Dossier spĂŠcial
L’empreinte alimentaire
Dossier spécial : l’empreinte alimentaire
Se nourrir, c’est l’un des points communs à tous les êtres vivants : mammifères, poissons, plantes, arbres, singes, insectes… et nous aussi, les humains ! Cependant, l’Humain consomme toujours plus de ressources naturelles... Quelles sont les conséquences de cet appétit démesuré ? Si tout le monde consommait comme les Français, 3 planètes seraient nécessaires pour vivre. Notre mode de vie met donc en péril l’équilibre des ressources naturelles de notre planète.
Pourquoi mange-t-on ? Le corps humain est comme une machine: pour fonctionner correctement, il a besoin d’énergie, de vitamines, de minéraux. C’est notre nourriture qui apporte tous ces éléments nécessaires à notre organisme. Pour être en bonne santé, ta nourriture doit être équilibrée et répondre à tous les besoins de ton corps. Par exemple, si tu ne manges pas assez de fruits et légumes, des aliments particulièrement riches en vitamines, ton corps risquera d’en manquer. On parle alors de « carence » en vitamines, et cela peut te rendre malade.
Quand l’assiette devient folle L’agriculture intensive En France, la majorité des exploitations agricoles sont de type « intensif ». Le principe est simple : produire en très grandes quantités et rapidement. Pour cela, l’agriculture moderne et l’élevage ont sélectionné progressivement des variétés de plantes et des races d’animaux particulièrement intéressantes : résistance aux maladies, nombre de fruits ou de graines produites, quantité de viande, de lait…
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La chimie dans les fermes Pour améliorer encore plus leurs récoltes ou accélérer la croissance des animaux d’élevages, les agriculteurs peuvent utiliser différents produits chimiques : des insecticides pour empêcher les insectes de manger les futures récoltes, des fongicides pour empêcher la prolifération de champignons sur les plantes, des pesticides pour empêcher les « mauvaises herbes» de pousser dans les champs… La liste est longue ! Les antibiotiques Les animaux sont traités avec de nombreux médicaments, en particulier des antibiotiques dont on retrouve des traces dans la viande, le lait… Consommer des médicaments sans en avoir besoin n’est déjà pas très bon pour la santé en soi, mais le second problème est qu’en ingérant régulièrement ces petites quantité d’antibiotiques, on y habitue son organisme. Et le jour où tu seras malade, les antibiotiques seront peut-être moins efficaces contre les microbes ! Les OGM Il existe des variétés de plantes et des races d’animaux génétiquement modifiées : les OGM, «organismes génétiquement modifiés». Cela signifie que des chercheurs ont changé des éléments minuscules au niveau de l’ADN d’un organisme, par exemple une plante. Le but ? Changer les caractéristiques de la plante, la rendant par exemple capable de produire elle-même un insecticide. L’un des problèmes que posent les OGM, c’est que le pollen de ces plantes OGM, si elles sont cultivées à l’air libre, va se propager dans les airs jusqu’aux champs voisins et même dans la nature. Or, on ne sait pas vraiment les conséquences que cela peut avoir sur les autres plantes, ni même sur les animaux.
