Mémoire de fin d'étude - Marne-la-Vallée

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VILLE ADAPTABLE

VILLE DURABLE 1

Vers une nouvelle politique urbaine au Val-Maubuée Martin Drozière Travail de fin d’études 2015 -2016


Directeur de mémoire : Lolita Voisin Professeur encadrant : Lydie Chauvac Président de Jury : Christophe Degruelle


LES chiffres Clefs De 2014 à 2015 *

Paris

Marne-la-Vallée

10 500 Hectares 2 245 000 Habitants

17 100 Hectares 331 000 Habitants 27 Communes (réparties en 4 secteurs)

Val-Maubuée (Deuxième secteur de la Ville nouvelle)

3800 Hectares 87 000 Habitants 6 Communes

31 000 Logements 42 000 Emplois 18 Kilomètres

8 Hectares de cultures 900 Hectares d’espaces publics aménagés

du centre de Paris

* http://vivre.epa-marnelavallee.fr http://presse.parisinfo.com


LOCALISATION

La

e

in Se

4

Paris

0

5

10 km


ne

La Mar

5

Marne-la-vallĂŠe Val-maubuĂŠe


Torcy Champs-sur-marne

Noisiel

6

Lognes

Emerainville Croissy-Beaubourg

0

0,5

1 km

Les 6 communes du Val-MaubuĂŠe Carte des limites administratives


AVANT PROPOS

Pourquoi avoir choisi le Val-Maubuée ?

Je vais tenter d’y répondre à travers l’œil du paysagiste qui m’offre un certain recul, mais aussi l’œil de l’habitant qui a une connaissance intime du territoire. J’ai pu me rendre compte du potentiel que constitue ce territoire au cours de mon stage à la Communauté d’agglomération de Marne-la-Vallée / Val-Maubuée. Ses acteurs sont ouverts à la recherche et à l’innovation. Le climat politique est donc favorable à l’expérimentation.

Suite à mes derniers concours étudiants, j’ai réalisé que la «ville adaptable» était au centre des réflexions, notamment à Marne-la-Vallée, avec la dernière édition d’Europan. C’est un concept qui suggère une élasticité de la forme urbaine, en réponse à l’évolution galopante des modes de vie. Mais jusqu’où la ville peut-elle se transformer ? Au cours de mon travail de fin d’étude, je partirai en quête du point de vue de l’habitant afin de confronter la vision des concepteurs de la Ville nouvelle au vécu.

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J’ai grandi au cœur du Val-Maubuée, à Torcy, avant de m’installer plus au sud, dans la Brie Francilienne. Je suis donc l’un des enfants de la Ville nouvelle. J’ai vécu pendant plus de dix ans au sein d’une véritable utopie sociale, objet d’une expérience inédite destinée à racheter l’erreur des «grands ensembles». Qu’en est-il aujourd’hui ? La question sociale est-elle toujours au centre des préoccupations ? Quel impact sur la forme de la ville ?


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Entrée en matière...


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Sommaire Avant-propos Sommaire Introduction Partie I : Un territoire en mutation

7 14 15 16 - 31

Le concept urbain de Marne-la-Vallée Un territoire difficile à définir Un paysage bouleversé Des besoins qui évoluent Entre Ville nouvelle et ville vécue La ville adaptable, un outil de réponse Le jeu d’acteurs au sein du Val-Maubuée

Partie II : Nouveaux rapports au territoire

32 - 95

Un rapport perdu à la vallée de la Marne Un rapport inégal à la mobilité Un rapport singulier à l’espace public

Partie III : Expérimentations sociales & spatiales

96 - 107

Pistes de projet Expérimentations sociales

Conclusion Bibliographie

108 - 109 110 - 111


Introduction Le Val-Maubuée, deuxième secteur de Marne-la-vallée, arrive à une période charnière de son existence. La Ville nouvelle, dont la construction fût entamée dans les années 1970 doit aujourd’hui devenir ville durable. C’est à dire une ville capable de se réinventer en permanence, de répondre à des enjeux nouveaux. Cette transition va induire une nouvelle politique urbaine pour s’adapter à un contexte en pleine mutation: - Courbe démographique stagnante - Vieillissement de la population - Raréfaction du foncier - Affaiblissement de la production de logement

Une pratique nouvelle de l’aménagement en concertation avec l’habitant • Une coopération entre les acteurs publics et privés • Une gestion urbaine et écologique concertée •

Dans cette perspective, le paysagiste aurait le rôle important dans le dialogue entre les différents acteurs de l’aménagement du territoire, publics et privés. De cet échange pourra naître la ville de demain, répondant aux multiples attentes actuelles. La ville de demain est une ville de l’ex-

Il n’est pas question ici de dénaturer un héritage urbain hors du commun puisque de nombreux espaces publics existent déjà. Ceux-ci constituent autant de réserves à préserver, valoriser ou réadapter, pour une intensification des usages et des liaisons entre des ensembles urbains et paysagers souvent fractionnés. En définitive, comment faire évoluer un territoire fonctionnel, dépendant de l’Etat, en un territoire auto-organisé, vivant grâce aux interactions locales ?

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En somme, les grands aménagements prévus par l’Etat dans le cadre la Ville nouvelle arrivent à leur terme. Dès lors, de nouvelles attentes émergent puisque la population évolue. Se pose alors la question d’un après où l’implication de l’état laisse place, peu à peu, à celle des habitants. Au cours de mon travail de fin d’étude, je souhaiterais donc travailler autour de cette problématique. Cela nécessitera une réflexion sur :

périmentation spatiale et sociale capable de s’adapter au changement des modes de vie. Je la perçois aussi comme un outil qui permettra d’impliquer l’habitant dans l’aménagement du territoire.



Partie I

UN TERRITOIRE EN MUTATION


Le concept Urbain de Marne-la-vallée Principes d’organisation du territoire

A87

La Ville nouvelle de Marne-la-Vallée est le fruit d’une volonté de rééquilibrage social et économique de la région Ile-deFrance. Elle a été construite selon plusieurs grands principes. I-II / Le premier d’entre eux est d’étendre Paris vers l’est. Cela se traduit par la réalisation de l’autoroute A4 dès 1976. Pour renforcer la connexion est-ouest et dans le but de désengorger les axes routiers menant à la Capitale, le RER A est mis en service un peu plus tard. Ces grands axes génèrent aujourd’hui d’importantes ruptures au sein du territoire. Certains quartiers s’en trouvent enclavés.

La Marne Marne-la-Vallée A4

I

Extension urbaine vers l’est

A87

II / La Ville nouvelle est divisée en 4 secteurs distincts, regroupant 27 communes. Le tissu urbain est séquencé par des axes routiers importants telle que A104 entre le Val-Maubuée et le Val-de-Bussy. Cette urbanisation discontinue rend la lecture du territoire difficile.

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Val-d’Europe

RER A A4

II

Porte de Paris Val-Maubuée

Val-de-Bussy

Connexion est-ouest par de grands axes de circulation

A87

RER A • III / Le dernier de ces grands principes fût de conserver une

partie des boisements existants. Les espaces naturels préservés forment des couloirs de nature connectant la Marne, au nord, et les plateaux boisés, au sud. Initialement prévues pour les piétons, ces traversées se connectent mal aux différents ensembles urbains.

A4

III

Connexion nord-sud par les espaces naturels


Un habitant, le mardi 6 novembre 2015

« Marne-la-Vallée c’est la fac, c’est vers Champs-sur-marne, non ? » Un territoire difficile à définir

Marne-la-Vallée / Disneyland

Des limites floues

Bussy-Saint-Georges

A4

Marne la Vallée - Cité Descartes

Peut-on alors considérer Marne-la-Vallée comme un territoire à part entière si celui-ci n’a pas de sens aux yeux de ses habitants ? Marne-la-Vallée à toutes les sauces Exemples de signalisation (RER A et A4)

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Marne-la-Vallée est souvent apparentée à deux grands pôles. D’une part, le parc d’attraction Disneyland Paris et d’autre part, la cité universitaire Descartes. Ceci est dû en partie à la signalisation routière, et notamment de la A4, axe fortement emprunté, qui traverse le territoire de part en part. On peut y lire « Sortie Marne-la-Vallée / Cité Descartes » ou encore « Direction Marne-la-Vallée / Disneyland ». La Ville nouvelle étant associée à de grands pôles aux vocations tout à fait différentes, et éloignés de plusieurs kilomètres, il est difficile d’en définir les limites. Dès lors, les habitants ne peuvent s’identifier à un tel territoire. Ils n’ont d’ailleurs, à ma connaissance, pas de nom particulier. Ils s’identifient par leur commune en évocant rarement le nom de la Ville nouvelle.

Val d’Europe


20 Une urbanisation forcĂŠe Photomontage


Un paysage bouleversé Une transformation très rapide Le plateau de la Brie a été pendant longtemps le support d’une agriculture essentiellement céréalière. Le lien entre le plateau et la vallée était alors très fort. Les moulins étaient installés en bords de Marne et permettaient la transformation des matières premières issues de l’activité agricole. Au XIXe siècle, l’industrie est florissante. La chocolaterie Menier est construite en bord de Marne, à Noisiel. Plus tard, le paysage des bords de Marne sera aussi fortement marqué par l’extraction de graviers. Le rapport à la vallée est perdu progressivement, et le plateau montre une tendance au reboisement progressif. Malgré tout, le territoire reste essentiellement agricole, les sols étant propices à la culture.

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Dans les années 1970, l’Etat entame la construction de la Ville nouvelle. De grandes infrastructures sont mises en place, comme les grands axes de circulation, ou encore la chaîne d’étangs, permettant de récupérer les eaux pluviales. Ces infrastructures tirent parti de la topographie du site. Les rivières deviennent des routes, et les champs des lotissements. Le paysage est en mouvement perpétuel et sa lecture devient complexe. De plus, les nouveaux moyens de déplacement faussent la compréhension des distances. L’agriculture disparait alors brutalement, la Ville occupant rapidement les différents îlots dessinés par les routes.

1950

1980

Aujourd’hui, la totalité des îlots ont été urbanisés et il est difficile de percevoir les limites entre communes. De grands espaces forestiers ont été conservés, constituant une part de l’identité du Val-Maubuée. Enjeux : Retrouver la lecture de la topographie au sein du territoire.

2015


Château de Champs-sur-Marne

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Chocolaterie & Cité ouvrière Menier

1976


Bases de loisirs (ancienne carrière)

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Cité universitaire Descartes

ZAE Pariest

2015

0

0,5

1 km

Un paysage bouleversé Photographies aériennes - IGN


Des besoins qui évoluent Une population qui change De 1975 à 2006, la population du Val-maubuée est passée de 15 000 à plus de 85 000 habitants. Ce phénomène accompagne une ville, alors en plein développement. Aujourd’hui, la forme de la ville se stabilise et les ménages arrivés massivement lors de la création de la Ville nouvelle sont restés sur place. La population marque des signes de vieillissement, en particulier les familles qui se sont installées dans les quartiers pavillonnaires construits aux alentours de 1980.

