avec des moyens comptés, tout en restant prêt à… - s'organiser au sein de la brigade pour suivre et aider les blessés lourds ainsi que leurs familles sur plusieurs années, quelle que soit la densité des activités.
Et par Saint-Michel, vivent les Paras ! Je vous souhaite bonne lecture sous la protection de Saint-Michel.
Général MAURIN Commandant la « Task Force La Fayette », mandant n°4
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Général PAULET Commandant la 11e Brigade Parachutiste
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issions
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xtérieures
Tchad
Guyane
Afghanistan
Djibouti
Gabon
Nouvelle-Calédonie
AFGHANISTAN
TCHAD
DJIBOUTI
GUYANE
EM
3 e RPIMa
2 e REP
3 e RPIMa
1 er RCP
1 er RHP
1 er RHP
1 er RTP
2 e REP
35 e RAP
35 e RAP
1 er RHP
1 er RTP
17 e RGP
35 e RAP 17 e RGP
GABON
NOUVELLE CALÉDONIE
1 er RTP
8 e RPIMa
8 e RPIMa
11 e CCTP
3 e RPIMa
17 e RGP
1 er RTP
1 er RTP 3
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Les Actualités
rèves
LE 8 E RPIMA AU CŒUR DES RELATIONS INTERNATIONALES L
’année 2011 semble placée pour les paras du 8e RPIMa sous le signe des relations internationales. En effet, les exercices communs et échanges bilatéraux se multiplient entre les paras castrais et leurs homologues étrangers. RUSSES En mars, le 8e RPIMa a accueilli au quartier Fayolle une délégation d’officiers parachutistes russes. Cette visite s’inscrit dans le cadre des actions menées depuis la signature en décembre 2010 d’un plan de coopération franco-russe. Inscrite depuis 2008 dans un processus de réformes structurelles de ses forces armées (projet de rééquipement et de valorisation de la condition militaire), la Russie souhaite profiter d’échanges d’expériences et d’expertises avec les Français. D’abord reçue par l’état-major de la brigade parachutiste, la délégation russe, composée d’officiers de la division aéroportée s’est ensuite rendue au sein du 8e RPIMa. A Castres, les paras russes ont pu ainsi tout d’abord découvrir les capacités et missions spécifiques dévolues à un régiment d’infanterie parachutiste français ainsi que le schéma type de sa préparation opérationnelle. Les sous-officiers ont ensuite répondu aux attentes de leurs visiteurs en présentant les modalités de sélection et de formation du corps des sous-officiers : échelon de mise en œuvre de l’armée de Terre, situé entre la conception (officiers) et l’exécution (militaires du rang). En effet, cet échelon n’existe pas à proprement parler dans l’armée russe où le sous-officier est moins responsabilisé et ne jouit pas de la même autonomie. Afin d’illustrer ces propos, les « Volontaires du 8 » ont exécuté sur le terrain du Causse des démonstrations dynamiques où le rôle clé des sous-officiers a été mis en lumière au travers d’activités de préparation opérationnelle (séance de tir, mise en œuvre des moyens de simulation ACMP, ACCP et SITTAL, formation ISTC, sauvetage au combat…). Avant leur départ, les officiers russes ont offert à leurs homologues du « grand 8 » les traditionnels tee-shirts rayés caractéristiques des parachutistes russes. Les français en auront retenu la symbolique : les rayures bleues représentent le ciel et les blanches les nuages… BELGES Au mois de mai, c’est dans le cadre du jumelage entre le 2e bataillon de commando des forces armées belges et le 8e RPIMa, qu’un échange de compagnies a eu lieu.
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La compagnie Belge arrivée le 22 mai à Castres a été accueillie par la 1ère compagnie du 8e RPIMa, parallèlement, la 2e compagnie du 8e RPIMa a décollé pour Flawine en Belgique. En France, les 80 parachutistes belges se sont entrainés pendant une semaine avec leurs homologues français au cours d’activités de tir et d’aguerrissement sur le camp du Causse. Une instruction spécialisée, adaptée aux parachutistes expérimentés, leur a permis, malgré des conditions météorologiques difficiles de sauter depuis un Transall C160 et d’obtenir le brevet parachutiste français. Un programme similaire a été proposé en Belgique aux parachutistes de la 2e compagnie qui malheureusement n’ont pas pu sauter du ballon puisque celui-ci s’est écrasé la semaine précédant leur arrivée… Ce n’est que partie remise car les activités d’échange entre le 8 et les paras belges se renouvellent chaque année. ANGLAIS Une partie de l’état-major du régiment s’est quant à elle entraînée pendant quinze jours aux côtés des britanniques lors de l’exercice de coopération Flandres qui s’est déroulé sur le camp de Mailly. Cet exercice qui avait pour but de renforcer la coopération entre l’armée française et britannique faisait suite à la signature en novembre 2010 par le président Sarkozy et David Cameron d’un traité bilatéral de défense et de sécurité. ALLEMANDS Fin août, la 3e compagnie du 8e RPIMa participera en Allemagne à l’exercice Colibri. Sur le camp de Baumholder, avec la 26 Luftlande brigade, en présence de paras néerlandais, portugais et belges du 2e bataillon de commando. Ltn LATTÈS Officier communication du 8e RPIMa
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CÉRÉMONIE COMMÉMORANT LA FÊTE NATIONALE
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a cérémonie militaire commémorant la fête nationale s’est déroulée cette année le mercredi 13 juillet 2011 à 17h10, boulevard Carnot à Toulouse. Cette manifestation était placée sous la présidence de Monsieur Henri Michel COMET, préfet de région MidiPyrénées et préfet de la Haute-Garonne, accompagné du colonel Manuel SALAZAR, commandant la 11e brigade parachutiste, commandant d’armes de la garnison interarmées de Toulouse et délégué militaire départemental de la Haute-Garonne par suppléance. Les troupes rassemblées étaient placées sous les ordres du LCL TROTIGNON, chef du groupement de soutien de la base de défense de Toulouse. Après une prise d’arme suivie d’une remise de décorations, la cérémonie s’est terminée par un défilé de troupes à pied et motorisées. Les unités qui ont défilé appartenaient aux différentes unités de l’armée de terre (4e GLCAT de Toulouse, 3 e RMAT de Muret, du 1er RTP de Cugnaux et du GSBdD de Toulouse), à la gendarmerie (groupement de la Haute-Garonne et au peloton motocycliste de la gendarmerie nationale), à la police nationale (qui pour la première fois sera représentée par deux détachements motorisés).
LE 8 E RPIMA BRILLE DE MILLE FEUX POUR SES 60 ANS
C’est à l’occasion de ses traditionnelles « portes ouvertes » que le 8
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RPIMa a fêté cette année son soixantième anniversaire.
Cette manifestation dont le but est de faire connaître le régiment à la population était aussi l’occasion pour les marsouins parachutistes du 8e RPIMa de remercier la population castraise de son indéfectible soutien. Les portes ouvertes ont donc permis aux Castrais, et plus largement aux Tarnais*, de découvrir ou redécouvrir leur régiment, ses savoir-faire et ses missions mais aussi d’entretenir le lien armée/nation. De nombreuses activités et démonstrations étaient proposées : sauts en parachute, démonstrations de sauvetage au combat, de techniques d’interventions opérationnelles rapprochées ou encore patrouilles des différents groupes de combat composant une compagnie d’infanterie. Plus ludiques, le parcours commando pour enfants, le parcours en véhicule ou le lancer de grenades ont réjoui petits et grands. Le point fort de cette manifestation s’est déroulé le 14 mai au soir. En effet, le régiment a convié la population à assister à un spectacle sons et lumières célébrant ses soixante ans d’existence. Projections d’images et vidéos, jeux de lumière, prise d’armes, feux d’artifice accompagnés par la musique militaire des parachutistes étaient réunis et coordonnés pour offrir un spectacle d’exception à la population. Une sélection de vidéos et photos des grands moments de l’histoire du régiment était projetée sur la façade du bâtiment bordant la place d’armes du régiment. Pendant une heure et demie, les spectateurs, pris aux « tripes », ont traversé le monde au rythme des engagements du régiment : l’Indochine, l’Algérie, l’Afrique, l’Afghanistan mais aussi le Liban, les Balkans ou le Cambodge à travers les missions casques bleus. Malgré la pluie, plus de deux mille personnes ont assisté au spectacle illustrant la courte mais riche histoire du 8e RPIMa. LTN LATTÈS Aurélie
* le 8e RPIMa est le seul régiment de l’armée de Terre stationné dans le département du TARN.
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1ER RHP : ÊTRE CHEF D’ENGIN EN AFGHANISTAN
Affecté au 1
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Régiment de hussards parachutistes, le maréchal des logis SASTRE s’est engagé dans l’armée de Terre en 2009. Deux ans plus tard, à 21 ans, il vit en Afghanistan sa première opération extérieure. « Je suis arrivé en Kapisa au mois de mai dernier. C’est un aboutissement après six mois de préparation opérationnelle ».
Chef d’engin AMX 10RC(1), le maréchal des logis SASTRE commande un équipage composé d’un pilote, d’un chargeur et d’un tireur. « Mon travail au quotidien est de maintenir les savoir-faire acquis par mon équipage tout au long de la préparation et de veiller au bon fonctionnement de mon engin ». Au quotidien, le rythme du sous-officier est dense, entre remises en condition et opérations. Lors de ces dernières, le maréchal des logis SASTRE a pour mission de diriger l’observation au sein du véhicule afin de pouvoir appliquer des feux, uniquement après une identification positive et la réception d’un ordre. Comme l’explique le hussard parachutiste « au sein de l’équipage, nous avons chacun un rôle déterminant à jouer ». Six mois de missions s’enchaînent ainsi, au milieu des montagnes afghanes. C’est dans la poussière et la chaleur de ce pays que le maréchal des logis découvre la polyvalence certes de son matériel mais surtout de ses hommes. « Nous sommes ici confrontés à des situations de combat où nous devons mettre en application l’ensemble de nos acquis. » Le contexte ne lui fait pourtant pas oublier ses hommes, « je sais que leur moral est primordial. Nous sommes séparés des nôtres pendant 6 mois, nous devons nous soutenir et nous entraider pour durer sans faiblir quelle que soit la mission qui nous sera confiée ». (1) un véhicule blindé doté d’un canon de 105 mm
ANGKHOR ET ENCORE !
Le lieutenant ZAFFARONI de la 1
ère compagnie de combat et l’adjudant-chef MARCHAL des GERER ont été envoyés au Cambodge, du 11 mars au 8 avril 2011, dans le cadre d’une mission de coopération militaire de défense. L’objectif principal était, en quatre semaines, de mener un stage de recyclage de niveau EOD 2 au profit de 20 stagiaires issus d’unités différentes de l’armée KHMER.
Le test d’évaluation a révélé le niveau initial très hétéroclite de nos stagiaires. Du grade de soldat à celui de commandant, d’une ancienneté d’1 an à 27 ans de service, tous furent très motivés avec un comportement d’élève exemplaire face à leurs deux « teachers » français. Au programme : Semaine 1 : cours théoriques. Semaine 2 : organisation et implantation d’un chantier de déminage, reconnaissance d’une zone minée. Semaine 3 : artillerie et sous munitions. Semaine 4 : destructions réelles, mise en œuvre de fourneaux. Au-delà de la mission de formation, le détachement en a profité pour compléter ses connaissances historiques sur ce beau pays qu’est le Cambodge. Cette expérience très riche se traduit par une belle aventure qui a marqué le retour du 17e RGP en terre Khmer.
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Les Actualités
rèves
TROIS HUSSARDS PARACHUTISTES AU SERVICE DE L’ARMÉE NATIONALE AFGHANE
Depuis le mois de mai, le 1
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escadron du 1er Régiment de hussards parachutistes est engagé en Afghanistan, au sein du groupement tactique interarmes RAPTOR dans la province de Kapisa. Ce que l’on sait moins, c’est que les hussards de Tarbes sont également impliqués dans la formation de l’armée afghane. Rencontre avec le lieutenant Desaubliaux, l’adjudant-chef Le Lay et l’adjudant Berbain tous les trois détachés au sein de la mission EPIDOTE à Kaboul. Insérés au sein d’une compagnie de l’école afghane, les trois hussards parachutistes conseillent donc au quotidien l’équipe d’encadrement locale. Pour le lieutenant Desaubliaux, mentor du commandant de la compagnie, « il ne s’agit en aucun cas de prendre la main sur l’instruction et d’imposer notre vision des choses. Nous proposons aux Afghans des solutions éprouvées qu’ils sont libres d’adapter à leur culture, leurs coutumes et leur sensibilité ». Et cela fonctionne ! Sur le terrain de manœuvre aux portes de Kaboul, l’adjudant-chef Le Lay donne ses dernières instructions aux américains qui vont effectuer une démonstration d’embuscade. Un chef de section de l’encadrement afghan l’écoute avec attention : c’est lui qui va faire les commentaires aux élèves assis sur la colline d’en face. La transition vers la pleine autonomie est en bonne voie ! Plus tard sur le pas de tir, béret rouge vissé sur la tête, l’adjudant Berbain distille quelques conseils avisés aux spécialistes afghans tout en gardant un œil attentif sur le tir des jeunes afghans au fusil américain M16.
