Capkeosaigon magazine

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N° 28-29 - 13 JUILLET 2016 - 16E ANNÉE - 4€

Batshuayi

Ibrahimovic

Sanches

Pogba

Les transferts de l’été

ISSN 1376-9081 - P509562

L’EURO

MILLIONS

Les raisons du sacre du Portugal

INTERVIEWS

Frank Leboeuf – Jan Mulder Mediargus met docroom pdf


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INTRO

PAR PIERRE DANVOYE

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DOUCE FRANCE La France n’est pas championne d’Europe mais elle n’a pas tout perdu. « Le bus a redémarré… »

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La scène a sept ans d’âge. 2009. Reportage à Marseille où Eric Gerets est devenu un demi-dieu. Vol Lille – Marignane. A l’atterrissage, le commandant de bord s’énerve et crache son ras-le-bol au micro. « Hé ben voilà, va falloir patienter un peu avant de sortir. Comme d’habitude à Marseille, rien n’est prêt. » Marseille… tranquille. La ville n’a pas été servie en héritant d’un Angleterre – Russie qui sentait la poudre en début d’EURO mais ce choc annoncé entre hooligans aurait probablement été mieux géré ailleurs. Mieux préparé, mieux anticipé. Parce que, comme un voleur reste un voleur, Marseille reste Marseille avec son insouciance, sa joie de vivre, … Après la demi-finale France – Allemagne, on aurait pu assister à un nouvel incident. Au moment où le cortège transportant François Hollande devait quitter le stade, toutes les portes ont été subitement fermées, les stewards et les policiers sont devenus très nerveux. Le problème, c’est qu’un flot de plusieurs milliers de spectateurs se dirigeait à ce moment-là vers la sortie. On s’est retrouvé coincé dans une bousculade, une panique, un énervement qui aurait pu avoir des conséquences. C’était au Vélodrome. A Marseille… Pour le reste, la France a géré cet EURO avec grande distinction. On a senti pendant un mois que l’alerte attentat était bien là mais les 90.000 policiers et soldats ont toujours tout fait pour (faire semblant de? ) montrer qu’ils restaient cool. Des contrôles poussés, oui, mais souvent avec le sourire. Des sourires… Ils étaient dans le clan portugais, dimanche soir. Juste après la défaite, on voit un volontaire exploser une chaise dans un couloir du Stade de France. A la sortie, un père doit consoler ses deux gamins en pleurs. Un supporter sèche ses larmes avec son drapeau bleu blanc rouge. On entend un Français dire à un pote: « Qu’est-ce qu’ils vont titrer, L’Equipe, demain? » L’autre lui répond: « Injuste. C’est injuste. Putain… » Les Bleus ne sont pas champions d’Europe. Mais ils n’ont pas tout perdu. Ils ont même beaucoup gagné. La France est un pays d’anciens grands joueurs reconvertis en consultants, et dans la nuit de dimanche à lundi, il y en a un qui a lâché: « Le bus a redémarré. » Allusion à l’Afrique du Sud et à l’image complètement redorée de l’équipe de France. Didier Deschamps a fabriqué un groupe, une bande d’hommes. Malgré la perte sportive (sans

doute), personne ne lui reproche d’avoir viré la racaille. La notion de groupe, de bande, DD la connaît trop bien. Il faisait partie de la génération gagnante 1998-2000. Des hommes, des vrais. Des gars qui ont réussi des reconversions XXL : Zinédine Zidane, Laurent Blanc et DD lui-même dans le coaching de très haut niveau ; Bixente Lizarazu et Frank Leboeuf dans la consultance ; Lilian Thuram dans la lutte contre le racisme. Et il y a encore d’autres exemples qui parlent. Pendant l’EURO, on a eu la confirmation, en live, de la classe de la génération dorée. Pour un papier sur les Diables vus par d’anciennes gloires françaises, tous les ex-joueurs qu’on a voulu interroger n’ont pas nécessairement décroché. Mais quand un Youri Djorkaeff rappelle lui-même, ça démontre un certain savoir-vivre ! Quand un Christian Karembeu retéléphone pour dire qu’il va tout faire, dans son emploi du temps chargé et ses déplacements incessants, pour booker une interview, ça interpelle. Et puis, il y a cette interview improbable. On contacte Frank Leboeuf, consultant super respecté et devenu très grand dans son rôle d’artiste au cinéma et au théâtre. Lui aussi est surbooké : « OK pour une interview, mais je suis sur Paris et ça ne peut se faire que par téléphone. Appelle-moi demain matin. » Evidemment. Et là, surprise. On comprend qu’il fait à nouveau deux choses en même temps. Il donne une interview qui décape (voir pages suivantes) pendant qu’il roule à moto dans les embouteillages parisiens. Il rassure : « T’inquiète, j’ai l’habitude. Ma bécane, c’est mon bureau… » Dans cet entretien, Frank Leboeuf évoque notamment l’avenir des Bleus d’aujourd’hui. Il parle de la griffe Deschamps, de la manière dont il a resserré les rangs après les scandales récents. Il met le doigt sur la niaque qui a amené les Français en finale et qui a manqué aux Diables pour aller loin. Malgré la défaite contre le Portugal, toute la France croit à un renouveau. Leboeuf aussi mais il n’a quand même pas envie de disparaître avec ses potes dans un tiroir. « Ces Bleus n’ont encore rien gagné. Si cette génération veut encore être dans la légende d’ici quinze ans, comme nous quinze ans après nos victoires… ben il va falloir qu’elle arrache un trophée. » ■

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SOMMAIRE

SPORTFOOTMAGAZINE 28/29 En raison de la fête nationale, Sport/Foot Magazine ne paraîtra pas le 20 juillet. Nous vous donnons rendez-vous le mercredi 27 juillet pour un numéro double Spécial Compétition 2016-17.

+ LIVRE

QUAND UN NOM PROPRE DEVIENT COMMUN Gilles Vervisch & Olivier Talon

Quand un nom propre

devient

commun

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Frank Leboeuf

EURO 2016

Si l’on sait ou l’on se doute que l’adjectif « cartésien » nous vient de Descartes ou le « sadisme » du marquis de Sade, qui peut deviner que notre banale poubelle tient son nom d’un préfet de la Seine qui, pour des raisons d’hygiène, imposa son usage en 1884 ? Que le mot « rustine » est dû à son inventeur, un certain Louis Rustin, ou que Bluetooth était le surnom d’un chef viking du Xème siècle ?

6❘ Interview : Frank Leboeuf

Un regard avisé d’un ancien champion du monde français sur l’EURO.

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18 26 Portugal X

18❘ Portugal : champion d’Europe Un Basque a réussi à créer l’osmose de toute la France.

28❘ EURO : les statistiques

Les chiffres d’un mois de compétition.

30❘ Tactique

Les tendances de l’EURO.

36❘ EURO et euros

Gilles Vervisch et Olivier Talon ont répertorié près de 140 mots usuels issus de personnages réels, célèbres ou un peu moins, dont ils retracent, avec un humour qui n’empêche pas l’érudition, l’origine et l’histoire, parfois savoureuses.

Le championnat d’Europe a permis à certains de réaliser un transfert en or.

40❘ Jan Mulder

20 30 Paul Pogba

L’ancien puncheur anderlechtois ne voit pas l’avenir des Diables d’un bon œil.

FOOTBALL BELGE 44❘ Benoît Thans

Un dernier regard sur l’EURO des Diables.

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52❘ Anderlecht : Davy Roef

Le jeunot a-t-il la pointure pour défendre le but du RSCA?

56❘ Club Bruges : Thomas Pina

Un portrait du transfuge espagnol des Bleu et Noir.

58❘ Lierse : Ahmed Hossam

Mido est de retour mais comme DT cette fois.

74❘ Cyclisme : Raymond Poulidor L’éternel second n’a rien perdu de sa popularité sur le Tour.

81❘ Championne

Le jour de gloire est arrivé.

24❘ France : Didier Deschamps

OMNISPORTS

74 82

La volleyeuse brésilienne Jaqueline Carvalho.

DOCUMENT 84❘ L’EURO en photos Les meilleurs clichés d’un mois de compétition en France.

RENDEZ-VOUS 3❘ 5❘ 12❘ 16❘ 46❘ 62❘ 68❘ 82❘ 90❘

Intro Sommaire Actua Erik Libois Poster Portugal Cosmos Digest Sport Digest Zapping Frédéric Waseige

X Raymond Poulidor WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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« On n’est plus dans le règne des surprises, on est dans le règne des cadeaux offerts aux petits pays. » FRANK LEBOEUF

LEBOEUF

INTERVIEW

« L’EURO DES DIABLES A ÉTÉ UNE FAILLITE COLLECTIVE »

FRANK

On a longtemps cherché le meilleur témoin pour une analyse sans concession de l’EURO. On l’a trouvé. A lire…

Frank Leboeuf : un avis bien tranché sur l’EURO.

PAR PIERRE DANVOYE À PARIS ● PHOTOS BELGAIMAGE

F

rank Leboeuf a déjà vécu au moins 1.000 vies. Champion du monde, champion d’Europe et vainqueur de la Coupe des Confédérations avec les Bleus. Cinq saisons à Chelsea, deux à Marseille. Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur. Et puis des reconversions à la pelle. Consultant en télé et en radio (il a de nouveau crevé l’écran et les baffles pendant l’EURO), comédien (théâtre, films, séries comme Un gars une fille, et Camping Paradis), participant à l’une ou l’autre émission culte comme Koh-Lanta. Là, il fait une pause dans sa tournée sur les planches, sa pièce actuelle en est à plus de 600 dates! La prochaine, il l’a en tête et il adore en parler. Spontanément, avec son succulent accent marseillais et ses formules chocs. Il nous dresse brièvement le pitch avant de commenter l’EURO, parce que c’est quand même pour ça qu’on a pris le rendez-vous…

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FRANK LEBOEUF « J’ai des projets de films mais je dois attendre que les gars trouvent l’argent pour boucler leur budget, après on en discutera concrètement. Ma prochaine pièce s’appellera probablement L’expert sentimental, elle devrait être prête dans un an. C’est l’histoire d’une femme qui vient de se faire lourder par son mec parce qu’elle est trop gentille. Elle va voir quelqu’un pour savoir comment ça marche, l’amour. C’est intéressant de faire une pièce sur ce que les hommes pensent des femmes, et ce que les femmes pensent des hommes. Il y a une opposition. Les femmes, elles ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers. On est des chasseurs et elles doivent tout faire si elles veulent garder leur mec: elles doivent être l’épouse, la confidente, la maîtresse, … Il faut qu’elles bossent dur! Dans cette pièce, je vais finir par tomber amoureux de cette femme, ça va être difficile à gérer. » Frank Leboeuf a aussi produit, récemment, le oneman show d’un pote avec l’Abbé Pierre comme thème central. « C’est marrant, on avait prédit dans ce spectacle tout ce qui est arrivé juste après: les migrants, les attentats, la dureté de la vie, … » Il conclut la parenthèse par un « Je suis très content de la vie que je mène » qui sonne très vrai. Allez, on parle maintenant de foot.

« IL N’Y A PLUS DE PETITES ÉQUIPES, MAIS IL N’Y A PLUS DE GRANDES ÉQUIPES NON PLUS »

L’EURO à 24 équipes, c’est une invention géniale ou une fausse bonne idée? F R A N K L E B O E U F : Une très mauvaise idée. On peut avoir des belles histoires dans un Championnat d’Europe, mais quand on a cinq ou six qualifiés surprises pour les huitièmes de finale, ça fait beaucoup. L’Irlande du Nord, la Slovaquie, la Hongrie, l’Islande, l’Irlande, le Pays de Galles, c’est trop. Et surtout, ça donne un EURO assez moyen. Qu’est-ce que le Portugal a dû faire pour sortir des poules? Il n’a même pas dû gagner un match. Ça prouve que pour être en huitièmes, tu dois simplement être passable. Et puis tu peux quand même aller très très loin! C’est dommageable. On oublie que c’est un Championnat d’Europe. C’est censé être un championnat d’élites. La conclusion, c’est peut-être qu’il n’y a plus de petites équipes. Mais il n’y a plus de grandes équipes non plus. Je suis très déçu par le niveau. C’est très moyen. Je n’ai vu que trois ou quatre bons matches. Par exemple Belgique - Italie, Belgique - Hongrie et France - Islande. Tout le reste était plutôt décevant. Il y a déjà des conclusions à tirer. On n’est plus dans le règne des surprises, à l’époque où il y en avait une, voire deux ou même trois par tournoi. On est dans le règne des cadeaux offerts aux petits pays. Qui a proposé, pour toi, le meilleur football? L E B O E U F : Ah… Ah… Je dirais l’Italie, par rapport à son cœur! Les Italiens ont prouvé qu’ils avaient toujours une mentalité de vainqueurs. Derrière, il n’y a pas grand-chose. L’Espagne a été décevante. L’Angleterre, idem. La Belgique n’a été séduisante que dans son

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En compagnie de Marcel Desailly et Didier Deschamps pour un doublé Mondial-Euro en 1998 et 2000.

« Il n’y a vraiment pas eu grandchose de lumineux dans cet EURO. » FRANK LEBOEUF

match contre la Hongrie. La France, seulement contre l’Islande. L’Allemagne tient toujours la route mais elle a joué un jeu dangereux contre l’Italie, en jouant à l’italienne. C’était une affiche assez tôt dans le tournoi mais ça n’a même pas été un match intéressant. Il n’y a vraiment pas eu grand-chose de lumineux dans cet EURO.

« UN MONDE D’ÉGOÏSTES, ÇA DEVIENT DIFFICILE DE JOUER À ONZE »

Tu parles de matches séduisants de la Belgique et de la France. Mais en face, on avait la Hongrie et l’Islande… L E B O E U F : Oui, bien sûr. Les Hongrois ont joué le jeu, ils ont tout ouvert. S’ils ferment, on a évidemment un match différent. Et les Islandais, ils étaient crevés, même si les Bleus ont eu le mérite de faire un bon match. Il faut aussi voir le côté positif des choses,

Une équipe belge dont Frank Leboeuf attendait davantage.

j’aime le foot… mais je suis déçu. J’en reviens aux Belges. Vous avez des joueurs extraordinaires mais ils n’arrivent pas à former un groupe. C’est un problème de société, finalement. Elle nous renvoie, à travers le foot, tout ce qu’on a engendré! Nous, les gens de 45 à 55 ans, on a fait des enfants qui ne sont plus que des individualités. A la limite des égoïstes. Ils ne pensent qu’à eux. A la sortie, ça devient difficile de jouer à onze! On se rend compte que tout est fait pour récolter des sponsors, pour faire sa petite promo personnelle. Le but n’est plus, en priorité, de gagner en équipe. Tu as eu des coups de cœur pour des individualités? L E B O E U F : Je t’avoue… assez peu. Ça a manqué de régularité chez beaucoup de bons joueurs. Je n’ai pas l’impression qu’il y en a un seul qui a réussi quatre ou cinq gros matches d’affilée, qui a montré sur la durée qu’il avait un niveau mondial. C’était plutôt spasmodique! Il y a des gars qui ont fait un ou deux bons matches puis qui ont disparu. De Bruyne, Benzema, Payet, … Et tes grandes déceptions individuelles, à part Zlatan Ibrahimovic sans doute? ... L E B O E U F : Cristiano Ronaldo, jusqu’à la demi-finale, c’était pas si terrible. Kevin De Bruyne a raté son EURO. Pendant toute la saison, il avait montré avec City qu’il était un tout grand joueur. Eden Hazard, je l’aime beaucoup. Le soir où il a fait un gros match, vous avez écrasé la Hongrie. Dans les matches où il a été moyen, ça a été compliqué pour vous. On voit qu’il est le régulateur de l’équipe, que le niveau collectif dépend très fort de lui. Mais bon, tous ces mecs-là ont aussi des circonstances atténuantes. Ils ont énormément joué, ils sont arrivés cramés. Pour ça, je pense que la Coupe du Monde en hiver au Qatar, ça peut être intéressant. On aura peut-être des joueurs en pleine forme à ce moment-là. Ronaldo, chaque fois qu’on le retrouve à un EURO ou à une Coupe du Monde, il est cramé. Ou blessé. C’est symptomatique de footballeurs qui jouent soixante matches par saison.

« LES INDIVIDUALITÉS FRANÇAISES ONT MANQUÉ DE RÉGULARITÉ »

Vu l’accumulation de victoires des Bleus, on n’a pas parlé de l’absence de Karim Benzema. Si vous aviez été sortis en huitièmes de finale, l’affaire serait vite revenue sur le tapis! L E B O E U F : On peut faire confiance aux journalistes pour y penser… Oui, évidemment que ce serait ressorti. En même temps, il n’y a pas eu d’affaire Benzema. Le mec se retrouve dans une affaire judiciaire, il ne pouvait pas être en équipe de France, point à la ligne. Il y a une charte d’exemplarité. Pendant le tournoi, moi je n’ai pas pensé à Benzema mais j’ai pensé à Mamadou Sakho. Il a été piégé, suspendu pour dopage par l’UEFA au plus mauvais moment alors qu’il est innocent. Et des bons joueurs, on en a perdu un paquet en cours de route, hein! Raphaël Varane. Lassana Diarra. Mathieu Val-

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ET PLATINI ?

On n’a pratiquement pas entendu parler de Michel Platini, le grand absent, pendant l’EURO. Ça t’étonne ? F R A N K L E B O E U F : Pas du tout. Les Français ont d’autres sujets de conversation. On a vécu une année difficile. Les attentats, les inondations, le chômage, la loi travail. On a eu la chance d’avoir l’EURO chez nous pour s’amuser un peu au milieu de tout ça, pour oublier un peu les soucis du quotidien. Alors, les problèmes de Michel Platini, ça n’intéressait plus personne. De toute façon, il y a bien longtemps que les Français se sont fait une idée du fonctionnement de l’UEFA et de la FIFA. On sait très bien pourquoi il a été viré. S’il ne s’était pas présenté à la présidence de la FIFA, il serait toujours patron de l’UEFA aujourd’hui. On lui a fait payer son ambition.

buena à cause d’une année difficile sur le plan sportif, rendue encore plus difficile par l’histoire de la sextape. On a perdu toute la colonne vertébrale de l’équipe. Alors, arriver aussi loin avec les remplaçants, même s’ils ont beaucoup de qualités, c’est beau. Est-ce que N’Golo Kanté et Olivier Giroud auraient eu une chance de jouer l’EURO s’il n’y avait pas eu tous les forfaits? Ils l’ont joué, et très bien joué. C’est bien, ce que les Bleus ont fait! On peut dire qu’ils ont eu un parcours pépère jusqu’aux demi-finales, quand ils se sont subitement retrouvés face à une montagne à gravir, l’Allemagne. Mais c’est bien quand même! Il y a aussi Antoine Griezmann et Dimitri Payet qui ont sans doute profité des forfaits pour exploser! L E B O E U F : Oui mais il faut relativiser. Encore une fois, ça a manqué de régularité. On ne les a pas vus à tous les matches. Zinédine Zidane, il était capable d’être au sommet du premier au dernier jour d’un EURO ou d’une Coupe du Monde. On continue à parler énormément de ta génération, des Bleus de 1998 et 2000, parce que beaucoup de joueurs de cette équipe se sont magnifiquement reconvertis. Il y a des entraîneurs de haut niveau comme Zidane, Didier Deschamps, Laurent Blanc, … Il y a des hommes de télé, des consultants écoutés et respectés par tous les Français, comme toi, comme Bixente Lizarazu. Il y a Lilian Thuram et sa lutte contre le racisme. Tu penses que la génération actuelle a assez de personnalité, assez de charisme pour qu’on parle encore d’elle dans quinze ans? L E B O E U F : On continue à parler des vainqueurs! Quand tu as tout gagné, la Coupe du Monde, l’EURO, la Coupe des Confédérations, tu deviens un repère pour longtemps. Ça met la pression aux nouveaux arrivants! Je leur souhaite de tout gagner pour nous effacer mais ça ne sera pas simple parce qu’on avait une génération exceptionnelle. Et surtout un groupe. Ces joueurs-là avaient compris que, même s’ils étaient des stars dans leur club, ils devaient s’effacer par rapport à l’équipe de France, par rapport à la tactique, par rapport à certains choix de l’entraîneur. Je suis bien placé pour en parler, j’ai parfois dû la jouer profil bas. Mais j’ai l’impression que tout ça revient petit à petit. Didier Deschamps est occupé à créer un groupe. Ce n’est pas encore le groupe qu’on avait au moment de nos grandes victoires mais ça progresse. Pour les Bleus d’aujourd’hui, la pression est là mais il faut qu’ils s’en servent. Comme on s’était servis des échecs de nos aînés en 1982 et en 1990, par exemple. En finale de la Coupe du Monde, quand on mène 2-0 contre le Brésil, on pense aux Bleus qui ont mené 3-1 contre l’Allemagne en demi-finale en 1982. Ils avaient finalement perdu. Tout peut te servir pour devenir plus grand. Les internationaux français d’aujourd’hui n’ont qu’à se servir de ce qu’on a fait pour continuer à grandir. S’ils ont envie de devenir aussi forts que nous, c’est à eux de jouer. WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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ÂŤ Les Diables ont manquĂŠ de leaders en France. Âť

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F R A N K L E B O E U F : L’Angle-

terre n’y arrive plus depuis cinquante ans, lĂ -bas ils doivent comprendre enfin qu’il faut travailler dur et se battre. Dans l’histoire, il y a deux pays qui ont compris ça : l’Italie et l’Allemagne. Comme par hasard, les deux pays qui ont le plus gagnĂŠ. Le pays qui a le mieux montrĂŠ ce que doit ĂŞtre un groupe, ici Ă l’EURO, c’est l’Islande. La plus belle histoire du tournoi. PhĂŠnomĂŠnal. Ils ont craquĂŠ contre la France parce qu’ils ĂŠtaient crevĂŠs et parce que les Bleus les ont privĂŠs d’oxygène dès le dĂŠbut du match, mais quel parcours ! Quel exemple ! C’est rafraĂŽchissant. Il y a une vraie morale. Des ĂŠquipes qui ont bien rĂŠussi, comme l’Islande et le Pays de Galles, ont montrĂŠ que le foot se joue Ă onze. Avoir une star ne suffit pas, mĂŞme si elle s’appelle Zlatan Ibrahimovic. Pour gagner un match, il faut avoir des coĂŠquipiers. Il faut d’ailleurs arrĂŞter avec les rĂŠcompenses individuelles, le Ballon d’Or et tout ça. Il faut arrĂŞter de fabriquer des stars. Une star qui n’a pas des très bons coĂŠquipiers, elle ne fait rien.

Une gĂŠnĂŠration n’est dorĂŠe que si elle a des rĂŠsultats. Pour moi, ce qui se passe aujourd’hui en ĂŠquipe belge, c’est du gâchis par rapport aux qualitĂŠs individuelles que vous avez. Du gâchis par rapport Ă ce que vos joueurs font avec leurs clubs. Pourquoi ils n’arrivent pas Ă reproduire ça tous ensemble? Regarde l’Italie d’Antonio Conte. Il n’y a pas vraiment de stars mais il a rĂŠussi Ă les sublimer. L’Italie et la Belgique ont ĂŠtĂŠ ĂŠliminĂŠes au mĂŞme stade de l’EURO mais on dit que les Italiens ont rĂŠussi leur tournoi et que les Belges ont ratĂŠ le leur! Et puis, est-ce que le Pays de Galles a ĂŠtĂŠ suffisamment pris au sĂŠrieux? Ils ont quelques bons joueurs mais tout le monde n’a pas voulu le voir. Ils n’Êtaient pas trop surveillĂŠs et ils en ont bien profitĂŠ.

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ÂŤÂ LE FOOT EST FOUÂ Âť

Tu comprends la grosse vague anti-Wilmots? L E B O E U F : Avant d’être si dur avec lui, je pense qu’il faut aussi lui rendre hommage. Il a fait passer un cap Ă cette ĂŠquipe, il a rĂŠussi Ă crĂŠer quelque chose. Il n’est certainement pas le plus responsable du naufrage dans cet EURO. Maintenant, il a sans doute fait des erreurs tactiques, il a fait des choix qui n’ont pas fonctionnĂŠ. Pour passer Ă un niveau supĂŠrieur, je pense qu’il faut prendre quelqu’un d’autre. Et si l’autre en question a des qualitĂŠs et n’y arrive pas, il faudra bien arriver Ă la conclusion que les joueurs sont les premiers fautifs. Et le transfert de Thomas Meunier au PSG, tu le comprends? L E B O E U F : GrĂŠgory van der Wiel n’a pas convaincu au back droit lĂ -bas, il y a eu le problème Serge Aurier, donc le PSG cherchait un joueur qui a de la qualitĂŠ mais qui sait aussi se tenir. Est-ce que Meunier a le niveau d’un club pareil? On verra. Il va falloir qu’il sache bien dĂŠfendre et qu’il apporte ĂŠnormĂŠment sur le plan offensif. Mais sur ce que j’ai vu Ă l’EURO, je ne suis pas inquiet pour lui. Le transfert de Michy Batshuayi Ă Chelsea, tu le comprends? L E B O E U F : Je lui souhaite autant de bonheur que Didier Drogba qui ĂŠtait aussi passĂŠ directement de Marseille Ă Chelsea. Il va dans un club que j’ai adorĂŠ! C’est un transfert très cher qui confirme encore une fois que le foot est fou, qu’il y a des gens fous prĂŞts Ă dĂŠbourser des sommes dingues. Maintenant, on a dit ça aussi quand Anthony Martial a signĂŠ Ă Manchester United et on se rend compte entre-temps que son prix ĂŠtait peutĂŞtre justifiĂŠ. Batshuayi doit juste comprendre une chose, très vite: parfois, il faut lever la tĂŞte et faire une passe. Son plus gros problème, c’est qu’il joue un peu tout seul. Alors que le foot est aussi une tactique, un partage. Quand il aura captĂŠ tout ça, avec ses qualitĂŠs, sa facultĂŠ extraordinaire de jouer dos au but, sa protection de balle, il pourra faire mal en Angleterre. Il est encore jeune, mais faut qu’il se dĂŠpĂŞche, quand mĂŞme ! â–

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R M A N G E

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Tu attendais un autre EURO des Belges? L E B O E U F : Et comment! Je les avais carrĂŠment mis dans mes favoris. Le plus dĂŠcevant, c’est qu’ils ont ĂŠtĂŠ sortis par le Pays de Galles. Ce n’est pas une petite ĂŠquipe, mais bon, c’est le Pays de Galles, pas l’Allemagne. Il y a clairement des joueurs belges qui ont complètement ratĂŠ leur EURO. Je pense qu’il y a plein de petites choses qui ont fait que ça n’a pas marchĂŠ. Les joueurs doivent se remettre en question. Marc Wilmots aussi. Et sans doute la fĂŠdĂŠ aussi. Je crois que la mentalitĂŠ est Ă revoir. Vous devez arrĂŞter d’être les gentils Belges. Il faut des tueurs pour gagner des prix. Tu as vu un manque de niaque? L E B O E U F : Ouais, ouais, clairement! Un moment, tu dois aller Ă la guerre. Je prends l’exemple de notre demi-finale contre la Croatie Ă la Coupe du Monde 1998. Lilian Thuram n’avait jamais marquĂŠ un but avant ça. Et il n’en a plus jamais remis après ça! Mais ce jour-lĂ , il en a plantĂŠ deux et il nous a qualifiĂŠs. On avait toujours, dans chaque match, un mec capable de se sublimer subitement. En voyant les matches des Belges ici, j’ai eu une impression de faillite collective. J’en ai parlĂŠ avec Vincent Kompany, on a bossĂŠ sur le tournoi pour la mĂŞme chaĂŽne amĂŠricaine. Je pense que ses qualitĂŠs de leader vous ont ĂŠnormĂŠment manquĂŠ. Mais est-ce que ça aurait ĂŠtĂŠ suffisant, mĂŞme s’il avait ĂŠtĂŠ lĂ ? C’est plusieurs leaders qu’il faut. Un seul, c’est trop peu. En Belgique, on parle de gĂŠnĂŠration dorĂŠe. Mais elle a eu trois gros matches en deux ans dans des tournois et elle les a tous les trois ratĂŠs: Argentine, Italie, Pays de Galles. GĂŠnĂŠration en or ou ĂŠquipe en plaquĂŠ or?

L E B O E U F : J’aime bien l’image, c’est mignon‌ (Il rigole).

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 TOUS LES BELGES DOIVENT SE REMETTRE EN QUESTION: LES JOUEURS, WILMOTS, LA FÉDÉ 

ÂŤÂ IL FAUT ARRĂŠTER DE FABRIQUER DES STARSÂ Âť

OB66104

FRANK LEBOEUF

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FOOT

« Quand un coach de la trempe de Benitez dit qu’il te veut, tu ne dois pas hésiter. »

LES INDISCRÉTIONS DU MILIEU

Après Stefano Okaka l’été dernier, Anderlecht est allé recruter un second joueur de Serie A, au nez et à la barbe de quelques-unes des meilleures formations italiennes.

accord Žconomique nÕa ŽtŽ trouvŽ. Pour se faire pardonner, le prŽsident Preziosi lui a prolongŽ son contrat dÕun an (jusquÕen 2020, ndlr) avec une petite augmentation ˆ la clŽ. È Un nouveau bail entŽrinŽ d•s la cl™ture du mercato hivernal et donc une volontŽ apparente de rester au Genoa. De la part du joueur certainement, de la part de la direction beaucoup moins. En effet, le Grifone a fait honneur ˆ sa rŽputation de club toujours pr•t ˆ monnayer ses meilleurs ŽlŽments et les rumeurs lÕenvoyant dans dÕautres clubs de Serie A ont continuŽ de circuler avant quÕAnderlecht ne prenne tout le monde de court: Ç Ils avaient dŽjˆ fait part de leur intŽr•t il y

PAR VALENTIN PAULUZZI 12

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a deux ou trois sessions de mercato, les nŽgociations ont ŽtŽ tr•s rapides, si bien quÕaucun concurrent nÕa eu le temps de relancer. È Concret et direct, le style du directeur sportif du Sporting a permis de faire baisser de moitiŽ les prŽtentions du Genoa qui rŽclamait environ 6 millions aux autres Žquipes intŽressŽes, le besoin urgent de liquiditŽs du vendeur ayant Žgalement aidŽ. De Maio, lui, a ŽtŽ convaincu par la certitude de pouvoir disputer lÕEurope, la petite ou la grande, et les garanties apportŽes par un ami et un coll•gue: Ç Il sÕest renseignŽ aupr•s dÕ Omar El Kaddouri dont il est tr•s proche depuis quÕils ont ŽtŽ coŽquipiers ˆ Brescia, sachant quÕOmar a justement ŽtŽ formŽ ˆ Anderlecht. En outre, jÕai pris soin de le mettre en relation avec Stefano Okaka, les deux lui ont dressŽ un joli portrait du club et de la vie en Belgique È, confie Tavano qui en profite pour glisser quelques mots sur les deux recrues gŽnoises ˆ un an dÕŽcart: Ç Herman Van Holsbeeck a compris que le championnat italien avait baissŽ de niveau et quÕil Žtait maintenant plus simple dÕen faire venir ses ŽlŽments. È Une opŽration envisagŽe apr•s sÕ•tre consultŽ avec le nouvel entra”neur René Weiler: Ç Nous ne le connaissions pas, ce sera une dŽcouverte, il mÕa semblŽ une personne humble mais sžre de son fait. Est-ce que ce transfert peut provoquer le dŽpart de Olivier Deschacht ou Kara Mbodj? Je ne sais pas, nous nÕavons parlŽ que de mon client, È conclut lÕagent. Enfin, si Anderlecht Žtait la seule formation belge sur le coup, dÕautres clubs Žtrangers avaient Žgalement De Maio dans le viseur depuis quelque temps, il sÕagissait de Norwich, lÕOlympiakos et lÕOlympique de Marseille. ■

SURPRENANT

Les dessous du transfert de Sébastien De Maio 29 ans, Fran•ais, dŽfenseur central. Voici le profil de la derni•re recrue des Mauves qui a signŽ un contrat de quatre ans contre un ch•que de 3,3 millions plus bonus dans les caisses du Genoa. Un joli coup de la part de Herman Van Holsbeeck puisque le joueur Žtait suivi depuis longtemps par les cadors italiens, notamment la Lazio, Naples, Milan et la Fiorentina. LÕhiver dernier, Sébastien De Maio Žtait m•me tout proche dÕ•tre transfŽrŽ selon son agent Diego Tavano: Ç Le Milan a montrŽ un vif intŽr•t suite ˆ la blessure du BrŽsilien Alex qui sÕest finalement rŽvŽlŽe moins grave que prŽvu, tandis quÕavec la Fiorentina, les nŽgociations ont ŽtŽ assez poussŽes, mais aucun

Une quinzaine de jours séparent encore Eupen de son retour en D1. Samedi passé, les Pandas ont livré un galop d’entraînement face à l’Union. Parmi les frontaliers, de nombreux jeunes talents de l’Académie Aspire dont Henry Onyekuru, qui suscite déjà l’intérêt de clubs étrangers.

MATZ SELS

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Sebastien De Maio, une valeur sûre de Serie A qui débarque en Belgique.