Construction de pavillons adaptés pour des familles avec enfants

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De nouvelles attentes en terme de logement

1980

Les habitants du Val-Maubuée se montrent très attachés à leur cadre de vie et à leur environnement social (Brevet, 2010). C’est pourquoi, la « deuxième génération » (enfants des premiers arrivants) cherche à rester ou revenir au Val-Maubuée. Cela s’avère difficile puisque l’offre de logement, initialement prévue pour des familles de 3 à 4 personnes, n’a pas évolué. Cette offre apparait donc inadaptée spatialement et inabordable économiquement pour des couples de jeunes actifs. D’autre part, les habitants de pavillons, arrivés il y a 35 ans, sont aujourd’hui de jeunes retraités. Ils cherchent à se reloger au Val-Maubuée, et se heurtent à une offre trop restreinte de petits logements : F2 et F3. On assiste aujourd’hui à une évasion importante de population car les besoins ont évolué en matière de logement. Il est donc primordial d’adapter la ville à ces nouvelles attentes dans l’optique d’assurer le renouvellement de la population. L’enjeu est donc double : Créer des logements de petite taille dans des espaces réduits & Proposer un prix immobilier bas, attractif pour les jeunes.

Aujourd’hui Retraités : Recherche un logement plus petit de préférence de plain pied.

Jeunes actifs : Primo-accédants à la recherche de leur premier logement, entre 2 et 3 pièces.


Des équipements sous-utilisés La communauté d’agglomération se trouve actuellement en situation de suréquipement. Cela s’explique par une stagnation démographique couplée à un vieillissement de la population. Il n’est donc pas nécessaire de programmer de nouveaux équipements, notamment dans le domaine scolaire. L’enjeu réside dans la mise en place de nouvelles continuités favorisant l’accès aux equipements existants & leur visibilité à l’échelle locale.

Echelle d’intervention locale privilégiée

Locale Régionale Nationale

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Prenons l’exemple de la Ferme du Buisson. Cet équipement culturel emblématique bénéficie d’une bonne visibilité à l’échelle régionale, voire nationale mais manque encore de lien avec l’agglomération et ses habitants.


PIGEAT JP. ROHMER E. 1975, La diversité du paysage urbain, Ville nouvelle, Institut national de l’audiovisuel

« L’échelle à laquelle on conçoit est très éloignée de celle à laquelle on perçoit. » I

Entre ville nouvelle et ville vécue

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Les problèmes d’une réflexion à grande échelle Dès 1975, les premières inquiétudes naissaient quand à l’avenir de la Ville nouvelle. Elle a été pensée à grande échelle pour répondre à des enjeux territoriaux très larges. Après 40 ans de développement intensif soutenu par l’Etat en résulte un paysage fonctionnel mais aussi fractionné.

Planification

Secteur 1 Ville vécue : Lorsque l’on s’y promène, le territoire apparait comme découpé. De forts contrastes sont visibles, chaque îlot étant réalisé par un architecte différent. Comment traiter ces ruptures au sein du tissu urbain ?

Secteur 2

Ville conçue : L’urbanisation est réalisée par îlots ou secteurs. Ces secteurs peuvent être orientés vers le logement collectif, individuel, ou l’activité industrielle... Afin de respecter un équilibre, pensé à grande échelle.


La ville adaptable , un outil de réponse Qu’est-ce que la ville adaptable ? La ville se doit d’être malléable et de faire preuve d’une extrême plasticité pour répondre à de nouveaux besoins, comme la densification (Guy Amsellem, 2013). Son potentiel réside dans sa capacité à se transformer, à être le théatre de multiples expérimentations. La ville adaptable n’est donc pas figée; elle se projette dans la durée. Elle résulte de la nécessité d’appréhender le territoire de manière plus durable. D’après une conférence organisée par Europan à Oslo en 2011, trois thèmes composent la ville adaptable :

Ségrégation versus partage Est-il opportun, stratégique, indispensable, dans un contexte de métamorphose des sociétés urbaines et d’adaptation au changement, de parier sur le partage ? Qu’entend-on par partage ? Que partager à l’échelle de la ville ?

L’exemple de la densification urbaine Au Val-Maubuée, les prévisions de construction ont été toutes achevées. La ville doit donc se développer sur elle même, c’est ce qu’on appelle la densification urbaine. Cela permettrait de répondre aux nouvelles attentes en terme de logement. Cependant, comment faire accepter ce processus aux habitants ? Doit-il être encadré ?

Objet versus projet (processus) Avec des outils de communication et des réseaux sociaux en développement rapide, notre culture est moins basée sur les objets, et ce phénomène affecte l’architecture et l’urbanisme. Comment évoluent les projets avec moins d’objets physiques et plus de gestion de l’existant, portant aussi sur des constructions sociales, élaborant un contexte et posant la question d’un « urbanisme avec moins de croissance, voire sans croissance » ?.

Peu de communication = Densification improbable (Etat actuel)

Encourager les échanges à échelle locale = Stimule les projets de construction en commun. Fédération de moyens.

Accompagner les habitants dans les projets de densification = Cohérence à grande échelle. Réponse aux nouveaux besoins.

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État-Providence versus Auto-Organisation L’essence de la ville européenne est un certain sens du collectif. Aujourd’hui, un changement est en marche vers moins « d’état-providence » pour plus «d’auto-organisation». Quelle nouvelle relation entre le domaine public et privé en découlera ? Qui va s’occuper du domaine public si l’Etat est moins impliqué ? Et qu’est-ce que cela signifie pour la pratique comme architecte ou urbaniste ? •

J’ai découvert le principe de ville adaptable lors de ma participation à la dernière édition du concours Europan 13. Ce thème m’a permis de questionner le développement actuel de nos villes et plus particulièrement de la Ville Nouvelle. Marne-la-Vallée s’est construite de manière très rapide et avec une idéologie singulière, pour répondre aux besoins de l’Ile-de-France. La forme urbaine est aujourd’hui figée. Or, de nouveaux besoins naissent constamment et la ville, bien que nouvelle, doit s’y adapter.


De nouvelles initiatives locales Distribution des paniers précédant la rencontre inter-AMAP IDF, à Chelles.


I

Le jeu d’acteurs au sein du Val-Maubuée Une politique forte, engagée par l’Etat

Vers un projet d’aménagement concerté

Le jeu d’acteur s’appréhende à la fois de manière spatiale et temporelle. Le plateau de la Brie a longtemps été considéré comme un territoire agricole et donc urbanisé en petits bourgs. A cette époque le territoire est aménagé essentiellement à destination de l’agriculture, la principale source de revenus pour ses habitants. Les communes ont alors les pleins pouvoirs.

Pendant plus de 40 ans, ce territoire aura donc été en perpétuel mouvement. Cette évolution constante a été épuisante pour les habitants, alors dans l’impossibilité de donner un sens à leur environnement. Des villes comme Paris, Lyon, ou bien Lille ont un sens car elles se sont construites lentement laissant aux habitants des histoires à conter aux détours de chaque rue. Ce n’est pas le cas de la Ville Nouvelle de Marne-la-Vallée où tout est relativement récent. Son développement suit des logiques qui, jusqu’à maintenant, échappent aux habitants. Il est aujourd’hui primordial d’impliquer les habitants, de toutes générations, dans l’évolution de la forme urbaine afin d’y injecter de nouveaux usages pour répondre à l’évolution des modes de vie. De cette façon, chaque habitant pourra s’approprier la ville et la faire évoluer localement. De nouvelles interactions sociales devraient alors voir le jour, favorisant ainsi l’échange et le partage.

Aujourd’hui, une vie locale, parfois associative (ex: Les AMAP), émerge ayant le potentiel de faire vivre le Val-Maubuée autrement. Une nouvelle façon de concevoir la forme urbaine, peut alors être envisagée, assurant une transition vers la ville de demain, une ville adaptable et donc durable.

L’aménagement d’un territoire fonctionnel a engendré des espaces très fractionnés. L’un des enjeux principaux va être de rendre ces espaces plus poreux. Il faut donc considérer ces limites comme des lieux de projet à part entière. Or, le plus fin connaisseur de ces espaces est celui qui y vit. C’est pourquoi la stratégie est d’impliquer les associations locales et les habitants dans le développement de projets visant un décloisonnement à la fois spatial et social. Dans cette refondation des politiques urbaines, le paysagiste tiendra donc un rôle d’interface. Dans un premier temps, il organisera le dialogue entre les habitants, les communes, la communauté d’agglomération du Val-Maubuée… Puis, une fois l’accord passé entre les différents acteurs, il accompagnera les habitants dans la réalisation et le suivi des projets. Grâce à ces nouvelles interactions sociales et locales, le territoire trouvera peu à peu un sens aux yeux des habitants.

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L’Etat prononce en 1969, la création d’une Ville nouvelle sur ce territoire. L’EPA Marne est alors créé par l’Etat; il dirigera les opérations jusqu’à ce que la Ville nouvelle soit achevée. Composé de nombreux corps de métiers, l’EPA met en place un plan guide, visant à urbaniser le plateau de la Brie. Le Syndicat Communautaire d’Agglomération (SCA), une collectivité publique compétente en matière d’aménagement, est créé en 1973. En 1984, il se transformera en Syndicat d’Agglomération Nouvelle (SAN), regroupant les 6 communes constitutives du Val-Maubuée, qui selon la loi Rocard, retrouvent une partie de leur autonomie. Avant cela, l’implication des habitants et des collectivités locales n’a été que très sommaire. Un dialogue est alors mis en place par l’intermédiaire des associations de quartier, encadrées par l’EPA, où la parole des habitants, bien qu’entendue, n’est pas vraiment retranscrite dans les grandes opérations d’urbanisation. L’agriculture laisse alors place à la ville, ses routes et ses quartiers bien délimités. C’est alors que de nouveaux habitants s’y installent massivement. Nombre d’entre eux travaillent à Paris et n’ont pas le temps de s’impliquer dans la vie locale, fatigués par des allers-retours quotidiens. Le SAN, impliqué dans l’aménagement de la ville nouvelle, devient en 2012, la Communauté d’Agglomération du Val-Maubuée (CAVM). Elle s’intéresse alors au concept de ville durable. En parallèle, L’EPA Marne, ayant joué un rôle très important, laisse la main étape par étape à des acteurs jusqu’ici sous-jacents.


Schéma d’acteurs

ETAT territoire fonctionnel

territoire d’origine

EPA Marne Associations d’habitants

30

SCA Habitants

6 Communes : Champs-sur-Marne, Noisiel, Torcy, Lognes, Emerainville, Croissy-Beaubourg. 1970

1900 Implication dans l’aménagement du territoire (Gradient) Communication entre les différents acteurs (Gradient)

Aménagement concerté. Limites = espaces de projets.

