CDH Les cahiers du handicap LE MAGAZINE OFFICIEL DU RECRUTEMENT ET DE L’INTÉGRATION DU PERSONNEL HANDICAPÉ
N°1 - SEPTEMBRE 2014
DOSSIER
Le handicap dans tous ses états FORMATION
Accueillir la différence CORPS ET ÂME
La vie de Christelle PAGES SPÉCIALES OFFRES D’EMPLOIS Plusieurs postes à responsabilités dans les entreprises et les collectivités de votre région
CR2E
le partenaire de votre mission handicap
CR2E
Centre de relation EA I Entreprises
CR2E 32-34, boulevard Paul Vaillant Couturier 93100 Montreuil-sous-Bois Tél. : 0821 06 00 00
www.cr2e.fr
PERSPECTIVES 2014
ÊTRE
Le lancement c’est maintenant ! Les cahiers du handicap sont l’aboutissement d’une ambition et d’une promesse : parler sans tabou du handicap, mais aussi aller chercher les savoir-faire partout où ils se trouvent. Les pages des cahiers ont la volonté de recenser toutes les informations utiles dans tous les domaines tout en instaurant un dialogue entre les personnes handicapées, les associations, les entreprises ou encore les collectivités territoriales. Nous sommes centrés sur un seul objectif : favoriser l’insertion des personnes handicapées. Car la priorité c’est l’emploi pour accéder à des dimensions essentielles de la vie sociale. Plus que jamais, nous avons tous un rôle à jouer pour leur permettre d’accéder à l’autonomie économique et à l’insertion. Au fil des pages, le message est clair et s’adresse à tous ceux qui ont envie de faire bouger les lignes ! Car les seules bonnes intentions ne suffisent plus ! Une Mission handicap c’est bien, mais il faut aussi que l’entreprise accepte de regarder la réalité du handicap en face et ne pas faire seulement « la chasse » aux Bac +2. Pour les autres moins diplômés, les freins à l’insertion existent bel et bien. Car, avant de trouver un emploi, un jeune est aussi conditionné par une bonne scolarisation, mais aussi par l’accessibilité indispensable pour se rendre au travail. Quant à la crise économique, elle ralentit les recrutements des personnes les plus fragiles et en difficulté, qu’il s’agisse des jeunes, des personnes handicapées ou des seniors. On l’aura compris : il n’y a plus de temps à perdre pour se mettre à l’heure H et faire changer le regard du grand public et des décideurs sur le handicap ! Pour que la vie de la personne handicapée se conjugue au verbe être ! 01
SOMMAIRE
04 VISION
Le handicap dans tous ses états
12 IN SITU
Accueillir la différence
20
16
PAROLE
« Sortir des sentiers battus et s’ouvrir au monde extérieur »
CORPS ET ÂME
La vie de Christelle
23 HIGH-TECH
La technologie vous tend le bras
02 _ CDH _ N°1_SEPTEMBRE_2014
26
EN PRATIQUE
Aides à l’emploi : vous n’y échapperez pas !
32 AILLEURS
Ces pays qui nous ressemblent tant !
SOMMAIRE
offres d’emploi P. 19 SICA
Gestion des risques
P. 08 SEPR
Formation professionnelle
Responsable technique
P. 09 SCAIME
Bilingual (French- English) Administrative Assistant
Chargé d’études crédit
CBP
Courtage en assurance de personnes
Plusieurs postes en services gestion et services supports
Nettoyage industriel
Agent de service AS ECH.1A
P. 14 - 15 LELY
Secteur agricole
Technicien-monteur
P. 18 LCIE BUREAU VERITAS
Certification spécialisée dans les produits électriques et électroniques
Technicien d’essais (électrodomestique)
P. 29 TRANSRAIL
Industrie ferroviaire
Opérateur polyvalent
VERDI
Ouvrages d’art – Génie civil
SNEP
LA BANQUE POSTALE Finance
P. 22
Pesage et mesure pour l’industrie
Responsable achats
P. 28
Responsable d’activité ouvrages d’art
P. 24 LCIE BUREAU VERITAS
Certification spécialisée dans les produits électriques et électroniques
MUTUELLE OCIANE Protection sociale
Conseiller téléphonique
P. 30 VERDI
Ouvrages d’art – Génie civil
Technicien d’essais en environnement mécanique et climatique
Chargé d’études eau potable
P. 25
Agent de service
STEF
P. 31
Transport et logistique du froid
xxxxxxxxxxxxxx
ONET
Ingénierie et services
LELY
Secteur agricole
LA BANQUE POSTALE
Administrateur réseau
Finance
Chargé de recouvrement
CDH Les cahiers du handicap
CDH est une publication de l’association Aimeth Siège social : 58, avenue de Wagram, 75017 Paris Tél.: 01 78 90 06 57 – Fax : 01 53 01 08 90 Mail : Contact@aimeth.fr Régie publicitaire : FH Trading 2, rue Pergaud, 94700 Maisons-Alfort Directeurs de la publication : Nathanael Krief Éditeur : Fabrice Haddad Conception et réalisation : A+ Rédacteur en chef : Olivier Marc Direction artistique : Nicolo Moroni Rédaction : Gilles Girot, Geneviève Sagot, Philippe Paquet Secrétaire de rédaction : Sylvie Jolivet Maquette : Christophe Serval Chef de fabrication : Julie Bernière Photos : Getty Images, Fotolia, DR Impression : Mélange
03
VISION
Le handicap dans tous ses états Quand on est un travailleur handicapé mieux vaut faire partie des 7 % ayant un diplôme supérieur au niveau Bac +2 pour trouver un emploi. Pour les autres, le taux de chômage reste élevé et l’insertion dans le monde du travail, partielle. Soumises à l’obligation d’employer au moins 6 % de personnes handicapées depuis 1987, les entreprises de plus de 20 salariés sont seulement 57 % en 2011 à atteindre ce quota ! Vingt-cinq ans plus tard, le taux d’emploi direct au niveau national n’est que de 3,1 %. État des lieux.
S
elon, les chiffres officiels de Pôle emploi, le chômage des personnes en situation de handicap progresse quatre fois plus vite que celui de l’ensemble des demandeurs d’emploi. Autre constat, en 2012, 22 % d’entre elles sont au chômage, soit deux fois plus que la moyenne de la population active ! Alors même que les entreprises de plus de 20 salariés ont une obligation légale d’employer l’équivalent de 6 % de travailleurs handicapés (TH), 20 % des entreprises privées n’en employaient aucun en 2010, révèle le ministère du Travail ! Car, outre l’emploi direct, l’employeur peut recourir à des stagiaires handicapés dans la limite de 2 % de l’effectif total des salariés de l’entreprise ; recourir encore à des contrats de sous-traitance, de fournitures ou de prestations de services avec des entreprises adaptées, des centres de distribution de travail à domicile ou des établissements et services d’aide par le travail ; mettre en place un accord spécifique avec les partenaires sociaux ou encore verser à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) une contribution annuelle pour chacun des bénéficiaires de l’obligation qu’il aurait dû employer. Son montant est fixé à 1 500 fois le SMIC horaire quel que soit le nombre de salariés de l’entreprise, soit 14 295 euros. Grâce aux sanctions qui ont été durcies à l’encontre des entreprises, l’emploi des personnes handicapées progresse. Ils étaient 370 900 travailleurs handicapés en 2011 dans les établissements du secteur privé, soit une hausse de 10 % en un an et de 60 % en dix ans. Bien sûr, on est vraiment loin du compte ! D’autant plus qu’ils sont le plus souvent employés dans les secteurs les moins qualifiés.
UN TAUX D’EMPLOI DE 3,1 % AU LIEU DES 6 % !
« Confrontés à des entreprises qui font peu d’efforts pour leur faciliter l’accès à l’emploi… »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 74 % des travailleurs handicapés reconnus par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) sont soit ouvriers, soit employés, contre 50 % de l’ensemble des actifs, 6 % seulement sont cadres contre 18 % des actifs. Les difficultés d’intégration des personnes handicapées dans le monde du travail sont doubles. À un niveau de qualification inférieur à la moyenne, après un parcours scolaire difficile, ces travailleurs sont confrontés à des entreprises qui font peu d’efforts pour leur faciliter l’accès à l’emploi. En moyenne, l’obligation légale de 6 % de personnes handicapés atteint 3,1 % dans le secteur privé (données 2011, ministère du Travail). Avec une moyenne de 4 %, le secteur public fait mieux, mais ne remplit pas non plus l’obligation légale. Les difficultés ne manquent pas pour cette catégorie de travailleurs dont 81 % ont un niveau inférieur au Bac, contre 56 % pour l’ensemble de la population.
04 _ CDH _ N°1_SEPTEMBRE_2014
Donne-t-on les mêmes chances aux jeunes handicapés en les orientant vers des études supérieures ? La question est posée. De son côté, l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (Adapt) relève que les personnes handicapées peinent encore à accéder à des formations qualifiantes. L’Agefiph l’a bien compris qui a choisi de faire de l’alternance une priorité. Ces formations permettent d’acquérir une qualification professionnelle et parallèlement d’accéder à l’entreprise. C’est particulièrement important pour des personnes qui, dans la conjoncture économique actuelle, sont plus vulnérables sur le marché du travail. Mais si nombre de personnes handicapées éprouvent de grandes difficultés à trouver leur place sur le marché de l’emploi, les entreprises s’arrachent celles qui ont suivi des études supérieures. Leur recrutement tient même du casse-tête pour les sociétés en quête de profils à partir de Bac +2. Un véritable paradoxe !