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PARTENARIAT ENTRE LE 17E RÉGIMENT DU GÉNIE PARACHUTISTE ET LES APPRENTIS D’AUTEUIL
DÉMONSTRATION DE SAVOIR-FAIRE AU MINISTRE DE LA DÉFENSE.
Lors du tournoi de rugby à VII, le 17 Régiment du génie parachutiste e
et les Apprentis d’Auteuil de l’établissement Saint-Roch ont signé une charte de partenariat. Ce partenariat vise avant tout à pérenniser les liens qui nous unissent et faire des Apprentis d’Auteuil un acteur privilégié du lien armée – nation. Ce partenariat s’articule autour des valeurs clés défendues et partagées par le 17e RGP et les Apprentis d’Auteuil : engagement, confiance, dépassement de soi, solidarité. Afin de participer à l’éducation civique des jeunes de l’établissement de Dufort Lacapelette, de favoriser leur intégration dans la société et d’en faire des citoyens responsables, le 17 s’engage à continuer à réaliser des actions communes destinées aux jeunes de la fondation au travers de visites du régiment, de démonstrations de savoir-faire, de rencontres sportives, qui illustreront les différentes facettes de l’engagement militaire.
DES HÉLICOS DANS LE CIEL MONTALBANAIS
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lace d’armes du quartier DOUMERC, 2 Gazelles et 2 Pumas ! Non, le 17e Régiment du génie parachutiste n’a pas rapporté de ses dernières missions de nouvelles mascottes ! Du 4 au 8 avril 2011, les sapeurs paras se sont entraînés sur les hélicoptères du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau. Pour les habitants des communes d’Agen, de Cahors, de Caylus, de Cordes et de Montauban, le spectacle a été dans les airs ! Au programme de cet entraînement héliporté : élingage (transport de matériel et de véhicules par hélicoptère), de l’aérocordage (descente de l’hélico en rappel), drop avec les plongeurs sautent dans le Tarn depuis l’hélico, saut en parachute des commandos, grappe et détachement héliporté d’intervention du génie.
Le 19 mai 2011 à Pau, une démonstration des capacités de la 11e Brigade Parachutiste (BP) et de la Brigade des Forces Spéciales Terre (BFST) a été réalisée au profit de Monsieur Gérard LONGUET, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants. Il s’agissait pour les parachutistes de présenter leurs capacités opérationnelles au cours de phases dynamiques et de souligner le professionnalisme, la détermination et la rigueur avec lesquelles ils agissent lors d’opération du type évacuation de ressortissants. Après une présentation au Ministre de la défense, accompagné du chef d’état-major de l’armée de Terre, le Général d’Armée IRASTORZA, des spécificités de la 11e Brigade parachutiste, les phases dynamiques ont débuté, fondées sur les retours d’expériences des derniers évènements de Côte d’Ivoire. Embarqués avec la 1ère section de la 4e Compagnie du Lieutenant LEVASSEUR à bord d’une patrouille de trois hélicoptères de manœuvre type Puma, les autorités ont participé à une évacuation de ressortissants. Ils se sont ensuite déplacés à bord des véhicules des forces spéciales du 1er RPIMa pour assister à une séquence de tir encadrant l’extraction d’un diplomate (mission spécifique à ces forces). Pour clore ces phases dynamiques, une réduction de résistance isolée était menée. Cette action a permis d’observer le rôle des troupes embarquées sur VAB (véhicule de l’avant blindé), l’évacuation d’un blessé sous le feu et l’appui aérien procuré par un hélicoptère d’attaque Tigre. Enfin, le Ministre s’est vu présenter les matériels et leurs emplois au cours d’une dernière phase statique. Cette démonstration aura permis au Ministre de la Défense de se placer au cœur de l’action et d’établir un contact privilégié avec les hommes. Au terme d’une semaine de préparation, les troupes aéroportées ont mis en œuvre tout leur professionnalisme et leur rigueur au profit d’un exercice complet. C’est la polyvalence de ces troupes qui aura le plus été soulignée : à pied, embarqués sous blindage, héliportés ou aéroportés, les parachutistes ont pu démontrer leur aptitude à tout type d’engagement, quel que soit l’environnement dans lequel ils doivent intervenir. Lieutenant LEVASSEUR Chef de section à la 4e Cie du 8e RPIMa
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Les Actualités
rèves
LE 35E RAP AU 35E MARATHON DE PARIS
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Régiment d’Artillerie parachutiste a participé au 35e marathon de Paris le 10 avril 2011. Ils étaient 35 coureurs qui ont tous finis dans la joie et la bonne humeur des parachutistes. Le premier coureur, l’adjudant BOULDOIRE Stéphane, termine en 2h42. Au challenge interentreprise, le régiment se place à la 5e place sur 121 équipes concourant.
MATATÓ BARCELONA 2011
Le 6 mars 2011, une équipe interarmées de l’Ecole des troupes aéroportées a participé au Marathon de Barcelone. Le Marathon de Barcelone a été créé dans les années 80. Depuis 2005, ce type de manifestation rencontre de plus en plus de succès. L’ambition des organisateurs a été de lui donner une nouvelle dimension pour le hisser parmi les plus importants d’Europe et du Monde. Aujourd’hui c’est un parcours entièrement urbain et « plat » qui traverse les plus beaux quartiers de la ville. Le départ et l’arrivée se situent sur la Plaza d’Espagne. Le circuit passe par les somptueux sites de Sagrada familia, la Plaça des glories, les Ramblas, longe la mer… Durant 42,195 kilomètres nous avons eu tout le loisir d’admirer l’architecture somptueuse des édifices et des bâtiments. En dépit de quelques points communs, tous sont parachutistes, vétérans et avaient envie d’en découdre avec eux-mêmes ; rien ne prédisposait ces cinq officiers à participer à cette course mythique. Cette « aventure » a été rendue possible grâce au soutien du Colonel De BERTIER, commandant l’Ecole des troupes aéroportées. Elle fut par ailleurs supportée par nos deux partenaires : La Délégation des pays de l’Adour de la FRANCE MUTUALISTE(1) à PAU, ainsi que par Monsieur GRANDJEAN, le Directeur régional de la société ANSAMBLE(2). L’engagement financier de ces derniers démontre leur attachement à la promotion du sport et surtout leur lien privilégié avec l’ETAP. Qu’ils en soient ici publiquement remerciés. Sur plus de quinze mille inscrits, seuls 12526 coureurs passeront la ligne d’arrivée. L’équipe de l’ETAP sera complète. (1) La FRANCE MUTUALISTE est une Mutuelle Nationale de Retraite et d’Epargne d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Sa vocation est de servir à ses adhérents une Retraite Mutualiste du Combattant. (2) La société ANSAMBLE assure depuis 2011 la restauration au profit du personnel de l’ETAP.
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« ADIEUX AUX ARMES DU GÉNÉRAL SALAZAR »
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e général Patrice PAULET commandant la 11e brigade parachutiste a présidé la cérémonie d’adieux aux armes du général SALAZAR qui s’est déroulée le jeudi 1er septembre au quartier général Niel à Toulouse. Le 1er octobre 1972 il intègre l’école d’application de l’Arme Blindée et Cavalerie à Saumur. Après 5 années passées dans le corps des sous-officiers, il accède à l’épaulette. Sa carrière particulièrement riche, est marquée par des temps de commandements intenses. Jeune lieutenant, il commande un peloton des « Bercheny Houzards». Ensuite il commande le 1er escadron du 1er Régiment de Dragons. Après une scolarité à l’Ecole Supérieure de Guerre, il rejoint les cavaliers parachutistes au 13e Régiment de Dragons Parachutistes, comme chef du bureau opérations instruction. Enfin il commande le 1er-2e régiment de chasseurs. Sa carrière est également marquée par des missions opérationnelles à l’étranger : Liban, Tchad, Ex-Yougoslavie, République de Côte d’Ivoire et Afghanistan. Il sert enfin au sein d’états-majors de haut niveau, tout d’abord comme chef d’état-major de la 7e brigade Blindée, puis comme chef d’état-major du Commandement des Opérations Spéciales et enfin comme Colonel Adjoint de la 11e brigade parachutiste. Il quitte le service actif au terme d'une belle et riche carrière au service de la France, commandeur de la Légion d’honneur, commandeur dans l’ordre national du mérite et titulaire de trois citations.
A l’Honneur LE 8E RPIMA DEVIENT CHAMPION DE FRANCE MILITAIRE DE RUGBY À 15 Le 15 juin à Bourges, « l’Ovalie des volontaires » (équipe du CSA 8e RPIMa) a accompli un exploit en devenant championne de France militaire 2011 de rugby à XV (groupe A). Face aux champions de France en titre, les joueurs de la base aérienne de Mont-de-Marsan, les parachutistes du 8e RPIMa ont, comme à leur habitude et à l’instar de leurs camarades du Castres Olympique, fait preuve d’abnégation et d’agressivité dans le jeu. Grâce à un combat exceptionnel des avants, à la vitesse et au physique de la ligne de trois quart, les marsouins parachutistes du 8 ont fait la différence et se sont imposés sur un score de 10 à 6, avec un essai d’écart. La délégation de supporters a pu partager l’explosion de joie des joueurs et célébrer dignement avec eux la conquête du « bouclier ».
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CHAMPIONNAT DE FRANCE DE DUATHLON
Le 35
e RAP s’est illustré lors des derniers championnats de France FCSAD, qui ont lieu le 25 mai 2011. M. CAPOFFERI Nicolas du CSA du 35e RAP est proclamé champion de France FCSAD (Fédération des clubs sportifs et artistiques de la Défense). L’équipe du 35e RAP composée de M. CAPOFFERI, de l’adjudant ROLLAND et de l’adjudant MARQUE termine quant à elle vicechampionne de France FCSAD.
Au final, les compétiteurs du « 35 » glanent une belle 4 e place au championnat de France militaire par équipe.
Les joueurs, fidèles aux valeurs de leurs guerriers aînés, se sont donnés sans compter, à l’entraînement comme lors des matchs, quelle que soit la météo, pour vaincre. La preuve est ainsi faite que sur la seule ressource des joueurs d’un régiment il est possible d’atteindre les sommets, quand officiers, sousofficiers et EVAT se serrent les coudes, tendus vers le même objectif. La saison sportive s’achève, pas les activités. Certains joueurs vont dès la semaine prochaine partir pour une mission de quatre mois au Gabon ou plus tard en Nouvelle-Calédonie. D’autres pourront prendre quelques permissions avant de rechausser les crampons avec pour objectif de défendre leur nouveau titre l’an prochain…
UN JEUNE MILITAIRE À L’HONNEUR
L
e 11 avril dernier, l’AP1 Alexandre VASSORT du 35e RAP a été le héros bien involontaire d’un fait divers tarbais. Alors qu’il regagnait à pied son domicile, Alexandre est interpellé par le responsable d’une superette pour venir au secours de son épouse menacée par un individu souhaitant se faire remettre le contenu de la caisse. N’écoutant que son courage et négligeant les risques, Alexandre saisit le voleur et après une courte mais violente bagarre, immobilise l’individu au sol par une clé au bras. « J’ai vu qu’il serrait les poings. Je me suis dit, il faut que je le maîtrise avant qu’il ne devienne dangereux » déclare Alexandre dans un calme olympien. Malgré les menaces et les insultes, Alexandre maintient l’homme au sol le temps de l’arrivée de la police. Félicitations à l’AP1 VASSORT pour son sens civique qui malL’AP1 Alexandre VASSORT de gré les risques n’a pas hésité à la 3e Batterie, presque gêné secourir une personne en dande tant d’honneurs. ger.
SERGENT CÉDRIC MAZAS, TÉMOIN D’UN DÉPART D’INCENDIE Le samedi 19 février 2011 vers 16h, alors qu’il s’engage en véhicule sur le rond-point de la place de la Libération à Montauban, le sergent Cédric MAZAS, de la compagnie d’appui du 17e Régiment du génie parachutiste, est attiré par une fumée s’échappant d’une maison rue Dominique INGRES. Il décide immédiatement de se détourner de son chemin initial et se rend à ladite maison. Il frappe plusieurs fois à la porte mais personne ne répond. Pourtant, du bruit s’échappe de la maison. Il décide alors d’entrer et aperçoit d’emblée un occupant des lieux tentant d’éteindre un feu nourri avec des seaux d’eau. Jugeant de la gravité de la situation et des moyens dérisoires de lutte mis en œuvre par l’homme qui semble pris de panique, il appelle sans délai les pompiers. En attendant l’arrivée des secours, le sergent Cédric MAZAS se rend à l’étage et y découvre une mère de famille et son enfant tétanisés devant l’épaisse fumée qui se répand rapidement. Il les évacue alors de la maison et les dirige vers la pharmacie voisine où elles sont prises en charge. Il évacue ensuite le père de famille et l’empêche à plusieurs reprises de rentrer dans la maison en proie aux flammes. Il interpelle un passant dans la rue qu’il charge de faire sortir les occupants des maisons voisines. Enfin, il gare sa voiture en travers de la rue pour éviter un afflux de véhicules qui pourraient entraver l’accès des pompiers. Lorsque ces derniers arrivent quelques minutes plus tard, les occupants de la maison sont en sécurité.
