Maîtriser votre reflex numérique

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Profondeur de champ Ouverture Diaphragme


La profondeur de champ au service de vos photos

Du portrait au paysage, la maîtrise de la profondeur de champ aura un rôle décisif sur l'esthétique de vos photos. En effet, vous guiderez le regard des autres sur le sujet principal de votre photo, et même si le sujet est décentré de l’image... La profondeur de champ est la zone de netteté située devant et derrière le sujet sur lequel est faite la mise au point. Elle dépend de : 8 L'ouverture du diaphragme. Plus le diaphragme est ouvert (F/2.8, par exemple), plus la profondeur de champ est faible et inversement,

5 Une grande profondeur de champ pour un arrière plan le plus net possible. Longueur de la focale 95 mm, ISO-200, 1/100 s, f/22.

8 De la focale de l'objectif, plus la focale est longue (100, 200 mm par exemple), plus la profondeur de champ est faible, 8 De la distance du sujet, plus le sujet est proche, plus la profondeur de champ sera réduite. Qu'est-ce qui détermine la profondeur de champ ?... C’est la quantité de lumière qui pénètre l'objectif : c'est le rôle du diaphragme, nommé aussi «ouverture». L’ouverture est déterminée par l’orifice situé au centre du diaphragme. Il est formé par un ensemble de lames métalliques mobiles (elles sont en général au nombre de 6. L’ouverture règle la quantité de lumière qui passe via l’objectif à

5 Une faible profondeur de champ pour un arrière plan le plus flou possible. Longueur de la focale 95 mm, ISO-200, 1/2500 s, f/4.5. PETIT JEU : Vous prenez une feuille de papier et y percez en son centre un trou de la grosseur d'une pièce d'un euro. Approchez cette feuille de votre oeil à environ 10 centimètres et visualisez par exemple la maison se situant en face chez vous, vous la voyez presque en entier. La profondeur de champ entre la feuille et votre oeil est très petite = grande ouverture = petites valeurs comme f2.8. Si maintenant, vous éloignez la feuille à 50 cm par exemple, vous ne pouvez voir qu'une portion de cette même maison. La profondeur de champ entre la feuille et votre oeil est très grande = petite ouverture = grandes valeurs comme f16.

Profondeur de champ

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travers le capteur. Les ouvertures (diaphragmes) sont indiquées par un nombre précédé de la lettre «f» - f comme focale. Vous voyez, c’est vraiment simple, surtout si vous assimilez bien ceci : Souvent mes stagiaires sont un peu «déboussolés» lorsque j’aborde le diaphragme. Ils ont un peu de mal à comprendre que plus l’ouverture est grande est plus on règle le diaphragme sur un nombre petit (f/3.5 par exemple) et inversement : plus l’ouverture est petite est plus on règle le diaphragme sur un nombre grand (f/22 par exemple). Pour mes élèves, il aurait été plus facile de se dire «que plus l’ouverture est petite est plus on règle le diaphragme sur un nombre petit». Aussi, dès que je le leur donne ce moyen mémo technique, comme par magie mes stagiaires ne sont plus désorientés lorsqu’ils règlent le diaphragme de leurs appareils photos en fonction de la profondeur de champ désirée. Petite profondeur de champ = Petit nombre (f/2.8 par exemple) Grande profondeur de champ = Grand nombre (f/16 par exemple) Pour les fans de théorie, voici pourquoi plus l’ouverture est petite est plus on règle le diaphragme sur un nombre grand (f/22 par exemple) et réciproquement. En fait : 8 Plus la valeur de diaphragme est petit, plus le diamètre est grand (d’où le nombre grand); 8 Plus la valeur de diaphragme est grand, plus le diamètre est petit (d’où le nombre petit). En fonction d'une valeur à l'autre, on double la luminosité ou on la divise par deux. Ainsi passer de f/5.6 à f/8 équivaut à faire passer deux fois moins de lumière à travers l'objectif, passer de f/5.6 à f/4 revient à faire passer deux fois plus de lumière à travers l'objectif ! Si vous êtes fâché avec la théorie,

voici, une explication sous forme d’image, normal pour un ouvrage dédié à la photo. Imaginez un entonnoir à petite ouverture utilisé pour remplir un pot vide avec de la peinture très fluide. Imaginez maintenant que vous fassiez couler la peinture directement dans le pot, sans vous servir de l’entonnoir. Le récipient sera rempli plus vite, mais la peinture va éclabousser les bords du pot. Avec l’entonnoir, l’écoulement est plus précis, plus propre, plus net, car tout simplement mieux dirigé. Cette métaphore permet de mieux assimiler que lorsque la lumière traverse le diaphragme à petite ouverture, il en «découle» une photo plus nette et plus précise !

5 Ces 2 photos sont exposées quantitativement de la même façon. Elles diffèrent par le choix de l’ouverture. La question ici n’est pas de savoir laquelle des deux est correcte, mais laquelle exprime le mieux l’intention du photographe. La photo du haut situe la main dans son contexte grâce à une profondeur de champ assez étendue qui donne quelques infos sur l’environnement de la scène. L’image d’en bas ne montre que le bras à cause de la très faible profondeur de champ qui plonge l’arrière plan dans un flou très prononcé. Les 2 photos : Longueur de la focale 200 mm, ISO 200. Photo du haut : f/6.3 à 1/200 s. Photo d’en bas : f/2.8 à 1/800 s.

