Mémoire - Eclosion urbaine d'un quartier dominé par les Grands Ensembles

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Camille Freulet

Du quartier Pont-Blanc/Montceleux aux territoires de l’est Parisien : les espaces singuliers de la ville, support d’une articulation à deux échelles.



Professeur encadrant : Madame Isabelle Boulanger Architecte D.P.L.G et également enseignante de projet en 3ème Année à L’ESAJ.


Sommaire 00

1

2

impulsions Le parc Jean-Moulin-les-guillands.

8

Une curiosité liée aux grands ensembles

10

Le quartier de Pont-blanc/Montceleux : un site qui répond à mes attentes

11.12

Le contexte élargi

16-37

Le quartier dans l’est parisien

18

La géologie gouverne l’occupation actuelle

20

Appréciation du relief

22

Vues et horizons marqueurs de liens territoriaux

24

Le grand Paris express

29

Le quartier est lié aux grands parcs de la banlieue est

30

Le réseau de parcs protégés

32

Maillon d’une continuité écologique

34

Enjeux - potentiel d’un tissage avec le grand paysage

37

Sevran ville témoin de la Seine-saint-denis L’empreinte Sevrannaise actuelle

8-15

39-57 40

Le quartier au coeur de grands éléments structurels Une hétérogénéité urbaine

L’empreinte politique et sociale

44

L’image négative liée aux Grands ensembles

45

L’urbanisation accélérée

46

L’histoire et les premières remises en cause des Grands ensembles

52


3

LE tissu urbain à réarticuler Les Grands ensembles isolés de la ville

58-63 59

Le bati Les hauteurs Les bailleurs Les flux piétons Un réseau viaire composé de boucles et impasses Les entrées Stationnements Le végétal

4

Les Grands ensembles isolés socialement

64

La plaine agricole : L’espace fédérateur de la réarticulation de la ville

66

Les insterstices, supports d’une liaison entre le Parc de Sausset et de la Poudrerie

71

Les limites et franges, révélatrices de continuités potentielles

74

Les Espaces singuliers de la ville deviennent le support d’un réseau végétal de 79-92 production entre le parc de la Poudrerie et le parc du Sausset Précurseurs du projet L’association Aurore

80

Le parc des Lilas de Vitry-sur-Seine Les jardins familiaux Enjeux

Premières pistes de projet

86

Conclusion

93

Glossaire

94

Bibliographie

96

Remerciements

99


66


Le processus de construction d’un projet est avant tout l’occasion pour moi d’appliquer mes connaissances et compétences au regard de mes intérêts personnels. Le début de mon travail s’est donc construit à travers la recherche d’un sujet et d’un site qui répondait au cahier des charges de mes envies, curiosités et const ats au terme de ces 3 dernières années.

Dans ce mémoire, le Nord sera toujours considéré comme ceci par rapport à la page :

N

7


00 IMpulsions Le parc Jean-Moulin-les-guillands A la recherche d’un sujet de diplôme, je me suis rappelé avoir eu un intérêt particulier pour le parc Jean-Moulin-Les-Guillands à Bagnolet. Ses caractéristiques ont été des éléments fondateurs et déterminants pour le choix de mon site d’étude.

88

A l ’o r i g i n e p l u s i e u r s terrains composaient ce site: - Un espace vert - Un ilot insalubre - Un espace utilisé par les gens du voyage. - Un espace vert tourné vers Montreuil. - Une grande friche provenant des anciennes carrières de gypse. L’enjeux de l’aménagement de ce parc était de recoller les morceaux pour en faire un parc d’un seul tenant. Cet espace en belvédère en fait un observatoire des paysages du bassin Parisien. Ces vues m’ont marquées pour plusieurs raisons : Ma petitesse face à l’immensité de l’étendue de la ville. Pouvoir me repérer par rapport aux monuments Parisiens.

Etre en pleine urbanisation et avoir un sentiment de respiration grâce au grand rapport avec le ciel. Il y avait une forte attente des population riveraines pour la création d’un grand parc de proximité. En effet le parc situé en limite directe avec les Grands ensembles était en contraste direct avec la ville périphérique. nt se devait donc L’aménageme d’exister par rapport à la ville et de répondre aux attentes en termes d’usages et de besoins locaux. Michel Péna a su redonner une dynamique au quartier des grands ensembles grâce à l’aménagement de ce parc. Celui-ci est aujourd’hui un élément fédérateur et valorisant pour le quartier et s’intégre dans le tissu urbain. Deux éléments m’ont donc inspirés dans ce parc pour le choix de mon site de diplôme. Un espace vert fédérateur d’une dynamique de quartier.

Un relief permettant une ouverture, un lien entre le parc et le grand territoire.


Les Grands ensembles en limites du parc Jean-Moulin-les-Guillands

Etendue de la vue vers paris depuis le parc

9


00 IMpulsions Une curiosité liée aux grands ensembles

10 10

Mon attirance pour les Grands ensembles vient d’une curiosité et d’ interrogations liées à un vécu. Pendant plusieurs années j ’ai vu sur mon trajet quotidien, les Grands ensembles depuis la fenêtre du RER. La grande échelle des bâtiments et la forte densité de population pouvant vivre dans ces quartiers ont attisé ma curiosité. D e l ’ex t é r i e u r c e s q u a r t i e r s représentent pour moi un espace que l’on évite lié à leur image négative associée à la violence et aux trafics illégaux. Il y demeure une concentration de population immigrée, un fort taux de chômage, une jeunesse privée d’avenir par un taux considérable d’échecs scolaires et des problèmes de violences. L’actualité et les médias mettent souvent en avant le fait que la police n’a pas sa place dans ces quartiers au même titre que les personnes qui n’y

vivent pas. Ils représentent pour moi une véritable ville dans la ville où la vie semble s’y dérouler de manière autarcique. Des films comme «La Haine» de Mathieu Kassovitz et «Ma 6-T va cracker» de Jean-Francois Richet m’ont marqué et m’ont permis de me projeter face à la violence, les problèmes économiques et la réalité de la vie dans ces quartiers. Je souhaite démontrer que le paysagiste a sa place pour tenter de réintégrer ces quartiers dans la ville.

« Pourquoi les questions des banlieues suscitent-elles, en France, une telle fascination, bien plus forte que dans les autres pays […] C’est que, à la différence des ces derniers pays, où les émeutes se déroulent le plus souvent dans les vieux centres urbains, elles ont chez nous pour unique théâtre ce paysage des cités, les fameux grands ensembles » Jacques Donzelot

Depuis le RER B

Depuis le RER B

Extrait de La Haine


Les Grands ensembles visibles depuis le RER B


00 IMpulsions - Carte sensible

Montceleux/Pont-Blanc : un territoire qui correspond à mes attentes La butte de Montceleux offre un panorama vers Paris. Elle correspond à l’une de mes envie émanant du parc Jean Moulin les Guillands

12 12

Le végétal crée une véritable barrière entre La butte de Montceleux et les grands ensembles. La butte de Montceleux est invisible depuis la rue. Le végétal isole les Grands ensembles.


Les grands ensembles sont imposants dans le quartier. J’ai eu le sentiment de ne voir qu’eux et qu’ils formaient une véritable ville dans la ville

Dos aux grands ensembles, j’ai été surpris et contemplatif devant «une parcelle agricole». Elle crée un véritable vide au coeur de l’urbain et un écart entre, d’un coté les grands ensembles et de l’autre le tissu pavillonnaire.

13



Processus : Dans mon chemin vers le projet, j’ai eu besoin de comprendre la place dans laquelle le quartier Pont-Blanc/Montceleux s’inscrivait à l’échelle du territoire de l’Ile de France et de l’est Parisien. Deux qualités me paraissaient importantes à décrire pour définir la manière dont je vais «manipuler» le site et pour me l’approprier sous tous les aspects : La continuité : à l’échelle élargie, le quartier est le maillon d’une chaîne entre morceaux de territoire. L’articulation entre les différents espaces et tissus urbains du quartier. Là est, je l’espère mon travail : Du quartier Pont-Blanc/Montceleux aux territoires de l’est Parisien : les espaces singuliers de la ville sont le support d’une articulation à deux échelles.

15

Périmètre d’etude O

1 km

2 km

5 km


1

Le contexte ĂŠlargi


17

Un quartier liĂŠ au Grand Paysage


1 Le contexte élargi le quartier dans l’est parisien

« Personne n’a voulu comprendre que la ville future, ce n’est ni le Carroussel, ni l’Arc de Triomphe, mais Issy-les-Moulineaux, Asnières ou Pantin, et que le destin de Paris dépendait du sort, de l’aisance, ou du bonheur, des habitudes ou de la vie instinctive de chaque habitant de ses faubourgs. »

A86

Jean Giraudoux

« En matière de paysages, faut-il se résigner à un territoire du quotidien (la banlieue), délaissé et une ville de l’exceptionnel, mise en scène (Paris intramuros) ? »

18 18

Jean Michel Vincent, Mission Développement Durable, DRIEA IF

C’est en Seine-Saint-Denis dans la commune de Sevran à environ 18km de Paris , que mon site d’étude est situé. La ville de Sevran fait partie de la communauté d’agglomération de la Plaine de France. Cette commune de 50 053 habitants (INSEE*, 2009) s’étale sur 7,3 km carré. Installée en proche limite du territoire rural de la Seine et Marne, elle est bordée par les communes de Villepinte, Aulay-sous-bois et Livry-Gargand. Autrefois petit village de la plaine de France, la commune a connu un développement spectaculaire durant les années 1960 et 1970 faisant quadrupler sa population en moins de quarante ans et apparaitre les grands ensembles qui forgent aujourd’hui l’identité de la ville et du département. Même si il reste encore quelques pièces agricoles, l’influence de Paris se fait ressentir. Elle s’est traduite par une multiplication des infrastructures routières, un système de transport en commun rayonnant vers Paris et une explosion du foncier et des surfaces urbanisées. Cet essor rapide a fragmenté les continuités écologiques et les structures paysagères. Les derniers espaces agricoles se sont retrouvés noyés par l’urbanisation. Ainsi, à Sevran, 35 hectares de terres agricoles ont été préservés au coeur d’un tissu urbain constitué de Grands ensembles du quartier Pont-Blanc/Montceleux, de la zone d’activité du beau Sevran et d’un tissu pavillonaire imposant. La proximité des parcs départementaux du Sausset et de la Poudrerie place ce territoire au coeur d’enjeux à double échelle : métropolitaine et locale.