80 % SONT PORTEURS DE HANDICAP INVISIBLE
Aujourd’hui, on estime le nombre de travailleurs handicapés déclarés à 1,2 million en France, soit 4 % de la population active, sans compter les personnes qui hésitent à en demander le statut, souvent effrayées par le mot « handicap ». Environ 80 % des personnes handicapées en entreprise sont porteuses de handicap invisible. Il s’agit d’un concept complexe qui s’applique dans bien des situations de handicap (sensoriel, psychique, cognitif.). Les belles histoires d’intégration de personnes handicapées existent, mais il faut aussi avoir conscience que les entreprises qui ont des exigences de productivité et où le maître mot est performance ne jouent pas le jeu pour insérer des jeunes en manque de qualification. C’est un véritable frein au recrutement ! Les entreprises ont donc du mal à recruter des personnes handicapées parce qu’elles recherchent certaines compétences qu’elles ne trouvent pas toujours dans cette population. Pour certains, l’enjeu est donc de s’adapter aux besoins des entreprises en améliorant le niveau de formation. Mais encore une fois, n’est-ce pas surtout aux entreprises de « mettre de côté » leur exigence de performance pour prendre en compte les besoins du travailleur handicapé, l’intégrer et le former, si nécessaire. N’est-ce pas cela aussi la responsabilité sociale des entreprises ? Ou alors doivent-elles continuer de se targuer d’avoir des politiques très actives en la matière, tant en termes d’embauche que d’intégration, pour ne recruter que l’éminence grise du handicap ou continuer de verser des contributions annuelles à l’Agefiph ? Il y a encore un long chemin à parcourir… n
VISION
L’accessibilité fait toujours débat ! Mieux vaut tard que jamais ! Une formule pour traduire une nouvelle fois le manque de volonté politique de la France qui se donne des délais supplémentaires pour rendre les lieux publics et transports accessibles aux handicapés. Il s’agit de donner aux acteurs publics et privés, qui ne pourront pas se mettre en conformité avec les règles d’accessibilité d’ici à 2015, trois à neuf ans supplémentaires pour le faire. Ainsi, selon la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville « la généralisation de l’accessibilité ne pourra pas être effective en 2015 », comme le prévoyait la loi de 2005. Alors que le nombre total d’établissements recevant du public, privés ou publics, est estimé à 2 millions, seuls 330 000 (soit 15 %) ont fait l’objet de travaux d’ensemble ou partiels, selon les estimations de l’Association des paralysés de France (APF). Une accessibilité qui concerne les personnes avec une déficience, mais également les personnes âgées, les femmes enceintes,
soit environ 12 millions de personnes. Un déficit d’accès qui empêche les personnes handicapées d’être aussi des consommateurs comme les autres en étant bloqués à domicile faute de moyens adaptés. On comprend mieux pourquoi les associations vantent l’avance de certains de nos voisins, notamment les pays du Nord de l’Europe ou l’Allemagne qui ont semblet-il une conception de la différence qui n’est pas la même. Par exemple, à Stockholm ou Berlin, l’accessibilité n’y est pas vue comme une contrainte supplémentaire, mais comme une obligation que les pouvoirs publics doivent à la société, comme du bénéfice pour tous. Décerné par la Commission européenne pour encourager les villes de plus de 50 000 habitants à partager leur expérience, le prix Access city award a été remporté cette année par la ville suédoise de Göteborg, après Berlin en 2013. Les villes françaises ne sont pas absentes, puisque Grenoble s’est vu attribuer le deuxième prix en 2014.
VISION
Quand le handicap devient fashion… Les spots publicitaires utilisant le handicap se font de plus en plus nombreux. L’agence publicitaire norvégienne « Try » a eu le nez creux. Ses spots publicitaires cocasses destinés à encourager les entreprises à engager des aveugles connaissent un succès retentissant dans le milieu de la publicité. Avec plus de 80 000 vues en quelques jours sur Youtube, cette campagne risque de faire date. Elle met en scène un couple en plein ébat surpris par un individu, aveugle. L’idée est bien de faire une force de leurs faiblesses. Dans sa dernière campagne, la marque de prêt-à-porter Diesel a fait poser la blogueuse mode new-yorkaise Jillian Mercado dans son fauteuil roulant. La jeune femme de 26 ans, qui travaille pour le magazine We The Urban, est atteinte de dystrophie musculaire. L’acteur trisomique Pascal Duquenne était, en 2009, la vedette de l’opérateur mobile Simyo. Jamel Debbouze a lui aussi également participé à un spot réalisé par l’Agefiph (Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), et à ce titre, il n’avait pas hésité à sortir la main de sa poche en jouant avec humour de la guitare. On se souvient aussi de l’athlète Oscar Pistorius, égérie de Nike ou d’un parfum de Thierry Mugler. Le message est clair : un handicap quel qu’il soit n’interdit aucun possible. Pour changer du regard de la société sur le handicap, les publicitaires font désormais le choix d’en faire une force. Et tous font le pari de la différence !
Le saviez-vous ? Emprunté à l’anglais « hand in cap », le terme est issu des sports hippiques. Il désigne à l’origine l’application d’un désavantage sur les meilleurs concurrents (par exemple un supplément de poids sur les meilleurs chevaux), afin d’égaliser leurs chances avec les moins bons, lors de « courses à handicap ». 06 _ CDH _ N°1_SEPTEMBRE_2014
À quand Intouchables 2 ? Depuis trois ans, ce film à succès a tellement changé le regard de la population sur le handicap que l’on en redemande ! Les campagnes de sensibilisation ou les effets de la loi de 2005 n’ont pas fait mieux, sondage Ifop à l’appui mené fin novembre 2011 auprès de salariés et de chefs d’entreprise pour l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Autre événement cité comme déterminant : les Jeux paralympiques de Londres (28 %), devant les campagnes de communication sur le handicap (26 %), l’expérience personnelle d’un accident ou d’une immobilisation (25 %) ou l’effort fait par les entreprises pour l’intégration des personnes handicapés (23 %). Mais les clichés ont toujours la peau dure : alors que 60 % de dirigeants d’entreprise et 56 % de salariés affirment que leur regard a évolué de manière positive ces dernières années, pour la très grande majorité des salariés (88 %) et des dirigeants (72 %), un employé handicapé est selon eux une personne en fauteuil roulant. C’est oublier les handicaps imperceptibles comme ceux d’Einstein (dyslexie) ou de Beethoven (surdité) par exemple. On mesure à
quel point il est difficile de changer les représentations alors que les campagnes institutionnelles et ont beau répéter année après année que les trois quarts des handicaps sont invisibles (problèmes cardiaques, auditifs, diabète…). Autre résultat contradictoire : à la question « l’entrée en vigueur de la loi de 2005 destinée à favoriser l’accès des personnes handicapées à la vie professionnelle vous a-t-elle incité à modifier vos habitudes sur l’emploi des personnes handicapées ? » 57 % des patrons et salariés répondent non. Ils sont aussi 56 % des sondés à penser que cette loi n’est pas respectée par les entreprises, tout en estimant que la situation des personnes handicapées par rapport à l’emploi s’est améliorée au cours des trois dernières années, tout comme leurs conditions de travail. Aujourd’hui, deux entreprises sur dix ne remplissent pas leur obligation d’emploi de personnels handicapés. Elles sont 1 500 en France à être pénalisées à hauteur de « 1 500 fois le smic par bénéficiaire non employé », ce qui représente une « surcontribution » de 22 millions d’euros par an.
VISION
Handi… chiffres
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2 000 000 de personnes En 2011, 2 millions de personnes de 15 à 64 ans vivant en France métropolitaine dans un ménage ordinaire déclarent avoir une reconnaissance administrative d’un handicap leur permettant de bénéficier de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH).
370 900
travailleurs handicapés DANS
100 100
établissements En 2011, 370 900 travailleurs handicapés ont été employés dans les 100 100 établissements assujettis à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH).
En 2011, seules 35 % des personnes de 15 à 64 ans reconnues handicapées sont en emploi, contre 64 % pour l’ensemble de la population. 56 % des personnes reconnues handicapées sont considérées comme inactives au sens du BIT et leur taux de chômage s’élève à 22 %, soit plus du double de celui de l’ensemble des personnes en âge de travailler (10 %).
35 % Ces salariés représentent 3,1 % des effectifs de l’ensemble des établissements assujettis (y compris ceux ayant signé un accord spécifique à l’emploi de personnes handicapées) alors que ce taux devrait atteindre les 6 % ! La proportion d’établissements, hors ceux couverts par un accord relatif à l’emploi de personnes handicapées, employant directement au moins un bénéficiaire de l’OETH est stable par rapport à l’année précédente et se situe à 69 %. Parallèlement, seuls 7 % des établissements assujettis répondent à leur obligation d’emploi de travailleurs handicapés en versant uniquement une contribution financière à l’Agefiph.
Les bénéficiaires de l’OETH constituent, en moyenne, une population un peu plus masculine et sensiblement plus âgée.
