n° 25
Ci-dessus, n° 16 ; en couverture, n° 1-c et 52.
n° 12
Catalogue réalisé en collaboration avec la librairie Monsieur le Prince, Olivier Pingel, et avec le concours de Raphaël Thomas. Les photographies ont été faites par Suzanne Nagy-Kirchhofer.
I. ARCHITECTURE DE JARDINS : PROJETS, RÉALISATIONS, BÂTIMENTS, FONTAINES… De Barthélémy Duchesne, nous ne savons que peu de choses ; un travail sur lui pourrait être intéressant. En effet, il participa en juillet 1785 à divers travaux d’aménagement du château de SaintCloud et en juillet 1788, il y fut nommé jardinier fleuriste de Marie-Antoinette. En mai 1804, il est nommé jardinier en chef de Sa Majesté au Petit Trianon, sur proposition de Lelieur de Ville-sur-Arce. Le 11 mai 1807, un marché d’entretien du dit jardin est signé avec lui pour trois ans, et en 1808, il aménage à Trianon le nouveau « Jardin particulier de S.M. l’Empereur ». Il fut remplacé à la Restauration en 1815 par Honoré Jouette, bien qu’il ait demandé à conserver sa place. En tant qu’entrepreneur de jardins, il a aménagé de nombreux jardins particuliers. Un marché passé le 18 juin 1786 pour un jardin à Paris le cite comme « entrepreneur de Jardins demeurant à Paris rue du Rocher ». Les dessins que nous présentons comme étant de lui ou de ses collaborateurs, sont signés par lui ou portent un numéro au dos à l’encre. Il est à penser que Duchesne ou ses collaborateurs classaient leurs dessins et les numérotaient. Les notes entre guillemets sont celles trouvées sur les dessins. Nous avons pour cet ensemble gardé l’ordre donné par les numéros au dos des dessins (notés ici entre crochets). Peu sont identifiés quant à leur utilisation. Certains sont sans doute des projets servant à Duchesne à montrer à ses clients ce qu’il pouvait réaliser. D’autres pourraient-ils être des projets pour Saint-Cloud ou Trianon ? Peu de dessins de cet important jardinier sont connus aujourd’hui. Nos remerciements à Madame Gabriela Lamy, historienne des jardins, pour ses renseignements sur Duchesne.
A- Barthélémy Duchesne (né vers 1751). 1. Ensemble de dix-neuf dessins de jardins. a) [n° 253]. Jardin carré avec un bassin au milieu. Encre de Chine et aquarelle. 42 x 35 cm.
b) [n° 266]. « Disposition d’un bosquet circulaire – Disposition d’un bosquet carré ». Encre de Chine et aquarelle. 33 x 59 cm. c) [n° 277]. Jardin avec allées droites et allées courbes. Encre de Chine et aquarelle. 48 x 36 cm. (Voir également la reproduction, en fond de la première de couverture).
d) Six dessins de parterres. d1- [n° 283]. Parterres rectangulaires. Encre de Chine et aquarelle. 34 x 22 cm. d2- [n° 286]. Parterres carrés. Mention « Bâtiment ». Encre de Chine et aquarelle. 34 x 22 cm. Signé au dos « par Duchesne ».
a
b
d3- [n° 285]. Parterres. Encre de Chine et aquarelle. 27 x 15 cm. d4- [n° 284]. Parterres. Encre de Chine et aquarelle. 27 x 15 cm. d5- [n° 288]. Parterres carrés. Mention « L’échelle est à 6 lignes pour toise ». Encre de Chine et aquarelle. 34 x 22 cm. Signé au dos « par Duchesne ». d6- [n° 287]. Parterres rectangulaires. Mention « L’échelle est à 6 lignes pour toise ». Encre de Chine et aquarelle. 34 x 22 cm. (Voir les reproductions en page suivante).
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e) [n° 300]. Parterres ou labyrinthe, avec un bassin au centre. Encre et aquarelle. 36 x 36 cm.
g) [n° 304]. « 2 bosquets de différente façon a 12 p. les hallée 24 les grandes ». Aquarelle. 41 x 52 cm. g
d1
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f) [n° 302]. Parterres ou labyrinthe. Encre de Chine et aquarelle. 36 x 36 cm.
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h) [n° 305]. « Partere de broderie varriée de deux façons ». Encre de Chine et aquarelle. 52 x 41 cm.
Ce dessin est une reprise d’un dessin de Dezallier-d’Argenville, ce qui prouve l’influence de celuici au cours du XVIIIe siècle.
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i) [n° 315]. « Plan général d’un terrain où il y a château […] ». Encre de Chine et aquarelle. 47 x 67 cm. Signé en bas à gauche.
Mention en bas à gauche : « Plan général d’un terrain où il y a château avec 2 helle qui fons avant core sur le devant et entouree d’eau vive par le moÿen d’une rivière et le potager en face pour se couvrir le service du chateau les 2 autres face au chateau, fecit Duchesne ».
j) [n° 321]. « Disposition d’un terrain supposé de 95 toises de largeur sur 66 toises 2 pieds de profondeur ». Encre de Chine et aquarelle. 72 x 47 cm. Signé en bas à droite. d5
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k) [n° 333]. « Plan et élévation d’une niche projetée pour le jardin de Mr BRIZARD au Gros Caillou 1781 par DUCHESNE entrepreneur de jardins ». Encre de Chine et aquarelle. 54 x 33 cm. Brizard ( Jean-Baptiste Britard, dit) était un comédien français (1721-1791). 140e sociétaire de la Comédie française, il était proche de Voltaire et joua plusieurs de ses personnages. Il prit sa retraite en 1786 et mourut cinq ans plus tard à Paris, dans sa maison du Gros-Caillou. Excellent patriote, il fut Capitaine des grenadiers volontaires de la section du Gros-Caillou. Il était un comédien admiré pour son talent et ses vertus ; le roi du Danemark lui dit un jour : « Monsieur Brizard, on voit bien que vous n’étudiez pas vos rôles dans une glace ».
l) Deux dessins de treillage : - [n° 327]. « Rideau de treillage projeté et exécuté rue de la verrerie chez Mr BOUCHER […] ». Encre de Chine et aquarelle. 20 x 35 cm. Inscription en haut du dessin : « Rideau de treillage projetée et exécutée rüe de la Verrerie Chez Mr Boucher par Duchesne, Entrepreneur de jardins, 1782, dont le marchée a été fait ce 4 8bre et le depance a montée a 80 tt et je ne recüe pour solde de tous comte que 61 tt ce qui fait 19 tt de perte. La maile est de 4 sur 3 pouces. »
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- [n° 328]. Treillage. Encre de Chine et aquarelle. 11 x 26 cm.
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Il fut ensuite légué à l’Université par Frédéric-Guillaume III de Prusse (1770-1840). Il accueille aujourd’hui des instituts de biologie et de minéralogie ainsi qu’un musée. Son jardin botanique présente de nombreuses variétés végétales. Ce dessin est un projet non réalisé de la fin du XVIIIe siècle. Peter Joseph Lenné l’Aîné était jardinier à la cour du château de Bonn. Il avait en plus la charge de jardinier au Château d’Augustusburg à la cour de Brühl et donnait des cours de botanique à l’université de Bonn. Descendant d’une famille de jardiniers liégeois, il est le père de Peter Joseph Lenné (1789-1866), le plus célèbre créateur de jardins de son époque.
3. Plan masse d’un bâtiment, jardin à la française avec parterres et bassins. Dessin de la fin du XVIIIe siècle. Encre de Chine et aquarelle. 48 x 30 cm.
m) [n° 335]. Quatre « gloriettes » dont une surmontée d’une pique et une surmontée d’un croissant. Mention « L’échelle est à 6 lignes pour pas. » Encre de Chine et lavis. 41 x 52 cm. Nous n’avons pu déterminer avec certitude ce à quoi correspondent ces dessins.
B- Plans de jardins
2. LENNÉ, Peter-Joseph (l’Aîné). « Plan du jardin du Château de Poppelsdorf. » Encre de Chine et aquarelle. 72 x 50,5 cm. Signé en bas à droite : « PierreJoseph Lenné jardinier ». Légende en bas à droite.
n° 3
Poppelsdorf est un village absorbé par Bonn au XIX siècle. Le château y fut bâti par le prince Clément Auguste de Bavière entre 1715 et 1723. Les architectes étaient Robert de Cotte et Balthasar Neumann. e
n° 2
6. SELLIER, Jacques. « Plan général des Bâtimens et Jardins de l’Intendance d’Amiens, dans lequel les nouveaux Parterres se trouvent distribués ». Encre de Chine et aquarelle. 56,5 x 39 cm. Un petit trou restauré dans la partie haute du dessin. L’hôtel de l’Intendance d’Amiens est aujourd’hui occupé par le Préfecture de la Somme. Il fut construit en 1775 par l’architecte Louis de Montigny (1746-1777) pour le compte de l’Intendant de Picardie. À la mort de Montigny, la conduite des travaux d’entretien de l’Intendance passa à l’ingénieur Jacques Sellier, qui fut remplacé en septembre 1779 par son rival Jean Rousseau, dont les projets de jardins à la française (il proposa également des projets de jardins pittoresques) apparaissaient plus riches et plus audacieux, malgré le projet de fontaine de Sellier agrémenté tout de même d’un jet d’eau de 13 mètres (visible sur notre dessin). Les archives départementales de la Somme ont un dessin d’une autre version du même projet par Jacques Sellier. Bibliographie : Jacques Foucart, « L’architecte Louis de Montigny, 1746-1777, et la Préfecture de la Somme », Eklitra, 2001.
7. SEHEULT, François-Léonard (1768-1840). Plan masse d’un jardin, début du XIXe siècle.
4. Plan d’un jardin à la française, avec un grand bassin et une fontaine. Dessin de la fin du XVIIIe siècle.
Encre de Chine, lavis d’encres et aquarelle. 73 x 102 cm. Superbe dessin donnant l’agencement d’une propriété de la région de Nantes que nous n’avons pu identifier. Restauration du papier en bas du dessin. Issu d’une grande famille d’entrepreneurs nantais, François-Léonard Seheult étudia l’architecture et apprit aux côtés de Peyre puis Brongniard. Il fut l’un des plus importants architectes nantais.
Encre de Chine et aquarelle. 40 x 59 cm.
5. Plan d’un jardin à la française. Dessin de la fin du XVIIIe siècle. Encre de Chine et aquarelle. 48 x 28 cm. n° 6
n° 7
9. POYARD, Constant. Plan du Domaine Royal de Grignon. Levé en 1827. Dessiné en 1829. 8. WALL. Plan des jardins de Bagatelle, de la ferme de Longchamp et des terrains avoisinants. Encre de Chine et lavis d’encres. 75,5 x 47,2 cm, contrecollé sur japon. À l’encre, en bas à droite « levé et dessiné par de Wall premier page du ROI ». La mention « Wall page du roi » autorise à une datation relativement resserrée. Charles X, propriétaire du domaine, ne devint roi qu’en 1824, date à laquelle le château passe dans le domaine royal. Le Roi envisage dès lors de remettre le domaine en état et de le modifier, mais ce projet ne fut jamais réalisé. On peut donc dater ce document entre 1824 et 1830 (date de l’abdication de Charles X). Ce dessin restitue Bagatelle dans son contexte de l’époque. Apparaissent encore la ferme de Longchamp, la maison du bac, le bac et la pompe à feu, face à l’île de Puteaux. Ce qui reste aujourd’hui du bac est la rue du Bac à Suresnes. Par ailleurs, le plan indique au dos du château un petit jardin à l’anglaise, alors que sur tous les documents étudiés (la gravure de Krafft en 1812 par exemple), il apparaît toujours un jardin à la française. Bibliographie : - Duchesnes, « Le château de Bagatelle (1715-1908) d’après les documents inédits des archives Nationales, des archives de la Seine et des mémoires manuscrits ou imprimés ». Paris, Schemit, 1909. - Forestier, « Bagatelle et ses jardins ». Paris, librairie agricole, 1924.
Encre de Chine et aquarelle. 35,3 x 43,8 cm. Plan représentant le château et le parc de Grignon (aujourd’hui commune de Thiverval-Grignon dans le département des Yvelines, au nord de Plaisir). Avec au nord, les terres d’Avron (Davron) ; à l’est, le bois et le moulin de Chantepie (Champie), les Coutures, Grignon et les Cent Arpens ; au sud, les Pâtures, les Petits Prés, les terres de l’Église, les Vieilles Vignes et les Vignes ; et à l’ouest, Thiverval. Sous le dessin, à gauche : « Contenances. La superficie totale de la Propriété de Grignon est de 468 hectares 34 ares (1369 arpens 86 perches, mesure de 18 pieds pour perche). Savoir : en Grand et petit Parcs 293 hectares 8 ares, dont 144 h. 81 a. en bois ; 92 h. 36 a. en terres ; 36 h. 84a. en avenues et routes ; 5 h. 68 a. en bâtimens, cours et jardins ; 7 h. 63 a. en prés et gazons ; et 8 h. 76 a. en eaux. La partie extérieure aux Parcs contient en terres 171 hectares 95 ares et en prés 3 hectares 31 ares. »
Sous le dessin, à doite : « Observations. La Propriété de Grignon a été mise par le Roi à la disposition d’une société d’Agronomes pour y établir une ferme modèle, et y recevoir des Elèves. Ce plan est orienté plein nord, et construit à l’échelle d’un mètre pour dix mille. Il a été levé dessiné et offert à son Excellence le Baron de la Bouillerie, Pair de France, Ministre d’Etat, Intendant général de la Maison du Roi, par Constant Poyard, Géomètre des Domaines de la Couronne. » Le château de Grignon a été construit au XVIIe siècle par Nicolas de Bellièvre, marquis de Grignon, seigneur de Neauphle et chancelier de France, qui avait acheté le domaine à Diane de Poitiers. En 1826, le château, le parc, les terres et les fermes de Grignon furent mis en vente et achetés par Charles X qui y installa l’Institution royale agronomique de Grignon, aujourd’hui AgroParisTech, la plus ancienne des écoles d’agriculture et d’agronomie françaises.
9 bis. CARON. « Vue d’une partie de Grignon. 20 janvier 1800. » Crayon. 7,5 x 12,5 cm. Cadre perlé d’époque.
10. Huit dessins de jardins ou parcs à l’anglaise. Circa 1840. Ces huit dessins que nous présentons ont la même technique, le même format et le même support : Encre brune et lavis. 45 x 56 cm chaque. Un filigrane à la date de 1838 a été trouvé sur un des dessins. Ces dessins ne semblent pas réalisables, ils donnent une vision de jardins « surréalistes», de projets utopiques ; sur l’un d’eux par exemple, les chemins forment un sapin de Noël. Quatre d’entre eux peuvent être assemblés, et se complètent. Cet ensemble pose de nombreux problèmes que nous n’avons pu résoudre, et le fait d’avoir réuni quatre dessins ne fait que les compliquer. Faisaient-ils partie d’un ensemble beaucoup plus conséquent ou de plusieurs ensembles ? Les dessins qui ne sont pas réunis à d’autres ici étaient-ils indépendants ? Nous n’avons pour le moment retrouvé aucun dessin similaire de la même main ou du même projet et n’avons pu rapprocher ces projets « improbables » d’aucuns autre dessin répertorié. Le fait de les publier permettra peut-être de résoudre l’énigme ou de compléter des dessins similaires qui pourraient se trouver dans des institutions ou chez des collectionneurs.
11. THELEMANN, Carl Friedrich (1811-1889). « Plan de la partie du jardin anglais de St Cloud, projeté et dessiné par Thelemann, directeur des jardins ducals de Nassau. Biebrich, 1854. » Aquarelle, crayon et lavis. 57,2 x 147 cm, contrecollé sur un grand carton de 72,8 x 156 cm, composé de 4 volets se repliant en une reliure (72,8 x 39,3 cm), plein chagrin noir à ornements dorés à la grotesque sur les plats. Les bords de la reliure sont frottés.