Localisation Du 93 en France

Sevran dans l’est parisien


A1 LILLE

VAL D’OISE

GARE DE PONTOISE

N104

BRUXELLES

GARE DE VALMONDOIS

Tremblayen France

LONDRES

MITRY CLAY RER B

A104

AMSTERDAM

Epinaysur-Seine A86 NANTERRE

PierrefittesurStains Villeta- Seine neuse IleStDenis

BOBIGNY Pantin

Le PréSt-Gervais Romainville Les Lilas

Livry-Gargan

A3

Aubervilliers

GARE DU NORD

SEVRAN Vaujours

Drancy

N2

Bondy

Les PavillonssousBois

Noisyle-Sec

Bagnolet

PARIS

AulnaysousBois

Le BlancMesnil

Le Bourget La Courneuve

St-Denis StOuen

Villepinte N2

Dugny

Coubron

Clichysous-Bois Le Raincy

Villemomble Rosnysous-Bois

N370

Montfermeil CHELLES GOURNAY

Gagny N34

NeuillyPlaisance

A3 Montreuil

N3

Neuilly-surMarne

Gournaysur-Marne

VILLIERS SUR MARNE TOURNAN

Noisy-leGrand A4 METZ

PÉRIPHÉRIQUE

Sevran dans l’est parisien Seine-Saint-Denis Sevran

VAL-DE-MARNE

Voies férrées Autoroutes Nationales O

1 km

2 km

5 km


1 Le contexte élargi La géologie gouverne l’occupation actuelle

Sevran

20 20

Carte géologique

Sol alluvionnaire

La variété du paysage francilien s’explique largement par son relief et sa géologie. C’est grâce à la richesse de son sous-sol que le bassin Parisien souvent représenté par une cuvette n’est pas un passage monotone dans le paysage. La particularité du sol sevrannais réside dans l’histoire du bassin. Il abrite un sol alluvionnaire témoin du passage de la Marne il y a des millions d’années. De plus il est situé en bordure du coteau de l’Aulnoy. Ce coteau abrite une réserve de gypse importante, renommée pour sa qualité et qui jusitifie historiquement la mise en oeuvre du canal de l’ourcq en 1803 pour acheminer le plâtre jusqu’à la capitale. Le gypse est une roche sédimentaire qui à cause de ses sels est extrêmement soluble à l’eau. Ce sont les couches sédimentaires plus récentes qui sont venues conserver le gypse. Pour comprendre l’existence des plateaux et des buttes témoins comme le coteau de l’Aulnoy je me suis intéréssé à leur origine, et pour cela revenir à la genèse de la formation du bassin parisien. Nous pouvons retenir cinq grandes étapes de manière synthétique qui justifient la géologie actuelle mais également à la topographie élevée du coteau de l’aulnoy notamment.


1 Ere primaire/ère secondaire (-250 millions d’années) Au paléogène, suite à la flexure de la croute continentale, se forme le bassin parisien qui n’est encore qu’un grand golf peu profond, ouvert sur la mer située au nord et au nord-est. La mer du Nord subit de faibles variations de niveaux créant à chaque fois des sables lagunaires et déposant des sédiments. Par compactage, ces couches de sable et de marne deviendront l’actuelle assise du gypse.

2 Ere tertiaire/début de l’éocène. La mer se retire, à la place ne restent que des lagunes et des lacs. Le centre du bassin plus profond est alors le lieu d’une sédimentation variée. Un mélange d’eau douce et d’eau saumâtre s’assèche progressivement et dépose au fond différentes couches successives de marne et de gypse. Sous le poid des sédiments le bassin s’enfonce.

3 Ere tertiaire/ fin de l’éocène (-135millions d’années° A l’éocène une inondation vient recouvrir les paléosols auveriers du Parisis de trois formations (calcaire et marne). Au crétacé supérieur, lors d’une importante transgression marine globale, la mer envahit de nouveau l’intégralité du bassin et dépose d’épaisses couches de craies.

4 Ere quarternaire ( -66millions d’années) Au paléocène, la tectonique alpine (une poussée venue du sud-est) vient relever l’ensemble du bassin Parisien. On assiste ainsi schématiquement à la surélévation des coteaux qui forment le bassin Parisien d’aujourd’hui. Dans ce réseau, la pré-Seine se fraye un chemin. La marne se forme également dans un lit qui n’est plus celui d’aujourd’hui. Durant cette période et avant de perdre son lit actuel. La présence de la marne induit des dépôts de nombreuses alluvions anciennes et récentes. C’est ce qui explique la présence d’un sol alluvionnaire à Sevran.

5 Fin du quaternaire (-2millions d’années) Ce « pré quaternaire dégage les plateaux et les buttes témoins. Ces formations disposées au nord-ouest ou au sud-est ne sont en fait que des plateaux érodés dont les couches supérieures laissent apparaitre le gypse.

21


1 Le contexte élargi ApPréciation du relief

En analysant la topographie du site du quartier Pont-Blanc/ Montceleux nous constatons que, situé sur une plaine, le relief est quasi inexistant. L’absence de relief et l’urbanisation dense ne permettent pas de le situer le quartier dans le territoire. Nous constatons que le coteau de l’Aulnoy et surtout

la butte de la Ferme de Montceleux présentent les seuls éléments surgissants de la ville. La topographie de la butte de la ferme de Montceleux qui s’élève jusqu’à 81m NGF* permet une lecture du paysage de la plaine jusqu’à Paris. Seuls les coteaux de l’Aulnoy, les plateaux d’Avron et de Gagny s’élèvent au

moins jusqu’au même niveau que la butte. La topographie élevée du Parc de la Ferme de Montceleux permet donc une grande étendue visuelle. Hormis la butte de Montceleux, la topographie est très faible sur le site d’étude

22 22

90

Coteau de l’Aulnoy

Parc de la ferme Montceleux

Plaine de France

80

83

55

50

60

120

80

60

Sevran

Profil topographie B’ B O

0,5 km

1 km

2 km

Seine-et-Marne

Parc de la ferme Montceleux

45

40

55

83

60

Sevran

Profil topographie A’ A O

0,5 km

1 km

2 km

Paris

65


Coteau de l’Auloy

O

0,5 km

1 km

Carte du relief

2 km


kl j

Des vues dégagés vers le grand paysage

PARIS

j

Un panorama vers ¨Paris depuis le parc de la Butte de Montceleux


1 Le contexte élargi Vues et horizons marqueurs de liens territoriaux

Rupture visuelle Grandes vues Espace d’étude

O

0,5 km

1 km

Les différentes entités qui composent le relief établissent des barrières ou des ouvertures vers le paysage. Les plateaux du territoire rural constituent les espaces ouverts dans lesquels le regard peut s’échapper. De la même manière, la nature de l’occupation du sol vient configurer l’espace en créant des pleins et des vides dans le paysage. L’urbanisation de la Seine-Saint-Denis construit des pleins sur lesquels le regard se heurte. Dans la ville les coteaux et reliefs comme le parc de la Ferme de Montceleux s’élèvent et représentent au même titre que les plateaux des espaces sur lesquels le regard peut s’échapper notamment vers Paris depuis ce parc. Ils consituent des entités qui cadrent le paysage, des plans sur lesquels le regard percute. L’enclave agricole qui est aujourd’huiune réserve foncière appartenant à l’AFTRP est prise dans l’urbanisation et se retrouve ainsi dans des espaces cloisonnés. Elle marque cependant des espaces de respiration qui s’ouvrent sur le paysage pour permettre la découverte du territoire. Les vues sur le coteau de l’Aulnoy accentuent l’appartenance de ce lieu au territoire du bassin Parisien.

Parc de la ferme de montceleux

25


Plaine agricole de L’aftrp Tissu pavillonaire Villepinte Pont-blanc cité haute Parc de la Poudrerie Coteau de l’Aulnoy

k

L’ouverture crée par la plaine agricole permet de se repérer dans le paysage

Grands ensembles Pont-blanc/Montceleux

Tissu pavillonaire de Villepinte

l

La plaine agricole crée une véritable respiration qui confronte les différents tissus urbains


college de la Pléiade Montceleux Pont-blanc cité basse

Plaine agricole de L’AFTRP


N17

A1

N2

RER B Roissy Charles de Gaulle

RER B Mitry - Claye

A104 N2 N3

Sevran - Beaudottes

A1

Sevran - Livry

A3 RER B Vers Paris-Nord

A86 Futur Grand Paris Express N370 N3

A104

N370 N34

A3 RER E Chelles Gournay

Périphérique

N370

A104 RER A

A4


1 Le contexte élargi Le grand Paris Express

N3

RER A

A4

Les transports actuels

Le Grand Paris Express*

En observant le réseau routier, on constate que le site se trouve proche des grandes infrastructures A104, A3, N3. Ces routes nous permettent d’accéder facilement au site du projet depuis l’ensemble de l’agglomération Parisienne. La présence de ces grands axes s’explique par la présence de grands pôles économiques en SeineSaint-Denis. Ces axes ont le défaut de mettre le site à proximité de grandes nuisances (forte pollution atmosphérique, pollutions sonores, forte circulation automobile). D’un point de vue ferroviaire, le site est exceptionnellement bien desservi, situé dans un rayon de 400m autour de deux gares : Sevran-Livry et Sevran-Beaudottes. Ces deux gares du RER B permettent une desserte de l’aéroport de Roissy (10min). De plus, la présence proche du canal de l’Ourcq confère à l’espace d’étude une liaison forte avec la capitale. Le canal représente donc une accroche avec le grand territoire.

Le secteur fait partie intégrante du projet du Grand Paris Express, directement positionné entre deux gares de la ligne rouge. Ce projet a pour but de faciliter les transports de banlieue à banlieue sans avoir besoin de transiter par Paris tout en desservant les grands pôles d’activités. Ce métro aura une fréquence importante avec un train toutes les quatre minutes. Ce vaste chantier a été découpé en plusieurs phases : la première tranche est la ligne rouge au sud, prévue pour 2018 et l’ensemble de la ligne rouge pour 2025 Le métro automatique du grand Paris express désenclavera en partie le territoire de Sevran ce qui l’intègrera dans une logique métropolitaine, accentuant le lien entre les zones d’habitations de Sevran et les grands pôles économiques de la région. Les gares actuelles et notamment Sevran-Beaudottes et SevranLivry auront un effet levier sur le territoire et deviendront des noeuds d’échanges importants. Il est, au vu de ce futur aménagement nécessaire que le quartier

Pont-Blanc/Montceleux ait un maillage viaire secondaire efficace en terme d’offre de rabattement vers les gares. Ce grand Paris Express valorisera et renforcera l’accès aux secteurs d’emploi et de formation. Il est donc un élément essentiel à prendre en compte pour l’émancipation du quartier. P 28 : Le quartier d’étude bien désservi Etendue de l’urbanisation Agriculture Espace d’étude O

0,5 km 1 km

2 km

29


1 Le contexte élargi Un quartier lié aux grands parcs de la banlieue Est

Le territoire est caractérisé par la force de ses paysages qui constitue une valeur de la Seine-Saint-Denis et fait partie du patrimoine à valoriser et à fort potentiel d’émancipation de la région. Trois facteurs inscrivent le quartier Pont Blanc/Montceleux dans son importance à échelle régionale.