Mieux photographier en numérique

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Isolez avec l’Ouverture... Afin de créer une image plus originale et (ou) mettre en valeur un détail de votre scène, vous pouvez faire appel à de grandes ouvertures, f/2.8 ou f/3.5. Isoler un élément de votre photo sera encore plus facile si vous utilisez un téléobjectif. En effet, à réglage égal, le téléobjectif privilégie une profondeur de champ réduite en comparaison à un objectif standard. Nombreux sont les photographes portraitistes qui privilégient l’emploi d’un téléobjectif pour réaliser des portraits. De même que toute autre sujet se prête bien à l’utilisation du téléobjectif pour le mettre en avant en le détachant de l’arrière ou du premier plan. 5 Pour réalisez cette image (volontairement surexposée), j’ai débrayé l’autofocus

Dans le jargon photographique, le automatique afin de faire la mise au point manuellement. Puis j’ai ouvert au fait de limiter volontairement la zone maximum le diaphragme, soit f/2.2. J’ai zoomé à 70 mm à une vitesse 1/1000 s, de netteté sur une parie de la scène ISO-800. s’appelle «prépondérance visuelle». En effet, notre vision considère que Pour mettre au point : tout ce qui est net est très important ! POINT HYPERFOCAL Pour obtenir une profondeur de champ maximale à un couple mise au point Infini Objectif ouverture/objectif donné, la technique consiste à mettre au point sur le point hyperfocal*. La profondeur de champ s’étend en général sur un tiers devant le distance zone de hyperfocale netteté sujet et sur deux tiers derrière lui. Quand vous effectuez la mise au point sur l’infini, ces deux tiers sont perdus. *Le plus proche point apparaissant net, mise au point réglé sur l’infini, est appelé point hyperfocal. Si vous réglez sur ce point (figurant sur la ligne 3Pour mettre en avant la dôme de la rouge / voir ci-contre le schéma), Cathédrale Sainte Réparate (Nice), j’ai opté pour le mode de zone sélectif dans la profondeur de champ s’étendra les options de choix de mise au point de depuis la moitié de la distance mon Nikon D90 (la plupart des appareils hyper focale et ce jusqu’à l’infini. photos numériques possèdent cette option). ISO-400, 1/250 s, f/3.5, zoom à 80 mm.

Mieux photographier en numérique 22


Photographier en vitesses rapides


Figez l’Action

grâce aux vitesses rapides La vitesse d’obturation est l’un des paramètres fondamentaux en photographie. Avec les modes auto, cette notion est bien trop souvent négligée alors qu’elle joue un rôle essentiel sur l’exposition, la netteté, et le résultat final des scènes en mouvement. La vitesse d’obturation, appelée aussi temps de pose correspond en fait à la durée pendant laquelle l’obturateur reste ouvert. Lors de ce temps, la pellicule ou le capteur est exposé à la lumière venant de l’objectif. Ce paramètre s’exprime en seconde. Sur la majorité des appareils reflex, les durées peuvent se régler de 30s à 1/2000, 1/4000 et même 1/8000s. Comme pour l’ouverture, les différentes valeurs sont normalisées: 1/8000, 1/4000, 1/2000, 1/1000, 1/500, 1/250, 1/125, 1/60, 1/30, 1/15, 1/8, 1/4, 1/2, 1, 2, 4, 8, 15, 30. Globalement nous avons un facteur 2 entre toutes ces valeurs. Cela veut dire que passer d’une vitesse à une autre, multiplie ou divise par deux, la quantité de lumière entrant dans boîtier photo. On utilise des vitesses rapides pour figer l’action... De nombreux paramètres devront être pris en compte pour la photo d’action : le choix de l’objectif, la distance du sujet, la direction dans laquelle il se déplace (vers vous ou loin de vous), la sensibilité ISO, et évidemment la vitesse d’obturation. Pour éviter la sous ou sur exposition, vous devrez peut-être faire des compromis entre la vitesse que vous souhaitez et la sensibilité ISO. Il n’existe aucune règle précise

5 Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, ISO-200, longueur de la focale 32 mm, 1/320 s, f/14.

pour utiliser tel ou tel temps de pose car cela dépend : - de la vitesse du sujet s’il est en mouvement ou pas, - de l’effet que l’on veut donner à ce mouvement, - de la luminosité de la scène, - de l’utilisation d’un flash ou non.

5ISO-200, 1/800 s, f/8.

De manière générale, pour des photos d’action en extérieur, une vitesse de 1/500 ou de 1/1000 de seconde peuvent vous permettre de figer correctement l’action. Voyez ci-contre quelques exemples de temps de pose.

5ISO-200, 1/3 s, f/8. Photographier en vitesses rapides 25


Quand privilégier le

mode priorité à la vitesse ?... J’ai pour habitude de travailler en manuel ou en mode priorité à l’ouverture car j’aime jouer avec la profondeur de champ, mais il est des cas où il faut changer : lorsque le sujet de déplace à une vitesse importante.

