Une médiathèque pour la Bernerie

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UNE MÉDIATHÈQUE POUR LA BERNERIE Lieu d’effervescence festive et culturelle

Carole PETIT



UNE MÉDIATHÈQUE POUR LA BERNERIE Lieu d’effervescence festive et culturelle

Carole PETIT Rapport de Projet de Fin d’Étude Conception architecturale et culture constructive

François Defrain et Thomas Nouailler Ensanantes - Février 2015



AVANT-PROPOS

Le projet introduit dans ce rapport vient conclure mes années d’études passées à l’école d’architecture de Nantes. Si cette option vient peut-être apporter le point final à mon parcours, elle n’est pas pour autant représentative d’une continuité scolaire. Les options que j’ai suivies à l’école de Nantes illustrent l’éclectisme des enseignements dispensés, à tel point que leurs choix ne semblent pas avoir respectés une logique particulière. C’est en cela que mon parcours d’étudiante me parait spécifique et, somme toute, reflet de ma personnalité. A l’image de l’art contemporain, la discipline architecturale intègre aujourd’hui la culture du processus. L’objet de ce rapport est donc de présenter le cheminement intellectuel qui s’est mis en place tout au long du semestre. Au regard de l’ensemble du travail entrepris, ce présent rapport servira d’introduction à la soutenance et justifiera les choix menés jusqu’à la proposition finale. Il ne s’agit pas de montrer l’aboutissement d’un projet fini mais bien de faire état d’une démarche personnelle quant au choix d’un site et l’élaboration d’un programme. Ce rapport est à resituer dans le contexte d’une option entière dont l’ensemble permet de dresser un portrait global de ce qu’est une médiathèque aujourd’hui, dans un milieu balnéaire et rural comme celui de la Bernerie en Retz. La recherche du site et les orientations programmatiques se sont faites en collaboration avec Axelle Westercamp (PFE).

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SOMMAIRE

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AVANT PROPOS P.5 INTRODUCTION P.9

I. SE SITUER GRACE AU PAYSAGE

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UN POINT SUR LA LIGNE P.12 LE RYTHME BALNEAIRE P.14 PHYSIONOMIE D’UNE VILLE COTIERE P.16 IDENTITÉ(S) P.18 VERS UN PORTRAIT GLOBAL P.20

II. AGIR AVEC LE PATRIMOINE

P.23

OPPORTUNITÉS FONCIERES P.24 LE CINÉMA : SYMBOLE DE LA MÉMOIRE COLLECTIVE P.26 POTENTIALITÉS URBAINES P.28 ORIENTATION PROGRAMMATIQUE P.30 SCENARIO P.32

III. S’ANCRER FACE A LA MER

P.35

TRAIT D’UNION P.36 STRATÉGIE D’ESPACE PUBLIC P.38 CONCLUSION P.41 REFERENCE P.42 MEDIAGRAPHIE P.45


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INTRODUCTION

Dans le cadre de l’atelier Conception architecturale et culture constructive, il conviendra de réfléchir à l’implantation d’une médiathèque intercommunale à la Bernerieen-Retz. La première ambiguïté soulevée dans l’énoncé de l’exercice concerne la question de l’échelle du projet. En réponse à un contexte précis, l’intervention architecturale demande une justesse dans le dimensionnement de son programme pour répondre aux enjeux d’une si petite commune. C’est sur les bases d’un programme de médiathèque dite « classique » que le projet tentera de trouver sa spécificité. La mise en perspective de ce programme générique avec un contexte balnéaire poussera à imbriquer la lecture avec d’autres usages liés à la saisonnalité. Nourrie d’une expérience personnelle du territoire, la réflexion autour du programme s’effectue en parallèle de la recherche d’un site potentiel à la Bernerie. A travers l’élaboration de scénarios programmatiques, le projet se trouve profondément ancré dans un paysage balnéaire et révèle une dimension urbaine permettant de répondre aux exigences de l’intercommunalité.