Projet d’un jardin anglais pour le parc de Saint-Cloud. C’est au château de Saint-Cloud que Napoléon Ier (le 18 mai 1804), puis Napoléon III (le 1er décembre 1852), furent tous deux proclamés empereurs des Français. Ce plan a été dressé en 1854 au château de Biebrich à Wiesbaden (Hesse, Allemagne), résidence ducale du duché indépendant de Nassau de 1816 à 1866. Carl Friedrich Thelemann (1811-1889) était le directeur des jardins ducaux du duc Adolf von Nassau à Biebrich. Né en 1811 à Aschaffenburg, Thelemann commença sa carrière de jardinier en 1839, au service d’un diplomate autrichien, Carl Alexander Freiherr von Hügel (17961870), à Vienne. Très vite, il entra à la cour du duc Adolf von Nassau (1817-1905) à Biebrich et fut directeur du jardin botanique de la cour impériale de Saint-Pétersbourg dans les années 1850 avant de revenir à Biebrich. En collaboration avec l’architecte paysagiste francfortois Franz Heinrich Siesmayer (1817-1900), il œuvra à la conservation des plantes précieuses à Biebrich. Avec ce même Siesmayer, et avec le directeur des jardins de Francfort Ferdinand Xaver Heiss, il créa le parc de la palmeraie de Francfort (célèbre jardin botanique de la ville, nommé Palmengarten), mais il décéda en 1889, malheureusement un an avant la première exposition florale. Nous n’avons pu retrouver quelle a été l’origine de ce dessin. Il s’agit peut-être d’une commande.
12. Parc avec jardin à l’anglaise. Première moitié du XIXe siècle. (Voir la reproduction en deuxième de couverture).
Encre et aquarelle. 42 x 48 cm. Mention « Échelle de 24 toises ». Au dos : Signatures et mention « J. Sasias / aussitôt ».
13. Projet de parc à l’anglaise. Début du XXe siècle. Aquarelle. 42 x 20 cm. n° 13
Orangerie, serre chaude, logement du jardinier. Au milieu du potager grand bassin au milieu duquel est un pavillon pour des ruches. Le jardin arrangé en agrément avec pièces d’eau, cascades, jeux de paume de balon &c. A l’entrée côté de la rivière deux petits Pavillons. » Joint (collé par un coin, à la légende) : « Plan du soubassement ». Encre de Chine et lavis. 21 x 18 cm. Légende : « Le plan du soubassement contient : un vestibule, escalier, antichambre, cuisine, lavoir, office bucher, sellier et garde manger. Une gallerie de communication, un billard, salle de bain, petite chambre à coucher, cabinet, &c. &c. &c. » Le plan du soubassement et la légende étaient collés au coin inférieur gauche du dessin. Déchirure sur le côté droit de la légende qui pourrait ainsi être incomplète.
14. Plan d’un pavillon d’habitation avec basse-cour et potager.
15. MONTAIGNE, D. et LUIZET, Père et Fils. Deux dessins du château de Beaulieu et de son parc. a) Plan géométrique dressé par le géomètre D. Montaigne le 10 juillet 1865. Aquarelle et encre. 92,7 x 63 cm. b) Projet de jardin présenté par Luizet, Père et Fils, architectes de jardins à Écully, 1881. Aquarelle et encre. 90,6 x 65,7 cm. Trace de déchirure, dessin doublé. Le château de Beaulieu est situé sur la commune de Riorges (Loire, Rhône-Alpes). Ces deux dessins permettent de retracer l’évolution du jardin de cette propriété. Les légendes montrent l’organisation de la propriété, lavoir, chenil, potager, etc., ainsi que l’origine de certains massifs. Le château de Beaulieu est actuellement un lieu d’exposition appartenant à la mairie de Riorges.
C- Parterres 16. « Parterre de Savigni ». (Voir la reproduction en deuxième de couverture).
Encre brune et aquarelle. 77,6 x 51,5 cm. Mention « Échelle de 12 toises faite par moi Thomas ». Certainement une partie du jardin du château de Savigny-sur-Orge. Au dos : « Savigny. Savignysur-Orge, Seine & Oise ». Le château de Savigny-sur-Orge fut construit à la fin du XVe siècle pour Etienne de Vesc. Il fut acquis en 1621 par le comte de Montrevel qui fit réaliser le parc. Madame de Sévigné y fit plusieurs séjours au temps du marquis de Vins. Charles François de Vintimille en hérita et entre 1723 et 1735, l’aile occidentale brûla et l’aile en pierres de taille fut construite. Le maréchal Davout acheta le château en 1802 et y entreprit de grands travaux qui furent interrompus en 1814 avec la fin de l’Empire. Plusieurs propriétaires se succédèrent tout au long du XIXe siècle, puis, à la fin de la seconde Guerre Mondiale, il est acquis par le ministère de l’Éducation nationale qui y installe le lycée Corot. Le parc est alors remplacé par des installations sportives.
Encre de Chine et aquarelle. 70 x 43 cm. La légende, sur un papier à part de 9 x 29,9 cm, indique : « Le Pavillon d’habitation contient : Un Vestibule, Un Esclier, Antichambre, Salle à manger, Cabinet, Salon et cabinet, Chambre à coucher, Cabinet de toilette avec un dégagement, Lieux à l’anglaise. La basse cour contient : Remises, Ecuries, Etables, Laiteries et dépendances, Logement du vachet et de sa famille. Au dessus des dits bâtiments greniers à fourages. Au milieu de la cour Abreuvoir, au milieu duquel est un colombier avec toutes ses dépendances. Le potager contient en bâtimens : Logement du concierge, n° 15-a
n° 15-b
17. Parterre à la française entourant des bassins. Fin du XVIIIe siècle. Sanguine. 47,2 x 63,6 cm.
20. Parterres, broderie à la fleur-delys.
21. Parterres, broderie aux coquilles.
Encre et aquarelle. 23 x 17 cm.
Encre et aquarelle. 32,7 x 18,1 cm, contrecollé sur une feuille de 40,7 x 27 cm. Numéro 114 en haut sur le support. Cachet de collection Soulavie en bas à droite du dessin. Projet datant des environs du milieu du XVIIIe siècle.
22. Parterre à la française, déclinaison de bassins. 19. Parterres, bassin, statues.
18. Parterres avec buisson central.
Encre de Chine, lavis d’encres et aquarelle. 26 x 39 cm.
Encre de Chine et aquarelle. 15 x 25 cm.
« Échelle d’une ligne pour pied. 94 pieds de large. 156 pieds de long. »
Encre de Chine et aquarelle. 27,7 x 21,4 cm, contrecollé sur une feuille de 41,7 x 25,7 cm. (Voir également la reproduction en quatrième de couverture).
Numéro 111 en haut sur le support. Cachet de collection Soulavie en bas à droite du dessin. Projet datant des environs de 1750. n° 22
D- Éléments de décoration de jardins : fontaines, théâtres de verdure, serres, ponts… 23. CAMPION, Charles Michel (17341784). Vue du château de la Chapelle Saint-Mesmin.
24. SEHEULT, Saint-Félix (1793-1858). Plan-masse d’une fontaine.
Dessin à l’encre de Chine sur vélin. 20,8 x 31,1 cm.
Monument élevé au-dessus de quatre fontaines en escaliers. Saint-Félix Seheult est le neveu de François-Léonard Seheult. Il travailla essentiellement à Nantes et fut architecte du département de la Loire-Inférieure à partir de 1827.
La vue se présente dans un encadrement avec les mentions suivantes : « Vue du château de la Chapelle » en haut ; et en bas, « Dédiée à Monsieur et à Madame de Guillonville par leur serviteur et ami C. Campion. Des Académies des Sciences et Belles Lettres de Marseille et Amateur Honoraire de celle de Peinture et Sculpture. 1775. » Charles-Michel Campion est né à Marseille et mort à Orléans. Il fut graveur. Notre dessin est d’ailleurs un dessin préparatoire à une gravure. Le château est situé près d’Orléans, et existe encore de nos jours. Il fut la propriété de la famille Sablon de Guillonville qui y entretenait un très beau jardin, puis au début du XIXe siècle, d’une chanteuse de renom qui développa le jardin en faisant venir des essences rares.
25. BÉLANGER, François-Joseph (17441818), (attribué à). Projet de pont chinois. Encre brune, aquarelle et lavis d’encre. 44,5 x 64 cm. Petites déchirures avec légers Fin du XVIIIe siècle. manques en marge.
Aquarelle. 25 x 34 cm. Filigrane D&C Blauw. Mention manuscrite de la hauteur en bas du côté gauche du pont. (Voir également la reproduction en deuxième de couverture).
Mention manuscrite au dos : « Folies St Jammes, Neuillysur-Seine ». François Joseph Bélanger, un des plus grands paysagistes de son temps, fut un architecte prisé par les aristocrates et bourgeois qui se faisaient construire hors de la ville des folies, maisons de villégiature au cœur de jardins anglais truffés de touches exotiques. Le parc de la Folie Saint-James fut aménagé à partir de 1782 à la demande du spéculateur Baudard, dit de SaintJames, trésorier général de la Marine, qui fit appel à Bélanger (qui s’entoura de Jean-Baptiste Chaussard) pour construire sa superbe résidence sur la route de Neuilly à Boulogne. Bélanger y travailla sur le modèle des jardins pittoresques anglo-chinois typiques de la mode de l’époque. Ainsi s’y trouvaient un vase chinois, un bac chinois, une glacière et un pavillon chinois, deux autres pavillons chinois et le pont chinois. Le dessin que nous présentons, sans doute un projet, est très proche de celui représenté à la planche 108 du « Recueil d’Architecture civile […] » de Jean Charles Krafft (Paris, Bance, imprimerie du Crapelet, 1812), « Détails des Ponts du Jardin de St James », montrant un pont chinois. Bélanger avait également construit deux ponts chinois et une tente chinoise dans le tout proche parc de Bagatelle. Bibliographie : - Henri Cordier. « La Chine en France au XVIIIe siècle » (pp. 64-66). - J.-C. Krafft. « Recueil d’Architecture civile […] ». Paris, Bance, imprimerie du Crapelet, 1812.
26. SEHEULT, Saint-Félix. Théâtre de verdure. Deux dessins.
27. VERLY, François (1760-1822). Statue dans un théâtre de verdure.
a) Théâtre de verdure. Plan-masse. Encre de Chine, lavis d’encres et aquarelle. 74 x 63 cm. Bande de papier bleu collée sur le pourtour, filets d’encadrement, l’un épais, l’autre fin. Signature en bas à droite : « S. Félix Seheult, 1813 ».
Encre et aquarelle. 30 x 26,5 cm. François Verly, architecte lillois, se forme à l’Académie des Arts de sa ville, puis à l’Académie royale d’architecture à Paris. Il obtient le prix d’émulation de cette dernière en juin 1783, dont le sujet est un kiosque. Il se présente aussi au Grand Prix de 1785, sans l’emporter cette fois-ci. François Verly a l’occasion de concevoir des décors de fêtes et s’intéresse au théâtre. On connaît surtout ses décors révolutionnaires pour l’intérieur de l’église Saint-Maurice de Lille, transformée en Temple de la Raison en 1793, ainsi que son projet d’agrandissement du théâtre de Dunkerque en 1795.
Rare dessin de théâtre de pleinair. La feuille est traitée en trompe-l’œil.
b) Théâtre de verdure. Coupe. Encre brune, aquarelle, lavis d’encres. 44,5 x 61 cm. Petites déchirures sur le pourtour avec de très légers manques.
E- Serres
n° 26-a
28. VISCONTI, Louis-Thullius-Joachim (1791-1853), (attribué à). « Élévation principale de la serre d’hiver, des remises et du colombier ». Encre de Chine et aquarelle. 43,5 x 102 cm.
n° 26-b
Bibliographie : - Françoise Hamon et Charles MacCallum, « Louis Visconti, 1791-1853 ». Délégation à l’action artistique de la Ville de Paris, 1991.
29. « Plan et élévation d’une serre que M. de Boulin veut faire construire à son château ».
32. FORMIGÉ, Jean Camille (18451926). Fleuriste municipal de la Ville de Paris. 1899.
Encre de Chine, encre rouge et lavis d’encres. 26,5 x 62 cm.
Encre de Chine et lavis d’encres. 94,5 x 63,7 cm. Signé et daté en bas à droite.
Élévation, plan-masse et coupe. Notes techniques concernant la construction dans la partie droite du dessin.
Dessins des galeries de chauffage et de la chaufferie des serres d’Auteuil, construites par Formigé de 1895 à 1898, alors architecte en chef du service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris. La feuille comprend un grand dessin des galeries de chauffage (échelle de 0,0025 P.M.) et quatre dessins plus petits : une coupe sur les soutes, une coupe longitudinale (échelle de 0,01 P.M.), les colonnes de la chaufferie (échelle de 0,05) et le plan de la chaufferie (échelle de 0,005).
30. BLAIRON. Projet de jardin d’hiver pour le château de M. de Poléon. Encre de Chine et lavis d’encres. 62 x 115 cm. « Propriété de M de Poléon à Poléon. Projet de jardin d’hiver dressé par la maison Blairon constructeur à Charleville. » À Saint-Georges-duBois (Charente-Maritime). L’entreprise Blairon (Constructions métalliques Blairon et Cie) fondée en 1865 s’est spécialisée dans l’architecture métallique avec notamment de multiples kiosques à musique vendus dans toute la France, ainsi que le bâtiment des archives départementales des Ardennes.
31. Élévation d’une serre de jardin. Aquarelle, encre de Chine et crayon. 58,5 x 91,5 cm. Il s’agit d’un dessin d’école représentatif des dessins des élèves de l’école des Beaux-arts vers 1880, montrant un reflet très précis des serres exécutées à cette époque.
II. PLANS DE PROPRIÉTÉS, BORNAGES, RELEVÉS DE GÉOMÈTRES A- Villes et propriétés
34. « Plan de la ville et Château d’Entrevaux ». Aquarelle et encre de Chine. Deux feuilles de papier collées. 45 x 75 cm. Deux petites déchirures marginales. Entrevaux, située dans les Alpes-de-Haute-Provence, fut fortifiée par Vauban sur l’ordre de Louis XIV à partir de 1693. La présence de la poudrière (n° 12 sur le dessin), ouvrage construit par de Pène en 1730, permet de dater ce dessin postérieurement à cette date.
33. Houlgate. « Terre de Beuzeval Premiere Carte ». Encre de Chine et aquarelle. 63,5 x 93,5 cm. Traces de pliures. Légère déchirure à une pliure. Ce plan de la fin du XVIIIe siècle est l’un des plus anciens connus de Beuzeval qui devint Houlgate-Beuzeval puis Houlgate à la fin du XIXe siècle. Il s’agit d’une des rares représentations entre la carte de Cassini et le cadastre napoléonien. En bas à gauche, échelle en perches : mesure principale des arpenteurs.
35. Plan topographique du territoire de la paroisse du Plessis-Gassot. Levé par Benoit en 1787 et délivré conforme par François Nicolas Louvet en 1810. Encre de Chine et lavis. 46 x 63,5 cm. Points noirs sur les bords droit et gauche. Déchirures et manques. Le Plessis-Gassot est un petit village du Val d’Oise, situé entre le Menil (le Mesnil-Aubry), Fontenay (Fontenay-en-Parisis), Bouqueval et Ecouen.
36. Plan du château de la Prousterie et de ses environs. Encre de Chine et lavis. 31,9 x 40,8 cm. Doublé sur carton. Papier très fragile. Déchirures dans les marges, petits manques aux bords et deux petits manques dans le dessin. Titre en haut « La Prouterie ». Daté en bas à droite du 1er janvier 1817. Dessin en mauvais état. Mériterait une restauration. Le château de la Prousterie, situé sur la commune d’Avezé (Sarthe, Pays de la Loire), fut construit à partir de la fin du XVe siècle. Vers la fin du XVIe siècle, René du Crochet, propriétaire de l’époque, y fit ériger une chapelle. Le château passa dans les mains de la famille d’Angennes, puis de Jacques-Guillaume Gayot (chevalier, doyen de la cour des aides de Paris). Au XVIIIe siècle, le nouveau propriétaire, Pierre-Charles Gondouin (notaire à Paris et conseiller du roi), fit construire la partie droite du logis et la façade antérieure. Le château de la Prousterie passa ensuite à la belle-famille de Gondouin, les Goüin (famille de banquiers et d’industriels originaires de Tours). L’orangerie fut construite après 1826. Une grange sera ajoutée en 1898. Joint : un document manuscrit (69,8 x 55 cm) : « Chronologie des Seigneurs de La Prousterie ».
