6 minute read
Commerce
Bandes dessinées
ROLAND MARGUERON DÉBORDE DES CASES
Située aux Halles de l’île depuis 1987, la galerie Papiers Gras est un carrefour des talents. Le libraire genevois, passionné de neuvième art depuis sa tendre enfance, n’a pas son pareil pour fusionner les savoir-faire.
@ elodurand
Un maître des lieux hyperactif.
Sur une étagère, des bouteilles de gamay au garde-à-vous bombent le torse pour exhiber leurs étiquettes, créées par des dessinateurs de BD. Vestiges d’une époque où la galerie avait toujours son adresse à la rue Voltaire, elles trônent là comme des œuvres d’art, couvant un nectar qui n’est sûrement plus consommable. À l’entrée, dans des cartons à peine ouverts, des albums attendent encore d’être rangés sur les étagères. Les murs, eux, présentent le travail d’Isabelle Pralong pour son dernier roman graphique, « Polly », qui questionne sur le conformisme de notre société, l’identité sexuelle et la binarité des genres. Bienvenue dans l’univers de Papiers Gras!
Maître des lieux, Roland Margueron ne se lasse pas de cette fenêtre sur le pont de la Coulouvrenière et du Bateaulavoir voisin. Il s’est installé aux Halles de l’île en décembre 1987, preuves à l’appui, alors que la Ville de Genève cherchait une manière d’animer les lieux. On ne pouvait pas rêver mieux... L’homme n’est pas un contemplatif. Il coche plutôt toutes les cases de l’hyperactif – dans le sens positif du terme. Il n’est jamais avare d’idées. Cherche toujours à fusionner les savoir-faire, à créer de
@ elodurand
Dans des cartons, des albu ms attendent encore d’êtres rangés sur les étagères.
l’émulation autour d’un projet, à associer les énergies. « J’ai la chance d’avoir un cerveau qui fonctionne et un corps qui suit », sourit-il. En posant la cafetière italienne sur le comptoir. «C’est un bouillonnement continu nourri par une curiosité sans bornes.»
A l’âge de 22 ans, il s’est lancé dans le métier de libraire Évidemment, la bande dessinée a servi de moteur dans cette existence foisonnante. S’il n’a jamais pris le stylo lui-même, il est très vite fasciné par
Dans des cartons, des albu ms attendent encore d’êtres rangés sur les étagères.
Roland Margueron travaille sur un projet original: marier la BD et la cuisine dans le cadre du Salon du Livre.
le talent de ces artistes au coup de crayon inspirant. Ado, abonné au journal Pilote, il dévore Astérix, Philémon et la Rubrique-à-brac de Gottlib, puis découvre le trait flamboyant de Druillet dans la saga de science-fiction «Les six voyages de Lone Sloane». À l’âge de 22 ans, il se lance logiquement dans le métier de libraire après avoir empoché son diplôme à l’École de commerce. «J’étais plutôt bon en comptabilité», concède-t-il néanmoins. « Cela m’a bien aidé lorsque j’ai dû créer mon entreprise. Chez moi, toutes les factures sont parfaitement classées, mon comptable me remercie à chaque fois... »
Après avoir fondé la librairie Cumulus avec Christine Wagnières, Roland Margueron se lance en solo, en 1981, avec Papiers Gras. «À cette époque, la rue Voltaire était un spot dynamique, avec un magasin de disques, Court-Circuit, la Librairie du Cinéma, le CAC Voltaire et nous», se souvient-il. C’est là qu’il commence à déborder des cases de la bande dessinée. En créant notamment le fes-
@ elodurand
tival Twist & Scooter qui réunissait musique, expositions, BD et... football. «On organisait un match avec des dessinateurs. La galerie avait aussi son équipe. Le nom, Papiers gras, compte onze lettres, chaque joueur avait donc une des lettres dans le dos à la place du numéro», se marre-t-il. Bilal, Tardi et consorts sont déjà des habitués de ces réunions. «En trois jours, nous réunissions près de 15’000 personnes et moi, je perdais trois kilos. Le dernier soir, avec ma petite équipe de trois personnes, nous finissions toujours par boire une bouteille de vodka pour faire baisser le stress avant d’aller dormir.»