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2e REP
orps
Le POSER D’ASSAUT Comme tous les régiments de la brigade, le 2e régi-
terre de troupes reste fortement liée à la double
ment étranger de parachutistes entretient de
capacité des troupes aéroportées : aérolargage, et
manière régulière et spécifique ses savoir-faire
poser d’assaut.
e
dans le domaine de la 3 dimension afin de pouvoir être déployé dans l’urgence en intervention
Seules les troupes aéroportées pouvant être
par la voie des airs.
mises en place indifféremment par saut ou par poser d’assaut, disposent de cette capacité de
Cet aspect majeur de la préparation opérationnelle
réversibilité permettant de passer, en cours de
des unités passe bien évidemment par l’entretien
projection sur la zone d’action, d’un mode de
des savoir-faire liés au saut (largage de colis, exer-
mise à terre à l’autre, qui garantit la liberté
cices de réarticulation dès la mise à terre, équipe-
d’action du chef, jusqu’au dernier moment
ment des parachutistes en vol…) mais aussi par
avant l’engagement, parce qu’il donne l’assu-
l’entretien en parallèle des savoir-faire liés au
rance que la troupe sera mise à terre.
poser d’assaut, qui reste une des deux composantes de l’opération aéroportée. De fait, ce pro-
Efficacité, rapidité d’exécution et sécurité
cédé peut présenter des avantages en termes de sécurité des troupes mises au sol, de meilleure
Dans le cadre des engagements actuels, en par-
efficacité par moindre dispersion, d’affranchisse-
ticulier les missions d’évacuations de ressortis-
ment des contraintes météo : mais, impossible
sants, la saisie immédiate et en sécurité d’un
dans un environnement non sécurisé, la mise à
point stratégique tel qu’un aéroport constitue
11
La Vie des Corps
Le POSER
D’ASSAUT
un préalable incontournable à la réalisation de
En outre, le poser d’assaut, s’il est possible, per-
la mission.
met de réduire les risques liés à la « rupture de milieu », mais présente des risques sur la sécu-
Le poser d’assaut peut donc constituer le mode de
rité de l’aéronef.
mise à terre alternatif pour déployer, en un temps record un grand nombre de combattants au sol
La réversibilité : spécificité des TAP
dans un environnement semi permissif. Une unité débarquant de l’avion en quelques minutes est
Le poser d’assaut, malgré son apparente simpli-
prête dès sa sortie à prendre en compte la mission
cité, n’est en aucun cas un simple acte tech-
qui lui est assignée et compléter ainsi le contrôle
nique limité à l’équipage. Ce mode de mise à
de la zone aéroportuaire. Par le même mode d’ac-
terre nécessite un entraînement régulier de la
tion, elle peut en outre bénéficier dans de brefs
troupe embarquée et n’accepte aucune improvi-
délais de moyens plus lourds, permettant ainsi la
sation. Travaillant régulièrement avec les aéro-
mise en place de ses appuis ou sa remotorisation.
nefs, les troupes aéroportées ont donc vocation à s’entraîner et à utiliser ce mode de mise à
Le procédé du poser d’assaut, notamment effectué
terre.
de nuit, permet, lui aussi, bien que moins sûre-
12
ment que la mise en place par saut, de profiter de
Si le poser d’assaut peut apparaître comme le
l’effet de surprise et de prendre l’ascendant sur un
mode de mise en place privilégié de n’importe
ennemi pouvant se trouver à proximité de la zone
quelle unité d’infanterie sur un aéroport d’infra-
de mise à terre.
structure ou de fortune, il reste malgré tout
2e REP contraint par l’obligation d’utiliser une piste de
ment de posture que peut imposer la situation
avec laquelle il a l’habitude de travailler et
poser qui peut être inutilisable soit du fait de
locale, alors même que la projection par ATA a
dont il partage les procédures.
l’ennemi soit du fait du risque de dégradation
débuté. Savoir s’équiper ou se déséquiper dans
de cette même piste (obstacles au sol). Il est
l’avion et réarticuler l’avionnage en fonction du
C’est dans cette éventualité que le 2e REP,
essentiel pour le commandement d’avoir une
mode de mise à terre choisi, est un savoir-faire
s’appuyant sur les procédures permanentes
solution de rechange pour que la mission soit
qui doit être régulièrement entretenu, par les
régimentaires, réalise de manière régulière
remplie. La spécificité des troupes aéroportées
cadres et les légionnaires, à l’instruction, en
des posers d’assaut sur l’aéroport de Calvi
est de disposer de cette capacité de réversibi-
entraînement, de manière à pouvoir être appli-
Sainte-Catherine, ainsi que l’équipement en
lité qui leur est propre. Elles sont les seules à
qués en toute sérénité le jour J.
vol de ses légionnaires avant des exercices de saut, de manière à ce que chacun, du chef de
savoir changer de posture dans l’aéronef et passer d’une configuration à une autre, donc de
Dans les deux configurations, saut ou poser
corps au plus jeune des légionnaires, soit
pouvoir effectuer la mise à terre soit par un
d’assaut, le GCP, mis en place par saut en
capable, le jour J, sur court préavis, dans
saut opérationnel, soit par poser d’assaut.
avance de phase, est employé dans sa fonction
l’avion, quel que soit le mode de mise à terre
première, à savoir la collecte de renseigne-
choisi, d’accomplir la mission des hommes
Bien souvent, la décision de larguer les para-
ment, puis la sécurisation et le marquage d’une
des troupes d’assaut.
chutistes ou de poser l’aéronef n’est prise
zone de mise à terre. Il garantit ainsi la liberté
qu’après le décollage en fonction de l’évolution
d’action du chef en lui offrant la possibilité,
de la situation locale et des derniers renseigne-
par une connaissance précise de la situation
ments obtenus. Il est donc indispensable pour
locale, de choisir la bonne option et de prendre
les unités aéroportées de parfaitement maîtri-
la meilleure décision. En outre, il facilite l’ac-
ser les savoir-faire spécifiques liés au change-
tion de l’unité qui vient d’être mise à terre et
13
La Vie des Corps
e
e
LA 3 COMPAGNIE DU 3 RPIMa DANS Abidjan mercredi 7 avril 2011, 5h30, une première
pagnie du 2e REP également présente au Gabon est
rafale résonne près de la résidence de France joux-
projetée. Nous le sommes 24 heures plus tard.
tant la résidence du président GBAGBO. A 8h30
> LTN BINET, SGT MAMIE check-list avant d’embarquer
plusieurs obus de mortier tombent dans les jardins,
Lorsque nous arrivons, le 5 avril, la situation sur
des combats ont lieu juste devant entre les FDSCI
Abidjan est confuse, des tirs à l’arme lourde reten-
(forces pro-GBAGBO) défendant la résidence pré-
tissent de plus en plus. Sous commandement dans
sidentielle et les FRCI (forces pro-OUATTARA) ten-
un premier temps de l’EMT du 501e RCC, arrivé en
tant de s’en emparer. A plusieurs reprises, la
renfort du Tchad, la compagnie prépare et planifie
2e section du LTN PAROT qui défend la résidence
les différentes missions possibles. Rien n’est en-
de France est directement prise à partie. Jusqu’à
core décidé, seul impératif : aucun véhicule non
la chute du président GBAGBO, le 11 avril, cette
blindé ne sort du camp. La situation tactique de-
section devra faire face quotidiennement à de
vient non permissive et les forces françaises sont
nombreuses tentatives d’intrusion.
de plus en plus prises pour cible par les forces pro-
Pour la 3e compagnie du 3e RPIMa, cet engagement
GBAGBO et par les milices qui pillent les différents
au cœur de la « bataille d’Abidjan » est l’aboutis-
quartiers. L’idée de manœuvre du PCIAT est de nous
sement d’une mission de courte durée débutée au
injecter au fur et à mesure dans le dispositif pour
Gabon cinq mois plus tôt et qui démontre une nou-
défendre les emprises diplomatiques françaises.
velle fois toute la pertinence du pré-positionne-
Cela lui permet de libérer des éléments Licorne sur
ment de compagnies TAP en Afrique. Cette mission
VAB pour manœuvrer plus facilement et organiser
aura en effet permis à la compagnie tout d’abord
le regroupement des ressortissants sur le camp de
de se préparer dans les meilleures conditions à
Port-Bouêt.
cette intervention, ensuite d’être projetée dans
La compagnie reçoit pour mission de tenir le point
l’urgence pour être engagée dans la foulée au com-
de regroupement le WAFOU et de défendre les em-
bat, enfin de revenir riche d’une nouvelle expé-
prises diplomatiques françaises : l’ambassade de
rience opérationnelle forte.
France, la résidence de France ainsi que la résidence des Palmes. Hormis le WAFOU, ces trois em-
14
Arrivée au Gabon le 2 novembre 2010, la 3e com-
prises sont situées au Nord des ponts, en plein
pagnie est mise en alerte 6 heures dés la fin no-
cœur d’Abidjan, et dans des quartiers différents.
vembre alors que la RCI s’engage dans le deuxième
Après la mise en place, aucune manœuvre ne sera
tour des élections présidentielles. Tout en suivant
possible. Il est donc essentiel de préparer au mieux
l’évolution de la situation à Abidjan, l’entraîne-
le fractionnement et de répartir convenablement
ment se poursuit et les différentes hypothèses de
les moyens en particulier les appuis et le soutien
projection sont régulièrement modifiées et affi-
santé. Une seule contrainte : être léger lors des
nées en liaison avec le BOI du 6e BIMa et l’EMIA.
mises en place, un sac OPS avec un maximum de
La mise en place par OAP est évidemment prépa-
munitions et d’eau. Les liaisons TRANS sont éga-
rée : les séances routines sur la ZMT de Pointe-
lement essentielles mais parfois difficiles en milieu
Denis permettent de travailler les fondamentaux
urbain. Il est en particulier impératif pour moi de
et de mettre en œuvre les différents fractionne-
maintenir une liaison permanente avec les sections
ments possibles. Nous profitons de cette période
qui sont totalement isolées.
pour préparer au mieux une éventuelle projection,
La compagnie sera entièrement engagée sur le ter-
les informations transmises par le théâtre ainsi que
rain et passera en moyenne 9 à 10 jours sur les
les points RENS hebdomadaires nous permettent
différentes emprises. Jusqu’à l’assaut final et la
de nous approprier au fur et à mesure la situation.
chute du Président GBAGBO, le 11 avril, toutes les
Enfin, dans la nuit du 3 au 4 avril 2011, la com-
emprises subiront des tirs directs. Néanmoins, à
3e RPIMa
LA «BATAILLE D’ABIDJAN » l’exception de la résidence de France qui fera ré-
méfier, qui était avec nous un jour et contre
gulièrement l’objet d’attaques délibérées, ce sont
nous le lendemain. Cette confusion conjuguée
surtout des tirs croisés qui seront à l’origine de ces
au cloisonnement du terrain et à notre incapa-
balles.
cité à voir au-delà, ne me permettait pas d’avoir
Un seul élément restera en base arrière au camp
une vision claire de la situation à proximité des
de Port-Bouêt pour faciliter notre soutien logis-
emprises. Il a donc fallu à la compagnie faire
tique. Il sera vital pour durer mais parfois difficile
preuve à chaque instant d’une très grande vigi-
à mettre en œuvre pour deux raisons : notre posi-
lance et d’une aptitude à changer de posture
tionnement sur le terrain en zone non-permissive
instantanément, ne sachant pas à qui elle allait
et notre dépendance vis-à-vis du BATLIC pour le
être confrontée quelques minutes plus tard.
transport.
Enfin sur le plan tactique, deux GTIA ont manœuvré dans la même zone d’action. Plus
Trois caractéristiques de cette intervention méri-
exactement la compagnie, qui était sous com-
tent tout particulièrement d’être soulignées : l’en-
mandement du GTIA 6e BIMa, tenait des em-
gagement d’emblée d’unités de renfort, la difficulté
prises qui se situaient dans la zone d’action du
d’évaluation de la menace et la complexité de la
BATLIC. Cela a naturellement rendu plus compli-
situation tactique.
quée la diffusion rapide des renseignements
Les unités élémentaires arrivées en renfort ont
entre les unités engagées. Afin de ne pas être
toutes été engagées d’emblée sur un théâtre
« aveugle » et par souci de coordination avec
d’opération ouvert depuis longtemps. Pour cela,
les troupes françaises dans et aux abords des
elles ont dû se coordonner très rapidement avec
emprises, j’ai pris l’initiative de suivre le réseau
des unités présentes sur place depuis plusieurs
radio du BATLIC et de privilégier chaque fois que
mois et connaissant parfaitement le terrain et
possible les contacts physiques entre autorités.
les modes d’actions. Pour nous ceci a été gran-
Une seule fois la compagnie est entrée directe-
dement facilité par la préparation menée en
ment en contact radio avec une unité du BATLIC
amont au Gabon, en liaison avec le théâtre.
afin de lui éviter un encerclement par des élé-
Celle-ci nous a permis par avance de nous ap-
ments hostiles.