37. Plan de Fontenay-le-Fleury. « Levé en 1825 par MM. Caizac, Labrousse, Lagrandière, Daron, Delteil, Quelen, Ducampgrain et De Croix. » Encre de Chine et lavis d’encres. 32,8 x 41,2 cm. Signé « Vu, Duhou[...] ». Dessin doublé. Avec sur trois côtés de ce plan, les profils du terrain. La ville de Fontenay-le-Fleury se trouve dans les Yvelines (Île-deFrance), elle est voisine de Saint-Cyr-l’École.
38. « Plan géométrique d’un corps de ferme et de toutes les terres qui la composent, située à Ezanville, appartenant à Mme Vve Gayard et exploitée par Mme Vve Testart. Levé et dessiné par Leroy, Géomètre à Sarcelles. 1825. » Manuscrit de 20 pages (avec le titre à la première page, l’échelle à la seconde, un tableau récapitulatif à la 17e page et les 3 dernières pages blanches). 49 x 33 cm. Liste des plans présentés, page par page : - Village d’Ezanville. Le Chemin de la Chasse ou Bois d’Ezanville. - Terroir d’Ezanville. Les Ouches. Les Carnaux Jacquais.
- Derrière le bois ou Terre de Veau. Les Bourguignons ou Saules Marais. - Les Bourguignons. - Les Bourguignons. - Plaine d’Attainville. Maligne-mille. - La fosse au vent ou fond de Bagny. Plaine d’Attainville. Les Boutonniers. - Le Buisson Blavet. - Sous la Ville ou Le Chemin de la Croix des Noyers. Les Fesses. - Terroir d’Ezanville. La voie qui fauche. Terroir du Mesnil-Aubry. Lieudit la fontaine du Mesnil. - Terroir d’Ezanville. Sur la Fontaine du Mesnil. La Pelle à Four. Les Grédiarts. Le fond des Griblets. - Terroir du Mesnil-aubry. Les Griblets. - Terroir d’Ezanville. Les Griblets. Terroir d’Ecouen. Au dessus des Griblets ou le Chemin du Mesnil-aubry. - Terroir d’Ecouen. Les petits Griblets. Le Pré carré. Le tableau récapitulatif est signé par le géomètre : « Certifié véritable et parfaitement conforme aux localités, à Sarcelles le 9 mars 1826. Leroy. » Les communes d’Ezanville, Ecouen, le Mesnil-Aubry et Attainville se situent dans le Val-d’Oise (Île-de-France), à une vingtaine de kilomètres au nord de Paris.
39. « Plan Géométrique des Maisons, Jardins et héritages que possèdent Monsieur et Madame de Beauregard dans l’Etendue des seigneuries de Brevanne, Grand et haut Gagny. » « Échelle de 60 Perches, à 18 pieds, 4 pouces pour Perche ». Encre de Chine et lavis d’encres. 44,5 x 78,3 cm. Restaurations aux déchirures. Le village de Brévannes fait aujourd’hui partie de la commune de Limeil-Brévannes, dans le sud-est du Val-de-Marne (Île-de-France). Le plan présente les lieux dits le Marrais, les Regards, la Champagne, le grand Gagny et le petit Gagny.
40. Plan militaire aux environs d’Exilles. Encre de Chine et encre rouge. 61,1 x 77,8 cm. Brûlure vers le centre de la partie inférieure. Traces de plis. Ce plan décrit les environs d’Exilles, région alpine de la province de Turin, dans le Piémont italien. Le fort d’Exilles joua un rôle important tout au long de l’histoire de la région. Pris par Emmanuel de Savoie en 1593, il changea plusieurs fois de main avant de revenir à la Savoie en 1708 puis d’être cédé au Piémont par le Traité d’Utrecht en 1713. Pris en 1794 par les armées révolutionnaires françaises, il est jugé dangereux et détruit. Mention au dos : « Exilles ».
Cinq colonnes militaires sont indiquées sur ce plan : A. « Colonne de droite et direction » : du Col de Sestrières et Sestrières à Pourrières et Usseaux. B. « Colonne du centre, et direction » : au départ de Césane (Cesana Torinese, écrit Sézane), la ligne se termine parallèle à la ligne A, plus proche d’Exilles. C. « Colonne de gauche, et direction » : au départ de Césane, jusqu’à Montagne Seu (se termine presque au même point que la ligne B), en passant par Oulx et Sauze d’Oulx. D. « Colonne, et direction, du corps venant de Savoya » : au nord d’Exilles et des autres lignes, entre Chaumont (Chiomonte), Suse (Susa) et Jaillons (Giaglione).
F. « Forest du Secu d’Oulx » : Massif forestier de la montagne Seu. Ce dessin semble relater les mouvements militaires autour de la ville d’Exilles.
Nous n’avons pas trouvé trace de ce clos Notre-Dame des Lorinettes. Le château de Montanglaust (nom dérivé de « mont enclos ») fut construit au XVIIe siècle par la famille Pidoux, seigneurs de Montangaust depuis le Moyen-Âge. Jean de La Fontaine, parent par sa mère de la famille Pidoux, y aurait séjourné. Il se trouve à Coulommiers (Seine-et-Marne, Île-de-France), au bout de la rue du Château, le long de la rue Pidoux de Montanglaust. Une maison d’hôte à Coulommiers s’appelle les Lorinettes, elle se situe à 600 mètres au sudest du château, au bord de l’avenue Jehan-deBrie (qui vers le nord mène directement à La Ferté-sous-Jouarre), et tout près de l’avenue des Lorinettes.
41. « Clos de Notre-Dame des Lorinettes. Côte de Montanglaust à Coulommiers. » 1861. Aquarelle, encre de Chine et crayon. 51 x 33 cm. Contrecollé sur carton. Rousseurs. Marque de pli central. Mouillure dans la partie gauche. Plan des terres du Clos de Notre-Dame des Lorinettes à Coulommiers, appartenant à M. Presche, et acquises de M. Gougenot des Mousseaux, M. Henri Duquesne, M. Liénard, M. Rouard dit Grades, et des héritiers du Fort. Avec deux jolies petites élévations à l’aquarelle de part-et-d’autre du plan. En haut (est), mention « Route nouvelle de Coulommiers à La Ferté-sous-Jouarre », en bas (ouest), mention « Vieille Route ».
42. « Procès Verbal de bornage des propriétés appartenant à Made Celinie Suzanne CIRON Vve GAUTHIER et Melle Claire Celinie GAUTHIER sa fille mineure. Sises terroirs de Flagy, Thoury-Férottes et Villemaréchal. Dressé par A. LABARRE, Géomètre à Voulx. 1871 et 1872. » 1 vol. in-4 relié en demi-chagrin noir à dos lisse. Manuscrit de [12] feuillets d’articles de mesurage et bornage de propriétés, [12] feuillets de plans en couleurs (recto-verso, dont un feuillet dépliant), [6] feuillets de tableaux récapitulatifs et de signatures des riverains et [8] feuillets d’avis de parents de la mineure Gauthier du Greffe de la justice de Paris. Le tout monté sur onglets.
Les plans, à l’échelle de 1 à 500 décrivent : - le territoire de Flagy : le Champ Gaillard, le MoulinBillard, les Antes, les Sablons, le Veau-Franc, le chemin de Chéroy, Mocque-Panier, la Butte Rouge, le Bois Moreau, la Forêt, l’Arpent Franc, les Caillots, les Vignes du Bois, le chemin de la Croix St Marc, le Bois Pageon, le Mauvais Pas, les Saules, les Petits Prés, les Grands Prés, la Cour aux Prêtres, le Biez, les Fourneaux, le Bois Moreau, le Bois Maury, les Mainguettes et Fleur Jardin ; - le territoire de Thoury-Férottes : le Clos Mona, les Vignes Georget, les Vignes Blanches, le Montquart, les Bourgognes, le chemin de Férottes, la Croix St Marc, le Souchot, Montauban, le haut du chemin creux, le Petit Poplin, les Arbres, le Buisson Poulleux, le Puits Canault, les Prés de l’Étang, l’Aumaie de Compigny, la Prairie de Mache-Moulin, les Prés-Leroy, le Bois de la Tourneuse et la Vallée Godot ; - le territoire de Villemaréchal : les creux Fossés et la Rocheterie. Les villes de Flagy, ThouryFérottes et Villemaréchal, se trouvent en Seine-et-Marne, près de l’Yonne, entre Nemours et Montereau-FaultYonne.
43. « Plan de la Cressiculture de Duvy près Crépy (Oise), alimentée par les Eaux Féro-Iodées de la Source Sainte-Marie. Appartenant à M. Billet Pierre, « La Société d’encouragement décerne aujourd’hui la plus élevée de ses récompenses à M. Émile Billet, propriétaire à Paris. 1888. Marteau géomètre à Roissy (Seine-et-Oise). » pour ses nombreuses et belles cressonnières de Duvy-en-Valois et de Gonesse. Nous donnerons une Encre de Chine et lavis d’encres. 73 x 204 cm. Signé en bas à droite «Le Présent plan dressé et certifié exact par le géomètre soussigné. Roissy le 28 Décembre 1888. L. Marteau. » La commune de Duvy (Oise, Picardie), mitoyenne de Crépy-en-Valois, se situe à une soixantaine de kilomètres au nord de Paris, entre Chantilly et Soissons. Elle est traversée par la rivière Sainte-Marie, longue de 11,7 km et prenant sa source dans le village voisin d’Auger-Saint-Vincent. Il existe une carte postale ancienne de Duvy, représentant la Cressonnière Billet. La famille Billet a également possédé une cressonnière à Gonesse (Val-d’Oise, Île-de-France). Ces cressonnières ont été créées par Émile Billet, dans les années 1860 ; celui-ci reçut, en 1870, la médaille d’or d’encouragement décernée pour des inventions ou des perfectionnements industriels par la Société d’encouragement pour l’Industrie nationale. Cette médaille lui fut remise suite au rapport effectué en 1868 par M. Chatin au nom de la Société. Dans son bulletin de janvier 1870, la société s’exprime en ces termes :
idée de l’importance de ces établissements en disant qu’ils fournissent plus de la moitié du cresson que consomme Paris, qu’ils couvrent, avec leurs pâtures accessoires, une surface de 80 hectares, emploient un personnel de soixante ouvriers, consomment le fumier de cent-cinquante vaches, représentent une valeur de 800.000 francs, et rapportent enfin à leur intelligent propriétaire, que secondent admirablement deux frères (M. Arthur Billet à Gonesse, M. Léon Billet à Duvy), plus de 80.000 francs de bénéfices nets. La Société récompense, en M. Billet, l’homme intelligent et actif qui a fait passer le cresson, non-seulement dans la grande culture, mais dans la vraie culture intensive, et qui, en même temps, par des sélections bien faites, telles que le choix des eaux et des terrains, a donné au cresson des qualités supérieures. » M. Marteau, géomètre à Roissy-en-France (Val-d’Oise, Île-de-France), a également dressé en 1871 un « Plan de la culture de M. Duchesne, cultivateur à la ferme de La Malmaison », à l’échelle de 1 à 2500. Un exemplaire gravé de ce plan, en 18 ff. reliés (55,4 x 37 cm), est conservé au département des manuscrits de la BnF.
44. ALBERT, E. « Plan Atlas du Domaine de Milon-Duhart, Médoc, situé dans la commune de Pauillac, Arrondissement de Lesparre (Gironde), appartenant à la famille Castéja-Calvé. 1914. » Échelle d’un millimètre pour 2,50 mètres.
B- Cours d’eau, étangs, ponts
45. BOULLANGER. « Plan figuré du cours du Ruisseau du 1 vol. in-plano, (73,5 x 54,5 cm), relié de percaline verte, avec titre doré au premier plat. Taches Puchot dans Elbeuf depuis le sombres sur le premier plat. Dos refait. moulin de St Etienne jusqu’à Volume comprenant 5 feuilles montées sur onglets, dont 2 doubles : le titre, un tableau des contenances celui de St Jean. » (double page) et 3 plans (dont un à double page) réalisés à l’encre de Chine et aux lavis d’encres. D’après la numérotation des lots dans le tableau des contenances, qui décrit 383 parcelles de terre, il manque une planche comprenant les n° 1 à 31. « Le vignoble de Duhart-Milon comprend environ 50 hectares en partie situés sur le plateau des Carnades, à côté des vignes du Château-Lafite et en partie près du village de Milon, dans le voisinage immédiat des vignes de Château-Lafite, Mouton-Rothschild, Mouton-d’Armailhacq et Pontet-Canet. » [...] « Ce domaine héréditaire dans la famille Castéja est un des mieux cultivés du Médoc, sa production moyenne est de 170 tonneaux. Il est complanté exclusivement en cépages fins et produit un vin similaire à celui de Lafite et de Mouton-Rothschild. » (Édouard Feret, « Les Vins de Médoc ». Bordeaux, Feret & fils, et Paris, Libraires associés, 1897.)
Encre de Chine, lavis d’encres et aquarelle. 49,5 x 31cm, avec rabat en haut de 14,5 x 14,5 cm. Mention dans le cartouche : « Levé par l’Ingénieur soussigné de l’arrondissement de Rouen, le 3 P[rairi]al, an 11e » (31 mai 1803).
46. « Carte de l’embouchure de l’Orne, avec le rivage de la fosse de Colleville ». Encre de Chine, aquarelle et lavis d’encres. Deux feuilles jointes de 48,5 x 110,5 cm. Traces de pliures avec quelques déchirures sans manque. Y sont représentés : « partie de la ville de Caen, le Château de Bénouville, Oystrebam, Colleville, Hermanville, Lion, la digue de Sallenelles en partie ruinée, Sallenelles, Ecarde, Longueville, Longuevalle, Colombelle et Clopée ». Dessin de grande qualité. Carte du début du XIXe siècle. Des armoiries en filigrane D&C Blauw permettent de dater le dessin.
49. CHARPY, H. « Plans des Etangs appellée Thierry, Neau la chèvre, les Sirops, les Souches, Ferry, Brune haut, Carpière de Mandre et la Grande Neau ». Encre de Chine et aquarelle. 64,8 x 97,3 cm. Entoilé et plié en douze parties. Étiquette de titre en forme de cœur.
47. « Plan géométrique d’un Communal appellé le Petit Pasquier... ...Ensemble de l’Etang et de la Promenade dite du Jeu d’Arc, y attenant et Encore des talus et Banquettes de la Levée du Doubs, depuis la Barrière du Colombier Jusqu’à la Marre des Montots ; Le tout appartenant à La Ville de Verdun sur le Doubs ; Levé par Jacques Lapin Géomètre audit Verdun soussigné le 10 Août 1818, En Exécution de la Délibération du Conseil municipal de laditte Ville du Premier Mai même Année, approuvée par Mr le Préfet le 1er aout suivant, relativee à l’amélioration de ces objets. Rédigé à Verdun le 1er octobre 1818. J. Lapin arp. Gtt. ».
Encre brune, lavis d’encres, crayon. 42 x 52,5 cm. Échelle. Les premiers travaux sur les quais du Doubs ont été entrepris à partir de 1778. Jacques Lapin fut nommé régisseur par la mairie de Verdun-sur-leDoubs.
n° 49
Plans « levés par le soussigné arpenteur des forêts de l’arrondissement de Toul, chargé de l’abonnement des dits étangs ; dédiés à Monsieur Louis Gouvion, inspecteur des forêts de l’arrondissement de Toul ». Ces plans décrivent huit étangs de Lorraine. Maux-la-Chèvre se situe sur la commune de Bouconville-sur-Madt (Meuse), l’étang du Souche est à Ban-sur-Meurthe-Clefcy (Vosges), l’étang Ferry à Deyvillers (Vosges).