Ainsi les hommes représentent 61 % des bénéficiaires de l’OETH dans l’ensemble des établissements assujettis, contre 58 % parmi les salariés du secteur privé. Les plus de 40 ans sont largement majoritaires (77 % contre 55 % pour l’ensemble des salariés). Les travailleurs handicapés sont également proportionnellement plus nombreux à exercer leur activité à temps partiel (26 % contre 13 %), chez les femmes (43 % contre 25 %) comme chez les hommes (14 % contre 4 %). Les bénéficiaires de l’obligation d’emploi sont, comme l’ensemble des salariés du secteur concurrentiel, très majoritairement employés en CDI (89 % contre 90 % pour l’ensemble). Enfin, ils exercent plus fréquemment leur activité dans l’industrie que l’ensemble des salariés du secteur concurrentiel (31 % contre 27 %), même si pour ces deux populations, le secteur tertiaire reste le principal secteur d’activité (respectivement 63 % et 66 %).
1. Source ministère du Travail.
Des aides en faveur de l’apprentissage Le 11 décembre 2013, le FIPHFP a adopté un dispositif pour renforcer l’aide apportée aux employeurs publics en matière d’apprentissage des jeunes en situation de handicap. Ce dispositif concerne l’augmentation de l’indemnité versée à l’employeur public pour la prise en charge des coûts liés à l’embauche d’un apprenti. Il vise à intégrer plus d’apprentis quel que soit leur niveau de qualification. Entre janvier 2009 et juin 2012, 2 614 contrats d’apprentissages ont été mis en œuvre. Créé en 2005, le FIPHFP met ses moyens de financement au service des employeurs publics qui agissent pour l’emploi : la fonction publique de l’État, (ministères, CNRS…), la fonction publique territoriale (communes, régions, départements…) et la fonction publique hospitalière. Le taux d’emploi dans ces trois fonctions publiques est égal à 4,22 % en 2012, soit près de 188 000 bénéficiaires de l’obligation d’emploi. Pour résumer, son action couvre l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi, la formation et l’information de tous les acteurs, l’offre aux employeurs publics d’outils destinés à faciliter la mise en œuvre de leurs actions…
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offres d’emploi PERSPECTIVES 2014
L Y O N
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A N N O N A Y
La formation professionnelle en Rhône Alpes : apprentissage, lycée, formation continue
recherche UN(E) RESPONSABLE TECHNIQUE DES INFRASTRUCTURES ET ÉQUIPEMENTS Rattaché(e) à la Direction financière-Moyens généraux-Administration générale, il/elle assure la maintenance préventive et curative, l’adaptation et le développement du parc immobilier et du parc machines de la SEPR. Il/elle agit en collaboration étroite et permanente avec les Services généraux, les Pôles de formation et le Service Sécurité Environnement (Certification ISO 14001 – ISO 50001 en cours). MISSIONS PRINCIPALES Infrastructures & Équipements / Parc immobilier - Piloter et assurer la maintenance préventive et curative des infrastructures et équipements - Premier interlocuteur et responsable du suivi et du contrôle des différentes sociétés de maintenances intervenant sur le site Lors de création, adaptation ou rénovation d’espaces - Analyser le besoin de la direction et ou de l’équipe pédagogique et le retranscrire dans un dossier de consultation - Élaborer les dossiers de consultation d’entreprise en prenant en compte les besoins et contraintes - Analyser les offres, rechercher et contrôler les prestataires, suivre les opérations et coordonner les interventions - Gérer les aspects administratifs - veiller au respect des coûts et des délais Apporter une expertise et un savoir technique dans - Le recensement et l’analyse des demandes internes - Le renouvellement du parc machines et/ou équipements techniques du bâtiment - Le contrôle du parc machines - Le soutien et la coordination opérationnels - La mise en œuvre d’une future GTP (Gestion Technique du Patrimoine) - Le passage et maintien de la certification ISO 50001, en tant que co-responsable énergie : - Réalisation d’un plan de comptage énergie - Maîtrise opérationnelle avec le sous-traitant PROFIL Diplôme d’ingénieur généraliste ou du bâtiment. Une expérience de 4/5 ans dans un poste équivalent serait un plus Maîtrise des outils informatiques (logiciels bureautiques, internet, logiciels professionnels Type Autocad niveau intermédiaire ou équivalent) Connaissance en électricité et réseau de ventilation et chauffage Connaissance en automatisme et informatique industrielle Sens du contact, de la relation avec les divers intervenants, sens du travail en équipe Capacité d’organisation, de négociation et rédactionnelle Esprit d’initiative, rigueur, curiosité, réactivité, efficacité et autonomie TYPE DE CONTRAT Contrat à durée indéterminée à temps complet et basé à Lyon RÉMUNÉRATION Selon profil Merci d’adresser votre candidature avant le 15/09/2014 SEPR - DRH / RTIE - 46 rue Professeur Rochaix - 69424 Lyon cedex 03 mail : recrutement@sepr.edu - www.sepr.edu
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offres d’emploi PERSPECTIVES 2014
recherche RESPONSABLE ACHATS H/F Poste en CDD (environ 1 an), à temps partiel 80 %. LE POSTE • Assurer les achats nécessaires à la fabrication des produits : négocie les conditions d’achats avec les fournisseurs en fonction d’objectifs de coût, de sécurité des approvisionnements et de qualité de service • Négocier les délais • Assurer la recherche, la sélection, le suivi et l’évaluation des fournisseurs • Participer à l’élaboration de nouveaux projets pour la production • S’assurer de la fiabilité des fournisseurs PROFIL • Formation technique type bac +2 complétée par une formation aux achats et une expérience similaire • Ou expérience confirmée en tant qu’acheteur dans l’industrie • Ou débutant accepté si titulaire d’un bac+4/5 dans une filière achats industriels • Anglais, permis B pour déplacements occasionnels, expérience d’un ERP
recherche AGENT DE SERVICE AS ECH.1A Mission sur Paris et Île-de-France. LE POSTE Nettoyage bureaux et parties communes HORAIRE À partir de 6h00 le matin et 18h00 le soir RÉMUNÉRATION Taux horaire : 9,75 euros de l’heure
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IN SITU
« On essaie aussi de faire comprendre aux familles que l’on peut réussir quel que soit son niveau. Les exemples ne manquent pas de jeunes qui sortent avec des CAP ou des bacs pro et qui font de belles carrières. »
IN SITU
« Accueillir la différence » Cette année, la SEPR fête ses 150 ans ! Fidèle à son histoire, le centre de formation professionnelle à Lyon et Annonay continue d’accueillir des apprenants en situation de handicap afin de favoriser leur intégration professionnelle. Interview d’Hervé Millard, directeur des finances, des moyens généraux et de l’administration générale, et de Maxime Noly, responsable promotion et relations clients. Présentez nous la SEPR ? Hervé Millard : L’établissement a été fondé en 1864 par Arlès-Dufour, négociant en soieries, dans le but de permettre à tous de s’instruire et de se former. À cette époque, la SEPR propose des cours de promotion sociale mis en place à la demande de groupes d’ouvriers désireux de s’instruire en veillant à s’adapter aux innovations techniques. Maxime Noly : Aujourd’hui, la SEPR est le premier centre de formation professionnelle en RhôneAlpes. À Lyon et Annonay, l’association SEPR propose, au sein de ses deux centres de formation d’apprentis (CFA), de son Lycée des Métiers d’Art et de l’Image et de son Institut des métiers d’art, plus de 110 formations dans des domaines aussi variés que l’esthétique, la bijouterie, les métiers de l’automobile, les métiers du bois ou encore l’électricité. Au total, plus de 3 600 élèves sont accueillis chaque année.
Vous accueillez aussi des alternants en situation de handicap… M. N. : Depuis 2010, nous sommes engagée dans la charte qualitative d’accueil H+ en faveur de l’égalité entre les personnes handicapées et les personnes valides, mise en place par la Région Rhône-Alpes. L’objectif est de faciliter l’intégration active des personnes en situation de handicap dans les dispositifs de formation que la SEPR déploie. C’est aussi le meilleur moyen de responsabiliser et de mobiliser tous les acteurs qu’il s’agisse du personnel, des apprenants et des fournisseurs…
Avez-vous adapté votre structure et vos équipements ? H. M. : Pour permettre aux apprenants handicapés d’effectuer leur formation professionnelle dans les meilleures conditions, nous avons dû adapter nos infrastructures et nos équipements en fonction des métiers. Dans l’imprimerie où les équipements sources de bruit sont multiples, nous avons dû prendre en compte le public des malentendants. Nous avons donc mis en place des gyrophares pour les prévenir du démarrage des presses offset. Autre exemple : nous accueillons un jeune apprenti atteint d’une maladie génétique rare que l’on appelle « enfant de la lune ». Elle se caractérise par une sensibilité excessive de la peau au soleil et notamment par des troubles oculaires. Il nous a fallu adapter nos locaux en posant des filtres sur les fenêtres ou en installant des ampoules de faible intensité.