> Le Médecin principal BACOUEL, avant d’embarquer
proprier le baptême terrain, les ROE, les POP et de maîtriser l’OCT. L’intégration de la compagnie e
L’engagement de la 3e compagnie du 3e RPIMa
et plus généralement du GTIA 6 BIMa au sein
dans la « bataille d’Abidjan » aura été l’aboutis-
de l’opération Licorne s’est ainsi faite sans pro-
sement et le point d’orgue d’une mission de
blème.
courte durée débutée au Gabon près de six mois
Sur le plan du renseignement, en tant que com-
auparavant. Si pour la compagnie, le succès de
mandant d’unité j’ai pu directement expérimen-
la mission tient pour une part dans le travail ef-
ter la notion de « brouillard de la guerre », chère
fectué et les renseignements recueillis en amont
à CLAUZEWITZ et toujours aussi pertinente en
de l’intervention, il relève aussi de la réactivité
ce début de 21e siècle. La situation tactique sur
dont elle a su faire preuve pour s’adapter en per-
Abidjan a rapidement créé un vide sécuritaire
manence aux évolutions d’une situation tactique
dont certains ont naturellement cherché à pro-
volatile et à la complexité de cet engagement en
fiter. Ainsi le chaos régnant, qui découlait de la
zone urbaine. Elle revient riche d’une belle ex-
confrontation entre FDSCI et FRCI, a été accru
périence opérationnelle.
par les agissements de nombreux miliciens ou simples pillards. Il a été très rapidement difficile
CNE CUSSAC
de savoir qui était qui, de qui nous devions nous
Commandant la 3e compagnie du 3e RPIMa
> Les effets balistiques étant plus lourds que le jeune ressortissant le CPL HUMEAU n’hésite pas à le porter
15
La Vie des Corps
Les GCP dans une action d’aide à l’engagement du GTIA 1er RHP
Retour d’expérience de la rotation CENTAC du groupement terre EPERVIER 1er RHP Du 28 mars au 6 avril, le 1er Régiment de Hus-
commandos furent variées. L’équipe GCP a été
sards parachutistes a armé à une rotation au
engagée dans une version débarquée avec dif-
CENTAC, point d’orgue de la mise en condition
férents modes de mise en place et d’exfiltration
avant projection du groupement terre Epervier.
3D (SOCR à 2900 mètres à partir d’un puma, hé-
Sous les ordres d’un état-major tactique numé-
liportage, aérocordage, récupération par grappe)
risé du régiment, les unités élémentaires ont pu
mais également dans une version embarquée sur
achever leur préparation lors d’un exercice au
VLTTP4 et VLRA conformément au concept de
scénario adapté pour coller au plus près à la si-
patrouille de reconnaissance profonde (PRP) que
tuation tchadienne.
le peloton GCP du régiment s’attache à dévelop-
Le GTIA comprenait notamment :
per.
- 1 sous-groupement tactique interarmes à dominante blindée sur ERC90 (1er RHP),
Formés spécifiquement aux actions autonomes,
- 1 sous-groupement tactique interarmes à do-
à l’acquisition et à la diffusion du renseigne-
e
minante infanterie (3 RPIMa),
ment ainsi qu’à la saisie d’opportunités tac-
- une équipe GCP à 10 commandos (1er RHP),
tiques, les équipiers ne furent employés que
e
- une PROTERRE 2 du 35 RAP, er
dans un cadre respectant des conditions pré-
- un TC2 (1 RHP),
cises :
- un DETALAT à 1 patrouille HAP et d’1 HM.
- besoin de compétences spécifiques dont ne disposaient pas en propre les SGTIA, - besoin avéré en rapidité ou en discrétion
L’engagement des GCP comme unité d’aide à
d’exécution,
l’engagement du GTIA, en version débarquée
- nécessité d’une capacité de réversibilité supé-
et embarquée,…
rieure à celles des SGTIA.
Si l’objectif principal d’une rotation au CENTAC demeure l’entraînement à la manœuvre du
… a été riche en enseignements tactiques et
SGTIA, l’organisation et les moyens déployés en
techniques à tous les niveaux
font également un rendez-vous propice pour ex-
16
périmenter, dans un environnement interarmes,
En dépit de quelques contraintes spécifiques au
de nouveaux modes d’action et pour driller les
cadre d’une rotation au CENTAC (zone de ma-
procédures. Clôturant sa mise en condition opé-
nœuvre resserrée, FORAD limitée dans ses capa-
rationnelle avant sa projection au Tchad, une
cités à durer sur le terrain), l’engagement des
équipe GCP à 10 commandos du 1er RHP a été
GCP a été extrêmement bénéfique tant pour
employée dans le cadre de l’aide à l’engagement
l’équipe que pour les SGTIA et l’EMT. Trois en-
et au déploiement du GTIA.
seignements majeurs peuvent être retenus :
Renseigner dans la profondeur ou sur un objec-
Le rôle incontournable du DL : pleinement as-
tif, extraire un individu en zone hostile, rensei-
socié au travail de planification du CO, il conduit
gner et harceler sur les arrières ennemis, assurer
également l’action de l’équipe déployée et traite
une QRF héliportée, les missions confiées aux
les informations transmises. Conseiller du chef
1er RHP
opérations pour l’emploi de l’équipe, il se re-
dant d’unité et le chef d’équipe doit être privi-
trouve également au carrefour des S2 et S3 tout
légié. En tout état de cause, il est impératif que
en collaborant régulièrement avec la cellule S3
le SGTIA et le GCP soient en liaison radio per-
3D. Armer un DL avec un effectif à 1/1/2 (offi-
manente.
cier DL, adjoint, 2 opérateurs TRANS) est impératif pour que cette fonction puisse être tenue dans la durée.
Prochaine étape pour le peloton commando parachutiste du 1er RHP : une application de ces
La nécessité d’une réelle « profondeur tac-
principes à la réalité d’un engagement opéra-
tique » : afin de tirer pleinement parti des ap-
tionnel. Engagé au Tchad, directement aux or-
titudes propres à l’équipe commando déployée,
dres du chef de corps du groupement terre, il
celle-ci doit disposer d’une zone d’action suffi-
s’attachera à valider le concept de patrouille de
samment étendue pour garantir la liberté d’ac-
reconnaissance dans la profondeur en milieu
tion nécessaire à son action et faciliter la
semi désertique.
coordination avec la manœuvre des SGTIA. Elle doit également bénéficier du temps d’avance sur l’action du GTIA pour permettre aux SGTIA de profiter de renseignements synthétisés et mis en cohérence par le S2. Négliger ce cadre espace /temps propre aux GCP réduit inévitablement la plus-value de l’engagement de l’équipe. Le besoin crucial de coordination : l’action des commandos parachutistes doit rester indépendante de celle des SGTIA. Néanmoins, elle n’a un sens que si elle est conduite au profit de la réalisation de la mission du GTIA. En cours d’action, les zones de déploiement des GCP et des SGTIA peuvent être limitrophes voire parfois imbriquées. Elles ne doivent, en revanche, jamais être confondues. Il faut donc, en planification, définir des mesures de coordination précises. Le backbrief du GTIA permet de valider et d’affiner ces éléments qui constitueront un facteur déterminant pour le succès de l’action. Enfin, en cours d’action, le cadre espace/temps de la mission peut rendre nécessaire une coordination en boucle courte entre l’équipe GCP et un SGTIA : proximité géographique des zones d’action et/ou accélération du rythme de l’action. Dans ce cas, un contact physique entre le comman-
17
La Vie des Corps
Un jour à Paris, le lendemain en Afrique.
«Par le ciel, partout, pour tous.» Une fois encore, les hommes du 1er régiment du
Mercredi 23 mars, le nez dans les check-lists.
tuera le drill des unités à mettre en place le jour J.
train parachutiste ont consolidé le qualificatif de
Nous avons décollé par VAC(3) voilà deux heures
Les entraînements avec des unités non TAP, comme
la 11e Brigade parachutiste, « brigade de l’ur-
en direction de Casablanca. Le signe de main de
au Tchad, nécessitent une préparation plus poussée
gence ».
mon fils à l’aéroport me semble déjà loin. Les deux
qu’avec les paras du 3e RPIMa et du 2e REP station-
En mars 2011, la situation en République de Côte-
équipages se connaissent bien et ont, pour cer-
nés au Gabon, des habitués des OAP(4).
d’Ivoire (RCI) se détériore. Face à la montée des
tains, déjà partagé des opérations extérieures sur
Néanmoins, le but reste inchangé : mettre en place
violences, la France se prépare à une éventuelle
le continent africain. Notre groupe est composé de
des compagnies d’infanterie au sol en moins de 3
évacuation de ses ressortissants. Deux équipages
deux sous-officiers, de trois brigadiers et d’un pa-
minutes avec tout leur matériel, dans les meilleures
e
er
ère
LPA(1) du 2 Escadron de livraison par air du 1 ré-
rachutiste de 1 classe pour lequel il s’agit de la
conditions, sans avoir le stress supplémentaire du
giment du train parachutiste basé à Toulouse sont
première mission, du premier départ. Intérieure-
transport par VAM(5) ni du poser d’assaut : les sa-
rapatriés de leur déploiement Vigipirate. Le maré-
ment, il doit être tendu, mais ne laisse rien trans-
voir-faire du 1er RTP.
chal des logis MALOUBIER, chef de l’équipage n°2
paraître… C’est ce que l’on attend d’un
Nous en avons profité pour driller la récupération
raconte.
parachutiste.
du personnel civil, c'est-à-dire le changement de
17 heures de transport nous permettent de nous
la version en vol, l’accueil des pax(6) de façon à
er
Dimanche 20 mars : 23h, le 1 Escadron de livrai-
concentrer sur la mission : procédures de largage
les rassurer, les mettre rapidement en sécurité et
son par air est de retour au Fort de l’Est à Paris,
et de poser d’assaut relues et répétées, révision des
en confiance à bord des aéronefs.
après une journée continue de 18h à surveiller le
incidents et cas non-conformes qui pourraient se
site de la Défense. La cellule opérations de l’esca-
présenter en cours d’action. Les équipages sont ar-
Nuit du 30 mars 2011, les premières rotations
dron, improvisée dans un couloir du dortoir, s’af-
ticulés, les hommes imprégnés de la mission ; le
commencent par des OAP.
faire pour vérifier dossiers et disponibilités du
chef explique ce qu’il attend de chacun, et chacun
C’est l’équipage n°1 qui ouvre le bal. D’alerte 3
personnel, vaccins, passeports, stages et départs
connaît son rôle… nous sommes prêts !
heures au Gabon, il part le premier pour sécuriser
éventuels déjà programmés.
Arrivés à Casablanca, nous changeons d’appareil
l’aéroport (en sécurité orange) et renforcer les uni-
L’officier adjoint nous informe des derniers évène-
pour une halte à Dakar. Une fois au Sénégal, direc-
tés de la force Licorne. Pour ce faire, ils poseront
ments en RCI et nous donne l’ordre de faire nos
tion N’Djamena au Tchad avec notre bon vieux
d’assaut en deux nuits les compagnies du 2e REP
sacs pour un départ imminent.
Transall.
et du 3e RPIMa. Tous feux éteints, les paras vont être déposés en
18
Lundi 21 mars au soir, arrivée à mon domicile :
Jeudi 24 mars 2011, escale aérienne de
black-out. Equipés de matériel à vision nocturne,
Je jette mon filet de linge sale accumulé de-
N’Djamena.
les hommes du 1er RTP sont calmes et concentrés,
puis 10 jours, choisis avec soin ce dont je vais
À peine arrivée, notre équipe prend possession des
se rappelant du briefing de l’officier renseignement.
avoir besoin en Afrique : mon casque souple
lieux (sommairement car en 28 jours de mission
Ils se remémorent leur rôle et place à tenir dans
pour le largage de petits colis, mes lunettes
nous déballerons nos sacs complètement qu’une
leur stick afin de réaliser leur mission au sol. Entre
sable pour les poser d’assaut sur terrain som-
fois revenus en France). L’équipe du MCH IBN ZIA-
les secousses du vol tactique, l’odeur du kérosène
maire et un sac OPS de 24 heures qui ne me
TEN partira dès le lendemain à Libreville au Gabon
craché par les deux moteurs et le bruit incessant
quittera jamais… Voilà, je suis paré ou
pour y être en alerte 3 heures. Tandis que notre
dans la soute, nos parachutistes sentent l’adréna-
presque. Il nous reste à passer au régiment
équipe reste sur place en alerte 6 heures.
line monter, la 11e BP va poser d’assaut…
pour le circuit départ (deux piqûres dans le
Phase d’entraînement, plus couramment appelée le
Ça y est, les roues crissent, les « reverse » de l’avion
bras, la boîte de Paludrine dans la poche et les
DRILL.
hurlent, le pilote annonce au casque « manche
consignes du chef du BOI(2).