ASPIRE VERS LE HAUT

Gand a refait son marché en Suède Après le gardien Jacob Rinne, c’est l’attaquant Emir Kujovic qui débarque à la Ghelamco Arena. Après un jeune prometteur (Jacob Rinne d’Örebro SK n’a que 23 ans et a signé jusqu’en 2020), Gand est allé chercher un attaquant expérimenté en Suède. Emir Kujovic (28 ans, quatre fois international) arrive de l’IFK Norrköping et a signé jusqu’en 2019. Ils doivent compenser le départ de Matz Sels et celui, imminent, de Laurent Depoitre. « Il y avait peu de possibilités sur le marché national pour ce type de profil », explique le manager général, Michel Louwagie. « Moses Simon, Gustav Wikheim et Kenneth Saief sont encore très jeunes. A certains moments, quelques joueurs expérimentés ne font pas de tort. Jérémy Perbet et Emir Kujovic seront chargés d’alimenter le marquoir. Nous les avons suivis

la saison dernière. Ces dossiers n’ont pas été faciles à conclure, car pour de vrais buteurs, on doit faire face à la concurrence de la Chine, des Emirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite. Mais notre projet sportif a primé sur l’aspect financier. Généralement, je n’offre que deux ans de contrat aux attaquants trentenaires. Mais, dans le cas de Perbet, j’ai préféré attendre les résultats des tests physiques. Je me suis alors aperçu que ses capacités physiques n’avaient pas été altérées (il grimace). Parfois, il faut faire une exception à une règle bien établie. » Les joueurs suédois n’ont cependant pas tous connu la réussite à Gand (Magnus Eriksson, d’août 2012 à janvier 2013, Erik Johansson, de juillet 2015 à janvier 2016). Louwagie ne se fait pas de soucis: « Le staff technique et la cellule de scouting ont marqué leur accord, mais nous ne saurons que dans quelques mois si nous nous sommes trompés ou pas. Les circonstances n’ont pas joué en faveur des joueurs précédents. Eriksson est arrivé à un mauvais moment et Johansson a eu la malchance de se blesser dès le début. » ■ PAR FRÉDÉRIC VANHEULE WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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L’ANALYSE

AGE BELGAIM

ET SI CAPITAINE HAZARD S’INSPIRAIT DE RONALDO ? On espérait une finale de feu qui nous aurait peutêtre fait un peu oublier le faible niveau de jeu de tout l’EURO. Mais puisque le Portugal y était, il ne fallait pas trop espérer ! C’est une des constantes des 51 matches qu’on a vus : la victoire est plusieurs fois revenue à l’équipe qui cherchait d’abord à limiter la casse, qui ne cherchait pas nécessairement à marquer des buts. Qui attendait. Les Portugais ont surtout attendu, ils visaient plus la séance de tirs au but que la victoire dans le temps réglementaire ou les prolongations. Une fois que Cristiano Ronaldo est sorti sur blessure, on se doutait évidemment que ça allait encore être pire. Le Portugal est passé à un système à un seul attaquant, et encore, on ne peut pas tout à fait considérer Nani comme un attaquant. Pas de miracles au niveau de la qualité du jeu, donc. Mais à partir de ce moment-là, j’ai trouvé le Portugal plus équilibré. Bizarrement, il a mieux supporté la pression française. Il a même eu quelques bonnes séquences. Et l’EURO s’est conclu sur un but venu de nulle part, sur la frappe d’un ours, Eder… La finale n’a pas été belle, la victoire n’a pas été belle mais ça n’a été qu’une confirmation de tout ce qui a précédé. J’ai vu beaucoup trop de matches trop tactiques, trop fermés. La France méritait plus de gagner, mais un Antoine Griezmann qui passe à côté de sa finale, un AndrŽPierre Gignac qui manque de chance et un Rui Patricio des grands soirs, c’en était trop pour que les Bleus lèvent le trophée.

DE MARC DEGRYSE

L’entraîneur de Mouscron ne veut pas revivre le cauchemar de la saison dernière.

Ronaldo a été l’homme de la finale. On s’y attendait, mais on ne pensait pas qu’il le serait de cette manière, avec ses larmes, sa sortie sur civière, puis son one-man show sur le bord du terrain en fin de match. On parle énormément de ça. Est-ce qu’il en a fait trop? C’est clair que c’était, pour lui, une nouvelle occasion de se mettre en évidence. Mais je suis persuadé que ça a produit des effets positifs sur l’équipe. Il a achevé de la galvaniser. Et, à aucun moment, je n’ai eu l’impression que ça énervait les joueurs portugais ou Fernando Santos. Je n’ai pas entendu non plus de commentaires négatifs sur son comportement, après le match. L’équipe portugaise, c’est Ronaldo. Et, une fois blessé, il fallait bien qu’il continue à jouer un rôle. Il a montré qu’il restait un vrai leader, même sans jouer. Un vrai capitaine. Il a été fantastique contre la Hongrie et le Pays de Galles, il a gardé le Portugal dans le tournoi. Puis, très tard dimanche soir, il l’a maintenu dans la finale. Ceux qui critiquent ses gesticulations devraient plutôt se demander si ça ne serait pas une bonne chose pour les Diables Rouges d’avoir un capitaine Eden Hazard aussi efficace dans le coaching et les encouragements!

L’EURO s’est conclu sur un but venu de nulle part, sur la frappe d’un ours… Boucler cet EURO en pensant surtout à Espagne Italie, c’est beaucoup trop maigre. Ce match a été superbe. J’ai bien aimé aussi Italie - Allemagne, pas tellement pour la qualité du jeu mais pour la tension. Après ça, on peut tirer l’échelle. C’est décevant. Et ça fait mal de constater que la Belgique a été, avec l’Angleterre, la grosse déception du tournoi. On a perdu deux matches sur cinq, on n’a été bons que contre la petite Hongrie, on s’est fait sortir par un Pays de Galles qui n’a jamais été un géant du foot européen. Une défaite contre une équipe moyenne et une autre contre l’Italie qui nous a donné une leçon de tactique, ça résume ce tournoi dont on attendait tellement de bonnes choses. Le goût de trop peu va nous rester longtemps. ■

RECUEILLI PAR PIERRE DANVOYE 14

Glen De Boeck met la pression

13 juillet 2016 WWW.SPORTMAGAZINE.BE

Après avoir réussi l’opération-sauvetage de Mouscron l’an dernier, Glen De Boeck aimerait pouvoir vivre une saison plus tranquille mais il a déclaré la semaine dernière que la campagne de transferts menée par le club jusqu’ici ne le satisfaisait pas. « Je pense que personne n’a envie de revivre le scénario de la saison passée. Je pensais qu’on serait plus avancé à cette époque de l’année mais je peux comprendre que d’autres aient un autre avis sur la question et que, à cause de l’EURO, le mercato débutera plus tard, même si des clubs comme Zulte Waregem ont anticipé en réalisant sept transferts. Jusqu’ici, nous avons perdu huit joueurs et trois seulement sont arrivés. Ce n’est pas assez et il nous faudra encore du renfort, même si je suis satisfait de ce que j’ai vu jusqu’à présent en stage et lors des matches amicaux. Je suis certain que, d’ici deux à trois semaines, nous aurons suffisamment de matériel AGE GAIM humain à notre disposition pour livrer une BEL bonne campagne. » Yuri Selak, le manager sportif, explique qu’il faut considérer Anice Badri, Valentin Viola et Filip Markovic comme des renforts car ils n’ont pas donné la pleine mesure de leurs moyens en 2015-16. Pour lui, Mouscron est bien plus avancé qu’il y a un an à pareille époque.

« Pas d’accord », dit De Boeck. « Badri et Markovic ont déjà beaucoup progressé la saison dernière. Badri nous a même sauvés contre Louvain et Anderlecht, ce n’est donc pas un renfort. Nous avons perdu beaucoup de joueurs: sans quatre ou cinq renforts de talent, ce sera difficile. »

« J’ai encore besoin de quatre à cinq renforts. » GLEN DE BOECK On peut se demander si, à Mouscron, il n’est pas plus important de valoriser des joueurs que de bien figurer au classement. « Ce n’est pas le sentiment que j’ai eu lors des négociations », dit De Boeck. « Je n’ai pas pour vocation de former des jeunes. Je veux des résultats et pour cela, j’ai besoin de joueurs expérimentés. C’est eux qui feront progresser les jeunes. J’ai bien insisté sur ce point et, dès lors, j’ai confiance. D’autant que, jusqu’ici, on m’a demandé mon avis sur chaque transfert effectué. » ■

L’Union au stade Roi Baudouin jusqu’en mars

Le Stade Roi Baudouin accueillera l’Union Saint-Gilloise au moins jusqu’en février-mars. La réforme des championnats de Belgique qui prend effet cette année a de nombreuses conséquences. En D1B, l’Union Saint-Gilloise n’a pas été épargnée. Afin d’être en règle au niveau de la licence, le Stade Marien doit subir d’importants travaux: 3000 places assises vont être ajoutées derrière chaque but tandis que l’éclairage doit passer à 800 lux soit près du double de la puissance actuelle. En plus de cela, des constructions sont à prévoir pour abriter la Croix-Rouge ainsi que la police. On parle d’un budget de 3 millions d’euros pris en charge par la commune de SaintGilles, bien que le stade se situe sur le territoire de la commune de Forest. Du côté de l’opposition Ecolo, on estime que ce n’est pas aux Saint-Gillois de tout payer. Le budget a toutefois été voté et le bourgmestre, Charles Picqué (PS), rétorque que

des subsides ont été négociés auprès de la Région. Quoi qu’il en soit, les premiers travaux d’élagage débuteront mi-août et « les travaux à proprement parler sont prévus pour septembre-octobre », selon Jean-Marie Phillips, l’administrateur délégué de l’Union. « Si tout se passe bien le stade sera prêt pour février-mars mais tout dépendra des intempéries et d’éventuels recours des riverains étant donné qu’il s’agit d’un site classé. » S’il n’est pas encore certain que les hommes de Marc Grosjean termineront la saison au Parc Duden, on sait où ils l’entameront: au Stade Roi Baudouin. « Les Unionistes occuperont la partie basse de la tribune 1, soit les blocs A-B et C, éventuellement D en cas d’affluence. Les visiteurs seront logés dans le même espace qui accueille les supporters adverses lors des matches de l’équipe nationale ».

PAR CHRISTIAN VANDENABEELE

6500 abonnements avaient trouvé preneurs à l’Antwerp en date du 1er juillet. Un record pour le Great Old. A l’occasion de la reprise, pas moins de 2500 fans se pressaient autour de l’aire d’entraînement.

Si l’on a craint que les fidèles ne délaissent l’Union à cause de ce déménagement, les chiffres de vente de la première phase d’abonnement sont similaires à ceux de la saison dernière. « Nous comprenons que c’est un déracinement mais c’est ça ou mourir. Le club a consenti un sacrifice financier pour rejoindre le Stade Roi Baudouin, il faudra également que les supporters en fassent de leur côté pour se déplacer », conclut Philips. ■ PAR JULES MONNIER WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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Chez Ladbrokes, ils n’en loupent pas une pour surfer sur les buzz. Apr•s la cigarette Ç privée È (sic Willie) de Nainggolan et le Havane de Fellaini à Ibiza, le bookmaker a ouvert une rubrique misant sur le prochain DiableÉ à en griller une avant la fin de l’été. Radja et Marouane étant exemptés, 20 noms sont proposés. Avec une cote de 10 contre 1, Hazard et Batshuayi sont les plus suspectés de fumette: quoi, Eden aurait renoncé aux cheeseburgers? Suivent Carrasco, Origi, Denayer et Benteke, cotés à 14/1. Romelu et Axel s’en sortent avec 16/1 et De Bruyne 22/1. En queue de peloton-nicotine, Vermaelen et Alderweireld sont présumés les plus doctes avec une cote de 33/1. Coté à 20 contre 1, ce coquin de Meunier en a profité pour tweeter un cliché photoshoppé singeant The Sun et le montrant cigare aux l•vres. Si Toto a misé sur lui-m•me, il risque le délit d’initié...

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Coucou, le re-voilou

Néo-Mauve pour 3 briques, Sébastien Di Maio émarge à ces merles blancs ayant couiné chez nous sans croiser d’œil averti: en 2007, le gus fut jugé trop courtÉ au GB Anvers. Qui, jadis, avait déjà minaudé sur Litmanen. A chacun ses casseroles: Mouscron a éconduit Dzeko, Anderlecht Kolo Touré. Di Maio ne réglera pas ses comptes: au Kiel, le foot se joue désormais en D1 amateur. Au moins, Di Maio tuera-t-il une vieille malédiction mauve: à la Genoa, le Français mettait tous ses pénos bien au fond.

N’en déplaise à Eden, Kevin, Axel & Thibaut, il y avait une Belge dimanche en finale au Stade de France. Jonalien, une fillette anversoise de 9 ans, a gagné un concours et faisait partie des enfants tenant la menotte des joueurs à l’entrée des équipes à France-Portugal. Jonalien est fondue de ballon, elle joue depuis ses 4 ans à St-Nicolas et s’est m•me spécialement acheté les chaussures dédicacées de Ronaldo: manque de bol au tirage, elle n’a pas été désignée pour escorter notre musclor lusitanien. Ç Pas grave, mon joueur préféré est Andrès Iniesta et il n’a pas atteint la finale È, l‰che l’enfant, philosophe. Pour gagner ce concours, Jonalien devait reconna”tre des joueurs sur des figurines prises lors de leur jeunesse. Et aussi deviner le score d’un match de kicker livré par nos Diables. 1-3 contre Galles, peut-•tre?

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Tous en rang

Pour aider la Fédé à virer Wilmots, un maga flamand pervers a lancéÉ un crowdfunding. Critiquer est une chose, contribuer en est une autre: lundi matin, le compteur ne renseignait que 1.087 euros. Parmi les 121 donateurs, quelques petits comiques s’étaient glissés: on y trouvait les pseudosÉ Michel Preud’homme, Peter Maes et Louis Van Gaal! Mais chacun n’avait misé que 5 euros... De quoi situer leur motivation pour la fonction?

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Toujours chiche, ce Louis.

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Par ici, les moutons.

Tout d’un grand À Ostende, Marc Coucke fait tout comme les cadors. Comme Gand avec sa Ghelamco Arena, le twitteur côtier a vendu à son chef de chantier le nom de son nouveau stade: place à la… Versluys Arena. Peu sexy pour les fans: « On voulait le nom d’une icône de la ville comme Arno ou James Ensor », éructent-ils sur la toile. « Encaisser un chèque de James Ensor est compliqué… » a froidement répliqué Coucke, déjà peu réticent à détrôner Albert Ier du fronton de son stade. 300 ouvriers ont bossé jour et nuit pour boucler tout en un temps-record de 5 mois, pas mal pour couler 9.500 m3 de béton, 300 tonnes d’acier et poser 250 piliers. MPH, méfie-toi déjà: pour l’inauguration début août face au Club, le KVO a fait élargir son pitch de 3 mètres. De Bock va encore suer dans son couloir contre Canesin.

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Bonus et compagnie A la boutique officielle du PSG au Parc des Princes, la semaine passée, un journaliste de La DH témoigne: ils n’avaient plus la lettre « R » pour floquer le nom « Meunier » sur le maillot. « Meunier, c’est qui? » aurait même osé l’un des préposés au flocage. Au rayons gadgets, pas encore de mug de café non plus à l’effigie de Toto. Rayon thunes en revanche, notre Luxo est sûr de banquer: il touchera 1,5million par an, presque de quoi faire un complexe en regard des nabas pétrodollarisés du vestiaire. Virton s’y retrouve aussi: les Gaumais toucheront 500.000 boules sur le transfert à 6 briques. « On avait négocié pour toucher 10% de tout ce qui excédait 1,5million d’euros » explique le Président Emond. À Sainte-Ode, on peut se brosser: personne n’avait prévu la percée. Et ceux-là toucheront peau de balle.

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Misez sur moi

Déjà rompu aux délires mauves de Vercauteren (cuire un œuf sur la plage au feu de bois, nager de nuit en haute mer ou revisiter Roméo et Juliette dans les r™les-titres), Proto étoffe à Ostende sa science du teambuilding. En stage, Vanderhaeghe a initié ses joueurs au nourrissageÉ des aigles, avant de les faire jouer les chiens de berger pour ramener les moutons à l’étable. Si en saison pleine, les gus affichent un esprit grégaire et un manque de créativité, faudra pas s’étonner.

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Main de Dieu

Dzeko regrette-t-il le Canonnier ?

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Diables on fire

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Le million Toujours fûté sur les contrats, Mogi Bayat a fait inclure pour Hein Vanhaezebrouck une clause de libération immédiate… pour une équipe nationale. Pour sûr, le dédit mentionné est inférieur au million de Willie... De fait, le bookmaker Ladbrokes place… plus haut que Wilmots (coté à 7 contre 1) les chances d’Hein (6/1) de coacher les Diables en septembre. Preud’homme (11 contre 4) et Van Gaal (4/1) tiennent la corde. Selon le bookmaker, Borkelmans (10/1) a un meilleur profil que Lolo Blanc (14/1) ou Rudi Garcia (25/1), Gert Verheyen (28/1) a plus ses chances que Villas-Boas et Pellegrini (50/1), enfin Yannick Ferrera (52/1) est jugé plus crédible que… Bielsa (80/1), Leekens (100/1) ou Jan Mulder (200/1). Pour info, la Loterie Nationale n’a pas encore ouvert de rubrique de ce genre: pour un partenaire de l’URBSFA, ce serait mal vu...

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PAR ERIK LIBOIS - AUSSI SUR VIVACITÉ ET WWW.RTBF.BE/SPORT

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Tony et Loulou Montpellier, me voilà.

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LES 10 INFOS QU’IL NE FALLAIT PAS LOUPER

« Je ne suis pas parfait, j’ai commis des maladresses »: en signant à Montpellier, Anthony Vanden Borre a aussi pris la plume pour s’excuser chez ses fans mauves. Notez, s’il devait taxer ses collègues de La Paillade de « Jeannettes », ça ferait moins de grabuge. En traitant jadis Pedretti de « petite tarlouze » et ses propres joueurs de « demi-mongoliens », le Président Loulou Nicollin a placé la barre hors d’atteinte. Même du meilleur Tony.

10 Agent 15 Venez à moi, les petits contrats.

Du samedi 2 au dimanche 24 juillet

TOUR DE FRANCE 2016 Samuel Grulois, Jérôme Helguers et Pierre Capart BELGAIMAGE

FOOT

Jadis, crampons rangés, nos footeux passaient T2 ou ouvraient une boutique de sport. Aujourd’hui, ils font agents. À 36 ans, Karel D’Haene (Zulte Waregem) intègre ISM, l’écurie de Walter Mortelmans qui gère aussi Lolo Depoitre. Le gus est censé conseiller ses ex-confrères sur les pièges du milieu: avec 3 saisons à Trabzonspor et Manisaspor, D’Haene en connaît un brin sur les contrats juteux… avec salaires qui ne tombent jamais. ■

LES AUTRES RDV DE LA REDACTION LE JOURNAL DES SPORTS Le matin :

Le soir :

Le 5 à 7 :

• du lundi au vendredi : 6h45; • samedi : 8h30; • dimanche : 8h30 - 9h. • du lundi au vendredi : 18h08; • samedi : 17h08; • dimanche : 17h30. séquence à 17h36.

www.vivacite.be - www.rtbf.be/sport

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PORTUGAL

LE JOUR DE

GLOIRE

« Le Portugal a réalisé le petit hold-up que les Grecs avait fait en 2004. » GUY ROUX

EST ARRIVÉ On a lu dans le tweet d’un supporter portugais, quelques heures avant la finale: « On a construit le Stade de France, on va jouer chez nous. » Fernando Santos avait prédit, il y a deux ans, qu’il serait à Saint-Denis ce 10 juillet. Voici comment la bande à Cristiano Ronaldo a fait le mur. En dansant. PAR PIERRE DANVOYE À PARIS ● PHOTOS BELGAIMAGE

Cristiano Ronaldo dans les bras de Ricardo Quaresma. L’un et l’autre, dans des registres différents, ont contribué au triomphe du Portugal à l’EURO 2016.

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PORTUGAL

Fernando Santos, un tacticien qui a eu le mot de la fin à Saint-Denis.

L

yon, 6 juillet, 21h45. La premi•re mitemps de Portugal - Pays de Galles nÕa rien eu dÕemballant. Au retour vers les vestiaires, des milliers de supporters portugais sifflent leur Žquipe. Marseille, 7 juillet, peu avant la demi France - Allemagne. Qui pour affronter les Portugais lors de lÕapothŽose? Un reporter brŽsilien nous raconte quÕil sÕest entretenu avec Fernando Santos, le coach portugais. Qui lui a balancŽ, sans complexe: Ç Tu te souviens de lÕEURO 2004? Le Portugal Žtait favori pour la finale, chez lui. En face, cÕŽtait simplement la Gr•ce, soi-disant un oiseau pour le chat, tout le monde nous voyait avec le trophŽe avant m•me le dŽbut du match. Le Portugal nÕa pas assumŽ. Cette fois, ce sera diffŽrent. QuÕon ait les Allemands ou les Fran•ais en face de nous, dimanche ˆ Paris, ils seront favoris. ‚a nous convient parfaitement. On dit que mon Žquipe ne joue pas bien au foot? Je nÕen ai rien ˆ foutre. Souviens-toi de toutes ces annŽes o• le Portugal a ŽtŽ beau ˆ voir. QuÕest-ce quÕil a gagnŽ? Rien du tout. Des joueurs ont eu des prix individuels, OK, mais tu nÕavances pas avec •a. Moi, je vise le rŽsultat. La mani•re, ce nÕest vraiment pas mon probl•me. Les gens ne se souviendront longtemps de nous que si on gagne un trophŽe. Si on joue bien en perdant nos grands rendez-vous, on ne restera pas dans lÕhistoire. Et moi, je veux rester dans lÕhistoire du foot. È

LA NOUVELLE STAR, RENATO SANCHES

« Il dit qu’il a 18 ans mais il en a 23 ou 24 » (Guy Roux)

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clubs europŽens de toute premi•re catŽgorie qui emploient ses internationaux. Les meilleurs Fran•ais sont ˆ Tottenham, ˆ la Juventus, ˆ Arsenal, ˆ Leicester, au Paris Saint-Germain, au Bayern, ˆ lÕAtlŽtico Madrid. C™tŽ portugais, apr•s avoir ™tŽ les Galactiques Cristiano Ronaldo et Pepe, on doit se satisfaire des trois grosses Žquipes traditionnelles du championnat national, du Besiktas, de Fenerbah•e, É Tout sÕexplique. Sans doute. Par rapport aux noyaux fran•ais, allemand, espagnol, italien, belge, anglais, le manque de vŽcu, de haut niveau, de trophŽes, est alarmant. Et il rend le rŽsultat final encore plus beau. Voici des clŽs essentielles pour comprendre le parcours inespŽrŽ des Portugais.

LE JEU, TRISTE

« Si on joue bien en perdant nos grands rendez-vous, on ne restera pas dans l’histoire. Et moi, je veux rester dans l’histoire du foot. » FERNANDO SANTOS

Deux anecdotes pour un bon rŽsumŽ, finalement, de lÕEURO des Portugais. Personne ne sÕattendait ˆ ce quÕils restent un bon mois en France. Ils lÕont fait. Et ils sont vraiment allŽs au bout. Ils ont fait mieux que la gŽnŽration dorŽe (un terme qui fait mal quand on lÕassocie aux Diables Rouges dÕaujourdÕhui) de Luis Figo, Rui Costa et les autres. Les Portugais lÕont fait ˆ leur mani•re. En reniant leur ADN. En oubliant le champagne. On a dž se contenter dÕun cidre low cost pendant un mois en France. Mais ce Portugal avait-il les moyens dÕ•tre plus sexy? Pas certain si on fait le compte des

Indépendamment des records personnels établis par Cristiano Ronaldo, il y a aussi ceux qu’il a perdus. Il n’est plus le plus jeune Portugais à avoir joué dans un Championnat d’Europe. Aujourd’hui, c’est Renato Sanches. Qui est aussi devenu le plus jeune buteur portugais à ce niveau. Le plus jeune finaliste de l’histoire de la compétition. Et forcément le plus jeune vainqueur de l’histoire. C’est fou parce que ce gamin de parents issus de deux anciennes colonies portugaises, le Cap-Vert et Sao Tomé-et-Principe (vous connaissez ? ...), était un bleu au moment où le sélectionneur a donné sa liste de 23. Il y a moins d’un an, il jouait encore avec l’équipe B de Benfica. Premier match en D1 fin octobre 2015 ! Il a permis à Benfica de refaire son retard de 8 points sur le Sporting Lisbonne et de remporter un nouveau titre. Il va rester dans l’histoire

« Le Portugal défend bas et concède peu d’espaces; c’est très compliqué d’ouvrir le jeu face à une équipe qui joue comme ça » (Chris Coleman) Au moment o• ses supporters chantent ˆ tue-t•te dans un coin du stade de Lyon et donnent le frisson aux spectateurs qui nÕont pas encore quittŽ les lieux, le coach gallois fait un debriefing pointu de lÕŽlimination en demi-finales. Une premi•re mi-temps tr•s pauvre, ensuite trois

« Les Français ont fait ce qu’on avait envie qu’ils fassent. Ils ont fait le jeu. Ils se sont impatientés et ils ont fini par ouvrir des espaces. On en a bien profité. » RICARDO QUARESMA quarts dÕheure un peu mieux et surtout marquŽs par deux Žclairs de Cristiano Ronaldo: •a a suffi pour propulser le Portugal vers lÕapothŽose au Stade de France. Aux Pays-Bas, on ose une comparaison avec la lŽgende oranje. Les Hollandais ont, eux aussi, lÕhabitude de proposer du spectacle. Mais, avant dÕ•tre carrŽment absents ˆ cet EURO, ils nÕont plus rien gagnŽ depuis longtemps, eux non plus. Leur Coupe du Monde au BrŽsil en a encore ŽtŽ une illustration parfaite. La Hollande Žtait une des Žquipes les plus agrŽables ˆ regarder mais il nÕy a de nouveau pas eu de rŽcompense au bout du chemin. On entend Žgalement un parall•le avec le PSV qui a gagnŽ la Coupe des Champions en 1988 apr•s cinq matches nuls. Et les nuls, •a a ŽtŽ une constante portugaise pendant une bonne partie de lÕEURO. Trois fois un point lors des trois matches de la phase de poule contre des Žquipes de second rang et peu de raisons de sÕenthousiasmer. Il est m•me question dÕune comparaison avec la Gr•ce championne dÕEurope en 2004.

comme une star de cet EURO avec son trophée de meilleur jeune du tournoi (il y avait notamment Alex Ferguson et Alain Giresse dans le jury). Du côté de Lisbonne, ça a jasé au moment du titre. On a remis son âge officiel en question. Le clan Renato Sanches s’est vite justifié. Il n’aurait été déclaré à l’état civil que cinq ans après sa naissance. D’où l’embrouille. Les parents s’étaient séparés, le père pensait que la mère allait déclarer le petit et réciproquement… Fernando Santos s’en fout. A l’approche de l’EURO, il le convoque pour quelques matches amicaux. Lors de son premier appel, un fan monte sur la pelouse pour l’embrasser. Lui, et pas Cristiano Ronaldo ! Dès ce soir-là, le Portugal entier craint que la star fasse une crise de nerfs! Mister I love me allait-il pouvoir digérer un tel affront ? Le Bayern est vite passé à l’action et a trans-

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Une des Žquipes les plus cyniques de lÕhistoire du foot. La finale Portugal - Gr•ce cette annŽe-lˆ, Santos ne lÕa pas oubliŽe. Sur lÕensemble du match, 16 tirs ˆ 4 pour les Portugais, et 10 corners ˆ 1. Mais la coupe pour les Grecs. Santos, plus quÕun spectateur attentif ˆ lÕŽpoque puisquÕil Žtait consultant pour une radio de son pays, y fait encore de temps en temps allusion, quand on lui reproche son style frileux, son football cassant. Comme la semaine passŽe apr•s la qualification contre les Gallois. Il avait organisŽ un double rideau pour emp•cher Gareth Bale de jouer. ‚a a marchŽ comme il lÕespŽrait. Les statistiques du France - Portugal de dimanche sont, ˆ peu de choses pr•s, semblables aux chiffres de Portugal - Gr•ce en 2004. Les Bleus Žtaient meilleurs sur tous les plans: possession de balle, tirs (cadrŽs ou pas), corners. Mais le trophŽe a entre-temps quittŽ Paris pour Lisbonne. Guy Roux, dimanche en fin de soirŽe dans un recoin du Stade de France: Ç Le Portugal vient de rŽaliser le petit hold-up que les Grecs avait fait il y a douze ans. È

féré Renato Sanches pour 33 millions – jusqu’à 45 millions en fonction des bonus. Au début de l’EURO, il est le sixième choix à son poste. Mais les débuts poussifs de l’équipe lui donnent vite une chance. Il crève l’écran. C’est peut-être Nani qui en parle le mieux : « C’est un crack, un vrai. » On dit que Ronaldo l’a pris sous son aile comme il avait été pris sous l’aile de Luis Figo à ses débuts en équipe nationale. Réalité ou besoin d’anticiper des tensions éventuelles entre la vieille étoile et la nouvelle star? La France parle déjà d’une « génération Antoine Griezmann », le Portugal évoque une « génération Renato Sanches ». N’en parlez pas trop à Guy Roux qui s’est retrouvé, on ne sait trop comment, face au micro d’une radio… roumaine. Et il n’a pas fait dans la dentelle. « Il dit qu’il a 18 ans mais il doit en avoir 23 ou 24. » Ça ne change rien, il est bon.

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PORTUGAL LA FINALE, PARFAITEMENT NÉGOCIÉE « On a bien profité des Français » (Ricardo Quaresma) « Pour gagner, il faut savoir être stratège », dit Santos en fin de semaine passée. « Avant la demifinale, Coleman avait bien étudié notre jeu, il avait une idée très claire de ce que nous étions capables de faire. Mais moi aussi, je l’avais étudié! Puis, il faut remettre par moments l’église au milieu du village. Si le Portugal joue mal dans certains matches, c’est aussi parce que l’adversaire joue bien. On est à l’EURO, quand même! Il y a deux ans, quand j’ai repris l’équipe, j’ai dit que je voulais l’emmener en France. Et l’amener en finale. Cette finale, n’attendez pas nécessairement qu’on la négocie autrement que les matches qui nous y ont amenés. Je vous répète que le spectacle, je m’en moque. Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. » Il ne ment pas! On a retrouvé cette fameuse interview. Que personne n’avait vraiment prise au sérieux à l’époque. Il a dirigé son premier match à la tête de la sélection en octobre 2014. Au Stade de France, contre les Bleus. Le Portugal s’était incliné mais Santos avait plus ou moins promis à ses joueurs qu’ils retourneraient dans le même théâtre en juillet 2016. Il revient aujourd’hui sur cette prédiction: « Nous avions défini un objectif bien précis avec tout le groupe. » Imparable. Ricardo Quaresma a fait une analyse pleine de sens quelques minutes après la finale: « Les Français ont fait ce qu’on avait envie qu’ils fassent. Ils ont fait le jeu. Ils se sont impatientés et ils ont fini par ouvrir des espaces. On en a bien profité. » Et un sourire moqueur, un! Une équipe qui, dès la trentième minute, commence à gagner du temps en misant visiblement sur les tirs au but, en jouant à la passe à dix devant son rectangle, mérite-telle d’être championne d’Europe? Les Portugais ont confirmé durant cet EURO qu’ils figuraient parmi les meilleurs maçons du monde. Bâtir deux murs entre leur but et la ligne d’attaque adverse n’est pas un souci pour eux. Ça ne caresse par l’œil. Mais ça marche. Et c’est bien l’essentiel. En France, Marc Wilmots, Didier Deschamps, Joachim Löw et d’autres ont plus

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Il aura fallu le temps mais le Portugal a enfin remporté le premier trophée footballistique de son histoire.

d’une fois insisté sur l’envie d’être « beaux » et de « montrer quelque chose ». Mais ils ne resteront pas dans l’histoire.

LE COACH MINIMALISTE, FERNANDO SANTOS « Gagner en étant l’outsider, c’est merveilleux » (Fernando Santos) Au milieu des Joachim Löw, Didier Deschamps, Roy Hodgson, Vicente Del Bosque, Fatih Terim, Antonio Conte, Lars Lagerbäck ou Marc Wilmots, Fernando Santos était un nobody quand le tournoi a commencé. Sa carrière de joueur? Très modeste. Il a le privilège d’être un des très rares entraîneurs à avoir dirigé Benfica, Porto et le Sporting Lisbonne, mais il n’a pas non plus marqué l’histoire de ces clubs. C’est plus en Grèce qu’il a marqué les esprits. La Grèce… un championnat réputé fermé et cynique. Il était comme un poisson dans l’eau là-bas. Entre 2010 et 2014, il a di-

rigé la sélection de ce pays. Du cynisme, encore et encore, mais des qualifications pour l’EURO 2012 et la Coupe du Monde 2014. Deux constantes: peu de buts encaissés et des victoires acquises sur le plus petit écart. 49 matches, 26 victoires, 17 nuls, seulement 6 défaites. Avec le Portugal, la campagne qualificative pour l’EURO français a été un fleuve tranquille: 7 victoires… toujours en ayant marqué un seul but de plus que l’adversaire. Vous comprenez pourquoi la presse portugaise le surnomme « le coach minimaliste »? ... Pour info, il est le tout premier entraîneur à avoir qualifié le Portugal pour un tournoi sans passer par les barrages. Et donc maintenant le premier à lui avoir offert un trophée international. Et une statue à Lisbonne, une! Bon, le gars sait aussi être excitant à certains moments. A sa façon. Fin juin 2014, au Brésil, la Grèce doit se farcir la séance de tirs au but face au Costa Rica. Santos s’excite sur l’arbitre, coupable selon lui de choisir le mauvais but. Il est exclu et prend huit matches de suspension. Ce qui l’oblige à vivre depuis la tribune ses premières rencontres à la tête du Portugal.