Existe-t-il un référent handicap ? M. N. : Effectivement, nous pouvons nous appuyer sur un référent à temps plein sur le campus de Lyon. Un formateur à Annonay joue également ce rôle auprès des jeunes en situation de handicap. En début d’année, ils les reçoivent afin de prévoir les adaptations nécessaires pour les formations. Leur rôle est ainsi d’assurer un lien entre l’apprenant, sa famille et l’équipe éducative, et de guider l’apprenant dans le milieu professionnel. Il est en effet important de travailler sur les aménagements en entreprise, nécessaires pour le bon déroulement de la formation. C’est une véritable individualisation du parcours de l’apprenti.
Les enseignants sont-ils formés à la problématique du handicap ? M. N. : Nous essayons de sensibiliser nos 280 salariés formateurs au maximum pour qu’ils puissent accompagner dans les meilleures conditions les publics en situation de handicap. Il faut savoir que nous accueillons beaucoup de personnes dont le taux d’incapacité est égal ou inférieur à 10 %. Cela concerne les troubles cognitifs spécifiques, les troubles du langage et des apprentissages, comme la dyslexie, la dysorthographie, la dysphasie, la dyspraxie et la dyscalculie. Quel que soit le métier qu’ils ont choisi en formation, il existe une réelle mixité entre public handicapé et valide. En parallèle, nous organisons chaque année des handi-Days où plusieurs ateliers sont proposés aux apprenants et formateurs de la SEPR et animés par des associations dédiées. Soit deux jours de sensibilisation pour découvrir le handicap.
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IN SITU
Comment percevez-vous la relation avec les autres élèves… T. M. : Globalement excellente ! Pour eux, le handicap c’est d’abord accueillir la différence. Par exemple, appréhender la surdité nécessite de rentrer physiquement en contact avec quelqu’un, d’attirer son attention, de revoir son fonctionnement, hausser la voix ou la baisser… Autant de différences auxquelles chacun doit s’adapter. En parallèle, nous recevons au sein de notre établissement un institut médico-éducatif (IME) qui prend en charge des enfants et adolescents atteints de déficience intellectuelle dans le cadre d’un projet de désinstitutionalisation, lequel vise à supprimer le plus possible les grandes institutions asilaires fermées du passé… Ces jeunes participent ensemble à des activités de groupe, et certains essaient de s’intégrer dans des classes existantes au sein de notre campus. Ils ont pu suivre les cours de coiffure, fleuristerie ou cordonnerie pour sortir de leurs conditions et de leur milieu habituel. Par exemple, une jeune fille de ce groupe a trouvé une entreprise en coiffure dans le cadre d’une convention de stage et va pouvoir suivre la même scolarité que les apprentis en alternance.
L’alternance favorise l’insertion professionnelle…
« faire comprendre aux entreprises qu’un handicap n’est pas forcément un handicap. »
M. N. : Sur la partie apprentissage, l’élève doit trouver un employeur pour s’inscrire. Concernant le lycée professionnel, sous contrat avec l’éducation nationale, nous affectons les élèves dans les classes en fonction des dossiers et des entretiens que l’on mène. Nous sommes vraiment convaincus que l’alternance est le meilleur moyen pour s’insérer dans la vie professionnelle et les exemples sont nombreux de jeunes qui réussissent parfaitement après être sorti de ce mode de formation. Pour les personnes en situation de handicap, c’est aussi une façon de se confronter au monde du travail, d’en comprendre les contraintes et les difficultés par rapport à leur handicap. C’est très formateur.
Elle permet en moyenne de 70 à 80 % d’embauche à l’issue de la formation.… M. N. : C’est assurément un tremplin vers l’emploi, mais l’employeur n’a aucune obligation. À l’issue du contrat, s’il y a une possibilité, ils sont embauchés car il est plus simple de recruter une personne qui connaît le métier et l’entreprise. Nous estimons le taux d’intégration à 70 % après la formation.
À votre avis, quels sont les freins de l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap ? T. M. : Une chose est sûre : la formation est primordiale. Au-delà, la question de la méconnaissance du handicap reste encore un frein évident. Certains employeurs perçoivent encore très mal cette problématique et les adaptations possibles. De notre côté, nous essayons de faire de la sensibilisation au travers de nos contacts avec les employeurs ou en intervenant sur des salons. Bien sûr, certains métiers restent très compliqués pour certains handicaps, mais la plupart du temps il existe toujours des adaptations envisageables. On essaie aussi de faire comprendre aux familles que l’on peut réussir quel que soit son niveau. Les exemples ne manquent pas de jeunes qui sortent avec des CAP ou des bacs pro et qui font de belles carrières.
Les entreprises jouent-elles le jeu ? M. N. : Il faut faire comprendre aux entreprises qu’un handicap n’est pas forcément un handicap. Dans nos métiers, la difficulté est que l’on travaille beaucoup avec le monde de l’artisanat. Ils sont souvent seuls et n’ont pas toujours beaucoup de temps à consacrer aux apprentis. C’est sûr, Il y a encore beaucoup de progrès à faire et ça commence dès la formation pour intégrer des jeunes en situation de handicap.
Si vous deviez donner un conseil aux candidats en situation de handicap ? M. N. : Ce serait le même conseil que je donne à tous les jeunes : de bien se renseigner sur les métiers avant de se lancer dans une formation. Sur les formations professionnelles, on s’attaque tout de suite à un métier et c’est important de savoir où l’on s’embarque car, parfois, c’est aussi pour la vie. Il est important de faire des stages, de bien se renseigner sur les métiers et de se mettre en lien avec les centres de formation pour pouvoir mettre en place les adaptations nécessaires, avoir un soutien auprès de l’employeur si besoin et s’intégrer au plus vite dans la formation. n
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IN SITU
Pour Hervé Millard, directeur des finances, des moyens généraux et de l’administration générale, et Maxime Noly, responsable promotion et relations clients, « Une chose est sûre : la formation est primordiale. Au-delà, la question de la méconnaissance du handicap reste encore un frein ».
La SEPR en chiffres 2 110 formations du CAP sites de formation
à la Licence pro
150 360 membres d’équipe ans d’existence
au service des jeunes
3 600 4 000 entreprises partenaires 1 000 000 jeunes et adultes formés élèves et apprentis
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CORPS ET ÂME
« Je m’attendais à ce que l’on m’épaule et m’accompagne dans ma démarche car à mon jeune âge on attend que des mains se tendent vers vous pour pouvoir se relever. »
La vie de Christelle La plus grande majorité des personnes en situation de handicap sont nées avec. Mais pour certains, un accident « bête » a changé le cours de l’existence. C’est le cas de Christelle Beblo qui porte encore les cicatrices de ce moment improbable où elle a connu un choc latéral terrible en voiture. Aujourd’hui, après avoir traversé des moments difficiles liés à son handicap, elle est totalement épanouie ! Témoignage. 16 _ CDH _ N°1_SEPTEMBRE_2014
CORPS ET ÂME
C
’est un jour banal, celui où le destin bascule. Bêtement comme les choses de la vie. Une chute accidentelle dans l’escalier, un plaquage sur un terrain de rugby, un virage mal pris… Ce jour-là devient maudit ! Le hasard a choisi de vous laisser sur le carreau et vous fait entrer dans le monde des handicapés. Et pourtant, rien ne vous préparait à côtoyer le versant sombre du monde des vivants. Ce jour, Christelle Beblo, l’a connu en novembre 2002, elle avait 21 ans. « J’ai été victime d’un accident de la route. Un refus de priorité à droite m’a valu cinq fractures du bassin, une intervention assez lourde, trois mois d’hospitalisation… et une souffrance infinie. Je n’ai pu remarcher qu’au mois de juin, soit sept mois après l’accident. »
contrôles en soute. « Un jour, j’ai fini par atteindre mes limites et j’ai craqué. Pour ne pas impacter l’entreprise et mes collègues, j’ai préféré avouer “ma faiblesse”. » Christelle demande un entretien avec son chef d’agence pour lui faire part de la situation… et de son épuisement. « Grâce à un remplacement sur un poste administratif, j’ai fait mes preuves et cela a abouti à une création de poste d’assistante administrative, Brink’s a mis tout en œuvre pour pouvoir me garder et m’éviter la station debout. Aujourd’hui, je me considère comme une personne à part entière et me sens totalement épanouie. J’ai eu cette chance de pouvoir gravir les échelons sur la seule reconnaissance de mes compétences professionnelles. » Vivre avec un handicap peut parfois s’apparenter à un parcours du combattant, en tout cas Christelle avoue que toutes ces années l’on fait évoluer et voir la vie différemment. « Le handicap m’a rendu plus forte car je ne veux pas me “victimiser”, il faut aller de l’avant, en parler, échanger, faire comprendre, pouvoir exprimer nos ressentis… Cette situation d’inconfort m’a rendue plus mature et fait prendre conscience que je peux vivre les choses autrement. Aujourd’hui, l’entreprise en général a tendance à vous classer dans une catégorie, à travers des postes type, il n’y a pas d’analyse et d’aménagement pour prendre en compte les différences. » Faut-il déclarer son handicap à l’entreprise ? Pour Christelle « quand on a un handicap lourd, il faut pouvoir ranger ses craintes et savoir dire que l’on a une particularité et peut-être besoin d’un aménagement. Et ne pas reproduire cette erreur que j’ai pu faire : avoir peur du regard des autres pour un jour arriver au maximum de ses capacités et une nouvelle fois se mettre en danger. Il faut l’avouer, mais sans revendiquer ses droits, avec délicatesse et sensibilité… »