Pendant près d’une semaine, chaque équipage effec-
tenu », le rouge en soute s’allume et donne le top
1er RTP > Effectuer le transit
> Opérations de Resevac menées au profit de la population
pour l’ouverture du panneau/rampe ; les arrimeurs
pour apporter du fret. A notre grande surprise et
PAR LE CIEL : les équipages livraison par air ont
largueurs s’affairent pour enlever les tirants de
surtout pour notre plus grand bien, nous décou-
été de toutes les missions aériennes, sur Transall
rampe et préparer les prolongateurs… Encore
vrons à l’ouverture de la tranche arrière de l’avion
comme sur Hercules, pour les poser d’assaut,
er
quelques secondes, le chef-largueur jette un œil
des têtes bien connues… Les paras du 1 ELA(10)
l’acheminement de fret en urgence ou le
en soute et aperçoit les hommes debout en frag(7)
arrivés en renfort il y a à peine trois heures forment
convoyage des ressortissants souhaitant quitter
et gilet de combat, l’arme en patrouille et le sac à
le détachement de transit aérien sur l’aéroport
la RCI.
dos chargé. La gêne occasionnée par le pare-éclats
d’Abidjan : nous sommes entre de bonnes mains !
et par l’arme dans le dos est vite oubliée à l’appa-
L’orage gronde et la pluie battante ne nous aide
PARTOUT : en provenance du Sénégal, du Tchad
rition du vert en soute… Les deux arrimeurs lar-
pas vraiment. La visibilité est mauvaise, la nuit
ou du Gabon, les équipages LPA ont effectué des
gueurs bondissent hors de l’avion, installant au
tombe, l’avion est bruyant avec ses moteurs tour-
missions dans bon nombre de pays. Nous avons
passage les prolongateurs de rampe et se postent
nant, mais les hommes s’organisent en consé-
aussi profité de l’hospitalité d’autres territoires
de part et d’autre de l’aéronef, prêts à riposter à
quence. Les premiers véhicules s’approchent de
pour nous reposer et surtout faire les complé-
toute agression.
l’arrière de l’aéronef : ce sont des coopérants liba-
ments de carburant. Partant de RCI en direction
La rampe est prête et au sol, l’avion sécurisé. Le
nais, des familles entières, parents, enfants et
du Tchad, du Gabon, du Togo, du Burkina-Faso,
chef-largueur donne le « go ! » à l’unité. En
nourrissons. Au total soixante-six personnes qui
du Sénégal, nous volions en permanence avec
quelques secondes, l’avion est vide de ses occu-
dormiront en sécurité à Lomé, au Togo. Ils s’appro-
notre paquetage complet.
pants. Un dernier coup d’œil en soute pour éviter
chent de nous en tendant leurs cartons d’embar-
un oubli éventuel, puis le Transall se referme pour
quement, leurs sésames pour être en sécurité…
POUR TOUS : au cours de notre mission, nous
redécoller au plus vite.
Nous nous efforçons de les installer au mieux, par
avons facilité la sortie de RCI à plus de 600 res-
Après quelques minutes de vol, l’équipage LPA dé-
famille, avec des couvertures pour les femmes et
sortissants de toutes nationalités. Nous avons
briefe le poser d’assaut avec le soutier et prépare
les enfants, nous leur donnons de l’eau et surtout
aussi été un élément déterminant dans le renfor-
la soute pour la mission suivante.
du réconfort, car ils en ont besoin après les longues
cement de la force Licorne par le 3e RPIMa, le
Quelques temps après lors d’un poser à Lomé au
journées passées dans une ville livrée aux miliciens
2e REP, le 501e RCC et le RMT, sans oublier les
Togo pour un complément en carburant, nous croi-
et aux pilleurs. Ils se sentent bien avec nous. Ils
unités des forces spéciales.
sons les équipages LPA du Tchad et du Sénégal.
se fichent du mauvais temps, du bruit incessant
Quelques heures plus tard, nous repartons pour
des moteurs, de l’odeur particulière du Transall, car
« Être souple comme le cuir, mais trempé comme
aller récupérer les premiers ressortissants volon-
ils savent que nous sommes là pour eux et qu’on
l’acier pour être et durer. » Général BIGEARD
taires pour quitter la RCI.
ne les laissera pas tomber. « Merci les militaires, merci la France ».
Matinée du lundi 4 avril 2011.
Après les avoir débarqués à Lomé, nous redécollons
Maréchal des logis Nicolas MALOUBIER
Après avoir palettisé dix huit tonnes de fret jusqu’à
pour N’Djamena pour un repos mérité après plus de
Chef d’équipage livraison par air.
quatre heures du matin, l’équipage n°2 et l’équi-
soixante heures sans sommeil. Nous avons ache-
page LPA des EFT(8) du MDL BARBAZANGE repren-
miné 60 tonnes de fret et convoyé plus de 600 pas-
nent le relais des allers-retours en RCI. En effet,
sagers en quelques jours.
nous appuyons le harpon de BOAP(9) de Libreville
Nous effectuerons à plusieurs reprises des vols vers
afin d’acheminer au plus vite les lits et douches de
diverses destinations sans vraiment savoir où et
campagne ainsi que d’autres matériels.
quand nous allions nous doucher. Notre lot quoti-
Nous redécollons donc, direction la Côte d’Ivoire
dien durant un mois, la vie du parachutiste !
(1) Livraison par air (2) Bureau opérations instruction (3) Voie aérienne civile (4) Opération aéroportée (5) Voie aérienne militaire (6) Passagers (7) Gilet pare-balles (8) Éléments Français au Tchad (9) Base d’opération aéroportée (10) Escadron de livraison par air
19
LV a
ie des
C
35e RAP
orps
Mission du groupement commando e du 35 RAP à Boali Du 2 mars au 6 juillet 2011, dix meme
bres du commando Sonzogni du 35
listes afin de parfaire les techniques et renforcer les acquis.
RAP ont été projetés en République Centrafricaine sur le mandat BOALI XXVI
Au cours du mandat, l’équipe a également effec-
pour une mission de type URH (Unité de
tué plus d’une trentaine de sauts à Libreville avec
Renseignement Humain).
les dragons du 13e RDP, lors des journées portes
La mission de l’équipe est de renseigner la
ouvertes du 6e BIMa. Ces quelques jours entre ciel
force sur la situation sécuritaire en RCA en solli-
et terre ont permis aux commandos paras de nouer
citant de nombreux contacts répartis dans les sec-
d’excellentes relations avec les équipages de
teurs militaires, humanitaires, politiques et reli-
Transall et de Puma dans un environnement inter-
gieux. Travaillant en étroite collaboration avec les
armées très enrichissant.
différents acteurs « renseignement » du détachement (DPSD, prévôté), le GCP35 (groupement
Au bilan, cette mission renseignement très ins-
commando parachutiste du « 35 ») a mis à profit
tructive a permis à chacun d’appréhender les
ses savoir-faire en matière de photo et de rensei-
enjeux de la présence française en RCA, de suivre
gnement conversationnel.
des formations régulières dans de nombreux domaines et de sauter en parachute sur des zones
Au-delà de leur mission, les commandos ont éga-
variées.
lement profité de ces quatre mois en RCA pour
20
s’entraîner, notamment dans les domaines du
Forte de cette expérience, l’équipe GCP35 est
secourisme au combat et du tir. Des instructions
prête à remplir ses prochains objectifs pour l’an-
de qualité leur ont été dispensées par des spécia-
née à venir.
CFIM
Le groupement de détachement du camp CAYLUS Caylus, camp couvert d’histoire depuis 1886. Le LCL NORMAND en symbolise l’héroïsme. Camp des paras, camp des colos, camp du Midi-Pyrénées ! Une région atypique entre Le Rouergue, Le Quercy et Les Causses Situé sur 4 cantons et bordé par 10 communes riveraines, le camp de CAYLUS s’étend sur 2 départements : le Lot et le Tarn et Garonne, dont il occupe la partie la plus élevée proche de 400 m d’altitude. Organisation Le chef de corps du 17e Régiment du génie parachutiste commande le camp de Caylus. Le commandement du camp est confié à un officier supérieur, qui est le chef de détachement du groupement de camp de Caylus. Le BAIT contribue à la réalisation du programme d’activités des troupes de passage par la répartition des zones de manœuvre, champs de tirs et autres moyens d’instruction. Il dispose d’une cellule tir, une section incendie, une section pionnier, une section ciblerie, une cellule de soutien aux troupes de passage, un poste de commandement et de sécurité. Le Centre de Formation Initiale des Militaires de la 11e Brigade parachutiste (CFIM 11) a été créé le 1er juillet 2010. Ce centre a pour vocation de former les militaires du rang des formations d’emploi de la 11e Brigade parachutiste. Le centre dispose du camp bâti. Un camp d’envergure nationale Le camp reçoit des unités de toute la métropole. L’ensemble des champs de tir et les terrains de manœuvre du camp s’étendent sur une zone de 5500 hectares en forme de quadrilatère mesurant environ 11 km d’Est en Ouest et 5 km du Nord au Sud. Cette superficie en fait le 6e camp d’entraînement sur le territoire. Depuis quelques années, la fréquentation du camp est stable atteignant aujourd’hui environ 650 hommes/jour.
> Un tir FLG
> Une zone de vie sur le camp de Caylus
> Instruction au combat urbain
21
CFIM
La Vie des Corps
Le camp dispose d’une capacité d’hébergement et d’instruction réelle de 10 unités élémentaires. Actuellement, 10 fermes équipées en matériel de campement et d’incendie offrent la possibilité d’accueillir 800 personnels dans des conditions de vie en campagne correcte (seul camp de France sous cette forme). Au final, les fermes se révèlent un mode d’hébergement prisé pour la majorité des unités de passage. Elles y travaillent naturellement la rusticité et la cohésion. Cette situation représente indirectement une Les infrastructures d’instruction comportent : 15 complexes de tir permettant le tir à toutes les armes d’infanterie, un simulateur d’instruction technique du tir aux armes légères, d’une zone de saut et de poser d’assaut, d’un village de combat, d’un circuit de conduite tout terrain. Classé niveau 1+, les installations sont destinées à la préparation opérationnelle du niveau individuel jusqu’à celui de la section/peloton. Sa mission réside dans le soutien des unités de passage en matière de préparation opérationnelle en maintenant au plus haut niveau les conditions et les capacités d’accueil, d’hébergement et les installations d’instruction et d’entraînement avec pour dominante le tir
CAYLUS
d’infanterie.
du camp
Le groupement de détachement
aide au commandement bien acceptée par les chefs.