5 Pour réaliser cette photo, j’ai juste eu le temps de régler le zoom de mon Nikon à 130 mm et comme la femme en djellaba venait dans ma direction, 1/250 s fut suffisant pour fixer le mouvement. Objectif Nikkor 18-200 mm ,ISO-400, f/14.

Mais avant de choisir la vitesse d’obturation, il est important de déterminer : dans quelle direction se déplace le sujet que vous désirez photographier. Se déplace-t-il vers vous ou transversalement ? S’élève-t-il ou descend-t-il ? Quand le déplacement s’effectue vers vous, un temps de pose de 1/250 s est généralement suffisant. Par contre, si le déplacement du sujet est transversal, horizontal ou vertical, la vitesse doit se situer entre 1/500 s et 1/1000 s, voir 1/12000 s. Chaque fois que vous voudrez figer un mouvement, vous utiliserez le mode priorité vitesse pour un sujet en déplacement rapide. Il est évident qu'une course de voiture au 24h du Mans prise au 1/30ème de seconde sera floue. Plus le sujet est rapide plus il faudra une vitesse rapide. Plus on utilise un télé puissant plus on doit monter en vitesse... RECOMMANDATION :

5 Pour ce match de foot improvisé dans une rue de Meknès, j’ai réglé le zoom de mon Nikon à 200 mm et comme la scène se déplacée transversalement , 1/500 s fut suffisant pour fixer le mouvement. Objectif Nikkor 18-200 mm ,ISO-200, f/11.

Pour réduire ou éviter les effets de flou provoqués par le bougé de l'appareil, il convient de définir une vitesse d'obturation plus élevée que l'inverse de la focale de l'objectif en secondes. Par exemple, en cas d'utilisation d'un objectif avec une focale de 300mm, choisissez une vitesse d'obturation supérieure à 1/300 s.

Quand privilégier le mode ouverture 27


Photographier en vitesses très lentes


Osez le Flou

de mouvement Nombreux sont les photographes amateurs qui semblent rechercher d’avantage la netteté optimale pour des photos d’action ou de sport plutôt que d’essayer des vitesses plus lentes. La plage des vitesses réduites sont celles qui se situent en dessous de 1/125 s. Aussi, au lieu de vous en tenir aux vitesses qui figent le mouvement, comme 1/250 s, 1/500 s, 1/1000 s et au delà, explorez les vitesses qui s’étendent en dessous de 1/80 s et jusqu’à 1 seconde. Ces vitesses réduites sont vraiment intéressantes d’un point de vue créatif. Il est vrai qu’elles sont plus difficiles à maîtriser car le résultat peut être imprévisible. Mais c’est justement cette imprévisibilité qui créera d’insolites images d’action ou de mouvement. Comme nous venons de le voir, la pratique des vitesses lentes demande un peu de savoir faire. Entrainez-vous près de chez-vous, tout peut être prétexte pour explorer l’univers des poses longues ! 6 Le flou de la femme se déplaçant dans la médina de Chefchaouen donne du dynamisme à cette photo, et met en valeur les tons bleus de la maison. Sans ce flou de mouvement l’image aurait été quelconque. Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, ISO-200, longueur de la focale 35 mm, 1/30 s, f/16.

5 Cette photographie, je l’ai réalisée à main levée alors que je me rendais en direction de la place des Vosges (Paris). Lorsque j’ai aperçu ce couple, j’ai immédiatement pensé à l’intérêt de cette scène qui au premier abord pouvait sembler banale. Donc pour la rendre un peu plus intéressante, j’ai volontairement utilisé une vitesse particulièrement lente (1/3 secondes) pour créer un flou de mouvement, flou accentué car j’ai déclenché mon appareil photo tout en marchant derrière eux. Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 62 mm, ISO-1600, 1/3 s, f/5. Heure de la prise de vue : 21h12m

Longueur de la focale 35 mm, ISO-200, 1/30 s, f/16.

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Page précédente : Longueur de la focale 200 mm, ISO-100, 1/80 s, f/5.6. Osez le flou de mouvement 29


Jouez avec le Filé

ou comment réussir des effets de vitesse La technique du filé est souvent utilisée pour les photos de sport afin d’isoler un sujet mobile. Le principe est simple : on crée un flou de mouvement sur l'arrière-plan tout en conservant le sujet net. Le flou isole le sujet et suggère la vitesse... Oui, le principe est simple, mais réussir un filé est plus complexe ! La clé, c’est une vitesse d’obturation lente. Ces conseils de réglages sur votre boitier photo peuvent vous faciliter la tâche :

5 Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 32 mm, ISO-200, 1/8 s, f/22.

5 Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 105 mm, ISO-200, 1/40 s, f/12. IMPORTANT : Quel que soit le filé, l'arrière plan doit être approprié pour que l'image soit réussie. Un fond approprié est tout simplement un fond riche en couleurs et se contrastant avec le sujet principal de la scène. En effet, comme le filé sera obtenu sous la forme de trainées de différents tons et de densités, plus les couleurs seront variées et le sujet contrasté, plus le sujet du filé sera mis en valeur. Evitez les motifs géométriques horizontaux trop importants car sinon vous obtiendrez des bandes colorées uniformes n'évoquant absolument pas un filet. De même, un filet contre un mur de couleur uniforme ne donnera aucun bon résultat, faute justement de diversités dans les tons et les couleurs.