« LE MOT HANDICAP EFFRAIE… »
Comment se reconstruire après une telle épreuve ? Des séquelles liées à cet accident de la route ont inévitablement une répercussion directe sur les capacités à exercer son travail. Et pour certains l’enjeu professionnel se résume à un licenciement pour inaptitude liée à un handicap. « À cette époque, je travaillais dans un magasin de la grande distribution, et mon employeur m’a fait savoir qu’il était impossible de me reclasser. Je lui en ai voulu sachant que l’on me considérait encore hier comme un bon élément capable d’évoluer rapidement. Ce drame de la circulation qui intervient subitement dans votre vie privée affecte aussi votre vie professionnelle. Je m’attendais à ce que l’on m’épaule et m’accompagne dans ma démarche car à mon jeune âge on attend que des mains se tendent vers vous pour pouvoir se relever. J’ai pris conscience qu’il existait une autre réalité derrière un discours convenu… » Son handicap la fait basculer dans un autre monde. Après plusieurs missions en intérim, en qualité d’agent de sûreté en charge du contrôle des bagages en soute, sur l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, Christelle Beblo décroche son sésame pour l’emploi : un contrat à durée indéterminée (CDI) au sein de Brink’s Airport. Dès lors, elle décide de ne pas déclarer sa « différence » pour accéder à ce poste. « De peur que cela se reproduise, j’avais décidé de taire mon handicap pour ne pas subir à nouveau le même préjudice. C’est un poids très lourd à supporter. Je pensais que tout ce qui m’arrivait était seulement de ma faute. Le mot handicap effraie car vous avez l’impression que l’on vous range dans une catégorie à part. » Dans sa chanson « Sixième sens », Grand Corps Malade exprime le même ressenti du handicap avec poésie : « Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés/On met du temps à accepter ce mot, c’est lui qui finit par s’imposer […] »
« J’AI PRÉFÉRÉ AVOUER “MA FAIBLESSE” »
Le handicapé dérange, c’est sûr, et ce n’est pas Christelle qui vous dira le contraire : « Il y a toute cette image négative que l’on peut vous rejetez, employer un travailleur handicapé c’est ralentir l’évolution d’une équipe, ça demande trop d’aménagement… Pendant longtemps, j’ai eu l’impression de déranger, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas, les mentalités continuent d’évoluer, même si les obstacles et les préjugés restent nombreux. Heureusement, de plus en plus, le monde de l’entreprise et du handicap se côtoie pour favoriser l’insertion des handicapés ». Christelle ne pouvait pas mieux dire : alors que son handicap lui rend la station debout pénible, elle s’efforce de tenir la cadence à un rythme élevé des
LA SAGESSE EST AVEC ELLE !
« Cette situation d’inconfort m’a rendue plus mature et fait prendre conscience que je peux vivre les choses autrement. »
Aujourd’hui, Christelle a entamé un BTS dans le cadre d’une validation des acquis de l’expérience (VAE). En parallèle, elle avoue sa passion des arts plastique, où la peinture et le dessin font aussi partie de son quotidien. « Je fais des paysages ou repeins des visages à la peinture à l’huile ou à l’aquarelle. C’est un domaine où l’on peut s’exprimer librement sans ressentir de jugement. J’ai aussi repris une activité de yoga en avertissant mon professeur des gestes et postures que je ne peux pas appliquer du fait de mon bassin. Cette discipline m’apprend aussi à prendre conscience de mes capacités et à gérer mon corps. » La sagesse est avec elle ! Christelle est aussi curieuse et sensible, elle évoque sans détour ses origines polonaises du côté de son père : « Je pense prochainement aller revoir ma famille en Pologne, à Cracovie. C’est un pays où encore une fois les idées reçues sont nombreuses. Connaissezvous la colline du Wawel à Cracovie et la richesse du pays ? » Férue d’histoire, et notamment de la Première et la Seconde Guerre mondiales, elle parle du devoir de mémoire : « Au collège, j’avais gagné un concours pour un voyage à Verdun. On n’imagine pas ce que ces personnes ont pu subir à cette époque. Et ce n’est pas si vieux que ça. Toutes ces paroles, ces lettres et carnets de “Poilus” me touchent beaucoup… Ma grandmère m’a aussi expliqué qu’elle a été sauvée par un Russe, alors qu’ils se faisaient la guerre. Quand à mon grand-père, il a pu me transmettre son histoire, tout un pan de sa vie… Comprenez pourquoi Il faut toujours être à l’écoute ! » conclut-elle. n
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recherche BILINGUAL (FRENCH- ENGLISH) ADMINISTRATIVE ASSISTANT (M/F) For almost 30 years, SICA has been a reference in delivering Third Party Inspection services to the Oil & Gas industry throughout the World. We rely on a strong international network of 150 experts that gives our organization international coverage and reactivity while delivering high quality local services. We are looking for Bilingual (French- English) Administrative Assistant who is willing to have a polyvalent position with high quality standards, assisting mainly the Director and the Vice-president of our headquarters’ office. JOB REQUIREMENTS - Meets and greets clients and visitors, answer telephones, and take messages from external or internal sources - Provides administrative support for meetings, presentations, projects using word processing, presentation, graphics and spread sheet software - Sets and manages an effective system for payment recovery - Assists in logistics if needed (flight booking, administrative follow up of visa process, hotel bookings, …) - Real right hand of the VP Operations, assisting him in the monthly budget input and follow up tables QUALIFICATIONS - Strong experience in payment recovery - In-depth knowledge of Microsoft Office, including PowerPoint, Word, Excel, Outlook - Ability to multi-task, prioritize and work under pressure - Some experience in accounting will be helpful - Must be able to work independently, autonomous - Adaptability and able to work under pressure - Preference will be given to candidates with bilingual Oil & Gas experience. PRIMARY LOCATION Neuilly-sur-Seine EMPLOYEE STATUS ETAM SCHEDULE 35h weekly SALARY & BENEFITS - According to experience - Lunch vouchers - Annual profit sharing Please send your CV to HR: recrutement@sepr.edu - www.sepr.edu
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PAROLE
« Sortir des sentiers battus et s’ouvrir au monde extérieur » L’IFAC agit principalement dans les champs de l’animation socioculturelle et de l’enfance ? Effectivement, nous sommes une association nationale à but non-lucratif, à vocation éducative, sociale et territoriale. Concrètement, nous avons trois métiers : la formation, l’animation d’activités et la gestion d’espaces socioculturels et éducatifs et le conseil des acteurs de la vie locale. Dans le département du Val d’Oise, notre organisme de formation s’appuie sur 24 salariés permanents et, à ce titre, nous sommes donc soumis à l’obligation d’employer des travailleurs handicapés, dans une proportion de 6 % de notre effectif.
Comment s’acquitter de cette obligation d’emploi ? Mon ressenti est que le handicap est un monde un peu fermé. Face à l’obligation d’emplois de personnes en situation de handicap, comme bon nombre d’entreprises, on s’est retrouvé sans interlocuteur à qui s’adresser. La législation étant complexe et peu connue, la direction du travail est dans l’obligation d’effectuer des recherches pour nous répondre. C’est compliqué ! Finalement, nous avons découvert nos obligations en matière de recrutement de personnes handicapées en effectuant nos déclarations en fin d’année. L’entreprise est toute seule ! Alors que l’on a recruté quatre personnes, on aurait pu embaucher une personne handicapée.
Acteur majeur de l’éducation populaire, l’IFAC accueille des jeunes en situation de handicap dans le secteur de l’animation. C’est aussi une association de 24 salariés qui n’a pas pu s’acquitter de son obligation d’emploi de personnes en situation de handicap en l’absence d’information. Entretien avec Tatiana Priez, responsable du secteur administratif et financier.
d’emploi de handicapé est soumis au paiement de la taxe Agefiph. Elle est tellement élevée, de l’ordre de 4 000 euros dans une entreprise de 20 à 199 salariés, qu’il est préférable d’embaucher une personne handicapée en contrat aidé. D’autant que celle-ci peut aussi bénéficier de ce type de contrat pendant cinq ans au lieu des 24 mois prévus pour les autres publics. Il en va aussi de la responsabilité sociale des entreprises de s’investir dans une politique handicap ambitieuse.
« Les jeunes handicapés craignaient d’aller en stage, mais au final ça les a réconfortés de voir qu’ils étaient capables de faire aussi bien que les autres. »
Mieux vaut privilégier le contrat aidé que la taxe Agefiph…
Vous êtes partenaire de l’Agefiph ?
Avec le contrat aidé, l’employeur peut bénéficier d’aides à l’embauche, sous forme de subventions, d’exonérations de certaines cotisations sociales ou patronales, ou d’aides à la formation. D’un autre côté, l’employeur qui ne respecte pas l’obligation
En tant qu’organisme de formation, nous avons développé un partenariat avec l’Agefiph, l’association chargée de gérer le fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, dans le but de former des personnes handicapées.