Espace urbain

Bois & forêts

Espace agricole

Centre-bourgs historiques

Parcs urbains

Axes de circulation. Routes & voie de RER


Paysagiste & autres concepteurs

territoire fonctionnel

territoire auto-organisé Organise le dialogue

Construction participative

Agriculteurs Gestion alternative Promoteurs

AMAP Accompagne la réalisation des projets

Lieux de partage

Afflux massifs de nouveaux habitants

Agriculture urbaine

Aujourd’hui

Formation d’associations

Après Ville Nouvelle

31

SAN CAVM



Partie II

NOUVEAUX RAPPORTS AU TERRITOIRE


Une démarche singulière Schéma explicatif

Un territoire en mutation Espaces fractionnés. Ruptures spatiales. Lecture du paysage difficile. Nouvelles initiatives locales.

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Nouveaux rapports au territoire

Analyse descendante. Prise en compte des facteurs territoriaux . Approche par le site.

I

Trois rapports seront abordés selon cette approche : à la Marne, à la Mobilité & à l’Espace Public.

Définition des sites de projet.

II

Analyse ascendante. Prise en compte des facteurs sociétaux. Approche par l’habitant.

III


Quelle est ma Démarche ? Un processus en deux temps

Le paysage du Val-Maubuée s’est transformé très rapidement au cours des 45 dernières années. Cette évolution a généré de nouveaux rapports au sein du territoire. Le territoire est en pleine transition. La ville se fige, faute d’espace libre et les besoins évoluent. L’approche du paysagiste doit elle aussi évoluer pour accompagner cette mutation. Dans ce contexte, nous devrons privilégier une gestion de l’existant et l’apport de nouveaux usages. Cela fait écho au principe de ville adaptable, que nous avons abordé précédemment. Ne pouvant pas étudier les rapports entre chacun des éléments constituant le Val-Maubuée (ensembles urbains, axes de circulation, espaces naturels...), je n’en ai gardé que trois : Le rapport entre la ville et la Marne, le rapport à la mobilité, et le rapport à l’espace public. Chacun d’entre eux présente des enjeux particuliers.

Pourquoi ne pas sélectionner un seul site de projet ? Il n’existe pas de solution unique pour répondre au problème de fractionnement de l’espace engendré par la construction de la Ville nouvelle. Les limites étant multiples par leurs formes et les acteurs qu’elles mobilisent, diverses expérimentations peuvent voir le jour à des échelles de temps et d’espace différentes. Ainsi nous pourrons faire évoluer un territoire fonctionnel, dépendant de l’Etat, en un territoire auto-organisé, vivant grâce aux interactions locales.

par le site afin d’identifier les différents enjeux de chacun de ces rapports. En vue d’une nouvelle construction sociale, où l’habitant aurait un rôle important sur l’évolution de la ville, nous devons être attentifs à sa perception. C’est pourquoi il m’a paru primordial d’appuyer mon analyse sur ses expériences, les usages qu’il pratique et ses attentes. Ce regard croisé nous permet de localiser des espaces de friction (sites de projet) qui pourraient faire l’objet de diverses expérimentations sociales & spatiales. •

35

• Dans un deuxième temps, il a fallu effectuer une approche


La consultation des habitants Un processus en deux temps

36

Dans un premier temps, mes échanges avec les habitants furent assez sporadiques. Au gré de mes pérégrinations j’ai pu rencontrer des usagers et des habitants qui m’ont livré quelques impressions. Cela m’a permis de cerner certains problèmes ou des besoins biens précis. Je me suis d’ailleurs appuyé sur certaines de leurs citations pour illustrer mon analyse. Dans un second temps, j’ai pu mettre en place une concertation avec les habitants. Mon point d’entrée fut l’Amap du Val-Maubuée. Un groupe de 8 habitants a bien voulu participer à cette démarche. J’ai d’abord décidé de leur présenter brièvement mon étude, rappelant ainsi aux nouveaux habitants dans quel contexte était née la Ville nouvelle. S’en est suivi un dialogue ouvert qui m’a permis de cerner le profil de chaque habitant. Certains d’entre eux se sont installés dès la création de la Ville nouvelle; ce sont les pionniers. Ils sont arrivés «en bottes» selon leurs témoignages. Une réelle entraide reignait alors entre les habitants. Cet esprit solidaire a, pour beaucoup, disparu avec l’arrivée massive de nouvelles populations entre 1980 et 1990. D’autres, plus jeunes de quelques années se sont installés plus tardivement. Leur choix a été motivé par la présence de nombreux espaces publics et la qualité du cadre de vie. Tous relèvent l’importance du tissu associatif au sein Val-Maubuée, qui s’avère être un formidable support d’échange pour ses habitants. Après cette introduction, j’ai resserré le débat vers les sites de projets potentiels, afin de mieux en comprendre les usages. Le but de cette deuxième phase fut également de savoir où l’implication habitante pouvait être la plus forte. Cette

donnée est primordiale avant la mise en place et l’accompagnement de tout projet collaboratif. La discussion a duré plus d’une heure au cours de laquelle ont fusé de nombreuses remarques. Site par site, j’ai laissé les habitants expliquer leurs usages et leurs attentes que nous avons collés sous forme de post-it sur la photo aérienne. Riche de ce contenu, je pourrai adapter au mieux mon projet aux attentes des habitants. J’ai découvert, par le biais d’une habitante, l’existence de deux jeunes associations motivées par la reconquête de l’espace urbain que je m’apprête à contacter. J’effectuerai une deuxième réunion, une fois lancé dans le processus de projet, afin de soumettre mes premières intuitions aux habitants.

Trois profils d’habitants Les

cultivateurs

Les

Pionniers

Les

héritiers

Plusieurs ouvrages distinguent les habitants selon trois profils. Les cultivateurs, qui ont presque tous disparus avec le déclin de l’agriculture. Les pionners, évoqués plus tôt et qui sont fortement impliqués dans le tissu associatif. Enfin, les héritiers, plus jeunes et peu impliqués dans les initiatives locales.


Rencontre avec les habitants Noisiel, le 10 février 2016

Il existe des conflits d’usages entre cyclistes et piétons...

Les communes ont souvent des politiques différentes. Cela pose parfois des problèmes. Les pistes cyclables sont souvent discontinues !

Il existe un vrai problème d’accès aux bords de Marne. 37


38


Trois rapports à étudier Le dessous des cartes

L’analyse des différentes strates qui composent le territoire m’a permis d’entamer une réflexion sur les limites entre certaines entités : la ville, la Marne, les circulations... On constate que des formes se dessinent sur chacune de ces cartes. Or, ces formes viennent forcément à se rencontrer, ou à se superposer. Ce qui m’intéresse, c’est la nature des rapports qui existe entre celles-ci. Qu’advient-t-il quand deux entités se rencontrent ? Les espaces de friction qui en résultent sont-il vivants ou inertes ? J’ai donc sélectionné trois rapports me paraissant particulièrement intéressants, avant d’entamer l’approche par le site : Un rapport perdu à la vallée de la Marne. La Marne a longtemps été un lieu de vie où se concentraient de nombreuses activités. La ville lui tourne aujourd’hui le dos. Comment renouer le dialogue avec la vallée ? •

Un rapport singulier à l’espace public. L’espace public constitue un élément très important au sein du Val-Maubuée. Cependant, certains de ces espaces sont enclavés. Comment les réinvestir et leur donner une deuxième vie ? •

1

2

5

3

4

6

1 - Topographie 4 - Circulations 2 - Hydrologie 5 - Bâti indifférencié 3 - Couvert forestier 6 - Bâti industriel

39

Un rapport inégal à la mobilité. La ville s’est construite autour de grands axes de circulation. Cela a eu, entre autres, pour effet de fractionner la trame bâtie. Peut-on repenser ces circulations à l’aube d’une nouvelle aire pour les mobilités urbaines ? •



UN RAPPORT PERDU

à la vallée de la marne


Un peu d’histoire

42

Un espace jadis foisonnant La Marne fut, avant toute chose, une ressource pour l’Homme. Nous en avons l’illustration à travers le moulin de Douvres (Cf. en haut à droite), datant de la fin du XIVe siècle. Les habitants dépendaient alors étroitement des moulins qui permettaient la transformation des matières premières issues de l’agriculture. Le fleuve est alors un lieu de vie. Des restaurants fleurissent en bords de Marne comme le Pelardy (Cf. en bas à droite) et naissent de nombreux usages : balades en barques ou à vélo, pêche en famille, baignade... La Marne devient un espace de rencontre et de foisonnement social. Au XIXe siècle le moulin de Douvres sera racheté par la famille Menier qui s’installera à proximité pour bâtir ses usines. La présence de cette industrie va avoir un retentissement sur l’architecture toujours visible aujourd’hui. Il suffit d’observer la singularité de la cité Menier, qui servait alors à loger les ouvriers de la chocolaterie. Le paysage des bords de Marne fût aussi fortement marqué par l’extraction du gravier, qui aujourd’hui laisse place aux «îles de loisirs» de Champs-sur-Marne, Vaires et Torcy.

La Marne oubliée Avec l’implantation de la ville nouvelle, le territoire s’est peu à peu transformé. L’agriculture a été supplantée par le tissu urbain. Les activités des bords de Marne ont cessé et la nature a repris ses droits. La ripisylve a ainsi colonisé les aires enherbées de part et d’autre du fleuve contribuant à la fermeture du milieu. Il est aujourd’hui difficile de percevoir la Marne depuis la ville. L’un des enjeux clef du projet sera donc de tourner la ville vers sa rivière. Doit-on pour cela réouvrir certains espaces, dégager des points de vue ..? La Marne, lieu de vie Cartes postales anciennes


La Marne, baignades dominicales Photomontage

43


le Système hydrographique Fonctionnement des chaines d’étang La Gondoire

Le Merdereau Le Maubuée

44

I - Basés sur les cours d’eau existants, trois axes de récupération des eaux pluviales sont établis.

Les chaînes d’étangs ont une fonction bien précise. Avec la construction de la Ville nouvelle, de nombreux espaces ont été imperméabilisés. Il était donc nécessaire de penser à canaliser de grandes quantités d’eaux en cas de précipitation. Chaque quartier rejette donc ses eaux pluviales vers l’une des chaînes d’étangs, par ruissellement. L’eau ainsi récupérée est stockée dans les étangs afin de contrôler le débit de pointe. Le ru du Maubuée a été complètement canalisé (Cf. photos ci-dessous) entre chaque étang pour réduire son emprise, et mieux gérer son débit. Le cours d’eau n’a donc plus aucune vocation écologique.

II - Par ruissellement, l’eau de la trame bâti converge vers les axes principaux.

III - Afin de contrôler le débit de pointe, l’eau est stockée dans des étangs, faisant office de réservoirs.