LA STAR TOUJOURS PLUS CONFIRMÉE, CRISTIANO RONALDO « Mon record sera battu » (Michel Platini) Michel Platini l’a logiquement mise en veilleuse pendant cet EURO qu’il avait offert à son Hexagone. Il a quand même accordé une interview à l’AFP quelques semaines avant le tournoi. Il déclarait par exemple: « J’avais pas mal de records, comme les buts en équipe de France, les Ballons d’Or, le nombre de buts marqués en phases finales d’EURO. Mais les records sont faits pour être battus. » Les buts en équipe de France, ça a été amélioré par Thierry Henry. Les Ballons d’Or, par Lionel Messi. Et maintenant, place au nombre de buts en Championnat d’Europe. En demi-finale contre le Pays de Galles, Cristiano Ronaldo l’a égalé: 9 buts. Mais en 20 matches, alors que Platini n’avait eu besoin que de 5 rendez-vous (lors du seul EURO qu’il a disputé, en 1984). Ronaldo est l’em-

merdeur et le tueur de service. Emmerdeur parce qu’il n’arrête pas de tomber, de se plaindre, de gesticuler, de réclamer des fautes et des cartes pour l’adversaire, bref d’irriter par son comportement et ses tics de diva. Des rouspétances parfois excessives qui ont été publiquement approuvées par son entraîneur pendant le mois en France. Un Fernando Santos qui a aussi lâché: « Tout le monde parle de Ronaldo, mais à côté de lui, il y a aussi du lourd. Enfin bon, on parle surtout de lui parce que c’est le gars qui

« Ça fait 13 ans que je suis au plus haut niveau, les statistiques ne mentent jamais et c’est naturel d’être là. » CRISTIANO RONALDO

fait la différence. On ne peut pas dire qu’il joue tout seul. Mais chaque équipe dépend de ses meilleurs joueurs. Et j’ai le meilleur du monde dans mon équipe. » Son but qui a débloqué la demi-finale contre le Pays de Galles nous a valu son Suuuuuu, son cri de célébration qui agace. Un goal marqué depuis le rectangle, comme tous ceux qu’il a inscrits dans l’histoire de l’EURO. CR7 tire à bout portant, il ne frappe jamais de loin. Il a marqué deux fois en 2004, une fois en 2008, trois fois en 2012 et encore trois fois en 2016. Il est aussi le premier joueur de l’histoire à avoir trouvé la cible dans quatre éditions différentes. Et celui qui a disputé le plus grand nombre

Eder y va d’une frappe qui fait mouche : l’EURO 2016 est plié

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de matches en phases finales. Accessoirement, ce meilleur buteur de la légende de l’équipe portugaise est, depuis peu, le plus capé des internationaux de ce pays. Il a dépassé Luis Figo. Un commentaire? Tout est dans la modestie, encore et encore: « Ça fait 13 ans que je suis au plus haut niveau, les statistiques ne mentent jamais et c’est naturel d’être là. » Cristiano dans la finale? Il a de nouveau énervé. Enfin bon, on a cru qu’il jouait à nouveau la comédie. Huitième minute: il est pris en tenaille entre Dimitri Payet et Patrice Evra, il s’écroule, grimace. Comme si on venait de lui arracher un genou et le tibia qui va avec. Comme si ses deux minutes au sol, à se tordre de douleur, étaient seulement destinées à faire une coupure dans ce match entamé à du 100 à l’heure par les Français. A nouveau, Fernando Santos lui donne raison, invective l’arbitre, lui reproche de ne pas avoir vu la faute. Dix minutes plus tard, le génie est une nouvelle fois allongé. Evra et Payet se sont encore occupés de son cas. Encore une comédie? Les toubibs débarquent avec des glaçons et les bombes miracle. Dans les tribunes portugaises, ça chante: Chris-tia-no Ro-nal-dooooo. Les supporters français le huent. Mais non, il ne fait pas semblant. A la 24e minute, il jette son brassard de rage, il doit quitter l’EURO. Et là, on a droit au moment le plus fair-play du tournoi: tout le Stade de France l’applaudit quand il est embarqué au vestiaire. On ne tire pas sur une civière. Le public français pense que la victoire est assurée, maintenant que l’adversaire n’a plus sa star, son unique ouvre-boîte. Erreur: le Portugal va jouer la suite du match avec un seul vrai attaquant, ce qui revient à dire que la muraille sera encore plus costaude. Cadeau empoisonné. Les Bleus ne seront jamais capables de gérer cette nouvelle donne. Aux larmes. ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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DIDIER DESCHAMPS

I

l a fallu le temps, mais la France s’est réconciliée avec son équipe nationale. Mercredi passé, au retour de Lyon – où le Portugal s’était qualifié – nous avons entendu à la radio les résultats d’un sondage réalisé par BFM TV, à la veille du match France-Allemagne. 80% des Français estimaient que les joueurs de l’équipe nationale étaient très motivés. 74% estimaient qu’ils propageaient une image positive de la France. 71% les trouvaient même ‘sympathiques’ et ‘courageux’. En octobre 2013, la perception que les Français avaient de leur équipe nationale était bien différente. A l’époque, une enquête du quotidien Le Parisien avait révélé que 82% des Français avaient un avis négatif sur leur équipe nationale. 85% d’entre eux trouvaient les Bleus antipathiques. Les footballeurs ne respectaient ni leur drapeau, ni leur hymne et ne témoignaient d’aucun patriotisme. Il a fallu deux grands tournois pour que la tendance s’inverse: la Coupe du Monde 2014, où la France a atteint les quarts de finale – éliminée par l’Allemagne – et le Championnat d’Europe à domicile, où les Bleus ont atteint le stade ultime. Deux tournois sans dérapage, si l’on excepte le mouvement du bras de Paul Pogba à l’occasion de France-Albanie. Rapidement rappelée à l’ordre, la vedette de la Juventus s’est comportée de manière exemplaire durant le reste du tournoi. La composition de l’effectif s’est faite de manière minutieuse: aucun caractère difficile dans la sélection, car Didier Deschamps ne voulait pas perdre d’énergie dans le « recadrage » de certains éléments.

UN BASQUE D’ANGLET

Didier Deschamps donne ses instructions avant les prolongations. Peine perdue, c’est le Portugais Eder qui aura le mot de la fin.

Les Français ont débuté leur Championnat d’Europe le 17 mai, par un stage à Biarritz, dans le Pays basque. Ce n’est pas un hasard. Le Pays basque, c’est le fief de Deschamps, qui est né à Bayonne et a grandi à Anglet. Ses parents y habitent toujours. Le maire Claude Olive affirme que Deschamps redescend à Anglet chaque fois qu’il en a l’occasion. Ce n’est pas pour les charmes de la petite ville qu’il revient. A moins qu’il ne soit attiré par Anglet Plage. On l’appelle la petite Californie, avec ses onze plages de sable fin et ses jolies baies. Mais, lorsque nous débarquons, le temps n’incite pas à se prélasser sur la plage. Un terrible orage éclate à 17 heures et plonge l’endroit dans l’obscurité. On se croirait en pleine nuit. L’eau dévale les rues en pente, les routes sont inondées, des chauffeurs paniqués arrêtent leur véhicule en plein milieu de la chaussée. Feux clignotants allumés, ils attendent que la pluie cesse. Un chauffeur de bus en colère klaxonne. « Bienvenue au Pays basque », s’exclame le client d’un café, un verre de bière à la main. « L’endroit est joli, mais le temps… » « Anglet est mort, monsieur », nous dit un employé du supermarché. La rue principale doit être refaite, il n’y a presque plus de commerces. Nous sommes le soir de France-Albanie, mais le football est le dernier des soucis des habitants. On ne trouve pas de véritable centre-ville, les quartiers résidentiels s’enchaînent les uns après les autres. On a du mal, aussi, à trouver un café qui diffuse le match de football. Le Pays basque, c’est le pays du rugby.

ELGARREKIN (*) Malgré l’énorme déception de la finale, les Français se sont enfin réconciliés avec leur équipe nationale. Et la personnalité de Didier Deschamps n’y est pas étrangère, lui qui a écarté au fil du temps tous les caractères difficiles. Voyage sur ses terres du Pays basque. PAR PETER T’KINT EN FRANCE

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LE POUMON CÕest donc ici que Didier Deschamps a grandi. Adolescent, il a touchŽ ˆ tout. Un peu de rugby, un peu dÕathlŽtisme (le saut en longueur et les courses de mi-distance: il a ŽtŽ champion de France du 1.000 m•tres ˆ 13 ans). Et un peu de football aussi, quand m•me. On le surnommait Ç Le poumon È. LorsquÕil est devenu footballeur professionnel, il Žtait le plus petit sur le terrain. Mais, dans ses jeunes annŽes, il Žtait le plus grand. Le patron du pub irlandais dÕAnglet, le seul cafŽ qui diffuse des matches de football ˆ la tŽlŽvision, en atteste: Ç JÕai encore jouŽ au rugby avec Bixente Lizarazu. Il mÕa racontŽ quÕun jour, Deschamps a tirŽ tellement fort que le gardien de but sÕest cassŽ le bras en voulant dŽtourner lÕenvoi. È

A la mairie, Claude Olive est fier de son ancien concitoyen. Ç Nous avons chassŽ ensemble. Didier Žtait un bon tireur, et ˆ lÕŽpoque dŽjˆ, il voulait les plus beaux trophŽes. Nous chassions les pigeons, cÕest une activitŽ populaire ici. È Deschamps a-t-il encore du sang basque dans les veines? Ç Un Basque est tr•s attachŽ ˆ ses couleurs. D•s quÕil le peut, Didier vient se ressourcer ici È, assure le Maire dÕAnglet. Ç CÕest quelquÕun dÕauthentique, de tr•s naturel. Pas un citadin. Mais il nÕa plus de maison ici, il partage son temps entre la C™te dÕAzur et la Bretagne, dÕo• sa femme est originaire. A mes yeux, les Basques sont t•tus, travailleurs, pleins de valeurs. Humbles. CÕest encore ce qui le caractŽrise le plus: la simplicitŽ, la modestie. Nous sommes un

peu introvertis aussi, nous ne sommes pas des beaux parleurs. Et encore moins face ˆ la presse. CÕest le cas de Didier Žgalement. È

DRAME FAMILIAL Deschamps a quittŽ Anglet ˆ 16 ans, pour partir au centre de formation de Nantes. Bordeaux, Saint-Etienne et Auxerre lui ont fermŽ leurs portes, mais Nantes lÕa acceptŽ. Ses coŽquipiers sÕappelaient Marcel Desailly, Xavier Gravelaine, Jean-Jaques Eydelie et Frankie Vercauteren. LorsquÕils sortaient, cÕŽtait pour retrouver Claude, Ç la plus belle des trois sÏurs È. Elle est un peu plus ‰gŽe, mais elle sÕintŽresse au football. Et pour cause: elle est la ni•ce de Joël Quiniou, un ancien arbitre qui a, un jour, brandi le carton rouge apr•s 56 secondes de

(*) Elgarrekin, cela signifie Tous Ensemble en Basque. CÕŽtait le nom de la maison des parents de Didier Deschamps.

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DIDIER DESCHAMPS jeu durant une Coupe du Monde. Son père a longtemps été dirigeant du club de football de Concarneau, son beau-frère l’est toujours. Claude étudiait à Nantes et est devenue sa compagne. La seule qui avait une influence sur lui, entend-on parfois. Deschamps avait déjà une forte personnalité. Lorsque le frère aîné de Desailly a perdu la vie dans un accident de voiture, c’est lui qui s’est chargé d’annoncer la mauvaise nouvelle. L’entraîneur n’osait pas. Il a alors 16 ans. A 19 ans, il est lui-même touché par un drame. Juste avant les fêtes de Noël, un avion qui assurait la liaison entre Bruxelles et Bordeaux s’écrase, quelques minutes avant l’atterrissage. On dénombre 16 victimes, dont Philippe, son frère aîné. Alors que Didier règle les formalités pour l’enterrement à Anglet, une mauvaise nouvelle provient de Concarneau. Son beau-père a été terrassé par une crise cardiaque. A 750 kilomètres de distance, deux familles sont plongées dans le deuil.

CARACTÈRE, TACTIQUE ET DISCIPLINE Ces drames ont forgé le caractère de Deschamps, a expliqué un jour Gravelaine lors d’une interview à L’Equipe Magazine. Il y avait le Deschamps d’avant l’accident et il y a maintenant le Deschamps d’après l’accident. Ce dernier est encore plus introverti, plus concentré. Deschamps n’aime pas évoquer cet accident en public, affirme le maire Olive. « A l’époque, j’ai beaucoup aidé la famille à surmonter cette épreuve. Par pudeur, je n’entrerai pas dans les détails. Je me contenterai de dire ceci: lorsqu’on perd un fils ou un frère, on est marqué à vie. » En 2010, Deschamps remporte le titre de champion avec l’OM. Comme entraîneur. Un titre de plus. Après sa formation en France et ses succès comme joueur à l’OM, il a poursuivi sa ‘formation’ à la Juventus. Il y a appris la tactique, la culture de la gagne, la puissance athlétique. Des atouts dont il se servira comme entraîneur. En 2008, en interne, il révèle une première fois qu’il aimerait devenir le sélectionneur des Bleus. Les circonstances – son contrat avec un club, les bonnes personnes à la fédération française – feront en sorte qu’il devra attendre jusqu’en 2012.

PAS ASSEZ DE FOOTBALL La France est dans le trou à ce moment-là. Les joueurs réalisent de beaux transferts, mais

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n’acceptent plus l’autorité. Samir Nasri (Marseille, Arsenal, Manchester City) agresse verbalement des journalistes, qu’il traite d’« enculés », et de « fils de pute ». Nasri défie Thierry Henry en Afrique du Sud, les joueurs refusent de s’entraîner et se mettent en grève. Les récits d’escort girls et de partouzes font surface. Lorsque Laurent Blanc succède à Raymond Domenech, il doit aussi dresser un constat d’échec. Blanc prône d’abord le beau jeu, mais se fait descendre pour une tactique trop défensive lors du Championnat d’Europe. Des notes internes circulent également, à l’époque. C’est ma fameuse affaire des quotas qui va secouer tout le football français. « Il y a trop de Mamadou, d’Alou ou de Lassana », déclare le vice-président de la fédération à un journaliste du Parisien. Les éducateurs se plaignent même que l’accent serait trop mis sur le physique. Il y a trop d’athlètes, trop de Noirs, pas assez de football. Les Français se détournent complètement de leur équipe nationale, et même de leur propre championnat, qu’ils considèrent comme un centre de formation pour la Premier League. Les Bleus ne sont plus la fierté de la nation. La référence, c’est désormais le PSG. Un PSG version qatari dont les moyens quasiment illimités mettent la concurence KO.

Vainqueur de l’EURO comme joueur, en 2000, il s’en est fallu de peu – un tir de Gignac sur le piquet à la 92e minute – pour que Didier Deschamps touche également au graal comme sélectionneur.

PALMARÈS Comme joueur Champion avec Marseille en 1990 et 1992 Vainqueur de la Ligue des Champions avec Marseille en 1993 Champion avec la Juventus en 1995, 1997 et 1998 Vainqueur de la coupe avec la Juventus en 1995 Vainqueur de la Ligue des Champions avec la Juventus en 1996 Vainqueur de la Coupe Intercontinentale avec la Juventus en 1996 Vainqueur de la Supercoupe d’Europe avec la Juventus en 1996 Vainqueur de la FA Cup avec Chelsea en 2000 Champion du Monde en 1998 et d’Europe en 2000 avec la France. Comme entraîneur Vainqueur de la Coupe de la Ligue avec Monaco en 2003 Champion de D2 avec la Juventus en 2007 Champion avec Marseille en 2010 Vainqueur de la Coupe de la Ligue avec Marseille en 2010, 2011 et 2012

L’HOMME DE LE GRAËT Dans ce climat, Deschamps s’avère être l’homme de la situation. C’est Noël Le Graët, président de la fédération depuis 2011, qui l’a propulsé à ce poste. Lui aussi est Breton, même s’il réside tout près du Parc des Princes. Lorsque Deschamps est à Paris, il va souvent dîner avec lui.

TOUT CE QU’IL TOUCHE NE SE TRANSFORME PAS EN OR

Il a beau être le professionnel français le plus titré, tout ce que touche Didier Des-

champs ne se transforme pas nécessairement en or.

- A 21 ans (en 1989), il signe à l’Olympique de Marseille dirigé par Bernard Tapie, dont les leaders sont Enzo Francescoli, Chris Waddle et Jean-Pierre Papin. Deschamps ne parvient pas à s’imposer, et est prêté la saison suivante à Bordeaux. Dans un premier temps, Tapie ne veut pas le reprendre, mais Deschamps réussit à le convaincre. - En 2004, Deschamps atteint la finale de la Ligue des Champions avec Monaco, après avoir éliminé le Real Madrid et Chelsea. A Londres, il discute avec Roman Abramovich, qui lui promet qu’il sera le nouvel entraîneur. Mais en finale, Monaco s’incline contre le Porto de José Mourinho, et c’est le Portugais qui signe à Chelsea. - En février 2016, il s’embrouille à la télévision. Lorsqu’on lui parle des positions en défense centrale, Deschamps affirme à l’antenne qu’il suit Kalidou Koulibaly, le défenseur de Naples. Tout le monde est surpris, car si le Franco-Sénégalais – qui a joué à Genk – a bien défendu les couleurs de l’équipe de France chez les Espoirs, il a déjà disputé cinq matches internationaux avec le Sénégal et n’est plus sélectionnable chez les Bleus.

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En arrivant ˆ convaincre Deschamps de prendre en charge l’équipe nationale, Le Gra‘t réussit un coup de ma”tre. A deux, ils g•rent le football français. Le Gra‘t voit m•me en Deschamps un futur président de la fédération. DD a réussi lˆ o• d’autres ont échoué: restaurer la discipline et l’image du football français. Il a rapidement écarté Nasri, car il témoigne de trop peu de discipline (tactique et morale). DD assume toutes ses décisions. Il emm•ne neuf joueurs de moins de 25 ans ˆ la Coupe du Monde. Un groupe docile. Aujourd’hui, il se prive de Karim Benzema, m•me s’il soutient le joueur avec un sms lorsque l’affaire éclate. Il ne sélectionne pas davantage Mathieu Valbuena, ni Hatem Ben Arfa, bien qu’il sorte d’une brillante saison

avec Nice et qu’il vient d’•tre transféré au PSG. Il veut un groupe uni, sans caract•re difficile. Il ne réagit pas non plus aux tags qu’il découvre sur les murs de sa maison de Fouesnant et qui l’accusent de racisme. Deschamps n’est pas raciste, il ne veut pas perdre d’énergie dans le Ôrecadrage’ d’un groupe.

PAS DE LISTE NOIRE Il n’a pas de liste noire avec des noms. Il n’hésite pas ˆ sélectionner Adil Rami comme défenseur central, suite aux blessures qui ont décimé l’effectif, m•me si Rami lui avait adressé de vives critiques. Il n’avait pas trouvé Dimitri Payet et André-Pierre Gignac étincelants ˆ l’OM, mais cela ne l’emp•che pas de les appeler. Son agent est Jean-Pierre Bernès,

qui défend aussi les intér•ts de Nasri. Et de Franck Ribéry, qui lui avait fait un appel du pied en mars. Ni Nasri, ni Ribéry ne sont présents dans le groupe. Deschamps ne fait pas de copinage. Lorsqu’il se met ˆ table avec les dirigeants de la FFF pour le renouvellement de son contrat, en 2015, les négociations durent dix secondes. Quatre ans apr•s la nomination de Deschamps, la France s’est réconciliée avec les Bleus. Le retour ˆ Ôla chasse, la p•che et la nature’, comme Vikash Dhorasoo l’a décrit dans un langage imagé en 2013, a payé. Les critiques ont fortement diminué. Il fut une époque o• l’on considérait encore Deschamps comme « fragile, influençable, hésitant, parano•aque et égocentrique ». ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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STATISTIQUES

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Le nombre de ballons récupérés par Pepe. Dans ce domaine, le Portugais fut le meilleur défenseur de l’EURO, suivi à courte distance par Jérôme Boateng (56) et le Gallois James Chester (55).

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Le nombre de buts inscrits par la France pendant cet EURO. Ce fut l’équipe la plus productive, suivie par le Pays de Galles (10), la Belgique (9) et le Portugal (9).

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Le nombre de matches d’un Championnat d’Europe auxquels Cristiano Ronaldo a participé, au total. Un record. Il est suivi par Bastian Schweinsteiger (18) et Gianluigi Buffon (17). CR7 a aussi inscrit le plus de buts durant un Championnat d’Europe (9), conjointement à Michel Platini. En comptant les matches de qualification pour un EURO, il atteint pour l’instant le total de 29. Là aussi, c’est un record: il précède Zlatan Ibrahimovic (25) et Robbie Keane (23).

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Le nombre d’ envois tentés par Cristiano Ronaldo. Un nombre hallucinant, comparé à son dauphin Antoine Griezmann (26). Gareth Bale (25), Kevin De Bruyne (22) et Nani (21) complètent le Top 5.

Le nombre de spectateurs qui ont garni les tribunes, en moyenne. C’est le match Russie-Pays de Galles, à Lille, qui en a attiré le moins: 28.840, alors que le Stade Pierre Mauroy a une capacité de 50.186 places.

19

Le nombre de joueurs actifs la saison dernière en Premier League, sur les 44 qui figuraient au coup d’envoi des deux demi-finales de l’EURO (Pays de Galles-Portugal et France-Allemagne). Le deuxième championnat le mieux représenté était la Bundesliga (7 joueurs), devant la Primeira Liga portugaise (5), la Primera División espagnole (4) et la Ligue 1 française (3).

L’EURO DÉCHIFFRÉ 28

47.594

Le nombre d’assists délivrés par Eden Hazard. Il reste le meilleur passeur de l’EURO, avec Aaron Ramsey. Cristiano Ronaldo n’en comptabilise que trois.

27

Le nombre d’arrêts effectués par Hannes Halldórsson. Le gardien islandais précède Rui Patrício et Thibaut Courtois, qui en ont effectué 20 chacun.

1,8

Le nombre de buts inscrits en moyenne par les Diables Rouges pendant l’EURO. Seule la France (1,86 but par match) a fait mieux.

2

Le nombre d’équipes qui ont eu plus de 60% de possession du ballon, en moyenne, pendant l’EURO: l’Allemagne (63) et l’Espagne (61). L’équipe qui a eu le moins de possession est l’Islande, quart de finaliste: seulement 36%.

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205

Le nombre de cartons jaunes distribués. C’est une moyenne de 4,02 par match. L’Italie a été l’équipe la plus avertie: 18. La moins avertie fut, curieusement, l’Angleterre: quatre en trois matches. Et le match durant lequel l’arbitre a le plus souvent brandi le bristol jaune fut… la finale. Il l’a fait à dix reprises.

720

Le nombre de minutes de jeu du gardien portugais Rui Patrício. De tous les joueurs présents à l’EURO, c’est lui qui a passé le plus de temps sur le terrain. Cela s’explique par le fait que le Portugal a disputé la prolongation dans trois des quatre matches par élimination directe. Outre Rui Patricio, trois autres joueurs n’ont pas loupé une minute de cet EURO: le gardien français Hugo Lloris et les défenseurs Bacary Sagna et Patrice Evra.

19,6

Le nombre de tentatives au but des Diables Rouges, en moyenne pendant un match. Seule l’Angleterre a fait mieux (20,75). L’Allemagne (18), la Suisse (17,75), le Portugal et la France (chacun 17,29) complètent le Top 5.

Quel gardien a effectué le plus d’arrêts ? Quelle équipe a eu le plus de possession du ballon? Et quel joueur a le plus tiré au but ? L’EURO en chiffres. PAR STEVE VAN HERPE ● PHOTOS BELGAIMAGE

3

Le nombre de joueurs qui ont reçu un carton rouge. Il s’agit de Lorik Cana (Albanie), Aleksandar Dragovic (Autriche) et Shane Duffy (Irlande).

12

Le nombre de penalties sifflés pendant cet EURO. Quatre ont été loupés et pas par les premiers venus: Cristiano Ronaldo a loupé contre l’Autriche, Sergio Ramos contre l’Espagne, Aleksandar Dragovic contre l’Islande et Mesut Özil contre la Slovaquie.

9

Le nombre de fautes commises par match, soit une faute toutes les dix minutes. L’équipe la plus fair-play du tournoi fut… la Russie. Elle aurait peut-être dû se montrer plus agressive, car elle n’a pris qu’un point en trois matches de poule. L’équipe qui a commis le plus de fautes fut la Roumanie: 17,33. Soit une toutes les cinq minutes. Mais cela ne lui a pas rapporté davantage: elle aussi n’a pris qu’un point en trois matches de poule.

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BILAN TACTIQUE

Entré dans l’EURO sur la pointe des pieds, Paul Pogba a terminé la compétition en boulet de canon.

Des attaquants à éteindre, des blocs à effriter et des plans offensifs à dessiner. L’EURO 2016 était celui de la relance, donc celui des défenseurs centraux. Parce qu’ils pensent comme des enfants de Guardiola, ou qu’ils défendent comme des soldats de Simeone. La parole est aux défenses.

L’INSTANT CHARNIÈRE PAR GUILLAUME GAUTIER ● PHOTOS BELGAIMAGE

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S

i le temps était encore à l’écriture d’encyclopédies, et que nos descendants devaient résumer en quelques mots le football des années 2010, le patronyme de Josep Guardiola y trouverait inévitablement sa place. Même s’il n’a jamais dirigé une sélection nationale, le nouvel entraîneur de Manchester City fait planer son football sur chacune des compétitions internationales. Le doublé d’Antoine Griezmann, représentant le plus illustre du football sans ballon divinisé par Diego Simeone et ses Colchoneros, face à des Allemands marqués dans leur chair par le Bayern guardiolesque avait quelque chose de transcendantal. Comme deux coups de poignards plantés dans le cœur du fameux « football de possession », ce tikitaka dont on a prononcé maintes fois la mort depuis 2009 après les victoires de José Mourinho, Didier Drogba ou Diego Simeone sur le football à la Pep. Aujourd’hui, avec une nouvelle élimination prématurée de l’Espagne et une finale européenne entre deux équipes qui respirent mieux sans la balle, Guardiola est encore là. Parce qu’en confisquant le ballon, il a également créé ces équipes qui apprennent plus rapidement à jouer sans lui.

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BILAN TACTIQUE

BALE BALE BALE COMME LE JOUR

Entre la Slovaquie de Marek Hamsik, la Suède de Zlatan Ibrahimovic, voire la Pologne de Robert Lewandowski, cet EURO à 24 était aussi celui des équipes à une seule star. Mais au-dessus de toutes celles-là, il y avait le Pays de Galles de Gareth Bale. Dans le couloir qui mène à la pelouse, le numéro 11 est déjà un avantage. Sa seule présence permet aux Gallois de croire à tous les exploits, car un ballon peut suffire à Bale pour faire la différence. Libéré des tâches défensives par le 3-4-2-1 de Chris Coleman, l’ailier du Real Madrid s’est installé entre les lignes, pour faire parler sa pointe de vitesse, sa force de frappe et son sens du dribble. Une version actualisée de l’Arjen Robben de 2014. Deux ans plus tard, Bale a réussi la prouesse d’être, lui aussi, un système offensif à lui tout seul. Gareth devait s’installer haut sur le terrain, profitant des idées d’Aaron Ramsey pour le mettre sur orbite dans le camp adverse. Mais le milieu d’Arsenal était plus à l’aise pour s’engouffrer dans l’espace que pour l’inventer. Alors, Bale est descendu à hauteur de Joe Allen pour lancer les actions, avant de courir pour également pouvoir les finir. Le prince des Gallois a tout fait: 23 dribbles réussis, sur un total gargantuesque de 36 tentatives pour inventer des occasions de but en recevant le ballon dans le rond central. 26 tirs, sur les 56 tentés par les Dragons, pour trouver trois fois le chemin des filets et faire peser une menace constante. Contre les Belges, Bale a reculé dans le jeu pour combiner sur le flanc droit et mettre Ramsey sur orbite en profitant du surnombre créé par sa position. Et puis, privé des courses d’Aaron et des relances de Ben Davies contre le Portugal, Gareth s’est rendu compte qu’il était plus seul que jamais. Le jeu du Pays de Galles, c’était lui. Alors, il a tout tenté, jusqu’à l’excès. Cinq tirs et six dribbles en nonante minutes qui n’ont pas suffi pour offrir une finale européenne aux Gallois, mais une façon superlative de jouer au football.

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Personne, ou presque, ne voulait le ballon dans ce premier EURO à 24 équipes, dont la plupart ont tenté d’obtenir un ticket pour les huitièmes de finale en prenant un minimum de risques. Plus de la moitié des matches ont ainsi été conclus avec plus de 60% de possession de balle pour l’une des deux nations, et neuf des équipes engagées ont tiré moins de dix fois au but par match. Soit 37,5% des sélections avec moins de dix tirs, contre 18,8% au Mondial brésilien. Le favori désigné d’une rencontre s’est donc souvent retrouvé face à un mur, dans des rencontres moins spectaculaires qu’au Brésil car privées du pressing intense inhérent au football sudaméricain. Retranchées autour de leur rectangle, la plupart des équipes ont accentué un phénomène observé depuis plusieurs années, en réaction à la vitesse d’exécution du toque: la réduction de l’espace pour jouer et du temps pour penser à proximité du but adverse. Une équation à laquelle les équipes qui veulent réfléchir avec le ballon ont trouvé la solution en mettant des penseurs plus bas sur le terrain.

JEU LONG ET DÉFENSE À TROIS

Jérôme Boateng, Gareth Bale et Gabor Kiraly, trois hommes qui ont marqué le tournoi à leur manière.

LE CRÉATEUR HABITE EN DÉFENSE Rarement mis sous pression dans un EURO attentiste, les défenseurs centraux ont le temps d’étudier les plans du match, et leur gabarit de déménageur ne les prive plus de se mouler dans un costume d’architecte. Le meneur de jeu reculé, magnifié par le début de siècle d’Andrea Pirlo, est poussé à son paroxysme quand la relance qui crée le décalage est confiée aux pieds des arrières centraux. La Squadra Azzurra d’Antonio Conte, présentée – de façon bien trop caricaturale – comme une équipe défensive, était plutôt une formation organisée autour des talents de sa défense. Des talents qui comprennent le pied droit délicieux de Leonardo Bonucci, glissé dans le costume de regista habituellement réservé aux milieux de terrain pour dessiner les courbes du jeu de la Nazionale. « Cette Italie est à mi-chemin entre le Barça et l’Atlético », affirme Xavi en guise de compliment. Parce que la Squadra relance avec le sang-froid des Catalans, avant de chercher rapidement son attaquant pour un jeu de transition rapide en appui et remise à la madrilène. Privé de Marco Verratti et de Claudio Marchisio, Conte s’est retrouvé avec un milieu de terrain incapable de jouer dos au but, et a donc résolu le problème en l’effaçant de ses schémas de sortie de balle. Le football est laissé entre les pieds des défenseurs. Une idée exacerbée par Guardiola, encore. Alors chroniqueur pour El Pais, Pep tombe sous le charme du

« Le triangle de sécurité, composé par le 6 et les deux défenseurs centraux, devient aujourd’hui la base de la prise de risques .» Mexique de Ricardo La Volpe lors du Mondial 2006: « Il est parvenu à ce que sa défense sorte en jouant. Il les oblige à avancer en même temps que le ballon, tous ensemble. » Devenu entraîneur, le Catalan démocratise la salida lavolpiana au point que toute équipe qui revendique un jeu de position digne de ce nom la pratique aujourd’hui: les arrières centraux s’écartent, les latéraux montent très haut, et le milieu défensif décroche entre ses centraux pour entamer une sortie de balle à trois. Ce milieu de terrain, le mediocentro, prend alors toute son importance dans la construction. C’est le Toni Kroos de la Mannschaft, qui clôt le tournoi avec 643 passes, améliorant encore ses chiffres brésiliens (605 passes avec un match de plus). C’est aussi Paul Pogba, replacé en mediocentro par Didier Deschamps depuis les quarts de finale pour offrir le temps et l’espace nécessaires à ses inspirations à la base du jeu bleu. Ce que les écoles d’entraîneurs appellent « le triangle de sécurité », composé par le 6 et les deux défenseurs centraux, devient la base de la prise de risques.