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SE SITUER GRACE AU PAYSAGE Portrait d’un territoire balnéaire


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Mobilités dans le pays de Retz

St Nazaire

St Père en Retz

St Michel Chef Chef

Chauvé La Plaine sur mer

Préfailles

Pornic Arthon en Retz Ste Pazanne La Bernerie en Retz Les Moutiers en Retz

Machecoul

CC de Pornic voierie voie ferrée transport Lila médiathèque bibliothèque cinéma

0 1 km

5 Challans


UN POINT SUR LA LIGNE

La Bernerie-en-Retz est une petite commune de 2500 habitants étendue sur 6km². Elle est issue d’un noyau de village de pêcheurs autour duquel ont gravité des hameaux dont les tracés sont encore lisibles. La Bernerie fait partie de la communauté de communes de Pornic, territoire bordé par la mer sur la moitié de son périmètre. La position de la médiathèque au sein de la petite commune résultera de la relation qu’entretient la ville avec l’océan.

Nantes

Rezé

Les accès à la Bernerie montrent que son fonctionnement est indissociable de l’utilisation de la voiture. La commune est desservie par une des plus vétustes lignes ferroviaires de France, ce qui augmente considérablement le temps d’accès (1h30 en train au lieu de 40’ en voiture depuis Nantes) et réduit le nombre de lignes par jour. Le réseau de bus LILA assure la desserte intercommunale et permet l’accès depuis Nantes. Cependant, ces bus ne sont pas directs jusqu’à la Bernerie et leurs trajets depuis la métropole ligérienne restent laborieux.

Saint Philibert de Grand Lieu

Station balnéaire l’été durant, une des premières problématiques de la commune est donc de gérer le stationnement très envahissant des voitures qui congestionnent le réseau routier. En effet, entre 300 et 400 places sont à proximité immédiate du bourg de la Bernerie et l’affluence des voitures est multipliée par 7 en haute saison.

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La promenade du front de mer, d’hier à aujourdh’ui


LE RYHTME BALNÉAIRE

L’économie de la Bernerie-en-Retz est entièrement liée à la saisonnalité. La commune vit au rythme des vagues de touristes qui l’envahissent chaque saison. Elle jouit également de l’influence touristique de Pornic qui porte en elle l’image de la station balnéaire dynamique de la côte atlantique. Malgré le rapprochement géographique des deux stations, la Bernerie-en-Retz accueille un public plus familial et populaire que celui de Pornic, à la recherche d’un cadre paisible pour écouler ses vacances. Ici, l’absence de port touristique renforce le véritable atout de la Bernerie: la présence de sa grande plage urbaine à proximité immédiate du bourg. La côte de Jade (de Préfailles aux Moutiers-en-Retz) attire ses premiers touristes grâce à la création de la ligne de chemin de fer en 1875 qui relie Nantes à Pornic. Le succès de la Bernerie-en-Retz en tant que station balnéaire familiale compense alors le déclin économique de la pêche. L’interface littorale n’existe plus qu’au regard des équipements de la station. En 1948, la commune se dote d’un cinéma et d’un casino qui donnent directement sur la plage. La récession du tourisme au milieu des années 1980 atteindra de plein fouet l’activité économique de la commune1. En 1995, le plan d’eau est construit dans le prolongement de la digue existante et deviendra le point le plus attractif de la plage de la Bernerie. Cet équipement devient une vraie singularité du littoral et il poussera les activités de loisirs à se développer aux alentours, comme la base nautique. La création de ce bassin d’apprentissage permet de s’y baigner sans être tributaire de la marée et vient apporter une alternative au sable grossièrement concassé de la grande plage. Forte de son atout principal qui est la présence de la plage urbaine, la Bernerie-enRetz a depuis toujours misé sur la détente et le loisir pour attirer les estivants, qui constituent l’essence même de son identité de station balnéaire. Le projet décide donc de poursuivre cette logique et s’implantera de manière stratégique entre le bourg et le plan d’eau.