La ceinture Verte parisienne

30 30

Le quartier s’inscrit dans le vaste projet de « la ceinture verte » esquissée dans les années 1970 et depuis enrichi par l’IAU* sous le guide de l’agence des espaces verts (AEV). L’objectif de ce projet est de préserver et de valoriser, dans un espace circulaire compris entre dix et trente kilomètres au coeur de la capitale, l’ensemble des espaces boisés, agricoles et naturels. La ceinture verte présente une double fonction : limiter l’urbanisation en renforcant les liaisons entre les espaces protégés afin d’assurer une continuité entre les différents milieux. Ces espaces renforcent donc le cadre de vie, donnent une plus grande visibilité aux grands paysages,offrent des loisirs récréatifs et parfois un rôle productif.

La mise en oeuvre du projet de la ceinture verte consiste concrètement pour les espaces boisés et naturels à leur acquisition. Suivi d’un aménagement, pour les espaces agricoles péri-urbains fragilisés en veille financière. Et s’accompagne de subventions aux départements, aux communes et aux associations pour des actions similaires à une échelle plus réduite. Pour mener à bien ce projet de la ceinture verte, le conseil général s’est doté d’une structure : l’AEV* et d’un outil pour l’acquisition des terrains le PRIF* (périmètre régional d’intervention foncière). Le quartier se trouve à cheval sur cette ceinture verte, plus précisément au carrefour de deux liaisons vertes. La première d’est en ouest est définie par le canal de l’ourcq. La seconde part de la forêt régionale de la butte Pinson (Pierrefite) et aboutit à la boucle

de la Marne à Champigny-surMarne. Cette dernière passe par les espaces agricoles de Gonesse, le parc du Sausset, le parc de la Poudrerie, la forêt de Bondy et le parc de la Haute ile. Le GR* de la ceinture verte de l’ile de France est le témoin de cette connexion verte mise en oeuvre. VAL-D’OISE

HAUTS-

SEINESAINT-DENIS

DEYVELINES SEINE

VAL-DE-MARNE

SEINE-ET-MARNE

Un réseau vert connecté autour de Paris ESSONNE

Le quartier au coeur de la ceinture verte GR de la ceinture verte Réseau de parcs O

0,5 km 1 km

2 km



1 Le contexte élargi

Un réseau de parcs classés Zones natura 2000 Arreté de biotope

Un réseau de parcs protégés

ZNIEFF de type 2 O

32 32

0,5 km 1 km

2 km

Un réseau de Parcs

Un réseau protégé

Le territoire périphérique à Sevran se distingue par la présence d’espaces naturels aussi divers qu’exceptionnels (anciennes forêts royales, bois sauvages, lieux de récréations, etc.). Parfois à peine perceptibles depuis l’espace public, souvent difficiles d’accès, ils ont en commun d’être de véritables attracteurs métropolitains et réserves écologiques. Je constate qu’il se dessine clairement un arc paysagercomposé d’un réseau de parcs (Parc Robert Ballanger, Parc départemental du Sausset, Parc de la Poudrerie, Bois de Bernouille, Foret régionale de Bondy, Parc Jean Valjean).

En plus de se distinguer par la présence d’espaces naturels, le potentiel d’une continuité verte écologique s’exprime par la nature même de ces espaces verts. Ainsi on constate que les espaces qui forment cet arc sont protégés par différents décrets d’affectations à ces sites (Natura 2000*: Parc de la Poudrerie, Parc du Sausset, Foret de Bondy. Arreté de biotope*: Bois de Bernouille. ZNIEFF* 1 et 2 : Parc de la Poudrerie, Parc du Sausset, Foret de Bondy, Bois de Bernouille). L’analyse de la faune et la flore des parcs du Sausset (dessiné par Michel Corajoud) et du parc départemental de la Poudrerie démontre une certaine concordance des espèces répertoriées. Ainsi, la présence de zones humides dans les deux parcs (Canal de l’Ourcq dans le parc de la Poudrerie et zones marécageuses dans le parc du Sausset) induisent la présence d’espèces relativement similaires malgré une diversité légèrement accrue dans le parc du Sausset. Les zones humides forment à la fois un lieu de reproduction, une zone de halte migratoire ou d’hivernage. En effet, on y trouve une quarantaine d’espèces d’oiseaux inféodés ou non au milieu aquatique ainsi que nombre de poissons, batraciens et insectes. En outre, les deux parcs comportent des espaces boisés créant aussi un habitat propice pour de nombreuses espèces telles que mésanges, pics verts, insectes xylophages, renards, lapins etc... Cependant le parc de Sevran est dominé par des formations assez âgées: un grand nombre d’espèces d’oiseaux dont certains sont classés sur les listes rouge et orange nationales comme « rares» ou « en déclin ». C’est le cas notamment du Pic noir, du Triton crêté ou de la Sarcelle d’hiver. Ainsi, en terme de biodiversité le quartier Pont-Blanc/Montceleux se situe à une place stratégique entre les deux parcs.. Les particularités de chacun des deux écosystèmes pourront enrichir la biodiversité. La variété des typologies d’espaces verts présente dans le parc du Sausset induit une diversité de la flore et crée des habitats diversifiés. Les interactions entre les diverses espèces de chaque parc permettraient un enrichissement mutuel.

Un réseau plus fin notamment la plaine Montceleux et le Parc de la Ferme de Montceleux est susceptible de connecter entre elles les centralités vertes au rayonnement local. Le canal de l’Ourcq est quant à lui ouvert sur le territoire et susceptible de devenir une ligne structurante du paysage.

P


AĂŠroport Roissy-Charles-De-Gaulle

Parc du Sausset Parc de la courneuve

Parc Robert Ballanger Plaine agricole Montceleux Parc de la Ferme de Montceleux

Parc de la Poudrerie Sevran Bois de Bernouille

Foret de Bondy

Fort de Chelles

Parc de Noisiel

Foret rĂŠgionnale de Celie


1 Le contexte élargi Maillon d’une continuité écologique La Trame Verte et Bleue

34 34

En 2007, est née en France dans le cadre du Grenelle de l’environnement le schéma directeur régional de cohérence écologique dont l’objectif est d ’é l a b o r e r u n n o u v e l o u t i l d’aménagement du territoire en faveur de la biodiversité. Il n’est pas opposable mais doit être pris en compte dans les SCOT*, SDRIF* et PLU*. Le quartier Montceleux/ Pont-Blanc et la plaine agricole entrent dans ce vaste projet. Il est pleinement acteur d’une liaison des espèces protégées. Cet outil d’aménagement est présenté aujourd’hui sous le nom de Trame verte et Bleue dont l’objectif est d’enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et la restauration des continuités écologiques. Dans ce cadre, la plaine agricole (propriété de l’AFTRP*) étudiée apparait comme un élément à préserver, une liaison reconnue pour son intérêt écologique mais il est essentiel de donner de l’épaisseur à cette trame.

Le quartier Pont-Blanc/Montceleux se situe au coeur d’une véritable chaîne de Parcs qui forge la force d u p ay s a g e d u d é p a r t e m e n t notamment : Le parc Ballanger, le parc du Sausset, le parc forestier de la Poudrerie, les berges du canal de l’Ourcq, le bois de Bernouille, et le coteau de l’Aulnoy. Contrairement aux idées reçues, on constate que l’est parisien propose une importante diversité de parcs et de forêts propices à la balade et à la découverte des milieux naturels. Ce sont également des lieux ou de nombreuses activités sportives sont pratiquées en plein air. En plus d’un réseau de parcs à proximité, bien présents, se trouvent des massifs forestiers plus vastes : Forêt de Claye Souilly Le quartier et la parcelle agricole sont situés entre le parc du Sausset et le parc départemental de la Poudrerie. Classés tous les deux nature 2000, mes recherches démontrent une certaine concordance des espèces répertoriées.

Sensibiliser, former, diffuser, agir pour... Limiter la fragmentation des espaces agricoles et forestiers

Parc de la co

Diversifier les lisières Concilier productivité agricole et accueil de la biodiversité Promouvoir des pratiques de gestion adaptées Décloisonner les cours d’eau

Maintenir et restaurer des connexions entre les espaces ruraux et le cœur urbain Promouvoir la multifonctionnalité des espaces boisés

La trame verte bleue doit prendre de l’épaisseur Trame verte et bleue Parcs classés O

0,5 km

1 km

2 km


e la courneuve

Parc du Sausset Parc Robert Ballanger

Parc de la Poudrerie

Bois de Bernouille

Foret de Bondy

Fort de Chelles


Parc du Sausset

36 36

Plaine agricole Aftrp

Parc de la Poudrerie


1 Le contexte élargi Enjeux : Potentiel d’un tissage avec le grand paysage

Aujourd’hui la plaine agricole de l’AFTRP est classée par le PLU de la ville Comme Zone à urbaniser. Cet ouvrage de loi est incohérent car cet espace au coeur d’une chaine de parcs entre pleinement dans la directive du Grenelle de l’environnement. Construire serait donc une erreur car une connexion du quartier au parc du Sausset et à la Poudrerie renforcerait la continuité écologique et paysagère du département. Un espace visible et accessible ouvert sur la ville peut redonner une place centrale au quartier grâce à cette continuité. Ce potentiel n’a de sens que dans l’équilibre entre fréquentation du public et gestion écologique. Ce quartier est un espace fédérateur d’une imbrication ville-parc ouverte aux pratiques de loisirs. La présence du canal de l’Ourcq joue également un rôle important par sa connexion avec le centre de Paris.

Valoriser le lien écoligique entre les deux parcs O

100 m 200 m

500 m

PLU de la ville de Sevran Secteur pouvant recevoir de l’urbanisation O 100 m

500 m

37


2

Sevran


39

Ville tĂŠmoin de la Seine-Saint-denis


2

SEVRAN VILLE TÉMOIN DE LA SEINE-SAINT-DENIS DE HIER À AUJOURDHUI

L’empreinte Sevrannaise actuelle

40 40

Après m’être intéressé et avoir dégagé les enjeux dans lesquels le quartier étudié s’inscrit à grande échelle, je me suis intéréssé à la ville de Sevran elle même. Resserer les échelles , pour dans un second temps parvenir jusqu’au site lui-même. Dans un premier temps observer l’enveloppe urbaine du site pour en saisir les formes, les structures, les occupations. Cette étude m’est indispensable pour imbriquer les échelles et comprendre les bases fondamentales dans lesquelles le quartier Pont-Blanc/Montceleux s’inscrit.