- Réglez votre appareil sur le mode «priorité vitesse» et commencez vers 1/40 sec (vitesse plus ou moins idéale pour un piéton qui se déplace). Si votre reflex numérique supporte des cadence d’au moins 3 images/seconde, activez le mode rafale, cela permettra de ne retenir que celle qui sera la plus nette. - si vous êtes en plein jour, il vous faudra aussi diminuer l’ouverture du diaphragme. D’ailleurs en règle générale, une petite ouverture vous aidera à mieux faire la mise au point sur un sujet en mouvement. Si le réglage de l’appareil est primordial dans la réalisation du filé, l’essentiel réside quand même dans la prise de vue ! Aussi, il faut veiller au suivi très régulier du sujet en mouvement. Personnellement, je place mes coudes l’un à l’autre contre mon ventre. Une main tient l’objectif pendant que l’autre tient fermement l’appareil, le doigt sur le déclencheur. L’intérêt de cette position est qu’elle permet de «bloquer» tout le haut du corps. Ainsi, le mouvement qui va permettre de suivre le sujet sera réalisé par tout le buste ! Il faut éviter de bouger vos jambes, un peu comme le swing d’un golfeur, seul votre bassin accompagnera le mouvement lors du suivi du sujet.

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Plus l'arrière plan sera contrasté et coloré, plus le filé sera spectaculaire.

Photographier en vitesses lentes

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Simulez le Mouvement avec un trépied

5 Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 35 mm, F/22 à 1/2 s, ISO-100.

Bien sûr, la fonction principale d’un trépied est de permettre au photographe de réaliser une image avec des poses longues (plus d’une seconde) afin d’obtenir aucun flou de bougé. Moi aussi, j’utilise le pied à ces fins là. Mais j’aime me servir d’un trépied pour créer un effet de mouvement, par exemple : simuler le vent dans une photo de paysage, alors que le vent est insuffisant pour faire bouger le feuillage. En effet, lors d’une balade photo on a pas forcément le temps ou la patience d’attendre que le vent se

lève pour photographier un champ de blé légèrement balayé par le souffle du vent ! Alors pourquoi ne pas se servir des avantages que procurent un trépied en terme de bonne exposition en donnant lors de la prise de vue un très léger flou de bougé ? En tout cas, pour ma part je ne m’en prive pas ! Il va de soi que le flou volontaire de mouvement reste une technique à utiliser avec précaution et modération car le résultat final peut ne pas être à la hauteur de l’effet que l’on recherche. Mieux photographier en numérique

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Découvrez l’Explozoom... Cette technique très créative, mais qui donne rarement de bon résultat du premier coup, se réalise en zoomant de l’angle le plus large au plus étroit par un mouvement fluide et très rapide. L’explozoom permet principalement de diriger le regard sur le centre de la photo, en créant une sorte de tunnel flouté pour le regard. Il donne aussi parfois une connotation abstraite à votre image. Comment bien réussir cet effet ? Il faut choisir une vitesse d’obturation la plus lente possible(de l’ordre de 2 à 15 secondes). Ainsi, vous aurez tout le temps nécessaire pour donner un coup de zoom avant-arrière, cela créera le flou sur la partie qui n’était pas dans le plan serré au départ du déclenchement. Vous l’aurez compris : dans la plupart des cas l’utilisation d’un trépied est indispensable. Veillez à bien centrer le sujet de votre scène et réduire au maximum l'ouverture pour éviter le plus possible des images un peu trop surexposées (après quelques essais, vous trouverez la bonne combinaison).

5 Station de métro : Objectif Nikkor 18-200 Dx, f/3,5, 4 secondes, utilisation d’un trépied.

Babouches :4 Objectif Nikkor 18-200 Dx, f/22, 2 secondes, à main levée.

Découvrez l’explozoom

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Soyez créatif grâce à la vitesse d’obturation Au bon vieux temps de l’argentique, une des règles d’or était de veiller que la photographie de paysage ait un horizon bien droit et que la mise au point soit la plus nette possible. Dès les premières vitesses lentes (1/60 s), l’utilisation d’un trépied était de rigueur. Ceux qui volontairement shootaient à main levée étaient critiqués car leurs photos étaient floues ou semblaient mal mises au point. Aujourd’hui, l’idée de photographier en pose longue et sans trépied est parfaitement admise. Même s’il est vraie que l’effet graphique produit par une prise de vue en faible vitesse peut donner un résultat aléatoire. Mais le numérique vous permet sans «gâcher» de la pellicule» de vous aventurer dans le domaine de la photo abstraite. Cette pratique s’avéra pour vous à la fois créative et valorisante lorsque l’image réalisée sera du plus bel effet ! Cette technique que j’appellerai ici : «Peindre», avec une vitesse d’obturation très lente est assez simple à mette en pratique. En effet, il vous suffit de choisir un temps de pose de l’ordre de 1/4s ou 1/2s et de bouger, faire glisser votre appareil ou le pivoter, tout en appuyant sur le déclencheur. En vérité, le plus difficile c’est d’être inspiré et de découvrir un sujet qui se prête à cette méthode. Pensez à peindre avec la vitesse

5 Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 35 mm, F/22 à d’obturation lorsque la lumière est 1/2 s, ISO-100 avec un mouvement faible, cela vous permettra de choisir des vitesses de l’ordre de 2 de mon Nikon de haut en bas.