1. En 1965, on dénombrait 60 000 estivants contre 25 000 en 1985.

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Fonctionnement urbain

limite communale voie ferrĂŠe RD 213 voierie rue en peigne aire rurale 0

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PHYSIONOMIE D’UNE VILLE COTIÈRE

A l’est, la commune s’adosse à la très passante route départementale 213, dite la Route bleue2, qui marque une limite franche avec le paysage rural. L’urbanisme de la ville se développe de manière linéaire, de part et d’autre de l’axe routier parallèle à la ligne côtière. C’est sur cette colonne vertébrale que se trouvent les quelques commerces de la Bernerie. Des perspectives sont axées sur la mer depuis la rue principale et mises en valeur grâce à un système de rues en peigne qui vient tramer la bande littorale, perpendiculairement à la côte. Ces rues en impasses accentuent l’effet d’ouverture sur la mer et entretiennent la découverte parfois inattendue que le piéton peut rencontrer à son extrémité, comme par exemple une crique. Cependant, le réseau transversal entre ces rues en peigne est quasiment inexistant, exception faite des cheminements à leurs extrémités. Les quelques passages qui les relient ramènent le piéton à une échelle plus intime, au coeur d’un parcellaire typique et très morcelé, qui contraste avec l’immensité des cadrages. Sensible à cette question d’échelle, le projet se saisira de cette ambiguïté pour fabriquer du lien transversal tout en gardant le sentiment d’un chemin de traverse, propre au tissu rural de la Bernerie.

2. La Route bleue est la route touristique reliant Guérande aux Moutiers-en-Retz en desservant les stations balnéaires prisées de la côte atlantique (La Baule, Saint-Nazaire, Pornic) et empruntant le Pont de Saint-Nazaire.

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Extrémité de la rue de la Mer


IDENTITÉ(S)

Architecture L’une des caractéristiques de la Bernerieen-Retz est d’avoir un patrimoine architectural très diversifié et extrêmement bien conservé. La municipalité souligne d’autant plus son important grâce à un diagnostic précis des constructions présentes sur le territoire. En effet, le bourg fait l’objet d’un programme d’AVAP qui oblige la prise en compte et le respect des formes existantes. A l’image d’un enjeu architectural actuel, le patrimoine servira de ressource pour l’implantation du projet. En termes d’image, la commune oscille entre identité balnéaire et identité rurale. Si le patrimoine rural est plus difficile à retrouver dans la commune, l’architecture balnéaire, de villa ou de chalet est, quant à elle, bien identifiable.

Population Bien que le nombre de retraités soit élevé sur la Bernerie (45% des habitants ont plus de 60 ans), les jeunes actifs sont tout de même présents mais préfèrent habiter une ville plus dynamique comme Pornic. La tranche d’âge des 15-35 ans est quasiment absente de la population, excepté les beaux jours venus. Du fait de la présence importante d’une population senior, l’émulation associative est très présente puisqu’on ne dénombre pas moins de 95 associations berneriennes. La population qui habite la commune préfigure donc le public cible de la médiathèque dont il est question dans ce projet, ainsi que ses usages.

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Figure littorale

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6 4 5 3

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100 50m

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VERS UN PORTRAIT GLOBAL

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La médiathèque proposée aura une vocation intercommunale mais devra rester un équipement de proximité à l’échelle de la Bernerie. Elle viendra donc se greffer dans le réseau d’équipements existants, dont les batiments sont concentrés dans le bourg. Pour l’exercice proposé, la médiathèque réinvestira la parcelle du cinéma, actuellement sous-exploitée, qui laisse imaginer des potentialités urbaines intéressantes. La médiathèque trouvera sa place sur un trajet quotidien des habitants, significatif de la Bernerie, entre le centre-bourg et la plage. Depuis quelques années, la Bernerie-en-Retz a orienté sa politique de développement touristique vers la mise en valeur de son patrimoine architectural et maritime, comme le montre le tout récent projet de l’agence Phytolab livré en 2012. Le platelage en bois longe la partie haute de la plage depuis la promenade aménagée en surplomb du plan d’eau jusqu’au square Bellevue, devenu amphithéâtre de plein air. Il s’agit bien de faire de la plage un atout essentiel au charme de la station. 1. Cinéma 2. Base nautique 3. Mairie 4. Église 5. Salle festive 6. Local associatif 7. Ecole privée 8. Ecole primaire et Maternelle