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PAROLE
« Si l’on ne peut pas faire disparaître les situations de handicap, il est possible d’améliorer les conditions de vie de ceux qui en sont affectés. C’est pourquoi mieux accompagner et inclure les handicapés est bel et bien un défi et une nécessité. »
Leur mission est de créer du lien avec les handicapés et de les aider à développer leur projet. Dans le cadre du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), nous établissons un accompagnement particulier pour suivre les jeunes en situation de handicap que nous accueillons. En amont, nos équipes se rendent à l’Agefiph pour organiser des réunions auprès de ce public afin qu’ils puissent appréhender le bien-fondé de la formation… avant de s’engager. On demande aux formateurs d’être vigilants sur le bien-être de la personne et de nous informer sur les éventuelles difficultés rencontrées. Sur les douze jeunes en formation sur l’année, tous ont fini leur Bafa et ont trouvé un emploi !
La formation est un atout pour s’intégrer… Complètement car dans notre secteur de l’animation, la loi oblige à recruter des personnes diplômées. De plus, l’Agefiph dispose d’enveloppes financières conséquentes pour aider les personnes handicapées à se former. Nos formations peuvent être une passerelle pour favoriser l’insertion professionnelle des handicapés. Autre particularité, la réforme sur la modification du rythme scolaire où les collectivités ont un réel besoin d’animateurs. Le secteur de l’animation est un véritable tremplin pour l’emploi pour les jeunes en situation de handicap. Sur cette réforme, on est davantage sur des emplois précaires de trois heures, mais en cumulant les postes sur plusieurs communes, il est possible d’obtenir plus d’heures.
Quel retour d’expérience sur le Bafa ? Concernant le Bafa, les jeunes handicapés craignaient d’aller en stage, mais au final ça les a réconfortés de voir qu’ils étaient capables de faire aussi bien que les autres. À titre d’exemple, nous accueillons un jeune handicapé en contrat de six heures
pour faire ses TAP (temps d’activités périscolaires) animateur. Il a pu retrouver une envie dans l’animation où Il s’est finalement rendu compte que c’était bien le métier qu’il voulait faire.
Comment les animateurs abordent-ils le handicap ? Les accueils de loisirs sont soumis à accueillir des enfants en situation de handicap. Pour accompagner les animateurs, nous proposons des formations « analyse de pratique » réalisées par une psychologue afin de favoriser l’accueil de ces enfants. L’important est que les animateurs préviennent les autres enfants et les sensibilisent sur le sujet du handicap. En amont, il faut pouvoir en parler avec un médecin et les parents pour comprendre les réactions de l’enfant, et surtout pouvoir les expliquer aux autres. Les personnes ont souvent peur du handicap car elles ne savent pas ce que c’est. Pour avoir moins peur, il faut connaître. Car si l’on ne peut pas faire disparaître les situations de handicap, il est possible d’améliorer les conditions de vie de ceux qui en sont affectés. C’est pourquoi mieux accompagner et inclure les handicapés est bel et bien un défi et une nécessité.
Un conseil pour les aider à se projeter dans l’avenir? Que les personnes fassent plus de démarches personnelles. Pour avoir plus d’ouverture. Beaucoup de personnes handicapées estiment à tort que les contraintes dans ce secteur sont importantes. J’ai envie de leur dire : « Venez dans l’association et posez vos questions. Vous serez alors surpris de mesurer à quel point vous êtes capables de le faire. » Au-delà des organismes comme MDPH et Agefiph, je leur conseillerais aussi de sortir des sentiers battus et de s’ouvrir au monde extérieur pour ne pas se cloisonner. n
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recherche RESPONSABLE D’ACTIVITÉ OUVRAGES D’ART (H/F) Verdi, 360 collaborateurs, intervenant dans les domaines allant du conseil amont à la réalisation de projets sur tous types d’ouvrages, recherche un Responsable d’activité Ouvrages d’Art (poste basé à Marcq en Baroeul(59)). En lien direct avec le responsable du pôle technique, vous pilotez l’activité Ouvrages d’Art – Génie Civil. Vous prenez en charge des missions de maîtrise d’œuvre en projets neufs et réhabilitations. Vous assurez le développement commercial de l’activité, gérez l’équipe constituée de techniciens et d’ingénieurs, vous êtes garant de la bonne gestion des affaires. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur ou équivalent, vous disposez d’une expérience avérée en ouvrages d’art, de préférence en bureau d’études. Développeur et autonome, vous êtes force de proposition dans votre domaine d’intervention. Envoi des candidatures par mail : recrutement @ verdi-ingenierie.fr en rappelant la référence ROA
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HIGH-TECH
La technologie vous tend le bras Les gestes du quotidien peuvent devenir difficiles à accomplir, voire irréalisables pour une personne âgée ou handicapée. Grâce à l’avancée des sciences et de la technique, de nouveaux outils émergent régulièrement pour améliorer leur vie. SE DÉPLACER DU BOUT DE LA LANGUE
Pour diriger leur fauteuil roulant, les tétraplégiques pourront bientôt se servir de leur langue annoncent des chercheurs américains d’Atlanta dans la revue Science Translational Medicine. En fixant un piercing doté d’une boule de titane magnétisée sur la langue, ils ont rendu les mouvements de celle-ci facilement détectables par un appareil de mesure de champ magnétique. Grâce à la grande mobilité de cet organe assurée par ses 17 muscles, les patients testés ont rapidement appris à diriger leur fauteuil ou un curseur de souris à l’écran.
Vue d’artiste
UN MINI PC QUI SE PORTE À L’OREILLE
L
e premier bras bionique commercialisé aux Etats-Unis ! En effet, l’agence américaine des médicaments (FDA) a donné son accord en mai 2014 pour la mise sur le marché de la première prothèse high-tech du bras. Baptisé Deka Arm System, il permet d’effectuer les gestes de la vie quotidienne comme boire, manger ou ouvrir une porte… Ce système est fondé sur un
électromyogramme qui permet, avec des électrodes situées près de l’endroit où est rattaché le bras artificiel, de détecter l’activité électrique produite par les contractions musculaires. Les électrodes transmettent ces signaux électriques à une puce électronique dans la prothèse qui les traduit en différents mouvements spécifiques. Résultat : 90 % des patients ont réalisé des gestes qui leur étaient jusqu’alors impossibles.
Réduit au format d’une oreillette, ce PC se commande par les gestes du visage : mouvements d’un sourcil, de la mâchoire ou encore d’un œil. Ceux-ci sont analysés par les capteurs du produit depuis l’intérieur de l’oreille. Des chercheurs japonais ont développé un prototype qui pourrait être commercialisé fin 2015. Nommé provisoirement « PC portable clip d’oreille », cet appareil de 17 grammes est doté d’une puce électronique miniaturisée et d’un espace de stockage. En forme d’oreillette, ce mini PC est équipé du Bluetooth, GPS, micro, haut-parleur, baromètre et boussole. L’objet permettra d’accéder à des informations, applications et fonctionnalités en temps réel, mais sans les mains ! Cette oreillette possède une réelle utilité auprès des personnes malades, handicapées ou âgées et ouvre aussi de nouvelles possibilités. n
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offres d’emploi PERSPECTIVES 2014
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offres d’emploi PERSPECTIVES 2014
recherche PRÉPARATEURS DE COMMANDE CDD ou intérim (possibilité de CDI par la suite) STEF logistique est l’expert logistique de la Supply Chain Agroalimentaire sous température dirigée. Notre société propose une gamme complète de services comprenant le conseil et l’étude d’optimisation de la Supply Chain, la gestion des flux physiques et la gestion des flux d’information. Capable de gérer les flux stockés comme les flux tendus sous toutes les gammes de températures et de mettre en œuvre des solutions logistiques sur mesure, STEF logistique répond aux besoins des industriels, des distributeurs et de la restauration hors domicile. Nous recherchons des préparateurs de commande en horaire d’équipe fixe (soit 07h00-14h30, 13h00-20h30, 18h00-01h30). Il s’agit de préparation de commande en frais positif entre 0 et 4°. Pour toute candidature, merci de contacter Mme Sabrina Henni par mail : sabrina.henni@stef.com ou par tél. : 01 39 09 43 72
recherche CHARGÉ(E) DE RECOUVREMENT (H/F) Poste en CDI – Localisé à Saint-Denis (93) POSTE ET MISSIONS Rattaché au responsable du pôle recouvrement, vous mettez en place des solutions de recouvrement amiable. En charge d’un portefeuille de dossiers, vous réalisez un diagnostic de la situation du client et mettez en œuvre des solutions adaptées aux clients présentant des difficultés financières. Votre objectif est de garantir le recouvrement de la dette dans l’intérêt commun. PROFIL De formation supérieure (bac +2), vous justifiez d’une première expérience réussie en qualité de chargé de recouvrement, idéalement acquise dans le secteur du crédit à la consommation. L’écoute, la pédagogie et la rigueur d’exécution sont des qualités qui vous caractérisent. Vous maîtrisez l’outil informatique et avez une bonne connaissance de la réglementation du crédit à la consommation et des procédures qui s’y appliquent. Vous souhaitez développer vos compétences dans un environnement performant? Vous avez l’esprit d’équipe, envie de relever un nouveau challenge ? N’hésitez pas à nous envoyer votre candidature ! Poste en CDI Localisé à Saint-Denis (93)
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EN PRATIQUE
Aides à l’emploi : vous n’y échapperez pas ! L’Association pour la gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) vient de créer une nouvelle aide à l’embauche liée au contrat de génération, a modifié l’aide à la formation en emploi d’avenir et a rehaussé plusieurs de ses aides pour développer les embauches de travailleurs handicapés en alternance… Revue de détails.