à 8 secondes, le résultat obtenu évoquera la peinture acrylique ou au couteau. Veillez également à adapter votre mouvement de bougé de manière régulière, comme si vous faisiez glisser votre appareil sur un rail !

7 La photo du néon «OPEN» Nikon 18-24 mm, F/3,5 à 1/2,5 s, ISO-100 avec une légère rotation de mon Nikon dans les sens horaire. La photo «STOP» Nikon 18-200 mm, F/11 à 1/4 s, ISO-100 en zoomant de 35 à 55 mm. Soyez créatif grâce à la vitesse d’obturation 35


3 Alors que je me trouvais face à la Gare de Lyon (Paris) et que je m’apprêtais à traverser le boulevard (comme vous le voyez en empruntant le passage piéton !), j’ai pensé à cette photo pour illustrer un stage consacré aux vitesses lentes. Mon appareil photo était réglé à 1/2 s, le diaphragme à f/22 avec une sensibilité d’ISO de 100, longueur de focale 105 mm. J’ai effectué un mouvement rapide de haut en bas tout en déclenchant mon Nikon.

5 Après avoir animé un stage sur Paris, j’attendais patiemment à Orly mon vol pour Nice. Malgré une journée assez fatiguante, j’éprouvais encore le besoin de prendre des photos. Là encore, équipé de mon objectif 18-200 mm, j’ai zoomé à 120 mm en effectuant un mouvement rapide de gauche à droite avec une vitesse d’obturation de 1/20 de seconde et une ouverture de f/5,6, ISO réglé à 100. Vous vous demandez certainement que représente cette photo abstraite ? Il s’agit d’un gros plan sur les fauteuils rouges de la salle d’embarquement !

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le Contraste dans tous les sens du terme


Photographie, une histoire de :

Contrastes et de conflits... Avant que vous commenciez à lire la suite, évitons tout mal-entendu ! Le contraste n’est pas seulement une opposition entre un ton clair et un ton foncé, le noir ou le blanc, le rouge et le bleu... Ici, le contraste est à prendre dans tous les sens du terme. C’est à dire pas uniquement dans les contrastes visuels de valeurs claires et sombres, mais également dans les contrastes des tailles (grand / petit), des formes (rond / carré), des sujets (tradition / modernité). Toute dualité juxtaposée ou suggérée servira vos images et produira un effet sur le spectateur. Apprenez à repérer les contrastes visuels...

5 Une petite fille montant les marches de la médina de Chefchaouen au Maroc. L’opposition entre le bleu des maisons et le rouge des vêtements donne des contrastes de couleurs. Nikon D90, 70 mm, 1/200 secondes, f/8, 200 ISO.

Lors de vos balades photos, consacrez un peu de temps à repéartiste peintre, cherchez les dualités, et la lumière, entre lignes et rer des contrastes tant visuels que les contrastes, les conflits... Parfois courbes, modernité et tradition, conceptuels. Par exemple : entre la couleur et le monochrome... certains d’entre-eux ne seront pas recherchez le contraste entre l’ombre Le principe du contraste s’applique faciles à repérer, mais cette exercice sera toujours forà toutes sortes mateur pour vous 6 Marseille, Corniche. Sur cette façade d’images. Même la publicité pour un fast-food s’oppose et votre vision. un coucher de au mur et la voute romane. soleil contient Nikon D40, 85 mm, 1/500 secondes, Et puis, l’univers des éléments de f/11, 200 ISO. de notre vie est contraste : parsemé d’une Le ciel rougeoyant infinité de contre l’obscurité contrastes qui naissante de la 5 Cette photo montre le contraste constituent des terre ou le entre lumière et contre-jour et entre la échelles sur contre-jour... couleur et le monochrome. lesquelles s’exercent nos sens et notre jugement en Conseils supplémentaires : fonction de la sensibilité de chacun. N’essayez pas d’opposer trop de En nous aussi, les contrastes, couleurs ensemble, ni trop de conflit de formes ou de tailles, vos images confronter les extrêmes sont légions et tout artiste se trouve à un moment peuvent vite devenir discordantes voire incohérentes et même produire confronté à un contraste qui s’impose à lui. N’est-ce pas de là que jaillit son l’inverse de l’effet recherché. expression créative ? En feuilletant des magazines de photos ou en visitant une exposition d’un célèbre photographe, d’un Contrastes et Conflits

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Composition et Point de vue...


La règle d’Or...

Comparez ces 2 photos. Celle du bas est plate, car avec une symétrie monotone. A l’inverse, l’image du haut est nettement plus dynamique. Il m’a fallut pour cela cadrer, pour que l’oiseau soit positionné sur l’une des lignes d’intersection Les 2 photos : 1/1000 secondes, f/5.6, ISO 400.