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AGIR AVEC LE PATRIMOINE Du contexte aux intentions de programme


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Figure de site existant

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OPPORTUNITÉS FONCIERES

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A l’échelle urbaine, l’emplacement du cinéma est stratégique. En effet, elle est située entre deux importantes bandes de parking, très utilisées l’été, qui permettent un stationnement massif et concentré sans obstruer la circulation des rues en impasse réservées aux riverains. Cependant, si l’accès au cinéma est rapide depuis le square Bellevue, celui depuis le parking des Cèdres l’est moins. Le piéton doit contourner le bout de l’ilot par la promenade aménagée puis remonter la rue de la Mer pour accéder au cinéma. 3

Le système urbain auquel appartient l’édifice se présente comme un îlot peu dense d’un parcellaire très découpé, issu des tracés des noyaux villageois originels. A son extrémité sud, les parcelles qui jouxtent le cinéma sont séparées par des murs en pierre sèche, limites établies du tissu résidentiel. La remise en question de l’enclavement du cinéma dans ce parcellaire est l’un des questionnements qui motivent l’implantation du projet. La volonté d’intervenir sur cet édifice emblématique de la Bernerie-en-Retz est également justifiée par la présence d’un petit square de forme triangulaire tout proche de la parcelle dont il est question. 1. Cinéma 2. Square Bellevue 3. Parking des Cèdres 4. Rue de la Mer 5.Square 6. Base nautique


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Façade du cinÊma depuis la rue de la Mer


LE CINÉMA : SYMBOLE DE LA MÉMOIRE COLLECTIVE

Créé en 1948, le cinéma Jeanne d’Arc de la Bernerie apparait dans le paysage comme tout droit sorti d’un film de Jacques Tati. Autrefois appartenant à l’évêché du village, la municipalité l’a récemment acquis sous peine de voir la parcelle rachetée par des promoteurs. Géré par l’association «Avenir Bernerie Cinéma» composée de 45 Bénévoles, la salle compte 218 fauteuils avec sa mezzanine. Elle servait autrefois de salle de spectacle mais n’assume plus cette fonction aujourd’hui et se destine uniquement à la projection numérique. En hiver, le cinéma fonctionne au rythme d’une séance par weekend. S’ajoutent à cela des séances hebdomadaires le mercredi, destinées au public de la maison de retraite de la Bernerie. Les projections s’adaptent aussi au rythme scolaire et des séances sont aménagées pour les enfants des deux écoles voisines. Le rapport intime qu’entretient le cinéma avec des publics personnalisés n’est possible que grâce à une association impliquée et active. La sous-utilisation de la salle de cinéma durant l’hiver est l’une des sources de motivation du projet qui visera à optimiser cet espace de projection. Pendant les vacances et l’été, le cinéma assure une projection quotidienne. Son fonctionnement estival est intimement lié au trajet du retour de plage. Le cinéma est le dernier de France à placer les gens dans la salle. Les estivants achètent donc leurs billets dès la fin de journée pour s’assurer une bonne place lors du démarrage plus tardif de la séance. La façade remarquable du bâtiment entretient un impact fort sur la perspective de la rue, mais la géométrie du bâtiment apparait confuse puisqu’un bar et un local associatif s’y sont peu à peu greffés, sous forme d’extensions grossièrement collées au volume initial. L’imposant bâtiment est en rupture d’échelle par rapport aux constructions environnantes, ce qui accentue d’autant plus son caractère anachronique et insolite. L’édifice fait donc partie du patrimoine remarquable de la Bernerie et apparait comme emblématique d’une dynamique associative que le projet visera à renforcer. La dimension communale de l’équipement servira d’élan pour insuffler l’énergie d’un programme culturel complémentaire, à savoir la médiathèque.