Au-delà de sa fonction première, le chaîne d’étang du Maubuée a la vocation d’un poumon vert en ville. Elle présente un fort potentiel de lien social (dû à sa proximité avec de nombreux quartiers) qui n’est pas affirmé car peu d’usages y sont rattachés. Les enjeux : Redonner vie au ru du Maubuée par une renaturation partielle, qui prend en compte les phénomènes de crues et décrues. Cela favorisera, entre autres, la migration des batraciens. Inviter à de nouveaux usages au sein de la chaîne d’étangs afin de stimuler les interactions entre les quartiers.


45

0

0,5

1 km

La gestion des eaux pluviales Carte de la topographie et l’hydrographie


46


Un habitant de la cité Menier, le 7 octobre 2015

« Les ruisseaux, on ne les voit pas, on finit par les oublier. »

1

2

3

47

1 & 2 - Ru du Val-Maubuée 3 - Ru de la Gondoire


Base de loisirs de Champs-sur-Marne

Base de Loisirs de Vaires-sur-Marne

Le canal de Chel

48

les

Le Maubuée

rder Le Me eau

Parc de Noisiel Château de Champs-sur-Marne Cité ouvrière & Chocolaterie Menier


e

Mail des îles & Club de Canoë-Kayak

La

rn Ma

Base de Loisirs de Torcy

Club équestre

doire

La Gon

Entrepôt ARC désaffecté

Lignes à Haute-Tension

0

150

Les principales entités Carte de localisation

300 m

49

Terrain de Golf de Torcy


Une analyse par séquences Identification de 5 séquences

V II I III

IV

0

500M

Repérage des séquences

50

Carte des bords de Marne

Les bords de Marne présentent de nombreux visages, pouvant être très urbains, comme à Champs-sur-Marne, ou plus naturels, comme à Torcy. En les arpentant, on observe de grandes ruptures (en rouge, ci-dessus) qui m’ont permis de délimiter cinq séquences. Chacune d’entre elles présente un rapport différent entre la Ville et la Marne. Pourtant un trait commun les réunit : le manque de lisibilité quant à la vallée de la Marne et une accessibilité difficile aux bords de Marne. Dans un premier temps, il est donc nécessaire d’identifier les éléments qui constituent des obstacles, tant visuels que physiques, entre la trame bâtie et la rivière. Pour se faire, je vais procéder en trois temps, en analysant les points de vues depuis le plateau jusqu’à la Marne. Cela permettra d’établir une carte « radar » des ouvertures et des fermetures visuelles.

Depuis la Marne

Depuis le coteau Depuis le plateau

De plus, ma déambulation le long des pentes du coteau me permettra d’enrichir la carte « radar » avec les différentes voies permettant de rejoindre la rivière depuis le plateau. Les principaux obstacles physiques y seront donc référencés.


Étalement

Sur le plateau, le tissu urbain est dense avec des immeubles jusqu’en R+3. Le coteau est entièrement recouvert d’un labyrinthe pavillonnaire qui se précipite jusqu’aux bords de Marne. L’accès à la vallée est complexe.

Séquence I

Parc de Noisiel

Séquence II

Cité Menier

Respiration

Le plateau reste densément urbanisé. Les immeubles font face au mur d’enceinte du château de Champs et du parc de Noisiel. Sur la pente du coteau, alterne boisements et prairies. La Marne est accessible par le parc de Noisiel.

Densité

Séquence III

Coupure

Le quartier de l’Arche-guédon partage le plateau avec un quartier pavillonnaire organisé en impasses. Avec la déprise de l’agriculture, la forêt a recouvert le coteau, rendant difficile l’accès au récent aménagement des bords de Marne.

Séquence IV

Golf & Base de Loisirs de Torcy Séquence V Des rapports à la Marne différents Coupes de principe par séquences

Ouverture

De petits collectifs ornent le plateau, suivis par des pavillons. Ceux-ci s’arrêtent à mi-coteau où commence une coulée verte. Le golf et la base de loisirs de Torcy ont pris place dans la vallée rendant la Marne inaccessible.

51

Sur le plateau, une zone d’activité et un ensemble d’immeubles en R+4 se font face. Sur le coteau, prend place la cité Menier (maisons de ville) qui descend jusqu’aux bureaux de Nestlé. La Marne, sauf détour, est inaccessible.


52

Séquence I

Séquence II

Depuis le Plateau... Séquence I : Étalement La première séquence est fortement urbanisée. Les bâtiments (maisons & petits immeubles) sont assez proches de la route, ce qui crée une sensation d’étouffement. Il est impossible de deviner la proximité de la Marne car aucune vue ne se dégage de ce dédale de rues étroites. Les trottoirs sont contraints par le stationnement et n’offrent pas d’espace dédié aux cycles. On constate un problème de hiérarchisation des voies.

Séquence II : Respiration La deuxième séquence présente deux profils différents. Au niveau du château de Champs-sur-Marne et jusqu’à l’entrée du parc de Noisiel, un rideau d’arbres se déploie le long du

mur d’enceinte, faisant face aux quartiers qui se succèdent. Le contraste est déstabilisant . Cette rupture franche empêche la lisibilité du coteau qui se trouve juste derrière. Arrivé au niveau de l’entrée du parc de Noisiel, la Vallée se dessine et laisse entrevoir la présence de la rivière. Le paysage est ouvert et l’accès à la Marne se fait par le parc de manière intuitive.


Séquence III

Séquence IV

Séquence V

Séquence V : Ouverture

Des immeubles en R+4 trônent en bord de plateau, entourés par un tissu pavillonnaire assez dense. Ces immeubles sont disposés de manière alternée de part et d’autre d’une avenue modeste. Des espaces plantés les séparent, permettant d’entrevoir la vallée à de rares endroits.

La dernière séquence se situe à Torcy. Sur le plateau, on trouve une certaine mixité de logements, allant des petits collectifs aux maisons individuelles. De nombreuses venelles traversent cette trame bâtie jusqu’à une coulée verte. Cette coulée verte, dédiée aux quartiers alentours, y est parfaitement connectée. Elle offre un beau panorama sur la vallée de la Marne. Cet espace est entièrement traversable à pied mais aboutit sur un grand axe routier (RD10p).

Séquence IV : Coupure Comme pour la deuxième séquence, on constate la présence d’un front urbain faisant face à un front boisé. Le tissu pavillonnaire en bord de plateau est tourné sur lui-même. Le bois, quant à lui, est peu attractif car sombre et peu aménagé. Il constitue une rupture à la fois visuelle et physique sur presque un kilomètre.

53

Séquence III : Densité


54

Séquence I

Séquence II

Séquence III

Depuis le COTEAU... Séquence I : Étalement La trame pavillonnaire s’est développée sur l’ensemble des pentes du coteau. Ce dernier est ainsi bardé d’innombrables ruelles se ressemblant toutes. Cela donne l’impression d’évoluer dans un labyrinthe, d’autant plus que les rideaux d’arbres formes des véritables murs. Après une marche longue et plutôt monotone, on aperçoit un alignement de platanes au loin. Il est difficile de deviner la présence de la Marne. Les trottoirs laissent peu, ou pas de place aux piétons qui marchent le long de la route. Comme sur le plateau, la hiérarchisation des circulations est à revoir.

Séquence II : Respiration Sur le haut du coteau, le paysage reste ouvert à la fois dans

le domaine du château de Champs et dans le parc de Noisiel. Ainsi, nous pouvons apercevoir le coteau de Chelles, de l’autre côté de la Marne. En descendant la pente, au niveau du château, la vue est refermée par un bois. A l’inverse, au parc de Noisiel, les espaces de prairie laissent apparaître la rivière.

Séquence III : Densité La cité Menier a été implantée selon un trame orthogonale. Cette forme l’oriente vers la Marne où se trouve la chocolaterie du même nom. La lecture de la vallée se perd progressivement lorsque l’on descend le coteau. Les infrastructures nouvellement construites par Nestlé et le mur d’enceinte de la chocolaterie sont des écrans tant visuels que physiques. L’accès direct à la Marne est impossible.


Séquence IV

Séquence V

Séquence V : Ouverture

Le coteau étant principalement recouvert par un bois, aucune ouverture ne se dégage sur la vallée. La présence d’une rivière parait improbable jusqu’en bas du coteau. On bute alors sur un axe routier fréquenté, la RD1Op, qui constitue une rupture supplémentaire à l’établissement d’un lien plateau-vallée. Deux profils se présentent alors. Le premier croquis montre un espace ouvert, le mail des îles, récemment aménagé par la communauté d’agglomération. Un axe réservé aux piétons guide notre regard jusqu’à la Marne. Le deuxième croquis montre, quant à lui, un mur végétal qui s’avère être une ancienne peupleraie. A l’inverse du premier croquis, il est alors impossible de percevoir la Marne. Cette masse sombre fait face à quelques pavillons bordant la route départementale.

La dernière séquence débouche elle aussi sur la RD10p. La route longe la clôture du Golf de Torcy. Entre les deux, le lit de la Gondoire est difficilement perceptible. La Renouée du Japon a envahi et donc refermé le milieu . Des arbres bordent le terrain de Golf, cependant quelques rares ouvertures visuelles existent, donnant à voir un talus . On est loin de pouvoir deviner la présence de la Marne. L’accès aux bords de Marne nécessite un grand détour.

55

Séquence IV : Coupure


56

Séquence I

Séquence II

Séquence III

Depuis la Marne... Séquence I : Étalement C’est sans doute la séquence présentant le faciès le plus urbain. Les pavillons ont été construits jusqu’au bord de la Marne. La route, doublée d’une rangée de stationnement, vient contraindre les circulations piétonnes. La promenade est donc très étroite. De plus, elle longe un talus ayant une forte pente. Les cyclistes doivent emprunter la route pour se déplacer, les cheminements étant trop étroits. Sur ce tronçon, un parcours de kayak a été mis en place, animant la curiosité des promeneurs. La vue sur la Marne est dégagée.

Séquence II : Respiration La promenade se poursuit ensuite le long du château de Champs et du parc de Noisiel. Piétons et cyclistes se cô-

toient sur un large chemin. Les ambiances sont multiples. Au niveau de Champs, nous déambulons sous une grande voûte végétale, procurant une sensation de calme. L’espace s’ouvre ponctuellement sur la Marne grâce à des pontons récemment mis en place. Ces avancées permettent de distinguer, au loin, la chocolaterie Menier. Elles renforcent le rapport à l’eau. Arrivés au parc de Noisiel, l’espace s’ouvre complètement. Les pelouses du parc font face à la Marne.

Séquence III : Densité Après le parc de Noisiel, la promenade prend place sur l’île Menier où se trouve une partie de la chocolaterie. Cette séquence, assez courte, propose quelques points de vue sur le site et son architecture hors du commun. Le chemin est amené à longer le mur d’enceinte sur la moitié de


Séquence IV

Séquence IV : Coupure Sur la première partie de la quatrième séquence, on constate la même problématique. Les cheminements sont contraints par la présence de l’entrepôt ARC, aujourd’hui désaffecté. La promenade, plus informelle, entraine l’érosion progressive des berges. Deux solutions sont aujourd’hui envisagées : Mettre en place un platelage pour préserver le berges ou relocaliser la promenade sur l’actuel entrepôt.