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Une agriculture plus naturelle Cultiver et élever sans produits chimiques de synthèse est possible. Cela demande cependant un investissement personnel pour bien comprendre la nature et s’adapter aux problèmes sans la dégrader. Un exemple : savais-tu que les coccinelles peuvent tout à fait remplacer certains insecticides chimiques ? En effet, il s’agit d’un insecte carnivore, qui se nourrit d’autres insectes. L’agriculture biologique Elle n’utilise pas de produits chimiques. Les aliments produits sont donc plus sains et meilleurs pour la santé. Le WWF considère que le bio devrait être à la portée de tous, et surtout de tous les enfants, car c’est important pour leur santé et leur croissance. C’est pourquoi le WWF a lancé une grande campagne « Oui au bio dans ma cantine », pour demander à l’Etat d’utiliser des produits bio dans les restaurants scolaires. La biodiversité La biodiversité est au cœur de l’agriculture bio, car c’est une richesse naturelle importante : elle permet de s’adapter à une multitude de conditions naturelles. Les différentes variétés de légumes et de céréales sont mises en avant, avec leurs qualités et leurs caractéristiques parfois oubliées. Chez ton primeur, demande à tes parents de tester une variété ancienne de légume que tu n’as encore jamais goutée, comme le rutabaga, le topinambour, le chou-rave, le navet ou la carotte pourpre…
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Les producteurs locaux Le plus souvent, les fruits et légumes produits par l’agriculture intensive sont cueillis encore verts, et sont placés dans des grands réfrigérateurs pour éviter qu’ils pourrissent lors de leur voyage. En revanche, s’ils sont produits près de chez toi, ils seront cueillis bien mûrs car ils n’ont pas de trajet à faire. Plus frais et moins manipulés, ils auront donc gardé un maximum de vitamines et de nutriments. La différence de goût entre les deux est vraiment étonnante ! En te rendant en famille chez un producteur, tu pourras aussi découvrir son métier et mieux comprendre l’importance de l’environnement pour les agriculteurs. Tu en apprendras aussi beaucoup sur ta nourriture et la façon dont elle est produite, ce qui est très utile pour mieux choisir ses aliments ! Tu peux aussi trouver des produits de producteurs locaux dans le magasin Carrefour près de chez toi.
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Savoir bien manger tout en respectant la Nature Mais d’où vient ma nourriture ? Nous sommes toujours plus nombreux à vivre en ville, loin de la nature. Pour beaucoup de citadins, faire le lien entre la nourriture qu’ils ont dans leur assiette et la nature n’est pas facile : pas toujours évident de savoir que le lait de sa brique vient d’une vache, que les céréales du petit déjeuner ont commencé par pousser dans de vastes champs, que le miel est fabriqué par les abeilles ou que le poisson n’est pas carré dans la nature… En s’éloignant peu à peu de ces savoirs de bases, et compte tenu de l’évolution des techniques de production, nous nous sommes éloignés de la nature et de ses cycles. Actuellement, peu de gens savent précisément les légumes et les fruits de chaque saison, car nous avons pris l’habitude d’avoir tout à disposition dans les supermarchés, et toute l’année ! Produire des légumes et des fruits hors saison : impacts sur la planète Pour avoir toute l’année des fruits d’été par exemple, la première solution est de les faire venir d’autres régions du monde, plus chaudes. Le problème, c’est qu’en voyageant autant avant d’arriver dans nos assiettes, ces aliments ont une empreinte écologique importante. Et tu sais que nous cherchons justement à réduire l’empreinte écologique de l’Homme sur la planète ! Il existe sûrement des producteurs de nourriture dans ta région. Dans ce cas, pourquoi aller chercher tes aliments plus loin ? C’est bien mieux pour la planète de consommer localement. La seconde solution est de cultiver les fruits et les légumes sous des abris que l’on appelle des serres. Le plus souvent, il faut chauffer ces serres et cela utilise beaucoup d’énergie. L’empreinte écologique des ces aliments est donc conséquente !
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La solution : manger des fruits et légumes de saison Manger au rythme des saisons, c’est redécouvrir toute la richesse de la nature et de nos régions. Tu peux même en profiter pour redécouvrir le goût de certains légumes anciens ou moins courants grâce à certains maraîchers ! De plus, les prix des fruits et des légumes de saison sont souvent plus abordables. Quant à leur empreinte écologique, elle est bien moins forte que pour ceux produits hors-saison. Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie et pour la nature ! Si en plus il s’agit de producteurs locaux, l’empreinte écologique de ton assiette sera encore plus allégée…
Manger, un plaisir engagé Contrairement aux idées reçues, il est possible de nourrir tous les habitants de la planète sans nuire ni à notre environnement ni à notre santé. Pour faire la promotion d’une alimentation durable, le WWF a lancé une campagne appelée « goûtons un monde durable ». Nous avons tous un rôle important à jouer. Et le premier pas est de prendre conscience de l’empreinte écologique de notre assiette. Lorsque l’on mange n’importe quoi, n’importe quand... l’addition peut être lourde pour la planète et notre santé !