Roland Margueron est à l’origine du Prix Töpffer Au fil des ans, Roland Margueron ne s’est jamais départi de cet enthousiasme. Comme il n’a jamais renoncé à son franc-parler. Éditeur de livres, commissaire d’expositions en Suisse ou à l’étranger, créateur du Prix Töpffer, destiné à promouvoir la bande dessinée genevoise, il est une sorte de catalyseur entre plusieurs mondes. Et cette galerie, en plus de sa vue panoramique sur le Rhône, constitue le carrefour de ces talents. Ami des plus grands auteurs du neuvième art, qu’il tutoie allègrement, il est porté par une éthique qui lui vaut le respect de la profession. «Quand j’invite un dessinateur pour une séance de dédicaces à Genève, il est rare qu’il refuse», souligne-t-il. Non sans une pointe de fierté.
Rien ne lui fait peur. En 2016, pour les 20 ans du Prix Töpffer, il fait ainsi entrer la bande dessinée au Mamco et invite la HEAD à imaginer la scénographie de «Bang!» et ses 600 m2 d’exposition. Pour lui, il n’y a plus de frontière entre les arts. D’ailleurs, il l’a constaté, la BD a évolué avec les années, proposant aussi bien des romans graphiques, des biographies d’artistes que des reportages d’actualité. Des genres qu’on retrouve forcément dans sa galerie, spécialisée dans l’édition indépendante. «Ces bandes dessinées historiques ou biographiques, à l’instar de la série de Luc Ferry sur les héros de la mythologie, permettent souvent d’enrichir sa culture générale et de découvrir des univers en condensé. Libre à chacun, ensuite, d’aller plus loin dans la connaissance!» Ce procédé n’est pas pour déplaire à Roland Margueron. Il travaille d’ailleurs sur un autre projet original: marier la bande dessinée et la cuisine dans le cadre du Salon du Livre. Il invitera Philippe Chevrier, propriétaire du Domaine de Châteauvieux, à confronter son talent à celui de deux dessinateurs. «Il s’agira d’une sorte de joute», prévient le libraire. Le duo d’artistes dessinera, pendant que le chef créera sa recette. On en salive déjà... Jean-Daniel Sallin
Il a été le seul à réussir à faire venir Bilal ou Tardi à Genève.
@ elodurand
La Galerie Papier Gras surplombe le Rhône.
Publireportage
UNE SOLUTION POUR VENDRE SON BIEN EN L’ÉTAT RAPIDEMENT !
Swifthome, plateforme novatrice d’estimation en ligne et d’achat de biens résidentiels sur l’arc lémanique, propose le rachat de maisons et d’appartements en l’état et sous 15 jours. Ce nouveau service immobilier répond aux besoins des propriétaires qui désirent vendre leur propriété dans les meilleurs délais et en toute discrétion.
Solutions sur-mesure En cas de départ à l’étranger, de besoins financiers pour l’achat d’un autre bien immobilier ou tout simplement dans l’urgence de devoir conclure une vente rapide, Swifthome offre la certitude de réaliser une transaction quasi-immédiate. Le vendeur bénéficie de l’intégralité du montant de la vente de sa propriété et évite ainsi des mois de tractations et d’incertitude. Le rachat par Swifthome se déroule en quatre étapes: l’estimation en ligne est suivie par la visite d’un expert. Une offre est établie sur cette base. Si elle est acceptée, la signature de la transaction est finalisée chez le notaire. La vente d’un bien immobilier peut ainsi avoir lieu sous 15 jours avec le versement de la totalité du prix de vente.
Méthode avantageuse et rapide Swifthome présente de nombreux avantages: Le service est simple, instantané avec une reprise du bien en l’état. Une seule visite est nécessaire pour convenir d’un prix. Le propriétaire évite ainsi le processus de vente classique qui peut s’avérer long et fastidieux. L’offre Swifthome est par ailleurs définitive: il n’existe pas de risque de rétractation de la part de l’acquéreur comme dans le cas d’une vente traditionnelle. Swifthome propose donc une transaction simple, directe et sans frais supplémentaires (par ex. Les travaux de rénovation).
Contactez-nous et obtenez une offre d’achat 022 362 96 13