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EN PRATIQUE
CRÉATION D’UNE AIDE SPÉCIFIQUE AU CONTRAT DE GÉNÉRATION Elle s’adresse aux employeurs qui recrutent ou maintiennent dans l’emploi un senior âgé d’au moins 55 ans en contrat à durée indéterminée (CDI) dans le cadre du contrat de génération. Elle peut être accordée quel que soit l’effectif de l’entreprise. Son montant s’élève à 4 000 € pour un temps plein et à 2 000 € pour un temps partiel d’au moins 16 heures par semaine.
MODIFICATION DE L’AIDE À LA FORMATION EN EMPLOI D’AVENIR
Comment trouver des candidats ? Cap emploi
Ce partenaire de l’Agefiph vous guide et vous conseille sur toutes les questions qui touchent au recrutement et à l’intégration d’une personne handicapée. En fonction des postes à pourvoir, Cap emploi peut rechercher et vous présenter des candidats.
Les centres de formation des apprentis
Concernant le recrutement d’apprentis ou de jeunes travailleurs en formation en alternance, vous pouvez vous adresser directement aux Centres de formation des apprentis (CFA) et établissements de formation mais aussi prendre contact avec les Missions locales et Pôle emploi.
Depuis 2013, l’Agefiph accorde une aide pour l’embauche d’un jeune handicapé en emploi d’avenir égale à 6 900 € pour la 1re année du contrat de travail et à 3 400 € pour la 2de (pour un temps plein). Ce montant est proratisé pour un contrat à temps partiel. L’Agefiph peut également financer la formation du jeune lorsqu’elle vise un diplôme ou une certification, à hauteur de 80 % du coût pédagogique de la formation. Comme pour le contrat de génération, le financement est accordé seulement si la formation est réalisée par un organisme de formation et est comprise entre 100 et 250 heures.
RENFORCEMENT DES AIDES ALTERNANCES C’est l’une des priorités de l’Agefiph qui renforce ainsi les aides pour les embauches d’alternants depuis le 1er juin 2013 en augmentant certains montants. L’embauche d’un travailleur handicapé en contrat de professionnalisation ouvre ainsi désormais droit à une aide de : Montant de l’aide pour l’employeur - 1 500 € pour un contrat de 6 à 11 mois ; - 3 000 € pour un contrat de 12 mois ; - 4 500 € pour un contrat supérieur à 12 mois mais inférieur ou égal à 18 ; - 6 000 € pour un contrat supérieur à 18 mois mais inférieur ou égal à 24 ; - 7 500 € pour un CDI. L’embauche d’un travailleur handicapé en apprentissage ouvre droit à une aide de : - 1 500 € pour un contrat de 6 à 11 mois ; - 3 000 € pour un contrat de 12 mois ; - 4 500 € pour un contrat supérieur à 12 mois mais inférieur à 18 ; - 6 000 € pour un contrat supérieur à 18 mois mais inférieur à 24 ; - 7 500 € pour un contrat supérieur à 24 mois mais inférieur à 30 ; - 9 000 € pour un contrat supérieur à 30 mois et inférieur ou égal à 36. L’aide à la pérennisation du contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, attribuée en cas d’embauche en CDI ou en CDD d’au moins 12 mois d’une personne handicapée à l’issue de son alternance a également augmenté et passe à : - 4 000 € pour un CDI à temps plein (2 000 pour un CDI à temps partiel d’au moins 16 heures par semaine) ; - 2 000 € pour un CDD à temps plein (1 000 pour un CDI à temps partiel d’au moins 16 heures par semaine).
AIDE À L’INSERTION PROFESSIONNELLE (AIP) Elle est destinée aux employeurs de personnes handicapées qui ont le plus de difficultés à se faire embaucher, et qui présentent au moins l’un des trois critères suivants : âgée de 45 ans et plus, demandeur d’emploi ayant travaillé moins de 6 mois consécutivement dans les 12 mois précédant le recrutement. Enfin, elle doit être embauchée par le même employeur en CDI ou CDD (minimum 12 mois) suite à un ou plusieurs contrats totalisant au moins 6 mois dans les 12 derniers mois. Le montant de l’aide financière est de : - 4 000 € pour un contrat à durée indéterminée (CDI) ou durée déterminée d’au moins 12 mois à temps plein. - 2 000 € pour un contrat à durée indéterminée (CDI) ou durée déterminée d’au moins 12 mois à temps partiel d’une durée minimum de 16 heures. - 2 000 € pour un contrat de travail dont la durée est comprise entre 6 et 11 mois à temps plein. - 1 000 € pour un contrat dont la durée est comprise entre 6 et 11 mois à temps partiel d’une durée minimum de 16 heures. Pour bénéficier de ces aides, la demande doit être faite auprès de l’Agefiph par l’employeur et le salarié, soit avec l’aide du conseiller Cap emploi, Pôle eploi ou Mission locale qui a soutenu la démarche, dans les trois mois suivant la date d’embauche.
RECONNAISSANCE DE LA LOURDEUR DU HANDICAP Enfin, l’entreprise peut faire une demande de reconnaissance de la lourdeur du handicap. Ce dispositif vise à compenser les conséquences du handicap sur l’activité professionnelle. Ces conséquences sont évaluées sur la base des coûts supportés par l’entreprise en raison du handicap de son salarié : charges liées à une organisation particulière du travail, à un accompagnement social ou professionnel, à un tutorat, à un manque à gagner du fait d’une productivité moindre du bénéficiaire de l’obligation d’emploi… Cette reconnaissance est une décision administrative de l’Agefiph, qui donne droit, pour une durée généralement de 3 ans, soit au versement de l’aide à l’emploi (AETH) au taux normal ou majoré en fonction de la lourdeur du handicap, soit à une minoration de la contribution due par l’établissement assujetti à l’obligation d’emploi des personnes handicapées. À ce titre, sachez que depuis le 1er janvier 2014, le montant de l’AETH en milieu ordinaire, par poste de travail occupé à plein-temps, est de : 4 288,50 € pour le taux normal et 8 577 € pour le taux majoré. n
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recherche CHARGÉ(E) D’ÉTUDES CRÉDIT (H/F) IDF – SAINT DENIS (93) ENTREPRISE - Vous avez des valeurs ? - Vous aimez la performance ? - Rejoignez-nous pour participer au développement de La Banque Postale Financement, filiale de La Banque Postale, et acteur challenger du crédit à la consommation ! POSTE ET MISSIONS Rattaché(e) à un superviseur et au sein d’une équipe de dix personnes environ, vous analysez les demandes de crédit réalisées par le réseau commercial. À ce titre, et suivant une méthodologie définie, vous : - évaluez pour chaque dossier traité la cohérence du projet de demande de crédit dans une optique de prévention du surendettement ; - identifiez les éléments de risques ; - statuez sur l’octroi du crédit dans le respect de votre niveau de délégation ; - participez à la réalisation des objectifs du service ; - assurez le suivi des non-conformités liées au montage des dossiers pour certains secteurs d’études ; - gérer la gestion et les tâches administratives générées par l’activité du service. PROFIL De formation supérieure (Bac + 2), vous justifiez d’une première expérience ou d’un stage significatif sur un poste similaire en environnement bancaire. Rigueur, organisation, sens des responsabilités, esprit d’équipe, alliés à de bonnes capacités d’analyse et de synthèse vous permettront d’être rapidement opérationnel(le). La banque postale Financement s’engage ! Vous pouvez également postuler à l’adresse suivante : bf-drh-handicap@labanquepostalefinancement.fr
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offres d’emploi PERSPECTIVES 2014
recherche OPÉRATEUR POLYVALENT CDD en vue d’embauche TRANSRAIL B&V conçoit et fabrique des transformateurs et inductances sur spécifications particulières pour applications ferroviaires et industrielles (photovoltaïque, éolien...). Créée en 1949, TRANSRAIL B&V réunit aujourd’hui 50 collaborateurs. Notre société est en cours de développement en Europe et à l’International. De formation CAP/BEP souhaitée – type Electrotechnique ou mécanique, vous avez de l’expérience dans le bobinage et/ou le montage d’appareils industriels (ex : transformateurs). Vous êtes sérieux, organisé(e) et volontaire. Vous avez la maîtrise de la lecture de plan (exigée). Votre mission sera de bobiner et d’assembler des selfs et des transformateurs. Débutant accepté. Tps plein : 35H / semaine TRANSRAIL B&V – Service du personnel– 14, rue Francine FROMONT 69120 VAULX-EN-VELIN marylin.malsot@boige-et-vignal.com
recherche CONSEILLER TÉLÉPHONIQUE (H/F) CDD 7 mois – 35h – BORDEAUX Spécialiste de la protection des personnes depuis plus de 80 ans, la MUTUELLE OCIANE est aujourd’hui, avec plus de 400 000 adhérents, la première mutuelle du Grand Sud-Ouest. Vous aimez accompagner, conseiller, vendre… Rejoignez-nous au sein d’une équipe dynamique. Nous vous proposons de contribuer à la fidélisation de notre portefeuille clients. Vous réceptionnez les appels de nos adhérents, vous traitez leur demande et proposez les offres et services d’Ociane. De formation supérieure Bac + 2, vous avez une première expérience réussie de la vente par téléphone. L’amplitude horaire est de 8h15 à 19h30, avec un samedi sur six travaillé en moyenne. Rémunération attractive (fixe + prime + titre restaurant) Merci d’adresser votre CV et lettre de motivation à l’adresse suivante : Mutuelle OCIANE – Sophie Coutanceau – 8 Terrasse du Front du Médoc – 33054 Bordeaux Cedex 0u par e-mail à : sophie.coutanceau@ociane.fr