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Etat des lieux

CinĂŠma

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Base nautique

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POTENTIALITÉS URBAINES

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Parking

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Situé sur la promenade aménagée au bord du plan d’eau, le petit square occupe un espace contraint par sa forme triangulaire et se trouve privé de la vue sur la mer par un mur. Cependant, la placette révèle des éléments de petit patrimoine caractéristiques de l’identité rurale du village qui méritent d’être mis en valeur. Ce nouvel espace public potentiel est également à mettre en relation avec l’étroit réseau de venelles et de placettes propre au tissu urbain de la Bernerie. La déclivité du terrain accentue l’effet de plateau sur lequel se trouve le cinéma. Celui-ci se situe à 1,80m au-dessus du niveau du square. Un jardin en friche se trouve sur la parcelle privée, entre le cinéma et le petit square. La villa attenante est une maison de vacances, et n’est donc occupée que les deux mois d’été. Le projet prendra donc la liberté de restructurer complètement la partie arrière de cette parcelle.

Plan d’eau

1. le mur en bardage bois

2. la grotte de la vierge

3. le mémorial des pêcheurs

4. les murs en pierre sèche


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La culture, vecteur de l’animation balnéaire

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Médiathèque et Drive-book


ORIENTATION PROGRAMMATIQUE

Le concept de bibliothèque « troisième lieu » érigé comme un modèle contemporain est à modérer par rapport à une échelle de commune telle que la Bernerie-en-Retz. Si la bibliothèque nouvelle génération devient génératrice de lien social, elle est souvent la réponse aux besoins d’un public jeune et dynamique, peu présent à la Bernerie. Le marketing vient peu à peu grignoter la sphère du livre et s’empare du concept de troisième lieu. Ce dernier tend à devenir une marque, à l’image de l’Idea Store londonien3 . Dans ces nouveaux espaces, la place noble n’est plus au livre mais bien au public. La bibliothèque n’est plus un lieu de stockage mais un lieu de vie, propice aux rencontres et aux échanges entre lecteurs. La dématérialisation des supports permet de faire la belle part aux usagers en minimisant les espaces de rayonnage et en privilégiant la variété des positions de lecture et la variation des ambiances. L’implantation du projet à la Bernerie impose donc un programme très contextualisé pour répondre au mieux aux besoins de ses habitants. La valorisation du cinéma par l’implantation d’une médiathèque s’inscrit dans cette dynamique. La réflexion programmatique autour de la bibliothèque du XXIème siècle vient poser les bases d’un équipement culturel qui a pour objectif de reconnecter la ville avec ses enjeux. Si la ville assume l’image d’une station balnéaire animée en été, elle est aussi victime d’une saison creuse où l’animation se met en veille. Le but du projet est d’exacerber la réversibilité du programme tout en permettant une vie culturelle qui dépasserait le cadre des deux mois d’été. Le complexe nouvellement créé aura pour objectif de générer une émulation festive à la Bernerie et, à plus grande échelle, de gérer la programmation culturelle du territoire.

3. Idea Store est une bibliothèque nouvelle génération, ouverte sept jours sur sept, en libre-service, avec crèche et café, combinant services d’informations, de rencontres et de loisirs au cœur du quartier de Tower Hamlets à Londres.

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HiĂŠrarchisation des programmes


SCENARIO

D’ici deux ans, la ville de Pornic va se doter d’un multiplex, ce qui pourrait causer la perte des petits cinémas associatifs comme celui de la Bernerie. Le projet se saisit de cette perspective pour engendrer la mutation de l’usage du cinéma, qui deviendra plus polyvalent et éclectique dans sa programmation. La nouvelle configuration de la salle principale lui permet d’accueillir des spectacles, dits « de petites formes », comme du théâtre, de la danse, des marionnettes, en plus d’assurer son rythme de projection. La médiathèque utilise la salle de cinéma et de spectacle comme un outil faisant partie intégrante de son fonctionnement. Elle peut ainsi librement en disposer la journée et l’utiliser comme salle d’animation grâce à une disposition plus souple de l’espace de représentation. Autour de la médiathèque viennent graviter des programmes annexes comme un atelier multifonctionnel, un café et un programme saisonnier. Chacun des programmes entretient un rapport particulier à l’espace public qui vient animer le complexe. A disposition d’un public associatif, l’atelier multifonctionnel permet de mutualiser des moyens pour, par exemple, servir une activité de bricolage comme la construction de petits décors ou de costumes. Le programme saisonnier agit de manière réversible : en connexion directe avec le trajet parking-plage, il sert de bibliothèque rapide et offre un service de « livre à emporter ». En hiver, le complexe culturel s’intériorise et l’espace saisonnier se transforme en lieu de promotion des spectacles. Il apporte donc une visibilité aux activités événementielles depuis le front de mer.