50. BORREL, Félix / CAPELLE, Jules / PERMIER. Recueil de dessins sur l’entretien de la Garonne et des rivières à fond de graviers.
48. « Plan et élévation du Pont de Ribioux. Servant à communiquer de Remolon dans la valée de Barcilonète. Construît Partie en Provence Partie en Dauphiné. Profil et vue de dessus. » Encre de Chine et lavis d’encres bleue, verte, bleue, rouge et brune. 31 x 32 cm. Signé « par Devaux ». Il s’agit d’un projet situé dans la commune de Remollon (Hautes-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur).
1 vol. in-folio de 8 planches. Demi-maroquin vert d’époque, traces d’usure, manque la coiffe supérieure. Encre de Chine, lavis d’encres et aquarelle. Chaque dessin porte les mentions : « Département de la Haute-Garonne », « Ponts & chaussées », « Dressé pour être joint au mémoire présenté par l’ingénieur ordinaire sous-signé sur l’entretien de la navigation des rivières à fond de gravier. Toulouse, le 15 mars 1835. F. Borrel », sauf pour deux des plans de machines à dégravoyer. Dessins faits sous la direction de l’ingénieur Félix Borrel (1807-1857) pour une série de mémoires parus en 1835-1838 sur l’entretien de la Garonne et des rivières à fond de graviers en général.
Polytechnicien, Borrel fut en charge de l’approfondissement du lit de la Garonne et de la consolidation du grand pont de Toulouse. « Dessiné sous la direction de Mr. Borrel par Mr Jules Capelle piqueur des ponts et chaussées » (pour cinq d’entre eux), « Dessiné sous la direction de Mr Borrel par Mr Permier, conducteur de la navigation » (pour deux d’entre eux), enfin un dernier dessin porte « Copié par Mr Kowalski, réfugié polonais sur un dessin fait par Mr Jules Capelle piqueur des ponts et chaussées. » a) « Profil en long et plan d’une rivière » et « effet du vanage de la grande chasse sur le courans ». 57 x 44 cm. b) « Dragage à main ». 66 x 51 cm. c) Plan, profil et élévation d’une petite chasse d’essai et mise en situation. « Nouvelle machine à dégravoyer construite dans le premier jour de septembre 1832 et employée sur la Garonne par l’ingénieur de la navigation soussigné. Toulouse le 15 mars 1835. F. Borrel ». 67 x 51 cm. d) Grande chasse à dégravoyer. Profil, plan et élévation de la machine. « Nouvelle machine à dégravoyer construite en mai 1833 et employée sur la Garonne par l’ingénieur de la navigation soussigné. Toulouse le 15 mars 1835. F. Borrel ». 68 x 46,5 cm. e) « Petite chasse telle que modifiée par les cantonniers pendant la campagne de 1834 ». 66 x 50 cm. f) Profils, plans et élévations des mécanismes de la grande drague. 59 x 46,5 cm. Fortes rousseurs. g) Appareil de la grande drague en position. 64 x 50 cm. h) Appareil de la grande drague tel qu’il paraît convenable de l’organiser dans le dépt. de la Haute-Garonne. 55 x 43 cm. Joint : 2 calques l’un pour le dessin des mécanismes, le second pour la grande drague en position.
III. THÉÂTRES, SALLES DE SPÉCTACLE
51. École française, fin du XVIIIe siècle. Projet de théâtre. Encre de Chine et lavis d’encres. 30,8 x 57,8 cm. Mention « Élévation géomêtrale » en bas du dessin, au-dessus de l’échelle. Intéressant dessin représentant un projet de théâtre circulaire avec terrasse et avant-corps à colonnade. Ce dessin ne semble pas être un dessin d’école. Il est à rapprocher des dessins exécutés par les plus grands architectes de cette époque, tels Peyre, Victor Louis ou Charles de Wailly, pour différents théâtres.
52. Maquette de l’Opéra Garnier. Maquette en bois de merisier. 25,6 x 36 cm et 13 cm de hauteur. Petits accidents et manques. La maquette reposait probablement sur quatre pieds comme le laissent à penser les orifices aux quatre angles sous la maquette. Le bois de merisier était, avec le bois de poirier, le matériau généralement utilisé pour les maquettes d’architecte.
En 1860, Napoléon III décide la construction d’un nouvel opéra. Par arrêté impérial daté du 29 septembre 1860, le projet est déclaré d’utilité publique. Un concours est alors organisé. À la suite d’une première sélection, cinq candidats sont retenus, dont Charles Garnier, cinquième. On demande à chaque candidat d’améliorer son projet, et le 30 mai 1861, Garnier est proclamé vainqueur et se voit alors chargé d’assurer la construction du bâtiment.
Charles Garnier. Opéra. Plan des toitures. Gravé par Rebout et Bordet (Garnier, « Le Nouvel Opéra », pl. 16).
Après sa nomination officielle en juin 1861, Garnier doit retravailler son projet et, entouré de nombre d’assistants constituant sa nouvelle agence, il établit peu à peu son dessin définitif, tout en suivant les exigences du Conseil des Bâtiments civils. Entre les dessins du projet de mai 1861 et l’inauguration du monument le 5 janvier 1875, il y aura de nombreuses modifications. Le 3 décembre 1861, Garnier écrit au comte de Walewski (qui posera la première pierre de l’Opéra le 21 juillet 1862) : « Lorsqu’un édifice comporte dans sa composition divers plans qui offrent des perspectives variées et des aspects différents [...] il est moins facile que pour un bâtiment à faces planes [...] de juger, d’après un projet, de l’effet que devra avoir le monument, après son exécution. On peut, jusqu’à un certain point, palier à cette difficulté, en faisant plusieurs perspectives prises de points de vue différents, mais outre la longueur de ce travail [...] il est impossible de faire autant de perspectives qu’il y a de points de vue principaux. Pour éviter ces lenteurs, et pour arriver à un résultat plus complet, le meilleur moyen est de construire un modèle entier de l’édifice. [...] Ce modèle peut être composé de diverses parties pouvant se mouvoir indépendamment les unes des autres, ce qui permet, en faisant varier de proportions plusieurs de ces parties, d’arriver à donner au modèle, et par la suite, au monument, un ensemble complet et satisfaisant. » De maquettes de l’Opéra, nous n’avons retrouvé trace que d’une seule (cela ne veut pas dire qu’il n’y en ait pas eu d’autres, comme le force à croire la citation précédente), celle commandée par Garnier au sculpteur Louis Villeminot. Elle fut exécutée par ce dernier, en plâtre, entre avril 1862 et avril 1863. Elle mesurait 4 mètres sur 4 mètres, et pesait 2 tonnes. Elle fut exposée en avril 1863 au Palais de l’Industrie. On la retrouve plus tard, en 1914, au Musée de l’Opéra.
À partir de 1922, il n’en est plus question dans les archives, on n’en retrouve plus trace. Une coupure de journal témoigne de son installation au Musée de l’Opéra, et son image nous est conservée grâce à une photographie de Jean-Baptiste Donas (collection Rondel, Bibliothèque nationale, R227818). Il est a penser qu’elle fut détruite ou plus logiquement coupée en morceaux – comme elle le fut précédemment – morceaux qui furent par la suite probablement perdus ou détruits. La maquette que nous présentons semble être la seule de l’époque de la construction qui nous soit parvenue. Un travail aussi précis et abouti n’a pu être exécuté après la construction de l’édifice. Un sculpteur sur bois aussi méticuleux, s’il s’était basé sur l’état définitif du monument, n’aurait pu laisser de différences entre son travail et le monument qu’il représente. Il a forcément eu accès aux dessins de Garnier et de son agence pour effectuer ce travail qui reflète à un moment donné une étape de ce qui est encore un projet. Les différences entre notre maquette et l’état définitif de l’Opéra ne nous laissent aucun doute sur cette affirmation. Les éléments importants qui différencient la maquette du projet réalisé se situent au niveau des toits : l’aspect presque plat des toitures est en opposition avec le caractère plus pentu de l’état définitif ; les toits ne comportent pas encore de fenêtres ni d’ouvertures : le puits de lumière naturelle qui illumine aujourd’hui le Grand Escalier n’est pas présent ; et le clocheton du dôme est plat alors qu’il sera ensuite bombé. Les photos retrouvées de la maquette de Louis Villeminot ne nous permettent pas de la comparer à la nôtre avec précision. On voit cependant qu’elle en est différente par l’étage qui apparaît également sur les dessins de l’élévation de la façade et de l’élévation du pavillon des Abonnés, façade latérale que Christopher Curtis Mead date du printemps 1862 (n° 126 et 127 de son ouvrage).
On peut penser que notre maquette a été conçue après 1863 et avant 1866, date à laquelle le Grand Escalier et la toiture étaient bien connus de l’agence. Il est logique de croire que cette maquette est donc une étape intermédiaire de la construction. La page 51 du livre de Jean-Michel Leniaud, montrant le dessin qui a servi pour la maquette de Villeminot et l’état définitif, nous semble montrer que notre maquette semble s’insérer entre ces deux étapes. Nous laissons aux chercheurs et spécialistes de l’Opéra le soin d’affirmer ou d’infirmer nos hypothèses. Bibliographie : - « Charles Garnier et l’Opéra ». Paris, BnF, 1961. Catalogue d’exposition à la Bibliothèque de l’Opéra. - Curtis Mead (Christopher). « Charles Garnier Paris Opéra. Architectural emphasy and the Renaissance of french classicism ». NY, The architectural history foundation ; Cambridge, Massachusetts and London, The Mit press, 1991. - Daly [(César) sous la direction de]. « Revue générale de l’architecture et des travaux publics ». Paris, 18601863. - Fontaine (Gérard). « L’Opéra de Charles Garnier, Architecture et décor extérieur ». Paris, Monum, Éditions du Patrimoine, Opéra national de Paris, 2000. - Garnier (Charles). « Le Nouvel opéra ». Paris, Linteau, 2001. - Girveau [(Bruno), sous la direction de]. « Charles Garnier, un architecte pour un Empire ». Paris, Éditions Beaux-Arts de Paris, 2010. - Ghristi [(Christophe) sous la direction de] et Mathias Auclair. « La Belle époque de Massenet ». BnF, catalogue d’exposition, 2001. - Leniaud (Jean-Michel). « Charles Garnier ». Paris, Monum, Éditions du patrimoire, 2003.
53. Théâtre des Arts de Rouen. Le premier Théâtre des Arts de Rouen fut construit entre 1774 et 1776 par François Guéroult. Il fut inauguré le 29 juin 1776 et détruit 100 ans plus tard, le 25 avril 1876, par un incendie. À la demande générale, un nouveau Théâtre des Arts est immédiatement construit, au même emplacement. Un concours d’architectes est ouvert, mais c’est finalement le projet hors concours de Louis Sauvageot, architecte de la ville, qui est choisi et le Nouveau Théâtre est inauguré en grande pompe en septembre 1882. Ce nouveau théâtre brûla lui aussi, partiellement dans l’incendie du quartier lors de la prise de la ville par les Allemands le 9 juin 1940, puis fut totalement détruit par le bombardement américain du 10 juin 1944. Louis Sauvageot (1842-1908) construisit également le musée des Beaux-arts de Rouen et travailla à la restauration du château d’Eu (après la mort de Viollet-le-Duc), de l’église Saint-Jacques de Dieppe, de la cathédrale Notre-Dame de Laon, de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais…
Nous présentons cinq documents : deux dessins de Louis Sauvageot (le Nouveau théâtre et l’Ancien théâtre), un dessin de Jean-Baptiste Lavastre (le rideau d’avant-scène), une photographie rehaussée et signée par Henri Chapu (le fronton du théâtre) et un dessin non signé (une cariathide). Au dos de ces cinq documents figurent des notes d’imprimeur : « réduire de moitié », « 20 cent. large », « à 10 cm largeur », « à 11 cm largeur si possible » et la date du 30 septembre 1882, « n° du 30 sept. », « 30 7bre 1882 ». Ils sont tous les cinq paraphés de la lettre G. ou de deux lettres G. Il s’agit très certainement de Gustave Gœtschy à qui Jean-Baptiste Lavastre dédicace son dessin (c). Trois de ces dessins (a, b et d) ont en effet été publiés dans le n° 39 du journal hebdomadaire « La Vie moderne », du 30 septembre 1882 (date de l’inauguration du Nouveau Théâtre des arts), en illustration d’un article de 4 pages écrit par Gustave Gœtschy.
a) SAUVAGEOT, Louis. Nouveau Théâtre des Arts, reconstruit en 1882. Encre de Chine. 38,3 x 46,2 cm. Signé en bas à droite du dessin et en bas au centre de la marge inférieure. Petites déchirures dans la marge inférieure, n’atteignant pas le dessin.
c) LAVASTRE, Jean-Baptiste (1839-1891). Rideau d’avant-scène du Théâtre des Arts de Rouen. 1882. Encre de Chine sur papier fort. 27,2 x 28 cm. Monogrammé et daté en bas à gauche. Contrecollé sur une feuille de 47 x 48 cm, portant des déchirures marginales.
Élévation de la façade, vue de trois-quarts et en contre-plongée. En plus d’avoir été repris de « La Vie moderne » du 30 septembre 1882, ce dessin est également paru dans la revue « The Builder » du 14 octobre 1882 et fut reproduit plus tard, en 2004, en quatrième de couverture du « Catalogue des fonds musicaux anciens conservés en Haute-Normandie » de Joann Élart (tome 1 : Bibliothèque municipale de Rouen), publié par l’Université de Rouen.
Dédicacé sur le support, en bas à droite : « Mon cher Gœtschy. Je vous envoie un croquis du Rideau d’avant-scène du Théâtre de Rouen qui pourra vous servir pour le numéro de votre journal qui doit contenir divers dessins relatifs à ce théâtre. J’ai fait ce dernier très vite, je ne sais s’il pourra se reproduire. Faîtes en ce que vous voudrez. Très à vous, Lavastre Jn Bte, 25 août 1882. » Gustave Gœtschy n’a pas fait publier ce dessin dans son article.
b) SAUVAGEOT, Louis. Façade de l’ancien Théâtre des Arts, construit en 1776. Encre de Chine. 35 x 28,6 cm. Signé en bas à droite du dessin.
d) CHAPU, Henri (1833-1891). Fronton du Théâtre des Arts à Rouen. Photographie tirée en bleu et rehaussée à l’encre de Chine. 21,9 x 33 cm. Mention manuscrite en bas à droite : « Fronton du théâtre des Arts à Rouen. H. Chapu ».
e) Dessin d’une Cariathide. Encre de Chine. 47,9 x 31,5 cm. Nous ne pouvons affirmer avec certitude que ce dessin ait été un projet de décor pour le Nouveau Théâtre des Arts, mais il était conservé avec les quatre précédents et comporte les mêmes annotations au dos mais n’a pas été publié dans la revue « La Vie moderne » du 30 septembre 1882. Joint : « La Vie moderne », n° 39, samedi 30 septembre 1882. Bibliographie : - Sébastien Rio, sous la direction de Florence Naugrette, « La Renaissance difficile du Théâtre des Arts de Rouen : 1876-1883 » - Joann Élart, « Catalogue des fonds musicaux conservés en Haute-Normandie » ; tome 1 : Bibliothèque municipale de Rouen ; volume 1 : Fonds du Théâtre des Arts (XVIIIe et XIXe siècles). Université de Rouen, 2004.
54. LEQUEUX, Armand. Projet de théâtre. Élévation offrant la façade et l’un des côtés du théâtre et les maisons environnantes.
n° 54
56. FORMIGÉ, Jules (18791960). Arles. Amphithéâtre. Entrée ouest.
Aquarelle et lavis d’encres. 38 x 42 cm. Signature « Lequeux » en bas à gauche, au crayon. En 1877, Armand Lequeux, architecte rouennais, participe au concours pour la reconstruction du Théâtre des Arts de Rouen. Son projet n’a pas été retenu. Cependant nous ne savons pas pour quel théâtre ce projet-ci a été réalisé.
