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Un dimanche en Durance

UN DIMANCHE EN DURANCE

Inauguration du site des Gravières

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Le Dimanche 16 juin 2019, le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée de la Durance (SMAVD) organise pour la première fois une grande fête de la Durance, sur le site réhabilité des gravières du Puy-Sainte-Reparade.

c’est à Marseille qu’on boit la meilleure eau de France !*

Déjà, au XVI e siècle, avait été proposée la construction d’un canal pour alimenter les principales villes de la région marseillaise à partir de la Durance. À l’époque ce projet relevait plutôt de l’utopie, mais il réapparut à plusieurs reprises aux XVII e et XVIII e siècles, toujours sans aboutir. Après deux épidémies de choléra (1834 et 1835), on pressentait que ces dernières étaient liées à la mauvaise qualité de l’eau. On soupçonnait les deux petits fleuves côtiers qui servaient de tout -à-l’égout à l’ensemble de la région d’altérer l’eau alimentant les nombreux puits de la ville. Cela incita à la recherche d’une autre alimentation en eau potable, relançant le projet de captage de l’eau de la Durance. En 1835, Maximin-Dominique Consolat, maire de Marseille, relance donc le projet d’un canal de plus de 80 km, amenant l’eau de la Durance depuis Pertuis (Alt. 186 m), jusqu’au plateau de Longchamp (Alt. 75 m), qui dominait la ville. On retint le projet de Franz Mayor de Montrichet (1810-1858), jeune ingénieur d’origine suisse issu de Polytechnique et appartenant au corps des Ponts et Chaussées. Les travaux vont commencer en novembre 1839. Bien que l’eau arrive au plateau Longchamp en 1849, ils vont se terminer en 1854 avec la construction de deux immenses réservoirs de décantations sous le jardin Longchamp.

* le magazine Ça m’intéresse lui a attribué le titre de « meilleure eau de France » en 1998.

Objet technique, zone d’exploitation, lieu de mise au rebut et espace conservatoire, la Durance condense les nombreux paradoxes de nos activités et de nos représentations humaines. Elle a probablement toujours été l’endroit de tumultueuses ambivalences : tout à la fois synonyme de danger, de risque et symbole de vie, ou même d’une sorte de pureté sauvage. Mais aujourd’hui elle porte les cicatrices et les plaies sans cesse rouvertes d’une logique industrielle démesurée, dans laquelle nous sommes nous-mêmes pris au piège. Ces plaies qui saignent de l’eau sont les nôtres, car la Durance circule en nous qui la buvons tous les jours. Pour les peupliers, les odonates, les guêpiers, les cistules, les castors et les innombrables êtres vivants qui bruissent, croissent, s’activent et meurent en son sein, elle persiste à être un lieu de vie. Cet entêtement dans l’entretien consciencieux de leur monde, semble nous adresser de loin de grands signes de sagesse. Comment est-ce possible, que nous, dignes représentants de la noble espèce qui a inventé l’intelligence, nous soyons nous-même condamnés à ne plus pouvoir approcher notre propre monde ? Pour tenter de sortir de cette errance, attardons-nous donc un instant sur les gestes aménageurs de ces autres êtres qui peuplent nos existences et reconsidérons nos propres gestes.

Clémentine Henriot Paysagiste et auteur, elle fouille les lisières du réel A travers l’écriture du paysage. Son expérience de concepteur l’a rendue sensible aux modes de transformation de l’espace vécu et perçu dans les processus de projet d’aménagement et incitée à élargir sa pratique à d’autres formes d’expression paysagère, comme l’écriture et la balade urbaine.

Benoit Guillaume Dessinateur de BD, de dessins en extérieur, plusieurs bandes-dessinées, flipbooks, ou encore films d’animation. Benoit Guillaume accompagne le Bureau des guides du GR2013 depuis plusieurs années et intervient sur des balades-dessinées.

David Onatzky Artiste, paysagiste et constructeur, David Onatzky est impliqué sur des projets de création en espaces publics et privés.

Loïc Magnant Co-fondateur du Bureau des guides du GR2013, il anime également des balades.

Qui aménage le site des gravières ?

www.gr2013.fr

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