Entraînement Désormais, sauf pour les exercices particuliers, les détachements sont hébergés au cœur de leur zone de manœuvre (ferme correspondante) et peuvent ainsi bénéficier de manière quasi permanente d’un périmètre attribué. Les unités d’infanterie peuvent pratiquer sans restriction le combat débarqué ou motorisé dans de très bonnes conditions. Les détachements en formation et les unités du socle y trouvent également leur compte pour apprendre ou revenir sur les fondamentaux du métier (CFIM, ENSOA, 4e RE). Le camp de CAYLUS en chiffre - 192 700 utilisateurs - 584 tireurs/jour de tir ouvrable - 4600 pas de tir activés. - 96 exercices
Année 2010
5,56 à 9 mm
12,7 mm
20 mm
5 076 374
293 390
2 631
ROQUETTES 84 mm 89-112 mm 911
682
GRENADES À MAIN OF DF 8 859
7 530
MISSILES ERYX
MILAN
128
53
1 894
FLG-LGI Explo X
250 g
EXPLOSIFS 500 g
12 226
7 039
1 928
4 990
CNE Luc COURTIN Chef du BAIT > Une séance de tir PA
22
MR 81
Charges spéciales
291
Dossier
Opération « the Green Knight » Du 14 au 16 mai 2011, dans la vallée
300 militaires français, 72 heures d’engage-
d’Alasay, le Battle Group Raptor, qui a of-
ment et une température moyenne de 40°
ficiellement relevé le Battle Group Allo-
Celsius pendant la journée. L’opération The
broges deux jours auparavant, a connu son
Green Knight a été montée en réaction aux
premier engagement aux côtés des forces
attaques répétées des insurgés sur l’ALP(1).
de sécurité afghanes dans des combats
En quête d’une proie isolée, ils ne s’atten-
contre l’insurrection à proximité des vil-
daient pas à ce que la BG RAPTOR serre aussi
lages de Tatarkhel, Jalokhel et Landakhel.
vite les rangs avec leurs camarades des ANSF(2). Le dispositif de l’opération s’est articulé autour de l’engagement de la section Vert 2, de QRF(3), aux ordres du lieutenant B. et sous le commandement du capitaine O. Le SGTIA Gris était en couverture à l’ouest, les commandos parachutistes en appui au sud et le SGTIA Noir était présent avec sa section VBCI(4). L’ALP quant à elle était présente aux côtés de parachutistes français pendant toute la durée de l’opération. « Ils nous ont jalonné tout le long de notre infiltration, on était beaucoup
> Le dispositif de sécurisation de la clinique et de l’école
24
1er RCP
plus sereins » raconte le lieutenant B. « …ils
100 mètres d’une école ! Heureusement elle
« C’était impressionnant, on n’entendait pas les
étaient aussi très contents de nous voir arri-
était vide », raconte le sergent-chef B. Alors
départs de coups de canon, il y avait de la pous-
ver vite» rajoute le sergent-chef B.
que la section se réarticule face à la menace,
sière partout » explique le lieutenant. Alors que
les champs et les rues se vident quasi-immé-
les obus continuent de pleuvoir, la section par-
« Nous avions enchaînés 3 jours de garde à la
diatement. « On a répliqué dans la foulée en
vient à surenchérir grâce notamment à un habile
base de Nijrab quand le commandement nous
envoyant la foudre » continue le sergent-chef.
tir d’AT4 du caporal D. « L’efficacité des éléments
a donné l’ordre de sécuriser le compound d’un
Soudainement, au bout d’une quinzaine de
d’artillerie de Tagab a définitivement chassée les
chef de la police locale. Cette mission fut an-
minutes, le combat cessa d’un coup. « …la
insurgés à l’est » conclut le sergent-chef B.
nulée car une section la contrôlait déjà », ex-
vie repris son cours, les gens sont ressortis
Les insurgés ont alors tenté d’encercler le dis-
plique le lieutenant B. Après de courtes
dans les champs comme si de rien n’était »
positif allié. « Les gars de l’ALP les ont em-
consignes auprès de l’état-major du BG RAP-
explique le sergent G.
pêchés de manœuvrer » raconte le lieutenant.
TOR à Tagab, une nouvelle mission leur fut at-
« Ils ne se sont jamais défilés. On leur fait
tribuée : « reconnaître et sécuriser l’axe
Puis, à 11h45, un obus de canon de 82 SR
confiance » rajoute le sergent-chef. L’ALP est
principal du village de Jalokhel ». La popula-
(sans-recul) annonça la reprise des combats.
constituée de villageois volontaires. Lassés de
tion locale se plaignait de la présence
« Le premier obus est tombé à 10 mètres de
l’insécurité imposée par les insurgés, ils as-
d’IED(5) posés par les insurgés.
notre VAB, les portes étaient ouvertes et on a
pirent à participer eux-mêmes à la défense de
tous été projetés vers le fond » raconte le lieu-
leurs terres, de leurs villages et de leurs fa-
Le 15 mai vers 8h40, après une nuit passée
tenant B. Les six membres de l’équipage, légè-
milles.
sur le terrain auprès des policiers afghans, un
rement blastés, ont continué les combats
Alors que la nuit tombe, les membres du BG
des groupes en patrouille est pris à partie par
malgré quelques maux de tête tout le long de
RAPTOR reçoivent l’ordre de tenir la zone aux
les insurgés. « On nous tirait de partout, à
la journée.
côtés de l’ALP encore 24 heures. « Les ALP
> ... reconnaître et sécuriser l’axe principal de Jalokhel
> Tir fumigène sur la position insurgée
25
1er RCP
Dossier
Opération « the Green Knight » nous on fait part de leur inquiétude. Faute de
de façon disciplinée mais nourrie et agres-
canon de 20 de l’escadron jouent un rôle im-
notre présence, ils craignaient un retour en
sive. Les forces de la coalition répondent
portant de suppression des feux. C’est grâce
force des insurgés » explique le capitaine O.
proportionnellement aux tirs insurgés d’ALI
à cet atout majeur que les sections ont réussi
chef du SGTIA vert.
et de RPG(8). La chaîne de commandement
à fixer l’ennemi dans la durée. « Nous avions
Après une nuit calme, marquée seulement par
alliée fonctionne : avions F16, hélicoptères
établi une certaine complicité lors de prépa-
l’arrivée de renforts de la section Vert 3 de
Apaches et Kiowa côtoient les tirs de mortier
ration en métropole. On n’hésite plus à se
l’adjudant B du DIA(6) aux ordres du capi-
de 120 mm et de CESAR. Le sergent-chef B
prêter main forte, à se proposer constam-
taine H. « Nous avons reçu la mission de ren-
chronomètre le TIC(9) : 34 minutes. « L’en-
ment » précise le lieutenant B chef de l’esca-
forcer le dispositif d’appui au profit de l’ALP,
semble de la section s’est servie de son arme,
dron de soutien.
notamment aux environs d’une clinique en
même
retrouvée
Le capitaine O donne des ordres en cas de
construction et d’une école » explique le ca-
contrainte de lâcher sa caméra pour prendre
prise à partie lors du désengagement : reprise
pitaine H. « La clinique avait été attaquée la
son fusil d’assaut » raconte le sergent-chef.
immédiate des positions de défense initiales
veille par des tirs d’obus insurgés » précise
La section Vert 2 est face à la concentration
afin de ne pas subir la pression insurgée. 72
l’adjudant B.
des tirs à l’est. Pendant ce temps d’autres élé-
heures après le début de leur engagement, la
Alors que la population locale continue à ren-
ments insurgés tentent de déborder par
menace insurgée réduite à néant, les parachu-
seigner les militaires français sur les inten-
l’ouest afin de leur couper la route lors de
tistes de RAPTOR décrochent progressivement
tions hostiles des insurgés, la chaîne de
l’éventuel désengagement. « La présence de
vers l’axe Vermont. « C’était rassurant de voir
renseignement du BG RAPTOR recoupe ces in-
Vert 3 nous a donné l’ascendant décisif lors
les copains de Gris nous recueillir le long de
formations avec précision.
du dernier TIC. Autrement les insurgés au-
la route » conclût le lieutenant B.
Aux alentours de 19 heures, alors que les
raient pu déborder notre dispositif » explique
hommes de RAPTOR, abattus par la chaleur et
le lieutenant B. « L’ennemi a tenté de nous
la fatigue, se permettent un instant pour
contourner. J’ai placé un groupe avec mon
manger, une rafale d’ALI(7) retentit non loin
adjoint pour les neutraliser, on ne les a plus
de leur position. « L’enfer s’est déchaîné sur
revus » rajoute l’adjudant B.
nous de part et d’autre » décrit le lieutenant
Alors que le groupe génie est employé en tant
B. Les forces amies s’empressent de répondre
que groupe de voltige débarqué, les tirs au
l’équipe
image
s’est
> La population locale renseignait les militaires français sur les intentions hostiles des insurgés
26
(1) “Afghan Local Police” (2) “Afghan Ntioal Security Forces” les forces de sécurité nationale afghanes (3) “Quick” Reaction Force” Force d’intervention rapide (4) Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie (5) “Improvized Explosive Device” engin explosif improvisé (6) Détachement interaremes (7) Armes légère d’infanterie (automatique) (8) Roquette anti-char d’origine sociétique (9) “Troops in contact”
1er RHP
Les hussards parachutistes en
KAPISA
Depuis début mai 2011, le 1er escadron du 1er RHP est déployé dans la vallée de la KAPISA. Formant l’élément blindé du battle group RAPTOR aux ordres du 1er RCP, les pelotons ont été intégrés l’un au sein du SGTIA INF de NIJRAB et l’autre au sein d’un SGTIA INF de TAGAB. Après une phase de préparation dense qui a permis, outre l’acquisition des savoir-faire particuliers au théâtre, de créer une formidable cohésion au sein de chaque SGTIA, l’escadron découvre enfin la KAPISA, et rencontre très rapidement l’occasion de confronter ses savoir-faire à la réalité du terrain. Grâce à des fondamentaux bien maîtrisés, les pelotons s’adaptent à un ennemi parfois invisible mais toujours inventif, ainsi qu’à un terrain difficile. Plus particulièrement les équipages mesurent l’absolue nécessité de connaître à fond les actes élémentaires pour combattre efficacement ces insurgés qui profitent au mieux de la zone verte. Une fois le terrain maîtrisé, les pelotons ont pu commencer à se libérer des pistes afin d’assurer au mieux leurs missions. Appuyer, couvrir, barrer ou contrôler un axe, chaque mission est réalisée en étroite coordination avec les fantassins débarqués. L’intervention des pelotons est à chaque fois décisive et l’ensemble de l’armement associé à la maîtrise des feux permettent aux pelotons de fournir une riposte graduée et précise. Jusqu’au canon de 105 mm dont la rapidité et la précision mettent la plupart du temps fin au contact. Enfin, début juillet, le BG RAPTOR lance une opération d’envergure qui nécessite de former un SGTIA à dominante blindée à partir des 2 pelotons et de renforts infanterie et génie. Offrant un pion tactique supplémentaire au GTIA, l’escadron a assuré le contrôle des axes et, par le mouvement autant que par le feu, a pu appuyer au plus près les unités débarquées en zone verte. Les pelotons blindés tiennent donc toute leur place en KAPISA. Se distinguant par leur mobilité, leur réactivité et leur capacité à délivrer des feux gradués, précis et soudains, ils sont à chaque fois au cœur de l’action, participant de manière décisive aux actions du GTIA. Ce travail interarmes, confronté aux réalités afghanes, prend tout son sens au-delà de la simple coordination infanterie – cavalerie, s’appuyant en particulier sur la cohésion parachutiste.
27
Dossier
e
11 Compagnie de commandement Le Centre d’exploitation de Nijrab, un acteur incontournable
Engagé depuis le 17 avril 2011 sur le théâtre afghan, le personnel du Centre d’Exploitation de l’état-major de la Task Force La Fayette ne peut plus passer inaperçu sur l’ensemble de la FOB de Nijrab. Même si notre mission première est de délivrer l’ensemble des moyens des systèmes d’information et de communication, c’est principalement sur les problèmes quoti-
> Le CCH GOMES en dialogue avec ses routeurs
diens d’informatique, de téléphonie, que le centre d’exploitation brille par sa disponibilité et sa rapidité de réaction.
Principalement armé par la 11e CCTP, le centre d’exploitation de Nijrab est composé de 18 personnes, renforcées de 7 transmetteurs du 28e Régiment de Transmission. Ces Issoiriens se sont très bien intégrés au sein de la brigade parachutiste et se sont adaptés à nos méthodes de travail. Le CE est implanté au sein de l’EM TFLF mais sa mission ne s’arrête pas au centre opérationnel, mais à l’ensemble de la FOB de Nijrab pour un effectif de plus de 900 soldats.
28
11e CCTP
et de transmissions parachutistes Le rythme a été donné dès le début du mandat
Les cellules SC et SI sont complémentaires
et les administrateurs ont énormément été sol-
et reliées physiquement. L’une ne peut tra-
- La cellule « Système de communication »
licités dans leur emploi. Tout a commencé ra-
vailler sans l’autre. Elles sont un maillon in-
est composée de 8 personnes. On y retrouve
pidement, après 15 jours de présence sur le
dispensable à l’accomplissement de la mission
les 7 sous-officiers de la BTAC. Leur mission
théâtre, par le déploiement d’un nouveau ré-
des forces combattantes sur le terrain.
est de délivrer les moyens téléphoniques et
seau, FRAMNE, sur l’ensemble du territoire pour
Nul doute que le centre d’exploitation de Nij-
de raccorder la FOB de Nijrab aux autres FOB,
en devenir le moyen de communication priori-
rab reviendra en métropole riche d’expérience
à la France et au reste du monde ! Ceci par
taire. Leur travail quotidien, cumulé à l’admi-
avec le sentiment et la fierté d’avoir donné
le biais du maillage ARISTOTE et RITA rac-
nistration des différents réseaux déployés sur
son maximum au cours de ce mandat.
cordé à deux antennes satellitaires tri-
la FOB (pas moins de 10) et à la gestion de l’im-
bandes. Sans ces moyens, la force serait
portante desserte, donne peu de répit aux ad-
isolée du monde. Leur travail quotidien est
ministrateurs du CE.
de veiller 24 heures sur 24 à maintenir leur
Un problème d’informatique ? Pas de problème :
Chef du centre d'exploitation
matériel en parfait fonctionnement, mais
la cellule helpdesk est là pour venir à votre
de la FOB de Nijrab
également d’assurer la mise en place, la ré-
aide. Armée par 1 sous-officier et 4 militaires
paration et la dépollution de tout le réseau
du rang, cette cellule est la vitrine du CE. Son
téléphonique de la FOB.
rôle est de résoudre tout type de panne ou pro-
Le CE est composé de deux cellules.