Aquarelle et crayon. 94 x 63 cm. De 1900 à 1908, Jules Formigé travailla, avec son père Jean Camille et à sa suite, à la restauration du théâtre antique d’Arles. (Voir le détail agrandi en troisième de couverture).
n° 53-c
55. LE ROY, A. Cercle Boïeldieu. 1888. Encre de Chine et lavis d’encre bleue. 47,3 x 32,5 cm. Signé en bas à gauche « A. Le Roy, invenit & Del. 1888. ».
n° 53-d
n° 53-e
François-Adrien Boïeldieu (1775-1834), né à Rouen, fut un des principaux compositeurs français d’opéras pendant le premier quart du XIXe siècle. Il fut compositeur à la cour du Tsar à SaintPétersbourg de 1804 à 1810. À son retour à Paris, il fut professeur au conservatoire et membre de l’Académie des Beaux-arts. Il publia son plus grand chef-d’œuvre, la Dame Blanche, en 1825. Le cercle Boïeldieu était une société musicale rouennaise de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. « La société désireuse d’apporter un faible tribut d’hommage à un illustre enfant de Rouen et conformément à la décision prise par ses membres au mois de février 1899 prendra le nom de cercle orphéonique Boïeldieu. La société a pour but l’étude de la musique vocale, l’exécution de chants d’ensemble dans les concerts publics et des concerts privés et la participation aux concours orphéoniques. » Bibliographie : « La Sociabilité en Normandie », p. 206. (A.D.S.M., 4 M P 5 n° 60).
n° 56 n° 55
IV. PARIS 57. RONDELET, Jean-Baptiste (1743-1829). Projets pour l’immeuble de La Brisse, côté de la rue de Lille, 1781. Deux dessins. a) « Façade sur la rue de Bourbon ». Encre de Chine, crayon, lavis gris et aquarelle. 40,5 x 20,2 cm. En bas à droite : « A. Dutillet ». b) « Coupe élévation sur la rue de Bourbon. Pour Mr La Brisse ». Encre de Chine et traits de sanguine. 42,8 x 50,5 cm. Au bout du jardin du grand hôtel de La Brisse, situé sur le quai Malaquais, se trouvait un corps de logis nommé petit hôtel de La Brisse. Ce bâtiment donnait sur la rue de Bourbon, aujourd’hui rue de Lille, parallèle au quai. Le propriétaire, Pierre-Arnaud de La Brisse, décida la démolition de ce petit hôtel pour édifier à la place un immeuble de rapport. Il confia les travaux à l’architecte Jean-Baptiste Rondelet (1743-1829). Le nouvel immeuble devait être un édifice d’importance, présentant pas moins de neuf fenêtres en façade (les immeubles construits à cette époque offraient plus généralement entre trois et sept fenêtres). Sur le deuxième projet, le dessin ayant été coupé, il manque l’extrémité gauche de la façade. Les deux dessins montrent une composition générale identique mais proposent des décors différents. Le premier projet, plus fini, lavé et aquarellé, est sans doute celui qui a été présenté au commanditaire. L’immeuble existe encore aujourd’hui (au 4, rue de Lille) ; il abrite la bibliothèque de l’université des Langues orientales. Quelques modifications y ont été apportées lors de l’exécution ou postérieurement : les fenêtres en plein cintre de l’entresol et les portes latérales, visibles sur les deux projets, ont été supprimées. L’architecte Rondelet est principalement connu pour sa participation au chantier de Sainte-Geneviève, sur lequel il secondait Soufflot. À la mort de ce dernier, en 1780, la construction de Sainte-Geneviève fut arrêtée pour quelques années, faute de moyens. Rondelet se consacra alors à des commandes privées, dont celles de M. de La Brisse, qui sont aujourd’hui parmi les seuls témoignages de cette partie ignorée de son activité. En 1783, Rondelet se rendit en Italie puis continua les travaux de Sainte-Geneviève en 1785. Bibliographie : - « La Rue de Lille », Paris, Intitut néerlandais, 1983, pp. 76-79. - M.-N. Mathusek-Bouadouin, « Biographie de Jean Rondelet – Soufflot et son temps », Paris, 1980, pp. 155-157. - M. Gallet, « Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle », Paris, 1995, pp. 431-433.
58. Hôtel parisien à l’angle de la rue de Varenne. Aquarelle, encre de Chine et lavis d’encres. 31,8 x 37,8 cm. Inscription sous le dessin : « Élévation perspective prise de l’angle opposé des rues de Bourgogne et Varenne. 1788 ». C’est Louis XIV qui ordonna, en 1707, l’ouverture de la rue de Bourgogne entre la rue de Varenne et le quai de la Grenouillère, bientôt quai d’Orsay, sur des terrains provenant en partie de la communauté des Filles de Saint-Joseph, mais aussi et principalement du Pré-aux-Clercs. LouisJoseph de Bourbon, prince de Condé, fut autorisé, en 1776, à changer quelque peu la direction de cette voie publique entre les rues de l’Université et Saint-Dominique, pour former devant le palais Bourbon une place demi-circulaire. On distingue au premier étage du bâtiment, présenté en vue d’angle, un cadran solaire. On voit au fond, en perspective, le palais Bourbon. Sur le nouveau plan routier de la ville de Paris de 1787 et de 1790, l’hôtel de Villeroi figurait à cet endroit.
59. « Pont projetté sur la Seine pour la communication de l’île Saint-Louis et de la Cité, dans l’alignement de la rue Saint-Louis. » Encres rouge et noire, aquarelle et lavis d’encres. Dessin de 47,5 x 87,5 cm, contrecollé sur une bande d’encadrement de 55,5 x 95,5 cm. Plusieurs ponts se sont succédés à cet endroit de la Seine. Un premier pont de bois est construit vers 1630, il est remplacé en 1656 par un pont à neuf arches, puis par le pont dit « Pont Rouge » construit en 1717. Notre dessin semble correspondre à un projet pour un nouveau pont, suite à la destruction du Pont Rouge par les crues de 1795. C’est finalement un pont à deux arches qui le remplacera en 1804, démoli à cause d’un affaissement en 1811. Le pont actuel, réalisé en 1969 est le pont Saint-Louis.
n° 60
60. LAVALLEY, P. Paris, le Cimetière des Innocents. Début du XIXe siècle. Crayon. 25 x 41, cm. Contrecollé sur une feuille de 39,3 x 53 cm. Signé en bas à droite « Lavalley fecit ». Le Cimetiére des Innocents était situé dans le quartier des Halles, à l’emplacement de l’actuelle Place Joachim du Bellay au centre de laquelle se tient la Fontaine des Innocents.
61. BRÉAND D’YERVILLE, Jules. « Le Carreau des Halles de Paris ». Crayon gras et pastel blanc. 52,3 x 78,1 cm. Signé en bas à gauche : « Jules Bréand D’Yerville, né le 25 janvier 1871, fini le 4 septembre 1886 ». L’auteur de ce dessin avait 15 ans !
« Un décor pour la Sorbonne »
63. VANTEYNE, André Tony. « La Démolition du Palais de l’Industrie ». 1897. Fusain et pastel. 23,7 x 31,3 cm. Signé et daté en bas à droite. (Voir la reproduction en troisième de couverture).
Le Palais de l’Industrie et des Beaux-arts a été construit par Victor Viel et Alexis Barrault pour l’Exposition Universelle de 1855 – la première à Paris – dont il était le symbole. Il fut néanmoins démoli à partir de 1896, en vue de libérer l’espace pour le Grand Palais et le Petit Palais érigés pour l’Exposition Universelle de 1900, de part et d’autre d’un axe nouveau ralliant l’esplanade des Invalides au Palais de l’Élysée par le Pont Alexandre-III (construit pour la même occasion) et l’avenue Alexandre-III (aujourd’hui Winston-Churchill). Ce nouvel axe, colonne vertébrale de l’Exposition Universelle, constitue un des derniers aménagements d’envergure de l’urbanisme parisien. Il est possible que les Présidents Jean Casimir-Perier et Félix Faure, successeurs de Sadi Carnot (assassiné en juin 1894) aient souhaité, par cet axe nouveau, une « sortie de secours » directe de l’Élysée vers la Rive gauche de la Seine, rendant ainsi nécessaire la démolition du Palais de l’Industrie. Ce dessin est l’un des rares témoignages de cette démolition.
62. CHARTRAN, Théobald (1849-1907). Projet pour l’un des tableaux du péristyle de l’escalier d’honneur de la Sorbonne.
64. HAENEN, Frédéric de (1853-1928). Photographie retouchée d’une brocante à Paris, place du Panthéon, avec l’église Saint-Étienne-du-Mont.
Fusain sur toile. 53,5 x 72,5 cm. Dédicacé et signé en bas à droite : « À M. Cabanel / Souvenir de […] / Chartran. »
Photographie de 31,2 x 38 cm, contrecollée sur un support en carton de 33,3 x 44,7 cm.
Cette scène représente Pascal, en compagnie de Désargues et du Père Mersenne, exposant à Descartes ses projets d’expérience sur la pesanteur de l’air, Place Royale (actuelle Place des Vosges), en 1643. Il s’agit d’une esquisse pour l’un des neuf panneaux constituant le décor peint du péristyle de l’escalier d’honneur de la Sorbonne, que Chartran réalisa de 1886 à 1889. Ces panneaux, représentant tous des épisodes de l’histoire des sciences, sont toujours en place aujourd’hui. Le tableau in-situ comporte plusieurs différences avec notre esquisse : le mendiant à droite n’y figure pas, les personnages y sont postés sur une planche de bois et l’architecture en arrière-plan y est épurée d’une part pour l’arcade située derrière les personnages et d’autre part pour le bâtiment au fond qui a été prolongé vers la gauche. Théobald Chartran fut l’élève d’Alexandre Cabanel (à qui il dédicace son dessin) à l’école des Beaux-arts de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1877 sur le sujet « La Prise de Rome par les Gaulois ». Il reçut le 17 mai 1886 la commande, pour 40.000 Francs, de la décoration du péristyle de l’escalier d’honneur de la Sorbonne. Il mena des recherches très approfondies pour la réalisation de ce travail, pour lesquelles il demanda une carte de lecteur permanent de la Bibliothèque nationale.
L’œuvre, délimitée par un trait noir, mesure 28,8 x 42 cm. Signée en bas à gauche “F. de Haenen”, la photographie a été retouchée au crayon, à l’encre de Chine et à la gouache blanche et grise. La partie droite, sur 4 cm, a été entièrement ajoutée à la main par l’artiste. Frédéric de Haenen fut l’un des principaux dessinateurs et reporters de “L’Illustration”.
V. ARCHITECTURE CIVILE 67. « Château de Tavernier à Aubonne. Vue. » Crayon. 23,7 x 31,6 cm. Dessin du début du XIXe siècle. Aubonne est une commune suisse du canton de Vaux. Son château, construit à la fin du XIIe siècle au sommet de la colline, surplombe la ville. Du XIIe au XVIIe siècle, il passa dans plusieurs mains et plusieurs familles : les seigneurs d’Aubonne, les comtes de Savoie, la famille de Grandson, les comtes de Gruyère. Il fut acquis en 1670 par Jean-Baptiste Tavernier (voyageur et pionnier français du commerce avec l’Inde), qui y fit plusieurs aménagements, notamment un portique monumental à 16 colonnes et le toit à l’impériale (en forme de bulbe) de la tour principale qui rappelait l’Orient à son propriétaire. Vers 1700, Tavernier vendit son château à Henri Duquesne.
65. LE JOLIVET, Charles Joseph (1727-1794). « Développements projettés d’une Boucherie à construire dans la Ville d’Avallon sur la Place ditte de la Boucherie ». Vers 1783. Encre de Chine et lavis d’encres. 36,8 x 90,5 cm. Signé en bas à droite « fait par Nous Architecte des États de Bourgogne, Voyer de la Ville de Dijon, LeJolivet ». Plan-masse, coupe et élévations (côté A et côté B) d’un projet de boucherie à Avallon (Yonne, Bourgogne). Charles Joseph Le Jolivet fut architecte voyer de la Ville de Dijon de 1753 à 1766 puis architecte des monuments de la ville et architecte des États de Bourgogne entre juillet 1782 et février 1784. Il fut le maître d’œuvre de l’achèvement et de la décoration du Palais des États. Aux divers postes qu’il occupa, il contribua grandement à l’amélioration architecturale et urbanistique de Dijon. Il fut guillotiné à Paris en 1794.
66. Vue animée du château du Grand Trianon. Aquarelle. 17,1 x 30,7 cm. Légères rousseurs dans la patrie haute. (Voir la reproduction en troisième de couverture).
Dessin de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Le Grand Trianon a été construit en 1687 dans le parc du château de Versailles par Jules HardouinMansart, à la demande de Louis XIV. L’extérieur du bâtiment est paré de marbre rose. Le tampon en bas à droite est la marque d’un collectionneur provençal de la première partie du XIXe siècle. (Cf. Lugt, 2707).
68. [RIGAUD]. Vue du château de Chambord. 1850. Encre de Chine et lavis d’encre grise. 28 x 68 cm. Le château de Chambord vu du nord-ouest, c’est-à-dire des bords du Cosson. Au dos du dessin : « Château de Chambord, 1850, par M. Rigaud ».
69. « Vue de l’ancien château de Migré, paroisse de ce nom, en Saintonge, d’après un dessin de 1760. » Encre de Chine et pastels. 31 x 54,5 cm. Sous cadre : 50,5 x 70 cm. Le château de Migré (Charente-Maritime, PoitouCharente) fut construit au XVIIe siècle et incendié en 1792 suite aux événements de la Révolution française. Il n’en a subsisté après l’incendie que la porte d’entrée d’époque Louis XIII.
Note au crayon dans la marge inférieure : « La distribution n’est pas la même qu’au plan à l’échelle de 2 ». Corrections et annotations au crayon sur le dessin. Il pourrait s’agir de la demeure située au croisement de l’avenue des Merisiers.
n° 71
71. MÉRELLE. L’Hôtel des Postes de Caen. Deux tirages rehaussés. a) Aménagements intérieurs. Tirage rehaussé de gouache et d’aquarelle. 42 x 175 cm. b) Aménagements intérieurs. Tirage rehaussé de gouache et d’aquarelle. 41,5 x 175,5 cm.
70. « Propriété de Mr Coponi à Nogent-sur-Marne. » Encre de Chine et aquarelle. 63,6 x 49 cm. Marques de plis. Petites déchirures dans les marges, n’atteignant pas l’image. Plan masse d’une demeure située à Nogent-surMarne (Val-de-Marne, Île-de-France), le long de l’avenue de la Belle Gabrielle, en bordure du Bois de Vincennes. Échelle de 0,01 p.m. Mention manuscrite en bas à gauche : « Dressé par l’Architecte soussigné, Paris, le Janvier 1899 », mais sans signature.
Les deux dessins portent la mention « Henri Albert Merelle. Entrepreneur constructeur à Blois ; Loiret-Cher. 1931-1932 ». L’Hôtel des Postes de Caen a été construit en 1932 par l’architecte Pierre Chirol, sur la place Gambetta de Caen (Calvados, Basse-Normandie). Il est bâti sur le modèle des bureaux de poste créé par Julien Guadet avec la poste centrale du Louvre : organisation autour d’une cour centrale, séparation des fonctions dans chaque aile du bâtiment, structure en béton armé avec des façades en pierre de taille. En 1993, le bâtiment a été entièrement rénové et les espaces intérieurs totalement reconstruits. Depuis août 2010, les façades et la toiture sont inscrits aux Monuments historiques.
n° 70
VI. ALGÉRIE 73. BALLU, Albert (1849-1939). Ensemble de documents des fouilles et de la restauration du théâtre romain de Djemila.