Un quartier au coeur de grands éléments structurels (cf : cartes p16 et p28) Aujourd’hui Sevran est à proximité du centre de gravité d’un triangle Paris/Roissy/Marne-laVallée. La proximité de ces pôles et de Paris structure le paysage de la ville à travers les réseaux routiers, fluviaux et ferroviaires qui les relient. Egalement situé à proximité des premiers champs, son territoire

urbain présente un fort potentiel d’ouverture sur le grand paysage. Au nord, les aéroports de Roissy et du Bourget aspirent les flux et dessinent le paysage actuel des infrastructures industrielles, d’activités et du ferroviaire de la Seine-Saint-Denis. Comme analysé préalablement, la ville est également sujette à la présence proche de la nature. La forêt de Bondy, le Parc du Sausset et le Parc de la poudrerie représentent des pôles naturels de récréations et de respiration pour ses habitants.


Le RER B direction Roissy Charles-De-Gaulles


Des textures urbaines diffĂŠrentes ActivitĂŠs Grands ensembles Tissu Pavillonnaire batis anciens O

42 42

250 m

500 m


2

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L’empreinte Sevrannaise actuelle Une hétérogénéité urbaine

L’espace pavillonnaire domine

Les zones d’activités peu fréquentées

Les Grands ensembles imposants

Sur le territoire de Sevran, des textures urbaines diverses coexistent à l’image du département. Elles composent historiquement une mosaïque de fragments urbains qui est génératrice de ruptures. La diversification de ces fragments aspirent à un renforcement des liens sociaux et écologiques de ce territoire. A Sevran, les nappes pavillonnaires constituent majoritairement le paysage de la ville. Des variations existent entre les lotissements crées au XXeme siècle situés au nord-est de la plaine agricole et au pied du parc de la ferme de Montceleux et les constructions plus récentes des années 2000 du sud de la plaine agricole. Les emprises industrielles présentent également leur spécificités. Les bâtiments industriels du début du siècle qui sont aujourd’hui convertis comme la poudrerie, ou en cours de conversion (Kodak*) ressemblent peu aux attracteurs d’aujourd’hui comme la Zone d’activités du beau Sevran. Cette zone d’activités apparait comme lieu fédérateur de flux mais en absence totale de lien par son gabarit avec les autres entités du quartier. La forme, l’organisation et la place des grands ensembles apparaissent comme une entité à part dans le quartier. Ils sont de véritables éléments identitaires du paysage Sevrannais mais diffèrent selon leur dates de construction. Les Grands ensembles construits pour palier aux besoins de logements ont connus une dégradation rapide et représentent aujourd’hui le contexte difficile du territoire. Ils s’inscrivent en rupture avec leur environnement urbain. Les parcs aussi, sont plus ou moins anciens. Les forêts royales comme Bondy ont disparu, elles présentent des caractéristiques tout à fait différentes des espaces crées comme le parc du Sausset ou de la Poudrerie. Des espaces vacants ou délaissés apparaissent dans ce quartier et participent à la fragmentation du tissu urbain. La parcelle agricole Montceleux est ici le seul espace ayant résisté a l’urbanisation. Jusqu’aux premiers champs il représente le seul véritable espace de respiration encore vierge au coeur de la ville. Le parc de la ferme de Montceleux dessiné sur les remblais du RER B constitue un lieu d’observation et de contemplation exceptionnel grâce à l’étendue des vues.qu’il propose. Mais sa configuration actuelle l’isole totalement du quartier.

43


2

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L’empreinte politique et sociale Socialement

Politiquement

Population : 50 021 habitants

La politique actuelle Sevrannaise est marquée par la forte personnalité de Stéphane Gatignon le Maire. Il a été reconduit dans ses fonctions aux dernières élèctions. Fortement médiatisé (Légalisation du cannabis pour enrayer le trafic de drogue, demande d’une intervention des casques bleus au sein des quartiers pour empêcher les violences, grève de la faim...) il prône le développemment d’une nouvelle économie locale. Son but est de créer du commerce, de l’activité, des emplois, des équipements publics, de la formation professionnelle et d’ aménager une coulée verte dans le cadre du Grand Paris pour changer le destin de l’est de Sevran. Aussi, mon intention de créer un lien au coeur des Grands ensembles entre le parc de la Poudrerie et le parc du Sausset correspond à la politique de la ville.

Logements : 17 509 Ménages propriétaires : 51,1 % Foyers fiscaux imposables : 47%

44 44

taux de Chômage : 18 % chiffre INSEE 2013 La situation sociale de la population Sevrannaise est préocupante. Le taux de chômage est plus élevé que la moyenne nationale 18% contre 10,2%, l’accession à la propriété est limitée 51,1% contre 63%, et le nombre de foyers fiscaux imposables est plus faible 47% contre 53%. Mon projet pourra peut)etre contribuer à redonner une place active à la population Sevrannaise.


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L’empreinte Sevrannaise actuelle - Une image

L’image de Sevran est souvent négative car son actualité est faite de violences, d’inégalités, et de trafics.

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Une urbanisation accélérée

46 46

Aujourd’hui, on constate que ce territoire pâtit d’une identité liée à la présence des Grands ensembles. Il possède néanmoins une histoire, des traditions et des usages. Pour comprendre comment s’est forgé le visage actuel de la ville et du quartier l’approche historique est nécéssaire. Les ensembles urbains construits les uns après les autres sont là, désarticulés. Sevran devient au fur et à mesure de son développement un amas de définitions nominales (Zone de sécurité prioritaire, ZUP*, ZAC*). L’approche historique de la ville me permet de comprendre comment elle en est arrivée là aujourd’hui. Le nom pourrait de Sevran est oe dériver de « Sevranum » qui signifie « le domaine de Severus » en référence à la présence d’ une ferme gallo-romaine dans la région. La mention écrite du village « Cipérente » n’apparait qu’au cours du VIIIème siècle. C’est en 1243 qu’apparait l’appellation « Cevran ». L’étymologie de Sevran est donc 1950, Les grands ensembles n’etaient pas là témoin d’une richesse et d’une présence agricole passée.

L’usine Freinville domine Sevran



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Une urbanisation accélérée Des bourgs et fermes agricoles aux premières transformations du XIXème siècle.

48 48

Constitué durant longtemps de bourgs et fermes, le territoire a connu de profondes transformations suite à l’arrivée du chemin de fer et à la construction du canal de l’Ourcq. Le village sevrannais : Au milieu du XVIeme siècle, le paysage sevrannais est dédié à l’agriculture, le territoire compte des fermes importantes rougemonts, Montceleux et Beaudottes qui sont aujourd’hui des quartiers de grands ensembles . A cette époque l’étendue de la forêt de Bondy est beaucoup plus importante qu’aujourd’hui. Le territoire est composé de grandes fermes et met les ouvriers Sevrannais en grande servitude puisqu’un droit autorise certains fermiers à occuper jusqu’à trois fermes. Les paysans Sevrannais sont en grande pauvreté jusqu’au redécoupage administratif rattachant Sevran au département de la Seine-et-Oise ce qu’illustre bien le peintre Greuze.

L’expension Sevrannaise : En 1803, Napoléon Bonaparte alors Premier Consul ordonne le percement du canal de l’Ourcq. La population de Sevran s’accroit alors considérablement. L’installation de la voie ferrée Paris-Soissons accentue également l’essor démographique et urbain suivant le rythme de la création des gares en Seine-Saint-Denis. De grandes usines s’implantent à proximité de Sevran. Parmis les plus emblématiques Westinghouse(1891) puis Kodak(1925). De grands pans du territoire sont alors urbanisés. Les lotissements construits à proximité des gares accueillent les ouvriers des usines. Au début du XXème un autre type de lotissements constitué de maisons secondaires pour les habitants apparaissent. Cette urbanisation se fait au détriment des cultures agricoles et surtout de la forêt de Bondy qui fond considérablement.


Evolution historique de l’urbanisation de Sevran O

500m

1000m

1740

Evolution historique de l’urbanisation de la 5 km 10 km O Seine-Saint-Denis

1830

49 1880

1906

1920

2003


Après 1950 la mise en place des logements collectifs façonnent le territoire d’aujourd’hui

50 50

Après la seconde guerre mondiale la ville poursuit son développement industriel. Pour palier au déficit de logements une période de construction mobilise la ville. Souvent réalisé dans les espaces vacants (grandes propriétés domaniales vendues après la guerre, terrains agricoles etc…) le logement collectif explose en Seine-Saint-Denis destiné à accueillir la population ouvrière croissante ( cités Rougemont 1968, Beaudottes 1975, Montceleux 1976). De nombreux établissements scolaires sont construits et des quartiers pavillonnaires se développent. Le RER B reliant Paris à Roissy est construit dans les années 50. C’est à Montceleux sur les terrains actuels du Parc de la Ferme de Montceleux que les déblais y sont placés. Ces vagues successives d’urbanisation dessinent le visage actuel du quartier de Montceleux. Seule la plaine agricole échappe à cette urbanisation croissante jusqu’à aujourd’hui.

Le déclin Une désindustrialisation touche Sevran. La poudrerie nationale ferme en 1973, Les laboratoires Kodak en 1993 et Westinghouse en 1995. Les taxes professionnelles disparaissent, la ville s’appauvrit et vit depuis ce jour grâce aux subventions de l’Etat. Malgré la création de la zone d’activités du beau Sevran, la ville souffre de ces pertes d’emplois. La population est alors et jusqu’à aujourd’hui touchée de plein fouet par le chômage et les inégalités apparaissent. Cette crise entraine le mécontentement des mals lotis et une désarticulation de la ville. J’ai le sentiment que tout s’est construit trop vite , comme si, tête baissé dans le seul but de répondre à la crise du logement on était passé à coté de la ville et de son contexte paysager.


1979

2014 Zone d’activitÊs du beau Sevran

Quartier des Grands ensembles Pont-Blanc/Montceleux

Quartier des Grands ensembles Beaudottes

51

Quartier des Grands ensembles Rougemonts Emprises des Quartiers des Grands ensembles O

500m

1000m


2

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L’histoire, l’origine et les premieres remises en causes des grands ensembles Pour comprendre la place des grands ensembles et la vie au coeur des ces espaces, il est nécessaire d’en comprendre les origines et principes d’aménagements.