Les années Pirlo étant passées par là, les meneurs de jeu déguisés en milieu défensif sont rapidement démasqués. Pour empêcher Daniele De Rossi de jouer, Marc Wilmots avait ainsi décidé de lui coller Marouane Fellaini sur le dos. Guardiola, lui aussi, a connu des plans échafaudés contre son mediocentro. C’est sans doute pour cela qu’à Munich, son projet principal a été l’éducation footballistique de JŽr™me Boateng. Malgré un penalty provoqué face à l’Italie et une blessure au pire des moments face à la France, l’arrière central du Bayern est incontestablement l’un des hommes de cet EURO. Derrière l’omniprésent Kroos, c’est lui qui a réalisé le plus de passes lors du tournoi français (468). Surtout, ses transversales ont animé le football allemand quand l’adversaire parvenait à désactiver Toni Kroos. Avec 69 passes longues réussies, Boateng a conquis un pays de rugby en jouant comme un demi d’ouverture avec le physique d’un deuxième ligne. Deux ans plus tôt, au Brésil, il n’avait réussi que 31 longs ballons. Mais plus que leur nombre, c’est la qualité de ses diagonales qui impressionne. Elles sont

L’ORGUEIL DES MAGYARS

Les pantalons d’un autre âge de Gabor Kiraly devaient être le seul intérêt télégénique d’une Hongrie qui débarquait en France avec l’étiquette de nation la plus faible du tournoi. Mais là où l’Irlande du Nord, l’Albanie et l’Islande ont décidé de garer le bus, chacun à leur manière, à l’entrée de leur rectangle, les Hongrois se sont montrés terriblement joueurs. Installés en 4-3-3, les hommes de Bernd Storck ont été les meilleurs représentants du juego de posición. Plus barcelonesques que les Espagnols, malgré un Roland Juhasz plutôt atypique dans le rôle de Gérard Piqué ou le jeu court parfois risqué de Kiraly. La révélation aura été Adam Nagy, installé en numéro 6 devant la défense et décrochant sans arrêt entre ses deux centraux pour faire honneur à la fameuse relance à trois chère à Pep Guardiola. Première de son groupe après un match spectaculaire face au Portugal, la sélection hongroise a défié une Belgique qui n’attendait que de l’espace et du risque dans la relance adverse pour dévorer le marquoir. Storck aurait pu adapter ses idées, demander aux siens de fermer la boutique dans l’espoir d’un hypothétique exploit individuel au cœur d’une prouesse défensive collective, mais il a opté pour le jeu. « L’adversaire était de taille, mais on a toujours essayé d’attaquer. On a réussi à imposer courageusement notre jeu », expliquait un sélectionneur plein de fierté après la défaite. Morts avec leurs idées, les Hongrois ont prouvé qu’il ne fallait pas spécialement de grands noms pour proposer un football ambitieux.

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BILAN TACTIQUE

Bayern Munich, Atlético Madrid, Juventus. Les trois derniers maillots portés par Mario Mandzukic laissent augurer une terreur dans les yeux des défenseurs. Pourtant, le buteur croate n’a pas brillé dans cet EURO. Comme s’il était totalement déconnecté du reste du jeu de son équipe, perdu entre des centraux adverses qui avaient compris que cette compétition était la leur. Mario ressemble à un corps étranger, greffé à une équipe qui joue à 10+1. La sensation du buteur écarté du jeu a été l’une des récurrences de l’EURO. Romelu Lukaku semblait être un choix dicté par les chiffres de l’année en Premier League plus que par la cohérence du système, Harry Kane et Jamie Vardy n’ont jamais reçu les ballons qu’ils attendaient à la pointe du onze des Three Lions, et Robert Lewandowski a déçu dans un tournoi où beaucoup le voyaient aux cimes du classement des buteurs. L’EURO 2016 ne restera pas dans les mémoires des 9. Le classement des buteurs est peuplé par des joueurs d’intervalle, qui jaillissent de la deuxième ligne pour surprendre des défenses assises devant leur petit rectangle. C’était la compétition des Antoine Griezmann, des Eden Hazard et des Gareth Bale. Il fallait du mouvement et des déhanchés pour inventer des buts au milieu des défenseurs. Le neuf

UN ROLE TOUT

devenait alors un prétexte. Un leurre, qui détourne l’attention des défenseurs par son imposante présence pendant que le jeu se dessine ailleurs. Au milieu d’un football qui évoluait sans eux, certains attaquants ont tout de même décidé de se connecter à leurs dix équipiers. C’est le cas d’Olivier Giroud, appui aérien pour faire gagner du terrain à des Français timorés à la relance. Son duo avec Griezmann est l’une des associations les plus fructueuses du tournoi. Kolbein Sigthorsson, impressionnant par son jeu de tête en pivot, était la référence des offensives islandaises, et peut se targuer d’un tournoi réussi au même titre que Graziano Pellè, mis dans des conditions optimales par l’Italie d’Antonio Conte qui lui demandait d’apparaître dans le dos des milieux adverses pour ouvrir des brèches à coups de déviations. Comment, enfin, ne pas évoquer les prestations de Nani, ailier portugais de tradition devenu 9 le temps d’un été. Ses prises de profondeur et ses déplacements dans le rectangle ont gommé la carence historique d’un Portugal qui se cherche un attaquant depuis la retraite de Nuno Gomes. Et si, finalement, le meilleur 9 de l’EURO n’en était pas un ?

Les pragmatiques diront que la défense guardiolesque de la Mannschaft a perdu contre un soldat de Diego Simeone. comme celles de Jose Luis Zalazar, milieu de terrain uruguayen que son entraîneur Benito Floro décrivait en ces termes: « Ses passes longues étaient fondamentales, parce qu’elles arrivaient dans le dos de l’adversaire, pas dans ses pieds. » « Défendre, ce n’est pas seulement dégager n’importe comment », expliquait le prince du toque Paco Maturana. Cela n’aura jamais été aussi vrai que dans cet EURO. Au Brésil, en plus des relances allemandes et espagnoles, la défense des Pays-Bas de Louis van Gaal s’était déjà mise en évidence par sa participation et son jeu long, afin de trouver rapidement Robin van Persie et Arjen Robben. Le coach néerlandais, également source d’inspiration pour Guardiola, avait compensé l’absence de Kevin Strootman, capital à la relance, par une défense à trois centraux pour créer un surnombre autour du ballon dès la ligne arrière. Politique adoptée par Antonio Conte, autour de la défense de la Juventus, mais également par les Gallois de Chris Coleman. L’ano-

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nyme James Chester est ainsi devenu l’un des quinze meilleurs passeurs du tournoi (313 passes), tandis que les passes longues d’Ashley Williams (35) et de Ben Davies (30) ont permis aux Gallois d’élaborer leurs offensives autour de leur ligne défensive.

RECTANGLES EMBOUTEILLÉS Protégés par des blocs souvent très bas, les défenseurs ont été les héros de l’EURO. Avec le ballon, mais aussi sans. Impérial dans sa surface, Laurent Koscielny a éteint les incendies qui menaçaient une défense française décapitée par le forfait de Raphaël Varane avant le tournoi. Les Bleus ont grandi en même temps que leur équilibre défensif. Preuve que malgré l’adage, un bon défenseur est parfois plus fiable qu’un grand gardien et un grand attaquant pour soulever un trophée. Les Polonais Kamil Glik et Michal Pazdan ont également brillé, accompagnés par un

Mario Gomez aura singulièrement manqué à la Mannschaft face à la France.

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Krychowiak qui a sans cesse dictŽ le rythme de la sŽlection o• Robert Lewandowski nÕa endossŽ quÕun second r™le. Le robuste Ragnar Sigurdsson a portŽ le syst•me dŽfensif islandais en Žcartant le danger de son rectangle (40 dŽgagements), et faut-il rappeler que la Belgique a semblŽ perdre tout Žquilibre quand elle a tentŽ de dŽfendre bas sans coordination collective et sans Thomas Vermaelen? Ou que lÕEspagne a sombrŽ en m•me temps que les prestations dÕun Sergio Ramos ˆ bout de souffle ? Autrefois animŽs par les numŽros 10, les syst•mes de jeu sont aujourdÕhui influencŽs par la personnalitŽ et les pieds de leurs dŽfenseurs centraux. LÕEspagne joue au football avec le buste droit et une assurance ˆ toute Žpreuve, comme Gérard Piqué. La Mannschaft pratique le jeu aristocratique de Mats Hummels, capable de casser le bloc adverse dÕune passe entre les lignes, et dŽfend loin de son but gr‰ce ˆ un Boateng qui m•le jambes de sprinter et pieds de milieu de terrain. Le Pays de Galles ferme son rectangle autour du charisme et des duels aŽriens dÕAshley Williams, mais peut construire ses idŽes offensives autour de lÕŽlŽgant pied gauche de Ben Davies. Quant ˆ la France, elle est Koscielnesque : pragmatique, pensant avant tout ˆ dŽfendre, sans risquer de perdre le ballon trop bas. La crŽativitŽ, cÕest pour les autres.

LA PREUVE PAR L’ABSURDE La preuve se fait aussi par lÕabsurde. LÕAllemagne a disparu de sa demi-finale quand, en plus dÕHummels, elle a perdu Boateng. La France a mis plusieurs matches ˆ se rŽinventer, et est m•me passŽe en 4-2-3-1 pour se reconstruire sans Varane et Lassana Diarra. Et puis, surtout, il y a ce Portugal transfigurŽ par les exploits de Pepe, devenu un syst•me dŽfensif ˆ lui tout seul pour repousser les Croates, puis les Polonais. En demi-finale, le Portugal a dž se positionner beaucoup plus bas, ouvrant des br•ches aux Gallois car la dŽfense agressive et proactive du Madril•ne avait laissŽ place aux jambes de granit de Bruno Alves. Pour comprendre ˆ quoi joue une Žquipe, il ne faut plus seulement regarder les noms de ses milieux de terrain. On ne pense pas le football de la m•me mani•re avec Boateng-Hummels ou avec Pazdan-Glik. Tout comme une dŽfense articulŽe autour de Diego Godin nÕaura jamais les m•mes vertus quÕune arri•re-garde menŽe par PiquŽ. CÕest encore le dŽbat de la possession, qui sÕest m•me emparŽ des charni•res dŽfensives. Les pragmatiques diront que la dŽfense guardiolesque de la Mannschaft a perdu, contre un soldat de Simeone. Les amoureux du ballon rŽpondront que depuis quÕelle a ŽpousŽ la possession, lÕAllemagne est toujours dans le dernier carrŽ. Restera ˆ dŽbattre autour dÕune Žternelle question: le vainqueur a-t-il toujours raison? ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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EURO 2016

Michy Batshuayi et Zlatan Ibrahimovic quittent la Ligue 1 française à destination de la Premier League anglaise.

LA FOLIE DES GRANDEURS Pour les joueurs, l’EURO est synonyme de jackpot. Leur prix grimpe, les agents se frottent les mains. L’été sera chaud et le tiroir-caisse va sonner. PAR PETER AHRENS ET RAFAEL BUSCHMANN ● PHOTOS GETTY

A

lÕaŽroport Charles de Gaulle ˆ Paris, Mino Raiola presse son tŽlŽphone portable si fort contre son oreille quÕil semble sÕengouffrer dans sa joue. Devant lui, un attachŽ-case brun. Raiola parle bas. Qui peut bien •tre ˆ lÕautre bout du fil? Le directeur sportif du Real Madrid? Celui de Manchester United? De Dortmund? Raiola (48 ans) est lÕun des agents les plus puissants au monde. Il est lÕhomme de confiance de Zlatan Ibrahimovic, Paul Pogba et Romelu Lukaku. Son portefeuille de joueurs est ŽvaluŽ ˆ un demi-milliard dÕeuros et cet ŽtŽ, il veut le valoriser. Raiola a un jour comparŽ la valeur de Pogba ˆ celle dÕune toile de Claude Monet:

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pas moyen de lÕacquŽrir pour moins de cent millions dÕeuros. Seuls les tout grands peuvent encore se payer Lukaku, auteur de deux buts avec les Diables Rouges ˆ lÕEURO, contre lÕIrlande. Et Raiola aurait obtenu de Manchester United quÕil verse un salaire hebdomadaire de 725.000 euros ˆ Zlatan, tout juste transfŽrŽ du PSG. Pour des agents comme Raiola, qui peuvent toucher jusquÕˆ 20% des sommes de transfert ou des salaires de leurs clients, lÕEURO, cÕŽtait la f•te. Chaque but, chaque assist, chaque match brillant ont fait monter la valeur marchande de leurs joueurs. Tous les grands agents ont passŽ le mois en France, aucun dÕentre eux ne voulait louper le bon moment de faire la bonne affaire.

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EURO 2016

BELGAIMAGE

Mats Hummels et Renato Sanches: deux recrues de choix pour le Bayern Munich.

à Shangai SIPG) 55,8 millions d’euros ■ Granit Xhaka (Borussia Monchengladbach à Arsenal) 45 ■ Henrik Mkhitaryan (Borussia Dortmund à Manchester Utd) 42 ■ Sadio Mané (Southampton à Liverpool) 41,20 ■ Michy Batshuayi (Marseille à Chelsea) 40 ■ Eric Bailly (Villarreal à Manchester Utd) 38 ■ Mats Hummels (Dortmund au Bayern Munich) 38 ■ Renato Sanches (Benfica au Bayern Munich) 35 ■ Grzegorz Krychowiak (Séville au PSG) 33,6 ■ Miralem Pjanic (AS Rome à Juventus Turin) 32 ■ Alvaro Morata (Juventus au Real Madrid) 30 ■ Ilkay Gundogan (Dortmund à Manchester City) 27 ■ Breel Embolo (Bâle à Schalke) 27 ■ Nico Gaitan (Benfica à Atletico Madrid) 25 ■ Samuel Umtiti (Lyon à Barcelone) 25 ■ Kevin Volland (Hoffenheim au Bayer Leverkusen) 20 ■ Ahmed Musa (CSKA Moscou à Leicester) 19,5 ■ Nolito (Celta Vigo à Manchester City) 18 ■ Gerson (Fluminense à l’AS Rome) 16,6 ■ Sime Vrsaljko (Sassuolo à l’Atletico Madrid) 16 *Chiffres arrêtés au lundi 11 juillet

« La valeur marchande de beaucoup d’Albanais, d’Islandais et de Hongrois a augmenté de 400 % au cours de l’EURO. » MAIK BARTHEL, AGENT DE ROBERT LEWANDOWSKI

si oui, à quel prix. « Pendant un tournoi, je ne parle jamais avec les joueurs », dit Barthel. « Ce sont les amateurs qui font cela. Les joueurs doivent avoir les idées claires et se concentrer sur l’EURO. »

DE 15 À 40 MILLIONS POUR BATSHUAYI Tous ne font pas cela. Après son but contre la Hongrie, Michy Batshuayi a soudain reçu des tas de propositions. Avant les quarts de finale, le jeune attaquant qui appartenait alors encore à Marseille a été approché par la Juventus, Crystal Palace et West Ham. Finalement, c’est Chelsea qui l’a acheté pour 40 millions. En mai, sa valeur marchande était estimé à quinze millions. Avant la compétition, le sélectionneur allemand Joachim Löw avait clairement dit qu’il ne voulait pas voir le moindre agent à l’hôtel et que les joueurs ne devaient pas penser à un transfert pendant le tournoi. Mauvaise nouvelle pour Julian Draxler qui, après sa prestation face à la Slovaquie, fut approché par de nombreux grands clubs à la recherche d’un attaquant mobile et rapide. « La valeur de Draxler a augmenté, nous recevons beaucoup d’offres pour lui », dit Barthel, qui ressemble davantage à un courtier qu’à un conseiller. Les managers de clubs et les agents ne s’en cachent même plus: pour eux, les joueurs sont devenus des marchandises. « Jamais encore autant d’argent n’a circulé », dit Barthel. Grâce au nouveau contrat sur les droits de télévision, les clubs anglais

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Mats Hummels

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■ Hulk (du Zenit Saint-Pétersbourg

Hatem Ben Arfa retrouve Paris et l’Ile-de-France dont il est originaire.

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LES PLUS GROS TRANSFERTS DE L’ÉTÉ

Paul Pogba : de l’intérêt tous azimuts pour le milieu français de la Juve.

PG

Quelques heures avant le huitième de finale entre l’Espagne et l’Italie, une limousine du PSG arrive à la Gare de Lyon. Sur le siège arrière, Maik Barthel, agent du capitaine de l’équipe polonaise, Robert Lewandowski. Le train de Barthel part dans une heure. Visiblement fatigué, il se traîne jusqu’au luxueux restaurant de la gare et commande un plat à 40 euros qu’il avale en un temps-record. Son téléphone portable est posé à côté de lui. On ne gagne pas d’argent la bouche pleine. « Cet EURO, c’est la foire du foot, tout le monde espère faire la bonne affaire. » Il prend l’exemple du Polonais Michal Pazdan. « Avant l’EURO, seuls les initiés le connaissaient. Ici, il a montré qu’il pouvait jouer au top niveau et désormais, la moitié de l’Europe court derrière lui. » Son téléphone sonne, Barthel salue son correspondant en anglais et s’éloigne. Il revient un peu plus tard d’un pas décidé, empoigne son attaché-case et disparaît. De retour à la table, il dit: « La valeur marchande de beaucoup d’Albanais, d’Islandais et de Hongrois a augmenté de 400% au cours de l’EURO. » Le téléphone sonne à nouveau. Depuis le début du tournoi, il a reçu 40% de demandes de plus qu’au cours de l’EURO 2012. Beaucoup de clubs sont nerveux. Ça fait ses affaires. Les agents tentent également d’avoir la famille ou les épouses des joueurs au téléphone « afin de savoir s’ils veulent vraiment être transférés ». Si la réponse est positive, ils appellent les clubs à qui ces joueurs appartiennent afin de voir si on peut discuter. Et

© ADIDAS

LA FOIRE DU FOOT

« Les clubs allemands ont moins d’argent que les clubs anglais mais ils le dépensent plus intelligemment. » LOTHAR MATTHÄUS, EX-INTERNATIONAL ALLEMAND

ont un milliard d’euros de plus en caisse. Une somme qu’ils investissent avant tout dans les transferts et les salaires. Le train de Barthel entre en gare. Dans deux heures, il va discuter d’un nouveau transfert.

COMME LA BOURSE « Je n’aurais jamais pu être agent de joueur », dit Lothar Matthäus, recordman des sélections allemandes, en entrant dans un petit restaurant près du Louvre et après avoir salué la jolie serveuse. Matthäus veut regarder Angleterre - Islande et choisit une table qui lui permette de voir la télévision. Il suit l’EURO pour un consortium de médias audiovisuels et internet asiatique. Les jours de grande affluence, c’est une audience de 100 millions de personnes. Il a participé à cinq Coupes du monde et quatre championnats d’Europe. « En 1986, après le Mondial, tous les clubs italiens me voulaient », dit-il. Naples avait envoyé une délégation en Allemagne car Diego Maradona tenait à ce qu’il joue à ses côtés. « Quand j’ai refusé, ils m’ont proposé 250.000 euros, beaucoup d’argent pour l’époque. Ils avaient l’argent sur eux, dans un

attaché-case sous la table. » L’objectif était de l’éloigner des autres clubs italiens mais Matthäus refusa et, en 1988, il quitta le Bayern pour l’Inter. Il estime que les sommes de transfert pratiquées aujourd’hui sont insensées. « Le marché des transferts, c’est comme la Bourse: il faut viser juste. Le Bayern l’a fait en engageant Mats Hummels. C’est un placement sûr. Le club a aussi investi du capital à risque dans Renato Sanches, Kingsley Coman et Joshua Kimmich, trois révélations de l’EURO. Difficile de faire mieux. » Avant l’EURO, Dortmund a engagé le Turc Emre Mor (18) et le Portugais Raphaël Guerreiro (22). Leur valeur a déjà augmenté en cours de tournoi. « Les clubs allemands ont moins d’argent que les clubs anglais mais ils le dépensent plus intelligemment », dit Matthäus. Et s’il était directeur sportif, qui achèterait-il? « Mario Götze. » Götze? Matthäus compare l’évolution de sa carrière à celle de Volkswagen: une valeur sûre qui, soudain, s’est effondrée. « Les actions, il faut les acheter quand elles sont au plus bas », dit-il. « Et la cote de Götze remontera plus vite que celle de Volkswagen. » ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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JAN MULDER

« J’AI PERDU TOUT ESPOIR POUR LES DIABLES » Depuis Bruxelles, Jan Mulder a suivi le Championnat d’Europe avec attention, mais parfois aussi avec perplexité. « Le football n’était pas de très haut niveau. » Et les Diables Rouges ? « Décevants. » Cette génération remportera-t-elle, un jour, un trophée ? « Non. »

PAR GEERT FOUTRÉ ● PHOTOS BELGAIMAGE - CHRISTOPHE KETELS

B

ruxelles doit sÕy habituer: Jan Mulder sŽjourne de nouveau dans sa deuxi•me patrie. La ville, qui panse toujours ses plaies apr•s les attentats, a lÕair subitement plus joyeuse lorsque Jan sÕy prom•ne, en faisant de grands signes en direction de sa femme qui rentre aux Pays-Bas. Il discute avec les agents et est assailli par les passants qui veulent discuter ou se prendre en photo avec lui. DÕautres, comme nous, sont lˆ pour une interview. Qu’est-ce qui vous a le plus surpris pendant le Championnat d’Europe? J A N M U L D E R : LÕŽlimination des Belges. Je ne mÕy attendais pas du tout. Je pensais sinc•rement que les Diables Rouges atteindraient la demi-finale, ou m•me la finale. A part cela: lÕIslande, le Pays de Galles, voire lÕAlbanie. Et le public. Prenez le cas de la

« C’est fou de constater que tous ces entraîneurs de haut niveau ne parviennent pas à produire du meilleur jeu avec tout ce talent. »

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Suisse: autant de supporters dans les stades, cÕest ˆ peine croyable. CÕest le beau c™tŽ de cet EURO qui, pour le reste, a ŽtŽ assez ennuyeux. Le jeu proposŽ nÕŽtait pas toujours dÕun tr•s haut niveau. M•me dans le chef de la France ou de lÕAllemagne. Subitement, lÕentra”neur allemand a trouvŽ un truc pour affronter lÕItalieÉ Dans ce genre de tournoi, un entra”neur rŽflŽchit trop. QuÕest-ce qui a bien pu passer par la t•te de Joachim Lšw? Un footballeur aussi ŽlŽgant que Julian Draxler a subitement dž cŽder sa place ˆ un all rounder comme Benedikt Hšwedes. Je suis sans doute de la vieille Žcole. Je suis tout aussi surpris en entendant mon fils Youri me parler sans cesse de tactique. Le football, ce nÕest pas une question de tactique, mais de technique. Les deux sont liŽs, dÕailleurs. Si vous alignez Jason Denayer ˆ la place de WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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JAN MULDER Vincent Kompany, c’est tout votre système qui change. On peut gagner un match en utilisant une mauvaise tactique… à condition d’avoir Cristiano Ronaldo dans ses rangs (il rit). Ronaldo s’en fout de la tactique. Et on peut le comprendre. Gareth Bale s’adapte un peu plus. Avec le Pays de Galles, il joue presque dans l’entrejeu. S’il continuait à reculer, il ferait un bon libero. M U L D E R : Un très bon libero: il a la vision, la rapidité, le jeu de tête. Pourquoi n’y a-t-on pas encore pensé? Fais-le, Zinédine! (il rit) Si j’étais entraîneur, je ne chipoterais pas beaucoup. Je ne m’adapterais jamais à l’adversaire. Sauf si Bale passe la ligne médiane. Je collerais alors quelqu’un à ses basques. Du genre Gilbert Van Binst. Mais pour moi, ce n’est pas de la tactique, c’est simplement du bon sens. Nous, en Coupe d’Europe, nous avons joué contre le Dukla Prague et l’AC Milan. Josef Masopust et Gianni Rivera ont pu faire ce qu’ils voulaient. Pierre Sinibaldi ne savait même pas qu’ils étaient sur le terrain. Mais aujourd’hui, la tactique a pris le pas sur le reste. C’est dû à ces analystes et ces experts de la télévision. Avez-vous déjà vu jouer Chelsea ou Manchester United? Leur jeu est très compact. Au point qu’ils ne parviennent plus à inscrire un but à domicile. C’est fou que de tels entraîneurs ne parviennent pas à produire du beau jeu avec de tels joueurs. De temps en temps, la tactique peut apporter quelque chose. Axel Witsel, par exemple, a été une révélation pour moi contre l’Irlande. Je savais que c’était un bon footballeur. Youri l’a affronté avec Schalke, contre Benfica. Witsel courait alors vers l’avant et vers l’arrière, avec classe. Après, il s’est retrouvé prisonnier d’un rôle, il a été mal utilisé. C’est dans l’ADN des Belges: toujours trop prudents. Witsel a de nouveau dû reculer. Et le jeu lent, en largeur, a refait son apparition. C’est dommage, car les Belges sont tellement forts qu’ils devraient jouer haut à chaque match.

« SURPAYÉS, LES JOUEURS N’ÉPROUVENT PLUS LE BESOIN DE SE SURPASSER »

Votre conclusion est donc que nous avons manqué d’audace? M U L D E R : Oui. Tous ces entraînements à huis clos… Et puis: ces garçons gagnent trop d’argent dans leur club, sous la direction d’entraîneurs comme José Mourinho et Louis van Gaal. Ils n’éprouvent plus le besoin de se surpasser. Ils font ce que l’entraîneur leur demande, c’est tout. Ils gagnent dix millions par

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an, pourquoi devraient-ils en faire davantage? Le niveau moindre est-il aussi la conséquence d’une trop longue saison? M U L D E R : Sans doute, oui. On leur en demande deux fois plus qu’autrefois, aux joueurs. Courir derrière un homme est deux fois plus fatiguant que se ruer à l’attaque. Ils doivent trop reculer, prêter main-forte à la défense. Regardez Eden Hazard contre le Pays de Galles: un quart d’heure fantastique, et puis il recule.’ Qui devrait l’en empêcher? M U L D E R : Hazard et Kevin De Bruyne devraient prendre l’initiative eux-mêmes. Et puis, les Belges ne parviennent pas à tuer un match. Une faiblesse mentale contre un Pays de Galles qui n’a rien d’un foudre de guerre. Les Gallois, eux, étaient forts mentalement. Ils n’ont jamais baissé les bras. C’est une caractéristique des Britanniques. J’ai souvent affronté des clubs anglais. Nous étions meilleurs qu’eux, footballistiquement, mais ils s’imposaient au courage et à la volonté. Quelle équipe a produit le meilleur football? La France, le Portugal ou quand même l’Allemagne? M U L D E R : Mesut Özil et Toni Kroos sont de superbes joueurs. Le Portugal ne m’a pas déçu, Ronaldo s’est même montré sous un jour sympathique. La France était bonne, sans plus. En demi-finale, la différence de classe avec l’Allemagne était effrayante. Puis, juste avant le repos, un penalty est tombé du ciel. Les Allemands sont habitués à gagner. Ils ont participé avec succès au Championnat d’Europe et à la Coupe du Monde pendant des dizaines d’années. Ils sont capables de se concentrer sur les grands tournois et ont déjà mis leur organisation au point un an à l’avance. Mais, contre l’Italie, ils ont joué contre nature. Ils ont eu de la chance de se qualifier aux tirs au but. Une loterie, dit-on. Mais, si Simone Zaza s’est présenté comme un clown face à Manuel Neuer, c’est la faute de l’entraîneur, qui est lui-même un clown.

« C’EST LA TECHNIQUE QUI FAIT LA DIFFÉRENCE, PAS LA TACTIQUE »

Antonio Conte, un clown? M U L D E R : Oui. Je n’aimerais pas voir mon fils se comporter de cette manière. Il a tout de même hissé l’Italie plus haut qu’on ne l’attendait. M U L D E R : Oui, sur ce plan-là, vous avez raison. Mais cela m’a rappelé la prestation des PaysBas à la Coupe du Monde. J’étais honteux. On

« Vous avez vu Antonio Conte le long de la ligne ? Je n’aimerais pas que mon fils se comporte de cette manière. »

a tout de même envie de voir du beau football, non? L’Italie a bien joué pendant un match. Après, elle est revenue à son cher catenaccio, comme contre l’Allemagne (il réfléchit). Affirmer que Conte a battu Marc Wilmots sur le plan tactique, cela n’a pas de sens. Qu’est-ce qui a fait la différence, alors? M U L D E R : Une superbe passe de Leonardo Bonucci. La technique, pas la tactique. Les joueurs n’étaient-ils pas sur les genoux après une longue saison? M U L D E R : Je peux l’imaginer, oui. C’était très visible dans le cas de De Bruyne. Ce garçon avait surtout besoin de vacances, d’un massage et d’une crème à la glace. De Bruyne est-il l’une des déceptions de l’EURO? M U L D E R : De Bruyne ne me déçoit jamais, mais il n’a pas réalisé les coups d’éclat dont il est coutumier à Manchester City. Ce qu’il a réussi là-bas est fantastique: à peine arrivé, il s’est imposé. Tu es moins fan de Hazard, aujourd’hui? M U L D E R : Pas du tout. Je me régale en admirant sa technique. Ce qu’il a montré contre la Hongrie était fantastique. Je considérerai toujours Hazard comme un superbe joueur, même s’il devait perdre cent matches d’affi-

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lée. Il s’est battu à l’EURO. Même contre le Pays de Galles. Nous, les Belges, sommes-nous trop sévères dans notre jugement? M U L D E R : Non. Wilmots ne doit pas prétendre que tout s’est passé pour le mieux dans le meilleur des mondes. La Belgique a déçu. Je pensais que les Diables Rouges atteindraient la finale, mais au fond de moi-même, quelque chose me disait que cela allait coincer à un moment donné.

« POURQUOI PAS KLINSMANN À LA TÊTE DES DIABLES? »

Cette génération parviendra-t-elle à remporter un trophée? M U L D E R : Non. Elle a perdu confiance. Et moi, j’ai perdu tout espoir. J’applaudirai encore leurs gestes, mais je sais déjà qu’en Russie, un nouveau grain de sable viendra se glisser dans la mécanique. Un cliché qui a la dent dure: la Belgique manquerait de personnalité. M U L D E R : Thibaut Courtois a dit sa façon de penser. Mais c’est facile après coup. Il aurait mieux fait de dire avant le match: cette tactique n’est pas bonne, coach, nous ne l’appliquerons pas. J’ai joué avec Jef Jurion. Il n’aurait pas attendu pour faire des remarques. La Belgique aurait pu se reposer

« IL NE FAUT PAS VOUER WILMOTS AUX GÉMONIES » Quid de Marc Wilmots? M U L D E R : Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il mérite une statue, mais on ne doit pas le vouer aux gémonies. Il a tenu quatre ans, c’est long.

Quels conseils lui donneriezvous? M U L D E R : De ne plus attendre aussi longtemps avant de dévoiler sa composition d’équipe. D’être plus clair. Et son staff ne l’aide pas. Vital Borkelmans est trop loyal. Il est au service de Marc, c’est tout. Parfois, il vaut mieux avoir un adjoint doté d’une certaine personnalité, qui vous oblige à vous remettre en question. Marc est têtu, mais c’est un bon gars.