Adjudant GRANCHAMP Anthony
blème informatique et de convaincre les usagers que sa station de travail n’est pas en guerre - Le cellule « Système d’information »,
contre lui. Avec une permanence assurée 24
dotée d’un effectif de 9 parachutistes, est di-
heures sur 24 et une moyenne de 25 interven-
visée en deux sous-cellules. On y retrouve les
tions par jour, l’ensemble des services et unités
administrateurs des systèmes d’information
de la FOB, et plus particulièrement le CO, ne
et des réseaux, ainsi que les Helpdesks.
peuvent plus se passer des helpdesks.
> Le SGT DARDE en contrôle sur 1 des 250 téléphones déployés sur la FOB
> Le SGT GIRAULT du 28e RT en maintenance sur la Tribande N°17 29
Dossier
Assurer la liaison : mission accomplie pour les
30
Déployés depuis maintenant trois mois sur les
La section PCTAC
différentes FOB de la Task Force La Fayette, les
Constituée de 14 transmetteurs parachutistes de
Gabrimi renforcés par les transmetteurs du
la 11e CCTP, la section du PCTAC a pour mission
28e Régiment de Transmissions, assurent pleine-
principale de mettre en œuvre les moyens SIC* au
ment leur mission de desservir l’ensemble des
profit de l’état-major de la TFLF IV afin de lui per-
moyens de communications sur les sites de NIJ-
mettre de commander et de conduire les opéra-
RAB, TAGAB et TORA. La section PCTAC (poste de
tions de niveau Brigade avec les moyens de
commandement tactique) en charge des liaisons
communications modernes (Radio, Téléphonie, In-
pour le PC (poste de commandement) de la Task
formatique, échanges de données etc.…).
Force La Fayette est à pied d’œuvre sur l’ensemble
Arrivé sur le théâtre depuis le 16 avril, le détache-
des missions du niveau brigade, assurant le parte-
ment est composé de la façon suivante :
nariat de l’état-major TFLF avec la 3e brigade ANA
- Une équipe RADIO ayant pour mission de délivrer
(armée nationale afghane). Le socle de la compa-
les liaisons vers les GTIA et vers la brigade.
gnie SIC TFLF IV est constitué des CE des FOB au
- Une équipe SI* ayant pour mission de délivrer
profit des unités, et du PCTAC au profit de l’EM TFLF
les moyens informatiques (échanges de données
sur le terrain. La mission reste sacrée quel que soit
avec la brigade et les GTIA, OMLT, etc.…).
l’environnement sécuritaire et la liaison passera
- Une équipe SATELLITAIRE assurant la possibilité
coûte que coûte.
de raccordement n’importe où dans des délais très
11e CCTP
transmetteurs parachutistes déployés en Afghanistan brefs sur le théâtre et permettant la projection
cile, et est en mesure d’assurer sa propre protec-
pétence et ingéniosité dans son domaine de spé-
d’un élément léger sur court préavis.
tion pendant les déplacements.
cialité.
Une équipe SC*, raccordant l’ensemble des moyens
Notre mission est exaltante et enrichissante, com-
Nos Transall nous manquent, les sauts et les ENTAP
informatiques et téléphoniques sur le réseau de
binant tactique et technique. Le rythme relative-
sont un peu loin aujourd’hui mais l’esprit PARA de-
zone.
ment soutenu des opérations nous a amené à
meure… Même si nous nous sommes éloignés de
Elle est placée sous les ordres d’un chef de section
réaliser 6 déploiements de niveau BRIGADE, prin-
l’image plus traditionnelle du transmetteur para-
assurant le commandement de la section, la coor-
cipalement en UZBEEN et en ALASAY et le calen-
chutiste (Un pépin, une gaine et un poste radio),
dination de la mise en œuvre et de l’exploitation
drier de la dernière moitié de mandat s’annonce
et malgré la numérisation de nos moyens, la mis-
des moyens techniques ainsi que la fonction de
tout aussi « dense ».
sion est remplie : la liaison passe…
chef de convoi autonome durant les déplacements.
Chaque opération demande une préparation minutieuse pour répondre aux différents besoins dans
*SIC : Systèmes d’Informations et de Communica-
Les missions du PCTAC
chaque domaine de spécialités.
tion.
Entièrement modulable, le PCTAC TFLF peut se dé-
Les GABRIMI du PCTAC s’étaient bien préparés pour
*SI : Systèmes d’Informations.
ployer dans différentes versions, allant de la plus
cette mission exigeante dans le domaine tactique
*SC : Systèmes de Communication.
légère (2 pax avec moyens SAT et Radio par HM) à
(entraînement au tir, mise en situation convoi, se-
la plus lourde (en VAB). Composé d’au moins 7
courisme au combat… ) mais également tech-
VAB, le convoi évolue en totale autonomie sur le
nique, les besoins de plus en plus accrus en termes
LTN TRICAULT
théâtre, dans un contexte sécuritaire parfois diffi-
d’échanges de données demandant à chacun com-
chef de section PCTAC
31
35e RAP
D
ossier
Les sangliers du
35
en terre afghane
Pour la deuxième fois en trois ans, la 3e batterie e
du 35 Régiment d’artillerie parachutiste se voit
155 mm CaESAr ainsi que de trois EOC (équipe d’observation et de coordination).
projeter en Afghanistan. Après le district de Surobi en 2008, c’est en province de Kapisa que
Après la relève effectuée avec le 93e Régiment
sont déployés cette année les artilleurs au sein
d’artillerie de montagne, les sangliers débutent
du Battlegroup RAPTOR, armé principalement
sans tarder leurs premières missions dans les
er
par le 1 Régiment de chasseurs parachutistes
vallées de Tagab, Alah Say et Bedraou par une
de Pamiers.
chaleur étouffante et malgré la poussière omniprésente.
Répartis sur deux FOB (bases avancées), celle de Nijrab et celle de Tagab, les 63 artilleurs
Fière d’intervenir au sein de la Task Force La
sont arrivés début mai 2011 pour un mandat
Fayette afin de rétablir et stabiliser un climat
de 6 mois. Leur mission est d’appuyer le GTIA
de paix dans le pays, la 3e batterie, fidèle à sa
(groupement tactique interarmes) RAPTOR
devise, ira toujours et partout « Sans Détour ».
par les feux, par l’observation et la recherche du renseignement dans la profondeur. Pour cela, le détachement, aux ordres du Capitaine POURTAU, se compose d’un DL ART
Chef d’équipe d’observation
(détachement de liaison artillerie), de deux
35 Régiment d’Artillerie Parachutiste
sections de tir sur mortier de 120 mm et
32
Lieutenant FASQUELLE
35e RAP
BRB11
La
en Afghanistan
Déployée depuis avril sous les cieux d’Asie
employé en accompagnement au contact et
centrale, la BRB11 (batterie de renseigne-
en Force protection au profit du GTIA. La
e
ment brigade de la 11 BP) fournit à sa
plus value du DRAC, en ouverture d’itinéraire
brigade, au sein de la Task Force La
est régulièrement soulignée par les S2 des
Fayette IV, un appui Renseignement et Feu
Battle Groups.
de niveau tactique.
Six commandos parachutistes sont intégrés à la SAED(5) du 1er RCP, à laquelle ils appor-
Créée en 2009, la BRB11 a repris, peu de
tent les expertises appuis-feu et renseigne-
temps après, l’appellation et les traditions
ment de leur régiment d’artillerie, combinée
de la 1
ère
e
batterie du 35 RAP. Son apparte-
aux savoir-faire spécifiques commandos.
nance à une brigade d’engagement d’urgence
Enfin, quelques cas particuliers viennent en-
lui confère une structure « spécifique », au
richir ce panel déjà exhaustif, témoins de la
regard des autres batteries de renseigne-
plus-value du rapprochement des compé-
ment. En effet, si, comme une BRB classique,
tences appuis-feu et renseignement : un ad-
elle compte dans ses rangs une section
judant-chef, au poste d’analyste RENS OMI à
ROIM(1) et une section RORAD(2), elle com-
l’état-major, une équipe d’observation qui
prend également le GCP régimentaire et trois
arme la surveillance du PGSS(6) (aérostat US
Détachements de Liaison, d’Observation et
capable aussi bien de renseigner que de faire
de Coordination. Ces derniers ont vocation à
tirer les appuis) le commandant d’unité de la
intégrer la totalité des appuis feux air, terre
batterie qui, au poste de chef recherche au
et mer. Ensemble, le GCP tarbais (35e RAP –
G2 de la Task Force, oriente la recherche et
er
1 RHP) et les DLOC constituent le vivier RE-
contribue à la boucle courte entre capteurs
CINF3 de l’unité.
et effecteurs…
Après une phase intense de mise en condition
Fiers de servir la brigade sur ces terres de
opérationnelle, du camp de Mailly à celui de
combats millénaires, conscients de l’honneur
Canjuers en passant par la Corse, plus d’un
qu’il y a à étrenner la projection d’une BRB
tiers de l’unité a rejoint la province de Kapisa
dans un format aussi complet, les Rapaces
et le district de Surobi. Ce détachement de la
du 35 vivent intensément l’aube d’un mandat
jeune BRB11 recouvre le spectre complet des
déjà riche en évènements.
spécificités évoquées plus haut. Ainsi, trois équipes JTAC appuient les sousGTIA du Battle Group RAPTOR (1
er
RCP) et
bientôt la compagnie de renfort du 2 e REP.
Capitaine Matthieu DEBAS Commandant la 1ère batterie du 35e RAP Batterie de Renseignement
Trois équipes RECINF, projetées en tant
de la 11e Brigade Parachutiste
qu’ETOMI(4), réalisent la liaison avec la po-
Chef Recherche à la TFLF4
pulation, accompagnent les chefs tactiques dans leurs déplacements et contribuent aux actions d’influence. Ces équipes occupent les sites de Nijrab, Tagab et Tora. Un détachement multi capteurs, constitué d’une équipe DRAC et d’une équipe RASIT, est
(1) ROIM : Recherche d’Origine Image. Matériel majeur : le DRAC. (2) RORAD : Recherche d’Origine Radar, assortie d’une double capacité à la fois d’acquisition (RATAC) et de renseignement (RASIT). (3) RECINF : Recueil de l’information, anc. Recherche d’Origine Humaine - Conversationnel. (4) ETOMI : Equipe Tactique des Opérations Militaires d’Influence (5) SAED : Section d’Aide à l’Engagement Débarqué (6) PGSS : Persistent Ground Surveillance System, ballon dirigeable muni d’une caméra et portant à 8 km.
33
Dossier
L’état-major de la 11
e
BP
La mission du G3, ou bureau opérations, est de planifier et conduire toutes les missions de la Task Force La Fayette (TFLF) selon les ordres du COMTF (Commandement de la Task Force La Fayette) et sous le contrôle du CEM. Cet article présente les principes qui guident la conception de ces opérations en Afghanistan. Outre la tactique générale, les facteurs principaux à prendre en compte sont bien sûr l’ennemi particulièrement coriace et imaginatif en Kapisa mais aussi la mentalité Afghane si complexe et si difficile à « planifier ». 1.Une manœuvre globale centrée sur la population. a.La population au cœur de nos préoccupations. L’objectif de nos opérations est d’augmenter le niveau de sécurité de notre AOR, cela passe par la neutralisation des réseaux insurgés qui sont la principale cause d’insécurité, mais aussi par un emploi parfaitement maîtrisé de notre force. Il ne s’agit pas d’organiser des Shura pour discuter des bienfaits de nos opérations mais de réfléchir aux conséquences possibles à moyen terme de nos actions. A chaque fois, il faut se mettre à la place du chef des ALP ou du KDK et se demander comment un afghan réagirait à une telle opération. Il faut en particulier tout mettre en œuvre pour éviter les CIVCAS (civilian casualties ou victimes civiles)) éventuelles et toujours planifier des opérations claires et parfaitement en phase avec les directives de l’ISAF, rappelées par nos POP (procédures opérationnelles permanentes) et ROE (règles d’engagement). Il ne faut pas gagner les cœurs mais s’imposer comme un partenaire sur qui on peut parier. Dans le même esprit, les opérations de gouvernance et de développement doivent récompenser une action positive et ne pas acheter la paix sociale.