L’é m e r g e n c e d e s G r a n d s ensembles

52 52

Dans les années 1960, la France doit faire face à une forte pression démographique liée aux enfants issus du baby-boom et à un exode rural important. Pendant la période des 30 Glorieuses, la France connait donc un phénomène de développement économique et une urbanisation très rapide. La question du logement est alors au centre des réflexions d’aménagement du territoire. Les Français ont besoin de logements. De plus cette nécessité s’explique par la résorption des logements insalubres et les rapatriés d’Algérie.

cadastres pour s’affranchir de formes urbaines traditionnelles. Un décret de 1958 instituant les zones d’urbanisations prioritaires facilite l’acquisition des sols grâce au droit de préemption. Mais les opérateurs fonciers n’ont souvent pas besoin de recourir à ces droits car les terrains libres autour des villes sont encore nombreux notamment à Sevran. Par ailleurs le plan d’occupation des sols (POS) a été crée en 1967. Avant cette loi, les villes ne sont pas maîtres de leur urbanisation, les grandes lignes d’aménagements du territoire ne sont pas encore en vigueur. Cela explique aujourd’hui le manque de lien et d’homogénéité entre les entités urbaines comme à Sevran.

Un contexte foncier favorable à la demande.

La Charte d’Athènes

A partir de 1955, le droit français permet l’expropriation des terrains privés pour un autre motif que la création de voies nouvelles. Il est donc possible d’effacer les

En 1941, la charte d’Athènes est publiée et sera le document guide en matière d’urbanisme durant de nombreuses années. Cette charte établit

des constats sur l’état de la ville traditionnelle, formule des diagnostics et pose des principes se définissant surtout par la négation des théories sur la ville historique. Ce document affirme que « le soleil, la verdure et l’espace » sont les trois premiers matériaux de l’urbanisme. Elle propose entre autre la création d’espaces libres pour élever des constructions hautes qui « implantées à grandes distances les unes des autres, libèrent le sol en faveur de larges surfaces vertes ». La ville, son histoire, ses rapports sociaux, sa quotidienneté sont très peu présents dans la théorie du mouvement moderne. Tous les savoirs sur les tracés, la composition urbaine, les perspectives d’autrefois sont niés. Ces nouveaux principes fondateurs de l’implantation des grands ensembles sont donc à la base du sentiment d’incohérence et de partition entre la ville et les grands ensembles.


Les Grands ensembles à Mantes-La-Jolie au début des années 1970


54 54

Ces programmes entrainent une normalisation des constructions en France Cette homogénéité intégrée à la charte d’Athènes fait ressortir cinq principes d’aménagements que les opérations partagent.

programmes réalisés en France

- L’appel des paysagistes (Isabelle Auricoste, Ingrid Bourne, Jacques Sgard notamment) pour essayer d’intégrer l’élément végétal dans ces vastes espaces dominés par le minéral. - Une orientation des bâtiments qui tient compte de l’ensoleillement minimal des logements. - Une hiérarchisation des types de voies. - La recherche d’une autonomie entre les bâtiments et la voirie ayant comme principe le refus d’alignement. - Le bâti ne se plie plus au hasard des formes urbaines.

Les premiers dysfonctionnements résident dans l’importance des espaces qui génèrent des problèmes d’entretien. Dans les années 1980, on assiste à un rejet des grands ensembles qui a pour conséquence d’isoler totalement les quartiers en y concentrant les familles en difficultés sociales et économiques.

Concrètement, la charte d’Athènes pose les principes d’une urbanisation moderne servant de justification à la construction en masse des Grands ensembles. Ce mouvement bannit les références à la ville traditionnelle conférant une homogénéité à tous les

Des projets de résidentialisations voient le jour. Ainsi Bernadette Blanchon qui enseigne depuis 1991 sur la contribution d’une culture du paysage en parallèle d’une réflèèxion sur l’ubain. Je pense

La place de l’espace public dans la composition des Grands ensembles est déterminée par rapport aux espaces bâtis, la voirie et les immeubles.

Une prise de conscience politique entraine une requalification de l’espace public dans toute la ville mais les Grands ensembles restent exclus face à la multitude de dysfonctionnements dont ils font l’objet.

que la place des paysagistes est essentielle. La réfléxion doit s’opérer à une échelle plus étendue que le simple périmètre de ces espaces. Jean-Christophe Bailly dit dans son livre La phrase urbaine : «La ville peut s’apparenter à une phrase. Un sujet, un verbe, des compléments lui donne une cohérence et une articulation. Dès lors que l’on est venu installer les Grands ensembles dans cette phrase, c’est comme ci on avait installés des stocks de verbes ou des stocks d’adjectifs sans y ajouter les accords. La ville est alors au même titre qu’une phrase, désarticulée.» A partir de cette citation et l’histoire de l’aménagement des grands ensembles, j’ai voulu comprendre finalement en quoi les Grands ensembles du quartier Pont-Blanc/Montceleux sont désarticulés de la ville ? Il m’a fallu zoomer sur le quartier pour me rendre compte des éléments susceptibles d’accueillir le projet, de fabriquer les accords entre les tissus et lier le quartier au grand paysage.


55


3

un tissu urbain


57

à réarticuler


3 Un tissu urbain a rearticuler Les grands ensembles isolés de la ville

De

Le bâti cité Montceleux Plaine agricole de l’AFTR

Les érables

58 58

Pont-Blanc cité basse Pont-Blanc cité haute

O

100 m

500 m

Montceleux

Les érables

Pont-Blanc cité Haute

Pont-Blanc cité Basse

Le quartier des Grands ensembles se divise en trois secteurs. Suivant les canons de l’urbanisme issus du mouvement moderne, Montceleux, Erables,Pont-Blanc (cité haute et cité basse) formant le quartier Pont-Blanc s’inscrit en rupture complète avec l’environnement urbain. Le quartier intègre plusieurs formes urbaines et architecturales différentes ce qui lui confèrent un caractère hétérogène dans son architecture globale : -Sur la cité haute de Pont-Blanc, une forêt de tours, composée selon des directions indifférentes des orientations des structures urbaines de la ville et focalisée autour d’un espace vide central. -Sur la cité basse de Pont-Blanc, la composition semble plus souple mais plus rigide dans son fonctionnement, les tours sont réunies deux par deux telles des chromosomes et tournent le dos au reste du quartier. -Sur le quartier de Montceleux, une juxtaposition aléatoire de deux formes principales ; des tours groupées par trois au Nord et au Sud, des barres courbées qui tendent à se refermer sur elles-même en dessinant des espaces internes. -Sur le secteur des Erables, une organisation urbaine plus traditionnelle avec un bâti implanté à l’alignement des rues. Toutefois son manque d’articulation franche avec les autres cités en fait plutôt un territoire à part, formant une barrière.


Des ruptures de hauteurs entre les tissus

Une ligne d’horizon accidentée

Les hauteurs L’étude de la trame bâtie a montré l’absence d’intégration des immeubles dans leur environnement Ceci est confirmé par l’’étude des hauteurs du bâti. On constate que les hauteurs des bâtiments du quartier sont très différentes.

Plaine agricole de l’AFTRP

Le quartier Pont-Blanc/Montceleux est constituée d’une collection hétéroclite de bâtiments allant de R+3 à R+13, limitrophes d’un tissu pavillonnaire et d’un secteur d’activités à R+2 maximum. Ces grandes hauteurs associées aux implantations ignorantes des alignements urbains induisent une sensation d’enfermement dans certains espaces

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Des hauteurs très différents au sein du quartier R+17

R+5

R+1-3 Equipements scolaires

R+14

O

100 m

Pont-Blanc cité basse Pont-Blanc cité haute

Une ligne d’horizon accidentée

500 m

cité Montceleux College de la pléiade


Les entrées tournées vers l’interieur

Omniprésence des véhicules

Les bailleurs :

Plaine agricole de l’AFTRP

60 60

Quant aux bâtiments eux-mêmes, la situation est contrastée. Ainsi les bâtiments et espaces extérieurs des secteurs Pont-Blanc et Les érables sont propriétés du bailleur Logirep. A Montceleux par contre, la propriété des bailleurs et copropriétés se limite aux batis seulement, les espaces extérieurs étant gérés par la ville. Cette configuration est révélatrice d’un manque d’unité entre les espaces extérieurs des différents secteurs. Logirep Copropriétés

Segi Satigère

Sevran Département

Les flux piétons : Flux principaux

Plaine agricole de l’AFTRP

FluxSecondaires

O

100 m

500 m

La direction des flux indique que les personnes apprécient principalement de passer par Montceleux où la présence du végétal est plus importante qu’aux Erables et Pont-Blanc. Cela s’explique également par la présence de circuits directs et plus rapides. Le mouvement des flux se fait en fonction des polarités. Les flux secondaires ne concernent qu’uniquement les habitants des quartiers pour rejoindre l’école Vaillon. Ces deux données indiquent que la place du piéton au sein du quartier n’est qu’uniquement passagère. La voirie interne n’est pas adaptée à la circulation des habitants du quartier et peu utilisée par les personnes extérieures au quartier.


Les véhicules en rez de chaussés

La voiture élément incontournable de l’espace exterieur collectif

Un réseau viaire composé de boucles et d’impasses La voirie du quartier ne s’inscrit pas dans le réseau viaire de la ville, elle est essentiellement constituée de boucles fermées et d’impasses. Le quartier est intraversable à cause de la succession d’impasses et de maillages inachevés. Son réseau viaire constitue donc un réel point de désorientation. Il n’aide pas à la lecture du quartier et ne permet pas de nous y repérer par rapport à la ville. voiries principales

Chemins piétons

Voiries secondaires

Entrées

Plaine agricole de l’AFTRP

61

Les entrées Pour chaque secteur, les entrées sont confidentielles. Situées au centre des ilots, elles introvertissent le quartier qui fonctionne alors comme une enclave autonome.