57

l’île, ce qui contraint fortement la promenade. Le cheminement est alors très étroit ce qui génère un conflit d’usage entre cyclistes et piétons. La Marne montre plusieurs visages, calme d’abord, puis tumultueuse après le passage de l’écluse.

Séquence V

La deuxième partie de cette séquence a fait l’objet d’un récent aménagement par Florence Mercier, entre autres. Le club de Canoë-Kayak, flambant neuf, jouit d’une ouverture sur le fleuve. La promenade est ensuite plus intime, puisqu’elle évolue en sous-bois. L’aménagement s’arrête à hauteur du pont entre Vaires-sur-Marne et Torcy.

Séquence V : Ouverture Après le pont, le contraste est saisissant. La promenade est peu entretenue. L’espace y est fermé jusqu’à perdre quelquefois la lisibilité sur la Marne. La présence de plusieurs péniches génère une forte pollution (emballages, bouteilles vides...). De vieux peupliers tombent régulièrement sur le chemin, rendant l’accès difficile.


500M

58

0

Carte radar

Quels constats ?

Les principales ouvertures visuelles permettant la lecture de la vallée & de la Marne

Le projet ne doit pas être vu comme le moyen de transformer chacune des ruptures en ouvertures. La plupart des ruptures recensées sont le fruit d’une masse végétale ou d’un édifice ayant un intérêt patrimonial, comme le mur en pierres de meulières cerclant la chocolaterie Menier. Nous ne pouvons aborder le projet sans prendre en compte l’existence d’éléments de patrimoine ou de continuités écologiques. Le parc de Noisiel et le domaine du Château de Champs font office de ruptures visuelles depuis la Ville. Une fois à l’intérieur, des vues se dégagent sur la vallée. La communauté d’agglomération y a récemment ouvert plusieurs points de vues. Il me semble donc difficile d’intervenir sur ce site. •

La chocolaterie Menier est un élément patrimonial fort. Il constitue, une rupture physique immuable. Un droit de •

Les éléments constituant une rupture visuelle ou physique

Les trajets les plus employés à pied et en vélo pour rejoindre la Marne.

passage a été négocié avec Nestlé, moyennant financement, par leur espace de parking. Il n’est cependant pas connu de tous car très peu lisible. Figé dans le temps, le site est comme intouchable. Cela rend toute intervention impossible ou presque. Les deux dernières séquences (encadrées ci-dessus) ont un énorme potentiel en terme de projet. A la différencesdes autres ruptures, celles-ci ne résultent pas d’une volonté particulière mais plutôt d’un reboisement progressif dû à un manque de gestion. Les usages y sont pauvres ou inexistants. Pourtant leur positionnement est stratégique, à cheval entre la ville et la Marne, en contact les unes avec les autres. Elles constituent une barrière visuelle et physique à l’établissement d’un lien plateau-vallée sur plus de 3 km. •


La Gondoire

Base de Loisirs de Vaires

La Marne

Le Maubuée

La chaine d’étangs 59

1

Le Socle • Affirmer l’identité des cours d’eau ( ru du Maubuée, ru de la Gondoire) et les

rendre plus visibles par un reméandrage ponctuel.

• Penser ces espaces interstitiels comme une continuité, une trame pouvant

avoir une vocation écologique.

• Mettre en place un gradient végétal depuis la ville, avec la chaine d’étangs,

jusqu’à la Marne.


La Gondoire

Entrepôt ARC

60

Le Maubuée

2

La Ville • Organiser un nouveau lien entre la ville et l’eau. • Ouvrir de nouvelles perspectives pour redonner la lecture de la vallée depuis

le plateau et le coteau.

• Rendre les limites plus poreuses pour faciliter la traversée des piétons et des

cycles (notamment par la requalification de l’entrepôt ARC) .


Quartier de l’Arche-Guédon

3

L’usage • Investir les limites avec de nouveaux usages, en concertation avec l’habi-

tant.

• Transformer la chaîne d’étangs en un outil de lien inter-quartiers au sein

de laquelle pourront se développer de nouveaux usages.

61

Quartier de la Cité Meunier



UN RAPPORT INEGAL

à la mobilité


Transports & accessibilité A 104

Les enjeux : Créer de nouveaux axes piétonniers EstOuest & Développer la connectivité Nord-Sud des transports en commun.

RER A

Champs

Noisiel

Lognes

Torcy

Ces deux axes (RER A et A4) traversent la Ville nouvelle sur ses 4 secteurs.

A4

N 104

En définitive, le Val-Maubuée bénéficie d’une bonne accessibilité métropolitaine grâce à la présence de grands axes structurants. Malgré tout, la desserte locale, difficilement lisible, reste complexe et peu hiérarchisée. En l’arpentant on bute sur de nombreux culs-de-sac, ne faisant qu’illustrer le fractionnement de l’espace. La mobilité intra-urbaine y est donc limitée. Les difficultés d’accès à l’échelle locale en transport en commun, ainsi que la présence de grands axes routiers NordSud et Est-Ouest contribuent au maintien de la voiture comme moyen de transport prédominant.

?

D 199

D 499

Le Val-Maubuée s’est développé autour d’axes majeurs, orientés Est-Ouest, le RER A, la A 4 et l’ex A 199, aujourd’hui D 199. Le RER A et la A 4 s’étendent sur l’ensemble le la Ville-Nouvelle et constituent sa «colonne vertébrale». Quant à l’actuelle D 199, elle ne fût jamais raccordée à la A 104, ce qui ne lui confère qu’un rôle secondaire. Sur l’axe Nord-Sud, on retrouve uniquement la N 104. Les bus empruntant essentiellement des axes secondaires, ils ne sont qu’un moyen de rabattement vers les gares du RER A et du RER E. Mais leur fréquence est insuffisante et leur itinéraire trop tortueux. On constate sur le schéma des temps de transport qu’il est d’ailleurs plus rapide de se déplacer en vélo pour les trajets Nord-Sud. Les modes de déplacement doux s’articulent autour de la chaîne d’étangs, sur l’axe Nord-Sud. Sur l’axe Est-Ouest, les piétons et cycles suivent les axes routiers le permettant, ce qui, en plus d’être peu agréable, peut s’avérer dangereux. Il existe donc, en terme de mobilité, une grande inégalité entre ces deux axes.

Grand paris Express

Promenade de la chocolaterie

64

Des inégalités Nord-Sud & Est-Ouest

Schéma des différentes mobilités au Val-Maubuée.

7 min 12 min 33 min 90 min

15 min 35 min 60 min 95 min Schéma des temps de transport nord-sud & est-ouest.


A 104

D 199

A4

N 10

4

0

0,5

1 km

Une forte connectivitĂŠ Est-Ouest Carte des circulations

RER

E

65

D 49

9

RER A


66


Ces espaces résiduels peuvent prendre plusieurs formes. Les plus importants se situent autour des axes majeurs, pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres. On peut le voir sur le premier et le troisième cliché. D’autres espaces résiduels sont observables entre les axes secondaires, se terminant souvent en impasses, et l’espace public (ci-dessus, la chaîne d’étang). Comment requalifier ces espaces qui apparaissent comme de véritables ruptures au sein de la ville ?

1

2

3

1 - Échangeur D499 / D199 2 - Impasse à Noisiel 3 - D499

67

Les axes routiers génèrent des espaces résiduels importants.


22 000

D 10

95 00 0

A 104

* Les chiffres correspondent au trafic journalier supportĂŠ par les axes les plus importants.

D 199 32 000 D 49

9

RER A 33 000

95 000

68

150 000

25 00

0

A4

N 10

4

105 0

00

15 000

Carte des

FLUX


étude des flux Vers une requalification de la D199

La D 199 a été conçue à l’origine pour relier tous les secteurs de la Ville nouvelle. Elle fût classée initialement comme Autoroute dans l’optique d’un raccordement avec la A 104. Mais celui-ci n’eut jamais lieu en raison d’une opposition politique de la ville de Torcy qui voulait éviter qu’une autoroute ne cisaille la trame urbaine. La route départementale accueille aujourd’hui un trafic de transit important mais constitue une rupture urbaine. Dans les années 1970, cela n’était pas vu comme un inconvénient car on concevait la ville selon une logique de séparation des fonctions. D’après l’EPA Marne, le trafic transitant sur la D 199 pourrait être supporté par une voie en double sens. Cela nécessiterait une requalification en boulevard urbain libérant ainsi de fortes emprises. Leur objectif est d’organiser l’urbanisation autour d’un transport en commun à haut niveau

de service, reliant les différents secteurs de Marne-la-Vallée, et se connectant à la future station du Grand Paris Express, à la Cité Descartes. Torcy a été désigné comme secteur opérationnel à court terme. Plusieurs enjeux doivent aussi être considérés à une échelle plus locale dans l’optique d’établir un nouveau dialogue entre les quartiers.

69

L’objectif initial à Marne-la-Vallée était de créer autant d’emplois qu’il y a d’actifs. Malheureusement, on constate aujourd’hui que beaucoup de ces actifs ont choisi d’habiter le Val-Maubuée pour sa proximité à Paris, et non pour ses emplois. Beaucoup d’entre eux travaillent donc à Paris. Les emplois créés sur place sont aujourd’hui occupés, en partie, par des personnes vivant dans les départements 77, 94 et 93 et non dans la Ville nouvelle. C’est pourquoi, les flux journaliers sont très importants le long des grands axes: A 4, N 104 & A 104. Le RER A, dont la fonction était de désengorger la A 4, n’a pas eu l’effet escompté. Le trafic n’a eu de cesse d’augmenter sur les deux axes, permettant à un plus grand nombre de personnes, notamment aux plus démunis, d’accéder à Paris par le biais des transports en commun.


La D 199, une rupture urbaine

La trame urbaine a été initialement conçue comme une juxtaposition de quartiers séparés par de grands axes de circulation ( D199 & D499) censés favoriser les déplacements urbains. Malheureusement, ces infrastructures s’avèrent générer un enclavement des secteurs d’habitation.

Des îlots fortement cloisonnés Bâti industriel Habitat individuel & collectif

Noisiel

D 199

Ce cloisonnement rend difficile la lecture du tissu urbain. La traversée de ces grands axes étant trop coûteuse, chaque îlot est organisé en impasses, aboutissant chacune sur les talus. Ces espaces enherbés constituent un grand potentiel dans le cadre du projet de requalification de la D199. Il peuvent permettre d’implanter de nouveaux bâtiments à la programmation mixte (Logements, bureaux, commerces...), de désenclaver les quartiers par l’établissement de nouvelles connexions, et enfin de retrouver la lecture de la topographie par l’ouverture de points de vue. D 499

70

Bâti remarquable

Lognes


A 104

L’abandon du projet de connexion entre la D199 et la A104 a libéré une bande d’un kilomètre de long sur cent mètres de large. Cet espace est aujourd’hui en friche et se referme peu à peu par absence d’entretien. Sa position stratégique à l’interface entre plusieurs quartiers en fait un potentiel outil de décloisonnement spatial. De plus, il se situe dans la continuité de la D199. Il devra donc s’articuler avec le projet de requalification.