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offres d’emploi PERSPECTIVES 2014
recherche CHARGÉ D’ETUDES EAU POTABLE (H/F) Verdi, 360 collaborateurs, intervenant dans les domaines allant du conseil amont à la réalisation de projets sur tous types d’ouvrages, recherche un Chargé d’études Eau Potable (poste basé à Chartres (27)). En lien direct avec le responsable d’agence, vous participez à des études de conception et aux suivis de travaux dans le cadre de missions de maîtrise d’œuvre, à des études diagnostics de réseaux, à des schémas directeurs, des modélisations… Vous pouvez être amené à intervenir sur des études d’assainissement et de VRD. De formation Ingénieur ou équivalent, vous disposez d’une expérience d’au moins 2 ans en études liées à l’eau potable. La connaissance des marchés publics est un plus. Vous êtes rigoureux et curieux des nouvelles techniques sur le domaine. Envoi des candidatures par mail : recrutement @ verdi-ingenierie.fr en rappelant la référence EPCH
recherche UN AGENT DE SERVICE (H/F) VOS MISSIONS SERONT LES SUIVANTES - Permanence en gare - Balayage lavage manuel des sols - Essuyage des objets meublans - Remplacement des sacs à déchets
PERMIS B facultatif
CONTRAT CDD si CDD durée : 15 mois
HORAIRE MENSUEL 151,67
POSTE À POURVOIR À PARTIR DU 01/09/2014
EXPÉRIENCE 1 à 5 ans
HORAIRE JOURNALIER De 6h30 à 13h30
PRÉ-REQUIS PARTICULIER Savoir lire
DÉPLACEMENTS Fréquents
SALAIRE BRUT MENSUEL 1 462 euros
30 _ CDH _ N°1_SEPTEMBRE_2014
offres d’emploi PERSPECTIVES 2014
recherche ADMINISTRATEUR RÉSEAU (H/F) Lely France, Bain-de-Bretagne (35) Employant 2000 collaborateurs répartis dans plus de 60 pays, le groupe Lely affiche un chiffre d’affaires annuel de 565 millions d’euros. Avec plus de 12 500 robots de traite vendus depuis 20 ans, Lely a conquis un leadership mondial et se situe aujourd’hui à la pointe de l’innovation en matière d’automatisation des élevages laitiers. Au sein du siège Français du groupe, notre développement nous porte à recruter à Bain de Bretagne (35) un Administrateur réseau (H/F). Rattaché au responsable informatique, vous administrez et exploitez les moyens informatiques et téléphoniques du réseau d’entreprise dans un souci permanent de sécurité, de disponibilité et de performance. Dans des environnements Windows et Linux, vous gérez l’architecture serveurs, stations de travail ainsi que les logiciels selon les normes en vigueur pour le réseau d’entreprise. Vous assurez la veille technologique. Support technique aux utilisateurs, vous assurez l’installation, la configuration et la maintenance des postes de travail. Vous déployez et maintenez les logiciels « Corporate » du réseau de franchise. Si vous êtes titulaire d’un diplôme informatique de type Bac+2/3 (BTS, DUT, Licence professionnelle) et que vous justifiez d’une expérience significative sur un poste similaire, vous êtes peut-être le collaborateur (H/F) que nous recherchons. Un niveau d’Anglais opérationnel pour échanger avec les autres entités du groupe (chat, e-mails, phone) est requis. Vous souhaitez rejoindre notre équipe ? Nous vous invitions à adresser vos lettre, CV, photo et rémunération souhaitée sous la référence ITAR à france@lely.com Confidentialité assurée. Best regards, Cordialement Gaëlle Loy | Communication | Communication Specialist Lely France | | Parc D’activités de Château Gaillard | 20 rue de la Seine | 35470 | Bain-de-Bretagne | France Tel: +33 (0) 2 23 31 22 01 | gloy@lely.com | www.lely.com
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AILLEURS
Ces pays qui nous ressemblent tant ! Qu’en est-il de l’emploi des personnes handicapées et des politiques adoptées en Europe ? Certains pays, et notamment l’Allemagne, apportent des réponses spécifiques et des obligations qui ne sont pas si éloignées de la France. La différence est davantage culturelle !
E
n introduction, le texte de la Communication de la Commission sur la stratégie Europe 2020 et l’intégration des personnes handicapées précise que « le handicap, de léger à lourd, touche une personne sur six dans l’Union européenne1. Ce sont 80 millions de personnes environ qui n’ont pas la possibilité de participer pleinement à la société et l’économie à cause d’obstacles d’ordre environnemental et comportemental. Le taux de pauvreté des personnes handicapées est de 70 % supérieur à la moyenne, en partie parce que leur accès à l’emploi est limité ». Les politiques adoptées traduisent-elles de véritables différences culturelles ? En 2012, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et le ministère des Affaires sociales ont commandé une étude au Centre technique national d’études et de recherches sur les handicaps et inadaptations (CTNERHI). Cinq pays européens ont été passés au crible concernant la question de l’emploi des personnes vivant des situations de handicap en Europe.
LE QUOTA RAMENÉ À 5 % EN ALLEMAGNE
En Allemagne, le modèle développé reste très proche du nôtre. La définition du handicap reste administrative et médicale à partir d’un barème. Cependant, la plupart des mesures concernant l’emploi sont réservées aux personnes sévèrement handicapées ayant au moins 50 % d’incapacité… En 2005, les personnes handicapées représentaient 6,8 millions, soit 8,2 % de la population. La politique allemande repose sur un fort secteur spécialisé qu’il s’agisse de scolarisation (avec seulement 18,5 % en milieu ordinaire) ou de formation-rééducation professionnelle en centres spécialisés, les personnes sévèrement handicapées représentant seulement 5,4 % des bénéficiaires de formation en entreprise. Les employeurs allemands doivent aussi respecter, comme en France, un quota d’emploi pour des travailleurs (sévèrement) handicapés. Ce quota initialement de 6 % (depuis 1974), a été ramené à 5 % en 2000 (et le seuil d’assujettissement de 16 à 20 salariés), en contrepartie de l’engagement des organisations patronales de réduire de 50 000 en deux ans le nombre des demandeurs d’emploi. Pari tenu, mais il reste cependant à vérifier qu’ils sont restés employés. Par ailleurs, la loi prévoit des pénalités pour les entreprises qui ne respectent pas le quota avec un versement à un fonds spécifique.
ITALIE : 100 % DES ENFANTS HANDICAPÉS SCOLARISÉS !
Outre la France, d’autres pays pourraient s’apparenter à la politique handicap de l’Allemagne. L’Autriche a mis en place un quota de 4 % pour les entreprises d’au moins 25 salariés. Ils ont très peu investi dans le travail protégé (environ 1 500 places) remplacé par le développement de l’emploi assisté. En revanche, il développe davantage la politique d’insertion scolaire avec plus de la moitié des enfants handicapés dans des écoles ordinaires. L’Italie présente les meilleures performances d’insertion scolaire avec 100 % des enfants handicapés en milieu ordinaire. La loi adoptée en 1999 propose un quota de 7 % pour les entreprises de 50 salariés et plus (mais 2 travailleurs handicapés entre 35 et 49 salariés, un seul en deçà). Cependant les entreprises n’ont pas le choix de ceux qu’ils emploient, ceux-ci sont inscrits sur des listes de priorité en fonction de leur qualification. Enfin, les italiens ont préféré des coopératives sociales aux ateliers protégés. n
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« Le taux de pauvreté des personnes handicapées est de 70 % supérieur à la moyenne »
CR2E recrute
Spécialisé dans le conseil et l’accompagnement des entreprises dans leur obligation légale liée à l’embauche de travailleurs handicapés, le CR2E recherche des téléconseillers (H/F) en SeineSaint-Denis. Vous aimez accompagner, conseiller, vendre alors rejoignez notre équipe dynamique et contribuez à la fidélisation de notre portefeuille clients. Nous recherchons des profils niveau Bac ou de formation supérieur Bac +2 avec des expériences dans la télé-vente. Nos postes sont évolutifs et votre mission consistera à réceptionner des appels de nos adhérents, traiter leur demande et leur proposer les offres et services du CR2E. Horaires aménageables et modulables, rémunération attractive (fixe, prime, titre restaurant). Vous souhaitez rejoindre notre équipe ? Merci d’adresser votre CV et lettre de motivation aux adresses ci-dessous :
CR2E
Centre de relation EA I Entreprises
CR2E Service Ressources Humaines
32-34, boulevard Paul Vaillant Couturier 93100 Montreuil-sous-Bois ou par email :
recrutement@cr2e.fr
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