Plaine agricole de l’AFTRP

Stationnements Même si le stationnement du quartier comme nous pouvons le constater se fait en périphérie. La place de la voiture est omniprésente. Avec plus de 4700 habitants, il y a environ 1100 véhicules présents dans le quartier. Cette présence participe aux ruptures visuelles et accentue un caractère très minéral à tout le quartier Parkings

Stationnements en batail

Parking souttérains

Stationnements en créneau O

100 m

500 m


Cité Montceleux très végétalisé La végétation isole le bati de la plaine agricole

62 62

La végétation est omniprésente au coeur des Grands ensembles. Les cités Montceleux sont étouffées par cette densité végétale

Le végétal : D’un point de vue végétal je constate que celui ci est support d’enfermement et d’isolation du quartier. Des talus périphériques ou masses arborées (charmes, érables, chênes, merisiers, bouleaux..) empêchent les porosités visuelles. Un effet labyrinthe se dessine dans ces Grands ensembles en raison de cette forte végétation. Au nord-est en limite de parcelle agricole, la végétation fait office de réel écran. Les habitants ne perçoivent plus la respiration issue de la plaine agricole. Le quartier tourne le dos à cette respiration.


fdfd A Montceleux, la végétation confère un espace agréable mais ferme le regard

Le végétal près du bati comme obstacle à la lumière pour les habitants

La végétation souligne les chemins piétons et fait office de limite entre espace collectif et bati


3 Un tissu urbain a rearticuler Les grands ensembles isolés socialement Afin de comprendre comment intervenir et comment s e t ra d u i s e n t l e s p r o b l è m e s historiques des Grands ensembles, je me suis penché sur les chiffres sociaux par rapport à la ville et je suis allé à la rencontre des habitants.

64 64

Le quartier Pont-Blanc/Montceleux d é m o g ra p h i q u e m e n t c o m p t e 7529 habitants soit 16% de la population sevrannaise. L’essentiel de sa population se trouve dans les grands ensembles ou environ 17% de la population est étrangère alors que les Grands ensembles de s Rougemonts et Beaudottes en comparaison en compte 24%. Au niveau des origines un étranger sur deux vient des pays maghrébins et de nombreuses autres origines sont présentes (Afrique noire, Sri Lanka, Pakistan)

La précarité et l’insertion économique de la population du quartier.

Les personnes qui ont étudié dans un établissement supérieur représentent 12% de la population.

Le quartier est pleinement touché par le chômage mais dans des proportions assez similaires à la ville. Soit environ 19% de la population active. Chez les jeunes de 15 à 24 ans ce taux atteind 36% soit une augmentation de 7% pour le quartier en trente ans. Alors que ce taux s’élève à 26% au niveau national. Le chômage chez les personnes de nationalités étrangères représente 1 personne sur 3 alors qu’au niveau de la ville cela en représente 1 sur 2.

La perception sociale du quartier par les habitants.

Les actifs Les ouvriers et employés représentent les trois/quarts des actifs du quartier alors qu’au niveau communal ce taux est de 65%. A noter que la proportion des ouvriers dans le quartier est restée la même depuis 1990. Parmis les actifs, 16% des habitants ont des emplois précaires et 13% sont employés à temps partiel.

Au niveau des violences, le quartier est percu comme nettement moins problématique que certains autres quartiers de la ville comme les Beaudottes ou les Rougemonts. Les associations et les membres de la maison de quartier constatent qu’il existe une grande difficulté pour faire sortir les habitants de chez eux. Le centre social du quartier ne compte qu’une centaine de membres dont 30% seulement de réellement actifs. Il existe un fort appauvrissement relationnel dans le quartier accentué par sa partition en plusieurs sous quartiers. Les habitants insistent pour dire qu’ils sont satisfaits du coté verdoyant du quartier même s’ils avouent préférer aller au parc de la Poudrerie situé à 500m plutôt qu’au Parc de la Ferme de Montceleux dans le quartier.


L’ a p p a u v r i s s e m e n t relationnel se caractérise par le refus des habitants du secteur Montceleux de fréquenter et traverser le secteur Pont-Blanc. Ce quartier parait donc comme éclaté au sein des grands ensembles. Les financements attribués au quartier sont beaucoup moins importants que ceux attribués aux quartier des Rougemonts et des Beaudottes car il parait moins prioritaire, ce que dénonce les habitants. Le quartier est éclaté également par de multiples unités de gestion. Quatre bailleurs différents et quatre copropriétés se partagent les infrastructures. A noter que dans ‘image des Sevrannais, le quartier est marqué par l’empreinte bati de la cité PontBlanc Basse Les seuls liens et points communs qui apparaissent lorsque l’on interroge les habitant sont l’insécurité et la précarité.

Pour résumer, ce quartier présente un fort taux de chômage et de précarité. Les actifs sont majoritairements des ouvriers ce qui traduit un climat social général précaire. Le taux de chômage des jeunes est affligeant et l’insécurité omniprésente. Cette insécurité est le témoin d’un quartier qui fonctionne socialement mal où les échanges entre les citoyens sont faibles. Bien que les habitants ne perçoivent pas le quartier comme enclavé par rapport à la ville. Ils le perçoivent comme réellement partitionné sans aucune cohérences et relation entre les différentes copropriétés et bailleurs. L’accent est mis sur le coté agréable et verdoyant bien qu’il est facteur d’insécurité car créant des espaces isolés et cachés. Le parc de la ferme de Montceleux n’est absolument pas mentionné par les habitants au même titre que la respiration crée par la plaine agricole. Le manque d’entretient des espaces extérieurs comparé aux rues du tissu pavillonnaire provoque un sentiment d’exclusion des habitants par rapport au reste de la ville. La cité Basse de Pont blanc parait comme le lieu fort d’insécurité et d’évitement des habitants bien qu’ils rattachent l’image et l’identité du quartier aux batiments remarquables de ce secteur L’isolation et la désarticulation du quartier est ici traduite clairement. La Plaine agricole de l’AFTRP apparait comme stratégique afin de réintégrer les habitants du quartier dans la ville. Liaisons et emplois sont les facteurs à ne surtout pas négliger dans le projet

65


3 Un tissu urbain a rearticuler La plaine agricole : L’espace fédérateur de la réarticulation de la ville

D

66 66

B Le quartier : un caléidoscope de tissus urbains Tissu pavillonnaire Les Grands ensembles Zone d’activité Grands parcs vides urbains Plaine agricole O

100 m

200 m

A


C B’

A’

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D’ C’


3 Un tissu urbain a rearticuler O

100 m

200 m

AA’

La plaine agricole fait le lien entre les Grands ensembles et le tissu pavillonnaire.

BB’

La plaine : Un vide au coeur des tissus très différents par leurs gabartis

68 68

On constate sur ces coupes que la plaine de l’AFTRP fait le lien entre les différents tissus urbains. Sa position stratégique entre le parc du Sausset et le parc de la Poudrerie en fait l’élément fédérateur du quartier. La respiration que cette plaine crée au coeur de l’urbanisation ainsi que le repère qu’elle forme dans le paysage, la place au coeur

de mon projet. Je pense donc que mon travail qui vise à réarticuler l’ensemble des tissus urbains de la ville passe par l’aménagement et par un questionnement fort sur cette respiration urbaine et sur ses franges. J’ai l’intuition que la réintégration des Grands ensembles à la ville doit se jouer sur cette respiration urbaine.

Pour comprendre réellement son rapport à la ville et en déceler le potentiel de liaison, il m’est apparu essentiel à ce stade de me pencher sur les limites, les franges et les percées de cette séquence situées entre le parc du Sausset et le parc de la Poudrerie.


DD’

Des hauteurs tres différents

69

CC’

Une ouverture pour le tissu pavillonnaire

Le retour a une cohérence urbaine passe par la plaine agricole Cette plaine est l’élément central d’une couture entre Sausset et Poudrerie


De nombreuses interstices qui forment un réseau entre le parc de Sausset et le parc de la Poudrerie

Parc du Sausset

O

100 m

200 m

Friche de la pépinière o

Espace vierge engazonné n

Impensés inaccessibles , m friche au coeur des pavillons

Stade Jean-Guimier l Ses Limites représentent des espaces vièrges engazonnés

Impensés k accessibles entre les pavillons

Friche j Parc de la Poudrerie


3 Un tissu urbain a rearticuler Les interstices, supports d’une liaison sausset - poudrerie

Les interstices et la plaine forment un réseau d’espaces singuliers entre le Sausset et la Poudrerie Avoir construit Sevran trop vite l’a balafré d’un grand nombre d’espaces impensés entre les tissus urbains. Je constate ici qu’il existe un réseau lié d’espaces ouverts entre le parc de la Poudrerie et le parc du Sausset. Ce réseau est composé d’impensés, de friches, de parcelles délaissées et abandonnées. Au regard des plans, je constate que ces interstices font le lien visuel et naturel entre les deux parcs. Ce système d’espaces singuliers est une véritable aubaine pour le quartier et pour l’accueil du projet. Encore faut-il connaitre ces interfaces. Je me suis donc intéressé plus précisément à ces interstices. Il m’a fallu dans ma démarche procéder par étapes. Ici les interstices apparaissent clairement comme un support potentiel du projet. Mais il me fallait comprendre et analyser ceux- ci pour pouvoir proposer un projet qui réponde aux problèmes sociaux et spatiaux, liés aux Grands ensembles et à une liaison écologique. Ouvertures et respiration du quartier Percées visuelles

71 Parc du Sausset

Respiration visuelle O 100 m200 m

500 m

Plaine de l’AFTRP

L’ouverture de l’avanue des lilas. Seule porosité entre la plaine et le Parc de la Ferme de Montceleux

Parc de la Poudrerie


Respiration de la plaine agricole

1 - La friche représente un potentiel de connexion entre le parc de la Poudrerie et la plaine agricole

2 - Les impensés entre le pavillons. On y devine au loin le boisement du parc de la Poudrerie

2 - Les impensés entre le pavillons et le stade Jean-Guimier : potentiel d’une continuité


1- L’ouverture laissée par la friche laisse apercevoir les Grands ensembles 4 - Friches inaccessibles au coeur du tissu pavillonnaire

4 - Friches inaccessibles au coeur du tissu pavillonnaire

6- Friche de la pépinière et sa richesse végétale

5 - Espace vierge engazonné


Poudrerie - Plaine

Les limites et franges, révélatrices de continuités potentielles Les parkings de la zone commerciale et des Grands ensembles Montceleux se jouxtent. Seule la rue Gabrielle Peri les sépare. Le minéral est donc omniprésent sur la limite entre Grands ensembles et Zone d’activités.

Le coteau du parc de la butte de la Ferme de Montceleux souligné par les alignements de la rue Gabriel Péri , isole le parc de la ville et des Grands ensembles. Les entrées sont dissimulées et non perceptibles depuis l’espace public de la ville. Il est donc intéréssant de pouvoir traiter cette frange pour mettre en valeur cet espace étendu vers Paris. Pour cela, l’avenue des lilas est stratégique.