TORCY

71

La situation de la chaine d’étangs à cheval entre Noisiel, Lognes, et Torcy en fait un élément à fort potentiel pour élaborer de nouveaux liens entre quartiers. Celle-ci est traversée par la D199, avec la présence d’un échangeur dont l’emprise est particulièrement importante. L’aménagement de cet axe devra donc être pensé de manière à préserver cette continuité piétonne Nord-Sud mais il devra également s’articuler avec de nouvelles continuités piétonnes Est-Ouest.

0

100

200 m

Des quartiers isolés Carte d’occupation des sols


Entretien avec Henri Lefèbvre, Michel Régnier, 1972, Montréal, dans la série Urbanose

« L’espace spécialisé est un espace mort parce qu’il n’est rempli que par une seule activité à un certain moment. » Des espaces mono-fonctionnels 72

La problématique des usages En construisant la Ville nouvelle par îlot, nous avons condamné certains espaces à ne remplir qu’un seul usage. Qu’il s’agisse de l’habitat ou bien de l’industrie, il n’existe pas d’usages transversaux. Jadis, la place du marché, quand elle n’était pas occupée, rassemblait de nombreuses activités. L’espace étant généralement ouvert, les habitants n’avaient aucun mal à se l’approprier. Aujourd’hui les espaces sont fermés et cloisonnés, rendant impossible une quelconque réappropriation. La photo ci-contre donne à voir la zone industrielle de Torcy que l’on peut retrouver, en plan sur la page précédente. On y observe absolument aucune vie. Que des dessertes et des entrepôts qui se ressemblent. Le résultat est insipide. Pourtant cet espace se situe au sein de la ville à proximité d’un quartier d’habitation et du centre de Torcy. Paradoxalement, il côtoie des espaces vivants. Quel avenir pour ces espaces spécialisés ? Doit-on intervenir sur leur forme pour y faire naître de nouveaux usages ?


73

Zone industrielle de Torcy Photo aĂŠrienne


Vallée 38

76

0

0,5

1 km

Implantation des circulations Carte topographique

38

Coteau D 199

106

Plateau 96

la Négation du relief

74

Implantation des circulations & Perception du relief

Si l’on s’en tient strictement à l’étude de la topographie, le Val Maubuée est tourné vers la Marne. Le plateau est entrecoupé de vallées secondaires qui convergent vers la vallée de la Marne. Cependant, la lecture du relief est rendue difficile par la présence des multiples axes de circulation implantés parallèlement au coteau. L’exemple le plus frappant est celui de la D199, qui suit la ligne de démarcation entre coteau et plateau. La route étant bordée de talus, principalement inaccessibles, il est difficle d’apprécier les points de vue donnant sur la vallée. Dans le cadre de la requalification de la D199, des belvédères pourront être créés.

Etat actuel

100 106

110

Plateau


La Chaîne d’étangs D 199

Le socle • Permettre une meilleure lecture du relief par l’ouverture de points de vue

sur la chaîne d’étangs & la Marne, notamment depuis l’actuel échangeur. • Assurer une continuité entre les étangs de part et d’autre de la D 199.

• Mettre en place un gradient végétal au sein du nouveau boulevard urbain

permettant de ressentir l’approche de la chaîne d’étangs.

75

1

D 499


Z.A.I de Torcy

76

D 199

2

D 499

La ville • Requalifier l’axe de la D 199, depuis l’échangeur, jusqu’à Torcy, en y inté-

grant un programme mixte de bureaux, logements, et commerces.

• Tisser un lien avec la trame existante, par l’architecture, la mise en place de

nouvelles liaisons douces, ou de nouveaux usages.

• Repenser la forme et le fonctionnement de la ZAI de Torcy de façon à créer

des porosités avec les espaces limitrophes dédiés au logement.


77

3

L’usage • Requalifier l’espace initialement dédié au raccordement de la départe-

mentale en un axe piéton Est-Ouest permettant de renouer le dialogue entre certains quartiers. • Organiser de nouveaux usages au sein du boulevard urbain. • Transformer la chaîne d’étangs en un outil de lien inter-quartiers au sein

de laquelle pourront se développer de nouveaux usages.



UN RAPPORT SINGULIER

à l’espace public


I

Parcs, squares, jardins & bases de loisirs

II

Forêts régionales & Bois

Les espaces publics au Val-Maubuée Rôles & Répartition • On constate que la plupart de ces espaces de détente

et de loisir sont tournés vers la Marne, formant comme une ceinture autour de celle-ci. Le parc de Noisiel et le parc du château de Champs sont des lieux foisonnants où l’on pratique des usages multiples. Les bases de loisirs, issues de la requalification d’anciennes carrières, s’orientent vers les activités d’eau ( Canoë, aviron, baignade..). Dans le reste du Val-Maubuée, quelques parcs épars, permettent la promenade mais ne proposent pas une diversité d’usages égale aux bords de Marne.

• Nous l’avons vu dans la première partie, les espaces fo-

80

restiers devaient constituer les grands axes piétons et cycles au sein de la Ville nouvelle. Ils devaient initialement relier le plateau de la Brie et la vallée de la Marne. En réalité, ces espaces ne constituent pas aujourd’hui une alternative viable car ne proposant pas de chemins assez directs. Ils sont donc contournés par les piétons et les cycles qui préfèrent rejoindre la chaîne des étangs.

• La chaîne d’étangs, en plus de son rôle hydrologique, perIII

Chaîne d’étangs du ru du Maubuée

met de traverser le Val-Maubuée depuis la forêt régionale de Ferrières jusqu’à la Marne. Elle est réservée aux piétons et aux cycles. De nombreux chemins y convergent, certains publics, d’autres privés. Ils s’ajoutent à des voies plus anciennes héritées du passé industriel, dont la promenade de la chocolaterie, ancienne voie ferrée désaffectée qui traverse l’agglomération du nord au sud. C’est un espace au caractère très urbain où trop peu d’usages sont développés.


81

Les espaces publics du Val-Maubuée sont diversifiés, par leurs formes mais aussi par leurs usages. Cependant, j’ai choisi dans la suite du mémoire de m’intéresser plus particulièrement à la chaîne d’étangs, pour deux raisons. Sa proximité avec la trame urbaine lui confère un potentiel exceptionnel. Mais aussi, son positionnement à l’intersection entre les deux autres sites selectionnés. 1 3

2

1 - Base de loisirs de Vaires 2 - Forêt de Ferrières 3 - Étang des Ibis


82

Ambiances, entre ville et nature


83


La chaîne d’étangs Deux parties distinctes Si vous vous promenez le long de la chaîne d’étangs, vous remarquerez que celle-ci présente deux faciès différents.

84

Sur le plateau, l’espace y est ouvert, ce qui offre une réelle respiration au sein de la ville. Cette ouverture permet également une bonne lisibilité des étangs. Les habitations prennent place en bord d’eau. Elles ont été pensées en lien avec l’espace public. Ainsi, de nombreux usages naissent le long de la chaîne d’étangs : cours de Tai-Chi, pique-nique, sports en tous genres... Le passage de la D199 marque le début du coteau et de la deuxième partie de la chaîne d’étangs. A l’inverse de la première partie, l’espace semble plus contraint. De part et d’autre, des murs et des haies laissent entrevoir les quartiers alentours, peu accessibles. Les quartiers sont tournés vers eux-mêmes et non vers l’espace public. Le ru du Maubuée est visible, mais entièrement canalisé, il constitue une rupture en plein cœur de la chaîne d’étangs. Cette deuxième partie finit comme elle avait commencé, coupée par un axe routier : la D 10P. Le Parking Neslté empêche l’accès direct aux bords de Marne. 1 2

1 - Etang du Maubuée 2 - Fin de la Chaîne d’étangs


la Marne Parking Nestlé

Entrepôt ARC

Cité Menier

Etang de l’Arche

Noisiel

Etang de l’écluse

85

TORCY

D 199 Etang du Beauregard

Etang des pêcheurs

LOGNEs

Etang du Maubuée

Etang des Ibis

0

150

300 m

Deux faciès délimités par la D 199 Carte d’occupation des sols

Etang du segrais


86 Un problème de sens Photomontage


Un usager de la chaîne d’étangs, le mardi 17 novembre 2015

« Les gens ne font que la traverser, ce n’est pas vraiment un lieu de vie comme le parc de Noisiel. » Lieu de passage ou de partage ? Des espaces sous-exploités rents quartiers, ne devrait-elle pas accueillir des usages multiples et variés ? La présence d’un théâtre de plein air au sein de cet espace marque la volonté initiale des concepteurs de la Ville nouvelle d’en faire un lieu de rencontre et de rassemblement citoyen. Or, le théâtre est aujourd’hui délaissé par les usagers. Il constitue même un obstacle à la promenade, puisque c’est l’un des seuls usages pratiqués en ces lieux. Ceci est l’illustration parfaite de la différence entre «espace conçu» et «espace vécu».

Il est aujourd’hui primordial d’entamer une reconquête de ces espaces en concert avec les habitants. La partie basse de la chaîne d’étangs pourrait alors faire l’objet de proComment expliquer une telle disparité entre ces deux jets participatifs expérimentaux encadrés par le paysagiste. espaces ? La partie basse de la chaîne d’étangs, par son Cela répond à une volonté citoyenne d’occuper l’espace difpositionnement stratégique à l’interface entre diffé- féremment, au delà des limites de son simple habitat.

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La chaîne d’étangs est donc partagée en deux : la partie haute, sur le plateau, et la partie basse, sur le coteau. La partie haute est plutôt ouverte. La ville est tournée vers l’espace public et les habitants se le réapproprient. La partie basse, quand à elle, remplit principalement le rôle de promenade, malgré la présence d’espaces enherbés assez grands pour accueillir d’autres usages. S’en devient un lieu de passage et non de partage. A l’inverse, le parc de Noisiel est un lieu de foisonnement incroyable. Les pelouses sont souvent couvertes de monde, pratiquant de nombreuses activités de manière spontanée : La musique, le sport, la promenade et bien d’autres. C’est un lieu de rencontre et de partage mais aussi un lieu de passage.


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Espaces publics & privés Une rupture spatiale évidente

Sur la partie basse de la chaîne d’étangs, entre Torcy et Noisiel, l’espace tend à se refermer. Les habitations tournent alors le dos à l’espace public. Cela restreint les échanges inter-quartiers qui pourraient y avoir lieu. Très peu de chemins permettent d’accéder à la chaîne d’étangs depuis les quartiers environnants. On constate seulement la présence de rares venelles, presque invisibles. En définitive, la chaîne d’étangs demeure peu lisible et difficilement accessible depuis les quartiers qui la bordent.