72. La Place des Carmes à Toulouse. Crayon. 36,5 x 54,8 cm. Petite déchirure dans la marge supérieure et manque de papier au coin supérieur gauche mais sans atteinte au dessin. Daté en bas à gauche « 6 juin ’47 » (1847). L’immeuble représenté au centre du dessin, à l’angle de la place des Carmes et de la rue des Filatiers, est aujourd’hui occupé par le Bar du Matin. Ce dessin, sur lequel sont représentés de petits étals de marché, date d’avant 1852, date à laquelle ont été installés aux quatre coins de la Place des Carmes de grands candélabres-fontaines, amenés de la Place du Capitole, et qui seront démontés en 1963, en même temps que le grand marché métallique octogonal construit en 1892. Ce marché métallique fut remplacé par un volumineux marché-parking. En remarque, au coin supérieur droit du dessin, un petit homme en chapeau, de dos, marchant appuyé sur sa canne.
Djemila signifie « la belle » en Arabe, elle se situe en bordure des régions de Basse Kabylie et de Constantine. Elle abrite les ruines de l’antique cité romaine de Cuicul. Elle fut occupée par les troupes françaises à partir de 1838. En 1840, l’église chrétienne de Djemila fut fouillée par Ravoisié (chargé par le Duc d’Orléans de démonter l’arc de triomphe pour le transporter à Paris, mission qui fut abandonnée). Ravoisié rédigea à cette occasion les premières descriptions des ruines de la cité antique. « Soixante-douze ans passèrent sans apporter rien de nouveau à notre connaissance du Cuicul chrétien » (cf. Paul Monceaux, « Découverte d’un groupe d’édifices chrétiens à Djemila », In. Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres, année 1922, vol. 66, n° 5, pp. 380-407). C’est seulement en 1909 que commencèrent les fouilles entreprises par le Service des Monuments historiques. En 1913, ces fouilles sont dirigées par Albert Ballu, le fils de l’architecte Théodore Ballu. Albert Ballu dirigea pendant près de 30 ans les fouilles archéologiques françaises en Algérie (notamment à Timgad et Tebessa), en tant qu’architecte en chef des monuments historiques d’Algérie. Le théâtre romain de Djemila fut bâti, adossé à la colline à l’est de la ville, en 161, sous le règne de Marc-Aurèle et Lucius Verus. Il pouvait accueillir 3000 spectateurs. C’est un des théâtres romains les mieux conservés de l’Afrique du Nord.
n° 73-k
a) Théâtre. Coupe à l’axe du plan avec colonne suivant L. O. regardant le nord. Encre de Chine et encre rouge sur calque. 42,5 x 110 cm. b) Plan en élévation, façade est du théâtre, élévation actuelle sur A, C et B, D du plan. Encre de Chine et encre rouge sur calque. 41,5 x 109 cm. c) Élévation et coupe actuelle avec colonne sur A, C, F, x du plan. Encre de Chine et encre rouge sur calque. 41,3 x 60 cm. d) Plan du théâtre. Encre de Chine et encre rouge sur calque. 56 x 77,5 cm. e) À l’axe. Coupe sur L. O. du plan du théâtre regardant le nord. Encre de Chine et encre rouge sur calque. 44,5 x 108 cm. f) Théâtre, tourné vers le nord-est. Encre de Chine sur calque. 35 x 35,5 cm. g) Plan rectifié du palais. profil en long de l’arc ci-dessus et les détails de la voûte, échelle de 0,03 m. p. mètre suivant le plan A. B. ci-dessus. Encre de Chine, encre rouge et encre jaune sur papier toilé. 58,3 x 63,2 cm.
h) Débris de tympan en grandeur naturelle, avec larmier supposé à sa place primitive à la côte (10.56) du théâtre. Encre de Chine sur papier toilé. 42,5 x 58,6 cm.
i) Élévation de la façade principale ext. du théâtre, échelle de 0,03 p. m. Plan représentant l’emplacement de chaque colonne. Encre de Chine sur papier toilé. 52 x 152,4 cm. j) Profil en hauteur de l’architrave intérieur du théâtre. Encre de Chine sur papier toilé. 23 x 53 cm. k) Plan en élévation de la façade intérieure du théâtre, échelle de 0,03 m. p. mètre. Encre de Chine sur papier toilé. 40 x 110,5 cm. (Voir reproduction ci-dessus). l) Profil longitudinal de l’axe du théâtre, échelle de 0,03 p. m. Encre de Chine, encre rouge et encre jaune sur calque. 58 x 154 cm. m) Profil de la corniche. Encre de Chine sur papier toilé. 32,5 x 58,5 cm. n) Lettre manuscrite à M. Ballu, de l’architecte du gouvernement général et des lycées, expert près des tribunaux : A. D. Christofle, datée du dimanche 24 octobre 1925. Joint : 9 pièces diverses, petits relevés et croquis.
74. Projet pour le monument de Jérôme Bertagna à Bône (actuelle Anaba, Algérie). Jérôme Bertagna naquit à Alger le 12 mai 1843. À la mort de son père, il prit sa succession dans le commerce de farine à Bône, et entra ainsi dans la politique. En 1881, il devint premier adjoint au maire de Bône, Prosper Dubourg, auquel il succéda à la mort de celui-ci en février 1888. Jérôme Bertagna resta maire de Bône pendant quinze ans, jusqu’à sa mort en août 1903. Il contribua à faire prospérer Bône grâce à l’agrandissement audacieux de son port. Bertagna œuvra sans cesse à la prospérité et à l’avenir de sa ville. C’est ainsi qu’une statue monumentale, sculptée par Sicard, fut érigée à sa mémoire et inaugurée en avril 1907. En 1962, la statue fut rapatriée en France.
a) Projet pour le monument, vu de face. Encre de Chine et lavis, sur calque. 53 x 38 cm. Petites déchirures dans les marges. Mouillure dans la partie haute.
b) Le même projet, vu du côté droit. Encre de Chine et lavis, sur calque. 53 x 38 cm. Mouillure dans la partie haute.
c) Projet pour le monument, légèrement différent du précédent, vu de face et du côté droit, avec un plan masse entre les deux dessins. Encre de Chine et lavis, sur calque. 42 x 57 cm. Déchirures dans les marges, plus importantes à la marge supérieure. d) Variante du même projet, vu de face. Crayon et encre, sur calque. 32 x 19,8 cm. (Non reproduit).
Nous joignons : un ensemble de 8 dessins et croquis de ce projet et 2 photographies du plâtre.
n° 74-c
VII. MENUISERIE, BOISERIE, BUFFETS D’ORGUES, ARTS DÉCORATIFS DES XVIIIE ET XIXE SIÈCLES A- Buffets d’orgues : Boillot, Despatis 75. BOILLOT, Bénigme (Nuits-Saint-Georges, 1725 - Dijon, 1795). Projet d’orgue pour l’église de Mâcon. Encre de Chine et lavis. 63,5 x 45,3 cm, entoilé. Dessin approuvé le 14 janvier 1779 par l’évêque de Mâcon Gabriel François Moreau (dernier évêque de Mâcon, le diocèse de Mâcon ayant été supprimé en 1790) et par trois chanoines de l’église de Mâcon. Signé en-dessous par « Boillot facteur ». L’orgue figurant sur notre dessin se trouve aujourd’hui dans l’église cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, ayant remplacé l’ancienne église cathédrale nommée aujourd’hui Vieux-Saint-Vincent et en grande partie détruite pendant la Révolution. Le buffet d’orgue de notre dessin a pu faire partie de cette destruction ; le buffet d’orgue de la nouvelle église est différent. Bénigme Boillot est un facteur d’orgue bourguignon qui exécuta entre autres l’orgue de l’église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Losne (Côte-d’Or), sur devis du 24 juin 1765, et celui de Saint-JeanBaptiste de Chaource (Aube), en 1791. L’orgue de Saint-Jean-de-Losne est le seul qui nous soit parvenu presque dans son intégralité. ___________________
Nous présentons ci-dessous quatre dessins de buffets d’orgues d’un même menuisier, François Despatis, ayant travaillé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle à Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre). Certains de ces dessins rappellent nettement des buffets d’orgues connus. Sur chaque dessin, les positifs sont sur des « retombes » permettant quand elles sont soulevées de voir l’orgue dans son ensemble. Ces quatre dessins semblent être des interprétations par Despatis d’orgues existants. Dans quel but les a-t-il exécutés ? (Pour François Despatis, voir également les numéros 80 à 85). Nos remerciements à Monsieur Jean-Luc Perrot, organiste à Souvigny, musicologue, pour les renseignements qu’il a pu nous donner.
76. Buffet d’orgue. Encre de Chine et lavis. 106 x 50 cm. Déchirure sans manque dans la partie haute. Dessin doublé.
(Voir également la reproduction en quatrième de couverture). Mention manuscrite en bas à gauche : « Dessinnet par François Despatis menuisier ». n° 76
77. Buffet d’orgue.
n° 77, retombe ouverte.
Encre de Chine et lavis. 109 x 51 cm. Déchirure sans manque dans la partie haute. Dessin doublé. (Voir également la reproduction en quatrième de couverture).
Mention manuscrite en haut : « Dessinnet par François Despatis menuisier ». Ce dessin est une interprétation par Despatis du buffet d’orgue de Chalgrin pour Saint-Sulpice.
78. Buffet d’orgue.
79. Buffet d’orgue.
Encre de Chine et lavis. 109,5 x 51,2 cm. Papier bruni, traces blanches et petits trous dans la partie haute. Déchirure sans manque en bas à droite. Dessin doublé.
Encre de Chine et lavis. 105 x 50,5 cm. Papier bruni. Déchirures sans manques en bas à gauche. Petit manque restauré au coin supérieur gauche. Dessin doublé.
Ce dessin est une interprétation de l’ancien orgue de Saint-Eustache
B- François Despatis Sur François Despatis, menuisier à Cosne-Cours-sur-Loire, dont nous venons de présenter quatre dessins de buffets d’orgues, nous n’avons rien retrouvé dans les registres. Par contre, nous avons retrouvé un François Joseph Despatis (fils de François Despatis, vigneron), né le 22 novembre 1750 à Cosne-Courssur-Loire (Nièvre). Celui-ci épousa Louise Serveau avec laquelle il eut au moins huit enfants (sept filles et un garçon nés entre 1780 et 1792), dont cinq sont décédés en bas âge. Il mourut à Cosne le 21 novembre 1812 (avec sur son état civil la profession de limonadier). Est-ce le même personnage ? Sur son travail, nous avons retrouvé, dans les comptes de la commune, la mention, pour 1790, d’une somme de 20 livres payée « au sieur Despaty pour l’autel de la Patrie dressé sur la place d’Armes pour le 14 juillet. » Il aurait également fabriqué, avant la Révolution, les portes en chêne de l’église Saint-Jacques de Cosne (source : Cahier de la Camosine). Il serait aussi l’auteur du mobilier de l’église Saint-Julien de Bannay (selon les registres paroissiaux, dans lesquels il est nommé Desportes) : la chaire à prêcher en 1783 et le confessionnal et le placard-clôture des fonts baptismaux en 1786. Bannay se trouve dans le Cher, face à Cosne, de l’autre côté de la Loire. Nous présentons ci-dessous plusieurs dessins de ce menuisier : mobilier d’église (confessionnaux, chaires à prêcher, maîtres-autels) mais aussi des travaux civils (portes et divers mobiliers).
81. Deux dessins pour M. Lerasle. n° 82
a) « Plans d’une chaire à prêcher et d’un banc d’œuvre dessinés par Despatis, maître menuisier à Cosne » et contresigné par « Le Rasle Curé d’Alligny Bailly ». Encre de Chine et lavis gris. 29,2 x 43,8 cm. Le village d’Alligny-Cosne se trouve à une dizaine de kilomètres au nord-est de CosneCours-sur-Loire. Prêtre controversé, Le Rasle fut destitué en 1791. Au verso de ce dessin se trouvent l’élévation et le plan-masse d’un confessionnal (encre de Chine et lavis jaune).
80. « Porte choscher dessinée par Despatis menuisier à Cosne. »
82. Confessionnaux. dessins.
Quatorze
Encre de Chine et lavis. Environ 47,5 x 29,5 cm chaque. Avec sur chaque dessin l’élévation et le plan masse (sauf un comprenant deux élévations).
b) « Plan et fassade du bâtiment et maison de monsieur Lerasle donnans sur la grande route de Paris dessinés par Despatis, 1804. » Élévation. Encre de Chine et lavis gris. 33,2 x 51 cm.
Encre de Chine. 43,1 x 27,5 cm. Au verso, un plan masse de ce qui pourrait être le porche et l’entrée d’une église.
n° 82
83. Chaires à prêcher. Sept dessins.
g) Plan masse d’une chaire à prêcher. Encre de Chine. 30 x 43 cm.
g) Coupe et plan masse d’un élément. Encre de Chine. 53,5 x 37,8 cm.
84. Maîtres-autels. Neuf dessins.
h) Autel seul. Encre de Chine et lavis gris. 22 x 38 cm.
b) Élévation et plan masse. Encre de Chine et lavis. 50 x 33,3 cm.
a) Élévation et plan masse. Encre de Chine et lavis. 74,2 x 37,5 cm.
i) Deux autels seuls. Encre de Chine et lavis gris. 11 x 33,6 cm.
c) Élévation et plan masse. Encre de Chine et lavis. 43,5 x 29,2 cm, avec un ajout de 8,8 x 21,2 cm en haut.
b) Élévation et plan masse (dit « plan par terre »). Encre de Chine et lavis. 49 x 34,5 cm. Signé en haut : « Dessin d’un banc d’œuvre dessiné par Despatis maître menuisier à Cosne 1785. »
a) Élévation et plan masse. Encre de Chine et lavis. 91 x 43,7 cm. Signé « François Despatis » en haut (et deux autres mots non déchiffrés).
d) Élévation seule. Encre de Chine et lavis gris. 49 x 33,3 cm. e) Élévation dans son décor architectural. Encre de Chine et lavis gris. 54 x 37,5 cm. Déchirures sans manque dans la marge inférieure.
Ce dessin est composé dans un style différent des dessins précédents.
f) Plan masse d’une chaire à prêcher. Encre de Chine. 27,5 x 39,2 cm.
n° 83-a
n° 83-e
c) Élévation. Encre de Chine et lavis gris. 54 x 38 cm. d) Élévation. Encre de Chine et lavis gris. 55 x 37,5 cm. Manque de papier au coin supérieur gauche. e) Élévation. Encre de Chine. 54 x 37,5 cm. f) Élévation et plan masse. Encre de Chine. 48,7 x 34 cm.
n° 84a
c) « Plan d’un batimens consistant en une belle salle de danse dans le bas et au-dessus une salle de billard, appartenans au citoyen Despatis ». Encre de Chine. 51,5 x 33,7 cm. d) Chaire et pendule. Encre de Chine et lavis gris. 50 x 33 cm. Sur le côté, à droite, « boites à pendules ».
e) Stalles de chœur. Encre de Chine et lavis.
85. Divers travaux de menuiserie. 48,2 x 30 cm. Neuf dessins. a) « Plan d’une table de 18 pieds de long sur 5 pieds de large ». Encre de Chine. 42,5 x 30 cm.
Avec une description faisant office de devis et signée à Cosne le 1er avril 1783 par le marquis Delamaisontort (?) et Despatis.
b) Mobilier et lambriserie. Encre de Chine. 51 x 38 cm. Déchirure sans manque au coin supérieur gauche.
f) Cheminée. Encre de Chine et lavis gris. 43,7 x 28 cm. g) Armoire. Encre de Chine. 43,7 x 29 cm. h) Portes. Encre de Chine. 43,8 x 29,3 cm. i) Portes. Encre de Chine et lavis gris. 51 x 33,3 cm.
Dessin signé en bas à droite par Despatis et approuvé par son commanditaire [non déchiffré].
n° 84-d
n° 85-d
n° 85-g
C- Autres travaux de menuiserie et de boiserie
87. Boiserie d’intérieur. Encre de Chine et lavis gris. 30 x 48 cm. Boiserie d’intérieur comportant deux portes.
88. Intérieur d’un palais. Deuxième moitié du XVIIIe siècle. Aquarelle. 38,5 x 46,8 cm.
86. LALONDE, Richard de. Glace et console Louis XVI. Encre de Chine et lavis d’encre. 32 x 22,3 cm. Bibliographie : - « Die Franzzösischen Zeichnungen der Kunstbibliothek ». Berlin, 1970. Pages 401-402.