34
EM
sur le front Afghan b.L’Afghanisation indispensable du conflit
mais comme une opportunité de progresser en
Nous devons de plus en plus voir la TFLF dans
boucle courte, chacun doit participer à ce RETEX
son ensemble comme une QRF en appui des
et améliorer ses contributions.
forces Afghanes (ANA, ANP, ALP et NDS). Nous sommes les paras d’Indochine intervenant sur
2.La tactique des intervalles et de la com-
tous les coups durs, les Afghans assurant dans
plémentarité
un premier temps les missions territoriales quotidiennes. Cette QRF peut être déployée, comme
a.Opérations tirées par le renseignement et par
en zone verte, ou réservée comme en SUROBI,
l’influence
mais l’esprit doit rester le même ; ce sont bien
Aucune opération ne peut être envisagée sans un
les Afghans qui mènent cette guerre. Ainsi,
objectif ENI (ennemi) et/ou population et/ou
toutes les opérations voulues par les Afghans
allié clairement défini par le G2 (renseignement)
dans le cadre de notre plan d’opération doivent
et/ou OI (opérations d’information). Nous devons
être étudiées et mises en œuvre après consoli-
être vigilant à ne pas perdre du temps et de
dation et échanges avec nos partenaires. Etape
l’énergie à recommencer des opérations dont l’in-
décisive de l’afghanisation, le Partnership(1)
térêt tactique est certain mais l’objectif à moyen
doit être systématisé dans les opérations mais
terme flou et parfois contre-productif.
adapté à la mission et expliqué dans le détail
Le mode d’action défini dans le plan d’été et
aux bataillons. La mise en œuvre relevant des
l’OPO 10, oriente ainsi les zones d’effort RENS
GTIA, l’adhésion doit s’obtenir par la pédagogie
et Influence pour ensuite construire des opé-
et la prise en compte du RETEX (OMLT et GTIA)
rations sur des objectifs définis précisément
pour proposer des solutions réalistes.
(OI, Fusion cell, G2).
c.Des opérations intégrées dans un système
b.Le nombre et la manœuvre pour tenir le ter-
Seul le système complet TFLF tourné vers le même
rain, les appuis pour le BDA
objectif peut obtenir des résultats significatifs.
Le RETEX de nos trois premiers mois montre
Nous sommes subordonnés aux américains et c’est
clairement que l’ennemi refuse la confronta-
une chance ! Pour le soutien qu’ils nous appor-
tion directe et cherche l’imbrication et l’ex-
tent, mais aussi pour le système de planification
ploitation de nos vulnérabilités éventuelles.
et de reporting qui est employé. Les CONOP nous
Les opérations doivent donc mettre sur le ter-
permettent de dérouler une MEDO complète qui
rain une force suffisante qui doit manœuvrer
prend en compte tous les acteurs et toutes les ca-
pour forcer l’ENI à se dévoiler. L’ENI sera en-
pacités dont nous disposons. L’objectif de la pla-
suite traité par les appuis 3D ou par un élé-
nification est de faciliter les choix du général et
ment réservé prévu en début d’action (GCP ou
de lui assurer que tous les facteurs de l’équation
Cie FR ou ANA). En zone verte en particulier,
complexe que constituent les opérations en Af-
les compagnies doivent se déplacer la nuit ou
ghanistan sont bien pris en compte, surtout dans
avec des appuis conséquents pour s’emparer
l’urgence.
de positions à haute valeur symbolique que
Enfin, le reporting doit permettre de juger objec-
les insurgés cherchent systématiquement à re-
tivement des effets produits par notre action. Ce
prendre se mettant ainsi en position de fai-
système ne doit pas être vu comme une contrainte
blesse.
(1) La mise en œuvre exacte du Partnership sera définie dans le “summer plan” de la TFLF et tiendra compte des réformes des OMLT et la création du bataillon mixte Franco-Afghans
35
EM
D
11 BP
ment délicate. Nous devons donner aux GTIA les
b.Le joueur d’échec
moyens de remplir leur mission. Il s’agit de dé-
Dans la partie d’échec engagée contre l’insurrec-
terminer un cadre précis d’intervention dans leur
tion nous devons garder l’initiative. Il faut pour
zone d’action aux GTIA. La brigade doit trouver
cela suivre notre planification et pas celle de l’en-
pour chaque opération le meilleur équilibre entre
nemi et réfléchir à chaque opération sur les trois
délégation et contrôle pour ne pas entraver la ma-
points suivants :
nœuvre mais assurer au général MAURIN de tou-
- Positionnement sur l’échiquier en début d’action,
jours pouvoir arrêter une action ou réorienter une
et donc conséquences de mon mouvement sur les
mission s’il le juge nécessaire.
autres pièces de l’échiquier ;
e
tations éventuelles (manœuvre, feux, OI). La bri-
L’état-major de la sur le front Afghan
ossier
c.Un quadrillage niveau GTIA et S/GTIA Conserver les acquis le long de la MSR Vermont im-
gade doit veiller dès la phase de planification que
pose un quadrillage permanent du terrain et un
les hommes sur le terrain soient bien au courant
appui visible aux ALP (Afghan Local Police). Ce
de la situation de la zone dans laquelle ils sont en-
quadrillage ne peut être efficace que délégué au
gagés et soient en mesure de traquer l’ENI et de
niveau des GTIA, le rôle de la brigade est alors
saisir les opportunités.
d’appuyer les GTIA dans cette action particulière-
- L’orientation en fin d’action : quels effets atteind.Des opérations brigade longues et bien préparées
dre, comment, pourquoi et pour anticiper quelle
Les moyens de la TF sont comptés et imposent la
action, cette opération séduisante met-elle en
concentration des efforts pour réaliser des effets.
péril les suivantes ?
Les capacités propres des GTIA sont d’emblée lar-
- Un ou des coups d’avance, il faut garder la ligne
gement engagées pour conserver les acquis en Ka-
directrice donnée par le général MAURIN en début
pisa et soutenir les Afghans (ALP, ANP, ANA, NDS)
de mandat.
dans leur zone d’action. Les efforts nécessaires pour remplir les objectifs du plan de campagne
Conclusion : Imposer sa volonté
doivent donc se concevoir dans le cadre d’opérations de niveau brigade. Seules les opérations de
Enfin, la guerre est avant tout un combat des
ce niveau permettent de durer et d’obtenir par la
volontés, notre mission est donc de mettre en
combinaison des moyens les effets recherchés, en
œuvre et d’amplifier la volonté du chef pour
particulier la diminution du potentiel ennemi.
affaiblir celle de l’adversaire. Il faut que les
Les quatre opérations de ce niveau menées depuis
insurgés soient conscients de notre détermi-
le début du mandat conforte cette analyse.
nation, de notre volonté de mener notre mission, en appui du gouvernement afghan.
3.Offensif et imprévisible
L’histoire afghane montre que la population se range du côté du plus fort, la convaincre de la
a.La chasse et l’exploitation
force de la coalition et des ASNF est donc un
La routine n’existe pas en Afghanistan :
gage de réussite et de sécurité.
- En conduite, chacun doit s’imprégner des missions du jour pour apporter son expertise et anticiper les exploitations et incidents éventuels ;
36
Lieutenant-colonel Bruno HELLUY
- En planification, tous les CONOP et FRAGO doi-
Chef G3
vent envisager les cas non conformes et les exploi-
Etat-major Task Force La Fayette
Entraide Parachutiste Entretien avec le Général ZAMMIT, Président de l’Entraide Parachutiste Béret Rouge : Comment définiriez-vous l'Entraide parachu-
B.R. : Quand on dit "Entraide parachutiste", beaucoup
tiste en 2011 ?
pensent "aide aux anciens". Vos propos paraissent contre-
GBR (2S) Pierre ZAMMIT : Du "cœur". C'est une des qualités
dire cette idée.
foncières du parachutiste : du cœur au combat, du cœur à
GBR (2S) P.Z. : La contradiction n'est qu'apparente.
l'ouvrage quotidien, du cœur pour tendre la main.
Comme je vous le disais, l'Entraide s'est adaptée aux besoins des paras. Quant elle fut créée en 1950 à Hanoï, ce
B.R. : Qu'est-ce qui caractérise l'action de l'Entraide ?
fut à l'initiative d'un bataillon para – le 3e BCCP -, pour
GBR (2S) P.Z. : Sa capacité à s'adapter pour répondre aux
venir en aide aux paras blessés, à leurs familles et à celles
besoins des paras depuis 1950, année de sa création. Au-
des prisonniers. Puis, l'Entraide a évolué en fonction du
jourd'hui, avec une armée professionnelle fortement engagée
profil des TAP de l'armée de Terre. Aujourd'hui, 80 % de
en opérations, c'est le soutien dans la durée – j'insiste sur
nos ressources annuelles viennent de l'active et 65 % des
cette notion de durée - aux blessés en service, à leurs fa-
aides vont à l'active. Nous retrouvons "le principe de ré-
milles et à celles des disparus qui retient particulièrement
partition" appliqué au système des retraites en France.
notre attention. Nous savons depuis longtemps réagir vite
Le conseil d'administration, c'est 19 personnels d'active,
et au bon niveau au moment où survient un évènement. En
tous grades confondus, pour 8 anciens. A l'assemblée gé-
revanche, nous ne sommes pas organisés pour poursuivre ef-
nérale, pour les votes, c'est 34 voix aux anciens pour 45
ficacement cette action dans le temps, garder le contact sans
et bientôt 49 à l'active. L'entraide, c'est un lien intergé-
être intrusif. Le point bloquant, c'est l'information mutuelle
nérationnel et un volet social important pour tous avec
entre nous qui avons les moyens d'aider et des familles qui
une priorité donnée à l'active et aux familles de l'active.
ont besoin d'être aidées. En renforçant le dialogue avec la CABAT (la cellule d'aide aux blessés de l'armée de Terre) dont
B.R. : Quel sera votre mot de la fin ?
la mission et les moyens viennent d'être redéfinis, nous nous
GBR (2S) P.Z. : Une phrase du général CAILLAUD, pré-
sommes donnés les moyens de faire mieux.
sident de l'Entraide de 1984 à 1990 me revient à l'esprit : "Si jamais l'Entraide venait à disparaître, il y aurait tou-
B.R. : Ce n'était donc pas le cas auparavant ?
jours des gens sautant en parachute, mais il n'y aurait
GBR (2S) P.Z. : Si, mais pas à 100 %. Nous avons constaté
plus de parachutistes".
quelques « loupés ». Surtout, je le répète, l'engagement opérationnel élevé de l'armée de Terre nous a incités à porter plus d'attention à ce volet de notre action.
Général (2S) Pierre ZAMMIT
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40
41
In Memoriam
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Béret Rouge n°222
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Carnet
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35e RAP
17e RGP
NAISSANCES :
NAISSANCES :
SOLÈNE et MARGAUX, chez le Capitaine et madame BERTIN . . . . . . . . . le 1er janvier 2011 PHARREL, chez l’Artilleur parachutiste 1er cl. et madame KHANSAMRONG le 06 janvier 2011 KELYAN, chez le Brigadier et madame CHANELIERE . . . . . . . . . . . . . . . le 15 janvier 2011 NAËL, chez le Brigadier et madame BATOR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 07 février 2011 MAELA, chez le Brigadier-chef et madame PERREUR . . . . . . . . . . . . . . . le 11 février 2011 LOU, chez le Brigadier-chef et madame DUBOIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 15 février 2011 NOELLIE, chez le Brigadier-chef et madame LEITE . . . . . . . . . . . . . . . . le 20 février 2011 ETHAN, chez l’Artilleur parachutiste 1er cl. et madame LANNUZEL . . . . .le 21 février 2011 MAËLLA, chez le Brigadier et madame MONGIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 22 février 2011 TAIVATEHAU, chez l’Artilleur parachutiste 1er cl. et madame DESGARDIN le 23 février 2011 LÉO, chez le Brigadier et madame MAIGA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 08 mars 2011 GABRIEL , chez le Maréchal des logis-chef et madame FONTANEL . . . . . . le 10 mars 2011 MATTHIAS, chez le Brigadier-chef et madame ROQUE . . . . . . . . . . . . . . . . le 26 avril 2011 BADIALLO SIRA, chez le Brigadier et madame TIMAU . . . . . . . . . . . . . . . le 27 avril 2011 MAGDALENE, chez le Capitaine et madame ZELLER, . . . . . . . . . . . . . . . . . le 27 avril 2011 HÉLOÏSE, chez le Lieutenant et madame EVRARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 30 avril 2011 MILHÂN, chez le Brigadier-chef et madame CHEMEUR . . . . . . . . . . . . . . . le 03 mai 2011 TIENZO, chez l’Artilleur parachutiste 1er cl. et madame VERET . . . . . . . . . . le 03 mai 2011 VALENTIN, chez l’Artilleur parachutiste 1er cl. et madame DAMOUR . . . . . . le 05 mai 2011
LUIGI, né au foyer du Caporal-chef et madame BOVOLENTA . . . . . le 25 février 2011 NATHAN, né au foyer du Caporal-chef et madame MENDIOLA . . . . . le 26 février 2011 ASTRID, née au foyer du Lieutenant et madame PINARD LEGRY . . . . le 1er mars 2011 ETHAN, né au foyer du Caporal-chef et madame ELOY . . . . . . . . . . . le 23 mars 2011 LEANA, née au foyer du Sergent et madame VASSEUR. . . . . . . . . . . . le 30 avril 2011 LOAN, né au foyer du Sergent et madame DENAUX . . . . . . . . . . . . . . . le 8 mai 2011