1

2 3

1 - Entre chaîne d’étangs & cité Menier 2 - Promenade de la chocolaterie 3 - Venelle allant vers la chaîne d’étangs depuis la cité Menier

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Enjeux : Redéfinir l’interface entre espace public et espace privé afin de favoriser la réappropriation de la chaîne d’étangs par ses habitants & Favoriser son accessibilité depuis les quartiers attenants.


Le ru du Maubuée Un cours d’eau (presque) invisible La chaine d’étangs prend place sur ce qui fut jadis le ru du Maubuée. Pourtant, le ru y est aujourd’hui peu visible. Il est majoritairement canalisé et donc difficilement lisible.

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Haut du coteau & Bas du coteau

Milieu du coteau

Début de la vallée

Une séquence apparait moins contrainte en milieu de coteau, mais le cours d’eau est camouflé par une masse végétale encadrée de clôtures. Il est ensuite busé sur une centaine de mêtres avant de rejoindre la Marne.


Ru du Maubuée Cours de l’Arche Guédon 91

1

Le socle • Révéler le potentiel écologique de la chaîne d’étangs. • Rendre sa place au ru du Maubuée par un traitement des berges et un

reméandrage ponctuel du cours d’eau qui prendra en compte les contraintes topographiques et hydrauliques. • Définir une palette végétale mise à disposition des habitants dans quar-

tiers attenants. Cela permettra de retrouver progressivement un cortège floristique et faunistique lié à l’eau autour de la chaîne d’étangs.


Nouveau collège de l’Arche Guédon

Ru du Maubuée

92

Cité Ouvrière Menier

2

La ville • Tourner la ville vers l’espace pulic. • Rendre la chaîne d’étangs plus lisible et plus accessible depuis les quartiers

en périphérie. Création de nouvelles connexions Est-Ouest.

• Etablir un système d’interface entre l’espace privé, dédié à l’habitat, et la

chaîne d’étangs.


*

Nécessite la création d’un poste de berger urbain

Cours de l’Arche Guédon Théâtre de plein air *

93

3

L’usage • Affirmer la chaîne d’étangs comme un lieu d’expérimentation social et

spatial & Accompagner la création de projets collaboratifs.

• Donner une seconde vie à l’amphithéâtre de plein air en y implantant de

nouveaux usages (Production de légumes, évènements culturels..)

• Développer les modes de gestion alternatifs tel que l’éco-pâturage.


Conclusion

Trois sites connectés L’analyse de ces trois rapports m’aura permis de tirer trois sites de projet potentiels. Ces sites, à cheval entre trois communes (Lognes, Torcy & Noisiel) sont connectés spatialement. • Le premier, situé en bord de Marne, nécessitera de relier

la ville à la rivière, par l’ouverture de points de vue et l’aménagement de plusieurs axes piétons.

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• Le deuxième, situé sur le coteau, amenera au désencla-

vement des quartiers appuyés sur la D199. Ainsi, un nouveau quartier verra le jour le long de cet axe routier, jusqu’à la ZAI de Torcy. • Le dernier site est à l’interface entre les deux autres.

Naîtrons en son sein de nombreuses initiatives citoyennes, visant à nouer un dialogue entre les habitants de part et d’autre de la chaîne d’étangs. Je me concentrerai, lors du projet, sur le deuxième et le troisième site, la communauté d’agglomération étant déja très impliquée sur les bords de Marne. Je les détaillerai donc plus particulièrement dans la partie suivante.


1 3 2

32 Base de loisirs de Vaires

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La Marne

ZAI Torcy 95

D 199 D 499



Partie III

EXPERIMENTATIONS SOCIALES & SPATIALES


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1

3

2 0

200 m

Trois sites connectĂŠs Carte de localisation des sites


Synthèse des enjeux Continuités piétonnes Lien avec les quartiers existants Nouvelle trame urbaine Points de vue importants Lecture des cours d’eau Forte implication habitante nécessaire

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Pistes de projets

Dans le prolongement de la dynamique locale Ci-dessous, j’ai découpé les trois sites en plusieurs projets imbriqués. Les logos définissent les usages qui y seront développés. Sur l’emprise de ces trois sites s’articulent plusieurs projets déjà engagés ou simplement évoqués par les acteurs locaux, pouvant être l’EPAMARNE, la Communauté d’agglomération ou encore les communes. Il est essentiel de prendre en considération ces différents projets afin de mieux cerner les attentes qui y sont liées.

Le Chemin de halage

I

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L’accroche à la Marne

Le parc de l’île

Le verger partagé Le val habité L’allée perchée II III

Le quartier de l’échangeur


I

L’île de Douvres et le Jardin des noues : Ce sont deux projets ayant pour but la réouverture des milieux en bord d’eau. Les deux projets sont en phase AVP.

II

La requalification de la D199: Un concours (Europan 13) a fait office de boîte à idées sur un axe similaire, la D499. Des études sont en cours sur le site.

III

La requalification de la ZAI de Torcy : La CA prévoyait d’aménager le raccordement abandonné de la D199. Les travaux prévus initialement en 2013 n’ont jamais été réalisés. Points de vues importants

expérimentations sociales

Vers une nouvelle politique urbaine et citoyenne Les grands aménagements prévus par l’Etat dans le cadre la Ville Nouvelle arrivent à leur terme. Le rôle des collectivités locales est donc de plus en plus important au sein de Marne-la-Vallée. La création de la communauté d’agglomération du Val-Maubuée, en 2013, est l’expression d’une plus grande implication des acteurs locaux. Aujourd’hui, la communauté d’agglomération est en passe de s’agrandir (passant six à douze communes). Cela lui conférera, vis à vis de l’Etat, une plus grande autonomie, et l’apport de nouvelles compétences. Cette évolution institutionnelle implique, selon l’EPAMARNE, de nouvelles modalités d’actions dans un cadre partenarial renouvelé, notamment du point de vue de la concertation et de nouvelles relations entre les sphères politiques et citoyennes.

Agriculture citoyenne

Vers une économie sociale et solidaire

Verger citoyen Rapport à l’eau important Construction & densification Vente des produits locaux Stationnement péniches Gestion alternative Loisirs sportifs Projets évoqués par l’EPAMARNE (II), la communauté d’agglomération (I et III) et/ou les communes.

L’économie sociale et solidaire (ESS) regroupe les organisations privées ou publiques (entreprises, coopératives, associations, mutuelles ou fondations) qui cherchent à concilier activité économique et utilité sociale. Nous traversons une époque où l’économie est remise en cause. Des initiatives nouvelles voient le jour ayant pour but de changer nos habitudes de consommation. C’est le cas des Amap implantées sur le territoire, qui désirent réinstaurer un rapport de proximité entre producteur au consommateur. M’appuyant sur ces volontés émergentes, je souhaite développer au sein du projet un montage économique particulier, favorisant les interactions et le partage à échelle locale. Cela nécessitera la mise en place de circuits économiques plus directs, appelés circuits courts. Le soutien des collectivités sera essentiel pour assurer la pérennité d’un tel système.

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Espace de promenade

Cette prise de conscience est l’occasion d’impliquer l’habitant dans la politique d’aménagement de la ville.


Le val habité

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Un nouvel élan citoyen

Le Val Habité est un lieu qui réunira de nombreux usages et qui n’aura de cesse d’évoluer. Ce n’est pas un espace figé dans le temps car il dépend de l’implication et de l’investissement des habitants. Il peut être le support de nombreux projets collectifs étant donné son emprise et son positionnement stratégique à l’interface de deux quartiers. En premier lieu, plusieurs infrastructures peuvent être réutilisées. Ici, on observe un chemin finissant en impasse, là un amphithéâtre de plein air abandonné. J’ai imaginé un espace ludique et coloré, dédié aux enfants car le manque d’espaces de jeux a été souligné par de nombreux habitants lors le la concertation. Au bout de la chaîne d’étangs, il existe un vaste espace enherbé en pente dont la réappropriation par l’habitant semble difficile. Dans l’hypothèse de l’installation d’un berger urbain, cet espace pourra être occupé par une partie du troupeau. D’une part cela facilitera sa gestion, et d’autre part cela permettra de sensibiliser les plus jeunes à des techniques alternatives tel que l’éco-pâturage. N’oublions pas le réaménagement des berges du Maubuée qui constituera un point d’appel au cœur de la chaîne d’étangs et favorisera le retour de nombreuses espèces liées à l’eau... 1 2

3

1 - Ré-utilisation de certaines infrastructures 2 - Installation d’un berger urbain (Gestion & Pédagogie) 3 - Espace de production des citoyens


En s’appuyant sur une association existante «Vivre autrement au Val-Maubuée», qui a récemment lancé «Incroyables comestibles» (dont le but est de reconquérir la ville avec les légumes) , le Val Habité pourrait devenir un espace de production tirant pleinement partie de sa proximité avec plusieurs quartiers.

103


104


Le quartier de l’échangeur Un support pour l’économie locale

1

2 3

1 - Un lieu d’échange dédié aux habitants 2 - Axe de Tramway (Quartier de l’échangeur - Cité Descartes) 3 - Parvis donnant à voir la vallée de la Marne

105

Le Quartier de l’Échangeur est situé sur l’emprise de l’actuelle D199 entre Lognes, Torcy et Noisiel. Son positionnement est doublement stratégique. Premièrement, sa proximité avec de nombreux quartiers lui permettront d’accueillir un axe de transport en commun en site propre. A terme, cet axe pourvu d’un tramway ou de «blue bus» (bus électriques développés récemment par le RATP), pourra desservir le quartier du Luzard et la cité Descartes. Il sera donc rattaché au Grand-Paris express et transitera par des pôles urbains importants. Deuxièmement, l’emprise de l’échangeur forme un promontoire en bord de plateau qui confère un point de vue exceptionnel permettant d’observer la vallée de la Marne jusqu’aux portes de Paris. La mise en place d’un parvis s’y impose. Il sera connecté aux trames douces existantes: la promenade le la chocolaterie et la chaîne d’étangs. Je souhaite développer un habitat modulable et évolutif qui permettra à la ville de constamment s’adapter aux nouveaux besoins en terme de logement. Au sein de ce nouveau quartier seront mis en place des points de vente citoyens valorisant les produits issus, entre autres, de l’agriculture urbaine. Le projet nécessitera la mise en place d’un montage économique soutenu des collectivités locales.