74 74

La limite entre Grands ensembles et plaine agricole diffère selon les sous quartiers. Cependant, la végétation et le gabarit des bâtiments ne créent pas de porosités franches entre ville-Grands ensembles - Plaine agricole. A ce niveau, l’ouverture existante entre la plaine et la rue Gabriel Péri par le biaisde l’avenue des lilas est intéréssante. Elle crée le lien visuel entre plaine et ville au travers des Grands ensembles


La plaine agricole est séparée du tissu pavillonnaire par la rue. Le s p i é t o n s p e u ve n t profiter de son ouverture au même titre que les habitants des pavillons

Le tissu pavillonnaire s’est étalé sur la plaine. Seuls les habitants des pavillons peuvent profiter de l’ouverture présente. La plaine n’est plus perceptible depuis l’espace public

O

100 m 200 m

A l’arrière des jardins individuels, des délaissés apparaissent entre ceux ci et le stade Jean Guimier. Ils sont aujourd’hui les coulisses de la ville: accessibles mais difficilement perceptibles

Présents au pied des ensembles Pond blanc, en limite du tissu pavillonnaire, en limite également de la plaine agricole, ces jardins d’insertions représentent un point intéréssant car ils font office d’espaces transitoires et de liaisons entre les différents tissus. Il m’a semblé essentiel de m’y intéresser de plus près. Entre les pavillons, les impensés sont intéréssants, connus des seuls riverains, ils représentent une continuité forte entre Poudrerie et Plaine


L’étude des limites m’a conforté dans l’idée que la réarticulation du quartier passe par le traitement et la prise en compte des interstices urbains. Ils créent un réseau entre le parc de la Poudrerie et le parc du Sausset à travers la plaine agricole. La traitement des franges et limites de ces espaces m’apparait essentiel et acteur principal de cette articulation. Aussi, j’ai été marqué par la présence des jardins d’insertions. J’avais conscience de leur présence jusqu’alors mais j’ai constaté qu’ils pouvaient finalement représenter l’élément moteur de ce lien. Il m’a fallu donc m’y intéresser de plus près.

Les Jardins d’insertion Aurore



4

LEs espaces singuliers de la ville deviennent Le support d’un rÊseau de production entre


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le parc de la Poudrerie et le parc du Sausset


4

Les espaces singuliers de la ville deviennent le support d’un réseau végétal de production entre le parc de la Poudrerie et le Parc du sausset Précurseurs du projet

L’association Aurore

80 80

Créée en 1871, l’association héberge, soigne et accompagne chaque année près de 13.000 personnes en situation de précarité ou d’exclusion vers une insertion sociale et/ou professionnelle. S’appuyant sur son expérience, elle propose, impulse et expérimente des formes innovantes de prises en charge qui s’adaptent à l’évolution des phénomènes de précarité et d’exclusion. Aurore travaille en partenariat avec l’Etat et les collectivités locales, régions, départements et communes. Le dialogue avec les autorités qui financent les actions est permanent, en cohérence avec les besoins recensés sur ses territoires d’intervention. Aurore, le plus souvent délégataire de missions d’hébergement, de soin ou de formation, emploie plus de 1000 personnes et anime un réseau de bénévoles.

Organisée autour de trois missions, hébergement, soin et insertion, ses activités sont multiples : maraudes, hébergement, centres spécialisés dans l’accueil et l’hébergement de personnes rencontrant des problèmes d’addiction, activités de réinsertion professionnelle à destination de personnes en rupture d’emploi ou handicapées, hébergement de personnes en souffrance psychique. A sevran, l’association propose des parcours d’insertion sociale et professionnelle sur des métiers liés à l’environnement, et prioritairement des emplois de maraîchage et d’entretien des espaces vert. Après avoir eu le sentiment que la présence de cette association à Sevran etait une réelle oportunité pour le projet, j’ai décidé de rencontrer sur place le responsable. La surface cultivable est de 2 hectares sur le quartier pont-blanc. Une trentaine de personnes sont salariées de ces jardins biologiques

d’insertions. Ce qui est très intéréssant dans ce quartier, c’est que les salariés sont exclusivement des personnes issues des grands ensembles étant au chômage et en situation précaire. Cet espace fonctionne comme une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. C’est à dire qu’il y a environ 70 adhérents qui sont pour la plupart issus du tissu pavillonnaire de Villepinte au nordest de la plaine. Ces adhérents viennent chercher chaque semaine un panier de 5kg de légumes (le jardin en cultive environ 50 espèces différentes). J’ai demandé au responsable si ces jardins devaient s’agrandir, de quelle surface cultivable le pourraient ils ? La demande est telle et le besoin de réinsertion si grand qu’il m’a clairement énoncé que les 37ha de la plaine agricole de l’AFTRP pourraient être assignés à cet usage. Il en fait la demande depuis plus de 10 ans à l’Etat en vain.


Cette conversation a eu un effet révèlateur dans le cadre de mon projet. Je me suis dit qu’effectivement sur ces interstices et cette plaine appartenant à L’ AFTRP, il n’était pas envisageable pour moi de créer un enième parc. Il est par contre essentiel de créer une surface de production mélangée à une surface de récréation. Ces espaces singuliers de la ville doivent devenir le support d’un vaste réseau de production qui répond aux demandes et aux besoins de toute la population Sevrannaise.

Les jardins d’insertion au pied des Grands ensembles

81

Sur ces espaces il doit se dessiner un réseau productif mélé à des espaces de récréation. Le projet s’articulera donc dans la façon de traiter les limites et les porosités avec la ville. Les jardins d’insertion au pied des Grands ensembles


Les animaux au coeur du parc.

Les grands champs créent une ouverture vers les grands ensembles

Les serres horticoles en limite du tissu pavillonnaire

Les jardins familiaux permettent de conservé un rapport au ciel important

L’aménagement de la voirie souligne l’ambiance champètre du parc


4

Les espaces singuliers de la ville deviennent le support d’un réseau végétal de production entre le parc de la Poudrerie et le Parc du sausset Précurseurs du projet Le parc des Lilas Curieux de découvrir ce qui a pu être fait en matière de parc productif j’ai décidé de me rendre au parc des Lilas de Vitry-Sur-Seine Au premier abord, on pourrait se croire à la campagne au milieu des vergers, champs et jardins familiaux. Pourtant il s’agit véritablement bien d’un parc mélangé à de la production agricole sur 40 hectares.

Extrait du plan du parc des Lilas

Le plan d’aménagement brouille les frontières mélangeant ainsi ville et campagne. Il fait cohexister loisirs, récréations et productions agricoles. Le parc est façonné par les activités qu’il propose. Ainsi j’ai découvert : Jadins familiaux, parcelles céréalières, pâturages, maraîchages ainsi qu’un espace dédié aux serres de productions horticoles. Les maraîchers dépandent d’une association : Planète lilas. Elle propose une production de légumes biologiques. La culture est assurée par les jardiniers avec la participation régulière des adhérents bénévoles. Une vente directe a lieu 2 fois par

semaine sur le jardin. De plus, l’association planète lilas propose quant à elle en retour une découverte des activités champètres liées aux animaux de la ferme. La découverte de ce parc m’a été très bénéfique. Elle a souligné mon intuition selon laquelle le quartier Pont-Blanc/Montceleux doit se réarticuler grâce à la production locale et de proximité. Cette production permet de rassembler visiteurs-producteurs et consommateurs. Le parc des lilas de Vitry-Sur-Seine est donc pour moi une véritable source d’inspiration.

83


4

Les espaces singuliers de la ville deviennent le support d’un réseau végétal de production entre le parc de la Poudrerie et le Parc du sausset Précurseurs du projet

Les jardins familiaux

84 84

Définis comme des parcelles de 150 à 300m2 environs, regroupés en lotissements et gérés par des municipalités et associations. Ils sont mis a dispotion des habitants des quartiers dans le but de subvenir à leurs besoins mais également pour leurs loisirs et plaisir d’un retour à la terre pour ceux qui n’y ont pas accès. Je constate qu’à Sevran, parmi les 3 grandes entités de grands ensembles que sont les Beaudottes, les Rougemonts et Pont-Blanc/ Montceleux, seul mon quartier étudié ne dispose pas de jardins familiaux. J’ai constaté au travers de mes déambulation dans les grands ensembles que certains habitants se sont appropriés un espace collectif extérieur pour cultiver quelques légumes. Il s’agit donc d’un réel manque dans ce quartier. Cela va dans le sens d’un aménagement productif au sein et/ou en limite des grands ensembles.

Les jardins familiaux en limites des grands ensembles à Bagnolet


Enjeux

Les espaces singuliers de la ville deviennent le support d’un réseau végétal de production et récréatif entre le Parc de la Poudrerie et le Parc du sausset

Promenade

Loisirs

Jardinage

Parking

Parc du Sausset

Promenade

Jardinage

Promenade Loisirs

Promenade Promenade

Détente

Jardinage Jardinage/ Mraichage

Loisirs

Parc de la Poudrerie

Paturage


4

Les espaces singuliers de la ville deviennent le support d’un réseau végétal de production entre le parc de la Poudrerie et le Parc du sausset Premières pistes de projet

Les points sur lesquels s’appuyer - Etablir des connexions dans le nouveau quartier grâce aux circulations supports d’une bonne visibilité et porosité entre les différents espaces et composants du quartier

86 86

- Traiter la frange Grands ensembles/plaine agricole pour réarticuler la vie de quartier et minimiser la rupture entre les espaces. - Aménager la plaine agricole en ayant conscience du lien spatial entre la Poudrerie et le Sausset grâce aux interstices urbains.

La mise en place d’un nouveau réseau de circulation automobile et piétonnier au coeur de la cité en continuité avec la plaine et le tissu pavillonnaire crée des porosités et souligne les connexions entre les différents tissus

L’avenue des lilas est essentielle dans la nouvelle connexion inter-quartier. elle permet également la réintégration du parc de la Ferme de Montceleux

- Conserver l’ouverture et la respiration de la plaine qui est l’élément fort d’une liaison à grande échelle.

En limite Grands ensembles/plaine agricole, viennent se gréffer les jardins familiaux et vergers de production qui assurent une continuité visuelle grâce à la végétation implantée, avec la plaine. Cette limite devient le liant entre Plaine et Grands ensembles. 1 km


Limitrophe des Pavillons, sont installés les espaces aux gabarits imposants(Fermes ? Serres Horticoles ?), suceptibles de fermer le regard et de rapprocher la ligne d’horizon. Ces espaces productifs et créateurs d’emplois se retrouvent accessibles à pied depuis les grands ensembles et sont à proximité directe des Adhérents-consommateurs issus du tissu pavillonnaire .