Ses joueurs, à une exception près, ne l’ont pas critiqué. M U L D E R : Ils se rendent compte qu’il les défend. Il ne les a jamais laissé tomber, même pas Denayer en France, ni Romelu Lukaku au Brésil. Mais ça, tout le monde l’a oublié, sauf les joueurs eux-mêmes.

sur Vincent Kompany. Il lui arrive de commettre une erreur, mais généralement, elle ne porte pas à conséquence car il est solide comme un roc. J’ai du mal à l’avouer, mais oui: il m’a manqué. Quelles ont été les satisfactions chez les Diables Rouges? M U L D E R : Thomas Vermaelen est revenu à son meilleur niveau. Un footballeur élégant, qui s’est signalé par ses tacles et ses interceptions dès le premier match. Witsel m’a bien plu contre l’Irlande. Thomas Meunier est un footballeur racé. Un ancien attaquant, cela se voit directement (il grimace). Qui prendriez-vous comme successeur de Wilmots? Un homme ou une femme qui ne parle ni le français, ni le néerlandais, qui n’a encore jamais lu Le soir ou Het Laatste Nieuws, et qui pense que la Belgique est une ville? M U L D E R : J’ai lancé un nom: Jürgen Klinsmann. Je pense qu’il serait l’homme de la situation. Un garçon bien élevé. Un étranger. Car l’aspect communautaire est toujours bien présent. Peut-être pas au sein du groupe des joueurs, mais surtout dans la presse. Je ne prendrais pas Roy Hodgson, en tout cas. Ni le coach du Pays de Galles: il a été limogé à Fullham. Il reconnaît d’ailleurs que le mérite du succès revient aux joueurs. Un entraîneur doit surtout veiller à ne pas faire d’erreur. Mais, évidemment, Klinsmann coûte quelques millions. Je suis tombé de ma chaise en apprenant que Dick Advocaat ne gagnait que 600.000 euros par an en Belgique. Si l’on veut un bon entraîneur, il faut y mettre le prix. Vous dites qu’un entraîneur doit surtout veiller à ne pas faire d’erreur. Quelle erreur Wilmots a-t-il commise? M U L D E R (il résume): Il n’est pas assez intervenu lorsque la Belgique a reculé. Après l’Irlande, il a de nouveau fait reculer Witsel. Il a trop tergiversé avant de décider si De Bruyne devait jouer à droite ou dans l’axe. Contre la Norvège, en match amical, il a accepté que Hazard dise à De Bruyne où il devait jouer. Cela n’a pas plu à De Bruyne, cela se voyait à sa tête. Mais il n’a rien dit. M U L D E R : Vous savez pourquoi? C’est difficile de se fâcher avec Hazard: un brillant footballeur, un style bien à lui, mais un chouette gars. En laissant faire Eden, Wilmots a fui ses responsabilités. Mais on ne doit pas oublier que cette méthode lui a réussi pendant quatre ans. ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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BENOÎT THANS

« WILMOTS C S’EST ACCROCHÉ À DES IDÉES BIEN ARRÊTÉES »

Õest en supporter, avec ses trois fils, que Benoît Thans a vécu en France le parcours des Diables Rouges durant un EURO qui a fait remonter pas mal de souvenirs ˆ la surface du temps de son bref mandat de Directeur technique. Thans a été licencié de son poste en janvier 2013. LÕargument principalement mis en évidence par les décideurs de lÕépoque était son manque dÕimplication au niveau administratif. En clair, il nÕétablissait pas suffisamment de dossiers, de rapports qui permettent de laisser une trace de son travail. Ce job, il ne lÕavait pas imaginé comme cela. Lui, il était lˆ pour causer foot, lancer des idées et les mettre en pratique. Et aujourdÕhui, cÕest un constat quÕil pose ˆ nouveau: Ç On ne parle de nouveau plus assez de football ˆ lÕUnion belge. È

« La première chose qui m’a étonné, c’est que Wilmots ne voulait pas d’un adjoint comme lui l’avait été à l’époque de Leekens, quelqu’un capable de donner son avis. »

les directeurs techniques qui ont travaillé pour l’Union belge ont accepté le poste en connaissance de cause – mais bien que cette Commission technique soit réduite à sa plus simple expression. Or, le sélectionneur et les joueurs ont besoin de sentir qu’il y a toute une équipe derrière eux. Une équipe qui les soutienne et les place devant leurs responsabilités aussi. Après le Brésil, tout le monde était content d’être arrivé en quarts de finale. Le jeu n’avait pas été de très bonne qualité mais, pour chacun, l’objectif avait été atteint. C’était le moment ou jamais de voir ce qui pouvait être amélioré en vue de l’Euro 2016. L’a-t-on fait? Non! On a discuté du prix de l’hôtel des femmes, du budget, du CEO, ... Et maintenant qu’on cherche (peut-être) un nouveau sélectionneur, on n’envisage pas d’investir, de trouver des solutions pour éventuellement payer un salaire plus élevé à quelqu’un qui apporte une plus-value. Donc, on restreint déjà le champ des possibilités. »

LA RESPONSABILITÉ DE WILMOTS

Ancien Directeur technique de la Fédération, Benoît Thans analyse les causes de l’échec des Diables en France et dépose ses espoirs d’un avenir meilleur dans les mains de Bart Verhaeghe: « Il peut dynamiser tout cela. » PAR PATRICE SINTZEN ● PHOTOS BELGAIMAGE

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Selon les sondages et la région du pays dans laquelle ils ont été effectués, 75 ˆ 90% des Belges attribuent lÕéchec de lÕéquipe nationale ˆ Marc Wilmots. Thans était encore directeur technique de lÕUnion belge quand celui-ci a été nommé ˆ titre définitif, apr•s deux matches amicaux. Ç Au départ, la commission technique nÕen voulait pas mais les pistes explorées ˆ lÕépoque (Michel Preud’homme, Eric Gerets, Louis van Gaal, Claudio Ranieri, Marcelo Bielsa et Ralf Rangnick) nÕétaient pas faisables ou nÕavaient pas été retenues. Il a donc été décidé de laisser deux matches amicaux ˆ Marc et ˆ lÕissue de celui de Londres, on mÕa appelé pour me dire quÕil était confirmé. Je nÕétais pas contre son engagement car il en imposait, il avait du charisme et savait o• il allait. De plus, il avait le soutien des joueurs. La premi•re chose qui mÕa étonné, cÕest quÕil ne voulait pas dÕun adjoint comme lui lÕavait été ˆ lÕépoque de Georges Leekens, quelquÕun capable de donner son avis. Il a refusé les pistes Glen De Boeck et Eric Van Meir et a suggéré Vital Borkelmans. Par la suite, il a écarté Philippe Van de Walle et dÕautres membres du staff. Moi, je nÕai rien contre le copinage mais il faut quÕon reste dans la compétence. Et cela nÕa pas été mieux quand on lui a donné les pleins pouvoirs. È DÕun point de vue tactique, Thans pense que Wilmots nÕa pas exploité toutes les possibilités de cette génération dorée. Ç A certains postes, nous avons quatre joueurs de

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QUELLES SOLUTIONS POUR L’AVENIR?

valeur mondiale mais Marc s’est accroché à des idées bien arrêtées. Toujours dans le contexte où je pense que cette équipe devait être capable d’imposer son jeu, j’aurais voulu la voir avec deux attaquants et un seul médian défensif, par exemple. »

LA RESPONSABILITÉ DU DIRECTEUR TECHNIQUE On touche à la corde sensible de la discussion: une équipe nationale, c’est bien plus que vingt-trois joueurs et un staff. Selon Thans, c’est là que la grande partie du travail reste à faire pour que le standing de la Belgique corresponde à son classement FIFA et à la valeur de ses individualités. A l’Union belge, Thans avait pris la place de Francky Dury qui avait tenu moins d’un trimestre. Après lui, c’est Paul Allaerts qui a été installé dans le fauteuil (une transition

avant de lui trouver un job plus en rapport avec ses compétences à la tête des arbitres). Aujourd’hui, le directeur technique de l’Union belge est... Chris Van Puyvelde. L’a-t-on entendu une seule fois donner un avis ou une explication avant, pendant ou après l’Euro? Quel rôle a-t-il joué dans la préparation de ce rendez-vous? Nul n’en sait rien et cela renforce encore l’idée que ce poste... ne sert à rien, que toutes les décisions sont prises par le politburo qu’est la commission technique. « Le rôle du directeur technique n’est pas seulement de s’occuper de l’équipe A mais aussi de mettre en place des stratégies à moyen et à long termes », dit Thans. « Ce qui m’ennuie, ce n’est pas que ce soit la Commission technique qui ait le dernier mot lors des prises de décision concernant les Diables – cela a toujours été comme ça et tous

Si beaucoup d’observateurs estiment qu’en deux ans, l’équipe belge n’a pas progressé au niveau du jeu, le constat de Thans est que, malgré les restructurations, le système n’est pas dépoussiéré non plus. Cela signifie-t-il que la Belgique devra toujours se contenter d’un rôle secondaire? « Non », dit résolument Thans. « Je fonde beaucoup d’espoirs en Bart Verhaeghe. J’espère que, comme il l’a fait au Club Bruges, il parviendra à transmettre sa passion, à installer une commission technique forte, à changer l’approche, à fixer des objectifs. J’entends parler d’un sélectionneur qui cumulerait ses fonctions en équipe nationale et dans un club. C’est une solution que je soutiens et que j’avais d’ailleurs défendue bec et ongles à l’époque où il avait fallu chercher un successeur à Georges Leekens. L’idée était alors de faire revenir Michel Preud’homme mais il venait de resigner à Al Shabab et le prince n’avait pas voulu de cet arrangement. Verhaeghe pense-t-il qu’il va déforcer Bruges en agissant de la sorte? Ou qu’il va entrer en conflit avec Gand s’il demande à Hein Vanhaezebrouck de cumuler? Il me semble que les clubs ont, au contraire, tout à gagner dans l’aventure. Plus de visibilité pour notre football, c’est plus de visibilité pour eux et pour leurs joueurs. Sans l’EURO 2016, Thomas Meunier ne va pas au PSG. Et cela, Verhaeghe le sait.» ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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PORTUGAL

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En haut: Nani, Pepe, William Carvalho, José Fonte, Rui Patricio, Cristiano Ronaldo En bas: Raphaël Guerreiro, Adrien Silva, Cédric Soares, Renato Sanches, João Mário

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BUT JÉRÉMY PERBET

ET DÉBUTS Quarante-quatre minutes, et déjà un but. Une folie qui sonne presque comme une évidence pour l’homme transféré pour transformer un collectif télégénique en machine à marquer. Voici le premier chapitre de l’histoire gantoise de Jérémy Perbet. PAR GUILLAUME GAUTIER ● PHOTOS BELGAIMAGE

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Premier match et d’emblée premier but pour Jérémy Perbet sous ses nouvelles couleurs gantoises.

I

l paraît que le footballeur est superstitieux. Et que les buteurs ont des rituels qui n’appartiennent qu’à eux. C’est sans doute pour cela que, comme à Charleroi, JŽrŽmy Perbet est le dernier joueur de la file de onze Gantois qui s’apprêtent à fouler la pelouse de la Ghelamco Arena pour la première fois de la saison. Devant lui, le Français a Dieumerci Ndongala, qu’il n’a presque pas quitté depuis le mois de mai dernier entre une fin de saison chez les Zèbres, une rencontre fortuite en vacances à Dubaï et un transfert chez les Buffalos. Et dans son dos, Perbet affiche le 24, comme le nombre de buts qu’il aura dû marquer en une saison pour que les portes d’un grand club belge s’ouvrent enfin à lui. À Gand, Perbut débarque presque comme un extra-terrestre, tant les exceptions sont le fil conducteur de son arrivée dans la cité des comtes de Flandre. Michel Louwagie n’était jamais enclin à acheter des joueurs de plus de trente ans, mais les 31 printemps de Perbet n’ont pas constitué un frein. Les dirigeants buffalos n’ont d’ailleurs pas hésité à offrir un bail de trois saisons au goleador français, là où les normes gantoises ne dépassent jamais les deux années de contrat pour les trentenaires.

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JÉRÉMY PERBET COACH CHERCHE BUTEUR Les excellentes capacités physiques d’un buteur souvent sous-estimé dans ce domaine lui ont permis de réussir sans encombre les exigeants tests de VO2 max imposés par Hein Vanhaezebrouck. Surtout, le coach à succès des Buffalos était prêt à tout pour faire trembler plus souvent les filets adverses. Il a évidemment constaté que, pendant que ses attaquants peinaient à trouver le chemin du but en play-offs, Perbet terminait la saison à un rythme industriel de treize buts en treize rencontres. Ou qu’en une saison pourtant entamée fin août, Jérémy avait marqué presque autant de buts en championnat (24) que Laurent Depoitre (27) en deux ans. Alors, Hein a relancé lors du Gala du Footballeur Pro de l’Année une conversation entamée avec le buteur français au soir de la cérémonie du Soulier d’or. Le respect et l’admiration sont mutuels, entre deux hommes qui n’ont jamais cessé de se lancer des fleurs par presse interposée. « Perbet, c’est le tireur

isolé le plus dangereux de Belgique. Dans n’importe quelle équipe, il lutterait pour le titre de meilleur buteur », avait ainsi déclaré l’entraîneur de Gand avant de connaître sa première défaite en championnat la saison dernière (1-3 contre Charleroi, avec un doublé de Perbet). Le Français renvoyait l’ascenseur avec quelques mois de retard, préférant Vanhaezebrouck à un Michel Preud’homme pourtant lancé vers le titre à l’heure de choisir l’entraîneur de l’année. « Il y a des attaquants comme Mbaye Leye ou Perbet qui, quand ils arrivent devant le but, ne voient pas le gardien, mais les ouvertures où ils peuvent placer le ballon », ajoute encore le mentor des Buffalos en fin de sai-

son. Vanhaezebrouck, qui se revendique souvent en autodidacte à l’heure d’évoquer ses influences, aime pourtant rappeler cette phrase d’Aimé Antheunis: « Si tu as un bon gardien et un attaquant qui marque des buts, alors ça fera une bonne saison. » Les 33 ans de Leye ont-ils fait pencher la balance en faveur du buteur français? Toujours est-il que trois ans après les premiers contacts – Perbet avait alors choisi de quitter Mons pour Villarreal –, les destinées du buteur et du champion de Belgique 2015 sont finalement unies. Avec un défi de taille pour le génie tactique d’Hein Vanhaezebrouck: greffer la liberté d’un homme de rectangle à la rigueur de son animation offensive.

Premier match et premier but marqué : des chiffres fous qui semblent presque devenus une routine dans la vie de buteur de Jérémy Perbet.

3-4-2-1 ET AUTOMATISMES Sur le terrain, face ˆ lÕOlympiacos et ˆ son nouveau coach Victor Sanchez del Amo, Gand entame son match de gala en 3-4-2-1, avec Dieumerci Ndongala et Moses Simon tr•s proches de Perbet. Danijel Milicevic, Renato Neto, Nana Asare et Laurent Depoitre regardent la rencontre depuis les tribunes, et voient Ndongala dŽcrocher en perte de balle pour devenir le numŽro 10 dÕun 3-4-1-2 pr•t ˆ exploser lors des reconversions offensives. En pointe, Perbet touche tr•s peu de ballons face ˆ des Grecs ambitieux, mais brille dŽjˆ par son travail tactique en perte de balle, coupant habilement les lignes de passes entre les dŽfenseurs pour orienter le pressing gantois. Les longs ballons de Thomas Foket cueillis par la dŽfense athŽnienne font vite rŽaliser au public local que le Gand de Perbet nÕaura rien ˆ voir avec celui de Depoitre, mais le Fran•ais se signale par ses dŽcrochages entre les lignes pour solliciter des combinaisons d•s que Sven Kums entre en possession du ballon, tandis que Moses Simon cherche immŽdiatement la profondeur. La fonte dans le moule tactique de Vanhaezebrouck est dŽjˆ bien entamŽe, m•me si quelques mŽsententes avec Gustav Wickheim viendront noircir le tableau, ˆ lÕheure o• Ndongala et Foket semblent dŽjˆ se trouver les yeux fermŽs. Ç JŽrŽmy est arrivŽ une semaine apr•s moi, donc cÕest logique que ce soit encore un peu plus difficile pour lui dÕassimiler tous les mouvements È, explique le Congolais apr•s la rencontre. Ç Mais je ne mÕinqui•te pas pour lui, •a va venir tr•s rapidement. È Ç Le syst•me me convient, mais il faut encore que je trouve les automatismes avec mes nouveaux coŽquipiers È, confirme Perbet, happŽ par les journalistes pendant quÕil tentait de suivre son nouveau capitaine pour ne pas se perdre dans les travŽes du stade tout en menant une conversation tŽlŽphonique. Ç La prŽsence de Didi est Žvidemment bŽnŽfique, parce que cÕest du temps de gagnŽ dans ce contexte. On se conna”t par cÏur. È

UN BUT, ÉVIDEMMENT

Thomas Foket est bouche-bée devant son nouveau coéquipier.

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Impossible, Žvidemment, dÕŽvoquer le premier match de Perbet devant son nouveau public sans faire un dŽtour par le rectangle adverse. Le Fran•ais y touche son premier ballon apr•s 27 minutes, mais les deux dŽfenseurs grecs qui ne le l‰chent pas dÕune semelle lÕemp•chent de sÕouvrir une fen•tre de tir.

VANHAEZEBROUCK ET PAPIN

Face à un adversaire de gros calibre, les Buffalos ont parfois semblé émoussés. Les combinaisons et le jeu en triangle étaient bien présents, mais rares étaient ceux dont la vitesse ou les changements de rythme pouvaient faire la différence. La faute, sans doute, à cette préparation physique terriblement exigeante devenue partie intégrante de la réputation d’Hein Vanhaezebrouck. « On m’avait beaucoup parlé du coach et de sa préparation, ce n’est pas qu’un mythe », affirme Jérémy Perbet qui évoque également la « fatigue dans le groupe », et ose un seul parallèle malgré sa carrière déjà longue : « À Strasbourg, on travaillait énormément pendant la préparation avec Jean-Pierre Papin, qui se basait sur ce qu’il avait connu en Italie lorsqu’il était joueur. » Et quand on pose la même question à Dieumerci Ndongala, il ne peut retenir un éclat de rire nerveux en déclarant : « Je n’avais jamais fait une préparation aussi dure. » Et l’ancien Zèbre enchaîne, en racontant le déroulé de sa journée en guise de témoignage : « Ce matin, on est allé courir au bois. Ensuite, on a eu un entraînement en matinée, et puis encore une séance de fitness avant le match. Et demain, on a de nouveau un match! » Face au Cercle, c’est Kalifa Coulibaly qui a entamé la rencontre, cédant sa place à Perbet au bout d’une heure de jeu. Trente minutes au cours desquelles le Français n’a pas trouvé le chemin des filets, dans une rencontre marquée par la lourdeur des jambes et très pauvre en occasions. Nonante minutes jouées, un but marqué : des chiffres fous qui semblent presque devenus une routine, dans la vie de buteur de Jérémy Perbet.

Sept minutes plus tard, alors que Moses Simon a ouvert le score Ð et que Perbet a ŽtŽ le premier ˆ le rejoindre pour le fŽliciter Ð le nouveau buteur-maison se retrouve dans une situation que lui seul peut inventer. Sur une volŽe croquée de Rob Schoofs, le numŽro 24 profite dÕun dŽfenseur inattentif pour dŽjouer le pi•ge du hors-jeu et sÕoffrir une Žnorme occasion ˆ lÕentrŽe du petit rectangle mais sa reprise Žchoue sur le corps du gardien athŽnien. Ce nÕest que partie remise puisque, juste avant la mi-temps, son troisi•me ballon dans les seize m•tres sera le bon, pour faire honneur ˆ sa rŽputation de Ç monsieur un but par match È. Faute de main dÕun dŽfenseur de lÕOlympiacos, et penalty. Perbet sÕempare spontanŽment du ballon, nŽgocie avec Sven Kums aux onze m•tres sans jamais l‰cher le cuir des mains et finit par lÕenvoyer du pied droit au fond des filets. Premier match, et premier but pour le renard auvergnat.

Un défi de taille pour le génie tactique d’Hein Vanhaezebrouck : greffer la liberté d’un homme de rectangle à la rigueur de son animation offensive. Ç CÕŽtait important de pouvoir marquer pour ma premi•re dans mon nouveau stade È, confie Perbet apr•s la rencontre, ajoutant que Ç Sven mÕa fait comprendre que pour ma confiance, cÕŽtait important de tirer ce penalty È. Le pari Žtait pourtant risquŽ puisque JŽrŽmy nÕavait converti aucun de ses penalties chez les Z•bres, mais Kums restait Žgalement sur un peu glorieux un sur quatre depuis les onze m•tres en 2016. Ç Dans tous les clubs o• je suis passŽ, jÕai toujours tirŽ les penalties È, conclut alors un buteur satisfait dÕavoir ŽtŽ Ç poussŽ par le public È dÕune Ghelamco Arena qui a scandŽ son nom bruyamment ˆ trois reprises afin de saluer son premier but gantois. Le premier dÕune longue sŽrie? ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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DAVY ROEF

EVERT MAESCHALCK

SON AGENT « LA PATIENCE DE DAVY N’ÉTAIT PAS INFINIE »

Et le vainqueur est… Davy Roef ! Sans avoir eu à affronter la concurrence de Silvio Proto, le jeune gardien a été promu au rang de n°1 d’Anderlecht. Cinq témoins privilégiés tentent de formuler une réponse à la question : est-il prêt à relever le défi ?

Davy Roef aura-t-il les épaules assez solides pour être titulaire entre les perches du RSCA cette saison?

THE ROEF IS PAR ALAIN ELIASY ● PHOTO BELGAIMAGE

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ON FIRE

Pendant des années, la famille Roef et Evert Maeschalk n’ont eu qu’un objectif en tête: préparer Davy à prendre place entre les perches à Anderlecht. Pas à pas, il a gravi les échelons: de dernier rempart fiable chez les Espoirs, à troisième gardien du noyau A, jusqu’à fidèle lieutenant de Silvio Proto. « Une évolution logique », estime Maeschalck. « Tout s’est passé en concertation avec Anderlecht. Tous les six mois, nous avons procédé à une évaluation avec la direction. Pour nous, il était important de ne pas brûler les étapes. » Avec la régularité d’une horloge, des bruits se sont répandus, selon lesquels Roef en avait assez d’attendre. Il souhaitait tenter sa chance ailleurs. Selon Maeschalck, ce sont des ragots colportés par la presse. « OH Louvain? Beerschot-Wilrijk? Ces clubs n’ont jamais constitué une option, et nous n’avons donc jamais discuté sérieusement avec eux. Anderlecht a toujours été très clair dans sa communication avec Davy. Nous savions, plus ou moins, à quel moment le Sporting lui donnerait pleinement sa chance. De son côté, Davy était conscient qu’il avait un monument devant lui avec Proto. Il savait qu’il devait le respecter et qu’il pouvait beaucoup apprendre de lui. Aussi longtemps que le club s’en tient à sa ligne de conduite, il n’y a aucun problème. Mais la patience de Davy n’était pas infinie. Le moment était venu de passer à la vitesse supérieure. C’était soit devenir le numéro 1 à Anderlecht, soit chercher du temps de jeu ailleurs, sur base d’un prêt. Est-ce le moment idéal pour commencer à Anderlecht? Reposez-moi la question dans six mois ou un an. Mais je ne me fais pas de soucis: ce garçon a des nerfs d’acier. Il n’a pas peur de rentrer à froid, comme ce fut le cas il y a deux ans contre Malines, lorsque Proto s’était blessé et qu’il a pu fêter ses débuts en D1. En Ligue des Champions, contre Galatasaray, c’était l’inverse: il a su longtemps à l’avance qu’il allait prendre place entre les perches, mais il n’a laissé transparaître aucun signe de nervosité. C’est typiquement Davy, ça. » Avec Mile Svilar et Frank Boeckx derrière lui, Roef ne doit pas directement craindre pour sa place. A 16 ans, Svilar manque encore de mŽtier, alors que Boeckx n’a plus joué en championnat depuis le 6 octobre 2013. « Je ne pense pas que Davy ait besoin de quelqu’un derrière, à côté ou en dessous de lui pour être performant. Il ressent la confiance de la direction et cela lui suffit. Le Sporting a envie de lancer Davy, sinon il n’aurait pas laissé partir Proto. » WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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DAVY ROEF FILIP DE WILDE

Silvio Proto est sans doute le mieux placé pour juger son successeur. Pendant quatre ans, ils ont été partenaires d’entraînement à Neerpede. Et pendant quatre ans, l’expérimenté Hennuyer de 33 ans lui a appris les ficelles du métier. « Un entraînement, c’est tout de même encore autre chose qu’un match. Avec tout le respect que je lui dois : Davy était le deuxième gardien, il ne devait pas se préoccuper de tout ce que l’on racontait à l’extérieur. Aujourd’hui, il découvrira ce que cela représente d’être le gardien n°1 à Anderlecht. Il faut être bon à chaque match – et donc prendre des points pour l’équipe – et supporter tous les jours la pression des supporters et des médias. Et, si possible, être un leader. Je conseille à Davy de bien se prémunir. Mais je ne pense pas qu’il s’effon-

THOMAS FOKET

SON ÉQUIPIER «IL EST AUX ANTIPODES DU JOUEUR-TYPE D’ANDERLECHT » Six fois, Roef a pris place dans les buts de l’équipe nationale Espoirs. Et six fois, Thomas Foket arpentait le flanc droit à ce moment-là. La première fois, c’était en novembre 2014, lorsque la Belgique est allée gagner 1-4 en Espagne, sur le terrain d’El Ferrol. Depuis lors, ils forment un quatuor pour jouer aux cartes avec Michaël Heylen et Dennis Praet. « Dans la vie de tous les jours, Davy est un garçon calme, très terreà-terre », constate Foket. « Je l’avais déjà côtoyé dans les catégories inférieures et il n’a pas changé. Il n’a besoin de personne pour savoir qu’il est un bon gardien, mais il ne fait jamais le fanfaron. La vantardise, ce n’est pas son truc. Il est aux antipodes du joueur-type d’Anderlecht. » En dehors du terrain, Roef est une crème. Dans son rectangle, il lui arrive de grogner. Verbalement, il est très présent –

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sans exagérer – et il refuse de subir le match. Pour un arrière latéral, Davy c’est du pain béni, car il ne dégagera jamais à l’aveugle. Lorsqu’il a le ballon, je sais que je dois me positionner le long de la ligne. Et je peux, sans crainte, lui adresser une passe en retrait. Soit il me rend directement le ballon, en un temps, soit il se risque à un petit lob au-dessus de l’attaquant. » Foket ne s’attendait pas à ce que son coéquipier chez les Espoirs prenne dès à présent la place de Proto. « Malgré tout, en lisant les journaux, on peut deviner certaines choses. Lorsque cela ne tournait pas à Anderlecht, il était déjà question qu’il prenne place dans les buts, si je ne me trompe pas? Je pense que Davy est prêt à endosser le rôle de titulaire. Le fait qu’il n’ait jamais été gardien n°1 en D1 ne doit pas constituer un handicap. Il réussit à garder une certaine régularité dans ses prestations, sa courbe de forme ne subit que peu de fluctuations. Bref, il ne connaît pas beaucoup de hauts et de bas. »

ALAIN BOON

SON MENTOR

« À TERME, IL DOIT PRENDRE L’UNE DES TROIS PLACES CHEZ LES DIABLES ROUGES »

De 1999 à 2009, Alain Boon a été entraîneur des gardiens chez les jeunes d’Anderlecht. Pendant ces dix années, il n’a jamais croisé, dit-il, d’autre gardien du calibre de Roef. « A 13 ans, il avait une tête de plus que les autres. Je trouvais même qu’il était trop grand. A cause de sa taille et de son poids, il ne décollait pas du sol. Comme si ses os étaient trop lourds pour lui (il rit). Heureusement, il n’avait pas souvent besoin de sauter: il attirait les hauts ballons comme un aimant. Son calme est légendaire. Une bombe pouvait exploser tout près de lui, il ne sursautait pas. A Anderlecht, tout le monde était conscient de son potentiel. Y compris De Wilde, l’entraîneur des gardiens de l’équipe Première, qui se montrait très enthousiaste. Si l’entraîneur principal des gardiens estime qu’un garçon ne vaut rien, le

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PROTO: « J’ESPÈRE QUE DAVY FERA MIEUX QUE MOI »

drera après un mauvais match. Davy reste d’un calme olympien en toutes circonstances, mais ce calme ne doit pas être assimilé à de l’insouciance. » Silvio le dit sans jalousie, ni animosité. Il voit des similitudes avec son propre parcours à Anderlecht. Proto est, lui aussi, devenu le n°1 à 22 ans au stade Constant Vanden Stock. Il a dû faire face à la concurrence de Daniel Zitka. « Davy a, effectivement, fait de bons matches contre Galatasaray en Ligue des Champions, et la saison dernière contre Bruges. Mais on ne peut pas juger un gardien d’Anderlecht sur quelques matches. On doit le juger sur une pé-

petit jeune peut faire une croix sur ses ambitions. Mais ici, ce n’était pas le cas. » Pourtant, Boon a été surpris lorsqu’il a appris que Roef deviendrait le n°1 absolu la saison prochaine. « Ce n’est pas dans les habitudes d’Anderlecht de miser à fond sur un jeune gardien. Il faut remonter à de nombreuses années pour trouver trace d’un cas similaire. De mémoire, je dirais que Serge Sironval était le dernier, au début des années 90. Davy est donc un exemple pour tous les jeunes gardiens de Neerpede. Aujourd’hui, il doit montrer ce qu’il a dans le ventre. Il devra être fort mentalement. Je vais vous raconter quelque chose: lorsque Munaron a dû entraîner les gardiens de l’équipe nationale, j’ai été promu dans le noyau A. J’ai vu passer quelques bons gardiens: Zvonko Milojevic, Jan Van Steenberghe, Daniel Zitka, Tristan Peersman et d’autres encore. A l’entraînement, Peersman était imbattable. Il arrêtait tout. Mais

riode d’au moins trois saisons. La première saison sera une découverte pour Davy. Mais, lors de sa deuxième saison, il devra confirmer. Arriver au sommet est facile, y rester est plus compliqué. Munaron n’a cessé de me le répéter, autrefois. Le secret, si l’on veut réaliser une longue carrière à Anderlecht, c’est de ne jamais se reposer sur ses lauriers. Il faut garder les pieds sur terre et ne pas se laisser influencer par le monde extérieur. J’espère que Davy fera mieux que moi. Vraiment ! Je serai le premier à le féliciter si c’est le cas. Mais, pour l’instant, personne ne peut prédire quelle trajectoire la carrière de Davy prendra. »

en match, il devenait méconnaissable. C’était dramatique, il perdait tous ses moyens. Certains gardiens ne peuvent pas supporter toute la pression inhérente à Anderlecht. » Boon estime qu’il ne faut pas placer la barre trop haut, dans un premier temps. « La direction et ses équipiers devront l’aider. Cela n’a pas de sens de lancer un jeune gardien et de le vouer aux gémonies à sa première erreur. Je donnerai le même conseil aux supporters: soyez patients avec Davy. Je pense, cependant, que Davy aura droit à davantage de crédit de la part du public d’Anderlecht qu’un gardien venu de l’extérieur. Davy ne doit pas penser qu’il fera oublier Proto du jour au lendemain. La saison prochaine, l’ombre de Proto planera encore toujours au-dessus du Parc Astrid. La saison suivante, peut-être aussi. Mais je suis confiant, peut-être trop même: à terme, je pense que Davy fera partie des trois gardiens des Diables Rouges. »

SON ENTRAÎNEUR « 22 ANS, C’EST UN BEL ÂGE POUR COMMENCER SA CARRIÈRE À ANDERLECHT » A 12 ans, Roef a quitté le Germinal Beerschot pour Anderlecht. Deux ans plus tard, Filip De Wilde – alors entraîneur du noyau A – l’a eu sous ses ordres. Depuis deux ans, maintenant, les deux hommes travaillent à nouveau ensemble au sein de l’équipe nationale Espoirs. « Je n’ai pas attendu très longtemps pour autoriser Davy à s’entraîner avec les Espoirs d’ Anderlecht. Il était le benjamin de la classe, mais il n’avait rien à envier aux gardiens de 18 ans. Malgré sa maturité précoce, je ne trouve pas qu’Anderlecht aurait dû le lancer plus tôt. La chance arrive toujours au bon moment. Je ne vois pas pourquoi quelqu’un la mériterait plus tôt. Thibaut Courtois est une exception : il s’en est toujours sorti. Davy n’a encore que 22 ans. C’est un bel âge pour commencer une carrière de gardien à Anderlecht. Moi aussi, je suis arrivé au Sporting à 23 ans. Durant ma première saison, j’ai dû faire face à la concurrence de Jacky Munaron. Mission impossible, bien sûr. Mon arrivée a motivé Jacky à s’entraîner encore plus. Davy a de la chance que le club mise tout sur lui. Il doit se rendre compte que cette chance ne se présentera qu’une fois. » Si l’on demande à De Wilde quelles sont les qualités spécifiques de Roef, la réponse peut prendre un peu de temps. « Davy a tout: une bonne technique de base, un selfcontrol impressionnant, de la mobilité, une présence dans le trafic aérien. Et il se contente rarement de repousser les ballons, il les capte. Peu de gardiens peuvent en dire autant. Dans la génération actuelle, repousser les ballons est devenu une mauvaise habitude. Autre atout: son jeu au pied est excellent, tant du gauche que du droit. Avec lui, Anderlecht peut donc jouer très haut. Bref: il est le prototype du gardien moderne. Savezvous quel est le point commun entre tous les gardiens d’Anderlecht? Ils ne peuvent pas avoir de point faible. Davy répond parfaitement à ce profil. Si vous voulez mon avis, je dirais qu’il devrait encore davantage diriger sa défense. Si René Weiler souhaite un gardien dominant pendant 90 minutes, Davy a encore du chemin à faire. Mais il le sait. Parfois, je lui montre des images vidéo de ses matches. Avec la technologie actuelle, ce serait stupide de ne pas le faire. Mais il est capable de faire son autocritique lui-même. » ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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PLUTÔT JOUEUR QUE JOURNALISTE SPORTIF

Le Club Bruges a déboursé 3 millions d’euros pour le transfert de Tomás Pina (28 ans). Portrait du médian espagnol. PAR STEVE VAN HERPE ● PHOTO PHOTONEWS

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ars 2015, Villarreal affronte Barcelone en demi-finale de la Coupe du Roi. Il a perdu le match aller 3-1. Au retour, il est menŽ 0-1 mais Žgalise avant le repos par Jonathan dos Santos sur un assist de Tomás Pina. Villarreal tente le tout pour le tout mais sÕexpose aux contres. Sur lÕun dÕentre eux, Neymar file vers le but. Pina tente un tacle dŽsespŽrŽ mais ne touche que la cheville du BrŽsilien et est exclu. Le Bar•a sÕimpose 1-3. LÕanecdote ne surprend pas Sebastià Adrover. Le journaliste dÕEl Diario de Mallorca conna”t tr•s bien Tom‡s Pina. Ç Nous Žtions voisins et je lÕai souvent interviewŽ lorsquÕil jouait ici (2009 à 2013, ndlr). CÕest un joueur qui nÕhŽsite pas ˆ mettre le pied. Cette agressivitŽ lui a ŽtŽ inculquŽe par lÕentra”neur de lÕŽpoque, Joaquin Caparrós. Il prenait beaucoup de cartons jaunes mais aujourdÕhui, il se contr™le mieux. È

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Par contre, Adrover se dit ŽtonnŽ que Pina ait optŽ pour Bruges. Ç Je pense quÕil a les qualitŽs pour jouer dans un bon club espagnol comme Villarreal. Il nÕest ni crŽatif ni tr•s talentueux mais cÕest un bosseur qui prot•ge bien son ballon. È Pourtant, ˆ Majorque, quand on lui demandait quels Žtaient ses mod•les, il rŽpondait: Ç Xavi. Wesley Sneijder nÕest pas mal non plus, tout comme Sergio Busquets et Bruno Soriano. È

TROP DE CONCURRENCE Pourquoi, d•s lors, quitte-t-il Villarreal, quatri•me du dŽfunt championnat dÕEspagne et demi-finaliste de lÕEuropa League? La rŽponse se trouve peut-•tre dans une interview de Marcelino, le coach du sous-marin jaune, en dŽbut de saison derni•re. Ç Bruno Soriano pourrait jouer dans nÕimporte quel grand club dÕAngleterre, dÕAllemagne ou dÕEspagne. Pina

Tomás Pina a rejoint le groupe brugeois, en stage à Garderen, mais ne sera pas opérationnel avant la mi-août en raison d’une blessure.