L’allée Perchée

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Une deuxième vie pour la ZAI de Torcy L’Allée Perchée évolue dans la continuité du Quartier de l’Échangeur à hauteur des toits de la ZAI de Torcy. Elle offre donc une vue panoramique sur la ville de Torcy, permettant d’entrevoir le clocher de la vieille église, le parc des Charmettes ou encore le parc des enfants. Cette voie sera réservée aux piétons et aux cycles. Elle sera rattachée à l’axe de TCSP évoqué précédemment ainsi qu’aux axes routiers de proximité (déjà équipés d’un réseau de bus et de pistes cyclables). A l’est, la A104 fait office de rupture qui sépare la voie du parc culturel de Rentilly. Il faudra donc étudier l’hypothèse d’une future traversée piétonne qui donnera à l’allée perchée une importance majeure à l’échelle intercommunale. Depuis l’Allée, les toits des entrepôts forment comme un deuxième niveau de sol, dont j’ai choisi de tirer profit en installant de petits ateliers et quelques logements. D’autres usages pourront y être développés tel que l’apiculture. L’implantation de ce nouvel espace de vie nécessitera la mise en place de poutres visant à consolider la structure des batiments. Cette nouvelle mixité d’usage permettra de désenclaver la ZAI mais aussi d’en faire un lieu vivant et novateur. 1 2

3

1 - Les toits de la ZAI acceuillant de nouveaux usages 2 - Un quartier réinventé, en lien avec son environnement 3 - Un axe piéton structurant surplombant la ville


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Conclusion

Une possible reconquête citoyenne

La naissance d’une nouvelle agglomération

Nous assistons à un passage de témoin, de l’Etat vers les collectivité locales, qui marquera la naissance d’une nouvelle politique urbaine au Val-Maubuée. Dans ce contexte, la Ville nouvelle doit plus que jamais s’affirmer comme une ville durable et donc adaptable. Cette adaptabilité se traduit, dans mon mémoire, par la recherche d’une nouvelle pratique de l’aménagement en concertation avec l’habitant et un développement des interactions locales. Les modes de vie évoluent, faisant progressivement naître chez les personnes que j’ai interrogées l’envie d’occuper l’espace autrement, de ne plus se cantonner uniquement à la sphère individuelle. Des projets participatifs peuvent être mis en place dans un but expérimental avec l’appui du tissu associatif local et le soutien des collectivités. Dès lors, il sera nécessaire de garder une vision à grande échelle et de bien accompagner les habitants dans ces processus nouveaux. Le rôle du paysagiste deviendra aussi celui du médiateur, orchestrant le dialogue entre la sphère politique et la sphère citoyenne.

Le 1er Janvier 2016, la communauté d’agglomération du Val-Maubuée devient Paris - Vallée de la Marne. Cette «super agglomération» regroupe 12 communes dont Chelles et Pontault-Combault, comptant à elles seules 90 000 habitants. On peut supposer que le poids de ces deux communes sera particulièrement important au sein de cette nouvelle communauté urbaine. Or, elles sont, l’une comme l’autre, extérieures au périmètre la Ville nouvelle. Qu’adviendra-t-il alors des politiques urbaines propres à Marnela-Vallée ? Est-ce une avancée en faveur de l’autonomie du Val-Maubuée ou, au contraire, une perte de liberté due à une structure complexifiée ?

La suite du travail de fin d’étude est l’occasion de développer plusieurs projets aux problématiques multiples qui nécessiteront une réponse à la fois sociale, spatiale et économique.

Ce regroupement précipité par le préfet ne fait pas l’unanimité. La ville de Chelles a aujourd’hui déposé un recours, étant opposée à cette union. Les services n’ont donc pas été réorganisés pour le moment... Si l’avenir de ce regroupement reste encore incertain, son nom , Paris - Vallée de la Marne, participe dès à présent à la construction d’une nouvelle image de marque faisant table rase d’un important patrimoine briard. Jusqu’où rayonnera alors la capitale ? Ce nom emprunté n’est-il pas révélateur d’une perte d’identité plus globale des territoires périurbains ?


Marne et Chantereine

76 000 Habitants 4 Communes

87 000 Habitants 6 Communes Brie Francilienne

60 000 Habitants 2 Communes

Composition de la nouvelle communauté d’agglomération Paris -Vallée de la Marne

Paris - Vallée de la Marne

223 000 Habitants 12 Communes

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Val-Maubuée


BiBliographie & ressources

110

Ouvrages & Articles • BEURET J., CADORET A. 2010, Gérer ensemble les territoires, vers une démocratie participative, Editions Charles Léopold Mayer • BOYER H., CARDY H. 2011, Les collectivités territoriales en quête d’identité, Mots - les langages du politique n°97, ENS Editions • BREVET N. 2010, Les parcours résidentiels internes des ménages résidant à Marne-la-Vallée : Vertus et limites de la mobilité dans le processus d’ancrage, L’Information géographique • DIEUDONNE P. 1992, Marne-la-Vallée : Le temps des héritiers, Edition Autrement - Série France n°9 • HERAT A. 2005, L’espace public en villes nouvelles : Evolution de la notion d’espace public et réalisation d’espaces publics à Villeneuve-d’Ascq et Vitrolles (Rives de l’Etang-de-Berre), Rapport de synthèse rédigé dans le carde du Programme interministériel d’Histoire et d’Evaluation des Villes Nouvelles françaises. • MONNET J. 2012, Ville et loisirs : les usages de l’espace public, Historiens et Géographes n°419 • MORIN R., ROCHEFORT M. 1998, Quartier et lien social : des pratiques individuelles à l’action collective, Lien social et Politiques • NEVEU C. 2004, Une « petite fabrique de territoire » : quartiers et citoyenneté à Roubaix, Presses Universitaires de France • PETITET S. 2013, Densifier l’habitat pavillonaire : des démarches individuelles aux projets collectifs, Métropolitiques.eu • THOMASSIAN M. 2009, Pratiques de la négociation dans les projets urbains ou la « fabrique » de décisions concertées en vue de réduire le risque acceptabilité sociale, De Boeck Supérieur. • ZEPF M. 2009, L’espace public en expérimentation : penser et réinterpréter l’urbain en permanence, Tracés : Revue de Sciences humaines, ENS Editions

Sites web • http://visle-en-terrasse.blogspot.fr/2012/07/politique-et-pratique-la-densite-un-mot.html (Page consultée le 30 octobre 2015) • http://www.iledefrance.fr/sites/default/files/mariane/RAPCP11-607DEL.pdf (Page consultée le 3 novembre 2015, concernant la requalification de la RD199) • http://data.ratp.fr/explore/dataset/trafic-annuel-entrant-par-station-du-reseau-ferre-2014 (Page consultée le 5 novembre 2015) • http://www.hyperville.fr/construire-de-lhabiter-et-non-de-lhabitat (Page consultée le 9 novembre 2015, Entretien avec Henri Lefèbvre, Michel Régnier, 1972, Montréal, dans la série Urbanose) • http://etudesbalkaniques.revues.org/227 (Page consultée le 16 novembre, concernant le rôle de l’espace public au cours de l’histoire) • http://www.espaces-publics-places.fr (Page consultée le 23 novembre)

Cartographie • Les photographies aériennes ainsi que les différents plans d’occupation des sols sont issus d’un traitement des données mises en ligne par l’IGN.


Photographie • Les images anciennes sont conservées par le syndicat d’initiative de Torcy. J’ai pu en scanner une partie afin d’illustrer mes propos sur la partie historique. • Toutes les autres photographies ont été prises sur site par mes soins.

Rencontres & Contacts • Syndicat d’initiative de Torcy, en juin 2015 • Véronique Lecluse, référente à l’AMAP du Val-Maubuée (Val amap) regroupant une soixantaine de personnes, le 30 septembre 2015 • Pierre-Henri Bélières, ingénieur paysagiste chargé d’opération à l’EPA-Marne, le 6 octobre 2015 • Olivier Renault, écologue au Conseil départemental de Seine-et-Marne, le 7 octobre 2015 • Nathalie Brevet, maître de conférences en sociologie et en urbanisme à l’Université François Rabelais, le 2 novembre 2015 • Christan Haissat, directeur du service parcs et forêts à la communauté d’agglomération du Val-Maubuée, le 4 novembre 2015 • Fabienne Rapaille, paysagiste, chargée de mission à la communauté d’agglomération du Val-Maubuée, le 4 novembre 2015 • Andre Sobreira, ingénieur Mobilités et Déplacement à lEPA-Marne, le 17 novembre 2015

111

• Concertation au siège de l’AMAP du Val-Maubuée, en présence de plusieurs habitants, auxquels j’ai pu présenter mes pistes de projet, le 10 février 2016 • Dominique Marion, co-animatrice de l’association «Vivre autrement au Val-Maubuée», le 10 février 2015

Participation à des évènements • Participation au concours Europan 13, concernant la requalification de la D499, un axe similaire à la D199, en juin 2015. • Rencontre inter-AMAP / Ile-de-France, le 14 septembre 2015 • Premier festival européen sur l’agriculture urbaine, « Eclosion urbaine », le 23 octobre 2015 • Débat «Renouveler la Ville nouvelle» organisé par l’Atelier International du Grand Paris (AIGP), Europan France, l’Ecole Nationale Supérieur d’Architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée, le CAUE 77 avec Joseph Hanimann et David Mangin, le 27 novembre 2015


Remerciements Un grand merci aux personnes m’ayant accompagné tout au long du mémoire, Lolita Voisin, Docteur en paysage et professeur à l’Ecole de la Nature et du Paysage de Blois. Lydie Chauvac, Paysagiste et professeur à l’Ecole de la Nature et du Paysage de Blois.

112

Mais aussi à ceux qui m’auront permis de réaliser le potentiel de ce territoire et d’en faire mon sujet d’étude, Christian Haïssat, Paysagiste et directeur du service parc set forêts à la communauté d’agglomération Paris - Vallée de la Marne (anciennement Val-Maubuée). Fabienne Rapaille, Paysagiste et chargée de mission à la communauté d’agglomération Paris - Vallée de la Marne. Merci aux « Amapiens » de Val’Amap, pour le temps qu’ils ont bien voulu me consacrer. Merci à toutes les autres personnes qui m’ont accordé leur temps jusqu’ici et à celles qui m’en accorderont durant la suite du travail de fin d’étude.



Résumé Vers une nouvelle politique urbaine au Val-Maubuée Les grands aménagements prévus par l’EPAMARNE dans le deuxième secteur de la Ville nouvelle, le Val-Maubuée, arrivent à leur terme. La ville se fige faute d’espace libre à urbaniser alors que de nouveaux besoins naissent constamment. Dans ce contexte, l’EPA va disparaitre, laissant plus de liberté aux collectitivités locales et pourquoi pas, à la sphère citoyenne.Dès lors, comment faire évoluer un territoire fonctionnel, dépendant de l’Etat, en un territoire auto-organisé, vivant grâce aux interactions locales ? Ce mémoire apporte un regard croisé. Celui du paysagiste qui permet d’appréhender le contexte si particulier dans lequel la Ville nouvelle a été construite et celui des habitants qui jalonne l’ensemble de l’étude, rapportant leurs expériences, leurs usages, et leurs attentes . Martin Drozière


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