Salon de forme ovale à décor de boiseries polychromes. Plafond allégorique représentant la déesse Héra ( Junon), protectrice des femmes, déesse du mariage et de la fécondité, avec ses paons, motif peu courant sur un plafond. Il s’agit très certainement d’un salon italien.
VIII. ARTS DÉCORATIFS DU XXE SIÈCLE Né à Bordeaux, Joseph Massé est diplômé de l’école des Beaux-arts de Lyon et commença à peindre sous l’influence de son professeur Paul Borel avant de s’établir à Soye-en-Septaine dans le Cher, ville dont il fut maire de 1919 jusqu’à la chute de la Troisième République en 1940. Il fut également conseiller général de Levet de 1911 à 1940 et élu député du Cher en 1936. Plusieurs visites du village de céramistes de La Borne (à une trentaine de kilomètres de Soye-en-Septaine) donnèrent à Massé sa passion pour la poterie et le grès. Il décida d’axer sa carrière vers cette discipline, construisit son propre four, et glana le maximum de conseils auprès des potiers de la région. Dans une de ses correspondances, il dit : « Le grès de grand feu est à mon avis une des belles nobles matières de la céramique. La cuisson à haute température ne permet qu’un nombre restreint de couleurs, mais elles sont en revanche d’une richesse incomparable. » Ses productions eurent du succès à Bourges (il y présenta son premier ensemble de céramiques à l’Exposition des Anciens Élèves de l’École d’Art de Bourges en 1924), puis à Paris, où il reçut une mention d’honneur à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes en 1925. En 1929, ses œuvres furent présentées par Georges Rouard dans sa prestigieuse galerie de l’avenue de l’Opéra, faisant entrer Massé dans l’élite des céramistes français contemporains. Ernest Tisserard, dans son article « La Céramique française en 1928 » publiée dans « l’Art Vivant » n° 97 du 1er janvier 1929, intègre Joseph Massé parmi les plus grands noms de la discipline et écrit : « Joseph Massé, qui s’intitule artisan-potier, est une des figures les plus curieuses de la céramique contemporaine ». Massé était un artiste curieux, autant au sens de désireux et avide d’apprendre qu’au sens de singulier et étonnant dans son parcours et sa création.
A- Fonds Joseph Massé (1878-1946)
Nous présentons de lui un important ensemble d’archives, comprenant diverses correspondances, des croquis et dessins, de nombreuses fiches techniques sur la fabrication et la cuisson de ses grès, des coupures de presse et divers documents, ainsi que deux vases en grès et un document sur la pose de la première pierre du Pavillon du Berry-Nivernais à l’Exposition Universelle de Paris 1937 à laquelle il participa en tant que politique local. Bibliographie : - Patrick McCoy, « La Borne, Renaissance ». Thèse présentée pour le titre de Docteur en Philosophie à l’Université de Dublin, Trinity College, en octobre 1990. Chapitre V : Joseph Massé, « ArtisanPotier » of Soye-en-Septaine. - Revue « Le Gargaillou », éditée à Châteauroux, numéro spécial automne 1937.
89-a. Archives. Joseph Massé s’était constitué une véritable documentation. Ses correspondances, les coupures de presse, ses fiches techniques, ses notes de travail ainsi que les fiches de conseils et méthodes de ses confrères potiers, étaient soigneusement rangées dans des pochettes et chemises. Son classement semble clair, méticuleux et efficace et il y a fort à penser que cette documentation a été un précieux outil de travail.
- Boîtes et classeurs :
[1]- Boîte d’archives « Fiches techniques des grès » comprenant des pochettes avec des fiches techniques individuelles des grès de 1929 à 1934, les séries des grès types ayant donné un bon résultat, les fiches des grès types à ne jamais vendre, des notes et remarques sur le grand four, des notes avec dessins et fiches techniques de grès de la dernière cuisson, des renseignements et conseils à consulter pendant la cuisson, des notes pour des pièces à essayer, des notes et remarques sur la fabrication de pièces à faire ayant donné un bon résultat. [2]- Classeur « Notes sur mes diverses cuissons » comprenant trois carnets manuscrits avec des croquis : « Notes sur mes premières cuissons four genre la Borne sans alandier ni cheminée », vers 1923, « Notes sur mes premières cuissons et cuissons à l’asphyxie », 1924, et « Notes sur les cuissons », vers 1925. [3]- Classeur « Grès vendus » comprenant des fiches individuelles techniques avec des observations sur les cuissons. [4]- Classeur « Grès en dépôt et grès vendus chez Rouard » comprenant des renseignements divers, les grès en dépôt, les factures et les fiches des grès vendus. [5]- Classeur « Grès en dépôt ou en expositions » comprenant des fiches pour chacun de ses dépositaires. [6]- Classeur « Céramique : Prospectus, catalogues et devis de prix » comprenant des catalogues des maisons Passager & Hutant, Dalbouze & Brachet, Rouchaud & Lamassiaude, Gimson, Poulen Frères et Rhône Poulenc. [7]- Carton à dessins portant une étiquette « Divers croquis pour formes de grès » et comprenant une carte de visite, deux croquis sur calque contrecollés sur des formulaires cartonnés (21,5 x 15,2 cm), une fiche technique d’un vase avec une lettre de remerciement du Docteur Gauchery, deux petites photographies ( Joseph Massé au travail, 8,2 x 8,7 cm, et son atelier, 8,4 x 8,4 cm), des documents relatifs au Groupe de Nevers, des correspondances de la Préfecture de la Nièvre et des coupures de presse sur une exposition à Bourges en 1934, divers et nombreux croquis, deux dessins en couleurs de céramiques au pastel sur plaques de carton (35 x 27 cm et 27 x 35 cm).
- Dossiers d’archives :
[8]- Notes autographes sur les cuissons (14 chemises) : décoration des grès, fiches de travail pour les prochaines cuissons, notes techniques par dates de cuissons... [9]- Notes sur les enfournements (19 chemises) : enfournement et casetterie, regards, pyromètre, conduite du feu, cuisson des rouges de cuivre, degrés de cuisson, débraisage, cloisons pour régulariser la chaleur… [10]- Divers dossiers sur les cuissons (5 chemises). [11]- Conseils et secrets de fabrication (15 chemises) : frittage des émaux, manière de gâcher le plâtre, formule de barbotine, moulage, tour à pied, tournage, le sel, coulures, engobes… [12]- Conseils et secrets de fabrication et diverses correspondances (32 chemises) : dépolissage des couvertes, broyeur à émaux, procédé chinois pour raffermir la pâte, terres à grès employées à Sèvres, manière de préparer les couvertes, manière d’émailler une pièce, blanc opaque, sables pour couvertes, notes sur les moules en terre cuite… [13]- Notes autographes d’après les conseils et secrets de divers céramistes du Berry : > Louis Lourioux de Foëcy (8 chemises) : préparation des casettes, enfournement, manière de conduire le feu, bois pour le grand feu… > M. Lamarre de Melun (20 chemises) : couvertes, notes sur les fours, enfournement, alandiers, conduite du feu, moules pour le coulage, effet du coulage… > Eugène Chevallier de Melun (23 chemises) : échelle de retrait, manière de dégourdir et broyer les terres, amphibole, carbonate de chaux ou blanc de Meudon, alandiers de Melun, conduite du feu, bouchage du four, consommation de bois, coulage des pièces, séchage des grès… > les potiers de La Borne (8 chemises) : préparation de la terre, rouge de cuivre, manière de conduire le feu, manière d’enfourner les pièces…
> Marc Larchevêque de Vierzon (39 chemises) : accidents ou défauts des pièces, fabrication des pièces, coques des plâtres, préparation des terres à grès, couvertes et émaux, oxyde de fer, appareil autochauffe S.I.A.M., alandiers, pâtes colorées et engobes, enfournement, petit feu et grand feu, réserves dans les couvertes, fritter et déshydrater les émaux… > Autres conseils collectifs des céramistes du Berry (27 chemises) : terre blanche de Soye, casettes refractaires, cheminée, maçonnerie des fours, oxydant ou réducteur, notes sur le bois, murette ou pilier, notes sur les regards… [14]- Conseils, secrets et nombreuses correspondances diverses (27 chemises) : notes sur les fours, manières de faire les piliers à La Borne, four électrique, four de Taxile Doat, fournisseurs d’émaux et couvertes, diverses adresses, exposition au musée Galliera, musées des grès à visiter, notes sur Sèvres, etc. [15]- Divers documents, notes et dessins, dont un grand dessin sur plaque de carton (27 x 35 cm), son enseigne sur calque (18 x 28 cm), correspondances, catalogues, coupures de presses, revues et photos de divers formats de Massé au travail, d’œuvres de Massé ou des photos prises par Massé à La Borne. [16]- Photos de Joseph Massé et de son atelier : 45 photos de divers formats. [17]- Lettres diverses, notamment de nombreuses d’André Ducaray, le neveu de Massé (18991972), célèbre peintre et décorateur, et de divers céramistes dont de La Borne. [18]- Correspondances avec Joseph de La Nézière et avec Frédéric Tourte, et cartes publicitaires. [19]- Diverses notes et coupures de presse (18 chemises) : projets de céramiques, conseils de Rouard, lettres et conseils de Michel Dubost, notes sur Carriès, notes sur Saint-Amand-en-Puisaye, artisans potiers du Morbihan, grès avec couverte à la cendre…
[20]- Documents et coupures de presse sur diverses expositions (16 chemises) : Bourges 1924, Paris 1925, Bourges 1926, Toulouse 1927, Bourges 1932 et 1935… [21]- Dessins originaux au crayon sur calque, vers 1930, sur des collections de céramiques de divers musées du monde. 134 feuillets, presque tous légendés, avec la provenance et la description. Quelques planches en état moyen. [22]- 24 dessins originaux, la plupart aquarellés, représentant des céramiques océaniennes et américaines.
89-b. Procès-Verbal de la pose de la première pierre du Pavillon Berry-Nivernais à l’Exposition Internationale de Paris 1937. Encre de Chine et gouache sur peau de vélin. 75,5 x 55 cm. Encadrement d’époque (84,5 x 62,5 cm). « Le vingt janvier mil-neuf-cent-trente-sept, à onze heures du matin, il a été procédé en présence des personnalités dirigeantes du Commissariat général des parlementaires, conseillers généraux et maires membres du Comité d’honneur, des membres du Comité éxécutif de la Région Berry-Nivernais dont les noms suivent, à la pose de la première pierre du pavillon Berry-Nivernais au Centre Régional de l’Exposition Internationale de Paris mil-neuf-cent-trente-sept. » Parmi les personnes présentes et citées sur ce document, figure Joseph Massé, qui était alors député du Cher. Ce document porte les signatures autographes d’une trentaine de personnalités du Cher, de la Nièvre et de l’Indre de l’époque.
89-c. Vase « bouteille ».
89-d. Vase « urne ».
Grès. Dimensions : 26 cm de hauteur, 16 cm de largeur maximale, 13,5 cm de diamètre à la base, 3 cm de diamètre d’ouverture. Signé sous la base.
Grès. 26 cm de hauteur (31,5 cm avec le bouchon), 19 cm de largeur maximale, 14 cm de diamètre à la base, 8,5 cm de diamètre d’ouverture. Signé sous la base.
B- Claude Olivier Merson 90. Projet de salle à manger. Aquarelle et gouache. 64 x 49,1 cm. Signé en bas, au centre, « Claude Olivier Merson architecte décorateur ».
91. Projet de bureau. Gouache. 31 x 35,5 cm. Bureau dans les tons bruns.
Salle à manger dans les tons bruns, avec des fauteuils verts et rouge vif. Mobilier de style Art Déco.
92. Projet de bureau. Gouache et aquarelle. 63,8 x 49,1 cm. Signé en bas, au centre, « Claude Olivier Merson architecte décorateur ». Bureau dans les tons bruns, verts et crème.
C- Jules Leleu (1883-1961)
IX. DOCUMENTS D’ARCHITECTES
93. Projet d’appartement pour Monsieur le Docteur Landry. Dix dessins.
Joint : Le plan de l’église de la Madeleine dans son état au moment du concours – annexe de ce programme – que les concurrents devaient reproduire et adapter à leur projet.
Encre de Chine et rehauts de couleurs sur calque. De 10 x 12,5 cm à 24 x 29 cm ou 21,5 x 33,8 cm. Contrecollés sur des planches de 32 x 42 cm. Ces dessins, très bien exécutés, présentent le plan au sol d’une grande chambre avec une vue pour chacun des pans de mur, le plan au sol d’un salon avec une vue pour les deux pans de mur les plus grands, le plan au sol d’une salle à manger, une commode, deux cheminées, un buffet, deux tables de nuit et un grand lit. Joint : 13 photos de mobilier dans un intérieur.
94. « Concours ouvert pour le 95. VIGNON, Pierre AlexanMonument à élever à Paris, sur dre (1763-1828). Pièce signée l’emplacement de l’Église de la « P. Vignon ». Madeleine ». Document de 7 pages in-4 (25,5 x 18,5 cm). Paris, Imprimerie impériale, 1806. Le ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Nompère de Champagny, s’adresse aux artistes de l’Empire, le 20 décembre 1806, pour leur annoncer le concours pour la construction du bâtiment à la gloire de l’armée de Napoléon : « L’Empereur, dont la gloire est impérissable et doit survivre à tous les monuments destinés à en perpétuer le souvenir, veut qu’elle n’arrive à la postérité qu’associée à ses compagnons d’armes. Il appelle les arts pour immortaliser les noms de ceux qui ont vaincu sous ses ordres, et leurs brillans exploits. Il vous demande un temple destiné à en célébrer la mémoire. Qui de vous ne se sentira pas ému, exalté, en lisant le décret que sa main victorieuse a tracé sous la tente, et qui passera à la postérité comme un témoignage éclatant de l’amour qu’il porte à tous les braves de ses armées ! Ce décret est le plus beau programme que je puisse proposer à des Artistes dignes de ce nom. » Il donne ensuite le décret de l’Empereur pour la construction du bâtiment et les principales dispositions devant servir de règles pour le concours.
Paris, le 9 décembre 1807. 1 page in-8 (21,5 x 5,5 cm). Papier bleu, avec le timbre de l’Empire français au verso.
Certificat donné à Jacques François René Alary pour servir d’attestation dans le cadre de la conscription : Pierre Alexandre Vignon, alors chargé de la construction du Temple de la Gloire (Madeleine), « certifie que Jacques François Alary, tailleur de pierre, demeure depuis trois ans chez [lui], rue Meslée n° 10 », en l’absence de ses parents dont il n’avait aucune nouvelle. Alary avait été associé à Vignon pour son projet du Temple à la gloire des soldats de la Grande Armée, pour lequel Napoléon Ier l’avait choisi contre l’avis de l’Académie impériale. Alary considérait Vignon comme son bienfaiteur.
96. CLÉSINGER, Auguste (18141883) – sculpteur français. Lettre autographe signée « Clésinger ». [Paris], 182 rue de l’Université, au garde meubles de S. M. l’Empereur. 4 février 1855, 2 pp. in-folio. Lettre autographe signée du sculpteur Auguste Clésinger à l’empereur Napoléon III (« Sire ! »), lequel lui avait commandé une statue équestre de François Ier. « La statue équestre de François Ier que j’ai commencé d’après vos ordres, il y a deux ans […], est entièrement terminée. Le modèle en plâtre est dressé sur son piédestal ». Clésinger demande à Napoléon III, qui avait déjà pu voir – et approuver – une première esquisse, la faveur d’une nouvelle visite : « c’est que pour reproduire de mon mieux la pensée de votre Majesté et pour rendre l’œuvre aussi digne que possible de l’Empereur et de la France, j’ai fait subir à mon esquisses des changements considérables que je ne croirai tout à fait bons que lorsque votre Majesté les aura approuvés ». Clésinger a gardé cette esquisse afin que l’Empereur puisse comparer et apprécier le travail accompli. Il insiste sur les peines rencontrées et l’abnégation donnée à la réalisation de cette commande : « J’ai donné à cette statue tout ce que j’avais de temps, de courage, d’intelligence, d‘argent, et même de santé, puisque l’inquiétude, la fatigue et l’excès de travail m’ont privé de la vue pendant trois mois, et j’ai bien besoin pour oublier tant de luttes, dans la misère et tant de chagrins, que votre Majesté me dise que j’ai bien fait de les supporter et que j’ai atteint le but qu’Elle me proposait en me commandant cette statue. » Émouvante lettre dans laquelle le sculpteur s’attache au plus grand respect et à la plus grande dévotion envers son commanditaire, semblant craindre que ce dernier ne refuse son laborieux travail : « Veuillez agréer, Sire ! l’hommage des sentiments de reconnaissance et d’inaltérable dévouement avec lesquels j’ai l’honneur d’être, de Votre majesté, le très humble et très obéissant et très fidèle sujet. »
Napoléon III accepta la statue de Clésinger, qui fut installée dans la cour carrée du Louvre, mais la critique la rejeta violemment. Blessé par la critique et par l’échec de son œuvre, Clésinger partit s’installer en 1864 à Rome. La Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine conserve la commande faite à Clésinger pour cette œuvre.