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A 18 ans, Tomás Pina avait entamé des études de journalisme à Madrid. Il voulait être journaliste sportif mais lorsque Majorque lui a offert sa chance en première division, il a mis l’école entre parenthèses. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un avis bien tranché sur la presse sportive espagnole. « La demande en matière d’information est très forte. Du coup, les thèmes abordés dans la presse sont souvent peu intéressants et basés sur le sensationnalisme. Ça manque de qualité », a-t-il déclaré un jour. Lui, il lit plutôt JotDown et Panenka, les équivalents espagnols du Vif et de Sport/Foot Magazine. C’est aussi un grand fan de NBA qui, lorsqu’il peut dormir plus tard le lendemain, regarde souvent les matches en direct. « Ce n’est pas le genre de gars qui cause des problèmes », dit Adrover. « Au contraire, il est très ouvert et très sympathique, il s’entend bien avec tout le monde. » Marvin Ogunjimi confirme. L’attaquant belge qui évolue actuellement en Thaïlande a été l’équipier de Pina à Majorque. « C’est une des personnes les plus simples que j’aie rencontré dans le monde du football. Il est très positif. Il n’aime pas les projecteurs. En tant que joueur, il me faisait penser à Fernando Redondo: jamais stressé, il perd rarement un ballon. On peut toujours compter sur lui. Je pense que Bruges a fait une bonne affaire. » ■

Javier Portillo (2005-2006) 32 matches, 11 buts, 1 assist Un attaquant qui quitte le Real Madrid pour le Club Bruges, c’était du jamais vu. Portillo a montré des échantillons de sa classe et inscrit un but stratosphérique face au Bayern Munich en Ligue des Champions mais il n’a pas laissé un souvenir impérissable. Après un an, il est retourné en Espagne (Gimnastic, Osasuna, Hércules et Las Palmas).

Victor Vazquez (2011-2016) 173 matches, 25 buts, 50 assists Dans les équipes d’âge du FC Barcelone, ce médian fragile formait un duo extraordinaire avec Lionel Messi. A Bruges, il a livré sa meilleure saison en 2014-2015, lorsqu’il fut élu Joueur Pro de l’Année. Il avait des détracteurs mais peu de joueurs de Jupiler Pro League maniaient aussi bien le ballon et avaient une vista égale à la sienne. Il a ainsi délivré de nombreux assists à Carlos Bacca, meilleur buteur en 2013. Il est parti au Mexique (Cruz Azul) l’hiver dernier.

Jordi Figueras (2012-2013) 48 matches, 3 buts, 1 assist Défenseur arrivé du Rayo Vallecano en 2012, ses débuts furent très prometteurs mais il n’y eut pas de suite. Il fut alors prêté au Rayo Vallecano puis vendu au Real Betis, où il a été impliqué dans une affaire de corruption. Il évolue aujourd’hui à Eskisehirspor, en Turquie.

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FERNANDO REDONDO »

Au cours des dix dernières années, trois joueurs espagnols ont défendu les couleurs brugeoises. Avec des fortunes diverses:

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« IL ME FAISAIT PENSER À

s’adapte bien à lui et le remplace parfaitement quand il n’est pas là. C’est à ce poste de médian défensif que nous avons le plus de joueurs car il y a encore Jonathan dos Santos et Manu Trigueros. » Autrement dit: la concurrence est énorme. Et si on regarde le temps de jeu de la saison dernière, la hiérarchie est clairement établie: 1) Bruno Soriano; 2) Manu Trigueros; 3) Dos Santos; 4) Pina, même si celui-ci a joué 36 matches sur 46. « Le problème de Pina, c’est que Soriano et Trigueros figurent parmi les meilleurs joueurs d’Espagne à ce poste », dit Adrover. Dans un premier temps, Villarreal voulait impliquer Pina dans un échange avec Alfred N’Diaye (26), un international sénégalais du Real Betis. Mais Pina ne voulait pas rejoindre le club de Séville qui, la saison dernière, a lutté pour son maintien. L’offre du Club Bruges était plus intéressante et Villarreal a investi l’argent dans le transfert de N’Diaye.

LE CLUB BRUGES ET LES ESPAGNOLS

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TOMAS PINA

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AHMED HOSSAM

ZLATAN A ÉTÉÉ PLUS P MALIN QUE MOI »

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Mieux connu sous son sobriquet de Mido, l’Egyptien, âgé de 33 ans aujourd’hui, est de retour en Belgique. Non plus comme joueur mais en tant que conseiller technique du Lierse en D1B. « Le football me passionne davantage maintenant que quand j’étais jeune », dit-il. PAR MATTHIAS STOCKMANS ● PHOTOS BELGAIMAGE

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« Grâce à mes relations, je peux établir des accords de collaboration qui seront profitables au Lierse. »

ment du Pulderbos et Mido arrive pile à l’heure. Il est plus convivial, plus pragmatique. Moins affûté physiquement, aussi. Il préfère qu’on ne fasse pas de séance photos à l’extérieur et qu’on se contente d’images prises à table pendant l’entretien. Pragmatique ou pas, il a conservé la fierté d’un pharaon. « J’ai toujours suivi ce qui se passait en Belgique mais, honnêtement, je n’aurais jamais imaginé que le football de ce pays puisse atteindre un tel niveau », dit-il d’emblée. « Peu de pays peuvent se targuer de réunir autant de bons joueurs au sein d’une même génération. Ce n’est plus de la chance, cela signifie que le niveau de la formation et des entraîneurs de jeunes est plus relevé. C’est pour cela que j’estime qu’un retour en Belgique peut faire du bien à ma carrière. Je possède déjà les licences UEFA C et B. L’an prochain, je veux obtenir la A. En attendant, je peux apprendre mon métier ici. »

MIDO

« LE LIERSE DOIT RETROUVER L’ÉLITE LA SAISON PROCHAINE »

BELGAIMAGE © CHRISTOPHE KETELS

L

a carrière de Mido a été marquée par de nombreux soubresauts. Il avait débarqué à Gand en l’an 2000. A 17 ans, il était alors considéré, en Egypte, comme un grand espoir. Son talent avait rapidement conquis le cœur des Buffalos. Un an et onze buts plus tard, il prenait la direction de l’Ajax Amsterdam, où il allait former un duo explosif (sur le terrain et en dehors) avec Zlatan Ibrahimovic. Mais après une énième incartade, l’entraîneur en place, Ronald Koeman, l’écartait du noyau A. Ce fut, pour lui, le début d’une véritable odyssée à travers l’Europe: Celta Vigo, Marseille, AS Rome, Tottenham, Middlesbrough, Wigan, Zamalek, West Ham, retour à l’Ajax, Barnsley. L’attaquant égyptien ne restait jamais plus de deux ans dans un seul et même club. A trente ans, constatant qu’il n’avait plus le feu sacré, il mettait un terme à sa carrière. Mais après trois ans, Mido sort de sa retraite et revient en Belgique, le pays où sa carrière internationale a commencé et qui doit lui servir de tremplin à une carrière d’entraîneur. Son ami de longue date Maged Samy, président du Lierse, lui a offert une fonction de conseiller technique. Nous sommes mercredi matin et le Lierse est en pleine préparation. Le rendez-vous a été fixé à 11 heures au terrain d’entraîne-

Outre votre poste de conseiller technique du Lierse, vous êtes consultant pour la télévision arabe au Qatar. Comment combiner les deux fonctions?

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QUI EST AHMED «MIDO» HOSSAM ?

AHMED HOSSAM M I D O : Ma tâche pour la télévision arabe consiste à suivre les championnats italien et français. Je vais régulièrement voir des matches au stade, notamment en Ligue des Champions. Les studios sont à Doha, où ma famille habite. Nous sommes très heureux au Qatar, un pays formidable. C’est pourquoi, selon l’accord passé avec Samy, je ne serai que de temps en temps en Belgique, en fonction des périodes. J’y serai notamment pour les premiers matches de championnat. N’est-il pas difficile d’être conseiller technique d’un club qu’on ne voit évoluer qu’une fois de temps en temps? C’est déjà ce manque d’implication qu’on reprochait à Samy Maged par le passé. M I D O : Il n’est pas nécessaire d’être toujours présent physiquement pour réaliser de bonnes choses. Maged sera d’ailleurs bien plus souvent là la saison prochaine car il veut vraiment remonter au plus haut niveau.

« J’ai pas mal bourlingué mais je ne regrette rien. » MIDO Qu’allez-vous faire exactement pour le Lierse? M I D O : Je n’ai pas l’intention de me mêler du coaching. C’est le domaine d’Eric Van Meir. Si Maged m’a amené ici, c’est pour mettre certaines structures en place. A Zamalek, je n’étais pas qu’un coach, j’étais également responsable du centre de formation. Grâce à mes contacts et à mon réseau, je peux mettre en place des collaborations qui serviront au Lierse. Avec Gand, par exemple, car j’entretiens encore de très bonnes relations avec Michel Louwagie. Je suis très heureux de constater que le club se porte bien car Michel a toujours fourni de l’excellent travail. Et il est possible que, grâce à mon transfert à l’Ajax, j’aie un peu contribué au revival du club (il rit). Maged Samy n’a jamais tenté de vous faire venir au Lierse comme joueur? M I D O : Non, il n’en a jamais été question. Mais j’ai été heureux qu’il m’approche pour cette fonction. Le Lierse doit non seulement retrouver la D1 dès la saison prochaine, il doit également pouvoir y jouer un rôle significatif. Nous sommes sur le bon chemin, notre noyau était constitué à 95% au moment de la reprise, ce qui est un atout. La saison der-

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nière, le Lierse avait de bons joueurs mais manquait d’expérience. Dans cette série, il faut de vrais hommes. Si j’ai progressé à Gand, à l’époque, c’est parce que j’étais entouré de Frédéric Herpoel, Vital Borkelmans, Jacky Peeters, Gunther Schepens...

« J’AVAIS PEUT-ÊTRE UN PEU TROP DE CARACTÈRE »

Vous les écoutiez? M I D O : Croyez-moi, j’écoutais tout le monde. Surtout lorsque j’avais l’impression de pouvoir apprendre quelque chose. Mais évidemment, j’avais mon caractère, je voulais jouer comme je pensais qu’il fallait le faire. Beaucoup d’entraîneurs commettent cette erreur également: ils veulent mettre tous les joueurs sur le même pied ou les traiter de la même façon mais chacun est différent. Il faut permettre aux jeunes d’affirmer leur personnalité. Ils doivent pouvoir commettre des erreurs ou dire leur façon de penser. Ce n’est que comme ça qu’ils apprennent à gérer la pression. Car de la pression, il y en a: quand on est blessé, quand on est écarté, quand on ne répond pas à l’attente. On ne peut pas traiter un ado venu d’Egypte de la même façon qu’un gamin qui a grandi en Belgique. C’est ce que vous avez ressenti en arrivant à Gand à l’âge de 17 ans? M I D O : Tout à fait. Tout était différent pour moi. Si j’ai survécu, c’est parce que j’avais du caractère. Un peu trop, même, parfois. En Egypte, vous étiez une star. En Europe, vous repartiez de zéro. On a dit qu’on avait fait de vous trop vite une star. M I D O : C’est tout à fait exact. A 16 ans, je jouais devant 50.000 personnes. Pourtant, je n’étais jamais stressé, je ne ressentais aucune pression. On me considérait comme une star mais, quand je suis arrivé ici, on m’a traité comme un nobody. Surtout à l’Ajax. A cet âge, c’était très difficile à comprendre. Mais ne vous y trompez pas, j’étais très motivé. Si je ne m’étais pas accroché, je serais rapidement retourné en Egypte. Vous avez évolué dans de nombreux championnats: Espagne, Pays-Bas, Angleterre, Italie, Belgique, France... Lequel vous a apporté le plus de satisfactions? M I D O : Les championnats belge et hollandais sont les meilleurs pour permettre à un jeune d’évoluer. Ici, on vous laisse une chance, on vous apprend les bases. Ce n’est pas toujours le cas dans d’autres pays. Par contre,

Après Gand, Mido aurait dû aboutir à Anderlecht...

en ce qui concerne l’intensité, rien ne vaut l’Angleterre: les stades, l’ambiance... Plus jeune, vous ne juriez pourtant que par la Série A. M I D O : Oui, parce que je n’y avais pas encore joué (il rit). Sur le plan footballistique, ce fut une très belle expérience. J’ai joué à l’AS Rome, un bon club, et j’étais entouré par de grands joueurs. Mais en dehors du terrain, tout était très politisé et j’étais encore un peu jeune pour gérer tout cela.

« FRANCESCO TOTTI ÉTAIT LE MEILLEUR »

Quel est le meilleur joueur que vous ayez côtoyé? M I D O : Francesco Totti, un joueur et un capitaine fantastiques. Sa mentalité de gagneur, sa vista, son sens du but... Phénoménal. Et quels sont les entraîneurs qui vous ont le plus appris? M I D O : Ronald Koeman, Luciano Spalletti, Martin Jol... Tous étaient très différents mais ils m’ont tous appris quelque chose. Vous citez Ronald Koeman. C’est pourtant à cause de lui que vous avez quitté l’Ajax. M I D O : Ça a en effet souvent pété entre nous mais c’était dû à ce que je vous ai raconté tout à l’heure: il voulait me traiter comme les Hollandais. Cela ne fonctionnait pas. J’étais encore jeune mais Koeman n’avait pas autant d’expérience que maintenant non plus. Il appréhenderait sans doute la situation d’une autre façon aujourd’hui.

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Nom complet : Ahmed Hossam Hussein Abdelhamid Date et lieu de naissance : 23 février 1983 au Caire (Egy) Carrière de joueur 1999–2000 Zamalek (Egy) 4 matches 2000–2001 Gand (Bel) 21 2001–2003 Ajax (P-B) 57 2003 Celta Vigo (Esp) 8 2003–2004 Olympique Marseille (Fra) 33 2004–2005 AS Rome (Ita) 13 2005– 2007 Tottenham Hotspur (Ang) 63 2007–2009 Middlesbrough (Ang) 32 2009 Wigan Athletic (Ang) 12 2010 Zamalek (Egy) 11 2010 West Ham United (Ang) 9 2010 Ajax (P-B) 6 2011–2012 Zamalek (Egy ) 3 2012–2013 Barnsley (Ang) 1 Carrière d’entraîneur 2014 Zamalek (Egy) 2014–2015 Zamalek (directeur du centre de formation) 2015 Ismaily (Egy) Equipe nationale : 51 matches, 19 buts Palmarès : 2x champion des Pays-Bas, 1 Coupe des Pays-Bas, 1 CAN. Et vous? M I D O : Probablement pas (il rit de bon cœur). Je ne regrette jamais le passé. Je me dis que j’aurais sans doute pu avoir une plus belle carrière car j’avais du talent mais je suis aussi très heureux d’avoir pu découvrir autant de pays et de cultures différentes. Cela m’a rendu meilleur et m’a enrichi sur le plan humain. J’ai trois enfants, je suis devenu entraîneur, j’ai de l’ambition et on m’apprécie comme consultant. Tout cela, c’est grâce aux différentes expériences que j’ai vécues. Vous aviez la réputation d’être ingérable et d’être un bon vivant. M I D O : Les gens ont une mauvaise image de moi. Je vivais réellement pour le sport, je ne pense pas avoir fait un jour quelque chose qui nuise à mes prestations. Je trouve qu’à ce sujet, on n’a pas toujours été correct avec moi. Quand on a du caractère comme moi, comme Zlatan Ibrahimovic ou comme José Mourinho, on ne se fait pas que des amis. C’est la vie. Le café The Sunset, à Gand, ça vous dit quelque chose? M I D O : (il sourit) Oui, oui. Tous les joueurs de La Gantoise s’y rendaient après le match. Mais je n’y allais que quand nous en avions l’autorisation.

« JE SUIS RESTÉ EN CONTACT AVEC ZLATAN »

Vous avez été l’équipier de Zlatan Ibrahimovic à l’Ajax. Vous avez déclaré dans un documentaire que vous

... mais il a préféré rejoindre l’Ajax où l’attendait une association avec Zlatan en pointe.

3 buts 11 23 4 9 0 19 7 2 1 0 3 2 0

aviez autant de talent que lui mais qu’il était plus malin. M I D O : On ne pouvait pas vraiment nous comparer. J’étais un véritable numéro 9, un buteur. J’avais également mûri plus vite que lui. Il pointait seulement le bout du nez. Mais il a travaillé dur. S’il est arrivé aussi loin, c’est parce qu’il n’a autorisé personne à changer sa personnalité. Il n’en a jamais fait qu’à sa tête. Contrairement à vous, il parvenait parfois à se retenir. C’est ça qui a fait la différence? M I D O : C’est vrai que, quand il se disputait avec quelqu’un, il était capable de laisser retomber le soufflé. Moi pas. Je fonçais et j’en remettais une couche. Je ne crois pas que les gens puissent changer du tout au tout mais je pense tout de même me comporter autrement à présent, même si je dis toujours ma façon de penser. Zlatan et vous, c’était je t’aime moi non plus: vous faisiez des courses de voiture l’un contre l’autre mais un jour, vous lui avez lancé une paire de ciseaux à la figure. M I D O : (évasif) Non, on s’aimait bien. Nous sommes d’ailleurs toujours restés en contact. Les gens disent qu’il est arrogant mais il ne l’est pas, il est juste sûr de lui. C’est ce qui lui a permis de faire une aussi belle carrière. A 30 ans, vous êtes retourné à Zamalek, où vous deviez mettre un terme à votre carrière. Mais finalement, vous êtes parti par la petite porte à Barns-

ley, en D2 anglaise. Pourquoi avoir choisi cette fin? M I D O : En 2011, je suis retourné en Egypte pour rendre un souffle nouveau à ma carrière mais malheureusement, c’est à ce moment qu’a éclaté la révolution. Le championnat était à l’arrêt et j’ai choisi de partir à Barnsley parce que ce n’était pas très loin de Londres, où j’ai une maison. Le retour en Europe fut difficile et j’ai été blessé. J’aurais pu continuer à jouer dans des divisions inférieures mais je n’en avais pas envie. Et puis, je pensais de plus en plus à ma reconversion. Deux ans avant d’arrêter, je faisais déjà des analyses pour la télévision. Je m’étais aussi inscrit au cours d’entraîneur de la fédération égyptienne. Trois ans plus tard, je suis fier de pouvoir dire que j’ai déjà coaché Zamalek, l’un des plus grands clubs d’Afrique et premier vainqueur égyptien d’une coupe. Le terrain ne vous manque pas? M I D O : (Il regarde par la fenêtre l’équipe du Lierse qui s’entraîne) Si, bien sûr. J’ai gardé une âme d’enfant mais je n’ai eu aucune peine à décider d’arrêter. J’étais prêt. Il ne faut pas oublier que je suis devenu professionnel à l’âge de 16 ans. J’ai toujours su que je ne jouerais pas jusqu’à 35 ans. J’avais toujours dit à ma famille et à mes équipiers que j’arrêterais à 30 ans. Je dois admettre que j’aime beaucoup entraîner. C’est bête à dire mais j’aurais voulu être aussi passionné par le football lorsque j’étais jeune que maintenant. Avant, tout me semblait normal, je ne jouais que sur mon talent. ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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LE MEILLEUR DU FOOT ÉTRANGER

REUTERS

La moitié des 35 sélectionnés pour Rio se sont désistés.

Après Messi, c’est Martino qui jette le gant La crise au sein du football argentin est profonde. Après Lionel Messi, c’est au tour du sélectionneur Tata Martino de se le tenir pour dit en sélection. Les JO devront peut-être se passer aussi du concours de l’équipe classée numéro 1 au ranking de la FIFA. La démission de Tata Martino n’est pas vraiment une surprise du côté de Buenos Aires. Depuis la mort du président de la fédération argentine, Julio Grondona, deux semaines après la finale de la Coupe du Monde, en 2014, le football, là-bas, connaît une crise sans précédent. D’abord en coulisses, avec un organe devenu quasi ingouvernable suite à la lutte de pouvoir et aux affaires de corruption qui y ont sévi. Le pouvoir décisionnel n’y repose, pour l’heure, dans les mains de personne, ce qui a engendré des difficultés dans le cadre de la récente Copa America: organisation ca-

duque de matches amicaux en amont de l’épreuve et problèmes logistiques au sein même du pays organisateur: les Etats-Unis. Lassé à la fois par la déroute finale (sa 4e) face au Chili et par des problèmes de transport, avec des attentes interminables, Lionel Messi a préféré jeter le gant. Même si, à Buenos Aires, 60.000 personnes ont manifesté en rue pour qu’il revienne sur sa décision. Après la star de l’équipe, ce fut au tour de Tata Martino de suivre le même exemple. Pour lui, la goutte qui aura fait déborder le vase, ce fut en définitive la préparation aux Jeux olympiques de Rio, censée débuter

JOSÉ MOURINHO

lundi passé. En principe, l’Argentine aurait dû s’y présenter avec une ‘dream team’ afin d’engranger une nouvelle médaille après celles obtenues lors des épreuves de 2004 et 2008. Paulo Dybala, la jeune star argentine de la Juventus, avait d’ailleurs fait l’impasse sur la Copa America afin de se consacrer aux JO. Finalement, il est apparu que sur sa liste de 35 présélectionnés, la moitié des joueurs n’étaient pas disponibles. Le tournoi de football organisé dans le cadre des Jeux n’étant pas organisé par la FIFA, les clubs ne sont pas obligés de libérer leurs joueurs. La Juve s’est, ainsi, opposée à la mise à disposition de son joyau, imitée par d’autres clubs de renom en Europe. Un exemple qui a été suivi par les grands clubs argentins, les Boca Juniors notamment, en lice en Copa Libertadores cette semaine, et qui voulaient absolument compter sur toutes leurs forces vives. Idem pour le grand rival, River Plate, appelé à disputer la supercoupe sud-américaine au mois d’août et qui voulait pouvoir tabler, lui aussi, sur ses meilleurs. Confronté à ces désistements en masse et soucieux de ne pas faire piètre figure à Rio avec une équipe B, Tata Martino a donc jeté le gant à son tour. Reste à voir à présent qui, à moyen terme, dirigera la sélection. L’ancien international Julio Olarticoechea drivera l’équipe olympique à Rio. Après, il faudra faire vite. Car le 1er septembre, l’Argentine reçoit son voisin uruguayen, leader actuel des qualifications en Amérique du Sud. L’Argentine, elle, est 3e derrière l’Equateur. Seule consolation: le Brésil est loin des places qualificatives à ce stade de l’épreuve. Et là aussi, on attend la nomination d’un nouvel homme fort... ■

PAR PETER T’KINT 62

13 juillet 2016 WWW.SPORTMAGAZINE.BE

NEW YORK, NEW YORK

L’équipe de New York City chère à Frank Lampard, David Villa et Andrea Pirlo est en tête de l’Eastern Conference de la Major League Soccer. Sur ce document, l’ancien capitaine de Chelsea fête son but face aux New York Red Bulls. BELGAIMAGE

COSMOS

« Wayne Rooney jouera toujours chez moi comme 9, 10 ou 9,5 mais jamais comme 6 ou 8. »

Robben et Badstuber donnent l’exemple Le Bayern a repris le collier lundi sous les ordres de son nouveau coach, Carlo Ancelotti. Une semaine avant le début des choses sérieuses, deux joueurs avaient déjà retrouvé le terrain d’entraînement au Bayern: l’international néerlandais Arjen Robben (32), pour qui la saison 2015-16 s’était arrêtée brutalement en mars, suite à une sérieuse blessure à la jambe et Holger Badstuber (27). Le défenseur allemand aura été le poissard par excellence du club bavarois ces dernières années, lui qui depuis la campagne 2012-13 n’a disputé que 29 matches de championnat pour son employeur. Après deux opérations au genou (en 2012 et 2014), la fatalité s’était une nouvelle fois abattue sur lui, en février dernier, sous la

forme d’une fracture de la cheville gauche. Mais Badstuber n’est pas du genre à renoncer. Sur son compte Twitter, il avait d’emblée écrit: Once a fighter, always a fighter. Now more than ever! « Tout va pour le mieux, je me sens bien », a précisé, lui aussi, Arjen Robben au quotidien munichois TZ. « Mon propos était simple: être à nouveau opérationnel au moment où mes partenaires allaient reprendre du service. Pour ce faire, je n’ai pas lésiné sur les efforts: après la finale de la Coupe, j’ai continué à m’entraîner en solitaire et pendant mes vacances, je n’ai pas procédé autrement. » ■ PAR FRÉDÉRIC VANHEULE

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millions d’euros. C’est le pactole dépensé par le FC Barcelone pour l’acquisition de Samuel Umtiti, défenseur central de l’Olympique Lyon et des Bleus. Auaparavant, le Barça avait déjà délié généreusement les cordons de la bourse pour deux autres stoppers: Thomas Vermaelen (19 millions) et Jérémy Mathieu (20). WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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COSMOS

LU À L’ETRANGER

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PAR STEVE VAN HERPE

Guardiola face à son plus grand défi La concurrence est beaucoup plus sévère en Premier League qu’en Bundesliga ou en Primera Division.

Hatem Ben Arfa explique dans France Football pourquoi il a choisi le PSG et non le FC Séville.

Diogo Jota

POURQUOI ON EN PARLE ? Parce que ce milieu offensif portugais a signé la semaine passée un contrat de 5 ans en faveur de l’Atletico Madrid, qui aurait dépensé 7 millions pour s’assurer ses services. Parce que le garçon était pisté aussi par le FC Barcelone, Benfica et le FC Porto. Parce qu’il a inscrit 14 buts et délivré 10 assists, en l’espace de 31 matches, pour le compte de Paços de Ferreira.

SON PARCOURS Diogo Jota a fait ses débuts à Gondomar, en D3, avant de rallier Paços de Ferreira en 2013. Le 17 mai 2015, il est devenu le plus jeune joueur à inscrire un but pour ce club parmi l’élite du football portugais. Son transfert à l’Atletico Madrid était dans l’air depuis quelque temps mais n’a été concrétisé que la semaine dernière.

PAR STEVE VAN HERPE

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CHRIS SMALLING

Marquez vraiment pas de chance pour Chris Smalling. Après avoir fait piètre figure à l’Euro, avec la sélection anglaise, le défenseur de ManU pensait prendre un peu de bon temps à Bali. Mais en deux temps trois mouvements, il s’est retrouvé à l’hosto. En cause: une intoxication alimentaire. L’histoire ne dit pas si elle était due à des fish sticks islandais avariés... ■

SES QUALITÉS Il est rapide et trouve facilement le chemin des filets. Habile des deux pieds, il possède aussi un bon jeu de tête malgré une taille de 1,78m. Il devrait être un concurrent pour Yannick Carrasco sur le flanc, sauf si le Diable Rouge frais émoulu venait à être transféré au Barça.■

BELGAIMAGE

DE LA SEMAINE

lans. Personnellement, je me suis dit que je ne pouvais pas laisser filer l’opportunité de signer chez les champions de France. Par après, tout s’est précipité. » Pour Ben Arfa, enfant de l’Ile-de-France, mais dont la carrière l’avait jusqu’ici mené essentiellement au sud du pays (Lyon, Marseille, Nice), ce transfert épouse l’aspect d’un retour au bercail. Deviendra-t-il le nouvel Ibra? Il se veut clair à ce sujet. « L’important, c’est le collectif » affirme-t-il. « Comme Michael Jordan l’a dit: « Avec le talent, tu peux gagner des matches mais c’est avec l’équipe que tu remportes des titres. » C’est donc le groupe qui est important. Quant à moimême, je n’oublie pas que je reviens de loin. Il y a quelques années, on ne donnait plus cher de ma carrière. C’est pourquoi j’aimerais transmettre ce message: il ne faut jamais abandonner. » ■

SNAPSHOT

13 juillet 2016 WWW.SPORTMAGAZINE.BE

TOP

OM

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Millions d’euros Millions d’euros Millions d’euros Millions d’euros Millions d’euros

PHOTOS : BELGAIMAGE

TRANSFERT

C’est fin mai que les Sangermanois ont pris langue pour la première fois avec Ben Arfa, aux dires mêmes du joueur dans France Football. Par la suite, ce fut le silence radio pendant quelque temps. Parti en vacances à Rio, l’enfant terrible du football hexagonal s’était déjà rangé à l’idée de rallier le FC Séville, club lui aussi intéressé par ses services, lorsque le PSG revint aux nouvelles. « Dans l’intervalle, j’avais eu des discussions avec le DT du club andalou ainsi qu’avec son nouveau coach, Jorge Sampaoli » explique Ben Arfa. « Et leur projet n’était pas pour me déplaire. Mais quand la direction du club parisien est revenue à la charge, les choses se sont bousculées dans ma tête. Je ne savais subitement plus trop sur quel pied danser. J’ai donc demandé à mes conseillers de patienter avant de donner une réponse aux Sévil-

« Je connais les qualités de mes joueurs. Mais il leur appartient de mes les montrer ainsi qu’aux fans. » C’est ainsi que Pep Guardiola s’est exprimé la semaine passée, devant 5800 supporters, lors de sa présentation comme nouveau coach de Manchester City. Le Catalan, âgé de 45 ans, devra y relever un fameux défi. « J’ai fait mes preuves en Espagne et en Allemagne », dit-il. « A présent, je veux réussir le même challenge en Angleterre. » Ce qui ne sera pas facile à réaliser vu que la concurrence, aux Iles, est autrement plus ardue que dans ces deux autres compétitions. Lors de ses années au Barça, Pep n’avait dû composer qu’avec les rivalités du Real et de l’Atletico Madrid alors qu’en Allemagne, le Bayern Munich dominait ses rivaux de la tête et des épaules. Sans compter que la culture de la gagne n’est pas aussi ancrée à City que partout ailleurs où l’entraîneur à succès est passé. Mais Guardiola entend procéder pas à pas en joignant le bon, à savoir les victoires, et le beau, lisez la manière. « Je veux qu’on déploie un jeu agréable, tout en affichant le spirit adéquat ». A l’instigation du coach, un premier gros transfert entrant a été réalisé: celui d’Ilkay Gündogan, transféré pour 26 millions d’euros du Borussia Dortmund. Le milieu de terrain turco-allemand, âgé de 25 ans, ressemble à un mix de deux joueurs que Guardiola a drivés dans sa carrière: Xavi au Barça et Xabi Alonso au Bayern. L’Espagnol a également contacté Raheem Sterling pendant l’Euro, assurant qu’il comptait tout spécialement sur lui au cours des mois à venir. Une remarque qui vaut aussi pour deux autres transfuges des Citizens: Nolito et Aleksandar Zintchenko. ■ PAR STEVE VAN HERPE

MICHY BATSHUAYI Chelsea 2016

DIDIER DROGBA Chelsea 2004

FRANCK RIBÉRY

Bayern Munich 2007

GIANELLI IMBULA FC Porto 2015

FLORIAN THAUVIN Newcastle 2015

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Source : transfermarkt.fr

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Millions d’euros Millions d’euros Millions d’euros

SAMIR NASRI Arsenal 2008

DIMITRI PAYET West Ham 2015

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BENJAMIN JEAN-PIERRE MENDY PAPIN AS Monaco 2016

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AC Milan 1992

ALEN BOKSIC

Lazio Roma 1993

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COSMOS DIGEST PAR FREDERIC VANHEULE

mer (48), pourtant encore sous contrat jusqu’en 2017, a décidé de quitter le Bayern Munich. Il est épuisé. ■ L’attaquant français Anthony Modeste (28) a prolongé au FC Cologne jusqu’en 2021. La clause de rupture pour un montant limité qui figurait dans son contrat a disparu. ■ L’Eintracht Francfort s’est assuré les services de l’attaquant croate Ante Rebic (22), loué par la Fiorentina ■ Le défenseur central finlandais de la Sampdoria Niklas Moisander (30) passe au Werder Brême dont l’entraîneur, Viktor Skripnik, a prolongé jusqu’en 2018.

Leandro Castán (29) est loué par l’AS Rome à la Sampdoria. ■ Alberto Gilardino (34) quitte Palerme, où il n’est resté qu’un an. Il a signé jusqu’en 2018 à Empoli et en est déjà à son neuvième club italien. ■ Le médian Simone Padoin (32) quitte la Juventus pour Cagliari. Il a signé jusqu’en 2019. ■ L’arrière gauche portugais Mário Rui (25, Empoli, location) et le gardien brésilien Alisson Becker (23, Internacional, 8 millions d’euros) viennent renforcer l’AS Roma.

■ L’attaquant hollandais d’AZ Vincent Janssen (22) passe à Tottenham pour 20 millions d’euros. En fonction des bonus, ce montant pourrait grimper à 22 millions. ■ Le gardien espagnol Víctor Valdés (34, ex-Standard) quitte Manchester United pour Middlesbrough, qui rejoint la Premier League. Il a signé un contrat de deux ans. ■ L’ailier Michail Antonio (26) a vu son excellente première saison à West Ham récompensée par un nouveau contrat. Il a rempilé jusqu’en 2020.

FRANCE

■ Strasbourg (D2) a engagé notre compatriote Baptiste Guillaume (21). Il est loué par Lille pour un an. ■ L’AS Monaco a mis huit millions d’euros sur la table pour l’international polonais Kamil Glik (28, contrat jusqu’en 2020), un défenseur de Torino qui évoluera dans l’axe aux côtés de Jemerson, Marcel Tisserand ou Andrea Raggi. Le latéral droit de Lille Djibril Sidibé (23) a été transféré pour 15 millions. Il a signé jusqu’en 2021. Est-ce la fin de Nabil Dirar ? ■ Marseille a transféré le défenseur slovaque Tomás Hubocan (30, Dinamo Moscou). Il a signé jusqu’en 2019. ■ Le médian Yoann Gourcuff (29) a resigné pour deux ans au Stade de Rennes.

■ Le gardien de Feyenoord Kenneth Vermeer (30) s’est déchiré le talon d’Achille à l’entraînement et ne rejouera qu’après la trêve. L’Australien Brad Jones (34), libre de transfert, a été engagé pour le remplacer. ■ C’est vendredi que le tribunal d’Utrecht se prononcera sur la plainte en référé introduite par De Graafschap contre la fédération hollandaise. Le club exige d’être réintégré en D1.