Même si l’exception peut exister, la meilleure manière pour obtenir un cadrage harmonieux, c’est d’appliquer la règle des tiers. Cette règle nommée selon les grecs le «nombre d’or» ou appelée par Léonard de Vinci la «proportion divine» est basée sur le principe de diviser mentalement la composition en 3 bandes horizontales et verticales. En effet, en placant votre sujet principal sur l’un des quatre points d'intersection, vous obtiendrez aisément une photo plus dynamique. Les possibilités d’appliquer la règle des tiers sont nombreuses et cela tant

pour un paysage que pour un portrait ! En théorie, la règle des tiers parait simple, mais sur le terrain, cela peut s’avérer un peu plus compliqué. Comment appliquer le nombre d’or pour une paysage : La première chose à laquelle vous devez penser, c'est au cadrage, et au respect de la règle des tiers. Pour cela, demandez-vous : Quel est le sujet principal de ma photo ? A quel endroit dois-je me placer, pour mettre le sujet principal Mieux photographier en numérique

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sur l’un des quatre points forts et l’horizon sur un tiers de mon image ? Pour cela, vous devrez bouger autour de votre sujet afin de respecter le mieux possible la règle des tiers. Par exemple sur la photo ci-dessous, vous voyez que le fait de placer le sujet principal (la barque), au centre de l’image, provoque une symétrie monotone, la photo est plate, sans véritablement de dynamisme.

Evitez de placer deux éléments importants sur une même ligne de force car chacun d'entre-eux va se neutraliser. Veillez que les éléments de votre photographie se scindent en deux parties égales (par exemple en placant la ligne d’horizon au milieu, votre composition risque d’être mal définie, indécise). En effet, quand des éléments de l’image sont traités sur un pied d’égalité, ils ont tendance à s’annuler. Aussi, pensez à composer votre photo avec un élément qui l’emporte sur tous les autres ! Comment appliquer la règle des tiers pour un portrait : Comme pour la photo de paysage, la même règle des tiers s’applique à la photo de portrait. Plutôt que de centrer la photo sur les yeux, ce qui a pour effet de laisser du «vide» au dessus de la tête, centrez la photo sur le reste du visage ou du corps, afin que les yeux se retrouvent sur une ligne ou aux intersections de ces lignes. Dans un portrait, nous «entrons» dans l'image par le regard de la personne photographiée. C'est pour cela qu'il faut placer les yeux sur une ligne de force ou sur un point fort.

J'ai donc cherché à me positionner, pour que la barque soit sur un point fort de la photo, et pour que la vague qui fait ici office d’horizon se situe sur le tiers haut de l'image, sur une ligne de force, car je vous le rappelle que la proportion idéale en photo est : 1 tiers pour 2 tiers.

Les 2 photos : Nikon D40X, zoom 18-200 à 150 mm, f/10 à 1/360 secondes, ISO 200.

Composition et point de vue 47


L’exception qui confirme la règle... Notez que certains appareils photos reflex et maintenant la plupart des appareils photo numériques (bridges, compacts...), proposent dans leurs options d’afficher une grille de composition. En voici un exemple : Sur la photo ci-contre, l’horizon est exactement sur le tiers bas de l'image (à l’intersection des lignes verticales et horizontales), le ferry sur un point fort de la photo.

Suite à la règle des tiers, il peut vous paraître paradoxal de lire maintenant qu’il est parfois bon pour votre composition : de centrer le sujet, de placer l’horizon au milieu de votre cadrage, de diviser en deux parties égales les éléments de l’image... Mais ne dit-on pas que l’exception confirme la règle ? Oui, des exceptions existent pour toutes les règles et pour celle des tiers aussi. Aussi, si votre composition s’y prête, ozez outrepasser la règle des tiers - sinon, vous risquez de perdre votre regard personnel des choses.

3 Cette photographie je l’ai prise à Fès (Maroc) durant la fête des écoles. Au mépris de la règle qui dicte le contraire, j’ai volontairement cadré serré afin que le drapeau et la fillette partage de manière égale la surface de l’image. Si j’avais respecté la règle des tiers, la composition aurait eu moins de force et la symbolique souhaitée n’aurait certainement pas eu le même effet. Zoom à 200 mm, 1/120 secondes, f/5.6, ISO 100.

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Savoir interprÊter et mesurer la lumière...


Le posemètre est au coeur de la mesure de la lumière et donc de la bonne exposition. En effet, pour bien exposer une image, il faut mesurer la quantité de lumière présente et la convertir en couple(s) : temps de pose (vitesse) et ouverture du diaphragme. Comme je viens de l’indiquer, c’est le posemètre le grand maître pour mesurer la quantité de lumière qu'il reçoit et calculer l'exposition optimum d'une prise de vue en fonction de la sensibilité ISO choisie. Le posemètre est activé chaque fois que vous appuyez à moitié sur le déclencheur. Bien que cette cellule de mesure de la lumière soit d’une excellente fiabilité, elle peut se tromper ou être piégée. Pourquoi le posemètre peut être piégé ou la mesure de la lumière erronée ?... Selon leur couleur, leur nature, leur matière et leur contraste, les sujets ne renvoient pas de la même manière la lumière qu’ils recoivent. Par exemple : une religieuse habillée de blanc renvoie plus de lumière que celle vêtue de noir. En fait, la bonne soeur drapée de blanc à un coefficient de reflexion presque 2 fois plus élevé que celle avec le vêtement noir. Les contre-jours peuvent aussi tromper le posemètre, en raison des forts contrastes de lumière. Ce risque