97. VIOLLET-LE-DUC, Eugène (1814-1879). Deux lettres autographes signées « Viollet Le Duc ». Fontainebleau, 8 septembre et 9 octobre 1856. Chaque 4 pages in-4 (20,6 x 13,4 cm). Point de colle reliant les deux lettres. Dans la première lettre, Viollet-le-Duc informe son « Cher » Monsieur Deschamps du décès de Madame de Coulanges dont les livres devaient être vendus aux enchères à Fontainebleau la semaine suivante et lui énumère quelques titres. Dans la seconde, Viollet-le-Duc qui semble d’un moral morose, donne rendez-vous à Paris à son même destinataire et lui donne son sentiment sur la vente aux enchères passée : « Si vous aviez pu venir voir cette bibliothèque, il y avait une rafle à faire d’excellentes éditions originales de Bossuet, de Nicole, etc., qui ont été vendues en bloc […], avec des bouquins pour 15 et 16 Francs. j’en ai été malade ! Et il fallait voir ces descendants des Sévigné, des Coulanges, des Bussy-Rabutin, affreux morvandiaux, crétins de la pire espèce, le brûle-gueule à la bouche pour rappeler cette société gracieuse, aimable, spirituelle et polie de leurs ancêtres ! Il n’y faut plus penser. »
98. HORTA, Victor (1861-1947). Lettre signée « Victor Horta ». Bruxelles, le 24 septembre 1898. 1 page in-4 (27,6 x 21 cm), papier à en-tête. Lettre à Monsieur Louis Bonnier (1856-1946), architecte en chef des sections étrangères de l’Exposition de 1900 à Paris. Horta rappelle à Bonnier qu’il lui avait promis de lui faire connaître la nature du terrain sur lequel il allait édifier le Palais du Congo pour l’Exposition. Il lui demande ainsi de lui fournir ces renseignements indispensables pour pouvoir faire commencer les travaux dès que possible, comme le lui demande le gouvernement du Congo. Mais le roi de Belgique changera d’avis et Horta ne réalisera pas ce pavillon.
X. DIVERS
99. Monument à « Pierre Théophile Pinault ». Aquarelle, plume et encre brune, sur papier filigrané Van der Ley. 53 x 41 cm. Restauration au milieu du bord gauche. Monument pyramidal, néo-classique et chrétien. L’inscription sur le monument indique : « A la mémoire de Pierre, Théophile Pinault, né à Orléans le 1er avril 1779, capitaine de grenadiers au 45e Rég. de Ligne, Chevalier de la Légion d’Honneur; mort au champ de l’honneur à Pamplune, le 25 juillet 1813. / Il fit les campagnes des ans 1799, 1800 dans les Grisons et le Tirol, 1801 en Helvétie, 1801 et 3 en Hanovre, 1804, 5 et 6 en Autriche, 1807, 8 en Prusse, 1809, 10, 11, 12 et 13 en Espagne où Il mourut d’une honorable blessure. » Le filigrane du papier permet de dater le dessin après 1815. Les noms semblent avoir été grattés.
100. CHAZAL, Antoine (1793-1854). Vues des Bains d’Enghien. Trois dessins. (1823). Encre brune et lavis, retouches de crayon. Chaque dessin est contrecollé sur une feuille de 28,5 x 44 cm. Dessins situés au crayon dans la marge inférieure. Ces dessins (ainsi qu’un quatrième certainement intitulé « 1ère vue des Bains d’Enghien ») étaient destinés à être lithographiés.
a) « 2e vue des Bains d’Enghien (vallée de Montmorency), prise de la chaussée de l’Étang neuf ». 22,8 x 31,8 cm. Dessin agrandi dans sa partie basse au crayon, avec ajout de buissons.
b) « 3e vue des bains d’Enghien (vallée de Montmorency, prise dans l’intérieur des jardins ». 23,2 x 32,3 cm. Ajout au crayon dans la partie basse du dessin (prolongation de certains troncs d’arbres).
Enghien-les-Bains, située dans le Val-d’Oise, à 11 kilomètres au nord de Paris, est l’unique station thermale d’Île-de-France. Sa source sulfureuse fut découverte en 1766 par l’abbé Louis Cotte (1740-1815), prêtre oratorien de Montmorency. Les premiers établissements thermaux furent édifiés en 1820 et furent vite rachetés par Jean-Baptiste Péligot, administrateur de l’hôpital Saint-Louis, qui fit aménager l’étang qui devint alors le lac d’Enghien. Les premières constructions alentours apparurent en 1822 et le hameau, devenu bourg avec les successifs aménagements autour du lac, devint un lieu de cure et de divertissement à la mode pour la bonne société parisienne.
c) « 4e vue des bains d’Enghien (vallée de Montmorency), sources et usine ». 22,5 x 31,3 cm. Groupe de personnages ajouté au crayon en bas du dessin près du buisson.
La réputation d’Enghien fut scellée en 1823, après que le roi Louis XVIII se fit porter des eaux d’Enghien et guérit ainsi d’un ulcère à la jambe. La commune d’Enghien-les-Bains ne vit le jour qu’en 1850, par une loi signée de Louis-Napoléon Bonaparte. Ces dessins sont ainsi parmi les plus anciens documents représentants les premiers établissements thermaux d’Enghien-les-Bains. Bibliographie : - Philippe Nusbaumer, « Antoine Chazal, vie et œuvre». Nusbaumer, 2012. (DM. 33, p. 377).
101. HAMMANN, Hermann. Pétroglyphes d’Amérique. Cinq feuilles de dessins du milieu du XIXe siècle. Les pétroglyphes sont des éléments de l’art rupestre, formes de symboles de pré-écriture utilisés pour la communication. Gravés sur la pierre, essentiellement par incision, mais aussi par frottement ou pulvérisation, on les retrouve dans toutes les régions du monde, principalement entre 10.000 et 5.000 av. J.-C., aux périodes néolithiques et jusqu’à l’âge du bronze dans certaines régions. Leur signification, encore mal comprise, semble essentiellement culturelle et religieuse. Hermann Hammann était un iconophile suisse, auteur de l’ouvrage « Des Arts graphiques destinés à multiplier par l’impression considérés sous le double point de vue historique et pratique » (Genève, Joël Cherbuliez, 1857) et d’un « Portefeuille artistique et archéologique de la Suisse » (Genève et Bâle, Henri Georg, 1868). L’ouvrage de J.-B.-G. Galiffe, « Genève historique & archéologique » (Genève et Bâle, Georg, 1869) est illustré de dessins et de facsimilés de Hermann Hammann.
c) Amérique méridionale. Crayon et lavis. 28,8 x 42,5 cm, contrecollé sur une feuille de 46 x 59,7 cm (feuille abîmée aux coins et aux bords). Signé en bas à droite « H. Hammann, 1853 »
n° 101-d
Légende : « Figures sculptées sur des rochers des bords du rio Japoura. D’après les découvertes faites jusqu’à ce jour, la zone des rochers à images dans l’Amérique méridionale couvre un espace de 12.000 milles carrés et enferme les bassins du Corentyn, de l’Essequibo et de l’Orénoque, circonstance d’après laquelle il est permis de se faire quelque idée de la population qui habita jadis cette partie du continent, peuplée aujourd’hui par des tribus sauvages, incapables de faire de pareilles figures. » « Voyez Robert et Otto Schomburgh, 1836 et 1841. Horstmann, 1749, et Mr de Humboldt, relat. hist. »
d) Amérique septentrionale. Crayon et lavis. 33,9 x 25,6 cm, contrecollé sur une feuille bleue de 49,2 x 37,3 cm. Légende : « Rocher sculpté sur l’île de Cunningham dans le lac Erie ; 32 pieds de long et 21 pieds de large. »
a) Amérique centrale. Crayon et lavis. Deux dessins de 24 x 21,5 cm et 15,4 x 21,5 cm, contrecollés sur une feuille de 58,6 x 46,3 cm.
b) Amérique centrale. Crayon et lavis. Trois dessins de 15 x 10,5 cm, 15 x 10,7 cm et 10 x 15 cm, contrecollés sur une feuille de 58,6 x 46,6 cm (feuille tachée au coin supérieur gauche).
e) Amérique septentrionale. Encre et lavis. 25,5 x 34,5 cm, contrecollé sur une feuille bleue de 37,5 x 49,8 cm.
Légende : « Rochers sculptés près de la rivière Guyandotte en Virginie et de l’Ohio. Les lignes piquées et non taillées dans la pierre ont ½ à ¾ de pouce de profondeur. » n° 101-e
102. [Chemins de fer]. Recueil de dessins pour la construction du che- [10]- Chemin de fer de Paris à Caen. Pont par-dessus. 35 x 79 cm. Coupe et élévation. min de fer de l’Ouest vers 1855. Encre de Chine et lavis d’encres. Calques contrecollés sur papier. Relié en 1 volume in-plano oblong, reliure de l’époque en demi-chagrin noir, dos à nerfs, accrocs. Ensemble de 35 dessins provenant pour la plupart de la Compagnie du chemin de fer de l’Ouest. À l’instar du premier, les plans sont signés par les architectes habilités.
[1]- Chemin de fer de Paris à Rennes (Laval). Viaduc de la Mayenne. 47 x 99 cm. Plan, coupe et élévation. Echelle : 0,005 pour 1 mètre. En bas à droite : « Barreau ingénieur en chef, Caillaux ingénieur ordinaire ». [2]- Chemin de fer de Paris à Rennes (Suite). Viaduc de la Mayenne. 2 feuilles de 37 x 60 cm et 37 x 25 cm. Coupe et élévation des piliers. Échelle : 0,01 pour 1 mètre. [3]- Chemin de fer de Caen à Cherbourg. Pont sur le Merderet. 2 feuilles jointives, 34 x 88 cm. Coupe et élévation. Les numéros 4 et 5 manquent. [6]- Viaduc de Forges (Suite). 36 x 85 cm. Plan, coupe et élévation. [7]- Chemin de fer de Caen à Cherbourg. Pont sur la Douve (Projet). 35 x 74 cm. Coupe et élévation. [8]- Chemin de fer de Caen à Cherbourg. Pont sur la Douve (Suite). 28 x 80 cm. Coupe. [9]- Chemin de fer de Caen à Cherbourg. Aqueduc. 33 x 83 cm. Coupe et élévation.
[11]- Chemin de fer de Paris à Caen. Pont biais. 49 x 61 cm. Coupe et élévation. [12]- Chemin de fer de Paris à Caen. Pont par dessus. 35 x 79 cm. Coupe et élévation. [13]- Chemin de fer de Caen à Cherbourg. Pont par dessous. 2 feuilles jointives, 41 x 85 cm. Coupe, plan et élévation. [14]- Chemin de fer de Paris à Caen. Pont biais sur la Charentonne. 45 x 87 cm. Coupe, plan et élévation. [15]- Chemin de fer de Paris à Caen. Viaduc. 48 x 86 cm. Coupe, plan et élévation. [16]- Chemin de fer de Caen à Cherbourg. Ponts. 48 x 87 cm.
[23]- Souterrain de Bernay (suite). 49 x 77 cm. Coupe, plan et élévation. [24]- Chemin de fer de Paris à Caen. Passage pour piétons et pont par dessus. 46 x 69 cm. Coupe, plan et élévation.
[17]- Chemin de fer de Caen à Cherbourg. Pont par dessus biais. 49 x 87 cm.
[25]- Chemin de fer de Paris à Caen. Souterrain de Bernay. 45 x 87 cm. Coupe, plan et élévation.
[18]- Chemin de fer de Paris à Caen. Souterrain de Conches. 49 x 85 cm. Coupe, plan et élévation.
[26]- Chemin de fer de Paris à Caen. Fosse à piquer le feu et passerelle. 39 x 88 cm. Coupe, plan et élévation.
[19]- Chemin de fer de Paris à Caen. Viaduc de Conches. 47 x 88 cm. Coupe, plan et élévation.
[27]- Chemin de fer de Paris à Caen. Viaduc et pont. 47 x 86 cm. Coupe, plan et élévation.
[20]- Viaduc de Conches 37 x 75 cm. Coupe et détails.
[28]- Chemin de fer de Paris à Rennes. Pont par dessus. 44 x 72 cm. Coupe, plan et élévation.
(Suite).
[21]- Souterrain de Conches (Suite). 48 x 78 cm. Coupe, plan et élévation. [22]- Chemin de fer de Paris à Caen. Souterrain de Bernay. 45 x 87 cm. Coupe, plan et élévation.
[29]- Chemin de fer de Paris à Rennes. Pont par dessus. 42 x 67 cm. Coupe, plan et élévation.
[30]- Chemin de fer de Paris à Rennes et de Paris à Lyon. Aqueduc et Souterrain de St Irénée. 46 x 86 cm. Coupe, plan et élévation. [31]- Chemin de fer de Paris à Rennes. Pont par dessous. 44 x 74 cm. Coupe, plan et élévation. [32]- Chemin de fer de Paris à Rennes. Pont en charpente. 44 x 74 cm. Coupe, plan et élévation. [33]- Chemin de fer de Paris à Rennes. Pont par dessous. 40 x 86 cm. Coupe, plan et élévation. [34]- Pont par dessous (Suite). 41 x 87 cm. Coupe et plan. [35]- Chemin de fer de Paris à Rennes. Changement à 2 voies. 37 x 80 cm. Plan. [36]- Chemin de fer du Nord. Aménagements de gare : barrière, ferrure, poteau tourillon. 47 x 64 cm. [37]- Chemin de fer du Nord. Types de passages à niveau pour piétons. 48 x 64 cm.
103. Pont-en-Royans. Août 1844. Aquarelle. 40 x 27,6 cm. Situé et daté en bas à droite. Jolie vue du pont de Pont-en-Royans (Isère, Rhône-Alpes), prise de la Bourne, avec de part et d’autre, les fameuses maisons suspendues dans la roche. La commune de Pont-en-Royans se situe près de la vallée de l’Isère, aux portes du Parc naturel régional du Vercors, au confluent des rivières de la Bourne (qui prend sa source à Lans-en-Vercors) et de son affluent la Vernaison (qui prend sa source sur le territoire de Saint-Agnan-en-Vercors).
104. MANGUIN, Pierre (1815-1869). Rue animée devant l’église SaintMaclou de Rouen. Crayon, aquarelle et gouache. 38,5 x 28 cm. Signé à gauche sur la façade de la maison. Petites craquelures de peinture à certains endroits. L’église Saint-Maclou de Rouen a été construite entre 1437 et 1517. C’est un chef-d’œuvre du style Gothique flamboyant. La création de la place Barthélémy libéra l’espace devant le porche (du nom de Jacques-Eugène Barthélémy, l’architecte rouennais du XIXe siècle qui éleva la flèche de l’église). Les maisons visibles sur ce tableau n’existent plus aujourd’hui. Pierre Manguin était architecte et archéologue. Il fut l’élève de Louis-Hippolyte Lebas.
n° 66
Ci-dessus, n° 63 ; à gauche, n° 56.
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n° 76