ESPAGNE

■ Fernando Torres (32) jouera un an de plus à l’Atlético Madrid. ■ Le médian Denis Suárez (22) quitte Villarreal pour Barcelone, où il a signé jusqu’en 2020. Une clause de rachat lui permettait de retourner dans son ancien club pour 3,25 millions d’euros. L’indemnité de rupture a été fixée à 50 millions d’euros.

Denis Suárez

■ Valence a payé 8,5 millions d’euros à Fenerbahçe pour le transfert de l’international portugais Nani (29).

L’Inter aurait également voulu engager l’ex-joueur de Manchester United. ■ Vicente Del Bosque (65), champion du monde en 2010 et champion d’Europe en 2012 avec l’Espagne, occupera un nouveau poste au sein de la fédération espagnole. ■ Le médian brésilien Lucas Silva (23), prêté par le Real Madrid à Marseille, met un terme à sa carrière en raison de problèmes cardiaques. ■ Le médian offensif Joaquín Correa (21) quitte la Sampdoria pour le FC Séville.

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MAIS ENCORE

■ Chris Coleman (46) quittera son poste de sélectionneur du Pays de Galles en juillet 2018. ■ L’entraîneur allemand Christoph Daum (62, ex-Club Bruges) est le nouveau sélectionneur de la Roumanie. Il a signé pour deux ans et sera assisté par Rudi Verkempinck. ■ Dirk Kuijt a conseillé à Fenerbahçe d’engager Gregory van der Wiel (28). L’arrière droit, en fin de contrat au PSG, a signé pour quatre ans. Le club turc a également engagé deux autres défenseurs : le Russe Roman Neustädter (28, Schalke 04) et le Slovaque Martin Skrtel (31, Liverpool). ■ Maxime Lestienne (24) a signé un contrat de quatre ans à Rubin Kazan, qui l’a acheté pour 10 millions au club qatari d’Al-Arabi. ■ Andreas Granqvist (31) est le nouveau capitaine de l’équipe de Suède. Le défenseur central du FC Krasnodar a été désigné par le nouveau sélectionneur, Janne Andersson, et succède à Zlatan Ibrahimovic. ■ Adam Nawalka (58) restera à la tête de l’équipe polonaise jusqu’en 2018 au moins. ■ Deux ans après son départ de l’AC Milan, Clarence Seedorf (40) a retrouvé un club. Il va entraîner le FC Shenzen, en Chine. ■ Petr Cech (34) ne jouera plus en équipe nationale de Tchéquie. Le gardien d’Arsenal est, avec 124 capes, le détenteur du record de sélections dans son pays. ■

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PAYS-BAS

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ANGLETERRE

■ Le défenseur central brésilien

16YAC

ITALIE

■ L’ex-international Matthias Sam-

OB66071

ALLEMAGNE

13 juillet 2016 WWW.SPORTMAGAZINE.BE

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LA MARQUE JAUNE

SPORT

« Les athlètes rêvent des Jeux. Nous, golfeurs, nous ne flippons que pour les 4 tournois majeurs. Les JO, c’est accessoire. »

LE MEILLEUR DU SPORT

Un décathlonien en or Aux Championnats d’Europe d’athlétisme, Thomas Van der Plaetsen a réussi à décrocher l’or. Un exploit d’autant plus remarquable qu’il y a deux ans à peine, il luttait contre un cancer des testicules. jÕavais les m•mes sensations quÕavant mais il nÕen ressortait rien. CÕest un combat entre le mental et le physique. Je savais que je ne pouvais pas forcer mais mon corps mÕenvoyait tout le temps le m•me signal: tu peux encore faire •a. CÕest comme marquer trois points en basket. On commence par les aligner puis on tombe malade et on tire à c™tŽ du panier alors quÕon fait exactement les m•mes mouvements et quÕon les sent bien. On dirait que le corps ment, triche. CÕest pŽnible. È En dŽbut dÕannŽe, lÕathl•te anversois avait

ouvert un blog sur Facebook, trouvant que son come-back Žtait prŽsentŽ de mani•re trop hŽro•que. Ç On mÕa dŽpeint comme Ôle hŽros de lÕuniversiade qui Žtait revenu apr•s un cancerÕ. On aurait dit que ce come-back Žtait empreint de glamour. Moi, je voulais apporter un autre son de cloche. Je ne veux pas ™ter aux gens la force de revenir mais les encourager à gŽrer les contrecoups avec rŽalisme, de mani•re constructive. Un comeback, ce nÕest pas jouer les grands forts. CÕest un processus qui se fait pas à pas. Il consiste à vaincre une sŽrie dÕŽpreuves, tous les jours, heure par heure. È Aux rŽcents Championnats dÕEurope dÕathlŽtisme, Thomas Van der Plaetsen a rŽussi au-delà des espŽrances en terminant premier du dŽcathlon. De quoi le booster en prŽvision des JO. Selon ses dires, pourtant, peu lui chaut dÕ•tre ou non dans une annŽe olympique. Ç Je trouve Žtrange que des athl•tes ne retirent le maximum dÕeuxm•mes quÕaux Jeux È prŽcise-t-il. Je peux le comprendre mais cÕest ironique car la philosophie olympique insiste justement sur lÕŽpanouissement, le progr•s petit à petit. JÕessaie de retirer le maximum de tous les pas en avant que jÕeffectue, puis je vois o• jÕen suis. JÕessaie de faire de mon mieux tout ce que je peux contr™ler. CÕest super si •a suffit pour une mŽdaille ou un bon classement. Sinon, je dois lÕaccepter et mÕen faire une raison. Je suis partisan du clichŽ selon lequel cÕest le chemin qui compte, pas le but à atteindre. Les Jeux sont fantastiques mais ressentir soudain une motivation supplŽmentaire parce que cÕest un ŽvŽnement spŽcial, suivi par beaucoup de gens? Pour moi, ce nÕest pas le message du sport. Si je mÕy adonne, cÕest pour moi-m•me, pour mÕŽpanouir. È ■

PAR KRISTOF DE RIJCK 13 juillet 2016 WWW.SPORTMAGAZINE.BE

Le conte de fées de Marcus Willis à Wimbledon

Jusqu’au tournoi, le tennisman britannique Marcus Willis (25) n’avait jamais gagné que 76 euros. Sa participation à l’épreuve londonienne lui a permis d’en ajouter... 60.000! Chaque année, Wimbledon vit un conte de fées. Cette fois, son héros fut un jeune Britannique de 25 ans, Marcus Willis, classé 772e mondial et qui a réussi à s’extirper des qualifications. Un exploit qui lui a valu d’engranger la coquette somme de 36.000 euros. Pas mal pour quelqu’un qui n’avait jamais obtenu qu’une aumône jusqu’alors, raquette en main. Le citoyen de Sa Gracieuse Majesté n’allait pas en rester là sur les courts du England Lawn Tennis and Croquet Club: après avoir sorti le Lituanien Richard Berankis au premier tour, il eut l’honneur de se mesurer à Roger Federer au stade suivant de l’épreuve, sur le Court central. « Quelle aventure! Bien joué, Willbomb » twitta, dans la foulée, Andy Murray.

Le grand maître des lieux, Federexpress, facile vainqueur du match, y alla aussi d’un commentaire des plus amènes. « Le tennis a besoin d’histoires pareilles » dit-il. « C’est ce qui fait sa beauté. » Marcus Willis himself tint, surtout, à remercier son épouse, sans laquelle il n’aurait pas abordé l’épreuve. A vrai dire, l’homme était sur le point de tenter sa chance aux Etats-Unis, où il comptait nouer les deux bouts en dispensant des leçons de tennis. « Jennifer m’a dit qu’avant de faire le grand saut, je devais continuer jusqu’à Wimbledon » observe-t-il. « J’ai bien fait de l’écouter. » ■

Le montant, en euros, qu’Andrew Luck, quarterback des Indianapolis Colts, percevra par minute jusqu’en 2021. Sur base journalière, cela lui fait 38.800 euros.

PAR CHRIS TETAERT

Marcus Willis

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27 AGE GAIM BEL

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RORY MCILROY

Thomas Van der Plaetsen : « Un come-back, ce n’est pas jouer les grands forts. C’est un processus qui se fait pas à pas, heure par heure. »

Dans notre Guide des JO 2016, à para”tre demain, un vaste reportage est consacrŽ au dŽcathlonien, revenu du diable-vauvert apr•s quÕon eut diagnostiquŽ, chez lui, un cancer des testicules il y a deux ans à peine. Ç Avoir le cancer, cÕest comme •tre trahi de lÕintŽrieur È, dit-il à ce propos. Ç JÕŽtais frustrŽ, dÕautant que le souvenir de mes performances Žtait encore bien frais. Je savais encore ce que je ressentais en franchissant 2,10 m•tres ou en sautant à pr•s de huit m•tres. Et là, dÕun coup, plus rien nÕallait. Quand je prenais mon Žlan pour sauter,

Greg Van Avermaet a revêtu le maillot jaune, la semaine passée, sur la route du Tour. Au cours des 15 dernières années, seuls 5 Belges ont réussi cette performance. Le coureur de BMC a été précédé par Marc Wauters (2001), Tom Boonen (2006), Philippe Gilbert et Jan Bakelants (2013).

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EN ROUTE VERS RIO

PAR JONAS CRETEUR

Notre guide des JO en vente dès demain

LE TOUR DE FRANCE EN CHIFFRES 25.000 euros Vainqueur maillot vert

Comme le veut la tradition, Sport/Foot Magazine a concocté un spécial Jeux olympiques disponible dès demain dans les points de vente habituels. Phelps, le nageur le plus mŽdaillŽ de tous les temps. Dans un premier temps, lÕAmŽricain avait annoncŽ sa retraite apr•s les JO de 2008 mais il est revenu sur sa dŽcision, espŽrant accro”tre tant et plus son tableau de chasse. Idem pour Usain Bolt qui, pour la 3e olympiade dÕaffilŽe, cherchera ˆ conquŽrir lÕor sur le 100, le 200 et le relais 4 x 100 m•tres avec la Jama•que. ES 132 PAG JO Outre Bolt, cinq autres Olympiens peuvent GUIDE encore entrer dans lÕhistoire des Jeux. Nous les avons passŽs en revue aussi. Il sÕagit du gymnaste japonais Kohei Uchimura, du dŽcathlonien Ashton Eaton, du judoka Teddy 2016 Riner, de la joueuse de beach-volley Kerri Walsh et de la nageuse Katie Ledecky. Pleins feux Žgalement sur lÕŽquipe des rŽfugiŽs, concourant sous lÕŽgide du CIO et qui compte en ses rangs le nageur syrien Rami Anis, confiŽ aux bons soins de lÕancienne championne belge Carine Verbauwen. Ce guide spŽcial Rio comprend aussi un reportage sur la mani•re dont les Jeux sont per•us dans une ville qui a dŽjˆ abritŽ le Mondial de football 2014. Il contient aussi un calendrier de la compŽtition avec une mention spŽciale pour les Belges qui tenteront de se distinguer, au jour le jour, dans les diffŽrentes disciplines programmŽes. Bref, un vade-mecum indispensable pour tous les amateurs de sport. ■

14 JUILLET 2016 - 16E ANNÉE - 5,95€

Le fil rouge de cet hors-sŽrie, ce sont les athl•tes belges susceptibles de briguer une mŽdaille ˆ Rio. Il y a lˆ notre championne de voile Evi Van Acker, la judokate Charline Van Snick, le taekwondoka Jaouad Achab, la cycliste Jolien D’Hoore, la nageuse Fanny Lecluyse, le dŽcathlonien Thomas Van der Plaetsen et le hockeyeur Félix Denayer. Tous se sont soumis au jeu des questionsrŽponses. IndŽpendamment de ces interviews, place aussi ˆ des rŽcits sur le nageur Pieter Timmers et le discobole Philip Milanov, un portrait dÕYves Kieffer, gourou de notre Žquipe de gymnastique fŽminine ainsi quÕune analyse tactique du relais 4 x 400 m•tres, toujours savamment mis au point par Jacques Borlée. Place aussi ˆ un reportage sur le marketing autour du Team Belgium. Les Jeux, ce sont aussi, bien Žvidemment, CALENDRIER des vedettes internationales. Nous avons COMPLET d•s lors pris la route pour les Pays-Bas, afin PORTRAIT DES BELGES de retracer les roots de la sprinteuse Dafne Schippers. Toujours en Hollande, nous avons ŽtŽ re•us ˆ bras ouverts par le gymnaste Epke Zonderland, en qu•te dÕune nouvelle mŽdaille ˆ Rio apr•s avoir brillŽ de mille feux dŽjˆ ˆ Londres, il y a quatre ans. Nous nous sommes intŽressŽs de pr•s aussi au fabuleux come-back de Michael Michael Phelps

500.000 euros Vainqueur final

25.000 euros Vainqueur maillot à pois

200.000 euros Deuxième

100.000 euros Troisième

ARRIVÉE

PARIS

2

Evi Van Acker

Dafne Schippers

11.000 euros Victoire d’étape

1 2.295.850 euro Totaal prijzengeld 500 euros Une journée en jaune

3 1.000 euro Finish à Paris

Jaouad Achab

Usain Bolt

Un focus spécial sur les athlètes belges susceptibles de briguer une médaille à Rio.

Crowdfunding pour le Paralympic Team Belgium

Ricciardo reste jusqu’en 2018 chez Red Bull

Les athl•tes paralympiques prŽparent eux aussi leur Olympiade, prŽvue en septembre ˆ Rio. Pour cela, ils ont besoin de votre soutien.

Daniel Ricciardo semblait proche de Ferrari mais, contre toute attente, l’Australien, âgé de 27 ans, rempile chez Red Bull.

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En 2014, ˆ lÕoccasion de ses dŽbuts dans lÕŽcurie Red Bull, Daniel Ricciardo avait remportŽ les GP du Canada, de Hongrie et de Belgique. De quoi susciter les convoitises de Ferrari, en qu•te dÕun successeur ˆ Kimi Raikkonen. Ç JÕai ŽtŽ sŽduit par cet intŽr•t mais je reste dÕavis que je peux briguer le titre de champion du monde en jurant fidŽlitŽ ˆ

Red Bull. Si les r•glements sont adaptŽs en prŽvision de la saison ˆ venir, je pense quÕil est possible de rŽsorber lÕŽcart qui nous sŽpare de Mercedes È, dit-il rŽcemment au quotidien The Guardian. « Chez Ferrari, jÕaurais ˆ nouveau ŽtŽ associŽ ˆ mon ancien coŽquipier Sebastian Vettel. Ce fut une collaboration heureuse, avec un titre de champion du monde pour lui et trois poles pour moi, mais il vaut mieux que chacun de nous suive sa voie. Seb a optŽ pour Ferrari, moi je demeure fid•le ˆ Red Bull jusquÕen 2018. È Christian Horner, boss de lÕŽcurie, a confirmŽ aussi que Carlos Sainz avait prolongŽ son contrat aupr•s de la Scuderia Toro Rosso (la deuxi•me Žquipe de Red Bull) jusquÕen 2017. ■ PAR CHRIS TETAERT

Le Paralympic Team Belgium a lancé une action de crowdfunding. Les supporters peuvent soutenir les athlètes en achetant des kilomètres symboliques sur la distance qui sépare Bruxelles de Rio, soit 9.500 kilomètres. Par kilomètre acheté (et qui revient à 5 euros), chaque donateur a la possibilité de remporter un voyage pour deux personnes à Rio, pendant les Jeux paralympiques. Celui-ci comprend les billets d’avion, quatre nuitées dans un hôtel 5 étoiles et deux entrées pour la cérémonie d’ouverture au stade Maracana. Grâce à ce soutien financier (jusqu’à pré-

sent, quelque 8.000 euros ont été récoltés), le Comité Paralympique Belge pourra fournir à nos représentants les meilleures conditions sur les plans sportif, matériel et médical. L’organe veut aussi contribuer à financer sur place une équipe de communication afin de forger une couverture médiatique plus importante pour nos athlètes. Ceux-ci le méritent, dans la mesure où ils ont remporté pas moins de 7 médailles lors des JO de Londres en 2012. Le but est d’en arriver au même total au Brésil. Plus d’infos sur: http: //empower.paralympics.be

17 juillet 1994

Ce jour-là, Jean Borotra s’est éteint à Arbonne, au Pays basque français, à l’âge de 95 ans. Avec Jacques Brugnon, Henri Cochet et René Lacoste, il formait Les Quatre Mousquetaires, ceux-là mêmes qui ont écrit les plus belles pages du tennis français au cours des années 20 et 30. Borotra, surnommé le Basque bondissant, a remporté 6 fois la Coupe Davis avec son pays et a disputé 10 finales de Grand Chelem en simple messieurs, avec 4 victoires à la clé. En double messieurs, l’homme récolta 9 succès et en double mixte 5. Borotra, l’aîné de 4 enfants, eut la douleur de perdre son père à l’âge de 9 ans à peine et combattit comme volontaire pendant la Grande guerre. Le tennis était, pour lui, un dérivatif. Mais après le premier grand conflit armé du XXe siècle, il se mit à le pratiquer avec assiduité conjointement avec son plus jeune frère. Cet autodidacte, qui n’eut jamais droit à la moindre leçon de tennis, gagna en 1924 son premier Wimbledon face à Lacoste en 5 sets. Quinze ans plus tard, il livra sa dernière finale en Grand Chelem au côté de Brugnon. La Deuxième guerre mondiale se profilait alors à l’horizon, durant laquelle il fut ministre des Sports du régime de Vichy. En novembre 1942, alors qu’il voulait fuir vers l’Angleterre, il fut arrêté par la Gestapo et enfermé dans un camp de concentration. ■ WWW.SPORTMAGAZINE.BE 13 juillet 2016

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SPORT

FLASH BACK

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CLASSEMENTS

PAR FREDERIC VANHEULE

BASKET

■ Le vétéran allemand Dirk Nowitzki (38) a prolongé son contrat avec les Dallas Mavericks jusqu’en 2018. Son salaire annuel est de 18 millions d’euros. ■ En NBA, le petit avant Kevin Durant (27) passe d’Oklahoma City Thunder aux Golden State Warriors. Il était libre de transfert et a signé un contrat de deux ans.

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Kevin Durant

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TENNIS

■ Serena Williams (34) a remporté

pour la septième fois le tournoi sur gazon de Wimbledon. L’Américaine a battu l’Allemande Angelique Kerber et revient à hauteur de Steffi Graf (22 victoires en Grand Chelem). Seule l’Australienne Margaret Smith-Court a fait mieux (24 victoires). Serena Williams

MAIS ENCORE VOLLEY

■ L’Écossais Andy Murray (29), déjà

vainqueur en 2013 (il était alors le premier Britannique à l’emporter depuis 77 ans), a inscrit son nom au palmarès du tournoi londonien pour la deuxième fois. Il a battu en trois sets le Canadien Milos Raonic. C’est sa troisième victoire en Grand Chelem (il avait remporté l’US Open en 2012). Il a longuement remercié son coach, Ivan Lendl. ■ Le Français Nicolas Mahut (34) a remporté le double aux côtés de son compatriote Pierre-Hughes Herbert. Ils ont battu Edouard RogerVasselin et Julien Benneteau. C’est leur deuxième grande victoire en un an et demi de collaboration, après l’US Open. ■ Venus Williams (36) et sa sœur Serena, qui rejouaient ensemble pour la première fois depuis deux ans, ont remporté le double féminin. Elles ont

■ Les paires Tim Van de Wielle-Sam Deroo et Marta Sobolska-Annelies Vandenabeele ont remporté la neuvième manche du championnat de Belgique de beach. ■ Dries Koekelkoren-Tom Van Walle et Bob Douwen-Aljosa Urnaut n’ont pas réussi à arracher un des deux derniers tickets pour les Jeux olympiques lors de l’épreuve de coupe du monde de Sotchi. Ils se sont inclinés en demifinale face à la Russie. ■ Ilka Van de Vijver (23) restera une saison de plus à Ljubljana, champion de Slovénie. ■ En dames, le World Grand Prix est revenu pour la onzième fois au Brésil qui a battu les Américaines (3-2), tenantes du titre, à Bangkok.

CYCLISME

■ A Vérone, Pieter Leroi est devenu champion d’Europe de BMX en Boys 16. ■ Le 84e GP de la Ville de Saint-Nicolas est revenu au Français Justin Jules (29, Veranclassic-Ago). ■ Le Tchèque Jan Hirt (25, CCC Sprandi Polkowice) a remporté le Tour d’Autriche.

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■ L’Américaine Megan Guarnier (31) a

enlevé le Giro Rosa. ■ La Danoise Cecilie Ludwig (20) a remporté le Tour Féminin en Tchéquie. Jolien D’Hoore s’est classée sixième. ■ La championne de Russie du contre-la-montre Tatiana Antochina (33, Astana) a été contrôlée positive aux hormones de croissance le 31 mai dernier. Antochina a été deux fois championne de Russie sur route et six fois contre le chrono.

Lewis Hamilton

GOLF

■ L’Américain Dustin Johnson (32) s’est imposé au Bridgestone Invitational mais il ne participera pas aux Jeux olympiques par crainte du virus zika. REUTERS

contrat de deux ans à Dwyane Wade (34), qui vient de Miami Heat. Il touchera 42 millions sur ce laps de temps. ■ Le Catalan Pau Gasol (36) ne songe pas à la retraite. Il quitte les Chicago Bulls pour les San Antonio Spurs, où il touchera 33,3 millions d’euros en deux ans.

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■ Le Grand Prix F1 de Grande-Bretagne a eu lieu à Silverstone. Lewis Hamilton (31, Mercedes) s’y est imposé pour la troisième année consécutive et revient à un point de son équipier Nico Rosberg (3e) au classement du championnat du monde. ■ Toto Wolff, le patron de l’écurie Mercedes, a expliqué au cours d’une conférence de presse qu’aucune consigne n’était donnée aux pilotes. Par contre, Hamilton et Rosberg savent qu’ils risquent de lourdes sanctions s’ils se rentrent dedans comme en Espagne. « Nous sommes passionnés et nous voulons que nos pilotes s’affrontent librement. C’est l’essence de la F1 et c’est ce que les fans veulent voir. Mais nous exigeons aussi qu’ils respectent les intérêts de l’équipe. Ils ont leur sort entre leurs mains », a prévenu l’Autrichien. ■ Le légendaire pilote américain Carl Haas est décédé le 29 juin à l’âge de 86 ans mais son écurie -qui n’a rien à voir avec l’actuel Team Haas- n’a annoncé la nouvelle que le 8 juillet. Haas fut pilote dans les années 50 et au début des années 60. Il a alors lancé sa propre écurie. En 1985 et 1986, ses bolides ont pris part à des Grands Prix F1 mais on les a également retrouvés en Nascar, Champcar et IndyCar. Haas a remporté 140 épreuves dans 16 championnats différents. ■ L’ex-champion du monde finlandais (2007) Kimi Raïkkönen (36) restera l’équipier de Sebastian Vettel pendant un an chez Ferrari.

battu la Hongroise Timea Babos et la Kazakhe Yaroslava Shvedova. C’est leur sixième victoire à Londres. Avec un total de 14 titres, elles rejoignent Gigi Fernández et Natacha Zvereva. Martina Navratilova et Pam Shriver sont les recordwomen du genre avec 20 succès. ■ Heather Watson (24) et le Finlandais Henri Kontinen ont remporté le double mixte face à l’Allemande AnnaLena Grönefeld et au Colombien Robert Farah. Comme les Anglais se sont également imposés lors des deux tournois en chaise, on dénombre quatre victoires britanniques dans cette 130e édition. ■ Maxime Authom (29) a battu Yannick Vandenbulcke en finale du tournoi de De Haan. C’est le 17e titre du Hennuyer mais le premier cette année.

ATHLÉTISME

■ La Belgique a décroché trois médailles aux championnats d’Europe à Amsterdam: Thomas Van Der Plaetsen (25) s’est imposé au décathlon, Philip Milanov (25) s’est classé deuxième au disque et les Belgian Tornados (Julien WatrinDylan, Kevin et Jonathan Borlée) ont remporté le 4 X 400 mètres.

Belgian Tornados

Dustin Johnson ■ Nicolas Colsaerts (3e) et Thomas Pieters (29e) ont participé à l’Open d’Ecosse à Castle Stuart, près d’Inverness. Le Suédois Alex Norén (33) s’est imposé tandis que Colsaerts se qualifiait pour l’Open de Grande-Bretagne, avant-dernier Major de la saison.

SNOOKER

■ L’Ecossais Anthony McGill (25) a battu l’Anglais Kyron Wilson (5-2) à l’Indian Open.

TRIATHLON

■ Aries Merritt (30) ne pourra pas défendre son titre olympique sur 100 mètres haies. Le détenteur du record du monde n’a terminé que quatrième lors des trials américains. Le triple champion du monde du 200 mètres Tyson Gay (33) ne s’est classé que sixième tandis que la championne olympique du 200 mètres Allyson Felix (30) terminait quatrième. ■ La sauteuse en longueur Darya Klichina (25) est la seule des 68 athlètes russes ayant introduit un recours devant l’IAAF à pouvoir participer aux Jeux olympiques sous bannière neutre. ■ Le Sud-Africain Oscar Pistorius (29) a été condamné en appel à six ans de prison pour le meurtre de son amie Reeva Steenkamp en 2013.

FORMULE 1

GP de Grande-Bretagne 1. Hamilton (Mercedes) 2. Verstappen (Red Bull) 3. Rosberg (Mercedes) 4. Ricciardo (Red Bull) 5. Räikkönen (Ferrari) Classement des pilotes 1. Rosberg 168 2. Hamilton 167 3. Räikkönen 106 4. Ricciardo 100 5. Vettel 98

■ Frederik Van Lierde (37), qui s’est fracturé la clavicule fin avril, a terminé deuxième de l’Ironman 70.3 à Jönköping, en Suède. La victoire est revenue à l’Allemand Andreas Dreitz tandis que, chez les dames, c’est la Britannique Jodie Swallow qui l’emportait.

TENNIS

NATATION

LES BELGES

■ Le Hollandais Ferry Weertman (24)

a prolongé son titre de champion d’Europe des 10km en eau libre à Hoorn. ■

et des constructeurs 1. Mercedes 2. Ferrari 3. Red Bull 4. Williams 5. Force India

335 204 198 92 73

WTA Rankings 11/07/2016 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Williams Serena (USA) Kerber Angelique (GER) Muguruza Garbiñe (ESP) Radwanska Agnieszka (POL) Halep Simona (ROM) Azarenka Victoria (BLR) Williams venus (USA) Vinci Roberta (ITA) Suarez Navarro Carla (ESP) Kuznetsova Svetlana (RUS)

46. Wickmayer Yanina 50. Flipkens Kirsten 125. Van Uytvanck Alison 137. Mertens Elise 141. Bonaventure Ysaline

8330 6500 5482 5335 4792 3761 3656 3525 3010 2900 1255 1105 453 415 405

ATP Entry System 11/07/2016

Ferry Weertman

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■ Les Chicago Bulls ont offert un

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AUTO

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SPORT DIGEST

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Djokovic Novak (SRB) Murray Andy (GBR) Federer Roger (SUI) Nadal Rafael (ESP) Wawrinka Stanislas (SUI) Nishikori Kei (JPN) Milos Raonic (CAN) Berdych Tomas (CZE) Dominic Thiem (AUT) Jo-Wilfried Tsonga (FRA)

15040 10195 5945 5290 4720 4290 4285 3490 3175 2995

LES BELGES 11. Goffin David 112. Darcis Steve 117. Bemelmans Ruben 189. De Greef Arthur 214. Coppejans Kimmer

2780 544 305 286 253

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RAYMOND POULIDOR

« LE JOUR OÙ ON NE ME RECONNAÎTRA PLUS,

A défaut d’avoir pu porter le maillot de leader du Tour à l’époque de sa splendeur, Raymond Poulidor enfile depuis 16 ans le maillot jaune pour Le Crédit Lyonnais, sponsor de cette tunique à la Grande Boucle. Ici, il pose à côté de Peter Sagan.

JE SERAI MALHEUREUX » Le Tour de France est une maladie dont on ne guérit pas, a écrit un jour un journaliste français. C’est encore plus vrai dans le cas de Raymond Poulidor, ‘l’éternel second’ qui veut encore battre un record pendant ses vieux jours. PAR BENEDICT VANCLOOSTER EN FRANCE ● PHOTOS BELGAIMAGE

L

es coureurs n’y traînent plus comme autrefois mais, pour beaucoup de suiveurs et d’invités, le Village de départ reste un passage obligé, quelques heures avant le départ d’une étape du Tour de France. Avec une tasse de café en main dans L’espace café ou lors de la dégustation des produits locaux au Marché des régions, on commente les nouvelles du jour, on se risque au jeu des pronostics ou des analyses, on fait des affaires ou on retrouve de vieilles connaissances. Chaque matin, on se demande sur qui l’on tombera cette foisci. On peut être sûr d’une chose: Raymond Poulidor sera fidèle au poste. Il est le publicrelations du Crédit Lyonnais (LCL), le sponsor du maillot jaune. L’ancien champion originaire du Limousin a désormais 80 ans. Il y a déjà 39 ans – c’était en 1977 – que Poupou a disputé sa dernière course. Pourtant, sa poupoularité reste énorme. Et pas seulement en terrain

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conquis, sur les routes de la Grande Boucle. La chaîne de grands magasins Leclerc l’utilise pendant toute l’année comme une sorte de Saint-Nicolas. Pendant que les images de sa période de gloire défilent sur un écran, ‘l’éternel jeune homme’ prend place derrière une table et signe des autographes. Jamais sur des photos, ni sur des cartes à collectionner: il refuse poliment mais fermement. Uniquement sur l’un des quatre livres qui lui ont été consacrés, et qui sont proposés à la vente dans la grande surface. Comme s’il voulait perpétuer la légende qui l’a accompagné tout au long de sa carrière et qui prétendait qu’il était près de ses sous. « Je participe à une quarantaine de sessions par an. Je signe de 10 à 19 heures, parfois deux jours d’affilée, lorsque je loge à l’hôtel. Le soir, mon éditeur me téléphone pour voir si les ventes ont été bonnes. Je lui réponds alors: -Oui, ça marche bien. En général, on vend une centaine de livres par jour. »

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RAYMOND POULIDOR

ÉTERNEL SECOND, VRAIMENT ?

En route vers la victoire lors d’un contre-la-montre du Tour 1967. L’épreuve sera remportée par Roger Pingeon.

« J’AIME LE CONTACT AVEC LES GENS »

Comment se passe une journée sur le Tour, pour vous? R A Y M O N D P O U L I D O R : Je me lève vers 7 heures et je me rends au Village de départ avec l’équipe de LCL, environ une heure avant l’ouverture. Je lis les journaux, et ensuite cela n’arrête pas: dès que les portes s’ouvrent, la file s’allonge. Il m’arrive de signer entre 300 et 400 photos sur une matinée. Ensuite, je suis l’étape, j’ai ma propre voiture. Avec LCL, nous faisons partie de la caravane publicitaire, mais on m’accorde une certaine liberté. Je roule entre la caravane publicitaire et la course, juste avant les journalistes. A bord, je dispose de Radio Tour et de la télévision. Plus tard, nous dépassons la caravane publicitaire, afin de rejoindre la ligne d’arrivée une heure avant la fin de l’étape. Je regarde la finale à la télévision, dans le camion-podium situé au finish. Cinq à six fois par Tour, une animation est organisée le soir au bureau de LCL. Je donne alors mon avis sur l’étape et j’évalue les chances des favoris. Vous n’êtes jamais fatigué de signer? P O U L I D O R : Les gens me posent toujours les mêmes questions et me font toujours les mêmes remarques: ils me disent que j’aurais dû gagner le Tour, que j’ai eu beaucoup de malchance, que les duels avec Jacques Anquetil leur manquent. Mais cela ne m’ennuie jamais, au contraire: j’aime le contact avec les gens. Bernard Hinault, qui s’occupe de l’organisation, a annoncé que c’était son dernier Tour de France. Vous avez 18 ans de plus, mais vous continuez. P O U L I D O R : On ne peut pas comparer nos tâches respectives. Son travail est très exigeant. Il est toujours occupé, doit se rendre à l’étranger pendant l’année pour entretenir les relations avec les villes-étapes, etc. Aujourd’hui, il a envie de profiter de la vie, car il n’a pas vu grandir ses enfants. Alors, il veut voir grandir ses petits-enfants et je le comprends.

« DE GAULLE A DIT QUE MON NOM SONNAIT BIEN »

On dispute la 103e édition du Tour. Vous en êtes à combien, personnellement? P O U L I D O R : A 54. Le record appartient à Jacques Augendre (un ancien journaliste, ndlr) qui en compte 55. Une fois de plus, je suis deuxième, c’est terrible! (il rit) Mais, si tout va bien, je le dépasserai dans deux ans. C’est

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région, j’avais un club de supporters: ‘La Pouliche’, c’était mon surnom. Plus tard, c’est devenu Poupou, c’était facile à crier pour le public au bord des routes. C’est Emile Besson, un journaliste de L’Humanité, qui l’a utilisé pour la première fois. Plus tard, on a surnommé Roger Pingeon Pinpin et Laurent Jalabert Jaja. Avoir un surnom, c’est un signe de popularité.