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S’ANCRER FACE A LA MER La concrétisation du parti architectural


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Figure du site projetĂŠ

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TRAIT D’UNION

L’implantation de la médiathèque est guidée par la volonté de faire le lien entre la promenade aménagée et la rue de la Mer. Le bâtiment principal de la médiathèque vient s’adosser au pignon du cinéma existant et se déploie dans sa continuité, retrouvant la géométrie initiale de la salle de spectacle. Côté promenade, l’équerre que vient former le nouveau bâtiment affirme la visibilité d’un nouvel équipement public depuis le plan d’eau et rappelle la frontalité de constructions existantes face au bassin. Le bâti permet donc de dialoguer de différentes manières avec l’espace public. Cette implantation toute en longueur valorise la rue qui traverse le projet, à la manière des venelles existantes dans le tissu. Le bâtiment bicéphale vient servir d’agrafe urbaine et améliore la cohésion parcellaire de l’ensemble urbain. Des entités intermédiaires viennent opérer la transition d’échelle entre le volume de la nouvelle médiathèque et le bâti environnant, très morcelé. Le volume de l’atelier associatif s’aligne au front bâti de la rue de la Mer et accentue ainsi la perspective vers le large. Cet élément participe à la composition de la façade sur rue et marquera l’effet de socle qui assoit l’ensemble du projet. Au centre du complexe, l’entité du café s’accroche aux murs en pierre existants et vient clore l’enceinte du jardin privé. En retrait depuis la rue de la Mer, le petit volume technique complète la cour privative et trouve son échelle dans le dialogue avec le bâtiment qui lui fait face.

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Volumétrie du projet

Tech.

Cinéma

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Cour intérieure

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STRATÉGIE D’ESPACE PUBLIC

Le complexe culturel est traversé par une rue qui relie les espaces extérieurs entre eux et opère une gradation de la privacité de ces espaces : la cour, le parvis et la place. L’implantation du bâtiment permet de dégager deux zones d’intériorité. La cour intérieure est propre à l’organisation interne du complexe. Elle permet d’accueillir des activités variées comme du cinéma en plein air, des expositions ou encore des activités d’extérieur en lien avec la médiathèque. En relation directe avec les ateliers et la salle de spectacle, elle donne à voir le bouillonnement culturelle du nouvel équipement. Uniquement desservie par la rue traversante, la cour reste publique mais revêt un statut plus intime. -1.80

Drive

book

Grande place

Plan d’eau

Le parvis paysager sur lequel s’ouvre la terrasse du café est en lien avec la promenade du bord de mer et ouvre de larges vues sur l’horizon. Il se loge au creux de l’équerre de la médiathèque et permet de gérer la topographie du terrain grâce à de larges gradins. C’est sur cet espace que se tournent les plateaux de lecture de la médiathèque, situés à l’étage. Le nouvel aménagement vise à désenclaver la grotte de la Vierge, qui devient un repère dans la perspective depuis la promenade et le parking. Enfin, le programme saisonnier est ouvert sur la place d’où le plan d’eau est accessible. L’accès depuis la base nautique est réadapté à l’échelle du nouvel équipement culturel, en écho avec les gradins du parvis paysager.