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Manger en quantité raisonnable Pour bien fonctionner, ton corps a besoin de manger des fibres (présentes par exemple dans les légumes), des protéines (viandes, poisson, lait…), mais aussi du sucre et du gras. Mais attention ! Tout est question de quantités raisonnables ! Le sucre et le gras Il faut manger de tout, mais si tu manges trop de sucres ou de gras, tu risques de prendre beaucoup de poids, ce qui n’est pas bon pour la santé… Parfois, le sucre est caché dans des aliments assez surprenants, le pain de mie par exemple. Le savais-tu ? : + 13 kg, c’est le poids pris en 30 jours par l’américain Morgan Spurlock, le réalisateur du documentaire « SuperSize Me », qui s’est nourri exclusivement de produits du type hamburgers et frites pendant un mois. La viande Autre exemple, manger trop de viande est une mauvaise habitude que nous avons dans notre société. Côté santé, cela entraîne des déséquilibres alimentaires, d’autant que la viande produite en très grande quantité est souvent de moins bonne qualité nutritive. On y retrouve même des produits chimiques ou encore des traces de médicaments… De plus, pour nourrir les élevages intensifs, de grandes surfaces de forêts sont sacrifiées. On y fait pousser des plantes comme le soja, pour fabriquer des aliments uniquement destinés aux animaux d’élevage. La forêt paye le prix fort pour nos habitudes alimentaires ! Pour protéger la planète, tu peux ajuster tes apports en protéines animales : • Pas plus de 4 repas avec de la viande par semaine • Pas plus de 2 repas avec du poisson par semaine • Pas de poisson dont l’espèce est en danger, comme le thon rouge de Méditerranée par exemple • Des plats végétariens équilibrés le reste du temps
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Calcule ton empreinte alimentaire ! Dans la continuité de son action pour réduire l’empreinte écologique des Français, et à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation (le 16 octobre 2012), le WWF France a lancé un nouvel outil de sensibilisation qui permet de calculer sa propre empreinte alimentaire et d’apprendre à la réduire. Découvre le calculateur de l’empreinte alimentaire en cliquant ici. Voici quelques conseils pour réduire l’empreinte alimentaire de sa famille ! Inviter ma famille à consommer local et équitable... • dans des lieux de vente directe et de proximité : marchés, AMAP, épiceries paysannes… • aliments cultivés, produits ou pêchés localement • aliments issus du commerce équitable quand ils sont produits loin mais qui garantissent des revenus aux petits producteurs : thé, café, sucre... Manger de saison et bio... • fruits et légumes de saison • viandes et poissons de saison • produits labellisés bio dès que possible Diversifier nos repas… • fruits et légumes de variétés anciennes • produits issus d’espèces et de races d’animaux diverses, rustiques dès que possible • produits artisanaux • produits frais, aussi souvent que possible Moins gaspiller... • prendre des quantités adaptées à ta faim dans ton assiette • faire attention aux dates limites de consommation des produits • apprendre à cuisiner les restes et faire du compost avec les déchets ménagers • choisir le produit les moins emballés possible • ta maman peut aussi acheter des fruits et légumes « imparfaits », naturellement tordus ou irréguliers…ils ont le même goût que les autres ! Décrypter les étiquettes... • pas de produits à l’étiquetage flou : matière grasse hydrogénée, light, additifs… • si possible, je choisis des produits labélisés : AB, Max Havelaar, MSC…
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À bientôt ! Nous espérons que tu as apprécié ta lecture. Retrouve tous les mois un nouveau dossier Kid’s écolo !