Aussi fiables que soient les mesures du posemètre intégré à votre reflex numérique, le calcul de l’exposition peut parfois être erroné. C’est la raison pour laquelle la majorité des appareils photo numériques disposent de fonctions telles que la correction et la mémorisation de l’exposition afin de mieux déterminer la bonne exposition. Le correcteur d’exposition vous permet de corriger plus ou moins fortement l’exposition indiquée par le reflex, si vous jugez que son calcul est inexact. d’erreur (même très faible) du posemètre intégré s’explique car les reflex numériques ne peuvent mesurer que la lumière réfléchie. Ils sont dans l’impossibilité de mesurer la lumière incidente (celle qui "tombe" sur le sujet indépendamment de sa réflexivité). Afin de vous garantir des paramètres d'exposition optimale (malgré que la lumière incidente ne peut être calculée), la plupart des appareils photo numériques disposent de trois modes de mesure. Mesure Matricielle ou Mesure Evalutive, Mesure Pondéré Centrale, Mesure Spot. Si ces modes de mesure ont la même finalité : analyser la lumière afin de vous offrir la meilleure combinaison temps de pose/ouverture du diaphragme optimale, chacun fonctionne différemment, comme vous allez pouvoir le constater. Mesure Matricielle (Evalutive) :

5 Pour cette photo, j’ai opté pour le mode de mesure matricielle, malgrè le coefficient de reflexion différent entre les religieuses. La mesure matricielle a fournit une mesure globale. Zoom 18-200 à 130 mm, f/22 à 1/125 secondes, ISO 200.

Pour la majorité des prises de vues surtout les photos instantanés la mesure matricielle ou nommée Evalutive permet de déterminer plus finement la bonne exposition. Grâce à sa capacité à détecter les différentes couleurs et de faire un calcul global, la Mesure Matricielle aide le posemètre de votre reflex numérique à mieux interpréter les données. La Mesure Matricielle est donc conseillé pour la plupart des photos - sauf lorsque les zones d’ombre l’emportent sur les parties éclairées ou si celles-ci dominent les portions d’ombre.

Savoir interpréter et mesurer la lumière 61


Savoir mesurer la lumière...

5 Pour l’anecdote, juste avant de monter dans ma voiture garée dans le Vieux-Nice, les tons, les ombres, les lignes ont tout de suite attiré mon regard. J’ai donc choisi la mesure pondérée centrale en la positionnant au centre de mon cadrage. Zoom à 70 mm, 1/200 secondes, f/8, ISO 200.

Mesure Pondérée Centrale : A la différence de la mesure matricielle, la mesure pondérée centrale privilégie une large zone centrale. Pour la majorité des reflex numérique, le diamètre du cercle de la zone centrale est paramétrable. La mesure pondérée centrale est conseillée quand le contraste de la scène est moyen ou à contre-jour, idéale aussi pour le portrait.

manuellement l’exposition et enfin déclencher. Dans le cas où vous souhaitez utiliser le mode d’exposition auto mais sans que votre sujet soit centré dans l’image, mémorisez l’exposition puis cadrez afin de décentrer le sujet et appuyez sur le déclencheur, votre photo finale sera ainsi correctement exposée.

Pour bien utiliser cette fonction, vous devez centrer le sujet au moment de la mesure de la lumière, puis régler Mieux photographier en numérique

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Mesure Spot : Avec la mesure spot, le posemètre analyse la lumière uniquement sur une zone restreinte située au centre de l’image et représentant moins de 10 % de sa surface globale. Le mode spot permet un calcul très précis dans une partie de votre scène. Le mode spot est conseillé pour déterminer l’exposition correcte sur une petite partie de l'image, pratique dans une configuration de forts contrastes, des sujets de petite taille ou dans des situations lumineuses difficiles comme un sujet à contre-jour ou très clair sur un fond sombre et inversement. Ce réglage est donc très utile pour saisir des détails dans des images très contrastées.

A titre d'exemple, regardez la photographie de ce flotteur de voilier se tenant dans le rayon de soleil. Si j’avais utilisé la mesure matricielle, même si plusieurs zones de l’image auraient été mesurées, la scène entière aurait été prise en compte dans le calcul d'exposition - et les zones sombres auraient encore affecté l'exposition finale de ce que je souhaitais. Aussi, pour cette scène j’ai opté pour le mode spot en faisant la mesure sur l’autre zone qui était éclairée - ici, les reflets rougeoyants tout en effectuant une mémorisation d’exposition (voir chapitre suivant).

IMPORTANT : La mesure spot évalue la luminosité à partir du point central et ce même si vous avez choisi un autre collimateur de mise au point. Vous devrez donc veiller à la zone sur laquelle la mesure sera réalisée afin d’éviter une exposition fausse. Le mode spot demande un peu d’expérience car si la partie mesurée est mal choisie, l’analyse de la lumière sera erronée et donc l’exposition fausse. Aussi, évitez de «pointer» la mesure spot sur des zones trop claires (risque de sousexposition) ou trop sombres (surexposition), sauf si vous compensez avec une correction d’exposition (voir encadré page 61). Ce risque de sur-exposition ou sous exposition avec le mode spot est dû aux parties (claires ou sombres) trop marquées qui sont très éloignées des 18% de réflexion du sujet moyen.