« MA POPULARITÉ M’A SOUVENT DESSERVI »

Ce qu’on sait moins, c’est qu’il vous est arrivé d’être sifflé. P O U L I D O R : C’était en 1963. J’avais terminé troisième de mon premier Tour, un an plus tôt. En 1963, je faisais partie des favoris, mais j’ai très mal roulé. C’est l’un de mes plus mauvais souvenirs. J’ai été sifflé à Paris et j’ai alors décidé d’ajouter le GP des Nations à mon programme (à l’époque, c’était l’officieux championnat du monde du contre-lamontre, long de 100 kilomètres, avec l’arrivée jugée au Parc des Princes, comme la dernière étape du Tour de France, ndlr). Antonin Magne, mon directeur sportif, n’était pas d’accord, parce qu’Anquetil m’avait pris plus de trois minutes dans le dernier contre-lamontre du Tour de France, mais je voulais ma ma 16e année pour LCL. J’ai couru mon premier Tour en 1962. J’ai participé 14 fois à la Grande Boucle. Il n’y a qu’en1971, l’année où Luis Oca–a a chuté dans la descente du Col de Menté, que je n’ai pas pris le départ. Mais, à la demande de RTL, j’ai alors reconnu toutes les étapes 24 heures avant les coureurs. Depuis 1962, je n’ai raté qu’un seul Tour: celui de 1987 dont le départ avait été donné à Berlin. J’étais sous contrat avec Radio Nostalgie, mais le responsable avait filé avec la caisse et on ne s’en est aperçu que cinq jours avant le départ. J’ai alors suivi le Tour depuis chez moi, à la télévision. Un triste été. Comme un clin d’ œil ironique à l’histoire, vous êtes toujours habillé d’un polo jaune sur le Tour et vous êtes l’ambassadeur du maillot jaune, alors que vous ne l’avez jamais porté durant votre carrière. P O U L I D O R : Il s’en est fallu de peu en 1973, lors du prologue à Scheveningen. J’ai échoué pour 80 centièmes de seconde et Joop Zoetemelk avait gagné. Si cette étape s’était disputée en France, avec un chrono déclenché à la main, on nous aurait placés ex-aequo et j’aurais enfilé le maillot jaune.

En étant tous les jours habillé de jaune, ne remuez-vous pas le couteau dans la plaie? P O U L I D O R : Pas du tout. Au contraire. Si l’on parle toujours de moi aujourd’hui, c’est précisément parce que je n’ai jamais enfilé le maillot jaune. Je suis considéré comme celui qui n’a jamais gagné, l’éternel second. Récemment, un joueur de pétanque a terminé plusieurs fois deuxième du Championnat de France. ÔC’est le Poulidor des boules’, s’eston exclamé. Mon nom est utilisé dans tous les contextes: du sport jusqu’à la politique. Le plus étonnant, c’est que beaucoup d’enfants continuent à courir vers moi. Ils veulent savoir qui est ce Poulidor. Un homme politique? Un footballeur? Un artiste? Un boxeur? Comment expliquez-vous votre popularité? P O U L I D O R : Beaucoup de monde s’est penché sur la question. La vérité est qu’il n’y a pas d’explication. Mon nom y est peut-être pour quelque chose. Le général Charles De Gaulle aurait dit, un jour, que Poulidor, cela sonnait bien, que c’était un nom taillé pour un Premier ministre. Déjà, lorsque j’étais amateur et que je n’étais connu que dans ma propre

Raymond Poulidor, ‘l’éternel second’, a gagné 189 courses chez les professionnels, dont la Vuelta, Milan-Sanremo, la Flèche Wallonne, le championnat de France, deux fois ParisNice et deux fois le Dauphiné. Au Tour de France, Poupou a terminé plus souvent troisième que deuxième. Personne n’est monté aussi souvent que lui sur le podium à Paris: huit fois au total. Son palmarès au Tour de France: 1962 3e + 1 victoire d’étape 1963 8e 1964 2e derrière Jacques Anquetil + 1 victoire d’étape 1965 2e derrière Felice Gimondi + 2 victoires d’étape 1966 3e + 1 victoire d’étape 1967 9e + 1 victoire d’étape 1968 abandon après une chute 1969 3e 1970 7e 1972 3e 1973 abandon après une chute 1974 2e derrière Eddy Merckx + 1 victoire d’étape 1975 19e 1976 3e

revanche. Je me suis entraîné comme un fou et j’ai battu le grand favori et défenseur du titre Ferdinand Bracke avec plus de trois minutes d’avance au GP des Nations. Tout le public m’a applaudi. A partir de là, je n’ai plus jamais été sifflé. En tant que coureur, votre popularité a-t-elle parfois constitué un handicap? P O U L I D O R : Oui, et même souvent. Il fallait tout faire pour empêcher Poulidor de gagner. Mes adversaires ne me voulaient que du mal. Si je me mets à leur place, je peux les comprendre: toute la journée, ils ne voyaient que des casquettes à l’effigie de Poulidor et ils entendaient crier: ‘Allez Poupou, tu es le meilleur, tu vas gagner’. Je me souviens encore très bien du Tour 1968. Un an plus tôt, je m’étais mis, comme toute l’équipe, au service de Pingeon qui avait gagné méritoirement. En 1968, lors de la journée de repos à Font-Romeu, Pingeon a voulu me rendre la pareille: ‘Cette année, c’est à mon tour de me sacrifier pour Poulidor.’ Au classement, il avait trois ou quatre minutes de retard sur moi. Le lendemain, il a attaqué depuis le départ, c’était la tactique décidée avec l’équipe. Mais personne, dans le peloton, n’a voulu rouler à sa poursuite. Tout le monde semblait

Tour d’honneur des 3 coureurs qui ont terminé sur le podium en 1962. Outre Raymond Poulidor (3e), il y a là Jef Planckaert (2e) et le vainqueur Jacques Anquetil.

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RAYMOND POULIDOR satisfait de la situation. A 50 kilomètres de l’arrivée, Pingeon comptait encore cinq ou six minutes d’avance. C’est alors que j’ai chuté. Pour mes concurrents, c’était le signal qu’il fallait se mettre à rouler. Pingeon n’a conservé que trois minutes d’avance sur la ligne d’arrivée. Sans ma chute, il aurait peutêtre remporté le Tour une deuxième fois. La victoire finale est revenue à Jan Janssen. Sans tous ces contretemps, votre carrière aurait été différente. P O U L I D O R : Antonin Magne avait prévu ces mésaventures dans le Tour. Lorsque j’ai signé mon premier contrat professionnel, il m’a examiné avec un pendule, une sorte de baguette de sourcier. A la fin de ma carrière, il m’a confié: ‘Raymond, je n’ai jamais voulu te le dire, mais mon pendule avait déjà révélé que le mois de juillet ne te porterait jamais chance.’ Bien sûr, j’ai perdu des courses suite à une crevaison, à une chute ou à un autre incident. Tout le monde me parle de malchance, mais je ne vois pas les choses de cette manière. Se retrouver handicapé ou perdre la vie, c’est bien plus grave. Je trouve, au contraire, que j’ai eu beaucoup de chance, car j’ai été à deux reprises victime d’une chute qui aurait pu me coûter la vie. En 1968, par exemple, lorsqu’une moto m’a roulé dessus et qu’on m’a cru mort lorsqu’on m’a relevé. J’aurais pu subir le même sort que ces deux coureurs belges (Antoine Demoitié et Stig Broeckx, ndlr). Et il y a eu cette chute en 1973 dans la descente du Portet d’Aspet, lorsque j’ai loupé un virage au même endroit, quasiment, que Fabio Casartelli.

« MA RIVALITÉ AVEC ANQUETIL S’EST MUÉE EN AMITIÉ »

Votre carrière aurait aussi pu être différente si vous n’aviez pas été confronté à la concurrence d’autant de champions, à commencer par Jacques Anquetil. P O U L I D O R : Il faut s’imaginer qu’au début des années 60, on avait en France quatre vainqueurs potentiels du Tour! En 1960, nous avons perdu Roger Rivière – sans sa chute (à la suite de laquelle il s’est retrouvé paralysé, ndlr), c’est lui et pas Gastone Nencini qui aurait remporté la Grande Boucle cette année-là – et Gérard Saint, un autre jeune très prometteur (qui a perdu la vie dans un accident de voiture, ndlr). Avec eux, on n’aurait peut-être pas parlé de ma rivalité avec Anquetil. Ou, s’il n’y avait eu qu’Anquetil ou moi, le Tour aurait peut-être été monotone. Je ne sais pas. Je di-

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Raymond Poulidor estime que son petit-fils Mathieu est un coureur complet.

« Je ne voyais pas en Merckx un futur vainqueur du Tour. Dans les cols, il souffrait. » RAYMOND POULIDOR

Lorsqu’Anquetil n’a plus pris le départ en 1965, la voie semblait grande ouverte pour vous, mais vous avez encore laissé passer votre chance. Cela reste-t-il une frustration pour vous? P O U L I D O R : Non, pas à ce point-là. Lorsque j’y repense, je me dis que je n’étais sans doute pas en mesure de supporter le poids de la course. J’avais une bonne équipe, mais de là

« ANQUETIL ÉTAIT INCLASSABLE »

C’est cette même année qu’un certain Eddy Merckx a effectué ses débuts chez les professionnels. Avez-vous directement remarqué qu’après Anquetil et Gimondi, un troisième géant venait se mettre en travers de votre route et vous ôterait vos derniers espoirs de remporter un jour le Tour de France? P O U L I D O R : Merckx était devenu champion du monde chez les amateurs, l’année précédente. En 1966, il a d’emblée gagné MilanSanremo. Mais je ne le considérais pas encore comme un futur vainqueur du Tour. J’avais roulé Paris-Nice avec lui et il avait l’air de beaucoup souffrir dans les cols. Il n’était pas un grimpeur. Cette même année, j’ai gagné le contre-la-montre de Vals-les-Bains au Tour de France. Adamo était l’invité d’honneur sur le podium. Il m’a demandé: ‘Vois-tu un Belge capable de gagner le Tour dans les prochaines années? ’ Je lui ai répondu: ‘Non, pour le moment, je ne vois personne.’ Cinq ans plus tard, j’ai retrouvé Adamo: ‘Qu’est-ce que tu Raymond Poulidor a un jour déclaré qu’il considérait m’avais raconté, à l’époque? ’ « JE DOIS TOUT son petit-fils, Mathieu van der Poel, comme un futur vainDans son premier Tour, en AU CYCLISME queur du Tour. Poupou avait-il laissé parler son cœur de 1969, Merckx a surclassé tout ET AU TOUR » grand-père de façon émotionnelle ou le pensait-il réellement ? le monde de la tête et des Voilà près de 30 ans qu’An« Pour l’instant, Mathieu est à fond dans le cyclo-cross. Gaépaules. Il m’a toujours dit quetil a disparu. Que voulezgnera-t-il un jour le Tour de France ? L’avenir nous l’apprendra. qu’il n’a plus jamais retrouvé vous encore accomplir, dans Mais je ne l’exclus pas. Mathieu est un bon grimpeur, un bon son coup de pédale, après sa votre vie? sprinter et il se débrouille dans le contre-la-montre. C’est un chute sur la piste de Blois, P O U L I D O R : Beaucoup de personnes coureur complet. Il est exceptionnel et très prometteur. Il est cette année-là. viennent me trouver pour me dire: déjà un champion: à 21 ans, il a déjà été quatre fois chamIls ont tous les deux rem‘Oh, Monsieur Poulidor, qu’est-ce pion du monde : trois fois dans les labourés et une fois porté le Tour de France à que vous avez vieilli! ’ Je ne leur en sur route. La seule chose qui me dérange, c’est qu’on cinq reprises, mais Merckx veux pas. Leur intention n’est pas de le considère toujours comme mon petit-fils, alors était très différent d’Anquetil. m’offusquer. Ils me voient toujours qu’il devrait être le fils de son père. On semcomme le coureur que j’étais autrefois et P O U L I D O R : Contrairement à Merckx, Anble oublier qu’Adrie s’est bâti, lui voudraient que je le reste. Pour eux, je n’ai quetil était heureux s’il gagnait avec une aussi, un fantastique palpas le droit de vieillir. Mais je prends de l’âge, seconde d’avance. Il avait un chronomètre marès. » comme tout le monde. Je ne me plains pas: dans la tête. Il faisait la différence dans les j’ai la chance d’être toujours en bonne santé. contre-la-montre, puis contrôlait la course. La main. Lorsqu’il a été atteint d’un cancer de Je n’exige plus rien de la vie. Au contraire, manière de courir de Merckx le rendait très l’estomac, il répondait en souriant: ‘Ce n’est c’est moi qui suis redevable: au cyclisme et difficile à contrer: il était capable d’attaquer rien.’ Il ne voulait pas qu’on s’apitoie sur son au Tour. Je leur dois tout. J’étais le fils d’un où il le voulait, il prenait même des risques sort. Lorsqu’il a été admis à l’hôpital, nous simple agriculteur, et grâce à eux, je me suis pour gagner quelques secondes de bonificanous sommes vus une dernière fois: ‘Rayenrichi. Je devrais vivre 200 ans pour pouvoir tion. Merckx était aussi très minutieux mond, tu m’as poussé dans mes derniers rerembourser ma dette. Sans le cyclisme, je selorsqu’il s’agissait de son matériel: tout detranchements au Puy de Dôme, mais aurais resté un agriculteur inconnu. Je ne serais vait être réglé au millimètre. Lorsque le mécajourd’hui, je grimpe le Puy de Dôme toutes peut-être pas malheureux, mais le Tour, c’est nicien d’Anquetil lui demandait quel plateau les heures.’ Et il a ajouté: ‘Je regrette, Raytoute ma vie. Le jour où je ne serai plus capail devait monter, il s’entendait répondre: ‘Fais mond, mais une fois de plus, tu seras ble de le suivre, la fin de Poulidor sera proche. comme si c’était ton propre vélo.’ On pouvait deuxième: je mourrai avant toi.’ Ces paroles Et le jour où on ne me reconnaîtra plus, je sedonner le vélo qu’on voulait à Anquetil, il me prennent toujours aux tripes, mais il les a rai très malheureux. Je ne dis pas cela de matrouvait toujours la bonne position. Anquetil prononcées d’une manière si naturelle. Je le nière prétentieuse. Je ne peux simplement ne pouvait être classé dans aucune catégorépète: il était inclassable.’ pas me passer du contact avec les gens. ■ rie. Ni comme coureur, ni comme être hu-

VAN DER POEL, VAINQUEUR DU TOUR ?

rais plutôt que, grâce à notre rivalité, nous avons rendu service au cyclisme français. Votre relation avec Anquetil a évolué au fil des années. P O U L I D O R : Oui, d’une manière inimaginable. Comme coureurs, nous étions de vrais rivaux, nous nous haïssions. Mais pendant le Tour 1974, alors qu’il avait mis un terme à sa carrière, il est venu vers moi et m’a dit: ‘Tu sais, Raymond, j’aimerais bien que tu remportes ce Tour. Tu verras: tu battras Eddy Merckx.’ J’ai failli tomber de ma chaise. Depuis lors, je me suis souvent demandé: Anquetil est-il devenu mon premier supporter parce qu’il ne voulait pas que Merckx gagne son cinquième Tour en 1974 et égale son record, ou était-il sincère? J’ai la faiblesse de croire que la deuxième hypothèse est la bonne, car lorsque j’ai mis, moi aussi, un terme à ma carrière, nous sommes devenus de très bons amis.

à contrôler toute la course: c’était compliqué. Surtout à cette époque. En ces temps-là, le favori devait encore supporter tout le poids de la course du premier au dernier jour. Aujourd’hui, il y a deux courses dans le Tour de France: une pour les sprinters et une pour les candidats à la victoire finale. Dans les étapes plates, les équipes qui comptent des sprinters en leurs rangs contrôlent la course. On sait d’avance que l’échappée n’ira pas à son terme. On ne démarre plus à tout bout de champ pour tester le candidat à la victoire finale et son équipe. En 1965, par exemple, Felice Gimondi avait déjà pris de l’avance lors de la deuxième étape qui menait à Roubaix et avait conquis le maillot jaune le lendemain à Rouen. Il avait commencé le Tour dans la peau d’un attaquant et n’était pas considéré comme un coureur qu’il fallait tenir à l’œil. Plus tard, on s’est aperçu qu’il était un grand champion.

13 juillet 2016 WWW.SPORTMAGAZINE.BE

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Essayez de résoudre ce problème de mots fléchés. En remettant dans le bon ordre les lettres des cases numérotées, vous trouverez un mot en rapport avec le monde du sport. Si vous êtes un fidèle lecteur de Sport/Foot Magazine, vous le connaissez sans doute déjà.

Cachot

Surnom d’un champion cycliste

Technique de saut

Circuit belge

Un Belge en F1 (67-79) Personnel

2 Rencontrait sur la route Défi

5

9 « Formula ... » Et tout le toutim

Rebelle Butte du Sahara

JAQUELINE CARVALHO

8

Il en faut deux pour rire Petit maître Fit boire

Rivière d’Éthiopie Un Belge en F1 (83-93)

Double tenante du titre olympique, la jolie Brésilienne rêve d’une troisième médaille d’or à domicile.

Sans pesticides Vivoter

6 Véritablement outré

1 Mot occitan Arrose Essen

(A) brillé

PAR JULES MONNIER

Cours débutant Faits d’hiver Génie co(s)mique

Tente pour bateau Téléphone portable

Démonstratif Voie publique

4 Foyer

Nazi pur et dur

Protocole Internet

NER A GAG

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Ils font la peau lisse Visitées par les Muses

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Nous cherchons le nom dÕun pilote belge de Formule 1. 1

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Elle est née le 31 décembre 1983 à Recife, sur la côte est du Brésil. Elle n’a que 5 ans lorsqu’elle découvre les joies du volley, une passion qui ne la quittera plus. Affiliée au Sport Clube Recife local, elle est rapidement repérée par les coaches nationaux et elle représente le Brésil dans toutes les catégories de jeunes en tant que réceptionneuse-attaquante. Elle passe professionnelle en 1999, alors qu’elle n’a que 16 ans, en rejoignant le BCN/Osasco dont elle défendra les couleurs durant cinq saisons. Sélectionnée pour les Mondiaux U18 cette même année, elle emmène ses coéquipières jusqu’en finale de la compétition où le Brésil ne peut rien face au Japon. Elle prendra sa revanche deux ans plus tard en devenant championne du monde U20 à Saint-Domingue, où elle est élue MVP. Elle remporte son premier titre de championne du Brésil avec Osasco en 2003 avant de remettre le couvert la saison suivante. Transférée à Rexona-Ades, elle conquiert un troisième titre en 2006 puis, de retour à Osasco, en ajoute deux autres en 2010 et 2012. Elle tente sa chance en Europe entre 2006 et 2009, en Italie et en Espagne, où elle mène ses équipes aux titres. Elle fait partie de l’équipe nationale brésilienne depuis 2005, année où elle remporte le premier de ses quatre Grands Prix Mondiaux, ainsi que le championnat d’Amérique du Sud. La belle Brésilienne est moins en réussite aux Mondiaux, où elle ne peut faire mieux que finaliste en 2006 et 2010, mais elle se consolera avec ses performances aux Jeux olympiques. Médaillée d’or en 2008 à Pékin, l’équipe brésilienne récidive quatre ans plus tard à Londres en venant à bout des EtatsUnis et rêve désormais de réaliser le triplé cet été, sur ses terres à Rio de Janeiro. Elle a pris une année sabatique en 2013-2014, le temps de donner naissance à son premier fils, Arthur. Elle est en effet l’épouse du volleyeur brésilien, lui aussi réceptionneur-attaquant, Murilo Endres et ils forment le couple-star du volley auriverde. ■

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PG/RTBF PG/RTL

PAR SIMON BARZYCZAK

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SUR LE GRIL Patrick Stein Pendant l’Euro, Mathieu Istace et lui ont décortiqué le jeu des équipes sur le plateau de Bleu Blanc Mag.

Quel est l’avantage secret de trouver les tactiques des équipes, palette en main: 1) C’est plus facile pour draguer les filles 2) On impressionne les copains 3) On prouve aux entraîneurs et aux joueurs qu’on est un journaliste un peu plus crédible. Le 1, sûrement pas. Par rapport aux entraîneurs/joueurs, c’est le propos qui permet d’être crédible. Ce n’est pas parce qu’on manie une palette qu’on est soudainement mieux considéré. Je choisis le 2, même si le but n’est pas d’impressionner mais d’en revenir aux bases. C’est un travail qui demande une préparation en amont: regarder des matches complets ou des morceaux avant la compétition, lire des articles spécialisés, etc. Isoler des tendances est alors plus facile. Et si une équipe ne correspond pas à ce qu’on avait imaginé, on le repère rapidement. Après, au fur et à mesure du tournoi, on connaît de mieux en mieux les pays: il faut éviter de se répéter et affiner. De plus, je suis bien aidé par les consultants. La phase de jeu où vous vous êtes dit: « Dieu ne s’est pas reposé le dimanche, il a plutôt inventé le football. » Le système italien, avec le premier but de Giaccherini contre la Belgique. C’était un caviar. L’analyse avait pourtant montré que le jeu des Azzurri était rodé, avec des actions

Tek18 Alex Teklak

Sinon #Puel qui refuse #Anderlecht car besoin de repos et accepte dans la foulée #Southampton. 1 truc m’échappe.

PG

merci à l’Euro. Les retransmissions des matches des Diables ont été particulièrement suivies: 69.000 internautes pour l’Italie, 73.000 pour l’Irlande, 64.000 pour la Suède ou encore 68.000 contre le Pays de Galles. « Le 1er juillet, jour du duel contre le Pays de Galles, on a atteint les 200.000 visiteurs uniques », précise Grégory Bayet, journaliste pour le web. « Pareil le lendemain, avec une audience de 215.000: les gens sont venus consulter les réactions. » D’autres événements ont créé le buzz. « La vidéo où Paul Pogba adresse un bras d’honneur a été vue par plus de 180.000 personnes. Les séquences liées au Diable ont bien fonctionné: le grand pont d’Eden Hazard sur le juge de ligne contre la Hongrie, le « je m’en bats les couilles » de Kevin De Bruyne, les réactions de Thibaut Courtois après les défaites, … » ■ La première édition (1.500 exemplaires) de Fred on tour, le livre reprenant les chroniques de Frédéric Waseige dans Sport/Foot Magazine, a été écoulée. La Renaissance du livre en a réimprimé 1.000 autres. Organisateur de stages, Fred signale aussi qu’il reste 5 places pour son clinic à Caspoggio, en Italie. Départ ce samedi 16 juillet et retour le 23. Au programme: travail de tous les fondamentaux du foot avec un staff composé d’anciens pros. L’event s’adresse aux garçons et filles de 10 à 18 ans. Les ballons, le matériel de Soccerpal et l’équipement sont offerts. Pour tous renseignements, tél au 0476/308607.

Félicitations à Michel Preud homme qui deviendra dans quelques semaines le sélectionneur des @BelRedDevils #rtlsport #EURO2016

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■ Le site sport de la RTBF dit aussi

ebonfigli Emiliano Bonfigli

PATRICK STEIN

répétées. Le matin du match, la Gazzetta Dello Sport avait disséqué la phase dans ses pages! Et pourtant, on s’est fait avoir! C’est là que tu prends conscience qu’un schéma clair et le travail sont super importants… Est-ce que, tactiquement, la Belgique vous a donné envie de pleurer? Je n’irais pas jusque-là mais c’est vrai qu’on a souligné certains problèmes (les déplacements libres de Ramsey, etc.) et nous avons eu la chance ou la malchance d’avoir raison. Et ce, sans prétendre être plus forts que les entraîneurs. Quel sentiment domine après un tel constat: le bonheur d’avoir eu raison ou le regret de ne pas avoir eu tort? Par rapport aux Diables, je ne suis jamais content qu’une faiblesse repérée soit préjudiciable. Comme la majorité des gens, j’ai été déçu, surtout que notre tableau était ouvert. Trois membres de VOOsport participaient aux émissions: Frédéric Waseige, Christine Schréder et vous. Préparez-vous secrètement un putsch pour prendre le pouvoir à la RTBF? Non, chacun est bien dans son rôle! Les relations sont très bonnes entre les deux chaînes. Quentin Volvert et Mathieu Istace travaillent chez Proximus. Nous n’avons pas été choisis parce que nous sommes étiquetés VOO mais par rapport à nos profils. ■

13 juillet 2016 WWW.SPORTMAGAZINE.BE

La RTBF a imité le Pays de Galles pendant l’Euro Bilan (audiences, …) d’un mois de tournoi. En foot et en télé, deux grilles d’analyse existent (et se contredisent parfois): le style et le résultat final. Sur ce dernier point, la RTBF a été largement vainqueur face à une opposition inexistante. Si le portrait d’un match se dessine à l’aide du nombre de tirs, de possession de balle, le baromètre implacable de la télé, ce sont ses audiences. Les Diables, l’attaquant numéro 1 de la chaîne, ont tout écrasé: 1.675.518 (77.6%) face à Italie, 1.354.211 (81.9%) pour l’Eire, 1.634.127 (77.8%) contre la Suède, 1.597.018 (73%) contre la Hongrie et 1.467.919 (74.8%) lors de la défaite face aux Pays de Galles. Même des matches guère folichons comme Suisse-Albanie (263.324, 36.3%) ou Ukraine-Irlande du Nord (427.401, 30.6%) ont eu leurs partisans. Le style? Joueur-entraîneur d’un plateau relifté et agrémenté de technologies modernes (3D, etc.), Benjamin Deceuninck avait misé sur la complémentarité et plusieurs schémas. Il y en a eu pour tous les goûts (Abécédaire de Marc Wilmots, …), avec des ingrédients déjà utilisés précédemment (les consultants) et /ou repris d’autres

plats faits maison, comme Le zapping de La Tribune. Le duo Kiki l’Innocent/Jérôme de Warzée est allé encore plus loin dans le second degré avec ses séquences doublées, où les joueurs étaient parodiés jusqu’à l’extrême, neurones rangés au placard. « Même si tout n’a pas été parfait, le but était d’instaurer du rythme et ne pas s’installer dans un blabla abstrait loin des préoccupations d’un public composé d’amateurs et de spécialistes », précise Deceuninck. « On voulait vraiment partir des images pour construire nos séquences, sans chercher à participer à une politique du buzz. Nos six consultants étaient complémentaires. On peut ne pas être d’accord avec eux mais leurs critiques, notamment vis-à-vis des Diables, ont été constructives. J’ai aussi eu la chance d’être entouré par une équipe de 4 jeunes journalistes créatifs (Mathieu Istace, Patrick Stein, Jonathan Anciaux, Lancelot Meulewaeter). Nous étions un peu comme le Pays de Galles, sauf que, nous, nous sommes allés en finale. » Rendez-vous dans deux ans… sauf si Deceuninck s’en va commenter des matches, un vieux rêve inassouvi . ■

PG/RTBF

LES POTINS

QVolvert Quentin Volvert

Si on fait l’arbre généalogique des Islandais présents au stade de France, vous croyez qu’ils sont tous parents? #fb

EliCoulibaly Elimane Coulibaly Un homme sans discernement et talent a ruiné les espoirs de toute une nation…Comment cela est-il possible, l’Union belge? Scandaleux.

lescal11 Pascal Scimè Respect Andrea Barzagli il pleure là où d’autres évoqueraient leurs vacances, Rock Werchter ou les Galactiques...

StephanePauwels Stéphane Pauwels PG/RTL

LES COULISSES DU MULTIMÉDIA

« Manier une palette tactique n’aide pas à draguer les filles. »

REUTERS

ZAPPING

ÇA BUZZE

Quand on se rend compte que j’avais raison, on sort une phrase..pour vendre du papier..un peu d’humour Dire la vérité avant vexe certains.

Retrouvez toute l’équipe de Michel Lecomte dans « Studio 1 la Tribune », tous les lundis sur la Deux.

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DOCUMENT

L’EURO EN PHOTOS

FOCUS Retour sur les images fortes de ce 15e championnat d’Europe. PHOTOS BELGAIMAGE

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1. Le Parc des Princes, nouvelle plaine de jeu de Gareth Bale et sa fille. 2. Raheem Sterling s’effondre devant le gardien islandais, Hannes Halldorsson, à l’image d’une Angleterre qui sortira de l’Euro dès les huitièmes.

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3. La Suède de John Guidetti à un bout de pied d’une qualification pour les huitièmes. 4. La France singe l’Islande et se met au clapping après sa victoire (2-0) face à l’Allemagne au Stade Vélodrome. 5. Au Portugal, Clark Kent se prononce Cristano Ronaldo.

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6. L’Allemagne se rue vers les demis après une séance de tirs au but d’anthologie face à l’Italie. 7. De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. Un peu trop parfois.

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1. Communion totale entre les Diables et leurs supporters après la gifle donnée aux Hongrois à Toulouse. Cinq jours plus tard, à Lille, le retour du bâton sera terrible. 2. « J’espère que Puma ne fabrique pas des capotes. » La punchline de l’Euro est attribuée à Xherdan Shaqiri. 3. Le tête-à-tête entre Italiens et Allemands restera comme un grand moment de l’Euro. 4. La Roja tombe de haut. Après avoir été éliminés au premier tour au Brésil deux ans plus tôt, les champions d’Europe en titre n’iront pas plus loin que les huitièmes. 5. Cristiano Ronaldo prend la pose avant d’envoyer un énième coup franc dans les nuages. 6. La Pologne aura été valeureuse sur le terrain et spectaculaire en tribunes. 7. Des milliers de bravos à l’adresse de l’Islande et de ses supporters, la belle histoire de l’Euro 2016.

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8. Radja Nainggolan a marqué un des buts du tournoi avant d’afficher son impuissance face à la solide organisation galloise. 9. Antoine Griezmann au-dessus du lot. Après des débuts difficiles, l’attaquant des Bleus a éclaboussé l’Euro de sa classe.

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CHRONIQUE

2-0 contre le Pays de Galles. Le Portugal a gagné un match. Incroyable. Par plus d’un but d’écart. Encore plus incroyable. ‚a ne leur était plus arrivé en compétition depuis octobre 2013. Si si, c’était contre leÉ Luxembourg. Et ce, avec un sniper qui ratait souvent sa cible. Sur les 76 buteurs de cet Euro, Ronaldo était 74e au pourcentage de réussite dans ses tentatives. Beaucoup de déchets mais le recyclage devenait de l’or. Une sorte d’alchimiste à la formule connue de tous mais dont lui seul sait en tirer le nectar. Avec pour laborantins des joueurs acquis à sa cause. Un vrai collectif. Pas toujours beau mais talentueux dans la performance. Il est loin le temps o• l’entraîneur de l’équipe nationale portugaise devait avoir trois adjoints. Un pour gérer les joueurs de Benfica, un ceux de Porto et un ceux du Sporting de Lisbonne. Les trois grands clubs du pays. Une équipe en forme de monstre à trois têtes dont le talent s’évaporait dans les rivalités. Maintenant une seule tête dépasse. Plus d’évaporation mais la concentration d’un talent qui mène en finale. Une finale promise à la France et offerte par l’Allemagne. Après deux ans de matchs amicaux et cinq autres pas trop difficiles dans cet EURO, les Français jouaient contre plus fort. Mais ils n’ont rien volé puisque ce sont les Allemands eux-mêmes, qui leur ont ouvert leur coffre-fort. La meilleure équipe du tournoi est dehors avec beaucoup de remords. Mais « No remords anymore » pour le petit poucet de cette finale. Samuel Umtiti. Le conte de fées de cet EURO. 1re titularisation en équipe de France = un quart de finale d’un Euro, la deuxième une demi et le voici donc en finale. On se rappelle les mots prononcés par Didier Deschamps au mois d’octobre. « Pourquoi je reprends pas Umtiti? Vous ne regardez pas la Ligue des Champions ou quoi? » Façon de dire que le garçon n’avait pas le niveau. C’est vrai qu’avec Lyon il s’était fait « bouffer » par un certain Laurent Lepoitre. C’est ça le foot. D’un jour à l’autre, d’un mois

à l’autre, le paradis s’offre à vous. Un paradis qui devient un enfer le temps d’une finale. Le temps de 120 minutes o• le non-jeu s’est fait l’apôtre de l’enjeu. Les Français ont déjoué. Se sont adaptés. Ils ne devaient pas le faire. Que le Portugal se refasse une beauté dans le manque de charme de son jeu, on peut comprendre. Mais pas la France. Deschamps a joué à la loterie, celle des tirs au but, alors que les bons numéros il les avait avant même le tirage. Tu es pays organisateur, on t’a offert un parcours sur mesure, tu viens d’éliminer le champion du monde, tu as un joueur qui transforme en but tous les peut-être et puis tu as le meilleur joueur adversaire qui se blesse. Bordel, joue ton jeu ! Va chercher dans ta qualité la vérité d’un sport o• l’audace doit redevenir une vertu. Doit être l’exemple. Au lieu de ça, la belle France a voulu jouer la laideur des faubourgs. Des contours d’une ambition qui se noie dans la peur du vide. Le vide il est là. Ils ont perdu un match avec le sentiment de ne pas l’avoir joué. Y a pas pire. Paul Pogba, cette Formule 1 a dž jouer comme une 2 CV. Bridée la puissance qui avance à 10.000 tours minutes. Il a tourné en rond autour du rond central. Blaise Matuidi aussi. Dimitri Payet était cramé, Antoine Griezmann noyé dans le filet tendu par les Portugais. Avec comme sardine en chef un certain Pepe. Elu homme du match d’une finale d’un EURO. Rien à ajouter si ce n’est respect pour ce champion d’Europe. Mais bon, y a quand même un blème. A travers ce boucher reconverti, en ce doux mois de juillet, dans la charcuterie fine, le foot a révélé toute la magnificence de son incohérence. C’est donc sans ballon que l’on gagne des matchs. C’est donc le courage, l’abnégation, le sens du sacrifice, du collectif, du respect des autres, de l’application de la peine que la victoire se dessine. Et pourquoi pas? Le Portugal mérite tout notre respect. Mais pas toute notre admiration. Pas grave. L’essentiel est que cet EURO a redessiné tous les codes de la beauté et de la laideur. Il a ouvert la porte à tous les possibles. Merci! ■

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