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Vue actuelle sur l’horizon depuis le square


CONCLUSION

Le programme d’une médiathèque festive et créative doit agir sur le territoire et, dans le même temps, reconnecter le livre avec les enjeux de la commune. Insérer la médiathèque au plus près de la plage urbaine est une façon de prolonger les liens de la commune avec l’océan, tout en considérant la saisonnalité comme un paramètre important de la vie du programme. La volumétrie envisagée vient s’insérer dans un tissu urbain très fragmenté et dialogue avec les différentes échelles des bâtiments qui l’entourent. En effet le cinéma et l’hôtel voisin viennent cadrer le gabarit de hauteur maximal pour ce nouvel équipement public. Ainsi l’emplacement privilégié de cette parcelle est pleinement exploité par la médiathèque, qui profite de sa situation inédite pour offrir à ses plateaux de lecture des vues imprenables sur l’horizon. A l’image du cinéma qui a constitué la base de la réflexion du projet, les entités appartenants au sol seront associées à la matérialité de ce dernier. Ainsi, les volumes bas et le sous-bassement de la médiathèque seront construits par des portiques en béton. La partie noble du programme, qui prend logiquement place à l’étage, se distingue du sous-bassement par sa structure bois rythmant les façades. L’enjeu de ce projet est donc de restituer une unité architecturale dont le cinéma fait désormais partie. L’insertion urbaine est ici indissociable d’un travail de composition entre les éléments existants et le contexte. L’espace public est un moyen de lier le parcours traversant le programme et assure la cohésion du nouveau complexe urbain, au même titre que son architecture.

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La fenĂŞtre comme dispositif. Source: FlickR


RÉFERENCE

Philips Exeter Academy Library Louis Kahn, 1971 New Hampshire, États-Unis

Commandée à Louis Kahn en 1965, la bibliothèque a été achevée et investie en 1971. Le batiment est percé de manière très régulière, comptant cinq baies par travée. Les menuiseries de ces baies sont différenciées selon leur destination. La relation intérieur/ extérieur est accentuée par la tension entre l’enveloppe et l’atrium toute hauteur qui constitue le coeur du bâtiment. Les quatre cercles évidés de béton constituent les façades intérieures du batiment. Le choix des matériaux marque la différence entre les espaces et hiérarchise les usages : le béton pour la structure, la brique pour les piliers et la cheminée centrale et le bois pour les aménagements. La lumière elle aussi un des éléments constitutifs de l’architecture. Sur les niveaux courants, les loges accolées à la façade offrent des espaces individuels de travail. La fenêtre est façonnée comme partie intégrante du mobilier. De petites ouvertures assurent la lumière necessaire sur le plan de travail. La grande surface vitrée est ainsi divisée plusieurs fois de manière à recréer des ouvertures à l’echelle du mobilier qu’elle intègre.

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MÉDIAGRAPHIE

Bibliographie PANERAI, P., DEPAULE, J.-C., DEMORGON, M., & VEYRENCHE, M. (1980). Éléments d’analyse urbaine. Bruxelles: Archives d’architecture moderne. RIBOULET, P. (1998). Onze leçons sur la composition urbaine. Paris: Presses de l’école nationale des ponts et chaussées. ACCORSI, F., LAMARRE, F., (2011) Equipements culturels, Paris : Construiracier Revue El Croquis n°162 - RCR arquitects (2012)

Sites Web http://www.mairie-labernerie.fr http://www.scoop.it http://www.enssib.fr https://innovbibliotheque.wordpress.com

Film Cinéma Paradiso Giuseppe Tornatore, 1989.

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Remerciements Je remercie François Defrain, Thomas Nouailler, Guy Rumé et Pierre Franqueville pour leur investissement et la pertinence des conseils apportés. Ma famille, pour le soutien permanent durant ces études, Titine, pour sa patience, Samuel, Lucie, Justine, Axelle, Clémence M et Clémence N, pour ce qu’ils sont, Olivier, pour m’avoir supporté. Ainsi que toutes les personnes ayant participé de près ou de loin à l’élaboration de ce projet de fin d’étude.


Carole PETIT Rapport de Projet de Fin d’Étude Conception architecturale et culture constructive

François Defrain et Thomas Nouailler Ensanantes - Février 2015


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