Pour réaliser cette photo, j’ai utilisé mon trépied 4 car une longue pose était nécessaire. Zoom 18-200 à 200 mm, f/5.6 à 2 secondes, ISO 200. Savoir interpréter et mesurer la lumière 63


Mémorisation de l’Exposition...


Pourquoi et comment mémoriser

l'exposition...

Souvent nommée AEL pour Auto Exposure Lock, la mémorisation de l’exposition vous permet, dès que la lumière a été mémorisée de conserver la mesure, même si vous changez le cadrage. Vous l’aurez compris, en appuyant sur bouton AEL ou * (selon les marques) vous mémorisez la lumière sur une seule partie de la scène, pour ensuite appliquer cette mesure d’exposition sur le recadrage final de l’image. Pour bien mémoriser l'exposition veillez à ne pas être en mode mesure matricielle. Le calcul de la lumière doit être réglé sur "pondérée centrale" ou "spot" sinon la mémorisation de l’exposition n’aura aucun effet car en multizone l'appareil fait la mesure de la lumière sur l'ensemble de l'image et non sur un endroit précis. Quand utiliser la mémorisation d’exposition ?... La mémorisation d’exposition est particulièrement utile en cas de fort contraste, les contre-jours ou pour éviter que la présence d’un reflet important désarçonne la mesure de la lumière et son interprétation.

5 Plage Sidi Abderrahmane Casablanca. Pour la photo de gauche, j’ai suivi scrupuleusement les mesures du posemètre - résultat l’image est fade car le posemètre a fait une moyenne entre le ciel, les rochers et la plage. Aussi, j’ai fait une mémorisation d’exposition, juste au dessus de l’horizon puis recadré sans tenir compte du calcul erroné du posemètre. Puis j’ai réglé la vitesse à 1/125 s et le diaphragme à f/11. Ces deux photos, je les ai réalisées en mode manuel, si j’avais choisi le mode auto le résultat aurait été le même pour la photo de gauche car le posemètre s’applique à se rapprocher du gris neutre. Zoom à 130 mm, 1/125 secondes, f/11, ISO 200.

3 Cette prise de vue très contrastée pouvait être «piégeuse» car la forte proportion d’ombre risquait de fausser la bonne mesure du posemètre. J’ai donc fait une mémorisation d’exposition un peu à gauche de l’ombre, fermé le diaphragme à f/11 et réglé la vitesse à 1/250 s. Il ne me restait plus qu’à cadrer ma scène et d’attendre qu’un passant vienne longer les remparts.

3 Page de gauche, phare du Port de Saint Raphaël. Zoom à 90 mm, 1/15 secondes, f/13, ISO 600. Mémorisation de l’exposition 65


Bracketing, l’ami du photographe...

5 L’appareil photo ayant une analyse moins vaste que notre oeil, cela permet de retranscrire tous les détails de l’image que nous avons vue de nos yeux et qu’il n’a pas pu retranscrire à cause des trop forts contrastes. Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 70 mm, F/22 à 1/250 s, ISO-200. Bracketing : -1/3 IL

Le bracketing consiste à réaliser plusieurs prises de vue d’un même sujet (souvent 3) à différentes expositions. Une à l’exposition que vous pensez correcte, puis vous en prenez 2 autres, l’une avec un temps de pose plus court (sous-exposée), et une avec une vitesse plus lente (surexposée). En agissant ainsi, vous augmenterez vos chances d’avoir une image parfaitement exposée, ni « sous-ex », ni « sur-ex ». Aujourd’hui, le bracketing est proposé sur la majorité des appareils photo numériques.

En mode bracketing, je vous conseille d’utiliser un trépied afin d’obtenir un cadrage parfaitement identique. En effet, cela peut s’avérer utile si vous souhaitez réaliser en post production un «mixte» des différentes expositions effectuées ! Comme vous le constaterez un peu plus loin dans cet ouvrage, le véritable bracketing n’est pas totalement comparable à la technique du HDR (High Dynamic Range / plage dynamique étendue). Mieux photographier en numérique

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Mon appareil photo fixé sur un trépied, environ 10 minutes avant le coucher du soleil, j’ai réalisé un bracketing de 3 images. Une correctement exposée (selon le posemètre) - photo ci-contre, une seconde -1/3 IL (soit légèrement sous exposée), page de gauche et enfin une troisième +1/3 IL (faiblement sur-exposée), photo du bas. En final, j’ai préféré l’image avec un bracketing de : -1/3 IL. Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 70 mm, F/22 à 1/250 s, ISO-200.

5Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 70 mm, F/22 à 1/250 s, ISO-200.

5 Objectif Nikkor 18-200 mm G ED, longueur de la focale 70 mm, F/22 à 1/250 s, ISO-200. Bracketing : -1/3 IL

5 Objectif Nikkor 18-200 mm, longueur de la focale 70 mm, F/22 à 1/250 s, ISO-200. Bracketing : +1/3 IL

Bracketing, l’ami du photographe 67


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