87

L’espace central de la plaine est susceptible d’accueillir les espaces de maraîchages et pâturages. Ils permettent en effet de conserver l’ouverture et la respiration de la plaine connectée aux interstices. Cette respiration devient le point central d’une connexion Poudrerie Sausset

Les interstices sont à traiter dans la ligné de la future plaine agricole de production. Ils sont les éléments indispensables à la liaison à grande échelle O

100 m

200 m


Premières pistes de projet - Les limites Les vergers en rez de chaussée des grands ensembles pour créer de la production et les liens avec les nouveaux parking plantés et les jardins familiaux

88 88

Les jardins familiaux font la transition Ville-Promenade-Maraîchage

Une transition de hauteurs crée par diverses ambiances de production

Pont-blanc cité haute

Vergers de productions

O

5m

10 m

Parking-Planté

Rue


89

Parc agro-urbain de Bernex - Maitre d’oeuvre : agence In-Situ

Jardins familiaux

Parc agro-urbain de Bernex - Concours : Agence Base

Parc agro-urbain de Bernex - Concours : Agence Base

Maraichage


Premières pistes de projet - Les limites Les bas-cotés séparés des circulations automobiles rapprochent l’usager du producteur O

1m

5m

paturage

90 90

Maraichage

bas coté

Route double sens

bas coté

Maraichage

La circulation automobile devient le support d’une ambiance champètre. Elle doit permettre aux producteurs et visiteurs de ne pas être dérangés et ne pas se sentir agréssés par les véhicules. Le projet réside donc dans l’équilibre entre circulation/Piétons_producteurs

Conserver l’ouverture, les éléments les plus hauts se retrouvent limitrophes des tissus habités. La difficulté se trouve dans l’ajustement des surfaces à dédier aux producteurs, jardiniers,promeneurs,passants.

Cité Montceleux

O

5m

10 m

Parking planté Cité + sortie college

College de la Pléiade

Vergers + Récréations + Sente

Mar


Le Triangle Vert des Villes Maraîchères du Hurepoix

Parc du Mont-Evrin a Montévrain (77) - Agence Urbicus

Parc du Mont-Evrin a Montévrain (77) - Agence Urbicus

tés. me-

Maraichage

Sente promenade

Serres horticoles

Pavillonnaire

91


92 92


Conclusion Au cours de ce mémoire, nous l’avons vu, la liaison entre le parc de la Poudrerie et du Sausset doit s’exprimer dans toute l’épaisseur du quartier. Elle est le potentiel d’une ouverture vers le grand paysage au même titre que les vues dégagées vers Paris du parc Jean-Moulin-Les-Guillands de Bagnolet. Ici les vues et les horizons dégagées notament depuis le parc de la butte de la ferme de Montceleux ne sont q’un détail de cette couture à grande échelle. Les composants même du quartier sont les bases de cette laison. En effet, la force de cette connexion ne peut exister que si les contextes urbains et sociaux sont pris en compte. A ce titre, les Grands ensembles, la plaine agricole de l’AFTRP et les interstices urbains deviennent le support de ce système liant. Le projet doit avoir l’ambition de répondre avant tout à cette liaison par la réarticulation du quartier. Pour cela, il m’a fallu décrire l’essence même de l’espace d’étude existant c’est a dire : ses réseaux, ses modes d’occupation, son rapport à l’espace, son environnement urbain, son histoire et sa sociologie... Le projet devra se baser sur les enjeux et intuitions décelés dans les dernières parties du mémoire ainsi que sur les principes d’aménagement qui tentent de répondre à mes intérêts premiers : Connecter le quartier à grande échelle tout en y intégrant les Grands ensembles aujourd’hui désarticulés de la ville. Une chose est sûre, l’élaboration des grandes lignes du projet à venir est née d’un échange permanent entre la prise en compte des qualités, problèmes et habitants de l’espace, et des opportunités que celui-ci recèlent.

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Glossaire

INSEE : L’Institut national de la statistique et des études économiques collecte, produit, analyse et diffuse des informations sur l’économie et la société françaises. NGF : Le nivellement général de la France (NGF) constitue un réseau de repères altimétriques disséminés sur le territoire français métropolitain continental. AFTRP : L’Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne, spécialiste de l’ ingénierie foncière et immobilière, des métiers de l’aménagement Grand Paris Express : Grand Paris Express : 205 km de lignes de métro et 72 gares nouvelles. AEV : Agence des espaces verts d’Ile de France PRIF : Périmètre Régional d’Intervention Foncière. L’AEV y acquiert des espaces naturels pour le compte de la Région dans le but de les préserver.

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GR : Chemins de Grandes Randonnées balisées Natura 2000 : Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels européens, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales, et de leurs habitats. Natura 2000 concilie préservation de la nature et préoccupations socio-économiques. En France, le réseau Natura 2000 comprend 1753 sites. ZNIEFF : Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) a pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation. On distingue 2 types de ZNIEFF : les ZNIEFF de type I : secteurs de grand intérêt biologique ou écologique ; les ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes. Arreté de biotope : L’arrêté préfectoral de protection de biotope est un outil réglementaire en application de la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. SCOT : Schéma de cohérence territoriale, abrégé SCOT est un document d’urbanisme qui détermine, à l’échelle de plusieurs communes ou groupements de communes, un projet de territoire visant à mettre en cohérence l’ensemble des politiques sectorielles notamment en matière d’urbanisme, d’habitat, de déplacements et d’équipements commerciaux, dans un environnement préservé et valorisé.


SDRIF : Le schéma directeur de la région d’Île-de-France ou SDRIF est un document d’urbanisme et d’aménagement du territoire qui définit une politique à l’échelle de la région Île-de-France. Il vise à contrôler la croissance urbaine et démographique ainsi que l’utilisation de l’espace, tout en garantissant le rayonnement international de la région. Il préconise des actions pour : - corriger les disparités spatiales, sociales et économiques de la région ; - coordonner l’offre de déplacement ; - préserver les zones rurales et naturelles. IAURIF : L’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Île-de-France, procède à toutes études, enquêtes et recherches ayant pour objet l’aménagement et l’urbanisme dans la région Île-de-France. Elle peut prêter son concours technique à tout organisme qui le lui demanderait pour effectuer des études similaires en France et à l’étrange PLU : Le plan local d’urbanisme (PLU) est le principal document d’urbanisme de planification de l’urbanisme au niveau communal ou éventuellement intercommunal. ZUP : Une zone à urbaniser en priorité (ZUP), appelée plus précisément à l’origine « zone à urbaniser par priorité », est une procédure administrative d’urbanisme opérationnel utilisée en France entre 1959 et 1967 afin de répondre à la demande croissante de logements. ZAC : Une zone d’aménagement concerté (ZAC) est, en France, une opération publique d’aménagement de l’espace urbain en vertu du code de l’urbanisme pour se substituer aux zones à urbaniser en priorité (ZUP). Logirep : Logirep est un bailleur qui construit et gère des logements destinés principalements aux familles modestes en Ile-De-France. A.M.A.P : Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne - sont destinées à favoriser l’agriculture paysanne et biologique qui a du mal à subsister face à l’agro-industrie.

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Bibliographie Livres

96 96

Periodiques

P i e r r e S a n s o t . Va r i a t i o n s Paysagères. Petite bibliothèque Payot. 2009. 240 p

Georges Perec. Especes d’espaces. Editions Galilée. 2010. 185 p

C o r r i n e Le g e n n e . N i c o l e s Laruelle. La ceinture verte d ’ Î l e - d e - Fra n c e . u n e s p a c e de vie à réinventer. Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Île-de-France. 2005. 80 p

David Mangin. Philippe Penerai. Projet urbain. Editions Parenthèses. 2013. 185 p

Nicolas Soulier. Reconquérir les rues. Editions ULMER. 2009. 285 p Jacques Deonzelot. La France des cités. Editions fayard. 2013. 195 p Ateliers de création urbaine. Ile de France 2030. Les scénarios qui bousculent. Editions Carré. 2012. 143 p Ateliers de création urbaine. Destination Ile de France 2030. tourisme et loisirs. Editions Carré. 2012. 143 p

Philippe Penerai. Jean-Charles Depaule. Marcelle Demorgon. Analyse urbaine. Editions Parenthèses. 2012. 185 p

Revue URBANISME n°351 - Novembre-décembre 2006 : Espaces ordinaires Paisea n°014 - Septembre 2010 : Représentation Pages Paysages n°9 - Novembre 2002 - Incarner

Mémoires

Jean-Christophe Bailly. Le dépaysement. Seuil. Fiction et cie. 2011. 229 p

Kevin Clare. Quand l’autoroute A4 devient un boulevard urbain : l’émergence d’un nouveau quartier à Reims. 2013. ENSNP

Jean-Christophe Bailly. La phrase urbaine. Fiction et cie. 2013. 288 p

Julien Blanquet. Le parc de la carrière St-Pierre maillon d’une continuité verte peri-urbaine. 2013. ENSNP

Edward Hutchison. Drawing for Landscape Architecture. Thames & Hudson. 2011. 240 p

films Mathieu Kassovits. La haine. 1995 Jean-Francois Richet. Ma 6-T va crquer. 1996


site web Géoportail BRGM Apur France-Topo Site du Grand Paris - http://www.societedugrandparis.fr Institut d’aménagement et d’urbanisme - http://www.iau-idf.fr Communauté d’agglomération Terres de France - http://www. caterresdefrance.fr Atlas du paysage - http://www.atlas-patrimoine93.fr Ressources pour la mise en oeuvre de la trame Verte et Bleue http://www.trameverteetbleue.fr Institut national de la statistiques et des études économiques http://www.insee.fr

Ressources iconographiques Tous les documents sont de moi sauf : p 8. Photographie tirée du film La haine h t t p : // f r e n c h . p o m o n a . e d u / french102/sites/anazoephilipbryan/kass.html p 38. Photo N/B du RER B http://www.trainsfrancais.com/forum/le-rer-b p 42. Extraits d’articles de journaux h t t p : // w w w. f d e s o u c h e . com/215679-sevran-93-prives-derecre-a-cause-des-fusillades p 44. Photos historiques. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sevran http://www.autainpoursevran. com/2014/02/10/episode-8-de1971-1974-rougemont-netait-meme-pas-termine/ http://kakthus-balladesenphotos. blogspot.fr/2011/05/sevran-le-canal-de-lourcq-cartes.html P50. Grands ensemlbes. http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2012/10/ communisme-municipal-immigration.html P55. Croquis issu d’internet

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Remerciements Je tiens sincèrement à remercier mes professeurs encadrants, Madame Sylvie Farges, Monsieur Thomas Secondé, Monsieur Vincent Pruvost et plus particulièrement Madame Isabelle Boulanger, Kcl et B2L pour leur regard, soutien et aide dans l’élaboration de ce travail de fin d’étude, Fabio pour son suivi et la transmission de son regard sur le paysage, à tous les enseignants de l’ESAJ et à mes camarades de la promotion 2014 à ma famille pour leur soutien et le travail de relecture durant cette fin d’année.

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